Évaluation du programme d’intervention en nutrition « Nutriathlon en équipe (version Web) » chez des
adolescents du secondaire
Mémoire
Karine Chamberland
Maîtrise en psychopédagogie
Maître ès arts (M.A.)
Québec, Canada
© Karine Chamberland, 2016
Nutriathlon en équipe (version Web) chez des adolescents du secondaire :
Évaluation d’un programme d’intervention en nutrition
Mémoire
Karine Chamberland
Sous la direction de :
Vicky Drapeau, directrice de recherche1
Véronique Provencher, codirectrice de recherche2
III
Résumé
Les problématiques de surplus de poids sont en augmentation depuis les dernières
décennies, notamment chez les jeunes québécois. Cette augmentation est en lien avec des
habitudes alimentaires présentant des différences importantes avec les recommandations
nutritionnelles. De plus, le gouvernement provincial a instauré des changements importants
au Programme de formation de l’école québécoise afin de stimuler l’adoption de saines
habitudes de vie. Afin de contrer ces problématiques de surplus de poids et d’habitudes
alimentaires déficientes et de poursuivre dans la lignée de la réforme scolaire, le
Nutriathlon en équipe version Web a été développé. Ce programme a pour but d’amener
chaque participant à améliorer la qualité de son alimentation en augmentant et en
diversifiant sa consommation de légumes, de fruits et de produits laitiers. Les objectifs de la
présente étude sont (1) d’évaluer l’impact du programme sur la consommation de légumes,
de fruits (LF) et de produits laitiers (PL) d’élèves du secondaire et (2) d’évaluer les facteurs
influençant la réussite du programme chez ces jeunes. Les résultats de l’étude ont démontré
que pendant le programme ainsi qu’immédiatement après, le groupe intervention a rapporté
une augmentation significative de la consommation de LF et de PL par rapport au groupe
contrôle. Par contre, aucun effet n’a pu être observé à moyen terme. Quant aux facteurs
facilitant le succès du Nutriathlon en équipe, les élèves ont mentionné : l’utilisation de la
technologie pour la compilation des portions, la formation d’équipes, l’implication des
enseignants et de l’entourage familial ainsi que la création de stratégies pour faciliter la
réussite du programme. Les élèves ont également mentionné des barrières au succès du
Nutriathlon en équipe telles que le manque d’assiduité à saisir leurs données en dehors des
heures de classe, la dysfonction du code d’utilisateur et l’incompatibilité de la plateforme
avec certains outils technologiques comme les tablettes.
IV
Summary
In the past few decades, in Quebec, there are significant increases in the prevalence of at-
risk-for overweight and overweight among children and adolescents. Moreover, the
majority of children and adolescents do not meet daily recommendations for vegetables and
fruits (VF) and dairy products (DP) consumption. Therefore, the Quebec education
program has encouraged schools to develop new competencies to improve the adoption of
healthy lifestyle habits. The Team Nutriathlon, a computer-assisted school-based nutrition
intervention, has been created to support this initiative. This program aimed to increase the
consumption and variety of VF and DP in children. The aims of this study were (1) to
evaluate the impact of Team Nutriathlon, a school-based nutrition intervention, on VF and
DP consumption in children, and (2) to evaluate factors that influence the success of the
program among high school students. The results of the study show that during and
immediately after the program, children in the intervention group consumed more servings
of VF and DP compared to the control group. No effect has been shown ten weeks after the
program. Students reveal that the use of technology for recording the number of servings,
team work, teacher’s and family’s implication and the use of strategies were facilitating
factors contributing to the success of the program. Students also revealed that the lack of
attendance with the data collection outside of school hours, the user code dysfunction and
the incompatibility of the Web platform with students technologic tools (tablet) were
barriers for the success of the program.
V
Table des matières Résumé ................................................................................................................................. III
Summary ............................................................................................................................... IV
Liste des tableaux ................................................................................................................. VI
Liste des figures .................................................................................................................. VII
Avant-propos ..................................................................................................................... VIII
Introduction ............................................................................................................................ 1
Chapitre I : Revue de littérature ............................................................................................. 2
1.1 Obésité infantile ....................................................................................................... 2
1.1.1 Statistiques sur l’obésité ......................................................................................... 2
1.1.2 Portrait des habitudes alimentaires des jeunes ....................................................... 7
1.1.3 Déterminants de la saine alimentation chez les adolescents ................................ 11
1.2 Programmes d’intervention en nutrition ..................................................................... 13
1.2.1 Impact des programmes d’intervention en nutrition en milieu scolaire ............... 13
1.2.2 Impact des programmes d’intervention en nutrition en version Web .................. 21
1.2.3 Barrières et facilitateurs à la réussite d’un programme d’intervention en nutrition
....................................................................................................................................... 25
Chapitre II : Le Nutriathlon en équipe.................................................................................. 29
Chapitre III : Objectifs et hypothèses de l’étude .................................................................. 34
3.1 Problématique ........................................................................................................ 33
3.2 Objectifs ................................................................................................................. 33
3.3 Hypothèses ............................................................................................................. 34
Chapitre IV : Article scientifique ......................................................................................... 36
Discussion/ Conclusion ........................................................................................................ 68
Bibliographie ........................................................................................................................ 76
VI
Liste des tableaux
Chapitre 1
Tableau 1.1 : Conséquences de l’obésité chez l’enfant ........................................................ 4
Tableau 1.2 : Principaux déterminants de l’obésité infantile ................................................ 6
Tableau 1.3 : Déterminants spécifiques influençant l’adoption des habitudes alimentaires
chez les adolescents ............................................................................................................. 12
Chapitre 2
Tableau 2.1 : Les cibles du Nutriathlon en équipe .............................................................. 31
Chapitre 4
Tableau 4.1 : Caractéristiques des écoles et des groupes de participants ............................ 61
Tableau 4.2 : Caractéristiques des participants au début du projet ..................................... 63
Tableau 4.3 : Grille d’entrevue pour les élèves ................................................................... 66
Tableau 4.4 : Barrières et facilitateurs à la réussite du Nutriathlon en équipe selon les élèves
............................................................................................................................................. 67
VII
Liste des figures
Chapitre 1
Figure 1.1 : Composantes de la compétence « Adopter un mode de vie sain et actif » ....... 20
Chapitre 4
Figure 4.1 : Protocole de recherche ..................................................................................... 62
Figure 4.2 : Consommation de légumes et de fruits en fonction des groupes (contrôle et
intervention) pour les différentes périodes de collecte de données. .................................... 64
Figure 4.3 : Consommation de produits laitiers en fonction des groupes (contrôle et
intervention) pour les différentes périodes de collecte de données. .................................... 65
VIII
Avant-propos
Dans le cadre de cette maîtrise, le recueil des résultats, l’analyse des résultats, l’écriture du
mémoire ainsi que l’écriture de l’article scientifique ont été effectués au cours des
années 2014 à 2016. À ce jour, l’article scientifique n’est pas encore publié, mais sera
soumis sous peu à la revue scientifique « Nutrition Journal ». Je suis l’auteure principale de
l’article et les coauteurs sont Marina Sanchez, M.Sc. (Centre de recherche de l’Institut
Universitaire de Cardiologie et de Pneumologie de Québec), Jocelyn Gagnon, Ph. D.
(Département d’éducation physique, Université Laval), Véronique Provencher, Ph. D.
(Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels et École de nutrition, Université Laval)
ainsi que Vicky Drapeau, Ph. D. (Département d’éducation physique, Université Laval).
Mes rôles dans la préparation de l’article ont été la saisie, l’analyse, l’interprétation des
données ainsi que l’écriture.
Je ne peux passer sous silence l’aide précieuse de plusieurs personnes qui a facilité la
réalisation de mon projet de maîtrise et l’écriture de mon mémoire. J’aimerais tout d’abord
remercier ma directrice de maîtrise Dre Vicky Drapeau, professeure au Département
d’éducation physique dans la Faculté des sciences de l’éducation à l’Université Laval.
Conceptrice avec deux collègues, Jocelyn Gagnon et Luc Nadeau, du programme
Nutriathlon en équipe qui a fait l’objet de mon projet de maîtrise, elle a su m’offrir une
opportunité de cheminement aux études supérieures et construire une question de recherche
directement en lien avec mes intérêts professionnels. Ses précieux et nombreux conseils
ainsi que son appui tout au long de mon cheminement m’ont permis de me développer sur
les plans professionnel et personnel. Malgré tous ses engagements, elle a su superviser avec
brio chaque étape de mon cheminement à la maîtrise. Elle m’a également donné plusieurs
opportunités professionnelles qui m’ont permis d’agrandir mon champ d’expertise et
d’appliquer les connaissances acquises. Son professionnalisme, son ouverture, son écoute,
sa disponibilité et sa passion pour la recherche font d’elle une directrice de recherche hors
pair. Je lui serai éternellement reconnaissante.
Je voudrais également souligner la contribution à la réalisation de mon projet de maîtrise de
Dre Véronique Provencher, co-directrice de recherche. Je tiens à la remercier pour ses
IX
conseils judicieux, la correction de l’article scientifique et du mémoire, son soutien tout au
long de mon cheminement ainsi que l’apport de son expertise professionnelle à mon projet.
Je voudrais également remercier Marina Sanchez, professionnelle de recherche en
Kinésiologie et co-auteure de l’article qui figure dans ce mémoire. Comme elle a coordonné
le projet du Nutriathlon en équipe sur le terrain, son aide au niveau de la saisie des données
au tout début de mon cheminement a été précieuse.
Un grand merci à toutes les professionnelles de recherche et étudiantes à la maîtrise qui ont
croisé mon chemin au Peps de l’Université Laval et avec lesquelles j’ai eu la chance de
collaborer sur différents projets qui m’ont permis d’acquérir de l’expérience.
Finalement, j’aimerais remercier tous mes proches, amis (es) et membres de ma famille, qui
ont su me soutenir tout au long de mon cheminement à la maîtrise. Il y a certainement une
partie de vous tous dans mes écrits. Une mention spéciale à mes parents pour m’avoir
encouragé à poursuivre mes études, pour m’avoir donné confiance en mes capacités
personnelles et professionnelles et pour leur soutien inconditionnel.
1
Introduction
L’obésité et les problèmes liés au surplus de poids sont en perpétuelle augmentation depuis
les dernières années. Au Canada, plus de 25 % des enfants et des adolescents sont touchés
par cette réalité (Statistique Canada & Santé Canada, 2004). Par ailleurs, l’adolescence
représente une période critique caractérisée par des changements importants en ce qui a
trait aux habitudes de vie et par une augmentation des besoins énergétiques (Santé Canada,
2012). En ce qui a trait plus précisément aux habitudes alimentaires des jeunes, celles-ci
comportent certaines lacunes, notamment pour la consommation de groupes alimentaires
spécifiques tels que les légumes et les fruits ainsi que les produits laitiers. Parallèlement à
ces problématiques sociétales, le ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et
de la Recherche du Québec a instauré des changements et a sollicité la participation des
milieux scolaires dans l’intégration de nouvelles compétences visant l’acquisition de saines
habitudes de vie (Ministère de l'Éducation du Québec, 2001).
Étant donné l’ampleur du phénomène d’obésité et de surplus de poids, la qualité diminuée
de l’alimentation des jeunes ainsi que les efforts apportés en milieu scolaire afin de
favoriser les saines habitudes de vie, il est intéressant de se questionner sur l’impact des
programmes d’intervention en nutrition sur les habitudes alimentaires des jeunes. Il serait
d’autant plus pertinent de questionner l’intégration de la technologie dans ce genre de
programme, considérant l’utilisation régulière qu’en font les jeunes d’aujourd’hui (Lenhart,
Arafeh, Smith, & MacGill, 2008).
Le présent mémoire est composé de quatre chapitres qui suivent l’introduction. Le premier
chapitre porte sur la revue de littérature traitant de l’obésité infantile (statistiques sur
l’obésité, portrait des habitudes alimentaires et déterminants de la saine alimentation chez
les jeunes), des programmes d’intervention en nutrition (en milieu scolaire, version Web)
ainsi que des barrières et facilitateurs à la réussite d’un programme d’intervention en
nutrition. Le deuxième chapitre porte sur le Nutriathlon en équipe. Le troisième chapitre
porte sur la problématique, les objectifs et les hypothèses de l’étude. Le quatrième chapitre
présente l’article scientifique. Finalement, une discussion et une conclusion sont présentées.
2
Chapitre I : Revue de littérature
1.1 Obésité infantile
1.1.1 Statistiques sur l’obésité
La problématique du surplus de poids a connu une augmentation marquée depuis les
dernières décennies, et ce, à l’échelle mondiale (Lobstein, Baur, & Uauy, 2004).
L’Organisation mondiale de la Santé (2003) qualifiait, en 2003, d’épidémie cette hausse de
problèmes liés au poids. Bien que cette réalité touche principalement les pays occidentaux
industrialisés, elle est également présente dans les pays sous-développés et en voie de
développement (Lobstein et al., 2004).
Les problèmes reliés au poids concernent toutes les tranches de la population, les enfants et
les adolescents n’étant pas épargnés par cette réalité. Déjà en 1990, 32 millions d’enfants de
moins de cinq ans avaient un excès de poids ou étaient considérés obèses (Organisation
mondiale de la Santé, 2014a). En 2013, ce chiffre est passé à 42 millions, ce qui représente
en soi un enjeu majeur de santé publique (Organisation mondiale de la Santé, 2014a).
Au Canada, les chiffres sont également préoccupants. En effet, le taux d’embonpoint et
d’obésité combiné des adolescents de 12 à 17 ans a plus que doublé entre 1978 et 2004,
passant de 14 % à 29 % (Shields, 2006; Statistique Canada & Santé Canada, 2004). Dans ce
même groupe d’âge et pour le même intervalle de temps, la proportion des jeunes obèses a
triplé, passant de 3 % à 9 % (Shields, 2006; Statistique Canada & Santé Canada, 2004). En
bref, plus du quart de ces jeunes étaient considérés comme faisant de l’embonpoint ou
comme étant obèses (Statistique Canada & Santé Canada, 2004). De plus, la hausse de la
prévalence de l’embonpoint et de l’obésité est indépendante du sexe (Statistique Canada &
Santé Canada, 2004). À noter que dans l’Enquête sur la santé dans les collectivités
canadiennes (Statistique Canada & Santé Canada, 2004), le système de classification du
poids de l’Organisation mondiale de la santé a été adopté afin de classer les participants en
catégories (poids insuffisant, poids normal, excès de poids/embonpoint ou obésité). Ainsi
pour les adultes de 18 ans ou plus, les catégories de l’indice de masse corporelle (IMC) sont
3
définies comme suit : < 18,5 = poids insuffisant ; entre 18,5 et 24,5 = poids normal ; entre
25 et 29,9 = excès de poids ; ≥30 = obésité (Statistique Canada & Santé Canada, 2004).
L’IMC fait référence au rapport établi entre le poids et la taille d’une personne (Statistique
Canada & Santé Canada, 2004). On calcule l’IMC en divisant le poids en kilogrammes par
la taille en mètres carrés (kg/m2)(Statistique Canada & Santé Canada, 2004). Dans le cas
des enfants et des adolescents, l’IMC a été calculé à partir des seuils internationaux d’excès
de poids et d’obésité établis en fonction de l’âge et du sexe. Ces derniers ont été définis à
partir des courbes de rangs centiles qui croisent respectivement les seuils de 25 ou 30 de
l’IMC, à l’âge de 18 ans (T. Cole, Bellizzi, Flegal, & Dietz, 2000; Statistique Canada &
Santé Canada, 2004). Les rangs centiles associés à l’embonpoint et à l’obésité sont le 91e et
le 98e, respectivement.
L’IMC moyen des adolescents de 12 à 17 ans a également subi une hausse significative
entre 1978 et 2004, passant de 20,8 à 22,1. Cette augmentation représente un déplacement
de la répartition de l’IMC vers des valeurs plus élevées (Statistique Canada & Santé
Canada, 2004). Des statistiques plus récentes dans l’étude de Roberts C., Shields, de Groh,
Aziz, and Gilbert (2012) démontrent qu’entre 2009 et 2011, 32 % des jeunes Canadiens de
5 à 17 ans étaient considérés comme faisant de l’embonpoint ou comme étant obèses. Cette
catégorisation a été basée sur la classification de l’indice de masse corporelle (Roberts C. et
al., 2012). Finalement, dans le rapport de l’UNICEF (2013) sur le bien-être des enfants
dans les pays riches, le Canada est au 3e rang des pays présentant le taux d’obésité infantile
le plus élevé parmi les 29 pays à l’étude.
À l’échelle provinciale, la situation est similaire. En effet, près d’un jeune québécois sur
quatre présenterait un surplus de poids ou de l’obésité (Lamontagne & Hamel, 2009). Les
adolescents sont particulièrement touchés par cette problématique, 27 % d’entre eux étant
considérés comme en surplus de poids ou obèses (Lamontagne & Hamel, 2009). Selon
Lamontagne and Hamel (2009), le taux de jeunes Québécois étant touchés par le surplus de
poids aurait augmenté de 55 % durant les 25 dernières années. Ainsi, ces problématiques
reliées au poids représentent également au Québec un enjeu complexe de santé publique.
L’augmentation de la prévalence de l’obésité et l’augmentation des valeurs moyennes
d’IMC ne sont pas sans conséquence (Roberts C. et al., 2012). Ces augmentations peuvent
4
causer des effets néfastes sur la santé des jeunes, tant sur les plans physique que
psychologique (Lau et al., 2007; Roberts C. et al., 2012). De plus, certaines maladies
habituellement perçues chez l’adulte apparaissent maintenant chez les enfants et les
adolescents (Roberts C. et al., 2012). En effet, A. M. Sharma, Bar-Or, and Ur (2005) et
Lamisse (2007) affirment que la prévalence du diabète de type deux a augmenté de façon
exponentielle au cours des dernières années, alors que cette maladie était quasi inexistante
chez les jeunes il y a 30 ans. Le diabète est seulement un exemple parmi plusieurs autres
problèmes de santé ayant fait leur apparition chez les jeunes au cours des dernières
décennies. Le tableau 1.1 présente les problématiques de santé liés à l’obésité les plus
communément retrouvées chez les jeunes.
