Les nouveaux visages de la discrimination

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Les nouveaux visages de la discrimination André Ndobo L M D

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André Ndobo, professeur en psychologie sociale à l'Université de Nantes, propose dans Les nouveaux visages de la discrimination de comprendre les bases et mécanismes psychologiques de la discrimination sociale.

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u�Une présentation claire et synthétique des modèles théoriques et empiriques des préjugés et des discriminations.

u�Un ouvrage permettant de porter un regard neuf et avisé sur les comportements discriminatoires et sur les motivations sous-jacentes.

u�Des pistes permettant de comprendre pourquoi et comment les contraintes législatives, judiciaires et normatives affectent l’expression publique des attitudes et des comportements discriminatoires.

u�Un aperçu des solutions mises en place pour combattre la discrimination tant au niveau individuel que collectif.

u�Les différentes formes de racismes, sexismes, discriminations à l’embauche et autres préjugés des sociétés modernes développées de manière accessible pour tous.

u�Un appareil pédagogique spécialement conçu pour l’étudiant :

Dans chaque chapitre :U Un sommaire U Un résumé U Des notions-clésU Des questions pour mieux retenir U Des questions pour mieux réfléchir

En fin d’ouvrage : U Une bibliographie complèteU Un index des auteursU Un index des matières

Les nouveaux visages de la discriminationAndré Ndobo

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André Ndobo e s t D o c t e u r e n psychologie, enseignant-chercheur en psychologie sociale à l’Université de Nantes. Il conduit des recherches sur les relations intergroupes, les préjugés et les discriminations ainsi que sur les implicites du discours en cette matière, au sein du Laboratoire Education, Cognition, Développement (EA 3259). Il a publié de nombreux articles et chapitres portant sur l’égalité sexuelle, les discriminations sexistes et ethno-raciales dans l’accès au travail ou encore les conduites sociales.

Comprendre les mécanismes des préjugés et des discriminations pour mieux les identifier et les combattre.

NOVIDIISBN 978-2-8041-6222-1ISSN 2030-4196

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IntroductIonLes faits de discrimination et, plus précisément, les méfaits de la discrimination

envers les minorités sociales, forment un interminable chapelet qui s’égrène quotidien-nement dans les médias. Qu’il s’agisse de l’accès au logement, au travail, ou encore de la visibilité des minorités sur la scène politique et économique, les pratiques discrimi-natoires, explicites ou feutrées, sont un objet de préoccupation pour les institutions politiques et pour les chercheurs. On doit, en effet, souligner l’action inlassable, et par-fois avant-gardiste, des institutions pour instruire le procès des attitudes et des pra-tiques discriminatoires et pour élaborer des outils juridiques et des normes morales permettant de les contenir. On doit également évoquer l’action des chercheurs venant d’horizons disciplinaires variés pour essayer d’identifier les mécanismes de la discrimi-nation, d’en expliquer les contours et d’élaborer des outils permettant de les combattre. Ces initiatives complémentaires témoignent de l’importance sociale de cette question. Mais ces marques d’intérêt n’épuisent pas le sujet. Aujourd’hui, on recense encore de nombreuses zones aveugles et beaucoup de questions sans réponses satisfaisantes. L’une des questions qui retiennent le plus l’attention concerne la persistance des préju-gés et des discriminations et, plus particulièrement, l’identification des causes de la divergence entre la prise de conscience (au niveau des individus et des institutions) des méfaits de la discrimination et la survivance des comportements discriminatoires.

Ces interrogations sont au premier plan de l’agenda des psychologues sociaux qui travaillent dans le champ des préjugés et des discriminations. Depuis une trentaine d’années, les travaux de ces chercheurs ont fait progresser les connaissances dans ce domaine. Ils ont ainsi permis de posséder une meilleure connaissance des profils de personnalité des acteurs de la discrimination, de mieux identifier les attitudes carac-téristiques des acteurs dans des contextes d’évaluations intergroupes, ou encore de définir les conditions qui favorisent ou gênent l’émergence des conduites discrimina-toires. Mais l’apport majeur de ces travaux concerne la théorisation des préjugés et des discriminations modernes, et notamment celle de l’ambivalence attitudinale des indi-vidus. Ces travaux ont montré que les racistes ou les sexistes modernes se distin-guaient par leur aptitude à témoigner de la bienveillance à l’égard des principes de non-discrimination et, de façon simultanée, à s’offusquer de la mise en œuvre des actions concrètes de correction des discriminations. Cette ambivalence révèle les diffi-cultés liées à la transposition des recommandations politiques et morales en pratiques comportementales. En ce sens, elle est au cœur des interrogations sur les méca-nismes du nouveau visage des pré jugés et des discriminations. Cette ambivalence est

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inhérente aux contextes sociaux pro-égalitaires et au développement de législations contraignantes sur le plan moral et judiciaire. Ces différents dispositifs se dressent donc comme un défi à la face des préjugés et des discriminations. Par conséquent, dans la mesure où l’expression publique des préjugés et des discriminations est dorénavant encadrée, leur mise en évidence emprunte des voies indirectes et feutrées.

