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25e Briefing de Bruxelles sur la volatilité des prix alimentaires : Implications pour les pays ACP Centre économique et social
européen, Bruxelles : 30novembre 2011.
“Proposition d'actions de lutte
contre la volatilité des prix.” Tobias Takavarasha, NEPAD
Structure de la présentation
Introduction : Efforts conjoints FAO-NPCA d'évaluation des impacts continentaux
Niveaux et volatilité des prix des aliments de base en Afrique
Réponses et actions politiques Enjeux et options Conclusions
I. Niveaux et volatilité des prix des aliments de base en Afrique
Les prix des aliments de base sont devenus plus volatiles en Afrique.
Ces prix élevés ne se sont pas aisément traduits par de meilleures marges pour les producteurs, à cause des coûts élevés de la commercialisation et du transport.
Les coûts élevés de la commercialisation sont dû au mauvais état des routes, aux taux non compétitifs et aux contrôles
Niveaux et volatilité des prix des aliments de base...
Les prix des céréales de base ont connu des pics à deux ou trois reprises ces cinq ou six dernières années. En 2008/09, on a observé des pics importants au
Bénin, au Cameroun et en Éthiopie En 2010/11, on a observé des pics importants au
Bénin, au Cameroun, au Kenya, au Mozambique et en Éthiopie
En 2010, les prix ont chuté en Éthiopie et au Kenya
Les prix au Cameroun sont très élevés depuis 2008.
Niveaux et volatilité des prix des aliments de base...
Niveaux et volatilité des prix des aliments de base...
Les prix sont devenus plus volatiles La volatilité des prix est plus importante en
Afrique qu'en Asie ou en Amérique latine (dans les quelques pays étudiés).
La volatilité des prix s'est intensifiée ces dernières années (voir tableau ci-dessous)
Niveaux et volatilité des prix des aliments de base...
Maïs Riz Blé
Afrique 305 791 548
Asie 295 463 371
Amérique latine 498 906 811
Les prix moyens (en USD par tonne) sont également élevés en Afrique comparé au faible revenu par tête du continent.
Maïs Riz Blé
Afrique 9.60 5.73 5.65Asie (à l'exclusiondes pays exportateurs) 5.52 4.56 5.17
Amérique latine 7.44 4.57 4.84
Volatilité moyenne des prix mesurée en déviation standard de différence logarithmique (devise locale réelle 2005-2011) - échantillon de pays (deux pays seulement pour le maïs en Asie)
Niveaux et volatilité des prix des aliments de base...
Des prix élevés et volatiles ont des conséquences négatives au niveau microéconomique pour les ménages et les décisions des entreprises et des exploitations, ainsi qu'au niveau macroéconomique, pour la stabilité.
L'alimentation constitue généralement une part importante des dépenses totales des ménages pauvres.
L'inflation des prix alimentaires est une cause majeure d'inflation globale.
Des prix volatiles découragent l'investissement par les agriculteurs, les négociants, les minotiers et autres opérateurs le long de la chaîne de valeur.
L'instabilité des prix alimentaires ralentit la croissance économique et la transformation structurelle permettant de sortir de la pauvreté rurale.
Niveaux et volatilité des prix des aliments de base...
Observations préliminaires sur la volatilité et les niveaux des prix en Afrique :
Généralement, les pays dépendants des importations ont une volatilité des prix plus faible mais des niveaux de prix plus élevés.
Généralement, les pays autosuffisants ont une volatilité des prix plus élevée mais des niveaux de prix plus faibles.
La volatilité des prix est plus faible dans les pays avec des niveaux de stocks élevés (en part de l'offre totale).
Les réserves sont importantes pour la stabilisation des prix.
Niveaux et volatilité des prix des aliments de base...
La volatilité des prix est plus élevée dans les pays limitrophes de pays politiquement instables.
Les problèmes politiques au Zimbabwe semblent avoir contribué à l'instabilité des prix dans la région, au Malawi, au Mozambique et en Zambie.
Les problèmes en RDC et au Sud Soudan ont affecté les prix en Ouganda, au Rwanda et, dans une certaine mesure, au Kenya.
L'effet de voisinage entraîne une transmission de la volatilité des prix entre les pays voisins.
Des politiques efficaces sont nécessaires afin de faire face au problème.
