Université de Bordeaux – Centre Universitaire d’Agen
Licence AES – Première Année
Année Universitaire 2016-2017
Introduction à la Macroéconomie
Travaux Dirigés
Dossier 3 : Comptabilité nationale (2)
Exercice 1 : les comptes des ménages 2013-2015 Voici le compte des ménages 2013-2015 dans la présentation publiée par l’INSEE sur son site
internet.
Compte des ménages
2013 2014 2015
Compte de production
Ressources
Production 433,1 435,1 438,7
Production marchande 237,5 236,9 237,8
Production pour emploi final propre 195,6 198,2 200,9
Emplois
Consommation intermédiaire 91,0 91,7 92,8
Valeur ajoutée brute 342,1 343,5 345,9
Consommation de capital fixe 75,5 76,4 76,8
Valeur ajoutée nette (*) 266,7 267,1 269,0
Compte d'exploitation
Ressources
Valeur ajoutée brute 342,1 343,5 345,9
Emplois
Rémunération des salariés 43,8 42,8 42,4
Salaires et traitements bruts 33,3 32,3 32,1
Cotisations sociales à la charge des employeurs 10,5 10,5 10,3
Cotisations sociales effectives à la charge des employeurs
10,5 10,4 10,3
Cotisations sociales imputées à la charge des employeurs
0,0 0,0 0,0
Impôts sur la production 18,5 19,0 19,6
Impôts sur les salaires et la main d'oeuvre 0,6 0,6 0,6
Impôts divers sur la production 17,9 18,4 19,0
Autres subventions sur la production -7,0 -7,1 -7,9
2013 2014 2015
Excédent brut d'exploitation et revenu mixte brut 286,9 288,8 291,8
Excédent net d'exploitation et revenu mixte net (*) 211,5 212,4 215,0
Excédent brut d'exploitation 169,9 171,9 172,1
Excédent net d'exploitation (*) 107,6 108,1 107,4
Revenu mixte brut 117,0 116,9 119,7
Revenu mixte net (*) 103,9 104,3 107,5
Compte d'affectation des revenus primaires
Ressources
Excédent brut d'exploitation et revenu mixte brut 286,9 288,8 291,8
Rémunération des salariés 1 123,8 1 139,1 1 155,2
Salaires et traitements bruts 820,8 828,8 841,7
Cotisations sociales à la charge des employeurs 303,0 310,3 313,5
Cotisations sociales effectives à la charge des employeurs
248,4 255,1 257,6
Cotisations sociales imputées à la charge des employeurs
54,6 55,2 55,8
Revenus de la propriété 130,7 126,7 122,3
Intérêts 22,8 19,1 15,7
Revenus distribués des sociétés 51,5 52,2 53,8
Dividendes 25,1 25,8 27,4
Prélèvements sur les revenus des quasi sociétés 26,4 26,4 26,4
Autres revenus d'investissements 53,7 52,6 49,9
Revenus des terrains et des gisements 2,7 2,8 2,8
Emplois
Revenus de la propriété 20,3 16,4 13,4
Intérêts 18,7 14,8 11,7
Loyers des terrains et des gisements 1,6 1,6 1,7
Solde des revenus primaires bruts 1 521,1 1 538,1 1 555,9
Solde des revenus primaires nets (*) 1 445,6 1 461,7 1 479,0
Compte de distribution secondaire du revenu
Ressources
Solde des revenus primaires bruts 1 521,1 1 538,1 1 555,9
Prestations sociales autres que transferts sociaux en nature
458,2 468,3 477,3
Prestations de sécurité sociale en espèces 331,5 337,6 344,2
Autres prestations d'assurance sociale 88,8 91,2 92,9
Prestations d'assistance sociale en espèces 37,8 39,5 40,2
Autres transferts courants 66,7 68,1 70,7
Indemnités d'assurance-dommages 32,1 32,7 34,4
Transferts courants divers 34,6 35,4 36,3
Transferts courants entre ménages résidents et non-résidents
1,0 0,9 0,9
2013 2014 2015
Autres transferts courants divers 33,6 34,5 35,4
Emplois
Impôts courants sur le revenu et le patrimoine 209,2 212,4 215,9
Impôts sur le revenu 186,9 189,0 191,9
Autres impôts courants 22,3 23,4 24,0
Cotisations sociales nettes 447,0 458,8 465,0
