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de l’énergie durable
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SmartGuide
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état des lieux du secteur
statistiques & chiffres clés
évolution par filière
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Smartguide de l’énergie durable 3soMMaiRE |
editOrial ............................................................................................................................................................... p.5
VerS uNe éNerGie durable .................................................................................................................... p.6
Partie 1 : analyses transversales
2013 dans le monde ...................................................................................................................................... p.8
2013 en belgique ............................................................................................................................................ p.10
Prix de l’énergie en 2013 ............................................................................................................................. p.12
Partie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états
Consommation énergétique .................................................................................................................... p.18
bâtiment ............................................................................................................................................................. p.20
transport ............................................................................................................................................................ p.23
industrie .............................................................................................................................................................. p.25
electricité ........................................................................................................................................................... p.27
Partie 3 : évolution des filières
Statistiques des sources d’énergies renouvelables ....................................................................... p.30
biomasse ............................................................................................................................................................ p.36
Solaire photovoltaïque ................................................................................................................................. p.43
Solaire thermique ........................................................................................................................................... p.46
eolien .................................................................................................................................................................... p.48
Hydroélectricité ............................................................................................................................................... p.54
Géothermie........................................................................................................................................................ p.57
Pompes à chaleur ........................................................................................................................................... p.59
Partie 4 : infrastructures
Cogénération et réseaux de chaleur ..................................................................................................... p.64
réseaux et stockage .................................................................................................................................... p.65
Partie 5 : réPertoire des acteurs Publics en belgique ............................ p.69
Sommaire
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4
colophon
le SmartGuide de l’énergie durable est édité par l’aPere asbl, association pour la Promotion des energies renouvelables - www.apere.org.
rédaction• Jean CeCH• Johann duMOrtier• Christophe HaVeauX• Michel Huart• Suzanne KeiGNaert
expertises• bruno ClaeSSeNS (aPere)• Johanna d’HerNONCOurt (aPere)• eric duMONt (uMONS)• Francis FlaHauX (FrW)• Gregory NeubOurG (aPere)• laurent SOMer (Valbiom)• benjamin WilKiN (aPere)• laurent anzalone (Valbiom)• Cécile Heneffe (Valbiom) • Pierre Martin (Valbiom)
contactChristophe HaVeauX – [email protected]
régie publicitaireexpansionwww.expansion.be
ContactCarole Mawet – [email protected]
version numérique disponible gratuitement en ligneversion imprimée : 20 € ttC - Hors frais d’envoiwww.smartguide.be
le SmartGuide s’appuie sur l’expertise développée par la revue renouvelle, qui analyse chaque mois l’actualité de l’énergie durable.
renouvelle est réalisé avec le soutien de :
avec la collaboration de
Smartguide de l’énergie durable 5
Editorial
smartguide 2014plus clair, plus dynamique, plus engagé
Cette deuxième édition du SmartGuide conserve, sur le plan de la démarche, le même objectif que la première édition : vous aider à apprécier le chemin parcouru par la transition énergétique d’une année à l’autre à travers la pro-gression du renouvelable.
Nous avons surtout cherché à la rendre plus lisible à travers une structure qui part systématiquement d’une situation existante – le contexte - pour aboutir à un certain nombre de perspectives qui apparaissent déjà clairement pour les années à venir. en nous attardant, le cas échéant, sur ses dimensions ‘techno-logies’ et ‘métiers’.
Nous avons également voulu rendre cette structure plus cohérente par rapport aux objectifs de l’aPere, définis par la Charte pour une énergie durable, et à notre suivi de l’actualité dans renouvelle.
après un rappel des principaux développements de l’année écoulée – actualité internationale, nationale et évolution des prix-, votre SmartGuide 2014 prend donc appui sur une première partie centrée sur ce qui fait le fondement de notre démarche : l’utilisation rationnelle de l’énergie – l’ure. Nous la déclinons dans quatre domaines essentiels : le bâtiment, les transports, l’industrie et la production d’électricité. Nous vous y livrons à la fois les chiffres clés et les inter-prétations forcément subjectives qu’ils inspirent.
Viennent ensuite les évolutions constatées au sein des filières renouvelables, au regard des chiffres les plus parlants, et les développements récents en matière d’infrastructures énergétiques. avec la même dynamique de présentation : contexte, avancées, technologies, métiers, perspectives.
enfin, notre répertoire des acteurs publics vous permettra de rapidement trou-ver un contact utile.
bonne lecture !
édiToRial |
6
viser 100% d’énergies renouvelables (er)l’énergie durable assure, pour tous et dans la durée, un accès
aux services énergétiques elle implique l’équilibre entre une
offre énergétique basée sur des sources renouvelables et une
demande maîtrisée par une utilisation rationnelle de l’énergie
(comportements judicieux et équipements efficients).
utilisation rationnelle de l’énergie (ure)l’ure assure en suffisance l’accès aux services énergétiques.
elle fait le choix des solutions individuelles et collectives qui
induisent la plus petite consommation d’énergie elle combine
comportements judicieux et équipements énergétiquement
efficients.
Vers une énergie durable
des notions à concrétiser
comportement judicieux1. Faire la chasse au gaspillage
exemples : extinction des lumières inutiles, suppression
d’achats superflus
2. adapter le mode de vie et les activités
exemples : sobriété, consommation au meilleur moment,
transports en commun
3. accroître la durée de vie des biens
exemples : entretien du matériel, choix d’équipements à
longue durée de vie
equipement efficient1. technologies qui réduisent les pertes de conversion
exemples : chaudières à haut rendement, ampoules
économiques, électroménagers a++
2. Objets et infrastructures qui réduisent les consommations
d’énergie associées à leur usage
exemples : véhicules légers, isolation d’un bâtiment, noyaux
d’habitat
3. Matériaux et services à moindre énergie incorporée (énergie
grise)
exemples : circuits courts, isolants naturels, produits de saison
Équipement
Tendance
Energie durable
Comportement
Renouvelable
ER
URE
fig. extrait de la charte pour une énergie durable : www.apere.org
une démarche ure est complète si elle agit à tous les niveaux suivants :
Smartguide de l’énergie durable 7partie 1 : analyses transversales |
Partie 1aNalySeS
traNSVerSaleS
8
2013, la crise gagne le monde. On n’hésite plus à parler de
récession. Partout, et tout particulièrement en europe, l’ac-
tivité économique a plongé. Sur le plan énergétique, avec
le ralentissement de la production, cela offre l’illusion d’une
consommation d’énergie qui se tasse. Mais cela révèle aussi
un secteur électrique qui se retrouve soudain en surcapaci-
té. au point que certaines unités de production en viennent
à être mises à l’arrêt faute de rentabilité (renouvelle n°58,
p.4 et renouvelle n°60, p.1).
à la recherche d’une transition équitableles prix de l’énergie ont chuté avec la demande, mais on a
le sentiment de payer de plus en plus cher. et là, on pointe
surtout du doigt la montée en puissance des renouvelables.
Celle qui a été voulue par l’europe – les fameux objectifs
20/20/20. On est d’autant plus enclin à l’incriminer qu’elle a
un coût qui apparaît très vite sur la facture des particuliers
comme des industriels : il est désormais deux fois plus élevé
en europe qu’aux etats-unis et 20% de plus qu’en Chine.
Pourtant, selon une étude de la Commission européenne, le
soutien aux renouvelables n’aurait qu’un impact limité : 7,2%
dans l’augmentation de la facture de l’industrie, 5,4% dans
celle des ménages. le principal élément qui fait gonfler les
prix de l’énergie en europe, c’est sa dépendance aux impor-
tations : 54% en 2011. et ce sont précisément nos efforts en
matière d’efficacité énergétique et dans le développement
des renouvelables qui tempèrent cette dérive. beaucoup
ont le sentiment que la colonne ‘débit’ du renouvelable (les
coûts de la transition) occulte systématiquement la colonne
‘crédit’ (ses apports en termes financiers, industriels et envi-
ronnementaux).
Qu’importe, les etats n’ont plus de sous. ils se sont déjà sai-
gnés à blanc pour renflouer leurs banques victimes de la
bulle financière. industriels et particuliers réclament un allè-
gement de leur facture énergétique (renouvelle n°58, p.4).
l’europe rechigne à se lancer, comme les etats-unis, sur la
piste des gaz de schistes - histoire de regagner un peu d’in-
dépendance énergétique ? eh bien, le bouc émissaire est
tout trouvé : on va revoir, sinon supprimer, tous ces coû-
teux soutiens aux renouvelables. après tout, ils ont eu leur
chance : les investissements mondiaux dans les énergies
renouvelables ont été multipliés par 6 entre 2004 et 2012 !
les investisseurs préfèrent attendreCette remise en cause du statut privilégié des énergies re-
nouvelables dans la transition énergétique, c’est la grosse
tendance qui s’est affirmée en 2013. les investisseurs qui
doivent souvent leur survie à leur capacité d’anticipation ne
n’y sont pas trompé. ils avaient prévu le coup de longue
date. en 2013, les investissements européens dans le renou-
velable ont chuté de plus de 40% (tombant de 97,8 milliards
en 2012 à 57,8 milliards). l’europe s’est vue souffler la pre-
mière place du marché au profit de la Chine (elle-même en
recul en matière d’investissements).
et comme s’il manquait une image pour illustrer cette petite
crise de doute, désertec, l’un des projets phares qui portait
l’espoir d’une réflexion énergique à grande échelle, auda-
cieuse et ambitieuse, marque le pas (renouvelle n°58, p.5).
2013, un tournant. les énergies renouvelables jusque-là adulées en tant qu’alternatives potentielles aux ressources carbonées, voient leur statut privilégié d’enfant prodige de la classe énergétique contesté. en cause, une crise finan-cière qui n’en finit pas, une compétitivité technologique qui affleure çà et là, et quelques perspectives de ‘revenons-y’ ouvertes par les énergies fossiles non conventionnelles... le temps d’une pause et d’un recadrage.
le renouvelable n’est plus l’enfant gâté de la planète énergie
87% EN MaRs 2013, la pRoduCTioN RENouvElaBlE du
poRTugal a CouvERT 87% dEs BEsoiNs EN élECTRi-
CiTé du pays. C’éTaiT égalEMENT lE Cas à 70% pouR
lEs TRois pREMiERs Mois dE l’aNNéE (RENouvEllE
N°53, p.4) !
le chiffre
International | 2013 dans le monde
Smartguide de l’énergie durable 9partie 1 : analyses transversales |
le 5e rapport du giec impose une piqûre de rappelSix ans après son 4e rapport, le GieC publie mi-2013,
le Volume 1 de son nouveau et 5e rapport : « Change-
ment climatique 2013 : les éléments scientifiques ». Pas
de (bonnes) surprises, hélas. le climat se réchauffe bel
et bien et les activités humaines y sont pour beaucoup.
la température à la surface du globe a été la plus élevée
au cours des trois dernières décennies. Plus élevée qu’au
cours de toute autre décennie depuis 1850. estimations,
prévisions, hypothèses confirment une fois de plus le che-
min à suivre pour limiter les dégâts (renouvelle n°54, p.4
et renouvelle n°61, p.9).
Cette confirmation au crayon gras des méfaits à venir des
émissions de GeS semble avoir laissé de marbre les déci-
deurs réunis à Varsovie pour la Conférence sur le Climat.
en dépit des exhortations de nombreuses délégations et
du coup de gueule des ONG, ils se sont refusés à prendre
des engagements concrets et forts pour freiner sinon
maîtriser la tendance. la nature, de son côté, persiste et
signe : 2013, est la 6e année la plus chaude depuis 1850.
le ‘conventionnel’ n’a pas dit son dernier motSelon l’agence internationale de l’energie (aie), c’est en
2013 que la production d’hydrocarbures conventionnels
devrait entamer son déclin. Mais ce n’est pas pour autant
le début de la fin des carburants fossiles de ce type. Pour
prendre le relais, les etats unis comptent désormais sur
les ressources dites ‘non conventionnelles’ (gaz et huiles
de schistes essentiellement). l’agence prévoit que cette
filière permettra aux etats-unis de reprendre leur auno-
mie énergétique et de ravir même à l’arabie saoudite sa
place de premier producteur mondial de pétrole.
Cette piste suscite des tentations un peu partout dans le
monde. et même en europe où quelques pays comme la
Pologne, l’allemagne ou le royaume-uni font déjà fi des
craintes que son exploration sucite sur le plan écologique.
le charbon aussi – surabondant dans certains pays comme
la Chine et l’allemagne – retrouve grâce aux yeux de ceux
qui voient dans les nouvelles technologies de séquestra-
tion du carbone (CSC) le prétexte à parler de charbon
‘propre’ et à lui faire retrouver le chemin des fours.
le marché du co2 ne joue pas son rôleOn se réjouissait en début d’année 2013 du recul constaté
des émissions globales de gaz à effet de serre (- 1,4% en
2012). On avait doublement tort. Car cette performance
était essentiellement imputable à la crise économique. et
elle avait aussi pour effet désastreux de gonfler plus en-
core la masse de quotas excécendaires mis sur le marché.
164 millions de quotas sont ainsi venus s’ajouter au gros
milliard qui noyait déjà le système. Ce qui a fait tomber le
prix de la tonne autour de 5 euros alors qu’il devrait dé-
passer les 20 euros pour être un tant soit peu efficace et
pousser les industriel à réduire drastiquement leurs émis-
sions de GeS. d’où l’idée de la Commission européenne
de geler jusqu’à 2019 (« backloading ») 900 millions de
quotas pour faire remonter le cours. il a fallu toute l’année
2013 pour que les parlementaires européens y consentent
du bout des lèvres (renouvelle n°54, p.7).
Zoom alleMaGNe : uNe StratéGie reNtable
selon une étude de l’institut Fraunhofer iWEs, la transition énergétique est une vraie opportunité pour l’allemagne.
d’ici 15 à 20 ans, l’investisement annuel sera inférieur aux seules économies réalisées sur les importations d’énergies
fossiles. dans la foulée, 92 entreprises et associations professionnels du renouvelable interpellent la Commission euro-
péenne : « un objectif européen ambitieux en matière d’énergies renouvelables stimulera la croissance verte, créera
570.000 emplois supplémentaires et économisera 260 milliards d’importations d’énergie fossile » (Renouvelle n°55 p.4).
2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050-60
-40
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40
60
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Bénéfices (Achat de combustibles fossiles évités)Coûts « Photovoltaïque »Coûts « Éolien onshore »Coûts « Eolien o�shore »Coûts « d’infrastructure »Coûts « Transports électriques »Coût « stockage (Power2Gas et autres systèmes) »Coûts « Pompes à chaleur »Coûts « Isolation des bâtiments »Bénéfices-Coûts
FIG. 1 : Diagramme coût/bénéfice de la transition énergétique allemandeHypothèses : Pas de taux d’actualisation sur le capital et prix de l’énergie constantSource : Fraunhofer IWES - http://www.iwes.fraunhofer.de
10
l’histoire se souvient d’abord des drames, des scandales et
des coups de gueule. et dans un premier temps, ce qu’on est
surtout tenté de retenir de l’année écoulée, c’est ce qui nous
a fait frôler la déroute. une concurrence chinoise débridée,
un système de soutien au photovoltaïque résidentiel qui
met un an à sortir de l’ornière et laisse tout un secteur K.O.
(renouvelle n°51, p.1). de nouvelles implantations éoliennes
qui jouent les pestiférées dans le débat médiatique. la valo-
risation de la biomasse qui se carambole sur fond de pénu-
rie alimentaire. des crêpages de chignon télévisés autour
d’un climatoscepticisme suranné. des querelles d’experts à
propos de la norme ‘zéro énergie’... Mais comme souvent, le
brouhaha occulte le travail de fond qui avance en coulisse.
du global au particulierl’année 2013 voit émerger la vision stratégique à long terme
(2050) adoptée en mai par le gouvernement fédéral, tra-
çant les grandes orientations qui font consensus en matière
de développement durable.... et bien entendu les choix
énergétiques qui la sous-tendent (renouvelle n°56, p.1). et
dans la foulée, on s’intéressera de près aux différents scé-
narios élaborés pour imaginer une belgique sevrée du car-
bone. avec à chaque fois un même souci d’échapper aux
visions fantasmées pour développer des approches prag-
matiques, en écoutant l’ensemble des acteurs. et tant pis
si, consensus oblige, la vigueur des engagements concrets
laisse parfois sur sa faim. Car on avance par ailleurs dans le
pratico-pratique.
on se concentre sur le concretVoyez la laborieuse émergence du nouveau cadre éolien
wallon (renouvelle n°52, p.1), l’élaboration méticuleuse d’un
plan Qualiwatt pour calmer et résorber les poussées de
fièvre dans le photovoltaïque résidentiel, la patiente, mais
indispensable mise au point d’un nouveau Schéma de déve-
loppement de l’espace régional (Sder)... Voyez aussi les
réflexions très concrètes et ambitieuses menées autour de
la directive de performance énergétique des bâtiments et
plus largement des villes durables de demain. Voyez le tra-
vail de structuration et de rationalisation engagé pour faire
converger dans une nouvelle structure – bera – le travail de
recherche belge dans les domaines de l’énergie. Voyez les
différentes cartographies développées par le Cluster tweed
pour mettre en lumières les forces et faiblesses des chaînes
de valeur au sein des filières renouvelables. Voyez la mise en
place, toujours au niveau national, d’un système harmonisé
et intégré – reSCert – de certification professionnelle au
sein des filières. Voyez le Championnat des énergies renou-
velables et derrière lui, toute cette mise en ordre de bataille
qui se fait jour au niveau local... C’est tout un secteur qui
semble avoir atteint l’âge de raison.
pebZéro énergie : un objectif qu’on peut toucher du doigt
le rêve d’architecte visionnaire s’est mué en projet de
société. une décennie à peine aura suffi. l’impulsion de
la directive européenne de 2002 dite Peb y est pour
beaucoup. Mais c’est sans doute à l’engouement créa-
tif des concepteurs du bâti (architectes et ingénieurs-
architectes principalement) que l’on devra le profond
changement de mentalité qui s’est opéré depuis. Vu le
secteur, on peut imaginer que cela prendra du temps à
se concrétiser largement sur le terrain. Mais c’est claire-
ment en marche. Passif d’abord, zéro énergie ensuite,
énergie positive peut être un jour, le secteur du bâti-
ment devrait sortir à terme de la frange des obèses
de la classe énergétique. Forte de ce constat, l’europe
a choisi de battre le fer tant qu’il est chaud. la nou-
velle directive ‘recast’ 2010/31/ue, entrée en vigueur
en 2013, affiche des ambitions qui feraient pâlir d’envie
les technocrates européens en charge des transports.
une ambition relayée avec volontarisme par la région
bruxelloise dont les bâtiments engloutissent à eux seuls
les trois quarts de la consommation finale d’énergie de
la région (renouvelle n°57, p.1).
2013, année mouvementée pour le secteur des renouvelables. des dossiers polémiques d’abord, comme la remise en cause des systèmes de soutien publics ou des nouvelles implantations éoliennes terrestres. mais en toile de fond, le secteur prend ses marques et se professionnalise. derrière les prises de position politiques, les professionnels se tiennent à l’écart des déclarations de principe et des invectives. on se parle, on s’organise, on se structure. le métier qui entre.
Vers l’âge de raison
2013 en Belgique
Smartguide de l’énergie durable 11partie 1 : analyses transversales |
de solwatt à qualiwatt Volte-face meurtrièredès janvier 2013, ce n’était déjà plus une surprise pour
personne : le régime Solwatt avait fait son temps ; le
mécanisme wallon de soutien au photovoltaïque allait
être révisé. toute l’année écoulée avait été émaillée
d’évaluations et de déclarations sur l’impact financier
du système des certificats verts dans le résidentiel.
les montants évoqués étaient assez surréalistes pour
qu’on s’attende à un changement de cap radical. il l’a
été puisque le nouveau système proposé en fin d’an-
née, Qualiwatt, excluait tout simplement la formule
du certificat vert à valeur variable pour se retrancher
sur une formule de prime avec garantie de retour
sur investissement. avant même d’être précisément
formulée, l’effet d’annonce s’est révélé meurtrier. en
quelques mois, l’onde de choc avait jeté au sol une
bonne partie des acteurs économomiques du secteur :
selon la fédération agoria, le secteur aurait perdu
1.250 emplois en 2013 dont la grande majorité dans la
filière photovoltaïque. Mais, renforcée par les rumeurs
propagées partout en europe, l’annonce avait aussi
distillé le doute dans toutes les filières. avec en sus, un
terrible sentiment de vulnérabilité. la poule aux œufs
d’or est passée à la casserole budgétaire.
blackout La Belgique continue à se faire peurune fois encore, à la veille des frimas, d’aucuns avaient
évoqué les risques de blackout. et ce n’était pas sans
arrière-pensées : sortie programmée (mais pas encore
totalement phasée) du nucléaire, crise de croissance
du réseau, perte de compétitivité des centrales au gaz,
poids du renouvelable... en juillet, le Conseil des ministres
approuve le plan Wathelet. il insiste sur la nécessité de
peaufiner la gestion de la demande, de muscler les inter-
connexions... Mais il instaure aussi la mise en réserve fi-
nancée de centrales de production dont les énergéticiens
avaient évoqué la fermeture pour cause de non-rentabi-
lité. il évoque même des appels d’offres pour de nouvelles
unités... tout en confirmant la prolongation de tihange1.
accords de brancheNos industriels gardent le capl’efficacité énergétique fait son chemin au sein des entre-
prises. alors qu’elle bénéficie depuis 2011 d’une norme iSO
(50001), elle est boostée depuis une dizaine d’années par
les accords de branche. Ces conventions sectorielles en
vigueur dans plus de 177 entreprises et 217 secteurs indus-
triels ont dégagé des résultats appréciables (14,5% d’éco-
nomies et 18% ce CO2 évités en 2010). elles ont donc été
prolongées et renforcées en 2013 à travers des accords
de branche dits ‘de deuxième génération’, qui intègrent
désormais : des indices d’évaluation affinés, un périmètre
plus large pour la mesure des émissions de GeS et une
feuille de route obligatoire. Ces accords ouvrent égale-
ment la voie aux systèmes d’énergies renouvelables pour
optimaliser les résultats à atteindre. bref, un pas plus loin
(renouvelle n°53, p.8).
12
une tendance moyenne est calculée par la méthode des
moindres carrés sur la dernière période d’un an et de 5 ans.
le taux de croissance annuel moyen (tCaM) est exprimé par
un pourcentage équivalent à un index annuel de type Xn = X0
(1+index)n (renouvelle n°59, p.12)
bois – bûches, plaquettes, pellets
Prix le plus bas et généralement plus stable. Cependant, une
augmentation du prix des pellets a été constatée en 2013. elle
est de +15 à 20% par rapport à l’an passé. (Voir encadré « Pellet,
superstar dans la section biomasse »).
Sur une période de 5 ans, l’index annuel est de +2,8% pour les
pellets et +1% pour les bûches.
produits pétroliers - mazout
les prix des produits pétroliers évoluent par vagues au gré des
effets des cotations internationales (pétrole brut et taux de
change $/€). actuellement, la tendance à un an est la baisse
(-1,8%). Sur 5 ans, l’augmentation des prix du mazout est de
+14,5% par an.
index annuel de déc. 2012 à déc. 2013 : -1,8%
index annuel de déc. 2008 à déc. 2013 : +14,5%
gaz naturel
les prix du gaz naturel évoluent « par vagues ». une baisse sen-
sible est apparue début de l’année 2013 qui se traduit par une
tendance de – 5,1% sur les douze derniers mois. Sur 5 ans, l’aug-
mentation des prix du gaz naturel se situe à +7,6% par an.
index annuel de déc. 2012 à déc. 2013 : -5,1%
index annuel de déc. 2008 à déc. 2013 : +7,6%
electricité – tarif simple
les prix de l’électricité évoluent « par vagues ». après une aug-
mentation constatée fin 2012 et une baisse début 2013, les prix
affichent une légère augmentation. Ces douze derniers mois, la
tendance moyenne est une augmentation de +1,4%. Sur 5 ans,
l’augmentation est de +4,1% par an.
index annuel de déc. 2012 à déc. 2013 : +1,4%
index annuel de déc. 2008 à déc. 2013 : +4,1%
inflation
index annuel de déc. 2012 à déc. 2013 : +0,9%
index annuel de déc. 2008 à déc. 2013 : +2,5%
des évolutions contrastées
FIG. 2 : évolution 2008-2013 des prix des produitsénergétiques achetés par les ménagesSource : Renouvelle
2,9
3,9 5,8
8,4
10,8
23,5
24,5
7,9
0
5
10
15
20
25
30
12/2
008
03/20
09
06/2009
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06/2013
09/2013
12/2
013
cEUR/kWh (PCI)
Bois plaquettes (30% HR) Bois bûches (séchées 1 an)
Bois pellets ou granulés (vrac) Mazout (2000 l)
Electricité tarif simple Gaz naturel
Propane vrac Electricité tarif bi-horaire (3200+1600)
cEUR/kWh (PCI)
Prix de l’énergie en 2013
marché belge – ménages
Smartguide de l’énergie durable 13partie 1 : analyses transversales |
marché belge – clients professionnelselectricité
Fin 2013, selon la méthodologie de la CreG, la facture annuelle
d’un client professionnel consommant 50.000 kWh par an
d’électricité est la plus petite en France et la plus élevée en
allemagne. la belgique se situe à la deuxième place.