Tableau 1.1 : Conséquences de l’obésité chez l’enfant
Types de conséquences reliées à l’obésité Exemples
Cardiovasculaires Hypertension
Métaboliques Diabète de type 2, dyslipidémie
Respiratoires Apnée obstructive du sommeil
Orthopédiques Glissement épiphysaire de la tête
fémorale, maladie de Blount,
spondylolisthésis, arthrite axiale
Endocriniennes Syndrome des ovaires polykystiques
Psychosociales Dépression, faible estime de soi, boulimie
Gastro-intestinales Stéatose hépatique non alcoolique, reflux
gastro-œsophagien, calculs biliaires
Source : (Lau et al., 2007)
L’obésité est un facteur de risque important pouvant perdurer à l’âge adulte (Organisation
mondiale de la Santé, 2014a). Selon Klish (2010), 85 % des adolescents obèses le
5
demeureront à l’âge adulte. Ceux-ci sont également enclins à développer d’autres types de
pathologies à long terme (Organisation mondiale de la Santé, 2014a). De plus,
l’augmentation de la prévalence de maladies chroniques chez les jeunes obèses peut
entraîner des conséquences sur la santé à l’âge adulte, dont l’augmentation du taux de
mortalité et l’apparition de maladies chroniques (Daniels, 2009; Lambert et al., 2008).
Ces complications reliées à l’obésité entraînent des coûts très élevés pour la société. En
effet, en 2006, l’estimation du coût direct de l’obésité en termes de soins de santé au
Canada chez les enfants et les adultes était de 4,3 milliards de dollars (Mollard, Wittmeier,
McGuire, & McGavock, 2007). Il devient donc primordial de mettre de l’avant des
programmes visant à réduire le surplus de poids dès l’enfance, non seulement pour
améliorer l’état de santé des individus, mais également pour diminuer les coûts futurs reliés
à la santé (Dessureault, 2010).
Le phénomène complexe que représente l’obésité est caractérisé par une interaction entre
plusieurs facteurs qui peuvent expliquer la variation de sa prévalence (Agence de la santé
publique du Canada, 2011b). Il s’agit de déterminants de l’obésité (Tableau 1.2). Parmi
ceux-ci, on retrouve les déterminants culturels, biologiques, sociaux, familiaux,
environnementaux, économiques ainsi que les déterminants reliés aux habitudes de vie
(Dessureault, 2010). Bien que plusieurs de ces déterminants constituent des facteurs non
modifiables, certains sont directement reliés aux habitudes de vie des enfants et des
adolescents et peuvent être changés. Selon Shields (2006), ces facteurs modifiables
pourraient favoriser le renversement de l’obésité. L’auteur mentionne que le fait de manger
plus de légumes et de fruits permettrait de diminuer la prévalence de l’obésité (Shields,
2006). Ainsi, il serait pertinent de viser les facteurs modifiables relatifs aux habitudes de
vie lors de la création de programmes d’intervention
6
Tableau 1.2 : Principaux déterminants de l’obésité infantile
Catégorie des déterminants Exemple de déterminants
Culturels Origine ethnique
Biologiques Susceptibilité familiale à prendre du poids, sexe, âge,
état psychologique, état physique (ex. maladies
chroniques), prise de poids rapide à l’enfance, poids
de naissance élevé
Sociaux Interactions/influences des pairs
Connaissances nutritionnelles
Familiaux Poids de la mère avant la grossesse, statut pondéral
des parents, préférence des parents pour l’activité
physique, soutien familial, préférences et apports
alimentaires des parents, tabagisme de la mère
pendant la grossesse
Environnementaux Situation géographique, accessibilité des aliments,
taux de criminalité et sécurité du voisinage,
programmes d’éducation physique en milieu scolaire,
accessibilité des restaurants, proximité des
installations de loisirs, programmes de dîners
scolaires
Économiques Statut socio-économique
Habitudes de vie Habitudes alimentaires, pratique d’activité physique,
sédentarité, sommeil, tabagisme, loisirs, travail,
introduction rapide des aliments solides à l’enfance
7
Source : (Davison & Birch, 2001; Dessureault, 2010; Weng, Redsell, Swift, Yang, &
Glazebrook, 2012)
En bref, l’obésité constitue une problématique multifactorielle ayant des conséquences
importantes sur la santé. Les adolescents sont plus que jamais touchés par cette réalité, les
statistiques affichant des taux élevés d’obésité dans cette population. De plus, l’adolescence
représente en soi une période de la vie propice à l’acquisition et au développement de
saines habitudes de vie. Considérant que l’augmentation de la prévalence de l’embonpoint
et de l’obésité chez les jeunes est une problématique directement reliée à leur alimentation,
il devient pertinent de développer des programmes d’intervention en nutrition destinés à
cette population (Lamontagne & Hamel, 2009; Mongeau, Audet, Aubin, & Baraldi, 2005).
L’alimentation des jeunes est un enjeu majeur de la santé publique puisqu’elle influence
leur état de santé. À long terme, celle-ci a également un impact sur l’état de santé à l’âge
adulte. La qualité et la variété de l’alimentation à l’adolescence deviennent alors des
facteurs importants à surveiller puisque les habitudes adoptées dans cette période ont
tendance à perdurer dans le temps (Paquette, 2005).
1.1.2 Portrait des habitudes alimentaires des jeunes
L’adolescence est une période caractérisée par un rythme important de croissance et de
changements associés à des besoins énergétiques élevés (Santé Canada, 2012). Il s’agit
également d’une période transitoire où vont être adoptés de nombreux comportements qui
peuvent avoir une influence sur la santé à court et à long terme (Institut national de santé
publique du Québec, 2014; Organisation mondiale de la Santé, 2012).
Plusieurs enquêtes réalisées au Canada et au Québec révèlent des lacunes dans
l’alimentation des jeunes, et ce, de façon plus importante chez les adolescents. Les
habitudes alimentaires des jeunes ont été analysées dans l’Enquête sur la santé dans les
collectivités canadiennes (ESCC) (Statistique Canada & Santé Canada, 2004). D’autres
auteurs se sont également penchés sur le sujet. Des écarts importants sont observés entre les
recommandations et les apports alimentaires chez les jeunes Québécois de 6 à 16 ans
(Lavallée, 2004). En moyenne, seulement 10 % de ces derniers consomment les quantités
minimales requises pour chacun des groupes d’aliments du Guide alimentaire canadien
8
(Lavallée, 2004). La situation semble plus critique chez les jeunes filles adolescentes
(Lavallée, 2004). Ces dernières sont plus nombreuses que les garçons à consommer des
portions quotidiennes inférieures aux recommandations en ce qui a trait à chacun des
groupes alimentaires (Lavallée, 2004). De plus, certains groupes d’aliments sont plus
problématiques que d’autres ; le groupe des « autres aliments » étant surreprésenté dans
l’alimentation des jeunes d’aujourd’hui. Cette grande catégorie englobe tous les aliments et
les boissons n’étant pas compris dans les quatre principaux groupes alimentaires du Guide
alimentaire canadien, soit les graisses et les huiles, les aliments composés principalement
de sucre, les aliments à haute teneur en sel ou en gras, les boissons gazeuses, l’alcool, les
condiments, etc. (Garriguet, 2006). Selon les résultats de l’ESCC, environ le quart de
l’apport calorique total chez les adolescents proviendrait du groupe « autres aliments »
(Garriguet, 2006; Lavallée, 2004). L’attrait pour les boissons gazeuses permettrait
d’expliquer ce haut pourcentage, car elles détiennent le premier rang des aliments les plus
consommés par les jeunes (Garriguet, 2006). Au Canada, en moyenne, 37 % des jeunes de
6e année consomment des aliments de types sucreries (bonbons ou chocolat) à raison de
cinq jours ou plus par semaine (Boyce, 2004). Ce pourcentage augmente avec l’âge,
atteignant 50 % chez les adolescents de troisième année du secondaire (Boyce, 2004). Au
Québec, la situation est similaire (Bédard et al., 2008). Il est possible de constater que les
aliments riches en sucre, en sel et en gras représentent une bonne proportion de
l’alimentation des jeunes, soit au-dessus de 21 % de l’apport calorique total (Bédard et al.,
2008). Chez les adolescents, particulièrement chez les garçons entre 14 et 18 ans, l’apport
en aliments du groupe « autres aliments » est comparable à celui des produits céréaliers en
termes de pourcentage de l’apport calorique total (Bédard et al., 2008). En ce qui a trait à la
consommation de boissons gazeuses, cette dernière aurait doublé entre 1997 et 2001 pour
ensuite diminuer en 2009 (Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2012; Statistique
Canada, 2009). Au Canada, la consommation de boissons sucrées chez les adolescents de
14 à 18 ans varie d’un tiers à un demi-litre par jour (Garriguet, 2008). Au Québec, la
situation est aussi préoccupante, car plus du quart des élèves du secondaire consomment
une boisson sucrée (boisson aux fruits ou boisson gazeuse) ou plus par jour (Institut de la
statistique du Québec, 2012).
9
Une autre lacune importante de l’alimentation des jeunes constitue leur apport en légumes,
en fruits et en produits laitiers. Les résultats de l’Enquête sur la santé dans les collectivités
canadiennes (ESCC) ont démontré que la consommation de légumes et fruits et de produits
laitiers était insuffisante, tant chez les jeunes canadiens que chez les jeunes Québécois
(Bédard et al., 2008; Statistique Canada & Santé Canada, 2004). Plus précisément, les
données relatives à la consommation de légumes et fruits révèlent que 57,7 % des jeunes
Québécois de quatre à huit ans consomment moins de cinq portions de légumes et fruits par
jour (Bédard et al., 2008) alors que selon le Guide alimentaire canadien (GAC), ces
derniers devraient en consommer au minimum cinq portions (Santé Canada, 1997). Il est
important de noter que ces données proviennent de l’ancienne version du Guide alimentaire
canadien. En ce qui a trait aux enfants de 9 à 13 ans, les résultats varient selon les sexes.
Pour les garçons, 52,6 % d’entre eux consomment moins de cinq portions de légumes et
fruits quotidiennement alors que chez les filles, 66,7 % d’entre elles ne respectent pas les
recommandations (Bédard et al., 2008). Pour cette catégorie d’âge, les enfants devraient
également consommer au minimum cinq portions de légumes et fruits par jour (Santé
Canada, 1997). Il est possible de noter que la consommation de légumes et fruits semble
plus problématique chez les jeunes filles de 9 à 13 ans.
En ce qui a trait aux produits laitiers, les données de l’ESCC (2004) révèlent que 39,6 %
des enfants de quatre à huit ans ne respectent pas les anciennes recommandations du GAC
(Bédard et al., 2008), établies à un minimum de deux portions quotidiennes (Santé Canada,
1997). Quant aux enfants de 9 à 13 ans, les résultats varient également selon le sexe. Pour
les garçons, 27,6 % d’entre eux ne respectent pas les anciennes recommandations du GAC
représentant un minimum de trois portions par jour, alors que pour les filles, le taux est de
47,2 % (Bédard et al., 2008; Santé Canada, 1997). Tel qu’observé avec la consommation de
légumes et fruits chez les jeunes filles de neuf à treize ans, la consommation de produits
laitiers semble également être plus problématique pour ce groupe.
L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 a également fait
ressortir des résultats concernant la consommation de légumes et fruits et de produits
laitiers (Institut de la statistique du Québec, 2012). Ces résultats révèlent que seulement un
tiers des élèves du secondaire respectent les recommandations les plus récentes du GAC
10
(Institut de la statistique du Québec, 2012) soit six à huit portions par jour selon l’âge et le
sexe (Santé Canada, 2007). Plus précisément, environ 44 % des jeunes du secondaire de 13
ans et moins respectent les recommandations du GAC (Institut de la statistique du Québec,
2012). Pour les élèves de 14 ans et plus, seulement 28 % d’entre eux suivent les
recommandations, ce qui laisse présager que l’atteinte des recommandations est nettement
plus difficile à respecter chez ce groupe d’âge (Institut de la statistique du Québec, 2012).
Concernant la consommation de produits laitiers, les résultats révèlent qu’à peine la moitié
des jeunes consomment le nombre minimum de portions recommandé (Institut de la
statistique du Québec, 2012), soit trois portions de produits laitiers selon la version la plus
récente du Guide alimentaire canadien (Santé Canada, 2007). Une différence est également
visible entre les sexes, 54 % des garçons ne respectent pas les recommandations versus
42 % chez les filles (Institut de la statistique du Québec, 2012).
À la lumière de ces résultats, il est possible de constater que le nombre de jeunes
n’atteignant pas les recommandations quant à la consommation de légumes, de fruits et de
produits laitiers est toujours aussi problématique. Il n’est pas surprenant de constater que
l’apport en gras saturés et en sodium est assez élevé chez les jeunes alors que leur apport en
fibres et en certains micronutriments est plutôt faible comparativement aux
recommandations nutritionnelles (Bédard et al., 2008). Cela démontre donc la nécessité de
miser sur un programme d’intervention en nutrition qui vise à augmenter la consommation
de légumes, de fruits et de produits laitiers.
Le phénomène grandissant d’obésité observé depuis quelques décennies à l’échelle
provinciale, canadienne et mondiale serait associé à la modification des habitudes
alimentaires (Raine, 2005). En ce sens et tel que mentionné précédemment, il serait
pertinent de chercher à augmenter la consommation de légumes, de fruits et de produits
laitiers chez les jeunes. Afin de pouvoir influencer les habitudes alimentaires des jeunes, il
est primordial de s’attarder aux déterminants qui peuvent les inciter à adopter des
changements dans leur alimentation (Raine, 2005).
11
1.1.3 Déterminants de la saine alimentation chez les adolescents
Selon l’Agence de la santé publique du Canada (2011a), les déterminants de la santé
constituent des facteurs définissables ayant une influence sur l’état de santé d’un individu.
Individuellement, les déterminants de la santé ne permettent pas d’expliquer un
comportement alimentaire, c’est plutôt l’interaction entre eux qui le permet (Raine, 2005).
Ainsi, ils deviennent des déterminants de la saine alimentation. Taylor, Evers, and
McKenna (2005) définissent la saine alimentation comme étant « des habitudes ou des
comportements alimentaires qui favorisent l’amélioration ou le maintien de la santé ».
Les nombreux déterminants de la saine alimentation sont répartis dans deux catégories, soit
les déterminants individuels et les déterminants collectifs/environnementaux (Raine, 2005;
Taylor et al., 2005). Les déterminants individuels regroupent l’état physiologique, les
facteurs biologiques, les préférences alimentaires, les connaissances en nutrition, l’attitude
par rapport à l’alimentation, les perceptions de la saine alimentation et les facteurs
psychologiques (Raine, 2005; Taylor et al., 2005). Bien que ces déterminants puissent
expliquer une partie du comportement alimentaire, celui-ci est également influencé par le
contexte environnemental. Les déterminants environnementaux regroupent donc
l’environnement interpersonnel (la famille et les pairs), l’environnement physique
(accessibilité et disponibilité des aliments, portions servies, environnement scolaire),
l’environnement économique (publicité, industrie alimentaire, revenu, statut socio-
économique, coût des aliments, niveau d’instruction des parents, emploi des parents),
l’environnement social (normes sociales, médias, stratégies de marketing alimentaire, statut
social, milieu culturel) et les politiques publiques (Raine, 2005; Taylor et al., 2005). Ces
divers déterminants permettent de mieux comprendre l’adoption de comportements
alimentaires et ainsi, de construire des priorités de recherche en promotion de la santé
(Raine, 2005).
Plusieurs auteurs ont également fait ressortir les déterminants les plus susceptibles
d’influencer spécifiquement les habitudes alimentaires des adolescents. Ces déterminants
peuvent être catégorisés selon leur niveau d’influence, soient le macrosystème,
l’environnement et l’individu (Tableau 1.3). Ces multiples déterminants influençant
12
l’adoption des habitudes alimentaires chez les jeunes démontrent la complexité de mettre en
place des programmes d’interventions efficaces. Il demeure toutefois très pertinent de
prendre en considération ces déterminants lors de la mise sur pied de ces programmes. Par
la suite, l’implantation de ces programmes, notamment en milieu scolaire, est plus
susceptible d’avoir un impact significatif sur divers aspects de la vie des adolescents, dont
les changements de comportements alimentaires.
Tableau 1.3 : Déterminants influençant l’adoption des habitudes alimentaires chez les
adolescents
Catégories des déterminants Exemples de déterminants
Individu Âge et sexe, valeurs et croyances personnelles,
attitude, préférences alimentaires, efficacité
personnelle, besoins physiologiques,
prédispositions génétiques
Environnement Normes et valeurs sociales et culturelles,
tendances alimentaires, environnement scolaire,
environnement familial, influence des pairs
Macrosystème Système politique et socio-économique,
production alimentaire, systèmes de distribution
alimentaire, accessibilité alimentaire, médias
Source : Story (2005); Taylor et al. (2005)
13
1.2 Programmes d’intervention en nutrition
1.2.1 Impact des programmes d’intervention en nutrition en milieu scolaire
Les données préoccupantes sur les taux d’embonpoint et d’obésité infantile ainsi que sur les
habitudes de vie des jeunes justifient l’urgence d’agir dans la société québécoise. En ce
sens, en 2004, le ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
du Québec a instauré des changements au Programme de formation de l’école québécoise
avec la mise sur pied de diverses compétences reliées au développement de saines
habitudes de vie (Ministère de l'Éducation du Québec, 2001). L’objectif général de cette
réforme ministérielle était de « proposer une organisation des savoirs sous forme de
compétences de manière à leur donner sens et ouverture et, d’autre part, de retenir un cadre
conceptuel qui définit l’apprentissage comme un processus actif et continu de construction
des savoirs » (Ministère de l'Éducation du Québec, 2001). Par le biais des compétences, les
élèves sont sensibilisés aux choix qu’ils ont à faire et à leurs conséquences sur leur bien-
être présent et futur (Ministère de l'Éducation du Québec, 2001). Plus spécifiquement en
lien avec les saines habitudes de vie, la compétence 3 : « Adopter un mode de vie sain et
actif » a été créée afin de proposer des activités qui sollicitent un engagement réel et
responsable de la part des élèves (Ministère de l'Éducation du Québec, 2001). Selon le
Ministère de l'Éducation du Québec (2001), la simple transmission d’informations sur les
saines habitudes de vie ne suffirait pas à motiver les jeunes quant à l’adoption de
comportements sains.
