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POËMES-CLEFS DE DOMINIQUE TRON
IA BARTAVELLE ÉDITEUR
LA BARTAVELLE ÉDITEUR 39, RUE JEAN JAURES - 42190 CHARLIEU - FRANCE
COLLECTION LA VOIX LACTÉE ISBN 2-87744132-6 - DÉPÔT LÉGAL 1" TRIMESTRE 1994
RÉALISATION ALAIN SABATIER AVEC LA PARTICIPATION DE L'ASSOCIATION IXIA ET DU CONSEIL GÉNÉRAL DES ALPES-MARITIMES
COPYRIGHT DOMINIQUE TRON 1993 IMPRIMÉ EN EGYPTE
AVANT-PROPOS
Tous les arts sont avant tout des contributions au Grand Art. Au grand Art de la vie quotidienne dans l'Eternité. Chaque espace-temps est peuplé de consciences et de destinées. Comment entrer dans l'espace-temps du Paradis ?
Sacrifier d'abord les habitudes d'enfer. Sinon l'exaltation sera celle d'un vampire aveugle : confusion. Les idéaux théoriques travestiront les fausses faims. Lorsque la Science est galvaudée, les mots perdent leur sens. Le déferlement de l'imposture, de la fausse monnaie égare les nouveaux-nés. A l'écart des sentiers qui conduisent aux sources.
Parole de Jésus, charité providentielle : "Ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent". Ainsi les pédagogies sont multiples. Pour transmuter le plomb en or. La haine en amour, la moquerie en humilité. Celui qui dédaigne le fruit gémit longtemps de n'avoir rien reçu.
Le porc s'accouple-t-il à la fleur ? Le porc s'ennuie avec la fleur. Le porc a trempé sa malédiction dans la fière gourmandise. La fleur lui parait froide, ignorante. La fleur jouit dans la félicité. Mais le cochon a d'autres affinités.
Que peut-on donner ? Ce que l'on reçoit. Apprendre. Imiter. Ainsi finit-on par créer. Comment partager ce dont on manque ?
La gloire, le pouvoir ou la richesse, la science et l'art sont vains s'ils ne sont pas au service de l'amour Divin. Or l'Univers est vaste. Chacun parcourt de nombreuses étapes. Dans l'isolement, dans la cohue. Ou dans des situations paradoxales. Paradoxales pour la plupart des hommes, des femmes. S'ils n'en saisissent pas la transparence. Ne pas confondre la quête mystique avec le fanatisme. L'invisible est seulement ce qu'on ne voit pas.
J'ai accompli une part de ma tâche. Ces traces sont accessibles. Il y a bien sûr la partie cachée de l'iceberg. Ne pas la confondre avec la multitude des esquisses. Que l'on préfère les étendues immenses des possibilités pratiques de réalisation. Pour y accéder, prendre ses responsabilités. Patience et endurance. Et ceux qui ont scellé leur destin ? Ils peuvent aider les jeunes audacieux.
Tous les désirs, pris séparément, sont réalisables. Mais ensemble, ils se révèlent contradictoires. Donc, irréalisables. Et la plupart... indésirables ! La pierre philosophale ? Toute une vie d'efforts à l'abri des regards jaloux ! A l'abri du mauvais sort. Pas de racolage. Anges, montrez-nous le chemin...
0 mon corps, ô mon âme, ô mon esprit ! Soyez les réceptacles fugaces de l'Eternité ! Maintenant je retourne danser sur le sable. Là où les témoins sont rares. Au coeur du grand Océan. Mes pieds frappent le sol. Ma poitrine s'envole vers les nuages. Mon ventre est inondé par les rivières de l'amour. Ma tête en feu habite le soleil. Déchiffre le message. Déchiffre ton avenir.
Que le serpent devine un peu la voie du papillon ! Que les fortunes menteuses révèlent leur vanité ! Les yeux s'ouvrent sur les secrets du Paradis. Tu es ma fille, mon fils. Tu es mon ami, mon amie. Tu es mon père, ma mère. Tu es mon maître, mon élève. Viens recevoir l'offrande. Avant que la vie ne te broie. Lâche tout. Labeur essentiel. On te dira esclave. Tu régneras dans l'invisible. Tu seras un astre.
Venez, enfants aux prunelles de cristal ! Demandez à être vêtus de grelots... ô vous qui me devinez déjà. Ne suivez pas la foule amoureuse des égouts rutilant de projecteurs de luxe. Sinon comment pourrez-vous lui donner à votre tour sa chance ? Ne soyez pas esclaves des parures de l'apparence !
Vérifiez les savoirs théoriques. Rigoureusement. Mais de nombreuses fois. Entrez dans la splendeur de la patiente pratique ! Soyez, s'il le faut, protégés par votre invisibilité. Soyez affamés de connaissance ! Avec endurance.
