Chez maxim's

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Pierre Cardin propriétaire depuis 1981 du restaurant Maxim’s, symbole de l’art nouveau, collectionne depuis 60 ans les chefs d’œuvres les plus caractéristiques de la belle époque. Plus de 550 pièces venues du monde entier, signées des plus prestigieux créateurs tels que Majorelle, Tiffany, Gallé, Massier… sont enfin présentés au public. Pierre Cardin a recréé l’appartement d’une grande courtisane sur trois étages de son établissement classé monument historique. C’ est en partie grâce à ces dames que Maxim’s est entré dans l’ histoire de Paris, Prince, Roi, Duc , Ministres tout le gotha international a participé aux grandes heures de ce restaurant. Les visites sont organisées sous la direction de Pierre André Hélène, historien d’art, et commentées par lui-même ou ses collaborateurs. http://www.maxims-musee-artnouveau.com/

Transcript of Chez maxim's

Chez

3, rue Royale

à

Paris

Cliquez à chaque

vue

La Maison Imoda

Tout commence le 14 juillet 1890 par un

scandale.

Le patron de la « maison Imoda », ce

jour là, installe à l’une des fenêtres du

1er étage un drapeau allemand.

Immédiatement, les passants se

manifestent violemment, saccageant la

vitrine. Ils ne viendront plus s’offrir des

limonades fraîches à la terrasse. Le commerçant se voit dans l’obligation de vendre son débit de boissons.

Maxime Gaillard, un commis du bar voisin, s’en porte acquéreur en 1891

et s’associe peu de temps après àEugène Corniché, ancien maître d’hôtel

chez Durand, célèbre restaurant du beau monde, situé à l’angle de la rue St-

Honoré et de la rue Royale.

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Maxime Gaillard a financé l’achat

mais non Eugène Cornuché.

Il baptise tout naturellement son

débit de boissons

« chez Maxime » .

C’est le lieu où se rencontrent les

cochers qui partent de la place de

la Concorde.

Mais c’est aussi celui d’une

clientèle bourgeoise qui délaisse

petit à petit l’établissement

Durand pour le limonadier

Maxime Gaillard.3

En mai 1893, la belle Irma de Montigny,

jolie courtisane, pousse la porte du petit

rendez-vous de Cochers, regarde la salle

et dit à Eugène Cornuché , l’associé de

Maxime Gaillard :

« je peux vous en faire le rendez-vous le

plus célèbre de Paris si vous acceptez que

je réside chez vous ».

Petit à petit, Irma la Cocotte amène ses

galants et pas des moindres : des

journalistes, des militaires, des

politiciens, des hommes d’affaire et

même des princes.

Le débit de boissons devient vite un

restaurant où l’on chante, où l’on danse.

« Maxime » devient « Maxim’s. ».

Quand Maxime devient

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Et Maxime Gaillard meurt deux ans plus tard, après avoir été

endetté car si les amants de la belle Irma étaient généreux, ils

oubliaient toutefois de payer le cabaretier.

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Eugène Cornuché rachète la part de Maxime Gaillard à sa veuve , garde l’enseigne « Maxim’s » et dès 1900, rénove

complètement le restaurant . Il fait appel aux artistes de l’Ecole de Nancy et à Louis Marnez

pour la décoration Art Nouveau de la façade.Le restaurant devient un cabaret où se produisent des artistes

du music-hall. 6

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Chez Le salon de réception 7

Chez

Au premier étage :

un des salons de réception 8

Majorelle, ébéniste, a conçu

toute la décoration intérieure

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Eugène Cornuché fait appel

aussi à des maîtres verriers

et, dès l’arrivée de

l’électricité, installe sur

toutes les tables des lampes

Tiffany et de la faïence de

Vallauris.

Le célèbre Gaudi dessine le sofa destiné aux « cocottes ».

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Chez Au premier étage 11

Le plafond n’est qu’un miroir qui reflète

Tout feu, tout flamme.

12

Tout feu tout flamme13

Lieu d’intimité cependant

14

Eugène Cornuché n’a pas été bien loin pour trouver ses

artistes.-décorateurs.

L’Exposition Universelle de 1900, qui se tient sur les Champs

Elysées, a rassemblé les plus grands designers de l’époque.

Cornuché a alors l’idée saugrenue de faire aménager le

couloir qui mène aux salons par un mobilier inspiré de

« l’omnibus ».

De la rue Royale, tout se voit. On aperçoit ce beau monde

installé sur les banquettes de l’omnibus consommant café et

alcool.