Parmi les 5 pays, le royaume uni a le prix le plus élevé pour la
composante énergie la belgique présente les coûts de réseau
les plus élevés, l’allemagne a une composante taxe plus éle-
vée et en France les tarifs régulés sont toujours d’application.
(renouvelle n°49, p.10)
gaZ naturel
Fin 2013, selon la méthodologie de la CreG, la facture annuelle
d’un client professionnel consommant 100.000 kWh par an de gaz
naturel est la plus petite en belgique et la plus élevée aux Pays-bas.
Consultez l’Observatoire des prix de l’énergie
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Energie Réseau Taxes
FIG.3 : Facture d’électricité (all-in) pour un client professionnel (50.000 kWh/an) janvier 2013 et janvier 2014Comparaison entre la Belgique (BE), l’Alle-magne (DE), la France (FR), la Grande Bre-tagne (UK) et les Pays-Bas (NL)Source : CREG
FIG.4 : Factures de gaz naturel (all-in) pour un client professionnel (100.000 kWh/an) janvier 2013 et janvier 2014Comparaison entre la Belgique (BE), l’Allemagne (DE), la France (FR), la Grande Bretagne (UK) et les Pays bas (NL)Source : CREG
Facture annuelle moyenne (all in) gaz naturel pour client professionnel (100.000 kWh/an)
entre 2013 et 2014
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BE DE FR NL UK
Energie Réseau Taxes
www.apere.org/observatoire
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marché internationalmarché du pétrole
Malgré des hauts et des bas du prix spot, une tendance
moyenne à la hausse du prix du pétrole s’observe nettement
depuis l’an 2000 : de 20$ courant, il est aujourd’hui à plus
de 100$. une multiplication par 5 en 13 ans. et demain, il est
fort probable que les projections de l’aie soient revues
systématiquement à la hausse comme le constate Jean-
Marc Jancovici (renouvelle n°52, p.5).
Cette augmentation est le signe d’une époque proche du
pic de la ressource. Pendant combien de temps pourrons-
nous encore faire la fête grâce à nos ressources fossiles ? le
constat de Jean-Marc Jancovici est sans appel : « la crois-
sance permanente, c’est fini. Nous rentrons dans un monde
à croissance contrainte ».
Conséquence d’un système européen d’échange de quotas
d’émissions inefficace, le marché d’échange des émissions de
CO2 (eu etS Carbon) reste désespérément excédentaire de-
puis 2011. la valeur de la tonne de CO2 a chuté de 20 € à 5 €
et ne montre pas de signe de remontée (renouvelle n°54, p.7).
Pour rappel, une tonne de CO2 est émise lors de la combustion
de 2,7 barils de pétrole. en d’autres termes, pour ceux qui sont
soumis à l’obligation de marché etS, avec 5 € la tonne de CO2,
le prix du baril de pétrole est augmenté de 1,85 € ou 2,8 $, soit
+ 2%. dérisoire !
marché européen des émissions de carbone
FIG. 4 : Evolution du prix spot du baril de pétrole Brent Source : U.S. Energy Information Administration (EIA)http://www.eia.gov
FIG. 5 : Evolution du prix de la tonne équivalent CO2 sur le marché européen des quotas d’émissions (EU ETS carbon) Source : Thomson Reuters Point Carbon
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$courant
Spot price Courbe de tendance moyenne
Smartguide de l’énergie durable 15partie 1 : analyses transversales |
marché de gros de l’électricité
le prix de gros de l’électricité sur le marché long terme (y+1)
et court terme (day ahead) montre une tendance à la baisse
depuis 2011. l’écart entre les prix sur les marchés en belgique,
aux Pays-bas, en France et en allemagne, s’est creusé, l’alle-
magne présentant les prix les moins élevés et les Pays-bas les
prix les plus élevés. (renouvelle n°56, p.12).
Cette tendance à la baisse du prix de gros de l’électricité est
à contre-courant des évolutions du prix de gros du gaz et
du pétrole. elle est imputable à différents facteurs tels que
la faiblesse de la conjoncture économique, le faible coût des
émissions de carbone (Cfr. marché des émissions de carbone),
mais aussi par le fort développement de la production d’éner-
gie d’origine renouvelable, prioritaire sur le réseau. (renouvelle
n°55, p.1). Cet effet a été constaté de manière évidente en dé-
cembre 2013 (renouvelle n°61, p.2).
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BE Y+1 NL Y+1 DE Y+1 FR Y+1
/MWh
FIG. 6 : Evolution du prix de l’électricité (marché international long terme Y+1) en Belgique, Pays-Bas, Allemagne et France entre fin 2010 et début 2014Source : CREG
marché de gros du gaZ naturel
le prix du gaz sur les marchés à court et long terme augmente
d’année en année depuis 2009. Sur la période 2012-2013, la
hausse de prix a été moins marquée sans doute due à des
volumes annuels réduit de 11,7%. le prix de gros du marché
M+1 s’élevait à 27,1 €/MWh en moyenne en 2013 en europe et
de 9,3 €/MWh aux uSa.
en 2013, la consommation totale de gaz naturel en belgique
a été de 183 tWh, soit en baisse de 1,3% par rapport à 2012
malgré une saison de chauffe plus rude (voir les statistiques
dj15/15 dans la rubrique « ure – bâtiment »). C’est la forte
baisse de consommation des grands clients industriels (-11,7%
par rapport à 2012) qui marque cette tendance.
(Source : Synergrid)
FIG. 7 : Evolution du prix du gaz (marché international long terme M+1) entre 2012 et 2014. Henry HUB : USA ; PEG Nord : FR ; NCG, GASPOOL : DE ; TTF, ZIG : BESource : CREG
16
Texte
Titre
Châpeaule cluster tweed (technologie wallonne energie - environnement et développement durable) est une organisa-tion wallonne rassemblant une centaine d’entreprises actives dans le secteur de l’énergie durable.
le Cluster joue un rôle majeur en matière de business développement dans les secteurs de « l’énergie du-rable ».
par énergie durable, on entend :
• les sources d’énergie renouvelable ;• la mise en oeuvre de process permettant la réali-
sation d’économies d’énergie, l’efficacité énergé-tique et la réduction des gaz à effet de serre dont le Co
2, au niveau industriel et dans le secteur tertiaire
• le développement de produits visant les mêmes effets, à l’intention de l’industrie, du tertiaire ou de particuliers (produits et services « verts »).
pour favoriser les investissements en production et ex-ploitation de l’énergie durable, le Cluster TWEEd s’orga-nise selon les axes principaux suivants :
• la mise en réseau des acteurs du secteur via l’organisation de conférences, d’évènements de networking, de visites d’entreprises... ;
• le soutien technique au montage de projets d’inves-tissement / de R&d dans le secteur ;
• la promotion des compétences des membres du Cluster, notamment lors de missions/salons à l’in-ternational ;
• la réalisation d’une veille technologique ;
• l’organisation de « groupes projets » qui regroupent des entreprises aux compétences complémentaires afin de répondre à des appels d’offre régionaux ou européens et d’offrir des solutions globales aux clients dans des projets de taille industrielle ;
• la réalisation d’études de marché et d’analyses économique et technologique sur la thématique de l’énergie durable.
membres de tweedTWEEd compte plus de 100 membres dont 80% d’entreprises.
les membres de TWEEd sont des entreprises possédant un siège social et/ou opérationnel en Région wallonne (ou en Région bruxelloise) ac-tives dans la branche d’activité « énergie durable », tous secteurs confondus.
on y trouve des entreprises tels que des assembleurs d’équipements, fabricants de composants, producteurs d’énergie mais également des entreprises de services, bureau d’études, traders de certificats Co
2 ou encore
des centres de formation, centres de recherches, ser-vices universitaires et autres partenaires publics.
asbl cluster tweedRue Natalis 2
4020 liège (Belgique)
+32 4 242 47 60
www.clustertweed.be
Tva : BE0896.051.752
Contact :Mr. Cédric Brüll
directeur
Source : Cluster TWEED
17Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |
Partie 2l’utiliSatiON ratiONNelle de l’éNerGie daNS tOuS SeS étatS
18
S’il est vrai que, depuis 2010, la consommation primaire
ou consommation intérieure brute (Cib) de la belgique
n’a cessé de diminuer (de l’ordre de 4% par an) et que la
consommation finale tend elle aussi à baisser sensiblement
dans les trois régions, il paraît hasardeux d’y voir une ten-
dance lourde en termes de transition énergétique. le ralen-
tissement économique constaté depuis le début de la crise
n’y est sans doute pas étranger. il s’est nécessairement tra-
duit dans la Cib, tant au niveau de l’industrie qu’à celui des
transports. de même, les conditions climatiques doivent
également être prises en compte, en particulier dans les
dépenses liées aux bâtiments. en outre, il faut tenir compte
du fait que 2/3 de l’énergie finale est consommée en région
flamande où la tendance à la baisse ne semble pas aussi
régulière qu’au niveau national.
Quoi qu’il en soit, en 2012, 37% de la consommation finale
était imputable à l’industrie, 35% au domestique et 28% aux
transports. Cette consommation finale est en légère baisse,
mais à des degrés divers dans les trois secteurs (voir gra-
phique).
On relèvera enfin que la consommation moyenne par tête
d’habitant se situe autour de 5,5 tonnes équivalent pétrole
(tep) par an. la Flandre culminant autour de 5,9 tep/hab, la
Wallonie à 4,7 tep/hab et bruxelles à 1,7 tep/hab (renou-
velle n°54, p.12).
une dépendance énergétique très contrastéeCette consommation a exigé l’achat et l’importation de
4,2 millions de tonnes de charbon, 170 millions de barils
de pétrole et 16 km3 de gaz naturel, ainsi que l’extraction
de près de 500.000 tonnes de minerai d’uranium. Ce qui
témoigne d’un taux de dépendance qui reste élevé en bel-
gique (74%) par rapport à la moyenne européenne (53,3%).
une moyenne où se mêlent des pays totalement dépen-
dants de leurs importations comme Malte, dépendants à
100%, le luxembourg ou Chypre (97%) et des pays comme le
danemark qui était en 2012 le seul exportateur net d’énergie
(- 3%).
a l’échelle des statistiques annuelles, la transition énergétique s’avère pareille aux changements climatiques qui la motivent : insaisissable. cela tient à la diversité et à la complexité des éléments qui interagissent en permanence pour en modifier la trajectoire.
une transition à pas comptés
Consommation énergétique
FIG. 9 : Evolution de la consommation primaire d’énergie par vecteur en Belgique, entre 2003 et 2012. Source : Eurostat
FIG. 10 : Evolution de la consommation finale d’énergie par Région entre 1990 et 2012Source : Wallonie : SPW-DGO4, Flandre : Vito, Bruxelles : Bruxelles Environnement, Belgique : Eurostat
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Mtep
Wallonie Bruxelles Flandre Belgique
19Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |
Côté consommation finale – principalement des combus-
tibles solides (charbon, biomasse), du carburant (38% de
produits pétroliers, 29% de gaz naturel) et de l’électricité
(19%) – on notera surtout l’évolution contrastée de l’indus-
trie et du secteur domestique.
Comme on le verra dans la suite de ce bilan annuel, c’est
effectivement en descendant dans la répartition de cette
consommation par secteurs – industrie, bâtiment, trans-
ports... - que l’on verra se dessiner les contours d’une tran-
sition énergétique qui est en chemin et qui progresse à pas
comptés.
2/3 C’EsT la paRT dE la RégioN FlaMaNdE daNs la CoNsoM-
MaTioN FiNalE d’éNERgiE EN BElgiquE. dE quoi doNNER
du REliEF aux CHiFFREs.
le chiffre
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Industrie Domestique Transport Autre
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FIG. 11 : Consommation finale d’énergie parvecteur énergétique en Belgique en 2012Source : Eurostat
FIG. 12 : Evolution de la consommation finale d’énergie par secteur entre 2003 et 2012 en Belgique Source : Eurostat
20
contexteun lourd passif
On a pris l’habitude de considérer, de manière un peu sché-
matique, que l’habitat comptait pour un bon tiers dans
l’appétit énergétique des pays au nord de l’europe. Cette
proportion - rapportée à l’industrie et au transport - est
largement dépassée dans quelques grandes villes comme
bruxelles. en cause bien sûr un parc immobilier souvent
ancien (un bon tiers de nos maisons ont plus de 65 ans),
édifié à une époque où le prix des combustibles ne consti-
tuait pas une préoccupation majeure des ménages pas plus
que dans le secteur tertiaire. a une époque aussi où, pour
ce qui concerne le résidentiel, la villa quatre façades aux
vastes volumes intérieurs illustrait l’idéal en termes de réus-
site sociale.
d’où l’expression ‘passoire énergétique’ qui qualifie ce type
de logements. ils peuvent devenir aujourd’hui la cause d’une
précarité énergétique pour ceux qui n’arrivent pas à suivre
l’augmentation des charges énergétiques (renouvelle n°53, p.1).
stratégieles outils du changement
C’est ce qui, au début des années 2000, avait justifié le
développement au niveau européen d’une stratégie tout
spécialement orientée sur une remise à niveau dynamique
du patrimoine immobilier européen (1). dans cette ‘boîte à
outils’, un instrument majeur : une certification énergétique
classée de a++ à e qui, à terme, tiendrait lieu de véritable
carte d’identité à tout bâtiment public ou privé. Ce n’est
qu’au tournant des années 2010 que le système est entré
en application en belgique. avec un scepticisme évident au
niveau du secteur immobilier. « l’immobilier dans l’expecta-
tive », titrions-nous encore en novembre 2011 (renouvelle
n°38, p.1). deux ans plus tard, le train était lancé et on pou-
vait considérer que 10% des bâtiments du parc résidentiel
wallon disposaient d’une carte d’identité énergétique (re-
nouvelle n°51, p.4).
Mais l’objectif de la démarche était aussi de peser sur les
comportements. Celui des concepteurs et des investisseurs
comme celui des usagers. il fallait non seulement qu’archi-
tectes et bureaux d’études s’approprient cet objectif de
performance énergétique, que les fournisseurs et corps de
métiers reconsidèrent leur production et adaptent leurs
pratiques, mais aussi que les usagers et/ou propriétaires
acceptent d’en payer le prix sur foi des promesses d’écono-
mies substantielles sur le moyen et le long terme. et acces-
soirement, il importait aussi que les media fassent suffisam-
ment écho aux efforts des pionniers pour que l’évolution
fasse tache d’huile.
Stratégie payante, puisque, au vu des premiers résultats en-
grangés, l’europe décidait, fin 2013 de relever ses exigences
en matière de performance énergétique des bâtiments, en
exigeant que toutes les nouvelles constructions présentent,
d’ici 2021, une consommation énergétique quasi nulle.
avancéesle secteur immobilier met les bouchées doubles
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser au départ, l’en-
semble du secteur immobilier belge s’est assez rapidement
engouffré dans la voie Peb. au point que cette dernière
est devenue en quelques années un enjeu majeur dans la
construction et la rénovation. les concepteurs ont entraîné
derrière eux les fabricants de matériaux, d’équipements de
chauffage et de ventilation et une large partie des candidats
bâtisseurs et promoteurs. un véritable ‘effet de mode’ encou-
ragé à la fois par les aides et primes accordées par les pou-
voirs publics (un budget de 31 millions consacré aux primes
wallonnes en 2012) et par les coûts croissants des énergies.
la thématique énergie est désormais largement présente
dans les foires et salons gravitant autour de l’habitat. et les
média répètent en boucle le message : la Peb, c’est l’avenir.
la région bruxelloise – où la voracité énergétique de l’habi-
tat est particulièrement préoccupante – anticipe même les
exigences européennes en faisant de la construction pas-
sive la norme dès 2015 !
(1) la première directive 2002/91/Ce sur la performance énergétique des bâtiments a été réactualisée en 2010 par la directive 2010/31/ue.
la rumeur médiatique est parfois plus parlante que les données statistiques. mise en piste chez nous au début des années 2010, la stratégie de performance énergétique européenne appliquée au bâtiment (peb) n’a pas mis cinq ans à dépasser le scepticisme qui l’avait accueillie à ses débuts. effet de mode ou évolution majeure ?
le train Peb atteint sa vitesse de croisière
Bâtiments et URE
21Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |
les résultats sont au rendez-vous : au cours des dix der-
nières années, en normalisant selon la rigueur du climat (à
l’aide des degrés/jours), la consommation énergétique des
bruxellois aurait baissé de quasi 25% en dépit de l’augmen-
tation de la population. les autorités y voient le résultat à
la fois de la stratégie Peb et, outre les incitants publics, de
diverses initiatives ciblées telles que la mise à l’honneur de
bâtiments exemplaires (renouvelle n°48, p.4), le défi éner-
gie, ou le programme PlaGe (Plan local d’action pour la
gestion énergétique – renouvelle n°59, p.5) appliqué aux
bâtiments publics.
Plus largement, l’engouement manifesté pour les approches
énergétiques de l’habitat a fait tache d’huile en suscitant un
intérêt renouvelé pour le concept de « quartier durable »
ou de « ville durable » (renouvelle n°58, p.1 et p.6) déve-
loppé dans de nombreux pays d’europe et d’ailleurs avec
un regard nouveau et bien plus global sur le ‘vivre en ville’
qui sera le lot des deux tiers d’entre nous d’ici quarante ans...
acteurs l’émulation professionnelle joue à plein
le succès de la dynamique Peb développée dans nos trois
régions est encore largement occulté par le passif évoqué
plus haut et le rythme relativement lent de la rénovation et
des nouvelles constructions. Mais il s’agit à n’en pas dou-
ter d’un mouvement de fond. et celui-ci doit beaucoup au
dynamisme d’acteurs professionnels – architectes, urba-
nistes ensembliers... - gravitant principalement autour de la
plateforme ‘Maison Passive’ initiée en Flandre (Passiefhuis-
plateform). le rôle de quelques concepteurs architectes
très engagés semble avoir été ici déterminant. au point
parfois de susciter la réaction de professionnels soucieux
de ne pas tomber dans certains excès contreproductifs en
termes de rentabilité. Mais l’ingéniosité et la créativité des
solutions avancées ont débouché sur une adhésion de plus
en plus large de la profession et l’émergence de formations,
de métiers et de technologies (régulation, domotique, ven-
tilation, etc.) souvent inspirés de pays voisins plus avancés
dans ces matières, mais qui sont en passe de révolutionner
la réflexion urbanistique.
perspectivesZéro énergie avec l’intégration du renouvelable
la tendance désormais est claire : l’horizon du secteur im-
mobilier, c’est le NZeb (Nerly Zero energy building) (re-
nouvelle n°57, p.1 et p.8). et pour atteindre cet objectif ul-
time, le travail sur l’enveloppe des bâtiments, les systèmes
de chauffage et de refroidissement ainsi que la ventilation
ne suffiront pas. l’idée est clairement de mettre les éner-
gies renouvelables à contribution, via des pistes comme le
biPV (building integrated Photovoltaïcs – renouvelle n°50,
p.1) – le chauffe-eau solaire, ou les pompes à chaleur qui ont
encore du mal à décoller. Par le biais aussi d’un travail d’o
ptimisation en profondeur sur les normes, la certification,
la formation et la labélisation des intervenants, histoire de
tirer le meilleur parti des technologies et de maximiser la
qualité des interventions techniques. un travail déjà percep-
tible avec le lancement, en 2013, de la labellisation resCert
(renouvelle n°60, p.64).
les efforts porteront aussi sur une densification de l’habitat :
les logements vont devoir s’habituer à se serrer les uns
contre les autres pour se tenir au chaud...
de nombreux bâtiments passifs voient le jour en Belgique. parmi ceux-ci, le projet Bruyn-Est, initié par le Cpas de Bruxelles et conçu par le bureau d’architecture B612 associates, verra fleurir 56 éco-logements basse énergie. © B612 associates
le train Peb atteint sa vitesse de croisière
22
repères statistiques
avec un dJ 15/15 annuel de 2.138 à uccle, 2013 a été une an-
née qui a nécessité davantage de besoins de chauffage que
l’année 2012 et encore davantage que 2011. Par contre l’hiver
2014 a été particulièrement clément (renouvelle n°61, p.9).
le degré-jour est le principal paramètre influençant la
consommation finale du domestique. Plus il est élevé, plus
les besoins de chauffage sont importants - surtout dans le
parc de bâtiments à moindre performance énergétique.
On constate bien l’impact de la rigueur climatique sur l’évo-
lution de la consommation finale du domestique, mais son
impact aujourd’hui semble légèrement atténué. est-ce le
signe de l’amélioration de la performance énergétique du
parc de bâtiment en belgique ? Sans doute couplé aussi
à un prix de l’énergie en croissance qui influence aussi les
comportements de chauffe.
- 25%C’EsT la diMiNuTioN dE la CoNsoMMaTioN éNERgéTiquE
dEs BRuxEllois au CouRs dEs dix dERNièREs aNNéEs,
aloRs quE la populaTioN RégioNalE, EllE, a augMENTé
RégulièREMENT.
le chiffre
TAB. 1 : Evolution de la Consommation Finale du domestique en Belgique Source : Eurostat
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012CF domestique (Mtep)
14,8 14,8 14,9 14,1 13,0 14,4 13,7 14,9 12,7 12,5
TAB. 2 : Evolution du degré-jour 15/15 à Uccle Source : IRM
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013dj15/15 1.920 1.894 1.829 1.798 1.578 1.828 1.820 2.309 1.515 1.915 2.138
23Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |
Transports et URE
contextebloqués dans les embouteillages
Cela fait des années que ce triste record se renouvelle :
la belgique est le pays le plus embouteillé du monde. elle
compte trois de ses principales villes dans le top 15 de la
congestion automobile. Cela tient bien sûr à la forte densité
de la population de notre pays. Mais aussi au fait que plus
de 80% de nos déplacements se font encore en voiture et
souvent seuls au volant. résultat : l’efficacité énergétique
de nos automobiles a beau faire des progrès notables, les
chiffres globaux de consommation (et d’émissions) restent
élevés, malgré une légère baisse en 2012. et dans une éco-
nomie qui fonctionne à flux tendus, et où le secteur automo-
bile compte quelques 300 entreprises et emploie 85.000
travailleurs (10% de la main-d’œuvre industrielle), ce n’est
pas près de changer. Nous sommes comme bloqués dans
un immense embouteillage intellectuel et technologique, où
les moyens de communication ne cessent de se perfection-
ner, mais dans le même temps la pression sur le transport
physique s’accentue sans cesse. un constat d’autant plus
angoissant que les pays émergents suivent fidèlement notre
‘exemple’ sur ce terrain. leur intensité en transport est en
passe de nous dépasser. Cela fait déjà des années que l’on
cherche une issue. et elle sera forcément mondiale à bien
des égards...
stratégieà la recherche d’itinéraires de délestage
Compte tenu de l’importance prise par le transport routier
dans notre système économique comme dans notre vie
quotidienne, l’europe a bien du mal à faire baisser la part des
transports dans notre consommation énergétique. Partout,
elle se heurte au lobbying d’une industrie qui use de moyens
colossaux pour préserver ses intérêts. Sur les routes, dans
l’industrie, comme dans les airs, les velléités réglementaires
et fiscales de l’union européenne sont systématiquement
freinées sous des prétextes sociaux et/ou de compétitivité.
les autorités européennes voudraient bien mettre le sec-
teur aéronautique devant ses responsabilités environne-
mentales, mais elles peinent à obtenir de lui une contribu-
tion minimale à l’effort climatique. elles cherchent en vain à
contraindre le secteur automobile à plus de frugalité, mais
les chiffres d’émissions de CO2 claironnés par la publicité ne
se confirment guère à l’usage. l’europe plaide vainement
pour l’intermodalité, une fiscalité équitable dans le trans-
port par route, un développement des solutions alternatives
à l’automobile et aux carburants fossiles (lire la thématique
biocarburant, p.41-42). autant de solutions partielles, mais
pourtant indispensables, dont aucune n’est à elle seule en
mesure d’inverser, ni même de freiner la tendance.
avancéesvéhicules électriques et nouvelles orientations
dans un pays où le crédo reste « ma voiture, c’est ma liberté
», la marge de manœuvre des autorités publiques reste limi-
tée. les avancées technologiques sur les performances de
moteurs sont bien réelles, mais elles ont du mal à compen-
ser la progression des immatriculations et à juguler l’effet
rebond. le dernier Salon de l’automobile de bruxelles a,
une fois de plus, enregistré une affluence record (585.000
visiteurs) et les grosses cylindrées ne se sont jamais si bien
vendues. le passage à la propulsion électrique reste limité
(moins de 40.000 véhicules vendus depuis 2010) et objec-
tivement contestable. la voiture électrique n’en était pas
moins la coqueluche du dernier Salon de Francfort. en Nor-
vège, la tesla Modèle S électrique (un des modèles les plus
aboutis actuellement) est arrivée, en septembre dernier, en
tête des ventes de véhicules neufs. et dans le monde, 3,7
millions de véhicules électriques et hybrides ont été vendus
en 2011. donc on avance, en particulier au royaume-uni et
au danemark.