Nous sommes l'humanité réconciliée avec elle-même. Et avec les étoiles. Invitons nos tribus à venir se dissoudre dans l'Humilité de l'Etude. Nous aurons autant que possible une banane - ou une fleur, une prière - ou une figue - pour nos bienfaiteurs. Pour ne pas perdre la mémoire. Pour être de taille à recevoir davantage. Pour éviter de pires errances. Pour ne pas tricher. Sinon la douleur serait bientôt notre maître.
Soyez des êtres de lumière, indéfectiblement fiables !
Dominique Oriata Tron
Les photographies et les phrases acc01npagnées d'un astérisque renvoient aux "NOTES & LÉGENDES" en fin de volume. Une "TABLE D'ORIENTATION" se trouve page 348.
L'ÉTOILE Salut à toi, Dieu invisible et visible...
Et que je reste attentif à ton Don, à ses échos !
Voilà qu'il faut se tenir immobile sur les rochers le sable Voilà que le vent peut balayer nos regards de toute impureté
Et que le roulement des plaisirs et des douleurs disperse ses embruns !
As-tu vu, ô mon amie, comme passent Rapaces et fauves, dauphins et batraciens ?
Observe ton corps du fond de mon regard... J'y vois le sanctuaire d'un caprice éphémère
Errant sur le sentier d'une quête infinie !
La mort compte les vies comme minutes... Comment ne pas avancer, comment ignorer ?
0 fixe cette étoile à jamais !
Ton coeur ne peut prendre le large Que si tu tiens la barre envers tous les courants... Celui qui ne cherche rien peut recevoir s'il ose Et celui qui cherche peut trouver s'il se perd !
Et quand tu t'éloignes, je t'obéis encore, Miracle transparent dans la forêt bienheureuse !
Ainsi à force de boire à la coupe secrète de l'Amour On se retrouve vagabond à étreindre des mondes...
L'oiseau qui bénissait nos lèvres Arrache de Terre nos coeurs assoiffés
Et les lâche soudain sur l'océan de fruits...
Les volcans bien sûr se réveillent et tremblent Pour nous engloutir dans leur bruyant mutisme
Où se suspend la course des planètes !
(Les fleurs du Bien)
LE VISITEUR
Ouvre ta porte : c'est le Sourire qui vient à ta rencontre... Souris au visiteur, que le sourire s'empare de ton coeur... Souris à toutes les marionnettes géantes et minuscules Alors elles s'en retourneront dormir dans leurs tiroirs
Et toi tu sors sans crainte de ta Cage, tu as de grandes ailes Que les yeux cousus des chasseurs ne voient pas !
Souris à toi-même, pour t'accueillir Souris au rayon qui à chaque instant
T'engendre et te nourrit... Souris pour effacer le masque du Sourire Souris à l'arbre, souris même au camion
Mais attention pourtant en traversant la route !
Souris, mais pas jusqu'à la Grimace Ne montre pas trop les dents, n'aie pas peur
Il y a certainement des bombardiers prêts à te détruire A déchaîner le Feu
Ou des guerriers armés de lances sculptées Mais ils sont aveugles, orgueilleux, tristes
Ils rêvent des soleils déchaînés Qui les arracheront au Vide...
Tu es l'écho de mon Soleil, de mon Soleil, de mon Soleil Alors arrache-les au Vide. Souris !
Souris en parcourant le sol et les mers de la planète Tel un piéton microscopique sur la peau d'un fruit
Qui songe à la pulpe bouillonnante de l'astre qui le porte...
Sois l'enfant né des amours du Feu et de la Glace De la Lumière et de l'Obscurité
Et souris : tu es chez toi sur cette Terre !
Tu vois bien que les fleurs elles aussi sourient pour t'appeler Respire doucement leurs effluves sacrées
Ne sois pas trop pressé, visiteur du Mystère Lentement coule-toi dans leur rythme éphémère..
(La souffrance est inutile, 2e version)
LA FÊTE COMMENCE
Tout est là...
Il ne reste plus qu'à chanter pour la danse du Paradis !
Là : les flots et l'écume où ton corps Emerge dans la fraîcheur rose des nuages...
Là : les navires au milieu des nageurs Là le large, là la Terre
Une sirène blonde qui enchante ton éveil Et l'éclaircit de ses regards solaires
La troupe des fées brunes qui dansent sous les arbres Saisies par l'enchantement de ma flûte...
Là : les garçons qui grimpent et se balancent aux lianes Là les tambours, les magnétophones, les chants d'oiseaux...
0 oui je veux toujours porter ton miracle par ces danses, ô Soleil !
...Voilà que le temps se déverse au loin comme un fleuve Purificateur
Et nos lèvres scintillent à midi... Que le soleil soit haut ou qu'il pleuve La campagne répand sa mélodie !
Insectes, grenouilles, oiseaux Semblables à nos coeurs élastiques
Chacun est là qui s'applique A émettre le son de ses os !
