Alain RIESS CPC Strasbourg 3 Gérer une classe à plusieurs niveaux.

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Alain RIESS

CPC Strasbourg 3

Gérer une classe à plusieurs niveaux

On trouve ce genre de classe surtout dans les petites écoles rurales de moins de cinq classes. En ville, ou dans les

communes plus importantes les classes à plusieurs niveaux sont plus rares .

Il est certainement plus difficile de gérer une classe de GS/CP qu'un CP/CE1 . Plus les enfants sont grands,

plus ils sont normalement autonomes. Plus l'enfant est petit, plus il est difficile de lui donner une tâche individuelle relativement longue à réaliser en autonomie sans déranger le groupe qui travaille.

De plus, la maîtrise de l'écrit et de la lecture sont des atouts non négligeables pour la gestion d'une classe à

plusieurs niveaux. Cette maîtrise est atteinte aux environs du CE 1

Dans une classe ordinaire, pendant les moments de recherche et d'entraînement, le maître  circule dans les

rangs, observe les procédures, interroge, aide.

Dans une classe à plusieurs niveaux le maître doit s'occuper de l'autre groupe

Il y a de ce fait  deux mots-clés : l'autonomie et la gestion du temps.

L'autonomie va s'acquérir peu à peu. Elle est donc plus facile à obtenir dans des classes où les enfants sont

habitués depuis l'école maternelle à travailler dans des classes à plusieurs niveaux

Gérer une classe à plusieurs niveaux

en 8 difficultés à résoudre.

La règle d'or à appliquer est la suivante

" Je ne peux m'occuper d'un groupe que quand l'autre cours travaille en autonomie ".

Première difficulté: gérer les interventions de l'enseignant

dans le temps.

Les séances doivent être très courtes(15 à 20 mn), très rythmées et sans temps morts.

Le matériel doit être prêt.

Quelques minutes avant l'intervention programmée, il faut demander aux élèves de ranger la table pour qu'ils soient prêts à commencer quand vous pourrez vous libérer. Dans une classe à cours multiples, il faut toujours avoir un temps d'avance.

De même les exercices pour chaque cours doivent être prêts, au tableau, sur de grandes feuilles ou dans le

livre. L'utilisation du rétroprojecteur est très intéressante pour gérer ce type de classe.

Deuxième difficulté :. Gérer la tâche à accomplir individuellement

De même, dans un exercice bien conçu, l'enfant, après quelques temps, doit être capable au premier coup

d'oeil de comprendre ce qu'on lui demande (anticipation de la tâche).

On pourra habituer petit à petit les élèves à cette attitude en leur faisant trouver par eux-mêmes la

consigne de l'exercice.

D'autre part , n'oublions pas que passer par l'exemple est souvent beaucoup plus bénéfique que de faire de

longs discours. On a donc intérêt à reproduire en grand au tableau,

sur une grande feuille, sur transparents pour rétroprojecteur le travail qu'on va demander aux

élèves pour le visualiser.

Il vaut mieux donner plus de travail individuel que pas assez pour que les élèves qui ont fini ne soient pas

tentés de déranger. Même si tous les enfants n'ont pas fait toutes les

phrases de l'exercice vous pouvez leur demander de faire un noyau minimal. On peut même imaginer que certaines phrases de l'exercice soient plus difficiles et

suivant la maîtrise atteinte par les élèves, on peut individualiser le parcours.

Plutôt que de donner des fiches photocopiées où il suffit de compléter quelques mots, dans une classe à plusieurs niveaux on demandera un maximum d'écrit

aux élèves, et ceci, dès le CP. Le dernier exercice pourra être plus long et plus

récréatif ( par exemple colorier, dessiner, découper, coller ).

On peut aussi envisager des ateliers dans différents coins de la classe où les enfants qui ont fini avant les autres ont l’occasion d'écouter de la musique avec des casques, jouer silencieusement s'il s'agit d'élèves de

maternelle ou de CP.Cela demande évidemment une organisation et une

gestion de l'espace de la classe. 

Troisième difficulté : mémorisation et rappels de la consigne..

Les jeunes enfants oublient souvent ce qu'il faut faire dans l'exercice. Pour mémoriser la consigne, il est souvent judicieux d'utiliser le tableau pour inscrire de manière très concise ce qu'il faut faire. Il. faut habituer les élèves à lire ces consignes.

Au début de CP ou en grande section de maternelle, la consigne peut-être rappelée par des codes de dessins. Par exemple, un crayon voudra dire « colorie », un feu rouge voudra «  travailler en silence », un dessin entouré voudra dire « entoure ». Cela évitera des questions pendant que vous agissez dans l'autre cours.

