Botanique dans la Plaine des Maures - SSNATV

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Botanique dans la Plaine des Maures le 25 mai 2017

JC Ory

Le parking était au départ de la piste de Balançan, à 5 km environ du Luc, sur la D33, la route des Mayons, 250 m après avoir traversé l’A57. Nous étions 19 à nous y retrouver. L’objectif était d’atteindre deux petits lacs dans le vallon du Pouiré. Une épaisse brume de mer nous a accueilli et puis, heureusement, s’est levée. La plaine des Maures est une réserve naturelle du Var cristallin. Le sol est gréseux ou sableux et des zones humides se forment un peu partout dès qu’il pleut. Dès le départ, nous sommes tombés sur une extraordinaire variété de plantes peu souvent observées dans une telle zone. Du coup nous avons herborisé presque deux heures sans marcher et le départ vers la fraîcheur des lacs ne s’est fait que sur le coup de midi! Nous avons fini par déjeuner à mi-parcours, à l’ombre d’un chêne et ne sommes arrivés aux lacs que vers deux heures de l’après-midi. Très bel endroit, frais et paisible.

Alisma lanceolatum Alismataceae

Dans une zone humide près du parking, on trouvait beaucoup de plantes inféodées à ce type d’environnement. L’ Alisma est une monocotylédone, comme nous le rappellent ses fleurs trimères, 3 sépales, 3 pétales, 6 étamines.

Lythrum hyssopifolia Lythraceae

Une plante donnée comme commune en Provence siliceuse, sur sol temporairement humide et même un peu salé (Flore Med). C’est la famille du Grenadier! Plante de 5 à 50cm, variable; Feuille médianes de 7 à 25mm Zoom sur les fleurs page suivante.

Lythrum hyssopifolia

Les fleurs ont à la base un hypanthium: structure cupuliforme ou en urne protégeant le gynécée et résultant de la soudure des pièces du périanthe (sépales, pétales, tépales) et/ou du prolongement du réceptacle (Flore Med). Les sépales sont doublés extérieurement d’appendices calicinaux intermédiaires. Pour L. hyssopifolia, la fleur est 6-mères, l’hypanthium fructifère est subcylindrique, plus de deux fois plus long que large et les appendices calicinaux atteignent au moins le double des sépales. Vous pouvez vérifier!

Sépales

Appendices calicinaux

Hypanthium

Paliurus spina-christi Rhamnaceae

Arbrisseau épineux, aux rameaux zig-zaguant entre chaque épine, en pleine floraison. Les fruits secs ont une allure caractéristique. Toujours dans une zone humide.

Ranunculus muricatus Ranunculaceae Plante souvent basse, voire subacaule, parfois à longues tiges décombantes, glabrescente ou à poils sétiformes épars, Feuilles inférieures, orbiculaires palmatifides, les supérieures largement ovales incisées; Fleurs médiocres, jaune clair; akènes longs de 6 à 10 mm, à faces couvertes de courtes pointes. Très rare en basse Provence, rare en Provence siliceuse.

Ranunculus muricatus

Toujours dans la zone humide près du parking.

Rorippa aspera Brassicaceae

Plante ascendante, sans poil véritables mais munie de verrues sur ses parties végétatives et les siliques. Feuilles à 5-10 paires de segments; grappes assez courtes. Siliques de 1-5(6)cm, souvent arquées, à nombreuses graines. Rare en Provence siliceuse. Ex: Nasturtium asperum, le cresson, les pieds dans l’eau…

Veronica anagallis-aquatica Plantaginaceae Feuilles inf. ovales pétiolées, les médianes et sup. plus ou moins allongées; pédicelles fructifères insérés à angle plus ou moins aigu. Peu fréquente. Zone humide près du parking.

Phalaris aquatica Poaceae

Forme de grosses touffes. Base des thalles avec 1-4 tubercules superposés; inflorescence de 3-8 (13) cm, distante de la dernière feuille à gaine légèrement renflée, verdâtre ou un peu violacée au sommet. Epillet de 5-8 mm, à lemmes fertiles velues. Peu fréquente.

Filipendula vulgaris Rosaceae

Sur les bords du lac la Reine des Prés dressait ses plumets. Donnée comme très rare en Provence siliceuse par la Flore Med!

Dans la famille Fabaceae, un zoom sur le fruit, d’Onobrychis caput-galli, le sainfoin « crête de coq »

Onobrychis caput-galli Fabaceae

Dianthus armeria Caryophyllaceae Subfam. Caryophylloideae

Les plantes qui suivent ont été trouvées dans des endroits plus secs. Avec ses feuilles bractéales hérissées, l’inflorescence fait penser à D. balbisii, mais les pétales tâchés de blanc et les dents réparties tout autour du limbe l’en distinguent.

D. balbisii

Centaurium erythraea Gentianaceae

Il ne faut pas confondre centaurium et centaurea, qui sont toutes deux baptisées centaurée en dénomination vernaculaire. Voilà un des nombreux exemples justifiant l’usage des noms latins en botanique!

Centaurium maritimum Gentianaceae

Les deux Centaurium étaient présentes, la deuxième plus discrète que la première…

Euphorbia exigua Euphorbiaceae

Flore Med fonde essentiellement ses clefs de détermination sur l’examen des graines, quand sur le terrain on se fie plus à une allure générale et à l’examen des glandes nectarifères. Les graines sont tuberculeuses (ornées de petits tubercules, je suppose…). Plante glabre, feuilles très variables, sessiles et entières, elliptiques à linéaires, à sommet aigu, tronqué ou tridenté… Elle est très commune. Confusion possible avec E. Sulcata.

