Post on 04-Apr-2015
AVEC MARIJO
SAINT-ANDRE
-EN-
ROYANS
A mi-chemin entre Grenoble et Valence, le Royans est en quelque sorte la grande porte ouest du Vercors. Mais c’est aussi une merveilleuse région aux paysages et à l’architecture qui ne laissent pas insensibles. Le Royans isérois occupe une plaine qui s’étend sur la rive gauche de l’Isère mais qui s’enfonce aussi en pointe dans le Vercors. Il réunit toutes les nuances de paysages menant de la plaine aux montagnes.
Pont-en-Royans et ses maisons qui apparaissent en équilibre au-dessus de la Bourne est peut-être la cité la plus connue de cette région. Pourtant, en s’éloignant en dehors des grandes voies touristiques, on peut faire des visites surprenantes. C’est ainsi que j’ai eu la chance de découvrir le village médiéval de Saint-André-en-Royans.
Situation de la région par rapport à la France et de Saint-André-en-
Royans au sein de cette petite région.
Perché au milieu de collines verdoyantes, le village apparaît entouré
d’immenses noyeraies. On est alors stupéfaits de
découvrir tant de vieilles pierres et d’histoire.
Une association y a été créée, Les Amis du Vieux St-André. Elle est animée
par des personnes passionnées. C’est grâce à
elles que nous avons pu saisir davantage l’âme du
village à travers son histoire…
Grâce à ce dessin pris sur le site de l’Association, imaginons un peu le village du passé et allons voir en commençant par le
château. En fait, cela n’a pas beaucoup changé…
Si l’histoire des lieux est susceptible de remonter à 3000 av. J.-C. par la présence de grottes habitées par des chasseurs sur les bords d’un lac, les traces tangibles remontent, elles, au IIIe siècle de notre ère quand les Romains y établirent une villa (ferme), construisirent des routes, installèrent un village. Dès 1050, on connaît l’existence d’un château de bois appartenant aux Comtes d’Albon, Dauphins du Dauphiné. En 1227, le village porte déjà le nom de Saint-André. En 1251, avec d’autres villages, Saint-André est échangé contre Beauvoir. Il passe sous la férule de Raymond Bérenger, Seigneur de Pont-en-Royans. A partir de 1550, alors que Saint-André catholique appartient au Sieur de Sault, François d’Agoult, il s’oppose à Pont-en-Royans protestant… En 1573, le village, construit sur la hauteur, au pied de la Roche, est brûlé. Les habitants s’installent alors autour du château qu’ils ont défendu. En 1561, le château a été acheté par Artus Prunier, Conseiller du Roi et Trésorier du Dauphiné. La famille Prunier de Saint-André conservera le château jusqu’en 1830.
Egalement sur le site de l’Association, ce plan du village, datant de 1736, sur lequel on peut retrouver les maisons encore
existantes! L’original est conservé au Château du Touvet, dans l’Isère.
Monsieur Bernard Peigné, docteur en architecture et passionné d’art, propriétaire de la partie à l’est de 1970 à 2009, en a fait une belle
demeure seigneuriale mais, malheureusement, il n’y a plus de
visites organisées…
Le château a été agrandi en 1680.
Le blason des Prunier de Saint-André se définit ainsi :« De gueules, à la tour
donjonnée et crénelée d’argent,
maçonnée de sable ». La devise
en est : « Turris mea Deus ».
Il est à noter que, contrairement à la coutume, ce cadran solaire, réalisé par Monsieur Peigné, a été conçu
pour représenter l’heure exacte du village et non l’heure basée sur le
GMT.
Déjà existants au XVIIe siècle, sur la place du Château, des porches en plein cintre.
Sur l’église, on retrouve un cadran à l’heure officielle!
Le beau clocher-mur à deux niveaux, est
surmonté d’un fronton triangulaire.
