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de l’énergie durable

www.smartguide.be

SmartGuide

20

14

état des lieux du secteur

statistiques & chiffres clés

évolution par filière

intelligence des réseaux

répertoire

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Smartguide de l’énergie durable 3soMMaiRE |

editOrial ............................................................................................................................................................... p.5

VerS uNe éNerGie durable .................................................................................................................... p.6

Partie 1 : analyses transversales

2013 dans le monde ...................................................................................................................................... p.8

2013 en belgique ............................................................................................................................................ p.10

Prix de l’énergie en 2013 ............................................................................................................................. p.12

Partie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états

Consommation énergétique .................................................................................................................... p.18

bâtiment ............................................................................................................................................................. p.20

transport ............................................................................................................................................................ p.23

industrie .............................................................................................................................................................. p.25

electricité ........................................................................................................................................................... p.27

Partie 3 : évolution des filières

Statistiques des sources d’énergies renouvelables ....................................................................... p.30

biomasse ............................................................................................................................................................ p.36

Solaire photovoltaïque ................................................................................................................................. p.43

Solaire thermique ........................................................................................................................................... p.46

eolien .................................................................................................................................................................... p.48

Hydroélectricité ............................................................................................................................................... p.54

Géothermie........................................................................................................................................................ p.57

Pompes à chaleur ........................................................................................................................................... p.59

Partie 4 : infrastructures

Cogénération et réseaux de chaleur ..................................................................................................... p.64

réseaux et stockage .................................................................................................................................... p.65

Partie 5 : réPertoire des acteurs Publics en belgique ............................ p.69

Sommaire

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4

colophon

le SmartGuide de l’énergie durable est édité par l’aPere asbl, association pour la Promotion des energies renouvelables - www.apere.org.

rédaction• Jean CeCH• Johann duMOrtier• Christophe HaVeauX• Michel Huart• Suzanne KeiGNaert

expertises• bruno ClaeSSeNS (aPere)• Johanna d’HerNONCOurt (aPere)• eric duMONt (uMONS)• Francis FlaHauX (FrW)• Gregory NeubOurG (aPere)• laurent SOMer (Valbiom)• benjamin WilKiN (aPere)• laurent anzalone (Valbiom)• Cécile Heneffe (Valbiom) • Pierre Martin (Valbiom)

contactChristophe HaVeauX – [email protected]

régie publicitaireexpansionwww.expansion.be

ContactCarole Mawet – [email protected]

version numérique disponible gratuitement en ligneversion imprimée : 20 € ttC - Hors frais d’envoiwww.smartguide.be

le SmartGuide s’appuie sur l’expertise développée par la revue renouvelle, qui analyse chaque mois l’actualité de l’énergie durable.

renouvelle est réalisé avec le soutien de :

avec la collaboration de

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Smartguide de l’énergie durable 5

Editorial

smartguide 2014plus clair, plus dynamique, plus engagé

Cette deuxième édition du SmartGuide conserve, sur le plan de la démarche, le même objectif que la première édition : vous aider à apprécier le chemin parcouru par la transition énergétique d’une année à l’autre à travers la pro-gression du renouvelable.

Nous avons surtout cherché à la rendre plus lisible à travers une structure qui part systématiquement d’une situation existante – le contexte - pour aboutir à un certain nombre de perspectives qui apparaissent déjà clairement pour les années à venir. en nous attardant, le cas échéant, sur ses dimensions ‘techno-logies’ et ‘métiers’.

Nous avons également voulu rendre cette structure plus cohérente par rapport aux objectifs de l’aPere, définis par la Charte pour une énergie durable, et à notre suivi de l’actualité dans renouvelle.

après un rappel des principaux développements de l’année écoulée – actualité internationale, nationale et évolution des prix-, votre SmartGuide 2014 prend donc appui sur une première partie centrée sur ce qui fait le fondement de notre démarche : l’utilisation rationnelle de l’énergie – l’ure. Nous la déclinons dans quatre domaines essentiels : le bâtiment, les transports, l’industrie et la production d’électricité. Nous vous y livrons à la fois les chiffres clés et les inter-prétations forcément subjectives qu’ils inspirent.

Viennent ensuite les évolutions constatées au sein des filières renouvelables, au regard des chiffres les plus parlants, et les développements récents en matière d’infrastructures énergétiques. avec la même dynamique de présentation : contexte, avancées, technologies, métiers, perspectives.

enfin, notre répertoire des acteurs publics vous permettra de rapidement trou-ver un contact utile.

bonne lecture !

édiToRial |

Page 6: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

6

viser 100% d’énergies renouvelables (er)l’énergie durable assure, pour tous et dans la durée, un accès

aux services énergétiques elle implique l’équilibre entre une

offre énergétique basée sur des sources renouvelables et une

demande maîtrisée par une utilisation rationnelle de l’énergie

(comportements judicieux et équipements efficients).

utilisation rationnelle de l’énergie (ure)l’ure assure en suffisance l’accès aux services énergétiques.

elle fait le choix des solutions individuelles et collectives qui

induisent la plus petite consommation d’énergie elle combine

comportements judicieux et équipements énergétiquement

efficients.

Vers une énergie durable

des notions à concrétiser

comportement judicieux1. Faire la chasse au gaspillage

exemples : extinction des lumières inutiles, suppression

d’achats superflus

2. adapter le mode de vie et les activités

exemples : sobriété, consommation au meilleur moment,

transports en commun

3. accroître la durée de vie des biens

exemples : entretien du matériel, choix d’équipements à

longue durée de vie

equipement efficient1. technologies qui réduisent les pertes de conversion

exemples : chaudières à haut rendement, ampoules

économiques, électroménagers a++

2. Objets et infrastructures qui réduisent les consommations

d’énergie associées à leur usage

exemples : véhicules légers, isolation d’un bâtiment, noyaux

d’habitat

3. Matériaux et services à moindre énergie incorporée (énergie

grise)

exemples : circuits courts, isolants naturels, produits de saison

Équipement

Tendance

Energie durable

Comportement

Renouvelable

ER

URE

fig. extrait de la charte pour une énergie durable : www.apere.org

une démarche ure est complète si elle agit à tous les niveaux suivants :

Page 7: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 7partie 1 : analyses transversales |

Partie 1aNalySeS

traNSVerSaleS

Page 8: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

8

2013, la crise gagne le monde. On n’hésite plus à parler de

récession. Partout, et tout particulièrement en europe, l’ac-

tivité économique a plongé. Sur le plan énergétique, avec

le ralentissement de la production, cela offre l’illusion d’une

consommation d’énergie qui se tasse. Mais cela révèle aussi

un secteur électrique qui se retrouve soudain en surcapaci-

té. au point que certaines unités de production en viennent

à être mises à l’arrêt faute de rentabilité (renouvelle n°58,

p.4 et renouvelle n°60, p.1).

à la recherche d’une transition équitableles prix de l’énergie ont chuté avec la demande, mais on a

le sentiment de payer de plus en plus cher. et là, on pointe

surtout du doigt la montée en puissance des renouvelables.

Celle qui a été voulue par l’europe – les fameux objectifs

20/20/20. On est d’autant plus enclin à l’incriminer qu’elle a

un coût qui apparaît très vite sur la facture des particuliers

comme des industriels : il est désormais deux fois plus élevé

en europe qu’aux etats-unis et 20% de plus qu’en Chine.

Pourtant, selon une étude de la Commission européenne, le

soutien aux renouvelables n’aurait qu’un impact limité : 7,2%

dans l’augmentation de la facture de l’industrie, 5,4% dans

celle des ménages. le principal élément qui fait gonfler les

prix de l’énergie en europe, c’est sa dépendance aux impor-

tations : 54% en 2011. et ce sont précisément nos efforts en

matière d’efficacité énergétique et dans le développement

des renouvelables qui tempèrent cette dérive. beaucoup

ont le sentiment que la colonne ‘débit’ du renouvelable (les

coûts de la transition) occulte systématiquement la colonne

‘crédit’ (ses apports en termes financiers, industriels et envi-

ronnementaux).

Qu’importe, les etats n’ont plus de sous. ils se sont déjà sai-

gnés à blanc pour renflouer leurs banques victimes de la

bulle financière. industriels et particuliers réclament un allè-

gement de leur facture énergétique (renouvelle n°58, p.4).

l’europe rechigne à se lancer, comme les etats-unis, sur la

piste des gaz de schistes - histoire de regagner un peu d’in-

dépendance énergétique ? eh bien, le bouc émissaire est

tout trouvé : on va revoir, sinon supprimer, tous ces coû-

teux soutiens aux renouvelables. après tout, ils ont eu leur

chance : les investissements mondiaux dans les énergies

renouvelables ont été multipliés par 6 entre 2004 et 2012 !

les investisseurs préfèrent attendreCette remise en cause du statut privilégié des énergies re-

nouvelables dans la transition énergétique, c’est la grosse

tendance qui s’est affirmée en 2013. les investisseurs qui

doivent souvent leur survie à leur capacité d’anticipation ne

n’y sont pas trompé. ils avaient prévu le coup de longue

date. en 2013, les investissements européens dans le renou-

velable ont chuté de plus de 40% (tombant de 97,8 milliards

en 2012 à 57,8 milliards). l’europe s’est vue souffler la pre-

mière place du marché au profit de la Chine (elle-même en

recul en matière d’investissements).

et comme s’il manquait une image pour illustrer cette petite

crise de doute, désertec, l’un des projets phares qui portait

l’espoir d’une réflexion énergique à grande échelle, auda-

cieuse et ambitieuse, marque le pas (renouvelle n°58, p.5).

2013, un tournant. les énergies renouvelables jusque-là adulées en tant qu’alternatives potentielles aux ressources carbonées, voient leur statut privilégié d’enfant prodige de la classe énergétique contesté. en cause, une crise finan-cière qui n’en finit pas, une compétitivité technologique qui affleure çà et là, et quelques perspectives de ‘revenons-y’ ouvertes par les énergies fossiles non conventionnelles... le temps d’une pause et d’un recadrage.

le renouvelable n’est plus l’enfant gâté de la planète énergie

87% EN MaRs 2013, la pRoduCTioN RENouvElaBlE du

poRTugal a CouvERT 87% dEs BEsoiNs EN élECTRi-

CiTé du pays. C’éTaiT égalEMENT lE Cas à 70% pouR

lEs TRois pREMiERs Mois dE l’aNNéE (RENouvEllE

N°53, p.4) !

le chiffre

International | 2013 dans le monde

Page 9: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 9partie 1 : analyses transversales |

le 5e rapport du giec impose une piqûre de rappelSix ans après son 4e rapport, le GieC publie mi-2013,

le Volume 1 de son nouveau et 5e rapport : « Change-

ment climatique 2013 : les éléments scientifiques ». Pas

de (bonnes) surprises, hélas. le climat se réchauffe bel

et bien et les activités humaines y sont pour beaucoup.

la température à la surface du globe a été la plus élevée

au cours des trois dernières décennies. Plus élevée qu’au

cours de toute autre décennie depuis 1850. estimations,

prévisions, hypothèses confirment une fois de plus le che-

min à suivre pour limiter les dégâts (renouvelle n°54, p.4

et renouvelle n°61, p.9).

Cette confirmation au crayon gras des méfaits à venir des

émissions de GeS semble avoir laissé de marbre les déci-

deurs réunis à Varsovie pour la Conférence sur le Climat.

en dépit des exhortations de nombreuses délégations et

du coup de gueule des ONG, ils se sont refusés à prendre

des engagements concrets et forts pour freiner sinon

maîtriser la tendance. la nature, de son côté, persiste et

signe : 2013, est la 6e année la plus chaude depuis 1850.

le ‘conventionnel’ n’a pas dit son dernier motSelon l’agence internationale de l’energie (aie), c’est en

2013 que la production d’hydrocarbures conventionnels

devrait entamer son déclin. Mais ce n’est pas pour autant

le début de la fin des carburants fossiles de ce type. Pour

prendre le relais, les etats unis comptent désormais sur

les ressources dites ‘non conventionnelles’ (gaz et huiles

de schistes essentiellement). l’agence prévoit que cette

filière permettra aux etats-unis de reprendre leur auno-

mie énergétique et de ravir même à l’arabie saoudite sa

place de premier producteur mondial de pétrole.

Cette piste suscite des tentations un peu partout dans le

monde. et même en europe où quelques pays comme la

Pologne, l’allemagne ou le royaume-uni font déjà fi des

craintes que son exploration sucite sur le plan écologique.

le charbon aussi – surabondant dans certains pays comme

la Chine et l’allemagne – retrouve grâce aux yeux de ceux

qui voient dans les nouvelles technologies de séquestra-

tion du carbone (CSC) le prétexte à parler de charbon

‘propre’ et à lui faire retrouver le chemin des fours.

le marché du co2 ne joue pas son rôleOn se réjouissait en début d’année 2013 du recul constaté

des émissions globales de gaz à effet de serre (- 1,4% en

2012). On avait doublement tort. Car cette performance

était essentiellement imputable à la crise économique. et

elle avait aussi pour effet désastreux de gonfler plus en-

core la masse de quotas excécendaires mis sur le marché.

164 millions de quotas sont ainsi venus s’ajouter au gros

milliard qui noyait déjà le système. Ce qui a fait tomber le

prix de la tonne autour de 5 euros alors qu’il devrait dé-

passer les 20 euros pour être un tant soit peu efficace et

pousser les industriel à réduire drastiquement leurs émis-

sions de GeS. d’où l’idée de la Commission européenne

de geler jusqu’à 2019 (« backloading ») 900 millions de

quotas pour faire remonter le cours. il a fallu toute l’année

2013 pour que les parlementaires européens y consentent

du bout des lèvres (renouvelle n°54, p.7).

Zoom alleMaGNe : uNe StratéGie reNtable

selon une étude de l’institut Fraunhofer iWEs, la transition énergétique est une vraie opportunité pour l’allemagne.

d’ici 15 à 20 ans, l’investisement annuel sera inférieur aux seules économies réalisées sur les importations d’énergies

fossiles. dans la foulée, 92 entreprises et associations professionnels du renouvelable interpellent la Commission euro-

péenne : « un objectif européen ambitieux en matière d’énergies renouvelables stimulera la croissance verte, créera

570.000 emplois supplémentaires et économisera 260 milliards d’importations d’énergie fossile » (Renouvelle n°55 p.4).

2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050-60

-40

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Bénéfices (Achat de combustibles fossiles évités)Coûts « Photovoltaïque »Coûts « Éolien onshore »Coûts « Eolien o�shore »Coûts « d’infrastructure »Coûts « Transports électriques »Coût « stockage (Power2Gas et autres systèmes) »Coûts « Pompes à chaleur »Coûts « Isolation des bâtiments »Bénéfices-Coûts

FIG. 1 : Diagramme coût/bénéfice de la transition énergétique allemandeHypothèses : Pas de taux d’actualisation sur le capital et prix de l’énergie constantSource : Fraunhofer IWES - http://www.iwes.fraunhofer.de

Page 10: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

10

l’histoire se souvient d’abord des drames, des scandales et

des coups de gueule. et dans un premier temps, ce qu’on est

surtout tenté de retenir de l’année écoulée, c’est ce qui nous

a fait frôler la déroute. une concurrence chinoise débridée,

un système de soutien au photovoltaïque résidentiel qui

met un an à sortir de l’ornière et laisse tout un secteur K.O.

(renouvelle n°51, p.1). de nouvelles implantations éoliennes

qui jouent les pestiférées dans le débat médiatique. la valo-

risation de la biomasse qui se carambole sur fond de pénu-

rie alimentaire. des crêpages de chignon télévisés autour

d’un climatoscepticisme suranné. des querelles d’experts à

propos de la norme ‘zéro énergie’... Mais comme souvent, le

brouhaha occulte le travail de fond qui avance en coulisse.

du global au particulierl’année 2013 voit émerger la vision stratégique à long terme

(2050) adoptée en mai par le gouvernement fédéral, tra-

çant les grandes orientations qui font consensus en matière

de développement durable.... et bien entendu les choix

énergétiques qui la sous-tendent (renouvelle n°56, p.1). et

dans la foulée, on s’intéressera de près aux différents scé-

narios élaborés pour imaginer une belgique sevrée du car-

bone. avec à chaque fois un même souci d’échapper aux

visions fantasmées pour développer des approches prag-

matiques, en écoutant l’ensemble des acteurs. et tant pis

si, consensus oblige, la vigueur des engagements concrets

laisse parfois sur sa faim. Car on avance par ailleurs dans le

pratico-pratique.

on se concentre sur le concretVoyez la laborieuse émergence du nouveau cadre éolien

wallon (renouvelle n°52, p.1), l’élaboration méticuleuse d’un

plan Qualiwatt pour calmer et résorber les poussées de

fièvre dans le photovoltaïque résidentiel, la patiente, mais

indispensable mise au point d’un nouveau Schéma de déve-

loppement de l’espace régional (Sder)... Voyez aussi les

réflexions très concrètes et ambitieuses menées autour de

la directive de performance énergétique des bâtiments et

plus largement des villes durables de demain. Voyez le tra-

vail de structuration et de rationalisation engagé pour faire

converger dans une nouvelle structure – bera – le travail de

recherche belge dans les domaines de l’énergie. Voyez les

différentes cartographies développées par le Cluster tweed

pour mettre en lumières les forces et faiblesses des chaînes

de valeur au sein des filières renouvelables. Voyez la mise en

place, toujours au niveau national, d’un système harmonisé

et intégré – reSCert – de certification professionnelle au

sein des filières. Voyez le Championnat des énergies renou-

velables et derrière lui, toute cette mise en ordre de bataille

qui se fait jour au niveau local... C’est tout un secteur qui

semble avoir atteint l’âge de raison.

pebZéro énergie : un objectif qu’on peut toucher du doigt

le rêve d’architecte visionnaire s’est mué en projet de

société. une décennie à peine aura suffi. l’impulsion de

la directive européenne de 2002 dite Peb y est pour

beaucoup. Mais c’est sans doute à l’engouement créa-

tif des concepteurs du bâti (architectes et ingénieurs-

architectes principalement) que l’on devra le profond

changement de mentalité qui s’est opéré depuis. Vu le

secteur, on peut imaginer que cela prendra du temps à

se concrétiser largement sur le terrain. Mais c’est claire-

ment en marche. Passif d’abord, zéro énergie ensuite,

énergie positive peut être un jour, le secteur du bâti-

ment devrait sortir à terme de la frange des obèses

de la classe énergétique. Forte de ce constat, l’europe

a choisi de battre le fer tant qu’il est chaud. la nou-

velle directive ‘recast’ 2010/31/ue, entrée en vigueur

en 2013, affiche des ambitions qui feraient pâlir d’envie

les technocrates européens en charge des transports.

une ambition relayée avec volontarisme par la région

bruxelloise dont les bâtiments engloutissent à eux seuls

les trois quarts de la consommation finale d’énergie de

la région (renouvelle n°57, p.1).

2013, année mouvementée pour le secteur des renouvelables. des dossiers polémiques d’abord, comme la remise en cause des systèmes de soutien publics ou des nouvelles implantations éoliennes terrestres. mais en toile de fond, le secteur prend ses marques et se professionnalise. derrière les prises de position politiques, les professionnels se tiennent à l’écart des déclarations de principe et des invectives. on se parle, on s’organise, on se structure. le métier qui entre.

Vers l’âge de raison

2013 en Belgique

Page 11: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 11partie 1 : analyses transversales |

de solwatt à qualiwatt Volte-face meurtrièredès janvier 2013, ce n’était déjà plus une surprise pour

personne : le régime Solwatt avait fait son temps ; le

mécanisme wallon de soutien au photovoltaïque allait

être révisé. toute l’année écoulée avait été émaillée

d’évaluations et de déclarations sur l’impact financier

du système des certificats verts dans le résidentiel.

les montants évoqués étaient assez surréalistes pour

qu’on s’attende à un changement de cap radical. il l’a

été puisque le nouveau système proposé en fin d’an-

née, Qualiwatt, excluait tout simplement la formule

du certificat vert à valeur variable pour se retrancher

sur une formule de prime avec garantie de retour

sur investissement. avant même d’être précisément

formulée, l’effet d’annonce s’est révélé meurtrier. en

quelques mois, l’onde de choc avait jeté au sol une

bonne partie des acteurs économomiques du secteur :

selon la fédération agoria, le secteur aurait perdu

1.250 emplois en 2013 dont la grande majorité dans la

filière photovoltaïque. Mais, renforcée par les rumeurs

propagées partout en europe, l’annonce avait aussi

distillé le doute dans toutes les filières. avec en sus, un

terrible sentiment de vulnérabilité. la poule aux œufs

d’or est passée à la casserole budgétaire.

blackout La Belgique continue à se faire peurune fois encore, à la veille des frimas, d’aucuns avaient

évoqué les risques de blackout. et ce n’était pas sans

arrière-pensées : sortie programmée (mais pas encore

totalement phasée) du nucléaire, crise de croissance

du réseau, perte de compétitivité des centrales au gaz,

poids du renouvelable... en juillet, le Conseil des ministres

approuve le plan Wathelet. il insiste sur la nécessité de

peaufiner la gestion de la demande, de muscler les inter-

connexions... Mais il instaure aussi la mise en réserve fi-

nancée de centrales de production dont les énergéticiens

avaient évoqué la fermeture pour cause de non-rentabi-

lité. il évoque même des appels d’offres pour de nouvelles

unités... tout en confirmant la prolongation de tihange1.

accords de brancheNos industriels gardent le capl’efficacité énergétique fait son chemin au sein des entre-

prises. alors qu’elle bénéficie depuis 2011 d’une norme iSO

(50001), elle est boostée depuis une dizaine d’années par

les accords de branche. Ces conventions sectorielles en

vigueur dans plus de 177 entreprises et 217 secteurs indus-

triels ont dégagé des résultats appréciables (14,5% d’éco-

nomies et 18% ce CO2 évités en 2010). elles ont donc été

prolongées et renforcées en 2013 à travers des accords

de branche dits ‘de deuxième génération’, qui intègrent

désormais : des indices d’évaluation affinés, un périmètre

plus large pour la mesure des émissions de GeS et une

feuille de route obligatoire. Ces accords ouvrent égale-

ment la voie aux systèmes d’énergies renouvelables pour

optimaliser les résultats à atteindre. bref, un pas plus loin

(renouvelle n°53, p.8).

Page 12: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

12

une tendance moyenne est calculée par la méthode des

moindres carrés sur la dernière période d’un an et de 5 ans.

le taux de croissance annuel moyen (tCaM) est exprimé par

un pourcentage équivalent à un index annuel de type Xn = X0

(1+index)n (renouvelle n°59, p.12)

bois – bûches, plaquettes, pellets

Prix le plus bas et généralement plus stable. Cependant, une

augmentation du prix des pellets a été constatée en 2013. elle

est de +15 à 20% par rapport à l’an passé. (Voir encadré « Pellet,

superstar dans la section biomasse »).

