Post on 09-Feb-2016
description
Bordetella
JM Scheftel 2010
Historique:
Jules Bordet décrit en 1900 un bacille à Gram (-) commel’agent de la coqueluche dans le frottis d’un prélèvement respiratoire.
En 1906, Bordet et Gengou mettent au point le milieu de culture à base de fécule de pomme de terre + sang qui permet la culture du germe.
Ils le dénomment Haemophilus pertussis.
Taxonomie : L’agent de la coqueluche porte maintenant le nom de Bordetella pertussis (Bp)
Un autre agent responsable d’une coqueluche plus atténuée: Bordetella parapertussis (Bpp)
B.bronchiseptica : agent de la rhinite atrophique du porc
Les Bordetella ont en commun un tropisme pour les muqueuses respiratoires supérieures
Taxonomie :Autres espèces de BordetellaB.holmesiiB.hinziiB.trematumB.aviumB.petrii
Bordetella
Petits bacilles à Gram (-) de 0,5 à 1μ L sur 0,2 à 0,4μ l, à coloration bipolaire, immobiles, aérobie strict, exigeant pour Bp du NAD et des dérivés soufrés
Bp ne pousse pas sur milieu ordinaire, est sensible aux lipides; ne se cultive que sur milieu au charbon (Regan-Love) ou sur milieu de Bordet-Gengou (au sang défibriné et fécule de pomme de terre).
Bordetella pertussis
Culture lente (2 à 3 j) en atmosphère humide: colonies de 0,5 mm de diamètre, brillantes ressemblant à des gouttelettes de mercure, entourées d’une zone d’hémolyse ( colonies S: phase I).
En phase IV, les colonies sont rugueuses.
Bordetella pertussis
agent de la coqueluche
Genre Bordetella
Epidémiologie
La coqueluche atteint selon l’OMS près de 60 M de personnes /an avec une mortalité de 600000 décès /an (1%)
Principalement parmi les nourrissons de moins d’un an dans les pays où la vaccination est insuffisante ou absente.
La vaccination a permis d’éradiquer la coqueluche à partir des années 50 aux US et ensuite en Europe à partir des années 65. (15 ans après)
Epidémiologie
Or depuis 1976 aux US, on enregistre une résurgence de la coqueluche , malgré la couverture vaccinale et en France depuis 1990, soit également 15 ans après les US.
Causes: affaiblissement de l’immunité protectrice vaccinale chez l’adulte et de l’absence de rappel vaccinal tardif (après 6 ans).
Maladie à déclaration obligatoire entre 1950 et 1986.
1950: 5000 cas1985: 86 casDécès : 600 en 50 et <7 en 80
Bordetella pertussis
Bordetella pertussis
Bordetella pertussis
CliniqueA) Forme commune chez l’enfant non vacciné: de 4-5 ans
L’incubation est de 7 à 15 jours1-La phase catarrhale: ressemble à rhino-pharyngite
Toux + à +++, émétisantes, cyanosante et nocturneDurée de 5 à 10 jTrès contagieuse car Bp présent sur la muqueuse
2-La phase des quintes: spécifiqueaccès paroxystiques violents de toux rapprochés , suivis d’une reprise inspiratoire difficile comparée au « chant du coq » + vomissements (20 à 30 accès /j)
Durée de 3 à 4 semaines3-phase de convalescence
Plusieurs semaines (2 à 3 mois)
Clinique (2)B) Forme clinique du petit nourrisson non vaccinéMoins typique , chant du coq le + souvent absent, mais +sévèreQuintes cyanosantes , asphyxiantes, + apnée, bradycardie, vomissements,
Formes suraiguës dyspnéisantes > > > léthales
C) Forme clinique de l’enfant et de l’adulteImmunité vaccinale réduite
moins sévère et atypique mais quintes prolongées possibles chez l‘adulte ce qui doit faire évoquer ce diagnostic.
