Les produits bios

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Doctissimo.fr Avril 2012 Page 1 sur 34 Recueil de Maryam RAHOU Les produits bios

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Les produits "bio", pour biologiques, connaissent un véritable succès. La demande décolle à tel point qu'elle est supérieure à l'offre. La gamme de produits est de plus en plus large : des légumes à la viande en passant par les œufs, tous les produits végétaux et animaux ont leur label 100% naturel. Marchés, grande distribution. Le monde voit Bio. Et vous ?

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Recueil de

Maryam RAHOU

Les

produits

bios

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I. Du bio à toutes les sauces

I.1. Le bio un effet de mode encadré

I.2. Qui sont les consommateurs de produits bios ?

I.3. Les produits bios ont le vent en poupe

I.4. Bio : le nouveau règlement européen

I.5. La viande bio

I.6. Les labels bios

I.7. Les légumes bios sans pesticides

I.8. Manger de la viande "éthique" : c'est possible !

II. Devez-vous manger Bio ?

II.1. Manger bio, est-ce vraiment meilleur pour la santé ?

II.2. Privilégier le bio pour une alimentation plus saine

II.3. Le bio : mythes et réalités

II.4. Y'a bon le bio ?

II.5. Protéger la nature avec le bio

II.6. Les produits bios sont-ils meilleurs pour la santé ?

III. Produits Bios : choisir sans se tromper

III.1. Agriculture : décodons le jargon

III.2. Manger bio, c'est pas si cher !

III.3. Faire son marché bio

III.4. Connaître le bio pour bien le choisir

III.5. L'agriculture raisonnée : une bonne alternative

III.6. Le lait Bio

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Les produits "bio", pour biologiques, connaissent un véritable succès. La demande décolle à tel point

qu'elle est supérieure à l'offre. La gamme de produits est de plus en plus large : des légumes à la

viande en passant par les œufs, tous les produits végétaux et animaux ont leur label 100% naturel.

Marchés, grande distribution. Le monde voit Bio. Et vous ?

I. Du bio à toutes les sauces

Œufs, viandes, céréales, fruits. Les produits Bio sont partout ! En quelques années, ils ont envahi les

étals des marchés et la grande distribution. Crise de la vache folle et autres dioxines ne sont

certainement pas étrangères à ce succès rapide. D'où vient cet engouement ? Qui sont les

consommateurs de Bio ?

I.1. Le bio un effet de mode encadré

Le goût pour le Bio connaît une expansion rapide. Surtout, il intègre maintenant de plus en plus

qualité et de plaisir qui s’ajoutent aux vertus naturelles et diététiques qui l’ont longtemps caractérisé.

Apanages d’une clientèle restreinte de consommateurs un peu "écolos", jusqu’à récemment, seuls quelques

magasins spécialisés vendaient, à prix élevés, les produits bio. Depuis quelques années, l’intérêt pour le bio

s’est propagé auprès d’un public plus large, plutôt urbain, jusqu’à toucher 1 Français sur 6.

Une filière qui explose

Pour répondre à cette demande exponentielle, la filière "bio" connaît un boom sans précédent. Actuellement

on compte en France 4 000 agriculteurs spécialisés bio, qui cultivent 100 000 hectares sur les 28 897 521

hectares cultivés au total, mais la production reste insuffisante pour répondre à la demande croissante des

consommateurs. En aval de ces producteurs, viennent 800 préparateurs ou transformateurs et une

cinquantaine d’exportateurs.

Des entreprises de distribution spécialisées dans le bio se sont récemment créées, et les chaînes de

supermarché ont maintenant toutes leur rayon bio. En même temps les prix des produits bio ont baissé…le

bio étant moins rare, il est devenu moins cher, même s’il reste encore nettement plus cher que les autres

produits.

Qu’est-ce qu’un produit bio ?

L’adjectif "biologique" s’oppose ici à "chimique" ou à "synthétique", les produits alimentaires "bio" étant

issus d’une agriculture naturelle sans engrais ou pesticides chimiques de synthèse.

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Depuis 1993, une réglementation européenne très sévère est entrée en vigueur dans le domaine du bio, en

particulier pour les produits d’origine végétale. Les produits d’origine animale sont eux régis par une

réglementation nationale stricte définie par la loi de 1980 et son décret d’application de 1981.

La présence du logo AB est la garantie que le produit est bien issu de l’agriculture biologique, accompagné

de la mention "agriculture biologique - système de contrôle CEE" avec le nom de l’organisme certificateur.

Cela signifie que le produit alimentaire concerné contient au moins 95% d’ingrédients issus d’un mode de

production agricole "biologique", c’est à dire qui utilise essentiellement des substances non synthétiques

pour l’amélioration du sol, la lutte contre les parasites et maladies, y compris pour les semences et le matériel

de reproduction.

L’agriculture biologique répond ainsi à un cahier des charges rigoureux "de la fourche à l’assiette",

depuis la production des matières premières, chacune des étapes de la préparation, de la transformation, du

stockage, du conditionnement, et du transport des ingrédients et produits issus de l’agriculture biologique.

Des produits certifiés

Seuls un petit nombre d'organismes sont agréés officiellement pour réaliser des contrôles au niveau des

pratiques d'agriculture, des conditions de stockage, d'emballage et de transport, ainsi qu'au niveau du suivi

des factures d'achat, afin de délivrer la certification "Agriculture Biologique". Ce sont ECOCERT,

QUALITÉ France, ULASE, AGROCERT, ACLAVE et CERTIPAQ.

Pour être agréés, ces organismes doivent répondre à des critères d'indépendance, d'impartialité, d'efficacité et

de compétence définis par le règlement communautaire et les dispositions de la norme européenne EN 45

011 relative aux organismes chargés de délivrer la certification de produits.

Il existe d’autres formes d’étiquetage de produits "bio", mais, en dehors du sigle vert AB, aucun autre logo

ou mention dans la dénomination de vente des produits n’a de statut officiel pour garantir l’origine

"biologique" des produits.

Dr Béatrice Sénemaud

I.2. Qui sont les consommateurs de produits bios ?

Vous êtes de plus en plus nombreux à choisir des produits bios. Vos motivations ne sont pas les mêmes

que celles de votre voisin. Mais, devant une gamme de plus en plus variée, vous n’avez que l’embarras

du choix pour choisir les produits qui vous conviennent.

Aujourd’hui, plus d’un Français sur quatre (27%, selon le cabinet d’études TMO), achète régulièrement des

produits issus de l’agriculture biologique, et près d’un sur deux en consomme de temps à autre. L’amateur de

bio a évolué : il est souvent un consommateur "picoreur", c’est à dire occasionnel. Il achète, par ailleurs, des

produits non biologiques.

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Les grandes enseignes s’y sont mises

Alors que les produits bios existent depuis les années 70, ce n’est qu’à partir de 1990 que les grandes

enseignes commencent à s’intéresser à ce créneau. Monoprix est le premier avec la création d’un rayon fruits

et légumes biologiques. Et ça marche ! En 1991, l’enquête menée par cette enseigne montrait que plus de la

moitié des acheteurs de fruits ou légumes bio n’en avaient jamais acheté avant que leur magasin ne leur en

propose.

Depuis, l’agriculture biologique a fait irruption dans toutes les grandes surfaces. Et aujourd’hui, les GMS

(grandes et moyennes surfaces) représentent une part croissante des ventes de produits biologiques. Ils ont

certainement contribué à la progression de ce marché.

Pourquoi acheter des produits bios ?

La première motivation d’achat des consommateurs de produits bio est le souci de santé. Ils aspirent à une

alimentation saine, naturelle. La quête de goût authentique et le souci de l’environnement sont aussi des

valeurs misent en avant par les personnes qui achètent du bio. Des travaux menés par Bertyl Sylvander de

l’INRA ont permis de définir schématiquement trois types de consommateurs :

1. Les nostalgiques qui représentent environ 20% de la population des personnes sensibilisées à

l’agriculture biologique. Population d’origine populaire et paysanne, essentiellement des retraités,

elle est très attachée aux circuits commerciaux traditionnels, comme les marchés, et aux valeurs

passées en matière culinaire et gastronomique ;

2. Les militants qui ont adhéré à l’agriculture biologique dans les années 70. Ils représentent environ

30% des consommateurs, sont opposés à l’agriculture intensive et ont le souci de l’environnement.

Composés d’enseignants de professions intermédiaires de santé et d’artistes, ils ont entre 45 et 55

ans ;

3. Les nouveaux consommateurs, essentiellement préoccupés par des valeurs de santé. Ils rassemblent

environ 50% de la clientèle bio.

Vers une mondialisation du bio ?

Finies les boutiques bio fréquentées par des militants purs et durs. La demande dépasse l’offre. La France

n’assure plus qu’environ 7% de cette production. Pour y répondre, il faut donc avoir recours à l’importation.

Les produits viennent d’Amérique du Nord, de pays du Maghreb, d’Europe de l’Est…Mais le manque

d’informations concernant les règles appliquées dans certains pays en matière de production et de contrôle a

conduit la Commission européenne à dresser une liste provisoire des pays dans lesquels les règles en matière

d’agriculture biologique sont équivalentes.

Les pays non inscrits sur la liste doivent prouver qu’ils utilisent des règles de production associées à des

contrôles efficaces. Ce qui signifie contrôles et réglementations supplémentaires. C’est la rançon du succès.

Françoise Pradier

I.3. Les produits bios ont le vent en poupe

Les produits bios connaissent un succès fou. Les consommateurs en raffolent, à tel point que la France

n’arrive plus à répondre à la demande. Petit guide pour se repérer sur le marché du bio.

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Ces dernières années, les conversions d’exploitations vers l’agriculture biologique sont nombreuses. En

1999, le ministère de l’Agriculture a consacré plusieurs dizaines de millions de francs aux aides à la

conversion pour aider les agriculteurs.

Un produit bio, c’est quoi ?

Un produit biologique n’est pas un produit diététique. C’est un aliment courant issu d’un mode de culture

spécifique, alors qu’un produit diététique est un aliment dont la composition est volontairement différente de

celle des produits courants, et qui répond à un objectif nutritionnel indiqué sur l’étiquette. Même si la

référence santé est mise en avant par certains consommateurs de produits bios, ceux-ci ne présentent pas de

différence, du point de vue nutritionnel, par rapport à un aliment courant.

Comment identifier les produits bios ?

Les produits biologiques portent le logo officiel «AB», propriété du ministère de l’Agriculture. Ce logo

figure sur l’emballage et garantit que le produit contient au minimum 95% d’ingrédients d’origine agricole

biologique.

AB, AOC…des sigles pas si barbares

Le logo "AB" est le seul label qui impose un mode de production spécifique et réglementé. Il n’a rien à voir

avec les autres signes de qualité (l’étiquetage des produits alimentaires) qui privilégient d’autres

approches que le mode de production :

L’approche territoriale avec l’AOC (appellation d’origine contrôlée) qui garantit la provenance

géographique ou l’IGP (indication géographique protégée) et la dénomination "montagne" ;

L’approche qualitative avec le label rouge, qui garantit surtout la qualité gustative, et la certification

de conformité, qui garantit une qualité régulière et distincte du produit courant.

