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B i A Sommaire 2 2 3 3 4 4 5 5 6 7 7 7 Mensuel • 34 e année • n° 372 - Juillet - août 2013 Nouvelles des Églises adventistes Prétoria, Afrique du Sud - Conférence mondiale de la Jeunesse adventiste Prétoria, Afrique du Sud - Coopération entre le Départe- ment de la Jeunesse adventiste et les ministères de soutien Fédération protestante de France Paris, France - Manifeste pour l’espérance Mialet, France - L’assemblée du désert en préparation Protestantisme international Zürich, Suisse - Ouverture de la première « église bou- tique » de Suisse Nouvelles œcuméniques Budapest, Hongrie - La conférence des Églises euro- péennes met en garde contre la sécularisation Zürich, Suisse - Le code d’honneur AES gagne en impor- tance Zürich, Suisse - Un élargissement de la reconnaissance mutuelle du baptême Liberté religieuse Paris, France - Le CNEF lance un appel à un meilleur res- pect de la liberté de conscience et de religion Berlin, Allemagne - Limite de la liberté religieuse dans 64 pays Berne, Suisse - Signatures remises à l’ambassade du Ni- géria à Berne Sociologie des religions Paris, France - Croyants ou non, les jeunes veulent vivre la religion autrement Bulletin publié par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des Pépinières 1020 Renens, Suisse. Rédaction Tél. 01 64 79 87 00 [email protected] Site web : www.adventiste.org Les communiqués peuvent être repro- duits avec mention de la source : BIA Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon Rédaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra Jéthro Camille Dominik Frikart Corrado Cozzi Secrétaire de rédaction Dina Lambert Bulletin d’Information Adventiste Adventist News Networks©

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Mensuel • 34e année • n° 372 - Juillet - août 2013

Nouvelles des Églises adventistesPrétoria, Afrique du Sud - Conférence mondiale de la Jeunesse adventistePrétoria, Afrique du Sud - Coopération entre le Départe-ment de la Jeunesse adventiste et les ministères de soutien

Fédération protestante de FranceParis, France - Manifeste pour l’espéranceMialet, France - L’assemblée du désert en préparation

Protestantisme internationalZürich, Suisse - Ouverture de la première « église bou-tique » de Suisse

Nouvelles œcuméniquesBudapest, Hongrie - La conférence des Églises euro-péennes met en garde contre la sécularisationZürich, Suisse - Le code d’honneur AES gagne en impor-tanceZürich, Suisse - Un élargissement de la reconnaissancemutuelle du baptême

Liberté religieuseParis, France - Le CNEF lance un appel à un meilleur res-pect de la liberté de conscience et de religionBerlin, Allemagne - Limite de la liberté religieuse dans 64paysBerne, Suisse - Signatures remises à l’ambassade du Ni-géria à Berne

Sociologie des religionsParis, France - Croyants ou non, les jeunes veulent vivrela religion autrement

Bulletin publié par le Service de presse adventiste(Service de communication adventiste francophone)n BP 100

30, avenue Émile-Zola77193 Dammarie-lès-LysCedex, France.

n 11-13, rue Ernest Allard,1000 Bruxelles, Belgique.

n 19, chemin des Pépinières1020 Renens, Suisse.

RédactionTél. 01 64 79 87 [email protected] web : www.adventiste.orgLes communiqués peuvent être repro-duits avec mention de la source : BIA

Directeur de la PublicationJean-Paul Barquon

RédactionJean-Paul Barquon

CorrespondantsEmanuel LopesJeroen TuinstraJéthro CamilleDominik FrikartCorrado Cozzi

Secrétaire de rédactionDina Lambert

Bulletind’InformationAdventisteAdventist News Networks©

Nouvelles des Églises adventistes

(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, FrancePrétoria, Afrique du Sud - Conférence mon-diale de la Jeunesse adventiste

La rencontre internationale « Impact Afrique duSud, 3e Conférence mondiale sur la Jeunesse et leService communautaire », s’est tenu du 8 au 13 juilletavec une semaine consacrée à des projets de ser-vice, suivie d’une semaine de sessions et de servicesspirituels les après-midi.

Les volontaires ont participé à plus de 60 projets àtravers les villes de Capetown, Soweto et dans la ca-pitale, Pretoria.

« Les gens ont passé des moments merveilleux àservir et à créer un réel impact à travers le pays, » adéclaré le pasteur Gilbert Cangy, directeur du Dépar-tement de la Jeunesse adventiste à l’échelle mondiale.

Simone Thiel, une allemande de 18 ans, a décritl’expérience comme étant la meilleure semaine de savie. Elle a déclaré qu’avec un groupe venant d’Alle-magne elle a peint les façades d’une église à Dob-sonville, Soweto, et travaillé dans un orphelinat. Lacerise sur le gâteau était de résider chez lesmembres d’Église.

Lindsay Foolchand, 30 ans, un guide touristiquede l’Ile Maurice, a travaillé à Soweto faisant la cuisineet lavant les vêtements dans un foyer pour handica-pés. Il a tout particulièrement apprécié le style dechants des adventistes africains.

Stefanie Sandoval, ingénieur de 25 ans, originairedu Venezuela, a recueilli de l’alimentation et des vête-ments pour les familles nécessiteuses et réparé leplancher dans le dortoir d’une école à Heidelberg.

Tapuwa Taps Mathiba, un sud-africain de 16 ans,a travaillé avec un groupe dans le but de mettre surpied une École Biblique de Vacances à l’intention de30 enfants de la cité de Tembisa. Il a également aidéà rénover une maison délabrée à Mamelodi.