Cotisations sociales effectives à la charge des employeurs
248,4 255,1 257,6
Cotisations sociales imputées à la charge des employeurs
54,6 55,2 55,8
Cotisations sociales effectives à la charge des ménages 144,1 148,5 151,5
Cotisations sociales effectives à la charge des salariés 113,8 117,5 120,8
Cotisations sociales effectives à la charge des non-salariés
30,3 31,0 30,7
Prestations sociales autres que transferts sociaux en nature
0,0 0,0 0,0
Autres transferts courants 67,8 70,5 71,0
Primes nettes d'assurance-dommages 31,5 32,0 33,6
Transferts courants divers 36,3 38,5 37,4
Transferts courants aux ISBLSM 10,9 11,2 12,0
Transferts courants entre ménages résidents et non-résidents
9,0 9,4 9,6
Autres transferts courants divers 16,4 18,0 15,8
Revenu disponible brut 1 321,9 1 332,8 1 352,0
Revenu disponible net (*) 1 246,5 1 256,4 1 275,2
Compte d'utilisation du revenu
Ressources
Revenu disponible brut 1 321,9 1 332,8 1 352,0
Emplois
Dépense de consommation individuelle 1 132,2 1 140,9 1 156,0
Epargne brute 189,7 191,9 196,0
Epargne nette (*) 114,2 115,5 119,2
Compte de capital
Ressources
Epargne brute 189,7 191,9 196,0
Transferts en capital à recevoir 5,6 4,6 5,5
Aides à l'investissement à recevoir 2,1 2,4 3,0
Autres transferts en capital à recevoir 3,5 2,3 2,5
Transferts en capital à payer -11,8 -12,3 -14,0
Impôts en capital à payer -9,6 -10,3 -12,3
Aides à l'investissement à payer
Autres transferts en capital à payer -2,3 -2,1 -1,7
2013 2014 2015
Emplois
Formation brute de capital 120,5 118,0 115,5
Formation brute de capital fixe 120,1 117,4 116,7
Variations des stocks -0,3 0,0 -1,8
Acquisitions moins cessions d'objets de valeur 0,7 0,6 0,6
Acquisitions moins cessions d'actifs non financiers non produits
-2,5 -3,1 -2,6
Capacité (+) ou besoin (-) de financement 65,5 69,4 74,6
Milliards d’euros
Source : Comptes nationaux - Base 2010, Insee
(*) Les montants nets sont obtenus en retranchant la consommation de capital fixe aux montants bruts.
A partir des informations données par le compte des ménages 2013-2015, répondre aux
questions suivantes.
1) Quelle proportion de la production des ménages sert en 2015 à l’autoconsommation
(ou à l’autoinvestissement) des ménages ? Comparer le taux de croissance sur la
période 2014-2015 de cette composante de la production des ménages avec le taux
de croissance de la production marchande des ménages.
L’autoconsommation et l’autoinvestissement des ménages sont enregistrées en ressources
dans le compte de production, et plus précisément dans le poste « production pour emploi
final propre » (loyers fictifs versés par les ménages à eux-mêmes, emploi de personnel
domestique etc.). On trouve en 2015 un montant de 200,9 milliards d’euros ; sachant que la
production totale des ménages est de 438,7 milliards d’euro, on obtient une proportion de
46% (200,9/438,7 = 0,46). Le taux de croissance de la production pour emploi final
propre entre 2014 et 2015 est de 1,4% (en effet : (200,9 – 198,2)/198,2 = 0,136). Le taux de
croissance de la production des ménages est de 0,8% (en effet : (438,7 – 435,1)/435,1 =
0,0083). La production pour l’emploi final propre augmente donc plus vite que la production
totale des ménages. Une explication possible : la hausse plus que proportionnelle aux revenus
des dépenses de logement en France (observable depuis plusieurs décennies), ce qui conduit
automatiquement au gonflement des loyers fictifs.
