Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE...

43
LEMOINE Raphaël E2, 2 ième Année Ecole CENTRALE LILLE Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) Chantier du Musée des Arts Premiers, Quai Branly - Paris Chantier du Musée du Quai Branly 29/55 Quai Branly F 75007 Paris Tel : 01 40 62 86 58 www.quaibranly.fr Stage : 30 Mai – 9 Septembre 2005 Tuteur en entreprise : M. Guillaume Besançon Tuteur à l’école: M. Zoubeir Lafahj Agence d’architecture 10 Cité d’Angoulême 75011 Paris Tel: [+33] 1 49 23 83 83 Fax: [+33] 1 43 14 81 10 Email: [email protected] www.jeannouvel.fr

Transcript of Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE...

Page 1: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

LEMOINE Raphaël E2, 2ième Année Ecole CENTRALE LILLE

Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes)

Chantier du Musée des Arts Premiers, Quai Branly - Paris

Chantier du Musée du Quai Branly 29/55 Quai Branly F 75007 Paris Tel : 01 40 62 86 58 www.quaibranly.fr

Stage : 30 Mai – 9 Septembre 2005 Tuteur en entreprise : M. Guillaume Besançon Tuteur à l’école: M. Zoubeir Lafahj

Agence d’architecture 10 Cité d’Angoulême 75011 Paris Tel: [+33] 1 49 23 83 83 Fax: [+33] 1 43 14 81 10 Email: [email protected] www.jeannouvel.fr

Page 2: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

2

Le suivi de travaux pour la maîtrise d’œuvre (MOE) lors de la construction d’un musée :

Exemple du Hall - Expositions Temporaires du musée des Arts Premiers, Quai Branly, Paris

Pose de plaques blanches sur la façade vrillée des Expositions Temporaires

Bâtiment Université

Expositions Temporaires

Page 3: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

3

SOMMAIRE

SOMMAIRE 3 REMERCIEMENTS 4 PREAMBULE 5 RESUME 6 GLOSSAIRE 7 I/. Présentations 8

A/. Jean Nouvel et les Ateliers Jean Nouvel (AJN) 8 B/. Le musée du Quai Branly 10

a)- Présentation du projet 10 b)- Quelques aspects architecturaux du projet 14

II/. Le suivi de travaux au sein de la maîtrise d’œuvres AJN 20

A/. L’organisation de l’équipe d’AJN sur le quai Branly 20 B/. Mes différentes missions en suivi de travaux 22 C/. Quelques exemples de problèmes résolus 25

a)- Remplissage du décaissé de l’ancienne billetterie 25 b)- Une buse empêchant l’ouverture d’une porte 27

c)- Des gaines techniques traversant le faux plafond 27 d)- Le pallier en pente de la porte du passage des œuvres exceptionnels 28

e)- Orage et Inondation du 23 juin 29 f)- le plancher chauffant du hall 29

III/. Quelques particularités d’un bâtiment accueillant du public :

Exemple des Expositions Temporaires du musée des Arts Premiers 30

A/. Le traitement sonore entre l’auditorium et les Expositions Temporaires 30 a)- le plafond de l’auditorium 30 b)- la chape acoustique 31

B/. Le confort thermique et l’aération 32 a)- le plénum de soufflage 32 b)- le chauffage de façade 33 c)- les extracteurs d’air 34 C/. La sécurité incendie 34 a)- le traitement de l’air : désenfumage et écran de cantonnement 34 b)- l’isolation et l’évacuation des personnes 37 c)- le traitement de la structure : protection des aciers 38 d)- le matériel d’action : RIA, colonnes sèches et extincteurs 39 IV/. Retour d’expérience 40 CONCLUSION 42 ANNEXES 43

Page 4: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

4

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier Guillaume Besançon, mon tuteur de stage, qui m’a fait confiance et a insisté auprès de ses supérieurs pour me prendre comme stagiaire.

Je voudrais également remercier Nick Gilliland, architecte, avec qui j’ai beaucoup travaillé et qui a réussi à me sensibiliser à l’architecture.

Je remercie également tous les stagiaires pour leur ouverture, leur bonne humeur, leur

écoute et leurs réponses, en particulier Pierre Leblanc, avec qui j’ai beaucoup travaillé, Amin El Fassi pour ses conseils d’Autocad, et Lydie Brot, que j’ai formée pour reprendre ma place.

Un grand merci au secrétariat, dont en particulier Cathy Jédonne, pour sa patience.

Toutes les personnes mentionnées ci-dessus ne m’ont jamais considéré comme un stagiaire. Au contraire, ils sont partis du principe que j’étais un membre du service à part entière. Je tiens à leur exprimer sincèrement ma sympathie pour leur aide et leur soutient. Qu’ils soient certains que, grâce à eux, je garde de ce stage un excellant souvenir. Enfin, je tiens à remercier Monsieur Zoubeir Lafhaj pour avoir accepté d’être tuteur de ce stage.

Supports pour les bassins garde-corps en terrasse avec vue sur Montmartre et le Grand Palais

Page 5: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

5

PREAMBULE

J’ai effectué mon stage dans l’agence d’architecture « Les Ateliers Jean Nouvel », au sein de la maîtrise d’œuvre du chantier présidentiel du musée des Arts Premiers.

Ce stage est le deuxième stage de mon cursus d’ingénieur, et est ma première expérience longue en entreprise car il a duré trois mois et demi alors que le premier n’avait duré que quatre semaines. De plus, c’est mon premier contact avec le monde du bâtiment et de l’architecture.

Pendant ce stage, il m’a été confié le suivi de travaux de toute une zone du projet (Hall – Expositions Temporaires) me permettant de travailler au contact de nombreuses entreprises (Bouygues, IdFP, France Sols…) tout en ayant une démarche de qualité technique et architecturale.

Trois aspects intéressants ont retenus mon attention pour le choix de ce stage. Tout d’abord, je voulais me rapprocher des mondes du bâtiment et de l’architecture : travailler dans la maîtrise d’œuvre permet d’approcher la réalité d’un chantier tout en comprenant la démarche architecturale qui l’anime. Ensuite, faire du suivi de chantier permet de côtoyer la majorité des entreprises intervenant sur le chantier et d’en comprendre leur fonctionnement. Enfin, l’envergure de ce chantier m’a intéressé autant par sa taille et sa complexité que par son importance et sa renommé future. De plus, je me considère privilégié d’avoir travaillé pour un architecte mondialement renommé.

Page 6: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

6

RESUME Le but de ce rapport est autant d’évoquer les préoccupations architecturales que les côtés techniques de mon travail au sein de ce chantier, sans oublier le côté relationnel du suivi de chantier. Pour cela j’ai divisé mon rapport en quatre parties. Dans une première partie, je commencerai par présenter Jean Nouvel et ses ateliers avant de détailler le projet auquel j’ai eu la chance de pouvoir contribuer. Je finirai par une approche plus personnelle, en décrivant des éléments architecturaux du projet auxquels j’ai été sensible. La seconde partie traitera du suivi de travaux au sein de la maîtrise d’œuvre. Pour cela, après avoir situé ma place au sein de l’équipe des Ateliers Jean Nouvel du Quai Branly, j’expliquerai différentes tâches que j’ai réalisées et je donnerai des exemples de problèmes que j’ai résolu. La troisième partie s’intéressera à quelques aspects techniques spécifiques à un bâtiment qui doit accueillir du public pour présenter des œuvres, à savoir le traitement acoustique, le confort thermique et la protection incendie des Expositions Temporaires. Enfin, dans la dernière partie, j’analyserai ce que le stage m’a apporté sur le plan humain et je confronterai mon expérience à mes attentes.

Les fondations du chantier (25 juillet 2003)

Page 7: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

7

GLOSSAIRE CCAP/CCAG : Cahier des Clauses Administratives Particulières/Générales CCTC : Cahier des Clauses Techniques Communes CCTP : Chier des Clauses Techniques Particulières EP : Eaux Pluviales FTM : Fiche Technique Modificative MOA : Maîtrise d’Ouvrage MOE : Maîtrise d’OEuvres OPC : Ordonnancement Pilotage Chantier OS : Ordre de Service PPSPS : Plan Particulier de Sécurité et de Protection de la Santé SPS : Sécurité et de Protection de la Santé

Page 8: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

8

I/. PRESENTATIONS

A/. Jean Nouvel et les Ateliers Jean Nouvel (AJN)

Jean Nouvel est né en 1945 à

Fumel (Lot et Garonne). Il intègre l’école des Beaux-Arts de Paris en 1966. Il est d’abord l’assistant de l’architecte Claude Parent, il s’associe ensuite en 1970 avec François Seigneur pour créer sa première agence. Diplômé en 1972, il livrera son premier bâtiment en 1978 : un centre chirurgicale à Bezons en forme de paquebot.

Ces années seront celles de prises de position souvent radicales et aussi de créations anti-conventionnelles, avec un goût certain pour l’architecture high-tech. C’est en 1981 que Jean Nouvel accède à la notoriété avec la construction de l’Institut du Monde Arabe. D’emblée, le bâtiment est salué comme l’une des réalisations emblématiques de l’architecture de cette fin du XXième siècle. L’édifice à vocation interculturelle a joué un rôle important dans le renouveau de l’architecture en France et à Paris. Par le traitement à la fois délicat et contemporain de ses volumes et de

ses matériaux, ce bâtiment est resté avec le temps un symbole fort de la possibilité de construire à Paris des édifices modernes de qualité.