Sur une période de 5 ans, l’index annuel est de +2,8% pour les

pellets et +1% pour les bûches.

produits pétroliers - mazout

les prix des produits pétroliers évoluent par vagues au gré des

effets des cotations internationales (pétrole brut et taux de

change $/€). actuellement, la tendance à un an est la baisse

(-1,8%). Sur 5 ans, l’augmentation des prix du mazout est de

+14,5% par an.

index annuel de déc. 2012 à déc. 2013 : -1,8%

index annuel de déc. 2008 à déc. 2013 : +14,5%

gaz naturel

les prix du gaz naturel évoluent « par vagues ». une baisse sen-

sible est apparue début de l’année 2013 qui se traduit par une

tendance de – 5,1% sur les douze derniers mois. Sur 5 ans, l’aug-

mentation des prix du gaz naturel se situe à +7,6% par an.

index annuel de déc. 2012 à déc. 2013 : -5,1%

index annuel de déc. 2008 à déc. 2013 : +7,6%

electricité – tarif simple

les prix de l’électricité évoluent « par vagues ». après une aug-

mentation constatée fin 2012 et une baisse début 2013, les prix

affichent une légère augmentation. Ces douze derniers mois, la

tendance moyenne est une augmentation de +1,4%. Sur 5 ans,

l’augmentation est de +4,1% par an.

index annuel de déc. 2012 à déc. 2013 : +1,4%

index annuel de déc. 2008 à déc. 2013 : +4,1%

inflation

index annuel de déc. 2012 à déc. 2013 : +0,9%

index annuel de déc. 2008 à déc. 2013 : +2,5%

des évolutions contrastées

FIG. 2 : évolution 2008-2013 des prix des produitsénergétiques achetés par les ménagesSource : Renouvelle

2,9

3,9 5,8

8,4

10,8

23,5

24,5

7,9

0

5

10

15

20

25

30

12/2

008

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cEUR/kWh (PCI)

Bois plaquettes (30% HR) Bois bûches (séchées 1 an)

Bois pellets ou granulés (vrac) Mazout (2000 l)

Electricité tarif simple Gaz naturel

Propane vrac Electricité tarif bi-horaire (3200+1600)

cEUR/kWh (PCI)

Prix de l’énergie en 2013

marché belge – ménages

Page 13: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 13partie 1 : analyses transversales |

marché belge – clients professionnelselectricité

Fin 2013, selon la méthodologie de la CreG, la facture annuelle

d’un client professionnel consommant 50.000 kWh par an

d’électricité est la plus petite en France et la plus élevée en

allemagne. la belgique se situe à la deuxième place.

Parmi les 5 pays, le royaume uni a le prix le plus élevé pour la

composante énergie la belgique présente les coûts de réseau

les plus élevés, l’allemagne a une composante taxe plus éle-

vée et en France les tarifs régulés sont toujours d’application.

(renouvelle n°49, p.10)

gaZ naturel

Fin 2013, selon la méthodologie de la CreG, la facture annuelle

d’un client professionnel consommant 100.000 kWh par an de gaz

naturel est la plus petite en belgique et la plus élevée aux Pays-bas.

Consultez l’Observatoire des prix de l’énergie

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BE DE FR NL UK

Energie Réseau Taxes

FIG.3 : Facture d’électricité (all-in) pour un client professionnel (50.000 kWh/an) janvier 2013 et janvier 2014Comparaison entre la Belgique (BE), l’Alle-magne (DE), la France (FR), la Grande Bre-tagne (UK) et les Pays-Bas (NL)Source : CREG

FIG.4 : Factures de gaz naturel (all-in) pour un client professionnel (100.000 kWh/an) janvier 2013 et janvier 2014Comparaison entre la Belgique (BE), l’Allemagne (DE), la France (FR), la Grande Bretagne (UK) et les Pays bas (NL)Source : CREG

Facture annuelle moyenne (all in) gaz naturel pour client professionnel (100.000 kWh/an)

entre 2013 et 2014

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BE DE FR NL UK

Energie Réseau Taxes

 www.apere.org/observatoire

Page 14: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

14

marché internationalmarché du pétrole

Malgré des hauts et des bas du prix spot, une tendance

moyenne à la hausse du prix du pétrole s’observe nettement

depuis l’an 2000 : de 20$ courant, il est aujourd’hui à plus

de 100$. une multiplication par 5 en 13 ans. et demain, il est

fort probable que les projections de l’aie soient revues

systématiquement à la hausse comme le constate Jean-

Marc Jancovici (renouvelle n°52, p.5).

Cette augmentation est le signe d’une époque proche du

pic de la ressource. Pendant combien de temps pourrons-

nous encore faire la fête grâce à nos ressources fossiles ? le

constat de Jean-Marc Jancovici est sans appel : « la crois-

sance permanente, c’est fini. Nous rentrons dans un monde

à croissance contrainte ».

Conséquence d’un système européen d’échange de quotas

d’émissions inefficace, le marché d’échange des émissions de

CO2 (eu etS Carbon) reste désespérément excédentaire de-

puis 2011. la valeur de la tonne de CO2 a chuté de 20 € à 5 €

et ne montre pas de signe de remontée (renouvelle n°54, p.7).

Pour rappel, une tonne de CO2 est émise lors de la combustion

de 2,7 barils de pétrole. en d’autres termes, pour ceux qui sont

soumis à l’obligation de marché etS, avec 5 € la tonne de CO2,

le prix du baril de pétrole est augmenté de 1,85 € ou 2,8 $, soit

+ 2%. dérisoire !

marché européen des émissions de carbone

FIG. 4 : Evolution du prix spot du baril de pétrole Brent Source : U.S. Energy Information Administration (EIA)http://www.eia.gov

FIG. 5 : Evolution du prix de la tonne équivalent CO2 sur le marché européen des quotas d’émissions (EU ETS carbon) Source : Thomson Reuters Point Carbon

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$courant

Spot price Courbe de tendance moyenne

Page 15: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 15partie 1 : analyses transversales |

marché de gros de l’électricité

le prix de gros de l’électricité sur le marché long terme (y+1)

et court terme (day ahead) montre une tendance à la baisse

depuis 2011. l’écart entre les prix sur les marchés en belgique,

aux Pays-bas, en France et en allemagne, s’est creusé, l’alle-

magne présentant les prix les moins élevés et les Pays-bas les

prix les plus élevés. (renouvelle n°56, p.12).

Cette tendance à la baisse du prix de gros de l’électricité est

à contre-courant des évolutions du prix de gros du gaz et

du pétrole. elle est imputable à différents facteurs tels que

la faiblesse de la conjoncture économique, le faible coût des

émissions de carbone (Cfr. marché des émissions de carbone),

mais aussi par le fort développement de la production d’éner-

gie d’origine renouvelable, prioritaire sur le réseau. (renouvelle

n°55, p.1). Cet effet a été constaté de manière évidente en dé-

cembre 2013 (renouvelle n°61, p.2).

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BE Y+1 NL Y+1 DE Y+1 FR Y+1

/MWh

FIG. 6 : Evolution du prix de l’électricité (marché international long terme Y+1) en Belgique, Pays-Bas, Allemagne et France entre fin 2010 et début 2014Source : CREG

marché de gros du gaZ naturel

le prix du gaz sur les marchés à court et long terme augmente

d’année en année depuis 2009. Sur la période 2012-2013, la

hausse de prix a été moins marquée sans doute due à des

volumes annuels réduit de 11,7%. le prix de gros du marché

M+1 s’élevait à 27,1 €/MWh en moyenne en 2013 en europe et

de 9,3 €/MWh aux uSa.

en 2013, la consommation totale de gaz naturel en belgique

a été de 183 tWh, soit en baisse de 1,3% par rapport à 2012

malgré une saison de chauffe plus rude (voir les statistiques

dj15/15 dans la rubrique « ure – bâtiment »). C’est la forte

baisse de consommation des grands clients industriels (-11,7%

par rapport à 2012) qui marque cette tendance.

(Source : Synergrid)

FIG. 7 : Evolution du prix du gaz (marché international long terme M+1) entre 2012 et 2014. Henry HUB : USA ; PEG Nord : FR ; NCG, GASPOOL : DE ; TTF, ZIG : BESource : CREG

Page 16: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

16

Texte

Titre

Châpeaule cluster tweed (technologie wallonne energie - environnement et développement durable) est une organisa-tion wallonne rassemblant une centaine d’entreprises actives dans le secteur de l’énergie durable.

le Cluster joue un rôle majeur en matière de business développement dans les secteurs de « l’énergie du-rable ».

par énergie durable, on entend :

• les sources d’énergie renouvelable ;• la mise en oeuvre de process permettant la réali-

sation d’économies d’énergie, l’efficacité énergé-tique et la réduction des gaz à effet de serre dont le Co

2, au niveau industriel et dans le secteur tertiaire

• le développement de produits visant les mêmes effets, à l’intention de l’industrie, du tertiaire ou de particuliers (produits et services « verts »).

pour favoriser les investissements en production et ex-ploitation de l’énergie durable, le Cluster TWEEd s’orga-nise selon les axes principaux suivants :

• la mise en réseau des acteurs du secteur via l’organisation de conférences, d’évènements de networking, de visites d’entreprises... ;

• le soutien technique au montage de projets d’inves-tissement / de R&d dans le secteur ;

• la promotion des compétences des membres du Cluster, notamment lors de missions/salons à l’in-ternational ;

• la réalisation d’une veille technologique ;

• l’organisation de « groupes projets » qui regroupent des entreprises aux compétences complémentaires afin de répondre à des appels d’offre régionaux ou européens et d’offrir des solutions globales aux clients dans des projets de taille industrielle ;

• la réalisation d’études de marché et d’analyses économique et technologique sur la thématique de l’énergie durable.

membres de tweedTWEEd compte plus de 100 membres dont 80% d’entreprises.

les membres de TWEEd sont des entreprises possédant un siège social et/ou opérationnel en Région wallonne (ou en Région bruxelloise) ac-tives dans la branche d’activité « énergie durable », tous secteurs confondus.

on y trouve des entreprises tels que des assembleurs d’équipements, fabricants de composants, producteurs d’énergie mais également des entreprises de services, bureau d’études, traders de certificats Co

2 ou encore

des centres de formation, centres de recherches, ser-vices universitaires et autres partenaires publics.

asbl cluster tweedRue Natalis 2

4020 liège (Belgique)

+32 4 242 47 60

[email protected]

www.clustertweed.be

Tva : BE0896.051.752

Contact :Mr. Cédric Brüll

directeur

[email protected]

Source : Cluster TWEED

Page 17: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

17Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |

Partie 2l’utiliSatiON ratiONNelle de l’éNerGie daNS tOuS SeS étatS

Page 18: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

18

S’il est vrai que, depuis 2010, la consommation primaire

ou consommation intérieure brute (Cib) de la belgique

n’a cessé de diminuer (de l’ordre de 4% par an) et que la

consommation finale tend elle aussi à baisser sensiblement

dans les trois régions, il paraît hasardeux d’y voir une ten-

dance lourde en termes de transition énergétique. le ralen-

tissement économique constaté depuis le début de la crise

n’y est sans doute pas étranger. il s’est nécessairement tra-

duit dans la Cib, tant au niveau de l’industrie qu’à celui des

transports. de même, les conditions climatiques doivent

également être prises en compte, en particulier dans les

dépenses liées aux bâtiments. en outre, il faut tenir compte

du fait que 2/3 de l’énergie finale est consommée en région

flamande où la tendance à la baisse ne semble pas aussi

régulière qu’au niveau national.

Quoi qu’il en soit, en 2012, 37% de la consommation finale

était imputable à l’industrie, 35% au domestique et 28% aux

transports. Cette consommation finale est en légère baisse,

mais à des degrés divers dans les trois secteurs (voir gra-

phique).

On relèvera enfin que la consommation moyenne par tête

d’habitant se situe autour de 5,5 tonnes équivalent pétrole

(tep) par an. la Flandre culminant autour de 5,9 tep/hab, la

Wallonie à 4,7 tep/hab et bruxelles à 1,7 tep/hab (renou-

velle n°54, p.12).

une dépendance énergétique très contrastéeCette consommation a exigé l’achat et l’importation de

4,2 millions de tonnes de charbon, 170 millions de barils

de pétrole et 16 km3 de gaz naturel, ainsi que l’extraction

de près de 500.000 tonnes de minerai d’uranium. Ce qui

témoigne d’un taux de dépendance qui reste élevé en bel-

gique (74%) par rapport à la moyenne européenne (53,3%).

une moyenne où se mêlent des pays totalement dépen-

dants de leurs importations comme Malte, dépendants à

100%, le luxembourg ou Chypre (97%) et des pays comme le

danemark qui était en 2012 le seul exportateur net d’énergie

(- 3%).

a l’échelle des statistiques annuelles, la transition énergétique s’avère pareille aux changements climatiques qui la motivent : insaisissable. cela tient à la diversité et à la complexité des éléments qui interagissent en permanence pour en modifier la trajectoire.

une transition à pas comptés

Consommation énergétique

FIG. 9 : Evolution de la consommation primaire d’énergie par vecteur en Belgique, entre 2003 et 2012. Source : Eurostat

FIG. 10 : Evolution de la consommation finale d’énergie par Région entre 1990 et 2012Source : Wallonie : SPW-DGO4, Flandre : Vito, Bruxelles : Bruxelles Environnement, Belgique : Eurostat

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2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Autre Chaleur nucléaire Gaz Naturel Pétrole Combustible Solide

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Wallonie Bruxelles Flandre Belgique

Page 19: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

19Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |

Côté consommation finale – principalement des combus-

tibles solides (charbon, biomasse), du carburant (38% de

produits pétroliers, 29% de gaz naturel) et de l’électricité

(19%) – on notera surtout l’évolution contrastée de l’indus-

trie et du secteur domestique.

Comme on le verra dans la suite de ce bilan annuel, c’est

effectivement en descendant dans la répartition de cette

consommation par secteurs – industrie, bâtiment, trans-

ports... - que l’on verra se dessiner les contours d’une tran-

sition énergétique qui est en chemin et qui progresse à pas

comptés.

2/3 C’EsT la paRT dE la RégioN FlaMaNdE daNs la CoNsoM-

MaTioN FiNalE d’éNERgiE EN BElgiquE. dE quoi doNNER

du REliEF aux CHiFFREs.

le chiffre

3%

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FIG. 11 : Consommation finale d’énergie parvecteur énergétique en Belgique en 2012Source : Eurostat

FIG. 12 : Evolution de la consommation finale d’énergie par secteur entre 2003 et 2012 en Belgique Source : Eurostat

Page 20: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

20

contexteun lourd passif

On a pris l’habitude de considérer, de manière un peu sché-

matique, que l’habitat comptait pour un bon tiers dans

l’appétit énergétique des pays au nord de l’europe. Cette

proportion - rapportée à l’industrie et au transport - est

largement dépassée dans quelques grandes villes comme

bruxelles. en cause bien sûr un parc immobilier souvent

ancien (un bon tiers de nos maisons ont plus de 65 ans),

édifié à une époque où le prix des combustibles ne consti-

tuait pas une préoccupation majeure des ménages pas plus

que dans le secteur tertiaire. a une époque aussi où, pour

ce qui concerne le résidentiel, la villa quatre façades aux

vastes volumes intérieurs illustrait l’idéal en termes de réus-

site sociale.

d’où l’expression ‘passoire énergétique’ qui qualifie ce type

de logements. ils peuvent devenir aujourd’hui la cause d’une

précarité énergétique pour ceux qui n’arrivent pas à suivre

l’augmentation des charges énergétiques (renouvelle n°53, p.1).

stratégieles outils du changement

C’est ce qui, au début des années 2000, avait justifié le

développement au niveau européen d’une stratégie tout

spécialement orientée sur une remise à niveau dynamique

du patrimoine immobilier européen (1). dans cette ‘boîte à

outils’, un instrument majeur : une certification énergétique

classée de a++ à e qui, à terme, tiendrait lieu de véritable

carte d’identité à tout bâtiment public ou privé. Ce n’est

qu’au tournant des années 2010 que le système est entré

en application en belgique. avec un scepticisme évident au

niveau du secteur immobilier. « l’immobilier dans l’expecta-

tive », titrions-nous encore en novembre 2011 (renouvelle

n°38, p.1). deux ans plus tard, le train était lancé et on pou-

vait considérer que 10% des bâtiments du parc résidentiel

wallon disposaient d’une carte d’identité énergétique (re-

nouvelle n°51, p.4).

Mais l’objectif de la démarche était aussi de peser sur les

comportements. Celui des concepteurs et des investisseurs

comme celui des usagers. il fallait non seulement qu’archi-

tectes et bureaux d’études s’approprient cet objectif de

performance énergétique, que les fournisseurs et corps de

métiers reconsidèrent leur production et adaptent leurs

pratiques, mais aussi que les usagers et/ou propriétaires

acceptent d’en payer le prix sur foi des promesses d’écono-

mies substantielles sur le moyen et le long terme. et acces-

soirement, il importait aussi que les media fassent suffisam-

ment écho aux efforts des pionniers pour que l’évolution

fasse tache d’huile.

Stratégie payante, puisque, au vu des premiers résultats en-

grangés, l’europe décidait, fin 2013 de relever ses exigences

en matière de performance énergétique des bâtiments, en

exigeant que toutes les nouvelles constructions présentent,

d’ici 2021, une consommation énergétique quasi nulle.

avancéesle secteur immobilier met les bouchées doubles

Contrairement à ce qu’on aurait pu penser au départ, l’en-

semble du secteur immobilier belge s’est assez rapidement

engouffré dans la voie Peb. au point que cette dernière

est devenue en quelques années un enjeu majeur dans la

construction et la rénovation. les concepteurs ont entraîné

derrière eux les fabricants de matériaux, d’équipements de

chauffage et de ventilation et une large partie des candidats

bâtisseurs et promoteurs. un véritable ‘effet de mode’ encou-

ragé à la fois par les aides et primes accordées par les pou-

voirs publics (un budget de 31 millions consacré aux primes

wallonnes en 2012) et par les coûts croissants des énergies.

la thématique énergie est désormais largement présente

dans les foires et salons gravitant autour de l’habitat. et les

média répètent en boucle le message : la Peb, c’est l’avenir.

la région bruxelloise – où la voracité énergétique de l’habi-

tat est particulièrement préoccupante – anticipe même les

exigences européennes en faisant de la construction pas-

sive la norme dès 2015 !

(1) la première directive 2002/91/Ce sur la performance énergétique des bâtiments a été réactualisée en 2010 par la directive 2010/31/ue.

la rumeur médiatique est parfois plus parlante que les données statistiques. mise en piste chez nous au début des années 2010, la stratégie de performance énergétique européenne appliquée au bâtiment (peb) n’a pas mis cinq ans à dépasser le scepticisme qui l’avait accueillie à ses débuts. effet de mode ou évolution majeure ?

le train Peb atteint sa vitesse de croisière

Bâtiments et URE

Page 21: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

21Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |

les résultats sont au rendez-vous : au cours des dix der-

nières années, en normalisant selon la rigueur du climat (à

l’aide des degrés/jours), la consommation énergétique des

bruxellois aurait baissé de quasi 25% en dépit de l’augmen-

tation de la population. les autorités y voient le résultat à

la fois de la stratégie Peb et, outre les incitants publics, de

diverses initiatives ciblées telles que la mise à l’honneur de

bâtiments exemplaires (renouvelle n°48, p.4), le défi éner-

gie, ou le programme PlaGe (Plan local d’action pour la

gestion énergétique – renouvelle n°59, p.5) appliqué aux

bâtiments publics.

Plus largement, l’engouement manifesté pour les approches

énergétiques de l’habitat a fait tache d’huile en suscitant un

intérêt renouvelé pour le concept de « quartier durable »

ou de « ville durable » (renouvelle n°58, p.1 et p.6) déve-

loppé dans de nombreux pays d’europe et d’ailleurs avec

un regard nouveau et bien plus global sur le ‘vivre en ville’

qui sera le lot des deux tiers d’entre nous d’ici quarante ans...

acteurs l’émulation professionnelle joue à plein

le succès de la dynamique Peb développée dans nos trois

régions est encore largement occulté par le passif évoqué

plus haut et le rythme relativement lent de la rénovation et

des nouvelles constructions. Mais il s’agit à n’en pas dou-

ter d’un mouvement de fond. et celui-ci doit beaucoup au

dynamisme d’acteurs professionnels – architectes, urba-

nistes ensembliers... - gravitant principalement autour de la

plateforme ‘Maison Passive’ initiée en Flandre (Passiefhuis-

plateform). le rôle de quelques concepteurs architectes

très engagés semble avoir été ici déterminant. au point

parfois de susciter la réaction de professionnels soucieux

de ne pas tomber dans certains excès contreproductifs en

termes de rentabilité. Mais l’ingéniosité et la créativité des

solutions avancées ont débouché sur une adhésion de plus

en plus large de la profession et l’émergence de formations,

de métiers et de technologies (régulation, domotique, ven-

tilation, etc.) souvent inspirés de pays voisins plus avancés

dans ces matières, mais qui sont en passe de révolutionner

la réflexion urbanistique.

perspectivesZéro énergie avec l’intégration du renouvelable

la tendance désormais est claire : l’horizon du secteur im-

mobilier, c’est le NZeb (Nerly Zero energy building) (re-

nouvelle n°57, p.1 et p.8). et pour atteindre cet objectif ul-

time, le travail sur l’enveloppe des bâtiments, les systèmes

de chauffage et de refroidissement ainsi que la ventilation

ne suffiront pas. l’idée est clairement de mettre les éner-

gies renouvelables à contribution, via des pistes comme le

biPV (building integrated Photovoltaïcs – renouvelle n°50,

p.1) – le chauffe-eau solaire, ou les pompes à chaleur qui ont

encore du mal à décoller. Par le biais aussi d’un travail d’o

ptimisation en profondeur sur les normes, la certification,

la formation et la labélisation des intervenants, histoire de

tirer le meilleur parti des technologies et de maximiser la

qualité des interventions techniques. un travail déjà percep-

tible avec le lancement, en 2013, de la labellisation resCert

(renouvelle n°60, p.64).

les efforts porteront aussi sur une densification de l’habitat :

les logements vont devoir s’habituer à se serrer les uns

contre les autres pour se tenir au chaud...

de nombreux bâtiments passifs voient le jour en Belgique. parmi ceux-ci, le projet Bruyn-Est, initié par le Cpas de Bruxelles et conçu par le bureau d’architecture B612 associates, verra fleurir 56 éco-logements basse énergie. © B612 associates

le train Peb atteint sa vitesse de croisière

Page 22: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

22

repères statistiques

avec un dJ 15/15 annuel de 2.138 à uccle, 2013 a été une an-

née qui a nécessité davantage de besoins de chauffage que

l’année 2012 et encore davantage que 2011. Par contre l’hiver

2014 a été particulièrement clément (renouvelle n°61, p.9).

le degré-jour est le principal paramètre influençant la

consommation finale du domestique. Plus il est élevé, plus

les besoins de chauffage sont importants - surtout dans le

parc de bâtiments à moindre performance énergétique.

On constate bien l’impact de la rigueur climatique sur l’évo-

lution de la consommation finale du domestique, mais son

impact aujourd’hui semble légèrement atténué. est-ce le

signe de l’amélioration de la performance énergétique du

parc de bâtiment en belgique ? Sans doute couplé aussi

à un prix de l’énergie en croissance qui influence aussi les

comportements de chauffe.