En termes d’implantation d’initiatives, le milieu scolaire posséderait un bon potentiel de
réussite en ce qui a trait à l’adoption de comportements sains. D’abord, puisque les élèves
passent beaucoup de temps à l’école, c’est une occasion de promouvoir les saines habitudes
de vie (Raine, 2004). Selon plusieurs auteurs, l’environnement scolaire (curriculum,
infrastructure, politiques, personnel scolaire, etc.) pourrait influencer positivement le
développement cognitif ainsi que la santé physique et mentale des élèves (Brown &
Summerbell, 2009; Ministère de l'Éducation de l'Ontario, 2010; Peterson & Fox, 2007). Les
comportements, les attitudes et les préférences des élèves pourraient également être
influencés par cet environnement (Agence de la santé publique du Canada, 2012; Baril,
14
Ouimet, Bergeron, Béguin-Tremblay, & Gauthier, 2011). Le Ministère de l'Éducation du
Québec (2001) ajoute que l’école devrait avoir comme rôle principal d’outiller les jeunes
afin que ces derniers puissent faire des choix éclairés quant à leur mode de vie
(alimentation, sommeil, loisirs, activité physique, relations affectives, etc.). L’école serait
une « courroie de transmission des saines habitudes alimentaires » (Baril et al., 2011). Le
milieu scolaire est également reconnu comme étant un lieu privilégié d’intervention
puisque les jeunes le considèrent comme le milieu de vie le plus important après le milieu
familial (Baril et al., 2011). L’environnement scolaire leur permet d’établir des relations
avec les pairs et avec d’autres personnes significatives, dont les enseignants (Baril et al.,
2011). Une personne possédant une autorité sur l’élève, comme l’enseignant, pourrait
influencer l’alimentation des jeunes, notamment par l’exposition aux aliments, par la
transmission de messages et par les normes véhiculées (Taylor et al., 2005). Finalement, la
revue de littérature de Ganann, Fitzpatrick-Lewis, Ciliska, and Peirson (2012) démontre
que le milieu scolaire est l’endroit où est implantée la majorité des interventions visant
l’amélioration de l’accès et de la consommation de légumes et fruits chez les jeunes de cinq
à 18 ans. Le milieu scolaire représente donc un contexte favorable à l’implantation de
programmes d’intervention en nutrition.
À ce titre, la littérature abonde d’initiatives implantées en milieu scolaire. Les retombées de
ces initiatives portent sur la prévalence d’obésité (poids, indice de masse corporelle) et sur
les comportements (ex. habitudes alimentaires, pratique d’activités physiques, absentéisme,
etc.). Certains programmes d’intervention scolaire visant à réduire le surpoids chez les
jeunes ont démontré leur efficacité. Plusieurs auteurs ont d’ailleurs fait ressortir les
caractéristiques qui rendent ces programmes bénéfiques. D’abord, la revue systématique de
Brown and Summerbell (2009) démontre que les programmes misant sur une intervention
qui intègre tant l’aspect de la saine alimentation que celui de l’activité physique pourraient
aider à prévenir le surpoids à long terme chez les jeunes. Katz, O'Connell, Njike, Yeh, and
Nawaz (2008) et Lee, Ho, Keung, and Kwong (2014) abondent dans le même sens en
démontrant que les interventions combinées favorisent la diminution du poids ainsi que la
diminution de l’indice de masse corporelle (IMC) chez les jeunes. Toutefois, ces effets
demeurent modestes. De plus, la revue systématique de Silveira, Taddei, Guerra, and Nobre
(2011) et la méta-analyse de Gonzalez-Suarez, Worley, Grimmer-Somers, and Dones
15
(2009) démontrent que les programmes d’intervention de longue durée échelonnés sur
plusieurs mois, voire plusieurs années, influencent favorablement les données
anthropométriques (diminution de l’IMC) et ainsi, diminuent la prévalence d’obésité chez
les jeunes. Finalement, plusieurs autres caractéristiques des interventions en milieu scolaire
pourraient contribuer à prévenir l’obésité infantile et à réduire l’IMC, dont l’implication
parentale, l’introduction des notions d’éducation en nutrition dans le curriculum scolaire,
l’auto-évaluation des habitudes de vie, l’utilisation de récompenses, l’amélioration de
l’offre alimentaire dans les écoles ainsi que le support des enseignants (K. Cole, Waldrop,
D'Auria, & Garner, 2006; Silveira et al., 2011; Waters et al., 2011).
Les programmes d’intervention en nutrition en milieu scolaire auraient également un
impact non négligeable sur les habitudes alimentaires des jeunes (Baril, 2008). D’abord,
l’étude de Lee et al. (2014) démontre que les programmes d’intervention combinée
comprenant des sessions d’activités parascolaires interactives sur la saine alimentation et
l’activité physique permettraient d’améliorer les habitudes alimentaires des jeunes (ex :
augmentation de la consommation d’aliments sains, diminution de la consommation
d’aliments malsains, augmentation de la participation à différents sports). Selon Briggs,
Fleischhacker, and Mueller (2010), ce type d’interventions éducatives, spécifiquement
celles axées sur l’alimentation, contribueraient davantage aux changements de
comportements lorsqu’elles sont implantées dans le milieu scolaire à long terme, soit sur
plusieurs mois, voire plusieurs années. En effet, des interventions ponctuelles pourraient
être efficaces pour favoriser le changement de comportement, mais ne suffiraient pas à
rendre les apprentissages nutritionnels plus efficaces (Briggs et al., 2010). En termes
d’heures attribuées à l’éducation en nutrition, Celebuski and Farris (2000) avancent que peu
d’élèves reçoivent le minimum nécessaire afin de favoriser un changement de
comportement, soit 50 heures pour une année scolaire.
En plus des bienfaits observés sur la diminution de l’obésité infantile et sur l’amélioration
des habitudes alimentaires, les programmes d’intervention en nutrition en milieu scolaire
pourraient favoriser la persévérance et la diminution du taux d’absentéisme. En effet, selon
Knai, Pomerleau, Lock, and McKee (2006), les programmes d’intervention en milieu
scolaire basés sur la santé et l’alimentation pourraient encourager les enfants et les
16
adolescents à poursuivre leur cheminement scolaire. De plus, le fait de créer un
environnement scolaire sain via ce genre de programmes permettrait également de diminuer
le taux d’absentéiste à l’école (Langford et al., 2014). Finalement, l’étude de Sherman and
Muehlhoff (2007) a démontré qu’un programme d’intervention en nutrition misant sur
l’intégration de notions d’éducation en nutrition dans le curriculum scolaire, sur
l’implication des parents ainsi que sur la formation des enseignants permet d’augmenter la
confiance, la motivation, l’attention des jeunes lors des activités pédagogiques ainsi que
leur taux de fréquentation scolaire.
Par ailleurs, la littérature scientifique permet de faire ressortir plusieurs critères d’efficacité
des programmes d’intervention en nutrition. En effet, une intervention en nutrition efficace
devrait miser sur divers éléments, tels que l’intégration d’activités en nutrition dans le
curriculum scolaire (Briggs et al., 2010; Fleischhacker, Schure, & Contento, 2009; Sherman
& Muehlhoff, 2007), la disponibilité d’aliments sains à la cafétéria (Briggs et al., 2010;
Habib-Mourad & Ghandour, 2015; Raine, 2004), la diminution de l’exposition aux
aliments non nutritifs (Raine, 2004), l’implication des parents (Briggs et al., 2010; Habib-
Mourad & Ghandour, 2015; Sherman & Muehlhoff, 2007), l’intervention sur un
comportement ou une pratique spécifique (ex. consommation de fruits et légumes)
(Fleischhacker et al., 2009), l’intérêt et la motivation des élèves (Fleischhacker et al.,
2009), l’attribution d’un temps d’intervention adéquat pour favoriser un changement de
comportement (Fleischhacker et al., 2009), la formation des enseignants (Fleischhacker et
al., 2009; Habib-Mourad & Ghandour, 2015; Sherman & Muehlhoff, 2007), l’approche
écologique basée sur une intervention à plusieurs niveaux (individuel, environnemental,
sociétal) (Fleischhacker et al., 2009), la notion de plaisir (Habib-Mourad & Ghandour,
2015), l’adaptation du matériel en fonction des caractéristiques socioculturelles de la
population cible (Habib-Mourad & Ghandour, 2015) ainsi que l’engagement de la
communauté (Habib-Mourad & Ghandour, 2015). D’ailleurs, les résultats de l’étude de
Sherman and Muehlhoff (2007) ont démontré qu’à la suite d’une participation à un
programme misant sur l’implication parentale, l’intégration des notions de saine
alimentation au curriculum scolaire et la formation des enseignants, un plus grand nombre
d’élèves ont rapporté avoir mangé avant de venir à l’école, avoir apporté de la nourriture à
l’école et avoir mangé davantage de légumes en comparaison à un groupe contrôle.
17
Tel que révélé par la revue de littérature de Ganann et al. (2012), l’école est l’endroit où est
implanté la majorité des interventions visant à améliorer l’accès et la consommation de
légumes et fruits chez les jeunes de 5 à 18 ans. Certains programmes d’intervention en
nutrition en milieu scolaire ont pour cible l’amélioration d’un comportement spécifique
comme la consommation de légumes et fruits. D’ailleurs, plusieurs auteurs ont prouvé qu’il
était possible d’augmenter la consommation de légumes et de fruits chez les jeunes par
différents programmes d’intervention en milieu scolaire (Cohen, Kraak, Choumenkovitch,
Hyatt, & Economos, 2014; Evans, Christian, Cleghorn, Greenwood, & Cade, 2012;
Howerton et al., 2007; Knai et al., 2006; Reynolds et al., 2000; Siega-Riz et al., 2011). Ces
auteurs ont noté une augmentation significative du nombre de portions de légumes et fruits
par jour chez des groupes intervention en comparaison avec des groupes contrôle. Plus
spécifiquement, la revue systématique de Knai et al. (2006) fait ressortir les résultats de 15
études différentes portant sur l’analyse de programmes d’intervention en milieu scolaire
ayant pour but de promouvoir la consommation de légumes et fruits chez les enfants et les
adolescents. De ces 15 études, 10 d’entre elles ont démontré une consommation de 0,3 à
0,99 portion de légumes et de fruits de plus par jour pour le groupe intervention. De plus,
l’étude d’Howerton et al. (2007) démontre que la consommation de légumes et de fruits a
augmenté de 12 % à la fin du programme d’intervention en nutrition en comparant avec les
chiffres de consommation de légumes et fruits en début de programme. Sherman and
Muehlhoff (2007) ont également comparé la consommation de légumes et fruits en début et
en fin de programme d’intervention. Les résultats de cette étude ont démontré qu’à la fin du
programme, les élèves étaient plus conscients quant à l’importance de varier leur
alimentation et consommaient des légumes et des fruits de façon plus régulière (Sherman &
Muehlhoff, 2007).
Plusieurs auteurs ont démontré que des caractéristiques spécifiques des programmes
d’intervention en nutrition en milieu scolaire favoriseraient l’augmentation de la
consommation de légumes et de fruits chez les jeunes. D’abord, les parents auraient un rôle
primordial à jouer en tant que modèles en adoptant des comportements sains et en faisant la
promotion d’un environnement encourageant les saines habitudes alimentaires et le mode
de vie actif (Maatoug et al., 2015). Ainsi, l’implication familiale permettrait d’augmenter la
consommation de légumes et de fruits chez les jeunes (Knai et al., 2006; Langford et al.,
18
2015; Langford et al., 2014; Maatoug et al., 2015; Silveira et al., 2011). Dans le même
ordre d’idées, les pairs auraient également une influence sur la consommation de légumes
et de fruits chez les jeunes (Horne et al., 2004; Knai et al., 2006; Lowe, Horne, Hardman, &
Tapper, 2006; Maatoug et al., 2015; Molaison, Connell, Stuff, Yadrick, & Bogle, 2005).
Selon la revue de littérature de Krolner et al. (2011), l’influence et la pression provenant
des pairs constitueraient un déterminant de la saine alimentation (incluant la consommation
de légumes et de fruits) notamment chez les adolescentes. Plusieurs autres caractéristiques
des programmes d’intervention ont été identifiées dans les interventions efficaces à
augmenter la consommation de légumes et de fruits, telles que la durée d’intervention de
minimum douze mois (Knai et al., 2006; Silveira et al., 2011), l’intégration de notions
reliées à l’éducation en nutrition dans le curriculum scolaire régulier (Knai et al., 2006;
Langford et al., 2015; Langford et al., 2014; Maatoug et al., 2015; Silveira et al., 2011),
l’approvisionnement adéquat en légumes et en fruits par les cafétérias scolaires (Silveira et
al., 2011), les changements dans l’environnement physique de l’école (Langford et al.,
2015; Langford et al., 2014), les interventions qui ciblent spécifiquement la consommation
de légumes et de fruits (Knai et al., 2006), l’exposition aux légumes et aux fruits via des
activités de développement de compétences de préparation des aliments et de dégustation
en opposition aux lectures traditionnelles (Knai et al., 2006), la formation des enseignants
(Knai et al., 2006; Maatoug et al., 2015), l’établissement d’une politique alimentaire
scolaire (Knai et al., 2006), l’implication de la communauté via la participation
d’organismes œuvrant auprès des jeunes ou de producteurs locaux (Knai et al., 2006;
Langford et al., 2015; Langford et al., 2014), l’approche portant tant sur l’environnement de
l’élève que sur son propre comportement (Knai et al., 2006; Wang et al., 2013) ainsi que la
distribution de légumes et de fruits (Reinaerts, de Nooijer, Candel, & de Vries, 2007).
Bien que plusieurs programmes d’intervention en nutrition aient démontré leur efficacité à
augmenter la consommation de légumes et de fruits chez les jeunes, il est tout de même
possible de constater que la consommation de fruits est souvent plus significativement
augmentée que celle de légumes (Anderson et al., 2005; Bjelland et al., 2015; Davis,
Cullen, Watson, Konarik, & Radcliffe, 2009; Hoffman, Franko, Thompson, Power, &
Stallings, 2010; Perry et al., 2004). L’étude d’Anderson et al. (2005) démontre bien cette
réalité. Dans cette étude, les auteurs ont mis sur pieds un programme d’intervention misant
19
sur l’accessibilité aux légumes et aux fruits à l’école, les activités de dégustation, les
stratégies promotionnelles aux points de vente des aliments, l’implication des parents, la
formation des enseignants ainsi que les activités d’éducation en nutrition intégrées dans le
curriculum scolaire (Anderson et al., 2005). Bien que les élèves ayant participé à ce
programme aient démontré avoir une consommation de fruits significativement plus élevée,
l’intervention a eu peu d’impact sur la consommation de légumes (Anderson et al., 2005).
Selon l’auteur, l’augmentation de la consommation de légumes est probablement un des
plus gros défis (Anderson et al., 2005). Perry et al. (2004) et Hoffman et al. (2010) ont
obtenu des résultats similaires dans leurs études respectives.
Par ailleurs, l’efficacité des programmes d’intervention en milieu scolaire ciblant
l’augmentation de la consommation de produits laitiers est moins documentée. Malgré cela,
certaines études ont fait ressortir des résultats significatifs. D’abord, l’étude d’Albala et al.
(2008) a démontré l’efficacité d’un programme d’intervention portant sur l’incitation à
consommer un nombre précis de portions de produits laitiers auprès des enfants. Les jeunes
soumis à l’intervention ont été plus enclins à augmenter le nombre de portions consommées
par rapport au groupe contrôle. Dans le même ordre d’idées, Nicklas (2003) suggère
l’intégration d’un programme d’éducation à la consommation de produits laitiers dans le
curriculum scolaire pourrait inciter les jeunes à augmenter leur consommation. Finalement,
la revue de littérature d’Hendrie, Brindal, Baird, and Gardner (2013) identifie certaines
stratégies favorisant l’augmentation de la consommation de produits laitiers chez les jeunes.
Selon ces auteurs, les études portant sur des programmes d’intervention encourageant la
consommation de produits laitiers dans un contexte de saine alimentation, augmentant
l’accessibilité et la disponibilité des produits laitiers et engageant les parents ont obtenu des
résultats significatifs quant à l’augmentation de la consommation de produits laitiers
(environ une portion de plus par jour).
L’ensemble de ces résultats confirment que les initiatives en nutrition en milieu scolaire
constituent une avenue intéressante quant à leur potentiel de réussite en ce qui a trait à
l’adoption de comportements sains.
Bien que plusieurs études aient rapporté des résultats significatifs quant à l’augmentation de
la consommation de légumes et de fruits et de produits laitiers chez les jeunes, peu d’entre
20
elles ont inclus un processus de régulation formel qui favorise le développement de
l’autonomie chez les jeunes. Pourtant, le processus de régulation est au cœur du
développement des compétences du Programme de formation de l’école québécoise
(Ministère de l'Éducation du Québec, 2001). En effet, le processus de régulation permet à
l’étudiant, en participant activement à sa propre évaluation en cours d’apprentissage, « de
porter un regard sur les avoirs qu’il acquiert et sur la manière dont il les utilise » (Ministère
de l'Éducation du Québec, 2001). Ce processus de régulation comporte 4 étapes (Ministère
de l'Éducation du Québec, 2001). La première étape consiste en l’analyse des effets de
certaines habitudes de vie sur sa santé et son bien-être, il s’agit d’une première réflexion sur
les risques et les bénéfices associés aux comportements actuels. La deuxième étape porte
sur la planification d’une démarche visant à modifier certaines de ses habitudes de vie, les
élèves sont invités à développer des pistes concrètes d’action. La troisième étape consiste
en l’engagement dans la démarche visant à modifier certaines de ses habitudes de vie, il
s’agit de prendre part activement au changement Finalement, la quatrième étape porte sur
l’établissement du bilan de sa démarche, soit la réflexion portant sur les changements
entrepris précédemment (Figure 1.1).
