RESUME
Depuis 1982, date à laquelle nous avons introduit en .France les épreuves de courses progressives permettant d'évaluer, sur le terrain, la capacité aérobie, à la très populaire épreuve de douze minutes de marche et course de Cooper, la plus souvent utilisée jusqu'alors. se sont ajoutés de nombreux autres tests aux objectifs sensiblement similaires (Encadré 1 ).
Devant cette abondance, nombreux sont ceux qui légitimement s'interrogent aujourd'hui avant de choisir le test à utiliser.
L'objet de notre présentation est d'abord d'aider les praticiens ( 1) des activités physiques (APS) à établir le
1. Par praticiens, nous entendons : les médecins et les kinésithérapeutes du sport, les enseignants d'EPS, les entraîneurs et tout autre éducateur sportif.
15 1
TESTS DE TERRAIN POUR EV AL UER LA CAPACITE AEROBIE ET LA VITESSE AEROBIE MAXIMALE
plus judicieusement possible leurs choix en fonction de leurs objectifs de leurs besoins, de leurs moyens et de l'âge des sujets qu'ils souhaitent évaluer. C'est ensuite de leur suggérer quelques utilisations possibles des résultats pour améliorer le développement des capacités aérobies. Pour ce faire, nous passerons chacune des épreuves proposées au tamis méthodologique bien connu de la pertinence, de l'accessibilité, de la validité et de la fidélité (ou reproductibilité) pour établir le plus objectivement possible un classement résultant.
Mots clés : Capacité aérobie 1 Evaluation 1 Tests terrain 1 Méthodologie 1 Application.
.. Par pratiquants, nous entendons toutes personnes (scolaires, sportifs haut niveau et tout venant, adwtcs non compétiteurs) susceptibles de s'entraÛler pour améliorer leur condition physique et/ou leur performance.
1. ASPECTS METHODOLOGIQUES
. La pertinence ou meilleure correspondance possible de l'épreuve aux objectifs fixés par l'utilisateur, conditionne le choix initial.
C'est principalement au niveau de la pertinence du choix de l'épreuve que l'on observe le plus grand nombre de confusions. En effet, à partir des résultats :
1- S'agit-il en effet d'établir un simple diagnostic initial afin de réaliser un tt état des lieux tt, un classement, une sélection ou une orientation des évalués ? Dans ce cas, seul un indice de l'aptitude aérobie suffit. Cet indice peut être différent et s'exprimer en distances parcourues en 6, 9 ou 12 min (Test de Cooper, 1968), en duréee pour parcourir certaines distances : 2400m (Test de Cooper, 2ème version, 1968) ou 1500, 2000, ou 3000 rn (Control Aerobic Training Test : CAT.Test de Chanon et Stephan, 1985) ou en paliers atteints (Tests de Léger et Boucher, 1980 ; Léger et Lambert, 1982; Léger et coll. 1985; Brue, 1985) .
2- Ou bien s'agit-il de ftxer des objectifs réalistes et de doser ensuite individuellement les vitesses
152
1· TESTS A VITESSE CONSTANTE: PROTOCOLES RECTANGULAIRES
• Test de 12 min ou de 2400 m de Course, Cooper, 1968.
Test collectif
Dans la version 12 min de course il s'agit de parcourir la plus grande distance possible en 12 min. Dans la version 2400m de course, il s'agit simplement de chronométrer la durée. La distance parcourue et la performance chronométrique constituent en elles-même des Indices de Capacité Aérobie.
Ces épreuves NE DONNENT PAS LA VITESSE AEROBIE MAXIMALE. Elles permettent indirectement d'apprécier le niveau d'endurance aérobie (voir texte).
2· TESTS A VITESSES PROGRESSIVES: PROTOCOLES TRIANGULAIRES
·Test progressif de course sur piste de l'Université de Montréal(*), Léger et Boucher, 1980.
Test collectif (n"' 40).
Le protocole du test consiste à augmenter la vitesse de course de l....Jm:J!..h. toutes les l.mil!- La vitesse est imposée par l'intermédiaire de "BIPS" sonores. Des bornes sont placées tous les 50 m sur une piste d'athlétisme. Les sujets évalués doivent s'efforcer de passer devant chaque bornes exactement à l'instant où est émis un Bip. Le test commence à 6 kmlh et s'achève lorsque l'évalué n'est plus capable de suivre la vitesse imposée. Le dernier palier complété lui DONNE SA VITESSE AEROBIE MAXIMALE et permet d'extrapoler son V02 max.
· Test progressif de course navette de 20 m à paliers de 2 min(*), Uger et Lambert, 1982.
Test collectif (n"' 15 à 20). Le protocole de ce test est identique à celui du test progressif de course sur piste, par contre la course se fait ici en navettes entre deux lignes parallèles tracées à 20 m l'une de l'autre et l'augmentation de la vitesse n'est que de 0.5 kmlh. Les "Bips" doivent précisément coïncider à chaque arrivée au-dessus d'une des deux lignes. Le dernier palier complété constitue en lui-même un indice de capacité aérobie et permet éventuellement d'extrapoler le vo2 max. Cette épreuve NE DONNE PAS LA VITESSE AEROBIE MAXIMALE.
-Test progressif de course navette de 20 m à paliers de 1 min(*), Uger et coll., 1985.
Identique au test progressif de course navette à paliers de 2 min, mais la durée de chaque palier a été ramenée ici à l mil!. Seul test dont l extrapolation du V02 max a eté validée pour les enfants et adolescents. Cette épreuve NE DONNE PAS LA VITESSE AERO BlE MAXIMALE.
·Test progressifVAM-Eval (*), Cazorla et Léger, Publication en cours
Test collectif (n"' 100). Totalement identique au Test navette de 20 m à paliers de 1 min et utilise la même bande sonore. Cependant la course est réalisée ici sur une piste ou sur un circuit à tracer. Des bornes sont placées tous les 20 m. Le dernier palier complété DONNE LA VITESSE AERO BlE MAXIMALE.
-Test progressif de course derrière cycliste(*), Brue, 1985.
Test collectif (n"' JO à 15). Même principe que le test progressif de course sur piste mais ici la vitesse est imposée par un cycliste qui selon les caractéristiques mécani(/ues de son vélo doit pédaler aux cadences enregistrées sur une bande sonore. La vitesse est augmentée toutes les 3Q_ secondes de 0.20 à 0.30 kmlh. Le dernier palier complété DONNE LA VITESSE AEROBIE MAXIMALE.
3- TEST A PROTOCOLE MIXTE : RECTANGULAIRE POUR CHAQUE DISTANCE, TRIANGULAIRE POUR L'ENSEMBLE DU TEST
-Test de l'Université de Bordeaux Il: TUBll
Test de course progressivement accélérée à chaque palier de 3 min. Arrêt d'une minute entre chaque palier permettant les prélèvements sanguins. Augmentation des vitesses: 8-10-12-13-14-15-16-17-18-19-20-21-22 et 10-12-14-16-17-18-19-20-21 -22-23-24, permet d'obtenir les vitesses intermédiaires dites "aux seuils" et la VAM. Ce protocole est surtout utilisé avec les sportifs de haut niveau.
- Control Aerobic Training Test: CAT.Test, Chanon et Stephan, 1985.
Test surtout individuel (mais p~ut être réalisé collectivement). Protocole mixte rectangulaire et progressif de course qui consiste à ajuster individuellement des vitesses inframaximales de course à des Fréquences Cardiaques (FC) respectivement de 140, de 160 bat/min et à relever la vitesse à FC max. Selon le niveau des évalués, 3 distances à parcourir en 6 à 8 min sont proposées à chaque sujet. Le dernier palier (selon les auteurs) DONNE LA VITESSE AEROBIE MAXIMALE et permet d'extrapoler un Indice de V02 max. Validité contestée.
(*) Il est possible d'acquérir les enregistremenJs sur casselle et/es protocoles de chacun de ces tests en s'adressanJ à : I'A.REA.P.S · B.P 40 · 33611 CESTAS Cédex · Tél. : 57.57.10.10 poste 6692 .
Georges CAZORLA 1 5 3
• • LA CONSOMMATION MAXIMALE D'OXYGENE ou V02 MAX
La consommation maximale d'oxygène ou vo2 max (V = débit. o 2 = oxygène. max= maximale) est la quantité maximale d'oxygène qu'un organisme peut utiliser par unité de temps au cours d'un exercice musculaire intense et de longue durée.
On peut la définir aussi comme Puissance Aérobie Maximale (PAM) ou Puissance Maximale du Métabolisme Aérobie. Les unités de mesure les plus employées sont :
-le litre d'oxygène par minute : llmin ou l.min-1 -le millilitre par minute et par kilogramme de poids corporel: ml/min/kg ou ml.min-1.kg-1 . Un V02 max bien développé permet :
-de soutenir des exercices d'intensité et de durée élevées, -de mieux récupérer après un exercice intense. - d'être plus actif sans manifester une fatigue excessive. -de supporter des charges d'entraînements importantes, -de mieux réussir dans les activités de compétitions de longues durées.
Le vo2 max exprimé en l.min-1 augmente normalement avec la croissance jusqu'à l'âge de 14-15 ans chez les filles et 18-20 ans chez les garçons. Cette augmentation liée à la croissance peut être considérablement amplifiée par la pratique régulière d'activités physiques surtout si celles-ci sont intenses et de longue durée .
• Le V02 max est en moyenne plus élevé chez les garçons que chez les filles.
A partir de l'âge adulte le V02 max décroît avec l'âge. Cette décroissance est plus rapide chez les sujets physiquement inactifs.
Le développement du V02 max est limité par les facteurs génétiques. L'importance de ce développement dépend essentiellement de trois condinons :du niveau initial de pratique des activités physiques, de la qualité de l'entraînement subséquent et du "plafond génétique" individuel.
• LA VITESSE AEROBIE MAXIMALE OU VAM
La VAM est la vitesse de course à laquelle est atteinte le V02 max. Plus que la connaissance du V02 max, celle de la vitesse aérobie maximale est indispensable pour doser les vitesses de course les plus favorables au développement physiologique.
•L~NDURANCEAEROBIE
L'endurance aérobie est le pourcentage du V02 f11GX (ou de la VAM) susceptible d'être maintenu pendant une DUREE DONNEE: par exemple courir un 3000m à 88% au vo2 max (ou de la VAM).
On peut aussi la définir comme la durée d'exercice (par exemple de course) susceptible d'être maintenue à un POURCENIAGE DONNE du \1'02 max :par exemple [uer une vitesse correspondant à 90 % de la VAM et mesurer la durée ou la distance parcourue à cette vitesse.
• LA CAPACITE AEROBIE MAXIMALE
La capacité aérobie maximale représente la quantité totale d'énergie disponible et susceptible d'être libérée par voie oxydative. Elle dépend des réserves totales des "carburants" de l'organisme (lipides et gl~cides) et de l'apport en f!XJg~ne (ou "comburant") nécessaire à leur combustion (apport et utilisation maximaux : vo2 max. apport et ulllisatzon inframaximaux: endurance aérobie).
• COMMENT DEVEWPPER OU MAINTENIR :
1. L'ENDURANCE AEROBIE?: Avec des distances longues courues à des intensités comprises entre 75 (en début de programme) et 90% de la VAM (lorsque le sujet est très bien entraîné).
2. LE V02 MAX?: Avec des vitesses de courses comprises entre 90% (en début de programme) et 120-130% de la VAM (lorsque le sujet est très bien entraîné). Plus l'intensité s'élève plus les distances à parcourir doivent être courtes et répétées à des intervalles rapprochés. Exemple : 15 secondes de course à 120 % de VAM suivies de 20 secondes de récupération passive. A répéter un nombre suffisant de fois pour que la (durée totale des séquences "course-récupération" soit supérieure à 15 minutes).