Un mode de production réglementé

Ce mode de production biologique est strictement réglementé, avec des normes définies aussi bien sur le plan

national qu’européen. La profession s’est elle-même organisée et, pour obtenir le logo, il faut se plier à des

conditions sévères. Ainsi, par exemple, un agriculteur ne peut pas du jour au lendemain produire biologique.

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Il doit commencer par purifier sa terre des engrais chimiques et des pesticides. C’est ce qu’on appelle la

période de conversion. Pour les productions végétales, elle est de 2 ou 3 ans selon qu’il s’agit de cultures

annuelles (céréales, maraîchage) ou de cultures pérennes (arboriculture, viticulture). Pour les productions

animales, la période de conversion est fonction du type de production.

Durant cette période, la terre ne doit pas être enrichie d’engrais chimiques et les pesticides non naturels sont

bannis. Et par la suite, seuls les engrais naturels figurant sur une liste officielle sont autorisés.

Moins d’engrais et de pesticides ?

Rien n’est moins sûr. Les produits biologiques, en théorie, n’ont été en contact avec aucun engrais ni

pesticide, dans la mesure où leur usage est interdit. Néanmoins, il est admis aujourd’hui que certains d’entre

eux ne sont pas totalement exempts de résidus, par contamination par l’air et l’eau pollués par les autres

producteurs. Les cultivateurs de produits biologiques le reconnaissent eux mêmes : ils ne peuvent rien contre

les eaux de pluie qui ruissellent, ni contre le vent. Cependant, s’ils en renferment, c’est dans des quantités

nettement inférieures aux produits courants.

Pourquoi les produits sont-ils plus chers ?

En 1999, les 7 500 exploitations d’agriculture biologique ne représentaient qu’à peine 1% des surfaces

agricoles cultivées en France. Cette rareté explique, en partie, le prix élevé de la production bio.

Mais l’augmentation du nombre d’exploitations bio et des volumes de produits importés devrait favoriser

une baisse des prix.

Vers une agriculture intensive ?

Cependant, certains professionnels s’inquiètent. Pour répondre à la demande croissante, ne va-t-on pas

développer une agriculture biologique intensive, réviser à la baisse le cahier des charges et accepter des

dérogations en matière de conversion ? Les défenseurs du bio doivent rester vigilants.

Françoise Pradier

I.4. Bio : le nouveau règlement européen

Depuis le 1er

janvier 2009, le label Bio répond à de nouvelles normes européennes. Celles-ci sont

décriées car jugées comme plus laxistes par les agriculteurs français. Mais qu'en est-il réellement ?

Voici quelques repères pour manger Bio sans avaler n'importe quoi.

Harmonisation européenne du bio

Le bio a le vent en poupe : 44% des Français en consomment. Mais acheter du bio aujourd'hui n'est plus la

même chose qu'avant, Europe oblige. Le Bio connaît un succès dans tous les pays d'Europe. Mais de quels

produits parle-t-on ? Car les règles de l'agriculture biologique sont en effet différentes d'une nation à l'autre.

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Ou plutôt étaient, car la Communauté Européenne a décidé d'harmoniser le label pour que les

consommateurs puissent s'y retrouver. Le nouveau règlement est ainsi entré en vigueur le 1er janvier 2009.

Pour l'Agence Bio, la nouvelle réglementation introduite préserve fondamentalement les principes du bio :

pas de pesticides ou d'engrais chimiques de synthèse ; pas d'OGM et pas de traitements ionisants. Le texte

souligne également la nécessité d'une gestion durable et d'une préservation de la biodiversité.

Un logo obligatoire

Le logo Agriculture biologique Européen, devra obligatoirement figurer sur tous les produits issus de l'union

(au plus tard le 1er juillet 2010). Mais ce nouveau symbole reste encore mal perçu : moins d'un Français sur

trois le reconnaît (contre plus de 80% pour le fameux logo AB). A noter : le logo sera obligatoirement

accompagné de l'origine du produit (Union européenne ou non, et éventuellement précision sur le pays de

l'union). On perd ainsi en précision puisque le pays exact ne sera plus obligatoire.

Toutefois, les logos nationaux ne disparaissent pas, ils pourront accompagner le symbole européen. Mais

toutefois, cela ne veut pas dire que le produit répond à des normes locales plus strictes que les normes

européennes : les logos de chaque pays doivent traduire des pratiques alignées sur la nouvelle

réglementation. Le logo français AB traduit donc depuis le premier janvier de l'application de la nouvelle

norme, ni plus ni moins...En revanche d'autres logos traduisant de mesures plus strictes pourront continuer

d'exister : Demeter, Nature et progrès...

Une baisse de qualité du bio ?

Le texte annule donc les réglementations nationales notamment les règles plus contraignantes qui pouvaient

exister (sauf dans les domaines non prévus par la loi comme les élevages de lapins ou d'escargots par

exemple). Le règlement n'a pas gardé certaines dispositions plus précises du Bio français, notamment en

matière d'élevage : restriction des traitements anti-parasitaires et antibiotiques, limitation de la mixité bio/non

bio dans les élevages, limitation de l'ensilage, âge minimum d'abattage pour les volailles et les porcs...

De même, le règlement adopte la tolérance de 0,9% d'OGM dans les produits Bio, alors que la France

souhaitait un seuil à 0,1%. Sous ce seuil, notamment le produit est labellisé Bio, mais il n'y a aucune mention

de la présence d'une contamination OGM sur l'emballage.

Bientôt un logo bio plus exigeant ?

Alors comment bénéficier de produits Bio répondant au cahier des charges français, malgré cette nouvelle

réglementation ? La Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB) a déjà prévu de lancer un nouveau

label, plus exigeant, qui pourra figurer sur les produits Bio qui en respectent les principes. La FNAB précise

ainsi que « considérant que des pratiques plus durables et plus cohérentes que les minima réglementaires

sont en réalité appliquées par l'écrasante majorité des agriculteurs bio français, elle souhaite participer à la

valorisation ces « plus » via un nouvel identifiant ». On ne sait pas encore comment sera organisé et contrôlé

ce nouveau label. En attendant, vous pouvez toutefois faire confiance au label bio actuel, qui garantit

toujours des conditions de culture ou d'élevage qui préservent l'environnement... et le goût !

Alain Sousa, le 13 février 2009

Sources

Baromètre de l'Agence Bio 2008

Communiqué de La fédération nationale des agriculteurs biologiques

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I.5. La viande bio

Le principe du bio consiste à respecter les rythmes de la nature pour produire des aliments de qualité

et contribuer à la préservation de l'environnement. Comme pour tous les produits, on peut trouver

dans les supermarchés ou les boucheries de la viande certifiée biologique.

La viande bio, de bœuf, de veau, de porc ou d'agneau est issue de filières qui n'utilisent pas de produits

chimiques et un mode de production extensif. Les animaux sont élevés en plein air sur de grandes surfaces et

une attention particulière est portée à leur confort. Chaque bête dispose ainsi d'un large espace pour

gambader et d'une place confortable pour dormir. La viande bio est donc peu grasse, car issue d'animaux qui

font de l'exercice.

Les animaux sont nourris avec des aliments qui ne contiennent ni produits chimiques ni pesticides, et la

plupart du temps sans organismes génétiquement modifiés. Ces aliments sont souvent produits dans la

ferme. La qualité des aliments donnés au bétail est un gage de la qualité de la viande et de sa salubrité. Ainsi,

on se souvient de la crise de la vache folle ou de la grippe aviaire, deux catastrophes sanitaires dans le

monde agricole dues à un usage non réglementé de produits alimentaires ou phytosanitaires. Enfin, les

conditions d'abattage permettent de limiter le stress des animaux, et préservent ainsi la qualité de la viande.

Le label AB pour la viande bio

La viande bio est certifiée, comme tous les produits bios, par le label Agriculture Biologique (AB). Le

label AB certifie le respect d'un cahier des charges par le producteur, qui dans le cas de l'élevage, est

particulièrement difficile à respecter. Aussi, la certification AB favorise largement la traçabilité de la viande

dont on peut retrouver jusqu'à la ferme de provenance.

Où trouve-t-on de la viande bio ?

La viande bio est donc facile à identifier dans les étals des supermarchés, généralistes ou spécialisés bio, et

se trouve également dans les boucheries ou en vente directe chez de nombreux producteurs. Afin de favoriser

le développement de la filière de viande bio et de faciliter l'accès aux consommateurs, l'association

interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev) à même lancé en 2008 avec le soutien de l'Union

Européenne un programme de promotion de la viande bio pour accroître le réseau de distribution et soutenir

la démarche des artisans bouchers qui mettent en avant le bio.

Viande Bio : A quel prix ?

Etant donné l'attention portée aux animaux de la naissance à l'abattage, la viande bio est plus chère que la

viande conventionnelle. Ainsi, le prix de la viande bio peut être de 20 à 25% plus élevé.

De la viande pour sauver la planète ?

Pour produire une protéine animale, il faut consommer une grande quantité de protéines végétales, d'eau et

d'énergie. En effet, il faut produire la nourriture consommée par le bétail, qui ingurgite beaucoup plus de

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protéines qu'il n'en fournit. Il faut cultiver des végétaux ce qui nécessite des moyens mécaniques,

consommateurs de fuel et de l'eau.

Les filières de viande bio permettent de limiter cette dépense de ressources car elles utilisent une

alimentation produite de façon biologique, c'est-à-dire peu consommatrice en "intrants". Cependant, du point

de vue strict de la consommation de ressources, la viande reste un produit de luxe, car une protéine animale

sera toujours plus coûteuse à produire qu'une protéine végétale.

M.M., le 5 mai 2009

I.6. Les labels bios

Les labels bios commencent à devenir familiers dans les supermarchés ou les parapharmacies. Ils

permettent d'identifier facilement les produits bios dans les rayons et garantissent leur origine, leur

composition et leur mode de production. En France, les labels bio concernent les produits alimentaires,

les produits cosmétiques et depuis récemment s'étendent aux produits sanitaires.

Qu'est-ce qu'un label ?

Un label est un sigle apposé sur un produit. Il signifie au consommateur que ce produit respecte un ensemble

de critères définis dans un cahier des charges. Le respect de ces critères est contrôlé par un organisme

indépendant, dans la plupart des cas reconnu par l'Etat.

Le label correspond à un véritable engagement de la part du producteur, qui doit accepter les conditions et les

contrôles imposées, mais qui en retour bénéficie d'une notoriété et d'une reconnaissance auprès des

consommateurs.

Les labels bios pour les produits alimentaires

En matière d'alimentation, il existe en France deux labels bio : le fameux label AB pour Agriculture

Biologique, et le label Demeter.

L'agriculture biologique est un mode d'agriculture respectueux des équilibres naturels, de l'environnement et

du bien-être animal. Il exclut l'emploi de pesticides, de produits chimiques ou solubles, exclut l'emploi

d'organismes génétiques modifiés à hauteur des seuils de sécurité définis par l'Union Européenne, et limite

l'emploi d'intrants. Le label AB, crée en 1985, est le seul label réglementé pour l'agriculture biologique. Il

garantit que les produits certifiés "agriculture biologique":

Sont composés d'au moins 95% d'ingrédients issus de l'agriculture biologique ;

Respectent la réglementation en vigueur en France ;

Sont issus de filières contrôlées par un organisme indépendant habilité par l'Etat (comme Ecocert,

Qualité France...).