Armando Miranda, l’un des vice-présidents del’Église adventiste mondiale, a supervisé 11 projetsdans Capetown. Il a déclaré qu’un groupe de cana-diens, d’australiens et de russes a participé au net-toyage d’un quartier pauvre de la ville et a, par lamême occasion, enseigné aux enfants comment gar-der l’endroit propre. « C’était vraiment important, cartoute la communauté y a été impliquée, » a ajouté A.Miranda. « Ce fut une expérience merveilleuse pourtout le monde. Ils se sont faits beaucoup d’amis. »

La cérémonie d’ouverture a réuni quelques 3 100jeunes en provenance de 97 pays, dans le centre deconvention de l’hôtel Saint George. La soirée a dé-buté par la parade des nations, qui regroupait desportes-drapeaux et des participants en tenue tradi-tionnelle pour représenter chaque pays.

Janina Betlinski, 32 ans, originaire de l’Oregon,aux États-Unis, a été marquée par l’interprétation duchant « Amen », assortie de mouvements ryth-miques, par une chorale africaine. « Je suis agréa-blement surprise, je ne m’attendais pas à cettemusique si colorée ».

Irvin Khoza, président de la première ligue defootball en Afrique du Sud a souhaité la bienvenueaux participants, tout en exprimant sa gratitude à

l’Église adventiste pour l’éducation qu’elle lui a don-née. L’ ancien responsable du département de la jeu-nesse à l’échelle mondiale, Baraka Muganda,originaire de Tanzanie, a été honoré pour ses ser-vices. Le maire, de la cité de Tshwane, KgosientsoRamokgopa, a invité les participants à mentionnerdans leurs prières, l’ex président Nelson Mandela,hospitalisé à une dizaine de kilomètres.

(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, FrancePrétoria, Afrique du Sud - Coopération entre leDépartement de la Jeunesse et les ministèresde soutien

Les responsables de la Jeunesse adventiste ontdéclaré qu’une récente rencontre leur a permis defaire la lumière sur les relations entretenues avec lesministères de soutien. Depuis quelques années, danscertains situations, ces relations ont été jalonnées demalentendus et de tensions.

Les responsables de la jeunesse adventiste, lors dece sommet de l’Unité Globale, ont signalé un change-ment au niveau de la communication entre le Ministèrede la Jeunesse et les ministères de soutien. Bien qu’ily ait toujours une différence au niveau de la méthodo-logie, les ministères de l’Église et les divers groupesde soutien partagent la même vision, les mêmes ob-jectifs et les mêmes opportunités de service en faveurdes jeunes, ont-ils déclaré.

« Cette rencontre a permis de rapprocher les vraisministères de soutien, qui ont évoqués les différencesd’ordre opérationnel et théologiques qui se sont glis-sées dans le système au cours des années, » a dé-claré Gilbert Cangy, directeur de la Jeunesseadventiste à l’échelle mondiale.

« Nous avons senti qu’il y avait suffisamment debonne volonté et de terrain commun pour nous réunirafin d’en discuter, » a-t-il précisé.

Des représentants du département de la jeunesseet des responsables des ministères de soutien ontpromis de redéfinir leur mission commune et « d’iden-tifier les sources de conflit qui par endroits ont causédes divisions », selon un communiqué émis après lesommet.

Cette rencontre a eu lieu grâce à l’engagement deGilbert Cangy pour un travail fait dans un esprit decoopération plutôt que dans un esprit de compétition.À sa nomination en 2010, G. Cangy avait promis defavoriser le dialogue entre les responsables des dé-partements de jeunesse et les ministères de soutien.Les responsables des ministères de soutien les plusen vue accueillent favorablement cette démarche quiconsiste à passer de la parole aux actes.

Amy Sheppard, vice-présidente de l’association« Generation of Youth for Christ » (GYC) dont le siègese trouve dans le Michigan, s’est dite encouragée deconstater que les dirigeants d’Église prennent des me-sures pour impliquer les ministères de soutien.

Alors que le dialogue se poursuit, Amy Sheppardajoute qu’elle espère que finalement les dirigeantsd’Église « réaliseront qu’il est essentiel d’inclure,ceux qui sont à la base même de notre Église, plusparticulièrement les jeunes adultes, dans leur visiondes stratégies et de la mise en place de la missionpour l’Église adventiste. »

Le sommet de l’Unité Globale s’est également pen-ché sur les malentendus dans la communication entre

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les ministères de soutien et les responsables de jeu-nesse des églises locales, a déclaré A. Sheppard.

« GYC s’est toujours efforcé d’être régulièrementen contact avec les responsables des églises localesquand ils organisent leur événement annuel, maisforce est de constater, malheureusement, l’absencede communication » a-t-elle précisé.

Angel Duo, président de « Adventist laymen’s Ser-vices and Industries » en Europe est du même avis. Ila déclaré « Les vrais problèmes se situent au niveaudes fédérations et des Églises. C’est une question deconfiance. Nous devons mieux nous connaître mutuel-lement et échanger des informations ».

Ty Gibson, co-directeur de « Light Bearers », unministère engagé dans la production médiatique etles ressources et dont le siège se trouve dans l’Ore-gon, a déclaré que la poursuite de ce dialogue favo-riserait la transparence et la coopération.

« Notre ministère a connu ce même processus il ya quelques années et à présent, nous avons une re-lation de travail positive avec les dirigeants d’Égliseà tous les niveaux, » a ajouté Ty Gibson, qui partici-pait à ce sommet en défendant des travaux menéspar les ministères de soutien auprès des jeunes.

La résolution qui a vu le jour à la suite de ce som-met n’impose aucun nouveau critère aux ministèresde soutien ou au département de jeunesse ; aucontraire, la résolution invite les deux parties à main-tenir le dialogue et à traiter les différences.