D'OU LA NECESSITE DE CONNAITRE LA VAM ET LES TEMPS DE PASSAGE CORRESPONDANTS A DES INTERVALLES CHOISIS. C'EST CE QUE PERMETTENT LE TEST VAM-EVAL ET LE LOGICIEL D'ENTRAINEMENT QUI L'ACCOMPAGNE
Colloque International de la Guadeloupe
li VAH *
50
55
60
65
70
75
80
85
90
95
100
105
llO
ll5
120
125
130
135
140
145
150
• • • • • • • • • • * * • • • • * • • • *
li VAH *
50
55
60
65
70
75
80
85
90
95
100
105
110
115
1 20
125
13 0
135
140
145
150
• • • • • • • • • • • • • * • • • • • • *
50•
24"0
21"8
20"0
18"4
17"1 1
16"0
15"0
14"1
13"3
12"6
12"0
ll"4
10"9
10"4
10"0
9"6
9" 2
8"8
8"5
8"2
8" 0 1
1 0 a
2 1 m
23 m !
25 m 1
27 m
29 m 31 m
33 m !
35 m 37 m 1
40 m
42 m !
44 m !
46 m
48 m !
50 m
52 m
54 m !
56 m
58 m 60 m !
63 Ill
100•
48"0 1
43"6
40"0 l
36"9 1
34"2 1
32"0 l
30"0
28"2
26" 6 l
25"2
24"0 1
22"8
21"8
20"8
20"0
19"1
18"4 l
17"7 l
17"1
16"5 l
16" 0
15 "
31 m
34 m
37 m 41 m
44 m
47 Ill
50 m l
53 m
56 m
59 m
62 m
66 m
69 m
72 m
75 m
78 m
81 m
84 m
87 m
91 m
94 m
TABLE POUR UNE VAM DE 15 KMIH
Tableau 1 : TEMPS DE PASSAGE
200•
1'36"0 1
1'27"2
1'20"0 1
1'13"8
1'08"5 1
1'04 "0 1
1'00"0 1
56"4 1
53"3
50"5
48"0 1
45"7
43"6
41"7
40"0
38"3 1
36"9
35"5
34"2
33"1
32"0 1
20 a
42 m
46 Ill
50 m
54 m 1
58 m
63 m 1
67 m 1
71 m
75 m
79 m
83 m
87 m 1
92 m
96 m
100 m
104 m
1 08 m
112 m
117 m !
121 m !
125 m
400m
3'12"0 1
2'54"5
2'40"0
2'27"6
2'17"1
2'08 " 0 1
2'00"0 1
1'52"9 1
1'46"6 1
1'41"0 1
1'36"0 1
1'31"4
1'27"2
1'23"4
1'20"0
600m
4'48"0
4'21"8
4'00"0
3. 41"5
3'25"7 1
3'12"0
3'00"0
2'49"4
2'40"0
2'31"5 1
2. 24 "0
2'17 " 1
2'10"9
2'05"2
2'00 " 0
1'16"8 1 1'55"1
1'13"8 1'50"7 1
1'll"1 1'46"6
1'08"5 l 1'42"8
1'06"2 1'39"3
1'04"0 1 1'36"0
80011
6'24"0
5'49"0 l
5'20"0 l
4'55"3
4'34"2 l
4'16"0
4'00"0 l
3 ''4·5"8
3'33"3 l
3'22"1
3 ' 12"0 l
3'02"8
2'54"5 1
2'46"9
2'40"0
2'33"6
2'27"6 1
2'22"2 1
2'17"1
2'12"4 1
2'08"0 1
Tableau 2 : DISTANCE
30 8
62 m
69 m
75 m
81 m
87 m 1
94 m
100 m
106 1'1
112 m
119 m
125 m
131 m
137 m
144 m
150 m
156 m
162 Ill
169 m
175 m
181 m
188 m
1 mn
125 m !
137 m
150 m
162 m !
175 m
188 m 1
200 Ill !
212 m
225 m
237 m
250 m 262 m
275 m !
287 m
300 m !
312 m !
325 m !
337 m
350 m
362 m !
375 m
2 mn
250 m
275 m !
300 m
325 m 1
350 m 1
375 m l
400 Ill 1
425 m
450 m 1
475 m
500 m 525 m
550 Ill
575 Ill
600 Ill
625 m
650 m
675 m
700 m
725 m 1
750 m
1000•
8'00"0
7'16"3
6'40"0
6'09"2
5'42" 8 1
5'20"0 1
5'00" 0
4'42"3
4'26"6
4'12 " 6 1
4'00"0
3'48"5
3'38"1
3'28"6
3'20"0
3'12"0 1
3'04"6
2'57"7
2'51"4
2'45"5
2'40"0 1
3 mn
375 m
412 m
· 450 m
487 m
525 m
563 m !
600 m
637 m !
675 m
712 m
750 m
787 m
8 25 m
862 m !
900 m
937 m
975 m
1012 m
1050 m 1
1087 m 1
1125 m
154
1500m 3000a * X VAI1
12'00"0
10'54"5
24'00"0 •
21'49"0.
10'00"0 1 20'00"0 •
9'13"8 18 ' 27"6 •
8'34"2 1 17'08"5 •
8'00"0 1 16'00~0 •
7'30"0 1 15'00"0.
7'03"5 14'07 " 0 •
6'40"0 13'20"0 •
6'18"9 12'37 " 8 •
6'00"0 1 12'00"0 •
5'42"8 1 11'25"7 •
5'27"2 10'54 " 5 .
5'13"0 10'26"0 •
5 ' 00 " 0 1 10'00"0 •
4 ' 48"0
4 ' 36"9
4 ' 26"6 1
4'17"1
4 ' 08"2
4'00"0
9'36"0 .
9'13"8 •
8'53"3 •
8'34"2 •
8'16"5.
8'00"0 •
50
55
60
65
70
75
80
85
90
95
lOO
105
llO
ll5
120
125
130
135
140
145
150
6 mn 12 mn * li VAH
750 m
825 m
900 m
975 m
1050 m 1125 m
1200 m
1275 m
1350 m
1425 m
1500 m
1575 m
1650 m
1 725 m
1800 m
1875 m
1950 m
2025 m
2100 Ill
2175 m
2250 m
1500 m * 1650 m * 1800 m * 1950 m * 2100 m * 2250 m * 2400 m * 2550 m * 2700 Ill •
2850 Ill •
3000 m * 3150 m * 3300 m * 3450 m * 3600 m * 3750 m * 3900 m * 4050 m * 4200 m * 4350 m * 4500 m *
50
55
60
65
70
75
80
85
90
95
100
105
110
115
120
1 25
130
135
140
14 5
150
Colloque International de la Guadeloupe
de course permettant le meilleur développement de leur capacité aérobie ? Dans ces cas. un simple indice aérobie ne suffit plus. Ne disposant que d'un chronomètre et de distances, l'homme de terrain a surtout besoin de références chronométriques pour élaborer les contenus de ses séances. Plus que la connaissance du V~ max, c'est celle de la vitesse de course atteinte à vo2 max ou Vitesse Aérobie Maximale (V AM) qui lui est indispensable. Ce sont aussi les vitesses de course correspondant aux limites des plages métaboliques transitionnelles (PM1) qui lui permettent de mieux doser ses entraînements.
A partir de ces vitesses, peuvent facilement être programmées les intensités et durées optimales utiles de course et être connues leurs répercus-sions physiologiques. ·
Dans cette perspective, pour faciliter davantage la tâche du praticien nous avons traduit ces vitesses et leurs pourcentages souhaités, en temps de passages à des intervallles de distances choisies ou en distances à parcourir pour des intervalles de durées connues (Tableaux 1 et 2).
TESTS AUTEURS PROTOCOLES
·------·---- ------····--- -------------12 min oo 2400 m Cooper, 1968 Course continue el de come maxirœle maximale
Course sur pisle Palien 2 min
U~er el Boucher, 19 0
Course progressive cominue el maximale
Course oavene U~et Cl Lambert, Course progre.~sive Palien 2 min 19 2 continue el maximale
en nave11e 20 m
Course navene Ufer el coll, Course progre.~sive Paliers 1 min 19 3 continue el maximale
en naveue 20 m
Course sur piste Paliers 1 min
Cazorla et Uger Public4tion en coun
Course p!OgltSSive continue el maximale
VAM·Eval
Course derriùe Brue, 1985 Come p!OgltSSive cycli~~e. Paliers 30s continue el maximale
. Sans &ne!
. Avec artelS
Tes1 de I'Universilé Cazorla. Course progressive Borduux n : 1'\JBn publication en cours continue el maximale
avec amiS
Con01ll Aerobic Chanon el S1ephan, .3 paliers : ViL à FC Training Tes! : 1985 140-160 t>,min et max CAT.Tes1 avec arrêiS
.S paliers : Vit à FC tS0-160-17().180 e1 max avec amis
A ces objectifs correspondent plusieurs épreuves actuellement les plus utilisées en France. Toutes ont été élaborées selon un protocole trianguiaire qui utilise soit une augmentation des vitesses de course progressive et continue ou, progressive mais incluant des intervalles d'arrêt courts pour permettre des prélèvements sanguins intermédiaires. Chacune d'entre elles est censée amener l'évalué à sa Vitesse Aérobie Maximale (V AM).
Dans le premier groupe où seule la connaissance de la V AM est suffisante, nous classerons le test progressif de course sur piste de l'Université de Montréal (Uger et Boucher, 1980) qui, lui-même fut à l'origine de la mise au point d'autres épreuves comme celles de la course derrière cycliste (Brue, 1985) et de V AM-E val (Cazorla et Léger, publication en cours) dont une présentation plus complète sera ultérieurement proposée.
Dans le second, dont le double objectif est d'obtenir, non seulement la V AM mais aussi, les vitesses intermédiaires correspondant aux limites de mises en jeu métaboliques
RESULTATS OBJECilFS
LCA •: E.A• :VOz 11111 : VAM*: SeuilJ* ------- ·-·-·----·------DisWKe parcourue oudurie oui : oui : non : non : non
Dernier palier compltlé oui : non : oui : oui : non
Dernier palier compltlé oui : non :oui : non : non
Dernier palier compltlé
oui : non : oui : non : non
Dernier palier : : compltlé = vileSSe oui : non : 7 : oui : non
Demit:r palier complt~ oui : non : 7 :oui : non
FC. Vittssel.acœte + oui : oui : oui?: oui
Vi leSSe du dernier : ~ compltl~ + FC· ooi : oui : 1 : oui : oui
leSSe·Lacllle
FC-Vilesse et vi leSse : : : maximale oui : 1 : 1 : ? : noo
FC-VileSSe-l..aclaleS : : : el viltsse maximale oui : ? : ? : 7 : oui
(•) Dijinirion: I.C.A :Indice de Capacitt Auobie ; E.A: Ellliurance Atrobit; VAM : Vitesse Atrobit Maximale ; Seuils : VIU!sses correspollllanJ aux limites des miUibolismts air obit et onairobie.
Tableau 3 : Pertinence des différentes épreuves de terrain utilisées pour évaluer la capacité aérobie.
155
aérobie, anaérobie et mixte, peuvent être répertoriés : le Test de l'Université de Bordeaux II (TUBn. Cazorla, publication en cours), la variante avec arrêts intermédiaires du test derrière cycliste (Brue et Montmayeur, 1988) et d'une pertinence moindre, le Control Aerobic Training Test (CAT.Testqui, comme son nom ne l'indique pas, a été élaboré par les français Chanon et Stephan, 1985).
Toujours dans le souci de faciliter la pertinence du choix du praticien, le tableau 3 et l'encadré 1 récapitulent les différents tests analysés, leurs auteurs, leur protocole, la manière d'apprécier leur résultat ainsi que leurs objectifs.
En résumé, s'il s'agit :
1. d'établir un simple diagnostic sur le niveau de capacité aérobie, à la condition de s'en tenir à l'Indice de Capacité Aérobie proposé, chacune des épreuves précédentes peut y répondre.
2. d'obtenir des références chronométriques utiles à l'entraînement et plus particulièrement la vitesse aérobie maximale, il est souhaitable de choisir entre le VAMEval, spécialement élaboré pour ceci, l'épreuve de course sur grand te"ain de l'Université de Montréal (Léger et Boucher, 1980) et le test de course à vitesse progressive derrière cycliste (Brue, 1985).
3. de connaître les vitesses de course sollicitant les différents métabolismes, les tests de course à vitesse progressive avec arrêts intermédiaires de l'Université de Bordeaux Il (TUBu). de Brue et Montmayeur, 1988 ou le CAT.Test (Chanon et Stéphan, 1985) peuvent être retenus .