Le succès est là.

Les demi-mondaines Liane de Pougy, la Belle Otéro, la

Princesse de Chimay, Edouard VII et tout le cercle littéraire de

Marcel Proust s’y montrent délaissant le restaurant

Durand, restaurant des intellectuels. 15

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Eugène Cornuché y est décrit comme « le magicien ».

Il recrute aussi bien des chefs cuisiniers et des sommeliers que

des artistes de cabaret. Il est partout à la fois et fait le bon choix.

Tous les soirs, le « Maxim’s » affiche complet.

Et de simple commis, Cornuché est devenu un homme d’affaires.

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Cocteau, jeune ami de Proust, dira :

« c’était un amoncellement de dentelles,

velours, satin, rubans, diamants, rubis,

perles…. Que déshabiller une de ces

dames était une entreprise à prévoir avec

trois semaines d’avance, comme un

déménagement ». 19

Eugène Cornuché est donc apprécié de ce monde de la jet-

set. Il connait bien maintenant tous les anoblis comme les

Morny, les Pourtalès, les Poniatowski, mais aussi les

grands industriels. Il est donc invité à Trouville et dès

1909, on le voit gérer le Casino de la Ville.

En 1909, est mis en vente.

C’est une société anglaise qui s’en porte acquéreur. Le cabaret garde encore sa notoriété. Le roi Edouard VII, lorsqu’il se rend à Paris, ne manque pas une soirée chez Maxim’s et il n’y vient pas seul. La noblesse parisienne et les ministres s’y attablent aussi.

La guerre 14-18 met un frein à la vie joyeuse et noctambule. On y croise néanmoins le vieux couturier Paul Poiret accompagné de ses modèles, de la danseuse Ida Rubinstein ou de l’actrice Sarah Rafale. Proust quitte parfois son restaurant Larue pour s’y encanailler avec son cercle littéraire et entraîne son jeune ami, Jean Cocteau. 20

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et

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Après la guerre 14-18, on continue de fréquenter le

cabaret.

Jean Cocteau, comme Sacha Guitry, deviennent

les habitués de chez Maxim’s.

Les canulars vont bon train.23

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« Le Boeuf sur le toit »

chez

Pièce burlesque de Jean Cocteau des années 1920 qui devient

une fantaisie musicale grâce au génie de Darius MiIlhaud.

Chez Maxim’s, Sacha Guitry se met à la batterie, Darius

Milhaud au piano. Yvonne Printemps chante. D’autres convives

sont là : Radiguet, Picasso, le couple Sert, les Beaumont, Jean

Cocteau…. 24

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1929c’est la crise financière.

Le cabaret bat de l’aile.

En 1930, la Société Anglaise vend presque la totalité de ses

parts à Octave Vaudable

Celui-ci, est connu.

Il a d’abord été commis, lui aussi, au restaurant Larue, à

deux pas de chez Maxim’s , qu’il achète mais n’ayant pas

les fonds nécessaires, il s’associe à Edouard Mignon. Mais

très vite, il y a mésentente. Le restaurant est mis en vente

et Octave Vaudable, pour se dédommager, rafle toute la

cave, si réputée.

Puis il devient le propriétaire du restaurant Noël Peters,

bd des Italiens qu’il réaménage aussitôt d’une façon

luxueuse 25

Mais le restaurant-cabaret Maxim’s reçoit

encore les princes russes sans patrie ou les

artistes comme Mistinguett ou Maurice

Chevalier, Sacha Guitry, l’Aga Khan et

l’américaine Rita Hayworth.

Octave Vaudable s’est adjoint un maître d’hôtel,

Albert, qui a toutes les qualités d’un chef

remarquable. On le surnomme

« le maître d’hôtel des princes »

« Il rendit en peu de temps son éclat d’autrefois

en procédant à une impitoyable sélection de la

clientèle, exigeant d’elle une tenue impeccable et

instituant les vendredis « habillés ». Il faisait

servir à chacun ce qu’il aimait sans qu’il ait à le

demander, comme dans une maison amie ».

Couples mythiques

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L’Espagnol

François Batet

aime ce lieu

et le peint.

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Le peintre Auguste Chabaud est aussi un habitué du cabaret.

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Octave Vaudable oblige son fils à faire de solides études

commerciales et de chef cuisinier.

Mais la seconde guerre mondiale éclate et les Allemands

réquisitionnent le cabaret qui est géré alors par un Suisse.

Le maréchal

Goering y dîne

le 28 juin 1940

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Les Allemands obligent des artistes français à se

produire, exigent également des pièces de théâtre.