Un des contentieux qui persiste, selon G. Cangy,est le sentiment que certains ministères de soutiensont des marginaux qui véhiculent une théologie dou-teuse.

« Au sein de l’Église adventiste existe un largeéventail de points de vue théologiques. Il y a toutd’abord les perfectionnistes sans péché qui s’accor-dent à dire que l’individu doit être sans péché avantle retour du Christ, et enfin les ultras libéraux qui euxpensent qu’il n’y a pas besoin d’obéissance et quenous n’avons aucun compte à rendre, » a déclaréGilbert Cangy. « La perception était celle-ci : les mi-nistères de soutien prêchaient qu’un style de viechrétien leur apporterait le salut, » a-t-il dit.

« Nos rencontres nous ont permis de découvrirque ce n’était pas ce qui était enseigné. Il est mal-heureux que certains groupes extrémistes aient eutendance à envisager les ministères de soutien souscet angle, » a-t-il ajouté.

G. Cangy a déclaré qu’il espérait que, dorénavant,les départements de jeunesse et les ministères desoutien en faveur des jeunes, puissent travailler en-semble afin de résoudre « les positions extrémistes. »

G. Cangy envisage la tenue de tels sommets dansle monde entier, plus particulièrement, là où existentdes tensions et où existent des gens de bonne vo-lonté désireux de s’attaquer à ces problèmes d’unemanière constructive.

L’un de ces endroits dont il est question, est l’Eu-rope, a déclaré Paul Tompkins, directeur de Jeu-nesse au niveau de la Division Transeuropéenne.Dans ce secteur les dirigeants doivent faire face àune sécularisation grandissante et les efforts d’évan-gélisation doivent être menés avec minutie, a-t-ilajouté. Cependant, les responsables de jeunesserestent optimistes.

P. Tompkins est d’avis qu’une approche com-

mune, en ce qui concerne le ministère auprès de lajeunesse, permettrait d’accomplir la mission del’Église. « Nous sommes trop petits pour accomplirtous seuls la mission, » a-t-il ajouté.

Fédération protestantede France

(FPF/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France – Manifeste pour l’espérance

Sans attendre la rencontre de septembre de« Protestants en fête » qui se tiendra à Bercy du 27au 29 septembre prochain, les protestants ont lancéun manifeste pour l’espérance dont bien des per-sonnalités l’ont déjà signé.

« L’espérance, un pari nécessaireEspérer ne saurait être un engagement solitaire.Cette affirmation a quelque chose de subversif àune époque où les grandes utopies et les grandsrécits sociaux ont perdu leur légitimité. Aujourd’huichacun est, en effet, renvoyé à son projet de vie, àson ambition individuelle, consumériste et entrepre-neuriale. Insidieusement, l’horizon personnel se li-mite, l’intérêt se rétrécit, chacun court d’abord pourne pas être distancé.En quelques dizaines d’années, l’identité coupée deses racines et donc fragilisée craint, par-dessus toutle différent qui a souvent le visage de l’immigré. Lapeur enferme dans des communautés sans pers-pectives. Or, c’est l’humanité tout entière qui est au-jourd’hui, notre partenaire ; notre terre tout entièreest devenue notre jardin. L’espérance nous engagedonc loin et pour longtemps. Il faut passer du fu-gace occasionnel au durable, et du tribal au global.Nous le pouvons !Les croyants sont persuadés qu’il n’y a pas d’espé-rance sans confiance. Celui qui reçoit le Christ re-çoit en même temps des frères et des sœurs àl’échelle du monde. Nous appelons donc les chré-tiens à donner à leur espérance le visage du Christdes béatitudes. Nous n’espérons pas pour lesautres mais avec les autres et nous n’espérons passeulement pour la vie ici-bas.Sans attendre, ici et maintenant, nous lançons lepari de l’espérance et invitons tous ceux qui veulentmettre la confiance, la générosité, la simplicité etl’humilité au cœur de leur vie et de leur engage-ment, à signer pour l’avenir. »

(FPF/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceMialet, France - L’assemblée du désert en préparation

Tous les protestants sont invités cette année à lafête de l’espérance, que symbolise un arbre, enracinédans la « bonne nouvelle » de l’Évangile.

Sous les arbres du Mas Soubeyran, à Mialet,l’assemblée du Désert 2013 proposera un préludeà cette fête capitale, en prenant précisément pourthème l’assemblée.

L’assemblée du peuple, l’assemblée des appelés,c’est le sens propre de l’Église dans les textes bi-bliques. Pour les protestants français, l’assembléeévoque les cultes clandestins « au désert », au tempsoù la religion protestante était interdite en France.

Suivant le fil de cette mémoire, les assemblées

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du Musée du Désert, chaque premier dimanche deseptembre, sont le rassemblement joyeux, à cielouvert, d’une multitude venue de tous les horizonsà l’appel de la Parole source.Le culte à 10 h 30 sera présidé par Anne-MarieFeillens, pasteure de l’Église protestante unie d’Or-thez. L’après-midi, on entendra les allocutions de Sé-verine Pacteau de Luze, historienne (CEMC,Bordeaux III) et de Sébastien Fath, sociologue(CNRS). Le message final sera donné par le pas-teur Claude Baty, président de la Fédération pro-testante de France.Renseignement : Musée du Désert, le Mas Soubey-ran, Mialet, 30140 Anduze. Tél. 04 66 85 02 72 - Télécopie 04 66 85 00 02

Protestantisme international

(ProtestInfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceZurich, Suisse - Ouverture de la premièreÉglise boutique de Suisse

Une « Église boutique » vient d'ouvrir à Zurich-Schwamendingen. Cette Église de forme nouvelle, fa-cile d’accès, veut s’adresser aux habitants du quartierde manière simple, sans complications, sans considé-ration non plus d’appartenance religieuse.

