L'IPTi mieux qu'un vaccin

22
L’IPTi L’IPTi : : mieux mieux qu’un qu’un vaccin vaccin ? ? Marcel Hommel Liverpool School of Tropical Medicine

Transcript of L'IPTi mieux qu'un vaccin

Page 1: L'IPTi mieux qu'un vaccin

L’IPTiL’IPTi: :

mieuxmieux qu’unqu’un vaccinvaccin ??

Marcel Hommel

Liverpool School of Tropical Medicine

Page 2: L'IPTi mieux qu'un vaccin

GRANDES LIGNES DE LA REPONSE IMMUNE DANS LE PALUDISME

• un enfant né de mère immune est protégé pendant les premiers mois de sa vie, par transfert passif de l'immunité maternelle.

• l'enfant est exposé commence à développer sa propreimmunité: un processus lent, avec risque d’ accès palustre clinique, parfois grave

• à l'âge scolaire, les accès palustres diminuent de fréquence et de gravité: c'est le stade de l'immunité 'anti-maladie'

• éventuellement un stade de prémunition, avec non seulementune tolérance clinique,, mais des accès cliniques de courte durée et à faible parasitémie.

• un stade d'immunité complète et stérile ne sera jamais atteint

Page 3: L'IPTi mieux qu'un vaccin

Pourquoi l’immunité se développe-t-ellesi lentement chez l’homme ?

• polymorphisme parasitaire très important

• complexité de l’inoculum dans les infections naturelles, infections répétées, etc

• variation antigénique

* Facteurs génétiques liés à l’ hôte

• La présentation initiale peut inhiber une réponse immune efficace (par exemple. effet desérythrocytes infectées sur la maturation des cellules dendritiques, ou effet de la cascade de cytokines dans l’accès palustre)

Page 4: L'IPTi mieux qu'un vaccin

Concept crucial: immunitéest age-dépendente

• Après un certain nombre d’annéesd’exposition répétée au paludisme, l’enfant atteint un staded’immunité anti-maladie, puis de prémunition

• L’immunité aux formes sévèrse est atteinte assez rapidement, puis peu à peude moins en moins d’accès palustres cliniques, sans diminution effective des densités parasitaires

• Eventuellement, la densité parasitaire diminue également

• La prémunition peut être atteinte beaucoup plus rapidement chez l’adulte? (exemple des études chez les transmigrants en Irian Jaya)

Page 5: L'IPTi mieux qu'un vaccin

PALUDISME ET GROSSESSE

Paradoxe Paradoxe de de l’immunité l’immunité antianti--palustre palustre chez les femmes enceintes chez les femmes enceintes vivant en zone vivant en zone d’endémie d’endémie intense:intense:

• • avant avant la la grossessegrossesse: : état état de de prémunitionprémunition, , survenue survenue occasionnelle d’infectionsoccasionnelle d’infections, , mait mait paludisme clinique est rare

• • pendant la pendant la grossessegrossesse, , perte apparente perte apparente de de l’immunitél’immunité, , particulièrement particulièrement chez les chez les primiparesprimipares, avec infection , avec infection du du placenta.placenta.Paludisme clinique, qui peut être grave, avec anémie grave de la mère et faible poids à la naissance du bébé

• • après la après la grossesse grossesse : : transmission d’une immunité protectrice effective au nouveau-né qui durera pendant près de 6 mois

Page 6: L'IPTi mieux qu'un vaccin

Contribution des données du génome de Plasmodium falciparum à notre la connaissance de l’immunité

• pas grand chose jusqu’ici

mais théoriquement::

• accès à la séquence des antigènes importants

• identification de nouveaux antigènes protecteurs (vaccinologie)

• données de protéome et transcriptome permettant de disséquer la réponse immunitaire, par exemple expression spécifique de certaines molécules à certains stades par micro-arrays

Page 7: L'IPTi mieux qu'un vaccin

A QUOI VA SERVIR UN VACCIN ?

• aider l’enfant à passer du stade sans immunitéau stade de protection/prémunition sans avoir le risque de morbidité et de mortalité normalementassocié à ces années d’acquisition de l’immunité

• fournir une protection durable

Page 8: L'IPTi mieux qu'un vaccin

COMMENT DEVELOPPER UN VACCIN ?

• vivant, non attenué-sporozoites-merozoites-gametes

• vivant, attenué (X-irrad)• organisms tués• sous-unité moléculaire• toxine/toxoid• polypeptide recombinant • peptide synthetic • ADN

Page 9: L'IPTi mieux qu'un vaccin

CONTRAINTES AU DEVELOPPEMENTD’UN VACCIN ?