Les nouveaux critères de choix dépendent alors du niveau d'accessibilité, de la validité et de la fidélité de chacune de ces épreuves.
Le niveau d'ACCESSIBILITE ou de facilité d'utilisation d'un test résulte essentiellement :
Georges CAZORLA
. des conditions d'équipement qu'impose son utilisation,
. du nombre et de la qualification de ses utilisateurs,
. de la facilité de compréhension et
de mise en oeuvre de son protocole,
. et de la durée de la passation proprement dite.
En conséquence les tests jugés les plus accessibles sont ceux dont la passation est collective et n'exige:
. pas ou peu de compétence particulière de la part des évaluateurs,
. pas ou peu de matériel,
. et dont la durée de passation est la plus réduite possible.
L'accessibilité est donc liée aux caractéristiques habituelles de la pratique de l'activité physique et sportive sur les lieux où elle se déroule : stade, salle de sport et, des matériels qui s'y trouvent déjà.
En fonction de ces critères, nous avons établi une hiérarchie de niveaux d'accessibilité dans chacun des deux groupes de tests (Tab. 4).
1) Epreuves ne permettant d'obtenir qu'un indice de capacité aérobie:
1. Courses de longue durée de 6, 9 ou 12 min (Cooper, 1968)
2. Distance chronométrée de 2400 m (Cooper, 1968)
3. Course progressive navette à paliers de 1 min (Uger et coll., 1983)
4. Course progressive navette à paliers de 2 minutes (Uger et Lambert, 1982).
II) Epreuves permettant en outre d'obtenir la vitesse de course atteinte àV02max:
1. Course progressive sur piste à paliers de 1 minute : VAM-Eval (Cazorla et Uger)
2. Course progressive sur piste à paliers de 2 mini tes de ru niversité de Montréal (Uger et Boucher, 1980)
3. Course progressive derrière cycliste (Brue, 1985).
III) Epreuves permettant d'accéder aussi aux vitesses intermédiaires correspondant aux limites des métabolismes aérobie et anaérobie mais nécessitant un matériel d'enregistrement cardiaque et de prélèvements
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Tableau 4 : Niveau d'accessibilité des différentes épreuves les plus utilisées
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sanguins. Ces épreuves ne peuvent être considérées comme accessibles au grand nombre, et donc comme simples épreuves de terrain d'où leur définition d'épreuves mixtes "teffainlaboratoire". On peut cependant établir entre elles la hiérarchie d'accessibilité suivante :
1. CAT.Test (Chanon et Stéphan, 1985 ). Epreuve individuelle qui n'utilise qu'une piste, un chronomètre, une unité de cardiofréquencemètres et une unité de prélèvements sanguins.
2. Test progressif de course avec affêts de l'Université de Bordeaux II (TUBil). Idem, mais utilise en plus un balisage de la piste, une cassette enregistrée et une sonorisation.
3. Test progressif de course avec affêts derrière cycliste (Brue et Montmayeur, 1988). Idem CAT.Test, mais utilise en plus, un cycliste entraîné, un vélo adapté, une cassette enregistrée ou un programmateur sophistiqué et coûteux.
On dit d'une épreuve qu'elle est valide lorsqu'elle mesure effectivement ce qu'elle est censée mesurer.
Le niveau de corrélation calculé entre le facteur directement mesuré et le résultat du test permet de vérifier sa validité. Si la corrélation est forte, connaissant le résultat du test, il est permis d'extrapoler le facteur à évaluer. L'inverse est aussi possible.
Ici réside une autre source de confusions. Dans l'élaboration de la plupart des tests, les corrélations ont été établies entre le V02 max directement mesuré et le résultat obtenu sur le terrain (distance parcourue, durée du test, nombre de paliers complétés, etc ... ), si bien qu'à partir de ces résultats il n'est possible d'extrapoler que le V02 max. Mais qu'apporte effectivement au praticien la connaissance de ceue valeur ? Lui permet-elle par exemple de programmer plus efficacement les vi-
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tesses de course les mieux adaptées au développement physiologique de ses sportifs ?
Plus que la connaissance du V02 max, c'est la vitesse de course atteinte à V02 max (ou Vitesse Aérobie Maximale) qui constitue l'outil d'entraînement à partir duquel l'homme de terrain va pouvoir doser ses exercices.
La Vitesse Aérobie Maximale résulte en fait de l'interaction de trois facteurs : la consommation maximale d'oxygène, le rendement énergétique (Sjôdin et Svendenhag, 1985 ; Peronnet. 1988) ... et, la motivation, que l'on oublie souvent !
• La consommation maximale d'oxygène (V02 max) ou quantité maximale d'oxygène utilisée par unité de temps. (Cf. Définition dans encadré 2)
• Le rendement mécanique ou rapport entre le travail produit et la dépense énergétique, multiplié par cent, s'exprime donc en pourcentage, ou dans le concept récent correspond à "l'économie de course" qui est la quantité d'oxygène consommée par minute pour parcourir un km : ml.min-1.km-1 (Daniels, 1985 ; Ouvrier-Buffet. 1988 ; Morgan et coll., 1989; Lacour, 1990).
Le rendement et l'économie de course dépendent essentiellement de l'efficacité de la foulée.
• L'efficacité de la foulée qui, à une vitesse donnée explique une moindre dépense d'énergie, permet aussi de bonnes performances de longue durée sans pour autant posséder des vo2 max importants. L'efficacité de la foulée définie aussi selon le concept actuel "d'économie de course", n'est pas synonyme de foulée belle et ample, mais signifie foulée énergétiquement économique.
L'économie de course dépend d'un rapport difficilement améliorable entre les aspects morphologiques, la qualité des fibres musculaires sollicitées, la vitesse de course et la capacité aérobie du sujet évalué.
• La motivation peut être intrinsèque au sujet ou créée par l'ambiance d'entraînement, par les situations nouvelles aménagées et par les explications concernant la physiologie de l'exercice fournie par le praticien. En général, à là condition de bien l'appréhender, le ~quant est très attentif à la gestion de son capital physiologique. Quoiqu'il en soit, la motivation intervient toujours dans le résultat des tests surtout lorsque ceux-ci sont de longue durée. (Cf. Encadré 2)
A ces deux derniers facteurs, qui pour des vo2 max égaux peuvent expliquer d'assez importantes différences de la V AM, s'ajoute l'endurance aérobie qui, elle, joue un rôle très important dans la définition de la capacité à soutenir des exercices de longue ou de très longue durée.
L'endurance aérobie contrairement à l'efficacité de la foulée, dépend fortement de l'entraînement et aussi de la motivation. L'endurance aérobie est donc très améliorable. On peut la définir de deux façons : soit comme le pourcentage limite de vo2 max (ou de VAM) pouvant être maintenu pendant une durée donnée d'exercice, soit comme la durée limite d'exercice pouvant être maintenue à un pourcentage donné de V02 max ou de V AM (Lacour et Flandrois, 1977; Cazorla, 1985).
Conséquence pour l'entraînement
Si l'objectif du praticien est de développer les capacités aérobie des sportifs qu'il entraîne, ses gammes pédagogiques devront s'exercer dans au moins trois directions :
- le développement du vo2 max encore appelé Puissance Aérobie Maximale (PAM),
- l'endurance aérobie, - et... le développement et le maintien
d'un bon niveau de motivation.
L'amélioration de l'économie de course qui est plus un ajustement interne, subjectif et propre à chaque sujet, dépend surtout de la morphologie et du vécu de l'entraîné en matière de courses de longue durée.
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Par un travail biomécanique très élaboré on peut cependant sensiblement l'améliorer mais dans des limites assez faibles et donc peu rentables compte tenu de l'investissement requis.
Validité des différentes épreuves
Si on définit la capacité aérobie comme la capacité à soutenir une activité musculaire intense et de longue durée, la validité des épreuves de course de longue durée, qu'elles soient de type rectangulaire comme les 6, 9 ou 12 min de course maximale ou triangulaire comme les épreuves de course progressive et maximale, n'a pas à êlre démontrée puisque ces épreuves évaluent justement cela. Dans ce cas, la validité est dite de fait et le résultat brut constitue en lui-même un indice de capacité aérobie.
Par con1re, si on s'intéresse davantage à la valeur prédictive d'un, de plusieurs ou de tous les déterminants de la performance de longue durée (V02 max, rendement mécanique, endurance aérobie, motivation) il est alors indispensable de vérifier s'il existe réellement une relation significative enlre le ou les résultats de l'épreuve indirecte et la mesure directe de ce ou ces déterminants.
Epreuves de course et V02 max
Parmi les épreuves de course sur terrain, seules celles proposées par Léger et Lambert (1982) : 'Test progressif de course de 20m" par paliers de 2 min ; par Uger et coll. (1984) : "Test progressif de course de 20m" par paliers de 1 min ; et par Léger et Boucher (1980) : "Test progressif de course sur piste" ont fait l'objet de validation par mesure directe de la consommation d'oxygène.
Les corrélations élevées rapportées par les auteurs pour des populations importantes, respectivement : r = 0.84, n = 91 ; r = 0.90, n = 25 ; avec des erreurs-type de l'estimé oscillant entre 4 et 6%, en font d'excellentes épreuves de prédiction du V02 max.
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Epreuves de course sur piste et vitesse aérobie maximale :
Pour les deux épreuves navette (paliers 1 min et 2 min), la corrélation avec le V02 max directement mesuré est établie à partir de la vitesse du dernier palier atteint, inté
grant de ce fait les effets métaboliques liés aux caractéristiques bio
mécaniques de la course en allers et retours alors que pour l'épreuve sur piste (paliers 2 min de Léger et Boucher, 1980), c'est la vitesse de course non perturbée atteinte au dernier palier qui le permet Cet aspect est très important pour le dosage des vitesses utiles de course car seule des trois épreuves, la course sur piste permet d'obtenir la vitesse de référence cor
respondant à l'atteinte du vo2 max ou vitesse aérobie maximale (V AM).
Malgré sa haute fiabilité, cette épreuve présente trois inconvénients d'ordre pratique à l'origine de la mise au point de nouvelles épreuves proposées par Brue (1985), Chanon et Stéphan (1985), Cazorla et Léger (non publié).
Ces inconvénients sont respectivement : l'augmentation trop im
portante de la vitesse entre deux paliers (> 1 km/h, version 1980 et 1
krn/h version révisée 1984), l'ajustement plus ou moins aisé de la
vitesse de course entre les bornes situées à 50 rn, et la durée assez longue de l'épreuve.
* Epreuve progressive de course derrière cycliste. Version sans arrêt (Brue, 1985)
Afm d'éviter les constants ajustements de la vitesse de course entre les intervalles de 50 rn du test sur piste de Léger et Boucher, mais aussi pour obtenir une meilleure précision de la Vitesse Aérobie Maximale, et enfin pour pouvoir faire passer ce même type d'épreuve non seulement sur une piste d'athlétisme mais aussi sur route, Brue (1985) propose d'imposer les vitesses de course par l'intermédiaire d'un cycliste que les
évalués doivent suivre en courant. Le cycliste doit pédaler à des cadences imposées par une bande sonore préalablement enregistrée. La vitesse est ainsi augmentée toutes les 30 s, entre 0.25 et 0.30 km/h selon les paliers. Les évalués s'efforcent de suivre le cycliste jusqu'au moment où chacun atteint sa limite. Cette limite ou vitesse du dernier palier complété correspondrait à leur V AM.
La validation indirecte de cette épreuve se fonde sur l'identité de sa pente d'augmentation des vitesses de course avec celle de l'épreuve de Léger et Boucher. Relevant d'une méthodologie très rigoureuse, la validation de cette dernière peut effectivement servir de critère pour l'élaboration subséquente de protocoles similaires.
Récemment Lacour et coll., (1989) et Montmayeur et Villaret (1990) ont montré que la validité d'une telle épreuve est plus à établir entre la V AM atteinte et les performances de demi-fond (1500m, 3000m, respectivement r = 0.96 pour n = 12 et r = 0.90 pour n = 11) qu'entre le vo2 max directement mesuré (r = 0.57 ; n = 17 ; Lacour et coll., 1989). Ceci est somme toute très logique car la V AM, comme les performances de demi-fond, résultent de l'interaction de l'ensemble de déterminants précédemment définis, tandis que le V02 max n'en constitue qu'un d'entre eux.