- 25%C’EsT la diMiNuTioN dE la CoNsoMMaTioN éNERgéTiquE

dEs BRuxEllois au CouRs dEs dix dERNièREs aNNéEs,

aloRs quE la populaTioN RégioNalE, EllE, a augMENTé

RégulièREMENT.

le chiffre

TAB. 1 : Evolution de la Consommation Finale du domestique en Belgique Source : Eurostat

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012CF domestique (Mtep)

14,8 14,8 14,9 14,1 13,0 14,4 13,7 14,9 12,7 12,5

TAB. 2 : Evolution du degré-jour 15/15 à Uccle Source : IRM

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013dj15/15 1.920 1.894 1.829 1.798 1.578 1.828 1.820 2.309 1.515 1.915 2.138

Page 23: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

23Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |

Transports et URE

contextebloqués dans les embouteillages

Cela fait des années que ce triste record se renouvelle :

la belgique est le pays le plus embouteillé du monde. elle

compte trois de ses principales villes dans le top 15 de la

congestion automobile. Cela tient bien sûr à la forte densité

de la population de notre pays. Mais aussi au fait que plus

de 80% de nos déplacements se font encore en voiture et

souvent seuls au volant. résultat : l’efficacité énergétique

de nos automobiles a beau faire des progrès notables, les

chiffres globaux de consommation (et d’émissions) restent

élevés, malgré une légère baisse en 2012. et dans une éco-

nomie qui fonctionne à flux tendus, et où le secteur automo-

bile compte quelques 300 entreprises et emploie 85.000

travailleurs (10% de la main-d’œuvre industrielle), ce n’est

pas près de changer. Nous sommes comme bloqués dans

un immense embouteillage intellectuel et technologique, où

les moyens de communication ne cessent de se perfection-

ner, mais dans le même temps la pression sur le transport

physique s’accentue sans cesse. un constat d’autant plus

angoissant que les pays émergents suivent fidèlement notre

‘exemple’ sur ce terrain. leur intensité en transport est en

passe de nous dépasser. Cela fait déjà des années que l’on

cherche une issue. et elle sera forcément mondiale à bien

des égards...

stratégieà la recherche d’itinéraires de délestage

Compte tenu de l’importance prise par le transport routier

dans notre système économique comme dans notre vie

quotidienne, l’europe a bien du mal à faire baisser la part des

transports dans notre consommation énergétique. Partout,

elle se heurte au lobbying d’une industrie qui use de moyens

colossaux pour préserver ses intérêts. Sur les routes, dans

l’industrie, comme dans les airs, les velléités réglementaires

et fiscales de l’union européenne sont systématiquement

freinées sous des prétextes sociaux et/ou de compétitivité.

les autorités européennes voudraient bien mettre le sec-

teur aéronautique devant ses responsabilités environne-

mentales, mais elles peinent à obtenir de lui une contribu-

tion minimale à l’effort climatique. elles cherchent en vain à

contraindre le secteur automobile à plus de frugalité, mais

les chiffres d’émissions de CO2 claironnés par la publicité ne

se confirment guère à l’usage. l’europe plaide vainement

pour l’intermodalité, une fiscalité équitable dans le trans-

port par route, un développement des solutions alternatives

à l’automobile et aux carburants fossiles (lire la thématique

biocarburant, p.41-42). autant de solutions partielles, mais

pourtant indispensables, dont aucune n’est à elle seule en

mesure d’inverser, ni même de freiner la tendance.

avancéesvéhicules électriques et nouvelles orientations

dans un pays où le crédo reste « ma voiture, c’est ma liberté

», la marge de manœuvre des autorités publiques reste limi-

tée. les avancées technologiques sur les performances de

moteurs sont bien réelles, mais elles ont du mal à compen-

ser la progression des immatriculations et à juguler l’effet

rebond. le dernier Salon de l’automobile de bruxelles a,

une fois de plus, enregistré une affluence record (585.000

visiteurs) et les grosses cylindrées ne se sont jamais si bien

vendues. le passage à la propulsion électrique reste limité

(moins de 40.000 véhicules vendus depuis 2010) et objec-

tivement contestable. la voiture électrique n’en était pas

moins la coqueluche du dernier Salon de Francfort. en Nor-

vège, la tesla Modèle S électrique (un des modèles les plus

aboutis actuellement) est arrivée, en septembre dernier, en

tête des ventes de véhicules neufs. et dans le monde, 3,7

millions de véhicules électriques et hybrides ont été vendus

en 2011. donc on avance, en particulier au royaume-uni et

au danemark.

On notera aussi le succès grandissant des Vae (vélos à

assistance électrique, scooter et motos électriques) et du

cyclopartage dans les villes.

troisième grand secteur de consommation énergétique, les transports semblent soumis à une logique implacable. plus le pib augmente, plus le transport des personnes en nombre de km/passager grimpe. de même pour le transport de marchandises. et comme la croissance semble un dogme incontournable et que ce secteur fonctionne en très large majorité avec des carburants fossiles, les émissions globales de gaz à effet de serre ne sont pas près de baisser...

un laborieux cheminement vers une mobilité durable

Page 24: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

24

enfin, l’effort se fait de plus en plus pressant sur le compor-

tement du citoyen en termes de déplacements. il s’agit de

lui faire comprendre que les habitudes acquises à l’époque

où les routes et le ciel étaient dégagés et les carburants

bon marché n’ont désormais plus cours. Progressivement,

les politiques tendent à se réorienter en matière d’aména-

gement du territoire et d’utilisation du réseau routier (éco-

taxes). Mais là aussi le citoyen-usager fait de la résistance.

On l’a vu en 2013 avec le Xième projet de taxation au kilo-

mètre. un projet désormais reporté à 2016 pour les camions

et tout de suite après pour les particuliers...

acteursle citoyen au coeur du jeu

dans l’immédiat, sur le chemin de la transition énergétique,

les constructeurs automobiles n’ont pas trop de soucis à

se faire. les pétroliers non plus. les compagnies aériennes

à peine plus, puisque jusqu’ici, elles sont parvenues à re-

pousser la taxe carbone qui planait sur leurs destinations

européennes. les transporteurs routiers, eux, ont obtenu

un sursis jusqu’en 2016. ils auront largement le temps d’ici

là d’occuper les routes pour faire pression sur les autorités

publiques. reste le citoyen, plus isolé que jamais pour faire

face à la nécessité de maîtriser les émissions de GeS dues

à ses déplacements. ici, le terme ‘rationnelle’ de l’acronyme

ure prend réellement tout son sens : il s’agit bien pour le

citoyen de ‘revenir à la raison’ lorsqu’il envisage ses dépla-

cements.

C’est à lui qu’il appartiendra de reconsidérer sa manière

d’envisager ceux-ci, en mettant à profit les outils de plus en

plus nombreux mis à sa disposition. les particuliers peuvent

désormais s’improviser chauffeurs de taxi ou transporteurs

de colis, grâce aux applications de géolocalisation telles

que djump et uber, avec une rétribution financière à la clef.

Voilà qui pourrait induire un profond changement de com-

portement et résorber lentement les embouteillages dans

les grandes zones urbaines.

perspectivesen route pour l’altermobilité et les territoires centraux !

Si l’on envisage l’avenir immédiat en termes de transports,

c’est surtout au niveau de l’altermobilité que l’on perçoit

les perspectives les plus concrètes. Outre les transports en

commun (qui peinent à satisfaire la demande) et le rer qui

promet d’ici quelques années de désengorger bruxelles,

on est tenté de lorgner dans le désordre sur des formules

comme le transport à la demande, les centrales de mobilité,

le covoiturage, le carsharing, les vélos partagés, etc. On sent

déjà émerger dans certaines villes un attrait nouveau pour

une mobilité douce qu’encouragent encore timidement les

autorités.

Celles-ci pourront désormais compter sur les nouvelles

orientations en matière d’aménagement du territoire et en

particulier dans la politique de renforcement des centralités,

comme inscrit dans le nouveau Schéma de développement

de l’espace régional (Sder) soumis à enquête publique en

ce début d’année 2014 en Wallonie. il en est ainsi de la struc-

ture territoriale proposée à travers notamment le concept de

« territoires centraux » dans lesquels devront se concentrer à

l’avenir résidence, équipements et services. (renouvelle n°60,

p.4) de quoi faire infléchir tout doucement les comportements

et préparer un regard nouveau sur les déplacements.

repères statistiques

la consommation finale du transport concerne quasi exclusivement des produits pétroliers. Plus de 80% concerne les

transports routiers, 15% le transport aérien et 1% le transport ferroviaire, soit 1,6 tWh sur l’année. la part du fluvial est négli-

geable. les transports maritimes ne sont pas compris ainsi qu’une partie des transports aériens internationaux.

3,7millions C’EsT lE NoMBRE dE véHiCulEs élECTRiquEs ET HyBRidEs

qui oNT éTé vENdus daNs lE MoNdE.

le chiffre

TAB. 3 : Evolution de la consommation finale des transports en BelgiqueUnités : Mtep Source : Eurostat

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012CF transport (Mtep) 10,3 10,3 10,0 9,7 9,6 11,3 11,1 10,8 10,7 9,8

Page 25: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

25Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |

Industrie et URE

avec un petit tiers de la consommation finale du pays et un niveau qui est grosso modo revenu à ce qu’il était bien avant la crise, l’industrie belge, dotée de quelques secteurs électro-intensifs, souffre de plus en plus de sa trop faible efficacité énergétique. en cause : le coût des énergies et le manque de liquidités dû à la crise et qui l’empêche de moderniser ses outils, à l’instar de ses voisins et principaux partenaires allemands...

l’efficience énergétique tarde à gagner l’industrie belge

contexteentre le marteau et l’enclume

du point de vue de sa performance énergétique, le tissu

industriel belge est loin d’être uniforme. Progressivement, à

la faveur de sa relative prospérité, la Flandre a pris une cer-

taine avance dans la modernisation de ses outils industriels.

les politiques incitatives régionales sur le terrain semblent

avoir encore accentué son différentiel de compétitivité in-

dustrielle par rapport à la Wallonie.

Cependant, la belgique accuse toujours un retard vis-à-vis

des pays voisins. Selon une étude menée par le consultant

roland berger à la demande de Febeliec (fédération des

grands consommateurs d’énergie), la tonne d’acier, de pa-

pier ou de ciment produite en belgique entraînerait par rap-

port à certains de nos voisins un supplément de coût éner-

gétique qui pourrait aller au-delà de 45% selon les cas. d’où

une récrimination constante de l’industrie quant au prix des

énergies et des services associés. Celle-ci venant s’ajouter

aux protestations récurrentes des fédérations patronales

sur les coûts salariaux.

C’est dans ce contexte que les entreprises belges sont invi-

tées, comme leurs consœurs (et par ailleurs concurrentes)

européennes, à presser l’allure vers les objectifs des direc-

tives air-climat.

stratégiele management a pris le pouvoir

très clairement, la stratégie énergétique de nos industriels

s’est notablement améliorée ces dernières années, motivée

par une nécessaire adaptation à la concurrence désormais

mondiale. les grandes entreprises belges ont adopté le ma-

nagement ‘à l’américaine’, notamment dans les domaines

liés à l’environnement, au climat et à l’énergie. la feuille de

route qui s’impose à tous s’appelle aujourd’hui iSO14001,

eMaS (Système européen d’audit et de management en-

vironnemental) et, depuis 2011, iSO50001. Cette dernière

norme mondiale donne désormais aux gestionnaires des

grandes entreprises les directives et orientations à suivre

pour définir stratégiquement leur gestion énergétique. des

normes volontaires sans doute, mais qui n’en constituent

pas moins pour toutes les entreprises des balises pratique-

ment incontournables. Même pour les PMe qui, en tant que

fournisseurs (potentiels) des premières, ont tout intérêt à

s’en inspirer si elles veulent rester dans la course. la dernière

directive en date, relative à l’efficacité énergétique (2012/27/

ue), ne dit pas autre chose en incluant dans ses mesures

contraignantes (art.8) les audits énergétiques et systèmes

de management de l’énergie. elle prévoit également une

évaluation complète du potentiel pour l’application de la

cogénération à haut rendement et de réseaux efficaces de

chaleur et de froid d’ici le 31 décembre 2015 (art. 14).

avancéesles accords de branche creusent leur trou

inspirés par le modèle hollandais, les accords de branches

s’imposent désormais en belgique. Ces accords volontaires

sont signés par les gouvernements régionaux avec diffé-

rents secteurs industriels, en échange d’un engagement des

entreprises à améliorer leur efficacité énergétique et à ré-

duire leurs émissions de GeS. Forte du succès rencontré par

les premiers accords engrangés dès 2003 (16 conventions

signées concernant 177 entreprises et 217 sites industriels),

la Wallonie a lancé en 2012 une nouvelle salve d’accords de

deuxième génération. il s’agit d’amener les entreprises à

aller plus loin en comptant sur un effet d’entraînement au

niveau d’un nombre croissant d’entreprises (renouvelle

n°53, p.8).

acteurs le coaching énergétique s’impose

les audits énergétiques – inscrits dans les normes évoquées

plus haut et dans les accords de branche – tendent à se

Page 26: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

26

généraliser au sein des entreprises. Ces audits ont rendu

plus évidents aux yeux des gestionnaires les différents

postes stratégiques à surveiller. les équipements concernés

– chaudières, compresseurs, groupes de froid, etc. - sont en

effet souvent peu visibles (même s’ils sont souvent équipés

de compteurs) et viennent grever la facture énergétique.

la généralisation des audits a suscité l’émergence dans les

grandes entreprises électro-intensives et dans les bureaux-

conseils au service des plus petites, de responsables aguer-

ris à la lecture d’une comptabilité énergétique et capables

d’y identifier des gisements d’économie jusque-là totale-

ment ignorés. un potentiel d’économies souvent étonnant.

de quoi justifier la présence, permanente ou périodique, au

sein de l’entreprise, de coaches énergétiques capables à la

fois de repérer les failles, de les signaler au management et

de piloter des actions de remédiation au cœur des équipes

chargées de la conduite des équipements concernés. une

nouvelle fonction, voire un nouveau métier qui tend à s’im-

poser même au sein des plus petites structures...

perspectivesun boulevard pour la gestion de la demande

l’évolution des productions d’électricité vers d’avantage de

sources renouvelables et décentralisées est un nouveau défi

pour les gestionnaires de réseau et les régulateurs quant au

maintien de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électrici-

té. une part importante de la réponse se trouve dans la ges-

tion de la demande (« demand Side Management » - dSM)

pratiquée déjà par certains grands consommateurs d’éner-

gie. Cette gestion leur permet, en faisant jouer la flexibilité

au sein de leur process, de dégager des avantages écono-

miques via notamment des contrats interruptibles avec elia

(Gestionnaire du réseau de transport - Grt) (renouvelle

n°60, p.4).

de son côté, le Grt y voit un moyen efficace d’assurer la

sécurité d’approvisionnement dont il a la charge. Selon un

sondage mené en 2013, en collaboration avec Febeliec et

energyville, elia a identifié au niveau des entreprises répon-

dantes (totalisant 13,6% de la consommation d’électricité

en 2012) une capacité flexible potentielle de 631 MW dont

134 MW ne sont pas encore utilisés de manière ‘intelligente’

pour diminuer les coûts énergétiques. deux tiers de cette

capacité peuvent être appelés très rapidement pour faire

face à des pointes de consommation (voir graphique). de

quoi se faire une idée du potentiel global éventuellement

disponible de l’industrie belge en matière de gestion de la

demande. une donnée que le Grt compte bien approfon-

dir pour envisager à moyen terme, avec les autres gestion-

naires de réseau et les autres partenaires de marché, une

utilisation systématique de la gestion de la demande dans

les contrats de fourniture.

en 2012, plus de 70% de la CF de l’industrie est localisée en Flandre. les secteurs de la chimie (organique et inorganique

et la production d’engrais) et de la sidérurgie ont consommé 5,1 Mtep en Flandre et 1,4 Mtep en Wallonie. Suite à l’arrêt du

dernier haut-fourneau wallon en août 2011, en Wallonie, le secteur des minéraux non métalliques (1,2 Mtep) a dépassé celui

de la sidérurgie en tant que branche industrielle la plus énergivore. elle comprend principalement la production de ciment,

de chaux et de verre. les autres secteurs industriels énergivores sont les métaux non ferreux, l’assemblage, l’agroalimen-

taire et le papier. en région bruxelloise, l’activité industrielle représente 0,05 Mtep avec l’assemblage automobile comme

secteur industriel le plus énergivore. (Source : bilans régionaux provisoires VitO, dGO4, bxl-env)

0

100

200

300

400

500

600

700

5 min 15 min 1..2h 8h 24h

Cap

acit

é fle

xib

le c

umul

ée (

MW

)

Temps de réaction

Capacité flexible non utilisée : 134 MW

Capacité flexible utilisée : 497 MW

Capacité flexible totale : 631 MW

repères statistiques

TAB. 4 : Evolution de la consommation finale de l’industrie en BelgiqueUnités : Mtep Source : Eurostat

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012CF industrie (Mtep) 13,0 12,6 11,8 12,5 12,3 12,1 9,7 11,8 13,8 13,3

FIG. 13 : Puissance interruptible en fonction du temps de réactionSources : Elia, Febeliec, EnergyVille

Page 27: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

27Smartguide de l’énergie durablepartie 2 : l’utilisation rationnelle de l’énergie dans tous ses états |

Electricité et URE

jadis relativement basique, la production d’électricité est devenue, en belgique aussi, un secteur d’activité comme un autre : soumis à la concurrence, technologiquement de plus en plus complexe, propulsé au cœur d’une transition énergétique qui n’était pas dans ses gènes, mais qui lui impose de revoir ses pratiques et de se diversifier. une méta-morphose acrobatique menée au pas de charge.

un secteur métamorphosé aux prises avec ses démons...

contexteune consommation annuelle de 80 twh

l’industrie belge dévore à elle seule près de la moitié de

l’électricité mise sur le marché (de l’ordre de 80 tWh par an)

dont deux tiers pour la partie flamande du pays. le tertiaire

vient ensuite, à hauteur de 27% avec une consommation ré-

gulièrement en hausse. Nos ménages consomment le solde

de la production soit environ un quart.

FIG. 14 : Evolution de la consommation d’électricité par secteur entre 2003 et 2013 en BelgiqueSource : Eurostat

0

20

40

60

80

100

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

*2013

TWh

total Autre Logement Transport Tertiaire Industrie

evolutionun combat pour un enjeu essentiel : notre futur mix énergétique

actuellement, la production électrique belge (71.600 GWh

en 2012) repose à 54% sur le nucléaire, suivi par le gaz

(29,8%) et le charbon (7,1%). Or, notre consommation se

maintient à un niveau de l’ordre de 80 tWh par an*.

la belgique importe donc une partie de son électricité,

soit pour compenser son manque de production soit pour

tenir compte de prix plus avantageux sur les marchés voi-

sins. les importations se font auprès des trois pays avec

lesquels nous sommes interconnectés : France, Pays-bas,

luxembourg. le solde net de ces échanges sur l’année 2012

est une importation de 10 tWh. le chiffre de 2013 devrait

être relativement équivalent et devrait se caractériser par

une augmentation des importations et une diminution des

exportations. Cela s’explique notamment par la mise hors

service en 2012 de deux centrales (452 MW au total), jugées

non rentables car elles ne tournaient plus suffisamment

pour que leur coût de revient soit concurrentiel. il revenait

moins cher d’acheter l’électricité sur le marché que de faire

tourner ces unités. a l’inverse, quelque 719 MW de capa-

cité supplémentaires ont été mises en service. essentiel-

lement l’unité tGV de duferco à Marcinelle pour 405 MW

et le parc éolien offshore de C-Power pour 184,5 MW. Ce

qui illustre bien le combat qui se livre sur ce secteur stra-

tégique, alors que la belgique a décidé d’abandonner la

filière nucléaire d’ici 2025. Questions cruciales : comment

seront redistribuées d’ici là les capacités mises hors course

et quel sera en finale le mix énergétique de notre pays ?

Page 28: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

28

Ces interrogations se situent au cœur du combat que livrent

aujourd’hui les énergéticiens européens pour garder la main

(renouvelle n°58, p.4).

-20 -15 -10 -5 0 5 10 15

TWh

Solde export-import Pays-Bas Luxembourg France

2008

2009

2010

2011

2012

2008

2009

2010

2011

2012

2008

2009

2010

2011

2012

2013

IMPORT EXPORT

FIG. 15 : Evolution annuelle des importations/exportations d’électricité entre 2008 et 2013Source : Elia

perspectivesun challenge pour le renouvelable

le renouvelable est-il en mesure d’assurer le relais et de se

substituer au nucléaire ? différentes recherches ont soupe-

sé le problème et ont répondu par l’affirmative. le Portugal

en a fait l’expérience en 2013 en atteignant en mars une pro-

duction mensuelle équivalente à 87% de sa consommation

(renouvelle n°53, p.4).

Ce qui tend à confirmer que 100% d’énergies renouvelables

n’est en rien un objectif irréaliste. reste que cet objectif

comporte un certain nombre d’obstacles qu’il conviendra

de surmonter et pas seulement au niveau financier. l’une

des plus délicates réside dans la variabilité de certaines

productions pour laquelle le réseau électrique n’est actuel-

lement pas dimensionné. la gestion intelligente du réseau

et les solutions de stockage – notamment individualisé au

niveau des logements – joueront ici un rôle-clef pour inté-

grer largement ces productions variables (lire la rubrique

« réseau et stockage p.65-68 »).

l’électricité est, on le sait, instantanée. a tout instant, le

réseau électrique est tenu d’équilibrer la puissance de pro-

duction avec celle de consommation. Pour la belgique, la

charge d’équilibre varie entre 5.800 MW et 14.000 MW.

en 2013, la valeur la plus faible (5.922MW) a été mesurée le

dimanche 28 juillet entre 15h45 et 16h00. C’est la deuxième

année consécutive qu’elia constate que la valeur minimale

est atteinte pendant la journée en électricité et non la nuit :

c’était une journée bien ensoleillée sur le parc photovol-

taïque belge comme le rappelle l’historique de la météo des

énergies renouvelables (1). la charge maximale (13.385 MW)

a été enregistrée, elle, le jeudi 17 janvier 2013 entre 17h45

et 18h00, assez logiquement à la fin d’une glaciale journée

d’hiver.

(1) www.meteo-renouvelable.be

* Par ailleurs, Synergrid considère que 1,4 tWh sont autoconsommés en belgique. traditionnellement plus ‘vorace’

Page 29: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 29partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

Partie 3 :éVOlutiON

deS FilièreS

Page 30: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

30

les sources renouvelables d’énergie sont des énergies de flux

qui se régénèrent en permanence au rythme du soleil et de

ses dérivés (le vent, les cours d’eau, les vagues, les courants

marins, la chaleur naturelle et la croissance de la biomasse),

ainsi que des marées et de la chaleur naturelle issue de la

géothermie. la biomasse et la chaleur naturelle géothermique

étant sous une forme stockée, leur exploitation doit veiller à

maintenir le caractère renouvelable de leur stock énergétique.