On notera aussi le succès grandissant des Vae (vélos à
assistance électrique, scooter et motos électriques) et du
cyclopartage dans les villes.
troisième grand secteur de consommation énergétique, les transports semblent soumis à une logique implacable. plus le pib augmente, plus le transport des personnes en nombre de km/passager grimpe. de même pour le transport de marchandises. et comme la croissance semble un dogme incontournable et que ce secteur fonctionne en très large majorité avec des carburants fossiles, les émissions globales de gaz à effet de serre ne sont pas près de baisser...
un laborieux cheminement vers une mobilité durable
24
enfin, l’effort se fait de plus en plus pressant sur le compor-
tement du citoyen en termes de déplacements. il s’agit de
lui faire comprendre que les habitudes acquises à l’époque
où les routes et le ciel étaient dégagés et les carburants
bon marché n’ont désormais plus cours. Progressivement,
les politiques tendent à se réorienter en matière d’aména-
gement du territoire et d’utilisation du réseau routier (éco-
taxes). Mais là aussi le citoyen-usager fait de la résistance.
On l’a vu en 2013 avec le Xième projet de taxation au kilo-
mètre. un projet désormais reporté à 2016 pour les camions
et tout de suite après pour les particuliers...
acteursle citoyen au coeur du jeu
dans l’immédiat, sur le chemin de la transition énergétique,
les constructeurs automobiles n’ont pas trop de soucis à
se faire. les pétroliers non plus. les compagnies aériennes
à peine plus, puisque jusqu’ici, elles sont parvenues à re-
pousser la taxe carbone qui planait sur leurs destinations
européennes. les transporteurs routiers, eux, ont obtenu
un sursis jusqu’en 2016. ils auront largement le temps d’ici
là d’occuper les routes pour faire pression sur les autorités
publiques. reste le citoyen, plus isolé que jamais pour faire
face à la nécessité de maîtriser les émissions de GeS dues
à ses déplacements. ici, le terme ‘rationnelle’ de l’acronyme
ure prend réellement tout son sens : il s’agit bien pour le
citoyen de ‘revenir à la raison’ lorsqu’il envisage ses dépla-
cements.
C’est à lui qu’il appartiendra de reconsidérer sa manière
d’envisager ceux-ci, en mettant à profit les outils de plus en
plus nombreux mis à sa disposition. les particuliers peuvent
désormais s’improviser chauffeurs de taxi ou transporteurs
de colis, grâce aux applications de géolocalisation telles
que djump et uber, avec une rétribution financière à la clef.
Voilà qui pourrait induire un profond changement de com-
portement et résorber lentement les embouteillages dans
les grandes zones urbaines.
perspectivesen route pour l’altermobilité et les territoires centraux !
Si l’on envisage l’avenir immédiat en termes de transports,
c’est surtout au niveau de l’altermobilité que l’on perçoit
les perspectives les plus concrètes. Outre les transports en
commun (qui peinent à satisfaire la demande) et le rer qui
promet d’ici quelques années de désengorger bruxelles,
on est tenté de lorgner dans le désordre sur des formules
comme le transport à la demande, les centrales de mobilité,
le covoiturage, le carsharing, les vélos partagés, etc. On sent
déjà émerger dans certaines villes un attrait nouveau pour
une mobilité douce qu’encouragent encore timidement les
autorités.
Celles-ci pourront désormais compter sur les nouvelles
orientations en matière d’aménagement du territoire et en
particulier dans la politique de renforcement des centralités,
comme inscrit dans le nouveau Schéma de développement
de l’espace régional (Sder) soumis à enquête publique en
ce début d’année 2014 en Wallonie. il en est ainsi de la struc-
ture territoriale proposée à travers notamment le concept de
« territoires centraux » dans lesquels devront se concentrer à
l’avenir résidence, équipements et services. (renouvelle n°60,
p.4) de quoi faire infléchir tout doucement les comportements
et préparer un regard nouveau sur les déplacements.
repères statistiques
la consommation finale du transport concerne quasi exclusivement des produits pétroliers. Plus de 80% concerne les
transports routiers, 15% le transport aérien et 1% le transport ferroviaire, soit 1,6 tWh sur l’année. la part du fluvial est négli-
geable. les transports maritimes ne sont pas compris ainsi qu’une partie des transports aériens internationaux.
3,7millions C’EsT lE NoMBRE dE véHiCulEs élECTRiquEs ET HyBRidEs
qui oNT éTé vENdus daNs lE MoNdE.
le chiffre
TAB. 3 : Evolution de la consommation finale des transports en BelgiqueUnités : Mtep Source : Eurostat
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012CF transport (Mtep) 10,3 10,3 10,0 9,7 9,6 11,3 11,1 10,8 10,7 9,8
25Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |
Industrie et URE
avec un petit tiers de la consommation finale du pays et un niveau qui est grosso modo revenu à ce qu’il était bien avant la crise, l’industrie belge, dotée de quelques secteurs électro-intensifs, souffre de plus en plus de sa trop faible efficacité énergétique. en cause : le coût des énergies et le manque de liquidités dû à la crise et qui l’empêche de moderniser ses outils, à l’instar de ses voisins et principaux partenaires allemands...
l’efficience énergétique tarde à gagner l’industrie belge
contexteentre le marteau et l’enclume
du point de vue de sa performance énergétique, le tissu
industriel belge est loin d’être uniforme. Progressivement, à
la faveur de sa relative prospérité, la Flandre a pris une cer-
taine avance dans la modernisation de ses outils industriels.
les politiques incitatives régionales sur le terrain semblent
avoir encore accentué son différentiel de compétitivité in-
dustrielle par rapport à la Wallonie.
Cependant, la belgique accuse toujours un retard vis-à-vis
des pays voisins. Selon une étude menée par le consultant
roland berger à la demande de Febeliec (fédération des
grands consommateurs d’énergie), la tonne d’acier, de pa-
pier ou de ciment produite en belgique entraînerait par rap-
port à certains de nos voisins un supplément de coût éner-
gétique qui pourrait aller au-delà de 45% selon les cas. d’où
une récrimination constante de l’industrie quant au prix des
énergies et des services associés. Celle-ci venant s’ajouter
aux protestations récurrentes des fédérations patronales
sur les coûts salariaux.
C’est dans ce contexte que les entreprises belges sont invi-
tées, comme leurs consœurs (et par ailleurs concurrentes)
européennes, à presser l’allure vers les objectifs des direc-
tives air-climat.
stratégiele management a pris le pouvoir
très clairement, la stratégie énergétique de nos industriels
s’est notablement améliorée ces dernières années, motivée
par une nécessaire adaptation à la concurrence désormais
mondiale. les grandes entreprises belges ont adopté le ma-
nagement ‘à l’américaine’, notamment dans les domaines
liés à l’environnement, au climat et à l’énergie. la feuille de
route qui s’impose à tous s’appelle aujourd’hui iSO14001,
eMaS (Système européen d’audit et de management en-
vironnemental) et, depuis 2011, iSO50001. Cette dernière
norme mondiale donne désormais aux gestionnaires des
grandes entreprises les directives et orientations à suivre
pour définir stratégiquement leur gestion énergétique. des
normes volontaires sans doute, mais qui n’en constituent
pas moins pour toutes les entreprises des balises pratique-
ment incontournables. Même pour les PMe qui, en tant que
fournisseurs (potentiels) des premières, ont tout intérêt à
s’en inspirer si elles veulent rester dans la course. la dernière
directive en date, relative à l’efficacité énergétique (2012/27/
ue), ne dit pas autre chose en incluant dans ses mesures
contraignantes (art.8) les audits énergétiques et systèmes
de management de l’énergie. elle prévoit également une
évaluation complète du potentiel pour l’application de la
cogénération à haut rendement et de réseaux efficaces de
chaleur et de froid d’ici le 31 décembre 2015 (art. 14).
avancéesles accords de branche creusent leur trou
inspirés par le modèle hollandais, les accords de branches
s’imposent désormais en belgique. Ces accords volontaires
sont signés par les gouvernements régionaux avec diffé-
rents secteurs industriels, en échange d’un engagement des
entreprises à améliorer leur efficacité énergétique et à ré-
duire leurs émissions de GeS. Forte du succès rencontré par
les premiers accords engrangés dès 2003 (16 conventions
signées concernant 177 entreprises et 217 sites industriels),
la Wallonie a lancé en 2012 une nouvelle salve d’accords de
deuxième génération. il s’agit d’amener les entreprises à
aller plus loin en comptant sur un effet d’entraînement au
niveau d’un nombre croissant d’entreprises (renouvelle
n°53, p.8).
acteurs le coaching énergétique s’impose
les audits énergétiques – inscrits dans les normes évoquées
plus haut et dans les accords de branche – tendent à se
26
généraliser au sein des entreprises. Ces audits ont rendu
plus évidents aux yeux des gestionnaires les différents
postes stratégiques à surveiller. les équipements concernés
– chaudières, compresseurs, groupes de froid, etc. - sont en
effet souvent peu visibles (même s’ils sont souvent équipés
de compteurs) et viennent grever la facture énergétique.
la généralisation des audits a suscité l’émergence dans les
grandes entreprises électro-intensives et dans les bureaux-
conseils au service des plus petites, de responsables aguer-
ris à la lecture d’une comptabilité énergétique et capables
d’y identifier des gisements d’économie jusque-là totale-
ment ignorés. un potentiel d’économies souvent étonnant.
de quoi justifier la présence, permanente ou périodique, au
sein de l’entreprise, de coaches énergétiques capables à la
fois de repérer les failles, de les signaler au management et
de piloter des actions de remédiation au cœur des équipes
chargées de la conduite des équipements concernés. une
nouvelle fonction, voire un nouveau métier qui tend à s’im-
poser même au sein des plus petites structures...
perspectivesun boulevard pour la gestion de la demande
l’évolution des productions d’électricité vers d’avantage de
sources renouvelables et décentralisées est un nouveau défi
pour les gestionnaires de réseau et les régulateurs quant au
maintien de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électrici-
té. une part importante de la réponse se trouve dans la ges-
tion de la demande (« demand Side Management » - dSM)
pratiquée déjà par certains grands consommateurs d’éner-
gie. Cette gestion leur permet, en faisant jouer la flexibilité
au sein de leur process, de dégager des avantages écono-
miques via notamment des contrats interruptibles avec elia
(Gestionnaire du réseau de transport - Grt) (renouvelle
n°60, p.4).
de son côté, le Grt y voit un moyen efficace d’assurer la
sécurité d’approvisionnement dont il a la charge. Selon un
sondage mené en 2013, en collaboration avec Febeliec et
energyville, elia a identifié au niveau des entreprises répon-
dantes (totalisant 13,6% de la consommation d’électricité
en 2012) une capacité flexible potentielle de 631 MW dont
134 MW ne sont pas encore utilisés de manière ‘intelligente’
pour diminuer les coûts énergétiques. deux tiers de cette
capacité peuvent être appelés très rapidement pour faire
face à des pointes de consommation (voir graphique). de
quoi se faire une idée du potentiel global éventuellement
disponible de l’industrie belge en matière de gestion de la
demande. une donnée que le Grt compte bien approfon-
dir pour envisager à moyen terme, avec les autres gestion-
naires de réseau et les autres partenaires de marché, une
utilisation systématique de la gestion de la demande dans
les contrats de fourniture.
en 2012, plus de 70% de la CF de l’industrie est localisée en Flandre. les secteurs de la chimie (organique et inorganique
et la production d’engrais) et de la sidérurgie ont consommé 5,1 Mtep en Flandre et 1,4 Mtep en Wallonie. Suite à l’arrêt du
dernier haut-fourneau wallon en août 2011, en Wallonie, le secteur des minéraux non métalliques (1,2 Mtep) a dépassé celui
de la sidérurgie en tant que branche industrielle la plus énergivore. elle comprend principalement la production de ciment,
de chaux et de verre. les autres secteurs industriels énergivores sont les métaux non ferreux, l’assemblage, l’agroalimen-
taire et le papier. en région bruxelloise, l’activité industrielle représente 0,05 Mtep avec l’assemblage automobile comme
secteur industriel le plus énergivore. (Source : bilans régionaux provisoires VitO, dGO4, bxl-env)
0
100
200
300
400
500
600
700
5 min 15 min 1..2h 8h 24h
Cap
acit
é fle
xib
le c
umul
ée (
MW
)
Temps de réaction
Capacité flexible non utilisée : 134 MW
Capacité flexible utilisée : 497 MW
Capacité flexible totale : 631 MW
repères statistiques
TAB. 4 : Evolution de la consommation finale de l’industrie en BelgiqueUnités : Mtep Source : Eurostat
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012CF industrie (Mtep) 13,0 12,6 11,8 12,5 12,3 12,1 9,7 11,8 13,8 13,3
FIG. 13 : Puissance interruptible en fonction du temps de réactionSources : Elia, Febeliec, EnergyVille
27Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |
Electricité et URE
jadis relativement basique, la production d’électricité est devenue, en belgique aussi, un secteur d’activité comme un autre : soumis à la concurrence, technologiquement de plus en plus complexe, propulsé au cœur d’une transition énergétique qui n’était pas dans ses gènes, mais qui lui impose de revoir ses pratiques et de se diversifier. une méta-morphose acrobatique menée au pas de charge.
un secteur métamorphosé aux prises avec ses démons...
contexteune consommation annuelle de 80 twh
l’industrie belge dévore à elle seule près de la moitié de
l’électricité mise sur le marché (de l’ordre de 80 tWh par an)
dont deux tiers pour la partie flamande du pays. le tertiaire
vient ensuite, à hauteur de 27% avec une consommation ré-
gulièrement en hausse. Nos ménages consomment le solde
de la production soit environ un quart.
FIG. 14 : Evolution de la consommation d’électricité par secteur entre 2003 et 2013 en BelgiqueSource : Eurostat
0
20
40
60
80
100
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
*2013
TWh
total Autre Logement Transport Tertiaire Industrie
evolutionun combat pour un enjeu essentiel : notre futur mix énergétique
actuellement, la production électrique belge (71.600 GWh
en 2012) repose à 54% sur le nucléaire, suivi par le gaz
(29,8%) et le charbon (7,1%). Or, notre consommation se
maintient à un niveau de l’ordre de 80 tWh par an*.
la belgique importe donc une partie de son électricité,
soit pour compenser son manque de production soit pour
tenir compte de prix plus avantageux sur les marchés voi-
sins. les importations se font auprès des trois pays avec
lesquels nous sommes interconnectés : France, Pays-bas,
luxembourg. le solde net de ces échanges sur l’année 2012
est une importation de 10 tWh. le chiffre de 2013 devrait
être relativement équivalent et devrait se caractériser par
une augmentation des importations et une diminution des
exportations. Cela s’explique notamment par la mise hors
service en 2012 de deux centrales (452 MW au total), jugées
non rentables car elles ne tournaient plus suffisamment
pour que leur coût de revient soit concurrentiel. il revenait
moins cher d’acheter l’électricité sur le marché que de faire
tourner ces unités. a l’inverse, quelque 719 MW de capa-
cité supplémentaires ont été mises en service. essentiel-
lement l’unité tGV de duferco à Marcinelle pour 405 MW
et le parc éolien offshore de C-Power pour 184,5 MW. Ce
qui illustre bien le combat qui se livre sur ce secteur stra-
tégique, alors que la belgique a décidé d’abandonner la
filière nucléaire d’ici 2025. Questions cruciales : comment
seront redistribuées d’ici là les capacités mises hors course
et quel sera en finale le mix énergétique de notre pays ?
28
Ces interrogations se situent au cœur du combat que livrent
aujourd’hui les énergéticiens européens pour garder la main
(renouvelle n°58, p.4).
-20 -15 -10 -5 0 5 10 15
TWh
Solde export-import Pays-Bas Luxembourg France
2008
2009
2010
2011
2012
2008
2009
2010
2011
2012
2008
2009
2010
2011
2012
2013
IMPORT EXPORT
FIG. 15 : Evolution annuelle des importations/exportations d’électricité entre 2008 et 2013Source : Elia
perspectivesun challenge pour le renouvelable
le renouvelable est-il en mesure d’assurer le relais et de se
substituer au nucléaire ? différentes recherches ont soupe-
sé le problème et ont répondu par l’affirmative. le Portugal
en a fait l’expérience en 2013 en atteignant en mars une pro-
duction mensuelle équivalente à 87% de sa consommation
(renouvelle n°53, p.4).
Ce qui tend à confirmer que 100% d’énergies renouvelables
n’est en rien un objectif irréaliste. reste que cet objectif
comporte un certain nombre d’obstacles qu’il conviendra
de surmonter et pas seulement au niveau financier. l’une
des plus délicates réside dans la variabilité de certaines
productions pour laquelle le réseau électrique n’est actuel-
lement pas dimensionné. la gestion intelligente du réseau
et les solutions de stockage – notamment individualisé au
niveau des logements – joueront ici un rôle-clef pour inté-
grer largement ces productions variables (lire la rubrique
« réseau et stockage p.65-68 »).
l’électricité est, on le sait, instantanée. a tout instant, le
réseau électrique est tenu d’équilibrer la puissance de pro-
duction avec celle de consommation. Pour la belgique, la
charge d’équilibre varie entre 5.800 MW et 14.000 MW.
en 2013, la valeur la plus faible (5.922MW) a été mesurée le
dimanche 28 juillet entre 15h45 et 16h00. C’est la deuxième
année consécutive qu’elia constate que la valeur minimale
est atteinte pendant la journée en électricité et non la nuit :
c’était une journée bien ensoleillée sur le parc photovol-
taïque belge comme le rappelle l’historique de la météo des
énergies renouvelables (1). la charge maximale (13.385 MW)
a été enregistrée, elle, le jeudi 17 janvier 2013 entre 17h45
et 18h00, assez logiquement à la fin d’une glaciale journée
d’hiver.
(1) www.meteo-renouvelable.be
* Par ailleurs, Synergrid considère que 1,4 tWh sont autoconsommés en belgique. traditionnellement plus ‘vorace’
Smartguide de l’énergie durable 29partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
Partie 3 :éVOlutiON
deS FilièreS
30
les sources renouvelables d’énergie sont des énergies de flux
qui se régénèrent en permanence au rythme du soleil et de
ses dérivés (le vent, les cours d’eau, les vagues, les courants
marins, la chaleur naturelle et la croissance de la biomasse),
ainsi que des marées et de la chaleur naturelle issue de la
géothermie. la biomasse et la chaleur naturelle géothermique
étant sous une forme stockée, leur exploitation doit veiller à
maintenir le caractère renouvelable de leur stock énergétique.
(Cfr. Charte pour une énergie durable)
la production des énergies renouvelables dépend de la
ressource et de sa variabilité. Nous avons sélectionné les
indicateurs de suivi des principales ressources belges dont
le flux varie selon un rythme annuel, mensuel et journalier :
soleil, vent, cours d’eau. Nous présentons les évolutions de
ces dernières années et dressons un bilan pour l’année 2013.
la biomasse a l’avantage de nous mettre à disposition une
forme d’énergie stockée. elle est le résultat de la transfor-
mation de la lumière solaire par la photosynthèse. dans de
bonnes conditions (eau et nutriments), le rendement de
conversion annuel (soleil ➞ biomasse) est de l’ordre de 0,6%.
le rayonnement annuel que reçoit une surface horizontale
non ombragée est de 1.057 +/- 100 kWh/m2 à bruxelles. le
rayonnement direct représente 45 à 50% de cet apport éner-
gétique annuel, le reste étant fourni par le diffus.
la production normalisée annuelle solaire photovoltaïque
pour une inclinaison et une orientation optimales à bruxelles
est en moyenne 968 +/-60 kWh/kWc sur les 5 dernières
années.
Statistiques des sources d’énergies renouvelables
soleil - repère statistique
TAB. 5 : Evolution du rayonnement solaire annuel sur une surface horizontale (source : IRM) et de la production solaire photovoltaïque normalisée (source : EnergizAIR)
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 moyennerayonnement annuel (kWh/m2)
1.151 1.034 1.056 1.040 998 1.023 1.087 1.056 1.087 1.041 (1.000) 1.057
Production normalisée annuelle solaire PV (kWh/kWc)
Nd Nd Nd Nd Nd Nd 985 923 1.032 964 938 968
bilan 2013en terme d’irradiation solaire, 2013 se situe parmi
les années les moins bonnes de ces 5 dernières.
un déficit par rapport à la normale a été constaté
en hiver et au printemps 2013.
0
50
100
150
Janv
ier
Fév
rier
Mar
s
Avr
il
Mai
Juin
Juill
et
Ao
ût
Sep
tem
bre
Oct
ob
re
No
vem
bre
Déc
emb
re
kWh/kWc
2009 2010 2011 2012 2013
FIG. 16 : Evolution de la production normalisée mensuelle solaire photovoltaïque entre 2009 et 2013Capteurs orientés vers le Sud et inclinés de 35° à Bruxelles Source : EnergizAIR
la production normalisée photovoltaïque est
un indicateur valable pour le suivi du rayon-
nement solaire. en effet, la mesure du rayon-
nement solaire par pyromètre est très bien
corrélée avec la production photovoltaïque
normalisée (renouvelle n°57, p.12).
Smartguide de l’énergie durable 31partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
vent - repère statistique
DONNéES ANNUELLES
TAB. 6 : Evolution du taux de charge éolien en Belgique Source : EnergizAIR à partir des données Elia
2010 2011 2012 2013taux de charge annuel onshore (%)
26,4 23,7
taux de charge annuel offshore (%)
39,8 40,9
l’énergie fournie par l’éolien dépend principalement du vent
(vitesse, taux de turbulences) et des caractéristiques des
éoliennes (dimension et courbe de charge). Pour suivre la
ressource éolienne, l’indicateur utilisé est le suivi du taux de
charge éolien. il est disponible en temps réel grâce à la météo
des énergies renouvelables (energizair).
taux de chargePour un intervalle de temps déterminé, le taux de charge
éolien est le rapport de l’énergie effectivement produite
par l’éolienne à l’énergie qui pourrait être produite si elle
fonctionnait en régime continu à sa puissance nominale.
d’après les productions électriques réelles du parc éolien
connecté sur le réseau de transport géré par elia, le taux
de charge annuel sur terre (onshore) est de l’ordre de 25%
et celui en mer (offshore) de l’ordre de 40%.
la belgique est soumise à une circulation générale de vents
d’ouest perturbée par des cycles dépressionnaires d’échelle
synoptique. en été (juillet et août), le rythme est généralement
plus calme et se traduit par moins de vent à cette saison.
bilan 20132013 a été une année normale avec un vent présent toute
l’année sauf en juillet, août et de manière anormale aussi
septembre. le taux de charge annuel moyen a été de 23,7%
sur terre et 40,9% pour l’éolien en mer. la moyenne annuelle
pondérée par la puissance installée est de 28,8%.
le mois de décembre 2013 se distingue avec un taux de
charge de plus de 40% sur terre et plus de 53% en offshore.