Si l'épreuve derrière cycliste est très proche de celle de course sur piste à paliers de deux minutes, elle gagne incontestablement en précision mais perd en accessibilité car une bicyclette aux caractéristiques mécaniques spécifiques et un évaluateur bien formé aux cadences du pédalage sont requis en supplément De plus, seule une dizaine de sujets peut être évaluée en même temps.
* Control Aerobic Training-Test : CAT.Test (Chanon et Stephan 1985)
Cette épreuve existe selon deux protocoles. L'un a pour unique objet l'évaluation de la V AM, l'autre, dans laquelle sont prévus plus de paliers et d'intervalles d'arrêt afin de permettre
158
les prélèvements nécessaires à l'étude de l'évolution de la lactatémie, se propose de déterminer les vitesses de course qui correspondraient aux "seuils" aérobie et anaérobie.
Bien que ces épreuves soient faciles à mettre en place, en attendant leur validation, un certain nombre de réserves concernant leur méthodologie doivent être soulignées.
Outre celles déjà présentées par Brue et Montmayeur (1988) "régularité du train difficile à établir, vitesse du dernier palier difficile à choisir, échauffement non codifié", on peut légitimement s'interroger sur la nécessité de relever la FC pour fixer les vitesses de course inframaximales. L'importance des variations intra et inter-individuelles des FC inframaximales les rend impropres pour préciser une intensité ou une vitesse de course généralisable à tous les évalués.
Selon les sujets, des valeurs de 140 et 160 bat/min, comme le protocole le demande, représentent des pourcentages plus ou moins importants des FC max individuelles, donc des intensités probablement différentes. Dans ces conditions la standardisation du protocole de l'épreuve s'avère aléatoire ce qui rend difficiles sa validité et surtout sa reproductibilité.
Par ailleurs, pour obtenir la FC maximale il est demandé à l'évalué de courir "les 200 derniers mètres à fond". Comment dans ces conditions avoir l'assurance d'obtenir au dernier palier la vitesse aérobie maximale et non une vitesse supramaximale?
Enfin, les auteurs ne fournissent aucune indication sur la méthodologie à l'origine des équations à partir desquelles ils extrapolent les "indices de vo2 max".
"Indice de V02 max" = VMA (km/h) x par 3.7, 3.55, 3.5 , 3.32, 3.2 ou 3.08.
Le choix du multiplicateur de la VMA dépend du niveau sportif et de spécialisation dans les courses de fond et demi-fond : respectivement
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de 3.7 : pour les coureurs de fond à 3.08 : pour les sédentaires et les débutants.
Comme pour l'épreuve de course derrière cycliste, la validation indirecte du V AM-Eval se fonde sur
E~uves Validité avec V~ max PRdictioo de$ perfOI'IDIIICeS de longue durle l partir laVAM
--- ----- --·- --------- ------·-+---------·-l. Course sur piste palicn de 2 min
r=0.96; n= 25 -demi-food :r=0.96; n=23 -food: r= 0.96; n =24
2. Course navette palicn de 2 min
3. Course navette palicn de 1 min
4. Course de 12 min
5. C:;·'.li'Se derrià'e cycliste
r=0.84;n=91
r = 0.70; n = 188 enfants r = 0.90; n = 77 adultes
r=de014à0.94!
r=0.57; n = 17 -ISOOm : r=0.96; n= 12 -300l m: r=0.91; n =Il
6. VAM-Eval Validité indirecte avec course sur piste. Validation en cours
1. nmn
8. CAT.Test
Validation en cours
V alida ti on à réaliser
Tableau 5: Validité des différentes épreuves les plus utilisées
Remarquons cependant, que ces équations sont très proches des coûts énergétiques moyens de la . course calculés .par un nombre important d'auteurs (voir notamment Léger et Mercier, 1983 ; Bunc et coll., 1988). Par ailleurs Deymie (1988) rapporte d'intéressantes relations entre les résultats de ce test et des performances de longues durées, sans toutefois indiquer leur signification et leurs limites.
Dans son état actuel, cette épreuve montre trop d'imprécisions méthodologiques pour être acceptée sans réserve.
• Epreuve progressive de course sur piste V AM-Eval à paliers de 1 minute (Cazorla et Léger, en cours de publication)
L'unique objectif de cette épreuve est d'obtenir précisément la vitesse aérobie maximale mais avec de grands groupes de sujets et ce, en utilisant l'enregistrement sonore et en suivant exactement le protocole de l'épreuve de course progressive navette à paliers de une minute de Léger et Lambert. La seule différence est le remplacement des allers et retours par une course continue sur piste d'athlétisme ou sur circuit
une parfaite analogie des pentes de progression des vitesses en fonction des paliers retenus à la fois pour l'épreuve navette et pour l'épreuve sur piste.
Le protocole de l'épreuve "V AM-E val" est très simple. Il suffit de placer des bornes repères tous les 20 rn sur une piste d'athlétisme ou sur un circuit à tracer (plusieurs exemples sont proposés dans le protocole accompagnant la cassette distribuée en France).
Associant les protocoles des deux épreuves (Léger et Boucher, 1980 et Léger et coll., 1983), le V AM-Eval en supprime les inconvénients:
1. La course est continue autour d'une piste (suppression des allersretours),
2. La course est très progressive (l'échauffement est inclus). L'augmentation de la vitesse de course n'est que d'un demi km/h par paliers de une minute,
3. L'ajustement est plus précis : Les "Bips" sonores correspondent ici aux passages devant les bornes repères placées tous les 20 m et non tous les 50 mètres comme dans
159
l'épreuve sur piste de Léger et Boucher, 1980.
4. L'accessibilité n'en est que meilleure car le placement des bornes ne nécessite qu'un double décamètre, outil de mesure très facile à trouver sur un stade,
5. Un plus grand nombre de sujets peut être évalué en même temps si l'évaluation est bien encadrée et dispose de panneaux d'affichage bien lisibles des paliers en cours. Nous suggérons 5 sujets à placer au départ en "fùe indienne" derrière chaque borne. Cent sujets peuvent donc être évalués collectivement (5 x 20) sur une piste de 400m.
6. On n'annonce plus les paliers, souvent source d'erreurs lorsque sont recherchées les valeurs correspondantes, mais on indique les vitesses de course.
7. La V AM correspond à la vitesse au demi km/h près (donc plus précise) atteinte au dernier palier COMPLETE.
La nécessité d'un amplificateur de son en constitue le seul inconvénient L'évaluateur peut facilement y pallier en doublant de coups de sifflet les "Bips" émis par la bande sonore. Un amplificateur adaptable à tout magnétophone vient d 'être réalisé à cet effet (*). La sonorisation existant dans certains stades peut aussi être utilisée.
En résumé seules les épreuves progressives élaborées par Uger et Boucher (1980), Uger et Lambert (1982) et Uger et coll., (1983) ont été directement validées à partir du V02 max mesuré. De ces trois épreuves seule celle de course sur piste a été validée pour obtenir la Vitesse Aérobie Maximale (VAM). Les épreuves de course de"ière cycliste (Brue, 1985) et de course progressive à paliers de 1 min : V AM -Eva/ (Cazorla et Uger) fondent indirectement leur validation sur l'exacte similitude de la pente vitesse-durée constituant l'incrémentation de l'épreuve de course sur
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piste de Léger et Boucher. Actuellement ni validé directement, ni indirectement, le CA.T.Test (Chanon et Stephan, 1985) semble plus discutable pour obtenir avec précision la VAM.
D'où le classement proposé au niveau de la validation pour obtenir la Vitesse Aérobie Maximale :
1. Epreuve progressive de course sur piste à paliers de 2 min : validation directe.
2. Epreuve progressive derrière cycliste : validation indirecte.
3. Ex. : Epreuve VAM-Eval à paliers de 1 min : validation indirecte.
4. CAT.Test : validation difficile à réaliser. A la limite, validation de concomittance avec la performance de longue durée (?) mais ceci reste à prouver d'une manière in.contestable.
Utilisant la médiane des courbes reliant les coûts énergétiques et les vitesses de course sur tapis roulant relevées dans la littérature, médiane corrigée ensuite en tenant compte des effets de la résistance de l'air par temps calme (Pugh, 1970/1971 ), Léger et Mercier ( 1983) proposent une équation de prédiction du vo2 max à p~ de la connaissance de la Vitesse Aérobie Maximale(VAM).
vo2 max (ml.min-1.kg-1) = 3.5 VAM (km.lh)
Lorsque les sportifs ou les élèves à évaluer sont jeunes (moins de 18 ans), pour estimer approximativement leur VOz max, ajoutez 2 % de la valeur du \102 max ainsi calculé par année d'âge en-dessous de 18 ans.
Exemple : Un jeune de 14 ans ayant une V AM de 15 km/h devrait possé-
• der un vo1 max d'environ 56.7 ml.min-1.kg-
15 (km/h) x 3.5 = 52.5 ; en ajoutant 2 % de cette valeur par année d'âge en-dessous de 18 ans on obtient un vo2 max de :
52.5 + 4.2 = 56.7 ml.min-1.kg-1
Cette équation ne permet qu'une estimation moyenne sachant que les variation inter-individuelles liées au rendement énergétique, lui-même dépendant sunout des facteurs morphologiques peuvent entraîner des écarts de l'ordre de± 8%. Dans notre exemple, le vo2 max du jeune évalué serait compris entre 52.5 et 60.9. Ces variations relativement importantes permettent de s'interroger sur la pertinence de l'extrapolation du vo2 max à partir des tests de terrain.
La vocation des tests de terrain n'est-eUe pas plutôt de fournir
. aux praticiens de terrain et aux évalués des références directement utilisables dans leur pratique ?
Trois types d'épreuves permettent actuellement d'évaluer l'endurance aérobie du coureur : deux épreuves à vitesses "inframaximales" et l'épreuve à Train Maximal Imposé (T.M.I) : Qacon, 1987.
Epreuve 1 : Vitesses inframaximales de durée ou de distance précisée
Dans ce type d'épreuve, il s'agit de maintenir le pourcentage de V AM le plus élevé possible pendant une durée ou sur une distance donnée : courses de 9 ou 12 min ou de 2400 rn (Cooper, 1968).
Pour estimer l'endurance aérobie d'un sujet il suffit de comparer la distance théorique qu'il aurait parcourue s'il avait pu maintenir sa V AM, à la distance réellement parcourue dans l'épreuve. Eventuellement établir ensuite le pourcentage entre les deux résultats.
160
Prenons les deux exemples suivants :
Exemple 1 : Soit un jeune dont la V AM est de 15.5 km/h et qui ne parcourt que 2.9 km en 12 min.
a) Calculer la "distance théorique" qu'il pourrait parcourir en 12 min à sa Vitesse Aérobie Maximale (V AM):
15.5 (km/h) x 12 min =3.1 km
60min
b) Calculer ensuite le pourcen-tage représentant son "Indice d'Endurance Aérobie" (IEA) :
2.9 x 100 IEA = = 93.55 %
3.1
Inversement ce pourcentage peut être calculé à partir de sa vitesse de course ; dans ce cas, commencer par calculer sa vitesse réelle moyenne (Vrm) maintenue pendant 12min:
2.9 x 60 Vrm = = 14.5 km/h
12
Calculer ensuite son "Indice d'Endurance Aérobie" :
Vitesse réelle moyenne IEA = x 100
=
V.A.M
14.5 x 100 ---=93.55%
15.5
Exemple 2 : La V AM de l'évalué est de 14 km/h et il parcoun une distance imposée de 2.4 km en 10 min 36 s (soit 636 s) :
a) Calculer la vitesse réelle moyenne (Vrm) sur 2.4 km :
2.4 x 3600 Vrm = ---- = 13.58 km/h
636
b) Calculer ensuite l'IEA:
Colloque International de la Guadeloupe
IEA= 13.58 x 100
-----=97% 14
Notons que ces simples règles de ttois qui pennettent de calculer respectivement :
1. la distance théorique à parcourir en 12 min,
2. la vitesse moyenne de course, 3. l'indice d'endurance aérobie, .
peuvent être fournies aux évalués à qui il est toujours pédagogiquement intéressant de demander de gérer eux-mêmes le développement de leur endurance aérobie.
