Cm5.neuropsyho enft 2014

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LES TROUBLES COGNITIFS CHEZ L’ENFANT (3)

I-S.Hachem-Huet

is.hachem.huet@gmail.com

Chambéry– Année universitaire 2013-2014

PLAN

I. Les praxiesII. Troubles praxiques et visuo-spatiaux

I. Les praxies

Réfèrent à la coordination volontaire des mouvements orientés vers un but.

Nécessite que:-le mouvement soit la résultante d’un apprentissage (≠ réflexe ou maturation motrice)- l’intention soit consciente et dirigée.

« Bouger est une activité motrice alors qu’agir sur son environnement par le biais d’une activité motrice, c’est-à-dire le geste, relève des praxies »

1. Définition

I. Les praxies

Le geste intentionnel suppose l’élaboration d’un plan ou d’un programme moteur permettant d’atteindre un but.

Possible grâce à la contribution respective de rétroactions:-kinesthésiques (permet le déplacement dans l’espace)

-proprioceptives (informations sur l’emplacement des membres dans l’espace)

-vestibulaires (informations sur l’équilibre postural en cours de mouvement)

Et s’appuie sur les informations du milieu extérieur ou extracorporel (visuelle, auditive et tactile) que procurent les sens.

L’intégration sensorielle doit donc présider à l’élaboration des praxies.

I. Les praxies (suite)

S’effectue progressivement.

Rôle de l’aire motrice primaire (Luria, 1978)-Rôle dans les mouvements volontaires.-développé chez l’enfant dés 4 ans: il devient alors capable de mimer en

utilisant les parties de son corps pour représenter l’objet.

Rôle de l’aire pré motrice-Rôle dans la combinaison des gestes et de leur mise en relation dans

une séquence permettant l’accomplissement d’un geste complexe.-développé qu’à partir de l’âge de 6-7 ans: l’enfant développe la capacité

de mimer des postures de mains, faisant semblant de tenir un objet imaginaire

2. Développement des praxies

I. Les praxies (suite)

Bien qu’on connaisse une hiérarchie dans la complexité des gestes, il ne semble pas y avoir de stade différencié dans l’acquisition des gestes appris et ceux-ci paraissent tributaires de la culture dans laquelle ils s’incarnent.

Chaque étape du développement des praxies augmente le répertoire des gestes de communication ou d’interaction avec les objets et s’enrichit qualitativement et quantitativement

I. Les praxies (suite)

Développement des praxies et développement des autres fonctions cognitives (Dewey (1995)

-en étroite collaboration-il existe des corrélations positives entre le niveau de complexité des

gestes (donner, montrer, pointer, demander) et mesures de compréhension du langage (chez les bébés de 9 à 13 mois).

-relation qui s’accentuerait avec l’âge-le nombre de gestes correctement exécutés croît de façon linéaire entre 6

et 11 ans- c’est à 11 ans que les praxies sont à peu prés matures dans l’ensemble

des activités de la vie quotidienne.

I. Les praxies (suite)

Développement psychomoteur (Dunn, 1992)

3 ans 4 ans 5 ans 6 ans

Exemple:

- copie des droites (verticales/horizontales)- copie de carré en imitation-trace le contour d’un losange…

Exemple:

- copie les diagonales-dessine un cercle au tableau-immobilise sa feuille pour écrire ou dessiner…

Exemple:

-copie un triangle-copie son prénom…

Exemple:

-copie un losange en imitation-copie un triangle inversé en imitation-écrit son nom de mémoire…

PLAN

I. Les praxiesII. Troubles praxiques et visuo-spatiaux

II. Troubles praxiques et visuo-spatiaux

Transitivité usage ou non d’objet

Complexité plus ou moins longue séquence

Représentation symbolique, iconique ou pantomimique

Signification symbolique ou non

Proximité Proximale ou distale

Localisation membres, tronc,, bucco-faciale

Degré d’acquisition du geste familier ou nouveau

1. Classification descriptive des troubles du mouvement

Base sur laquelle le geste est évalué Description

2. Les dyspraxies (ou Trouble d’Acquisition de la Coordination)

Définition terme apparu dans les années 1960

dyspraxie ≠ apraxie

II. Troubles praxiques et visuo-spatiaux (suite)

Perturbation de mouvements déjà acquis

Perturbation dans l’acquisition de gestes complexes, au cours de l’apprentissage de tâches motrices (nouvelles ou inhabituelles) et dans l’élaboration de séquences de gestes.

II. Troubles praxiques et visuo-spatiaux (suite)

L’enfant parait incapable de planifier, d’organiser et de coordonner des actions nouvelles en séquence « enfant maladroit »

L’enfant peut exécuter correctement des tâches apprises dans un contexte mais ne parvient pas transférer dans les nouveaux apprentissages.