Autres réalisations : - L’ensemble de logements Nemausus à Nimes (1988) - Transformation de l’Opéra de Lyon (1993) - Fondation Cartier à Paris (1994) - Centre de conférence de Lucerne (1999) - Tour Agbar à Barcelone (1993) - Centre commercial Euralille, Lille (1994) - Palais de justice de Nantes (2000) - Expo 02, Morat, Suisse (2002)

Centre Euralille

Page 9: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

9

Le musée Reina Sofia Expo 02, Morat, Suisse (2002) La Tour Agba, Barcelonne (1993) Les appartements Soho Le centre de conférence Vinci, Tour

L’Opéra de Lyon (1993) L’institut du monde Arabe, Paris (1987)

Page 10: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

10

Jean Nouvel crée les Ateliers Jean Nouvel en 1994. Aujourd’hui c’est un des plus grands cabinets en France, avec plus de 40 projets en cours dans 13 pays différents, mené par une équipe multiculturelle de plus de 140 professionnels. Michel Pélissié est le président, il apporte à la société des bases solides dans les domaines juridiques et commerciaux. L’agence se trouve à Paris, et plusieurs bureaux annexes se trouvent à Londres, Copenhague, Rome, Madrid, Barcelone.

Aujourd’hui Jean Nouvel renouvelle son écriture architecturale et réalise un autre projet de grande envergure à Paris, le Musée du Quai Branly.

B/. Le musée du Quai Branly

a)- Présentation du projet

Les arts non occidentaux ont acquis au cours du XXième siècle une place capitale dans les collections des musées, grâce aux artistes, fauves et cubistes, et aux travaux de grands anthropologues comme Claude Levi-Strauss.

L’idée d’ouvrir à Paris en 2006 un musée, consacré aux arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques, qui permette cette diversité de regards sur les objets – de l’ethnologie à l’histoire de l’art -, l’idée d’installer en parallèle, au Louvre, dès l’an 2000, des salles consacrées aux sculptures de ces régions du globe, matérialisent une grande ambition : reconnaître officiellement la place qu’occupent ces civilisations et le patrimoine de ces peuples parfois oubliés dans la culture actuelle de la planète. Lancé sous le haut patronage de l’Unesco, le projet du musée du quai Branly recueille l’adhésion enthousiaste de milliers de visiteurs qui ont déjà vu son antenne au musée du Louvre, le pavillon des Sessions.

Suite au lancement d'un concours international d'architecture, remporté en décembre

1999 par l'équipe constitué des Ateliers Jean Nouvel, d’Ingérop et d’OTH bâtiments, une mission de maîtrise d'œuvre sur l'agencement de l'ensemble du projet (bâtiments, jardins et aménagement muséographique) leur a été confiée en mars 2000.

Situé au cœur d'un secteur historique des plus prestigieux de Paris, à proximité de

l'esplanade et de l'hôtel des Invalides, de la tour Eiffel, du Champs de Mars, de l'Ecole Militaire et du Palais de Tokyo, les 25.112 m² de superficie font de cet îlot l'un des plus grands de toute la partie ouest du 7ème arrondissement.

Le projet de Jean Nouvel est composé quatre corps de bâtiment en superstructure :

- l'administration - la médiathèque - le bâtiment central : le musée, le restaurant - la gestion des collections

Et en infrastructure, il y a : - un auditorium - des salles de cours - des réserves - un parc de stationnement public.

Page 11: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

11

Une façade de verre de 12 m de haut et de 200 m de long, créant un écran autant acoustique que visuel grâce à une sérigraphie dense représentant la végétation, longe le quai Branly et marque l'entrée principale des piétons et des véhicules. Cet écran de verre constitue la première façade du musée et servira également de support aux informations du musée.

Le bâtiment de l'administration s'organise sur 5 niveaux. Il est entièrement recouvert

d'une treille végétale, et assure une continuité avec l'écran de verre sérigraphié.

La médiathèque est constituée d'épais

planchers en béton entre lesquels viennent s'encastrer verticalement des plaques de verre. Le bâtiment central, à savoir le musée, posé sur pilotis à une dizaine de mètres du

sol, s'avance vers le milieu du terrain et s'aligne sur les immeubles du Conseil Général de la Magistrature, préservant ainsi les vues traversantes depuis la rue de l'Université et du quai Branly. La hauteur de la plupart des corps de bâtiment est de 21 m, sauf pour le restaurant et la salle de lecture de la médiathèque qui sont à la hauteur maximale admise sur cette parcelle, à savoir 25m.

Le musée est un grand volume de 170 m de long par 30 à 35 m de large et 9 m de

haut. En partie centrale, une mezzanine de forme allongée accueillera les espaces dédiés aux installations d'interprétations multimédia. Au-dessus de la grande galerie une terrasse

Page 12: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

12

accessible au public offrira une vue panoramique sur la Seine, la tour Eiffel et la colline de Chaillot. Les espaces d'expositions temporaires sont situés sous la grande galerie et s'ouvrent sur le jardin par l'intermédiaire d'une peau de verre courbe.

Plan du musée

Photo de droite : maquette de la zone Est du musée. On remarque sur la terrasse le dôme du restaurant.

Le restaurant coiffé d'un dôme, est implanté en limite de terrasse bénéficiant ainsi

d'une vue panoramique. Le corps de bâtiment de gestion des collections s'inscrit dans la perspective de

l'avenue de la Bourdonnais. L'auditorium, les espaces de cours, l'atelier découverte, l'accueil des groupes et le

bar spectacles, sont installés au rez-de-jardin. Un jardin de 18.000 m² ouvert sur le quartier et accessible au public pendant les

heures d'ouverture du musée, s'étend de part et d'autre du bâtiment. Chiffres clés

Les collections

près de 300 000 objets 7 000 m2 d'exposition permanente 2 000 m2 d'expositions temporaires

L'enseignement et la recherche

un centre de recherche internationale un enseignement de niveau supérieur des séminaires, des colloques, des publications 3 salles de cours, 1 salle de projection, 5 salles d'étude

Page 13: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

13

La médiathèque

ouverte à tous les publics 230 places de lecture 25 000 ouvrages en libre accès

L'auditorium

une programmation liée aux collections : musique, danse, théâtre 500 places, 1 théâtre de verdure

Le jardin

18 000 m2 en libre accès 178 arbres, 30 espèces végétales Enveloppe financière prévisionnelle : Génie civil 39 460 000 € 49,6 % Génie technique 17 840 000 € 22,43 % Second œuvre et agencements spécifiques 6 550 000 € 8,23 % Aménagements paysagers 1 120 000 € 1,41 % Signalétique 830 000 € 1,04 % Aménagements muséographiques 13 750 000 € 17,28 % TOTAL GENERAL 79 550 000 € 100 % Les intervenants du projet :

La Maîtrise d’ouvrage

La maîtrise d’ouvrage de ce projet est assurée par l’Etablissement Public du Musée du Quai Branly (EPMQB) créé pour la construction et l’exploitation du musée. Pour la construction, la maîtrise d’ouvrage est assistée par :

- Un consultant OPC (Ordonnancement Pilotage Coordination) : groupement GEMO/ODM

- Un bureau de contrôle technique : Bureau Veritas - Un coordinateur en sécurité et protection de la santé sur le chantier : COSSEC

La Maîtrise d’œuvre

Les Ateliers Jean Nouvel assurent la maîtrise d’œuvre mandataire. La mission de direction

des travaux leur est confiée par ailleurs. Ils sont assistés par : - Un bureau d’étude structure/étanchéité/VRD co-traitant : INGEROP - Un bureau d’étude fluides : OTH - Un coordinateur SSI : OTH

De plus, AJN est aidé pas des bureaux d’études sous traitants, notamment pour les sujets sensibles suivants :

- Conception des façades : ARCORA

Page 14: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

14

Nord : Quai Branly

Sud : rue de l’Université

- Eclairage muséographique : OBSERVATOIRE N°1 - Sécurité incendie : CASSO & Cie - Scénographie : DUCKS - Acoustique : AVEL Acoustique

Les entreprises

Il a été décidé que ce projet serait réalisé en lots séparés. Cette méthode présente en effet

plusieurs avantages : - Coût global de l’ouvrage moins élevé car il est possible de faire jouer la

concurrence entre les entreprises de chaque type d’ouvrage. - Meilleur contrôle de la construction par l’architecte qui a de fait la mission de

direction des travaux de son marché

Ainsi, pas moins de 15 entreprises travaillent ensemble à la construction du musée du Quai Branly. La décomposition en lots est classique (voir annexe n°1).

b)- Quelques aspects architecturaux du projet : Pendant mon stage, j’ai développé une certaine sensibilité à l’architecture de Jean Nouvel. Voici quelques éléments que j’ai perçu de son projet. Cette analyse est bien évidement personnel et ne prétend en rien retranscrire les concepts architecturaux à la base de son architecture.

- L’insertion du musée dans la ville :

Ce projet est résolument moderne alors que le quartier est assez classique. Comment Jean Nouvel a-t-il réussi à intégrer ses bâtiments dans le tissu urbain ?

Sur cette vue de synthèse à partir de la Tour Eiffel et sur ce plan de la terrasse, on voit bien que les nouveaux bâtiments sont dans le prolongement du bâti existant, que le musée scinde bien le terrain en deux parties couvertes de végétations très différentes. On peut aussi remarquer que du côté rue de l’Université, la façade du musée est dans l’alignement de la façade du Conseil Général de la Magistrature. Ainsi, c’est l’environnement proche du terrain qui a déterminé l’emplacement et la forme des bâtiments à construire.