Epreuve 2 : Pourcentage de V AM à maintenir le plus longtemps possible.
Le praticien fixe pour chaque évalué une vitesse de course correspondant à un pourcentage proche de sa V AM (90-95 % ou plus) que celui-ci doit maintenir le plus longtemps possible. La durée du maintien de cette vitesse constitue aussi l'indice d'endurance aérobie. Cette vitesse peut actuellement être immédiatement calculée et les sons correspondant aux passages devant les bornes repères placées aux intervalles choisis par l'éducateur physique peuvent être émis par l'appareillage récemment mis au point et déjà évoqué antérieurement (*)
Le choix de vitesses correspondant à chaque pourcentage souhaité de la V AM et les "temps de passage" à des intervalles réguliers peuvent aussi être obtenus par un logiciel spécialement mis au point (logiciel V AM-Eval) ou par des tables de références accompagnant la cassette enregistrée du test (Exemples tableaux 2 et 3.)
Epreuve 3 : Le "Train Maximal Imposé" (TMI): Gacon, 1987
Dans cette épreuve, comme dans l'épreuve précédente, c'est la
mesure de la durée maximale de course à V AM ou la distance totale parcourue à cette vitesse qui constitue l'Indice d'Endurance Aérobie.
D'autres façons d'évaluer l'endurance aérobie du coureur sont respectivement proposées par Mercier et coll. (1984) à partir de l'exploitation très simple d'un nomogramme et par Peronnet (1988) à partir de l'utilisation plus complexe de la pente de la relation : % vo2 max-logarithme du temps total de course réalisé au cours de plusieurs compétitions de longue durée : 3000, 5000 rn, 10.000 rn marathon par exemple.
Remarque : L'épreuve de Cooper est tout à fait intéressante pour fournir un indice de capacité aérobie et indirectement pour évaluer l'endurance aérobie mais non pour prédire le V02 max comme de nombreux auteurs ont tenté de le faire.
L'objectif de ces épreuves est de déterminer les vitesses limites correspondant à la sollicitation prépondérante du métabolisme aérobie et anaérobie.
Chacune utilise un protocole triangulaire dans lequel des arrêts sont prévus pour pennettre les prélèvements sanguins requis. Bien qu'elles ne puissent être considérées totalement comme épreuves de "terrain", se sont actuellement les plus utilisées pour faire la liaison entre le terrain et le laboratoire, et regrouper autour d'elles, athlètes, entraîneurs, médecins et physiologistes, afm de mieux individualiser les vitesses utiles d'entraînement
* Epreuve progressive de course derrière cycliste. Version avec arrêts (Brue et Montmayeur, 1988)
161
Une version de l'épreuve progressive de course derrière cycliste, épreuve se déroulant obligatoirement sur une piste de 400 rn, comprend six arrêts d'une minute chacun situés à la fin du 1er, 3ième, 5ième, 7ième, 9ième et llième tours de piste (Brue et Montmayeur, 1988).
Au cours de ces arrêts sont réalisés les prélèvements sanguins afin de doser l'acide lactique. Les cinétiques FC-Vitesses de course-Lactates sanguins (ALs) peuvent donc être réalisées à partir de cette version.
Rien n'est actuellement indiqué sur les conséquences de cette modification de protocole. Deux remarques sont à souligner :
1. La durée de chacun des tours de piste à l'issue desquels sont réalisés les prélèvements n'est pas identique : la lactatémie résulte donc de deux variables : durée et intensité.
2. On peut raisonnablement supposer une surestimation de la V AM liée
aux différents arrêts et notamment à la récupération qu'ils autorisent avant les derniers paliers.
Pour obtenir toutes les précisions recherchées, nous suggérons de faire réaliser les deux épreuves derrière cycliste : celle sans arrêt afin d'atteindre la V AM et celle avec arrêts uniquement pour réaliser les cinétiques FC-Vit-ALs et ainsi déterminer les vitesses limites des métabolismes mis en jeu.
• Control Aerobic Training-Test : CAT.Test (Chanon et Stephan, 1985)
Cette version du protocole du CAT.Test repose sur les principes entraînant les imprécisions métho-
• Pour tout renseignement s'adresser à l'A.R.E.A.P.S - B.P 40 - 33611 CESTAS Cédex - FRANCE - ou téléphoner au 57.57.10.10 poste 6692.
J
Georges CAZORLA
dologiques antérieurement présentées. Elle s'en différencie par le nombre supérieur de paliers (5 au lieu de 3). Entte chaque palier les auteurs imposent un arrêt d'"une minute maximale". Le terme "maximale" peut laisser supposer des variations de durées d'arrêt dépendant de la rapidité des prélèvements, ce qui rend insuffisamment rigoureuse la standardisation du protocole et s'ajoute aux réserves déjà émises.
• Epreuve progressive de course
avec arrêts de l'Université de Bor
deaux D (T.U.Bn) (Cazorla, en
cours de publication)
Cette épreuve de terrain présente la particularité d'êtte parfaitement identique au protocole utilisé dans notre laboratoire. Ce protocole résulte lui-même d'une synthèse de nombreuses études publiées (Bottin et coll., 1968 ; Maksud et Coutts, 1971 ; Mc Ardle et coll., 1972 ; Whipp et Wasserman, 1972 ; Fernandez et coll. , 1974 ; Froelicher et coll., 1974 ; Stamford, 1976; Pollock et coll., 1976 ; Whipp et coll., 1972 et 1981 ; Davis et coll., 1982 ; Fairshter et coll., 1983 ; Wasserman et coll., 1987) en raison desquelles nous avons retenu des paliers courus à vitesse stable pendan~ trois minutes séparés par des arrêts d'une minute. L'incrémentation arrêtée dans notre protocole diffère selon la spécialisation des sportifs.
8-1~12-13-14-15-16-17-18-19-20-21 km/h : Sportifs "tout venant" et joueurs de sports collectifs
10-12-14-16-17-18-19-2~21-22-23-24-25 km/h : Coureurs de demi-fond, de fond, marathoniens
Les trois minutes de durée de chaque palier permettent d'obtenir un plateau stable des principaux paramètres physiologiques (FC - VL -VE - v~ - vc~ - Qr) généralement à partir de 1 min 30 s après chaque arrêt de 1 min.
Enregistrées sur bande sonore (*), ces deux versions de notte protocole permettent non seulement d'imposer une vitesse stable à chaque
palier ("Bips" émis à intervalles réguliers correspondant à des bornesrepères placées tous les 20 rn sur ooe piste d'athlétisme) mais, aussi bien en laboratoire que sur le terrain, précise d'une manière rigoureusement codifiée les différents instants auxquels doivent être réalisés les saisies de données et les prélèvements sanguins. L'arrêt d'une minute exacte est aussi codifié.
Cette standardisation très poussée autorise une excellente reproductibilité du test, à la condition bien sûr que les conditions climatiques et la nature du terrain soient elles aussi identiques.
Ainsi peuvent être établies non seulement les cinétiques individuelles FC-Lactatémie-Vitesse de comse mais aussi la V AM qui correspond à la vitesse atteinte au dernier palier totalement complété.
Concernant la V AM obtenue, comme dans l'épreuve derrière cycliste, une surestimation est quelquefois constatée. n est donc conseillé d'utiliser le TUB11 complété par le "V AM-Eval" pour obtenir toutes les précisions recherchées.
On dit qu'une épreuve est fidèle lorsque les résultats obtenus avec les mêmes sujets demeurent stables quel que soit le lieu où elle se déroule et quel que soit l'évaluateur qui la fait passer. Le niveau de fidélité s'apprécie aussi à partir des corrélations calculées entre les résultats de tests et retests. S'agissant des mêmes épreuves réalisées à deux ou plusieurs reprises par les mêmes sujets, les seuils de signification de ces corrélations doivent être élevés (Barrow et Mc Gee, 1964).
Seules les épreuves élaborées par : Cooper, 1968 ; Léger et Boucher, 1968 ; Léger et Lambert, 1982 ; Léger et coll., 1985, sont actuellement accompagnées de leur niveau de fidélité. Ce même travail reste à réaliser avec les épreuves de course derrière cycliste, le V AM-Eval, le TUBn et le CAT.TesL
162
Concernant l'épreuve de course derrière cycliste, le V AM-Eval et le TUBn, la standardisation rigoureuse et enregistrée de leur protocole leur confère une grande fidélité externe à la condition de vérifier la vitesse de déroulement du magnétophone et de les faire passer dans les mêmes conditions (même piste, mêmes conditions climatiques ... )
En résumJ, du point de vue de leur niveau de fidélité les tests dont les protocoles sont enregistrés sur bandes sonores présentent les meilleures garanties. On peut donc établir le classement suivant :
1. Tests progressifs enregistrés - Navette. paliers 1 ou 2 min -Course sur piste, paliers 2 min - Vam-Eval -TUBJI - Course derrière cycliste
2. Tests non enregistrés: - CAT.Test -Cooper
II. ASPECTS PRA TIQUES
Dans la gamme des épreuyes de terrain précédentes, l'enseignant et
l'entraîneur peuvent désormais opérer un choix qui leur permet d'accéder notamment :
* à un Indice de Capacité Aérobie toujours intéressant en début d'année scolaire ou de saison sportive pour rapidement faire "l'état des lieux" du niveau de condition physique des sujets évalués.
*à la Vitesse Aérobie Maximale, ex
pression biomécanique de la puissance aérobie maximale très utile pour planifier individuellement les vitesses de course infra, supra et maximales correspondant aux différents métabolismes à solliciter,
Colloque International de la Guadeloupe
Enfants, Adolescents
Adultes Détermination · dela VAM
------------------ - ------------------ --------------- ----------Test de piste paliers 2 min n= 60 ; r=0.97 OUI
Test navette paliers 2 min 10-12 ans n = 65 ; r = 0.84 n = 50 ; r = 0.98 NON
Test navene paliers 1 min 6-16 ans n = 139 ; r = 0.89 n = 81 ; r = 0.95 NON
Cooper 12 min 12-16 ans r de 0.70 à 0.94 r de 0.78 à 0.90 NON
------------------~----------------------------------------------· TIJBrr Fidtlité externe ou de construit OUI
Fid8ité interne à 6tablir ·--- -------------- --------- - ------------------------------------Test derrière cycliste Fid8ité externe ou de construit OUI
Fidélit6 interne à 6tablir
CAT.Test Fidélité très discutable
Tableau 6 : Niveau de fidélité des épreuves les plus utilisées
Tableau 7 Classement fmal en prenant en compte les niveaux d'accessibilité, de validité et de fidélité.
1. Epreuves ne permettant d'obtenir qu'un indice de capacité aérobie
Epreuves Accessib. Validité Fidélité Classement
12 min ou 2400 rn de course 1 3 3 3ème
Test navette 1 min 2 1 1 1er
Test navette 2 min 3 1 1 2ème
2. Epreuves permettant en outre d 'obtenir la V AM
Epreuves Accessib. Validité Fidélité Classement
Course progressive 2 min 2 1 1 1er ex
VAM-Eval 1 2 1 1er ex
Course progressive derrière cycliste 3 2 1 3ème
CAT.Test 3 4 4 4ème
3. Epreuves permettant d'obtenir en outre les vitesses intermédiaires dites "aux seuils"
Epreuves Accessib. Validité Fidélité Classement
TUB II 1 1 1 1er
Course derrière cycliste 3 1 1 2ème
CAT.Test 1er ex 3 3 3ème
163
* à l'endurance aérobie qui est la dimension où les progrès les plus spectaculaires peuvent être rapidement enregistrés.
* aux vitesses dites "aux seuils métaboliques:
- Que peut apporter la connaissance de la V .A.M ?
La connaissance de la V AM, beaucoup plus précieuse à l'ensei-
• gnant que celle du V02 max, auto-rise l'extrapolation de vitesses inframaximales ( < V AM) et supramaximales (> V AM) correspondant aux pourcentages des V AM individuelles que l'enseignant veut solliciter au cours de ses séances. Bien qu'approximatives, ces vitesses n'en demeurent pas moins de bons moyens d'éviter les erreurs de dosage des intensités de course physiologi
quement à déconseiller.