Sans surprise, juillet et août ont été les mois les moins produc-
tifs. un record de production a été mesuré le 21 décembre 2013
(renouvelle n°60, p.11).
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Eolien onshore Eolien offshore Belgique (onshore+offshore)
FIG. 17 : Evolution du taux de charge éolien mensuelSource : EnergizAIR (sur base des données Elia)
32
FIG. 18 : Evolution mensuelle de la pluviométrie à Uccle de 2009 à 2013Source : IRM
FIG. 19 : Evolution de la consommation finale belge à partir de sources renouvelables par usage : chaleur (C-SER), électricité (E-SER) et transport (T-SER)Sources : Bilans régionaux SPW-DGO4, Bruxelles-Environnement, VITO
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Hauteur (mm) Jours de pluie sur le mois
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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 % SER 2,3% 2,7% 3,0% 3,3% 4,6% 5,0% 5,2% 6,8%
T-SER GWh 80 81 1.061 1.151 2.905 3.862 3.698 3.817
E-SER GWh 2.152 2.958 3.477 4.351 5.637 6.732 8.430 10.402
C-SER GWh 9.482 10.179 10.448 11.269 11.968 14.665 12.847 14.283
TWh
cours d’eau – repère statistique
TAB. 7 : Evolution de la pluviométrie à UccleSource : IRM
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 moyennePrécipitation uccle (mm)
671 914 751 835 880 862 764 914 815 977 816 838
Nombre de jours de pluie
157 198 200 180 204 209 190 201 187 212 180 194
les données de pluviométrie sont l’indicateur de l’évolution des cours d’eau. la régularité des précipitations donnent au
cours d’eau de bons débits pour une exploitation hydroélectrique.
énergies renouvelables
Smartguide de l’énergie durable 33partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013*
TWh
Biomasse (hors incinération) Photovoltaïque Eolien onshore
Eolien o�shore Hydroélectricité Biomasse (incinération)
FIG. 20 : Evolution de la consommation électrique belge issue de sources renouvelables. *2013 : Estimation APEReSource : Bilans régionaux SPW-DGO4, Bruxelles-Environnement, VITO
en huit ans, la part des énergies renouvelables dans la
consommation finale de la belgique est passée de 2,3% en
2005 à 6,8% en 2012. (Cfr. statistique de la consommation
finale p.19-22).
Parmi les trois usages, la chaleur (C-Ser) contribue de ma-
nière prépondérante à la consommation finale. en 2012, elle
représente 14,3 tWh et contribue à 50%. il s’agit principale-
mentde combustibles biomasse.
l’électricité renouvelable (e-Ser) présente la croissance la
plus remarquable. elle est passée de 2,2 à 10,4 tWh en
8 ans. en 2012, sa contribution au bilan renouvelable est
de 37%. la production est issue de centrales thermiques à
la biomasse,des éoliennes (onshore et offshore) et du parc
solaire photovoltaïque. les biocarburants ont été intro-
duits dans le circuit de distribution des carburants à partir
de 2007. avec 3,8 tWh, en 2012, leur contribution au bilan
renouvelable est de 13%. les biocarburants représentent
4,5% de l’énergie consommée par le secteur du transport
en 2012. (Source eurostat).
en ce qui concerne la part des énergies renouvelables dans
la consommation finale des régions, la Wallonie atteint
9,5%, la Flandre 5,5% et bruxelles 1,7% (chiffres 2012). les
proportions détaillées des régions sont présentées dans
l’observatoire des énergies renouvelables de l’aPere.
electricité renouvelable
la production d’électricité à partir de ressource renouvelable
(e-Ser) connaît depuis 2005 une croissance régulière avec
un taux de croissance annuel moyen de l’ordre de 24%.
les filières photovoltaïque et éolienne présentent les plus
grandes évolutions, quasi inexistante en 2005, elles produisent
aujourd’hui plus de la moitié de la production e-Ser. la
production de la biomasse a triplé en huit ans. la production
hydroélectrique reste globalement stable avec des différences
selon les variations du régime hydrique annuel.
en 2013, la production belge de 12 tWh d’e-Ser est princi-
palement issue de centrales thermiques à la biomasse
(4,6 tWh-valeur 2012), des éoliennes (3,9 tWh) et du parc
solaire photovoltaïque (2,6 tWh). la part biomasse de l’inci-
nération (0,6 tWh) et l’hydroélectricité au fil de l’eau
(0,4 tWh) ont une moindre contribution.
Fin 2013, la puissance installée de production électrique à
partir de ressource renouvelable est estimée à 5,9 GW dont
51% par les panneaux solaires photovoltaïques (3 GW), 29%
par l’éolien (1,7 GW), 16% par la biomasse (0,9 GW), 3% par
l’incinération (0,15 GW) et 2% par l’hydroélectricité au fil de
l’eau (0,11 GW).
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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
TWh
Biomasse domestique Biomasse non domestique
CES Pompe à chaleur chau�age et ECS
Géothermie
FIG. 21 : Evolution de la consommation de chaleur belge issue de sources renouvelablesSource : Bilans régionaux SPW-DGO4, Bruxelles-Environnement, VITO
la production de chaleur à partir de ressources renouvelables
(C-Ser) connaît depuis 2005 une croissance régulière avec
un taux de croissance annuel moyen de 6%. Comparée à la
production d’électricité, le niveau de croissance est moindre.
l’année 2010 se démarque avec une part plus importante
d’utilisation de bois de chauffage dans le secteur domestique.
en effet, 2010 a été une année exceptionnellement froide
comme en atteste le niveau élevé de dJ 15/15.
la chaleur renouvelable est quasi exclusivement fournie par
les combustibles issus de la biomasse. la part des chauffe-
eau solaires, des pompes à chaleur et de la géothermie sont
comparativement nettement plus réduits (moins de 4%).
Gardons à l’esprit que dans le secteur du logement (1/4 de
la consommation finale), par rapport aux seuls besoins éner-
gétiques du bâtiment, les chauffe-eau solaires et les pompes
à chaleur peuvent contribuer de manière significative.
Cependant, leur contribution sera significative uniquement
si l’enveloppe du bâtiment atteint de bons niveaux d’isolation
et d’étanchéité.
chaleur renouvelable (c-ser)
Pour 2013, la production estimée de 3,8 tWh d’électricité en
Wallonie est issue à 38% de la biomasse, 36% de l’éolien
onshore, 15% du solaire photovoltaïque et 9% de l’hydroélec-
tricité.
en Flandre, les 6,5 tWh d’électricité produits sont issus à
48% de la biomasse, 30% du solaire photovoltaïque, 15% de
l’éolien et 7% de l’incinération.
a bruxelles, les 100 GWh produits sont principalement issus
de l’incinérateur (68%), des panneaux solaires photovoltaïques
(25%) et de la biomasse (7%).
remarque :l’incinération est un système d’élimination des déchets
dont une partie est issue de la biomasse. la chaleur fatale
qui en résulte peut être partiellement valorisée pour pro-
duire de l’électricité (rendement de 25-30% max). Par
convention de l’agence internationale de l’energie (aie)
et d’eurostat, seule la fraction organique (biomasse) des
déchets est considérée comme renouvelable. le taux
d’humidité et la fraction massique de la biomasse dépend
de la gestion des déchets des intercommunales.
Smartguide de l’énergie durable 35partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
© apERe – Bruno Claessens
36
en 2011, la biomasse (dont les déchets organiques) a couvert
68% de la consommation d’énergies renouvelables au sein
de l’union européenne. la plus grande partie de cette bio-
énergie a été produite à partir de bois (47,8% de la consom-
mation). le reste de la biomasse ainsi que les déchets ont
fourni 20,2% de la consommation d’énergies renouvelables
(source aebiOM).
en belgique, la biomasse a couvert 96% de la consomma-
tion de chaleur renouvelable (2012) et 38% de la production
d’électricité renouvelable (hors incinération) (2012).
en 2010, les objectifs fixés dans le plan d’action national
pour les énergies renouvelables ont été légèrement dépas-
sés. Cependant, en 2011, les bioénergies ont représenté
43% de l’objectif de consommation de 2020. la production
d’énergie à partir de biomasse sera donc amenée à considé-
rablement augmenter dans les années à venir.
d’où l’intérêt d’envisager de façon distincte, en fonction des
usages énergétiques envisageables – combustion, biomé-
thanisation, biocarburant - le potentiel à exploiter au sein de
cette filière majeure et son évolution récente.
l’ensemble de la matière organique vivante – la biomasse – constitue la source la plus importante d’énergie renou-velable pour la fourniture de chaleur et d’électricité (bioénergie), ainsi que pour le transport. au-delà des conflits d’usage qu’elle peut susciter du fait de ses nombreuses formes d’utilisation (alimentation, énergie, chimie, etc.), son potentiel en tant que source d’énergie renouvelable est considérable en belgique...
Biomasse
une filière en croissance
Source : ValBiom
Smartguide de l’énergie durable 37partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
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38
contexteune prise de conscience tardive
en Wallonie, et jusqu’en 2001, la création de chaufferies (au-
tomatiques) au bois n’était encore le fait que d’initiatives
isolées et essentiellement dans le secteur industriel (scie-
ries et industries du bois). il n’y avait aucun projet public
ni réseau de chaleur au bois. C’est en 2001 que la Wallo-
nie a officiellement structuré sa politique via le Plan bois-
energie & développement rural (Pbe&dr). initialement,
ce Plan était destiné au secteur public avec la Fondation
rurale de Wallonie comme coordonnateur et Facilitateur. il
a rapidement été étendu aux secteurs privés domestique et
industriel avec Valbiom comme animateur principal. la Val-
biom et la FrW sont aujourd’hui respectivement Facilitateur
bois-energie pour le secteur public et privé. a bruxelles et
en Flandre, il n’y a pas de politique spécifique en faveur du
bois-énergie, ni de Facilitateur dédié à cette filière.
avancéesla course aux kwh moins chers estlancée
dans le secteur domestique, la filière a vu s’améliorer le parc
existant de poêles à buches, même s’il reste de gros efforts
pour éradiquer les installations peu performantes et les pra-
tiques douteuses quant au bon usage du bois bûche. On
constate surtout une percée importante des poêles et chau-
dières automatiques aux granulés de bois. enfin, les chau-
dières alimentées à la biomasse « non-bois » (par exemple,
le miscanthus) se multiplient timidement en Wallonie - un
important potentiel est identifié à ce niveau. la course aux
performances et aux kWh moins chers est donc bien lancée.
d’après une enquête initiée par eurostat, près de 400.000
foyers européens seraient en tout ou en partie chauffés
au bois. dans le secteur industriel, outre les chaudières à
alimentation automatique que l’on retrouve essentielle-
ment dans les petites industries du bois, on relève surtout
quelques grosses unités de cogénération, favorisées par la
mise en place des certificats verts et le renchérissement
des combustibles fossiles. Près de 150 entreprises seraient
équipées de chaudières ou d’unités de cogénération au bois
allant de 50 kW à plusieurs dizaines de MWth.
dans le secteur public, on retrouve presqu’exclusivement
des installations thermiques, le plus souvent destinées à
alimenter un réseau de chaleur. une soixantaine de projets
publics sont fonctionnels avec des puissances allant de 15 kW
à environ 1 MWth.
On assiste donc depuis quelque temps à une montée en
puissance des réseaux de chaleur (lire la thématique en
p.64). Ceux-ci présentent l’avantage de mutualiser la pro-
duction de chaleur et, idéalement, de réaliser des écono-
mies d’échelle (amélioration de l’efficacité, réduction des
coûts et de la pollution). en Wallonie, on recense 26 réseaux
de chaleur alimentés par une chaudière bois dans le sec-
teur public pour une longueur de réseau cumulée de plus
de 8 kilomètres. en outre, 38 projets sont à l’étude. le début
de l’année 2014 est d’ores et déjà marqué par le démarrage
effectif du réseau de chaleur de Malempré, fonctionnant aux
plaquettes de bois (renouvelle n°62, p.9). Ce projet est ini-
tié et développé par les habitants eux-mêmes. une coopé-
rative locale gère ainsi l’approvisionnement énergétique du
village. l’indépendance voulue par les habitants est double :
d’une part vis-à-vis des combustibles fossiles, d’autre part
vis-à-vis du marché du bois lui-même puisque la chaudière
devra consommer préférentiellement des plaquettes pro-
duites dans les environs.
Pour les projets du secteur public, le SPW et la FrW ont
aussi mis en place un monitoring de tous les réseaux de
plus de 200 mètres consommant au moins l’équivalent de
500.000 kWh/an. une vingtaine de paramètres sont éva-
lués en temps réel et périodiquement... afin de s’assurer que
les projets fonctionnent bien conformément aux attentes et
selon les règles de l’art.
de mémoire d’homme, la combustion du bois a toujours été la principale source de chaleur de nos sociétés. depuis peu, le perfectionnement des systèmes de chauffage au bois, les réseaux de chaleur et la cogénération (biomasse) et la biomasse ont apporté une dimension nouvelle à cette filière, la mettant directement en concurrence avec les formes de production centralisées reposant sur les énergies fossiles. un premier pas dans la bonne direction ?
un nouveau regard sur le chauffage au bois
Combustion et cogénération – bois énergie
Smartguide de l’énergie durable 39partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
en France, les chaufferies collectives et tertiaires alimentées au
bois représentaient une puissance installée de 350 MW en 2011
et les projets se multiplient : 32,5 MW supplémentaires sont ain-
si prévus pour fin 2014 dans la seule Île-de-France !
le pellet, superstar des combustibles bois
l’année 2013 a été marquée par une augmentation des prix des
pellets. les pellets vrac et sacs atteignent un prix de 60 €/MWh
à la fin 2013. Pour les pellets vrac, ceci correspond à une hausse
comprise entre 15 et 20%. le prix du bois-bûche reste quant
à lui relativement stable, à un prix moyen de 40 €/MWh. les
plaquettes versées représentent toujours le combustible le
meilleur marché (30 €/MWh). le gaz et le mazout coûtent res-
pectivement 70 €/MWh et 90 €/MWh (renouvelle n°59, p.12).
Cette hausse de prix des pellets peut notamment s’expliquer
par une demande accrue pour ce combustible. le parc d’équi-
pements a en effet fortement progressé ces dernières années.
entre 2004 et 2012, 5.200 chaudières, 63.000 poêles, 4.400
poêles-chaudières et 140 poêles de masse ont été installés en
Wallonie. en 2012, 82% des équipements vendus en Wallonie
fonctionnaient (au moins partiellement) aux pellets.
du côté de la production, des chiffres provisoires mentionnent
un volume total de plus de 22 millions de tonnes en 2012 dans
le monde, alors que la capacité totale installée est de 42 millions
de tonnes. l’union européenne produit environ la moitié des
pellets et l’amérique du Nord, un peu plus d’un quart. l’europe
a consommé 15 millions de tonnes de pellets en 2012, soit près
de 70% de la production. dans le monde, les plus grosses unités
de production se situent en russie et en amérique du Nord.
leur production est destinée essentiellement aux utilisateurs
industriels. en Wallonie, la capacité installée est de 600.000
tonnes. en 2012, 350.000 tonnes ont été produites, principale-
ment à usage domestique.
en ce qui concerne la certification, mentionnons qu’en 2012, la
moitié des pellets vendus pour le chauffage en europe étaient
certifiés eNplus.
technologiela condensation arrive
Hormis les poêles à buches, toutes les technologies au bois-
énergie modernes sont à alimentation automatique. le bois,
sous forme de pellets ou de plaquettes de bois (broyat), est
acheminé automatiquement, du « silo » de stockage vers
l’unité de production énergétique en fonction des besoins des
consommateurs.
Pour les installations utilisant du bois sain, de simples filtres
(multi)cyclones, voire de petits filtres électrostatiques sont
suffisants. Pour les unités utilisant des bois moins nobles, il est
souvent nécessaire d’utiliser des filtres à manches ou électros-
tatiques et des mesures d’émissions plus ou moins régulières
sont alors exigées dans le permis d’environnement.
le bois-énergie se met aussi à la condensation, car le bois pré-
sente une singularité : il contient une part importante d’eau,
même lorsque celui-ci est qualifié de sec. des fabricants, tant en
petite puissance qu’en grosse puissance, travaillent activement
à ces applications ; d’autant que le parc de nouveaux bâtiments
se prête bien à des régimes de basses températures. les pays
scandinaves, la Suisse ou l’autriche sont déjà dans ce train !
production et acteursune filière industrielle cohérente et bien installée
en Wallonie, on comptait en 2013 environ 120 projets industriels
pour une puissance thermique installée de l’ordre de 110 MW,
avec une production estimée avoisinant les 500.000 MWh. en
cogénération, une dizaine d’installations étaient en service à la
même période, pour une puissance totale installée d’un peu
plus de 380 MW, dont 120 MW pour la production électrique.
il y a un peu plus de 13 MWth installés dans le secteur public
pour une production annuelle d’environ 30.000 MWh.
en une décennie, la filière du bois-énergie a pris ses marques et
quasiment tous les acteurs de la filière sont présents chez nous.
On compte aujourd’hui des bureaux d’études spécialisés, des
équipementiers, installateurs et des gestionnaires de chauffe-
ries, sans oublier des fournisseurs de bois-énergie sous forme
de plaquettes ou de pellets.
On soulignera surtout ici l’importance cruciale des opérateurs
chargés du pilotage de ce type de projets. de plus en plus d’ini-
tiatives ont recours à des opérateurs susceptibles d’étudier,
mettre en œuvre et assurer l’entretien et la maintenance des
installations, le tout sur une longue période (10 ans) de façon
à parfaitement responsabiliser et engager le prestataire à cha-
cune des étapes de « son » projet. Ce sont les ensembliers-in-
tégrateurs, qui ne sont pas nécessairement tiers investisseurs.
leur démarche d’accompagnement des projets est complétée
par un outil « Monitoring », qui permet, en temps réels et pério-
diquement, de suivre le projet et de s’assurer qu’il fonctionne
conformément aux attentes et selon les règles de l’art.
22 millions de tonnes C’EsT la pRoduCTioN ToTalE dE pEllETs daNs lE MoNdE.
l’EuRopE a CoNsoMMé 15 MillioNs dE ToNNEs dE pEllETs
EN 2012, soiT pRès dE 70% dE la pRoduCTioN.
le chiffre
40
la biométhanisation connait depuis quelques années une croissance importante, faisant du biométhane un vecteur énergétique de plus en plus crédible à petite et grande échelle...
une technologie qui s’imposeprogressivement
Biométhanisation
en 2012, plus de 13.800 unités de biométhanisation étaient en
fonctionnement en europe, soit 12% de plus qu’en 2011. l’alle-
magne domine le marché avec 8.400 unités installées sur son
territoire - un parc qui reste stable. en deuxième place arrive
la Suisse, qui, en un an, a doublé son nombre d’unités instal-
lées (la plupart d’une puissance entre 0,5 et 1 MWel et à partir
d’intrants agricoles).
la puissance totale installée est de plus de 7.400 MWel.
dans les réseaux de gaZ, les réservoirs ou les fermes
l’année 2012 a aussi été intéressante pour le biométhane.
l’europe, avec ses 232 unités et plus de 166 000 m3/h, est
le leader mondial de la purification de biogaz, soit pour le ré-
seau de gaz, soit comme biocarburant. Plus de 50 nouvelles
unités ont ouvert en 2012, principalement en allemagne, mais
également en Suède, aux Pays-bas, en Suisse, en Finlande
et en Grande-bretagne. en 2013, la France a vu fonctionner
sa première unité agricole d’injection du biométhane dans le
réseau de gaz.
la Wallonie a vu quatre nouvelles unités agricoles démarrer,
dont deux de moins de 10 kWel.
Ces unités agricoles de petite puissance semblent être en
voie de développement en belgique. en effet, la Flandre a vu
apparaître ces trois dernières années une soixantaine d’unités
de moins de 30 kWel, et la Wallonie trois de 9,5 kW
el. le but
recherché dans ce cas, est de produire l’énergie suffisante
pour l’exploitation agricole, tout en utilisant les effluents
d’élevage liquides disponibles. a cet effet, la Wallonie a lancé
le programme biOMetH10, en vue de développer, d’aider et
de suivre techniquement l’émergence de ce type d’unités.
législations en vue
Plusieurs législations sont en cours de modification en Wal-
lonie. des discussions sont actuellement en cours concer-
nant les rubriques du permis d’environnement, la création de
conditions sectorielles et la législation concernant le com-
post et le digestat. a suivre dans les prochains mois...
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8700
13.800 EN EuRopE, 13.800 uNiTés dE BioMéTHaNisaTioN éTaiENT
EN FoNCTioNNEMENT EN 2012, soiT 12% dE plus qu’EN 2011.
le chiffre
FIG. 22 : Nombre d’unités de production de biogaz par pays européen en 2012Au total, l’Europe dénombre plus de 13.800 unités, soit une puissance installée de plus de 7.400 MWeSources : EBA, European Biogas Association
Smartguide de l’énergie durable 41partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
Biocarburants
contextetoujours pas d’accord sur l’objectif européen
il n’y a toujours pas d’accord définitif sur la contribution
maximale des biocarburants conventionnels dans le sec-
teur des transports. la directive européenne 2009/28/Ce
fixe un objectif contraignant pour les etats-membres d’une
contribution de 10% d’énergies renouvelables dans le sec-
teur des transports pour 2020. en octobre 2012, la Commis-
sion européenne a publié une proposition d’amendement,
en proposant un plafonnement à 5% de la contribution en
énergie des biocarburants conventionnels à cet objectif. le
12 décembre 2013, de nombreux etats-membres (20 sur 28)
étaient favorables pour une contribution de 7%, alors que
d’autres sont en faveur de 5%, dont la belgique. aucun ac-
cord définitif n’est donc pris en ce début 2014 sur ce dossier.
en 2012, la part des biocarburants représentait 4,7% de
l’énergie utilisée dans le secteur des transports en europe
(renouvelle n°56, p.6 et renouvelle n°52, p.9).
au sein de l’union européenne, le travail réalisé sur les biocarburants au cours de la présidence lituanienne a été apprécié. cependant, les questions relatives à la contribution maximale des biocarburants conventionnels dans le secteur des transports ainsi qu’aux iluc (1) ne sont pas encore tranchées à ce jour. cette situation ralentit l’évolution du secteur des biocarburants...
un secteur en attente de réponses claires
TAB. 8 : éVOLUTION DE LA PRODUCTION DE BIOCARBURANTS EN BELGIqUESources : ePure, European Biodiesel Board (EBB), EurObserv’ER – compilation ValBiom* Les données de production de biodiesel en Belgique pour l’année 2012 ne sont pas encore disponibles.
années bioéthanol biodiesel
[m3] [ktep] [m3] [ktep]
2005 0 0,0 1.124 0,9
2006 0 0,0 28.090 22,0
2007 0 0,0 186.517 145,9
2008 19.676 10,0 311.236 243,5
2009 219.973 111,8 467.416 365,6
2010 315.006 160,1 488.764 382,3
2011 400.004 203,3 530.337 414,9
2012 450.000 228,7 * *
Sources : ValBiom, ValBioMag mars 2014 -www.europaforum.public.lu-www.eu2013.it/fr-Eurobserver
(1) le facteur iluC (« indirect land use Change ») représente l’hypothèse que, si on redirige une partie des surfaces utilisées pour la production agricole alimentaire vers des usages non-alimentaires, il y a une demande alimentaire qui n’est plus satisfaite, ce qui entrainera que d’autres surfaces devront être utilisées pour la production alimentaire.les données de production de biodiesel en belgique pour l’année 2012 ne sont pas encore disponibles.