(Cfr. Charte pour une énergie durable)

la production des énergies renouvelables dépend de la

ressource et de sa variabilité. Nous avons sélectionné les

indicateurs de suivi des principales ressources belges dont

le flux varie selon un rythme annuel, mensuel et journalier :

soleil, vent, cours d’eau. Nous présentons les évolutions de

ces dernières années et dressons un bilan pour l’année 2013.

la biomasse a l’avantage de nous mettre à disposition une

forme d’énergie stockée. elle est le résultat de la transfor-

mation de la lumière solaire par la photosynthèse. dans de

bonnes conditions (eau et nutriments), le rendement de

conversion annuel (soleil ➞ biomasse) est de l’ordre de 0,6%.

le rayonnement annuel que reçoit une surface horizontale

non ombragée est de 1.057 +/- 100 kWh/m2 à bruxelles. le

rayonnement direct représente 45 à 50% de cet apport éner-

gétique annuel, le reste étant fourni par le diffus.

la production normalisée annuelle solaire photovoltaïque

pour une inclinaison et une orientation optimales à bruxelles

est en moyenne 968 +/-60 kWh/kWc sur les 5 dernières

années.

Statistiques des sources d’énergies renouvelables

soleil - repère statistique

TAB. 5 : Evolution du rayonnement solaire annuel sur une surface horizontale (source : IRM) et de la production solaire photovoltaïque normalisée (source : EnergizAIR)

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 moyennerayonnement annuel (kWh/m2)

1.151 1.034 1.056 1.040 998 1.023 1.087 1.056 1.087 1.041 (1.000) 1.057

Production normalisée annuelle solaire PV (kWh/kWc)

Nd Nd Nd Nd Nd Nd 985 923 1.032 964 938 968

bilan 2013en terme d’irradiation solaire, 2013 se situe parmi

les années les moins bonnes de ces 5 dernières.

un déficit par rapport à la normale a été constaté

en hiver et au printemps 2013.

0

50

100

150

Janv

ier

Fév

rier

Mar

s

Avr

il

Mai

Juin

Juill

et

Ao

ût

Sep

tem

bre

Oct

ob

re

No

vem

bre

Déc

emb

re

kWh/kWc

2009 2010 2011 2012 2013

FIG. 16 : Evolution de la production normalisée mensuelle solaire photovoltaïque entre 2009 et 2013Capteurs orientés vers le Sud et inclinés de 35° à Bruxelles Source : EnergizAIR

la production normalisée photovoltaïque est

un indicateur valable pour le suivi du rayon-

nement solaire. en effet, la mesure du rayon-

nement solaire par pyromètre est très bien

corrélée avec la production photovoltaïque

normalisée (renouvelle n°57, p.12).

Page 31: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 31partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

vent - repère statistique

DONNéES ANNUELLES

TAB. 6 : Evolution du taux de charge éolien en Belgique Source : EnergizAIR à partir des données Elia

2010 2011 2012 2013taux de charge annuel onshore (%)

26,4 23,7

taux de charge annuel offshore (%)

39,8 40,9

l’énergie fournie par l’éolien dépend principalement du vent

(vitesse, taux de turbulences) et des caractéristiques des

éoliennes (dimension et courbe de charge). Pour suivre la

ressource éolienne, l’indicateur utilisé est le suivi du taux de

charge éolien. il est disponible en temps réel grâce à la météo

des énergies renouvelables (energizair).

taux de chargePour un intervalle de temps déterminé, le taux de charge

éolien est le rapport de l’énergie effectivement produite

par l’éolienne à l’énergie qui pourrait être produite si elle

fonctionnait en régime continu à sa puissance nominale.

d’après les productions électriques réelles du parc éolien

connecté sur le réseau de transport géré par elia, le taux

de charge annuel sur terre (onshore) est de l’ordre de 25%

et celui en mer (offshore) de l’ordre de 40%.

la belgique est soumise à une circulation générale de vents

d’ouest perturbée par des cycles dépressionnaires d’échelle

synoptique. en été (juillet et août), le rythme est généralement

plus calme et se traduit par moins de vent à cette saison.

bilan 20132013 a été une année normale avec un vent présent toute

l’année sauf en juillet, août et de manière anormale aussi

septembre. le taux de charge annuel moyen a été de 23,7%

sur terre et 40,9% pour l’éolien en mer. la moyenne annuelle

pondérée par la puissance installée est de 28,8%.

le mois de décembre 2013 se distingue avec un taux de

charge de plus de 40% sur terre et plus de 53% en offshore.

Sans surprise, juillet et août ont été les mois les moins produc-

tifs. un record de production a été mesuré le 21 décembre 2013

(renouvelle n°60, p.11).

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e

Eolien onshore Eolien offshore Belgique (onshore+offshore)

FIG. 17 : Evolution du taux de charge éolien mensuelSource : EnergizAIR (sur base des données Elia)

Page 32: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

32

FIG. 18 : Evolution mensuelle de la pluviométrie à Uccle de 2009 à 2013Source : IRM

FIG. 19 : Evolution de la consommation finale belge à partir de sources renouvelables par usage : chaleur (C-SER), électricité (E-SER) et transport (T-SER)Sources : Bilans régionaux SPW-DGO4, Bruxelles-Environnement, VITO

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Hauteur (mm) Jours de pluie sur le mois

hauteur (mm) Nb jours/mois

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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 % SER 2,3% 2,7% 3,0% 3,3% 4,6% 5,0% 5,2% 6,8%

T-SER GWh 80 81 1.061 1.151 2.905 3.862 3.698 3.817

E-SER GWh 2.152 2.958 3.477 4.351 5.637 6.732 8.430 10.402

C-SER GWh 9.482 10.179 10.448 11.269 11.968 14.665 12.847 14.283

TWh

cours d’eau – repère statistique

TAB. 7 : Evolution de la pluviométrie à UccleSource : IRM

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 moyennePrécipitation uccle (mm)

671 914 751 835 880 862 764 914 815 977 816 838

Nombre de jours de pluie

157 198 200 180 204 209 190 201 187 212 180 194

les données de pluviométrie sont l’indicateur de l’évolution des cours d’eau. la régularité des précipitations donnent au

cours d’eau de bons débits pour une exploitation hydroélectrique.

énergies renouvelables

Page 33: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 33partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013*

TWh

Biomasse (hors incinération) Photovoltaïque Eolien onshore

Eolien o�shore Hydroélectricité Biomasse (incinération)

FIG. 20 : Evolution de la consommation électrique belge issue de sources renouvelables. *2013 : Estimation APEReSource : Bilans régionaux SPW-DGO4, Bruxelles-Environnement, VITO

en huit ans, la part des énergies renouvelables dans la

consommation finale de la belgique est passée de 2,3% en

2005 à 6,8% en 2012. (Cfr. statistique de la consommation

finale p.19-22).

Parmi les trois usages, la chaleur (C-Ser) contribue de ma-

nière prépondérante à la consommation finale. en 2012, elle

représente 14,3 tWh et contribue à 50%. il s’agit principale-

mentde combustibles biomasse.

l’électricité renouvelable (e-Ser) présente la croissance la

plus remarquable. elle est passée de 2,2 à 10,4 tWh en

8 ans. en 2012, sa contribution au bilan renouvelable est

de 37%. la production est issue de centrales thermiques à

la biomasse,des éoliennes (onshore et offshore) et du parc

solaire photovoltaïque. les biocarburants ont été intro-

duits dans le circuit de distribution des carburants à partir

de 2007. avec 3,8 tWh, en 2012, leur contribution au bilan

renouvelable est de 13%. les biocarburants représentent

4,5% de l’énergie consommée par le secteur du transport

en 2012. (Source eurostat).

en ce qui concerne la part des énergies renouvelables dans

la consommation finale des régions, la Wallonie atteint

9,5%, la Flandre 5,5% et bruxelles 1,7% (chiffres 2012). les

proportions détaillées des régions sont présentées dans

l’observatoire des énergies renouvelables de l’aPere.

electricité renouvelable

la production d’électricité à partir de ressource renouvelable

(e-Ser) connaît depuis 2005 une croissance régulière avec

un taux de croissance annuel moyen de l’ordre de 24%.

les filières photovoltaïque et éolienne présentent les plus

grandes évolutions, quasi inexistante en 2005, elles produisent

aujourd’hui plus de la moitié de la production e-Ser. la

production de la biomasse a triplé en huit ans. la production

hydroélectrique reste globalement stable avec des différences

selon les variations du régime hydrique annuel.

en 2013, la production belge de 12 tWh d’e-Ser est princi-

palement issue de centrales thermiques à la biomasse

(4,6 tWh-valeur 2012), des éoliennes (3,9 tWh) et du parc

solaire photovoltaïque (2,6 tWh). la part biomasse de l’inci-

nération (0,6 tWh) et l’hydroélectricité au fil de l’eau

(0,4 tWh) ont une moindre contribution.

Fin 2013, la puissance installée de production électrique à

partir de ressource renouvelable est estimée à 5,9 GW dont

51% par les panneaux solaires photovoltaïques (3 GW), 29%

par l’éolien (1,7 GW), 16% par la biomasse (0,9 GW), 3% par

l’incinération (0,15 GW) et 2% par l’hydroélectricité au fil de

l’eau (0,11 GW).

Page 34: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

TWh

Biomasse domestique Biomasse non domestique

CES Pompe à chaleur chau�age et ECS

Géothermie

FIG. 21 : Evolution de la consommation de chaleur belge issue de sources renouvelablesSource : Bilans régionaux SPW-DGO4, Bruxelles-Environnement, VITO

la production de chaleur à partir de ressources renouvelables

(C-Ser) connaît depuis 2005 une croissance régulière avec

un taux de croissance annuel moyen de 6%. Comparée à la

production d’électricité, le niveau de croissance est moindre.

l’année 2010 se démarque avec une part plus importante

d’utilisation de bois de chauffage dans le secteur domestique.

en effet, 2010 a été une année exceptionnellement froide

comme en atteste le niveau élevé de dJ 15/15.

la chaleur renouvelable est quasi exclusivement fournie par

les combustibles issus de la biomasse. la part des chauffe-

eau solaires, des pompes à chaleur et de la géothermie sont

comparativement nettement plus réduits (moins de 4%).

Gardons à l’esprit que dans le secteur du logement (1/4 de

la consommation finale), par rapport aux seuls besoins éner-

gétiques du bâtiment, les chauffe-eau solaires et les pompes

à chaleur peuvent contribuer de manière significative.

Cependant, leur contribution sera significative uniquement

si l’enveloppe du bâtiment atteint de bons niveaux d’isolation

et d’étanchéité.

chaleur renouvelable (c-ser)

Pour 2013, la production estimée de 3,8 tWh d’électricité en

Wallonie est issue à 38% de la biomasse, 36% de l’éolien

onshore, 15% du solaire photovoltaïque et 9% de l’hydroélec-

tricité.

en Flandre, les 6,5 tWh d’électricité produits sont issus à

48% de la biomasse, 30% du solaire photovoltaïque, 15% de

l’éolien et 7% de l’incinération.

a bruxelles, les 100 GWh produits sont principalement issus

de l’incinérateur (68%), des panneaux solaires photovoltaïques

(25%) et de la biomasse (7%).

remarque :l’incinération est un système d’élimination des déchets

dont une partie est issue de la biomasse. la chaleur fatale

qui en résulte peut être partiellement valorisée pour pro-

duire de l’électricité (rendement de 25-30% max). Par

convention de l’agence internationale de l’energie (aie)

et d’eurostat, seule la fraction organique (biomasse) des

déchets est considérée comme renouvelable. le taux

d’humidité et la fraction massique de la biomasse dépend

de la gestion des déchets des intercommunales.

Page 35: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 35partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

© apERe – Bruno Claessens

Page 36: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

36

en 2011, la biomasse (dont les déchets organiques) a couvert

68% de la consommation d’énergies renouvelables au sein

de l’union européenne. la plus grande partie de cette bio-

énergie a été produite à partir de bois (47,8% de la consom-

mation). le reste de la biomasse ainsi que les déchets ont

fourni 20,2% de la consommation d’énergies renouvelables

(source aebiOM).

en belgique, la biomasse a couvert 96% de la consomma-

tion de chaleur renouvelable (2012) et 38% de la production

d’électricité renouvelable (hors incinération) (2012).

en 2010, les objectifs fixés dans le plan d’action national

pour les énergies renouvelables ont été légèrement dépas-

sés. Cependant, en 2011, les bioénergies ont représenté

43% de l’objectif de consommation de 2020. la production

d’énergie à partir de biomasse sera donc amenée à considé-

rablement augmenter dans les années à venir.

d’où l’intérêt d’envisager de façon distincte, en fonction des

usages énergétiques envisageables – combustion, biomé-

thanisation, biocarburant - le potentiel à exploiter au sein de

cette filière majeure et son évolution récente.

l’ensemble de la matière organique vivante – la biomasse – constitue la source la plus importante d’énergie renou-velable pour la fourniture de chaleur et d’électricité (bioénergie), ainsi que pour le transport. au-delà des conflits d’usage qu’elle peut susciter du fait de ses nombreuses formes d’utilisation (alimentation, énergie, chimie, etc.), son potentiel en tant que source d’énergie renouvelable est considérable en belgique...

Biomasse

une filière en croissance

Source : ValBiom

Page 37: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 37partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

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Page 38: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

38

contexteune prise de conscience tardive

en Wallonie, et jusqu’en 2001, la création de chaufferies (au-

tomatiques) au bois n’était encore le fait que d’initiatives

isolées et essentiellement dans le secteur industriel (scie-

ries et industries du bois). il n’y avait aucun projet public

ni réseau de chaleur au bois. C’est en 2001 que la Wallo-

nie a officiellement structuré sa politique via le Plan bois-

energie & développement rural (Pbe&dr). initialement,

ce Plan était destiné au secteur public avec la Fondation

rurale de Wallonie comme coordonnateur et Facilitateur. il

a rapidement été étendu aux secteurs privés domestique et

industriel avec Valbiom comme animateur principal. la Val-

biom et la FrW sont aujourd’hui respectivement Facilitateur

bois-energie pour le secteur public et privé. a bruxelles et

en Flandre, il n’y a pas de politique spécifique en faveur du

bois-énergie, ni de Facilitateur dédié à cette filière.

avancéesla course aux kwh moins chers estlancée

dans le secteur domestique, la filière a vu s’améliorer le parc

existant de poêles à buches, même s’il reste de gros efforts

pour éradiquer les installations peu performantes et les pra-

tiques douteuses quant au bon usage du bois bûche. On

constate surtout une percée importante des poêles et chau-

dières automatiques aux granulés de bois. enfin, les chau-

dières alimentées à la biomasse « non-bois » (par exemple,

le miscanthus) se multiplient timidement en Wallonie - un

important potentiel est identifié à ce niveau. la course aux

performances et aux kWh moins chers est donc bien lancée.

d’après une enquête initiée par eurostat, près de 400.000

foyers européens seraient en tout ou en partie chauffés

au bois. dans le secteur industriel, outre les chaudières à

alimentation automatique que l’on retrouve essentielle-

ment dans les petites industries du bois, on relève surtout

quelques grosses unités de cogénération, favorisées par la

mise en place des certificats verts et le renchérissement

des combustibles fossiles. Près de 150 entreprises seraient

équipées de chaudières ou d’unités de cogénération au bois

allant de 50 kW à plusieurs dizaines de MWth.

dans le secteur public, on retrouve presqu’exclusivement

des installations thermiques, le plus souvent destinées à

alimenter un réseau de chaleur. une soixantaine de projets

publics sont fonctionnels avec des puissances allant de 15 kW

à environ 1 MWth.

On assiste donc depuis quelque temps à une montée en

puissance des réseaux de chaleur (lire la thématique en

p.64). Ceux-ci présentent l’avantage de mutualiser la pro-

duction de chaleur et, idéalement, de réaliser des écono-

mies d’échelle (amélioration de l’efficacité, réduction des

coûts et de la pollution). en Wallonie, on recense 26 réseaux

de chaleur alimentés par une chaudière bois dans le sec-

teur public pour une longueur de réseau cumulée de plus

de 8 kilomètres. en outre, 38 projets sont à l’étude. le début

de l’année 2014 est d’ores et déjà marqué par le démarrage

effectif du réseau de chaleur de Malempré, fonctionnant aux

plaquettes de bois (renouvelle n°62, p.9). Ce projet est ini-

tié et développé par les habitants eux-mêmes. une coopé-

rative locale gère ainsi l’approvisionnement énergétique du

village. l’indépendance voulue par les habitants est double :

d’une part vis-à-vis des combustibles fossiles, d’autre part

vis-à-vis du marché du bois lui-même puisque la chaudière

devra consommer préférentiellement des plaquettes pro-

duites dans les environs.

Pour les projets du secteur public, le SPW et la FrW ont

aussi mis en place un monitoring de tous les réseaux de

plus de 200 mètres consommant au moins l’équivalent de

500.000 kWh/an. une vingtaine de paramètres sont éva-

lués en temps réel et périodiquement... afin de s’assurer que

les projets fonctionnent bien conformément aux attentes et

selon les règles de l’art.

de mémoire d’homme, la combustion du bois a toujours été la principale source de chaleur de nos sociétés. depuis peu, le perfectionnement des systèmes de chauffage au bois, les réseaux de chaleur et la cogénération (biomasse) et la biomasse ont apporté une dimension nouvelle à cette filière, la mettant directement en concurrence avec les formes de production centralisées reposant sur les énergies fossiles. un premier pas dans la bonne direction ?

un nouveau regard sur le chauffage au bois

Combustion et cogénération – bois énergie

Page 39: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 39partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

en France, les chaufferies collectives et tertiaires alimentées au

bois représentaient une puissance installée de 350 MW en 2011

et les projets se multiplient : 32,5 MW supplémentaires sont ain-

si prévus pour fin 2014 dans la seule Île-de-France !

le pellet, superstar des combustibles bois

l’année 2013 a été marquée par une augmentation des prix des

pellets. les pellets vrac et sacs atteignent un prix de 60 €/MWh

à la fin 2013. Pour les pellets vrac, ceci correspond à une hausse

comprise entre 15 et 20%. le prix du bois-bûche reste quant

à lui relativement stable, à un prix moyen de 40 €/MWh. les

plaquettes versées représentent toujours le combustible le

meilleur marché (30 €/MWh). le gaz et le mazout coûtent res-

pectivement 70 €/MWh et 90 €/MWh (renouvelle n°59, p.12).

Cette hausse de prix des pellets peut notamment s’expliquer

par une demande accrue pour ce combustible. le parc d’équi-

pements a en effet fortement progressé ces dernières années.

entre 2004 et 2012, 5.200 chaudières, 63.000 poêles, 4.400

poêles-chaudières et 140 poêles de masse ont été installés en

Wallonie. en 2012, 82% des équipements vendus en Wallonie

fonctionnaient (au moins partiellement) aux pellets.

du côté de la production, des chiffres provisoires mentionnent

un volume total de plus de 22 millions de tonnes en 2012 dans

le monde, alors que la capacité totale installée est de 42 millions

de tonnes. l’union européenne produit environ la moitié des

pellets et l’amérique du Nord, un peu plus d’un quart. l’europe

a consommé 15 millions de tonnes de pellets en 2012, soit près

de 70% de la production. dans le monde, les plus grosses unités

de production se situent en russie et en amérique du Nord.

leur production est destinée essentiellement aux utilisateurs

industriels. en Wallonie, la capacité installée est de 600.000

tonnes. en 2012, 350.000 tonnes ont été produites, principale-

ment à usage domestique.

en ce qui concerne la certification, mentionnons qu’en 2012, la

moitié des pellets vendus pour le chauffage en europe étaient

certifiés eNplus.

technologiela condensation arrive

Hormis les poêles à buches, toutes les technologies au bois-

énergie modernes sont à alimentation automatique. le bois,

sous forme de pellets ou de plaquettes de bois (broyat), est

acheminé automatiquement, du « silo » de stockage vers

l’unité de production énergétique en fonction des besoins des

consommateurs.

Pour les installations utilisant du bois sain, de simples filtres

(multi)cyclones, voire de petits filtres électrostatiques sont

suffisants. Pour les unités utilisant des bois moins nobles, il est

souvent nécessaire d’utiliser des filtres à manches ou électros-

tatiques et des mesures d’émissions plus ou moins régulières

sont alors exigées dans le permis d’environnement.

le bois-énergie se met aussi à la condensation, car le bois pré-

sente une singularité : il contient une part importante d’eau,

même lorsque celui-ci est qualifié de sec. des fabricants, tant en

petite puissance qu’en grosse puissance, travaillent activement

à ces applications ; d’autant que le parc de nouveaux bâtiments

se prête bien à des régimes de basses températures. les pays

scandinaves, la Suisse ou l’autriche sont déjà dans ce train !

production et acteursune filière industrielle cohérente et bien installée

en Wallonie, on comptait en 2013 environ 120 projets industriels

pour une puissance thermique installée de l’ordre de 110 MW,

avec une production estimée avoisinant les 500.000 MWh. en

cogénération, une dizaine d’installations étaient en service à la

même période, pour une puissance totale installée d’un peu

plus de 380 MW, dont 120 MW pour la production électrique.

il y a un peu plus de 13 MWth installés dans le secteur public

pour une production annuelle d’environ 30.000 MWh.

en une décennie, la filière du bois-énergie a pris ses marques et

quasiment tous les acteurs de la filière sont présents chez nous.

On compte aujourd’hui des bureaux d’études spécialisés, des

équipementiers, installateurs et des gestionnaires de chauffe-

ries, sans oublier des fournisseurs de bois-énergie sous forme

de plaquettes ou de pellets.

On soulignera surtout ici l’importance cruciale des opérateurs

chargés du pilotage de ce type de projets. de plus en plus d’ini-

tiatives ont recours à des opérateurs susceptibles d’étudier,

mettre en œuvre et assurer l’entretien et la maintenance des

installations, le tout sur une longue période (10 ans) de façon

à parfaitement responsabiliser et engager le prestataire à cha-

cune des étapes de « son » projet. Ce sont les ensembliers-in-

tégrateurs, qui ne sont pas nécessairement tiers investisseurs.

leur démarche d’accompagnement des projets est complétée

par un outil « Monitoring », qui permet, en temps réels et pério-

diquement, de suivre le projet et de s’assurer qu’il fonctionne

conformément aux attentes et selon les règles de l’art.