A titre d'exemple, plusieurs études (Thibaut et Mercier, 1981 ; Léger et coll., 1985 ; Villaret, 1988 ;
Montmayeur et Villaret, 1990) précisent les pourcentages de V AM requis pour courir les différentes distances de compétitions. En termes pédagogiques, nous pouvons traduire ces distances en durées, ce qui permet de rendre ce type d'indications plus accessibles aux élèves (Tableau 8).
Par ailleurs~ comme les besoins
énergétiques sollicités au cours d'exercices d'intensités et de durées variables sont relativement bien connus (tableau 9), il est tout à fait
possible d'utiliser les limites ainsi statistiquement défmies pour mieux gérer l'amélioration physiologique des élèves. Afm de tenir compte des progrès résultant de l'éntraînement, ces indications doivent être périodiquement reconsidérées (tous les 2 mois). En effet, si le V02 max plafonne à l'issue de 6 à 8 semaines d'un entraînement bien conduit (3 séances minimum par semaine), il n'en est pas de même de la V AM. Expression de l'interaction des trois déterminants
Georges CAZORLA
. (V02 max, rendement et motivation) dont certains continuent de progresser, il n'est pas rare d'observer l'amélioration de la V AM alors que le vo2 max semble avoir atteint son "plafond génétique".
Nous proposons deux approches. La première, s'adresse aux enseignants d'éducation physique et aux entraîneurs ne disposant d'aucun autre matériel d'évaluation que leurs chronomètres, les distances de courses... et les tests proposés dans cette présentation. La seconde, est surtout destinée aux praticiens (médecins, entraîneurs, physiologistes} chargés du swv1 de l'entraînement des sportifs de haut niveau et disposant d'un minimum de moyens d'investigations physiologiques : cardiofréquencemètres amubulatoires et analyseurs de lactates sanguins.
Aspects pratiques destinés aux enseignants d'EPS
Avant de se pencher sur la meilleure façon de gérer le dévelop
pement de la capacité aérobie des jeunes dont un enseignant d'EPS a la responsabilité, il convient, nous semble-t-il, de porter un regard cri
tique sur les procédés pédagogiques les plus habituellement utilisés et plus particulièrement ce qu'il est de coutume de définir comme le "cycle d'endurance" généralement placé en début d'année scolaire, voire de saison sportive.
Intérêt et limite du cycle dit "d'endurance"
Si on se réfère aux définitions de l'endurance, il conviendrait désormais de trouver une autre appellation pour qualifier le cycle de développement de la capacité aérobie envisagé en début d'année scolaire... à moins bien-sûr que l'objectif de ce cycle se limite au développement de l'endunmce aérobie !
Outre cette nécessaire précision,
le problème le plus crucial est de s'interroger sur l'impact physiologique réel d'un tel cycle.
Si on fait un simple calcul : à partir de l'hypothèse de 3 heures d 'éducation physique hebdomadaires dont pourrait bénéficier le jeune de l'école maternelle à l'Université, la durée pendant laquelle il se trouverait scolairement en situation d'activité motrice organisée ne représenterait que 1.1 % de sa VIE EVEILLEE ! De plus si on chronomètrait la durée pendant laquelle il est vraiment en activité au cours d'une séance d'éducation physique de 50 min, ori arriverait à une moyenne de 9.5 ± 3 min ! ! (Travaux personnels non publiés). Enfm, si on limite le cycle "d'endurance" à 1 ou 2 séances hebdomadaires pendant une période de 6 à 8 ·semaines dans une année, le calcul final montre à l'évidence que l'enseignant ne peut qu'être très modeste dans ses ambitions.
Pour notre part, nous suggérons le maintien d'un tel cycle mais simplement comme base de départ d'une préparation du "terrain physiologique" de début d'année et ce, à la condition que le développement de la capacité aérobie demeure un objectif transversal dans la pédagogie annuelle. n serait par exemple abenant de faire succéder à un tel cycle une activité à faible sollicitation énergétique. On sait en effet que le bénéfice difficilement acquis du développement de la capacité aérobie (plus de 6 à 8 semaines à raison de-4 entraînements hebdomadaires d'au moins 30 min chacun sont nécessaires pour atteindre ses plus hautes valeurs de ~~ max !) se perd très rapidement (3 à 4 semaines d'inactivité physique suffisent). Il serait par contre souhaitable qu'au cours de ce cycle le jeune apprenne à gérer son "capital condition physique" et donc son "capital santé" par une meilleure connaissance de ses réactions organiques, de ses limites du moment et par un contrôle constant de ses progrès. S'habituer au cours de ce cycle à une activité physique régulière à haute sollicitation énergétique, comporte en soi une source de motivation suffisante pour avoir envie de la prolonger en dehors des séances
16 4
d'éducation physique proprement dites, en dehors des limites d'un tel cycle el.. en dehors du cadre scolaire.
Plutôt qu'un "cycle d'endurance", nous préférons le quart d'heure quotidien de courses et ce, pendant toute l'année, voire toute la scolarité, sinon toute la vie !
"Pense une idée, récolte une action,
Répète une action, récolte une habitude,
Poursuis une habitude, récolte ùn trait de caractère".
Proverbe chinois cité par Stromme et Skard, 1981.
A partir de quel âge développer l'endurance et la Puissance Aér~ bie Maximale ?
Dans ces domaines beaucoup de choses ont été dites ou écrites, peu ont été expérimentées et prouvées. Cela tient évidemment à la simple déontologie et aux difficultés techniques d'expérimentation chez le jeune en général et plus particulièrement chez l'enfant. Les études longitudinales réalisées sont toutes de durées trop courtes et de protocoles très difficilement maîtrisables pour représenter les effets à long terme d'un entraînement particulier.
Dans ces conditions comment avoir la certitude que telle transformation enregistrée n'est pas aussi et surtout la conséquence normale de la croissance, de la maturation et du développement ?
Il est souvent afflrmé fort péremptoirement, mais sans preuve, que l'exercice intense et prolongé est dangereux pour l'enfant Qu'en est-il exactement ? Des recherches portant sur de nombreux paramètres physiologiques et médicaux indiquent que l'enfant peut les tolérer sans problème et que leurs conséquences biologiques semblent n'être que modérées (Liesen et coll., 1974 ; Macek et coll., 1976a et b ; Haralambie et coll., 1977). A ce jour aucune réaction de mésadaptation n'a été rapportée dans la littérature.
Colloque International de la Guadeloupe 165
Distances de % V AM (O>urse rVAMetVperf* % VAM (course. r V AM et Vperf ** CONTRAT ELEVE:% VAM compétition sur piste)* derrib'e cycliste)** à maintenir pendant les
dm ci-{fessous (min)
400m 0.72(n =40) 0.46 (n=9) 800m 120 à 125 0.92 (n = 105) 110 à 125 0.66(n=29) 1à3
11XX) rn 105à115 Il Il 110 à 115 0.86(n = 16) 2à4 1500m 101 à 111 0.95 (n=71) 101 à 111 0.78 (n = 20) 3à5 21XX)m 98à 102 Il Il 4à6 31XX)m 95 à 100 0.98 (n= 69) 97 à98 0.83 (n = 18) 5à7 SOO)m 90à95 Il Il 86à93 0.84(n= 12) ~9
1(XXX)m 85à90 0.88 (n = 108) ~ 12 2(XXX)m 80à85 Il Il ~20
Wm 80à85 78à88 .084(n= 19) 42195m 75 à80 0.85 (n = 108) 67à84 0.98 (n=7)
D'après les données de : Thibaut et Mercier, 1981 (*);Léger, Mercier et Gauvin, 1984 (*); Villare~ 1988 (**)et de Montmayeuret Villaret, 1990 **)
Tableau 8 : Pourcentages de la V AM susceptibles d'être maintenus pendant les différentes distances de compétition et corrélations entre la V AM et les vitesses auxquelles ont été réalisées les performantes (V perl).
% moyens de V .A.M Répercussions physiologiques Durées optimales (•) et vitesses conseillées pour :
50 à 60-65 • Rkupération active : . 10 à 15 min suffisent après un Accélération du métabolisme de l'acide lactique produit au un exercice lactique cours d'un exercice intense de courte durœ (30s à 2 min)
70 à 75-80 • Equilibre aérobie : . Durées susceptibles d'être · Utilisation prioritaire des lipides maintenues très longtemps • Echauffement et vitesses de course favorables pour les reprises d'activités en début d'année scolaire par exemple
· Développement de l'endurance aérobie
15 à 85-90 • Transition Aérobie ' Anaérobie . Durées marathon · Utilisation mixte lipides+ glucides · Développement efficace de l'endurance aérobie
et courses de fond
85 à 95-100 • Accumulation progressive de l'acide lactique . 3 à 6 minutes de · Utilisation prioritaire du glygogène courses continues • Développement de la Capacité Anaérobie lactique et de la puissance aérobie maximale (P.A.M)
95 à 105-120 . Essentiellement lactique . 1 à 2 min de courses continues · Utilisation anaérobie du glycogène · Récupération 2 à 3 min • Développement de l'endurance anaérobie lactique . Recommencer 3 à 4 fois etdelaPAM A envisager essentiellement chez
le jeune post-pubère
105à 130 • Sollicitation maximale de tous les systèmes qui . Durées counes à intervalles couns permettent le transport et J'utilisation de l'oxygène (travail intermittent coun • Utilisation aérobie du glycogène 10-20; 10-15; 15-15 ... ) + utilisation des phosphagènes A maintenir pendant plus de 15 à 20 minutes - Développement efficace de la PAM et de la capacité Course à allures variables (Fartleck) anaérobie alactique (réserves des phosphagènes) 10 à 20 minutes
Tableau 9 : Pourcentages limites de la V AM et leurs impacts physiologiques en fonction du niveau d'entraînement. Dans la progression, il est toujours conseillé de commencer par le premier des deux ou trois chiffres indiqués.
Georges CAZORLA
Au niveau de l'éducation physique et de l'entraînement chez le jeune, le danger n'est pas l'hyper mais plutôt l'hypoactivité à laquelle contraignent à la fois, des horaires hebdomadaires trop faibles, une vie physique de plus en plus limitée par l'environnement et une légitime prudence de l'enseignant et de l'éducateur sportif insuffisamment renseignés sur les réelles possibilités d'adaptation biologiques des jeunes qui leur sont confiés.
Quel que soit l'âge, l'endurance et la puissance aérobie maximale doivent être complémentairement développées. Cependant, en général, l'organisme de l'enfant semble moins bénéficier d'un programme d'exercices d'endurance et de puissance maximale aérobie que celui d'un jeune post-pubère (Sprynarova, 1974. Kobayaski et coll., 1978). Ceci ne signifie aucunement qu'il faille attendre cette période pour commencer. Il est vrai qu'aux âges pré-pubertaires, il est plus opportun de consacrer davantage de temps à l'acquisition des habiletés motrices, sans pour autant négliger la dimension physiologique.
Une autre confusion serait de vouloir calquer les programmes destinés aux développements de la capacité aérobie sur la courbe naturelle d'augmentation du V~ max liée à la croissance. Si en effet, on observe chez le garçon une poussée d'augmentation rapide du V02 max à partir (en moyenne) de 10 ans et 4 mois pour atteindre un sommet à 11 ans et 6 mois et une courbe d'accélération maintenue abrupte jusqu'à l'âge de 14 ans (Mirwald. 1980 ; Mirwald et coll., 1981), rien ne nous permet de dire que ces âges sont les plus favorables aux programmes d'exercices aérobies (endurance + vo2 max). Dans ce type de statistiques, notons que le même phénomène s'observe chez les filles mais avec une précocité d'environ une année.
Par contre, dès la période pubertaire, la courbe de développement du V~ max des jeunes fùles non sportives s'infléchit en plateau et même baisse si une activité physique régulière ne permet son entretien.