Figure 1.1 : Composantes de la compétence « Adopter un mode de vie sain et actif »
(Source : Ministère de l'Éducation du Québec (2001))
Selon le Ministère de l'Éducation du Québec (2001), cette pratique de régulation
favoriserait la réussite scolaire. Dans le même ordre d’idées, selon Michie, les interventions
21
combinant des concepts de régulation comme l’auto-évaluation étaient plus efficaces que
celles n’en contenant pas (Michie et al., 2015).
L’ensemble de ces constatations suggère que la création d’un programme d’intervention en
nutrition impliquant les pairs, ciblant tant la consommation de légumes et de fruits que de
produits laitiers et intégrant un processus de régulation formel serait tout indiqué,
notamment en milieu scolaire auprès des jeunes. Ce programme pourrait être offert sous
différents formats (en classe, à la maison, etc.) incluant un programme d’intervention via le
Web.
1.2.2 Impact des programmes d’intervention en nutrition en version Web
Bien que plusieurs programmes d’intervention en nutrition aient démontré leur efficacité
quant à leur impact sur l’adoption de saines habitudes alimentaires chez les jeunes, les
habitudes alimentaires de ces derniers demeurent insatisfaisantes selon les
recommandations nutritionnelles. Afin de répondre à cette problématique, de plus en plus
d’auteurs ont intégré une composante technologique à leurs études, et ce, plus
spécifiquement auprès des adolescents. Selon Whittemore, Jeon, and Grey (2013), les
programmes d’intervention en nutrition utilisant le multimédia interactif (ex. Internet)
constituent une solution prometteuse au défi que représente l’obésité chez les adolescents,
entre autres, puisque cette technologie leur est attrayante. En effet, ce type de programme
pourrait influencer les comportements alimentaires chez les adolescents, spécifiquement
lorsqu’il est intégré en milieu scolaire (Hamel & Robbins, 2013). Le milieu scolaire
permettrait d’augmenter l’efficacité de l’intervention Web due à une meilleure supervision
offerte en classe et un soutien social offert par les pairs (Hamel & Robbins, 2013).
Plusieurs auteurs ont mis en évidence l’efficacité de programmes en version Web sur
l’adoption de comportements alimentaires sains (Casazza & Ciccazzo, 2007; Frenn et al.,
2005; Neville, O'Hara, & Milat, 2009; Portnoy, Scott-Sheldon, Johnson, & Carey, 2008;
Whiteley, 2008; Whittemore, Chao, Popick, & Grey, 2013; Whittemore, Jeon, et al., 2013).
L’étude de Whittemore, Jeon, et al. (2013) démontre d’ailleurs cette efficacité avec le
programme « The HEALTH[e]TEEN© ». Ce dernier a été développé à partir des principes
de technologie interactive. Les élèves étaient encouragés à enregistrer leurs apports
22
alimentaires ainsi que leurs dépenses physiques sur une plateforme Web (Whittemore,
Jeon, et al., 2013). Cela leur permettait d’évaluer leur progrès et, par la suite, d’ajuster leurs
objectifs (Whittemore, Jeon, et al., 2013). Le programme donnait également accès à un
blogue mis sur pieds par un entraîneur et la possibilité d’interagir avec des professionnels
ou des pairs. Les résultats de cette étude ont démontré que ce type de programme pourrait
aider à améliorer les comportements de santé (saine alimentation et exercice physique) chez
les jeunes, à court terme (Whittemore, Jeon, et al., 2013). Ainsi, l’éducation via le Web
pourrait avoir une influence sur l’adoption de comportements sains. De plus, la grande
participation et la satisfaction des adolescents ayant participé à cette étude permettent de
conclure que les programmes utilisant le Web sont attrayants pour cette tranche de la
population (Whittemore, Jeon, et al., 2013). Par contre, plus de recherches sont nécessaires
afin de démontrer l’efficacité de ces programmes à long terme (suivi de plus de 6 mois)
(Whittemore, Jeon, et al., 2013). Dans le même ordre d’idées, l’étude de Casazza and
Ciccazzo (2007) suggère que les programmes utilisant les médias technologiques (ex.
Internet) influencent davantage les comportements des adolescents que les programmes
d’éducation traditionnelle. En effet, ce type de programme permettrait non seulement
d’améliorer les connaissances nutritionnelles chez les jeunes, mais également d’améliorer
les habitudes/comportements alimentaires (ex : diminution de la consommation de gras,
régularisation de la prise des repas, augmentation de la consommation de produits laitiers).
Finalement, la méta-analyse de Portnoy et al. (2008) abonde dans le même sens en
démontrant que les individus ayant participé à une intervention utilisant une plateforme
Web ont amélioré davantage leurs habitudes alimentaires (ex : augmentation de l’apport en
légumes et fruits).
Certains auteurs ont démontré l’efficacité d’un programme version Web sur la
consommation de légumes et de fruits spécifiquement. L’étude de Di Noia, Contento, and
Prochaska (2008) démontre qu’un programme de quatre semaines intégrant un contenu
éducationnel sur CD-ROM, donné à raison de quatre sessions de 30 minutes par semaine,
augmente significativement la consommation de légumes et de fruits chez les jeunes
participants au programme par rapport à un groupe contrôle. Par contre, cette intervention
n’a pas été implantée en milieu scolaire et les effets significatifs ont été observés seulement
à court terme. L’étude de Ezendam, Brug, and Oenema (2012) a démontré qu’une
23
intervention intégrant un contenu informatique et implanté en milieu scolaire a un effet
positif sur les habitudes alimentaires des adolescents. Dans cette étude, les adolescents
devaient survoler huit modules accessibles sur l’ordinateur proposant diverses thématiques
reliées à la santé sur une période de 10 semaines. Les enseignants avaient comme tâche
d’allouer 15 minutes pour chacun des modules. Les résultats ont démontré que les jeunes
faisant partie du groupe intervention ont rapporté avoir mangé significativement plus de
portions de fruits que le groupe contrôle après quatre mois de participation au programme.
Un résultat similaire a été observé en ce qui a trait à la consommation de légumes. Dans le
même ordre d’idées, l’étude de Mauriello et al. (2010) a démontré que le programme
« Health in Motion » s’adressant aux élèves du secondaire a eu une influence positive sur
les habitudes alimentaires de ces derniers. Ce programme utilisait la technologie
(ordinateur) afin de transmettre des messages aux jeunes à trois reprises (départ, un mois et
deux mois) sur les recommandations en nutrition (ex. consommation de légumes et de
fruits), en activité physique (ex. nombre de jours avec un minimum de 60 minutes d’activité
physique) ainsi que sur le temps passé à regarder la télévision. Les jeunes ayant participé à
ce programme ont rapporté avoir consommé plus de portions de légumes et de fruits après
deux mois, six mois et 12 mois d’intervention en comparaison avec le groupe contrôle.
Finalement, Winett et al. (1999) ont aussi observé des effets bénéfiques de leur programme
Web sur la consommation de légumes et de fruits chez les adolescents. Le
programme « Eat4Life » comportait une série de cinq modules informatiques portant sur les
changements de comportements favorables à la santé, dont l’augmentation de la
consommation de légumes et de fruits (Winett et al., 1999). Ce programme incluait des
capsules interactives, des graphiques ainsi que des images offrant un contenu personnalisé
quant aux stratégies à adopter pour atteindre des buts spécifiques ainsi qu’un retour sur
l’atteinte des objectifs (Winett et al., 1999). Ainsi, ce programme incluait un processus de
régulation.
L’efficacité de programmes d’intervention version Web sur la consommation de produits
laitiers n’est pas aussi bien documentée que celle portant sur la consommation de légumes
et de fruits. Par contre, certains auteurs se sont tout de même penchés sur le sujet. L’étude
de Randi Schoenfeld, Ng, Henderson, and Wu (2010) a démontré que l’éducation à la santé
via un site Web pouvait favoriser la consommation de produits laitiers. Dans cette étude, les
24
adolescents étaient invités à consulter un site Web proposant du contenu d’éducation à la
santé de manière interactive. Plus précisément, les jeunes étaient sensibilisés à la prévention
de l’ostéoporose (Randi Schoenfeld et al., 2010). Les résultats ont démontré que les
participants au programme étaient davantage sensibilisés et étaient plus sujets à augmenter
leur consommation de produits laitiers par rapport au groupe contrôle (Randi Schoenfeld et
al., 2010). Ceci démontre la pertinence de programme d’intervention chez les adolescents
intégrant une composante Web et visant à augmenter la consommation de produits laitiers.
Différents facteurs peuvent expliquer l’efficacité et l’attrait des programmes intégrant le
Web pour les adolescents. D’abord, les interventions utilisant la technologie permettent de
mieux rejoindre la clientèle adolescente puisque cette génération a grandi avec l’avènement
d’Internet (Roberts & Foehr, 2008). Selon les statistiques de l’étude de Lenhart et al.
(2008), 94 % des jeunes de 12 à 17 ans sont des utilisateurs réguliers d’Internet. De plus, la
hausse de la présence des technologies dans les écoles augmente son accessibilité et son
exposition chez les jeunes, d’autant plus que les enseignants intègrent les technologies dans
la réalisation des différents travaux scolaires (Lenhart et al., 2008). Les jeunes ont aussi
souvent accès à Internet en classe ou à la bibliothèque scolaire (Lenhart et al., 2008). Selon
Lenhart et al. (2008) et Tate (2008), 77 % des adolescents utilisent Internet dans leurs
établissements scolaires. Ainsi, les écoles représentent un milieu idéal pour implanter ce
genre de programme considérant que les technologies sont disponibles dans ces milieux.
L’étude de Neil, Batterham, Christensen, Bennett, and Griffiths (2009) démontre que les
adolescents sont plus enclins à participer à une intervention intégrant le Web lorsque du
temps leur est alloué en période de classe plutôt qu’une intervention leur demandant du
temps à l’extérieur du curriculum scolaire. De plus, dans l’étude de Casazza and Ciccazzo
(2007), les adolescents ont rapporté préférer les programmes utilisant les médias pour la
transmission d’informations plutôt que le matériel imprimé. Finalement, selon l’étude de
Tate (2008), les aspects des programmes qui peuvent expliquer le succès relié à l’utilisation
de la technologie consistent en la présentation d’un contenu misant sur l’interaction et
l’engagement, le rapprochement avec la réalité des adolescents, la possibilité d’effectuer un
suivi individualisé, la possibilité pour les élèves d’évoluer à leur propre rythme, la
flexibilité du programme, l’accessibilité à la plateforme directement en milieu scolaire, la
large portée potentielle de l’intervention (impact au-delà de l’individu) ainsi que la
25
rentabilité. Au niveau individuel, l’utilisation de la technologie dans les programmes
d’intervention permet d’impliquer activement les jeunes dans le processus d’apprentissage,
d’augmenter leurs stratégies d’efficacité personnelle ainsi que d’augmenter la probabilité
d’acquisition de comportements sains (Casazza & Ciccazzo, 2007; Tate, 2008). Ainsi, ils
sont davantage en mesure de prendre en main leur santé (Tate, 2008). L’interface
multimédia permet également d’offrir une meilleure interaction tant avec les pairs qu’avec
les professionnels responsables de l’étude (Tate, 2008).
Malgré le fait que l’intégration du Web dans les programmes d’intervention soit un concept
assez récent dans le domaine de la recherche, les résultats présentés dans les études
précédentes démontrent bien la pertinence de poursuivre la recherche en ce sens et
d’intégrer davantage la technologie dans les programmes d’intervention ciblant la
population adolescente. Il est à noter que beaucoup de ces programmes transmettent des
notions reliées à l’éducation en nutrition, mais peu sont interactifs. De plus, peu de
programmes d’intervention Web incluent un processus formel de régulation.
1.2.3 Barrières et facilitateurs à la réussite d’un programme d’intervention en nutrition en
milieu scolaire
Tel que mentionné précédemment, la littérature scientifique démontre que les programmes
d’intervention en nutrition en milieu scolaire ont une influence positive quant à l’adoption
de comportements alimentaires sains chez les adolescents. Certains facteurs pourraient
diminuer ou augmenter l’impact de ces programmes. En ce sens, plusieurs auteurs ont
identifié des barrières et des facilitateurs à la réussite d’un programme d’intervention en
nutrition.
Plusieurs études portant sur l’impact de programmes d’intervention en nutrition ont permis
d’identifier différents éléments facilitant leur succès. D’abord, les enseignants jouent un
rôle clé dans l’implantation de programmes d’intervention en nutrition. Ainsi, leur
perception du programme et l’acceptabilité de l’intervention pourraient influencer leur
implication dans l’implantation du programme (Jorgensen et al., 2014; Whittemore, Chao,
et al., 2013). Selon plusieurs auteurs, les enseignants qui agissent à titre de modèle auprès
de leurs élèves (Bai, Feldman, Wunderlich, & Aletras, 2011; Bouck et al., 2011), leur
26
donnent du soutien (Shepherd et al., 2006; Whittemore, Chao, et al., 2013) et facilitent les
discussions quant aux recommandations reliées à la consommation de fruits et de légumes
(Bai et al., 2011) favorisent la réussite de l’implantation d’une intervention en nutrition
auprès de leurs élèves. Faire participer les enseignants aux décisions relatives à la mise sur
pied d’un programme d’intervention favoriserait également le succès de l’implantation
(Jorgensen et al., 2014). En effet, ceux-ci seraient beaucoup plus impliqués dans le
processus interventionnel et davantage en mesure de prendre des décisions en concordance
avec leurs besoins (Jorgensen et al., 2014). D’ailleurs, plus un programme sera compatible
avec les besoins des enseignants et de leur milieu, plus ces derniers seront motivés à
l’implanter (Jorgensen et al., 2014).
Bien que les enseignants soient parmi les personnes les plus concernées lors de
l’implantation d’un programme, des bénéfices pourraient également être perçus lorsque tout
le personnel scolaire est impliqué. En effet, selon l’étude de Bouck et al. (2011), un projet
d’intervention sera plus susceptible de bien fonctionner lorsque tous les acteurs du milieu
scolaire (ex. membres de la direction, personnel de la cafétéria, élèves, etc.) participeront à
sa mise sur pied.
Plusieurs autres personnes pourraient avoir une influence sur le succès de l’implantation
d’une intervention en nutrition. En effet, le soutien des pairs et de la famille représente un
facteur très important et qui favoriserait la participation assidue des élèves à l’intervention
(Shepherd et al., 2006). De plus, la présence d’un coordonnateur externe (ex. professionnel
de recherche) pourrait faciliter l’implantation de l’intervention en milieu scolaire. À titre
d’agent de changement, ce dernier aurait un rôle de support en motivant les élèves ainsi que
les enseignants à participer au programme ainsi qu’en adaptant la structure de l’intervention
(Jorgensen et al., 2014).
La structure du programme en soi semble également constituer un facteur facilitant. En
effet, un programme très structuré comprenant des lignes directrices et des plans
d’intervention détaillés est une combinaison idéale afin de s’assurer d’une implantation très
fidèle aux objectifs poursuivis (Jorgensen et al., 2014). De plus, la capacité de pouvoir
effectuer des adaptations en fonction du milieu est une caractéristique importante afin
d’augmenter le succès de l’implantation d’un programme (Jorgensen et al., 2014). En ce
27
sens, une intervention pouvant être adaptée à la situation de chaque école, voire même de
chaque classe, en prenant en considération la population cible ainsi que l’adaptation des
thématiques survolées permettrait de conférer une certaine flexibilité au programme, ce qui,
selon Jorgensen et al. (2014), est indispensable à son succès.
Par ailleurs, d’autres études ont identifié certaines barrières à l’implantation de
programmes. D’abord, certains aspects de la réalité en milieu scolaire pourraient nuire à
l’implantation d’une intervention en nutrition. Le manque de temps semble être une
barrière importante (Raine, 2004). Les programmes demandant beaucoup de temps, entre
autres, au niveau de l’adaptation du curriculum scolaire déjà très chargé, de la transmission
de l’information et du suivi en classe (tout dépendamment du programme) augmenterait la
charge de travail déjà élevée des enseignants (Aarestrup et al., 2014; Jorgensen et al., 2014;
Lichtenstein & Ludwig, 2010; Lister-Sharp, Chapman, Stewart-Brown, & Sowden, 1999;
Nathan et al., 2011). Le manque de ressources représenterait une autre barrière significative
en milieu scolaire (Bai et al., 2011; Lister-Sharp et al., 1999; Raine, 2004). En effet, les
coûts associés à l’implantation d’un programme peuvent représenter un fardeau
supplémentaire pour l’établissement scolaire. Bien que selon Lichtenstein and Ludwig
(2010), ces investissements permettraient de procurer aux adolescents une meilleure santé à
long terme et ainsi, renverser la tendance de l’obésité et réduire les frais de santé y étant
associés, il s’agit parfois de montants trop importants pour certains milieux (Bai et al.,
2011; Lister-Sharp et al., 1999; Raine, 2004). La technologie peut représenter une barrière à
l’implantation de programmes en raison des coûts importants et du manque d’accessibilité
aux ordinateurs dans certains milieux (Whittemore, Chao, et al., 2013). L’environnement
scolaire est également un facteur important à considérer lors de l’implantation d’un
programme d’intervention en nutrition. En effet, une diminution de la variété et de la
qualité des aliments offerts à la cafétéria scolaire constitue une barrière à l’adoption de
comportements alimentaires sains (Bai et al., 2011; Bouck et al., 2011; Shepherd et al.,
2006). Dans le même ordre d’idées, le manque de connaissances et de formation du
personnel scolaire représente une contrainte au succès d’un programme d’intervention en
nutrition (Lister-Sharp et al., 1999; Raine, 2004). Dans ce contexte, le personnel scolaire est
moins en mesure d’offrir un support adéquat aux élèves (Lister-Sharp et al., 1999; Raine,
2004). D’ailleurs, le manque de support, tant de la part des enseignants que des parents ou
28
des pairs, représente une barrière à la réussite du programme (O'Dea J, 2003). Une dernière
barrière concerne la communication. Celle-ci étant un élément clé lors de l’implantation
d’un programme, un manque à ce niveau, notamment entre le milieu scolaire et le milieu
familial, influence la réussite de l’intervention (Bai et al., 2011). Selon Lister-Sharp et al.