42
le tableau ci-dessus présente la « consommation » en
belgique des différents carburants au cours du temps. la
consommation de biocarburants est plus ou moins stable
depuis 2010 étant donné que l’objectif de taux d’incorpora-
tion de biocarburants a été atteint en belgique.
le marché européen au ralenti
en europe, la croissance de la consommation de biocarbu-
rants dans les transports tend à ralentir : + 2,9% entre 2011 et
2012 (+ 5,3% entre 2010 et 2011). en 2012, les biocarburants
représentent 4,7% de l’énergie utilisée dans les transports.
la répartition de la consommation de biocarburants reste
similaire aux années précédentes : le biodiesel est le plus
utilisé en europe (79,1% de la consommation totale en
contenu énergétique), loin devant le bioéthanol (19,9%).
l’huile végétale consommée pure et le biogaz représentent
chacun 0,5% de la consommation totale de biocarburants.
4,7% C’éTaiT, EN 2012, la paRT dE l’éNERgiE issuE dEs BioCaR-
BuRaNTs daNs lE sECTEuR dEs TRaNspoRTs EN EuRopE.
le chiffre
Source : SPF Finances (Chiffres récoltés par la ValBiom)
années bioéthanol biodiesel
[m3] [ktep] [m3] [ktep]
2006 0 0,0 1.150 0,9
2007 0 0,0 107.592 84,2
2008 24.091 12,2 115.325 90,2
2009 74.917 38,1 280.708 219,6
2010 108.933 55,4 401.750 314,3
2011 105.967 53,9 367.863 287,8
2012 107.260 54,5 407.059 318,4
2013 92.124 46,8 335.894 262,8
TAB. 9 : éVOLUTION DE LA CONSOMMATION DE BIOCARBURANTS EN BELGIqUE
la production belge se stabilise
la production belge de bioéthanol a légèrement augmenté
entre 2011 et 2012 (pas encore de données disponibles pour
le biodiesel). il y a eu une forte hausse de production dans
les premières années et maintenant que les installations
sont construites la production se stabilise. les nouveaux
investissements ne sont pas favorisés dans cet état d’incer-
titude où sont actuellement les producteurs. la production
reste malgré tout supérieure à la « consommation » de bio-
carburants belge et nous sommes donc exportateurs nets.
Smartguide de l’énergie durable 43partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
Photovoltaïque
contexteles régions adaptent leurs politiques de soutien
le rythme de développement des dernières années fut tel-
lement soutenu que l’impact des mécanismes de soutien sur
la facture d’électricité finale est devenu perceptible. de plus,
l’impact du photovoltaïque sur le réseau électrique n’est
plus non plus anecdotique, que ce soit en termes de puis-
sance de pointe ou en termes d’énergie globale annuelle.
les gestionnaires de réseau ont par conséquent des frais
de gestion croissants (surtensions, renforcement de ligne...).
dans un contexte de crise économique, ces surcoûts ont
poussé les Grd et les gouvernements régionaux à adapter
leur politique. Or, ces adaptations ont été contestées par
différents acteurs en 2013, provoquant une instabilité qui ne
fut pas de nature à rassurer l’investisseur. Cette instabilité
fut renforcée par de nombreux débats politiques qui ont
malheureusement eu tendance à opposer énergie propre et
énergie bon marché sans tenir compte des retombées posi-
tives indirectes du développement de la filière en termes
d’activités économiques, d’environnement et d’emploi.
stratégiesflandre : tarif réseau annulé, fin des certificats verts domestiques
en Flandre, deux adaptations importantes ont été mises en
place en début 2013 pour les installations domestiques. la
principale fut l’entrée en vigueur d’un nouveau tarif réseau spé-
cifique de l’ordre de 60 €/kWc/an pendant 20 ans. la seconde
fut une forte réduction du soutien en termes de certificats
verts (de 90 à 21 €/MWh pendant 10 ans) afin de revenir à une
rentabilité de 5% sur 15 ans. Même si la rentabilité était encore
assurée, l’impact sur le secteur a été dramatique, le nombre
d’installations annuelles ayant été divisé par 20 par rapport à
l’année record de 2011.
Fin 2013, le tarif réseau spécifique a été annulé par la Cour
d’appel de bruxelles suite à une action en justice introduite par
la fédération PV Vlaanderen (renouvelle n°59, p.4). Fort de
cette décision, la région Flamande a décidé en janvier 2014 de
supprimer le mécanisme des certificats verts pour les petites
installations étant donné que la rentabilité pouvait être assurée
uniquement avec la compensation réseau. la nouvelle a été
accueillie positivement par le secteur, d’autant plus qu’elle se
combine avec l’obligation, depuis janvier 2013, d’intégrer une
part minimale d’énergie renouvelable dans toutes les nouvelles
constructions.
wallonie : la crise avant qualiwatt
en Wallonie, début 2013 fut marqué par la crise du méca-
nisme des certificats verts. a partir du mois d’avril, un régime
transitoire est entré en vigueur, réduisant fortement le soutien
en termes de certificats verts (de 325 à 97 €/MWh pendant
10 ans) pour les installations domestiques. en réponse à cette
crise, le gouvernement wallon élabore un nouveau méca-
nisme de soutien à la filière : le plan Qualiwatt, qui est pleine-
ment entré en vigueur le 1er mars 2014 (renouvelle n°60, p.3).
le plan Qualiwatt supprime, comme en Flandre, le méca-
nisme des certificats verts. Ce dernier est remplacé par une
prime étalée sur 5 années et calculée pour obtenir un temps
de retour simple de 8 ans (5% irr pour une installation de
3 kWc). Ce nouveau mécanisme introduit également des cri-
tères de qualités sur le matériel, l’installateur et l’installation.
bruxelles : une croissance exceptionnelle !
a bruxelles, l’année 2013 fut tout bonnement exception-
nelle pour le photovoltaïque. le mécanisme de soutien
stable a permis l’éclosion de nombreuses grandes ins-
tallations sur les toitures des bâtiments industriels de la
région. une diminution du soutien financier en termes de
certificats verts a néanmoins été actée en août 2013 afin
de garantir un temps de retour simple de 7 ans comme le
prévoit la loi (340 à 204 €/MWh pendant 10 ans). l’année
2014 verra l’arrivée d’une nouvelle législation basée sur le
même principe mais en établissant un soutien différencié
entre les petites installations, les grandes installations et le
biPV.
avec un niveau d’installation d’un peu plus de 215 mwc, l’année 2013 fut une année sombre pour le secteur photovol-taïque en belgique. même les projections les plus conservatrices (250 mwc/an) n’avaient pas anticipé ce résultat. en point de mire : le débat politique sur la facture électrique.
la facture électrique cristallise le débat
44
avancéesdumping chinois : accord à l’amiable
la guerre commerciale semble s’apaiser. en juillet 2013, les
autorités européenne et chinoise ont conclu un accord à
l’amiable qui fixe un prix-plancher pour les panneaux chinois
vendus en europe (56 €c/Wc) et un volume maximal d’ex-
portation de 7 gigawatts. bémols : cet accord n’a pas de
validité juridique et seuls deux tiers des producteurs chinois
ont accepté de s’y plier.
en conséquence, la Commission européenne impose depuis
le 6 décembre 2013 une surtaxe de 47,6% sur les panneaux
chinois provenant d’industriels ne respectant pas cet accord
(renouvelle n°62, p.3).
Prix minimal Prix maximal Moyenne
installation résidentielle (10 kW)
1,7 €/Wc 2,5 €/Wc 2 €/Wc
Grande installation (100 kW)
1,2 €/Wc 1,7 €/Wc 1,45 €/Wc
capacitésla belgique atteint un record mondial
au niveau mondial, le photovoltaïque a atteint fin 2013, les
135 GW installés, ce qui permet de couvrir 0,8% de la de-
mande globale d’électricité. Plus de la moitié de la crois-
sance globale en 2013 fut essentiellement assurée par deux
pays : la Chine et le Japon.
au niveau européen, ce sont l’allemagne (36 GW) et l’italie
(18 GW) qui jouent encore les locomotives en termes de
puissance installée. la belgique se classe au 5e rang euro-
péen, mais des pays comme l’angleterre et la Grèce se sont
fortement rapprochés.
au niveau belge, 2013 est la moins bonne année depuis
2009 avec seulement 215 MWc installés. la belgique atteint
ainsi une puissance approximative de 3 GW installés, ce qui
représente ± 270 Wc / habitant.
Mais c’est au niveau du taux d’installations domestiques par
ménage que la belgique brigue le leadership mondial. On
dénombre plus de 347.300 installations de petites tailles
(<10 kW), ce qui représente 1 ménage sur 13. un peu plus
de 6000 installations de grandes tailles représentent quant
à elle 39% de la puissance installée. (renouvelle n°62, p.12).
FIG.23 : Répartition de la puissance installée photovoltaïque par Région en Belgique en mars 2014 Au total, la Belgique comptablise 2.983 MWc de puissance installée Source : APERe
TAB. 10 : PRIx OBSERVéS DES INSTALLATIONS EN BELGIqUE EN 2013Source : APERe
Smartguide de l’énergie durable 45partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
technologiela recherche s’active sur les coûts et le rendement
bien qu’il s’agisse d’une technologie mature, la recherche
au niveau mondial est très active. et la belgique n’est pas
en reste dans le domaine. elle se concentre surtout sur la
diminution des coûts de production, l’augmentation des
rendements (notamment sur les technologies des couches
minces) mais également sur le développement de nouvelles
technologies comme les cellules organiques dont les rende-
ments ne cessent d’évoluer.
le développement des solutions intégrées (biPV) est éga-
lement en plein essor et deviendra incontournable dans la
perspective de tendre vers des bâtiment NZeb (Nearly Zero
energy building)
acteursnombreuses faillites et réorientations
Selon agoria, parmi les filières renouvelables, c’est le pho-
tovoltaïque qui a le plus souffert en termes d’emplois. leur
nombre serait ainsi passé de 3.300 en 2012 à 1.950 en 2013.
Mais l’exercice d’estimation de ces pertes d’emplois s’avère
particulièrement difficile. Seules les faillites d’entreprises
spécialisées dans la filière peuvent être comptabilisées. Cela
s’avère plus difficile pour les nombreuses entreprises d’élec-
tricité qui se sont également lancées dans le marché, en
engageant du personnel supplémentaire, et qui doivent au-
jourd’hui le licencier ou le recentrer sur leur activité de base.
aux vues de leurs carnets de commandes, les sociétés spé-
cialisées dans le photovoltaïque ont eu recours à différentes
stratégies pour survivre :
• retourner à d’anciennes activités dans le secteur de l’élec-
tricité.
• développer de nouvelles compétences dans d’autres tech-
nologies comme par exemple les pompes à chaleur.
Notons que rbF, la fédération wallonne des installateurs
photovoltaïques, a été absorbée par la Confédération
Construction via la création d’une « renewable energy Plat-
form » (reP).
l’année 2013 a également vu l’émergence des prosumers
en tant qu’acteur, avec la naissance de l’asbl touche Pas à
mes Certificats Verts (tPCV). Cette association s’est créée
à la suite de l’annonce du gouvernement wallon de revoir
la durée du soutien des installations existantes en terme
de certificats verts. l’association défend les intérêts des
petits producteurs d’électricité verte et prend notamment
en charge leur défense dans les dossiers de faillite de l’ins-
tallateur (dans des montages de type win-win ou tiers-in-
vestissement).
enjeux et perspectivesquel financement du réseau électrique ?
au niveau belge, le secteur espère que 2014 sera une année
de reprise et de stabilisation du contexte législatif. les pro-
jections de puissance installée estiment atteindre à la fin de
l’année une croissance oscillant de 100 à 160 MWc.
Néanmoins, les débats sur le financement des réseaux élec-
triques risquent fort de ressurgir. le principe de compen-
sation sera-t-il remis en question ? Quel tarif sera appliqué
aux prosumers ? l’autoconsommation sera-t-elle encou-
ragée et, avec elle, l’émergence de nouvelles solutions de
stockage décentralisé ? Ces débats sont menés dans tous
les pays où le photovoltaïque est devenu un véritable acteur
sur le marché de l’électricité. ils arriveront tôt ou tard en
belgique (renouvelle n°61, p.6).
3 gwc FiN 2013, lE paRC pHoTovolTaïquE BElgE RassEMBlaiT
uNE puissaNCE iNsTalléE pRoCHE dEs 3 gWC doNT la
pRoduCTioN élECTRiquE aNNuEllE EsTiMéE équivauT
à 16% dE la CoNsoMMaTioN dEs logEMENTs BElgEs (3
500 kWH/aN) ou 3,1% dE la CoNsoMMaTioN élECTRiquE
ToTalE (82 TWH EN 2013 sEloN syNERgRid).
le chiffre
46
contextela flandre tire désormais le marché belge
en europe, le marché a reculé en 2013 : -9% par rapport
à 2012, selon la fédération eStiF (1). en belgique, le mar-
ché enregistre une diminution de -5%. dans l’absolu, l’année
2013 n’est pas trop mauvaise. en Flandre, la prime plafonnée
à 7,5 m2 a poussé les ventes en début d’année, en quan-
tité de capteurs. la diminution du plafond à 5 m2, à partir
de mai, a fait diminuer les quantités de capteurs, mais le
nombre d’installations est resté stable. depuis deux ans, la
Flandre tire le marché belge et compte 3/4 des installations
pour 1/4 en Wallonie (bruxelles étant négligeable).
en 2012, la Flandre avait augmenté la prime solaire ther-
mique pour compenser l’arrêt de la réduction fiscale.
en Wallonie, le marché du chauffe-eau solaire individuel est
à l’arrêt. Par contre, la filière se porte bien pour les instal-
lations collectives (maisons de repos et collectivités). les
maîtres d’ouvrage réalisent ici des économies d’échelle (une
installation collective pour 10 logements sous un même toit =
10 primes individuelles), ce qui maintient une rentabilité. de
plus, l’expérience tend à montrer une plus grande productivité
des grands systèmes.
les acteurs tentent de faire face à un marché en recul, en s’appuyant sur les incitants régionaux. les outils de monitoring en ligne font leur apparition, permettant de mieux suivre les productions. un enjeu crucial pour l’avenir de la filière.
une filière sous pression
Solaire thermique
0
100.000
200.000
300.000
400.000
500.000
0
20.000
40.000
60.000
80.000
100.000
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
m cumulés m /an
Surface installée annuelle Surface installée cumulée
FIG. 24 : Evolution de la surface installée de capteurs solaires thermiques pour la période 2000-2013 Source : ATTB
Smartguide de l’énergie durable 47partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
technologiesgarantir la fiabilité et le suivi deproduction
la filière solaire thermique souffre encore d’une certaine
complexité de mise en œuvre. les différences entre les
sondes de températures, variables selon le type et la marque,
nécessitent une grande précision dans leur calibrage. Ce
manque de standardisation freine le développement d’un
suivi précis et à grande échelle des productions, néces-
saire pour garantir la fiabilité des systèmes. les fabricants
de régulations solaires en sont conscients et proposent
depuis peu des outils de monitoring en ligne. les installa-
teurs peuvent donc proposer à leurs clients une garantie de
résultat solaire (GrS). en France, l’initiative « télésuiweb »
de l’iNeS permet le monitoring-évaluation à distance de
400 systèmes solaires thermiques, à moindre coût (2).
acteursla filière se recompose
Vu le recul du marché, certains installateurs se sont recen-
trés sur leurs métiers de base : le chauffage et, dans une
moindre mesure, la plomberie. du côté des équipementiers,
les deux seules enseignes belges sont en retrait : iZeN a
récemment cessé ses activités de fabrication ; tandis que
eSe s’intègre désormais dans le groupe français de menui-
serie industrielle atrya.
les fédérations se repositionnent également sur cette filière.
au niveau belge (et flamand), attb/belsolar représentent
désormais les fournisseurs de systèmes d’énergie solaire
thermique et de leurs composants. au niveau wallon, la pla-
teforme rbF – qui représentait notamment les installateurs
solaires thermiques – disparaît pour devenir, en 2014, une
entité intégrée au sein de la Confédération Wallonne de la
Construction (CCW). Par ailleurs, les acteurs n’investissent
plus en r&d.
perspectives et enjeuxune rentabilité économique souspression
le marché européen augmente son retard par rapport aux
scénarios de développement définis par eStiF. la fédéra-
tion européenne table sur une croissance d’à peine 0,9% en
2014.
Plusieurs facteurs mettent sous pression la rentabilité éco-
nomique de cette technologie.
• la filière ne parvient pas à diminuer le coût des matériaux
utilisés (verre, aluminium, cuivre, isolant). la chaîne de
production travaille à flux tendu et réagit a contrario : si la
demande augmente, le prix augmente également.
• le photovoltaïque s’est développé sur le même gisement
solaire, avec une technologie très performante au niveau
de son monitoring (transparence) et dont les résultats dé-
passent, globalement, les attentes.
• la diminution actuelle du prix des énergies fossiles joue
également en défaveur du solaire thermique.
les acteurs pointent régulièrement le manque de soutien
des pouvoirs publics. en Wallonie, l’espoir d’une prime Sol-
therm augmentée permettrait certainement au marché de
se relever, tant la corrélation est forte entre une prime bien
calibrée et le nombre d’installation. en Flandre, l’obligation
de produire une certaine quantité d’énergie renouvelable
dans les constructions neuves donne de l’espoir de crois-
sance pour le marché du neuf ; tandis que le secteur table
sur la stabilité sur le marché de la rénovation.
Zoom StOCKaGe de CHaleur : l’eXPérieNCe alleMaNde
Entre 1996 et 2008, 11 projets pilotes ont été construit en allemagne afin de développer des solutions pour l’indispen-
sable stockage intersaisonnier de la chaleur solaire. Ces installations de grande taille, réparties sur tout le pays, visaient
à couvrir 30 à 80% des besoins en chaleur des bâtiments desservis. quatre types de stockage ont été testés : réservoir
de surface ou semi-enterré, bassin d’eau/gravier, champs de sondes géothermiques et par aquifère. Ces quatre techno-
logies présentent chacune leurs avantages et inconvénients, et s’avèrent toutes nécessaires afin de disposer d’un panel
de solutions permettant de s’adapter à la nature des terrains et aux contraintes locales. les différents stockages ont mis
entre 2 et 5 ans pour se charger complètement et atteindre un régime thermique stable. Tandis que des défaillances
techniques ont généré par endroit des baisses de régime. a ce jour, 3 projets seulement ont réussi à quasi atteindre le
taux de couverture solaire visé.
un retour d’expérience complet est disponible en allemand et bientôt en anglais sur www.saisonalspeicher.de
lire également le dossier en français réalisé par le Journal des énergies renouvelables
(n°217 - www.energies-renouvelables.org ).
(1) www.estif.org (2) www.ines-solaire.org
48
contexte
la wallonie revoit sa législation
avec des taux de croissance de 58% en 2010, 22% en 2011
et 6% en 2012, la croissance du développement éolien en
Wallonie accuse un ralentissement sensible depuis trois
ans. Cela s’explique notamment par un nombre élevé de
recours au Conseil d’etat : début janvier, 33 projets étaient
en attente, pour une puissance totale de 557 MW, soit 206
éoliennes.
au terme de nombreuses concertations, le gouvernement
wallon a adopté le 21 février 2013 le nouveau Cadre de réfé-
rence éolien ainsi que la cartographie des zones favorables
à l’implantation d’éoliennes. le nouveau Cadre procède à
une refonte en profondeur du premier Cadre de référence,
adopté en 2002 et devenu obsolète. le nouvel outil met
particulièrement l’accent sur la participation citoyenne : les
développeurs se doivent, si la demande leur en est faite,
d’ouvrir le capital de leurs projets à hauteur de 24,99%
maximum pour les citoyens, et 24,99% maximum pour les
communes.
la cartographie confirmait quant à elle la faisabilité de l’ob-
jectif wallon de 4500 GWh à l’horizon 2020. ayant pris en
compte les conclusions du rapport de l’etude d’incidences
réalisée à l’échelle régionale, la distance à l’habitat a été adap-
tée à quatre fois la hauteur de l’éolienne (soit environ 600 m).
Cela a entraîné une révision à la baisse de l’objectif de pro-
duction à l’horizon 2020, fixé à présent à 3800 GWh. de
plus, face aux nombreuses réactions suscitées par la carto-
graphie, le gouvernement wallon a décidé de retirer celle-ci.
Néanmoins, les spécificités locales exprimées en 2013 dans
le cadre de l’enquête publique devraient être prises en
compte dans les futurs cahiers de charge qui seront définis
lors des appels d’offres dans le cadre du décret éolien.
l’adoption éventuelle du décret, devra doter la cartographie
d’une valeur réglementaire. en ce qui concerne la réparti-
tion du territoire wallon en plusieurs lots avec, pour chacun
d’entre eux, un objectif minimal de productible. la somme
des objectifs de productible des lots devra permettre d’at-
teindre les 3800 GWh/an en 2020.
la flandre élabore son plan dedéveloppement
afin de mieux encadrer le développement éolien sur leur
territoire, plusieurs provinces flamandes élaborent actuelle-
ment leur propre programme de développement. en consé-
quence, dans quatre provinces, des zones prioritaires ont
été définies pour le développement de projets, et deux pro-
vinces se sont fixé des objectifs en termes de nombre de
turbines à installer.
Ces changements de réglementation au niveau provincial
expliquent en grande partie le ralentissement du nombre
de turbines installées en Flandre. Selon VWea (Vlaamse
Windenergie associatie), 25 nouvelles éoliennes ont été ins-
tallées en 2013, pour une puissance de +57 MW (contre +
78 MW en 2012). la puissance totale installée en Flandre
s’élève désormais à 480 MW.
la Flandre s’est fixé un objectif initial de 1500 MW à l’hori-
zon 2020. elle se montre à présent plus ambitieuse : en va-
lorisant le potentiel venteux en zone portuaire (anvers, Zee-
brugge, Gand), elle compte désormais atteindre 2000 MW.
un vent favorable aux projets participatifs souffle égale-
ment dans les campagnes flamandes : en Flandre Orien-
tale et au limbourg, tout nouveau projet éolien devra dès à
présent proposer une participation citoyenne à hauteur de
20%. Cette participation sera ouverte à hauteur de 10% pour
les citoyens et 10% pour les communes.
en wallonie comme en flandre, les recours et les changements réglementaires ralentissent le développement éolien. la filière affiche cependant de belles avancées en mer du nord. tandis que les initiatives citoyennes stimulent les projets participatifs sur terre.
la filière avance prudemment
Eolien
0
500
1.000
1.500
2.000
0
100
200
300
400
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
MW (cumulés)
MW (par an)
Wallonie (par an) Flandre (par an) O�shore (par an) Cumulés
FIG. 26 : Evolution du parc éolien belge Source : APERe - ODE
Smartguide de l’énergie durable 49partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
Au-delà des énergies classiques, de nouvelles sources se présentent à nous. Le soleil, la mer, le vent nous offrent aujourd’hui des possibilités infinies mais aussi d’incroyables défis. Elia les relève. Acteur international du transport de l’électricité, le groupe Elia invente les réseaux des énergies de demain.
