Post on 19-Feb-2018
6. Saussure et la linguistique moderne
Master 1 : 2010-2011
Théories linguistiques1
Ferdinand de Saussure
Cours de LinguistiqueGénérale
1906-1911
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Signe, signifiant et signifié3
concept = signifié
image acoustique =
signifiant
concept + image
acoustique = signe
Diachronie et synchronie4
Langue et parole
Langage
Langue
Synchronie
Diachronie
Parole
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Cours de linguistique générale, p.139
La langue comme système
Mais de toutes les comparaisons qu’on pourrait imaginer, la plus démonstrative est celle qu’on établirait entre le jeu de la langue et unepartie d’échecs. De part et d’autre, on est en présence d’un système de valeurs et on assiste à leurs modifications. Une partie d’échecs est commeune réalisation artificielle de ce que la langue nous présente sous uneforme naturelle.
Voyons la chose de plus près.
D’abord un état de jeu correspond bien à un état de la langue. La valeurrespective des pièces dépend de leur position sur l’échiquier, de mêmeque dans la langue chaque terme a sa valeur par son opposition avec tousles autres termes.
En second lieu, le système n’est jamais que momentané ; il varie d’uneposition à l’autre *…+
Enfin, pour passer d’un équilibre à l’autre, ou – selon notre terminologie –d’une synchronie à l’autre, le déplacement d’une pièce suffit *…+ pp.125-6
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Cinquante ans après
Aujourd’hui, cinquante ans ont passé depuis la mort de Saussure, deuxgénérations nous séparent de lui, et que voyons-nous ? La linguistique estdevenue une science majeure entre celles qui s’occupent de l’homme et de la société, une des plus actives dans la recherche théorique commedans ses développements techniques. Or, cette linguistique renouvelé, c’est chez Saussure qu’elle prend son origine, c’est en Saussure qu’elle se reconnaît et se rassemble. Dans tous les courants qui la traversent, danstoutes les écoles où elle se partage, le rôle initiateur de Saussure estproclamée. Cette semence de clarté, recueillie par quelques disciples, estdevenue une grande lumière, qui dessine un paysage rempli de saprésence.
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Benveniste, E. (1963) ‘Saussure après un demi-siècle’. Repris dans
Problèmes de linguistique générale, t.1, 32-45.
Emile Benveniste1902-1976
Problèmes de linguistique générale, t.1, 1966, t.2 1974. Paris: Gallimard.
Le Vocabulaire des institutions indo-européennes 1 et 2, 1969. Paris: Minuit.
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L’acte d’énonciation
L’acte individuel par lequel on utilise le langage introduit d’abord le locuteur comme paramètre dans les conditions nécessaires à l’énonciation. Avant l’énonciation, la langue n’est que la possibilité de la langue. Après l’énonciation, la langue est effectuée en une instance de discours, qui émane d’un locuteur, forme sonore qui atteint un auditeuret qui suscite une autre énonciation en retour.
L’acte individuel d’appropriation de la langue introduit celui qui parle danssa parole. C’est là une donnée constitutive de l’énonciation. La présencedu locuteur à son énonciation fait que chaque instance de discoursconstitue un centre de référence interne. Cette situation va se manifesterpar un jeu de formes spécifiques dont la fonction est de mettre le locuteur en relation constante et nécessaire avec son énonciation.
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Le jeu de l’énonciation
C’est d’abord l’émergence des indices de personne (le rapport je-tu) qui ne se produit que dans et par l’énonciation *…+
De même nature et se rapportant à la même structure d’énonciation sontles indices nombreux de l’ostension (type ce, ici, etc), termes qui impliquent un geste désignant l’objet en même temps qu’est prononcéel’instance du terme.
Une troisième série de termes afférents à l’énonciation est constituée par le paradigme entier – souvent vaste et complexe – des formestemporelles, qui se déterminent par rapport à l’EGO, centre de l’énonciation. Les “temps” verbaux don’t la forme axiale, le “présent”, coïncide avec le moment de l’énonciation, font partie de cet appareilnécessaire.
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Benveniste, E. (1970) ‘L’appareil formel de l’énonciation’. Repris dans
Problèmes de linguistique générale, t.2, 79-88.
Antoine Culioli
La “théorie des opérations énonciatives” (TOE)
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1 Bouscaren, J., M. Moulin, et H. Odin (1996) Pratique raisonnée de la langue. Paris: Ophrys.
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