En résumé :Il n'y a pas d'âge particulier pour commencer à développer la capacité aérobie de l'enfant et de l'adolescent. Par prudence, plutôt que par connaissance précise, il semble plus raisonnable de commencer chez l'enfant par un travail d'endurance aérobie ce qui n'exclut nullement des exercices ponctuels intenses mais de courte durée et répétés à intervalles courts (caractérisant le mode de fonctwnnement de l'enfant dans sa motricité ludique). Ensuite, hormis en début d'année scolaire, il n'y a pas de chronologie particulière. Endurance et puissance maximale aérobie doivent être développées complémentairement, surtout vers 11-16 ans, pérWde pendant laquelle les effets de la croissance peuvent potentialiser leur développement.
Comment développer l'endurance et la puissance aérobie maximale ?
Quelques conseils utiles sont à rappeler:
1. D'abord commencer par évaluer les possibilités de chacun et former des groupes homogènes de travail aérobie (utiliser de préférence le V AM-Eval ou le test sur piste de l'Université de Montréal).
2. Ensuite progresser lentement mais sûrement tant en intensité qu'en durée d'exercice.
3. Choisir de préférence des activités physiques qui font intervenir la masse musculaire la plus importante possible (course, natation ... ).
4. Respecter les principes du F.A.I.T:
F : Fréquence : - au moins : 2 séances de 30 à 45 mi
nutes - ou : 3 séances de 20 à 30 minutes - ou : 4 séances de 15 à 20 minutes
par semaine
A : Assiduité : ne pas arrêter après un "cycle d'endurance" mais continuer toute l'année scolaire. Le bénéfice est difficile à acquérir, relativement aisé à entretenir, mais très
166
facile à perdre ... 1 : Intensité : Choisir :
des exercices continus à intensité progressive (de 70 % de la V AM en début d'année à 85-90 % au bout de 6 à 8 semaines) pour développer l'endurance aérobie. ou des exercices intermittents de forte intensité (90 à 120 %) pour développer le V~ max.
T : Temps à y consacrer : Toujours supérieures à 15-20 minutes d'activité effective, les durées des séances seront choisies en fonction de leur fréquence hebdomadaire et de l'intensité des exercices programmés.
5. Maintenir une forte motivation en impliquant chaque élève dans la gestion du développement de sa capacité aérobie, en alternant les exercices continus et intermittents, en poursuivant l'objectif de ce développement à travers la pratique d'autres activités.
A partir de ces quelques principes de base et en guise de conclusion, nous suggérons les tableaux 9, 10 et 11 qui intègrent chacune des composantes dont il faut tenir compte pour mieux ajuster les exercices aux objectifs du développement physiologique des élèves.
Ill. ASPECTS PRATIQUES NECESSITANT LE DOSAGE DU LACfATE SANGUIN (Sportifs haut niveau)
A partir d'une modélisation
mathématique des différentes cinétiques formées par les couples de variables : FC-Vitesse, Vitesse-Lactate, FC-Lactate, par l'intermédiaire d'un
logiciel spécifiquement co11çu à cet effet (Cazorla et Abida, 1987), nous avons tenté de traduire en données immédiatement utilisables sur le terrain : FC, % V AM, Vitesses de course, elles-mêmes exprimées en temps de passage à intervalles choisis par l'entraîneur, les limites des plages
Colloque International de la Guadeloupe
métaboliques tranSitionnelles déterminées par l'augmentation progressive de la vitesse de course du sportif évalué (figure 1 et tableau 10).
La figure 1, très représentative des résultats habituellement obtenus, est divisée en deux parties : une, graphique, permet de situer les différentes limites, l'autre, sous forme de répertoire, est susceptible de prendre en compte les principaux résultats et leurs équations d'ajustement : trois évaluations consécutives peuvent être ainsi prises en compte.
Sur le graphique orthonormé sont reportées les différentes mesures recueillies au cours d'une des trois épreuves triangulaires de terrain précédemment décrites (course derrière cycliste, CAT.Test, TUBn). Vitesse de cmn-se et temps de passage à intervalles réguliers choisis par l'entraîneur, ici 400m, sont portées en
abscisse. FC et valeurs de la lactatémie le sont respectivement en première et deuxième ordonnée. Remarquons que le même logiciel (*) permet aussi d'obtenir ces valeurs recalculées en valeurs relatives (% de V AM, % de FC max). Leurs équations d'ajustement permettent de tracer la droite FC-Vitesse et la courbe Lactate-Vitesse, de telle sorte que, soit directement par repérage sur le
graphique, soit par calcul à partir des
équations d'ajustement, connai""3Jlt une variable il est possible d'extrapoler les deux autres.
Pour une vitesse de 20 km/h, l'équation d'ajustement donne une FC de:
FC = (3.839) x 20 + 91.608 = 168 bat/min
et une valeur de lactatémie de :
ALs = 1 1 1.186 - (20 x 0.045) = 3.5 mmol/1
Il est possible de retrouver ces
valeurs par simple repérage graphique :
Q w 180 /f
/1
.~ /if ! ~ / 1
~ 170 ~:············· .. ··································· · · · ·····/ / . 0 168 /dl ,'
c / : 1 QJ / : 1 QJ 160 / : 0
167
9
8
ri
7 " ri
6 0 E E :::J /a : 1
cr / · 1 5
.~ // ~/ c "0 • Q)
~ 150 1:.~ .. .. ..... .......... ~ .. 5_ 4 UJ
QJ q/ /: u .,/ .: Jill c 140 ff.· ·· ·· · · ·~················· .. ·········- +J w . J; ................ ; : 2ro l,, !>~~~-"=··· ··· · ···:--·· · · ··· :--- . - ' ~
~~~--~~~i--~~~~--~~· ~~-------+'0 B.O 10.0 12.0 1-4.0 18.0 19.0 20.0 1!2.0 24.0 26.0
s• o• .o 2' o• .o 1'30' .o 1'12' .o s· o• .o 2 ' 2-4' .0 1'-42".88 1'20'.0 1' 5'.-46
Vitesse de course en Km/h !18'.39
Temps de passage aux 400 m
Nom: .............. ..... .
Discipline: ATHLETISME
Prénom: JEAN
Spécialité : 1500 m
10ate 1 :15102190 rate 2: tDate 3:
--~--------------- ---·-------- ------------·-···--······· ..... .................... -............... .. Vit. Aérobie MAX 23.5 kmlh
----------·--- ------------ --------- -------- --- ---------------------------FC MAX 185 bat/min -·AL;à VAM _______ ---9.i~;tW!-··- ·- ··---···-······----- ........................... .
----------------------------------------------------------------·-·····----·-------------------EQUATIONS DES COURBES DE REGRESSION
·-·-·-··-····---·--1-·-·------·-·j· ·-·-·--------·-·--······1····························1 FC = 3.839.Vit + 91.608 ----------------- -- ----- --··--- _____________ , ____________ ----------------------------Als = 1/(-Q.045.Vit + 1.186)
--··--------------- -----··--------·-- ----------- ----------------- --------------------···-----
1. Elever la perpendiculaire par rapport à l'abscisse depuis le point où la vitesse 20 km/h est marquée.
2. Repérer les points d'intersection de cette perpendiculaire avec la courbe Lactate-Vitesse et avec la droite FC-Vitesse.
3. Depuis ces deux intersections tra
cer la perpendiculaire aux ordon
nées FC et Lactate. Les valeurs alors définies doivent être similaires à celles calculées.
Bien que d'une lecture aisée, les résultats obtenus au cours du test doivent être interprétés avec pru
dence.
Examinons chronologiquement les répercussions significatives de
chaque augmentation de vitesse :
*PALIER 12 ET 14 km/h:
A l'issue de ces deux premiers paliers la lactatémie est stable et proche de celle du repos : 1.8
Georges CAZORLA
mmol/1, nous la définissons sous le concept de lactatémie basale. Comme la lactatémie résulte du débit global de production et du débit global de l'utilisation du lactate dans
l'organisme, cette absence de variation traduit un état stationnaire ou état d'équilibre entre production et consommation.
Remarques:
1. Lorsqu'un exercice entraînant une élévation de la lactatémie est réalisé avant l'épreuve triangulaire, aux vitesses comprises entre 50 et 60 % de la V AM, on observe généralement une baisse brutale de la concentration du lactate sanguin. Ce débit d'utilisation accélérée est une indication intéressante pour l'entraînement. Elle permet de délimiter une zone de récupération active, et il est bon d'envisager immédiatement après des exercices intenses et de courtes durées (entre 30 set 3 min).
2. Il arrive quelquefois que la lactatémie de l'évalué s'élève dès le premier palier et baisse ensuite, traduisant un état transitoire d'adaptation à l'origine de cette production de lactate définie comme lactate précoce.
* PALIERS 14- 16- 18 km/h:
Entre les paliers 14 et 16 km/h, la lactatémie de notre coureur s'élève très sensiblement. Cette légère augmentation se poursuit ensuite selon une même pente jusqu'à 18 km/h. La plage métabolique définie entre la limite de l'équilibre initial et la limite de ce premier déséquilibre se situe donc entre les vitesses 14 et 18 km/h. Cependant, la faible augmentation résultante prouve le maintien de la prédominance du métabolisme aérobie sur la glycolyse anaérobie.
C'est cette plage métabolique que nous définissons comme essentiellement aérobie. Elle correspond à des intensités comprises entre environ 60 et 75 % de la V AM, intensités
favorables à l'échauffement musculaire et au travail aérobie de début de saison.
* P ALlERS 18 et 20 km/h :
Entre 18 et 20 km/h, on observe un deuxième déséquilibre avec un net redressement de la pente LactateVitesse. Cependant comme le A des valeurs de lactatémie demeure relativement faible : environ 0.8 mmol/1 en plus pour une vitesse augmentée de 2 km/h, on peut raisonnablement penser que le métabolisme aérobie est encore prédominant C'est cette plage métabolique que nous définissons comme transitionnelle mixte aérobie-anaérobie.
Statistiquement, il est possible de délimiter cette zone en ajoutant 1 et 2.5 mmol/1 à la valeur de la lactatémie basale qui dans l'étude de notre cas correspond aux deux premiers paliers. D'une manière générale, nos résultats confrrment la technique de repérage proposée par Brue et Montmayeur, 1985. (Lactatémie basale + 1 et + 3 mmol/1 pour déterminer la zone transitionnelle aérobie-anaérobie).
Statistiquement encore, il semble que cette zone soit favorable au développement de l'endurance aé" robie (75-85 % de V AM). C'est précisément entre ces deux· pourcentages que sont maintenues les vitesses moyennes du marathon dont on sait que la qualité aérobie principalement requise est l'endurance.
* P ALlERS > 20 km/h :
A partir de 20 km/h, l'augmentation du type exponentiel de la courbe vitesse-lactatémie entre dans sa partie verticale. Il y a donc accumulation du lactate sanguin. Cette hyperlactatémie témoigne de la prédominance de mise en jeu de la glycolyse anaérobie.
Nous pouvons donc définir cette zone comme zone à accumula-
168
tion lactique. Selon la qualité des fibres musculaires sollicitées et selon le niveau d'entraînement du sportif, le début de cette zone est plus ou moins précoce, traduisant indirectement les limites de la sollicitation prioritaire de la voie oxydative. Comme au-delà de certaines durées une hyperlactatémie est incompatible avec la poursuite du travail musculaire, la détermination des frontières entre cette zone et celle qui la précède s'avère capitale pour les coureurs de "fond".
Par contre, on peut remarquer que la zone à accumulation lactique correspond parfaitement aux intensités requises par les compétitions de demi-fond. Pour la préparation des spécialistes de ces deux grands groupes de courses, il importe de bien déterminer ces différentes plages métaboliques (récupération active, zone aérobie, zone transitionnelle mixte aérobie-anaérobie et zone anaérobie) car chacune d'elles a non seulement une importance particulière dans la réalisation de la performance mais permet aussi de mieux gérer les contenus d'entraînement
. Pour les courses de fond et le marathon, le développement de l'économie de course et de l'endurance s'avère prioritaire, alors que pour le demi-fond court et long, ce sont surtout la puissance aérobie maximale et la capacité à maintenir un travail musculaire de haute intensité, malgré une importante lactatémie, qui conditionnent la performance.