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Hormis le label AB, il existe le label Demeter. En plus de désigner la déesse grecque des semences et de la

fertilité, Demeter est le plus ancien programme de certification pour l'agriculture organique en Europe,

puisqu'il remonte au début des années 20. C'est aussi probablement le plus exigeant en termes de respect des

méthodes traditionnelles et de respect de l'environnement. Le label Demeter certifie en effet la prise en

compte et la préservation de la biodiversité et des sols dans les modes d'exploitation, la régénération des

semences et l'exclusion stricte des organismes génétiquement modifiés.

Les labels bios pour les produits cosmétiques

Dans le domaine des produits cosmétiques, la certification n'est pas encore réglementée. Il existe néanmoins

une série de labels qui limitent le risque et garantissent le respect d'une charte de production de la part des

producteurs. Ces labels sont BIDH, Ecocert, cosmébio "bio" et cosmébio "éco" et enfin le label Nature et

Progrès. Tous ces labels fournissant des garanties comparables sur la composition des produits, les modes de

test et de production, l'origine des ingrédients et l'interdiction de certaines substances.

Ainsi, ils garantissent que les produits sont composés d'un pourcentage signification d'ingrédients certifiés

bio (pourcentage qu'il est obligé d'inscrire sur l'emballage dans le cas du label Ecocert), qu'ils ne font pas

l'objet de tests sur les animaux, qu'ils ne contiennent qu'une très faible part de produits chimiques (sauf pour

le label Nature et Progrès qui est le seul à exiger que 100% des composants soient certifiés bio) et qu'ils ne

contiennent pas certaines substances (comme les colorants ou les parfums de synthèse, les silicones…).

Les labels bios pour les autres produits

La certification d'autres produits pour leurs qualités biologiques se développe. Ainsi, les produits sanitaires

détergents, lessives… font eux aussi l'objet d'une labellisation, mais encore beaucoup moins réglementée que

pour les produits cosmétiques.

Les labels bios sont-ils synonymes de qualité ?

Si les labels bio permettent d'identifier des produits respectueux de l'environnement et élaborés à partir

d'ingrédients naturels, ils ne certifient pas que ces produits sont les meilleurs ! Ainsi, il ne faut pas oublier de

goûter et de tester, pour se faire sa propre idée sur la qualité des produits !

M.M., le 5 mai 2009

I.7. Les légumes bios sans pesticides

Les pesticides sont des substances chimiques ou biologiques utilisées en agriculture pour éliminer des

insectes ravageurs (les insecticides), des maladies causées par des champignons (les fongicides) ou des

herbes concurrentes ou mauvaises herbes (les herbicides). Largement utilisés dans l'agriculture

conventionnelle, ils sont également utilisés dans l'agriculture biologique.

On les retrouve dans notre alimentation, dans l'air et dans l'eau que l'on boit. Ainsi, en 1995 et 1996, l'INRA

de Rennes a installé des stations de mesure des pesticides dans l'eau de pluie. 60% des échantillons observés

contenaient des concentrations supérieures à celles admissibles dans l'eau de distribution. On retrouve

également des niveaux de concentrations équivalentes dans les brouillards. De même, d'après l'Institut

Français de l'Environnement (IFEN), on retrouve des résidus de pesticides dans 96% des eaux superficielles

et 65% des eaux souterraines en France.

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Enfin de part notre alimentation, de nombreuses études (plus de 150 études réalisées dans 60 pays et régions

du monde d'après le Mouvement pour le Respect et le Droit des Générations Futures) attestent

systématiquement la présence de pesticides dans notre organisme.

Pourquoi voudrait-on des légumes bios sans pesticides ?

Certains pesticides présentent une forte toxicité pour l'organisme, perturbant les systèmes immunitaires ou

hormonaux et favorisant le développement de certains cancers. Néanmoins, l'agriculture biologique n'utilise

pas ses substances. En effet, le cahier des charges de l'agriculture biologique est celui qui offre les meilleures

garanties d'exclusion des pesticides chimiques. Les pesticides de synthèse y sont tout simplement interdits.

L'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) reconnaît dans un rapport de 2003 que :

« Le mode de production biologique, en proscrivant le recours aux produits phytosanitaires de synthèse,

élimine les risques associés à ces produits pour la santé humaine et concourt à une moindre pollution

environnementale, notamment de la ressource en eau ».

En agriculture biologique, on n'utilise donc que des pesticides naturels, d'origine minérale (souffre, cuivre)

ou végétale, pour protéger les plantes contre les maladies, insectes ravageurs mauvaises herbes. Des purins

végétaux et des algues calcaires sont également utilisés pour renforcer les défenses naturelles des cultures.

Donc, les pesticides que l'on trouve dans les légumes bios ne présentent pas de dangers pour la santé.

Néanmoins, des consommateurs de plus en plus nombreux souhaitent consommer des légumes bio sans

pesticides. Pourquoi ? Pour des raisons de respect de l'environnement et par principe de précaution.

En effet, il peut toujours subsister un doute sur la sur-utilisation de pesticides minéraux, qui à haute dose ont

aussi un effet néfaste sur la santé et l'environnement. Certaines exploitation labellisées Agriculture

Biologique ont en effet atteint des niveaux industriels de production. Elles font appel à des techniques

industrielles d'épandage, comme l'épandage par voie aérienne, qui risquent de provoquer une sur-utilisation

de pesticides naturels qui à haute dose, peuvent provoquer des dégâts sur l'environnement et probablement

présenter un risque pour la santé.

Où trouver des légumes bios sans pesticides ?

Les légumes bios sans pesticides sont donc l'apanage des petites exploitations, qui peuvent mettre en place

des techniques d'agriculture qui ne recourent pas aux pesticides, mais privilégient les techniques de la

biodynamie : l'introduction de populations de prédateurs, l'association de cultures et des techniques de

fertilisation et de gestion de la vitalité des sols qui permettent aux cultures de développer leur propres

défenses naturelles et de limiter l'utilisation d'eau.

On peut supposer que les produits certifiés DEMETER, le label de l'agriculture biodynamique, sont ceux qui

contiennent le moins de pesticides. On le trouve plus facilement dans les magasins et les supermarchés

spécialisés dans l'alimentation biologique.

M.M., le 5 mai 2009

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I.8. Manger de la viande "éthique" : c'est possible !

Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir manger de la viande issue d'animaux bien traités, de

leur naissance à l'abattage, au-delà de la réglementation de base. Est-ce possible ? Si oui, quels labels

garantissent une viande "éthique" ? Doctissimo a mené l'enquête.

Si vous êtes soucieux du bien-être des animaux élevés pour être mangés, achetez de la viande française ou

européenne et surtout privilégiez les labels Label Rouge et Agriculture Biologique.

Animaux d'élevage : réglementation française et européenne

Interrogé sur le bien-être animal, Louis Orenga, directeur du Centre d'Information des Viandes (CIV), estime

que « la réglementation sur le bien-être animal n'a jamais été aussi importante que ces dernières années ». Il

précise que « les critères sont définis avec des associations de protection animale et la réglementation

française et européenne punit toute maltraitance sur les animaux pendant l'élevage et le transport ».

S'agissant des viandes provenant de pays hors UE, la façon dont les animaux sont traités ne nous est pas

toujours connue. Il vaut donc mieux privilégier la viande provenant d'élevages français ou européens. Pour

l'instant, l'origine est indiquée seulement sur la viande bovine mais le CIV espère que cela se fera sur les

autres. Attention aux produits dérivés : « Les consommateurs attachent de l'importance à la provenance de

la viande brute mais n'ont pas les mêmes critères quand il s'agit de produits élaborés » déplore Louis

Orenga. En effet, le plus souvent, vous ne savez pas d'où vient la viande hachée sur votre pizza…

Cette réglementation européenne de base n'est pas suffisante pour les associations de protection des

animaux : « Ce n'est pas parce que nous avons des normes que l'animal est dans un bien-être, on est loin du

besoin des animaux » explique Aurélia Warin-Ramette, éthologue chargée de campagne de la Protection

Mondiale des Animaux de Ferme (PMAF). Par exemple, l'élevage des poules en cage est légal…

Achat de la viande : en boucherie ou en grande surface ?

Pour consommer de la viande "éthique", vaut-il mieux acheter sa viande en boucherie qu'en grandes et moyennes

surface (GMS) ? Pas forcément. « On trouve du Label Rouge dans les grandes surfaces » note Louis Orenga. « Il y a

des bouchers qui ne savent pas d'où viennent leurs animaux » complète Aurélia Warin-Ramette. Cependant, pour les

ruminants, les bouchers, en particulier ceux dans les villages, connaissent les producteurs. Vous pourrez donc les

interroger sur les conditions d'élevage.

En revanche, il vaut mieux aller chez le boucher si vous ne connaissez pas bien les morceaux : lui saura vous

conseiller. En outre, en boucherie, la viande bovine est issue de races à viande le plus souvent et non de races

laitières, une garantie que l'animal ait été élevé en plein air.

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Label Rouge et Agriculture Biologique : de meilleures conditions de vie

« Aujourd'hui, certains modes d'élevage obligent à des pratiques qui respectent les animaux » nous informe

Aurélia Warin-Ramette. « Nous avons décrypté les cahiers des charges des labels Label Rouge et

Agriculture Biologique : on y trouve l'indication de pratiques rendues obligatoires ou au contraire interdites

pour mieux respecter le bien-être animal » indique-t-elle.

Les conditions d'élevage vont au-delà des réglementations minimum même s'il reste des points à améliorer.

Ainsi, ces deux labels imposent un parcours extérieur pour quasiment toutes les espèces, parcours arboré

pour le Label Rouge. « Cela change tout pour les animaux » souligne Aurélia Warin-Ramette. Quelques

exceptions : le porc Label Rouge n'a pas des conditions différentes de celles d'autres élevages.

Il vous faut acheter les labels Label Rouge fermier élevé en plein air ou Label Rouge élevé en liberté pour

avoir de la viande issue d'animaux ayant eu un accès à l'extérieur. Les agneaux et veaux label Rouge n'ont

pas d'accès au plein air non plus. « Un des grands points forts du Label Rouge est qu'il prend en compte la

durée du temps de transport » ajoute cette éthologue. Autre avantage : le prix, un peu moins élevé que celui

de la viande bio. Vous aurez juste des difficultés à trouver le Label Rouge pour certaines viandes, comme

celle de porc. La PMAF conseille aussi d'acheter sa viande directement aux petits producteurs : « Ils ne sont

pas labellisés mais sont très ouverts aux questions et vous pourrez aller voir sur place les conditions de vie

des animaux » indique cette chargée de campagne.