(1999), une faille communicationnelle peut limiter la possibilité que les messages soient
bien compris de l’entourage familial et ainsi, que les comportements sains soient renforcés
à la maison.
Finalement, il est important de noter que certains éléments facilitateurs mentionnés ci-haut
peuvent devenir des barrières à la réussite de l’implantation d’un programme d’intervention
en nutrition et vice versa (ex. la technologie représente une barrière à l’implantation d’un
programme, mais elle peut devenir un facilitateur dans certains milieux où des ordinateurs
sont mis à la disposition des élèves en tout temps). Ainsi, il est primordial de considérer ces
éléments facilitateurs et ces barrières lors de l’implantation d’un programme, et même, lors
de sa création. L’identification des facilitateurs et des barrières perçus par les participants
du programme ou ceux qui ont participé à l’implantation du programme peut faire ressortir
les divers éléments en jeu. Par la suite, ces informations peuvent servir à adapter le
programme afin de le rendre plus efficace en fonction des objectifs ciblés.
Bien qu’il ait été question dans cette section des facteurs influençant la réussite de
l’implantation d’un programme d’intervention en nutrition, il est possible de croire que la
réussite de l’implantation contribuerait à la réussite (succès) du programme en soi.
29
Chapitre II : Le Nutriathlon en équipe
En tenant compte de l’augmentation des problèmes reliés au poids, des habitudes
alimentaires sous-optimales chez les jeunes ainsi que des nouveautés instaurées via la
réforme scolaire, des chercheurs du Groupe de Recherche en Intervention en Éducation
Physique et Sportive (GRIEPS) de l’Université Laval ont mis sur pieds le Nutriathlon en
équipe. Ce dernier est un programme de stimulation à l’adoption de saines habitudes
alimentaires d’une durée de huit semaines dont l’objectif principal est d’amener chaque
participant à améliorer la qualité de son alimentation en augmentant et diversifiant sa
consommation de légumes et fruits (LF) et de produits laitiers (PL). Le Nutriathlon en
équipe est une « activité-défi » qui comporte à la fois un défi individuel et un défi d’équipe
(entre trois et cinq personnes par équipe). Chaque participant est automatiquement inscrit
aux deux volets du programme. En ce qui a trait à la réussite du volet individuel, celle-ci
était déterminée par la quantité moyenne de portions de LF et de PL consommées
quotidiennement. Tel que recommandé par Santé Canada (2007) pour le groupe d’âge de 9-
13 ans, les cibles à atteindre quotidiennement sur le plan individuel est de six portions de
LF et de trois à quatre portions de PL.
Le volet en équipe du Nutriathlon porte sur la quantité et la variété alimentaire. Afin
d’inciter les élèves à varier et optimiser leur consommation, les LF ont été divisés en cinq
catégories correspondant à une couleur différente en fonction de leur valeur nutritive : Vert,
Orange, Violet, Jaune et Rouge et les PL ont été regroupés dans la catégorie Bleu. Afin
d’atteindre les cibles du défi, chaque équipe devait cumuler un nombre cible de portions de
LF et PL provenant des différentes catégories (couleurs). Les cibles que devait atteindre
chacune des équipes sont présentées dans le tableau 2.1. La contribution significative de
chaque participant est impérative afin de réussir le volet équipe du programme. Ce succès
repose sur trois éléments : la consommation régulière et diversifiée d’aliments sains
suggérés dans ce programme, la combinaison des choix alimentaires des participants d’une
même équipe afin de rencontrer les exigences minimales des diverses catégories proposées
ainsi que l’effet d’entraînement induit par la motivation qui émerge du travail d’équipe.
Toujours dans le but d’inciter à la variation des apports alimentaires chez les participants,
30
une règle précise a été instaurée dans le volet équipe : seulement deux portions par jour du
même légume ou fruit et quatre portions par jour du même produit laitier peuvent être
comptabilisées. Cette règle ne s’applique pas au volet individuel. À la toute fin du
programme, soit après les huit semaines, quatre prix symboliques sont décernés aux
participants et aux équipes ayant atteint les cibles individuelles et d’équipe respectivement
(tableau 2.1). Pour faciliter la comptabilisation des données, les responsables du
Nutriathlon en équipe ont sélectionné les 70 légumes, fruits et produits laitiers les plus
susceptibles d’être consommés par les jeunes.
31
Tableau 2.1 : Les cibles du Nutriathlon en équipe
Les quatre prix symboliques
Prix individuel
Goûteur Le participant consomme en moyenne six portions de légumes et
fruits et trois portions de produits laitiers par jour.
Prix d’équipe*
Gastronome L’équipe cumule au moins 2 000 portions de légumes, fruits et
produits laitiers au cours des huit semaines du Nutriathlon en
équipe et respecte le nombre de portions minimum de chaque
catégorie d’aliments ; chaque participant consomme au moins
360 portions.
Gourmet L’équipe cumule au moins 1 800 portions de légumes, fruits et
produits laitiers au cours des huit semaines du Nutriathlon en
équipe et respecte le nombre de portions minimum de cinq
catégories d’aliments ; chaque participant consomme au moins
320 portions.
Dégustateur L’équipe cumule au moins 1 600 portions de légumes, fruits et
produits laitiers au cours des huit semaines du Nutriathlon en
équipe et respecte le nombre de portions minimum de quatre
catégories d’aliments ; chaque participant consomme au moins
280 portions.
* Les cibles indiquées sont valides pour une équipe de cinq élèves et elles changent en
fonction du nombre d’élèves qui compose chaque équipe.
Dans le cadre de la présente étude, un volet Web a été intégré au Nutriathlon en équipe.
Ainsi, les jeunes ont été invités à cumuler leurs portions, tant les résultats individuels qu’en
équipe, de LF et de PL via une plateforme Web.
32
En ce qui a trait aux fondements du Nutriathlon en équipe, ceux-ci ne sont pas tirés d’un
cadre théorique spécifique lié au changement de comportements, mais sont plutôt inspirés
d’un programme ayant déjà été évalué par le passé et démontré comme étant bénéfique, soit
le Pentathlon en équipe (Gagnon, Nadeau, & Martel, 2008). Ce programme de stimulation à
la pratique d’activité physique a également été mis sur pied par le GRIEPS (Gagnon et al.,
2008). La création du Pentatlon en équipe repose sur les cinq composantes d’une activité
motivante (Florence, Brunelle, & Carlier, 1998). Le défi proposé aux élèves est dynamique
et original, il permet aux élèves de relever un défi à leur mesure, il offre plusieurs grades de
défis, il présente un volet individuel et un volet d’équipe et il se termine par l’obtention de
prix symboliques (Gagnon et al., 2008). De plus, ce programme stimule le processus de
régulation (analyser les pratiques, planifier de nouvelles stratégies, expérimenter/agir) des
élèves par un procédé de remise des tableaux de résultats préliminaires qui permet aux
élèves de voir où ils en sont rendus après deux, quatre et six semaines de participation
(Gagnon et al., 2008). La structure du Nutriathlon en équipe découle donc de ces principes.
D’ailleurs, certains de ces principes sont en lien avec les facteurs facilitants discutés
précédemment. Par exemple, le travail d’équipe et/ou le support des pairs est un principe
soutenu par le Nutriathlon en équipe et il est également perçu par les élèves comme étant un
facteur facilitant et un déterminant de la saine alimentation chez les jeunes.
De plus, les principes de la théorie sociale cognitive de Bandura et la théorie de
l’autodétermination (développement de l’autonomie) sont en lien avec le Nutriathlon. Dans
les deux cas, ces théories font référence au concept de la motivation interne d’un individu
(Bandura, 1986; Hagger & Chatzisarantis, 2009). Cette dernière est caractérisée par la
capacité de s’influencer soi-même par un défi personnel et par l’évaluation de ses propres
réalisations (Bandura, 1986). Ainsi, le Nutriathlon se rapproche de ces principes par la
création d’objectifs personnels et d’un processus de régulation formel.
Finalement, la pertinence de l’objectif du Nutriathlon en équipe quant à l’augmentation de
la consommation de LF et de PL chez les jeunes provient notamment du fait qu’il s’agit des
deux groupes alimentaires présentant des lacunes importantes et étant sous-représentés dans
l’alimentation des jeunes, tel que discuté précédemment. De plus, ces deux groupes
33
alimentaires sont davantage sous le contrôle des jeunes par opposition aux viandes et
substituts, par exemple.
34
Chapitre III : Objectifs et hypothèses de l’étude
3.1 Problématique
Tel que discuté précédemment, les problématiques de surplus de poids et d’obésité chez les
jeunes, tant au Canada qu’au Québec, sont en augmentation depuis les dernières années.
Cette augmentation est en lien, notamment, avec les habitudes alimentaires sous-optimales
des adolescents. Cette période critique amène des changements à différents niveaux,
lesquels peuvent influencer l’adoption d’habitudes alimentaires. Ces dernières n’étant pas
toujours optimales, cela peut représenter des lacunes au niveau de certains groupes
alimentaires, tels que les légumes et les fruits ainsi que les produits laitiers.
Actuellement, certains programmes ont été mis sur pied afin de favoriser l’adoption de
saines habitudes alimentaires, par contre, peu d’entre eux ont misé sur l’évaluation de la
variété alimentaire. De plus, à la lumière de la revue de littérature précédente, les processus
de régulation chez les jeunes ont fait l’objet de peu d’études en ce qui a trait aux
programmes d’intervention en nutrition et les technologies, bien que de plus en plus
utilisées dans les programmes auprès des adolescents, demeurent un concept assez récent et
peu étudié. Ainsi, l’intérêt de l’évaluation de l’impact d’un programme d’intervention
comme le Nutriathlon en équipe prend tout son sens puisque ce programme s’inspire des
problématiques sociétales actuelles et intègre trois concepts peu étudiés jusqu’à maintenant
dans la littérature.
3.2 Objectifs de l’étude
Les objectifs de l’étude sont :
1. Évaluer l’impact du Nutriathlon en équipe sur la consommation de légumes, de fruits
(LF) et produits laitiers (PL) à court et moyen termes ;
2. Identifier, auprès des élèves du secondaire, les facteurs influençant leur réussite du
Nutriathlon en équipe.
35
3.3 Les hypothèses de l’étude
Les hypothèses de l’étude sont :
1. Le Nutriathlon en équipe favorise l’augmentation de la consommation de légumes, de
fruits et de produits laitiers chez les jeunes, et ce, à court et moyen termes.
2. L’utilisation de la technologie et le soutien des enseignants et des pairs représentent des
facteurs pouvant influencer la réussite du Nutriathlon en équipe chez les élèves.
36
Chapitre IV : Article scientifique
Évaluation d’un programme d’intervention en nutrition auprès
d’adolescents en milieu scolaire
Karine Chamberland1, Dt.P; Marina Sanchez2, M.Sc. ; Jocelyn Gagnon1, Ph. D. ;
Véronique Provencher3, Ph. D. ; Vicky Drapeau1, Ph. D.
1 Département d’éducation physique, Université Laval
2 Centre de recherche de l’Institut Universitaire de Cardiologie et de Pneumologie de
Québec
3 Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels et École de nutrition, Université Laval
37
Résumé
L’objectif de la présente étude est (1) d’évaluer l’impact d’un programme visant l’adoption
de saines habitudes alimentaires, soit le « Nutriathlon en équipe », sur la consommation de
légumes, fruits (LF) et produits laitiers (PL) chez les jeunes du secondaire ; et (2) d’évaluer
les facteurs et les barrières influençant sa réussite.
Deux cent quatre-vingt-deux jeunes de secondaire un et deux ont été randomisés en deux
groupes (contrôle et intervention). Les élèves du groupe intervention ont été invités à
augmenter leur consommation de LF et de PL pendant six semaines. Le nombre de portions
consommées par jour de LF et de PL rapporté par les élèves a été comparé entre les deux
groupes.
Les élèves du groupe intervention ont rapporté une augmentation significative de la
consommation de LF et de PL par rapport au groupe contrôle à court terme seulement.
Cette étude a également identifié différents facteurs le succès du Nutriathlon en équipe.
38
Introduction
Dans la société actuelle, l’obésité est un phénomène de santé important dont la prévalence a
doublé au cours des 30 dernières années (Organisation mondiale de la Santé, 2015). Au
Canada, plus d’un enfant sur trois est touché par cette problématique qui est associée, chez
les enfants et les adolescents, à l’augmentation de problèmes de santé physique et
psychosociaux pouvant entraîner des répercussions à l’âge adulte (Daniels, 2009; Lambert
et al., 2008; Roberts C. et al., 2012).
L’adolescence est reconnue comme étant une période critique caractérisée par une
croissance rapide et significative associée à des besoins énergétiques élevés (Santé Canada,
2012). C’est d’ailleurs au cours de cette période que l’adolescent adopte des habitudes de
vie qui auront un rôle déterminant sur son état de santé actuel et futur (Institut national de
santé publique du Québec, 2014). Bien que l’adolescence est synonyme de développement
de l’autonomie, l’environnement demeure un facteur d’influence important sur les
habitudes de vie (Institut national de santé publique du Québec, 2014). Cela peut expliquer
en partie pourquoi les habitudes alimentaires des adolescents sont sous-optimales. À cet
effet, deux groupes alimentaires semblent être particulièrement touchés. Selon l’Enquête
québécoise sur la santé des jeunes (REF), plus de 50 % des jeunes ne consomment pas les
portions recommandées du Guide alimentaire canadien pour le groupe des légumes et des
fruits et celui des produits laitiers (Institut de la statistique du Québec, 2012).
Afin de répondre à ces problématiques sociétales, les milieux scolaires doivent maintenant
développer des compétences associées à l’acquisition de saines habitudes de vie (Ministère
de l'Éducation du Québec, 2001). En appui à cette initiative, la littérature suggère que
l’environnement scolaire (curriculum, infrastructure, politiques, personnel scolaire, etc.)
pourrait influencer positivement le développement cognitif ainsi que la santé physique et
mentale des élèves (Brown & Summerbell, 2009; Ministère de l'Éducation de l'Ontario,
2010; Peterson & Fox, 2007). Ainsi, considérant le fait que les jeunes fréquentent l’école de
façon intensive et continue, les initiatives instaurées en milieu scolaire ont un potentiel de
réussite élevé sur la modification des habitudes de vie. Plusieurs études confirment
d’ailleurs que les initiatives d’intervention en nutrition en milieu scolaire constituent une
39
avenue intéressante quant à leur potentiel de réussite envers les changements de
comportements alimentaires chez les jeunes (Cohen et al., 2014; Evans et al., 2012;
Howerton et al., 2007; Knai et al., 2006; Reynolds et al., 2000; Siega-Riz et al., 2011). Ces
études ont rapporté des résultats significatifs plus spécifiquement quant à l’augmentation de
la consommation de légumes et de fruits chez les jeunes.
Par ailleurs, peu d’études ont misé sur l’augmentation de la variété des aliments ou
l’augmentation de la consommation de produits laitiers. Notre équipe de recherche a
récemment évalué l’impact d’un programme d’intervention « Le Nutriathlon en équipe »
qui avait comme objectif le développement de l’autonomie en matière de gestion d’une
saine alimentation ainsi que sur l’amélioration, notamment sur l’augmentation et la
diversification la consommation de LF et de PL chez les jeunes fréquentant les écoles
primaires. Les résultats de cette étude ont démontré une augmentation significative de la
consommation de LF et de PL à court et moyen termes (V. Drapeau, Savard, Gallant,
Nadeau, & Gagnon, in press). Ces résultats suggèrent que la création d’un programme
d’intervention en nutrition ciblant la variété des légumes et fruits et de produits laitiers
consommés et visant le développement de l’autonomie serait tout indiqué, notamment en
milieu scolaire auprès des jeunes.
De plus, les programmes d’intervention en milieu scolaire intégrant la technologie et visant
à prévenir l’obésité chez les jeunes pourraient influencer les comportements alimentaires
chez les adolescents, spécifiquement lorsqu’ils sont intégrés en milieu scolaire, (Hamel &
Robbins, 2013) et pourraient augmenter la consommation de LF et de PL (Di Noia et al.,
2008; Mauriello et al., 2010; Randi Schoenfeld et al., 2010; Winett et al., 1999).
L’objectif de la présente étude est (1) d’évaluer l’impact d’un programme Web
d’intervention en nutrition sur la consommation de légumes, fruits (LF) et produits laitiers
(PL) et (2) d’identifier les facteurs influençant la réussite chez les jeunes du secondaire.
Puisque les adolescents ont grandi avec l’évolution de la technologie et qu’ils sont plus
réceptifs à utiliser les nouveaux outils (Burstein, Lowry, Klein, & Santelli, 2003), il est
attendu que le Nutriathlon en équipe version Web augmente la consommation de LF et de
PL chez les jeunes.
40
Méthodologie
Participants et devis expérimental
Cette étude, de type quasi expérimental avec groupe contrôle, a été réalisée entre 2009 et
2011 auprès de 282 élèves de secondaire un et deux provenant de trois écoles différentes de
la région de Québec. Le nombre de groupes par école ainsi que le nombre d’élèves par
classe étaient variables d’une école à l’autre. Les écoles sélectionnées étaient de niveau
socioéconomique moyen à élevé (tableau 4.1) selon l’indice de défavorisation du Ministère
de l’Éducation du Québec (Ministère de l'Éducation du Québec, 2015).
Le recrutement des écoles a été réalisé sur une base volontaire via une invitation
« courriel » qui a été lancée à travers la région de Québec. Les enseignants intéressés à
participer et dont le milieu correspondait aux critères d’inclusion de l’étude, c’est-à-dire
être une école avec au moins deux classes de secondaire I ou II, devaient contacter les
responsables de l’étude. Les classes de secondaire I et II des écoles participantes ont été
randomisées en groupes intervention ou contrôle. Afin de mieux contrôler l’environnement
et l’histoire propre à chaque milieu scolaire, les deux groupes intervention et contrôle ont
été randomisés dans une même école et au cours d’une même saison. Tous les élèves des
classes du groupe intervention ont participé au Nutriathlon en équipe tandis que les élèves
du groupe contrôle ont suivi le cursus scolaire normal. Par contre, seules les données pour
lesquelles les élèves et les parents ont donné leur consentement et leur assentiment ont été
utilisées pour la compilation et l’analyse des données. Cette étude a été évaluée et
approuvée par le Comité d’éthique à la recherche en psychologie et en sciences de
l’éducation de l’Université Laval.