2) Quels sont les montants des dons et cotisations versés en 2013, 2014 et 2015 par les
ménages aux partis politiques, syndicats des travailleurs, églises, associations
religieuses et culturelles ?
On trouve les montant de ces dons et cotisations dans le compte de distribution secondaire
du revenu (en emplois), et plus précisément dans le poste « Transferts courants aux
ISBLSM ». On a les montants suivants. 2013 : 10,9 milliards, 2014 : 11,2 milliards, 2015 : 12
milliards.
3) Comment évolue la capacité de financement des ménages sur la période 2013-2015 ?
Identifier les principaux facteurs qui expliquent cette évolution.
On constate une augmentation conséquente de la CAF des ménages, qui passe de 65,5
milliards en 2013 à 69,4, puis en 2015 à 74,6 milliards. Cela correspond à une croissance de
6% entre 2013 et 2014, et de 7,5% entre 2014 et 2015 (croissance sur deux ans : 13,9%). On
peut se poser la question si cette hausse de la CAF correspond plutôt à une hausse des
ressources des ménages (plus de « recettes », attention ce terme n’est pas tout à fait
approprié dans ce contexte), ou plutôt à une baisse des emplois (des « dépenses » des
ménages).
Pour se faire une idée de l’évolution des ressources des ménages, il convient d’observer le
compte d’affectation des revenues primaires, et plus précisément les deux plus grands postes
pour les ménages qui sont le Revenu mixte brute et les salaires et traitement brutes. Sur les
deux ans de la période 2013-2015, le RMB augmente de 1.7 % et les salaires et traitement de
2.8 %. On est donc bien en présence d’une augmentation des ressources. Si la, pluparts des
emplois sont caractérisés par une croissance comparable à la croissance des ressources
(exemples : dépense de consommation individuelle : +2.1%, impôts sur le revenus : + 2.7%),
on observe un emploi qui est fortement en baisse : l’investissement (FBC), qui passe de 120,5
milliards d’euros en 2013 à 155,5 euros en 2015 (baisse de 4.1 % sur un horizon de deux ans).
La hausse de la CAF des ménages s’explique donc par une hausse des ressources
accompagnée d’une baisse des emplois en matière d’investissement. (Avis aux chargés de
TD : ce raisonnement est assez approximatif, il faudrait calculer les contributions exactes
des ressources et des emplois. Une croissance foret associé à un niveau faible n’a pas un
impact très prononcé sur la croissance de la CAF. Toutefois, ce n’est pas l’objectif du TD
d’aller dans ces détails techniques – et de perdre 95 % des étudiants. Il s’agit avant tout
d’obliger les étudiants à lire les comptes attentivement et de leur faire comprendre que les
montants enregistrés ont bel et bien une signification économique).
4) Calculer la Formation nette de capital fixe (FNCF) sur la période 2013-2015. Discuter
l’éclairage donné sur l’investissement par la FNCF et la FBCF (Formation brute de
capital fixe).
On obtient la FNCF en retranchant la CCF (Consommation de capital fixe, renseigne dans le
compte de production en emplois) de la FBCF (renseigné dans le compte de capital en
emplois). On obtient pour 2013 : FNCF = FBCF – CCF = 116,7 – 75,5 = 41,2
2014 : FNCF = FBCF – CCF = 117,4 – 76,4 = 41
2015 : FNCF = FBCF – CCF = 120,1 – 76,8 = 43,3
La FNCF nous renseigne sur la véritable augmentation du stock de capital (machines,
équipements, bâtiments, camions etc.) des entreprises individuelles en France. En effet, une
partie de la FBCF ne sert qu’à compenser l’usure et la dévalorisation du stock de capital (=
stock de « biens d’investissements ») existant (dévalorisation mesurée par la CCF). Lorsqu’on
veut appréhender l’évolution du stock de capital, il convient donc de retenir la FNCF. Lorsque
celle-ci est positive, on assiste à une augmentation du stock et donc des capacités
productives des entreprises individuelles. On est ici plutôt dans une vision de l’offre des
répercussions des décisions de l’investissement.