Selon le pasteur Hans Strub, de l’Institut pour le dé-veloppement de l’Église et qui suit le projet sur le planthéologique, il s’agit du premier établissement de cegenre dans le paysage ecclésiastique suisse. L’Égliseboutique se trouve au cœur d’un quartier de Zurich, elleest ouverte à tous, sans considération d’appartenancereligieuse, en particulier aussi à des gens qui ne se si-tuent pas dans une relation traditionnelle avec l’Église.

« Ce sont les changements de forme et d’orga-nisation qui sont importants », a expliqué Rolf Wal-ther de l’Association des paroisses réformées de laville de Zurich. Ces nouvelles structures, qui ne sepréoccupent pas de limites territoriales, pourraientfaire école.

L’Église boutique, projet de la paroisse réforméede Schwamendingen, se veut un point de rencontredu quartier. Elle propose notamment des servicespastoraux, des repas de midi, des cours et des dis-cussions. La boutique met en vente des produitsissus du commerce équitable, dont le choix seraétoffé peu à peu par des produits du quartier. Lesresponsables de l’Église boutique sont le théologienWini Schäfer et la travailleuse socio-diaconale Ka-thrin Mages.

Nouvelles œcuméniques(EPD/ Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceBudapest, - La Conférence des Églises eu-ropéennes met en garde contre la séculari-sation

L’Assemblée générale de la Conférence desÉglises européennes (KEK) met en garde contre lasécularisation croissante en Europe. Les représen-tants de 120 Églises anglicanes, orthodoxes et pro-testantes se sont réunis à Budapest du 4 au 8 juillet.

Pendant les cinq jours de l'Assemblée, les 400délégués ont adopté une nouvelle constitution et unprojet prévoyant une réduction des organes direc-teurs. Le siège de la KEK va quitter Genève pourBruxelles d'ici 2015 tandis qu'un bureau devrait res-ter ouvert à Strasbourg tant que les finances le per-mettent.

L’Europe est confrontée à une sécularisationcroissante, a affirmé l’évêque réformé hongroisJózsef Steinbach à l'ouverture. Cette évolution vade pair avec une relégation de la religion en margede la vie publique. La situation juridique des Églisesest remise en question autant que les valeurs chré-tiennes.

Pour le président du Conseil des Conférencesépiscopales d’Europe (CCEE), le cardinal hongroisPéter Erdö, la sécularisation peut rendre particuliè-rement ardu, aujourd’hui, le chemin qui mène àDieu. Parfois, on a l’impression que les grandespromesses de liberté et de vérité restent lettremorte. Les attentes qui ont suivi l’effondrement dusystème communiste semblent bien éloignées dela réalité, a constaté le cardinal, qui est aussi arche-vêque d’Esztergom-Budapest et président de laConférence des évêques catholiques de Hongrie.

Le temps est venu pour l’Europe de « trouver lacapacité de décider à nouveau de son avenir », adéclaré Mgr Erdö, citant une exhortation aposto-lique du pape Jean-Paul II. La base de cet avenirest la rencontre avec le message chrétien. Le car-dinal hongrois s’est référé aussi à la collaborationœcuménique constructive en Europe. Il a qualifiéd’exemplaires les trois Rassemblements œcumé-niques européens organisés par la Conférence desÉglises européennes et le Conseil des Conférencesépiscopales d’Europe.

« Ce n’est pas notre rôle de résoudre les pro-blèmes de l’Europe », a déclaré le métropolite or-thodoxe grec Emmanuel de France à la veille del’ouverture. Mais si la Conférence des Églises eu-ropéennes se transforme, cela pourrait aussi avoirune influence sur les institutions voisines, a ajoutéle métropolite, qui est à la tête du Présidium de l’or-ganisation œcuménique. La Conférence desÉglises européennes est une communauté chré-tienne qui entend donner une voix aux Églises pourl’expression de préoccupations communes.

À propos de la réorganisation de la KEK, le secré-taire général Guy Liagre a souligné la nécessité deprocéder à des réformes, étant donné que tant lesconditions dans la société que le paysage ecclésias-tique ont changé. Face à des défis tels que la sécula-risation, la pauvreté, les droits des minorités et lacorruption systématique, il importe que la Conférencedes Églises européennes intervienne efficacement entant que médiatrice, mette à disposition ses connais-sances et soutienne les réseaux de paroisses localeset d’Églises régionales et nationales, a ajouté le pas-teur belge.La voix des Églises en Europe

La Conférence des Églises européennes suit po-litiquement les travaux du Conseil de l’Europe et del’Union européenne et encourage les échanges etle rapprochement théologique entre Églisesmembres de toute l’Europe. L’association fraternelled’Églises a été fondée en 1959 par des chrétiensd’Europe orientale et occidentale qui, à l’époque de

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la guerre froide, voulaient créer un forum propre àfavoriser l’entente commune.

Les organes de la Conférence des Églises euro-péennes sont l’Assemblée générale qui se réunittous les six ans, le Présidium et le Comité central.Entre les assemblées, le Comité central, composéjusqu’ici de 40 membres, constitue l’organe direc-teur suprême. Le président est à l’heure actuelle lemétropolite orthodoxe grec Emmanuel de France.Les vice-présidents sont l’évêque anglican Chris-topher Hill et la théologienne protestante alle-mande Cordelia Kopsch. L’organisation a sonsiège à Genève, et des bureaux à Bruxelles etStrasbourg.