Intervention
Le Nutriathlon en équipe est une activité-défi ayant pour but d’amener chaque participant à
améliorer la qualité de son alimentation en augmentant et en diversifiant sa consommation
de LF et de PL (Vicky Drapeau, Savard, Gallant, Nadeau, & Gagnon, 2016). Dans une
étude précédente, ce programme a prouvé son efficacité à augmenter la consommation de
LF et de PL chez les jeunes du primaire (V. Drapeau et al., 2004). Dans le cadre de la
41
présente étude, il est question d’étudier l’impact du Nutriathlon en équipe version Web
chez des élèves du secondaire, lesquels sont encouragés à inscrire leurs résultats individuels
et d’équipe sur une plateforme Web.
L’implantation du Nutriathlon en équipe dans les groupes avec intervention a nécessité trois
phases distinctes. Durant la phase préparatoire, les responsables de l’étude ont offert une
formation sur le Nutriathlon en équipe pour informer les enseignants des consignes
d’implantation et de réalisation du programme. Cette formation a également permis de
discuter des stratégies qui permettent aux enseignants de faire vivre le Nutriathlon en
équipe aux élèves dans une perspective de développement de la compétence « Adopter un
mode de vie sain et actif » du programme de formation de l’école québécoise (Ministère de
l'Éducation du Québec, 2001).
La phase de réalisation, deuxième phase d’implantation, s’est déroulée pendant six
semaines au cours desquelles les élèves ont mis en place et ajusté au besoin leurs
démarches individuelles et d’équipe pour satisfaire le mieux possible les exigences du
Nutriathlon en équipe. Pour réussir le volet individuel du programme, le participant doit
consommer un nombre cible de LF et de PL par jour qui répondra aux exigences du GAC
(Santé Canada, 2011) selon le groupe d’âge. Ainsi, les jeunes de neuf à treize ans devaient
consommer six portions de LF et trois à quatre portions de PL. Dans le volet équipe
(habituellement composée de cinq élèves), le succès repose sur deux éléments importants :
la quantité et la variété d’aliments consommés. Tout comme pour le volet individuel, les
membres de l’équipe doivent cumuler, après six semaines, un total de portions de LF et de
PL qui varie en fonction du groupe d’âge. Cette consommation doit également être répartie
en six catégories d’aliments associées à des couleurs en fonction de leur densité
nutritionnelle : 1) vert (légumes riches en acide folique) ; 2) orange (légumes et fruits riches
en bêtacarotène) ; 3) violet (légumes riches en potassium et acide folique) ; 4) jaune (fruits
riches en vitamine C) ; 5) rouge (fruits riches en potassium et vitamine C et 6) bleu
(produits laitiers riches en calcium et vitamine D). Des moments sont prévus après la 2e et
la 4e semaines du Nutriathlon en équipe afin de permettre aux élèves de faire le point sur
leur consommation, c’est-à-dire d’analyser l’efficacité des stratégies qu’ils se sont données
pour atteindre leurs objectifs et réguler celles-ci au besoin. Ces moments que l’on appelle
42
aussi « périodes de régulation » reposent sur l’analyse des tableaux récapitulatifs
préalablement transmis aux enseignants et élèves par les responsables de l’étude par
courrier électronique. Les élèves et les enseignants s’inspirent des résultats des tableaux
pour faire le point sur leur consommation des deux dernières semaines et planifier des
stratégies individuelles et d’équipe qui leur permettront d’ajuster leur consommation afin
de mieux satisfaire les exigences du Nutriathlon en équipe. Cette étape importante vise plus
spécifiquement à développer l’autonomie des jeunes quant à leurs choix alimentaires.
Finalement, lors de la phase du bilan (septième semaine), une dernière rencontre a été
organisée par les responsables du projet afin de transmettre aux enseignants et élèves les
résultats finaux concernant l’évolution sur six semaines de la consommation de LF et de PL
des élèves, leur permettant ainsi de procéder au bilan final. Lors de cette phase, des prix
symboliques ont été décernés aux participants et aux équipes qui ont atteint les différents
objectifs basés sur la quantité ou la diversité des aliments consommés.
La collecte de données
Données quantitatives
L’objectif visé par la collecte de données quantitatives était d’évaluer la consommation de
LF et de PL chez les élèves participant au Nutriathlon en équipe en comparaison à celle des
élèves du groupe contrôle. Chaque groupe a été soumis à une période initiale d’évaluation
qui a servi à obtenir les niveaux de base de consommation de LF et de PL à l’aide d’une
plate-forme Web et à réaliser des mesures anthropométriques. Les participants étaient pesés
à l’aide d’une balance à bioimpédance et mesurés à l’aide d’un stadiomètre. Les
enseignants ont expliqué aux élèves, avec l’aide d’un responsable de l’étude, la notion de
portion et les modalités pour compléter l’information sur la plate-forme Web. Il est à noter
que cette plateforme ne faisait aucunement référence au Nutriathlon en équipe.
Préalablement à l’implantation du Nutriathlon en équipe, le programme a été adapté afin de
le rendre compatible avec les caractéristiques des milieux scolaires et d’assurer sa gestion à
distance via une interface Web interactive. Cette étape a nécessité le développement par un
professionnel en informatique d’un site Internet sécurisé par un mot de passe qui permettait
43
de participer au Nutriathlon en équipe en ligne en réalisant la compilation à distance des
portions de FL et de PL consommées quotidiennement.
À la suite de cette évaluation initiale, le groupe expérimental a participé au Nutriathlon en
équipe tandis que le groupe contrôle a été exposé au programme usuel de l’école. La
consommation de LF et PL pendant l’intervention a été recueillie à l’aide de la plateforme
Web quotidiennement pendant six semaines (lundi au vendredi) pour le groupe
expérimental et à deux moments différents pour le groupe de contrôle (semaine trois et
cinq, lundi au vendredi). De plus, des fiches de compilation ont été complétées après la fin
du Nutriathlon en équipe (semaine 10 ; Post 1) et 10 semaines après la fin du programme
(semaine 17 ; Post 2) afin de vérifier l’effet du Nutriathlon en équipe à court et moyen
termes. Il est important de noter que la plate-forme Web servant à recueillir la
consommation de LF et de PL pré et post pour les deux groupes et pendant pour le groupe
contrôle était similaire à la plate-forme Web du Nutriathlon en équipe, mais ne comportait
aucune information relative aux modalités du Nutriathlon en équipe. Finalement, des
mesures de poids et de taille ont également été reprises après 10 semaines de la fin du
Nutriathlon en équipe (semaine 10). Les moments de réalisation de l’activité et
d’évaluation sont indiqués à la Figure 4.1. Il est important de noter que le programme est de
6 semaines, mais en raison de la semaine de relâche, cela reporte la fin du programme à la
semaine 10.
Données qualitatives
La méthode de l’entrevue groupe semi-dirigée a été effectuée auprès d’un sous-groupe
d’élèves afin de documenter les barrières et les facilitateurs liés à la réussite du programme.
Les données qualitatives ont été recueillies à l’aide d’une grille adaptée à l’entrevue avec
les élèves. Cette grille contenait 12 questions ouvertes portant sur 5 thèmes différents : les
barrières et facilitateurs à la réussite du Nutriathlon en équipe, la motivation, la perception
des résultats, l’appréciation ainsi que les futures retombées (Tableau 4.3).
Quatre entrevues ont été réalisées auprès d’élèves ayant participé au programme. Ces
entrevues étaient réalisées en équipe (entre quatre à cinq élèves par entrevue). Pour chaque
école, une entrevue a été faite avec l’équipe la plus performante et celle ayant le moins bien
44
performé durant le Nutriathlon en équipe. Dans ces entrevues, les barrières et les
facilitateurs liés à la réussite du programme étaient abordés à l’aide de questions ouvertes.
Analyses statistiques
En ce qui a trait à l’analyse quantitative des données, la principale variable mesurée est le
nombre de portions consommées de LF et PL par jour rapporté par les jeunes sur la
plateforme Web. Le modèle linéaire à effets fixes à mesures répétées a permis d’évaluer
l’impact du programme Nutriathlon en équipe (variable indépendante) sur la consommation
de LF et PL (variable dépendante). Le test de Tukey-Kramer a également été effectué afin
de voir les différences entre les groupes à chaque temps. Aux fins de l’analyse, les données
supérieures à 15 portions de LF (n= 23, 35 % filles, 96 % intervention) et 10 portions de PL
(n=9, 33 % filles, 100 % intervention) ont été retirées dû à leur improbabilité (valeur plus
grande que deux fois l’écart type). Les données relatives au poids des jeunes ont également
été analysées par l’entremise d’un test de T de Student pour échantillons appariés. Ce
dernier a permis d’évaluer le statut pondéral des élèves avant et après le Nutriathlon en
équipe. Les données ont été rapportées par moyenne ± l’écart-type. Les analyses
statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel d’analyse JMP (JMP 7.0, SAS Institute,
Cary, NC, USA).
L’analyse des entrevues a été faite à l’aide de la méthode d’analyse de contenu manuelle
ainsi que du modèle ouvert d’analyse de contenu (L'Écuyer, 1990). Selon L’Écuyer (1990),
trois étapes sont essentielles à la réalisation d’une analyse de contenu, soit a) la lecture
préliminaire et l’établissement d’une liste des énoncés, b) le choix et la définition des unités
de classification, et c) le processus de catégorisation. Une transcription des verbatim de
chacune des quatre entrevues a donc été nécessaire dans un premier temps. Les catégories
de l’analyse de contenu regroupant les verbatim des élèves ayant été identifiées étaient la
logistique du Nutriathlon en équipe, la perception du Nutriathlon en équipe, les facteurs
facilitant ou non la réussite du Nutriathlon en équipe, les impacts du Nutriathlon en équipe
sur les élèves et leur famille, l’engagement des élèves durant le Nutriathlon en équipe ainsi
que l’implication future des élèves. L’analyse des informations recueillies auprès des élèves
a été réalisée par une professionnelle de recherche qualifiée en méthodes d’analyse
45
qualitative. Afin d’assurer la validité scientifique, ce processus a été revérifié par une
personne externe au projet. Cette dernière a refait les analyses. Par la suite, les deux
professionnelles se sont rencontrées afin de discuter des résultats obtenus et faire un
consensus.
46
Résultats
Au total, 282 élèves (61 % filles) de secondaire 1 et 2 ont participé à l’étude ; 193 élèves
(62 % filles) étant inclus dans le groupe intervention et 89 élèves (58 % filles) dans le
groupe contrôle (Tableau 4.2).
Au départ, 42 élèves étaient considérés comme étant en surpoids (48 % filles, 67 %
intervention) et 25 élèves étaient considérés comme étant obèses (64 % filles, 68 %
intervention) selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé (2014b).
La différence de poids entre le début et la fin de l’intervention du groupe intervention (1,3
± 1,9) n’est pas significativement différente de celle du groupe contrôle (1,1 ± 1,9) (p =
0,372 6). Un résultat similaire a pu être observé pour la différence d’IMC, soit 0,3 ± 0,7
pour le groupe intervention et 0,1 ± 0,8 pour le groupe contrôle (p= 0,102 1).
Impact du Nutriathlon en équipe sur la consommation de FL et de PL
Au départ (pré test), il n’y avait aucune différence significative entre le groupe contrôle et
le groupe intervention quant à la consommation de LF et de PL (Figure 4.2). Un effet du
temps, de la condition de même qu’une interaction temps x condition ont été observés pour
la consommation de LF (F = 30,4, 17,5 et 6,6 respectivement, p < 0,000 1) et de PL (F =
54,9, 12,7 et 9,9 respectivement, p < 0,000 1). À la semaine trois et cinq ainsi qu’à la fin du
Nutriathlon (post test 1), le groupe intervention rapportait une consommation de LF
significativement plus élevée que le groupe contrôle. Des résultats similaires ont été
observés pour la consommation de PL entre les deux groupes (p < 0,000 1 pour la semaine
trois, cinq et immédiatement après) (Figure 4.3). Par contre, 10 semaines après la fin de
l’intervention (post test 2), il n’y avait plus de différence significative de la consommation
de LF (p = 0,41) et de PL (p = 0,16) entre le groupe intervention et le groupe contrôle
(Figure 2 et Figure 3). De plus, il n’y avait pas d’effet du sexe sur la consommation de LF
et PL (p < 0,479 8).
47
Par ailleurs, l’augmentation de la consommation de LF entre le pré test et le post 1 est de
0,39 portion pour le groupe contrôle et de 3,4 pour le groupe intervention, soit près de neuf
fois plus élevée pour les élèves ayant participé au Nutriathlon en équipe. Lorsqu’on porte
attention à la phase post 1, les élèves du groupe intervention consommaient
quotidiennement en moyenne 6,41 portions de LF alors que ceux du groupe
contrôle ingéraient en moyenne 3,71 portions, soit 2,7 portions de LF de plus pour le
groupe intervention.
L’augmentation de la consommation de PL entre le pré test et le post 1 est de 0,14 portion
pour le groupe contrôle et de 1,89 pour le groupe intervention, soit près de 14 fois plus
élevée pour les élèves ayant participé au Nutriathlon en équipe. Lorsqu’on porte attention à
la phase post 1, les élèves du groupe intervention ont consommé une moyenne quotidienne
de 3,49 portions de PL alors que ceux du groupe contrôle ont ingéré en moyenne 1,62
portion, soit 1,9 portion de plus pour le groupe intervention.
Facilitateurs et barrières à la réussite du Nutriathlon en équipe perçus par les élèves
Lors des entrevues réalisées auprès des élèves, ces derniers ont fait ressortir des facteurs
facilitant la réussite du programme. Le fait que le Nutriathlon favorise le travail d’équipe a
été identifié comme une bonne stratégie à adopter afin de favoriser la participation au
programme. De plus, pour la majorité des élèves, l’implication des enseignants dans le
programme s’est avérée être un facteur facilitant puisque les enseignants rappelaient aux
élèves de noter les portions consommées de LF et PL sur la plateforme Web. En plus
d’inciter et d’encourager les élèves à participer au Nutriathlon en équipe, les enseignants
aidaient les élèves à atteindre leurs objectifs en fournissant des trucs et astuces afin
d’augmenter leur consommation de LF et de PL. Certaines stratégies fournies aux élèves
pouvaient aussi provenir de l’équipe de recherche lors des rencontres de régulation, des
autres élèves ainsi que des parents. Nombreux sont les élèves qui ont mentionné
l’importance de l’apport des parents durant le programme Nutriathlon en équipe. D’ailleurs,
les parents se sont impliqués de différentes façons auprès des jeunes, en les encourageant à
consommer davantage de LF et PL, en leur rappelant de compiler leurs résultats sur le site
48
Internet, en augmentant la quantité de LF lors des repas à la maison et dans les boîtes à
lunch et en achetant davantage d’aliments sains à l’épicerie (Tableau 4.4).
Quant aux barrières à la réussite du Nutriathlon en équipe, deux principaux thèmes ont
émergé. L’assiduité à saisir les données sur le site Internet est la première barrière énoncée.
Certains élèves ont éprouvé une difficulté au niveau de l’assiduité à remplir leurs fiches de
compilation sur la plateforme Web. En effet, un grand nombre d’entre eux ont éprouvé de
la difficulté à se responsabiliser en dehors des heures d’école pour compiler leurs données.
L’aspect technologique du Nutriatlon en équipe a également représenté une barrière pour
les élèves. En effet, certains d’entre eux ont mentionné avoir eu un problème avec le code
d’utilisateur donnant accès au site Internet du Nutriathlon en équipe. De plus, la non-
compatibilité de la plateforme Web avec certaines technologies comme la tablette a été une
barrière à la compilation des données (Tableau 4.4).
49
Discussion
Ce projet de recherche avait comme principal objectif (1) d’évaluer l’impact du programme
Nutriathlon en équipe sur la consommation de LF et PL chez les jeunes du secondaire et (2)
d’identifier les facteurs influençant sa réussite. Les résultats de l’étude suggèrent que le
Nutriathlon en équipe est un programme prometteur qui favorise la consommation de LF et
PL en milieu scolaire chez les jeunes du secondaire, du moins à court terme.
Consommation de légumes, fruits et produits laitiers
L’analyse des résultats quantitatifs a permis de confirmer l’impact du Nutriathlon en équipe
chez les jeunes par l’augmentation significative de la consommation de LF et PL observée
dans le groupe intervention lors des semaines 3, 5 et 10 (post 1) du projet. Par contre, la
consommation est revenue au niveau initial 10 semaines après l’intervention.
Lorsque l’on compare les résultats obtenus avec les conclusions de la littérature, il est
possible de constater certaines similarités. D’abord, plusieurs auteurs ont documenté
l’efficacité d’un programme d’intervention en milieu scolaire quant à l’augmentation de la
consommation de LF chez les jeunes (Cohen et al., 2014; Evans et al., 2012; Howerton et
al., 2007; Knai et al., 2006; Reynolds et al., 2000; Siega-Riz et al., 2011). Tout comme dans
notre étude, ces auteurs ont noté une augmentation significative du nombre de portions de
LF par jour chez les groupes interventions en comparaison avec les groupes contrôle. Plus
spécifiquement, la revue systématique de Knai et al. (2006) fait ressortir les résultats de 15
études portant sur l’analyse de programmes d’intervention en milieu scolaire ayant pour but
de promouvoir la consommation de LF chez les enfants et les adolescents. De ces 15
études, 10 ont démontré des résultats significatifs de 0,3 à 0,99 portion de LF consommé de
plus par jour pour le groupe intervention. Cela demeure nettement inférieur au Nutriathlon
en équipe, dont le résultat est d’en moyenne 2,7 portions de LF consommés de plus par
jour. En ce qui a trait au pourcentage d’augmentation de la consommation de LF entre la
phase pré et la phase post 1 du Nutriathlon en équipe pour le groupe intervention, cela
représente une augmentation de 53 %. Dans la littérature, l’étude d’Howerton et al. (2007)
a effectué le même genre d’analyse et a obtenu une augmentation de 12 % de la
consommation de LF chez des jeunes en réponse à une intervention. Il est possible de
50
conclure que l’effet du Nutriathlon en équipe sur la consommation de LF chez les jeunes du
groupe intervention est nettement supérieur.