Le but de cet ouvrage est de présenter le fruit des recherches classiques et récentes dans ce domaine et de proposer des pistes pour comprendre les bases et les méca-nismes de cette structuration de la discrimination sociale alors même que l’arsenal juridique et le niveau de prise de conscience et de revendication éthique ne cessent de se dilater dans l’espace public. L’argumentation développée ici est envisagée dans la perspective d’une psychologie sociale des relations intergroupes et de son articulation avec les concepts de préjugé et de discrimination. Concrètement, cet argumentaire revisite les théories classiques des relations intergroupes, et principalement le registre des causes des biais de discrimination qui y sont ordinairement invoquées. Un deuxième chapitre considère la popularité des concepts de discrimination, de préjugé et de stéréotype, ainsi que les effets de simplification conceptuelle qui en résultent dans l’usage courant. Par conséquent, on y propose une redéfinition théorique et empirique de ces trois concepts, du point de vue de la psychologie sociale. Un troisième chapitre aborde les enjeux sociaux et politiques inhérents à ces concepts et se fait l’écho de nombreux faits de discriminations ayant défrayé la chronique récente et qui attestent de la survivance des discriminations, par-delà les systèmes de régulations impulsés par la décision politique et les évolutions sociales. Par la suite, l’ambivalence entre la persistance des discriminations et l’abondance des moyens de régulation de ces discri-minations sert de prétexte pour présenter une revue exhaustive de la littérature sur le nouveau visage des préjugés et des discriminations (chapitres 4 et 5) ainsi que les dif-férents outils permettant de réguler ou de combattre les discriminations (cha pitre 6). Enfin, le chapitre 7 propose un aperçu de recherches récentes qui attestent du nou-veau visage des discriminations dans l’accès au travail.

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19Menace identitaire et évaluations intergroupes

3 La menace identitaire et les évaluations intergroupes

Une série de recherches permettent de mieux préciser la relation entre la menace perçue et les conduites intergroupes. Il résulte généralement de ces recherches que la menace perçue détermine aussi bien la perception et l’évaluation des groupes de non appartenance que l’expression des discriminations envers ces groupes. Les travaux de Stephan (Stephan & Stephan, 1996 ; Bizman & Yinon, 2001 ; Stephan, Ybarra, Martinez, Schwarzwald & Tur-Kaspa, 1998 ; Stephan & Stephan, 2000) apportent beaucoup à la compréhension de ce phénomène. Stephan et Stephan (1996) pro posent ainsi une typologie des menaces et des réactions possibles à ces menaces. Ces auteurs distinguent alors quatre niveaux de menaces : 1) La menace réaliste qui qualifie la situation dans laquelle l’exogroupe est perçu, d’une part, comme un danger pour l’existence et le bien-être de l’endogroupe et, d’autre part, comme un dan-ger qui fragilise la capacité de l’endogroupe à maintenir son pouvoir politique et éco-nomique. 2) La menace symbolique qui qualifie la situation dans laquelle les valeurs culturelles de l’exogroupe sont perçues, en raison de leur spécificité, comme une menace contre le mode de vie et le système symbolique de l’endogroupe. 3) L’anxiété qui fait référence à la menace personnelle ressentie lors d’interactions avec les membres de l’exogroupe, du fait du malaise que ces inter actions engendrent et de la crainte que l’on éprouve d’être rejeté. 4) Les stéréo types négatifs, par référence à un type de menace qui est fondé sur la crainte d’un jugement négatif émis par autrui, en raison d’une appartenance. Les deux premiers niveaux de menace renvoient aux relations intergroupes et les deux derniers niveaux de menace renvoient aux rela-tions interpersonnelles (Stephan et al., 1998). Ainsi, lorsque la situation paraît mena-çante pour le groupe d’appartenance, ses membres seraient tentés d’envisager le rapport envers autrui dans le sens d’une confrontation intergroupe alors que, dans une situation moins menaçante, la relation à autrui devrait être envisagée dans le sens d’une confrontation interpersonnelle. Dans ce dernier cas, on observe que la logique de protection de soi individuel vient se substituer à celle de la protection de soi collectif.

Par la suite, Stephan et ses collaborateurs ont réalisé des travaux qui leur ont per-mis de constater que la manière de percevoir la menace, ainsi que le type de conduites mobilisées face à cette menace, variaient en fonction du statut social des groupes d’appartenance. Selon ces travaux, les membres des groupes dominants seraient rela-tivement indifférents aux menaces intergroupes alors que les menaces dites inter-personnelles prédiraient mieux les jugements discriminatoires qu’ils émettent envers les groupes dominés (Stephan et al., 1998). D’autres travaux (Bizman & Yinon, 2001) ont montré que le niveau de menace perçue variait en fonction du degré auquel les individus s’identifiaient à leur groupe d’appartenance. Concrètement, les menaces réalistes ou symboliques prédisent mieux l’émergence de conduites discrimina-toires chez les individus qui s’identifient fortement à leur groupe alors que les menaces interpersonnelles prédisent mieux l’émergence de ces mêmes conduites chez les indivi-dus qui s’identifient moins fortement au groupe d’appartenance.