En ce qui concerne l'abattage des animaux, les choses sont différentes : « Il n'existe ni label ni cahier des

charges prenant en compte le bien-être animal à l'abattoir » explique Aurélia Warin-Ramette. « Cependant,

quelques entreprises prennent de plus en plus à coeur d'aller plus loin » ajoute-t-elle. Parmi elles,

l'entreprise Charal qui prend en compte le comportement de l'animal depuis le couloir jusqu'à l'abattage. « Ils

ont ainsi rendu obligatoire l'étourdissement tout juste après la saignée dans le cas de l'abattage rituel :

viande casher et halal » indique la chargée de campagne de la PMAF. Cette association pense que la prise en

compte du bien-être de l'animal au moment de l'abattage va être de plus en plus une préoccupation.

Bien-être des animaux d'élevage : faut-il un label spécifique ?

« On ne devrait pas utiliser en argument marketing la bientraitance animale » estime le Directeur du CIV.

« Ce qui me gêne, c'est que cela voudrait dire que seuls certains animaux seraient bien traités » précise-t-il.

Il prône plutôt une généralisation de l'amélioration des conditions de vie des animaux, objectivée par des

recherches. Même idée au niveau de l'association Bleu Blanc Coeur, engagée dans une démarche

nutritionnelle/santé : « Nous essayons d'avancer sur les bases biologiques du bien-être » confie Pierre Weill,

co-Président de l'association.

« Un label de bien-être animal tel le "freedom food" britannique serait une grande victoire » estime pour sa

part Aurélia Warin-Ramette. Qui précise que la PMAF préfèrerait cependant une meilleure intégration des

besoins des animaux dans les cahiers des charges existant, soit des labels globalisés : bio/écologique/bien-

être animal. « Il y aurait ainsi une notion de respect général, c'est cela la viande éthique » conclut-elle.

Cette association souhaite que le marché de niche respectueux du bien-être animal se développe et que dans

le même temps, le bien-être des animaux d'élevage se généralise pour toutes les productions. « Nous sommes

plutôt optimistes : les consommateurs sont de plus en plus soucieux du bien-être animal » explique la

chargée de campagne. « L'avenir de la viande passera par une compréhension du bien-être animal »

confirme Louis Orenga. Soyons donc optimistes et encourageons cette évolution par nos choix de

consommation.

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Anne-Sophie Glover-Bondeau, le 3 juin 2011

Sources

Site de la Protection Mondiale des Animaux de Ferme (PMAF)

Vous y trouverez des fiches-repères pour chaque espèce ainsi que pour les œufs

Centre d'Information des Viandes (CIV) : Pour s'informer sur la réglementation, les conditions d'élevage en France, les

signes de qualité, les valeurs nutritionnelles des viandes…

II. Devez-vous manger Bio ?

De plus en plus de choix et de variété à des prix plus abordables. Des garanties sans OGM, sans

pesticides. Il est de plus en plus tentant d'opter pour ces aliments 100% naturels. Quels sont leurs

bénéfices santé ? Sont-ils meilleurs au goût ? Toute la vérité sur le bio… "Manger peut-il nuire à la

santé ?" est une enquête longue et rigoureuse de la journaliste Isabelle Saporta et du réalisateur Eric

Guéret, au cœur de la fabrique alimentaire. Leurs découvertes sont alarmantes et nous invitent à

changer notre manière de nous alimenter.

II.1. Manger bio, est-ce vraiment meilleur pour la santé ?

Querelle d'experts autour des produits bio et de leurs atouts pour la santé : des scientifiques français

viennent de publier deux actualisations plutôt contradictoires du rapport consacré à ce thème par

l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments en 2003. Le point sur les enseignements des

dernières études.

Les aliments biologiques sont-ils réellement meilleurs sur le plan nutritionnel ? Sont-ils vraiment épargnés

par les nitrates et les pesticides ?

Bénéfices nutritionnels : un pavé dans la mare en 2009

Une publication anglaise de 2009, s'appuyant sur l'analyse de dizaines d'études réalisées depuis 50 ans, a

semé le doute, ne reconnaissant aucun bénéfice nutritionnel aux aliments issus de l'agriculture biologique,

comparés aux produits issus de l'agriculture conventionnelle.

Toutefois le Dr Denis Lairon, chercheur de l'Inserm qui avait coordonné le rapport de l'Afssa en 2003,

relativise cette publication : « dans un premier rapport compilant 162 études internationales, les experts

britanniques avaient conclu, comme les Français, à divers atouts des aliments biologiques. C'est ensuite, en

éliminant une centaine d'études pour n'en retenir que 55, qu'ils n'ont plus trouvé de différence significative.

Or, pour qu'une revue de synthèse ait une valeur scientifique, elle doit prendre en compte suffisamment

d'études ».

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Depuis 2003, de nouveaux travaux ont été réalisés. Les résultats de l'étude européenne QLIF et de recherches

françaises de l'INRA sont en cours de publication, mais on dispose déjà de données sur des aliments produits

pas trop loin de nos frontières, en Suisse et en Allemagne notamment.

Pourtant les aliments bios contiennent des nutriments intéressants

Selon le Dr Denis Lairon, qui a publié en 2009 dans la revue Agronomy for Sustainable Development une

synthèse de ces données récentes, les légumes bio contiennent davantage de matière sèche (jusqu'à 20%), et

donc moins d'eau. Certains apportent un peu plus de minéraux : magnésium, fer, ou zinc. La pomme de terre

et la tomate bio sont souvent plus riches en vitamine C. Si ces données sont parcellaires, parce que tous les

minéraux et toutes les vitamines ne sont pas étudiés, ils sont encourageants quand on sait que la densité

nutritionnelle des végétaux de l'agriculture conventionnelle intensive peut être amoindrie par l'épuisement

des sols.

Le point fort des fruits et légumes bio est leur teneur généralement plus élevée en polyphénols. En l'absence

de pesticides de synthèse, ces composés s'accumulent dans les végétaux, pour leur permettre de lutter contre

les insectes et autres agresseurs. Dans notre organisme, ils ont une action anti-oxydante, retardant le

vieillissement cellulaire, et contribuant à la prévention des maladies cardio-vasculaires et de certains cancers.

Le lait et la viande bio seraient plus riches en omega 3

Les viandes de vaches, agneaux, porcs, et volailles bio semblent moins grasses, toujours selon le Dr Denis

Lairon. Par exemple, dans une étude citée par ce même chercheur, des poulets bios abattus à 91 jours étaient

3 fois plus maigres que leurs congénères élevés en batterie abattus à 42 jours.

Le mode d'élevage bio imposant l'accès des animaux à des pâturages ou des parcours, on peut penser qu'ils se

dépensent plus et emmagasinent moins de réserves de graisses. Autre bon point, la viande des bovins et des

volailles bio serait plus riche en oméga 3, ces bonnes graisses cardio-protectrices qui font défaut dans notre

alimentation. Quant au lait bio, il fournirait plus d'oméga 3 et de caroténoïdes anti-oxydants (bêta-carotène,

lutéine, xéaxanthine).

Mais ces atouts sont également contestés

Moins optimistes, Léon Guéguen et Gérard Pascal, membres du groupe de travail "Agriculture biologique"

de l'Académie d'Agriculture de France, estiment que « les faibles différences observées dans les teneurs en

quelques nutriments ou micro-constituants anti-oxydants n'ont pas de conséquences significatives sur la

couverture des besoins nutritionnels ou de la santé. De plus, les réactions d'auto-défense des plantes

attaquées par des insectes ou autres parasites provoquent la formation de composés autres que les

polyphénols dont l'effet sur l'homme est mal connu ».

Denis Lairon reconnaît qu'effectivement les données scientifiques sont encore limitées : « l'engouement du

grand public pour l'agriculture biologique est tout récent : ce mode de production a longtemps été considéré

comme une niche ». Il paraît toutefois convaincu de l'intérêt pour la santé de manger bio, notamment les

fruits, légumes et produits céréaliers, recommandés à chaque repas.

Moins de nitrates et de pesticides dans les produits bios

Obtenus sans utilisation d'engrais chimique, les végétaux bios renferment peu de nitrates. Ces derniers sont

des composés toxiques pour les enfants de moins de 6 mois et suspectés d'être cancérigènes chez les plus

grands (une fois transformés dans l'organisme en nitrosamines).

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Les produits bios sont également exempts, quasiment à 100%, de résidus de pesticides. Or d'après le dernier

plan de surveillance de la Direction Régionale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression

des Fraudes (DGCCRF), 52% des fruits et légumes de l'agriculture conventionnelle en contiennent à une

dose quantifiable. Ces pesticides inquiètent scientifiques et organisations écologistes.

On leur attribue de sérieuses perturbations de l'écosystème, de la reproduction des animaux et diverses

maladies professionnelles des agriculteurs, premiers exposés, telles que cancers et atteintes neurologiques.

Qualifiés de perturbateurs endocriniens, ils seraient aussi en cause dans la baisse de fertilité masculine. Mais

là encore, les études manquent. On sait que certains résidus de pesticides peuvent s'accumuler dans

l'organisme humain, mais on n'en connaît pas encore les effets à long terme. Les femmes enceintes ou qui

allaitent sont toutefois reconnues comme groupe à risque par les experts de l'Observatoire des Pesticides.

Au total, des éléments plutôt encourageants

Toutes ces données, même si elles ne montrent pas de bénéfice net sur la santé, sont tout de même en faveur

de la consommation de ces aliments, dépourvus ou presque de nitrates et de pesticides et paraissant contenir

des nutriments intéressants.

De plus leur culture respecte davantage l'environnement, atout non négligeable à l'heure où les pouvoirs

publics s'interrogent, par exemple, sur les moyens à mettre en œuvre pour lutter contre la prolifération des

algues vertes en Bretagne, directement liée à l'utilisation massive d'engrais azotés par les agriculteurs

Privilégier les végétaux de saison

Il est possible manger bio sans se ruiner, à condition de rééquilibrer les repas vers plus de végétal (céréales,

légumineuses, fruits, légumes) et moins d'animal (viandes, poissons) : une recommandation commune au

Programme National Nutrition Santé et aux partisans écologistes du bio. Il faut également se limiter aux

fruits et légumes de saison, achetés si possible directement aux producteurs.

Quand on n'achète pas bio, on peut minimiser l'ingestion de résidus de pesticides en préférant les végétaux de

saison produits en pleine terre (et non en serre), en les lavant, et en les pelant le cas échéant, avant de les

consommer.

Florence Daine, le 01 juin 2010

Sources

Nutritional quality of organic food : a systematic review. A. Dangour et al. Am. J. Clin. Nut. 90 : 680-85. 2009, résumé

en ligne

Evaluation nutritionnelle et sanitaire des aliments issus de l'agriculture biologique, Afssa, 2003, téléchargeable en

ligne (à partir du site du syndicat national des entreprises bio)

Entretien téléphonique avec le Dr Denis Lairon, mai 2010

QLIF pour Quality Low Imput Food (site du QLIF)

Nutritional quality and safety of organic food. A review. D. Lairon. Agron. Sustain. Dev. 30 : 33-41. 2009,

téléchargeable en ligne

Intérêts nutritionnels et sanitaires des produits bio, D. Lairon. Conférence lors du salon professionnel de la nutrition

Dietecom, mars 2010

Le point sur la valeur nutritionnelle et sanitaire des aliments issus de l'agriculture biologique. L. Gueguen, G. Pascal.

