Post on 04-Apr-2015
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Vie affective, intime, sexuelle et handicaps
insiemeVaudLausanne, 15 septembre 2009
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Catherine Agthe Diserens
Sexo-pédagogue spécialiséeFormatrice pour adultes
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Il n’y a pas d’amour avec un grand « A »ni de sexualité avec un grand « S »
Il n’existe qu’une multitude de relations amoureuses et parfois sexuelles personnelles, chacune devant être respectée dans son rythme et dans ses expressions
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L’heure n’est plus à la dénégation des
pulsions et des désirs sexuels de la
personne en situation de handicap,
ni d’ailleurs à leur exacerbation
55
Les personnes en situation de handicap
nous confrontent souvent à deux questions
lancinantes :
Qu’en est-il de leur droit au désir ?
A qui appartient-il d’organiser la réponse
à ce désir ?
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Ils/elles sont aussi garçons/filles, jeunes hommes/jeunes femmes et
hommes/femmes…
…avant d’être seulement
des personnes en situation de handicap
77
Le langage affectif et sexuel est le plus fort
que tout être humain connaisse, qu'il s'agisse
ou non d'une personne en situation de
handicap
Il est aussi le plus difficile à gérer
88
Le handicap renforce périodiquement des
mesures de protection à mettre en place, et
induit de fait pour les parents et pour les
professionnels qu’ils « continuent de devoir
s’en mêler »… avec toutes les gênes souvent
engendrées
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« Le handicap sera vécu par l’enfant comme
une nouvelle différence, souvent source
d’interrogations, de dénis et de révoltes : dans
le psychisme de l’enfant, le lien entre handicap
et sexualité est présent dès les premières
années »
Simone Korff Sausse (psychanalyste)
1010
Les limites de l’intellection
Les limites de compréhension sont réelles. Il en découle que les informations reçues sont souvent mal intégrées parce que comprises de manière partielle
Par ailleurs, il est à reconnaître que le handicap mental entraîne souvent un manque d’habiletés pratiques et sociales dans la vie affective et sexuelle, par crainte d’inadéquation et prise de risque
1111
La complexité réside dans le fait que pour
beaucoup d’entre eux/elles, les codes
d’expressions de leurs désirs ne sont pas les
mêmes que les nôtres :
nous ne les comprenons pas
ou nous les comprenons mal
1212
Lorsque le décryptage des besoins
devient compliqué,
ne nous serait-il alors pas plus aisé
de les banaliser ou de les nier ?
1313
La prise de conscience révèle
qu’il n’est pas si simple
de parler de sexualité
et encore moins
de la rencontrer dans le quotidien !
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Dialogues avec les familles
Formations des équipes enseignantes et éducatives
La vie institutionnelle
Education sexuelle spécialisée destinée aux enfants/aux jeunes et aux adultes
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Dialogues avec les familles
Le niveau explicite de la sexualité est délicat et
chaque famille à un discours plus ou moins précis
sur le corps, le désir, la relation sexuelle
Il se dessine une frontière entre la culture de la
famille et l’intimité de chacun de ses membres
1616
Formations des équipes enseignantes et éducatives
Comment faire l’économie de sa réflexion personnelle, sachant que la question de la sexualité nous confronte à notre pudeur et à nos croyances ?
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Les tiers parentaux et professionnels sont
situé-e-s de fait dans une plus ou moins grande proximité physique et/ou affective
avec les personnes concernées…
… et donc inévitablement interpellé-e-s
par les demandes ou les actes posés
par ces dernières
1818
Ces nombreux « tiers »
tracent le chemin à la place
de la personne concernée
1919
Les « tiers » vont projeter
leurs propres valeurs,
leurs propres convictions,
leurs propres jugements,
sur les besoins affectifs et sexuels de la personne en situation de handicap
2020
Lorsque l’on parle
de la vie affective et sexuelle,
c’est peut-être aussi de la nôtre
qu’il s’agit !?
2121
S’interroger soi-même d’abord, par rapport
aux diverses facettes de la sexualité humaine,
avant de juger, de réagir et d’agir pour les
autres…
… apparaît comme fondamental
2222
Les contraintes de la vie en communauté
et parfois encore l’absence de moyens
mis en œuvre
au sein des institutions
2323
Pour l’institution son rôle est double :
- elle a pour mission à la fois de protéger les personnes qui forment le couple
- elle a pour mission de permettre à ces dernières de grandir par des liens affectifs et parfois sexuels, constructeurs de l’identité et de l’estime de soi
2424
Comment imaginer que les personnes en situation de
handicap sachent gérer leur vie affective et sexuelle
alors que les conditions de vie en collectivité
restreignent de fait les libertés individuelles, que
pour certaines personnes le « mode d’emploi
nécessaire » n’a été ni enseigné, ni n’a pu être testé et
que de surcroît, cette sexualité devrait se réaliser
sans quelques égarements, trébuchements ou
erreurs ?
2525
Toute institution,
à l’instar des systèmes vivants,
se nourrit à la fois
d’ordre
et de
désordre
2626
Dans de nombreux domaines de la vie sociale
nous devons être performants et excellents,
les lacunes sont difficilement acceptables et
chacun-e doit prouver toutes les compétences
attendues
même la réalisation du couple
doit être parfaite !
2727
Nous tentons presque toujours de guider
la personne concernée vers un projet de
normalisation
plutôt que vers un projet
d’épanouissement propre à chacun-e
2828
Pourrions-nous accepter
des expressions singulières qui
leur correspondraient vraiment…
…même si elles nous apparaissaient
peut-être éloignées des nôtres ?
2929
Quelles responsabilités sommes-nous
d’accord de leur accorder
quant à l’organisation de leur vie affective et sexuelle,
tout en respectant leur handicap ?
3030
Tentatives de réponses
3131
Une approche positive de la sexualité, qui
passe d’une forme d’anticipation du pire
à une promotion du meilleur
3232
Cette approche doit tenir compte :
des différences et des spécificités affectives et sexuelles relatives à chaque homme/femme
des compétences que chacun-e et l’ensemble peuvent mettre en œuvre pour déboucher sur des mieux-être individuels et solidaires
du projet d’intégration totale, partielle ou inexistante
3333
S’assurer la reconnaissance de nos actes dans
ces domaines sensibles avec la pluralité des
acteurs en présence, soit ces nombreux tiers
omniprésents dans le quotidien des personnes
en situation de handicap
3434
Construire un consensus éthique et le
consigner dans des recommandations écrites,
négociables au fil des ans selon la mouvance et
la maturité des équipes
Mais également selon notre société en marche
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Education sexuelle spécialisée
L’apport de l’éducation affective et sexuelle
spécialisée permet à l’enfant/l’adolescent-e/l’adulte
d’accéder à une information, à une discussion sur
des préoccupations qu’il/elle ne peut parfois
partager dans la famille, ou qui complète ce que
cette dernière a déjà pu lui apporter
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Leur parler de leurs intimités,
de leurs élans affectifs
et de leurs désirs sexuels,
collabore à faire savoir à l’adolescent-e/l’adulte en situation de
handicap
qu’il/elle est important-e !
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Dans la notion d’accompagnement nous voici au cœur d’un problème éthique : la sexualité est bien un domaine privilégié de l’humanisation de l’homme pour lui-même, et dans ses relations avec les autres.
Marie-Odile Bruneau
Prof. de philosophie à Rennes