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chapItreLe nouveau visage

des préjugés et des discriminations

4Sommaire

1. Le racisme classique 70

2. Le nouveau visage des préjugés et des discriminations 74

3. Le nouveau visage des préjugés dans le contexte français 93

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70 Chapitre 4 – Le nouveau visage des préjugés et des discriminations

La littérature historique ou sociopsychologique abonde de travaux et de réfé-rences sur le racisme et le sexisme. Ces deux phénomènes sont envisagés ici comme les formes les plus anciennes d’expression des préjugés et des discriminations. Ce qui frappe dans cette littérature c’est son insistance sur le parallèle entre l’évolution de la forme et des méthodes d’étude des préjugés et des discriminations, d’une part, et celle des législations et des normes sociales sur ces questions, d’autre part. Si on considère la question du racisme, on peut en distinguer deux types : d’une part, un racisme classique ou ancien. Ce type de racisme se caractérise fondamentale-ment par sa tendance courante au classement hiérar chique des groupes sociaux et à la différenciation interethnique ; d’autre part, un racisme moderne qui est l’apanage des sociétés en mutation législative et normative vers plus d’égalité sociale. Dans la littérature disponible, les études comparatives montrent généralement que ces deux types de racisme ont des bases communes et ne diffèrent que sur la manière dont ils sont dévoilés.

1 Le racisme classique

La notion de racisme est d’invention récente, même si elle décrit des croyances et des attitudes bien plus anciennes et universelles. Ce terme est consacré dans le dic-tionnaire de la langue française seulement en 1932 et se diffuse dans la langue courante à partir de cette période. Le racisme classique figure la tendance à définir et à percevoir les groupes sociaux selon une perspective génétique et différentialiste. On parle égale-ment de racisme scientifique car le projet qui y est sous-jacent consiste à classer les groupes humains en races supérieures/inférieures. Mais il s’agit aussi d’affirmer une opposition aux mélanges raciaux (mixophobie) qui peuvent entraîner la décadence de la race supérieure. La caution scientifique de cette idéologie de l’infériorisation de certains groupes et de la différence entre les races est apportée par les réflexions des hommes de lettres qui, tels de Gobineau (1853-1855/1967) ou Vacher de Lapouge (cité par Taguieff, 2002), en France, mettent en garde contre le mélange des races qui pourrait perdre l’humanité. Cette caution est également fournie par des hommes de science, notamment ceux qui formulent des arguments d’autorité sur la classification des races (Le Bon, 1895/1963). Mais la contribution des scientifiques à la validation de ce racisme est bien plus abondante dans l’espace anglo-saxon. On pense notamment à Spencer qui, dans sa reprise de la théorie de Darwin, évoque les caractéristiques fixes des races et justifie la lutte menée par certains groupes raciaux pour maintenir leur intégrité génétique en éliminant les spécimens impurs. On pense également à Galton qui insiste sur l’infériorisation des non-Blancs. Dans tous les cas, ces auteurs inaugurent un mouvement qui essaye d’imposer l’idée que les races sont inégales et qu’il existe une corrélation entre des caractéristiques biologiques ou physiques et des compétences intellectuelles et psychologiques (pour une présentation exhaustive de ces théories qui vont être à l’origine du néo-darwinisme, voir Lemaine & Matalon, 1985).

Le racisme classique n’est pas seulement une idéologie abstraite. Sa contribution à l’émergence et à la structuration des événements historiques comme l’esclavage, la

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71Le racisme classique

colonisation et l’antisémitisme, est indéniable. Par exemple, la question de l’esclavage aux États-Unis, ainsi que celle de son traitement politique, est un exemple intéressant de l’actualisation de la science des races, dans l’organisation des rapports et des repré-sentations sociales intergroupes, d’une part, et dans la fabrication des législations des-tinées à préserver l’intégrité et l’avantage social des groupes dominants, d’autre part. Si on se focalise sur le système esclavagiste, on remarque qu’il est motivé par la croyance d’une division biologique exclusive entre les races. Le « one drop rule » (ou règle selon laquelle une seule goutte de sang suffit à rendre « noir »), en se combinant avec le principe de l’hyperdescendance (qui veut que le produit d’une union mixte est automatiquement assigné au groupe considéré comme inférieur), vient attester la volonté des groupes dominants de se protéger et de perpétuer les différences inter-groupes. Sur un autre plan, le système Jim Crow sanctuarise la ségrégation symbolique et sociale entre les Blancs et les Noirs. Ce système « consistait en un ensemble de codes sociaux et légaux qui prescrivaient la séparation totale des “races” et limitaient de manière drastique les opportunités des Afro-Américains tout en les liant aux Blancs par une relation de soumission soutenue par la contrainte juridique et la violence ter-roriste » (Wacquant, 2005, p. 253). Ce système interdit les mariages mixtes, considérés comme le « crime indicible». Il est destiné à faire respecter la « loi suprême de la pré-servation des races » et, ce faisant, il conforte le mythe de la supériorité innée des Blancs (sur le système Jim Crow et l’esclavage aux États-Unis, voir Wacquant, 2005).