Cahiers de Nutrition et de Diététique, avril 2010, résumé en ligne

Plan de surveillance et de contrôle des résidus de pesticides dans les denrées d'origine végétale. Direction Générale de la

Consommation de la Concurrence et de la Répression des Fraudes. Rapport 2007, résumé en ligne

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II.2. Privilégier le bio pour une alimentation plus saine

Que ce soit pour une alimentation plus saine ou pour promouvoir un mode de consommation

respectueux de l'environnement, les Français plébiscitent le bio. Les chiffres sont là pour le prouver :

le chiffre d'affaires des aliments biologiques affiche une croissance d'un milliard d'euros en 3 ans.

Retours sur la polémique autour de l'intérêt nutritionnel d'une alimentation bio et des propositions

gouvernementales pour répondre à une véritable attente des consommateurs.

Les consommateurs français et leurs voisins européens deviennent de plus en plus exigeants concernant la

qualité des produits alimentaires. Effet visible de cet intérêt porté à notre alimentation : le marché du bio

explose en France. Le chiffre d'affaires des aliments biologiques est de 2,6 milliards en 2008 sur le territoire

national, soit 25% de plus qu'en 2007.

Mais voilà, une étude britannique, publiée cet été, jette un pavé dans la mare et remet en question l'intérêt

nutritif des produits alimentaires biologiques. Les acteurs de la filière bio réagissent fortement à cette étude,

tandis que les consommateurs s'interrogent. Se feraient-ils tout simplement avoir ? Pas sûr.

Une étude anglaise qui crée le doute

Les produits issus de l'agriculture biologique ne seraient pas plus sains que les aliments non bios, selon une

étude britannique publiée cet été, par des chercheurs de la London School of Hygiene & Tropical Medicine.

Après avoir examiné 162 études publiées au cours des 50 dernières années, ils affirment qu'il n'existe

« qu'une petite différence entre les produits biologiques et les produits issus de la filière agricole

classique ».

Ces différences sont si peu significatives sur le plan statistique « qu'il est improbable qu'elles soient d'une

importance quelconque pour la santé publique », explique Alan Dangour, l'un des auteurs de l'étude.

Toujours selon les chercheurs britanniques, les produits bios n'apporteraient pas d'intérêt nutritionnel

supplémentaire, puisqu'ils ne contiennent pas plus de vitamines et de nutriments que les aliments ordinaires.

Mais, manger bio dans l'intention de consommer davantage de vitamines, est-ce vraiment là le nerf de la

guerre ? L'agriculture bio se différencie essentiellement de l'agriculture classique par l'absence d'insecticides,

d'herbicides et de fongicides, dans le but de protéger l'environnement ainsi que les consommateurs. Mais

cette réalité n'est pas mise en avant dans l'étude anglaise.

Dominique Marion, président de la Fédération nationale d'agriculture biologique des régions de France

(FNAB) estime que l'étude en question est « une vraie escroquerie intellectuelle ». Il lui reproche « ses

lacunes et la reprise de certaines des conclusions les plus sensationnalistes ».

Le président de la FNAB observe par ailleurs, les limites de la démarche scientifique de cette étude, qui n'a

pas pris en compte les résidus de pesticides, alors que les produits bio n'en contiennent justement pas. M.

Marion regrette également « l'absence de toute référence aux bénéfices environnementaux de l'agriculture

biologique, liés à l'interdiction des produits chimiques de synthèse ».

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Pour éviter insecticides, herbicides et fongicides

Mais ces travaux ont l'avantage d'avoir à nouveau ouvert le débat sur les produits biologiques durant ces

dernières semaines.

Au mois d'août 2009, Michel de Lorgeril, cardiologue et chercheur au CNRS, prenait la défense de

l'agriculture bio, dans une édition du journal Le Monde : « Certains diront que l'agriculture conventionnelle

respecte des normes pour les résidus de pesticides. Admettons. Mais que savons-nous de la toxicité de ces

agents sur le long terme et de leurs interactions ? Or nous mangeons trois repas par jour et chaque fois

plusieurs aliments contaminés par plusieurs pesticides ».

Le scientifique précise : « Ces agents s'accumulent dans nos tissus. On leur attribue un rôle causal dans des

pathologies hormono-dépendantes (cancers du sein, infertilité masculine, anomalies du sexe des garçons),

des maladies neurologiques (Parkinson), des lymphomes et autres cancers et leucémies. Précaution

s'impose ! ».

Les adeptes du bio recherchent dans cette alimentation un moyen d'échapper aux produits toxiques. A ce

sujet, les producteurs bio communiquent largement sur les conditions de production et assurent

systématiquement des garanties de qualité. Manger bio a des répercussions positives sur notre vie, mais aussi

sur notre environnement. Cette agriculture respecte le bien être des animaux et les écosystèmes, en

préservant la fertilité de la terre et en contribuant à protéger la biodiversité. L'objectif est de favoriser un

monde durable.

Les gouvernants sont des acteurs essentiels pour développer davantage l'agriculture biologique et ses filières,

encore peu importantes en France. Mais les engagements politiques sont lents, répondant difficilement aux

attentes de la population.

Toutefois, dans le cadre du Grenelle de l'environnement, le plan "Agriculture biologique : horizon 2012" a

vu le jour, dans le but de tripler les surfaces actuelles cultivées en "bio", d'ici l'année 2012. Sachant

qu'actuellement seulement 2,12% des surfaces agricoles utiles sont bio, cela ne représentera jamais, si

l'objectif est atteint, que 6,26% du total des surfaces agricoles…

Vers des repas "bio" dans les cantines en 2012 ?

Pour réaliser cet objectif, l'Agence Bio, structure associant des organismes publics et des partenaires

professionnels, sera dotée d'un fonds de 15 millions d'euros sur une période de 5 ans, afin de contribuer à

l'organisation des filières. Ce fonds va permettre de soutenir des projets professionnels (collecte,

transformation, commercialisation) de dimension nationale ou régionale, permettant l'accroissement de

l'offre de produits bio en France, aussi bien pour les consommateurs que les collectivités publiques.

L'un des axes de ce plan concerne effectivement la restauration collective. L'objectif de l'Etat est d'atteindre

20% d'approvisionnement en bio d'ici 2012. La qualité de l'alimentation dans les cantines est un sujet

essentiel pour les Français. L'introduction des aliments bio dans les repas des enfants est la clé de voûte d'une

alimentation saine et équilibrée pour eux, d'autant que les filières bio sont particulièrement contrôlées. Mais

cela nécessite avant tout d'équilibrer et de varier au mieux les menus proposés.

La santé se construit jour après jour, année après année, dès l'enfance. Aussi, proposer une alimentation

biologique aux enfants dès le plus jeune âge, est plutôt une bonne nouvelle. Souhaitons simplement que les

objectifs fixés par le gouvernement soient respectés.

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Véronique Le Saux, 15 septembre 2009

Des sites pour aller plus loin

Résumé en ligne de l'étude anglaise

Le site du ministère de l'Agriculture

II.3. Le bio : mythes et réalités

Le bio, une mode, ou une nouvelle façon - plus saine - de se nourrir ? Découvrez toute la vérité sur les

produits de l'agriculture biologique… et faites votre choix en toute connaissance de cause.

Les produits bios sont contrôlés

Oui ! Tout produit présenté comme "issu de l'agriculture biologique" est contrôlé par l'un des six organismes

certificateurs indépendants et agréés : ECOCERT, QUALITÉ France, ULASE, AGROCERT, ACLAVE et

CERTIPAQ. Les vérifications portent essentiellement sur le mode de production, et concernent aussi bien les

producteurs que les transformateurs.

Tout produit bio doit porter le label AB

Non, pas obligatoirement. Ce label AB (qui ne peut être accordé qu'aux produits renfermant au moins 95%

d'ingrédients issus de l'agriculture biologique) garantit le respect d'un cahier des charges homologué par les

pouvoirs publics. Mais sa présence n'est pas obligatoire : l'absence du logo ne signifie donc pas que le

produit n'est pas biologique.

L'agriculture bio est moins développée en France que dans la plupart des autres pays européens

Vrai ! Même si la France vient de dépasser le cap symbolique de 1% de la "surface agricole utile" en

agriculture bio, elle reste à la traîne des autres pays d'Europe. L'Allemagne et l'Italie comptent plus de 2% de

leurs surfaces agricoles exploitées en bio, la Finlande près de 4%, la Suède et l'Autriche pratiquement 9%.

Le Languedoc-Roussillon est champion de France pour l'agriculture bio

C'est exact : il arrive en tête des régions, avec plus de 3% de sa surface agricole cultivée en agriculture

biologique. Viennent ensuite la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et la Franche-Comté (avec chacune

2,1%). En queue de peloton, on trouve l'Île-de-France et la Picardie.

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Il existe des produits surgelés bio

Oui, bien sûr ! Légumes, fruits, volailles et viandes, ainsi que petits pains, plats cuisinés, et même… pizzas

et glaces : on trouve (pratiquement) tous les aliments bio au rayon surgelés.

Manger bio, c'est manger équilibré

Pas forcément ! Mais en général, lorsqu'on choisit des produits bios, on se préoccupe de la qualité de sa

nourriture. C'est donc qu'on cherche à bien se nourrir, et qu'on a le souci de l'équilibre alimentaire.

Les produits bios ne renferment pas d'OGM

C'est en tout cas l'engagement pris officiellement par les fabricants et distributeurs de produits bio.

Les produits bios sont plus riches que les autres en vitamines et en minéraux

C'est ce qui a été observé dans certaines études : dans la mesure où il s'agit de légumes ou de fruits cultivés

sans irrigation trop poussée, leur teneur en matière sèche est plus élevée, d'où une plus grande concentration

en micro-nutriments. Mais les études comparatives réalisées jusqu'ici sont encore trop peu nombreuses pour

qu'on puisse conclure à la supériorité systématique des aliments bios sur ce point.

Les produits bios sont plus savoureux que les aliments traditionnels

C'est souvent vrai, surtout lorsqu'il s'agit de fruits ou de légumes récoltés à parfaite maturité, ou de fromages

fabriqués en petites quantités. Mais lors de tests de dégustation à l'aveugle, il est arrivé que des produits bio

ne se trouvent pas mieux classés que les autres…

Anne Laurent

II.4. Y'a bon le bio ?

Tous ses amateurs l’affirment : le bio, c’est meilleur ! Le goût retrouvé des tomates, la saveur "vraie"

du lait entier… La différence avec les produits classiques est-elle si flagrante ? A lire pour préparer

vos papilles…Selon un sondage récent, deux français sur trois choisissent Bio avant tout pour le goût

"inimitable" des produits. C’est la 2ème

raison d’achat, derrière les préoccupations santé.

Un jugement subjectif…

Mais bien sûr l’avis d’un consommateur de bio est subjectif : il plébiscite forcément ses choix. Et puisque

c’est fait "naturellement", ce ne peut pas être moins bon ! Il est vrai que le jugement est influencé par de

nombreux détails : la tomate bio avec ses "imperfections" fait plus "vraie" que celle rouge vif et calibrée de

l’étalage d’à côté. Mais alors comment savoir si c’est vraiment meilleur ?