22 millions de tonnes C’EsT la pRoduCTioN ToTalE dE pEllETs daNs lE MoNdE.

l’EuRopE a CoNsoMMé 15 MillioNs dE ToNNEs dE pEllETs

EN 2012, soiT pRès dE 70% dE la pRoduCTioN.

le chiffre

Page 40: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

40

la biométhanisation connait depuis quelques années une croissance importante, faisant du biométhane un vecteur énergétique de plus en plus crédible à petite et grande échelle...

une technologie qui s’imposeprogressivement

Biométhanisation

en 2012, plus de 13.800 unités de biométhanisation étaient en

fonctionnement en europe, soit 12% de plus qu’en 2011. l’alle-

magne domine le marché avec 8.400 unités installées sur son

territoire - un parc qui reste stable. en deuxième place arrive

la Suisse, qui, en un an, a doublé son nombre d’unités instal-

lées (la plupart d’une puissance entre 0,5 et 1 MWel et à partir

d’intrants agricoles).

la puissance totale installée est de plus de 7.400 MWel.

dans les réseaux de gaZ, les réservoirs ou les fermes

l’année 2012 a aussi été intéressante pour le biométhane.

l’europe, avec ses 232 unités et plus de 166 000 m3/h, est

le leader mondial de la purification de biogaz, soit pour le ré-

seau de gaz, soit comme biocarburant. Plus de 50 nouvelles

unités ont ouvert en 2012, principalement en allemagne, mais

également en Suède, aux Pays-bas, en Suisse, en Finlande

et en Grande-bretagne. en 2013, la France a vu fonctionner

sa première unité agricole d’injection du biométhane dans le

réseau de gaz.

la Wallonie a vu quatre nouvelles unités agricoles démarrer,

dont deux de moins de 10 kWel.

Ces unités agricoles de petite puissance semblent être en

voie de développement en belgique. en effet, la Flandre a vu

apparaître ces trois dernières années une soixantaine d’unités

de moins de 30 kWel, et la Wallonie trois de 9,5 kW

el. le but

recherché dans ce cas, est de produire l’énergie suffisante

pour l’exploitation agricole, tout en utilisant les effluents

d’élevage liquides disponibles. a cet effet, la Wallonie a lancé

le programme biOMetH10, en vue de développer, d’aider et

de suivre techniquement l’émergence de ce type d’unités.

législations en vue

Plusieurs législations sont en cours de modification en Wal-

lonie. des discussions sont actuellement en cours concer-

nant les rubriques du permis d’environnement, la création de

conditions sectorielles et la législation concernant le com-

post et le digestat. a suivre dans les prochains mois...

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Suède

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tio

n d

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iog

az

8700

13.800 EN EuRopE, 13.800 uNiTés dE BioMéTHaNisaTioN éTaiENT

EN FoNCTioNNEMENT EN 2012, soiT 12% dE plus qu’EN 2011.

le chiffre

FIG. 22 : Nombre d’unités de production de biogaz par pays européen en 2012Au total, l’Europe dénombre plus de 13.800 unités, soit une puissance installée de plus de 7.400 MWeSources : EBA, European Biogas Association

Page 41: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 41partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

Biocarburants

contextetoujours pas d’accord sur l’objectif européen

il n’y a toujours pas d’accord définitif sur la contribution

maximale des biocarburants conventionnels dans le sec-

teur des transports. la directive européenne 2009/28/Ce

fixe un objectif contraignant pour les etats-membres d’une

contribution de 10% d’énergies renouvelables dans le sec-

teur des transports pour 2020. en octobre 2012, la Commis-

sion européenne a publié une proposition d’amendement,

en proposant un plafonnement à 5% de la contribution en

énergie des biocarburants conventionnels à cet objectif. le

12 décembre 2013, de nombreux etats-membres (20 sur 28)

étaient favorables pour une contribution de 7%, alors que

d’autres sont en faveur de 5%, dont la belgique. aucun ac-

cord définitif n’est donc pris en ce début 2014 sur ce dossier.

en 2012, la part des biocarburants représentait 4,7% de

l’énergie utilisée dans le secteur des transports en europe

(renouvelle n°56, p.6 et renouvelle n°52, p.9).

au sein de l’union européenne, le travail réalisé sur les biocarburants au cours de la présidence lituanienne a été apprécié. cependant, les questions relatives à la contribution maximale des biocarburants conventionnels dans le secteur des transports ainsi qu’aux iluc (1) ne sont pas encore tranchées à ce jour. cette situation ralentit l’évolution du secteur des biocarburants...

un secteur en attente de réponses claires

TAB. 8 : éVOLUTION DE LA PRODUCTION DE BIOCARBURANTS EN BELGIqUESources : ePure, European Biodiesel Board (EBB), EurObserv’ER – compilation ValBiom* Les données de production de biodiesel en Belgique pour l’année 2012 ne sont pas encore disponibles.

années bioéthanol biodiesel

[m3] [ktep] [m3] [ktep]

2005 0 0,0 1.124 0,9

2006 0 0,0 28.090 22,0

2007 0 0,0 186.517 145,9

2008 19.676 10,0 311.236 243,5

2009 219.973 111,8 467.416 365,6

2010 315.006 160,1 488.764 382,3

2011 400.004 203,3 530.337 414,9

2012 450.000 228,7 * *

Sources : ValBiom, ValBioMag mars 2014 -www.europaforum.public.lu-www.eu2013.it/fr-Eurobserver

(1) le facteur iluC (« indirect land use Change ») représente l’hypothèse que, si on redirige une partie des surfaces utilisées pour la production agricole alimentaire vers des usages non-alimentaires, il y a une demande alimentaire qui n’est plus satisfaite, ce qui entrainera que d’autres surfaces devront être utilisées pour la production alimentaire.les données de production de biodiesel en belgique pour l’année 2012 ne sont pas encore disponibles.

Page 42: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

42

le tableau ci-dessus présente la « consommation » en

belgique des différents carburants au cours du temps. la

consommation de biocarburants est plus ou moins stable

depuis 2010 étant donné que l’objectif de taux d’incorpora-

tion de biocarburants a été atteint en belgique.

le marché européen au ralenti

en europe, la croissance de la consommation de biocarbu-

rants dans les transports tend à ralentir : + 2,9% entre 2011 et

2012 (+ 5,3% entre 2010 et 2011). en 2012, les biocarburants

représentent 4,7% de l’énergie utilisée dans les transports.

la répartition de la consommation de biocarburants reste

similaire aux années précédentes : le biodiesel est le plus

utilisé en europe (79,1% de la consommation totale en

contenu énergétique), loin devant le bioéthanol (19,9%).

l’huile végétale consommée pure et le biogaz représentent

chacun 0,5% de la consommation totale de biocarburants.

4,7% C’éTaiT, EN 2012, la paRT dE l’éNERgiE issuE dEs BioCaR-

BuRaNTs daNs lE sECTEuR dEs TRaNspoRTs EN EuRopE.

le chiffre

Source : SPF Finances (Chiffres récoltés par la ValBiom)

années bioéthanol biodiesel

[m3] [ktep] [m3] [ktep]

2006 0 0,0 1.150 0,9

2007 0 0,0 107.592 84,2

2008 24.091 12,2 115.325 90,2

2009 74.917 38,1 280.708 219,6

2010 108.933 55,4 401.750 314,3

2011 105.967 53,9 367.863 287,8

2012 107.260 54,5 407.059 318,4

2013 92.124 46,8 335.894 262,8

TAB. 9 : éVOLUTION DE LA CONSOMMATION DE BIOCARBURANTS EN BELGIqUE

la production belge se stabilise

la production belge de bioéthanol a légèrement augmenté

entre 2011 et 2012 (pas encore de données disponibles pour

le biodiesel). il y a eu une forte hausse de production dans

les premières années et maintenant que les installations

sont construites la production se stabilise. les nouveaux

investissements ne sont pas favorisés dans cet état d’incer-

titude où sont actuellement les producteurs. la production

reste malgré tout supérieure à la « consommation » de bio-

carburants belge et nous sommes donc exportateurs nets.

Page 43: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 43partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

Photovoltaïque

contexteles régions adaptent leurs politiques de soutien

le rythme de développement des dernières années fut tel-

lement soutenu que l’impact des mécanismes de soutien sur

la facture d’électricité finale est devenu perceptible. de plus,

l’impact du photovoltaïque sur le réseau électrique n’est

plus non plus anecdotique, que ce soit en termes de puis-

sance de pointe ou en termes d’énergie globale annuelle.

les gestionnaires de réseau ont par conséquent des frais

de gestion croissants (surtensions, renforcement de ligne...).

dans un contexte de crise économique, ces surcoûts ont

poussé les Grd et les gouvernements régionaux à adapter

leur politique. Or, ces adaptations ont été contestées par

différents acteurs en 2013, provoquant une instabilité qui ne

fut pas de nature à rassurer l’investisseur. Cette instabilité

fut renforcée par de nombreux débats politiques qui ont

malheureusement eu tendance à opposer énergie propre et

énergie bon marché sans tenir compte des retombées posi-

tives indirectes du développement de la filière en termes

d’activités économiques, d’environnement et d’emploi.

stratégiesflandre : tarif réseau annulé, fin des certificats verts domestiques

en Flandre, deux adaptations importantes ont été mises en

place en début 2013 pour les installations domestiques. la

principale fut l’entrée en vigueur d’un nouveau tarif réseau spé-

cifique de l’ordre de 60 €/kWc/an pendant 20 ans. la seconde

fut une forte réduction du soutien en termes de certificats

verts (de 90 à 21 €/MWh pendant 10 ans) afin de revenir à une

rentabilité de 5% sur 15 ans. Même si la rentabilité était encore

assurée, l’impact sur le secteur a été dramatique, le nombre

d’installations annuelles ayant été divisé par 20 par rapport à

l’année record de 2011.

Fin 2013, le tarif réseau spécifique a été annulé par la Cour

d’appel de bruxelles suite à une action en justice introduite par

la fédération PV Vlaanderen (renouvelle n°59, p.4). Fort de

cette décision, la région Flamande a décidé en janvier 2014 de

supprimer le mécanisme des certificats verts pour les petites

installations étant donné que la rentabilité pouvait être assurée

uniquement avec la compensation réseau. la nouvelle a été

accueillie positivement par le secteur, d’autant plus qu’elle se

combine avec l’obligation, depuis janvier 2013, d’intégrer une

part minimale d’énergie renouvelable dans toutes les nouvelles

constructions.

wallonie : la crise avant qualiwatt

en Wallonie, début 2013 fut marqué par la crise du méca-

nisme des certificats verts. a partir du mois d’avril, un régime

transitoire est entré en vigueur, réduisant fortement le soutien

en termes de certificats verts (de 325 à 97 €/MWh pendant

10 ans) pour les installations domestiques. en réponse à cette

crise, le gouvernement wallon élabore un nouveau méca-

nisme de soutien à la filière : le plan Qualiwatt, qui est pleine-

ment entré en vigueur le 1er mars 2014 (renouvelle n°60, p.3).

le plan Qualiwatt supprime, comme en Flandre, le méca-

nisme des certificats verts. Ce dernier est remplacé par une

prime étalée sur 5 années et calculée pour obtenir un temps

de retour simple de 8 ans (5% irr pour une installation de

3 kWc). Ce nouveau mécanisme introduit également des cri-

tères de qualités sur le matériel, l’installateur et l’installation.

bruxelles : une croissance exceptionnelle !

a bruxelles, l’année 2013 fut tout bonnement exception-

nelle pour le photovoltaïque. le mécanisme de soutien

stable a permis l’éclosion de nombreuses grandes ins-

tallations sur les toitures des bâtiments industriels de la

région. une diminution du soutien financier en termes de

certificats verts a néanmoins été actée en août 2013 afin

de garantir un temps de retour simple de 7 ans comme le

prévoit la loi (340 à 204 €/MWh pendant 10 ans). l’année

2014 verra l’arrivée d’une nouvelle législation basée sur le

même principe mais en établissant un soutien différencié

entre les petites installations, les grandes installations et le

biPV.

avec un niveau d’installation d’un peu plus de 215 mwc, l’année 2013 fut une année sombre pour le secteur photovol-taïque en belgique. même les projections les plus conservatrices (250 mwc/an) n’avaient pas anticipé ce résultat. en point de mire : le débat politique sur la facture électrique.

la facture électrique cristallise le débat

Page 44: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

44

avancéesdumping chinois : accord à l’amiable

la guerre commerciale semble s’apaiser. en juillet 2013, les

autorités européenne et chinoise ont conclu un accord à

l’amiable qui fixe un prix-plancher pour les panneaux chinois

vendus en europe (56 €c/Wc) et un volume maximal d’ex-

portation de 7 gigawatts. bémols : cet accord n’a pas de

validité juridique et seuls deux tiers des producteurs chinois

ont accepté de s’y plier.

en conséquence, la Commission européenne impose depuis

le 6 décembre 2013 une surtaxe de 47,6% sur les panneaux

chinois provenant d’industriels ne respectant pas cet accord

(renouvelle n°62, p.3).

Prix minimal Prix maximal Moyenne

installation résidentielle (10 kW)

1,7 €/Wc 2,5 €/Wc 2 €/Wc

Grande installation (100 kW)

1,2 €/Wc 1,7 €/Wc 1,45 €/Wc

capacitésla belgique atteint un record mondial

au niveau mondial, le photovoltaïque a atteint fin 2013, les

135 GW installés, ce qui permet de couvrir 0,8% de la de-

mande globale d’électricité. Plus de la moitié de la crois-

sance globale en 2013 fut essentiellement assurée par deux

pays : la Chine et le Japon.

au niveau européen, ce sont l’allemagne (36 GW) et l’italie

(18 GW) qui jouent encore les locomotives en termes de

puissance installée. la belgique se classe au 5e rang euro-

péen, mais des pays comme l’angleterre et la Grèce se sont

fortement rapprochés.

au niveau belge, 2013 est la moins bonne année depuis

2009 avec seulement 215 MWc installés. la belgique atteint

ainsi une puissance approximative de 3 GW installés, ce qui

représente ± 270 Wc / habitant.

Mais c’est au niveau du taux d’installations domestiques par

ménage que la belgique brigue le leadership mondial. On

dénombre plus de 347.300 installations de petites tailles

(<10 kW), ce qui représente 1 ménage sur 13. un peu plus

de 6000 installations de grandes tailles représentent quant

à elle 39% de la puissance installée. (renouvelle n°62, p.12).

FIG.23 : Répartition de la puissance installée photovoltaïque par Région en Belgique en mars 2014 Au total, la Belgique comptablise 2.983 MWc de puissance installée Source : APERe

TAB. 10 : PRIx OBSERVéS DES INSTALLATIONS EN BELGIqUE EN 2013Source : APERe

Page 45: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 45partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

technologiela recherche s’active sur les coûts et le rendement

bien qu’il s’agisse d’une technologie mature, la recherche

au niveau mondial est très active. et la belgique n’est pas

en reste dans le domaine. elle se concentre surtout sur la

diminution des coûts de production, l’augmentation des

rendements (notamment sur les technologies des couches

minces) mais également sur le développement de nouvelles

technologies comme les cellules organiques dont les rende-

ments ne cessent d’évoluer.

le développement des solutions intégrées (biPV) est éga-

lement en plein essor et deviendra incontournable dans la

perspective de tendre vers des bâtiment NZeb (Nearly Zero

energy building)

acteursnombreuses faillites et réorientations

Selon agoria, parmi les filières renouvelables, c’est le pho-

tovoltaïque qui a le plus souffert en termes d’emplois. leur

nombre serait ainsi passé de 3.300 en 2012 à 1.950 en 2013.

Mais l’exercice d’estimation de ces pertes d’emplois s’avère

particulièrement difficile. Seules les faillites d’entreprises

spécialisées dans la filière peuvent être comptabilisées. Cela

s’avère plus difficile pour les nombreuses entreprises d’élec-

tricité qui se sont également lancées dans le marché, en

engageant du personnel supplémentaire, et qui doivent au-

jourd’hui le licencier ou le recentrer sur leur activité de base.

aux vues de leurs carnets de commandes, les sociétés spé-

cialisées dans le photovoltaïque ont eu recours à différentes

stratégies pour survivre :

• retourner à d’anciennes activités dans le secteur de l’élec-

tricité.

• développer de nouvelles compétences dans d’autres tech-

nologies comme par exemple les pompes à chaleur.

Notons que rbF, la fédération wallonne des installateurs

photovoltaïques, a été absorbée par la Confédération

Construction via la création d’une « renewable energy Plat-

form » (reP).

l’année 2013 a également vu l’émergence des prosumers

en tant qu’acteur, avec la naissance de l’asbl touche Pas à

mes Certificats Verts (tPCV). Cette association s’est créée

à la suite de l’annonce du gouvernement wallon de revoir

la durée du soutien des installations existantes en terme

de certificats verts. l’association défend les intérêts des

petits producteurs d’électricité verte et prend notamment

en charge leur défense dans les dossiers de faillite de l’ins-

tallateur (dans des montages de type win-win ou tiers-in-

vestissement).

enjeux et perspectivesquel financement du réseau électrique ?

au niveau belge, le secteur espère que 2014 sera une année

de reprise et de stabilisation du contexte législatif. les pro-

jections de puissance installée estiment atteindre à la fin de

l’année une croissance oscillant de 100 à 160 MWc.

Néanmoins, les débats sur le financement des réseaux élec-

triques risquent fort de ressurgir. le principe de compen-

sation sera-t-il remis en question ? Quel tarif sera appliqué

aux prosumers ? l’autoconsommation sera-t-elle encou-

ragée et, avec elle, l’émergence de nouvelles solutions de

stockage décentralisé ? Ces débats sont menés dans tous

les pays où le photovoltaïque est devenu un véritable acteur

sur le marché de l’électricité. ils arriveront tôt ou tard en

belgique (renouvelle n°61, p.6).

3 gwc FiN 2013, lE paRC pHoTovolTaïquE BElgE RassEMBlaiT

uNE puissaNCE iNsTalléE pRoCHE dEs 3 gWC doNT la

pRoduCTioN élECTRiquE aNNuEllE EsTiMéE équivauT

à 16% dE la CoNsoMMaTioN dEs logEMENTs BElgEs (3

500 kWH/aN) ou 3,1% dE la CoNsoMMaTioN élECTRiquE

ToTalE (82 TWH EN 2013 sEloN syNERgRid).

le chiffre

Page 46: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

46

contextela flandre tire désormais le marché belge

en europe, le marché a reculé en 2013 : -9% par rapport

à 2012, selon la fédération eStiF (1). en belgique, le mar-

ché enregistre une diminution de -5%. dans l’absolu, l’année

2013 n’est pas trop mauvaise. en Flandre, la prime plafonnée

à 7,5 m2 a poussé les ventes en début d’année, en quan-

tité de capteurs. la diminution du plafond à 5 m2, à partir

de mai, a fait diminuer les quantités de capteurs, mais le

nombre d’installations est resté stable. depuis deux ans, la

Flandre tire le marché belge et compte 3/4 des installations

pour 1/4 en Wallonie (bruxelles étant négligeable).

en 2012, la Flandre avait augmenté la prime solaire ther-

mique pour compenser l’arrêt de la réduction fiscale.

en Wallonie, le marché du chauffe-eau solaire individuel est

à l’arrêt. Par contre, la filière se porte bien pour les instal-

lations collectives (maisons de repos et collectivités). les

maîtres d’ouvrage réalisent ici des économies d’échelle (une

installation collective pour 10 logements sous un même toit =

10 primes individuelles), ce qui maintient une rentabilité. de

plus, l’expérience tend à montrer une plus grande productivité

des grands systèmes.

les acteurs tentent de faire face à un marché en recul, en s’appuyant sur les incitants régionaux. les outils de monitoring en ligne font leur apparition, permettant de mieux suivre les productions. un enjeu crucial pour l’avenir de la filière.

une filière sous pression

Solaire thermique

0

100.000

200.000

300.000

400.000

500.000

0

20.000

40.000

60.000

80.000

100.000

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

m cumulés m /an

Surface installée annuelle Surface installée cumulée

FIG. 24 : Evolution de la surface installée de capteurs solaires thermiques pour la période 2000-2013 Source : ATTB

Page 47: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 47partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

technologiesgarantir la fiabilité et le suivi deproduction

la filière solaire thermique souffre encore d’une certaine

complexité de mise en œuvre. les différences entre les

sondes de températures, variables selon le type et la marque,

nécessitent une grande précision dans leur calibrage. Ce

manque de standardisation freine le développement d’un

suivi précis et à grande échelle des productions, néces-

saire pour garantir la fiabilité des systèmes. les fabricants

de régulations solaires en sont conscients et proposent

depuis peu des outils de monitoring en ligne. les installa-

teurs peuvent donc proposer à leurs clients une garantie de

résultat solaire (GrS). en France, l’initiative « télésuiweb »

de l’iNeS permet le monitoring-évaluation à distance de

400 systèmes solaires thermiques, à moindre coût (2).

acteursla filière se recompose

Vu le recul du marché, certains installateurs se sont recen-

trés sur leurs métiers de base : le chauffage et, dans une

moindre mesure, la plomberie. du côté des équipementiers,

les deux seules enseignes belges sont en retrait : iZeN a

récemment cessé ses activités de fabrication ; tandis que

eSe s’intègre désormais dans le groupe français de menui-

serie industrielle atrya.

les fédérations se repositionnent également sur cette filière.

au niveau belge (et flamand), attb/belsolar représentent

désormais les fournisseurs de systèmes d’énergie solaire

thermique et de leurs composants. au niveau wallon, la pla-

teforme rbF – qui représentait notamment les installateurs

solaires thermiques – disparaît pour devenir, en 2014, une

entité intégrée au sein de la Confédération Wallonne de la

Construction (CCW). Par ailleurs, les acteurs n’investissent

plus en r&d.

perspectives et enjeuxune rentabilité économique souspression

le marché européen augmente son retard par rapport aux

scénarios de développement définis par eStiF. la fédéra-

tion européenne table sur une croissance d’à peine 0,9% en

2014.

Plusieurs facteurs mettent sous pression la rentabilité éco-

nomique de cette technologie.

• la filière ne parvient pas à diminuer le coût des matériaux

utilisés (verre, aluminium, cuivre, isolant). la chaîne de

production travaille à flux tendu et réagit a contrario : si la

demande augmente, le prix augmente également.

• le photovoltaïque s’est développé sur le même gisement

solaire, avec une technologie très performante au niveau

de son monitoring (transparence) et dont les résultats dé-

passent, globalement, les attentes.

• la diminution actuelle du prix des énergies fossiles joue

également en défaveur du solaire thermique.

les acteurs pointent régulièrement le manque de soutien

des pouvoirs publics. en Wallonie, l’espoir d’une prime Sol-

therm augmentée permettrait certainement au marché de

se relever, tant la corrélation est forte entre une prime bien

calibrée et le nombre d’installation. en Flandre, l’obligation

de produire une certaine quantité d’énergie renouvelable

dans les constructions neuves donne de l’espoir de crois-

sance pour le marché du neuf ; tandis que le secteur table

sur la stabilité sur le marché de la rénovation.

Zoom StOCKaGe de CHaleur : l’eXPérieNCe alleMaNde

Entre 1996 et 2008, 11 projets pilotes ont été construit en allemagne afin de développer des solutions pour l’indispen-

sable stockage intersaisonnier de la chaleur solaire. Ces installations de grande taille, réparties sur tout le pays, visaient

à couvrir 30 à 80% des besoins en chaleur des bâtiments desservis. quatre types de stockage ont été testés : réservoir

de surface ou semi-enterré, bassin d’eau/gravier, champs de sondes géothermiques et par aquifère. Ces quatre techno-

logies présentent chacune leurs avantages et inconvénients, et s’avèrent toutes nécessaires afin de disposer d’un panel

de solutions permettant de s’adapter à la nature des terrains et aux contraintes locales. les différents stockages ont mis

entre 2 et 5 ans pour se charger complètement et atteindre un régime thermique stable. Tandis que des défaillances

techniques ont généré par endroit des baisses de régime. a ce jour, 3 projets seulement ont réussi à quasi atteindre le

taux de couverture solaire visé.

un retour d’expérience complet est disponible en allemand et bientôt en anglais sur www.saisonalspeicher.de

lire également le dossier en français réalisé par le Journal des énergies renouvelables

(n°217 - www.energies-renouvelables.org ).