Nord : Quai Branly

Sud : rue de l’Université

Page 15: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

15

La façade de verre sérigraphié formant une barrière physique mais pas visuelle avec les voies du Quai Branly

A l’ouest de la parcelle, il y a des immeubles

(fin XIXième) d’environ cinq étages, assez denses, avec des cours intérieures, alors qu’à l’est, il y a le Conseil Général de la Magistrature, habitat beaucoup moins haut et aéré. Jean Nouvel a décidé d’utiliser la l’environnement existant pour placer ses nouveaux bâtiments. Plus concrètement, il a placé ses quatre bâtiments à l’ouest du terrain dans le prolongement des immeubles existants. Pour une plus grande continuité, ces bâtiments sont de la même hauteur que les immeubles existant, et les cours intérieurs des immeubles sont soit agrandies, soit ouverte sur le parc du musée. Ainsi, il y a densification du bâtie vers l’ouest pour respecter l’opposition entre l’habitat haut et dense à l’ouest et l’habitat moins haut et beaucoup plus aéré à l’est.

Les quatre nouveaux bâtiments se rétrécissent et s’effacent en allant vers l’est, à l’exception d’un : le musée. Ce dernier, du fait qu’il est en hauteur (sur pilotis), semblera flotter au dessus de la végétation qui sera dense au nord : il est prévu qu’une forêt de chênes et d’érables soit plantée avec des arbres de douze mètres de haut. La continuité avec le Conseil Général de la Magistrature est réalisée au sud par la façade du musée qui est dans le prolongement de la façade du Conseil, et au nord par la façade de verre, de douze mètres de haut, qui a la même hauteur que la façade du Conseil sur Quai Branly. Cette façade a un rôle très important pour créer une continuité visuelle de l’extérieur vers l’intérieur tout en montrant clairement la frontière entre la ville et le parc. Cette façade diminuera en autre les pollutions sonores et gazeuses causées par la forte circulation sur le Quai Branly, et servira également de support aux informations du musée afin de capter l’attention des nombreuses personnes transitant par cet axe principal de circulation qu’est le Quai Branly (il n’y a pas de voie sur berge à cet endroit). On a donc une densification du bâtie vers l’ouest pour s’adapter au bâtie existant, alors qu’à l’est, les espaces verts prennent le pas pour s’adapter à l’architecture basse et clairsemée du Conseil Général de la Magistrature. Le musée est une véritable barrière dans l’axe Nord-Sud délimitant clairement deux espaces : celui donnant sur la rue de l’Université et celui donnant sur le Quai Branly. Le premier est un espace ouvert sur le quartier et les habitants alors que le second forme une barrière par rapport à un axe de passage. Le premier est constitué de bassin et de végétation basse alors que le second est constituée d’une forêt qui s’intègrera parfaitement aux platanes du boulevard. Le musée est donc au centre de deux logiques bien différentes Et pourtant, le fait que ce musée soit en hauteur créera un espace de libre passage, à la fois pour les habitants (il faut se rappeler que cet espace sera ouvert à tous pendant les heures d’ouvertures du musée), et pour les visiteurs. La billetterie sera installée sous le musée créant une centralité au lieu : d’où que l’on vienne, le visiteur devra s’arrêter dans cette zone. Ainsi, le musée respecte et intègre les logiques de passages, d’accueil du visiteur et de respect de quartier.

On peut également noter la présence d’un parking qui est à la fois destiné aux visiteurs mais aussi aux habitants du quartier. Son ouverture ne devrait pas se limiter aux horaires d’ouvertures du musée et il sera géré par la ville de Paris, au même titre que tous les autres parkings de Paris. On peut donc en conclure que ce projet ne se limite pas à l’accueil du public, mais offre un nouvel espace aux habitants et s’intègre à l’urbanisme de la ville.

- La végétation et les couleurs de la partie nord : un appel à l’Afrique.

La zone nord du terrain est clairement tournée vers la nature chaude et/ou exubérante de l’Afrique. La chaleur de l’Afrique est donnée par les couleurs dominées par le marron ou

Page 16: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

16

même le rouge terre battu des façades des bâtiments Auvent et Branly ou des boîtes du musée. Ces couleurs sont reprises par la terrasse au dessus du musée qui est de couleur rouge terre battu et qui sera visible du haut de la tour Effel. Cependant, c’est la végétation qui dominera cet espace. Il y a d’abord la façade végétale du bâtiment Branly de Patrick Blanc qui reprise par la sérigraphie sera à la fois du mur de verre et du musée. Mais il y a surtout la dense forêt de chênes et d’érables plantés déjà grands. Cette nature s’engouffre complètement dans les bâtiments par l’intermédiaire d’un amphithéâtre végétal qui plonge directement dans l’auditorium.

Ces caractéristiques sont bien évidement à relier au thème du musée : les Arts Premiers. Jean Nouvel a donc voulu faire un rapprochement très net entre les objets du musée et l’environnement dans le quel ces objets ont été réalisés.

Photos ci-dessous : sérigraphie du musée et boîtes de couleur entre marron, rouge et jaune

- Au sud du musée : un espace ouvert sur le quartier

Au sud du terrain, il y aura un jardin avec des bassins, des cerisiers et des magnolias. C’est donc une végétation moins haute que celle donnant sur le Quai Branly. La façade du musée sera noire avec des volets marron. Les vitres de cette façade, plein sud, sont traitées pour limiter les rayons destructeurs du soleil et les volets se referment automatiquement en fonction de l’ensoleillement. Le bâtiment Université a une façade en verre au nord et bicolore blanc-gris au sud. A l’inverse de la partie nord, ce côté n’est pas conçu comme une barrière végétale sur le boulevard, mais comme une ouverture sur le quartier : un espace aéré ; un jardin d’agrément. Jean Nouvel veut donc que les habitants du quartier s’approprient cet espace qui est en accès libre. On peut rajouter que des artistes aborigènes ont peint les plafonds du rez-de-chaussée et des deux premiers étages du bâtiment Université. Ces peintures sont volontairement visibles de la rue de l’Université et sont donc destiné aux habitants de cette rue.

Dessin du jardin au sud

du musée vu de la rue de l’Université.

Page 17: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

17

- Les Expositions Temporaires : la salle de l’éphémère. Pour moi, les Expositions Temporaires sont un maillon clef pour comprendre le projet

global. C’est peut-être parce que j’étais chargé du suivi des travaux dans cette zone que j’ai cette impression. Pourtant, elle se pose clairement en opposition au reste du musée. Sa façade joue entre le blanc et la transparence. La transparence au nord détone complètement avec la végétation du parc et la façade du musée (sérigraphie végétale + boîtes). Cette transparence diminue progressivement pour laisser place, sous le musée, à un mur blanc complètement opaque. Puis, cette façade opaque s’ouvre progressivement par l’intermédiaire de plaques blanches, véritables volets d’abord verticaux et fermés puis s’ouvrant progressivement au fur et à mesure qu’on s’approche de l’entrée du musée : c’est ce qu’on appelle la façade vrillée. La blancheur de cette façade et le mouvement qu’elle crée, s’opposent clairement à la façade sud du musée, foncée et verticale. Ainsi, de l’extérieur, les Expositions Temporaires détonent complètement du reste de l’édifice.

Le hall d’entrée est dans le prolongement des Expositions Temporaires. Cette entrée se

fait à l’endroit où la façade vrillée est la plus ouverte. Les caisses de la billetterie devaient également se trouvaient dans cette façade vrillée, mais elle ont été déplacées car les visiteurs auraient dû attendre dans un endroit non abrité pour acheter leurs billets. Ainsi, dès son entrée, le visiteur effleure les Expositions Temporaires. Puis pour se rendre dans le musée, il doit passer sur une rampe qui traverse les Expositions Temporaires. Ainsi cette salle est conçue comme un endroit de passage entre le hall et le musée.

Les Expositions Temporaires ne sont constituées que d’une grande salle coupée en

deux par la rampe. Du reste, un rideau et un écran de cantonnement suivent cette rampe. Cette salle est conçue comme un grand espace libre où l’on pourra disposer les œuvres et la scénographie comme on l’entend. La structure de la charpente métallique restera visible accentuant la notion d’espace. Ceci est très différent du musée qui est bas de plafond et qui sera beaucoup plus intimiste. En fait, je pense que Jean Nouvel a conçu cette salle comme un endroit de passage, qui évolue. C’est un endroit de passage aussi bien pour les visiteurs se

rendant au musée que pour les œuvres qui ne seront exposées que de manière éphémère. Sa façade en mouvement rappelle ce côté éphémère qui est destiné à évoluer au fil des Expositions. La neutralité de la transparence et le la couleur blanche est à mon sens à relier aux côtés éphémères du lieu : un espace se destinant à accueillir des Expositions Temporaires ne peut pas avoir une âme propre – il se doit d’être neutre pour pouvoir s’adapter à toutes sortes d’Expositions. C’est donc une salle qui est destinée à vivre !

Plan du R0 : on voit que l’emplacement des batiment prolonge et parfois ouvre les cours intérieurs. Dans Expositions Temporaires, on voit bien la rampe qui sépare la salle en deux.

EXPOSITIONS TEMPORAIRES

HALL D’ENTREE

RAMPE D’ACCES MUSEE

Page 18: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

18

Les Expositions Temporaires en photo

Ci-dessus, la façade vrillé de extérieur et de l’intérieur. On voit le mouvement d’ouverture progressive de la façade (sud des Expositions Temporaires)

Ci-dessus, la façade nord qui laisse pleinement entrer la lumière dans le grand espace. Ci-dessous : espace intérieur aux grandes dimensions : même photo prise à partir de la rampe (à gauche) et de la façade nord (à droite)

Page 19: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

19

- Les Expositions Temporaires : trait d’union entre le musée et les réserves.

