À la recherche de la consommation perdue…

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5MARCHÉS INTERNATIONAUX ACTUALITÉSPAYSAN BRETON SEMAINE DU 6 AU 12 AVRIL 2018

À la recherche de la consommation perdue…Lorsque l’on parle du faible prix du blé français, on a vite tendance à incriminer la concurrence russe et le taux de change défavorable de l’euro face au dollar. Mais il y a aussi le rythme de croissance de l’utilisation du blé, qui ralentit, à prendre en compte.

La cotation du blé français secale avant tout sur le prix mon-dial. Ce dernier stagne sur unprix plancher d’environ140 $/tonne depuis deux sai-sons. C’est un niveau plus fai-ble que celui atteint après ladébâcle financière de 2008(170 $/t). Et la raison de ce prixau ras des pâquerettes, est toutautant à chercher du côté dela demande, que de l’offre. Eneffet, sur la période 2013-2018,la progression annuelle de laproduction mondiale a été de2,9 % (hausse des rende-ments) contre 1,8 % pour laconsommation. Les cinq pré-cédentes années, le tauxmoyen avait été respective-ment de 1,8 % et 2,1 %. On voitdonc que le rythme de crois-sance de l’utilisation du blé aralenti sans que les produc-teurs ne le prennent encompte. Comme si le marchén’envoyait plus aucun signal…

Faible demandepréoccupante

Pour beaucoup, la demandene semble pas un problème.Pas un jour, en effet, sans que le marché n’égrène les ap-pels d’offres en provenanced’Égypte, d’Algérie, du Nigeria,du Bangladesh ou de l’Indo-nésie. D’ailleurs, ce dernierpays est devenu le premier im-portateur mondial, devançantl’Égypte pour la première foisen 2017. En cause, des raisonsagronomiques (pas de produc-tion locale), démographiques,économiques mais aussi poli-tiques (embargo sur le maïs,quota sur la farine). L’Indoné-sie semble pourtant l’arbre quicache la forêt. Toutes les pros-pectives vantent la hausse desclasses émergentes et de leurpouvoir d’achat, censée faireévoluer le modèle alimentairedu riz ou du manioc vers le blé,

BLÉ

céréale. S’il est clair que l’utili-sation du maïs et du soja, bi-nôme lié au développementdes productions animales, aété plus rapide que celle du bléou du riz sur la période obser-vée, il est difficile de penserque l’étape blé ait été sautée,pour passer directement à lacase « viande ».

Une croissance de moinsen moins bien répartie

En fait, la hausse du PIB mon-dial (qui s’est renforcé à +3,7 %en 2017) n’a pas été capable defaire redécoller la demande deblé. La croissance est de moinsen moins bien répartie, à la foisentre pays, mais aussi au seind’un même peuple. La classemoyenne, tant célébrée, n’estpas toujours au rendez-vous,la croissance dessinant plusun sablier qu’une pyramide. Leruissellement des liquidités fi-nancières n’atteint pas les po-

La cotation de du blé français se cale sur le prix mondial, qui stagnesur un prix plancher d’environ 140 $/tonne depuis deux saisons.

et des céréales vers laviande. La faible progressionde la demande en blé consta-tée ces dernières années, sem-

ble donc particulièrementpréoccupante, ne serait-ce queparce que la démographie enAsie et en Afrique devrait re-présenter un terreau fertilepour la consommation de la

tentiels consommateurs deblé. L’assèchement des pétro-dollars, rentrées d’argent quiservent pour beaucoup depays producteurs de barils àréduire leur déficit agroalimen-taire, a aussi été un élémentprépondérant dans la faibleprogression de la consomma-tion de la céréale.

Un contexte économiquemondial peu porteur

Pour les saisons à venir, il estdonc important de savoir àquoi s’en tenir. Dans sa der-nière analyse sur les perspec-tives 2018-2022, COE-Rexe-code ne table pas sur uncontexte économique mondialparticulièrement porteur. Sesanalystes estiment que l’épi-sode actuel de croissance sou-tenue et partagée de l'écono-mie mondiale ne durera sansdoute pas jusqu’en 2022, vu laposition très avancée dans lecycle de certaines écono-mies. Les experts tablent surun affaiblissement graduel durythme de croissance mon-diale, qui retomberait de 3,8 %en 2018 à 3,5 % en 2019 et 3,2 %en 2020. Les prix du pétroleseraient à peu près stables en-tre 65 et 70 dollars le baril.L’euro poursuivrait sa hausseen dollars pour atteindre àmoyen terme un peu plus de1,35 dollar. Le Centre de re-cherche s’interroge aussi surles risques d'un retournementbrutal.

Espoir avec unajustement de l’offre ?

Dans ces conditions, l’ajuste-ment de l’offre prend tout sonsens, et ne pourra se faire quesi le marché envoie un signalsuffisamment fort aux produc-teurs. Si tel n’est pas le cas,alors les prix resteront soumisaux aléas climatiques et auxaccords commerciaux.Patricia Le Cadre / Céréopa

UN BLÉ FRANÇAIS PEU SEXY

Une tonne sur deux du bléfrançais part à l’exportation, eten grande partie pour la meu-nerie. Si chaque pays importa-teur a des demandes spéci-fiques liées à ses traditionsboulangères, il n’en demeurepas moins que les utilisateursétrangers ne se ruent pas surnotre qualité… à moins d’unprix défiant toute concur-rence. En cause, un taux deprotéines trop faible, un tauxd’humidité trop fort et uneforce boulangère moyenne. Sibien que la céréalefrançaise est toujours utiliséeen mélange, à un pourcentagevariable pour atteindre lesstandards du cahier descharges local. Or depuis lamontée en puissance du blérusse, les meuniers marocains,

par exemple, ont vite comprisqu’il était économiquementet logistiquement plus intéres-sant d’acheter un unique blérusse à 12,5 % de protéinesplutôt qu’un mélange de 75 %de blé moyen français et de25 % de blé améliorant améri-cain ou canadien. Au Sénégalaussi, les contrats de blé russeévitent le recours à des mé-langes. Idem au Cameroun… Lapart de marché de l’origineFrance a donc fondu commeneige au soleil chez ses clientstraditionnels. La filière céréa-lière française semble avoiracté l’importance d’écouter leclient, et devrait inverser latendance à la banalisation deslots qui écrête et tire le stan-dard qualitatif vers le bas. Maisla route risque d’être longue.

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