L’Église catholique romaine n’est pas membre del’organisation. Toutefois, la KEK travaille en étroitecollaboration avec le Conseil des Conférences épis-copales d’Europe (CCEE): ensemble, les deux par-tenaires ont organisé les Rassemblementsœcuméniques européens, jusqu’ici au nombre detrois. Au niveau de l’Union européenne, la KEK co-opère, en tant qu’association faîtière des Églisesnon catholiques, avec la Commission des épisco-pats de la Communauté européenne (COMECE)installée à Bruxelles. L’Église orthodoxe russe asuspendu sa participation à la KEK en 2008.

(Réseau évangélique Suisse/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceZürich, Suisse - Le Code d’honneur AESgagne en importance

Le Comité d’Action pour les Chrétiens Persécu-tés (CACP), le Réseau d’espoir et Aide aux Églisesdans le Monde (AEM) ont chacun obtenu un mon-tant de CHF 100 000 de la part du Fonds de loteriedu canton de Berne. Ce soutien a été rendu pos-sible par la décision de ce Fonds de reconnaître,depuis le 1er janvier 2013, le label proposé par leCode d’honneur AES du Réseau évangéliquesuisse (SEA-RES). Le Fonds de loterie a ainsiconsidéré que ce label était une alternative valableà celui proposé par le ZEWO. La porte s’est parconséquent ouverte pour ces trois œuvres qui sonttoutes au bénéfice de ce label attribué à des orga-nisations chrétiennes démontrant une gestion cor-recte, transparente et efficiente des dons reçus.

Les 3 projets ayant obtenu un soutien publicconcernent l’assistance humanitaire à des réfugiéssyriens au Liban (CACP), la construction d’une écoleet d’un internat pour des enfants appartenant à desminorités ethniques en Birmanie (AEM) et laconstruction de collecteurs d’eau potable et de réser-voirs en Éthiopie (Réseau d’espoir).

Le Code d’honneur AES a été fondé en 1990 ausein de l’Alliance évangélique suisse (aujourd’hui« Réseau évangélique suisse – SEA-RES »), faceau constat que de nombreuses organisations hu-manitaires chrétiennes ne parvenaient pas à obtenirle label ZEWO. Depuis, plus de 80 organisationsbénéficient de ce label.

(Protestinfo.ch/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceZürich, Suisse - Un élargissement de la re-connaissance mutuelle du baptême

Les Églises sont-elles unies dans leur compré-hension et leur pratique du baptême ? La réponsepourrait être celle d’un Normand : oui et non ! En

1973, une reconnaissance fut signée entre la Fé-dération des Églises protestantes de la Suisse, laConférence des Évêques catholiques de Suisse etl’Église catholique chrétienne. Comme le paysageecclésial s’est grandement diversifié depuis 40 ans,la Communauté de travail des Églises chrétiennesen Suisse (CTECH) a remis l’ouvrage sur le métieret décidé un élargissement de cette reconnais-sance aux huit autres Églises membres.

Commencé en 2009, ce travail est actuellementdans sa dernière étape. Il vient de recevoir le feuvert de l’Assemblée de la Fédération des Églisesprotestantes de Suisse; orthodoxes, anglicans etméthodistes ont donné leur accord; on attend celuide la Conférence des évêques catholiques. Maisl’Alliance des communautés baptistes a annoncéqu’elle ne signerait pas la Déclaration.Une compréhension commune du sens dubaptême

Que peuvent dire ensemble sur le baptême lesonze Églises membres de la CTECH ? En lisant at-tentivement la Déclaration, suivie de son commen-taire (deux fois plus long), nous pouvons soulignerquelques points :

Le baptême dans la mort et la résurrection duChrist est un signe de l’union au Christ et de la nou-velle naissance. Il est aussi un lien d’unité entre leschrétiens de toutes les Églises. Il présuppose laconfession de foi (personnelle du candidat conscientou par procuration : parents et parrain/marraine pourun enfant sans discernement).

Cette profession de foi se vit dans la communionde la confession de foi de l’Église universelle. Unpoint important de l’argumentation (que je déve-loppe ci-dessous) est que le baptême fait partie del’initiation chrétienne. L’importance de la catéchèseest affirmée : « Baptême et catéchuménat se com-plètent réciproquement ».

Enfin, le baptême a des conséquences mission-naires et œcuméniques. Il est « un appel auxÉglises pour qu’elles surmontent leurs divisions etmanifestent visiblement leur communion ».Le dialogue avec les baptistes

Deux Églises membres ne signeront pas cetteDéclaration. L’Armée du salut n’a pas de rite bap-tismal. Quant à l’Alliance des communautés bap-tistes en Suisse, elle est d’accord avec laDéclaration « dans la mesure où elle se réfère aubaptême de conversion et de foi ». C’est dire qu’ellene peut souscrire le point qui reconnaît l’égale vali-dité des baptêmes d’enfants et de personnes ayantl’âge de raison. En effet, selon les baptistes, dansle baptême administré à des enfants, il manque« les éléments essentiels que sont la conversion, lafoi et la liberté d’assumer sa responsabilité ».

Alors que les Églises baptisant les enfants met-tent en valeur l’initiative de la grâce de Dieu, lesÉglises de tradition baptiste soulignent la réponsehumaine. Aucune Église ne rejette l’importance deces deux dimensions. C’est une question d’accent.Mais aujourd’hui, l’accent est encore tellementmarqué, qu’il empêche les baptistes de reconnaîtrela validité du baptême des enfants.

Le dialogue doit donc continuer. J’espère qu’ilaura lieu aussi en Suisse romande, où l’Alliance des

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communautés baptistes n’est pas représentée. Nospartenaires de dialogue sont les Eglises évangé-liques et pentecôtiste, en particulier la Fédérationromande d’Églises évangéliques. Vu le caractèrecongrégationaliste de ces Églises, les relations decommunion, dans la vérité et l’amour, entre celles-ci et les paroisses réformées et catholiques sont dé-terminantes.