La FBCF correspond à une vision des répercussions de ces décisions sur la demande, car elle
représente la valeur des biens d’investissement achetés, c’est donc la demande qui s’adresse
aux entreprises qui produisent les biens d’investissement. De ce point de vue là, il n’est pas
important de savoir si l’achat de telle ou telle machine sert à remplacer une machine usée, ou
par augmenter le parc de machines. Ainsi, toute hausse de la FBCF d’une année à l’autre
indique une augmentation de la demande de biens d’investissement. Exemple : de 2013 à
2014, la FNCF diminue. Mais on aurait tort de considérer que la demande des biens
d’investissement diminue ; en effet, la FBCF augmente sur cette période, tirée par la hausse
de la CCF et donc la nécessité de remplacer des biens d’investissement usés (Attention, dans
ce raisonnement, on fait abstraction de l’inflation, qui était en effet assez faible sur cette
période …)
5) Le poste Acquisitions moins cessions d'objets de valeur représente quelle proportion
de l’investissement ? Même question pour la variation des stocks. Pourquoi les
économistes s’intéressent beaucoup plus à la variation des stocks que à l’acquisition
moins cessions d'objets de valeur ?
On a pour le poste « Acquisitions moins cessions d'objets de valeur » les
observations suivantes. En 2013 : 0,7 milliards, en 2014 : 06, milliards, en 2015 : 0,6 milliards.
Pour l’investissement en retient la FBC (en 2013 : 120,5 milliards, en 2014 : 118 milliards, en
2015 : 115,5 milliards. On obtient ainsi la proportion de l’investissement qui correspond aux
« Acquisitions moins cessions d'objets de valeur » : 2013 : 0,58%, 2014 : 0,51% et 2015 :
0,52%. Les « Acquisitions moins cessions d'objets de valeur » sont donc une composante
négligeable de l’investissement. Le même constat est vérifié pour les variations des stocks
(2013 : -0.3, 2014 : 0,0, 2015 : -1.8), avec les proportions suivantes : -0,25% (en 2013), 0% (en
2014) et -1.56% (en 2015).
Toutefois, les économistes s’intéressent de très près aux variations des stocks, car celles-ci
reflètent l’état des anticipations des entrepreneurs. Attention, il convient dans ce contexte de
distinguer entre une vision de court terme (comme ici, avec des données annuelles) et une
vision de très court terme (qui nécessiterait toutefois des données mensuelles ou, encore
mieux, hebdomadaires). A court terme, la baisse des stocks (variation négative) indique que
les entrepreneurs sont pessimistes concernant l’évolution future de la demande. En effet,
beaucoup d’entreprises fonctionnent avec des règles heuristiques de gestion des stocks, par
exemple des stocks qui représentent une semaine de vente de leur production. La baisse des
stocks indique ainsi que les entrepreneurs anticipent une baisse des ventes qu’ils pourront
réaliser pendant une semaine. Inversement, une variation positive des stocks traduit le fait
qu’ils pensent pouvoir écouler plus de marchandises par semaine que dans le passé.
Attention, à très court terme, c’est la logique inverse, on est plutôt dans une logique de
baisse involontaire des stocks : la demande a augmenté, et cette hausse n’a pas été anticipée
par les entrepreneurs. Pour servir la demande supplémentaire, ces derniers doivent puiser
dans les stocks, qui se vident. Pour garder un stock qui correspond à une semaine de ventes,
les entrepreneurs doivent augmenter leur niveau de production. (Nous retrouverons cette
logique de très court terme dans le mécanisme du multiplicateur. Attention, cette lecture
n’est pas valable avec les données annuelles dont nous disposons dans ce dossier de TD, mais
il convient d’insister sur la distinction conceptuelle entre les visions court terme-variation
volontaire des stocks et très court terme-variation involontaire des stocks, car les deux
apparaissent dans le cours, ce qui risque de perturber certains étudiants !).