Nous inventons les réseaux qui raccorderont les énergies de demain
Elia8033435-Magaz_297x210-Pluisjes-NF_v2.indd 1 03/05/13 16:50
50
avancéesles parcs offshore entrent en service
le secteur offshore a réalisé un grand bond en avant avec
l’installation de 245 MW supplémentaires, dont 185 MW
étaient connectés au réseau à la fin 2013. la puissance ins-
tallée totale sur le territoire maritime fédéral s’élève à pré-
sent à 625,2 MW, ce qui place la belgique en 3e place du
classement mondial des puissances installées en offshore,
après le royaume-uni et le danemark.
une telle performance est à attribuer non pas à un boom
exceptionnel du secteur offshore en 2013, mais bien au
phasage de la construction des parcs : on peut ainsi déter-
miner que 29 éoliennes supplémentaires de 3 MW seront
construites dans le courant de l’année 2014 pour le parc
Northwind, ce qui représente un nouveau bond de 87 MW
alors qu’en 2011 la puissance installée totale au large de nos
côtes stagnait à 195 MW.
la vitesse de développement des parcs offshore peut sur-
prendre par rapport à la relative stagnation du développe-
ment éolien sur terre. Cette rapidité n’est qu’apparente, car
ce serait oublier la longue période d’attribution des sept
concessions offshore, les longues négociations pour bou-
cler le financement d’un projet, ainsi que le délai nécessaire
à la construction du parc, tributaire d’un climat parfois ca-
pricieux.
a titre d’exemple, la phase d’obtention du permis et les
études de génie civil du parc C-Power ont commencé en
2002, la construction des 6 premières éoliennes a démarré
le 23 mai 2007, et le parc a été pleinement opérationnel le
5 juillet 2013, soit plus de 11 ans après les premières études.
au total, dans le courant de l’année 2014, 87 MW supplé-
mentaires au minimum devraient être installés au large de
nos côtes. a l’horizon 2020, l’éolien offshore vise un objectif
de 8 tWh.
technologiesune station haute tension en mer du nord
Grâce aux efforts en r&d, le secteur de l’offshore connaît
une évolution technologique rapide. en témoigne la station
haute tension offshore (SHtO) destinée à raccorder le parc
belwind à la côte. la station, qui pèse 1100 tonnes, injecte
0,55 tWh d’électricité verte par an vers le réseau onshore.
il s’agit d’un véritable concentré de technologie belge, dont
la réalisation a été rendue possible grâce au concours, entre
autres, de Cofely Fabricom, CG-Holdings et iemants Staalbouw.
autre avancée en mer du Nord : l’installation dans le parc
de belwind de la plus grande turbine offshore du monde.
l’éolienne est équipée d’un rotor de 150 m et d’une généra-
trice à entraînement direct. elle a une puissance de 6 MW et
pourra alimenter en électricité l’équivalent de 5000 ménages.
du côté des éoliennes onshore, l’évolution technologique
porte principalement sur l’accroissement des diamètres de
rotor. la plupart des modèles installés sont à présent équi-
pés de rotors de 100 voire 110 m, ce qui permet des gains de
production allant généralement de 10 à 20%.
Capacité éolienne installée en BelgiqueFévrier 2014
Frontières
Limites communales
Parc éolien > 0,1 MW
Capacité (MW)
50 10 1100
Onshore Offshore
FIG. 25 : Carte du parc éolien belge en février 2014 Source : APERe - ODE
Smartguide de l’énergie durable 51partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
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52
acteursune coopérative wallonne fournit de l’électricité verte
les derniers mois ont été caractérisés par l’émergence, tant en Flandre qu’en Wallonie, de plusieurs initiatives citoyennes. les coopératives qui se créent autour d’un projet éolien démontrent la volonté de s’impliquer dans un projet durable mais aussi de participer aux retombées économiques et financières d’un parc éolien.
en Wallonie, avec la création en 2013 de COCiter (le Comp-toir Citoyen des energies renouvelables), est apparu un nou-vel acteur dans le domaine de la fourniture d’électricité verte. Constitué au départ d’une structure coopérative, COCiter a pour vocation de fournir à ses coopérateurs une électricité 100% verte et si possible locale. les fondateurs du projet sont les coopératives wallonnes Courant d’air, CleF, Ferréole ainsi que la sca à finalité sociale Vents d’Houyet.
perspectives et enjeuxclarifier les cadres réglementaires pour relancer les investissements
Que ce soit pour l’éolien sur terre ou en mer, la tendance qui s’observe dans de nombreux pays européens est également est cours en belgique : une adaptation des politiques de soutien à l’éolien visant à la fois à garantir une meilleure visibilité aux investisseurs, à prendre mieux en compte la variabilité du prix de l’électricité afin d’éviter tout dérapage budgétaire, tout en garantissant un taux de rentabilité acceptable.
le ralentissement actuel n’affecte pas encore les acteurs indus-triels du secteur de manière sensible, mais toute la chaîne de valeur de l’éolien attend que se clarifient les réglementations régionales pour que les investissements puissent reprendre avec dynamisme et générer les emplois attendus. en 2011, le secteur éolien belge employait 6225 équivalents temps-plein (2200 en Wallonie, 1800 en Flandre et 3300 en offshore). Selon une étude deloitte (1), le secteur devrait représenter entre 7600 et 9800 emplois à l’horizon 2020 et entre 11.800 et 15.200 d’ici 2030.
en Wallonie, l’enjeu immédiat porte principalement sur l’adop-tion – ou non – du décret éolien avant les élections de mai 2014. en cas d’adoption, le futur gouvernement wallon devra s’accor-der sur une nouvelle cartographie et sur une date d’entrée en vigueur. en cas de non-adoption, le système actuel (« premier arrivé, premier servi ») continuera à prévaloir.
en Flandre, les autorités planchent sur une modification de la procédure d’octroi de permis pour mettre en œuvre une pro-cédure de permis unique, à l’instar de ce qui se fait en Wallonie depuis plusieurs années.
tandis qu’en mer du Nord, de sérieuses incertitudes planent sur la capacité du secteur à maintenir le rythme planifié de construction des prochains parcs offshore. Ce développement nécessite en effet un renforcement des lignes haute tension – tel que le projet Stevin en Flandre – afin de pouvoir intégrer les nouvelles productions offshore. Or, les recours retardent l’obtention des permis nécessaires à la réalisation des travaux, ce qui risque de mettre un coup de frein à la construction des parcs en mer (lire également « réseau et stockage » en p.65-68).
(1) « Macro-economic impact of the Wind energy Sector in belgium »
publiée par deloitte en décembre 2012
Zoom le Petit éOlieN S’iNVite Sur NOS autOrOuteS
le ministre wallon en charge des Travaux publics, propose d’installer le long des autoroutes et des voies navigables, de petites éoliennes à axe vertical d’une puissance nominale de 50 kW.
afin de concrétiser ce projet baptisé « Routes du vent », 30 éoliennes seront installées à partir d’août 2014 sur quatre sites-pilote identifiés en fonction de leur potentiel de vent et d’autoconsommation :• plan incliné de Ronquières (11 éoliennes)• site des ascenseurs de strépy-Bracquegnies (9 éoliennes)• écluses de péronne (8 éoliennes)• Centre perex à l’échangeur de daussoulx (2 éoliennes)
il s’agira d’expérimenter des éoliennes à axe vertical à une hauteur de 30 mètres, d’objectiver la faisabilité tant écono-mique qu’environnementale, et d’enclencher la dynamique de création d’une filière industrielle locale. si les tests s’avèrent concluants, le ministre propose de remplacer les poteaux d’éclairage autoroutier actuels, devenus vétustes, par des poteaux multifonctionnels. Ces poteaux seront équipés de petites éoliennes et, en fonction de leur localisation, d’éléments de comp-tage, d’antenne radio/gsM/WiFi, d’une station météo ou encore de caméras. la Wallonie serait ainsi la première région du monde à expérimenter l’exploitation par les autorités publiques de petites éoliennes à grande échelle. Reste à voir si le pro-chain gouvernement souhaitera poursuivre ou non ce projet.
81% C’EsT lE NoMBRE dE WalloNs qui sE disENT FavoRaBlEs
au dévEloppEMENT éoliEN (14% saNs avis, 5% déFavo-
RaBlEs), sEloN uN soNdagE Réalisé EN 2013 paR ipsos. a
NoTER quE lEs HaBiTaNTs EN zoNE RuRalE, diRECTEMENT
CoNCERNés, REJoigNENT CEs opiNioNs. BREF, uNE MaJoRi-
Té FavoRaBlE Mais TRop souvENT silENCiEusE. soNdagE
CoMplET suR WWW.EdoRa.oRg
le chiffre
Smartguide de l’énergie durable 53partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
Aujourd’hui, la Wallonie compte 273 éoliennes produisant environ 1 413 Gwh par an. Ce dispositif sera complété par un projet d’installation de grandes éoliennes le long du réseau autoroutier géré par la SOFICO, la Société de Financement Complémentaire des Infrastructures. « Selon les estimations basée sur une étude que nous avons réalisée, la production possible devrait atteindre
750 GWh/an » explique Raymond Langendries, président du Conseil d’administration de la SOFICO.
Au total, on atteindrait donc une production de plus de 2 000 GWh alors que l’objectif est fixé à 3 800 GWh. « La différence pourrait être atteinte par le petit éolien pour lequel nous tablons sur une production annuelle de 1 600 GWh. Et ce n’est pas tout puisque la Région wallonne compte aussi sur le productible envisageable le long des sites choisis près de certaines voies d’eau et qui devrait atteindre les 200 GWh/an » ajoute Raymond Langendries.
Plus Petites, Plus discrètes
Pour atteindre l’objectif fixé, le ministre wallon des Travaux public Carlo Di Antonio veut implanter des éoliennes de plus petite puissance là où les grandes ne peuvent être installées pour diverses raisons. « Ces petites éoliennes présentent une série évidente d’avantages, explique Jacques Dehalu, administrateur délégué de la SOFICO. Leur plus petite taille (30 mètres maximum) permet de les installer plus facilement aux abords des autoroutes. Les nuisances sonores et visuelles sont aussi limitées puisqu’elles se fondent plus facilement dans un environnement autoroutier déjà installé ».
Ces petites éoliennes pourraient prendre la forme de mâts multifonctions qui se substitueraient aux poteaux électriques actuels dont plus de 10% (sur un total de 70 000) doivent être remplacés pour répondre aux attentes européennes. Placés latéralement sur les axes autoroutiers les mieux exposés au vent, ces mâts multifonctionnels « pourront à la fois intégrer de l’éclairage, des caméras, des radars et d’autres structures dans le cadre des autoroutes intelligentes... et du petit éolien », ajoute Jacques Dehalu.
Selon les études réalisées en Wallonie, 40 % des réseaux - autoroutier et des voies navigables – présentent un coefficient de vent suffisant et sont donc potentiellement rentables. Dix sites ont été sélectionnés pour des expériences pilotes et à ce jour, quatre sont en voie de finalisation d’un point de vue technique.
savoir-faire wallon
Selon les prévisions, le plan éolien wallon contribuera à la création d’emplois. Ainsi, le secteur devrait ainsi passer de 6 000 emplois actuellement à 16 000 à l’horizon 2030. Ce petit éolien présente un véritable atout pour le savoir-faire local. « En effet, nous dépendons complètement des techniques importées pour le grand éolien, ce qui n’est pas le cas pour le petit éolien où nous pouvons maîtriser la technologie chez nous, en Wallonie. Aujourd’hui, il faut encore que certaines entreprises s’organisent mais, potentiellement, c’est faisable » selon Jacques Dehalu, qui ajoute « à terme, on peut même espérer que cela devienne une source d’exportation de technologie. Nous sommes avec ces petites éoliennes dans un créneau où il y a encore de la place pour des structures innovantes, ce qui n’est plus le cas avec le grand éolien ».
d’autres retombées économiques
Cette technologie est nouvelle et donc onéreuse pour l’instant mais, comme pour le grand éolien qui a vu ses coûts divisés par deux entre les prototypes et la phase industrialisée, les rendements escomptés évolueront avec le déploiement et l’industrialisation de la production. Ainsi, les rendements estimés à 3% aujourd’hui, passeront à 7% quand la filière sera mature.
Par ailleurs, ces éoliennes auront un impact direct sur le coût de l’éclairage des autoroutes. « Cela nous coûte 10 millions d’euros pas an, c’est une solide enveloppe et on travaille d’arrache-pied pour la réduire. Les petites éoliennes sont donc une piste très intéressante qui viendra compléter les mesures déjà prises comme l’éclairage LED et la réduction du temps d’éclairage », conclut Raymond Langendries, le Président de la SOFICO.
LE PETIT ÉOLIEN DANS LE VENT AVEC LA SOFICOD’ici 2020, l’Union européenne veut que 20% de la consommation énergétique soit réalisée à travers des sources d’énergie renouvelable. Un vrai défi pour la Wallonie qui devra produire annuellement 8000 Gwh/an d’électricité renouvelable dont près de la moitié à travers l’éolien.
rue du Canal de l’Ourthe 9/3 I 4031 Angleur I 04 231 67 39 I [email protected] I www.sofico.org
54
contexteun nouveau régime d’aide à l’investissement
le fait le plus marquant pour la filière en 2013 est sans
conteste le changement dans le régime des aides à l’inves-
tissement (aides utilisation durable de l’energie - ude).
Ce nouveau régime a été adopté par l’arrêté ministériel du
18 juillet 2013 et publié au Moniteur belge le 7 août 2013.
auparavant, au vu de la spécificité des projets, le montant
l’aide est accordée sur un montant maximum d’investisse-
ment de 5000 €/kW pour les installations d’une puissance
supérieure à 100 kW. Pour les puissances allant jusqu’à
100 kW, le plafond d’investissement subsidié est fixé à
9000 €/kW (1).
le secteur a vivement réagi : le nouveau mécanisme mène
à des taux d’aides inférieurs à ce qui était octroyé aupara-
vant, dans des conditions économiques difficiles (baisse du
prix de l’électricité, certificat vert au prix plancher), ce qui
engendre des soucis de rentabilité pour certains projets.
Hydroélectricité
des aides pour l’hydro était calculé au cas par cas suivant la
notion de surcoût par rapport à une installation de produc-
tion d’énergie classique (non renouvelable) de même capa-
cité en termes de production effective d’énergie (typique-
ment, une turbine gaz-vapeur de même capacité).
le nouveau régime définit désormais un taux net standard,
comme dans les autres filières de production d’énergie re-
nouvelables. Ce taux varie selon la taille de l’entreprise, de
sa localisation et de l’objectif poursuivi par le programme
d’investissements.
le politique compte corriger le tir. la révision en cours du
mécanisme des certificats verts pourrait déboucher sur une
augmentation de ce taux d’octroi, de manière à atteindre un
niveau de rentabilité post-taxe de 7%.
Ce changement de régime n’aura que peu d’effet sur les parti-
culiers (typiquement les propriétaires de moulins, sous 10 kW
de puissance) actifs dans la filière vu qu’ils ne sont pas éli-
gibles à ce type d’aide. il impactera par contre les Petites et
Moyennes entreprises actives dans les réhabilitations d’an-
ciens sites ou les installations en voies hydrauliques.
avancéespremière picoturbine kaplan en belgique
une picoturbine hydroélectrique de type Kaplan d’une puis-
sance de 7 kW – développée par la firme française tubiwatt–
a été inaugurée en septembre 2013 sur le site de l’aquas-
cope à Virelles. il s’agit de la première turbine de ce type ins-
tallée en belgique. Ces pico turbines relèvent le défi de valo-
riser des débits d’eau faibles et intermittents, tout en étant
simples et compactes. le couple de la roue est transmis à
un alternateur à aimants permanents en prise directe (sim-
plification mécanique). l’installation est reliée à un onduleur
pour atteindre les prescriptions du gestionnaire de réseau
de distribution en matière d’électricité. la turbine devrait
couvrir, pour une année à pluviosité normale, 30.000 kWh/
an soit 75% des besoins en électricité du site.
les autres installations développées en 2013 :
• turbine de 1968 kW sur la Meuse à yvoir/Hun venant rem-
placer la turbine flottante (rutten) qui avait subi des dé-
gâts lors des crues de 2011.
• vis d’archimède de 55kW sur la Mehaigne au Val-Notre-
dame (Wanze).
• turbine de 75kW sur la biesme à Gougnies.
• 7 petites installations sur moulins (<10kW) pour un total
de 47,7 kW.
la Wallonie compte dès lors désormais 100 installations
pour une puissance de 111.107 kW.
en Flandre, la situation reste inchangée : 16 installations
pour une puissance de 1.006 kW.
(1) Voir la brochure explicative « aide à l’investissement : environnement et utilisation durable de l’énergie », disponible sur http://recherche-technologie.wallonie.be et http://forms6.wallonie.be/formulaires/brochureeNV-ude.pdf
Taux d’aide net sur le montant total (HTVA) de l’investissement éligible.
Petite et moyenne entreprise
grande entreprise hors zone de développement
grande entreprise en zone de développement
hors Hainaut
grande entreprise en Hainaut
20% 8% 10% 12%
la belgique dénombre près de 120 centrales hydroélectriques fondées sur des aménagements du passé. ce secteur n’est pas pour autant endormi. de nouveaux équipements modernisent chaque année le parc pour davantage de pro-duction et une bonne intégration environnementale.
un secteur au fil de l’eau
Smartguide de l’énergie durable 55partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
Hydroélectricité en BelgiqueMars 2014
Centrales de puissance inférieure à 200 kW
Frontières nationales / régionales
Cours d'eau
10.000 1.0005.000Centrales de puissance > 200 kW
0
200
400
600
800
1000
1200
0
100
200
300
400
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
mm GWh produits
Par an Précipitations (mm)
Production 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 (2013)
Wallonie GWh 280 351 381 402 318 300 190 362 361
Flandre GWh 2 2 3 4 3 3 3 2 3
bruxelles GWh 0 0 0 0 0 0 0 0 0
belgique GWh 283 353 383 405 321 303 193 364 364
Puissance installée
Wallonie MW 107 108 108 108 110 110 109 109 111
Flandre MW 1 1 1 1 1 1 1 1 1
bruxelles MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0
belgique MW 108 109 109 109 111 111 110 110 112
FIG.27 Carte du parc hydroélectrique belge en mars 2014 Source : APERe
FIG. 28 : Pluviométrie et production d’énergie hydroélectrique en Belgique pour la période 1997-2013La production estimée pour 2013 est de 361 GWhSources : APERe-IRM
TAB. 10 : Tableau des puissances et de la production d’énergie
56
débatqui doit payer les passes à poissons ?le débat actuel porte sur le financement des solutions
environnementales. les techniques telles que les passes à
poissons et les turbines ichtyocompatibles existent pour
mettre en place une activité hydroélectrique respectueuse
de l’environnement et de la faune piscicole. elles peuvent
s’adapter aux différents sites et à leurs spécificités (turbine/
roue, aménagements et position de la centrale dans le bas-
sin hydrographique). de même, des conditions d’exploita-
tion (débit réservé, grilles...) peuvent être mise en œuvre
pour assurer un respect accru de l’écosystème. la question
est de savoir qui doit prendre en charge le coût de ces tech-
niques : le gestionnaire de cours d’eau (responsable de la
libre circulation) ou le porteur de projet hydroélectrique ?
la question est sensible étant donné que ces techniques
réduisent le débit à turbiner et donc la rentabilité du projet.
le développement hydroélectrique nécessite dès lors d’at-
teindre un compromis entre les préoccupations environne-
mentales globales et locales, énergétiques et économiques.
acteursdes compétences complètes sur un mar-ché sereinla Wallonie peut compter sur des artisans et acteurs pas-
sionnés et expérimentés dans le domaine de la petite hy-
draulique, que ce soit en études, rénovation d’anciennes
roues ou en fourniture et placement de turbines plus mo-
dernes. ils se partagent sereinement le marché et, pour cer-
tains, exportent leurs technologies à travers le monde. des
centres de recherche universitaires épaulent régulièrement
la r&d de ces entreprises. Ce sont essentiellement des PMe
qui sont actives dans le secteur. Sur les sites de grosse puis-
sance en voies hydrauliques, deux acteurs sont présents :
rutten et Mérytherm. le fabricant de turbines le plus actif
en Wallonie pour l’équipement est Jla & Co. en bureaux
d’étude, Mérytherm dispose de compétences en simulation
« risque inondation » ; tandis que energy Village est désor-
mais aussi actif dans la filière hydro.
perspectivesle programme d’équipement se poursuitSur les voies navigables gérées par la SOFiCO, le pro-
gramme d’équipement hydroélectrique des barrages non
équipés se poursuit. la SOFiCO a adopté en juillet 2013 les
recommandations du rapport d’incidences environnemen-
tales (rie). dans la foulée, la déclaration environnementale
et les mesures de suivi des incidences environnementales
ont été publiées.
les conclusions du rie ont montré que globalement, sur le
plan environnemental, les projets et les cahiers des charges
initiaux définis par la SOFiCO sont en phase avec les consi-
dérations du rie. des études complémentaires par rapport
aux aléas « inondations » ont néanmoins été lancées pour la
Meuse et la Sambre.
Pour la Meuse, les travaux d’accueil ont été réalisés pendant
le chômage du fleuve. la centrale rutten a été mise en ser-
vice en avril 2013 sur le site de Hun et est encore en phase
de validation.
au niveau de la Sambre, le site pilote de Marcinelle a été va-
lidé après une période de test. les autres sites de la Sambre
peuvent donc maintenant être équipés. Mtbe et la SOFiCO
négocient actuellement l’équipement des autres sites.
Zoom uNe COOPératiVe WallONNe daNS l’HydrOéNerGie
alors que les dynamiques coopératives sont courantes dans d’autres filières renouvelables, c’est plutôt novateur dans
le domaine de l’hydroénergie. une coopérative citoyenne wallonne, basée dans le Condroz, va en effet assurer le finan-
cement et la gestion de trois projets de réhabilitation. les deux premiers sites sont situés sur le Hoyoux, le troisième sur
l’ourthe orientale.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du projet européen REsToR Hydro, qui soutient la (re)mise en production d’an-
ciens sites ou moulins actuellement non productifs. Ce projet se veut exploratoire dans le domaine participatif. sept
autres pays (France, grèce, italie, lituanie, pologne, slovénie et suède) testent actuellement le modèle coopératif sur
des sites pilotes ; tandis qu’un guide pour la création de coopératives a été rédigé. le projet publiera également un guide
qui détaillera des recommandations financières et techniques ainsi que les démarches administratives à suivre pour la
réhabilitation d’autres sites en Europe.
En parallèle, REsToR Hydro développe une cartographie interactive des anciennes installations hydroénergétiques en
Europe afin d’évaluer le réel potentiel de restauration de sites historiques.
www.restor-hydro.eu/fr
lien utile :
www.sofico.org
Smartguide de l’énergie durable 57partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
Géothermie
la géothermie de faible profondeur présente un potentiel considérable de production de chaleur à basse température et de froid pour les bâtiments des zones d’activités économiques et des quartiers de demain. un domaine dans lequel la technologie de la pompe à chaleur se développe avec succès en europe, mais en belgique, les puits géothermiques sont confrontés à des obstacles non techniques. plus loin, la géothermie profonde permet d’atteindre des tempéra-tures plus élevées. la technologie de la pac cède ainsi la place à celle de l’orc (organic rankine cycle) avec l’idée de produire chaleur et électricité.
le développement prend de la profondeur
contexteregeocities vise à faciliter les projets de plus en plus, la géothermie de faible profondeur (10 à
400 m sous la surface du sol) et la géothermie profonde
(plusiers km) apparaissent comme des solutions éner-
gétiques séduisantes. Mais l’exploitation de la chaleur du
sous-sol est confrontée à l’obtention d’autorisations pour
la mise en place et l’exploitation de puits géothermiques :
Situations nouvelles qui nécessitent un cadre reglemenatire
spécifique.
le projet européen reGeOCitieS (1) vise à identifier les
difficultés et, si possible, à les résoudre en proposant no-
tamment un cadre commun de bonnes pratiques aux états
membres participants.
en belgique, les instances régionales souhaitent renforcer
la dimension « énergétique » des projets géothermiques
actuellement traités quasi exclusivement sous l’angle de la
pollution des sols et de la protection des eaux souterraines
et pas suffisamment sous celui du bénéfice environnemen-
tal, en termes d’émissions de CO2 évitées par exemple. il
s’agit également de pallier le manque d’information des pou-
voirs locaux quant aux tenants et aboutissants de ce type
de projet, notamment dans le cadre du développement de
bâtiments et sites « quasi zéro-énergie ». enfin, il est néces-
saire d’améliorer les connaissances et les compétences de
certains développeurs de projets, bureaux d’études, archi-
tectes et installateurs (renouvelle n°59, p.6-7).
les prémisses d’un développement à grande profondeurla géothermie profonde en est encore au stade de r&d en bel-
gique comme ailleurs en europe, et en particulier à landau en
allemagne et Soultz-sous-Forêts en France.
la belgique dispose de réservoirs potentiels géothermiques en
cours de caractérisation aussi bien en Flandre qu’en Wallonie.