Ce racisme a été battu en brèche grâce aux résolutions inlassables des organisations internationales mais son expression a survécu aux législations antiracistes. On note toujours, ici ou là, des travaux initiés ou soutenus par des scientifique de premier plan et qui traitent des relations entre l’anthropologie physique et les compétences intellec-tuelles. En témoigne le succès de librairie de l’ouvrage The Bell Curve de Herrnstein et Murray (1994), qui s’évertue à apporter la preuve de la supériorité intellectuelle des Blancs sur les Noirs. On peut également citer la dernière saillie médiatique de James Watson (prix Nobel de médecine, 1962) et co-découvreur de la structure de l’ADN. Ce chercheur déclarait récemment dans un quotidien britannique (le Sunday Times) être « profondément pessimiste sur le futur de l’Afrique [parce que] toutes nos politiques de développement sont basées sur le fait que leur intelligence [celle des Africains] est la même que la nôtre [les Occidentaux blancs], alors que tous les tests disent que ce n’est pas vraiment le cas ». « Ceux qui ont eu affaire à des employés noirs », avait-il ajouté, « savent ce qu’il en est » (Le Monde, 30 octobre 2007). La tentation du classe-ment des races sur des bases génétique n’a jamais cessé d’alimenter les travaux scien-tifiques, qui, en raison de leur diffusion dans des supports reconnus, augmentent en crédibilité. On pense, par exemple, à la revue Science qui avait publié, en 2005, des travaux controversés, dans la communauté scientifique, sur les mutations de deux gènes impliqués dans la microcéphalie et qui seraient déterminants dans l’augmen-tation du volume cérébral. Par conséquent, ces travaux tendaient à montrer qu’une sélection naturelle se serait opérée au fil des siècles, en favorisant les humains porteurs de ces deux gènes mutés, du fait de leurs meilleures capacités intellectuelles.

Mais dès le départ, la légitimité de la question de la race a été questionnée aussi vigou-reusement que l’ardeur mise par les partisans de l’inégalité des races à en déclarer la validité scientifique. La notion de race apparaît aux yeux de beaucoup de scientifiques

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72 Chapitre 4 – Le nouveau visage des préjugés et des discriminations

comme une notion indéfendable. De plus, il leur paraît difficile d’isoler les races. On pense notamment à Jacob (prix Nobel de médecine, 1965, cité par Wieviorka, 1998, p. 25) qui suggère que, pour la biologie, « le concept de race a perdu toute valeur opé-ratoire, et ne peut que figer notre vision d’une réalité sans cesse mouvante ; le méca-nisme de transmission de la vie est tel que chaque individu est unique, que les individus ne peuvent être hiérarchisés, que la seule richesse est collective. Tout le reste est idéo-logie ». De manière générale, les généticiens ont souvent fait remarquer que l’ensemble des différences génétiques existant entre les individus appartenant à la même « race » étaient bien plus importantes que les différences évoquées entre les « races » (Stringer, 1991, cité par Bourhis et al., 1999 ; Jacquard, 1978). En réalité, l’utilisation de la notion de race pour qualifier les êtres humains en tant que catégories biologiques peut se défendre. Mais le racisme est davantage un concept idéologique et politique qui, de ce fait, continue de fonder des croyances, des attitudes et des pratiques sociales basées sur l’infériorisation des exogroupes et la différenciation intergroupe. Lemaine et Matalon (1985) évoquent clairement la contribution vigoureuse de certains psycho-logues dans la promotion du racisme biologique et de la théorie de l’hérédité de l’intel-ligence. Ils évoquent notamment le cas de Galton, le fondateur du terme « eugénisme », qui croyait aux différences de nature entre les individus et les classes. Ils évoquent également le cas de Pearson qui s’intéressait à la mesure des traits physiques et qui croyait en l’existence des différences entre les individus, les classes sociales et les races. Lemaine et Matalon évoquent aussi les controverses sur la question de l’inégalité des races entre les tenants de la position génétique et ceux de la position environnemen-taliste. Si on considère les tenants de cette dernière position, il apparaît que ceux-ci essayaient de dé-essentialiser les éventuelles différences intergroupes en les attri-buant aux contingences de l’environnement. Pour cette raison, ils se montraient plus sensibles à tous les facteurs de l’environnement qui pouvaient stimuler ou inhiber le développement intellectuel. Ces environnementalistes pensaient également que les choses n’étaient pas figées définitivement et que les inégalités observées pouvaient être atténuées ou compensées par des environnements familiaux, scolaires ou sociaux adéquats.