(...)Questions aux réformés

Ce texte interpelle, à mon sens, les Églises ré-formées sur plusieurs points. La première questiontouche au statut de la confession de foi. « Laconfession de foi personnelle est liée à la confes-sion de foi de l’Église universelle » : cette formula-tion un peu vague de la Déclaration semble être uncompromis avec les Églises réformées, qui, enSuisse, n’utilisent plus le Symbole des Apôtres de-puis le 19e siècle.

Ce fait avait interpellé les autres Églisesmembres de la Communauté des Églises. Or, si lafoi est personnelle, elle est aussi communautaire.Le baptisé entre dans une communauté quiconfesse la foi et la reçoit des apôtres. Le dialogueavec l’Église orthodoxe, laquelle insiste sur ce point,nous y rend attentifs.

Le baptême a aussi des implications mission-naires du baptême. La Déclaration affirme que lebaptême conduit à « transmettre à tous, sans ex-ception, l’expérience de la réconciliation ». Ceci estplus engageant que la « transmission des valeurs »mise en avant par une certaine missiologie réfor-mée.

Enfin, quel est le lien avec la recherche de l’unitéde l’Église ? Le fait que le baptême soit un appel àmanifester visiblement la communion ecclésiale in-terpelle aussi les Églises réformées. Régulière-ment, elles se singularisent par des prises depositions en décalage par rapport à l’oikoumènè, enparticulier dans le domaine éthique. Cette question,une des plus délicates du dialogue œcuménique,est débattue depuis longtemps dans le Conseilœcuménique des Églises et constituera, sansdoute, un enjeu majeur du dialogue œcuméniquedans l’avenir. (Martin Hoegger, responsable du dialogue œcuméniquedans l’Église évangélique réformée du Canton de Vaud).

Liberté religieuse(CNEF/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France - Le CNEF lance un appel à unmeilleur respect de la liberté de conscience etde religion

L’Observatoire de la laïcité vient de remettre son rap-port d’étape au gouvernement. Le Conseil national desévangéliques de France (CNEF) – auditionné par cet or-ganisme en mai dernier – constate que les questions ysont traitées avec sérieux, dans un esprit rationnel. Il ap-précie l’importance accordée au dispositif juridique qui fa-çonne la laïcité française.

Les protestants évangéliques sont, depuis toujours,d’ardents défenseurs de la liberté de conscience, d’ex-pression et de religion ou d’opinion. Non seulement poureux-mêmes, mais pour tous, croyants ou non. La laïcité

organise la séparation entre les Églises (les religions) etl’État. Ses dispositions définissent le cadre qui permetl’exercice de ces libertés. La laïcité est avant tout affaired’équilibre entre plusieurs libertés : liberté de consciencedes individus, liberté d’exercice des cultes et liberté del’État vis-à-vis des religions.

À la suite des débats sociétaux récents, cet équilibrese trouve fragilisé. Ces libertés essentielles, garanties parles lois françaises et européennes, semblent insuffisam-ment défendues et respectées par les pouvoirs publics.

1. Le CNEF considère que les convictions religieusesou philosophiques et les choix éthiques sont intrinsèque-ment liés. Il lui paraît donc normal que, s’appuyant surdes convictions religieuses ou morales étayées, un ci-toyen puisse faire valoir un droit à l’objection deconscience en certaines circonstances. Le CNEF estime,par exemple, que la liberté de conscience n’est plus en-tièrement respectée lorsqu’on tente, sous prétexte de laï-cité, d’imposer à tous, à commencer par les enfants, unevision idéologique d’une nouvelle moralité publique.

2. Le CNEF est préoccupé par un glissement qu’il ob-serve à propos du champ d’application de la laïcité. Lé-gitime quand il s’agit de l’État et des services publics pourgarantir le bien vivre ensemble, elle ne saurait s’étendreau domaine privé. Or, la promotion d’une conception ex-tensive de la laïcité sensée régir aussi des services et or-ganisations privés, au prétexte qu’ils rendent des servicesau public, pourrait construire à limiter dangereusement laliberté de conscience, d’expression et de religion ou d’opi-nion.

3. Le CNEF rappelle que la liberté de conscience, va-leur fondatrice de la civilisation européenne moderne, estun élément constitutif des Droits de l’Homme. L’un descorollaires de la liberté de conscience est la liberté d’ex-pression et d’information, dans les limites du respect del’ordre public. Cette liberté – des convictions religieusesou philosophiques et des choix éthiques qui en découlent– ne concerne pas seulement le domaine privé maisaussi son expression dans l’espace public.

Le CNEF souhaite que l’Observatoire de la Laïcité –qui n’accueille, malheureusement, aucun représentant re-ligieux – propose dans la suite de ses travaux des me-sures améliorant la liberté de conscience et d’expression.Il appelle le gouvernement au respect total de ces liber-tés, en matière religieuse ou d’opinion comme en matièred’éthique.(EPD/ProtestInfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceBerlin, Allemagne - Limite de la liberté re-ligieuse dans 64 pays.

Toujours plus de personnes dans le monde sontentravées dans la pratique de leur religion. Les au-teurs* du rapport ont enquêté sur la situation dansde nombreux pays, et consulté des études effec-tuées notamment par l’Institut de recherche améri-cain « Pew Research Centre ».

Résultat : dans 64 pays, des limitations considé-rables sont apportées à la liberté de religion par desmesures gouvernementales ou des manifestationsd’hostilité. Dans 157 pays, la liberté de religion estlimitée, voire interdite par la loi.