Marlène Dietrich, Sacha Guitry et sa femme Yvonne

Printemps auront par la suite bien des difficultés pour

prouver qu’ils n’ont pas collaboré.

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Maxim’s de nos jours

Les temps ont changé.

Louis Vaudable pense alors se diversifier. Il achète deux

restaurants :

• le Grand Véfour avec Raymond Oliver aux

cuisines., puis

• le restaurant Jules Verne (Belle Epoque) de la Tour

Eiffel.

Mais les affaires ne sont pas excellentes.

Pièces de théâtre ou films de Feydeau et d’Yves Mirande

sur Maxim’s sont jouées ou tournés périodiquement. 31

a

inspiré

Feydeau

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a inspiré Yves

Mirande

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a inspiré Yves

Mirande

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1965

Charles Trénet, Cocteau et

Marcel Pagnol

1970

Salvador Dali

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de nos jours

En 1977

C’est alors que Pierre Cardin, couturier de renom, homme

d’affaires avisé, et amoureux de la Belle Epoque, propose à

la famille Vaudable de faire de

une griffe prestigieuse

pour tous les produits alimentaires de luxe, pour les fleurs,

la vaisselle, les objets de décoration, comme il l’a fait pour

sa propre marque. Les Vaudable, enthousiasmés par ses

idées, proposent une association en 1977 avec option

prioritaire pour l’achat du cabaret-restaurant.

On trouva alors du foie gras, du champagne, des draps , de

la vaisselle…..Maxim’s dans les magasins et hôtels de luxe à

travers le monde. 36

Si la vente des produits de luxe bat son plein, on cite

toujours le nom de Pierre Cardin mais le nom des

Vaudable est passé sous silence.

Ces derniers, peut être dépités, proposent alors – et sans

en dire mot à Pierre Cardin – la vente de leur cabaret à

un Saoudien.

En 1981 devient la

propriété de Pierre Cardin

Pierre Cardin, qui a eu vent de l’affaire,

intervient judiciairement, produit l’acte

antérieur signé des deux parties et achète le

cabaret immédiatement, ne négociant

aucun prix. Il n’est plus l’homme d’affaires

mais le mécène. Il y dépense sa fortune.37

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Quand l’appartement d’ Irma de

Montigny

devient un musée

Pierre Cardin est grand

collectionneur de l’Art Nouveau,

imagine l’appartement de la demi-

mondaine et l’aménage au dessus du

Cabaret 38

année 2000

39

La demi-mondaine reçoit contre rétribution

40

Meubles et

tapisserie murale

Art Nouveau

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Sa penderie et ses robes 44

Sa chambre 45

La coiffeuse.46

La chambre des invités 47

Meuble signé

Majorelle

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Meubles et poteries

Art Nouveau

50

Photos au mur :

les amies de Proust

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L’appartement du second étage est destiné aux hommes, la demi-mondaine

pouvant les recevoir les uns après les autres. 53

Dans les vitrines, les accessoires de ces messieurs

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Dans les vitrines, les accessoires de ces messieurs 55

Gravure de Sem : on y reconnait

Jean Lorain, adversaire de Proust et Montesquiou

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inspire toujours

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Pierre Cardin se dépense ensuite sans compter des Etats

Unis à l’Amérique du Sud, de la Chine au Japon pour

vendre sa propre marque mais aussi celle de Maxim’s.

Mais l’achat du cabaret coïncide avec l’arrivée des

Socialistes au pouvoir (1981) . Ministres et entourage

boudent Maxim’s, lieu de luxe. L’heure n’est plus au

cabaret.

Pour compenser cette baisse d’activité, Pierre Cardin

ouvre alors des magasins de luxe « Maxim’s » dans Paris et

aussi à l’étranger.

Périodiquement, des pièces de théâtre ou des concerts ont

lieu chez Maxim’s mais le réel cabaret des années 1900

n’existe plus. Par contre la visite des appartements de la

belle Irma de Montigny est racontée chaque après-midi, du

mercredi au dimanche. 57

Ce diaporama est à usage non

commercial

Il ne doit pas être publié

Il est adressé gratuitement par courrier

électronique aux amis des amis

Il ne doit pas être modifié

Aucune de ses vues ne doit en être

extraite

Merci de respecter ces consignes

La réalisatrice

Cath

Fin

Les photos sont autorisées

lors de la visite guidée du

musée. 60

Photos de la

réalisatrice sauf

celles

mentionnées

« photos du net »