6) Le compte des administrations publiques indique pour 2015 un montant global
d’impôts sur les produits (qui regroupent TVA, impôts sur les importations et autres
impôts proportionnels aux quantités vendues tels que la TICPE, les taxes sur le tabac
etc.) de 247,9 Milliards d’euros, dont on doit retrancher des subventions sur les
produits de 17,6 Milliards d’euros. On sait que ces impôts sont collectés par les
entreprises, mais payé par le consommateur final. Où est-ce qu’on peut trouver dans
le compte des ménages les impôts nets des subventions sur les produits payé par les
ménages en 2015 ?
Il n’y a pas d’enregistrement explicite des impôts nets sur les produits dans le compte des
ménages. La prise en compte de ces impôts se fait « en amont » dans les comptes de
production des différentes unités institutionnelles. En effet, la production de ces unités (en
ressources du compte de production) est mesurée en prix de base, alors que les importations
et les différentes composantes de la demande sont enregistrées en prix d’acquisition. Dans
ces conditions, une inscription explicite des impôts nets sur les produits (par exemple en
emplois dans le compte d’affection des revenus ou dans le compte de distribution secondaire)
correspondrait à une double prise en compte et induirait ainsi des erreurs.
Pour illustrer cela, voici l’exemple d’une économie très simple, composée d’une entreprise, un
ménage et les APU. L’entreprise produit 100 biens, avec un prix de base de 1 euro. Les APU
appliquent une TVA de 20% pour financer la consommation publique de ce bien. Le ménage
travaille pour l’entreprise pour produire les biens et reçoit en contrepartie un salaire de 80
euros. L’entreprise verse ses profits au ménage sous forme de dividende. On obtient la
séquence suivante des comptes :
Compte de production (entreprise)
Emplois Ressources
Consommation intermédiaire 0 Production 100
Valeur ajoutée brute 100
Compte d’exploitation (entreprise)
Emplois Ressources
Rémunération des salariés 80 Valeur ajoutée brute 100
Excédent brut d’exploitation 20
Compte d’affectation des revenus primaires (entreprise)
Emplois Ressources
Excédent brut d’exploitation 20
Revenus de la propriété (versés) 20
Solde brut des revenus primaires 0
Les comptes suivants de l’entreprise sont sans intérêt (pas de consommation, pas
d’investissement).
Pour les ménages, les comptes de production et d’exploitation sont sans intérêt (pas de
production des ménages)
Compte d’affectation des revenus primaires (ménage)
Emplois Ressources
Excédent brut d’exploitation 0
Rémunération salariés 80
Revenus de la propriété (reçus) 20
Solde brut des revenus primaires 100
Compte de distribution secondaire sans intérêt.
Compte d’utilisation du revenu disponible (ménage)
Emplois Ressources
Dépense consommation finale 100 Revenu disponible brut 100
Epargne brut 0
Comptes suivants sans intérêt (pas d’investissement) pour les ménages.
Comptes de production et d’exploitation des APU sans intérêt (pas de production des APU)
Compte d’affectation des revenus primaires (APU)
Emplois Ressources
Excédent brut d’exploitation 0
TVA 20
Solde brut des revenus primaires 20
Compte d’utilisation du revenu disponible (APU)
Emplois Ressources
Dépense consommation finale 20 Revenu disponible brut 20
Epargne brut 0
Comptes suivants sans intérêt (pas d’investissement).
On peut déduire de ces éléments que les 100 biens produits par l’entreprise sont vendues
pour 120 euro (somme des dépenses de consommation du ménage et des APU). Autrement
dit, chaque bien est vendu pour un prix de 0.83 euros, faisant en sorte que le ménage achète
83.3 biens et les APU 16.7 biens.
Une inscription de la TVA payé par les ménages dans le compte d’affectation des revenus
primaires (ou dans le compte de distribution secondaire) induirait une erreur dans les
calculs. Imaginons par exemple que l’enregistre 20 euros de TVA payé en emplois. Par
conséquent, les ménages auraient un revenu disponible brut de 80 euros, impliquant une CF
de 80 euros. La somme des CF serait égale à 100 euros, ce qui est incohérent avec
l’information d’une production totale de l’entreprise vendue pour un montant de 120 euros.