(Cfr. carte)
²
Carte des zones d'intérêt géothermique en Wallonie pour la grande profondeur
(3000-6000m)
Carte géologique simplifiée à partir de la carte OneGeology (Declercq & Dejonghe)
Classification des zones d'intérêts
Ressource à déterminer
Paléozoïque inférieur
Dévonien inférieur
Dévonien moyen et supérieur
Carbonifère
Post-Carbonifère
Réalisée par E. Petitclerc & Y. Vanbrabant(Service Géologique de Belgique, 2011)
Système de projection: Lambert belge 1972
0 20 km
Ressource probable
Ressource possible
FIG. 30 : Carte des zones de géothermie profonde en Wallonie Source : SPW-DGO4
FIG. 29 : Carte des zones de géothermie profonde en Belgique Source : VITO
58
Voici 40 ans, des recherches géologiques dans la région de
Mons avaient identifié une nappe chaude d’une septantaine
de °C à une profondeur de 2.000 à 3.000 mètres. (renouvelle
n°40, p.6). aujourd’hui, l’ambition est d’aller plus profond, à cinq
milles mètres pour y trouver des température de 120 à 150 °C.
technologiesla maturité suscite de nouveaux projetsde nouveaux projets sont en cours de prospection en belgique.
Cet engouement est principalement dû au développement de
deux technologies arrivées à maturité : les forages pétroliers de
profondeur et la technologie OrC (« Organic rankine Cycle ») qui
permet la production d’électricité à partir de ressources géo-
thermiques à une température inférieure à 150°C.
avancées et perspectivesla wallonie explore ses aquifèresprofondsla Wallonie poursuit l’exploration de ses aquifères profonds -
entre tournai et Charleroi - en vue de produire de la chaleur et
de l’électricité géothermiques. la région soutient deux projets
pilotes :
• un projet de géothermie profonde basse énergie (accordé à
l’intercommunale idea) en vue d’exploiter le potentiel mon-
tois pour le chauffage urbain collectif (2.500 mètres de pro-
fondeur, eau à environs 70°C). Huit réseaux de chaleur sont
programmés.
• un projet en géothermie profonde moyenne énergie (accordé
à la société earthSolution) en vue d’une production d’électri-
cité (5.000 mètres de profondeur, eau entre 120 et 150° C).
Concernant ce deuxième projet, la première phase a été réa-
lisée, à savoir : une étude géologique et une campagne de
prospection géophysique dans la zone du Hainaut au nord de
Jeumont (renouvelle n°55, p.7-9). il reste à identifier le meil-
leur endroit pour opérer un premier forage afin de confirmer
la qualité de l’aquifère repéré. Puis, de lancer le second forage
pour réaliser le doublet géothermique envisagé. enfin, une
simulation permettra de dimensionner le système OrC à ins-
taller pour produire l’électricité selon le contexte réel. la capa-
cité du site serait de 3MW, ce qui équivaut à une production
de 25 GWh/an, soit l’équivalent de la consommation de plus
de 7.000 ménages. Ce projet devrait arriver à terme d’ici 2015.
la question délicate reste toujours le financement, estimé à
35 millions € par unité de production.
de manière théorique, on pourrait imaginer l’installation d’envi-
ron 80 unités dans la région de Mons, pour une production es-
timée à 2.000 GWh/an. On peut également pronostiquer que
les coûts d’investissement de cette technologie baisseront de
40 à 50% au fil du temps.
d’autres régions pourraient être envisagées, mais il est actuel-
lement hasardeux de s’avancer. le besoin actuel porte essen-
tiellement sur le financement et la nécessité de mettre en place
un cadre incitatif et juridique. C’est pourquoi, la dGO4 - ener-
gie travaille à l’élaboration d’un cadre juridique spécifique à la
géothermie.
la flandre entame des foragesCes dernières années, la Flandre a mis en place une réglemen-
tation qui stimule d’avantage cette technologie. Notamment
via la mise en place d’une cartographie interactive du poten-
tiel géothermique de faible profondeur, avec un aperçu des
exigences réglementaires en zone de forage. Cela permet de
rapidement donner une idée des conditions locales d’implanta-
tion. de plus, le Vito entamera prochainement un projet-pilote
avec plusieurs forages géothermiques sur son nouveau site à
Mol. Objectif : pomper une eau chaude à 125°C pour couvrir
les besoins en chaleur des bâtiments, via un réseau de chaleur,
mais aussi produire de l’électricité. les estimations en termes
de débit sont de l’ordre de 450 m3/heure. la centrale élec-
trique devrait avoir une capacité brute de 4,5 MW et un coût
de 35 millions €, frais de forage des puits inclus. la construc-
tion débutera en 2014.
d’un point de vue théorique, la Flandre pourrait installer
300 centrales de ce type en Campine. Celles-ci permettraient
alors d’assurer 25% des besoins en électricité de la Flandre,
voire 50% à long terme.
Zoom uNe eNtrePriSe belGe CHauFFée à la GéOtHerMie
début 2014, la société Energie aW Europe, située dans le zoning de Baudour (Mons), était la première entreprise en Belgique à être alimentée par la géothermie, tirant ainsi profit de cette source d’énergie renouvelable. la chaleur du sol montois permet donc de chauffer les locaux qui abritent 600 personnes. Cette énergie renouvelable donne ainsi un atout économique à la région.
Cette avancée s’insère dans le projet « geothermia » qui vise à la création d’une zone d’activités économiques de 40 hectares alimentée par la géothermie.
(1) www.regeocities.eu
Smartguide de l’énergie durable 59partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
Pompes à chaleur
le marché investit le secteur de la rénovation et des bâtiments basse énergie, tandis que les chauffe-eau thermody-namiques se vendent massivement. les avancées technologiques permettent d’augmenter le facteur de performance saisonnier (fps). et la filière s’installe bel et bien dans le débat sur la transition énergétique.
une filière innovante en développement
contextele secteur européen vise 4 twh en 2020les objectifs européens 2020 visent une consommation
de 30 tWh d’énergies renouvelables dans le domaine du
chauffage et de la climatisation. la european Heat Pump
association (1) estime que les pompes à chaleur (PaC)
peuvent y contribuer à raison de 4 tWh c’est-à-dire 12 fois
la production actuelle (324 GWh en 2013).
bientôt une normalisation européenne du fpsla documentation technique de la PaC doit fournir au mini-
mum le coeficient de performance (COP) nominal. Celui-ci
est défini dans des conditions d’essai précisée dans des
normes NbN eN 14511, 15879, 16147 selon le type de PaC.
dans la pratique le COP réel est généralement moins élevé
que le nominal. On préfèrera se référer au FPS (facteur de
performance saisonnier) aussi appelé SPF (seasonal perfor-
mance factor) ou encore COP saisonnier. la directive erP
(energy rated Product) prévoit ainsi que dans un proche
avenir tous les appareils sur le marché devront informer
d’un FPS selon une méthode de calcul commune (norme
eN) selon trois zones climatiques.
le marché investit la rénovation et la basse énergieOutre le marché de la construction neuve, les PaC à haute
température visent aussi le secteur de la rénovation et les
PaC de faible puissance visent le secteur des maisons très
basse énergie (solution idéale en chauffage d’appoint). les
vs multi-familiaux et tertiaires constituent également un
marché en développement, ainsi que les systèmes adaptés
au chauffage urbain.
la grande majorité des PaC installées en belgique fonc-
tionnent à l’électricité, les modèles au gaz restant margi-
naux. ii est à noter que de plus en plus de PaC installées
en belgique combinent le chauffage et la production d’eau
chaude sanitaire. On recense des installations (tous types)
sur tout le territoire belge.
les FPS repris dans ce tableau correspondent à des sys-
tèmes de diffusion de chaleur à basse température (< 45°C)
sauf pour la production d’eau chaude sanitaire où l’eau pro-
duite se trouve dans la plage 50-60°C.
61%17%
1%
5%16%
Belgique 2010
Air-eau
Eau glycolée-Eau
Eau-Eau
Sol-Eau
Eau chaude sanitaire
24%
6%
20%
2%1%
6%
41%
Europe 2010
Air-eau
Air extrait-Air
Eau glycolée-Eau
Eau-Eau
Sol-Eau
Eau chaude sanitaire
Air-Air
FIG. 31 : Marché européen des pompes à chaleur en 2010 Source : EHPA
FIG. 32 : Marché belge des pompes à chaleur en 2010. Les PAC Air-Air ne sont pas reprises iciSource : EHPA
60
Note : Les FPS correspondent à des systèmes d’émission de chaleur à basse température (< 45°C) sauf pour la produc-
tion d’eau chaude sanitaire où l’eau produite se trouve dans la plage 50-60°C.
Note : Le tableau donne également une estimation de la puissance de chauffage, en supposant des unités de 10 kW pour
les PAC géothermiques et de 12 kW pour les PAC Air-Eau, et de la puissance renouvelable en utilisant le FPS moyen. Pour
les PAC produisant l’eau chaude sanitaire, l’estimation de ces puissances ne fait pas consensus et n’est donc pas donnée.
Le tableau 1 est donc une estimation minimale de la puissance renouvelable en Belgique.
l’estimation de la puissance de chauffage suppose des uni-
tés de 10 kW pour les PaC géothermiques et de 12 kW pour
les PaC air-eau. Seulement une partie de cette puissance est
considérée renouvelable. Cette part est calculée selon la for-
mule en application de la directive européenne 2009/125/Ce.
ainsi pour tenir compte de la consommation d’électricité, la
puissance renouvelable des PaC géothermique est réduite de
l’ordre d’un quart voire un tiers pour les PaC air/eau. les PaC
air-air ne sont pas reprises pour la belgique car les statistiques
ne font pas la différence entre les PaC et les climatiseurs.
Sur le marché belge, les PaC géothermiques se vendent
entre 14.000 et 21.000 € tVaC, les PaC air-eau entre 9.000
et 11.000 € et les PaC air-air entre 6.000 et 8.000 €.
les trois régions accordent des primes à l’installation aux PaC
pour autant qu’elles présentent des performances énergé-
tiques minimales. Par ailleurs les régions soutiennent les dé-
marches de certification des installateurs et de label de qualité.
technologiesde nombreuses avancées pour augmen-ter le fps
les avancées technologiques récentes sont :
• l’utilisation de compresseurs à vitesse variable dans les
pompes à chaleur aérothermiques afin d’adapter la puis-
sance thermique de la pompe à chaleur aux besoins du
bâtiment ;
• l’utilisation de machines utilisant une technologie plus
complexe (compresseurs à injection, cycles en cascade)
pour produire de l’eau chaude sanitaire avec un meilleur
FPS et pour coupler la pompe à chaleur avec des radia-
teurs existants (diffusion de chaleur à haute température).
• la généralisation d’appareils de mesure de production de
chaleur et de consommation électrique intégrés dans la
pompe à chaleur.
les tendances sont les suivantes :• amélioration de la performance des composants (com-
presseurs, échangeurs de chaleur, pompes de circula-
tion) grâce au transfert de composants plus performants
venant du monde de la climatisation vers les pompes à
chaleur ;
• optimisation des pompes à chaleur pour un climat donné ;
• développement de régulation intelligente.
Ces avancées technologiques visent à augmenter le FPS.
dans un avenir proche, les pompes à chaleur pourraient éga-
lement être utilisées pour gérer les flux d’énergie électrique
sur le réseau (smart grid) en servant de systèmes de stoc-
kage d’énergie (lire la thématique « réseau et stockage »
p.65-68).
Sources : UBF-ACA et WPAC
type de Pac Parc installé en 2013
Parc total 2009-2013
Puissance de chauffage
(MWth)fPs Puissance renouvelable
(MWth)
Géothermique 1.367 6.964 70 3.5-4.0 51
air-eau 4.248 15.342 184 2.8-3.2 123
air-air N.d. N.d. N.d.
eau chaude Sanitaire (ther-modynamique)
3.955 10.001 0 2.0-2.5 0
total 9.570 32.307 254 / 174
TAB. 11 : NOMBRE D’UNITéS INSTALLéES EN BELGIqUE (2013) – HORS PAC AIR-AIR
en belgique, d’après les statistiques de 2010, les PaC air-eau représentent la part de marché la plus importante (61%),
suivies par les PaC eau glycolée-eau (17%) et les chauffe-eau thermodynamiques (pompe à chaleur air-eau pour la pro-
duction d’eau chaude sanitaire uniquement - 16%). les PaC géothermiques représentent 5%.
les tendances plus récentes du marché belge sont présentées dans le tableau. elles montrent une forte hausse des ventes
de chauffe-eau thermodynamiques. de nombreux installateurs photovoltaïques ont investi cette filière afin de diversifier
leurs activités.
Smartguide de l’énergie durable 61partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |
acteursla filière demande des formationsciblées
le marché belge a généré à peu près tous les métiers de
la filière : fabricants de composants, fabricants de pompes
à chaleur, bureau d’engineering, distributeurs, installateurs,
foreurs. la plupart des installateurs de pompes à chaleur
ont une activité commerciale dans la climatisation.
la technologie des pompes à chaleur, identique à celle
des machines frigorifiques, est enseignée dans les hautes
écoles (bachelier professionnalisant, ingénieur industriel)
et les universités (ingénieur civil). en Wallonie, la formation
continue dans ce domaine est dispensée par l’iFaPMe et le
FOreM. la filière relève cependant un manque de forma-
tions ciblées sur les pompes à chaleur (installation, dimen-
sionnement, monitoring...).
les régions soutiennent des programmes de r&d, soit
en finançant le développement de machines plus perfor-
mantes, soit en finançant des campagnes de mesures de
leurs performances en collaboration avec les universités du
pays (uMONS, uCl, ulG, uGent, Kul).
enjeux et perspectivesdes chauffe-eau thermodynamiques couplés à du solaire photovoltaïque ?
l’union européenne ne considère les pompes à chaleur
comme sources d’énergie renouvelable que pour des condi-
tions bien précises qui correspondent à un FPS de mini-
mum 2,88. Ce critère est fonction du ratio entre l’énergie
primaire nécessaire à la fourniture, en fin de ligne, d’un kWh
électrique : n’est considérée comme énergie renouvelable
que la quantité d’énergie fournie qui dépasse cette quantité
d’énergie primaire.
Or les chauffe-eau thermodynamiques présentent des FPS
inférieurs à 2.88, comme en attestent plusieurs travaux de
recherche ou tests indépendants (2). Ces systèmes doivent-
ils être dès lors être classés comme non-renouvelables et
simplement rejoindre les technologies performantes de pro-
duction d’eau chaude sanitaire ?
une mise en perspective apporte un autre éclairage. a me-
sure que le réseau électrique délivre une proportion plus
grande d’énergie renouvelable, ces systèmes seront bel et
bien des technologies de production d’énergie renouve-
lable. ils valoriseront donc un mix électrique riche en éner-
gie renouvelable.
de plus, lorsque le fonctionnement des chauffe-eau ther-
modynamique est couplé, de manière synchrone, à une
production photovoltaïque connexe, cet équipement doit
être considéré comme 100% renouvelable tout en offrant
une bonne capacité d’autoconsommation de la production
décentralisée, ce qui n’est pas un luxe en matière de gestion
de réseau.
le chauffe-eau thermodynamique peut donc être vu
comme un élément pouvant stimuler l’évolution du cadre
réglementaire du photovoltaïque vers plus d’auto consom-
mation et comme un argument rendant plus attractif l’ac-
quisition d’une installation photovoltaïque.
a ce titre la vente couplée de photovoltaïque et chauffe-
eau thermodynamiques, au fonctionnement synchronisé,
peut s’avérer une solution durable et largement diffusable
au sein des ménages.
Signalons enfin que la directive européenne erP (« energy
related product » 2009/125/eC) prévoit qu’à l’avenir tous
les appareils sur le marché devront informer d’un FPS selon
une méthode de calcul commune (norme eN) selon trois
zones climatiques.
Zoom QuelleS PerFOrMaNCeS réelleS ?
l’institut flamand de la recherche technologique (3) a financé de 2009 à 2011 une campagne de mesure du Fps de 15 ins-tallations de pompes à chaleur de tous types, ce qui a contribué à mieux connaître les performances réelles des pompes à chaleur présentes sur le marché belge :
• Fps moyen (mesuré sur 5 installations) paC sol/eau : 4,2• Fps moyen (mesuré sur 6 installations) paC air/eau : 2,7
par ailleurs, l’institut allemand Fraunhofer donne des valeurs inférieures pour les paC sol eau : de 3,3 (en rénovation) à 3,8 (en construction neuve).
304 gwh EN 2013, lEs poMpEs à CHalEuR BElgEs oNT pRoduiT 304 gWH,
sEloN uNE EsTiMaTioN MiNiMalisTE
le chiffre
(1) www.ehpa.org (2) Voir notamment la « Campagne d’évaluation de chauffe-eau thermodynamiques en laboratoire » réalisée en France par le Costic avec le soutien de l’ademe et de la FFb - www.costic.com.(3) www.iwt.be
62©
sm
uld
ers
gro
up
Smartguide de l’énergie durable 63partie 4 : iNFraStrUCtUreS |
Partie 4iNFraStruCtureS
64
le cadre européen de développement des énergies renouvelables comporte trois axes : l’électricité, le transport et... la chaleur. celle-ci apparaît pourtant comme moins présente. moins controversée que les critères de durabilité des biocarburants dans le transport, évoluant de manière moins spectaculaire que l’électricité renouvelable, la chaleur renouvelable joue pourtant un rôle essentiel. en belgique et jusqu’à présent, la production de chaleur à partir de sources renouvelables concerne principalement des utilisations individuelles : eau chaude sanitaire (chauffe-eau solaire et/ou chauffe-eau thermodynamique), chauffage central ou individuel (biomasse, pompe à chaleur). mais de plus en plus, des solutions collectives sont envisagées et offrent de belles perspectives pour les chaufferies biomasses et la cogé-nération. l’infrastructure clé de ce développement est le réseau de chaleur.
avancéesun intérêt manifeste dans les communesS’agissant des réseaux de chaleur urbains, ce
mode de chauffage concerne actuellement en
europe une population égale à celle de la France,
ce qui n’est pas rien. Ces infrastructures sont
surtout présentes dans les pays nordiques mais
commencent à se développer au sud de l’europe.
en Wallonie, une commune sur deux aurait envi-
sagé un projet mais beaucoup y renoncent face
à l’ampleur de la tâche et au manque de soutien
public pour ce type de travaux. actuellement, la
Wallonie cible son soutien pour les réseaux de
chaleur uniquement au sein de l’habitat social et
les bâtiments publics.
contextechaleur renouvelable et chaleur vertela chaleur verte regroupe la chaleur issue d’une ressource
renouvelable (C-Ser) et la chaleur issue d’une unité de cogé-
nération fossile certifiée de qualité, càd offrant des hauts
rendements énergétiques.
le retour aux réseaux de chaleurOn compte aujourd’hui en Wallonie une bonne quarantaine
de réseaux de chaleur (pour la plupart d’initiative industrielle)
et presqu’autant sont en projet. une petite commune sur
deux aurait déjà mis le sujet à son ordre du jour. et la Flandre
n’est pas en reste. Quant à bruxelles, à l’instar de toutes les
zones fortement peuplées, cette approche bénéficie d’une
attention toute particulière. le tout nouveau quartier durable
« bervoets » vient tout récemment encore de la privilégier
pour chauffer et alimenter en eau chaude sanitaire 239 loge-
ments et 12 ateliers et commerces.
(renouvelle n°62, p.1)
la cogénération bien présente enbelgiqued’année en année, la capacité de production du parc de
cogénération belge croît. il atteint en 2012 près de 2.700 MWe
de puissance électrique et plus de 3.600 MWth de puissance
thermique.
la cogénération est bien présente dans les trois régions : en
Flandre le VitO recense 354 unités (2.166 MWe et 3.612 MW
th),
en Wallonie, le SPW-dGO4 en dénombre 154 (504 MWe et
1.614 MWth) et en région bruxelloise, bruxelles-environnement
88 unités (28,4 MWe et 36 MW
th).
Plus de 90% de la puissance installée équipe le secteur indus-
triel (Chimie, sidérurgie, alimentaire) et agricole (principale-
ment biométhanisation). Ce qui explique le moindre niveau
de puissance en région bruxelloise.
Pour être nommée chaleur verte et bénéficier du régime de
certificats verts, les installations doivent être certifiées de
qualité. Plus de trois quart du parc wallon et flamand est
certifié de qualité. en région bruxelloise, plus de 92% du parc
est à haut rendement.
0
500
1.000
1.500
2.000
2.500
3.000
3.500
4.000
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 MWelec MWth
MW
Cogénération et réseaux de chaleur
le réseau de chaleur, un allié de la chaleur verte
FIG. 33 : Evolution de la puissance installée électrique et thermique de la cogénération en Belgique 2003-2012Sources : Bilans régionaux SPW-DGO4, Bruxelles-Environnement, VITO
Smartguide de l’énergie durable 65partie 4 : iNFraStrUCtUreS |
depuis quelques années, les coulisses de la transition énergétique bruissent de travaux et réflexions tout azimut entre spécialistes des réseaux et partenaires de terrain. une démarche longue et délicate qui confronte les points de vue d’acteurs divers peu habitués à de tels échanges, mais pourtant condamnés à s’entendre pour élaborer l’organisation pratique du paysage énergétique de demain, intégrant les nouvelles sources d’énergie, décentralisées ou éloignées de centre de consommation, l’ouverture du marché unique et la volonté de garder une qualité d’approvisionnement optimale. complexe, mais passionnant.
contextetoute une chaine de valeur sur le qui-viveles réseaux actuels n’ont pas été conçus pour intégrer l’arri-
vée massive des énergies renouvelables qui sont par nature,
variables et disséminées sur le territoire. autre temps, autres
mœurs : depuis une dizaine d’années, la part du renouve-
lable grandit et apporte avec elle de nouveaux défis et des
réponses aux enjeux climatiques. les gestionnaires de réseaux
de transport et de distribution sont confrontés au besoin
d’adapter les réseaux existants, mais de revoir également la
relation avec les utilisateurs, basée essentiellement jusqu’ici
sur la dynamique consommation/production et donc sur la
commercialisation de quantité d’énergie (kWh) qu’importe
la période de fourniture.
la gestion quotidienne des réseaux devient de plus en plus
complexe car la disponibilité de la production renouvelable
impose des nouveaux procédés et la mise en place de nou-
veaux mécanismes pour rendre le système plus flexible. du
coup, ce sont tous les intervenants - de la production d’élec-
trons à son utilisation finale - qui se trouvent interpellés.
impliqués qu’ils le veuillent ou non dans un système qui a des
allures de rubik’s Cube. Pas question de jouer cavalier seul.
stratégietous autour de la même tableCette situation d’interdépendance au sein du système a pous-
sé dans un premier temps quelques meneurs de jeu fortement
impliqués à réunir tous les intervenants du système pour
qu’ils apprennent à mieux se connaître, qu’ils développent et
expliquent leur point de vue sur ces questions et s’efforcent de
dégager des consensus. ainsi, en belgique en 2012/2013, un
groupe de concertation baptisé redi a été réuni à l’initiative
de la CWaPe en en vue de préciser, entre autre, le cadre et les
modalités de la compensation des productions décentralisées
raccordées au réseau avec accès flexible. un travail fructueux
et plein d’enseignements. On cause désormais « smartgrid »,
« smartmetering », effacement de la consommation (délestage),
prise en compte du « prosumer » (le producteur - consom-
mateur)... en connaissance de cause et en s’accordant sur les
implications de ces nouvelles orientations. Plus récemment,
on relèvera aussi le rapport FOrbeG publié conjointement
par les quatre régulateurs sur la gestion de la demande. et
quelques autres documents, plus techniques.
au niveau européen, plusieurs réunions du même type, initiées
par des gestionnaires de réseau de transport, se sont focali-
sées sur la question de l’adéquation des réseaux de transport
(« roll out ») et sur leur développement en vue de raccorder
les sites de production qui s’éloignent de plus en plus des
centres de consommation ou leur permettre de gérer la pro-
duction décentralisée. la conférence internationale innogrid
(3e édition en 2014), co-organisée par eNtSOe et edsofors-
martgrids, prend de l’ampleur d’année en année et s’affiche
comme l’événement annuel de référence en europe concer-
nant l’innovation dans les réseaux électriques tant au niveau
transport que distribution. l’occasion aussi pour différents
projets européens de montrer leurs avancées. Car celles-ci
sont bien au rendez-vous. des pistes se dégagent, des projets
sont élaborés, et tout cela commence à se concrétiser sur le
terrain. et l’ampleur de certains d’entre eux témoigne qu’au-
delà des concepts, les investissements peuvent suivre. la
difficulté majeure reste l’acceptabilité des projets sur le terrain
et la démonstration que la transition énergétique passe aussi
par une évolution de l’infrastructure et l’arrivée de nouveaux
parcs de production sur notre territoire.