Le rapport indique que les plus touchés sont leschrétiens et les musulmans, ce qui s’explique déjàpar le fait qu’ils constituent une proportion impor-tante de la population mondiale: une personne surdeux dans le monde se réclame du christianismeou de l’islam. Les chrétiens sont confrontés à des

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limitations dans 130 pays, les musulmans dans 117,les juifs dans 75, les hindous dans 27 et les boud-dhistes dans 16 pays.

C’est au Moyen-Orient, où l’Iran joue un rôle no-table, que les communautés de foi sont le plus for-tement touchées, mais aussi en Afrique du Nord etdans des pays d’Asie à régime autoritaire tels quela Chine ou la Birmanie. Dans les pays d’Afriquesubsaharienne, les auteurs de l’étude relèvent uneaugmentation des violations de droits humains,parmi lesquelles figurent les restrictions à la pra-tique religieuse. La situation s’aggrave dans beau-coup de pays, en particulier depuis 2007.

Cherchant à distinguer les motifs de la persécu-tion de communautés de foi, les auteurs arrivent àla conclusion que, dans l’ensemble, les restrictionsne frappent pas spécifiquement une communautéde foi. Ainsi les chrétiens, qui constituent l’objetd’étude central du rapport, sont persécutés dansdes pays où les libertés et les droits humains sontpeu respectés en général.

Souvent, plusieurs communautés religieusessont touchées de la même manière. Le risque depersécution, selon le rapport, est particulièrementgrand là où les communautés religieuses représen-tent une minorité. Environ 10% des 2,2 milliards dechrétiens dans le monde vivent dans des pays oùle christianisme n’est pas la religion de la majorité.*Le « Rapport œcuménique sur la liberté de religion des chrétiens »a été présenté à Berlin par l’Église évangélique d’Allemagne (EKD)et la Conférence des évêques catholiques d’Allemagne.

(Réseau évangélique Suisse/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceBerne, Suisse - Signatures remises à l’am-bassade du Nigéria à Berne

Le 20 juin, une délégation du Groupe de travailpour la liberté religieuse (GLR) du Réseau évangé-lique suisse (SEA-RES) a déposé plus de 10 000signatures à l’ambassade du Nigéria à Berne. Lessignataires ont adressé un message au présidentdu Nigéria via son ambassade à Berne, afin d’ex-primer leur solidarité envers la population nigérianevictimes d’attaques islamistes et de l’encourager àtout mettre en œuvre pour restaurer la paix.

Face à la montée de la violence extrémiste per-pétrée par l’organisation islamiste Boko Haram auNigéria, le Groupe de travail pour la Liberté reli-gieuse (GLR) du Réseau évangélique suisse (SEA-RES) avait invité les chrétiens de Suisse à semobiliser pour la paix dans ce pays. Des milliers dechrétiens dans toute la Suisse ont répondu à cetappel et ont prié pour ce pays dans le cadre du di-manche de l’Église persécutée organisé en no-vembre en 2012. 10 600 personnes ont signé unelettre adressée au président du Nigéria, M. Good-luck Jonathan.Un appel à la paix

Dans cette lettre, les signataires ont exprimé leur« profonde préoccupation au sujet de la poursuitedes violences » perpétré par le groupe BokoHaram, et leur « empathie avec les veuves, les or-phelins et toutes les personnes dont la vie est af-fectée par ces violences. » La lettre se poursuit parun appel adressé au président « à mener une actionrésolue pour restaurer la paix et l’harmonie dans les

zones concernées. La fin de l’impunité pour les res-ponsables du cycle de la violence que connaissentde nombreuses régions du Nigeria est une condi-tion préalable indispensable à une paix, une stabi-lité et une sécurité durables et au développementsocial, économique et politique du pays. »Chrétiens et musulmans prient pour la paix

« Au nom de notre président, je vous remerciepour votre pétition et le souci que vous avez pournotre peuple, » a dit la représentante de l’ambas-sade du Nigéria à la délégation du GLR. « Tout lepeuple nigérian prie pour la paix. Les chrétiens etles musulmans souhaitent la fin du terrorisme dansnotre pays. » La diplomate nigériane a toutefois ré-cusé les termes de « persécution des chrétiens »appliqués à la situation nigériane. Pour le GLR, s’ilest vrai que les chrétiens ne sont pas les seules vic-times des attaques de Boko Haram, force est de re-connaître que les Églises ont été des ciblesprivilégiées de cette formation djihadiste qui entendfaire régner une stricte application de la chari’adans tout le pays.

Cette action du GLR s’est inscrite dans la suitedu dimanche de l’Église persécutée 2012. Chaqueannée au mois de novembre, des centaines decommunautés chrétiennes de Suisse consacrentune journée pour prier pour leurs frères et sœurspersécutés. En 2013, le Dimanche de l’Église per-sécutée invitera les chrétiens de Suisse à prier pourle Mali, l’Afghanistan et le Vietnam.

Sociologie des religions(Mondes des religions/Matthieu Stricot/BIA) -Dammarie-les-Lys, FranceParis, France - Croyants ou non, lesjeunes veulent vivre la religion autrement « Quelles valeurs partagent les jeunes ? Commentévoluent-elles depuis 30 ans ? ». Telles ont été lesquestions posées, le mardi 4 juin, lors d'une confé-rence-débat organisée par l'INJEP (Institut nationalde la jeunesse et de l'éducation populaire) à la Mai-son des sciences de l'homme (Paris XIIIe). Parmiles thèmes abordés, il a été question de l'apparte-nance et de la pratique religieuse chez les jeunesgénérations. Les jeunes Français et ceux issus del'immigration seraient enclins à relativiser leur reli-gion et leur spiritualité.