Par ailleurs, l’efficacité des programmes d’intervention en milieu scolaire ciblant
l’augmentation de la consommation de PL est moins documentée que la consommation de
LF. Cependant, certaines études ont fait ressortir des résultats significatifs. D’abord, l’étude
d’Albala et al. (2008) a démontré l’efficacité d’un programme d’intervention portant sur
l’incitation à consommer un nombre précis de portions de PL auprès des enfants. Les
jeunes auprès desquels l’intervention était réalisée ont augmenté leur nombre de portions
consommées par rapport à ceux du groupe contrôle. Dans le même ordre d’idées, Nicklas
(2003) suggère que l’intégration d’un programme d’éducation en nutrition dans le
curriculum scolaire pourrait être bénéfique à l’augmentation de la consommation de PL.
Finalement, la revue de littérature d’Hendrie et al. (2013) fait part de certaines stratégies
favorisant l’augmentation de la consommation de PL chez les jeunes. Selon les auteurs, les
études portant sur les programmes d’intervention encourageant la consommation de PL
dans un contexte de saine alimentation ont obtenu des résultats significatifs quant à
l’augmentation de la consommation de PL qui représente environ une portion de plus par
jour pour le groupe intervention (vs une portion de plus pour le Nutriathlon en équipe). En
bref, il est possible de constater que les résultats des auteurs mentionnés ci-dessus sont en
concordance avec les résultats du Nutriathlon en équipe.
À la lumière de la revue de littérature effectuée, il est pertinent de noter que la majorité des
études citées précédemment sont des interventions misant sur l’éducation en nutrition et la
modification de l’environnement alors que le Nutriathlon en équipe mise plutôt sur la
régulation du comportement et le développement de compétences, ce qui peut également
expliquer les résultats positifs en ce qui a trait à l’augmentation de la consommation de LF
et de PL. De plus, comme les statistiques en ce qui a trait au poids des jeunes participants
au Nutriathlon en équipe étaient en cohérence avec les statistiques cannadiennes, les
résultats de l’étude ne peuvent être expliqués par cette variable.
51
Efficacité à court et à moyen termes
L’analyse des résultats de la présente étude permet de noter l’effet bénéfique à court terme
d’un programme favorisant l’adoption de saines habitudes alimentaires tel que le
Nutriathlon en équipe. Ces observations confortent les conclusions de la littérature,
notamment des études de Kropski, Keckley, and Jensen (2008) et de Shaya, Flores,
Gbarayor, and Wang (2008) qui mettent en évidence la difficulté d’apprécier l’impact à
moyen terme de ce genre de programme sur la santé et les comportements des jeunes.
Certaines hypothèses peuvent expliquer, du moins en partie, l’inefficacité du Nutriathlon en
équipe à moyen terme. D’abord, tel que mentionné par les élèves lors des entrevues
qualitatives dans le contexte du Nutriathlon en équipe, la participation au sein d’une équipe
est un facteur facilitant l’engagement dans le programme. À cet égard, la littérature révèle
que le support des pairs et/ou des enseignants constitue un élément important dans
l’augmentation de la consommation de LF et de PL. Or, le fait qu’après la réalisation du
Nutriathlon en équipe (post 2) les élèves aient moins accès au support des pairs et des
enseignants peut avoir contribué à la diminution de la consommation en post 2, tel
qu’illustré dans les Figures 4.2 et 4.3.
Une seconde hypothèse serait l’absence de suivi avec les participants en phase post 2. Selon
l’étude d’Hendrie et al. (2013), un contact fréquent avec les participants permettrait de
favoriser le succès du programme. Ainsi, comme le suivi quotidien et les périodes de
régulation offertes par les enseignants et par l’équipe de recherche avaient cessé au terme
du Nutriathlon en équipe, les élèves se sont retrouvés dans un environnement moins
structuré et, par le fait même, moins facilitant.
Plus de recherches sont nécessaires afin d’établir un lien significatif entre la diminution de
la consommation de LF et de PL en post 2 du Nutriathlon en équipe et les différents
facteurs mentionnés ci-haut. Ces hypothèses demeurent des avenues intéressantes pour les
chercheurs ayant comme champ d’intérêt les programmes d’intervention en nutrition en
milieu scolaire.
52
Facilitateurs et barrières perçus par les élèves
Les élèves qui participaient au Nutriathlon en équipe ont identifié certains facteurs facilitant
la réussite du Nutriathlon en équipe. Selon eux, l’utilisation de la technologie dans le cadre
de ce programme a facilité sa réalisation. En effet, dans le Nutriathlon en équipe, les élèves
devaient utiliser une plateforme Web afin de compiler le nombre de portions de LF et de PL
consommé quotidiennement. Ces résultats vont dans le sens de la méta-analyse de Delgado-
Noguera, Tort, Martinez-Zapata, and Bonfill (2011) qui démontre que les interventions
utilisant les technologies informatiques seraient efficaces à augmenter la consommation de
LF chez les jeunes. Il est important de noter que dans cette méta-analyse, la technologie a
été utilisée sous forme de jeux d’ordinateur misant sur l’augmentation de la motivation
chez les jeunes. Selon les auteurs, ces résultats ne sont pas surprenants considérant le fait
que les jeunes apprennent davantage en utilisant une plateforme amusante. Dans le même
ordre d’idées, l’étude de Casazza and Ciccazzo (2007) démontre que les interventions
utilisant l’informatique constituent un moyen efficace pour inciter les élèves à adopter un
changement de comportement bénéfique pour leur santé.
La majorité des élèves ayant participé au Nutriathlon en équipe ont apprécié et trouvé
facilitant le fait d’être regroupés en équipe. De plus, pour eux, le fait d’être appuyés par
leurs enseignants et leurs pairs a également permis le succès du Nutriathlon en équipe.
Plusieurs auteurs confortent ces résultats (Baggio, Kispal, & Woodruff, 2015; Mcdonald,
2015; Teyhen et al., 2014). Selon eux, la dynamique sociale peut contribuer à l’adoption de
saines habitudes de vie. À cet égard, Pomerleau, Lock, Knai, and Mckee (2005) ont produit
une revue systématique confirmant également l’efficacité de l’implication des enseignants
et des pairs pour favoriser l’augmentation de la consommation de LF et de PL chez les
jeunes.
L’environnement familial semble être un autre facteur facilitant important pour les élèves,
ce qui concorde avec la littérature au sujet de l’impact potentiellement positif de la famille
sur les habitudes alimentaires des jeunes (Dietz & Gortmaker, 2001; Pearson, Biddle, &
Gorely, 2009; Rasmussen et al., 2006; Van Der Horst et al., 2007). D’abord, les parents, par
leur influence sur l’accessibilité des aliments (Olson, Chung, Reckase, & Schoemer, 2009;
53
S. V. Sharma et al., 2010) leur soutien et leur rôle de modèle (Gillman et al., 2000; S. V.
Sharma et al., 2010) peuvent directement influencer la consommation de certains aliments.
Tout au long du Nutriathlon en équipe, les élèves ont été initiés à certaines stratégies qui
leur ont permis d’atteindre plus facilement leurs objectifs. Dans notre étude, les élèves
rapportent que les stratégies fournies par les enseignants, les parents, les chercheurs
responsables de l’étude ou même celles découvertes par eux-mêmes sont des facteurs
facilitant la consommation de LF et de PL. Pomerleau et al. (2005) vont dans le même sens
en démontrant dans leur revue systématique que le fait de développer des stratégies ou
« compétences pratiques » (ex. ajouter plus de LF dans la boîte à lunch), et d’obtenir du
support provenant des enseignants et des parents permettrait aux élèves d’augmenter leur
consommation de LF.
Par ailleurs, les élèves ont également fait ressortir des barrières à la réussite du Nutriathlon
en équipe. Le manque d’assiduité à saisir leurs données en dehors des heures de classe
constitue une première barrière. En ce qui a trait à l’utilisation de la technologie, les élèves
ont mentionné deux barrières, soient l’invalidité du code d’utilisateur et l’incompatibilité de
la plateforme avec certains outils technologiques comme les tablettes. Par contre, ces
dernières demeurent hors du contrôle des élèves.
Limites et forces de l’étude
Cette étude comporte certaines limites. Elle a été réalisée en milieu scolaire où il est
difficile d’analyser les résultats à long terme dus aux vacances scolaires, aux changements
de cohorte à chaque année, aux départs de certains élèves, etc. Les résultats obtenus ne sont
pas généralisables à tous les élèves du secondaire, surtout de milieux socio-économiques
faibles, puisque l’étude a été réalisée auprès d’une population de jeunes de secondaire 1 et 2
provenant d’un milieu socio-économique élevé à moyen. De plus, la participation au
Nutriathlon en équipe sur une base volontaire a pu entraîner un biais lié à la motivation
possiblement déjà présente chez les élèves et enseignants des écoles engagées dans le
projet. Finalement, comme les portions de LF et de PL consommés étaient autorapportées
par les élèves, ces derniers ont pu surestimer leur consommation sous l’effet de la
désirabilité sociale. En effet, les élèves pourraient être portés à inscrire davantage de
54
portions de LF et de PL que celles réellement consommées, car ils sont conscients que c’est
ce qui est préférable pour leur santé. Il est cependant difficile de contrôler ce biais. De plus,
aucune donnée ne permet d’indiquer une différence à ce niveau entre les deux groupes.
Malgré cela, tel que mentionné précédemment dans la revue de littérature, l’adolescence est
une bonne période pour effectuer l’évaluation des habitudes alimentaires.
Cette étude possède également certaines forces. D’abord, elle comprend un grand
échantillon mixte, ce qui augmente la significativité des résultats. De plus, le fait qu’elle
comporte des analyses quantitative et qualitative des résultats permet de faire ressortir non
seulement l’impact du programme sur la consommation de LF et PL chez les élèves, mais
également leurs perceptions. Plus précisément, la présente étude a permis d’identifier les
facteurs facilitants et les barrières perçus par les élèves à l’adoption de saines habitudes de
vie dans le cadre d’un programme d’intervention en nutrition en milieu scolaire.
55
Conclusion
Cette étude démontre les effets positifs d’un programme d’intervention Web en nutrition en
milieu scolaire sur la consommation de LF et de PL chez les jeunes du secondaire, du
moins à court terme. Cette étude a également permis de faire ressortir des facteurs
facilitants au succès du Nutriathlon en équipe et des barrières perçues par les élèves qui
permettront de bonifier le programme. Considérant les résultats bénéfiques de cette étude, il
serait intéressant d’étudier l’impact que peut avoir un programme d’intervention en
nutrition comme le Nutriathlon en équipe auprès de clientèle provenant d’autres milieux
socio-économiques, notamment les milieux défavorisés. De plus, bien que les institutions
scolaires constituent un milieu par excellence pour implanter un programme d’éducation
chez les jeunes, il pourrait être pertinent d’implanter le Nutriathlon en équipe dans d’autres
types de milieux fortement fréquentés par les jeunes, tel que les camps d’été ou services de
garde.
Remerciements
Nous remercions M. Christian Couture pour la gestion de la banque de données et pour son
aide concernant les analyses statistiques. Nous aimerions remercier les participants de
l’étude pour le temps accordé. Nous aimerions également remercier l’Institut Danone pour
leur support financier.
Conflit d’intérêts
Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêts à déclarer.
Approbation éthique
Cette étude a reçu l’approbation du Comité d’éthique à la recherche en psychologie et en
sciences de l’éducation (2011-084 R-1/ 06-06-2012).
56
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61
Tableau 4.1 : Caractéristiques des écoles et des groupes de participants
École Nombre
total de
classes
Nombre de
classes
intervention
Statut
de
l’école
Indice de
défavorisation1
Nombre
d’élèves
au total
Nombre
d’élèves
dans le
groupe
intervention
École A
4 2 Privée ND* 120 66
École B
3 2 Publique 2 86 66
École C
3 2 Publique 5 76 61
*L’indice de défavorisation n’est pas disponible pour les établissements privés.
1 Les écoles sont classées sur une échelle allant de 1 à 10, le rang 1 étant considéré comme
le moins défavorisé et le rang 10 comme le plus défavorisé (Ministère de l'Éducation du
Québec, 2015)
62
Groupe
intervention
Groupe
contrôle
Figure 4.1 : Protocole de recherche
S : Semaine
Ma : Mesures anthropométriques
R : Rencontre de régulation
POST EST 2
Pré Test
+ Ma
S0
S0 S2 S1 S3 S4 S5 S6
Nutriathlon en équipe
S3 S5
R R
2
S10
S10
S17
S17
Post
Test
1
+ Ma
+ Ma
Post
Test
2
63
Tableau 4.2 : Caractéristiques des participants au début du projet
Caractéristiques Type de groupe
Intervention (n= 193)
Contrôle (n=89)
Âge 13,7 ± 0,9 13,4 ± 0,8
Poids (kg) 54,0 ± 12,5 52,7 ± 12,9
IMC (kg/m2)* 20,8 20,7
Filles (%) 62 58
Garçons (%) 38 42
Embonpoint (%)** 17 19
Obésité (%)** 10 11
*38 élèves (53 % Filles ; 71 % Intervention) avaient des données manquantes au niveau du
poids. Les analyses des données reliées à l’IMC sont basées sur les informations de 244
élèves (62 % Filles ; 68 % Intervention).
**45 élèves (53 % Filles ; 69 % Intervention) avaient des données manquantes au niveau du
poids (n=38) ou de l’âge (n= 7). Les analyses des données reliées aux pourcentages
d’embonpoint et d’obésité sont basées sur les informations de 237 élèves (62 % Filles ;
68 % Intervention).
64
Figure 4.2 : Consommation de fruits et légumes en fonction des groupes (contrôle et
intervention) pour les différentes périodes de collecte de données.
*Valeur significativement différente de la valeur en phase pré (p = 0,004 4 ; p < 0,000 1 ; p
< 0,000 1, respectivement)
65
Figure 4.3 : Consommation de produits laitiers en fonction des groupes (contrôle et
intervention) pour les différentes périodes de collecte de données.
*Valeur significativement différente de la valeur en phase pré (p < 0,000 1)
66
Tableau 4.3 : Grille d’entrevue pour les élèves
Thème 1 : Barrières et facilitateurs
Question 1
Question 2
Selon toi, qu’est-ce qui a facilité (personnes, contexte, habiletés
personnelles, etc.) ta réussite dans le NUTRIATHLON ? De quelle façon ces
choses ont fait en sorte de t’aider ? Qu’a fait ton enseignant pour faciliter la
réussite ?
Selon toi, qu’est-ce qui a nuit (personnes, contexte, habiletés personnelles,
etc.) ta réussite dans le NUTRIATHLON ? De quelle façon ces choses ont
fait en sorte de t’empêcher de réussir à atteindre ton objectif ? Comment as-
tu fait pour surmonter ces obstacles ? Comment ton enseignant t’a-t-il aidé
à surmonter ces obstacles ?
Thème 2 : Motivations
Question 3
Question 4
Question 5
Qu’est-ce qui a fait que tu as eu envie de t’impliquer dans le
NUTRIATHLON ?
Qu’est-ce qui a fait que tu n’as pas eu envie de t’impliquer dans le
NUTRIATHLON ?
Comment as-tu fait pour te motiver ? Qu’a fait ton enseignant pour te
motiver ?
Thème 3 : Perception des résultats
Question 6
Question 7
As-tu appris quelque chose dans le domaine de l’activité
physique/alimentation ?
Est-ce qu’il y des trucs/stratégies dont tu vas te rappeler dans le futur pour
t’aider à faire de l’activité physique/consommer des LF et PL ?
Thème 4 : Appréciation
Question 8
Question 9
Question 10
Qu’est-ce que tu as aimé dans le NUTRIATHLON ? (Activités, temps et
efforts requis, niveau de difficulté, coéquipiers, etc.)
Qu’est-ce que tu n’as pas aimé dans le NUTRIATHLON ? (Activités, temps
et efforts requis, niveau de difficulté, coéquipiers, etc.)
Aurais-tu envie de refaire le NUTRIATHLON si tu en avais l’occasion ?
Pourquoi ?
Thème 5 : Le futur
Question 11
Question 12
Suite au NUTRIATHLON, est-ce que tu penses que c’est important de faire
de l’activité physique/consommer des LF et PL ?
Suite au NUTRIATHLON, est-ce que tu as envie de faire de l’activité
physique/consommer des LF et PL ? Si oui, penses-tu en être capable ?
67
Tableau 4.4 : Barrières et facilitateurs à la réussite du Nutriathlon en équipe selon les élèves
Barrières Facilitateurs
• Manque d’assiduité à la saisie des
données sur le site Internet
• Aspects technologiques (dysfonction
du code d’utilisateur et
incompatibilité avec autres outils
technologiques)
• Saisie des données sur une
plateforme Web
• Équipes du Nutriathlon en équipe
• Implication des enseignants
• Stratégies données pour faciliter la
réussite
• Environnement familial
68
Discussion/Conclusion
Cette étude avait pour objectifs d’évaluer l’impact du Nutriathlon en équipe sur la
consommation de légumes, de fruits et de produits laitiers d’élèves du secondaire et
d’identifier des facteurs de réussite de ce programme. Les hypothèses énoncées
précédemment ont été confirmées en partie par le présent projet de recherche puisque le
programme a eu un effet significatif seulement à court terme. Ainsi, le Nutriathlon en
équipe a démontré son efficacité à augmenter la consommation de LF et de PL pendant le
programme (semaine trois et cinq) et en post 1. Par contre, aucun effet n’a été constaté à
moyen terme (semaine 10 post nutriathlon). De plus, les analyses des perceptions des
élèves ont permis de faire ressortir les barrières et les facilitateurs à la réussite du
programme. En termes de facteurs facilitant le succès du Nutriathlon en équipe, les élèves
ont mentionné l’utilisation de la technologie pour la compilation des portions, la formation
d’équipes, l’implication des enseignants et de l’entourage familial ainsi que la création de
stratégies. En ce qui a trait aux barrières au succès du programme, les élèves ont mentionné
les problématiques engendrées par le manque d’assiduité à la saisie des données sur le site
Internet ainsi que celles reliées à la technologie (dysfonction du code d’utilisateur et
incompatibilité avec d’autres outils technologiques).