(1) www.estif.org (2) www.ines-solaire.org

Page 48: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

48

contexte

la wallonie revoit sa législation

avec des taux de croissance de 58% en 2010, 22% en 2011

et 6% en 2012, la croissance du développement éolien en

Wallonie accuse un ralentissement sensible depuis trois

ans. Cela s’explique notamment par un nombre élevé de

recours au Conseil d’etat : début janvier, 33 projets étaient

en attente, pour une puissance totale de 557 MW, soit 206

éoliennes.

au terme de nombreuses concertations, le gouvernement

wallon a adopté le 21 février 2013 le nouveau Cadre de réfé-

rence éolien ainsi que la cartographie des zones favorables

à l’implantation d’éoliennes. le nouveau Cadre procède à

une refonte en profondeur du premier Cadre de référence,

adopté en 2002 et devenu obsolète. le nouvel outil met

particulièrement l’accent sur la participation citoyenne : les

développeurs se doivent, si la demande leur en est faite,

d’ouvrir le capital de leurs projets à hauteur de 24,99%

maximum pour les citoyens, et 24,99% maximum pour les

communes.

la cartographie confirmait quant à elle la faisabilité de l’ob-

jectif wallon de 4500 GWh à l’horizon 2020. ayant pris en

compte les conclusions du rapport de l’etude d’incidences

réalisée à l’échelle régionale, la distance à l’habitat a été adap-

tée à quatre fois la hauteur de l’éolienne (soit environ 600 m).

Cela a entraîné une révision à la baisse de l’objectif de pro-

duction à l’horizon 2020, fixé à présent à 3800 GWh. de

plus, face aux nombreuses réactions suscitées par la carto-

graphie, le gouvernement wallon a décidé de retirer celle-ci.

Néanmoins, les spécificités locales exprimées en 2013 dans

le cadre de l’enquête publique devraient être prises en

compte dans les futurs cahiers de charge qui seront définis

lors des appels d’offres dans le cadre du décret éolien.

l’adoption éventuelle du décret, devra doter la cartographie

d’une valeur réglementaire. en ce qui concerne la réparti-

tion du territoire wallon en plusieurs lots avec, pour chacun

d’entre eux, un objectif minimal de productible. la somme

des objectifs de productible des lots devra permettre d’at-

teindre les 3800 GWh/an en 2020.

la flandre élabore son plan dedéveloppement

afin de mieux encadrer le développement éolien sur leur

territoire, plusieurs provinces flamandes élaborent actuelle-

ment leur propre programme de développement. en consé-

quence, dans quatre provinces, des zones prioritaires ont

été définies pour le développement de projets, et deux pro-

vinces se sont fixé des objectifs en termes de nombre de

turbines à installer.

Ces changements de réglementation au niveau provincial

expliquent en grande partie le ralentissement du nombre

de turbines installées en Flandre. Selon VWea (Vlaamse

Windenergie associatie), 25 nouvelles éoliennes ont été ins-

tallées en 2013, pour une puissance de +57 MW (contre +

78 MW en 2012). la puissance totale installée en Flandre

s’élève désormais à 480 MW.

la Flandre s’est fixé un objectif initial de 1500 MW à l’hori-

zon 2020. elle se montre à présent plus ambitieuse : en va-

lorisant le potentiel venteux en zone portuaire (anvers, Zee-

brugge, Gand), elle compte désormais atteindre 2000 MW.

un vent favorable aux projets participatifs souffle égale-

ment dans les campagnes flamandes : en Flandre Orien-

tale et au limbourg, tout nouveau projet éolien devra dès à

présent proposer une participation citoyenne à hauteur de

20%. Cette participation sera ouverte à hauteur de 10% pour

les citoyens et 10% pour les communes.

en wallonie comme en flandre, les recours et les changements réglementaires ralentissent le développement éolien. la filière affiche cependant de belles avancées en mer du nord. tandis que les initiatives citoyennes stimulent les projets participatifs sur terre.

la filière avance prudemment

Eolien

0

500

1.000

1.500

2.000

0

100

200

300

400

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

MW (cumulés)

MW (par an)

Wallonie (par an) Flandre (par an) O�shore (par an) Cumulés

FIG. 26 : Evolution du parc éolien belge Source : APERe - ODE

Page 49: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 49partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

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Page 50: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

50

avancéesles parcs offshore entrent en service

le secteur offshore a réalisé un grand bond en avant avec

l’installation de 245 MW supplémentaires, dont 185 MW

étaient connectés au réseau à la fin 2013. la puissance ins-

tallée totale sur le territoire maritime fédéral s’élève à pré-

sent à 625,2 MW, ce qui place la belgique en 3e place du

classement mondial des puissances installées en offshore,

après le royaume-uni et le danemark.

une telle performance est à attribuer non pas à un boom

exceptionnel du secteur offshore en 2013, mais bien au

phasage de la construction des parcs : on peut ainsi déter-

miner que 29 éoliennes supplémentaires de 3 MW seront

construites dans le courant de l’année 2014 pour le parc

Northwind, ce qui représente un nouveau bond de 87 MW

alors qu’en 2011 la puissance installée totale au large de nos

côtes stagnait à 195 MW.

la vitesse de développement des parcs offshore peut sur-

prendre par rapport à la relative stagnation du développe-

ment éolien sur terre. Cette rapidité n’est qu’apparente, car

ce serait oublier la longue période d’attribution des sept

concessions offshore, les longues négociations pour bou-

cler le financement d’un projet, ainsi que le délai nécessaire

à la construction du parc, tributaire d’un climat parfois ca-

pricieux.

a titre d’exemple, la phase d’obtention du permis et les

études de génie civil du parc C-Power ont commencé en

2002, la construction des 6 premières éoliennes a démarré

le 23 mai 2007, et le parc a été pleinement opérationnel le

5 juillet 2013, soit plus de 11 ans après les premières études.

au total, dans le courant de l’année 2014, 87 MW supplé-

mentaires au minimum devraient être installés au large de

nos côtes. a l’horizon 2020, l’éolien offshore vise un objectif

de 8 tWh.

technologiesune station haute tension en mer du nord

Grâce aux efforts en r&d, le secteur de l’offshore connaît

une évolution technologique rapide. en témoigne la station

haute tension offshore (SHtO) destinée à raccorder le parc

belwind à la côte. la station, qui pèse 1100 tonnes, injecte

0,55 tWh d’électricité verte par an vers le réseau onshore.

il s’agit d’un véritable concentré de technologie belge, dont

la réalisation a été rendue possible grâce au concours, entre

autres, de Cofely Fabricom, CG-Holdings et iemants Staalbouw.

autre avancée en mer du Nord : l’installation dans le parc

de belwind de la plus grande turbine offshore du monde.

l’éolienne est équipée d’un rotor de 150 m et d’une généra-

trice à entraînement direct. elle a une puissance de 6 MW et

pourra alimenter en électricité l’équivalent de 5000 ménages.

du côté des éoliennes onshore, l’évolution technologique

porte principalement sur l’accroissement des diamètres de

rotor. la plupart des modèles installés sont à présent équi-

pés de rotors de 100 voire 110 m, ce qui permet des gains de

production allant généralement de 10 à 20%.

Capacité éolienne installée en BelgiqueFévrier 2014

Frontières

Limites communales

Parc éolien > 0,1 MW

Capacité (MW)

50 10 1100

Onshore Offshore

FIG. 25 : Carte du parc éolien belge en février 2014 Source : APERe - ODE

Page 51: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 51partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

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Page 52: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

52

acteursune coopérative wallonne fournit de l’électricité verte

les derniers mois ont été caractérisés par l’émergence, tant en Flandre qu’en Wallonie, de plusieurs initiatives citoyennes. les coopératives qui se créent autour d’un projet éolien démontrent la volonté de s’impliquer dans un projet durable mais aussi de participer aux retombées économiques et financières d’un parc éolien.

en Wallonie, avec la création en 2013 de COCiter (le Comp-toir Citoyen des energies renouvelables), est apparu un nou-vel acteur dans le domaine de la fourniture d’électricité verte. Constitué au départ d’une structure coopérative, COCiter a pour vocation de fournir à ses coopérateurs une électricité 100% verte et si possible locale. les fondateurs du projet sont les coopératives wallonnes Courant d’air, CleF, Ferréole ainsi que la sca à finalité sociale Vents d’Houyet.

perspectives et enjeuxclarifier les cadres réglementaires pour relancer les investissements

Que ce soit pour l’éolien sur terre ou en mer, la tendance qui s’observe dans de nombreux pays européens est également est cours en belgique : une adaptation des politiques de soutien à l’éolien visant à la fois à garantir une meilleure visibilité aux investisseurs, à prendre mieux en compte la variabilité du prix de l’électricité afin d’éviter tout dérapage budgétaire, tout en garantissant un taux de rentabilité acceptable.

le ralentissement actuel n’affecte pas encore les acteurs indus-triels du secteur de manière sensible, mais toute la chaîne de valeur de l’éolien attend que se clarifient les réglementations régionales pour que les investissements puissent reprendre avec dynamisme et générer les emplois attendus. en 2011, le secteur éolien belge employait 6225 équivalents temps-plein (2200 en Wallonie, 1800 en Flandre et 3300 en offshore). Selon une étude deloitte (1), le secteur devrait représenter entre 7600 et 9800 emplois à l’horizon 2020 et entre 11.800 et 15.200 d’ici 2030.

en Wallonie, l’enjeu immédiat porte principalement sur l’adop-tion – ou non – du décret éolien avant les élections de mai 2014. en cas d’adoption, le futur gouvernement wallon devra s’accor-der sur une nouvelle cartographie et sur une date d’entrée en vigueur. en cas de non-adoption, le système actuel (« premier arrivé, premier servi ») continuera à prévaloir.

en Flandre, les autorités planchent sur une modification de la procédure d’octroi de permis pour mettre en œuvre une pro-cédure de permis unique, à l’instar de ce qui se fait en Wallonie depuis plusieurs années.

tandis qu’en mer du Nord, de sérieuses incertitudes planent sur la capacité du secteur à maintenir le rythme planifié de construction des prochains parcs offshore. Ce développement nécessite en effet un renforcement des lignes haute tension – tel que le projet Stevin en Flandre – afin de pouvoir intégrer les nouvelles productions offshore. Or, les recours retardent l’obtention des permis nécessaires à la réalisation des travaux, ce qui risque de mettre un coup de frein à la construction des parcs en mer (lire également « réseau et stockage » en p.65-68).

(1) « Macro-economic impact of the Wind energy Sector in belgium »

publiée par deloitte en décembre 2012

Zoom le Petit éOlieN S’iNVite Sur NOS autOrOuteS

le ministre wallon en charge des Travaux publics, propose d’installer le long des autoroutes et des voies navigables, de petites éoliennes à axe vertical d’une puissance nominale de 50 kW.

afin de concrétiser ce projet baptisé « Routes du vent », 30 éoliennes seront installées à partir d’août 2014 sur quatre sites-pilote identifiés en fonction de leur potentiel de vent et d’autoconsommation :• plan incliné de Ronquières (11 éoliennes)• site des ascenseurs de strépy-Bracquegnies (9 éoliennes)• écluses de péronne (8 éoliennes)• Centre perex à l’échangeur de daussoulx (2 éoliennes)

il s’agira d’expérimenter des éoliennes à axe vertical à une hauteur de 30 mètres, d’objectiver la faisabilité tant écono-mique qu’environnementale, et d’enclencher la dynamique de création d’une filière industrielle locale. si les tests s’avèrent concluants, le ministre propose de remplacer les poteaux d’éclairage autoroutier actuels, devenus vétustes, par des poteaux multifonctionnels. Ces poteaux seront équipés de petites éoliennes et, en fonction de leur localisation, d’éléments de comp-tage, d’antenne radio/gsM/WiFi, d’une station météo ou encore de caméras. la Wallonie serait ainsi la première région du monde à expérimenter l’exploitation par les autorités publiques de petites éoliennes à grande échelle. Reste à voir si le pro-chain gouvernement souhaitera poursuivre ou non ce projet.

81% C’EsT lE NoMBRE dE WalloNs qui sE disENT FavoRaBlEs

au dévEloppEMENT éoliEN (14% saNs avis, 5% déFavo-

RaBlEs), sEloN uN soNdagE Réalisé EN 2013 paR ipsos. a

NoTER quE lEs HaBiTaNTs EN zoNE RuRalE, diRECTEMENT

CoNCERNés, REJoigNENT CEs opiNioNs. BREF, uNE MaJoRi-

Té FavoRaBlE Mais TRop souvENT silENCiEusE. soNdagE

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le chiffre

Page 53: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 53partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

Aujourd’hui, la Wallonie compte 273 éoliennes produisant environ 1 413 Gwh par an. Ce dispositif sera complété par un projet d’installation de grandes éoliennes le long du réseau autoroutier géré par la SOFICO, la Société de Financement Complémentaire des Infrastructures. « Selon les estimations basée sur une étude que nous avons réalisée, la production possible devrait atteindre

750 GWh/an » explique Raymond Langendries, président du Conseil d’administration de la SOFICO.

Au total, on atteindrait donc une production de plus de 2 000 GWh alors que l’objectif est fixé à 3 800 GWh. « La différence pourrait être atteinte par le petit éolien pour lequel nous tablons sur une production annuelle de 1 600 GWh. Et ce n’est pas tout puisque la Région wallonne compte aussi sur le productible envisageable le long des sites choisis près de certaines voies d’eau et qui devrait atteindre les 200 GWh/an » ajoute Raymond Langendries.

Plus Petites, Plus discrètes

Pour atteindre l’objectif fixé, le ministre wallon des Travaux public Carlo Di Antonio veut implanter des éoliennes de plus petite puissance là où les grandes ne peuvent être installées pour diverses raisons. « Ces petites éoliennes présentent une série évidente d’avantages, explique Jacques Dehalu, administrateur délégué de la SOFICO. Leur plus petite taille (30 mètres maximum) permet de les installer plus facilement aux abords des autoroutes. Les nuisances sonores et visuelles sont aussi limitées puisqu’elles se fondent plus facilement dans un environnement autoroutier déjà installé ».

Ces petites éoliennes pourraient prendre la forme de mâts multifonctions qui se substitueraient aux poteaux électriques actuels dont plus de 10% (sur un total de 70 000) doivent être remplacés pour répondre aux attentes européennes. Placés latéralement sur les axes autoroutiers les mieux exposés au vent, ces mâts multifonctionnels « pourront à la fois intégrer de l’éclairage, des caméras, des radars et d’autres structures dans le cadre des autoroutes intelligentes... et du petit éolien », ajoute Jacques Dehalu.

Selon les études réalisées en Wallonie, 40 % des réseaux - autoroutier et des voies navigables – présentent un coefficient de vent suffisant et sont donc potentiellement rentables. Dix sites ont été sélectionnés pour des expériences pilotes et à ce jour, quatre sont en voie de finalisation d’un point de vue technique.

savoir-faire wallon

Selon les prévisions, le plan éolien wallon contribuera à la création d’emplois. Ainsi, le secteur devrait ainsi passer de 6 000 emplois actuellement à 16 000 à l’horizon 2030. Ce petit éolien présente un véritable atout pour le savoir-faire local. « En effet, nous dépendons complètement des techniques importées pour le grand éolien, ce qui n’est pas le cas pour le petit éolien où nous pouvons maîtriser la technologie chez nous, en Wallonie. Aujourd’hui, il faut encore que certaines entreprises s’organisent mais, potentiellement, c’est faisable » selon Jacques Dehalu, qui ajoute « à terme, on peut même espérer que cela devienne une source d’exportation de technologie. Nous sommes avec ces petites éoliennes dans un créneau où il y a encore de la place pour des structures innovantes, ce qui n’est plus le cas avec le grand éolien ».

d’autres retombées économiques

Cette technologie est nouvelle et donc onéreuse pour l’instant mais, comme pour le grand éolien qui a vu ses coûts divisés par deux entre les prototypes et la phase industrialisée, les rendements escomptés évolueront avec le déploiement et l’industrialisation de la production. Ainsi, les rendements estimés à 3% aujourd’hui, passeront à 7% quand la filière sera mature.

Par ailleurs, ces éoliennes auront un impact direct sur le coût de l’éclairage des autoroutes. « Cela nous coûte 10 millions d’euros pas an, c’est une solide enveloppe et on travaille d’arrache-pied pour la réduire. Les petites éoliennes sont donc une piste très intéressante qui viendra compléter les mesures déjà prises comme l’éclairage LED et la réduction du temps d’éclairage », conclut Raymond Langendries, le Président de la SOFICO.

LE PETIT ÉOLIEN DANS LE VENT AVEC LA SOFICOD’ici 2020, l’Union européenne veut que 20% de la consommation énergétique soit réalisée à travers des sources d’énergie renouvelable. Un vrai défi pour la Wallonie qui devra produire annuellement 8000 Gwh/an d’électricité renouvelable dont près de la moitié à travers l’éolien.

rue du Canal de l’Ourthe 9/3 I 4031 Angleur I 04 231 67 39 I [email protected] I www.sofico.org

Page 54: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

54

contexteun nouveau régime d’aide à l’investissement

le fait le plus marquant pour la filière en 2013 est sans

conteste le changement dans le régime des aides à l’inves-

tissement (aides utilisation durable de l’energie - ude).

Ce nouveau régime a été adopté par l’arrêté ministériel du

18 juillet 2013 et publié au Moniteur belge le 7 août 2013.

auparavant, au vu de la spécificité des projets, le montant

l’aide est accordée sur un montant maximum d’investisse-

ment de 5000 €/kW pour les installations d’une puissance

supérieure à 100 kW. Pour les puissances allant jusqu’à

100 kW, le plafond d’investissement subsidié est fixé à

9000 €/kW (1).

le secteur a vivement réagi : le nouveau mécanisme mène

à des taux d’aides inférieurs à ce qui était octroyé aupara-

vant, dans des conditions économiques difficiles (baisse du

prix de l’électricité, certificat vert au prix plancher), ce qui

engendre des soucis de rentabilité pour certains projets.

Hydroélectricité

des aides pour l’hydro était calculé au cas par cas suivant la

notion de surcoût par rapport à une installation de produc-

tion d’énergie classique (non renouvelable) de même capa-

cité en termes de production effective d’énergie (typique-

ment, une turbine gaz-vapeur de même capacité).

le nouveau régime définit désormais un taux net standard,

comme dans les autres filières de production d’énergie re-

nouvelables. Ce taux varie selon la taille de l’entreprise, de

sa localisation et de l’objectif poursuivi par le programme

d’investissements.

le politique compte corriger le tir. la révision en cours du

mécanisme des certificats verts pourrait déboucher sur une

augmentation de ce taux d’octroi, de manière à atteindre un

niveau de rentabilité post-taxe de 7%.

Ce changement de régime n’aura que peu d’effet sur les parti-

culiers (typiquement les propriétaires de moulins, sous 10 kW

de puissance) actifs dans la filière vu qu’ils ne sont pas éli-

gibles à ce type d’aide. il impactera par contre les Petites et

Moyennes entreprises actives dans les réhabilitations d’an-

ciens sites ou les installations en voies hydrauliques.

avancéespremière picoturbine kaplan en belgique

une picoturbine hydroélectrique de type Kaplan d’une puis-

sance de 7 kW – développée par la firme française tubiwatt–

a été inaugurée en septembre 2013 sur le site de l’aquas-

cope à Virelles. il s’agit de la première turbine de ce type ins-

tallée en belgique. Ces pico turbines relèvent le défi de valo-

riser des débits d’eau faibles et intermittents, tout en étant

simples et compactes. le couple de la roue est transmis à

un alternateur à aimants permanents en prise directe (sim-

plification mécanique). l’installation est reliée à un onduleur

pour atteindre les prescriptions du gestionnaire de réseau

de distribution en matière d’électricité. la turbine devrait

couvrir, pour une année à pluviosité normale, 30.000 kWh/

an soit 75% des besoins en électricité du site.

les autres installations développées en 2013 :

• turbine de 1968 kW sur la Meuse à yvoir/Hun venant rem-

placer la turbine flottante (rutten) qui avait subi des dé-

gâts lors des crues de 2011.

• vis d’archimède de 55kW sur la Mehaigne au Val-Notre-

dame (Wanze).

• turbine de 75kW sur la biesme à Gougnies.

• 7 petites installations sur moulins (<10kW) pour un total

de 47,7 kW.

la Wallonie compte dès lors désormais 100 installations

pour une puissance de 111.107 kW.

en Flandre, la situation reste inchangée : 16 installations

pour une puissance de 1.006 kW.

(1) Voir la brochure explicative « aide à l’investissement : environnement et utilisation durable de l’énergie », disponible sur http://recherche-technologie.wallonie.be et http://forms6.wallonie.be/formulaires/brochureeNV-ude.pdf

Taux d’aide net sur le montant total (HTVA) de l’investissement éligible.