La paix colore le fond de ta main Jusqu'aux rougeurs du crépuscule
La Terre tourne jusqu'à demain A travers la galaxie minuscule...
C'est muet que je trouve une compagne à qui parler Et qui s'offre avec la perfection de ses actes...
Comment faisais-je pour ignorer Que j'étais né sur ce rivage ?
Partout on sait payer de ses limites Et troquer la vie contre pépites
Alors que la beauté n'a besoin que d'un Grain de sable pour se faire aimer
La mer te retourne et tu t'accroches à la bouée Magique et géante qui t'attend à chaque bain...
0 mon amour, tu m'enlaces 0 toi la plus belle
Rien n'est sale en toi et tu passes inaperçue Tes lèvres innombrables et tes caresses sont un océan de
Fraîcheur Et me donnent la force
D'accomplir !
Soudain, archer sans inquiétude Je me suis fait à l'idée de notre Paradis
Tes yeux dans les miens ont deviné Toi la femme moi l'homme...
0 toi le soleil, ô toi sa coupe transparente Tu me laisses bercer du son de ma flûte
Les petits garçons et les petites filles en bourgeons Je les fais tournoyer avec mes mains
Et les tiennes qui m'emportent ! 0 toi Soleil
Je t'offre mon coeur Baigne-le encor de ta lumière
Guide-le à l'écart des tentations qui souillent Alors l'arbre fleurit lorsque l'air est assez clair
Et les baisers sont des oiseaux dans les branches de nos corps Greffés...
Tes seins, l'alambic de nos liqueurs ! 0 toi le mille fois incarné
Astre que nous gardons allumé, étincelle par étincelle Tu m'as appelé par la fureur de tes volcans
Et m'as donné les tranquilles vergers promis...
(Naître ci la danse cosmique, 2" version)
LE TAPIS VOLANT
LA RENCONTRE DU VOYAGEUR ET DE L'ERMITE
J'étais depuis déjà longtemps assis face à la montagne, sur cette île.
Là-haut, à droite, la ligne de ses crêtes s'arrondissait Comme les hanches d'une guitare
Et plus bas se dressait une pyramide de verdure Colline hérissée de ronces et d'anciens arbres fruitiers...
On entendait la mer qui faisait battre son écume sur le récif ! Et je voyais dans le verger ma bien-aimée cueillir une figue nouvelle
Avant de virevolter sur le sable pour s'élancer vers le soleil...
Je pensais alors à tant d'amis rencontrés sur plusieurs continents... M'avaient-ils oublié ? N'avaient-ils pas le temps ?
Depuis bien des années j'avais cessé d'envoyer en vain des lettres Devais-je à nouveau les inviter ?
Je me réjouissais du bonheur que Dieu m'avait donné De vivre dans le Paradis...
Certes, il avait fallu d'abord apprendre à être piétiné Puis devenir un archer inaccessible ...
Il avait fallu tout perdre enfin Pour recevoir l'offrande de l'univers tout entier !
Christine et moi étions allongés sur le sable Dans la contemplation du ciel nocturne
Et le déchiffrement des constellations avant le sommeil...
Nous avions été comme ces 2 enfants partis un jour A la recherche de leur cerf-volant
Et sans retour nous avions parcouru les plus lointaines galaxies Puis très loin, très loin, sur ce qui s'appelait alors la planète Terre
Nous avions trouvé une cascade où nous laver des souvenirs impurs Et près d'elle nous aimer de toutes nos âmes, de tous nos corps
L'esprit fixé sur les mêmes couleurs Jusqu'à ce qu'elles nous enveloppent...
Cet amour ne fut pas éphémère, il dura très longtemps Il fructifie aujourd'hui encore sur cette île !
Nous vivions nus la plupart du temps Rares étaient les êtres humains qui parvenaient jusqu'à notre ermitage
Et pourtant un matin nous entendîmes un appel...
C'était un voyageur, et il me dit :
"Je suis venu de loin, de l'autre côté de l'océan Je suis venu des antipodes, d'un autre continent
J'étais porté par un oiseau d'acier Comme d'autres jadis par les mûres pirogues de haute mer
Ceux qui furent proscrits à l'issue d'un combat, Et ceux partis à l'aventure
Certains avaient quitté des terres surpeuplées Où haine et jalousie obscurcissaient
La fraternelle prospérité offerte...
0 toi, l'ermite, il me semble Que tu nourris de ton souffle
Les grottes dissimulées aux regards et aux mémoires !
Ainsi tu es assis sur le versant de la montagne Parmi les ossements tabous et les fantômes
Tu leur parles de l'oubli qu'ils cherchent ou de la connaissance - Tu les guides vers les soleils qui t'aimantent
Et quoique secoué de tous côtés par les ombres encore rapaces Tu portes un océan de feu derrière le silence de tes lèvres !