Comment, dès lors, définir la notion de racisme ? Pour Lévi-Strauss (Lévi-Strauss & Eribon, 1988), le racisme est une doctrine qui suggère 1) l’existence d’une corrélation entre un patrimoine génétique et des aptitudes intellectuelles et morales, 2) que ce patrimoine dont dépendent les aptitudes et les dispositions est commun à tous les membres de certains groupements humains, 3) que ces groupements ou « races » peuvent être hiérarchisés en fonction de la qualité de leur patrimoine génétique, 4) que ces différences autorisent les « races » dites supérieures à commander, exploiter les autres, éventuellement les détruire. Wieviorka (1998) propose, pour sa part, de consi-dérer que « le racisme consiste à caractériser un ensemble humain par des attributs naturels, eux-mêmes associés à des caractéristiques intellectuelles et morales qui valent pour chaque individu relevant de cet ensemble et, à partir de là, à mettre éven-tuellement en œuvre des pratiques d’infériorisation et d’exclusion » (p. 7). Chacune de ces définitions met l’accent sur l’importance du déterminisme biologique. Levi-Strauss insiste ainsi sur l’asservissement de la culture à la biologie et sur la question essentielle de la hiérarchie entre des cultures différentes. Wieviorka met, quant à lui, l’accent sur l’infériorisation de l’un des groupes par rapport à l’autre. Mais si, dans les deux cas, on

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73Le racisme classique

insiste sur la question du déterminisme génétique des caractéristiques culturelles des individus et des groupes, c’est pour mieux en relativiser le fondement scientifique et pour suggérer que cette question relève plutôt d’un parti pris idéologique (Bastenier, 2004).

Poursuivant une perspective voisine, Tagiueff (1988) distingue deux formes de racismes : 1) d’abord, un racisme de l’infériorité, qui est la forme la plus ancienne du racisme. Pour lui, ce type de racisme est contemporain de la période coloniale et il connaît son apogée avec le nazisme. Mais ce type de racisme serait en déclin aujourd’hui. Concrètement, ce racisme se caractérise par sa tendance à naturaliser les autres groupes en vue de les confiner définitivement dans une infériorité biologique qui justifie leur sort en tant que groupes dominés ; 2) ensuite, un racisme de la diffé-rence entre les cultures. Ce type de racisme vise l’expulsion des autres et légitime l’impossibilité de la coexistence interculturelle. C’est aussi un racisme de la préserva-tion de l’intégrité des cultures. Dans la mesure où ce racisme redoute l’envahissement des autres cultures, on peut le considérer comme un racisme défensif et mixophobique (Cespedes, 2006). Taguieff souligne l’importance de cette distinction pour ne pas rater le virage du combat antiraciste. Selon lui, on ne peut pas combattre le racisme de la différence avec les arguments du racisme de l’infériorité. Par ailleurs, il considère que le racisme est davantage un phénomène sociopolitique qu’idéo logique, dans la mesure où il est bien concret et qu’il engage des attitudes et des pra tiques.

La thèse du double racisme énoncée par Taguieff est réinterprétée par Wieviorka (1998). Ce dernier considère qu’il n’existe pas deux racismes mais plutôt deux logiques : une logique de hiérarchisation (qui dissout la race dans les rapports sociaux) et une logique de différenciation (qui tend à refuser les contacts et les rapports sociaux). Selon lui, ces logiques n’opèrent pas seulement à l’échelle des rapports inter-groupes ou interpersonnels. Elles peuvent également ordonner les rapports entre l’institution étatique et les groupes sociaux. Dans ce dernier cas, on parle alors d’un racisme institutionnel, par allusion à un racisme qui ne concerne, ni les idéologies, ni les croyances personnelles, ni les arguments utilisés pour justifier le racisme. Ce type de racisme fait référence au fonctionnement discriminatoire d’une organisation sociale à l’égard de certains des groupes qui le composent.

Dans la littérature psychosociale étatsunienne, l’expression « Old fashion racism » est généralement celle qui est consacrée pour la qualification du racisme classique. Dans cette littérature, on souligne fréquemment que ce type de racisme est l’apanage des classes sociales pauvres et peu éduquées, surreprésentées dans le Sud des États-Unis, et connues sous le nom de « reds-necks ». Mais, au fur et à mesure de l’évolution des législations d’inspiration nationale ou internationale et de l’évolution des mœurs, de nombreux travaux et enquêtes montrent que ce racisme classique devient de plus en plus résiduel, au fur et à mesure de la progression du niveau de tolérance des Blancs (groupe majoritaire) envers les minorités. D’autres enquêtes, réalisées notamment auprès des populations éduquées, des élites et des décideurs, ont rapidement montré que le racisme n’avait pas disparu. Il s’avère que c’est sa forme et son mode d’expres-sion (moins direct, plus feutré et plus subtil) qui ont évolué pour s’ajuster aux contraintes législatives et aux évolutions des mentalités. Dès lors, de nombreux tra-vaux ont été réalisés pour comprendre et expliquer le contraste entre l’évolution des