Genista tinctoria Fabaceae Subfam: Papilionoideae

Remarquons que cette fabacée a des feuilles à 1 seule foliole. La tige a 5 à 10 côtes. 20-60 (100)cm. Les grappes feuillées, portent 3 à 15 fleurs, dont l’étendard égale environ la carène et les ailes. Plante très variable pour de nombreux caractères: pilosité, forme et taille des feuilles, forme des gousses… C’est du rhizome ligneux rampant et des fleurs qu’était extrait autrefois le colorant, pour la laine et le lin.

Knautia arvensis Caprifoliacea

Les Knautia ressemblent énormément aux Scabiosa. Page suivante: deux méthodes simples pour les distinguer. La troisième consiste à chercher des écailles (bractées relictuelles) entre les fleurons, sur le capitule des scabieuses. Ces écailles n’existent pas chez les knauties. C’est plus difficile, il faut une bonne loupe! Les feuilles caulinaires médianes et supérieures sont pennatiséquées. Ensuite, c’est un des rares cas où les clefs de Flore Med font appel à la couleur: Corolles bleutées à lilas : K. arvensis Corolles rose-franc à rouge pourpre: K. collina J’ai trouvé que l’on était plutôt dans les lilas…

Knautia collina

… et pour celle-ci, dans les roses. Le problème, c’est de ne pas oublier les moyens mnémotechniques… Là, ça devrait être facile! Les Knautia ont Katre pétales et les Scabiosa Sinq !

Par ailleurs, les Knautia ont 2 Rangées de sépales : K2R !

Oenanthe pimpinelloides Apiaceae

L’oenanthe est une plante qui aime les zones humides. Les espèces du genre présentent une nette différence entre les feuilles basales divisées-pennées et les feuilles caulinaires en segments linéaires. Les segments des feuilles basales sont en segments ovales.

Les fleurs présentent ou non des involucres, les involucelles sont présents mais caducs. Les fleurs sont rayonnantes

Oenanthe pimpinelloides

Opopanax chironium Apiaceae

0,6 à 1,20m; Tige pleine; Feuilles 2-divisées, pennées, à folioles ovales dentées et aux bords sinués, cordées-obliques ou cunéiformes à la base, pourvues de poils étoilés ou fourchus. Inflorescence en grande panicule d’ombelles, à (5)9-25 rayons; involucre absent ou 1,3 bractée(s); involucelles présents. Pétales enroulés

Opopanax chironium

Des mots grecs (opos), sève : (pan), tout ; (akéomaï) je guéris ; plante dont le suc était censé guérir toutes les maladies. Nom vernaculaire: panacée de Chiron. Chiron était ce centaure immortel qui demanda à Zeus de mourir pour cesser de souffrir, ayant été blessé par son élève Héraklès, d’une flèche trempée dans le sang de l’hydre de Lerne. Même la panacée n’y pouvait rien…

Pulicaria odora Asteraceae

Verbascum blattaria Scrophulariaceae

Une seule fleur à l’aisselle de chaque bractée primaire; plante d’un beau vert, 5 étamines (3 supérieures courtes et 2 inférieures longues) Inflorescence adulte à calices plus courts que leurs pédicelles. Inflo. généralement simple, parfois rameuse à la base, très lâche. Fleurs tâchée de violet au centre. Peu fréquente en Provence siliceuse.

Triticum Poaceae

Triticum neglectum Triticum triunciale

Aegilops neglecta et Aegilops triuncialis ont changé de nom! Mais c’est toujours de blé qu’il s’agit, la forme qu’ont probablement cueillie nos ancêtres du néolithique!

Cynosurus echinatus Poaceae

Le nom du genre signifie en grec "queue de chien", à cause de la forme de l'inflorescence. Les crételles sont des plantes herbacées à feuilles plates, à inflorescence plus ou moins en forme d'épi regroupant des épillets disposés unilatéralement. Les épillets sont stériles ou hermaphrodites sur la même plante, à glumes et à glumelles membraneuses très aiguës et/ou terminées par une arête.

Xanthium strumarium Asteraceae

Ces quelques feuilles à gauche, dans une zone boueuse ayant séchée au bord du lac, sont celles de Xanthium strumarium, la lampourde, qui est une astéracée curieuse. Sur la photo de droite, on voit des capitules persistants et coriaces, recouverts de crochets épineux, qui renferment chacun deux fleurs seulement. Le fruit adhérent au capitule, ne renferme que deux graines. Voila donc une plante qui a « choisi » de blinder ses ovaires contre les agresseurs, plutôt que de multiplier ses graines…

Sans oublier Serapia vomeracea, Serapia parviflora, Ophrys apifera, Filago germanica, Filago gallica, Linum trigynum, Prunella laciniata, Teucrium chamaedrys, Vicia benghalensis, Vicia tetrasperma, Cerinte major, Vincetoxicum hirundinaria, etc. … et deux tortues d’Hermann, que nous avons croisées dans leur milieu naturel, en espérant qu’il y en aura de plus en plus dans cette belle zone naturelle protégée.