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Plébiscités par les lapins et les poules !

Plusieurs études ont été réalisées avec des animaux. Et les résultats sont surprenants : lorsqu’ils ont le choix,

lapins, poules, rats ou souris préfèrent les aliments issus de l’agriculture biologique ! Certes, cela ne signifie

pas qu’ils ont meilleur goût. Il peut s’agir par exemple de résidus d’engrais ou de pesticides qui les auraient

rebutés. Et si c’est une question de saveur, ce qui plait à ces animaux ne plaira pas forcément à l’homme : il

suffit de renifler la pâtée préférée de votre chien pour comprendre qu’animaux et humains n’ont peut-être pas

les mêmes valeurs gustatives…

Chez l’homme : cela dépend des aliments…

Pour l’homme, des tests ont été effectués en double aveugle, c’est-à-dire en faisant goûter aux

consommateurs des produits sans leur mentionner la provenance. Apparemment les aliments pour lesquels la

différence de goût est la plus flagrante sont les produits laitiers, les carottes, les courgettes, les tomates et les

fruits. Mais des scientifiques se sont penchés sur les propriétés sensorielles des produits bio et ont surtout

constaté que le consommateur avait du mal à distinguer "le bon grain de l’ivraie" ! Globalement, cela

dépendait des produits. Voici quelques exemples :

Produit Version classique Version bio

Pommes de Terre Jugée meilleure

(Mais pas de différence selon une

autre étude)

Viande Pas de différence

Miel Pas de différence

Pommes Jugée meilleure

Haricots Pas de différence

Carottes Pas de différence

Pamplemousses Pas de différence

Raisins Pas de différence

Epinards Pas de différence

Maïs Pas de différence

Tomates Pas de différence

Mangue Jugée meilleure

Jus d’orange Jugée meilleure

Bananes Jugée meilleure

Blé Pas de différence

Betteraves Pas de différence

Globalement, quelques études sont en faveur des produits bios, quelques-unes en faveur des aliments

traditionnels et de nombreuses n’ont pas permis de trancher ! Ce qui globalement plaide pour une absence

objective de réelle différence de goût entre les deux. Mais en la matière, vous êtes seul juge…

Alain Sousa

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Sources :

Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA)

Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)

Agence britannique des standards alimentaires (Food Standards Agency)

III.5. Protéger la nature avec le bio

Quand le consommateur choisit de manger bio, il ne le fait pas uniquement pour lui. Il espère

également protéger l’environnement. Ces formes d’exploitation préservent-elles mieux la nature ?

Doctissimo creuse le sujet… L’agriculture biologique possède au moins une qualité qui n’est pas

contestée : mieux préserver l’environnement. Revue de détail…

Premier avantage : la baisse des pesticides

Plus de trois millions de tonnes de pesticides sont déversées chaque année dans le monde ! Les exploitations

biologiques en rejettent beaucoup moins : les seuls produits autorisés sont les pesticides naturels. Certes, ils

ont certainement un impact sur l’environnement (sur les insectes qui ne sont pas nuisibles notamment), mais

cet effet est théoriquement moindre que d’autres substances plus agressives.

Pas d’OGM

L’un des engagements qui a fait le succès des produits biologiques, c’est la garantie "sans OGM". En effet,

les exploitants se sont engagés à ne pas utiliser de produits génétiquement modifiés. De même, toute la

chaîne doit être contrôlée : une viande labellisée Bio garanti que l’animal n’a pas été nourri avec des

végétaux contenant des OGM. Mais le problème de la contamination éventuelle par des champs voisins

existe…

Moins de nitrates ?

Les nitrates font partie des polluants dégagés par l’agriculture. Il semble là encore que les exploitations

biologiques en produisent beaucoup moins. Car ce type de cultures utilise des engrais d’origine organique :

dans ceux-ci, l’azote est faiblement minéralisé, et entraîne une moins forte production de nitrates. Mais cela

dépend également de la nature du sol, de la variété de la plante, de l’ensoleillement… Difficile donc

d’évaluer l’impact réel des méthodes biologiques

Un meilleur rendement ?

La productivité obtenue en agriculture biologique est généralement moindre : 80 à 90% des exploitations

conventionnelles. Pourtant plusieurs études soulignent un rendement meilleur : produire la même quantité de

fruits ou de légumes demande moins d’énergie et d’apports nutritifs. De plus, les champs cultivés en

agriculture bio sont généralement plus résistants aux insectes et autres ravageurs, ainsi qu’aux maladies. En

ce qui concerne l’élevage, les animaux semblent également moins sujets aux infections. Les agriculteurs

auraient-ils intérêt à se mettre au bio ?

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Le respect de la biodiversité

La biodiversité, vous en avez certainement entendu parler. C’est la cohabitation de nombreuses espèces

végétales et animales différentes. Les exploitations biologiques respectent ce principe. Elles préservent plus

le patrimoine naturel que les exploitations classiques : moins de pesticides, moins d’érosion des sols. On va

par exemple retrouver significativement plus de vers de terre et autres arthropodes dans la terre. Notons que

nombre restreint d’exploitations bio et leur faible surface limite l’éventuel effet bénéfique sur les

écosystèmes.

Sans oublier que les avantages du bio dépendent du passé de l’exploitation : si la reconversion au bio est

récente, les bénéfices de cette pratique ne seront pas ressentis immédiatement. Théoriquement, une période

de quatre ans est nécessaire pour qu’une nouvelle exploitation atteigne l’équilibre écologique propre à ce

type d’organisation.

Alain Sousa

II.6. Les produits bios sont-ils meilleurs pour la santé ?

Les produits bios sont meilleurs pour la santé ! Cette certitude est ancrée dans bon nombre d’esprit.

Mais cela correspond-t-il à une réalité ? Ces fruits et légumes sont-ils vraiment plus sûrs ? Devez-vous

abandonner les aliments traditionnels pour préserver votre organisme ?

Il est extrêmement difficile de relier le type d’agriculture et ses effets sur la santé. De nombreuses études ont

néanmoins essayé d’évaluer les bénéfices du bio. Les résultats sont… inégaux !

Moins de protéines, mais plus de qualité ?

L’une des principales différences entre une exploitation "classique" et une exploitation "biologique", c’est le

type d’engrais utilisé. Ainsi, les fertilisants employés dans le bio sont des produits naturels. Or les engrais

chimiques utilisés dans les exploitations traditionnelles sont en général plus efficaces. Ils vont notamment

apporter une plus grande quantité d’azote, élément indispensable à la plante pour fabriquer des protéines.

Les végétaux non bios, nourris avec ces engrais, seront ainsi plus riches en protéines. Mais ces protéines

seraient de moins bonne qualité : elles seraient moins riches en acides aminés essentiels, indispensables à

notre organisme. Cette différence de qualité n’a pas été retrouvée par toutes les études. Certaines ont même

trouvé un résultat inverse, en faveur de l’agriculture traditionnelle !

Enrichis en vitamines et minéraux ?

Plusieurs études se sont penchées sur la teneur en vitamines, minéraux et oligo-éléments des fruits et

légumes, selon leur origine bio ou non. Mais les chercheurs se sont vite aperçus que la richesse en telle ou

telle molécule dépend en fait de nombreux facteurs : variété cultivée, nature du sol… Pourtant, les produits

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traditionnels mettent souvent plus longtemps avant d’arriver dans votre assiette : ils sont cueillis avant

maturité puis stockés.

Or cette récolte précoce devrait théoriquement nuire à leur teneur en vitamines et minéraux. Dans les faits ce

ne semble pas être le cas. Des chercheurs qui ont ainsi comparé des cultures bios ou non ont conclu que les

facteurs déterminant étaient essentiellement… les conditions climatiques ! Le seul élément pour lequel les

produits bio semblent posséder l’avantage, c’est la teneur en vitamine C.

Contamination en pesticides ou métaux lourds

Certes, en ce qui concerne les pesticides, les études sont en faveur des produits bios : leur utilisation (pour les

pesticides chimiques du moins) est interdite. Les résidus à la surface des fruits et légumes sont donc quasi-

inexistants. Mais il faut souligner que les normes auxquelles sont soumis les produits traditionnels sont

extrêmement strictes. Ainsi, la présence de résidus est rare chez ces derniers et la plupart du temps en deçà

des seuils préconisés.

Pour ce qui est de la contamination par des métaux lourds, il faut souligner que ce problème dépend des sols

et non de la nature de l’exploitation. Les risques sont donc équivalents. Enfin, il faut souligner que les

produits biologiques contiennent théoriquement moins de nitrates (grâce aux engrais organiques qui ont

remplacé les engrais chimiques). Or à hautes doses ceux-ci sont cancérigènes et peuvent dans certains cas

provoquer des problèmes sanguins.

Le principe de précaution

L’agriculture biologique applique également le fameux principe de précaution : les exploitants se sont

engagés à ne pas utiliser de produits génétiquement modifiés. De même, toute la chaîne doit être contrôlée :

une viande labellisée Bio garanti que l’animal n’a pas été nourri avec des végétaux contenant des OGM.

Toujours au non du principe de précaution, les produits bios ne sont pas irradiés. Cette technique permet de

détruire les microbes et les parasites contenus dans les aliments. Théoriquement, cette méthode ne présente

pourtant aucun danger pour le consommateur.

Des effets réels sur la santé ?

Différents scientifiques ont essayé, tâche plutôt ambitieuse, de mesurer l’impact direct sur la santé de la

consommation des produits biologiques. De nombreuses études soulignent ainsi une meilleure résistance aux

infections des animaux et des hommes nourris avec des végétaux issus du bio.

D’autres mettent en avant des bénéfices dans la procréation. Ainsi, un effet positif aurait été mesuré par

exemple sur la fertilité de taureaux et de lapins nourris avec des produits bio… Et manger bio aurait un

impact sur la santé des enfants : une étude avait souligné que, chez les femmes qui mangent bio, on retrouve

moins de résidus de pesticides dans le lait maternel.

Davantage de microbes chez le bio ?

Mais il est vrai que tout ne plaide pas en faveur du bio. Ainsi, l’utilisation d’engrais biologiques va entraîner

un risque plus grand de contamination par divers microbes. Cela est d’autant plus vrai que l’utilisation

d’antibiotiques est limitée. Autre problème : la contamination durant le stockage.

Entre la récolte et la vente, des champignons peuvent se développer à la surface des fruits et des légumes. Or

certains fabriquent un véritable poison pour l’homme : les mycotoxines. En agriculture traditionnelle, un

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traitement antifongique est parfois appliqué de manière préventive. Ce traitement n’existe pas pour les

produits bios. Mais pour l’instant, rien ne prouve que les consommateurs soient plus exposés.

Si les études sur les bénéfices santé des produits bios demandent à être confirmées, celles sur les avantages

de consommer des fruits et légumes en général sont très bien documentées. Alors si vous souhaitez préserver

votre organisme, consommez-en au minimum cinq par jour. Libre à vous (et à vos finances) d’opter pour des

produits biologiques !