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74 Chapitre 4 – Le nouveau visage des préjugés et des discriminations

législations et des mœurs et la persistance des préjugés et des discriminations. Cet effet d’illusion s’explique en partie par un changement de paradigme, avec le passage du racisme biologique vers un racisme culturel. Dès lors et dorénavant, pour s’abstraire des contraintes du nouveau contexte législatif et normatif, il serait plus commode de justifier les différences intergroupes en termes de divergences culturelles incompres-sibles plutôt qu’en termes d’inégalité biologique. Par exemple, depuis les années 1970, le racisme est expliqué aux États-Unis comme le résultat de la cohabitation impossible entre les valeurs de responsabilité individuelle et d’effort auxquelles les Blancs se conforment et les entorses à l’individualisme (tendance à être assisté et irresponsable) qui sont l’apanage des Noirs et des minorités. Dans un contexte de persistance du racisme (Gaertner & Dovidio, 1981 ; Katz, 1981 ; McConahay & Hough, 1976 ; Sears & Allen, 1984), malgré la disqualification juri dique et morale des préjugés et des dis-criminations, une abondante littérature psychosociale se propose de nous renseigner sur le format des mutations attitudinales en cours et sur le nouveau visage des préju-gés et des discriminations.

2 Le nouveau visage des préjugés et des discriminations

Dans le contexte des sociétés démocratiques et multiculturelles, la lutte contre les préjugés et les discriminations est une constante de l’agenda politique. Dans ces sociétés, ce qui retient l’attention, c’est le contraste entre l’abondance des législations dissuasives (lois, décrets, direc tives) et l’activisme des institutions, d’une part, et la modestie des effets de ces législations, d’autre part. En effet, s’il s’avère que l’arsenal juridique disponible tend à inhiber l’expression publique des préjugés et des discrimi-nations, la mise en œuvre et l’intériorisation des bonnes pratiques qui doivent résulter des législations disponibles paraît poussive. La persistance des préjugés dans ce contexte, amène alors à s’interroger sur les mécanismes aveugles et implicites par les-quels les préjugés et les discriminations sont mobilisés. Par exemple, les préjugés et les discriminations peuvent continuer de se manifester à travers des attitudes ou des comportements feutrés de ségrégation dans l’accès aux ressources. Ainsi, le raciste moderne se distinguera en prônant un accès limité des membres de l’exogroupe discri-miné à la jouissance de certains avantages (accès dans certaines écoles et résidences, certains emplois, loisirs…) plutôt que de leur en interdire formellement la jouissance. Pareillement, le raciste moderne insistera davantage sur les divergences culturelles entre l’endogroupe et les différents exogroupes discriminés, plutôt que de formuler un rejet direct des autres groupes ou de leurs membres. On peut alors considérer que le raciste moderne évite d’exprimer des opinions explicitement ségrégationnistes ou anti-exogroupes. Il s’efforce de privilégier une expression d’atti tudes moins frontales, et qui peuvent être justifiées ou défendues sur d’autres bases que la référence à l’apparte-nance catégorielle des entités considérées.

Les mécanismes aveugles des préjugés et des discriminations sont multiples et ont été mis en évidence à travers une variété de modèles théoriques et empiriques.

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119Combattre les préjugés et les discriminations au niveau personnel

1 Combattre les préjugés et les discriminations au niveau personnel

1.1 Combattre les préjugés et les discriminations au niveau explicite

On dénombre une variété de techniques visant à réduire ou à combattre les préjugés et les discriminations au niveau explicite. L’éducation est l’une des techniques les plus couramment utilisées dans ce domaine. En effet, l’intervention éducative consiste à amener les individus qui ont des préjugés à mieux connaître et apprécier les individus appartenant à d’autres groupes sociaux. Il s’agit généralement de faire prendre conscience aux individus de la diversité des cultures et de l’enrichissement induit par la différence. Ce type d’intervention vise également à réduire l’anxiété pro-voquée par les différences intergroupes et, progressivement, à favoriser à la fois les contacts intergroupes et l’émergence d’attitudes pro-exogroupes.

