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Curiosités et approfondissements

sur la guerre des Gaules

Letizia Ghibaudo Présentation Clil La guerre des Gaules

SUR LES TRACES DE CÉSAR

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Depuis un siècle et demi, les archéologues reconstituent patiemment les différents aspects de la civilisation celtique. Pour eux, aujourd’hui, l’idée que les Gaulois étaient primitifs est tout simplement fausse. Les résultats de leurs recherches montrent que les Celtes, nommés Gaulois par César, étaient des voisins riches, craints et estimés, avec qui ces mêmes Romains multipliaient échanges et alliances. Ils avaient remarquablement développé leur agriculture, leur industrie et leur commerce, accordant leurs structures économiques à celles du monde méditerranéen.

La guerre entre Romains et Gaulois a deux visages : guerre de civilisations et d’intérêts, glorifiée, récupérée par les hommes politiques de tous temps, et guerre tout court, avec son cortège d’atrocités. Pendant deux mille ans, les historiens ont vu les Gaulois avec les yeux des Romains et plus précisémment avec ceux de César, grâce à la lecture de ses commentaires sur la guerre des Gaules.

Longtemps les manuels scolaires ont décrit les Gaulois comme barbares et primitifs. Leur histoire se serait achevée en 52 avant J.-C. quand les forces gauloises subirent devant Alésia une déroute face aux légions de Jules César.

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COMMERCE ET MONNAIES

Potion magique

Transporté dans des amphores, le vin importé d’Italie est très prisé des Gaulois de l’époque de César. Il coule à flot dans les conseils guerriers. Il stimule le courage et décuple les forces physiques. Avant de monter en ligne, les guerriers en usent et en abusent au point de sombrer dans l’inconscience et le désordre. Certains auteurs romains n’hésitent pas à affirmer que l’amphore a asservi la Gaule plus efficacement que le pilum...

Les Gaulois commerçaient avec les peuples voisins, en particulier les Romains. Ils échangeaient de la charcuterie, de l’artisanat, des peaux et aussi des esclaves contre du vin italien. Ils fabriquent de la monnaie à partir du IIIè siècle av. J.- C. ce qui facilite le commerce.Les voies commerciales empruntaient les sentiers, les rivières et la mer Méditerranée.

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DÉFILÉS DE MODE

Contrairement à la légende, qui veut que les Gaulois combattaient nus, le vêtement est un élément non négligeable de l’équipement du soldat. Le port d’étoffes hautes en couleur, de garnitures en cuir ou de cottes de maille en fer, est autant une question de prestige que de protection contre les coups. La diversité des vêtements facilite en outre la reconnaissance entre peuples ou entre factions, à la manière des tartans écossais.

L’habillement commun à toutes les tribus gauloises était tout à la fois simple et commode, et se composait presque universellement de la braie, de la tunique et de la saie.

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CATASTROPHE ÉCOLOGIQUEUne armée en campagne s’apparente à un rouleau compresseur. Les troupes de César ont détruit autant qu’elles ont construit, par exemple en dégageant le terrain ou en déboisant pour se procurer le bois nécessaire à la constitution d’un blocus. Les séquelles du passage des armées sont néanmoins surtout liées au ravitaillement : trouver à manger pour ses propres troupes (plusieurs dizaines de tonnes chaque jour) et en priver simultanément l’adversaire. On pille donc les moissons et le bétail à grande échelle et on n’hésite pas à pratiquer la terre brûlée en dévastant volontairement récoltes et villages à l’approche de l’ennemi, même sur son propre territoire, comme Vercingétorix le fait au début de la campagne de 52.

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LA GUERRE AU FÉMININ

La femme gauloise était relativement indépendante de l'homme, elle pouvait posséder des biens propres: bijoux, bétail... La femme pouvait user de ses biens personnels à sa guise, elle les conservait en cas de mariage et pouvait les reprendre en cas de divorce. Le mariage était une institution souple, résultat d'un contrat dont la durée n'était pas forcément définitive. En cas de divorce, la femme retournait dans sa famille d'origine. Si l'homme décidait d'abandonner sa femme, il devait s'appuyer sur des motifs graves, si non, il devait payer des dédommagements très élevés. La femme pouvait se séparer de son mari en cas de mauvais traitements, elle pouvait alors reprendre ses biens propres et sa part des biens acquis pendant toute la durée du mariage. Le divorce pouvait aussi s'effectuer par consentement mutuel.

La femme gauloise occupe donc bien une position favorable dans la société où elle vit, sa condition s'est ensuite nettement dégradée et elle devra attendre des siècles pour reconquérir ses droits. On peut considérer que la femme européenne d'aujourd'hui possède en gros les mêmes droits matrimoniaux que la femme gauloise.

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À l’époque déjà, une majorité silencieuse de la population subit le conflit sans y prendre part. Les textes comme les tombes nous confirment que la guerre se décline au masculin. Les guerrières, comme la légendaire Bouddica, sont figure d’exception. César ne consacre pas une ligne aux femmes, sinon pour signaler leur massacre. Subissant le viol, l’esclavage, le veuvage prématuré ou simplement la tuerie, elles ont pourtant payé un lourd tribut à la guerre.

LES VERTUES DES FEMMES GAULOISES

Il est intéressant de noter que Plutarque s'attache tout particulièrement à présenter la vertu des femmes gauloises.

– l'indépendance dans le cercle familial : c'est l'un des traits les plus sûrs que tous les auteurs ont souligné ; – la préminence du groupe (femmes / hommes) sur la famille de type romain (dirigée par un pater familias) ; – le courage ; – leur violence aussi : on n'oublira pas que les Gaulois ornaient leurs portes des têtes des ennemis qu'ils avaient tués au combat.

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LES FEMMES DE GERGOVIE

Jules César, De Bello Gallico (VII, XLVII)

(…) Un cri s'étant alors élevé de toutes les parties de l'enceinte, ceux qui étaient les plus éloignés, effrayés de cette confusion soudaine, croient les Romains dans la ville et se précipitent des murs. (5) Les mères jettent du haut des murailles des habits et de l'argent, et s'avançant, le sein découvert, les bras étendus, elles supplient les Romains de les épargner et de ne pas agir comme à Avaricum, où l'on n'avait fait grâce, ni aux femmes ni aux enfants. (6) Quelques-unes, s'aidant de main en main à descendre du rempart, se livrèrent aux soldats. (7) L. Fabius, centurion de la huitième légion, qui, ce jour même, avait dit dans les rangs, qu'excité par les récompenses d'Avaricum, il ne laisserait à personne le temps d'escalader le mur ayant lui, ayant pris trois de ses soldats, se fit soulever par eux et monta sur le mur. Il leur tendit la main à son tour, et les fit monter un à un.

(VII, XLVIII)

(…) les femmes, qui, un instant auparavant, nous tendaient les mains du haut des remparts, s'offrent aux Barbares, échevelées suivant leur usage, et les implorent en leur montrant leurs enfants. (...)