Alors, dis-moi Je n'ai pas pu trouver le paradis vanté par les récits des anciens
Est-ce un mythe, est-ce le rêve d'un futur ? Ou vraiment la chanson qui jamais ne cesse et pétrit le présent ? "
Et moi, qu'il appelait l'ermite, je répondis :
"Voyageur, Prends garde à ne point murer tes jours pour clore ton enquête !
Es-tu là en ami, en mendiant, En esthète, en conquérant ?
Sur les versants de cette montagne, rares sont les visiteurs ...Et même ceux qui en héritèrent de leurs ancêtres Rarement la parcourent et bien peu la connaissent.
Dois-je, moi qui suis sans autre tribu que l'humanité entière Te parler en langage chiffré,
Tant le langage clair est pour un siècle à oreilles ?"
LE VOYAGEUR :
On m'a dit que tu savais depuis longtemps le cri de renaissance Et que tu l'avais caché derrière les replis de l'âge
Afin que nos doigts maladroits n'incendient les dernières amitiés...
L'ERMtTE :
L'espoir fais en bien mieux qu'une attente, un supplice Ecoute les arbres de la forêt, écoute les sommets dressés
Entends battre le coeur de la planète rapide L'espace est illusion, le temps
Est comme un coeur gravé sur l'écorce d'un arbre qui croît !
Jadis, jadis tintaient ici les armes des adorateurs d'Oro Les guerriers prosternés devant l'Impitoyable Et un frisson courbait les femmes fascinées ! Aussi vinrent des pestes et des explosions...
Des regards durs comme l'acier pour se partager les nuages Puisaient dans le Soleil un élixir qui conférait
La magie de la puissance !
Mais qu'attendaient les femmes déshabillées, Exclues du Temple et dansant sur les vagues ?
Celui qu'elles attendent en chaque regard d'homme Est né trois mille fois sur la planète Terre
On applaudit son chant mais on ne l'entend pas
Le rythme des grelots qui porte ses chevilles Est calme et bien trop clair pour l'ivresse des villes
Mais la campagne est parcourue de chiens jaloux de leurs carrés A la fin quand il parle il est cloué au mur
C'était une coutume quelque part pour les chauves-souris... LE VOYAGEUR :
Mais dis-moi serais-je pire encor Que ces hommes jadis saccageurs de leurs coeurs !
L'ERMITE :
Hélas c'est ce qu'on dit Ce qu'on n'a pas encor le droit de contredire On appelle souvent le bien mal et le mal bien
On accuse l'innocent on fête le coupable On partage la mort là où s'offre la vie
On sème la misère où se donnent les fruits Vallées abandonnées déclouez donc encore
Notre guide premier trahi et condamné ! LE VOYAGEUR :
Qui donc, ô voix tremblante dans le jour A fait verdir cette île et qui l'a questionnée ?
Terre aux destins mêlés, Qui te retiens en arrière
Avec des imprécations des flatteries des faillites exemplaires ? Dans quel miroir te regardes-tu ?
Moi-même devant toi l'ermite je sens fondre mes certitudes... L'ERMITE :
Alors tu t'apprêtes à franchir le premier millième De la route qui va jusqu'au Paradis
LE VOYAGEUR :
Oui dis-moi, l'ermite, approche toi, sors de l'ombre Je ne distingue pas assez les contours de ton visage...
D'où viens-tu, transparent messager de la danse cosmique ? U ERMITE :
Et toi, où vas-tu, le sais-tu ? Toi aimanté par un éden perdu...
Sais-tu pourquoi fut perdu cet éden ? Je te le redirai, comprendras-tu ?
Ou chercheras-tu à m'enfermer avec toi Dans un cercueil de paroles stériles?
Je parle une langue morte, Mais mieux vaut un esprit vivant dans une langue morte
Qu'un esprit mort dans une langue vivante. Je dois me protéger de ce poison mielleux dont tu es ivre
Tu te crois sur une île ô toi la voix lactée Mais te voici distrait par quelque toux de tabac anticonformiste
Tout est brouillé. Les pistes sont effacées. Tu ne pourras m'entendre
Que si ma danse te délivre au vol le sens des mots Laisse-moi éveiller la sève et les pétales...
Que tes doigts et tes yeux rayonnent de mon souffle... Je suis le conquérant qui attend de siècle en siècle
Que la tribu des hommes lui demande de l'unir J'ai en moi des écoles d'une autre sorte et d'autres efforts
Où les corps ressuscitent au-delà des paroles Et se tatouent des couleurs de Jouvence...
Je suis l'être de silence, et me résouds à peine A parler
Mais sans tous ces prophètes qui crient encor dans le désert Qui changera sa route vers l'holocauste ?
Or moi qui sait que la réalité est plus belle que le rêve La sobriété plus exaltante que l'ivresse Et la nudité plus riche que les vestes
Il me faut distribuer quelques miroirs peuplés de galaxies Parce que je vois sans cela les navires s'éloigner
Vers les récifs pour s'échouer à jamais...