En fait, les Expositions Temporaires forment une liaison entre les réserves en dessous et le musée qui se trouve au-dessus dont la collection sera figée. Ces réserves seront en partie visibles par les visiteurs qui se rendront à un spectacle dans l’auditorium grâce à des baies vitrées (qui se sont réduites à deux à cause de problème de limitation des dépenses). Jean Nouvel a voulu insister sur le fait qu’un musée n’est pas seulement un endroit où l’on montre une collection d’œuvres, mais c’est aussi un lieu où les œuvres vivent. En effet, le musée du Quai Branly a pour but de devenir un grand acteur de la recherche, la conservation et la restauration d’œuvres des Arts Premiers, comme en témoigne le bâtiment Université dont deux étages sont réservés à la restauration d’œuvres, ou comme en témoigne le centre de recherche international, qui s’appuie sur les 300 000 objets rassemblés au Quai Branly. C’est donc tout naturellement que les visiteurs pourront voir des œuvres en réserve. Que les réserves soient visibles à partir de l’auditorium n’est pas à mon sens une coïncidence. Il y a un rapprochement évident à faire entre le caractère vivant et évolutifs des représentations dans l’auditorium, et la volonté de faire transiter des œuvres par les réservent pour se faire restaurer, analyser […]. On veut clairement montrer qu’il y a des hommes qui étudient et redonne une seconde vie à ces œuvres. Du reste, les salles de cours sont de l’autre côté de cet auditorium.

Les Expositions Temporaires forment donc un espace intermédiaire entre le musée

figé destiné à initier le grand public et les réserves qui vivent grâce aux professionnels.

- Le musée permanent : le jeu des volumes.

Une des caractéristiques du musée permanent est son système de mezzanines et de boîtes qui crée un jeu de volume dans l’espace intérieur. Le visiteur devra passer dans un tunnel en sortie de la rampe des Expositions Temporaires. Puis il arrivera dans un espace de deux étages de hauteurs au centre du musée permanent. Cet espace va très vite se ramifier grâce au système de mezzanines, sous et sur lesquelles la hauteur libre sera petite. Il y a également le jeu des boîtes : chaque boîte a été conçue pour mettre en valeur des œuvres renommées. On imagine donc très bien un jeu sur l’impression spatiale alternant des espaces à hauteurs libres importantes avec des espaces à hauteurs libres réduites et/ou en cul de sac. En plus, il n’y a aucun mur : c’est donc les volumes et les vitrines qui partageront l’espace en thèmes.

- La terrasse, la salle de lecture et la médiathèque :

La terrasse est délimitée à l’Est par un restaurant et à l’Ouest, par la salle de lecture/médiathèque. Au nord et au sud, les garde-corps sont des bassins à hauteur du sol de la terrasse ce qui crée une continuité visuelle lorsqu’on est sur le terrasse. Le grand intérêt de cette terrasse est le paysage. On a une réelle proximité avec la Tour Effel, mais on voit également le champ de Mars, la verrière du Grand Palais, le toit des Invalides, Le sacrée Cœur… Nous avons eu la chance de pouvoir assister au feu d’artifice du 14 juillet à partir de cette terrasse.

Page 20: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

20

II/. Le suivi de travaux au sein de la maîtrise d’œuvres AJN

A/. L’organisation de l’équipe d’AJN sur le quai Branly

Non seulement, l’architecte doit concevoir les ouvrages mais il doit aussi suivre la réalisation des travaux. Le contrôle du chantier est la base de la satisfaction du client. L'architecte vérifie la conformité des matériaux, l'exécution des travaux suivant les règles de l'art et le respect des plans et du cahier des charges. Vu l’ampleur du chantier, il est normal qu’une équipe importante (15 salariés à temps plein, de 12 stagiaires et quelques personnes intervenant à temps partiel), soit exclusivement affectée au musée des Arts Premiers. Cette équipe travaille de façon indépendante vis-à-vis du siège social des Ateliers Jean Nouvel (cité d’Angoulême).

L’équipe du Quai Branly a son propre secrétariat et peut se découper sur quatre niveaux hiérarchiques :

- Jean Nouvel : il ne vient que deux à quatre fois par mois sur le chantier, mais il reste néanmoins l’architecte référent du chantier. Chaque entreprise est obligée de faire un

Prototype du plafond des Expositions Temporaires prototype qui doit être approuvé par Jean Nouvel lui-même avant que cette dernière puisse passer à la réalisation sur le chantier. Par exemple en Juin 2005, j’ai demandé aux entreprises Lindner, IdFP, De Buschère (…) de réaliser un prototype de faux plafond des Expositions Temporaires pour que Jean Nouvel puisse donner son accord à la réalisation de ce faux plafond. De plus, Jean Nouvel peut demander à démonter des travaux réalisés si ces derniers ont été, selon lui, mal réalisé ou dont le rendu ne lui convient pas. C’est donc lui qui reste l’architecte principal et garant du projet. - Isabelle Guillauic, chef de projet et Didier Brault, directeur des travaux. Ils sont les

intermédiaires entre Jean Nouvel et l’équipe du Quai Branly. Ils sont les garants des idées de Jean Nouvel. Normalement, Didier Brault ne s’occupe que des travaux mais en pratique, ils se concertent avant de prendre des décisions importantes car la limite entre les études et les travaux n’est pas forcément perceptibles compte tenu de l’avancement du chantier.

- Les salariés : il y a 12 salariés à temps plein qui sont repartis en fonction de zone et/ou de fonctions. Il y a d’un côté les architectes chargés des études et/ou de travaux particuliers et de l’autre, Guillaume Besançon (ingénieur de formation) qui s’occupe de la synthèse des suivis de travaux (directeur adjoint des travaux).

- Les stagiaires : il y a 12 stagiaires répartis en étude, dépendants alors d’un architecte, ou en travaux, dépendants de Guillaume Besançon.

Jean Nouvel

Isabelle Guillauic, Chef de projet

Didier Brault, Directeur Travaux

Guillaume Besançon, Directeur adj. travaux

stagiaires

Les architectes études

stagiaires

Page 21: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

21

Page 22: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

22

B/. Mes différentes missions en suivi de travaux Dans le paragraphe précédent, nous avons vus que l’équipe était divisée entre les études et les travaux. En pratique, compte tenu de l’avancement du chantier, la frontière entre étude et travaux s’estompe, et même si je dépendais de Guillaume Besançon, je travaillais souvent avec des architectes en étude. Pour mieux comprendre, je vais d’écrire mon proche environnement de travail. Voici les quatre personnes avec lesquelles j’ai le plus travaillé : - Guillaume Besançon, directeur adjoint des travaux est mon tuteur de stage. Il m’a confié la

responsabilité des travaux de la zone Hall, Expositions Temporaires (R0-R1, Y1-Y3). Dès le départ, il m’a laissé une grande autonomie.

- Nick Guilliland est l’architecte qui était responsable étude du Hall Expositions Temporaires lors de mon stage.

- Pierre Leblanc était le stagiaire de Nick en étude. - Philippe Monteil est le responsable des lots techniques de toutes les zones, et donc en autre

du Hall- Expo Temp. J’ai régulièrement travaillé avec ses quatre personnes avec lesquels on se répartissait le travail. C’est grâce à cette souplesse que j’ai pu me rapprocher du monde de l’architecture en travaillant tant en étude qu’en travaux et que j’ai pu gagner en autonomie. En effet, je pouvais alors réaliser le travail « d’étude » pour résoudre des problèmes rencontrés « en travaux ». Je pouvais par exemple proposer une solution avec un plan au lieu de soumettre un problème aux architectes qui étaient « en étude ». De plus, la communication entre nous permettait une plus grande cohérence et une plus grande efficacité dans la complémentarité de nos tâches. Enfin, comprendre les attentes des architectes permet de détecter un certain nombre de problème dans la réalisation de travaux, de les anticiper et de remarquer plus facilement les non-conformités. Cela permet également de mieux expliquer la cohérence du projet final aux entreprises et aux compagnons qui ne voient pas toujours l’intérêt de s’appliquer dans certains travaux qui pour eux ne semblent pas importants. Voici maintenant la description succincte de quelques tâches que j’ai accompli :

- Constats contradictoires : il s’agit d’aller constater avec les entreprises concernées des dégâts causés par l’action de l’une d’entre elle. - Réception de support : on fait un constat avec une entreprise qui a fini ses travaux et une seconde entreprise qui doit réaliser des travaux sur ces travaux finis. On regarde la qualité et la conformité des travaux par rapport aux plans et exigences demandées par la MOE. De plus, la seconde entreprise doit approuver la comptabilité des travaux effectués avec ceux qu’elle devra réaliser. - Visite de chantier : on fait une visite de chantier avec les entreprises pour relever des points bloquants et/ou des travaux à faire (ou à refaire !). Ces visites se faisaient toutes les trois semaines, mais je pouvais en organiser d’autre si besoin. - Réunion de chantier : chaque mercredi après-midi, toutes les entreprises étaient convoquées par le MOE pour faire le point sur l’avancement des travaux, sur les problèmes bloquants et sur les travaux à venir. J’étais chargé de faire le compte rendu de cette réunion. - Fiche de non-conformité : lorsque je remarquais une anomalie ou que j’avais des doutes par rapport au travail réalisé par une entreprises, je faisais mon enquête pour savoir si les travaux étaient conformes à la demande de la MOE. Cette enquête consistait à regarder les plans marchés, les plans de l’entreprise, les visas que la MOE a émis sur ces plans, les documents CCAP, CCTP, CCTC […], les OS envoyés, les courriers antérieurs