D'autre part , n'oublions pas que passer par l'exemple est souvent beaucoup plus bénéfique que de faire de

longs discours. On a donc intérêt à reproduire en grand au tableau,

sur une grande feuille, sur transparents pour rétroprojecteur le travail qu'on va demander aux

élèves pour le visualiser.

4e difficulté : gérer le tableau.

Le tableau devra être prêt au moins jusqu'à la prochaine récréation

pour éviter les temps morts. Laissez un tableau vide pour pouvoir l'utiliser

au cours de vos interventions. Vous pouvez également imaginer

de préparer les exercicessur de grandes feuilles de papier

qu'il vous suffira d'afficher au bon moment.

5e difficulté : ne pas se disperser.

Attachez-vous uniquement au cours dont vous vous occupez

afin de ne pas perdre le fil de votre intervention. Mais dès que possible,

faites un rapide tour pour voir si le groupe qui travaille en autonomie avance dans son travail .

Un regard, une attention, une présence plus proche, sont des éléments qui permettent

de remotiver les élèves qui travaillent en autonomie.

Dans l'emploi du temps,il est souvent judicieux de prévoir

des tranches horaires touchant un même domaine d'activité :

il est souvent difficile de sauter de la conjugaison au CE2

à la numération au CM1. Cela permet d'avoir sa matinée de travail bien en tête.

 

6e difficulté :

ne pas uniquement travailler en cours séparés

Les élèves de la classe doivent se rendre compte

qu'ils forment une entité classe. Le matin, un moment d'activité commune

(accueil, entretien, présentation du programme de la journée,...) est le bienvenu.

De même, quand on change de domaine d'activité (au bout de cinquante minutes environ),

prévoir une coupure de cinq minutes d'activités de rupture : chant, écoute musicale,

jeux de retour au calme.

Dès que possible, en fonction de la progression des différents cours,

on essaiera de faire des séances communes : il suffira alors simplement de différencier

au niveau des exercices ou de faire une trace écrite plus complète

pour le cours supérieur. 

7ème difficulté :

Gérer une tranche horaire  

ACTIVITE COMMUNE (5 minutes)

Séance collective (20’) Révision de la séance précédente

ou préparation de la séance suivante en autonomie

Application de la séance

ou évaluation (20’)

Séance collective (20 minutes)

2ème solution :

Commencer par un exercice écrit dans un des cours, ce qui décalera les activités de la matinée pour l’autre cours L’inconvénient de ce système se situe au niveau de la non-simultanéité des domaines d’activité (exemple : grammaire au CE1 et mathématiques au CE2)

3ème solution :

Quand cela est possible au niveau de la progression et du programme, on fait une séance collective et on différencie au niveau de la difficulté des exercices . Par exemple , la technique opératoire de la multiplication peut être traitée au CM1 et au CM2 dans des séances communes . Les multiplications seront plus longues pour les CM2 ou elles comporteront des difficultés supplémentaires (4089 x 3070) 

8ème difficulté : Gestion de l’espace .

Il Il est souvent judicieux de bien séparer les deux cours, mais de prévoir :

-         un espace de regroupement collectif (bancs- tapis, …) pour des activités communes.

-         Des espaces ateliers (informatique, bibliothèque, coin- lecture , chevalets pour la peinture, fichiers de travail auto- correctifs, jeux pour les plus petits…). Ces espaces permettent un « décloisonnement » interne dans la classe.

Il faut veiller à :

     Ne pas privilégier un seul niveau d’une manière ou d’une autre.

        Faire jouer des interactions entre enfants d’âges différents (système de tutorat à certains moments de la semaine : les CE1 font lire des CP, les CE2 interrogent les CE1 pour la mémorisation des tables d’addition, etc …..)

        Aller rapidement à l’essentiel lors des séances avec un groupe, tout en ne sautant pas les étapes. N’oublions pas qu’on ne peut évaluer qu’une compétence qui a été travaillée lors de la séance . Le fichier ne doit pas devenir le prétexte de la leçon, il doit être une application .

Mais la classe à plusieurs niveaux, c’est une une chance :

-         De gérer des différences d’âges et ceci est toujours une richesse.-    De pouvoir regrouper la classe à certains moments, et d’une manière naturelle en groupes de besoins et non plus en cours ou groupe de niveaux .(CE1-CM1-CM2).-         La classe à plusieurs niveaux peut devenir un modèle de fonctionnement pour certains moments dans des classes à cours unique. Elle permet ainsi la gestion de l’hétérogénéité des élèves, de leurs besoins. En un mot, elle permet de différencier.

Un exemple d’emploi du temps pour un cours à 3 niveaux

Des techniques de différenciation