Mais sans relâche ceux qui montrèrent du doigt les deux abîmes De la perdition et de la clarté
Le firent presque en vain
Car on confondit souvent rhume, contagion et miracle ! Je ne suis acclamé que pour être mieux trahi...
Voilà pourquoi j'ai choisi l'asile d'une grotte Au coeur de l'univers
Et j'inspire, j'expire avec la vaste forêt inhabitée Et m'entourent la mer, les crabes, les étoiles...
J'entends aussi les automobiles Et les hélicoptères qui poursuivent leur quête
Porteurs de pestilences ou de nectars...
Je suis là pour attendre et grimper au coeur de moi-même Et ce moi je l'abandonne au Ciel et je le brûle, le découvre !
Tandis qu'aveugles les libellules aux yeux multiples Se cognent sur les vitrails de la conscience... Il faut tout déposer devant cette caverne !
Si tu veux traverser le gué du Paradis Efface patiemment les traces de tant d'âges aux digestions pénibles...
Cette cascade entends la rire de son propre bond Laisse la mousse envelopper ton crâne comme ces pierres rondes !
Si avec moi tu lèves le tabou nourricier des nations Tu perdras longtemps pied dans le monde des hommes
Parmi lesquels Dieu est sans relâche cruxifié. Rien ne te servira d'annoncer mes paroles
Si tu n'es pas l'allié de ton maître ! LE VOYAGEUR :
Dis-moi, l'ermite Comment devons-nous vivre dans nos villages ?
Faut-il tout partager ? Et faut-il que chacun soit contraint à ce partage ?
U ERMITE :
Si tu veux partager, partage... Mais si un homme une femme un jour
T'offrent le secret du paradis Sois à ton tour capable de recevoir l'offrande
Ne les oblige pas à partager Les souffrances de ton enfer
Même si elles t'ont beaucoup appris Ou que tu les as confondues avec la gloire et la richesse...
Partager la paresse est chose facile et passe pour exemplaire Car on nomme cette paresse coutume, cette coutume identité
Tous les peuples ont la même et se sont invités Autour des mêmes soupes d'inerte lâcheté
Or chacun braille sa langue éphémère Chacun veut jalousement garder un faux secret
Rares sont ceux qui veulent partager le courage paisible Offert par le passé, l'avenir et surtout le présent
Et celui qui reçoit l'étincelle divine est finalement traité D'imposteur s'il veut la partager...
Est-il égoïste celui Qui a préféré s'asseoir même seul au bord
De la rivière du paradis? Pourtant il a invité ses frères à ce bain de jouvence
Mais les regards étaient soupçonneux Envers celui qui ne parvenait plus
A céder aux illusions venimeuses du banquet animal...
Entends bien il est plus important de recevoir que de donner ! Donner est à la portée de tous les orgueils
Et combien ont à donner autre chose que des bibelots, des verroteries Des serrures d'ignorance ou de la morphine intellectuelle
Des paroles étincelantes de paix et de prospérité Pour paver la route à la haine et à la misère ?
Recevoir est à la portée de ceux Qui s'apprêtent à sculpter leur vie de toutes pièces...
Si tous les hommes avaient l'humilité de recevoir Il y aurait suffisamment à donner !
Néanmoins il faut que tu saches que ceux qui peuvent te donner Ce que tu cherches
Ne le peuvent le plus souvent qu'en cachette Car on ne leur a pas assigné ce rôle
Apanage des chasseurs de gloire, législateurs de tribunes... Si tous les hommes avaient l'humilité de recevoir
Il y aurait suffisamment à donner Mais ce qui transforme les prairies en désert
Est l'orgueil de n'avoir rien reçu... C'est cela qui d'un bout à l'autre de la Terre
Fait de la famille humaine un nid de serpents inquiets. Presque tous crient : donnez ! donnez ! Mais si ce n'est une convulsion de venin
Ils sont incapables d'accepter. Le mendiant refuse l'orange car il lui faut une pièce ou un bonbon...
LE VOYAGEUR :
Et si moi, dès aujourd'hui, je me sens prêt à recevoir ?
U ERMITE :
Alors découvre autour de toi le Verger enchanté Et que tes pas avancent où ne va pas le cadastre
Fais donc sonner ta vie comme des gongs comme des cloches Ne vois-tu pas que sont prisons ces labyrinthes
Où tout se vend rien ne se donne ? Or en marge des regards qui décident de la gloire terrestre
Il n'est même pas besoin de réclamer Pour trouver la respiration et l'espace !
Il te faudra forger ton corps et ton écoute A de nouvelles dimensions
Et pour cela accroître ta patience au-delà des mots Laisser s'épuiser cette voix qui refuse De regarder la flamme de ton souffle
Et mettre fin au film où tu revendiquais tes chaînes Savoir qu'au fond de toi il y a
La clairvoyance du Jardinier pour guider ta liberté...