Page 23: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

23

décrivant le problème [...etc.] pour démontrer que l’entreprise était en tord. Suivant la gravité de la non-conformité, j’allais voir le chef de chantier de l’entreprise concernée, ou je demandais qu’elle émette une fiche de non-conformité. Avec certaines entreprises qui n’émettaient pas assez rapidement les fiches de non-conformité, je les rédigeai moi-même et je leur demandais de signer. - Ordre de service (OS) : un ordre de service est une demande de la part de la MOE pour qu’une entreprise change les travaux par rapport à ce qui était prévu au marché (ou dans un OS précédent). Ces OS peuvent être en moins-value ou en plus-value. L’origine d’un OS peut être une erreur de conception, un vide de prestation, une volonté de repréciser ou même de changer le projet initial. Ces OS sont des documents écrits souvent envoyés avec des plans de localisation, des ARPEP qui sont des plans détaillants les modifications et les nouvelles attentes de la MOE, des devis, lorsqu’on en a demandé au lot concerné, et/ou des FTM (fiches de travaux modificatifs) qui détaillent les aspects financiers de l’OS. AJN fait en moyenne 8 OS par jour. Un OS doit être signé par la MOE, puis par la MOA, revenir à la MOE (avec parfois des commentaires ou même un refus de la part de la MOA) pour enfin être envoyé à l’entreprise. Mais nous pouvons envoyer des copies avancées des OS aux entreprises pour qu’elles puissent les prendre en compte. J’ai fait une vingtaine d’OS et j’ai réalisé plusieurs ARPEP. Pour cela, je me suis formé à AUTOCAD avec l’aide d’Amin, un autre stagiaire. Pour des exemples d’OS et d’ARPEP que j’ai réalisé, voir annexe n°3 et 4. - La sécurité et les pénalités : il m’est arrivé de faire des visites de chantiers avec le coordinateur SPS et un autre stagiaire afin de proposer à la MOA des pénalités pour les entreprises ne respectant pas les consignes de sécurité. J’étais également en charge de recueillir les PPSPS provenant des différentes entreprises. - Les sous-traitants : j’étais chargé de recueillir les demandes de sous-traitants des entreprises et de vérifier que leur dossier avait toutes les pièces justificatives et ne présentait pas d’anomalie. - Recherche de stagiaires : comme le montre le tableau suivant, tous les stagiaires travaux finissaient leur stage entre fin août et début septembre, et la moitié des stagiaires études partaient au mois de septembre, c’est-à-dire qu’il y avait au moins 9 stagiaires à renouveler. Guillaume Besançon m’a demandé de trouver de nouveaux stagiaires. Ma mission était de lui fournir candidatures pour qu’il puisse faire une sélection. Puis je devais contacter les candidats sélectionnés pour organiser des entretiens de motivation avec Guillaume Besançon. Avant ces entretiens, je devais « accueillir » les candidats, leur présenter le projet et répondre à leurs questions sur le type et les conditions de travail. Enfin, je devais m’être en relation les candidats retenus avec le siège social d’AJN pour régler les problèmes administratifs (conventions de stage…). Pour trouver ces stagiaires, j’ai envoyé des annonces à un certain nombre d’écoles et de site internet. J’ai également contacté des étudiants qui avaient fait une demande de stage sur le site « Archibat ». Finalement, nous avons pu renouveler tous les stagiaires avec des périodes de recouvrement pendant lesquelles les anciens stagiaires formaient les nouveaux (comme on peut le constater sur le tableau ci-dessous). - Formation de Lydie Brot : les dix derniers jours de mon stage, j’ai formé Lydie Brot qui m’a remplacé. Pour cela, j’ai fait de nombreuses visites de chantiers pour qu’elle prenne connaissance des problèmes en cours et qu’elle acquière une connaissance globale du projet. Je lui ai délégué progressivement une partie de mon travail en cours (l’autre partie, je l’ai terminé avant mon départ) pour qu’elle en prenne la possession. Globalement, Lydie était opérationnelle lorsque je suis parti, ce qui a crée une grande continuité dans le travail réalisé.

Une mission plus atypique « livreur de maquette » : cette mission peut faire sourire, je suis allé porter la maquette d’un projet de théâtre à Perpignan !…

Page 24: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

24

Ci-dessus, tableau de suivi de stagiaires que j’ai mis en place pour gérer le renouvellement des stagiaires Ci-dessous, offre de stage que j’ai diffusé pour les ingénieur (celle pour les architectes est semblable)

Page 25: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

25

C/. Quelques exemples de problèmes résolus

Voici quelques problèmes que j’ai résolus lors de mon stage. Ceci permet de se rendre compte du type travail que je devais réaliser. Cette liste ne constitue naturellement qu’une partie des problèmes rencontrés sur le chantier, mais ce sont des exemples assez évocateurs et qui m’ont marqués.

a)- Remplissage du décaissé de l’ancienne billetterie

Quelques mois avant mon arrivé, la billetterie a été changée de place. En effet, son emplacement en rive de façade sud des Expositions Temporaires contraignait les visiteurs d’attendre à un endroit non abrité de la pluie. Le nouvel emplacement de la billetterie est sons les Expositions Temporaires. Cependant, un décaissé par rapport au niveau de la dalle béton avait été réalisé pour que les caisses suivent le niveau de la topologie extérieure. Ma première grosse mission en arrivant chez AJN a été de faire reboucher ce trou afin que l’altimétrie soit la même partout. De plus, France Sols devait couler une chape acoustique sur l’ensemble des Expositions Temporaires (voir le paragraphe III A b). Je me suis donc mis d’accord avec France Sols sur le fait de reboucher le trou avec du béton styrène et j’ai fait signé l’OS le plus rapidement possible afin que le décaissé ne gêne pas la progression de la chape acoustique. Finalement, le trou a été en partie rebouché par des plaques incompressibles (pour les plus grandes hauteurs à boucher) et du béton styrène. La chape acoustique a été réalisée par dessus et a régidifié le tout. Pour plus d’information, se référer à l’annexe n°3 : OS n°2941/30461/120 « Remplissage du décaissé de l’implantation initial de la Billetterie ».

Décaissé de l’ex-billetterie

Page 26: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

26

Coupe de principe de remplissage

Réalisation du remplissage

Béton styrène

Plaques incompressibles

Chape Régupol (isolant acoustique)

Remplissage (béton styrène)

Plénum

Chape

Page 27: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

27

b)- Une buse empêchant l’ouverture d’une porte :

En allant sur le chantier, j’ai remarqué qu’une buse de soufflage installée par Cégélec n’avait pas l’air d’être à sa place car elle allait empêcher l’ouverture de la porte qu’Eiffel devait prochainement installer. Après des recherches, j’ai remarqué que Cégélec avait réalisé des travaux avec un plan d’étude préliminaire qui n’était pas un plan d’exécution. Un plan doit en effet faire plusieurs fois la navette entre l’entreprise et AJN avant qu’il soit « BPE » (bon pour excécution). Dans le cas de cette buse, le plan préliminaire avait été visé par AJN et depuis presque deux ans, Cégélec n’avait pas réémis de nouveaux plans. L’architecte n’a donc pas pu prévoir l’impact de la buse sur l’architecture du silo ouest. J’ai donc émis une fiche de non-conformité et la buse a été changée de place.

Photo et plan de l’emplacement de la buse non conforme

c)- Des gaines techniques traversant le faux plafond :

Ceci a été un problème récurent. Cégélec posait des gaines de ventilation/désenfumage

dans le plafond du hall et des Expositions Temporaires sans vérifier l’altimétrie de gaines. Ceci peut être gênant car elles étaient parfois trop basses et pouvaient gêner la réalisation

ultérieure du faux plafond. La mauvaise altimétrie peut également gêner le passage des EP (eaux pluviales), des sprinklers. A défaut de vérifier et faire démonter tous les réseaux mis en place, j’ai demandé à Cégélec de ne démonter que les gaines gênantes pour les travaux ultérieurs. Par exemple, dans la photo ci-contre, nous voyons clairement que le coude de la gaine de ventilation est au dessous de l’extrados des poutres. On voit donc que Lindner ne pourrait pas mettre les barres de son faux plafond. J’ai donc demandé à Cégélec de déplacer son coude

(vers la gauche de la photo) pour atteindre la hauteur minimale voulue (car le plafond est en pente). Dans ce cas, Cégélec était clairement en tord car il n’avait pas placé ses gaines à

Page 28: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

28

l’altimétrie de ses plans, et elles n’étaient pas « le plus haut possible » et « au dessus de l’extrados de poutres inférieures » comme le stipule clairement les visas qu’AJN a émit sur ses plans.

d)- Le pallier en pente de la porte du passage des Œuvres Exceptionnels :

Lors d’une visite de chantier avec des entreprises pour évoquer la réalisation du plancher chauffant du hall, le chef de chantier d’Eiffel a attiré mon attention sur le fait que la dalle sous le palier de la porte du passage des Œuvres Exceptionnelles était en pente ! Comme on peut le constater sur la photo ci-dessous, d’un côté de la porte, la distance entre le palier et la dalle est de 5 cm, alors que de l’autre, il est de presque 20 cm. Si le complexe chauffant, d’épaisseur 17 cm, avait été réalisé par Cégélec, France Sols et Paysage de France, on aurait eu à la jonxtion au pas de la porte, un différentiel de hauteur allant de 0 à 12 cm. Ce différentiel aurait entrainé une forte pente, voir une marche, ce qui n’est pas très précaunisé pour faire rentrer des œuvres de grandes tailles dans un musée. En faisant une enquête, j’ai remarqué qu’il n’y avait aucun OS antérieur qui prévoyait de résoudre ce problème ! J’ai donc re-profiler la pente à l’endroit de la porte pour avoir un sol plat et une pente acceptable. Pour cela, j’ai joué sur la hauteur de plancher chauffant en demandant [par OS accompagné de l’ARPEP 605_B que j’ai dessiné (voir annexe n°4)] à Cégélec de ne pas poser de plaques de polystyrène et tuyaux dans une certaine zone pour que France Sols et Paysage de France puisse re-profiler le sol.