Alain Sousa

III. Produits Bios : choisir sans se tromper

Grandes surfaces, marchés, petits commerces. les produits biologiques sont distribués partout. Et la

demande et de plus en plus forte, obligeant à importer ces aliments. Plusieurs fraudes ont déjà été

décelées. Alors comment être sûr d'acheter vraiment bio ? Suivez nos conseils pour éviter les

arnaques !

III.1. Agriculture : décodons le jargon

AOC, agriculture biologique, label rouge… l'agriculture ne manque pas de critères pour distinguer ses

produits et il est parfois difficile de s'y retrouver. Doctissimo vous aide à comprendre les labels et les

appellations pour vous permettre de sélectionner au mieux vos aliments.

Si l'agriculture met en place des critères de qualité pour valoriser ses productions, les consommateurs sont

parfois perdus dans les allées des supermarchés. Voici quelques repères pour faire la différence entre un

poulet label rouge et une volaille issue de l'agriculture biologique, un fromage AOC d'un autre sans

appellation.

AOC/AOP : vive le terroir

L'appellation d'origine contrôlée (AOC) désigne un produit originaire d'une région ou d'une aire d'appellation

déterminée. Cette appellation reconnait que la qualité ou les caractères d'un produit sont liés à son milieu

géographique et au savoir-faire du producteur (vins, cidres, fromages, fruits et légumes, produits laitiers,

miels…). A savoir, l'AOP est l'équivalent européen de l'AOC pour tous les produits autres que le vin.

Label Rouge, une qualité supérieure

Reconnu dès 1960, le Label Rouge qui est une marque Ministère de l'Agriculture et de la Pêche, est le plus

ancien des signes officiels de qualité. Il garantit un niveau de qualité supérieure. Par exemple, un poulet

fermier Label Rouge sera obligatoirement élevé en plein air et son alimentation contiendra au moins 75% de

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céréales. Quant à la notion de plein air, elle signifie que le parcours extérieur est clôturé avec un espace d'au

moins 2 m² par volaille. Lorsque les volailles sont en liberté, le parcours est illimité.

Bio : objectif 0 produit chimique

Un produit issu de l'agriculture biologique résulte d'un mode de production exempt de produits chimiques de

synthèse, mais pas seulement : l'agriculture biologique garantit également un mode de production

respectueux de l'environnement et du bien-être animal.

« Pour reprendre l'exemple de la volaille, un poulet issu de l'agriculture biologique sera élevé en plein air

avec un espace d'au moins 4 m² par volaille sur un parcours sans engrais de synthèse ni produit

phytosanitaire. Son alimentation devra contenir 90% minimum de produits issus de l'agriculture biologique,

dont 65% minimum de céréales » explique Jacques Pior, responsable agriculture biologique au sein de

l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA).

Nouveau : la certification HVE

Si toutes les exploitations agricoles ne se convertissent pas au bio, les agriculteurs sont de plus en plus

nombreux à s'engager dans des pratiques respectueuses de l'environnement. Pour les distinguer, une

certification Haute Valeur Environnementale (HVE) a été mise en place. Cette dernière concerne les

thématiques suivantes : biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion des engrais, gestion de la ressource en

eau, voire consommation énergétique. L'objectif est que 50% des exploitations françaises puissent y être

engagées en 2012 (projet de loi Grenelle 1).

Vers une agriculture raisonnée

La vielle opposition entre l'agriculture biologique et l'agriculture conventionnelle évolue. « Dans les

chambres d'agricultures, nous constatons un respect pour les différentes techniques agricoles. Un

agriculteur raisonné utilisera par exemple un peu d'engrais chimique à certaines périodes de l'année et

n'exclura pas complètement les OGM tandis que l'agriculteur biologique exclura les deux mais chacun

respecte en général le travail de l'autre » poursuit Jacques Pior.

Ainsi l'agriculture raisonnée se rapproche de l'agriculture biologique sur certains points sans toutefois en

adopter toutes les contraintes. L'objectif de cette agriculture est de réduire les effets négatifs des pratiques

agricoles sur l'environnement sans toutefois remettre en cause la rentabilité économique des exploitations.

Delphine Bourdet - Le 21 septembre 2009

III.2. Manger bio, c'est pas si cher !

La plupart des consommateurs le disent : manger bio a un coût ! Il est vrai que la plupart des produits

sont 10 à 20% plus chers élevé que leurs homologues classiques. D’où vient cet écart de prix ? Peut-on

manger bio à moindre frais ? Tour d’horizon pour concilier capital santé, empreinte écologique et

porte-monnaie…

Le bio connaît un succès grandissant. Le nombre d’agriculteurs bio a ainsi été multiplié par trois en 10 ans, et

aujourd’hui 540 000 hectares sont cultivés en biologique en France. Près de la moitié des français achète au

moins un produit bio par mois. Pourtant, le bio ne représente en volume que 2% des achats. Car de nombreux

consommateurs ne font pas cette démarche pour une raison simple : le prix !

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Pourquoi c’est plus cher ?

Bien sûr, les produits issus de l’agriculture biologique sont chers. Mais cela est malheureusement justifié :

les agriculteurs qui ont choisi cette filière ont des rendements plus faibles que leurs homologues. Par

exemple, une vache laitière "conventionnelle" fourni jusqu’à 10 000 litres de lait par an, alors qu’une vache

élevée selon les principes du bio ne produira "que" 4 500 litres de lait. Sans parler des coûts d’exploitation

souvent supérieurs, et du prix de la certification biologique.

D’ailleurs, de nombreux agriculteurs soulignent le manque de soutien de l’Etat et des collectivités. Pourtant,

en n’utilisant pas de pesticides ou d’engrais, les agriculteurs bios permettent de diminuer le coût des

traitements des eaux…Un argument qu’ils utilisent pour demander des aides plus importantes.

Epargnez votre porte-monnaie…

Alors comment faire pour manger bio sans se ruiner? Il faut savoir que les grandes surfaces proposent des

prix attractifs. Et certains ont une gamme très étendue, c’est le cas de Monoprix qui s’est lancé dans le bio

dès 1993, et de Carrefour, qui proposait du pain bio dès 1991. "Carrefour Bio" existe depuis 1997.

Par ailleurs, de nombreux magasins bios se sont ouverts, et proposent un large choix à tous les prix.

Certaines chaînes telles que Biocoop ont décidé de démocratiser les produits, en baissant les prix sur les

aliments de consommation courante : œufs, sucre, riz, confiture, thé, café… Pour cela, la chaîne baisse les

marges, en espérant que l’arrivée de nouveaux consommateurs va compenser la perte. De quoi se mettre au

vert sans être dans le rouge !

Enfin, pourquoi ne pas "sauter" les intermédiaires, et vous adresser directement aux producteurs près de chez

vous ? L’agence bio propose un annuaire avec plus de 5 000 adresses dans toute la France. Vous le trouverez

à l’adresse : http://annuaire.agencebio.org.

Certes, si vous habitez en Ile de France, vous aurez du mal à trouver des agriculteurs bio… Mais ne

désespérez pas, la situation devrait s’améliorer : le conseil régional a prévu de transformer tout le secteur en

"écorégion"…

De bios enfants !

Assez paradoxalement, les produits pour enfant bio ne sont pas franchement plus chers que les produits

équivalents de grandes marques. Petits pots pour bébé, compotes ou biscuits pour les plus grands qui ne sont

pas trop onéreux. Des marques telles que Kalibio sont spécialisées dans l’offre enfant. A noter, votre enfant

est peut-être déjà habitué à manger bio, si vous habitez paris notamment : les cantines scolaires parisiennes

proposent une fois par semaine des aliments bios.

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Certes, le choix reste limité : carottes, pommes de terre, épinards et steaks hachés sont au menu. Et il faut

reconnaître que dans ce cas, le surcoût est important pour la municipalité : 200 000 Euros supplémentaires

(pour un budget total de 1,8 millions…) Mais donner à vos enfants le goût de bien manger n’a pas de prix !

Le vrai coût des aliments

Difficile aujourd’hui d’acheter sans regarder au-delà de l’étiquette du prix, et s’intéresser à la provenance des

produits et leur mode de production. D’ailleurs, le premier geste bio, c’est d’acheter local : en évitant le

transport par camion, avion, etc. On limite ainsi la pollution et l’émission de gaz à effet de serre. A ce

propos, les pommes Bio de Nouvelle Zélande et autres fruits et légumes bio en provenance de pays lointains

sont une contradiction !

Acheter bio est certes un peu plus cher, mais quand on le peut, c’est une démarche qui a long terme est

forcément bénéfique pour le consommateur !

Alain Sousa

III.3. Faire son marché bio

Limitée il y a quelques années à certains fruits et légumes pas toujours présentables, l’appellation bio

s’étend aujourd’hui à une gamme de produits de plus en plus grande. Petits pots pour bébés, chocolat,

huiles… On nous annonce même les premiers élevages de truites bios dans les mois à venir. L'offre des

producteurs et des distributeurs est maintenant remarquablement variée.

Des tomates aux croquettes pour chiens

La plupart des grands distributeurs proposent désormais plusieurs centaines de références dans les magasins

de leur chaîne. Qu'il s'agisse de produits de base (légumes et fruits frais, œufs, beurre, fromages, volailles et

viandes, pain, céréales, tisanes…) ou plus élaborés (plats cuisinés, desserts tout prêts, biscuits, aliments pour

enfants…), le bio permet de satisfaire toutes les demandes des consommateurs. On trouve même des gammes

de nourriture pour animaux certifiée bio !

Cependant, certains produits ont plus de succès que d’autres : la viande, crise de la vache folle oblige, les

œufs, les laitages, les volailles et, bien sûr, les fruits et légumes. Même si, actuellement, le marché des

produits bio ne représente guère plus de 0,5% des dépenses alimentaires des Français, il augmente très

rapidement (sa progression est d'environ 25% par an). Et tout laisse penser que d'ici quelques années, il

devrait atteindre 2 à 3% du total des ventes de l'agroalimentaire.

Faire son marché bio

Acheter des produits bios, c'est aujourd'hui facile ! Pendant longtemps, les acheteurs se sont approvisionnés

essentiellement sur les marchés bios et dans les magasins spécialisés, mais leurs habitudes d'achat ont

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changé. Toutes les grandes surfaces proposent des produits bios dont elles concentrent désormais près de la

moitié du chiffre d'affaire (45 à 48%).

Viennent ensuite les magasins bio, supermarchés et supérettes spécialisés dans ces produits (11% des

ventes), puis les magasins d'aliments diététiques et naturels (10% des ventes), la vente à la ferme (10%

également), et, enfin, les marchés bio et les coopératives de consommateurs (environ 8% des ventes pour

chacun). On peut trouver la plupart de leurs adresses sur le site www.biocoop.fr. Dans le même temps, les

ventes en ligne se développent rapidement.

Les commerces de détail sont un peu en reste : si les boulangers proposent de plus en plus fréquemment du

pain bio, les détaillants traditionnels, comme les marchands de fruits et légumes, les charcutiers ou les

bouchers ont encore peu introduit les produits bios dans leur offre. Enfin, pour les Parisiens, sachez que vers

la mi-décembre se tient au Palais Omnisports de Bercy un marché de Noël bio…

Anne Laurent

III.4. Connaître le bio pour bien le choisir

En quelques années le bio est sorti de son ghetto et a envahi les présentoirs des supermarchés. Des

céréales pour le petit-déjeuner en passant par les plats préparés, les fruits, les légumes, la viande ou le

poisson, tous nos aliments sont disponibles en version bio. Mais il a aussi connu quelques scandales et

arnaques… Le point pour choisir sans se tromper.