Chaque nouveau geste lui demandera un effort d’apprentissage considérable (besoin de plusieurs démonstration et d’une décomposition de la séquence en ses unités°

Le geste produit reste dysharmonieux

plus fréquent chez les garçon

prévalence: environ 6% chez les enfants de 5 à 11 ans (DSM-IV)

Description

II. Troubles praxiques et visuo-spatiaux (suite)

Pas de site lésionnel clairement impliqué comme facteur causal, bien que certaines zones aient été suggérées comme responsables des atteintes praxiques observées.

- existence de facteurs congénitaux et périnataux (anoxie…)- rôle du tronc cérébral et les noyaux du thalamus : étude chez le singe avec privation d’oxygène à la naissance- rôle du cervelet dans le contrôle moteur : observations chez les enfants prématurés-…

Pour de nombreux auteurs, la « maladresse » serait le résultat de la combinaison de plusieurs facteurs causaux: aucune spécificité lésionnelle dans la dyspraxie

Etiologie neurologique

II. Troubles praxiques et visuo-spatiaux (suite)

Modèle de Ayres (1972)

théorie de « l’intégration sensorielle » Le problème dans la dyspraxie repose sur l’activité neuronale qui précède l’exécution du mouvement. Pour elle, chez l’enfant dyspraxique ,

- l’intégration sensorielle s’opère difficilement, - donc incapable de se construire une « carte cognitive » et

d’évaluer l’importance des informations sensorielles reçues du monde extérieur et par le biais de son propre corps.

Exemple: un enfant dyspraxique qui joue à la balle ne réagira pas immédiatement si on la lui lance, ne sachant pas quelles informations il doit favoriser (caractéristiques du lanceur, de la balle, de la trajectoire, de l’angle…)

Etiologie neuropsychologique

II. Troubles praxiques et visuo-spatiaux (suite)

Modèle de Dewey (1995)

Défend l’idée que la dyspraxie résulte d’une perturbation conceptuelle au niveau de la connaissance gestuelle.

Les erreurs praxiques proviendrait d’une perturbation dans la représentation abstraite d’un geste (= conceptualisation symbolique du geste)

Exemple: une fréquence élevée de réponses utilisant une partie du corps comme objet est davantage attribuable à un déficit dans la représentation du geste plutôt qu’à un problème moteur ou idéomoteur

II. Troubles praxiques et visuo-spatiaux (suite)

Pour elle, les enfants dyspraxiques et les enfants dysphasiques pourraient sous-tendre une incapacité commune de conceptualisation symbolique.

Observations de Dewey: certains enfants dysphasiques montrent des déficits significatifs à des tests de performances gestuelles. Inversement, certains enfants atteints de dyspraxie sévère présentent des difficultés dans des tâches de langage réceptif.

II. Troubles praxiques et visuo-spatiaux (suite)

Position de Mazeau (1995)

Défend l’idée que les dyspraxies touchent les fonctions de planification et de pré-programmation des gestes volontaires

« trouble de la réalisation du geste, secondaire à l’impossibilité (ou à l’anomalie) de programmer automatiquement et d’intégrer au niveau cérébral les divers constituants sensori-moteurs et spatio-temporels du geste volontaire »

Elle identifie, 5 types de dyspraxies:

II. Troubles praxiques et visuo-spatiaux (suite)

1. Dyspraxie constructive visuo-spatiale

Implique presque toujours un trouble du regard concomitant Troubles d’assemblage imbriqués dans des difficultés d’analyse visuelle, celle-ci étant influencée par les aspects spatiaux de la tâche.

2. Dyspraxie constructive non visuo-spatiale

Le trouble d’assemblage serait pur, nettement amélioré par un modèle, un schéma, où toute information de nature visuelle Associée à une indistinction gauche-droite, une agnosie digitale et une dyscalculie spatiale « Syndrôme de Gerstmann »

II. Troubles praxiques et visuo-spatiaux (suite)

3. Dyspraxie idéatoire

Trouble de la manipulation d’objets ou d’outils avec agnosie d’utilisation.

4. Dyspraxie idéomotrice

Trouble de la manipulation ou des gestes dans « le faire-semblant » sans objet réel

5. Dyspraxie de l’habillage

II. Troubles praxiques et visuo-spatiaux (suite)

Modèle de Cermack (1985)

Applique plus directement la conception de l’apraxie adulte

Propose 2 grands groupes de dyspraxies:

II. Troubles praxiques et visuo-spatiaux (suite)

1. Troubles de planification (ou déficit d’anticipation)

- dyspraxie de planification primaire : trouble de l’organisation conceptuelle

- dyspraxie de planification secondaire: trouble d’orientation spatiale et d’intégration sensorielle

2. Trouble d’exécution

- dyspraxie exécutive: trouble de l’exécution des mouvements intentionnels

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