Alignan du vent sur la départementale 33 dans l’Hérault… Lieu privilégié de mes vacances…

Vendredi 14 juin. Le ciel est bleu, le petit village d’Alignan du vent dans l’Hérault, vit tranquillement au gré de ses habitants… Tout va bien… Tout est bien !En vacances chez Bernadette, la journée s’annonce tranquille.

Pour ce qui est de la tranquillité, c’est sans compter sur les amis… C’est toujours doux les amis, surtout dans les imprévus ! Pour ma part j’adore !

Et en ce matin, vers les 9 H, de bonne heure (pour une vacancière), un message arrive sur mon téléphone :- Je passe par Alignan du vent et mange avec vous ce midi… Signé ! Bruno !

Bruno a entamé, depuis quelques jours, un parcours audacieux qui le mène de Mazères (Ariège) à Berlin en Allemagne soit environ 2 000 km en handbike avec pédalier manuel.

On l’attend d’un côté et il arrive à l’opposé, par les chemins de traverse !

Et ne dites rien mais il est en plein sens interdit…Je vous présente Bruno Sans et Rase Motte de Rossinante, son

destrier !

Bruno, le copain vu quelques jours auparavant dans l’Ariège et qui m’avait promis de passer par Pézenas…-On se voit à Pézenas en fin de semaine m’a-t-il dit, Alignan c’est trop haut…

Et aujourd'hui il arrive devant la porte de Bernadette. Une joie de le recevoir même si nous savons que la maison est loin d’être adaptée… Qu’importe on se débrouillera…

Adaptée ? Ah oui, j’ai oublié de vous dire que Bruno est, à la suite d’un accident de varappe, à 15 ans, paraplégique. Ses deux jambes refusent de le porter.

Bien aidé par Alain pour grimper cette simple marche, au moment de l’apéritif, une idée fuse… une école se trouve juste en face ! Aussitôt dit, aussitôt fait, Bernadette va voir la directrice et Bruno est invité à venir voir les enfants en début d’après-midi.

Le handbike avec tout l’équipement dont Bruno a besoin pour son voyage.

Sur le haut du paquetage , son fauteuil.

Descendre du handbike est une préparation minutieuse. Rien ne doit être laissé au hasard, au risque pour Bruno de se blesser.

Il doit avant tout prendre son siège pliant à l’arrière et s’y installer. Puis monter son fauteuil en prenant les roues sur le handbike et les installer sur le fauteuil.Alors seulement, il sera plus autonome.

Chaque objet est installé de façon précise, il se doit d’être très organisé car quand il est seul, il fait tout seul, sans aucune aide.Chaque objet emporté a son utilité, son emplacement sur le handbike.

Bruno est allé en fauteuil à l’école.Bernadette et Alain ont emporté le handbike avec beaucoup de précaution afin de ne pasfaire dérailler la chaîne.

Nous n’attendons pas longtemps, les enfants arrivent et chacun se demande un peu qui estce drôle de bonhomme sur un drôle d’engin !

Les enfants peuvent-ils résister à un visage aussi expressif ?

Bruno explique ce qu’est cet engin, pour l’instant à une seule roue.

Très vite il entre dans les détails, là sa poche de 5 litres d’eau, sa ration pour la journée

Un tel voyage est vraiment une aventure lorsque seuls les bras vous portent. Le moindre détail doit être pensé et rien ne doit venir perturber cette installation. Et Bruno, connaissant les risques, explique qu’il est pointilleux sur le rangement de son handbike afin qu’il puisse sans difficultés retrouver chaque objet.

Il lui faut 1 heure 30 le matin pour se préparer, ranger et s’installer sur son engin. Chaque geste compte. Et environ autant le soir pour s’installer.

Deux repas par jour dont le soir un litre de soupe pour réhydrater le corps.

Il achète tout au fur et à mesure. Il a une préférence pour se servir dans les petits magasins et s’il ne peut entrer, il trouve toujours quelqu’un sur sa route qui l’aide.

Il est bien rare qu’il ne trouve pas également un « bistrot » pour lui apporter sur place le petit café dont il est particulièrement gourmand.

Il effectue environ 70 km par jour. Le soir, il dort souvent en camping sauvage et le matin, il porte une attention particulière à ne laisser aucune trace de son passage (papier, boîtes, etc...). Il s’endort de suite…

Les enfants écoutent et les mains se lèvent. Tous veulent en savoir plus. L’un d’entre eux lui demande à plusieurs reprises comment il fait s’il y a du tonnerre….

Durant un long moment les échanges se font, les enfants n’ont de cesse d’apprendre, de comprendre et… de voir !

Bruno, devant les enfants quitte son fauteuil et s’installe dans le handbike. Cette fois il est aidé d’Alain, sinon c’est lui qui effectue toutes ces opérations.

Le voilà installé dans son engin, prêt au départ… Les enfants veulent voir.

Alors petit à petit un cercle se forme.

Très gentiment un enfant va lui chercher de l’eau. Le cercle s’est refermé, les enfants n’ont pas assez d’yeux pour tout voir.

C’est déjà l’heure du départ et les enfants accompagnent Bruno qui reprend la route en direction de Lunel.

Un autographe, c’est la demande des enfants, Bruno s’y plie volontiers mais il est très ému.

Un p’tit café avant le départ

Un dernier au-revoir aux enfants

Bonne route Bruno !

Et vous qui le rencontrerez au hasard de vos chemins, n’hésitez pas à venir discuter avec lui, il adore ça !

Diaporama créé par Yo diapoPhotos de Alain Poutet et Yvonne OllierMusique : Une aventure extraordinaire Florian Bernard au synthétiseur

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