• Limites d'interprétation et de signification des vitesses dites "aux seuils"
- La limite essentielle provient du choix toujours arbitraire de points dits "seuils", sur des cinétiques représentatives d'un continuum biologique. Ces points, classiquement standardisés à des concentrations, le 2 et 4 mmol/1 censées représenter les "seuils" aérobie et anaérobie (Keul et coll., 1978, Jousselin et coll., 1984 a et b, Jousselin, 1986), devraient à notre avis, être plutôt recherchés individuellement sur chaque courbe.
Colloque International de la Guadeloupe
En effet, une concentration de 4 mmolll sur-estime probablement la vitesse au "seuil" anaérobie du marathonien qui, en général, présente une augmentation peu importante et très retardée de sa lactatémie et, pour des raisons inverses, sous-estime celle des sédentaires et des sujets spécialisés en courses rapides et de durées plus courtes (sprint et demifond court par exemple).
- Une autre limite résulte du protocole trian~ habib.lellement utilisé. "Peut-on utiliser la relation lactate-vitesse à partir d'efforts triangulaires dont les rémanences biologiques se cumulent, afm de préjuger de l'aptib.lde d'un sujet à réaliser un effon isolé et continu ?" (Rieu, 1986b). Peut-on notamment en extrapOler une vitesse correspondant à une lactatémie stabilisée (état stable) nécessaire pour courir sur de longues distances ? Une autre question à laquelle il est difficile de répondre : à quelle vitesse limite est-il encore possible d'obtenir cet état
stable ? Jorfeld et coll., 1978 ont montré que même pour des intensités importantes d'exercice, la lactatémie s'élève au début puis tend ensuite vers un état d'équilibre atteint alors que la lactatémie moyenne se situe à 8-9 mmolll. Nous sommes donc loin des "seuils" défmis à 2 et 4 mmolll !
La recherche de cet état stable, importante pour préciser les vitesses limites des coureurs de fond, suggère de confirmer les informations fournies par une épreuve triangulaire, en courant 20 min à une vitesse constante correspondant à la limite de la zone transitionnelle. Dans ce protocole de type rectangulaire, trois prélèvement sanguins : avant le dé
pan, à 5 min et à l'arrivée permettent de vérifier si la lactatémie demeure stable. Si la valeur de la lactatémie de fm d'épreuve est supérieure ou inférieure à celle obtenue à 5 min, un nouvel ajustement en plus ou en moins de la vitesse est nécessaire.
169
Nom: VitesSe et F.C %de Dale: 1 1 temps de Bat/min V.A.M
Prénom : passage aux Il
1. Temps de passage, FC. % de la Vitesse A6obie Entre Entre Entre Maximale (V AM) permettant une meilleure r6cupmtion active.
L'organisme consomme plus d'acide lactique et et ct qu'il n'en produit
A conseiller ~s les exercices musculaires lactiques
2. Temps de passage, FC, %de la V .A.M correspondant à l'~uilibre aérobie.
Entre Entre Entre
Entre ces limites, l'organisme utilise autant d'acide lactique qu'il en produit et et ct
A conseiller pour tout tchauffemcnt musculaire.
3. Temps de passage, FC. % de la V AM entre lesquels Entre Entre Entre l'organisme atteint ses limites oxydatives.
L'organisme commence à produire plus d'acide lactique qu'il ne peut en utiliser. et et et
A conseiller pour développer l'endurance aérobie.
4. Temps de passage, FC, % de la V AM à partir A partir de A partir de A partir de desquels l'augmentation rapide de l'acide lactique traduit la mise en jeu progressive du métabolisme anaérobie lactique.
A conseiller pour développer la capacité lactique et la "puissance aérobie maxiiilale" (PAM).
5. Temps de passage et FC correspondant à la V AM.
L'organisme sollicite au maximum tous les systèmes de transpon et d'utilisation de l'oxygène.
Les intensités inframaximales, maximales et supramaximales (90 à 130%) utilisées par intervalles sont conseillées pour développer 100%deVAM laPAM.
Tableau 10 : Indications pour l'entraînement
Comment objectiver et suivre le développement de la capacité aérobie au cours de l'entraînement?
Plusieurs techniques dont certaines très accessibles permettent à l'entraîneur d'objectiver les progrès de ses sportifs.
La plus simple consiste à répéter à périodes régulières et dans les mêmes conditions l'épreuve triangulaire choisie et de comparer les valeurs de la VAM. On obtient ainsi
une indication sur le développement de la puissance aérobie maximale.
L'amélioration de l'endurance aérobie peut être parallèlement évaluée en utilisant une des techniques précédemment décrites Train Maximal Imposé (T.M.l), courses de longue durée (12, 15 ou 20 min), ou de longue distance (2400, 3000m ... ). Dans le premier cas il suffit de comparer les distances parcourues au TMI. Dans les deux autres, les comparaisons peuvent porter sur :
Georges CAZORLA
- la différence des distances parcourues ou des performances chronométriques.
- ou (ou et) la différence des pourcentages de la V AM (ancienne et nouvelle) que représente la vitesse moyenne maintenue dans la course de longue durée.
Lorsque l'athlète a été évalué à partir d'une des épreuves du type triangulaire TUBn. Course derrière cycliste ou CAT.Test, il est possible d'étudier l'évolution de ses valeurs maximales mais aussi celles des variables infra-maximales.
En général les pourcentages évoluent très peu car endurance et V AM progressent parallèlement
La figure 2 donne un exemple d'évolutions de ces variables entre deux évaluations.
180 c ...... E
......... +J cu 170 .0
c (lJ
(lJ 160 ::::l cr cu ...... u L 150 cu u
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// ~~~~~~~--~~~~~~~~~---Jo B.Q 10.0 12.0 1<4.0 18. 0 18.0 20 .0 22 . 0 2<4.0 28.0
s· o·.o 2' o•.o 1' 3o".o 1'12" .0 s• o•.o 2'24" .o 1'42" . ee s · 20•.o 1' e·.~
Vitesse de course en Km/h ~
Temps de passage aux 400 m
Nom: ................... .
Discipline: ATHLETISME
Prénom : JEAN
Spécialité : 1500 rn
!IIJ".38
-~------------------------1·o~;·1·:-15iëi2i9o·------~-:oaï~-2~25i06ï00---~--~;;;·;----------------------------···------ ---------------------- ··--------·- ··- :"'·-- ------------··---·--
Vit. Aérobie MAX 23.5 kmJh 24.2 kmlh
::~~:~~:~::::~~~ ~:~:~:~~~~~~~~::::~ ::~~:~84-~~~~---=:~ .:~:~:~~:~::::~:~:~: Als à VAM 9.7 mmol/1 9.8 mmoVI
····--------···--------····· .. ·-··-----------····-------------- -- -·-·--·---------------·-···~------ ---- -- ------- ---
170
1. Evolution de la relation FC-Vitesse
Cette évolution est caractérisée par le décalage vers le bas de la régression linéaire obtenue avec les couples de variables FC-Vitesse du . deuxième test. Ceci témoigne d'une bonne adaptation cardiaque : pour une vit.esse donnée, la FC correspondante est moins élevée ce qui permet au sujet de fournir des intensités d'exercices plus importantes.
2. Evolution de la relation VitesseLactate
La courbe Vitesse-Lactate se décale sensiblement vers la droite ce qui signifie que, pour une vitesse de course donnée, moins de lactate est produit ou (ou et) plus de lactate est consommé.
Le logiciel d'exploitation et de représentation de ces variables fournit aussi les équations d'ajustement et permet par le calcul de la différence des intégrales des deux courbes, d'objectiver l'importance de leur évolution.
Chacune des plages métaboliques transitionnelles occupe un espace plus important ce qui pratiquement signifie que le coureur peut maintenir à l'entraînement et en compétition des vitesses plus élevées.
Le décalage vers la droite de la courbe lactate-vitesse peut être interprété comme une amélioration de l'endurance aérobie.
Enfm, une autre façon plus accessible d'objectiver ces progrès est donnée par les vitesses de course correspondant à des valeurs de lactatémie de 2 et 4 mmol/1 et par les pourcentages par rapport à la V AM que ces valeurs représentent. Comme nous l'avons précédemment indiqué, ces valeurs relatives demeurent habituellement sensiblement identiques car endurance et V AM évoluent ensemble, du moins dans les premières semaines de l'entraînement. Ensuite, il semble que l'endurance évolue davantage que la V AM.
Colloque InternatioTUJJ de la Guadeloupe 171
Choisir une mesure, une épreuve ou un test est toujours un moment délicat dans une procédure d'évaluation si, bien-sûr, l'utilisateur souhaite obtenir les résullats les plus appropriés à ses attentes, les plus fiables et les plus reproductibles !
Les critères retenus dans la présente étude : pertinence, accessibilité, validité et fidélité peuvent leur servir de guide comme ils l'ont fait pour notre expertise.
Au niveau de la pertinence, de l'accessibilité et de la validité des tests d'évaluation de la capacité aérobie, il semble que certains auteurs fassent fausse route. En effet, est-il bien utile de demander à ces tests de prédire le v~ max à partir d'une vitesse de course ou d'un palier atteint?
Plutôt que rechercher à prédire une donnée physiologique impossible à utiliser comme moyen d'entraî-
EXERCICES INTENSITE 'VAM
nement, n'est-il pas plus opportun d'établir les relations existant entre certaines vitesses de course et les limites des métabolismes mis en jeu?
Par exemple, la connaissance de la vitesse atteinte à V02 max ou Vitesse Aérobie Maximale qui, elle, est l'expression biomécanique du V02 max, de l'efficacité de course et .. de la motivation, n'est-elle pas plus intéressante pour programmer les vitesses d'entraînement et de compétition?
Dans le domaine des tests de terrain, en toute connaissance de cause, l'entraîneur peut désormais choisir le test qui convient le mieux à ses attentes. De plus, dans une gamme d'outils se situant aux frontières du terrain et du laboratoire il peut facilement accéder à des informations physiologiques immédiatement utilisables dans l'enllaînement. A partir du rapide développement de moyens de traitement des résultats, il lui est aussi possible de mieux doser et individualiser les intensités de ses
exercices. Toutes ces techniques procè
dent d'une mime volonté : plutôt que soumettre le sportif à des épreuves de laboratoire il conviendrait de soumettre les techniques de laboratoire aux contraintes habituelles de la pratique.
Apporter le maximum d'informations udles et utilisables au sportif et à son entrafneur n'est-ce pas l'objecdf auquel devrait se limiter le test de terrain ?
**********
Pour tous renseignements relatifs à l'acquisition des tests, des bandes sonores et des logiciels de traitement des résultats, s'adresser à /' : Association pour la Recherche et l'Evaluation en Activité Physique et en Sport (A.R.E.A.P.S) - B.P 40 - 33611 CESTAS Cédex.
DUREE min
mE d'exercices
Nombre optimal de séances hebdomadaires (*)
Développement physiologique attendu
- ·-------- --··---·--------- -·--------- ----------- -----------·-·---· 1- CONTINUS 75 ~ 90% 10 ~ 40 min -distances "marathon' 1 :::) 2
------------------------------------------~eck --------------------~ ENDURANCE AERO BlE
ll- PAR INTERVAlLES ·--... --------------------·----------------------~---------------------------
Travail lntensi~ Durée du Natme ct Nombre de Durée totale Nature et %VAM travail dutœdela répétitions dessmes durée dela
récupération par série · récup. entte chaque série PUISSANCE
MAXIMALE WNG 3:::) 10 3~5 active AERO BlE
5 min à60 %-65%de VAM CAPACITI!
- ·-·--·- ----- LA CriQUE COURT COURTE 95:::) 1 10-15-20 s passive 10-15 > 15 min active 2
15-20-30 s 5 minà60- CAPACITE 65%deVAM ALACflQUE
-·----.. ----·----------··-------·----·------- ·-·-·-·-·-·--·--------------------·-----·--·---(*) Au cours des séances d'EPS et d'entraînement hors scolaire
TABLEAU 11 : Exemple d'organisation des exercices au sein de sf.ances aux objectifs centrés sur le développement des capacités physiologiques. Notons que le travail "intennittent-court" se retrouve aussi dans de nombreuses APS : Basket, hand-ball, football, rugby, à la condition bien sûr que les terrains soient organisés pour que tous les élèves puissent y participer efficacement
Georges CAZORLA
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