Ce qui frappe dans ce village c’est son entretien parfait et la grande présence de fleurs cultivées avec amour et savoir-faire. Les roses-trémières sont en parfaite santé,
sans les maladies que l’on retrouve si souvent!
Bel agencement de vieilles pierres et de fleurs : une
ancienne fontaine.
Un petit chemin pour partir à la découverte…
Partout dans le village de jolies
maisons de pierre!
A gauche, un ancien séchoir à noix.
Par-dessus les toits!
F. Caperan
Après 1580, une Maison forte, nommée Beaujour, est
construite pour Sébastien de Lionne, anobli par Henri III. Il
devint Contrôleur des Greniers à sel en 1584. Son petit-fils,
Hugues de Lionne deviendra le Ministre des Affaires étrangères
de Louis XIV.
Détails de la Maison
Beaujour dont une
belle porte à fronton
triangulaire datant du
XVIe siècle .
Encore la Maison Beaujour.
Vue de la Maison Beaujour mais, en fait, tout le tour du village est ainsi… Il apparaît comme dans
un écrin!
L’église du village, brûlée lors des Guerres de
Religion, est reconstruite en 1680, non loin du
château, grâce à un don de Louis XIV. Elle est
inscrite à l’Inventaire des Monuments Historiques Dix ans après, le mur
d’enceinte du château a été supprimé en partie
pour permettre au village de s’agrandir.
Plus récente, mais de belle facture, cette maison du
village.
A travers les collines, ce petit chemin nous mène au cimetière.
Le cimetière du village.
Il entoure la pierre d’autel provenant de l’église du XIIe siècle
détruite durant les Guerres de Religion. Cet autel avait été
échangé en 1810 avec celui qui est encore en place, en bois
polychrome, provenant du Couvent des Carmes de Beauvoir. Il est
revenu en 2008.
En arrière de l’église, ce jardin de curé a été aménagé
à la place de l’ancien cimetière
avec des plantes du pays. Là, sont
enterrés deux curés de la paroisse, sous deux voûtes près de
la chapelle de l’église dédiée à
laVierge.
Petite fontaine contre
le mur de l’église.
Nef, chœur et
autel polychro
me.
Daté de 1708, ce plafond est en bois peint à caissons. La partie au-dessus du chœur possède des motifs peints en trompe-l’œil. Les bandeaux colorés inclinés représentent
l’église et les attributs liturgiques.
Ci-dessous, une statue de SaintSulpice en bois
polychrome du XVIIIe siècle rappelle les pèlerinages à
ce saint, depuis le XIIIe siècle. Il était le protecteur de la source au pied de la
Roche où se trouvait le village primitif.
Dans l’église, on trouve de riches décors en gypserie. En relief, ce Christ en croix semble sortir de son faux-cadre également en relief.
Ci-contre, deux des trois reliquaires exposés dans le
chœur de l’église.
La chapelle de la Vierge en bois peint rappelant le
marbre et, à sa base, un joli plancher en marqueterie malheureusement assez
détérioré.
Remarquée en repassant par la place du Château,
cette boîte à lettres originale!
A l’entrée du village, le vieux lavoir.
Bien sûr, Saint-André possède aussi son monument aux morts bien pavoisé en ce 14
juillet!
Ainsi s’achève la visite du village de Saint-André-en-Royans. Avant de le quitter, je dois un merci chaleureux à la Présidente de l’Association des Amis du Vieux St-André, bien secondée par son mari qui s’est déplacé pour nous faire visiter. Je
vous invite à aller découvrir le site de cette Association très agréable à consulter:
http://www.amis-saint-andre.com/
Vous y trouverez des compléments des plus intéressants.
Musique : Qui fait souffler le vent ? Troubadour Odyssey Antonio Ruiz Pipo par Ensemble Bardou
Informations prises sur le site des Amis du Vieux St-André
Photos, conception et réalisation :M.J. Farizy-Chaussé
Août 2011
marijo855@gmail.com
D’autres diaporamas sur :http://famille.morhain.net/lapagedemarijo/
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