Le fait de valoriser la production en prix de base suffit donc pour traiter de manière
adéquate le paiement de la TVA par les ménages.
7) Le compte d’exploitation de l’année 2013 indique un montant de 33,3 pour le poste
Salaires et traitements bruts. Curieusement, on trouve dans le compte d’affectation
des revenus primaire pour le même poste un montant de 820,8. S’agit-il d’une
erreur ? Laquelle des deux informations est à retenir ?
Les deux informations sont à retenir, mais elles ne correspondent pas aux mêmes
opérations. Les 33,3 milliards d’euro de salaires et traitement dans le compte
d’exploitation correspond à la rémunération des salariés embauchés par les entreprises
individuelles (salariés des artisans, agriculteurs etc). Très logiquement, ces salaires versés
sont enregistrés en emplois. Les 820,8 milliards d’euros correspondent aux salaires reçus
par les ménages, c’est la somme des salaires des ménages embauchés par les SNF, les SF,
les APU, et les entreprises individuelles. Par conséquent, ces salaires reçus sont
enregistrées en ressources !
8) Montrer comment en trouve en détail pour l’année 2015 le montant de 345,9 pour la
valeur ajoutée brute et de 269,0 pour la valeur ajoutée nette.
C’est un calcul basique, mais utile car il nous familiarise avec les conventions utilisées
dans la présentation des comptes par l’INSEE. LA VAB est la différence entre la production
et la consommation intermédiaire : VAB = production – CI = 438,7 – 92,8 = 345,9. On
comprend alors que la production est la somme de la production marchande (237,8) et de
la production pour emploi finale propre (200,9). La production est donc un sous-total,
composé des deux postes suivants. Il faut faire attention à cela, car on additionnant la
production, la production marchande et la production pour emploi finale propre, en
double par erreur le montant de la production des ménages. Malheureusement, les sous-
totaux ne sont pas toujours indiqués en tant que tels. Il est donc nécessaire de refaire les
calculs amenant au solde du compte (ici la VAB) pour les identifier.
Une deuxième difficulté apparait dans le calcul de la VAN : VAN = VAB – CCF = 345,9 -
76,8 = 269,1. Curieusement, on trouve dans le compte publié par l’INSEE un montant de
269,0, et non 269,1. Il s’agit d’une incohérence dans les calculs dus à des arrondis. Ce
type de problème est récurrent dans les documents fournis par l’INSEE.
9) Expliquer pourquoi le montant du poste Transferts en capital à payer est négatif.
Dans une logique de transferts nets, on trouve ce montant en ressources, bien qu’il
corresponde à une somme à payer par les ménages. Par conséquent, il est enregistré avec
un signe négatif. On a en effet : transferts en capital net = transferts en capital à recevoir
– transferts en capital à payer = 5,6 – 11,8 = -6.2.
Exercice 2 :
Soit une économie nationale composée de deux branches, l’industrie et les services. La
matrice des coefficients techniques de cette économie est la suivante :
industrie services
industrie 0 0.15
services 0.1 0
L’économie en question importe de biens industriels pour un montant de 400 millions
d’euros et des services pour un montant de 700 millions d’euros. Elle n’exporte que des
biens industriels, pour un montant de 900 millions d’euros. Les investissements en biens
industriels et en services sont respectivement de 430 et de 350 millions. Les consommations
finales s’élèvent à 2530 millions d’euros pour les biens industriels et 3550 millions d’euros
pour les services.
1) Donnez la définition générale des coefficients techniques de production. Expliquez
les valeurs trouvées ici.
Les coefficients techniques de production indiquent la quantité de consommations
intermédiaires utilisées pour fabriquer une unité d’un produit donnée. On les calcule en
faisant le rapport de la consommation intermédiaire d’une branche j en un produit i
donné, notée CIij, par la production totale de cette branche en Produits Pj :
j
ji
jiP
CIa
.