Zone où Cégélec a du enlever son polystyrène

5 cm entre la dalle et la bas de la porte : pas la place de mettre les 17 cm de complexe chauffant

Zone où Cégélec ne devait poser ni polystyrène, ni tuyaux pour que France Sols et Paysage de France puisse re-profiler le sol afin d’éviter toute marche ou pente abrupte.

Page 29: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

29

e)- Orage et Inondation du 23 juin :

Le 23 juin s’est abattu un gros orage sur Paris, entraînant la saturation des EP (conduit

de descente de l’eau pluviale) provisoires, le débordement dans des zones non hors d’eau et l’inondation de la chaussé du Quai Branly qui a déversé son trop plein dans la zone de livraison et dans le parking. Ceci a entraîné l’arrivée d’eau dans le musée, puis dans les Expositions Temporaires et enfin dans les infrastructures donc en particulier la réserve où la MOA avait déjà entreposé des livres. Je me suis chargé de comprendre la provenance de l’eau des Expositions Temporaires, afin d’interpeller les entreprises concernées pour que cela ne se reproduise plus (voir annexe n°5). Malheureusement, l’eau a été un problème récurrent pendant mon stage. Cela provient essentiellement du fait que Cégélec était en retard dans la pose de ses EP définitives et dans les bons à fermer les réservations de ses gaines et tuyaux : l’eau n’était pas évacuée correctement et passait à travers les réservations. Mais cela cachait également des problèmes d’étanchéités car les entreprises (VMT, Bouygues…) expliquaient que leurs fuites étaient causées par le fait que tout le bâtiment n’était pas hors d’eau à cause de Cégélec !

L’eau a régulièrement causée des dégradations sur le flocage, les plaques de BA 13 déjà posées, le matériel entreposé, la chape non sèche (fissurations)…etc.

f)- le plancher chauffant du hall

Vers la fin de mon stage, à la suite de plusieurs réunions, j’ai fait un document pour prévenir, anticiper et résoudre tous les problèmes liés à la réalisation du plancher chauffant du hall.

En effet, la réalisation du plancher chauffant au niveau du JB (jardin bas) avait posé un certain nombre de problème. Cégélec devait poser l’isolant, le polystyrène et les tuyaux et France Sols devait coulait un chape par-dessus ce polystyrène et ceci le plus rapidement possible pour éviter la dégradation du polystyrène. Le problème est que France Sol a attendu deux mois avant de couler sa chape car, selon lui, il y avait trop de problèmes non résolu, comme des problèmes d’arrêts de chape, de passage de fourreaux, de réservations non rebouchés […]. Pendant ce délai l’activité a tourné au ralenti dans cette zone et les plaques de polystyrènes ont été partiellement dégradées, mais heureusement pas au point de devoir être changées. Ainsi, pour éviter qu’un problème similaire réapparaisse, j’ai fait plusieurs réceptions de support et j’ai réalisé un document qui traitait de manière exhaustive tous les points qui aurait pu porter à confusion. En particulier, ce document contenait toutes les copies d’OS, les ARPEP et les conclusions de visites de chantier relatives à ce sujet. En autre, il décrivait tous les arrêts de chape, les réservations, les différentes interventions préalable.

Ce document de synthèse a permis d’éviter les bocages ou mauvaises conditions de réalisation des travaux.

Cet exemple souligne le fait que la MOE se doit d’être claire et précise dans les demandes qu’elle formule aux entreprises et que le travail de communication que doit avoir la MOE entre les différentes entreprises est essentiel pour mener à bien un grand chantier. Ce n’est donc pas tant la complexité des tâches mais leur bonne et claire répartition qui est essentiel au déroulement d’un chantier.

Page 30: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

30

III/. Quelques particularités d’un bâtiment accueillant du public : les Expositions Temporaires du musée des Arts Premiers Cette partie a pour but d’étudier quelques détails techniques qui proviennent de l’utilisation des Expositions Temporaires. Tout d’abord, cette salle est située au dessus de l’auditorium, nous verrons donc les moyens acoustiques et sonores mis en œuvre entre ces deux salles. De plus, les Expositions Temporaires accueillent du public, ce qui veut dire confort et sécurité. Nous étudierons les moyens mis en œuvres pour le chauffage/climatisation, mais aussi nous aborderons la protection incendie à travers le désenfumage, les sprinklers et la flocage. A/. Le traitement sonore entre l’auditorium et les Expositions Temporaires : a)- le plafond de l’auditorium

Même sans entrer dans les détails, je me dois de vous parler du plafond de l’auditorium. Ce plafond a été spécialement conçu pour l’acoustique de la salle. Nous pouvons voir sur le dessin 3D du projet initial que le plafond est constitué d’un quadrillage dont les parois ont une inclinaison telle qu’elle renvoie le son d’un orateur sur scène vers une rangée de spectateur. L’éclairage de la salle est discret car non visible du spectateur puisque les spots sont cachés dans ce quadrillage. Comme nous le voyons sur les photos suivantes, les matériaux utilisés pour la structure de ce plafond sont du bois recouvert de BA 13.

Ci-dessus : dessin 3D du projet initial Ci-dessous : Coupe de l’auditorium Expositions Temporaires nivau R0

Régie Nivau JH

Accès JB Gradin Gradin abrute normal Scène niveau S1

Page 31: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

31

Le plafond final Deux phase de réalisation du plafond

b)- la chape acoustique Le plafond de l’auditorium a la fonction de renvoyer le son vers les spectateurs mais ne suffit pas pour éviter la transmission du bruit dans les Expositions Temporaires du bruit provenant de l’auditorium. Pour isoler, il a été réalisé un complexe acoustique, constitué de deux couches de régupol croisées sur lequel on coule une chape en ciment (avec un treillis métallique pour rigidifier et un isolant type laine de roche autour des structures métallique pour éviter les ponts sonores et laisser la rotule des poteaux de façade : voir photos suivantes). Lorsqu’une onde sonore arrive sur le régupol, elle sera difficilement transmise car le coefficient de propagation d’une onde dans le régupol (constitué de fibres et d’air) est très inférieur à celui du béton.

Ciment coulé sur le régupol (+ plastique + treillis+ laine) Mise en place de la double couche de régupol sur la dalle béton

Régupol (2 couches croisées)

Page 32: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

32

B/. Le confort thermique et l’aération a)- le plénum de soufflage

Lorsqu’on regarde la coupe de composition des sols des Expositions Temporaires (annexe n°2 et coupe ci-dessous), nous voyons qu’au dessus de la dalle de béton, il y a le complexe acoustique, mais qu’encore au-dessus, il y a un plénum de soufflage avec un faux plancher constitué de plaques de plâtre recouvertes par une chape de ciment. Ce plénum est utilisé pour répartir le soufflage dans toute la salle et en façade. L’air extérieur est d’abord réchauffé ou refroidie avant d’y être envoyé. Comme la salle a une grande superficie, il y a plusieurs gaines d’arrivée d’air, et pour un meilleur fonctionnement, on doit compartimenter le plénum pour qu’il y ait une arrivée d’air par zone compartimentée. Le nombre de bouches de soufflage d’une zone est bien évidement calculé en fonction du débit d’air qui arrive par la gaine. L’interface entre la gaine et le plénum a posé problème car la boîte de soufflage était trop grande par rapport à la portée du faux plancher. La solution a été de jouer sur le complexe acoustique pour abaisser les boîtes de soufflage afin de pouvoir rajouter des éléments structurant au-dessus de la boîte (voir détail 4 et 5 de l’ARPEP532B ci-dessous).

Bouches de soufflage

Gaine d’arrivée d’air

Plénum de soufflage

Elément de structure Complexe

acoustique

Page 33: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

33

Deux photos du haut : illustration de la réalisation du plénum de soufflage Photo de gauche : boîte de soufflage encastrée dans le complexe acoustique Photo bas droite : réalisation du chauffage et soufflage en façade Coupe bas gauche : coupe de principe en rive de façade nord

b)- le chauffage de façade

Réservation bouche

soufflage

Boîtier électrique

Compartimentage du plénum

Boîte de soufflage

Page 34: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

34

Une partie de l’air dans le plénum ressort en rive de façade où sont également installés des chauffages. c)- les extracteurs d’air Les extracteurs pour évacuer l’air sont situés soit dans les locaux de traitements d’air situé dans les infrastructures (local LTV2 niveau S1) soit sur la toiture sud des Expositions Temporaires. Pour les premiers, il y a des grilles de reprise dans la charpente métallique, les ventilateurs assurant l’extraction étant dans le LTV2. Et pour les seconds, il s’agit d’extracteurs qui ont été rajouté suite au redimensionnement des normes incendies de désenfumage. C/. La sécurité incendie dans les Expositions Temporaires : Dans cette partie, nous allons aborder la sécurité incendie sous quatre angles. Le premier est le traitement de l’air. En effet, la première cause de mortalité dans un incendie est l’asphyxie au monoxyde de carbone, gaz inodore et incolore. Les gens respirant ce gaz s’évanouissent souvent dans des lieux difficilement accessibles : il faut donc enlever le monoxyde de carbone en renouvelant l’air, même si cela doit apporter de l’oxygène qui va entretenir le feu. Le second angle est l’isolation et l’évacuation des personnes. Il est évident que le désenfumage a pour but de garder le public conscient afin qu’il puisse partir avant même l’arrivée des secours. Du matériel est mis à la disposition du public (extincteur) ou des pompiers (RIA, colonnes sèches et sprinklers en mesure compensatoire) afin qu’il soit utilisé pour limiter l’incendie. Enfin, le quatrième angle est celui de la résistance globale de la structure, en particulier des structures métalliques, afin qu’elle ne s’effondre pas avant que le public soit évacué. Cette partie ne se veut pas du tout exhaustive et n’a pas pour but de détailler les normes incendies. a)- le traitement de l’air : désenfumage et écran de cantonnement