Le programme d’éducation multiculturelle initié par Derman-Sparks (1989) s’ins-crit dans cette perspective. L’auteure de ce programme présuppose que la prise de conscience des différences sexuelles, ethno-raciales et, plus généralement, des diffé-rences culturelles, est précoce. Très rapidement, et grâce à l’influence de la famille et des supports de diffusion (la littérature, le cinéma et les médias, en général), l’enfant devient capable d’associer des préjugés à ces différences. Ainsi, l’intériorisation pré-coce des préjugés serait la norme sociale et non pas l’exception. Le programme qu’elle propose a une visée large car il s’agit de stimuler l’attention des individus sur la ques-tion des stéréotypes, des discriminations et des différences culturelles. Ce programme prend également en considération la relation de pouvoir et les inégalités entre les groupes sociaux. L’idée sous-jacente à ce programme est que la différence est toujours une source de richesse et que la tension entre le respect des différences et l’opposition aux croyances injustes est créatrice. Par conséquent, il conviendrait de valoriser la tendance à prendre en charge les questions polémiques plutôt que celle qui consiste-rait à les éviter. Ce programme de lutte contre les préjugés et les discriminations peut se résumer en quatre points : 1) il a pour but de permettre à chaque enfant de se construire une image de soi positive et de s’identifier au groupe de manière stable et constante. Pour y parvenir, il est important, par exemple, que les lieux qui accueillent les enfants reflètent, tant au niveau du personnel éducatif que du contenu des activités pédagogiques proposées, la diversité des cultures; 2) il a également pour but de favo-riser les contacts interculturels de façon sécurisée, rassurante et sympathique. En d’autres termes, il propose d’aider et de soutenir les enfants dans leur processus de connaissance de soi et d’autrui ; 3) il se propose aussi de développer les capacités cri-tiques des enfants sur les questions de discrimination et de différences interculturelles. Par ailleurs, on doit les rendre capables de se mettre à la place d’autrui et d’évaluer les effets négatifs de leurs comportements discriminatoires sur autrui. On doit également les former en leur expliquant les croyances fausses qu’ils ont sur les minorités; 4) il se propose enfin de permettre aux enfants de se doter des moyens pour se défendre et

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144 Chapitre 7 – Actualité de la recherche sur le nouveau visage des discriminations

ce cas, la pratique de la discrimination peut alors être envisagée comme une réponse au besoin d’autodéfense et de préservation des avantages acquis.

L’une des contributions principales de cette recherche a été de montrer qu’il existe un décalage entre les orientations institutionnelles égalitaristes et les motivations d’inté-rêts particuliers en faveur du groupe d’appartenance. Elle a également permis de constater que les préjugés persistent, même si les individus concernés les expriment de manière plus feutrée. En apparence, il semble qu’il ne suffit pas seulement qu’exis-tent un dispositif législatif et une volonté de justice pour faire disparaître un problème. Il convient en effet de ne pas sous-estimer le degré de banalisation de la discrimination, ni la fonction sociale et psychologique que ce type de conduite remplit pour un groupe social dans ses rapports avec les autres groupes. Dans cette configuration qui atteste la rigidité des préjugés et des discriminations, il y a des risques que les membres des groupes minoritaires soient considérés comme d’« éternels étrangers » (Tougas et al., 2004).

2 Le sexisme dans l’accès au travail 4

L’étude proposée ici poursuivait les mêmes objectifs que ceux de l’étude précé-dente. Elle essayait d’examiner les marques du sexisme dans le discours des recruteurs et, plus généralement, les stratégies discursives déployées par les individus pour expri-mer ce sexisme dans un contexte non sexiste. Comme dans l’étude précédente, les mécanismes de ce sexisme étaient étudiés sous le prétexte d’une situation simulée de recrutement professionnel.

Concrètement, l’étude partait du principe que le sexisme persiste dans nos sociétés, malgré les progrès réalisées sur le front de la lutte contre les discriminations dont les femmes sont l’objet. L’un des phénomènes dans lequel ce sexisme s’incarne le mieux est celui du double standard, plus ou moins conscient, lors de l’évaluation des hommes et des femmes (Biernat & Fuegen, 2001 ; Foschi, 2000). Foschi (2000), par exemple, aborde ce phénomène de double standard d’évaluation en insistant sur le fait qu’il ne fait pas directement référence à la surestimation ou la sous-estimation des femmes ou des hommes. Il fait plutôt référence à la tendance à utiliser des grilles d’évaluations différentes selon qu’on évalue des hommes ou des femmes ayant des profils compa-rables. On peut ainsi supposer que la discrimination sexiste dans le monde profession-nel résulte, au moins en partie, de la tendance des recruteurs ou des employeurs à appliquer des grilles d’évaluations différentes. Pour les hommes et, plus généralement, pour les membres des groupes prestigieux, les critères d’évaluation seraient plus lâches car il s’agit plus souvent de confirmer le préjugé pro-masculin plutôt que d’exa-miner rigoureusement et objectivement les compétences déclarées par le candidat. À l’inverse, pour les femmes et, plus généralement, pour les membres des groupes

4. Extrait de Ndobo A. (2009). Biais sexistes et marques d’inégalité de genre dans le discours des recru-teurs : un effet de la persistance des discriminations sexistes dans l’accès au travail. Revue Internationale de Psychologie Sociale, 22 (1), 107-136.