.
Le coefficient aindustrie,services = 0.15 est calculé en rapportant les consommations en
produits industriels de la branche services à la production totale de la branche services.
Cela indique que la branche services utilise 0.15 unités de biens industriels pour produire
une unité de services.
Le coefficient aservices,industrie = 0.1 indique que la branche industrie utilise 0.1 unités de
services pour produire une unité de biens industriels.
2) En détaillant les différents calculs, complétez le TES ci-après. Mettez en évidence
l’équilibre emplois-ressources et calculez le PIB selon deux optiques différentes.
P M Total industrie services Total CF FBC X
industrie
services
Total CI 400
Total CI
VAB
P 3600
Première étape : calcul des consommations intermédiaires à partir des coefficients
techniques :
Le TES nous indique déjà la production totale de la branche services, Pservices = 3600, et la CI
total de la branche industrie : CIindustrie = CIindustrie,industrie + CIservices,industrie = 400. On sait aussi
que aindustrie,industrie = 0, donc CIindustrie,industrie = 0, impliquant CIservices,industrie = 400.
De même, aservices,services = 0, donc CIservices,services = 0.
On peut aussi calculer CIindustrie,services : CIindustrie,services = aindustrie,services * PA = 0.15 * 3600 = 540.
On a maintenant le TES :
P M Total industrie services Total CF FBC X
industrie 0 540
services 400 0
Total CI 400
Total CI
VAB
P 3600
Deuxième étape : On ajoute les montants indiqués dans l’énoncé :
P M Total industrie services Total CF FBC X
400 industrie 0 540 2530 430 900
700 services 400 0 3550 350 0
Total CI 400
Total CI
VAB
P 3600
Troisième étape : On rapport les montants des cases qui apparaissent à plusieurs endroits
du tableau :
P M Total industrie services Total CF FBC X
400 industrie 0 540 2530 430 900
3600 700 services 400 0 3550 350 0
Total CI 400
Total CI 400
VAB
P 3600
Quatrième étape : Là où tous les montants sont indiqués, on peut calculer les totaux.
D’ailleurs, ce calcul permet de parfois de calculer d’autres totaux. On obtient ainsi :
P M Total industrie services Total CF FBC X
400 industrie 0 540 540 2530 430 900
3600 700 4300 services 400 0 400 3550 350 0
1100 Total CI 400 540 940 6080 780 900
Total CI 400 540
VAB
P 3600
Cinquième étape : On sait que l’égalité empois-ressources implique pour chaque type de
produits que le total des ressources (P + M) est égal au total des total des emplois (Total des
consommations intermédiaires + CF + FBC + X). On obtient pour les produits industriels :
P + 400 = 540 + 2530 + 430 + 900 = 4400, et donc P = 4000
On remplit la case P (industrie) du tableau et on peut compléter d’autres montants totaux,
ainsi que des valeurs indiquées plusieurs fois au tableau :
P M Total industrie services Total CF FBC X
4000 400 4400 industrie 0 540 540 2530 430 900
3600 700 4300 services 400 0 400 3550 350 0
7600 1100 8700 Total CI 400 540 940 6080 780 900
Total CI 400 540 940
VAB
P 4000 3600 7600
Dernière étape : On calcule les valeurs ajoutées brutes en retranchant de la production de
chaque branche le total de sa consommation intermédiaire.
P M Total industrie services Total CF FBC X
4000 400 4400 industrie 0 540 540 2530 430 900
3600 700 4300 services 400 0 400 3550 350 0
7600 1100 8700 Total CI 400 540 940 6080 780 900
Total CI 400 540 940
VAB 3600 3060 6660
P 4000 3600 7600
La première définition du PIB est celle de la somme des valeurs ajoutée brute de l’ensemble
des branches. La dernière case de la ligne VAB indique que cette somme est égale à 6660 :
VABéconomie = VABindustrie + VABservices = 3600 + 3060 = 6660.
Deuxième définition : PIB = CF + FBCF + (X-M) = 6080 + 780 + (900 -1100) = 6660.
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