Ecran de cantonnement (bande de BA 13 du haut)

suivant la rampe (dont le BA 13 n’est pas encore découpé)

Rampe

Ecran de cantonnement

Page 35: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

35

Comme on l’a rappelé dans l’introduction, l’air lors d’un incendie doit être renouvelé pour évacuer le monoxyde de carbone. Dans les Expositions Temporaires, la norme incendie préconise deux choses : _ le volume d’air doit être renouvelé douze fois par heure lors d’un incendie. Le système d’arrivée d’air par le plénum et d’évacuation d’air par les extracteurs vu à la partie précédente a été dimensionné pour que le régime maximal réponde à cette caractéristique. _ la surface des Expositions Temporaires étant importante, la norme indique que le plafond doit être divisé en deux parties : cette division se faisant par un écran de cantonnement dont la hauteur doit au moins faire le quart de la hauteur totale et dont le degré de pare feu doit être supérieur à 30 minutes, ceci afin d’éviter la propagation des fumées toxiques. Cet écran de cantonnement est réalisé en BA 13. Pour limiter l’impact architectural, car la structure métallique des Expositions Temporaires reste visible, cet écran suit la rampe accédant au musée et suit l’emplacement du rideau qui divise les Expositions Temporaires en deux parties. Cet écran, à but sécuritaire, sera donc perçu par le public comme un détail architectural. D’autant plus que, pour un visiteur se rendant vers le musée, la rampe monte et se rapproche de plus en plus de l’écran de cantonnement. Ainsi, plus un visiteur avance, plus il a l’impression d’aller dans une grotte située dans la charpente métallique. Il s’isole donc progressivement des Expositions Temporaires, avant de s’engouffrer dans un tunnel pour les quitter. Il y a donc une continuité entre le grand espace des Expositions Temporaires et le jeu des volumes du musée que j’ai décrit dans la partie I B b.

Extrait coupe n°5 de l’ARPEP n°576_G de mise en place de l’écran de cantonnement en haut de la rampe juste avant le

tunnel Sur cette coupe nous voyons qu’il y a deux écrans de cantonnement, un de chaque côté de la rampe, afin d’isoler cette dernière des fumées des Expositions Temporaires. L’écran de cantonnement de gauche se prolonge jusqu’au noyau béton. Ensuite, l’altimétrie de la rampe est suffisamment basse pour ne pas devoir l’isoler. On peut remarquer que la hauteur libre des Expositions Temporaires est d’environ 8 mètres et que le bas de l’écran (32,13) est à 5,9 mètres du sol (32,23) : la règle du quart de la hauteur libre est bien respectée. L’altimétrie (32,23) de cette écran est la même sur l’ensemble des Expositions Temporaires.

Passage de gaines de désenfumage Ces gaines sont disposées de façon que le public croie que c’est un élément de structure, ce qui réduit l’impact architectural.

Sprinkler

Charpente métallique

Deux écrans de cantonnement

Page 36: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

36

Porte coupe feu 1h30, entrée du tunnel

Noyau béton : sortie de secours

NORD SUD

Rampe

Rampe

Ecran de cantonnement suivant la rampe AI 39,13

Ecran de cantonnement suivant le rideau

Zonne où la rampe est dans un tunnel Parois CF 1h30

EST

OUEST

Poutres porteuses floquées

Sortie principale

Charpente métallique toiture sud non floquée

Rampe

Extrait ARPEP n°576_G

RIA

RIA Colonne sèche

Boîte à rideaux

Page 37: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

37

On peut également noter qu’on a pris en compte le fait que des bouches de soufflage puissent être recouvertes par des œuvres lors d’expositions. C’est en autre pour cela qu’on a augmenté la capacité de soufflage en façade où il y a moins de risques de recouvrement. b)- l’isolation et l’évacuation des personnes

Sur cette photo datant du 16 février 2004, on voit clairement le noyau béton des Expositions Temporaires (voir page précédente). Ce noyau est constitué d’ascenseurs et d’escaliers pour les évacuations du public en cas d’incendie (dont un SAS pour les handicapés moteurs entre la salle et l’ascenseur). Toutes les réservations dans le béton seront soit colmatées et rebouchés après passage de gaine par exemple (en veillant à respecter le degré coupe-feu 1h30), soit refermées avec des portes dont le portique doit s’ancrer dans le béton, toujours pour respecter le degré de coupe feu 1h30. Plus généralement, dans l’isolation et l’évacuation des personnes, deux choses sont prises en compte : _ la mise en place d’espaces isolés, souvent en béton, où le feu ne peut pas se propager. _ le compartimentage du bâtiment en zone et niveaux entre lesquelles le feu ne peut pas se propager (en tout cas pendant un temps minimum). C’est pour cela par exemple qu’en haut de la rampe, il y a une porte coupe feu 1h30, et des parois coupe-feu. De même, le plafond des Expositions Temporaires doit être coupe-feu 1h30. Il y a en particulier des fosses dans le musée qui débouchent dans les Expositions Temporaires. Les parois de ces fosses sont en carreaux de plâtre pour respecter ce degré coupe feu. Il y a bien évidement des normes très strictes pour l’évacuation des personnes et les degrés de coupe feu en fonction du nombre maximal de personnes que la pièce peut accueillir. Je vous renvoie pour cela au livre CO (construction) de l’arrêté du 25 juin 1980 modifié, dont en particulier l’article CO 45.

Noyau béton

Escalier de secours SAS

handicapés

Page 38: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

38

c)- le traitement de la structure : protection des aciers Photo du haut : structure métallique et rampe floquées Photo de gauche : structure métallique floquée et partiellement peinte (mise en œuvre du prototype de faux plafond) Photo de droite : structure métallique floquée et rampe en attente de flocage. Dans l’optique de la sauvegarde de vies humaines en cas d’incendie, il est demandé que le bâtiment reste stable au feu pendant un temps minimal décrit par les normes incendies (article CO 12). Ce temps de stabilité est le temps requis pour l’évacuation du public et l’intervention des pompiers. Le musée du Quai Branly doit être stable au feu 1h30. Pour qu’une structure métallique comme celle du plafond des Expositions Temporaires puisse résister 1h30, il faut lui appliquer un traitement qui va l’isoler thermiquement de l’extérieur. Les deux procédés utilisés sur le Quai Branly sont le flocage (enduit projeté) et la peinture intumescente. Le deuxième procédé étant beaucoup plus cher, il est réservé à certains poteaux. En effet, le flocage n’étant pas joli architecturalement parlant, les poteaux floqués sont habillés en BA13, ce qui fait augmenter leur circonférence. Certains poteaux de la rampe par exemple sont peints avec de la peinture intumescente pour gagner de la largeur de passage. On peut noter que la peinture ne peut pas s’appliquer à des poteaux donc la circonférence est trop grande. Le reste de la structure porteuse est donc floqué. Dans les

Page 39: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

39

Expositions Temporaires, pour souligner la hauteur de la salle, la structure métallique restera visible. Pour ne pas trop attirer l’œil sur le flocage ni sur la structure (l’intérieur de cette salle doit être sobre pour mettre en évidence les œuvres), ce dernier est peint en noir. Le problème qu’il y a avec le flocage est que ce dernier s’est en partie décollé à cause des fuites d’eau et inondation. De nombreuses reprises de flocage (et donc de reprise de peinture) ont dû être faites pour assurer bonne résistance au feu. Il y aussi intéressant de noter que les gaines techniques servant au désenfumage sont également floquées. Enfin, un cas particulier est à noter pour les Expositions Temporaires. La structure métallique de la toiture sud n’a aucun traitement de résistance au feu. Cela vient d’un souci architectural car la charpente métallique est moins haute et est bien visible du public sur la rampe. Floquer n’est pas esthétique, ce qui aurait conduit à la mise en place d’un faux plafond. Mettre de la peinture intumescente aurait coûté trop cher. La solution a été de désolidariser (appuis simples glissants) ce qui aura pour effet de ne pas entraîner le musée si cette charpente s’effondre. De plus cette toiture désolidarisée étant considérée comme un bâtiment à part entière à rez-de-chaussée au sens de l’article CO14 du règlement de sécurité, et restant toujours visible, aucune exigence de stabilité au feu ne peut être demandée. Rampe floquée sous toiture métallique sud non

floquée d)- le matériel d’action : RIA, colonnes sèches, extincteurs Extincteur et RIA Dans un lieu comme un musée, il faut placer les RIA et

extincteurs dans des endroits stratégiques, à la fois visibles pour les pompiers et le public, et à la fois dans un endroit non gênant du point de vu architectural. Par exemple, nous avons mis un RIA en bout de boîte à rideau dans les Expositions Temporaires : c’est un endroit assez central et le placard technique est dans la continuité de la boîte à rideaux, ce qui ne gêne pas l’architecture du lieu (voir extrait de l’ARPEP n°576_G du paragraphe III. C. a). On place l’extincteur dans le même placard que le RIA. D’autres RIA et extincteurs sont à placer dans les Expositions Temporaires, mais leurs emplacements n’étaient pas encore définis à la fin de mon stage. De plus, en mesure complémentaire comme protection de

tout le musée, il a été mis en place un système d’extinction fixe à eau de type Sprinkler. Le sprinkler a une capsule de mercure qui explose lorsque la chaleur augmente (incendie) ouvrant ainsi un robinet faisant s’échapper de l’eau.