« La tendance dominante est à la sécularisationde la population. On constate une perte de pré-gnance des croyances religieuses chez lesjeunes », remarque Pierre Bréchon, enseignant-chercheur à Sciences Po Grenoble. « Mais lescroyances ne disparaissent pas pour autant, tem-père-t-il. On va plutôt vers une relativisation de lareligion. Les jeunes gardent une sorte d'espoir psy-cho-religieux ». Ils croiraient encore en une possiblevie après la mort. Autre remarque : les jeunes s'ou-vrent au spirituel, à la sérénité et à l'esprit zen.

Des jeunes qui auraient du mal à se définirconcrètement, autant religieusement que politique-ment. Le premier débat de l'après-midi tournait sur-tout autour de la valorisation de la politique chez lesjeunes. Il s'agit de l'un des thèmes abordés dans le

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livre Une jeunesse différente ? Les valeurs desjeunes Français depuis 30 ans publié par l'INJEP.Le second débat a poussé plus loin l'analyse sur lesvaleurs religieuses. Animé par Olivier Galland,chercheur au CNRS, il s'intitulait « Jeunes issus del'immigration : des valeurs partagées ».La religion suivant les générations

« 7 % des Français ont cité la religion commeélément saillant de leur identité », révèle PatrickSimon, s'appuyant sur l'enquête « Trajectoires etorigines » réalisée par l'INSEE et l'INED*. Mais cechiffre varie en fonction de l'appartenance reli-gieuse. Seulement 8 % des catholiques considèrentleur religion comme déterminante. Ils sont, en re-vanche, plus nombreux chez les juifs (45 %) et chezles musulmans (33 %). « À noter cependant, qu'ilexiste des disparités entre les nationalités d'origine,précise Patrick Simon : par exemple les Algérienssont plus distanciés par rapport à l'Islam ».

Autre aspect analysé : la reproductivité reli-gieuse. « Elle est très forte chez les familles se dé-clarant sans religion, où 93 % des enfants sedéclarent eux aussi sans religion », remarque Pa-trick Simon. Le taux est lui aussi élevé chez les en-fants musulmans et juifs, qui sont 91 % à déclarerappartenir à la même religion que leurs parents.« L'écart est, en revanche, très important chez lescatholiques, avec une reproductivité de seulement25 % », précise le chercheur. L'étude prend aussien compte les couples mixtes, où l'appartenancereligieuse des enfants est de fait très variable.Quelle est la place de la religion ?

Mais, appartenir à un groupe religieux ne signifiepas tout. Un autre critère à prendre en compte estla religiosité, à savoir l'importance de la religiondans la vie des individus. « Elle est très forte dansles populations originaires du Maghreb, d'Afriquesubsaharienne et de Turquie, et reste faible dans lapopulation majoritaire ainsi que dans les popula-tions immigrées d'origine européenne », remarquePatrick Simon.

En la détaillant par groupe religieux, la religiositéconcerne 25 % des catholiques, contre 75 % en cequi concerne les juifs et les musulmans. Deschiffres qu'il faut toutefois observer plus attentive-ment, comme le fait remarquer le chercheur del'INED : « La religiosité dépend du contexte urbain. Enprenant l'exemple des catholiques, on constate que lasensibilité religieuse est plus forte dans les îlots de po-pulation à forte concentration d'immigrés ».Les jeunes musulmans plus religieux

Chez les musulmans, la religiosité s'accroît chezles jeunes générations. « Ceci s'explique par le

contexte familial. Mais contrairement à ce que l'onpourrait croire, ce ne sont pas les jeunes qui retour-nent à la religion. On assiste plutôt à un retour dureligieux chez certaines générations de parents quile transmettent, à leur tour, à leurs enfants », déve-loppe Patrick Simon. La transmission intergénéra-tionnelle n'a donc pas disparu.

Le choix du conjoint est toujours lié à l'apparte-nance religieuse. 80 % des musulmans ont desconjoints musulmans. « Ceci dit, ce taux est lemême chez les catholiques et chez les personnessans religion. La mixité se traduit plutôt en fonctiondes pays d'origine », relève-t-il.

À noter, l'homophilie religieuse est plus faiblechez les musulmans que chez les autres. Cela si-gnifie que les jeunes musulmans fréquentent plusde jeunes pratiquant une autre religion que ne lefont les catholiques. « Un constat assez logique,puisque les jeunes d'origine musulmane fréquen-tent des individus de toutes origines dans la viequotidienne », explique Patrick Simon.

Mais un décalage existe au niveau des sexes.Plus de 70 % des hommes musulmans fréquententplutôt des hommes que des femmes. Ce tauxtombe à 50 % dans la population majoritaire.« Le mariage halal »

Qu'en est-il de l'impact de la religion sur lescouples musulmans ? Emmanuelle Santelli, cher-cheuse au CNRS, s'est essentiellement intéresséeà la formation du couple chez les descendants d'im-migrés maghrébins. Elle a remarqué que, « dans64 % des cas, les couples sont mariés avant devivre sous le même toit. Dans la population majori-taire, ce taux n'est que de 13 % ».

Mais les jeunes musulmans parviennent à faireévoluer leur rapport au couple, grâce à ce qu'ils ap-pellent « le mariage halal ». Une manière de reven-diquer leur appartenance religieuse tout eninnovant. Emmanuelle Santelli a constaté que,tout en restant dans leur communauté religieuse,« ils choisissent leur conjoint, avec un même statutet des préoccupations similaires. Ils basent de plusen plus leur relation sur la passion amoureuse.Enfin, ils respectent le rite de demande en mariagepour vivre leur amour en respectant la tradition ».Une rupture radicale par rapport aux générationsprécédentes.* L'enquête a été réalisée auprès de 22 000 personnes entre septembre 2008 et février 2009.

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