Pour les fruits, les légumes et les céréales, le label Bio signifie qu’ils sont issus de semences sans OGM et

qu’ils poussent sans pesticides ni engrais de synthèse. Pour réussir cette prouesse, l’agriculteur doit recourir à

d’autres méthodes comme la rotation des cultures, le recyclage des matières organiques, le respect des

saisons etc. Les produits animaliers bio (viandes, œufs, laits…) proviennent d’élevage où le recours aux

antibiotiques est réduit et les animaux doivent avoir de l’espace pour vivre.

Quant aux produits transformés (de plus en plus nombreux), ils sont fabriqués avec des ingrédients issus de

l’agriculture biologique et tous les micro-organismes qui entrent dans leur élaboration doivent être garantis

sans OGM. D’autres règles leurs sont imposées : par exemple les températures sont limitées pour ne pas

altérer la qualité des produits et le stockage doit s’effectuer dans des locaux aérés etc.

Comment reconnaître un produit bio ?

Ils sont estampillés par le logo vert et blanc, AB, pour agriculture biologique. Il est décerné par des

organismes certificateurs aux produits végétaux ou composés essentiellement de végétaux qui respectent la

réglementation européenne, et aux produits d’origine animale qui appliquent le cahier des charges français

(celui-ci est en effet plus strict que la réglementation européenne).

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Depuis avril 2000, il existe un logo européen, de couleurs bleue et verte, qui peut être apposé sur les produits

respectant la réglementation européenne. Ces deux logos garantissent également que l’aliment est composé

de 95% au moins d’ingrédients issus de l’agriculture biologique.

Le bio étranger est-il aussi fiable que le bio français ?

Pour les produits qui viennent de la CEE, il n’y a pas de problème car les réglementations sont les mêmes.

Pour les pays extérieurs, la commission européenne a établi une liste de pays autorisé à exporter leurs

produits car les règles de production et de contrôle y sont similaires. Par exemple l’Argentine, l’Australie,

Israël, la Hongrie, la République tchèque peuvent importer des productions végétales. Pour les productions

animales, la Suisse, l’Argentine, la République Tchèque, Israël et la Nouvelle-Zélande sont autorisés.

Les pays qui ne sont pas sur cette liste doivent, pour pénétrer le marché français et européen, apporter les

preuves que leur mode de production, de transformation et de contrôles sont équivalents à ceux en vigueur en

Europe. Les autorisations, limitées dans le temps, sont données exploitation par exploitation et produit par

produit. Une fois y entrés, tous ces produits peuvent faire l’objet d’un contrôle de la répression des fraudes.

Existe-t-il des fraudes au bio ?

Entre une tomate bio et une tomate traditionnelle, impossible de faire la différence à l’œil nu. Evidemment

certains n’ont pas résisté à la tentation de vendre sous l’étiquette bio des produits traditionnels. « Les fraudes,

explique Vincent Polin de la DGCCRF se portent de préférence sur les produits en vrac (légumes, fruits,

céréales). En effet pour les produits animaliers et les produits transformés, les fraudes sont beaucoup plus

compliquées car tout est répertorié soit dans le carnet de santé de l’animal soit dans les programmes des

machines qui président à la transformation du produit ».

La plus grande arnaque a duré trois ans et a porté sur 50 000 tonnes de céréales. « Depuis, les contrôles ont

continué, précise Vincent Polin. Les infractions relevées sont minimes car l’ensemble de la filière s’est

améliorée ».

Hélène Huret

III.5. L'agriculture raisonnée : une bonne alternative

L’agriculture raisonnée est un mode de production qui prend en compte de manière équilibrée les

objectifs économiques des producteurs, les attentes des consommateurs et le respect de

l’environnement.

A mi-chemin entre l'agriculture biologique, trop contraignante et exigeante pour pouvoir être généralisée, et

l'agriculture intensive, souvent critiquée, l'agriculture raisonnée veut répondre aux attentes des

consommateurs autant qu'à celles des agriculteurs.

Moins de pollution du milieu naturel

L'agriculture raisonnée, c'est avant tout une démarche globale, fondée sur un choix de techniques

"raisonnées", à l'image de ce qui se pratique dans les pays anglo-saxons sous la dénomination de "Integrated

Farming". L'objectif est clair : il s'agit de concilier le respect de l'environnement (en utilisant moins de

pesticides, en limitant la quantité d'engrais employés, en consommant moins d'eau, etc.), et la rentabilité

économique des exploitations (avec notamment des rendements satisfaisants).

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Tout le monde s'y retrouve : le producteur, qui réduit ses dépenses liées aux traitements phytosanitaires et à

la fertilisation ; et le consommateur, qui peut espérer disposer d'aliments moins chargés en résidus de

substances phytosanitaires.

Ce mode de production nécessite un suivi systématique des cultures et des sols, afin de limiter l'usage des

engrais et des produits phytosanitaires au strict nécessaire. Mais il n'impose pas, comme l'agriculture

biologique, l'exclusion de tout traitement chimique de synthèse, et la transformation complète du mode de

production.

Une agriculture "modèle"

Depuis 1993, l'association FARRE (forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement )

est chargée d'assurer la promotion et le développement de l'agriculture raisonnée. Mais il faut noter que,

malgré le soutien des pouvoirs publics, cette nouvelle forme d'agriculture ne concerne encore que 10 à 15%

des agriculteurs… donc une proportion peu importante de nos aliments.

Mais pour Guy Paillotin, ancien président de l'INRA et auteur d'un rapport officiel sur ce sujet,

« l'agriculture raisonnée doit devenir le "standard" français, et bien sûr européen ». Avec optimisme, il

estime même qu’en 4 ou 5 ans, « il est possible de faire adhérer 80% des agriculteurs à la démarche de

l'agriculture raisonnée ». L'avenir nous le dira…

Allégation, sigle ou logo ?

Quoi qu'il en soit, on commence à voir figurer des indications relatives à l'agriculture raisonnée sur certaines

productions (tomates, fraises, pommes de terre), voire sur des gammes entières de produits (comme "Filière

Qualité" chez Carrefour, "Terre et Saveurs" chez Casino, ou encore "Filière agriculture raisonnée" chez

Auchan). Mais il n'existe encore ni logo ni sigle commun permettant d'identifier clairement ce type de

denrées. De plus, faute de cadre réglementaire précis et de cahiers des charges identiques, ces indications

peuvent correspondre à des niveaux d'exigence très différents d'un produit à l'autre.

Les pouvoirs publics et les professionnels travaillent en ce moment à la définition du contenu précis de cette

méthode de production, et à la façon d'en faire figurer la mention sur les produits. Quoi qu'il en soit, on ne

doit pas oublier que l'agriculture raisonnée - comme l'agriculture biologique, d'ailleurs - apporte au

consommateur une garantie de moyen, et non une garantie de résultat.

En clair, le producteur s'engage sur sa méthode, mais pas forcément sur la qualité intrinsèque de ses produits.

Le consommateur, lui, a le droit d'espérer qu'ils sont meilleurs !

Anne Laurent

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III.6. Le lait Bio

Le label AB pour Agriculture Biologique certifie depuis 1998 les productions qui respectent un cahier

des charges scrupuleux homologué par les pouvoirs publics. Comme de nombreux produits issus de

l'agriculture biologique, le lait "bio" débarque sur nos étalages.

Le label AB pour Agriculture Biologique certifie depuis 1998 les productions qui respectent un cahier des

charges scrupuleux homologué par les pouvoirs publics. Comme de nombreux produits issus de l'agriculture

biologique, le lait "bio" débarque sur nos étalages.

C'est quoi du "lait bio" ?

Le cahier des charges du lait "bio" s'appuie sur 3 grandes règles :

1. Premièrement, les vaches laitières doivent bénéficier de conditions de vie particulières : elles doivent

aller tous les jours à la pâture et passer un temps limités dans l'étable, qui doit elle-même répondre à

des conditions déterminées de confort : hygiène, aération, lumière... ;

2. Deuxièmement, les vaches laitières ne peuvent être alimentées qu'à partir d'aliments produits sur

l'exploitation, biologiques et variés. Les vaches qui produisent le lait bio sont donc nourries

exclusivement avec des herbes bio et variées, et très peu avec du maïs d'ensilage qui dans le cas de la

production de lait conventionnelle, peut parfois favoriser le développement de certaines pathologies

traitées à grand renforts d'antibiotiques que l'on retrouve ensuite dans le lait ;

3. Enfin, troisième règle justement, l'éleveur ne doit pas utiliser d'antibiotiques, sauf en cas de crise

grave pour l'animal (mais dans ce cas le lait est retiré du circuit bio) et privilégier les médecines

douces.

Donc en résumé, le lait bio, c'est du lait produit par des vaches qui vivent dans de bonnes conditions de

confort, qui sont alimentées en "bio" et qui sont soignées avec des médecines douces.

C'est bon le lait "bio" ?

On peut donc supposer, comme de nombreux consommateurs, que ce lait est tout simplement meilleur que le

lait conventionnel, car il est de meilleure qualité. Sur ce point pourtant, il n'y a pas de véritable consensus. Si

les défenseurs de l'agriculture biologique montrent que le lait bio contient plus d'omégas 3, plus de

vitamines A, d'antioxydants et de vitamines E, et un meilleur équilibre en omégas 3 et 6.

Certains (comme les chercheurs de l'université de Berne, en Suisse) considèrent que le fait d'utiliser peu

d'antibiotiques et d'élever les vaches dans des conditions proches de l'état sauvage, avec peu de compléments

alimentaires, n'apporte pas de réelle différence en termes de qualité par rapport au lait conventionnel, mais

implique une plus faible production.

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On peut en trouver du lait bio ?

On trouve du lait "bio" dans à peu près toutes les enseignes de distribution, Monoprix, Carrefour, Auchan,

Cora, Leclerc, et bien sûr dans les enseignes spécialisées comme Naturalia ou le réseau des Biocoop.

Pourtant si la production de lait bio ne cesse d'augmenter, la filière du lait bio peine à décoller sur le marché

Français.

Malgré sa forte croissance, la production de lait bio ne représente qu'environ 1% de la production totale de

lait, et près de la moitié de la production de lait bio est déclassée pour être commercialisée dans la filière

classique. Cela s'explique essentiellement par le prix : le cahier des charges très strict implique un surcoût

pour le producteur, aggravé par les coûts de collecte élevés liés à la dispersion des exploitations, et qui se

retrouve dans le prix pour le consommateur. Le lait bio est en moyenne 60% plus cher que le lait

conventionnel.

Avec les récentes avancées en matière d'environnement, la filière bio devrait être soutenue par les pouvoirs

publics pour se développer. Quant à savoir si le lait bio est meilleur que le lait conventionnel, une seule

solution : il faut goûter !

Matthieu Mellul, le 6 avril 2009