Patience aussi quand tu crois reconnaître l'Ange Ce n'est peut-être que le masque d'un démon !
La tromperie est si diverse Qu'on en perd le réflexe d'obéir...
Pourtant le lait que tu boiras Te rassasiera de toute la naissance de l'univers
L'eau de source te sera plus précieuse que les alcools de luxe Et tu n'accuseras que toi-même
Si tu te laisses attirer derrière les barreaux...
Il faudra néanmoins te cacher dans l'invisible A la rencontre de la voyageuse céleste qui te cherche
Car pour tous les mortels qui se croient sédentaires et enracinés Tu seras l'insulte suprême puisque tu auras reçu !
Pour tous ceux qui auront scellé leur amitié Au-dessus de leurs couronnes de courtisans
Ivres de paroles ou d'instincts Tu seras l'exemple à ne pas suivre, le gibier humain
Le profanateur des tombes !
On te comparera aux pires monstres de l'histoire Et pourtant ceux qui étaient véritablement des monstres
Etaient vénérés...
Tous les noms ridicules ou d'infamie seront pour toi Ceux qui affament leurs cousins t'appelleront affameur
Ceux qui massacrent leurs voisins t'appelleront massacreur Contre toi on invoquera toutes les idoles, d'Oro à Jean-Paul Sartre *
Tout ce qui est vraiment démoniaque et même ce qui est Divin Car ce qui est divin
Ceux qui te calomnieront s'en attribuent le copyright...
Les plus doux agneaux, éveillés de leur somnolence Comme si ta nouvelle présence menaçait de faire chavirer le navire
Te cribleront les nerfs d'attaques impitoyables... Lorsque tu auras le dos tourné
Ils calomnieront la patience séculaire des maîtres Qui t'auront appris jour après jour à marcher et à voir...
Et si tu danses nu avec les nuages pour te purifier en Dieu N'oublie pas que les gardiens des sources retrouvées peuvent être
Hypocrites Et ne pas te défendre mieux que les autres...
Aussi te faudra-t-il jouer le rôle du mendiant Sans cesser de t'offrir aux soleils qui dilatent le temps !
Et si la conversation des fleurs Ne parvient pas encore jusqu'aux oreilles des êtres humains
Il te faudra accepter le costume de ton voisin Afin que ton voisin soit rassuré de voir que tu lui ressembles
Que tu ressembles à sa misère
A moins qu'il veuille partager ton appétit de mourir pour renaître !
Mais là est l'abrupte montagne de la Connaissance Et aucun mouton ne peut brouter pour tout le troupeau
Aucun oiseau ne peut voler pour tous les oiseaux...
Maintenant que tu auras donné à tes frères L'image de toi qui a droit de cité
Nul ne t'empêchera plus de plonger Dans le bleu du ciel toujours plus profondément
Les yeux ouverts ou fermés...
Désormais ta route ne sera plus barrée Par la crainte l'amertume et la jalousie
Et toute la Terre acquiescera à ta chance !
(Les fleurs du Bien)
TOI TOUTE NUE SUR LA PLANÈTE DES COULEURS
Apprends-moi à danser au soleil Lorsque pleurent les pins des larmes de résine
Donne-moi un baiser comme une colombe Sur les dômes les champignons les fanfares
Pendant que tu éparpilleras Les roues bleues de vélos fécondant les nuages
Des colliers de crocodiles dans les arbres Diront des cris aux colibris dans nos poitrines
Ils crieront ils crieront Aux images saintes et tatouées A la pierre chaude de nos mains
Droite sur le désert aux dunes repliées
Ils crieront qu'il est temps d'avancer nu et sans peur Pour nous offrir aux brises de l'amour
(Stéréophonies, 2" version)
VIGILANCE DU REPOS DE L'AMOUREUSE
Je t'aime pour la nuit ensoleillée d'étoiles Je t'aime pour le vent qui soulève les voiles
Je t'aime pour ton front où se pose une abeille Je t'aime pour tes mains posées sur mes épaules
Je t'aime pour la nuit où tu dors, où je veille A l'écart des pantins aveuglés par leurs rôles
Je t'aime pour tes seins aux parfums suspendus A travers le matin, pour protéger les fleurs
Je t'aime pour ton âme attentive au bonheur Et au patient travail des moissons attendues Je t'aime pour veiller sur l'or des solitudes Et sur l'or des nuées d'inguérissable Etude Pour convertir enfin fantômes et cobras Et tous les appétits, de l'oeil à l'estomac
Je t'aime pour avoir choisi la voie directe Où tout ce que l'on est est offrande au Très-haut Où sont enseignements les plaisirs et les maux Pour n'avoir pas voulu ressembler à l'insecte
Habité par son tic inconscient et pervers A travers les années et les siècles pervers
Entoure-moi de tes baisers de tes prières Et fais monter en moi la force des volcans Pour pétrir d'un regard appliqué et lointain Le chaos où s'agite et tremble la matière