Page 40: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

40

IV/. Retour d’expérience : De mon point de vue, j’ai fait un excellent stage et ceci grâce aux gens qui m’entouraient, à leurs politiques de mangement du personnel, à ma volonté d’adaptation et à ma flexibilité. Je vais essayer dans cette partie de dégager quelques points de mon expérience qui a fait que selon moi, ce stage s’est réalisé dans les conditions optimales. Autonomie, responsabilité : Dès le départ, Guillaume Besançon m’a donné une grande autonomie me donnant des tâches à faire sans m’expliquer comment les faire. Néanmoins, il était suffisamment présent pour pouvoir répondre à mes questions. Dans les premiers temps, j’ai souvent sollicité les autres stagiaires qui m’ont appris les fonctionnements de bases de l’agence (comment faire un courrier, où chercher les ARPEP, OS, Visa, plans […]). Dès le début, j’ai eu la responsabilité des travaux des Expositions Temporaires, ce qui signifie que je devais gérer tout seul tout le suivi de travaux et que je devais résoudre tous les problèmes. Avec le recul, je comprends mieux le mode de management de Guillaume Besançon. Il donne la responsabilité de zones aux stagiaires et lui s’occupe de la synthèse des travaux. Cette responsabilisation permet de donner de l’autonomie et donc de montrer une certaine confiance dans les personnes qu’il manage. Cependant, il a un certain contrôle sur les actions de ses stagiaires car il demande de lire et de vérifier tous les courriers avant de les envoyer. C’est donc un manageur qui délègue, fait confiance, mais contrôle en même temps, ce qui lui permet de rectifier s’il y a quelque chose de mal fait. Je pense que c’est un cadre intéressant pour s’épanouir et être créatif car il associe en même temps un cadre rassurant et une grande liberté d’action. En plus, l’autonomie a été de plus en plus grande au fil de l’avancement du stage. Un environnement stimulant : L’environnement m’a été très stimulant. Tout d’abord, presque la moitié de l’équipe était des stagiaires, qui passent en quelques mois d’une situation de découverte à une situation de connaissance et de formation. Ainsi, il se développe naturellement une grande entraide entre les stagiaires. Par exemple, Amin m’a aidé dans l’apprentissage d’Autocad. De plus, il règne une bonne ambiance dans l’équipe : il y avait le foot du jeudi soir sous la tour Eiffel, les pique-niques sur le Champs de Mars, les batailles de boulettes de papier le soir, les pots de départ. Tout ceci crée un environnement stimulant de travail. Nick, au centre d’une équipe motivée : Comme je l’ai écrit dans l’introduction de la partie « Mes différentes missions en suivi de travaux », je travaillais certes pour Guillaume Besançon, mais le plus souvent, c’est avec Nick Guilliland et son stagiaire Pierre Leblanc que je travaillé, car tous deux s’occupaient des études dans le Hall - Expositions Temporaires. Cela s’est fait naturellement car Pierre est arrivé après moi et donc, j’ai essayé de lui transmette ce que j’avais appris sur le Hall - Expositions Temporaires, et j’ai beaucoup communiqué avec Nick sur les Expositions Temporaires car à ce stade du projet, la frontière entre études et travaux n’est parfois pas perceptible. Nick est devenu naturellement le leadership de cette équipe. C’est un bon leader car il sait bien répartir le travail entre les membres de l’équipe. Il mettait à jour les différentes

Page 41: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

41

tâches qu’il y avait à réaliser et ils les partageaient entre nous trois. C’est dans ce cadre que j’ai pu me rapprocher du monde de l’architecture et que j’ai appris à faire en autre des ARPEP. Ainsi, à la fin de mon stage, je pouvais détecter un problème, faire l’OS et l’ARPEP pour le résoudre. Ces échanges entre nous trois m’ont permis d’avoir une formation complète du suivi de travaux en intégrant à la fois les relations avec les entreprises et les études pour résoudre les différents problèmes rencontrés en suivis de travaux. Une autre qualité que j’ai beaucoup appréciée chez Nick est sa capacité d’écoute et d’échange. En effet, il était capable d’écouter mes propositions, des les intégrer et de m’expliquer leurs degrés de validité sur le plan architectural. Ainsi, il a réussi à me former une approche de l’architecture. Le contact avec le chantier et les entreprises : Le contact avec le chantier est quelque chose que j’ai beaucoup apprécié. Il est très intéressant de travailler sur des choses concrètes qu’on voit se réaliser. C’est aussi important de voir une matérialisation de notre travail. Il y a aussi le contact avec les entreprises qui ont une logique de rentabilité et l’OPC qui a une logique de délais alors que j’avais une logique de qualité technique et architecturale. Cette situation est intéressante car elle demande de la communication, de la diplomatie et de la négociation. Un projet transcendant : On ne peut pas parler de motivation sans parler du caractère transcendant du projet. Travailler sur un chantier présidentiel, pour l’un des architectes les plus reconnus mondialement, en plein cœur de la capitale, est quelque chose de fort. On a vraiment l’impression de porter sa pierre à un œuvre grandiose qui nous dépasse, d’où ce que j’appelle la transcendance de ce projet. Des tâches variées : Enfin, un point qui m’a particulièrement plu a été la variété des tâches. Cela allait de taper un compte rendu à dessiner un détail en passant par le relationnel avec d’autres personnes d’entreprises différentes, la visite de chantier, la mini enquête à réaliser, la recherche et la formation de nouveaux stagiaires, la conception de solutions….

Page 42: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

42

CONCLUSION

En conclusion de ce stage, je tiens à rappeler plusieurs points que je n’ai pas forcément assez soulignés dans ce rapport. Premièrement, je suis très satisfait de ces quelques mois passés dans l’équipe des Ateliers Jean Nouvel. Je me suis en effet épanoui dans une mission de suivi de travaux où je sentais que j’avais de réelles responsabilités. J’ai donc, tout au long de ce stage, essayer de m’adapter et de gagner de plus en plus en autonomie pour montrer que j’étais digne des marques de confiance que me témoignait l’entreprise. J’ai également eu plaisir de travailler au sein d’une équipe motivé, motivante et conviviale. J’ai côtoyé des personnes différentes qui avaient chacune des choses intéressantes à m’apporter. Deuxièmement, j’ai un nouveau regard sur l’architecture. Non seulement, on m’a aidé à développer une sensibilité architecturale, mais en plus, je me suis forgé une opinion sur le rôle de l’architecte au sein d’un chantier. Selon moi, il défend la plus haute qualité et cohérence (architectural et technique) de réalisation finale du projet tout en faisant des compromis sur les délais (avec l’OPC) sur le budget (avec la maîtrise d’ouvrage) et sur les techniques et qualités de réalisations (avec les entreprises). Je comprends mieux maintenant les causes qui créent parfois un fossé entre ingénieurs et architectes, tant dans la formation que dans l’objectif que chacun d’eux recherche. Cette compréhension me sera très utile lorsque je serai dans une entreprise de BTP. Troisièmement, ce stage m’a beaucoup apporté sur le plan technique. J’avais reçu jusqu’à lors une formation générale qui m’a permis de m’adapter plus facilement. Je suis maintenant sensibilisé à la fois à certaines techniques de construction, mais également à un univers qui me paraissait bien étrange : un chantier. Ce stage m’a confirmé dans mon choix de prendre génie civil pour ma dernière année d’école d’ingénieur. Quatrièmement, je pense que ce stage m’a énormément apporté sur le plan humain, que ce soit au contact de mon équipe que des autres entreprises. La responsabilité d’une zone m’a obligé à prendre des initiatives, et à aller au contact des gens, à rester actif, à chercher des solutions et les présenter avec force de conviction tout en sachant les remettre en cause. Je ressors de ce stage avec plus d’assurance et d’audace. Pour ces quatre raisons qu’il est indispensable à prendre en compte dans le métier d’ingénieur dans le BTP, j’encourage vivement les élèves ingénieurs qui souhaite se rapprocher du BTP et de l’architecture, à acquérir une expérience en suivi de travaux pour le MOE, expérience qui leur sera certainement très profitable dans leur carrière future.

Page 43: Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre ...raphi.lemoine.free.fr/cv/RAPPORT STAGE G2.pdf · Rapport de Stage G2 Suivi travaux maîtrise d’œuvre (architectes) ...

Rapport G2 – Suivi de travaux Musée du Quai Branly – Ateliers Jean Nouvel

43

ANNEXES

Annexe n°1 : Répartition des lots en fonction des entreprises. Annexe n°2 : Plan marché de repérage, zonage et constitution des Sols de la zone Hall – Expositions Temporaires. Annexe n°3 : OS n°2941/304-1/120 « Remplissage du décaissé de l’implantation initial de la Billetterie ». Annexe n°4 : ARPEP n°605_B sur le passage des Œuvres Exceptionnels. Annexe n°5 : Courrier n°483/GB/TCE/12776 « manque d’EP et de costière en terrasse » (faisant suite à l’orage et l’inondation du 23 juin).