Amélioration du Nutriathlon en équipe
À la lumière des perceptions des élèves et des conclusions de la littérature, certaines
modifications pourraient être apportées au Nutriathlon en équipe pour favoriser son effet à
plus long terme. D’abord, tel que démontré par la littérature, les programmes implantés
auprès des jeunes obtiennent de meilleurs résultats lorsqu’ils intègrent la technologie. Par
contre, celle-ci a été rapportée comme étant une barrière par les élèves puisque certains
d’entre eux ont vécu des problèmes de connexion et de compatibilité technologique. Ainsi,
il serait bénéfique d’améliorer l’accessibilité à la plateforme du Nutriathlon en équipe en
assurant un meilleur système de connexion via le code d’utilisateur et une meilleure
compatibilité avec les nombreux outils utilisés par les jeunes tels que les tablettes. De plus,
le support des enseignants, tant dans la littérature que dans les propos des élèves lors des
69
entrevues, a été reconnu comme étant un facteur facilitant la réussite du programme. Ainsi,
afin de maintenir une motivation chez les élèves, l’intégration d’un suivi hebdomadaire
dans les classes avec les résultats des diverses équipes pourrait être intéressante et, par le
fait même, permettre l’implication et le soutien des enseignants titulaires. En ce qui a trait à
l’environnement familial, comme il a été démontré que le soutien familial est un facteur
favorisant l’augmentation de la consommation d’aliments sains, notamment par le rôle de
modèle joué par les parents, il est tout indiqué de miser sur cet aspect. Il serait donc
pertinent de faire participer les parents aux rencontres afin de s’assurer d’une continuité à
l’extérieur des murs scolaires et que ces derniers se trouvent à être davantage impliqués
dans le succès de leurs enfants. Concernant les stratégies utilisées par les élèves afin
d’augmenter leur consommation de LF et de PL, ces derniers ont affirmé dans les entrevues
que ces stratégies les ont aidés à réussir le programme. Ainsi, il pourrait être bénéfique pour
chacun des élèves de bénéficier des stratégies de leurs collègues de classe. Un système de
partage des stratégies pourrait être instauré sur le Web afin de favoriser l’atteinte des
objectifs du plus grand nombre d’élèves possible.
Retombées à long terme
Plusieurs retombées à long terme peuvent être reliées au Nutriathlon en équipe. D’abord, ce
programme a permis le développement d’une stratégie novatrice afin de favoriser une
augmentation de la consommation de LF et de PL chez les adolescents. De plus, le
Nutriathlon en équipe constitue un outil pouvant être utilisé dans les milieux scolaires à
titre de stratégie d’intervention et permettant le développement de la compétence : Adopter
un mode de vie sain et actif. Le programme permet également aux jeunes de consommer
plus LF et de PL et donc de retirer plusieurs bienfaits pour la santé associés à la
consommation de LF et de PL. En effet, il est bien connu que la consommation de LF et de
PL contribue à maintenir une bonne santé physique générale de par leur contenu riche en
vitamines, en minéraux, en fibres et en composés phytochimiques. Selon la revue
systématique de Zhang et al. (2015), les composés phytochimiques contenus dans les LF
(caroténoïdes, flavonoïdes, isoflavones, indoles, etc.) ont une action antioxydante et ainsi,
protègent contre plusieurs maladies chroniques telles que le cancer, les maladies
cardiovasculaires, le diabète et l’hypertension. Une consommation augmentée en LF dès
70
l’enfance contribue à une meilleure santé osseuse via le calcium contenu dans ces derniers
ainsi qu’à un plus faible taux de dépression et d’anxiété à l’âge adulte (McMartin, Jacka, &
Colman, 2013; Park, Heo, & Park, 2011; Payne, Steck, George, & Steffens, 2012). Les
fibres contenues dans les LF ont également une grande influence sur la santé. En effet, ces
dernières pourraient contribuer à une réduction des taux de cholestérol sanguin, à une
régularisation de la glycémie, à une régularisation des selles, à une diminution des
symptômes du côlon irritable, à une réduction du risque d’ulcères intestinaux, à une
augmentation de l’absorption des nutriments ainsi qu’à une réduction de la résorption
osseuse (Les Diététistes du Canada, 2014; Shen et al., 2012). Ainsi, ces études démontrent
qu’une consommation variée de LF permet un apport alimentaire diversifié en vitamines,
minéraux et composés phytochimiques ayant des propriétés bénéfiques sur la santé.
En ce qui a trait aux produits laitiers, ces derniers ont également des bénéfices sur la santé
physique. Selon l’étude de Gaucheron (2011), le contenu en minéraux des produits laitiers
est directement relié à ces bénéfices. En effet, le calcium permettrait une meilleure santé
osseuse et dentaire, une meilleure gestion de la pression sanguine ainsi qu’une meilleure
contraction musculaire, le phosphore serait responsable de la constitution des os et des
dents, du contrôle du pH sanguin ainsi que de la composition des molécules (ATP,
phospholipides), le magnésium constituerait un cofacteur important ainsi qu’une partie
intégrante de la synthèse des protéines, de la transmission neuromusculaire et de la
contraction musculaire, le sodium, le potassium et le chlore joueraient un rôle dans la
pression sanguine, dans la contraction musculaire ainsi que dans l’équilibre ionique
(Gaucheron, 2011). Plusieurs vitamines contenues dans les produits laitiers seraient
également impliquées dans la santé (Gaucheron, 2011). En effet, certaines vitamines
auraient une action antioxydante (A, D, E, K, B, C) (Gaucheron, 2011). Finalement, l’étude
de Birnie et al. (2012) démontre qu’il y aurait une association positive entre la
consommation de lait chez les enfants et la santé physique à l’âge adulte.
À plus long terme, le Nutriathlon en équipe pourrait aussi contribuer à prévenir et à réduire
la prévalence d’obésité chez les jeunes. Selon l’étude de Watts, Loth, Peterson, Boutelle,
and Neumark-Sztainer (2015), l’augmentation de la consommation de LF est un facteur qui
pourrait contribuer à contrer le phénomène d’obésité chez les adolescents en surpoids et qui
71
permettrait d’assurer un poids plus santé à l’âge adulte. Cette étude démontre également
que l’accessibilité des LF à la maison ainsi que l’augmentation du nombre de fois que des
légumes sont servis aux repas sont des facteurs qui pourraient contribuer à la diminution de
l’obésité chez les adolescents (Watts et al., 2015). Les études de Neumark-Sztainer,
Flattum, Story, Feldman, and Petrich (2008) et Mytton, Nnoaham, Eyles, Scarborough, and
Ni Mhurchu (2014) abonde dans le même sens en démontrant que la promotion de saines
habitudes alimentaires, notamment l’augmentation de la consommation de LF serait une
composante essentielle d’une intervention visant l’acquisition d’un poids santé tant chez les
adolescents que chez les adultes ou les enfants. Selon Rolls, Ello-Martin, and Tohill (2004),
le faible contenu en lipides, la faible densité énergétique, le contenu élevé en eau ainsi que
le contenu élevé en fibres des LF contribueraient à augmenter le sentiment de satiété et à
réduire l’apport alimentaire. La revue de Pem and Jeewon (2015) a démontré que la
consommation de LF pourrait avoir une action préventive contre le gain de poids et pourrait
être considérée comme une composante essentielle dans le traitement l’obésité.
En ce qui a trait à la consommation de produits laitiers, des résultats similaires ont pu être
observés quant à l’impact sur le poids chez les jeunes. En effet, l’étude de Barba, Troiano,
Russo, Venezia, and Siani (2005) a démontré une association inverse entre la fréquence de
consommation du lait et le poids corporel des enfants. Une association similaire a été
observée dans l’étude d’Abreu et al. (2014). Dans cette étude, les adolescents consommant
une quantité élevée de lait étaient moins enclins à présenter une obésité abdominale, peu
importe leur niveau d’exercice physique (Abreu et al., 2014). Dans le même ordre d’idées,
la revue systématique de Van Loan (2009) illustre que les données provenant d’études
observationnelles démontrent que les produits laitiers sont des aliments sains faisant partie
d’une alimentation équilibrée et dont la consommation serait inversement associée au poids
corporel et au pourcentage de gras chez les enfants, les adolescents et les adultes.
Pour conclure, les résultats des études précédentes présentent plusieurs bénéfices tant au
niveau de la santé physique qu’au niveau du poids corporel et démontrent la pertinence des
programmes d’intervention en nutrition ciblant l’augmentation de la consommation de LF
et de PL chez les jeunes.
72
Limites du projet
Tel que discuté précédemment dans l’article scientifique, le projet du Nutriathlon en équipe
présente certaines limites. En premier lieu, la réalisation du programme en milieu scolaire
ne permet pas l’évaluation des résultats à long terme, notamment en raison du calendrier
scolaire (ex. congés), du changement des cohortes annuellement, du départ de certains
élèves, etc. Le fait que l’étude a été réalisée auprès d’une population adolescente de
secondaire 1 et 2 provenant d’un milieu socio-économique moyen à élevé ne permet pas la
généralisation des résultats à toute la population adolescente. De plus, comme la
participation au Nutriathlon en équipe était sur une base volontaire, un biais lié à la
motivation a pu être présent chez les participants. Finalement, les portions de LF et de PL
consommées ayant été autorapportées par les élèves, cela peut constituer un biais lié à la
désirabilité sociale puisque les élèves peuvent être portés à inscrire davantage de portions
de LF et de PL que ce qui a été réellement consommé.
Perspectives futures
Bien que certaines limites du projet ne puissent être contrées (le calendrier scolaire et les
cohortes changeantes ainsi que les données autorapportées), des modifications pourraient
être apportées au programme afin de diminuer les biais. Ainsi, le Nutriathlon en équipe
pourrait être implanté à plus grande échelle, soit pour tous les niveaux scolaires au
secondaire et pour tous les milieux socio-économiques. De plus, les écoles participantes
pourraient être sélectionnées au hasard, le biais lié à la motivation initiale des participants
volontaires serait donc réduit. En ce qui a trait à la composante Web du programme,
comme mentionné précédemment, celle-ci devrait être conservée. Par contre, certaines
modifications pourraient être apportées à la plateforme, notamment afin de rendre le
programme plus ludique et davantage interactif. En ce sens, l’étude de Whittemore, Chao,
et al. (2013) démontre qu’un programme d’intervention Web utilisant l’interaction (ex.
compilation des résultats, suivi des objectifs, communication avec les pairs et/ou les
professionnels associés à la recherche) favorise les changements de comportements reliés
aux saines habitudes de vie chez les jeunes. Bien que peu d’études aient analysé l’impact
des technologies novatrices telles que l’utilisation des médias sociaux et des applications
73
mobiles (Whittemore, Chao, et al., 2013), il pourrait être pertinent d’ajouter cette
composante au Nutriatlon en équipe.
Certaines perspectives futures peuvent également être tirées de la littérature. Bien que le
Nutriathlon en équipe ait démontré son efficacité à augmenter la consommation de LF et de
PL chez les jeunes, l’étude de Perry, Mullis, and Maile (1985) soutient le fait qu’il est plus
difficile de faire augmenter la consommation de légumes que de fruits. Il serait intéressant
de pouvoir faire la différence entre la consommation de fruits et la consommation de
légumes dans le contexte du Nutriathlon en équipe. Dans un autre ordre d’idées, l’étude de
Smith (2011) démontre l’efficacité du mentorat chez les jeunes. Selon les auteurs, le
mentorat entre jeunes pourrait avoir un impact sur l’intention à adopter des comportements
sains, tels que l’intention à s’alimenter sainement (Smith, 2011). De ce fait, il pourrait être
pertinent d’intégrer cette formule au Nutriathlon en équipe afin d’augmenter les chances de
succès du programme à plus long terme. Par exemple, les jeunes atteignant déjà les
recommandations nutritionnelles pour les groupes des LF et des PL pourraient être jumelés
à des jeunes ayant des apports plus faibles afin de développer un lien d’entraide et de
partage de stratégies.
Bien que peu de programmes reposent sur une théorie portant sur les déterminants cognitifs
et psychosociaux, il serait tout de même pertinent de considérer l’évaluation d’un
programme à partir d’une telle théorie afin de mieux comprendre l’adoption, la
modification et le maintien d’un comportement (Bélanger & Godin, 2003). En ce sens,
deux théories permettraient ce genre d’analyse, soit la théorie du comportement planifié
(TCP) ainsi que la théorie de l’autodétermination.
En premier lieu, la TCP repose sur le principe que trois variables (attitude, norme
subjective et perception de contrôle) influencent directement l’intention d’un individu à
effectuer un comportement (Ajzen, 1991). Plus l’attitude, la norme subjective et la
perception de contrôle sont favorables, plus l’intention à adopter un comportement va être
forte (Ajzen, 1991). Certains auteurs ont démontré l’efficacité de la TCP à influencer
l’adoption de comportements alimentaires sains. Dans l’étude de Wheeler and Chapman-
Novakofski (2014), la norme subjective (les croyances véhiculées dans l’environnement)
ainsi que la perception de contrôle sont deux variables de la TCP ayant une influence
74
significative sur l’intention à adopter un comportement. Plus l’intention était forte à
consommer des produits de soya, plus les participants étaient enclins à en consommer
davantage (Wheeler & Chapman-Novakofski, 2014). Dans le même ordre d’idées, l’étude
de Blanchard et al. (2009) a démontré que certaines variables de la TCP (attitude et
perception de contrôle) sont des prédicteurs significatifs de l’intention à adopter un
comportement, notamment de manger cinq FL par jour. L’intention elle-même aurait une
influence significative sur l’adoption du comportement (Blanchard et al., 2009).
Finalement, selon Blanchard et al. (2009), la TCP serait une théorie pouvant être utilisée
afin de développer des interventions visant un changement de comportement alimentaire
sain, tel que la consommation de LF.
En deuxième lieu, la théorie de l’autodétermination repose sur l’importance de la
motivation. Cette théorie permet l’identification des différents facteurs du contexte social
qui viennent affecter cette motivation (Ryan & Deci, 1985). Selon Ryan and Deci (1985),
trois besoins psychologiques sont à la base de la motivation, soit l’autonomie, la
compétence ainsi que l’appartenance sociale. Lorsque ces besoins sont comblés, la
sensation de bien-être et la motivation se trouvent à être augmentées, notamment la
motivation intrinsèque (Ryan & Deci, 1985). Certains auteurs ont également démontré
l’efficacité de la théorie de l’autodétermination à influencer l’adoption de comportements
alimentaires sains. Selon Jacobs, Hagger, Streukens, De Bourdeaudhuij, and Claes (2011),
les programmes d’intervention misant sur la motivation autonome seraient positivement
associés à des changements au niveau de l’intention à adopter une saine alimentation. Dans
le même ordre d’idées, Ryan, Patrick, Deci, and Williams (2008) ont démontré que lorsque
les besoins d’autonomie, de compétence et d’appartenance sociale sont comblés, l’individu
a tendance à être plus engagé dans son protocole de soins et en tirerait des bénéfices à long
terme.
À la lumière de ces résultats, l’évaluation du programme à l’aide de ces deux théories
permettrait donc de mieux comprendre le changement et le maintien des comportements.
D’ailleurs, Hagger and Chatzisarantis (2009) ont démontré la pertinence de la
complémentarité de la TCP et de la théorie de l’autodétermination en ce qui a trait aux
comportements de santé.
75
Développement des compétences professionnelles
Le projet du Nutriathlon en équipe a permis le développement de plusieurs compétences
professionnelles. D’abord, le fait que le programme était déjà entamé lorsque j’ai
commencé mon cheminement à la maîtrise et que la période d’expérimentation en milieu
scolaire était terminée a nécessité une appropriation globale du projet et des caractéristiques
du Nutriathlon en équipe. Ainsi, j’ai développé ma capacité d’adaptation afin de pouvoir
assurer la continuité de l’analyse du programme, et ce, le plus fidèlement possible avec ce
qui avait déjà été amorcé précédemment. De plus, afin de recueillir les informations
nécessaires à la réalisation de mon mémoire, j’ai développé des habiletés relationnelles
avec les différents professionnels associés au projet. Cette collaboration était essentielle
afin de produire une analyse significative. Au début du projet, le développement de
techniques de recherche était primordial. En effet, lors de la rédaction de la revue de
littérature, il était question de plusieurs heures de lecture et de synthèse. J’ai donc
développé une capacité à repérer les informations pertinentes et à les résumer de façon à
optimiser mon temps. Dans un autre ordre d’idées, le travail avec les bases de données m’a
permis de développer des compétences davantage mathématiques. En effet, les analyses
quantitatives avec le logiciel JMP demandaient une capacité de jongler avec les chiffres et
leurs significations pour pouvoir, au final, en faire ressortir des informations significatives.
En ce qui a trait aux analyses qualitatives, celles-ci m’ont plutôt permis de comprendre la
pertinence d’entrevues semi-dirigées dans le cadre de la recherche. En bref, je peux
maintenant mieux cerner la différence entre ces deux types d’analyse et leur contexte
d’utilisation optimale. Comme le projet Nutriathlon en équipe était réalisé auprès
d’adolescents en milieu scolaire, les connaissances acquises quant à ce type de clientèle et
de milieu influenceront assurément mes futures interventions. Finalement, ce projet de
maîtrise m’a permis non seulement d’acquérir beaucoup de compétences professionnelles,
mais également des compétences personnelles telles que l’autonomie et la rigueur
scientifique. Je considère donc cette expérience comme étant très enrichissante pour la
professionnelle de la santé que je suis.
76
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