Inconstante et moqueuse, ignorante des Vents Qui l'informent pourtant des désastres certains
Et chantent l'Equilibre où s'abolit le Temps
Je t'aime pour tracer un sentier aux errants Nouveaux nés sans soucis, amoureux de mon chant
(Tracts pour réconcilier l'humanité avec les étoiles)
NOTRE ACTUALITÉ ET LEUR ACTUALITÉ
Notre actualité est le reflet muet du soleil sur la mer Leur actualité est une compétition de bolides voraces et bruyants
Notre actualité est un chant cristallin qui fait tinter nos tempes Et s'envoler nos doigts jusqu'aux étoiles souterraines de nos souffles Notre actualité est un sentier vers la mémoire intacte des montagnes
Notre actualité est un baiser d'amour au milieu des coraux
Leur actualité est un concert de cent mille watts pour les chauve-souris Un violent tremblement qui étourdit et disloque
Leur actualité est une frontière au milieu de la rivière et sur les crêtes Leur actualité est la rentabilisation des coquillages de la mer
Notre actualité est la richesse infinie du vent à partager La fraîcheur qui descelle les regards, la source de jouvence
Leur actualité est le monopole des permis de travail Le dynamisme de l'industrie lourde, l'exportation de la mode
Notre actualité est une flûte qui illumine la tige du dos Leur actualité est un certificat musicologique d'authenticité Notre actualité est le réveil des amitiés trahies et endormies
La fête sans témoins mais où le jour s'invente Leur actualité est un bureau d'affaires culturelles
Un pugilat en l'honneur des traditions reniées de leurs ancêtres
Notre actualité est une frêle orchidée enlacée à une souche puissante Qui la protège des cyclones
Leur actualité est une orchidée qui se nourrit d'air Mais qui rêve d'un repas de tripes
Afin de supplanter la vieille souche qui la porte
Ce qui est pour nous richesse est pour eux pauvreté Ce qui est pour eux richesse est pour nous esclavage
Mais ils défendent âprement leurs chaînes Contre le Feu qui les ferait fondre
Notre liberté est d'incarner une humanité unie Et diverse en ses métamorphoses
Leur liberté est une statue mal éclairée qui n'imite personne Fût-ce surtout un astre qui consume le néant
Leur liberté est de porter au front le tatouage inerte des klaxons Devant lesquels les passants aveugles se prosternent par habitude
(L'ami nouveau)
EXPLOSION SILENCIEUSE
Aime, sans espoir de retour, aime la Terre et le Ciel !
La fourmi porte patiemment son rocher Et les amants découvrent l'horizon de la paix entre les rocs... Un éclair qui les ouvre parfois à renverser tous les chemins !
Je t'aime, toi présente à jamais dans la navigation Des matins du soleil, des midis de la mer
Où tu nages et danses... Toi qui te glisses dans ma peau avec ton haleine élastique
- Explosion silencieuse - Couchée, et là encore debout
Grimaçante ou lumineuse et claire Epuisée ou fraîche
Offerte, offerte encore à travers la trajectoire du rayon de soleil A comprendre, à aimer...
Tu m'a enlacé, tu m'as pris la main Les vagues de l'océan défilaient phosphorescentes
Tu m'as embrassé et nos corps Se sont dénoués dans le sable en se pénétrant !
Et le phare de Pondichéry au loin balaie la côte Visible jusqu'aux antipodes lointaines
De l'Europe et du Pacifique Et tu as réveillé le soleil de la nuit...
Perchés au milieu des mondes, nous nous aimons Invisibles et muets...
Danse sans perdre haleine, jusqu'à ce que ton souffle Te propulse sur la nouvelle Terre !
Contente tu es là, le temps s'allonge insatiable L'écorce s'est consumée, la sève nous inonde de fraîcheur !
0 toi l'amie du jour et de la plage Lavée tant et tant par la mer
Traversée par tant de soleils...
Les vagues nous appellent encore pour nous bercer Elles résonnent jusque dans les huttes, avec leur fracas !
La fête avait commencé depuis l'origine absente du monde Eternel Elle transperce mon coeur avec tes cheveux vaporeux
Et les allumeurs de bougies dansaient leurs rondes Sur les navires partis pour cette île oubliée
Là où la fleur s'abrite Et n'a pas la tête coupée...
- Orphée, toi qui fixe au loin le jour à atteindre Ne te retourne pas encor sur Eurydice qui gravit les marches
Et se suspend à ton fil Laisse-la enfanter son impérissable visage
Qu'il faut défendre de tes flèches...
Des terrasses de l'Inde on entend battre les rames des pêcheurs !