II. Réponses politiques 2007/08 - 2011
1. Décisions politiques en faveur des consommateurs
1.1 Mesure de soutien générale ou nationalei. Suspension/réduction de la TVA et d'autres taxes, entraînant
les prix nationaux à la baisse p.ex. : Éthiopie, Kenya, Madagascar, Ouganda,
Burkina Faso, Sénégal, Niger
ii. Contrôle administratif des prix ou restriction du commerce privé
p.ex : Mali, Sénégal, Malawi, Swaziland, Éthiopieiii. Réduction des tarifs et des frais de douane sur les
importations La plupart des pays, notamment le Bénin, le Burkina
Faso, le Cap Vert, l'Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Libéria, Madagascar, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Togo et le Zimbabwe.
Réponses politiques...
iv. Restriction ou interdiction des exportations - augmentation de l'offre nationale
p.ex. : Éthiopie, Guinée, Kenya, Libéria, Malawi, Sénégal, Tanzanie Togo, Zambie
1.2 Soutien ciblé aux consommateurs - filet de sécurité (renforcé ou neuf)
i. Aide alimentaire ou monétaire Bénin, Burkina Faso, Kenya (Programme
Hunger Safety Net), Éthiopie (Programme Productive Safety Net), Ghana, Guinée, Libéria, Madagascar, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone, Tanzanie, Togo
Réponses politiques...ii. Réserve alimentaire d'urgence
p.ex. : Éthiopie, Kenya, Bénin, Ghana, Cap Vert, Niger, Sénégal, Togo
2. Mesures de soutien aux producteurs2.1. Programmes de soutien à la production
i. Soutien général (national - fertilisants, semences, etc.) Kenya, Rwanda, Tanzanie
ii. Filet de sécurité pour la production (subside ciblé aux intrants)
Kenya, Malawi, Ghana, Malawi, Nigéria
2.2 Soutien basé sur le marché Rwanda (prix minimum pour les producteurs de riz),
Kenya (récépissé d'entreposage) et Éthiopie (marché d'échange de marchandises)
III. Enjeux et options L'importation alimentaire n'est peut-être pas une option
pour la plupart des pays africains - diverses raisons Les taux de change sont une contrainte majeure
Augmentation du déficit commercial alimentaire annuel moyen (exportations moins importations) :
d'environ 1,5 milliard en 1969-83 à 11,3 milliards en 1994-2007 en Afrique
La capacité d'importation alimentaire est très faible. La part moyenne des importations alimentaires dans les
exportations totales est supérieure à 15 % dans la plupart des pays.
Un pays est en situation de sécurité alimentaire si sa part d'importations alimentaires est inférieure à 8,8 % des exportations totales (étude IFPRI).
Les prix nationaux peuvent également être élevés si un pays dépend des importations alimentaires.
Tab 4.6 - Bilan moyen du commerce alimentaire (en milliers de dollars)
Régions Bilan commercial
1968-83 1984-93 1994-07
Afrique orientale
249329 -295287 -1338831
Afrique centrale
-120957 -579594 -1251724
Afrique du Nord
-2536057 -5336774 -7949740
Afrique australe 824036 390447 327818
Afrique occidentale
97025 -50409 -1091088
Afrique -1486623 -5871618 -11303565
Enjeux et options... Les approches continentales, régionales
et nationales de la prévention de la volatilité des prix alimentaires doivent :
Renforcer la production nationale Garantir la stabilité et la sécurité politiques - effort
collectif de tous les pays voisins Promouvoir le commerce régional - CER
Maïs sans frontières - COMESA Augmenter l'investissement public et privé dans les
réserves au niveau régional, national et communautaire
Institutionnaliser les filets de sécurité sociale Développer les capacités d'analyse et de gestion des
risques
Enjeux et options... Le CAADP est une option efficace
face aux prix élevés et volatiles. Piliers complets Compact CAADP et zones de focalisation Généralisation de la gestion des risques,
des subventions intelligentes, de l'emploi dans des plans d'investissement, des réserves alimentaires et des politiques bio-énergétiques
Compact régional CAADP pour faciliter l'intégration régionale
Enjeux et options...
Programme Rural Futures du NEPADo Focalisé sur la transformation et le
développement ruralo Création d'emplois, notamment en faveur
des jeuneso Liens en amont et en aval et
infrastructures de commercialisation rurale
o Projets phares avec un impact rapide
IV. Conclusion
Il faut accélérer la mise en œuvre de programmes d'amélioration de la productivité, de réduction des coûts de production, de création d'emploi et de réduction des risques associés à la production agricole ; introduire des filets de sécurité et des subventions intelligentes à court terme ; et encourager l'investissement du secteur privé dans l'agriculture africaine.
MERCI DE VOTRE ATTENTION !