avancéesde nouvelles infrastructures dans le paysage
interconnexionen belgique, de nombreux projets visent à renforcer le réseau
belge et ses interconnexions avec le réseau européen. la
nécessité d’une liaison directe avec l’allemagne, venant com-
Réseaux électriques et stockage
intenses réflexions en coulisse
66
pléter nos interconnexions avec la France, le luxembourg et
les Pays-bas, a été actée par l’union européenne. les béné-
fices potentiels en termes de sécurité d’approvisionnement,
de convergence des prix et d’intégration du renouvelable
sont évidents. le projet, baptisé aleGrO et développé par
notre gestionnaire de réseau de transport elia, portera sur
une ligne de liaison électrique souterraine de 49 km jusqu’à
la frontière allemande. la technologie choisie est celle du
courant continu, qui permet le meilleur contrôle des flux sur
la liaison, nécessaire à une intégration optimale des énergies
renouvelables et leur variabilité. le 17 décembre 2013, le gou-
vernement wallon a adopté l’avant-projet de révision de plan
de secteur, introduit par elia. Cette première étape adminis-
trative consiste en l’inscription d’une zone de réservation (un
couloir) pour la pose des câbles et pour l’accueil d’une station
de conversion du courant à lixhe (Visé). la mise en service
de l’interconnexion est prévue pour 2019.
dans le même ordre d’idée, on notera aussi l’importance du
projet Stevin, qui vise à renforcer les lignes haute tension entre
Zomergem et Zeebrugge pour permettre de transporter sur le
réseau l’énergie produite par les parcs éoliens en mer du Nord
et pour permettre la réalisation d’une interconnexion avec
la Grande-bretagne – cette dernière liaison étant reconnue
« projet d’intérêt général » par l’union européenne.
stockagela plus grande centrale hydraulique à vis d’archimède au
monde a été installée en belgique, sur le canal albert. Cette
technologie de pompage-turbinage offre aussi une solution
pour la protection de la faune piscicole. (renouvelle n°51, p.7)
Mentionnons aussi le spectaculaire projet d’atolls énergé-
tiques destinés à stocker la production éolienne offshore
excédentaire en prévision des pointes de demande sur le
continent (voir ZOOM).
au niveau international, la conférence annuelle ireS à berlin
se positionne désormais comme la plateforme de partage
d’expérience dans le domaine du stockage d’énergie. Parmi
les pistes prometteuses, signalons le projet allemand « Power-
to-gas » qui permet de transformer un surplus d’énergie
électrique en gaz naturel. la synthèse du méthane se fait à
partir d’eau et de CO2. le projet a suscité un grand intérêt
des participants, qui ont échangé sur les améliorations de
rendement des différentes étapes du procédé.
de nouveaux modes de gestion
flexibilitél’étude « Vers 100% d’énergies renouvelables en belgique d’ici
2050 » (1) propose davantage de flexibilité dans la produc-
tion d’énergie. tandis que l’effacement de la consommation
démontre tout son intérêt et des possibilités au niveau des
industriels : une étude réalisée conjointement par elia, Febe-
liec et energyville montre une capacité flexible potentielle de
631 MW dont 134 MW ne sont pas encore utilisés de manière
‘intelligente’ pour diminuer les coûts énergétiques (lire la
rubrique « ure – industrie », p.25).
déplaçabilité des chargesOreS a lancé en juillet 2013 sont projet Gad (Gestion active
de la demande) sur 2 communes-pilotes : thy-le-Château
et dorinnes. Objectif : évaluer le potentiel de l’utilisation de
la télécommande centralisée (et dans un deuxième temps,
des compteurs intelligents) en matière de déplacement de
la consommation, en vue d’atténuer les problèmes de sur-
tension sur le réseau basse tension provoqués, par exemple,
par l’injection de puissance des panneaux photovoltaïques
en milieu de journée. l’idée, développée dans le cadre de la
plateforme redi, est de faire consommer les clients durant les
périodes très ensoleillées (identifiées par un signal prix) pour
absorber localement l’électricité produite par les panneaux.
dans le cas présent, l’outil utilisé pour estimer cette dépla-
çabilité est la télécommande centralisée, outils historique qui
nous permet aujourd’hui de basculer en comptage jour/nuit,
et d’allumer/éteindre automatiquement les boilers électriques
à distance. l’étude est toujours en cours.
equipements et technologiesl’imagination au pouvoirles défis technologiques et sociétaux qui s’imposent aux
gestionnaires de réseaux électriques et à leurs partenaires
interpellent chercheurs et concepteurs aux quatre coins du
monde. ils font appel à l’imagination et à la technologie poin-
tue. les innovations voient le jour dans des domaines aussi
variés que le stockage, le « smart metering », la domotique,
la gestion de la demande... elles vont se nicher jusque dans
les aspects les plus pointus de la maintenance des réseaux,
comme ce robot de l’ireQ (institut de recherche d’Hydro-
Québec) qui a été testé par elia afin d’évaluer ses fonction-
nalités et de déterminer son potentiel pour les équipes de
terrain dans l’établissement d’un diagnostic plus précis sur
l’état de l’infrastructure et la priorisation des interventions
de remplacement.
acteurs serrons les rangsl’évolution évoquée plus haut aura eu comme premier mérite
de mettre en contact les différents intervenants techniques
du réseau et de les aider à mieux se connaître. les accords
techniques vont s’en trouver facilités de même que l’accepta-
tion des changements devenus indispensables dans la confi-
guration du système.
Par ailleurs, la mise en place d’outils de flexibilité permettant
au réseau de s’adapter, a suscité l’émergence de nouveaux
métiers visant à assurer l’accompagnement des utilisateurs,
notamment en matière de déplacement de charge (renou-
velle n°47, p.6). On évoque notamment l’arrivée des agré-
gateurs qui vise à optimiser le potentiel d’effacement de la
demande en regroupant des entreprises qui ont le même
profil et qui peuvent offrir une flexibilité identique et être
rémunérée pour cette mise à disposition.
Smartguide de l’énergie durable 67partie 4 : iNFraStrUCtUreS |
perspectives
vers un bridage des productionsrenouvelables les gestionnaires européens de réseaux vont être de plus en
plus amenés à brider les outils de productions renouvelables,
éoliens et photovoltaïques en particulier, à mesure que leur
proportion augmente sur le réseau. actuellement, ce bridage
(« curtailment ») se fait automatiquement pour des raisons de
sécurité (problèmes de fréquence ou de tension). a l’avenir,
cela pourra aussi se faire pour des raisons économiques ou
de gestion ou pour permettre d’installer plus de capacités
sur le réseau. l’allemagne a par exemple adopté récemment
un cadre réglementaire qui plafonne la production photovol-
taïque à 70% de sa puissance maximale.
Cette mesure peut s’avérer – au cas par cas - moins coûteuse
que de financer une unité de stockage ou une adaptation
du réseau (nouveau câble ou transformateur), même si une
compensation financière est octroyée aux producteurs verts.
Cette solution semble temporaire : l’allemagne envisage un
bridage dynamique déterminé, par exemple, en fonction de
la tension du réseau. les productions renouvelables pourront
dès lors monter à 100% si l’état du réseau le permet.
Par ailleurs, une flexibilité accrue de la production nucléaire
(ou une diminution des puissances installées si cette flexibilité
n’est techniquement pas possible) est également une solution
qui offre une marge plus grande aux renouvelables tels l’hydro
et l’éolien, en retardant d’autant le besoin de bridage de ces
énergies aux carburants gratuits.
68
3GESTIONACTIVE
2STOCKAGE
2013 ≈ 95% 2050 ≈ 5%
SOURCES D’ÉNERGIE
DE FLUX
2013 ≈ 5%
2050 ≈ 95%
1PRÉVISIONSDE PRODUCTION
LE DÉFI DU SMARTGRID
Passer de 5% à 95% de sources d’énergie de flux dans le mix électrique
RÉSEAURÉSEAU
SOURCES D’ÉNERGIE DE STOCK
Zoom atOllS éNerGétiQueS à l’HOriZON
la Belgique a annoncé un projet innovant et unique au monde : la construction de deux atolls énergétiques en mer
du Nord, à proximité de zeebrugge et au large de Wenduine (lire Renouvelle n°51, p.3 et 57, p.3). Ces deux atolls
artificiels disposeraient chacun d’une puissance de pompage ou de turbinage de 600 MW. les deux stations permet-
traient de stocker la production éolienne offshore excédentaire et de la restituer lorsque la demande est plus forte
sur le réseau électrique.
le gouvernement fédéral a adopté le 14 février 2014 le cadre légal permettant d’octroyer une concession. les condi-
tions sont similaires à celles qui prévalent pour l’attribution des parcs éoliens en mer du Nord, sauf que la concession
porte sur 50 ans et pourra être prolongée jusqu’à 75 ans (30 ans pour un parc éolien). la procédure d’octroi pourrait
être lancée avant la fin 2014. (Renouvelle n°62, p.7)
un premier consortium industriel a déjà manifesté son intérêt. Baptisé iland, ce groupement réunit Electrabel (qui
valoriserait ici son expertise de pompage-turbinage à la centrale de Coo), le groupe international de dragage dEME
et les sociétés d’investissement wallonne (sRiW) et flamande (pMv). Ces différents acteurs belges sont déjà actifs
dans des projets éoliens en mer du Nord et trouveraient donc ici l’opportunité de compléter leurs activités dans un
projet inédit. d’autres entreprises envisagent également de se porter candidates.
des questions subsistent cependant sur le financement du projet. le bureau d’études Ecorem évalue entre 1 et 1,5 milliard €
l’investissement nécessaire pour la construction d’un atoll. le consortium iland table sur 1,2 milliard d’euros mais attend
de voir quelles seront les conditions de rentabilité. Celles-ci dépendent des règles de marché qui seront soumises à
ces services. le politique évoque la possibilité de valoriser le rôle d’une station de stockage pour équilibrer le réseau
électrique. dans ce business plan, Elia, gestionnaire du réseau de transport, pourrait rémunérer ces nouvelles unités
de réserves.
(1) www.plan.be > publications (2012)
liens utiles :
http://www.eurosolar.de (iREs)
www.elia.be
Smartguide de l’énergie durable 69partie 5 : répertoire des acteurs publics |
Partie 5réPertOire deS aCteurS PubliCS
70
cabinets politiques (de nouveaux cabinets politiques se mettront en place après les élections du 25 mai 2014 )gouvernement wallon
Jean-Marc nollet, Vice-Président et Ministre
compétences : développement durable, de la Fonction
publique, de l’énergie, du logement et de la recherche
Place des Célestines 1 - 5000 Namur - 081 321 711
annabelle Jacquet, responsable de la cellule energie,
nicolas Pirotte, responsable de la cellule
développement durable, [email protected]
[email protected] - http://nollet.wallonie.be
gouvernement bruxellois
evelyne HuytebroecK, Ministre
compétences : environnement, energie, rénovation
urbaine
rue du Marais 49-53 - 1000 bruxelles - 02 517 12 00
antoine craHay, directeur de Cabinet
donatienne WaHl, directeur de Cabinet adjointe
(environnement)
Mikaël angé, directeur de Cabinet adjoint (energie, air,
Climat, Construction durable, économie verte)
[email protected] - http://www.huytebroeck.be
gouvernement flamand
freya van den bosscHe, Ministre
compétences : énergie, logement, Villes et économie
sociale
Place des Martyrs 7 - 1000 bruxelles - 02 552 61 00
Joris vandenbroucKe, chef de Cabinet
gorik van Holen, chef de Cabinet adjoint (energie)
Jan scHaerlaeKens, conseiller energie
Wim buelens, conseiller energie
[email protected] - http://www.freyavandenbossche.be
gouvernement fédéral
Johan vande lanotte, Vice Premier Ministre et Ministre
compétences : economie, Mer du Nord
avenue des arts 7 - 1210 bruxelles - 02 225 0278
[email protected] http://www.johanvandelanotte.be
Melchior WatHelet, Secrétaire d’Etat
compétences : energie, environnement, Mobilité
rue de la loi 51 - 1040 bruxelles - 02 790 57 11
Pierre crevits, chef de Cabinet (energie,
environnement) - [email protected]@wathelet.fed.be - http://www.melchiorwathelet.be
servais verHerstraeten, Secrétaire d’Etat
compétences : développement durable
rue royale 180 - 1000 bruxelles - 02 209 33 11
arnout Justaert, conseiller (développement durable)
services publicsservice public de wallonie (spw)
direction générale dgo4 compétences : energie et bâtiment durable,
aménagement du territoire, logement
Chaussée de liège, 140-142 - 5100 Namur - 081 486 311
département de l’énergie et du bâtiment durable :dominique siMon, inspecteur Général,
direction de la promotion des énergies durables : frédéric douillet [email protected]
direction du bâtiment durable : Monique glineur, directrice (a.i),
direction de l’organisation des marchés régionaux de l’énergie :
Muriel Hoogstoel, directrice (a.i),
[email protected] http://energie.wallonie.be
administration bruxelloisebruxelles environnement - ibge
compétences : environnement (air, eau, sol, déchet...)
énergie
Gulledelle 100 - 1200 bruxelles - 02 775 75 75
frédéric fontaine, directeur général
[email protected] - http://www.ibgebim.be
administration flamandeagence flamande de l’énergie (vea)
compétences : l’évaluation, la préparation et
l’exécution d’une politique énergétique axée sur le
développement durable.
immeuble Comte de Ferraris, av. albert ii 20 bte 17-
1000 bruxelles - 1700 (n° gratuit)
Répertoire des acteurs publics en Belgique
Smartguide de l’énergie durable 71partie 5 : répertoire des acteurs publics |
luc Peeters, administrateur général
[email protected] - http://www.energiesparen.be
département environnement, nature et énergiecompétences : environnement en coordination avec
l’énergie et la préservation de la nature
immeuble Comte de Ferraris, av. albert ii 20 bte 8
1000 bruxelles - 02 553 80 11
Jean-Pierre HelMan, secrétaire général
Paul van snicK, directeur général
[email protected] - http://www.lne.be
service public federal (spf)spf économie, pme, classes moyennes et énergie
City atrium C - rue du Progrès, 50 - 1210 bruxelles
0800 120 33 (n° gratuit)
direction générale de l’energieMission : concertation entre l’etat et les régions en
matière d’énergie
North Gate iii boulevard du roi albert ii, 16
1000 bruxelles - 02 277 81 80
nancy MaHieu, présidente
http://economie.fgov.be/fr/
régulateurscwape (commission wallonne pour l’energie)
Missions : régulateur du marché des marchés
régionaux de l’énergie. Surveillance et contrôle de
l’application des décrets et arrêtés, conseil auprès des
autorités publiques
route de louvain-la-Neuve 4 bte 12 - 5001 Namur
081 33 08 10
francis gHigny, président - [email protected] squilbin, directeur Promotion des énergies
renouvelables - [email protected]éphane renier, directeur Services aux
consommateurs et Services juridiques -
[email protected]://www.cwape.be
brugel (bruxelles gaz electricité)Missions : régulateur bruxellois pour l’énergie. Contrôle
de l’application des lois et règlements.
avenue des arts, 46 bte 14 - 1000 bruxelles
02 563 02 00
Jan de Keye, président (a.i)
info générale : [email protected]
électricité verte : [email protected] http://www.brugel.be
vreg (vlaamse regulator van de elektriciteits- en gasmarkt)
Missions : régulateur flamand. Promotion d’un marché
de l’énergie transparent en Flandre.
relation avec les autorités flamandes, les opérateurs du
marché et les consommateurs.
immeuble Comte de Ferraris - bd du roi albert 2, 20
bte 19 - 1000 bruxelles - 1700 (n° gratuit)
andré Pictoel, administrateur délégué
sarah van KercKHoven, directeur electricité verte et
Cogénération
dirk van evercooren, directeur Fonctionnement du
marché
thierry van craenenbroecK, directeur réseaux de
distribution
[email protected] - http://www.vreg.be
creg (commission de régulation de l’electricité et du gaz)Missions : régulateur fédéral des marchés de
l’électricité et du gaz naturel en belgique.
transparence et concurrence sur les marchés de
l’électricité et du gaz naturel.
Conseil auprès des autorités publiques, protection des
consommateurs.
rue de l’industrie 26-38 - 1040 bruxelles - 02 289 76 11
Marie-Pierre fauconnier, présidente du comité de
direction
andreas tireZ, directeur Fonctionnement technique
des marchés
laurent Jacquet, directeur Contrôle des prix et des
comptes
Koen locquet, directeur affaires générales
http://www.creg.be
service de médiation de l’energieMissions : traitement des plaintes concernant le
fonctionnement du marché d’électricité et de gaz
naturel et de tout différend entre un client final et une
entreprise d’électricité et de gaz naturel.
rue royale, 47 - 1000 bruxelles - 02 211 10 60
[email protected] http://www.mediateurenergie.be
facilitateurswallonieSite d’information général sur les facilitateurs :
http://energie.wallonie.be/fr/un-reseau-de-facilitateurs-a-votre-service.html?idc=6062
ure - bâtiments non résidentielsicedd - [email protected] - 081 25 04 98
performance énergétique des bâtiments (peb)umons - [email protected] - 065 37 44 56
ulg - [email protected] - 04 366 95 00
ure - Processus industriels - 0800 97 333
3j-consult - [email protected] ccilb - [email protected] ccih - [email protected]
guidance énergétique socialeuVCW - Sabine WerNeruS - [email protected]
081 24 06 64
bioénergies (bois-energie pour le secteur privé et biométhanisation pour tous les publics)ValbiOM - Céline evrard – [email protected] - 081 62 71 84
72
bois-energie pour le service publicFrW - Francis FlaHauX - [email protected] - 084 21 98 60
cogénérationiCedd - annick leMPereur - [email protected]
081 25 04 80
eolienaPere - bruno ClaeSSeNS - [email protected] - 02 218 78 99
hydro-energieaPere - Johanna d’Hernoncourt - [email protected]
02 218 78 99
pompes à chaleur eF4 - ralph daWir - [email protected] - 010 23 70 00
solaire photovoltaïqueeF4 - elora leWaite - [email protected] - 010 23 70 00
solaire thermique - grands systèmes3e - Jérémie de ClerCK - [email protected]
02 229 22 29
bruxelleshttp://www.bruxellesenvironnement.be > Professionnels >
Guichet > Nos conseillers (facilitateurs)
bâtiment [email protected] - 0800 85 775
quartiers [email protected] - 0800 85 775
cellule energie-environnement de la [email protected]
02 545 58 32
flandreligne info : 1700 (n° gratuit)
[email protected] - http://www.energiesparen.be
fédérationsagoria - renewable energy clubbd a. reyers ln 80b - 1030 bruxelles
françois de HeMPtinne, manager - francois.
[email protected] - 02 706 79 39
evelyne van durMe, coordination - evelyne.vandurme@
agoria.be - 02 706 79 32
http://www.renewableenergyclub.be
belescoFédération belge des sociétés de services énergétiques (ESCO)
107 rue Joseph Coosemans - 1030 bruxelles - 02 737 91 19
[email protected] - http://www.belesco.be/
belsolar by attbOrganisation professionnelle pour l’énergie solaire et les
chauffe-eau solaires
p/a attb Sectie 5 - Frans Geldersstraat 7/4 - 1800
Vilvoorde
[email protected] - http://www.belsolar-zonneboiler.be
bera, belgian energy research alliancePromotion de la recherche et de l’innovation collaborative
dans le domaine de l’énergie en belgique
av Franklin roosevelt 50 - 1050 bruxelles
Peter verboven, alliance manager
http://www.bera-set.be
bop asbl, belgian offshore platformrue du vieux Marché aux Grains 63 - 1000 bruxelles
lut vande velde - [email protected]
0478 0306 306
http://www.belgianoffshoreplatform.be
ccwConfédération de la Construction Wallonne
rue du lombard 34-42 - 1000 bruxelles - 02 545.56.68
nicolas sPies, conseiller énergie -
[email protected] - 02 545 56 76
[email protected] - http://www.confederationconstruction.be
cogen vlaanderenPour des cogénérations de qualité en Flandre
Zwartzustersstraat 16/9 - 3000 leuven
http://www.cogenvlaanderen.be
edora asblFédération des énergies renouvelables
rue royale 35 - 1000 bruxelles - 02 217 96 82
noémie lauMont, secrétaire générale
[email protected] - http://www.edora.org
febaFédération des Biométhaniseurs Agricoles wallons
rue du Pont de darion, 18 - 4250 Geer
gaëtan de seny
generatiesThe Flemish innovation platform for renewable energy
diamant building - bd a. reyers 80 - 1030 brussel
01 706 78 38
freek couttenier, coordinateur de la plateforme
[email protected] - 0496 87 45 06
http://m.agoria.be
ode, organisatie duurzame energiePlateformes par filière : PV-Vlaanderen, Bio-energie,
Vlaamse Windenergie associatie, Warmtepompplatform
rue royale 35 - 1000 bruxelles - 02 218 87 47
bart bode, secrétaire général
[email protected] - http://www.ode.be
propelletsFédération belge du secteur des pellets
rue royale 35, 1000 bruxelles
http://www.propellets.be
rescoop.beFédération des associations et coopératives de citoyens
pour l’énergie renouvelable en Belgique
Posthoflei 3/3 - 2600 berchem - 03 287 37 79
dirk KnaPen - [email protected] - 0475 86 01 64
[email protected] - http://www.rescoop.be
Smartguide de l’énergie durable 73partie 5 : répertoire des acteurs publics |
synergridFédération des Gestionnaires de réseaux d’électricité
et gaz en Belgique
avenue Palmerston 4 - 1000 bruxelles - 02 237 11 11
bérénice crabs, secrétaire général -
[email protected] http://www.synergrid.be
union des villes et communes de wallonieDéfend les intérêts des administrations locales aux niveaux
régional, communautaire, fédéral et international
rue de l’etoile, 14 - 5000 Namur - 081 24 06 11
[email protected] - http://www.uvcw.be
union royale belge du froid et du conditionnement de l’air (ubf-aca)Association professionnelle qui regroupe tous les
installateurs, fabricants, importateurs et distributeurs
en réfrigération et matériel de conditionnement d’air en
Belgique
J.Chantraineplantsoen 1 - 3070 Kortenberg - 02 215 18 34
[email protected] - http://www.ubf-aca.be
valbiom - valorisation de la biomasse asblChaussée de Namur, 146 - 5030 Gembloux - 081 62 71 84
Jean-françois gosse, président - [email protected] http://www.valbiom.be
clusterswalloniedes Pôles et réseaux à votre service :
http://clusters.wallonie.be
cap 2020Réseau d’entreprises de la construction qui adoptent
l’objectif européen de 2020 en matière de réduction
massive de la consommation d’énergie
Parc Créalys - rue Saucin 66 - 5032 Gembloux / les isnes -
0484 43 47 08
séverine baudoin, directrice
[email protected] - http://www.cap2020.be
eco-constructionRéseau des acteurs wallons de l’éco-construction.
Cluster eco-Construction - Centre technologique -
université de Namur
rue du Séminaire, 22 - 5000 Namur - 081 82 63 01
Hervé-Jacques PosKin, coordinateur
[email protected], 0476 299 496
[email protected] - http://www.ecoconstruction.be
tweedRéseau d’entreprises (industrie et tertiaire) qui vise à
favoriser les investissements en production et exploitation
de l’énergie durable
rue Natalis 2 - 4020 liège - 04 242 47 60
cédric brÜll, directeur - [email protected]
04 242 47 61
[email protected] - http://www.clustertweed.be
bruxelleseco-buildRéseau des acteurs bruxellois de l’éco-construction.
tour & taxis - av. du Port 86C, bte 211 - 1000 bruxelles
02 422 00 33
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