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table des matIeresIntroduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Chapitre 1RELATIONS ET ÉVALUATIONS INTERGROUPES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

1. La perspective d’explication indivi- duelle ou intrapersonnelle . . . . . . . . . . . . . . . .8

1.1 La théorie de la personnalité autoritaire . . . .81.2 La théorie du bouc émissaire . . . . . . . . . . . . .9

2. La perspective d’explication intergroupe 102.1 La théorie des conflits réels . . . . . . . . . . . . 10

2.2 La théorie de l’identité sociale . . . . . . . . . . 143. La menace identitaire et les évaluations intergroupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194. La catégorisation est fondée sur les propriétés d’entitativité et d’essence des catégories . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Chapitre 2STÉRÉOTYPES, PRÉJUGÉS ET DISCRIMINATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

1. Les stéréotypes sociaux . . . . . . . . . . . . . . . . 301.1 Définition(s) et origine . . . . . . . . . . . . . . . . . 301.2 La formation des stéréotypes . . . . . . . . . . . 321.3 L’exactitude des stéréotypes . . . . . . . . . . . . 331.4 La constance des stéréotypes . . . . . . . . . . . 34

2. Les préjugés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352.1 Les relations entre les préjugés et les

stéréotypes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

2.2 Les préjugés et les stéréotypes : une origine commune ? . . . . . . . . . . . . . . . . 37

2.3 La mesure des stéréotypes et des pré-jugés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

3. Définir la notion de discrimination . . . . . . 484. Les relations entre la discrimination et les préjugés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

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186 Les nouveaux visages de la discrimination

Chapitre 3LE CONTExTE SOCIOPSYCHOLOGIQUE ET NORMATIFDE LA DISCRIMINATION SOCIALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

1. Le contexte socio-juridique et législatif . . 562. Revue de presse des préjugés et des discriminations ordinaires . . . . . . . . . . . . . . 58

2.1 La discrimination à l’embauche en raisonde l’appartenance ethnique et/ou reli-gieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

2.2 Toujours patriote ? Cela dépend . . . . . . . . . 602.3 Guerre des religions dans les stades . . . . . . 612.4 Chers élus, chères élues, la discrimination

est sous vos yeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

2.5 Les loisirs : accès réservé aux autoch-tones ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

2.6 Ils sont tous étrangers mais certains noussont plus étrangers que d’autres . . . . . . . . . 62

2.7 Des représentants de l’État dans latourmente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

2.8 Le flagrant délit d’une institutionrépublicaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

2.9 Quand le racisme ordinaire débouche surla violence physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

Chapitre 4LE NOUVEAU VISAGE DES PRÉJUGÉS ET DES DISCRIMINATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

1. Le racisme classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 702. Le nouveau visage des préjugés et des discriminations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

2.1 Le racisme aversif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 752.2 Le racisme ambivalent . . . . . . . . . . . . . . . . 782.3 Le racisme symbolique . . . . . . . . . . . . . . . . . 812.4 Le racisme moderne . . . . . . . . . . . . . . . . . . 842.5 La théorie de la dominance sociale . . . . . . . 872.6 Le racisme subtil et le racisme explicite . . . 89

2.7 Le néoracisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 902.8 En guise de bilan sur le nouveau visage

des préjugés et des discriminations . . . . . . . 913. Le nouveau visage des préjugés dans le contexte français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

3.1 Le contexte sociopolitique . . . . . . . . . . . . . . 933.2 Les mesures de discrimination positive . . . 953.3 Les mesures de discrimination positive

et leurs obstacles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

Chapitre 5LE SExISME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103

1. Le sexisme classique et le sexisme moderne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104

1.1 Le sexisme classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1041.2 Le sexisme moderne . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

2. Les préjugés et les discriminations sexistes dans l’accès au travail . . . . . . . . . 108

3. Les préjugés et les discriminations sexistes au travail : perspective psycho- sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1094. Les effets de l’idéologie sexiste sur les procédures de sélection professionnelle des hommes et des femmes . . . . . . . . . . . . 111

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187Table des matières

Chapitre 6LES PRÉJUGÉS ET LES DISCRIMINATIONS SONT-ILS SOLUBLESDANS L’ÉTHIQUE ET LE DROIT ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117

1. Combattre les préjugés et les discrimi- nations au niveau personnel . . . . . . . . . . . 119

1.1 Combattre les préjugés et les discrimi-nations au niveau explicite . . . . . . . . . . . . 119

1.2 Combattre les préjugés et les discrimi-nations au niveau implicite . . . . . . . . . . . . 121

2. Combattre les préjugés et les discrimi- nations au niveau intergroupe . . . . . . . . . 123

2.1 Les approches comportementales . . . . . . . 1232.2 Les approches cognitives . . . . . . . . . . . . . . 126

3. Les autres techniques cognitives de dilution des préjugés et des discrimi- nations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1304. Les discriminations ont-elles un avenir ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132

Chapitre 7ACTUALITÉ DE LA RECHERCHE SUR LE NOUVEAU VISAGEDES DISCRIMINATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137

1. Biais ethno-raciaux et stratégies de masquage en situation de sélection professionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138

2. Le sexisme dans l’accès au travail . . . . . . 1443. Les effets boomerang de la lutte contre les préjugés et les discriminations . . . . . 151

En guise de conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161

Références bibliographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163

Index des auteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177

Index des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181