Facteurs de virulence
2 phases: colonisation des muqueuses et effets toxiques
1) facteurs d’adhésionfimbriae (agglutinogènes)FHA: Filamentous Hemagglutinin AntigenPT: pertussis toxin (ou PTX)
2) toxines:PTX, Adénylate cyclase, Toxine cytotrachéale (TCT),Toxine thermolabile (HLT) , endotoxine
Bordetella pertussis
Bordetella pertussis
Bordetella pertussis 20
Toxine cytotrachéale (TCT)
Exprimée par Bp, Bpp, Bb en phase I ou IV
Sous-unité monomérique du peptiglycane, libérée dans milieu de culture pendant la phase exponentielle de croissance. Clivage spécifique de type muramidase du PG.
Structure: disaccharide tétrapeptide (muramylpeptide)NAcGlc-NAcMur-Ala-Glu-DAP-Ala (921 daltons)
Non soumise à régulation
Bordetella pertussis 20
TCT Modifications morphologiques:
Arrondissement cellulaireRéduction du nombre de cilsGonflement des mitochondries et vacuolisationDisparition des jonctions intercellulairesSynthèse d’ADN inhibée
À fortes conc : toxique sur PNN , pas effet sur Mφ
Inhibition de la migration et de la chimioluminescence
TCT
Pourrait jouer un rôle dans la survie de Bp
TCT : seule toxine capable d’induire la destruction des cellules ciliées de l’épithélium respiratoire.
Stimulerait la capacité de la cellule de l’hôte à produire de
cytokines et du NO apoptose
Destruction des cellules ciliées: absence élimination mucus (toux)
Adénylate-Cyclase Hémolysine (AC Hly)
Découverte en 1973 par Wolff dans une préparation vaccinale commerciale.
Membre de la famille des toxines RTX, protéine bifonctionnelleActivité AC + faible activité hémolytiquePM: 177 KDa,
Catalyse la réaction ATP AMPc, activée 100 à 1000 x par la calmoduline (Cam), n’est pas strictement dépendante du Ca2+
AC Hly
Confer et Eaton : les premiers à suggérer que AC-Hly pénétrait dans les Mφ alvéolaires et les PNN : hauts niveaux AMPc
AC-Hly altère les fonctions phagocytaires et bactéricidesInhibition du chimiotactisme , chimiluminescence, libération d’ions superoxydes et synthèse de leucotriènesCytotoxicité par apoptose
Facteur de virulence majeur de Bp
Mutants n’expriment pas AC sont avirulents dans un modèle murind’infection léthale
La toxine pertussique (PTX)
S1 ADP ribosyle la SU α de la Gi protéine au niveau d’une cystéine de la région C-terminale
L’endotoxine
Effet pyrogène, toxicité, effet local et généralisé de Schartzmann-Sanarelli, induction d’une immunité non spécifique, induction de la production d’interféron, propriétés adjuvantes
Physiopathologie
Colonisation spécifique des cellules ciliées de l’épithélium respiratoire
Destruction des cellules ciliées
Résistance vis-à-vis des défenses de l’organisme
Diagnostic direct
Prélèvements frottis naso-pharyngés
aspiration pharyngée
Milieu de transport: milieu de Stainer et Scholte
Culture: Milieu de Bordet-Gengou ou de Regan-Love
Incubation à 37°C en chambre humide
colonies en 3 à 4 j pour Bp,
colonies en 2à 3j pour Bpp
Prélèvement naso-pharyngé (écouvillon en dacron)
Amplification génique: PCR en temps réel (LightCycler PCR)
oligonucléotides et sondes pour cibler séquence d’insertion
IS481 pour B.pertussis
IS1001 pour B.parapertussis
Diagnostic indirect
Sérodiagnostic:
Western Blot
- Anticorps anti toxine pertussique
Prophylaxie et Traitement
Vaccination et calendrier vaccinal
Mesures de prévention
Traitement antibiotique
CONCLUSION