Petite et moyenne entreprise

grande entreprise hors zone de développement

grande entreprise en zone de développement

hors Hainaut

grande entreprise en Hainaut

20% 8% 10% 12%

la belgique dénombre près de 120 centrales hydroélectriques fondées sur des aménagements du passé. ce secteur n’est pas pour autant endormi. de nouveaux équipements modernisent chaque année le parc pour davantage de pro-duction et une bonne intégration environnementale.

un secteur au fil de l’eau

Page 55: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 55partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

Hydroélectricité en BelgiqueMars 2014

Centrales de puissance inférieure à 200 kW

Frontières nationales / régionales

Cours d'eau

10.000 1.0005.000Centrales de puissance > 200 kW

0

200

400

600

800

1000

1200

0

100

200

300

400

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

mm GWh produits

Par an Précipitations (mm)

Production 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 (2013)

Wallonie GWh 280 351 381 402 318 300 190 362 361

Flandre GWh 2 2 3 4 3 3 3 2 3

bruxelles GWh 0 0 0 0 0 0 0 0 0

belgique GWh 283 353 383 405 321 303 193 364 364

Puissance installée

Wallonie MW 107 108 108 108 110 110 109 109 111

Flandre MW 1 1 1 1 1 1 1 1 1

bruxelles MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0

belgique MW 108 109 109 109 111 111 110 110 112

FIG.27 Carte du parc hydroélectrique belge en mars 2014 Source : APERe

FIG. 28 : Pluviométrie et production d’énergie hydroélectrique en Belgique pour la période 1997-2013La production estimée pour 2013 est de 361 GWhSources : APERe-IRM

TAB. 10 : Tableau des puissances et de la production d’énergie

Page 56: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

56

débatqui doit payer les passes à poissons ?le débat actuel porte sur le financement des solutions

environnementales. les techniques telles que les passes à

poissons et les turbines ichtyocompatibles existent pour

mettre en place une activité hydroélectrique respectueuse

de l’environnement et de la faune piscicole. elles peuvent

s’adapter aux différents sites et à leurs spécificités (turbine/

roue, aménagements et position de la centrale dans le bas-

sin hydrographique). de même, des conditions d’exploita-

tion (débit réservé, grilles...) peuvent être mise en œuvre

pour assurer un respect accru de l’écosystème. la question

est de savoir qui doit prendre en charge le coût de ces tech-

niques : le gestionnaire de cours d’eau (responsable de la

libre circulation) ou le porteur de projet hydroélectrique ?

la question est sensible étant donné que ces techniques

réduisent le débit à turbiner et donc la rentabilité du projet.

le développement hydroélectrique nécessite dès lors d’at-

teindre un compromis entre les préoccupations environne-

mentales globales et locales, énergétiques et économiques.

acteursdes compétences complètes sur un mar-ché sereinla Wallonie peut compter sur des artisans et acteurs pas-

sionnés et expérimentés dans le domaine de la petite hy-

draulique, que ce soit en études, rénovation d’anciennes

roues ou en fourniture et placement de turbines plus mo-

dernes. ils se partagent sereinement le marché et, pour cer-

tains, exportent leurs technologies à travers le monde. des

centres de recherche universitaires épaulent régulièrement

la r&d de ces entreprises. Ce sont essentiellement des PMe

qui sont actives dans le secteur. Sur les sites de grosse puis-

sance en voies hydrauliques, deux acteurs sont présents :

rutten et Mérytherm. le fabricant de turbines le plus actif

en Wallonie pour l’équipement est Jla & Co. en bureaux

d’étude, Mérytherm dispose de compétences en simulation

« risque inondation » ; tandis que energy Village est désor-

mais aussi actif dans la filière hydro.

perspectivesle programme d’équipement se poursuitSur les voies navigables gérées par la SOFiCO, le pro-

gramme d’équipement hydroélectrique des barrages non

équipés se poursuit. la SOFiCO a adopté en juillet 2013 les

recommandations du rapport d’incidences environnemen-

tales (rie). dans la foulée, la déclaration environnementale

et les mesures de suivi des incidences environnementales

ont été publiées.

les conclusions du rie ont montré que globalement, sur le

plan environnemental, les projets et les cahiers des charges

initiaux définis par la SOFiCO sont en phase avec les consi-

dérations du rie. des études complémentaires par rapport

aux aléas « inondations » ont néanmoins été lancées pour la

Meuse et la Sambre.

Pour la Meuse, les travaux d’accueil ont été réalisés pendant

le chômage du fleuve. la centrale rutten a été mise en ser-

vice en avril 2013 sur le site de Hun et est encore en phase

de validation.

au niveau de la Sambre, le site pilote de Marcinelle a été va-

lidé après une période de test. les autres sites de la Sambre

peuvent donc maintenant être équipés. Mtbe et la SOFiCO

négocient actuellement l’équipement des autres sites.

Zoom uNe COOPératiVe WallONNe daNS l’HydrOéNerGie

alors que les dynamiques coopératives sont courantes dans d’autres filières renouvelables, c’est plutôt novateur dans

le domaine de l’hydroénergie. une coopérative citoyenne wallonne, basée dans le Condroz, va en effet assurer le finan-

cement et la gestion de trois projets de réhabilitation. les deux premiers sites sont situés sur le Hoyoux, le troisième sur

l’ourthe orientale.

Cette démarche s’inscrit dans le cadre du projet européen REsToR Hydro, qui soutient la (re)mise en production d’an-

ciens sites ou moulins actuellement non productifs. Ce projet se veut exploratoire dans le domaine participatif. sept

autres pays (France, grèce, italie, lituanie, pologne, slovénie et suède) testent actuellement le modèle coopératif sur

des sites pilotes ; tandis qu’un guide pour la création de coopératives a été rédigé. le projet publiera également un guide

qui détaillera des recommandations financières et techniques ainsi que les démarches administratives à suivre pour la

réhabilitation d’autres sites en Europe.

En parallèle, REsToR Hydro développe une cartographie interactive des anciennes installations hydroénergétiques en

Europe afin d’évaluer le réel potentiel de restauration de sites historiques.

www.restor-hydro.eu/fr

lien utile :

www.sofico.org

Page 57: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 57partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

Géothermie

la géothermie de faible profondeur présente un potentiel considérable de production de chaleur à basse température et de froid pour les bâtiments des zones d’activités économiques et des quartiers de demain. un domaine dans lequel la technologie de la pompe à chaleur se développe avec succès en europe, mais en belgique, les puits géothermiques sont confrontés à des obstacles non techniques. plus loin, la géothermie profonde permet d’atteindre des tempéra-tures plus élevées. la technologie de la pac cède ainsi la place à celle de l’orc (organic rankine cycle) avec l’idée de produire chaleur et électricité.

le développement prend de la profondeur

contexteregeocities vise à faciliter les projets de plus en plus, la géothermie de faible profondeur (10 à

400 m sous la surface du sol) et la géothermie profonde

(plusiers km) apparaissent comme des solutions éner-

gétiques séduisantes. Mais l’exploitation de la chaleur du

sous-sol est confrontée à l’obtention d’autorisations pour

la mise en place et l’exploitation de puits géothermiques :

Situations nouvelles qui nécessitent un cadre reglemenatire

spécifique.

le projet européen reGeOCitieS (1) vise à identifier les

difficultés et, si possible, à les résoudre en proposant no-

tamment un cadre commun de bonnes pratiques aux états

membres participants.

en belgique, les instances régionales souhaitent renforcer

la dimension « énergétique » des projets géothermiques

actuellement traités quasi exclusivement sous l’angle de la

pollution des sols et de la protection des eaux souterraines

et pas suffisamment sous celui du bénéfice environnemen-

tal, en termes d’émissions de CO2 évitées par exemple. il

s’agit également de pallier le manque d’information des pou-

voirs locaux quant aux tenants et aboutissants de ce type

de projet, notamment dans le cadre du développement de

bâtiments et sites « quasi zéro-énergie ». enfin, il est néces-

saire d’améliorer les connaissances et les compétences de

certains développeurs de projets, bureaux d’études, archi-

tectes et installateurs (renouvelle n°59, p.6-7).

les prémisses d’un développement à grande profondeurla géothermie profonde en est encore au stade de r&d en bel-

gique comme ailleurs en europe, et en particulier à landau en

allemagne et Soultz-sous-Forêts en France.

la belgique dispose de réservoirs potentiels géothermiques en

cours de caractérisation aussi bien en Flandre qu’en Wallonie.

(Cfr. carte)

²

Carte des zones d'intérêt géothermique en Wallonie pour la grande profondeur

(3000-6000m)

Carte géologique simplifiée à partir de la carte OneGeology (Declercq & Dejonghe)

Classification des zones d'intérêts

Ressource à déterminer

Paléozoïque inférieur

Dévonien inférieur

Dévonien moyen et supérieur

Carbonifère

Post-Carbonifère

Réalisée par E. Petitclerc & Y. Vanbrabant(Service Géologique de Belgique, 2011)

Système de projection: Lambert belge 1972

0 20 km

Ressource probable

Ressource possible

FIG. 30 : Carte des zones de géothermie profonde en Wallonie Source : SPW-DGO4

FIG. 29 : Carte des zones de géothermie profonde en Belgique Source : VITO

Page 58: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

58

Voici 40 ans, des recherches géologiques dans la région de

Mons avaient identifié une nappe chaude d’une septantaine

de °C à une profondeur de 2.000 à 3.000 mètres. (renouvelle

n°40, p.6). aujourd’hui, l’ambition est d’aller plus profond, à cinq

milles mètres pour y trouver des température de 120 à 150 °C.

technologiesla maturité suscite de nouveaux projetsde nouveaux projets sont en cours de prospection en belgique.

Cet engouement est principalement dû au développement de

deux technologies arrivées à maturité : les forages pétroliers de

profondeur et la technologie OrC (« Organic rankine Cycle ») qui

permet la production d’électricité à partir de ressources géo-

thermiques à une température inférieure à 150°C.

avancées et perspectivesla wallonie explore ses aquifèresprofondsla Wallonie poursuit l’exploration de ses aquifères profonds -

entre tournai et Charleroi - en vue de produire de la chaleur et

de l’électricité géothermiques. la région soutient deux projets

pilotes :

• un projet de géothermie profonde basse énergie (accordé à

l’intercommunale idea) en vue d’exploiter le potentiel mon-

tois pour le chauffage urbain collectif (2.500 mètres de pro-

fondeur, eau à environs 70°C). Huit réseaux de chaleur sont

programmés.

• un projet en géothermie profonde moyenne énergie (accordé

à la société earthSolution) en vue d’une production d’électri-

cité (5.000 mètres de profondeur, eau entre 120 et 150° C).

Concernant ce deuxième projet, la première phase a été réa-

lisée, à savoir : une étude géologique et une campagne de

prospection géophysique dans la zone du Hainaut au nord de

Jeumont (renouvelle n°55, p.7-9). il reste à identifier le meil-

leur endroit pour opérer un premier forage afin de confirmer

la qualité de l’aquifère repéré. Puis, de lancer le second forage

pour réaliser le doublet géothermique envisagé. enfin, une

simulation permettra de dimensionner le système OrC à ins-

taller pour produire l’électricité selon le contexte réel. la capa-

cité du site serait de 3MW, ce qui équivaut à une production

de 25 GWh/an, soit l’équivalent de la consommation de plus

de 7.000 ménages. Ce projet devrait arriver à terme d’ici 2015.

la question délicate reste toujours le financement, estimé à

35 millions € par unité de production.

de manière théorique, on pourrait imaginer l’installation d’envi-

ron 80 unités dans la région de Mons, pour une production es-

timée à 2.000 GWh/an. On peut également pronostiquer que

les coûts d’investissement de cette technologie baisseront de

40 à 50% au fil du temps.

d’autres régions pourraient être envisagées, mais il est actuel-

lement hasardeux de s’avancer. le besoin actuel porte essen-

tiellement sur le financement et la nécessité de mettre en place

un cadre incitatif et juridique. C’est pourquoi, la dGO4 - ener-

gie travaille à l’élaboration d’un cadre juridique spécifique à la

géothermie.

la flandre entame des foragesCes dernières années, la Flandre a mis en place une réglemen-

tation qui stimule d’avantage cette technologie. Notamment

via la mise en place d’une cartographie interactive du poten-

tiel géothermique de faible profondeur, avec un aperçu des

exigences réglementaires en zone de forage. Cela permet de

rapidement donner une idée des conditions locales d’implanta-

tion. de plus, le Vito entamera prochainement un projet-pilote

avec plusieurs forages géothermiques sur son nouveau site à

Mol. Objectif : pomper une eau chaude à 125°C pour couvrir

les besoins en chaleur des bâtiments, via un réseau de chaleur,

mais aussi produire de l’électricité. les estimations en termes

de débit sont de l’ordre de 450 m3/heure. la centrale élec-

trique devrait avoir une capacité brute de 4,5 MW et un coût

de 35 millions €, frais de forage des puits inclus. la construc-

tion débutera en 2014.

d’un point de vue théorique, la Flandre pourrait installer

300 centrales de ce type en Campine. Celles-ci permettraient

alors d’assurer 25% des besoins en électricité de la Flandre,

voire 50% à long terme.

Zoom uNe eNtrePriSe belGe CHauFFée à la GéOtHerMie

début 2014, la société Energie aW Europe, située dans le zoning de Baudour (Mons), était la première entreprise en Belgique à être alimentée par la géothermie, tirant ainsi profit de cette source d’énergie renouvelable. la chaleur du sol montois permet donc de chauffer les locaux qui abritent 600 personnes. Cette énergie renouvelable donne ainsi un atout économique à la région.

Cette avancée s’insère dans le projet « geothermia » qui vise à la création d’une zone d’activités économiques de 40 hectares alimentée par la géothermie.

(1) www.regeocities.eu

Page 59: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 59partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

Pompes à chaleur

le marché investit le secteur de la rénovation et des bâtiments basse énergie, tandis que les chauffe-eau thermody-namiques se vendent massivement. les avancées technologiques permettent d’augmenter le facteur de performance saisonnier (fps). et la filière s’installe bel et bien dans le débat sur la transition énergétique.

une filière innovante en développement

contextele secteur européen vise 4 twh en 2020les objectifs européens 2020 visent une consommation

de 30 tWh d’énergies renouvelables dans le domaine du

chauffage et de la climatisation. la european Heat Pump

association (1) estime que les pompes à chaleur (PaC)

peuvent y contribuer à raison de 4 tWh c’est-à-dire 12 fois

la production actuelle (324 GWh en 2013).

bientôt une normalisation européenne du fpsla documentation technique de la PaC doit fournir au mini-

mum le coeficient de performance (COP) nominal. Celui-ci

est défini dans des conditions d’essai précisée dans des

normes NbN eN 14511, 15879, 16147 selon le type de PaC.

dans la pratique le COP réel est généralement moins élevé

que le nominal. On préfèrera se référer au FPS (facteur de

performance saisonnier) aussi appelé SPF (seasonal perfor-

mance factor) ou encore COP saisonnier. la directive erP

(energy rated Product) prévoit ainsi que dans un proche

avenir tous les appareils sur le marché devront informer

d’un FPS selon une méthode de calcul commune (norme

eN) selon trois zones climatiques.

le marché investit la rénovation et la basse énergieOutre le marché de la construction neuve, les PaC à haute

température visent aussi le secteur de la rénovation et les

PaC de faible puissance visent le secteur des maisons très

basse énergie (solution idéale en chauffage d’appoint). les

vs multi-familiaux et tertiaires constituent également un

marché en développement, ainsi que les systèmes adaptés

au chauffage urbain.

la grande majorité des PaC installées en belgique fonc-

tionnent à l’électricité, les modèles au gaz restant margi-

naux. ii est à noter que de plus en plus de PaC installées

en belgique combinent le chauffage et la production d’eau

chaude sanitaire. On recense des installations (tous types)

sur tout le territoire belge.

les FPS repris dans ce tableau correspondent à des sys-

tèmes de diffusion de chaleur à basse température (< 45°C)

sauf pour la production d’eau chaude sanitaire où l’eau pro-

duite se trouve dans la plage 50-60°C.

61%17%

1%

5%16%

Belgique 2010

Air-eau

Eau glycolée-Eau

Eau-Eau

Sol-Eau

Eau chaude sanitaire

24%

6%

20%

2%1%

6%

41%

Europe 2010

Air-eau

Air extrait-Air

Eau glycolée-Eau

Eau-Eau

Sol-Eau

Eau chaude sanitaire

Air-Air

FIG. 31 : Marché européen des pompes à chaleur en 2010 Source : EHPA

FIG. 32 : Marché belge des pompes à chaleur en 2010. Les PAC Air-Air ne sont pas reprises iciSource : EHPA

Page 60: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

60

Note : Les FPS correspondent à des systèmes d’émission de chaleur à basse température (< 45°C) sauf pour la produc-

tion d’eau chaude sanitaire où l’eau produite se trouve dans la plage 50-60°C.

Note : Le tableau donne également une estimation de la puissance de chauffage, en supposant des unités de 10 kW pour

les PAC géothermiques et de 12 kW pour les PAC Air-Eau, et de la puissance renouvelable en utilisant le FPS moyen. Pour

les PAC produisant l’eau chaude sanitaire, l’estimation de ces puissances ne fait pas consensus et n’est donc pas donnée.

Le tableau 1 est donc une estimation minimale de la puissance renouvelable en Belgique.

l’estimation de la puissance de chauffage suppose des uni-

tés de 10 kW pour les PaC géothermiques et de 12 kW pour

les PaC air-eau. Seulement une partie de cette puissance est

considérée renouvelable. Cette part est calculée selon la for-

mule en application de la directive européenne 2009/125/Ce.

ainsi pour tenir compte de la consommation d’électricité, la

puissance renouvelable des PaC géothermique est réduite de

l’ordre d’un quart voire un tiers pour les PaC air/eau. les PaC

air-air ne sont pas reprises pour la belgique car les statistiques

ne font pas la différence entre les PaC et les climatiseurs.

Sur le marché belge, les PaC géothermiques se vendent

entre 14.000 et 21.000 € tVaC, les PaC air-eau entre 9.000

et 11.000 € et les PaC air-air entre 6.000 et 8.000 €.

les trois régions accordent des primes à l’installation aux PaC

pour autant qu’elles présentent des performances énergé-

tiques minimales. Par ailleurs les régions soutiennent les dé-

marches de certification des installateurs et de label de qualité.

technologiesde nombreuses avancées pour augmen-ter le fps

les avancées technologiques récentes sont :

• l’utilisation de compresseurs à vitesse variable dans les

pompes à chaleur aérothermiques afin d’adapter la puis-

sance thermique de la pompe à chaleur aux besoins du

bâtiment ;

• l’utilisation de machines utilisant une technologie plus

complexe (compresseurs à injection, cycles en cascade)

pour produire de l’eau chaude sanitaire avec un meilleur

FPS et pour coupler la pompe à chaleur avec des radia-

teurs existants (diffusion de chaleur à haute température).

• la généralisation d’appareils de mesure de production de

chaleur et de consommation électrique intégrés dans la

pompe à chaleur.

les tendances sont les suivantes :• amélioration de la performance des composants (com-

presseurs, échangeurs de chaleur, pompes de circula-

tion) grâce au transfert de composants plus performants

venant du monde de la climatisation vers les pompes à

chaleur ;

• optimisation des pompes à chaleur pour un climat donné ;

• développement de régulation intelligente.

Ces avancées technologiques visent à augmenter le FPS.

dans un avenir proche, les pompes à chaleur pourraient éga-

lement être utilisées pour gérer les flux d’énergie électrique

sur le réseau (smart grid) en servant de systèmes de stoc-

kage d’énergie (lire la thématique « réseau et stockage »

p.65-68).

Sources : UBF-ACA et WPAC

type de Pac Parc installé en 2013

Parc total 2009-2013

Puissance de chauffage

(MWth)fPs Puissance renouvelable

(MWth)

Géothermique 1.367 6.964 70 3.5-4.0 51

air-eau 4.248 15.342 184 2.8-3.2 123

air-air N.d. N.d. N.d.

eau chaude Sanitaire (ther-modynamique)

3.955 10.001 0 2.0-2.5 0

total 9.570 32.307 254 / 174

TAB. 11 : NOMBRE D’UNITéS INSTALLéES EN BELGIqUE (2013) – HORS PAC AIR-AIR

en belgique, d’après les statistiques de 2010, les PaC air-eau représentent la part de marché la plus importante (61%),

suivies par les PaC eau glycolée-eau (17%) et les chauffe-eau thermodynamiques (pompe à chaleur air-eau pour la pro-

duction d’eau chaude sanitaire uniquement - 16%). les PaC géothermiques représentent 5%.

les tendances plus récentes du marché belge sont présentées dans le tableau. elles montrent une forte hausse des ventes

de chauffe-eau thermodynamiques. de nombreux installateurs photovoltaïques ont investi cette filière afin de diversifier

leurs activités.

Page 61: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 61partie 3 : éVOLUtiON DeS FiLiereS |

acteursla filière demande des formationsciblées

le marché belge a généré à peu près tous les métiers de

la filière : fabricants de composants, fabricants de pompes

à chaleur, bureau d’engineering, distributeurs, installateurs,

foreurs. la plupart des installateurs de pompes à chaleur

ont une activité commerciale dans la climatisation.

la technologie des pompes à chaleur, identique à celle

des machines frigorifiques, est enseignée dans les hautes

écoles (bachelier professionnalisant, ingénieur industriel)

et les universités (ingénieur civil). en Wallonie, la formation

continue dans ce domaine est dispensée par l’iFaPMe et le

FOreM. la filière relève cependant un manque de forma-

tions ciblées sur les pompes à chaleur (installation, dimen-

sionnement, monitoring...).

les régions soutiennent des programmes de r&d, soit

en finançant le développement de machines plus perfor-

mantes, soit en finançant des campagnes de mesures de

leurs performances en collaboration avec les universités du

pays (uMONS, uCl, ulG, uGent, Kul).

enjeux et perspectivesdes chauffe-eau thermodynamiques couplés à du solaire photovoltaïque ?

l’union européenne ne considère les pompes à chaleur

comme sources d’énergie renouvelable que pour des condi-

tions bien précises qui correspondent à un FPS de mini-

mum 2,88. Ce critère est fonction du ratio entre l’énergie

primaire nécessaire à la fourniture, en fin de ligne, d’un kWh

électrique : n’est considérée comme énergie renouvelable

que la quantité d’énergie fournie qui dépasse cette quantité

d’énergie primaire.

Or les chauffe-eau thermodynamiques présentent des FPS

inférieurs à 2.88, comme en attestent plusieurs travaux de

recherche ou tests indépendants (2). Ces systèmes doivent-

ils être dès lors être classés comme non-renouvelables et

simplement rejoindre les technologies performantes de pro-

duction d’eau chaude sanitaire ?

une mise en perspective apporte un autre éclairage. a me-

sure que le réseau électrique délivre une proportion plus

grande d’énergie renouvelable, ces systèmes seront bel et

bien des technologies de production d’énergie renouve-

lable. ils valoriseront donc un mix électrique riche en éner-

gie renouvelable.

de plus, lorsque le fonctionnement des chauffe-eau ther-

modynamique est couplé, de manière synchrone, à une

production photovoltaïque connexe, cet équipement doit

être considéré comme 100% renouvelable tout en offrant

une bonne capacité d’autoconsommation de la production

décentralisée, ce qui n’est pas un luxe en matière de gestion

de réseau.

le chauffe-eau thermodynamique peut donc être vu

comme un élément pouvant stimuler l’évolution du cadre

réglementaire du photovoltaïque vers plus d’auto consom-

mation et comme un argument rendant plus attractif l’ac-

quisition d’une installation photovoltaïque.

a ce titre la vente couplée de photovoltaïque et chauffe-

eau thermodynamiques, au fonctionnement synchronisé,

peut s’avérer une solution durable et largement diffusable

au sein des ménages.

Signalons enfin que la directive européenne erP (« energy

related product » 2009/125/eC) prévoit qu’à l’avenir tous

les appareils sur le marché devront informer d’un FPS selon

une méthode de calcul commune (norme eN) selon trois

zones climatiques.

Zoom QuelleS PerFOrMaNCeS réelleS ?

l’institut flamand de la recherche technologique (3) a financé de 2009 à 2011 une campagne de mesure du Fps de 15 ins-tallations de pompes à chaleur de tous types, ce qui a contribué à mieux connaître les performances réelles des pompes à chaleur présentes sur le marché belge :

• Fps moyen (mesuré sur 5 installations) paC sol/eau : 4,2• Fps moyen (mesuré sur 6 installations) paC air/eau : 2,7

par ailleurs, l’institut allemand Fraunhofer donne des valeurs inférieures pour les paC sol eau : de 3,3 (en rénovation) à 3,8 (en construction neuve).