• Parasitologiques: Complexité, cibles de surface différentes auxdifférents stades, spécificité de souche, variation antigénique

• Immunologiques: restriction MHC, nécessité d’épitopes T et B risque d’amplification

• Contraintes associées au modèle expérimental: souris vs primate vs humain

• Contraintes épidemiologiques: dose unique + challenge/boosting naturel, chaine du froid

• Contraintes financières: énorme bonne volonté internationale

Page 10: L'IPTi mieux qu'un vaccin

LES ANTIGENES VACCINANTS POSSIBLES

Page 11: L'IPTi mieux qu'un vaccin

LES DIFFERENTS VACCINS

• CSP• Spf66• vaccins cocktails: mélange d’antigènes, cibles multiples, nouveaux adjuvants • plus de 15 vaccins en étude clinique actuellement• RTS,S est peut etre le plus encourgeant

Page 12: L'IPTi mieux qu'un vaccin
Page 13: L'IPTi mieux qu'un vaccin
Page 14: L'IPTi mieux qu'un vaccin

Peut être une touche de magie ?

Page 15: L'IPTi mieux qu'un vaccin

CHIMIOPROPHYLAXIE ET IMMUNITE

La chimioprophylaxie à long-terme par la chloroquine chez les enfants (ounivaquinisation) n’a pas empéché l’acquisition d’une immunité (eg projetGarki au Nigeria ou études en Gambie)

• episodes cliniques moins fréquents et moins graves

• réduction significative de la morbidité et de la mortalité

• pas de réduction significative de la prévalence parasitaire

• effet ‘rebond’ en fin d’intervention

De telles interventions ont permis le développement d’une immunitédépendante de l’age, tout en réduisant le risque de complications graves et de mortalité. A l’exeption de certains pays (dont Madagascar), la nivaquinisation n’a jamais été utilisée de façon opérationnelle, et n’est plus vraiment une option actuellement vue la résistance à la chloroquine

Page 16: L'IPTi mieux qu'un vaccin

LA NIVAQUINISATION A MADAGASCAR

• Pratiquée avec la chloroquine entre 1949 et 1979, chez ’ tous’ les enfants depuis la naissance jusqu’à leur sortie de l’école (plus quelques autres groupes à risques, dont travailleurs trans-migrants).

• Couverture estimée à 32% de la population (70% en 1978 ?)

• Total de 41 millions de boites de chloroquine utilisées

• Cout estimé à 198 millions de FMg en 1979 (approx. équivalent 600,000€ par an)

•Effet rebond significatif après arrêt de l’intervention en 1979:

Nombre de cas recensés augmente de 4,2% en 1979 à 28,3% en 1981 avec double de mortalité (1.160 en 1980 à 1,940 en 1981).

Page 17: L'IPTi mieux qu'un vaccin

TPIe= TRAITEMENT PREVENTIF INTERMITTENT CHEZ L’ENFANT par opposition au TPI chez la femme enceinte

En fait, ce dont il s’agit= TRAITEMENT PRESUMPTIF DE MASSE

NOUVEAU CONCEPT D’INTERVENTION:

INTERMITTENT PREVENTIVE TREATMENTIN INFANTS

(IPTi)

Page 18: L'IPTi mieux qu'un vaccin

• cette intervention est operationellement plus réaliste que la ‘nivaquinisation’, Le but de l’IPTi est également de réduire la morbiditéet la mortalité due au paludisme, en permettant à l’infection de se faire mais, à intervalles réguliers, de donner à l’enfant une chance de “recupérer”entre infections.

Théoriquement, ce type d’intervention devrait interférer encore moins que la nivaquinisation sur le développement normal de l’immunité

INTERMITTENT PREVENTIVE TREATMENTIN INFANTS

(IPTi)

Page 19: L'IPTi mieux qu'un vaccin

LES ETUDES EN COURS DUCONSORTIUM IPTi

KENYAEldoret

MOZAMBIQUEManhica

GHANANavrongoKumasiTamale

GABONLambarene

La plupart avec S/P en monothérapie

TANZANIASP/LapDap/Mefloquine

Page 20: L'IPTi mieux qu'un vaccin

Expérience de Tanzanie/IFAKARA2000-2005

(David Schellenberg et collaborateurs)

SP donné au moment des vaccinations de routine (PEV)En 3 prises a 2, 3 et 9 mois

• Réduction de 50% de l’incidence des anémies graves• Réduction de 59% des accès palustres cliniques

• Pas d’effet rebond• Persistence d’une protection significative 12 mois après

l’arrêt de l’intervention

Page 21: L'IPTi mieux qu'un vaccin
Page 22: L'IPTi mieux qu'un vaccin

PROBLEMES POSSIBLES ?

• Effet de IPTi sur l’efficacité des vaccinations de l’enfant ou la logistique du PEV ?

• Faut-il continuer après les vaccinations ?

• Peut on appliquer les résultats de Tanzanie à des zones de moindre endémie ?

• Choix du médicament ?