(Aimant, 2e version)
LE LAIT DES ÉTOILES POUR LA SOIF DES SOLDATS DE LA PAIX
INTERPLANÉTAIRE
Parce que tu as choisi le mystère de la brise Dans les clairières de la forêt
Sur l'or des plages sans témoins Pour que fleurisse ta nudité
A l'écart des cohues de la convoitise et des alcools puants... Parce que tu n'as pas craint
La violence des regards blessés Toi parée de tes armures de couleur et de soie
Pour traverser les champs de bataille Et recevoir sans honte
Les fruits foudroyés et magiques de mon envol quotidien Je t'aime !
Parce que tes jambes et tes pieds Ont frémi sous mes baisers sous mes caresses
Et parce que tes fontaines M'ont nourri des eaux claires de la création du monde ...
Parce que tu as purifié mon désir Par la grâce de tes parfums
Mon désir d'éveiller à jamais tes astres les plus lointains ...
Parce que tu m'as fait contempler Les collines célestes et tendres de l'aube
En m'offrant sur tes pentes vierges et fécondes le naître et le mourir Je t'aime !
Parce que tu as consacré tes jours à mes moissons à mes semailles Parce que tu sais chevaucher patiemment nos frissons
Pour les dompter Toujours plus haut toujours plus fort et plus profondément
Pour que l'amour efface les faux-pas de toutes les frontières En gardant les yeux clairs ivres de la rosée
Les lèvres déchaînées au rythme de mes rêves Je t'aime et t'aime encore et t'aimerai toujours !
Je t'aime pour le chant des oiseaux Dans les boucles de ta chevelure blonde
Je t'aime pour la couronne de tes mains glacées Sur les autels de l'engendrement
Je t'aime pour la lune et tes reins en cascade Pour les rochers où tu t'assis,
Où tremble encor l'écho de l'offrande Divine ... Et la gratitude dénoue
L'énigme de la chair et de l'esprit Forgés dans l'Eternel !
(Tracts pour réconcilier l'humanité avec les étoiles)
JAMAIS NE CESSERA TON VOYAGE
DE SOLEIL EN SOLEIL
Tu es assis à la proue d'un grand navire Et tu avances lentement
Vers les hautes montagnes de l'île...
Le Soleil fait pleuvoir sur tes yeux Une avalanche de rayons
Jaunes Comme les boutons d'or des prés
Où les vaches préparent Lentement Leur lait...
La grande île Est posée sur l'océan Sur l'horizon courbe
Et au centre de l'île tu vois Une bouche énorme qui te parle
Et te souris !
A ton tour Pose-lui des questions
Sur son enfance Sur les volcans de son enfance...
Et toi Hérite de la force de l'amour joyeux
Enivre-toi Des liqueurs du Soleil
Qui se déversent sur ta chevelure Légère...
Le bateau s'approche lentement Des montagnes de l'île... Tout autour de la proue Bondissent les dauphins Et les poissons volant
Au ras de l'eau...
Tu es debout Personne ne pourra te renverser ! Tu as les bras tendus vers le ciel
Paumes ouvertes Face au Soleil...
Il te donne sa force Et son rire à partager
Avec les habitants de la Terre Et tu calmes les vents
Aux rêves de tempête...
Tu appelles de loin Tes frères des antipodes Ceux qui ne sont pas nés, Ceux qui sont morts jadis... Tu annonces les chemins
De la Connaissance Et de la Beauté
Par une cascade de rires Clairs comme la rosée !
Tu es assis à la proue du bateau Entre deux îles...
Depuis des jours et des années Tu n'as jamais cessé de naviguer...
Quelle heure est-il ? Peut-être sommes-nous en l'an 60000 ?
Tout autour des hélicoptères Sans bruit
V
oici un choix de poèmes de Dominique Tron, dont les premiers recueils
devenus introuvables avaient reçu un accueil enthousiaste dans la presse audio-visuelle et dans la presse écrite (Le Monde, Vogue, Témoignage Chrétien, Télérama, L'Express, etc).
Né en 1950 au Maroc, Dominique Tron a vécu la majeure partie de sa vie loin de l'Europe qu'il quitta très tôt pour l'Inde, Bali et la Polynésie. Ses poèmes ont été abondamment publiés ces dernières années dans des journaux quotidiens ou mensuels comme La Dépêche de Tahiti et le Trait d'Union de Pondichéry.
Grâce à cette anthologie accompagnée de documents photographiques, la voix et le regard d'un des plus grands poètes de tous les temps deviennent accessibles au public d'une cinquantaine de pays francophones.
La poésie de Dominique Tron est une source d'inspiration pour tous ceux qui sont à la recherche d'une identité universelle et d'un langage de réconciliation entre les êtres humains et avec les étoiles. Mais cette Poésie peut également dévoiler des univers et des pistes où amoureux et apprentis-poètes, dans leur quête de renaissance individuelle, déchiffreront les secrets et les serments du Paradis Terrestre.
Alain Sabatier
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