304 gwh EN 2013, lEs poMpEs à CHalEuR BElgEs oNT pRoduiT 304 gWH,

sEloN uNE EsTiMaTioN MiNiMalisTE

le chiffre

(1) www.ehpa.org (2) Voir notamment la « Campagne d’évaluation de chauffe-eau thermodynamiques en laboratoire » réalisée en France par le Costic avec le soutien de l’ademe et de la FFb - www.costic.com.(3) www.iwt.be

Page 62: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

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up

Page 63: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 63partie 4 : iNFraStrUCtUreS |

Partie 4iNFraStruCtureS

Page 64: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

64

le cadre européen de développement des énergies renouvelables comporte trois axes : l’électricité, le transport et... la chaleur. celle-ci apparaît pourtant comme moins présente. moins controversée que les critères de durabilité des biocarburants dans le transport, évoluant de manière moins spectaculaire que l’électricité renouvelable, la chaleur renouvelable joue pourtant un rôle essentiel. en belgique et jusqu’à présent, la production de chaleur à partir de sources renouvelables concerne principalement des utilisations individuelles : eau chaude sanitaire (chauffe-eau solaire et/ou chauffe-eau thermodynamique), chauffage central ou individuel (biomasse, pompe à chaleur). mais de plus en plus, des solutions collectives sont envisagées et offrent de belles perspectives pour les chaufferies biomasses et la cogé-nération. l’infrastructure clé de ce développement est le réseau de chaleur.

avancéesun intérêt manifeste dans les communesS’agissant des réseaux de chaleur urbains, ce

mode de chauffage concerne actuellement en

europe une population égale à celle de la France,

ce qui n’est pas rien. Ces infrastructures sont

surtout présentes dans les pays nordiques mais

commencent à se développer au sud de l’europe.

en Wallonie, une commune sur deux aurait envi-

sagé un projet mais beaucoup y renoncent face

à l’ampleur de la tâche et au manque de soutien

public pour ce type de travaux. actuellement, la

Wallonie cible son soutien pour les réseaux de

chaleur uniquement au sein de l’habitat social et

les bâtiments publics.

contextechaleur renouvelable et chaleur vertela chaleur verte regroupe la chaleur issue d’une ressource

renouvelable (C-Ser) et la chaleur issue d’une unité de cogé-

nération fossile certifiée de qualité, càd offrant des hauts

rendements énergétiques.

le retour aux réseaux de chaleurOn compte aujourd’hui en Wallonie une bonne quarantaine

de réseaux de chaleur (pour la plupart d’initiative industrielle)

et presqu’autant sont en projet. une petite commune sur

deux aurait déjà mis le sujet à son ordre du jour. et la Flandre

n’est pas en reste. Quant à bruxelles, à l’instar de toutes les

zones fortement peuplées, cette approche bénéficie d’une

attention toute particulière. le tout nouveau quartier durable

« bervoets » vient tout récemment encore de la privilégier

pour chauffer et alimenter en eau chaude sanitaire 239 loge-

ments et 12 ateliers et commerces.

(renouvelle n°62, p.1)

la cogénération bien présente enbelgiqued’année en année, la capacité de production du parc de

cogénération belge croît. il atteint en 2012 près de 2.700 MWe

de puissance électrique et plus de 3.600 MWth de puissance

thermique.

la cogénération est bien présente dans les trois régions : en

Flandre le VitO recense 354 unités (2.166 MWe et 3.612 MW

th),

en Wallonie, le SPW-dGO4 en dénombre 154 (504 MWe et

1.614 MWth) et en région bruxelloise, bruxelles-environnement

88 unités (28,4 MWe et 36 MW

th).

Plus de 90% de la puissance installée équipe le secteur indus-

triel (Chimie, sidérurgie, alimentaire) et agricole (principale-

ment biométhanisation). Ce qui explique le moindre niveau

de puissance en région bruxelloise.

Pour être nommée chaleur verte et bénéficier du régime de

certificats verts, les installations doivent être certifiées de

qualité. Plus de trois quart du parc wallon et flamand est

certifié de qualité. en région bruxelloise, plus de 92% du parc

est à haut rendement.

0

500

1.000

1.500

2.000

2.500

3.000

3.500

4.000

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 MWelec MWth

MW

Cogénération et réseaux de chaleur

le réseau de chaleur, un allié de la chaleur verte

FIG. 33 : Evolution de la puissance installée électrique et thermique de la cogénération en Belgique 2003-2012Sources : Bilans régionaux SPW-DGO4, Bruxelles-Environnement, VITO

Page 65: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 65partie 4 : iNFraStrUCtUreS |

depuis quelques années, les coulisses de la transition énergétique bruissent de travaux et réflexions tout azimut entre spécialistes des réseaux et partenaires de terrain. une démarche longue et délicate qui confronte les points de vue d’acteurs divers peu habitués à de tels échanges, mais pourtant condamnés à s’entendre pour élaborer l’organisation pratique du paysage énergétique de demain, intégrant les nouvelles sources d’énergie, décentralisées ou éloignées de centre de consommation, l’ouverture du marché unique et la volonté de garder une qualité d’approvisionnement optimale. complexe, mais passionnant.

contextetoute une chaine de valeur sur le qui-viveles réseaux actuels n’ont pas été conçus pour intégrer l’arri-

vée massive des énergies renouvelables qui sont par nature,

variables et disséminées sur le territoire. autre temps, autres

mœurs : depuis une dizaine d’années, la part du renouve-

lable grandit et apporte avec elle de nouveaux défis et des

réponses aux enjeux climatiques. les gestionnaires de réseaux

de transport et de distribution sont confrontés au besoin

d’adapter les réseaux existants, mais de revoir également la

relation avec les utilisateurs, basée essentiellement jusqu’ici

sur la dynamique consommation/production et donc sur la

commercialisation de quantité d’énergie (kWh) qu’importe

la période de fourniture.

la gestion quotidienne des réseaux devient de plus en plus

complexe car la disponibilité de la production renouvelable

impose des nouveaux procédés et la mise en place de nou-

veaux mécanismes pour rendre le système plus flexible. du

coup, ce sont tous les intervenants - de la production d’élec-

trons à son utilisation finale - qui se trouvent interpellés.

impliqués qu’ils le veuillent ou non dans un système qui a des

allures de rubik’s Cube. Pas question de jouer cavalier seul.

stratégietous autour de la même tableCette situation d’interdépendance au sein du système a pous-

sé dans un premier temps quelques meneurs de jeu fortement

impliqués à réunir tous les intervenants du système pour

qu’ils apprennent à mieux se connaître, qu’ils développent et

expliquent leur point de vue sur ces questions et s’efforcent de

dégager des consensus. ainsi, en belgique en 2012/2013, un

groupe de concertation baptisé redi a été réuni à l’initiative

de la CWaPe en en vue de préciser, entre autre, le cadre et les

modalités de la compensation des productions décentralisées

raccordées au réseau avec accès flexible. un travail fructueux

et plein d’enseignements. On cause désormais « smartgrid »,

« smartmetering », effacement de la consommation (délestage),

prise en compte du « prosumer » (le producteur - consom-

mateur)... en connaissance de cause et en s’accordant sur les

implications de ces nouvelles orientations. Plus récemment,

on relèvera aussi le rapport FOrbeG publié conjointement

par les quatre régulateurs sur la gestion de la demande. et

quelques autres documents, plus techniques.

au niveau européen, plusieurs réunions du même type, initiées

par des gestionnaires de réseau de transport, se sont focali-

sées sur la question de l’adéquation des réseaux de transport

(« roll out ») et sur leur développement en vue de raccorder

les sites de production qui s’éloignent de plus en plus des

centres de consommation ou leur permettre de gérer la pro-

duction décentralisée. la conférence internationale innogrid

(3e édition en 2014), co-organisée par eNtSOe et edsofors-

martgrids, prend de l’ampleur d’année en année et s’affiche

comme l’événement annuel de référence en europe concer-

nant l’innovation dans les réseaux électriques tant au niveau

transport que distribution. l’occasion aussi pour différents

projets européens de montrer leurs avancées. Car celles-ci

sont bien au rendez-vous. des pistes se dégagent, des projets

sont élaborés, et tout cela commence à se concrétiser sur le

terrain. et l’ampleur de certains d’entre eux témoigne qu’au-

delà des concepts, les investissements peuvent suivre. la

difficulté majeure reste l’acceptabilité des projets sur le terrain

et la démonstration que la transition énergétique passe aussi

par une évolution de l’infrastructure et l’arrivée de nouveaux

parcs de production sur notre territoire.

avancéesde nouvelles infrastructures dans le paysage

interconnexionen belgique, de nombreux projets visent à renforcer le réseau

belge et ses interconnexions avec le réseau européen. la

nécessité d’une liaison directe avec l’allemagne, venant com-

Réseaux électriques et stockage

intenses réflexions en coulisse

Page 66: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

66

pléter nos interconnexions avec la France, le luxembourg et

les Pays-bas, a été actée par l’union européenne. les béné-

fices potentiels en termes de sécurité d’approvisionnement,

de convergence des prix et d’intégration du renouvelable

sont évidents. le projet, baptisé aleGrO et développé par

notre gestionnaire de réseau de transport elia, portera sur

une ligne de liaison électrique souterraine de 49 km jusqu’à

la frontière allemande. la technologie choisie est celle du

courant continu, qui permet le meilleur contrôle des flux sur

la liaison, nécessaire à une intégration optimale des énergies

renouvelables et leur variabilité. le 17 décembre 2013, le gou-

vernement wallon a adopté l’avant-projet de révision de plan

de secteur, introduit par elia. Cette première étape adminis-

trative consiste en l’inscription d’une zone de réservation (un

couloir) pour la pose des câbles et pour l’accueil d’une station

de conversion du courant à lixhe (Visé). la mise en service

de l’interconnexion est prévue pour 2019.

dans le même ordre d’idée, on notera aussi l’importance du

projet Stevin, qui vise à renforcer les lignes haute tension entre

Zomergem et Zeebrugge pour permettre de transporter sur le

réseau l’énergie produite par les parcs éoliens en mer du Nord

et pour permettre la réalisation d’une interconnexion avec

la Grande-bretagne – cette dernière liaison étant reconnue

« projet d’intérêt général » par l’union européenne.

stockagela plus grande centrale hydraulique à vis d’archimède au

monde a été installée en belgique, sur le canal albert. Cette

technologie de pompage-turbinage offre aussi une solution

pour la protection de la faune piscicole. (renouvelle n°51, p.7)

Mentionnons aussi le spectaculaire projet d’atolls énergé-

tiques destinés à stocker la production éolienne offshore

excédentaire en prévision des pointes de demande sur le

continent (voir ZOOM).

au niveau international, la conférence annuelle ireS à berlin

se positionne désormais comme la plateforme de partage

d’expérience dans le domaine du stockage d’énergie. Parmi

les pistes prometteuses, signalons le projet allemand « Power-

to-gas » qui permet de transformer un surplus d’énergie

électrique en gaz naturel. la synthèse du méthane se fait à

partir d’eau et de CO2. le projet a suscité un grand intérêt

des participants, qui ont échangé sur les améliorations de

rendement des différentes étapes du procédé.

de nouveaux modes de gestion

flexibilitél’étude « Vers 100% d’énergies renouvelables en belgique d’ici

2050 » (1) propose davantage de flexibilité dans la produc-

tion d’énergie. tandis que l’effacement de la consommation

démontre tout son intérêt et des possibilités au niveau des

industriels : une étude réalisée conjointement par elia, Febe-

liec et energyville montre une capacité flexible potentielle de

631 MW dont 134 MW ne sont pas encore utilisés de manière

‘intelligente’ pour diminuer les coûts énergétiques (lire la

rubrique « ure – industrie », p.25).

déplaçabilité des chargesOreS a lancé en juillet 2013 sont projet Gad (Gestion active

de la demande) sur 2 communes-pilotes : thy-le-Château

et dorinnes. Objectif : évaluer le potentiel de l’utilisation de

la télécommande centralisée (et dans un deuxième temps,

des compteurs intelligents) en matière de déplacement de

la consommation, en vue d’atténuer les problèmes de sur-

tension sur le réseau basse tension provoqués, par exemple,

par l’injection de puissance des panneaux photovoltaïques

en milieu de journée. l’idée, développée dans le cadre de la

plateforme redi, est de faire consommer les clients durant les

périodes très ensoleillées (identifiées par un signal prix) pour

absorber localement l’électricité produite par les panneaux.

dans le cas présent, l’outil utilisé pour estimer cette dépla-

çabilité est la télécommande centralisée, outils historique qui

nous permet aujourd’hui de basculer en comptage jour/nuit,

et d’allumer/éteindre automatiquement les boilers électriques

à distance. l’étude est toujours en cours.

equipements et technologiesl’imagination au pouvoirles défis technologiques et sociétaux qui s’imposent aux

gestionnaires de réseaux électriques et à leurs partenaires

interpellent chercheurs et concepteurs aux quatre coins du

monde. ils font appel à l’imagination et à la technologie poin-

tue. les innovations voient le jour dans des domaines aussi

variés que le stockage, le « smart metering », la domotique,

la gestion de la demande... elles vont se nicher jusque dans

les aspects les plus pointus de la maintenance des réseaux,

comme ce robot de l’ireQ (institut de recherche d’Hydro-

Québec) qui a été testé par elia afin d’évaluer ses fonction-

nalités et de déterminer son potentiel pour les équipes de

terrain dans l’établissement d’un diagnostic plus précis sur

l’état de l’infrastructure et la priorisation des interventions

de remplacement.

acteurs serrons les rangsl’évolution évoquée plus haut aura eu comme premier mérite

de mettre en contact les différents intervenants techniques

du réseau et de les aider à mieux se connaître. les accords

techniques vont s’en trouver facilités de même que l’accepta-

tion des changements devenus indispensables dans la confi-

guration du système.

Par ailleurs, la mise en place d’outils de flexibilité permettant

au réseau de s’adapter, a suscité l’émergence de nouveaux

métiers visant à assurer l’accompagnement des utilisateurs,

notamment en matière de déplacement de charge (renou-

velle n°47, p.6). On évoque notamment l’arrivée des agré-

gateurs qui vise à optimiser le potentiel d’effacement de la

demande en regroupant des entreprises qui ont le même

profil et qui peuvent offrir une flexibilité identique et être

rémunérée pour cette mise à disposition.

Page 67: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 67partie 4 : iNFraStrUCtUreS |

perspectives

vers un bridage des productionsrenouvelables les gestionnaires européens de réseaux vont être de plus en

plus amenés à brider les outils de productions renouvelables,

éoliens et photovoltaïques en particulier, à mesure que leur

proportion augmente sur le réseau. actuellement, ce bridage

(« curtailment ») se fait automatiquement pour des raisons de

sécurité (problèmes de fréquence ou de tension). a l’avenir,

cela pourra aussi se faire pour des raisons économiques ou

de gestion ou pour permettre d’installer plus de capacités

sur le réseau. l’allemagne a par exemple adopté récemment

un cadre réglementaire qui plafonne la production photovol-

taïque à 70% de sa puissance maximale.

Cette mesure peut s’avérer – au cas par cas - moins coûteuse

que de financer une unité de stockage ou une adaptation

du réseau (nouveau câble ou transformateur), même si une

compensation financière est octroyée aux producteurs verts.

Cette solution semble temporaire : l’allemagne envisage un

bridage dynamique déterminé, par exemple, en fonction de

la tension du réseau. les productions renouvelables pourront

dès lors monter à 100% si l’état du réseau le permet.

Par ailleurs, une flexibilité accrue de la production nucléaire

(ou une diminution des puissances installées si cette flexibilité

n’est techniquement pas possible) est également une solution

qui offre une marge plus grande aux renouvelables tels l’hydro

et l’éolien, en retardant d’autant le besoin de bridage de ces

énergies aux carburants gratuits.

Page 68: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

68

3GESTIONACTIVE

2STOCKAGE

2013 ≈ 95% 2050 ≈ 5%

SOURCES D’ÉNERGIE

DE FLUX

2013 ≈ 5%

2050 ≈ 95%

1PRÉVISIONSDE PRODUCTION

LE DÉFI DU SMARTGRID

Passer de 5% à 95% de sources d’énergie de flux dans le mix électrique

RÉSEAURÉSEAU

SOURCES D’ÉNERGIE DE STOCK

Zoom atOllS éNerGétiQueS à l’HOriZON

la Belgique a annoncé un projet innovant et unique au monde : la construction de deux atolls énergétiques en mer

du Nord, à proximité de zeebrugge et au large de Wenduine (lire Renouvelle n°51, p.3 et 57, p.3). Ces deux atolls

artificiels disposeraient chacun d’une puissance de pompage ou de turbinage de 600 MW. les deux stations permet-

traient de stocker la production éolienne offshore excédentaire et de la restituer lorsque la demande est plus forte

sur le réseau électrique.

le gouvernement fédéral a adopté le 14 février 2014 le cadre légal permettant d’octroyer une concession. les condi-

tions sont similaires à celles qui prévalent pour l’attribution des parcs éoliens en mer du Nord, sauf que la concession

porte sur 50 ans et pourra être prolongée jusqu’à 75 ans (30 ans pour un parc éolien). la procédure d’octroi pourrait

être lancée avant la fin 2014. (Renouvelle n°62, p.7)

un premier consortium industriel a déjà manifesté son intérêt. Baptisé iland, ce groupement réunit Electrabel (qui

valoriserait ici son expertise de pompage-turbinage à la centrale de Coo), le groupe international de dragage dEME

et les sociétés d’investissement wallonne (sRiW) et flamande (pMv). Ces différents acteurs belges sont déjà actifs

dans des projets éoliens en mer du Nord et trouveraient donc ici l’opportunité de compléter leurs activités dans un

projet inédit. d’autres entreprises envisagent également de se porter candidates.

des questions subsistent cependant sur le financement du projet. le bureau d’études Ecorem évalue entre 1 et 1,5 milliard €

l’investissement nécessaire pour la construction d’un atoll. le consortium iland table sur 1,2 milliard d’euros mais attend

de voir quelles seront les conditions de rentabilité. Celles-ci dépendent des règles de marché qui seront soumises à

ces services. le politique évoque la possibilité de valoriser le rôle d’une station de stockage pour équilibrer le réseau

électrique. dans ce business plan, Elia, gestionnaire du réseau de transport, pourrait rémunérer ces nouvelles unités

de réserves.

(1) www.plan.be > publications (2012)

liens utiles :

http://www.eurosolar.de (iREs)

www.elia.be

Page 69: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 69partie 5 : répertoire des acteurs publics |

Partie 5réPertOire deS aCteurS PubliCS

Page 70: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

70

cabinets politiques (de nouveaux cabinets politiques se mettront en place après les élections du 25 mai 2014 )gouvernement wallon

Jean-Marc nollet, Vice-Président et Ministre

compétences : développement durable, de la Fonction

publique, de l’énergie, du logement et de la recherche

Place des Célestines 1 - 5000 Namur - 081 321 711

annabelle Jacquet, responsable de la cellule energie,

[email protected]

nicolas Pirotte, responsable de la cellule

développement durable, [email protected]

[email protected] - http://nollet.wallonie.be

gouvernement bruxellois

evelyne HuytebroecK, Ministre

compétences : environnement, energie, rénovation

urbaine

rue du Marais 49-53 - 1000 bruxelles - 02 517 12 00

antoine craHay, directeur de Cabinet

donatienne WaHl, directeur de Cabinet adjointe

(environnement)

Mikaël angé, directeur de Cabinet adjoint (energie, air,

Climat, Construction durable, économie verte)

[email protected] - http://www.huytebroeck.be

gouvernement flamand

freya van den bosscHe, Ministre

compétences : énergie, logement, Villes et économie

sociale

Place des Martyrs 7 - 1000 bruxelles - 02 552 61 00

Joris vandenbroucKe, chef de Cabinet

gorik van Holen, chef de Cabinet adjoint (energie)

Jan scHaerlaeKens, conseiller energie

Wim buelens, conseiller energie

[email protected] - http://www.freyavandenbossche.be

gouvernement fédéral

Johan vande lanotte, Vice Premier Ministre et Ministre

compétences : economie, Mer du Nord

avenue des arts 7 - 1210 bruxelles - 02 225 0278

[email protected] http://www.johanvandelanotte.be

Melchior WatHelet, Secrétaire d’Etat

compétences : energie, environnement, Mobilité

rue de la loi 51 - 1040 bruxelles - 02 790 57 11

Pierre crevits, chef de Cabinet (energie,

environnement) - [email protected]@wathelet.fed.be - http://www.melchiorwathelet.be

servais verHerstraeten, Secrétaire d’Etat

compétences : développement durable

rue royale 180 - 1000 bruxelles - 02 209 33 11

arnout Justaert, conseiller (développement durable)

[email protected]

services publicsservice public de wallonie (spw)

direction générale dgo4 compétences : energie et bâtiment durable,

aménagement du territoire, logement

Chaussée de liège, 140-142 - 5100 Namur - 081 486 311

département de l’énergie et du bâtiment durable :dominique siMon, inspecteur Général,

[email protected]

direction de la promotion des énergies durables : frédéric douillet [email protected]

direction du bâtiment durable : Monique glineur, directrice (a.i),

[email protected]

direction de l’organisation des marchés régionaux de l’énergie :

Muriel Hoogstoel, directrice (a.i),

[email protected] http://energie.wallonie.be

administration bruxelloisebruxelles environnement - ibge

compétences : environnement (air, eau, sol, déchet...)

énergie

Gulledelle 100 - 1200 bruxelles - 02 775 75 75

frédéric fontaine, directeur général

[email protected] - http://www.ibgebim.be

administration flamandeagence flamande de l’énergie (vea)

compétences : l’évaluation, la préparation et

l’exécution d’une politique énergétique axée sur le

développement durable.

immeuble Comte de Ferraris, av. albert ii 20 bte 17-

1000 bruxelles - 1700 (n° gratuit)

Répertoire des acteurs publics en Belgique

Page 71: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 71partie 5 : répertoire des acteurs publics |

luc Peeters, administrateur général

[email protected] - http://www.energiesparen.be

département environnement, nature et énergiecompétences : environnement en coordination avec

l’énergie et la préservation de la nature

immeuble Comte de Ferraris, av. albert ii 20 bte 8

1000 bruxelles - 02 553 80 11

Jean-Pierre HelMan, secrétaire général

Paul van snicK, directeur général

[email protected] - http://www.lne.be

service public federal (spf)spf économie, pme, classes moyennes et énergie

City atrium C - rue du Progrès, 50 - 1210 bruxelles

0800 120 33 (n° gratuit)

direction générale de l’energieMission : concertation entre l’etat et les régions en

matière d’énergie

North Gate iii boulevard du roi albert ii, 16

1000 bruxelles - 02 277 81 80

nancy MaHieu, présidente

http://economie.fgov.be/fr/

régulateurscwape (commission wallonne pour l’energie)

Missions : régulateur du marché des marchés

régionaux de l’énergie. Surveillance et contrôle de

l’application des décrets et arrêtés, conseil auprès des

autorités publiques

route de louvain-la-Neuve 4 bte 12 - 5001 Namur

081 33 08 10

francis gHigny, président - [email protected] squilbin, directeur Promotion des énergies

renouvelables - [email protected]éphane renier, directeur Services aux

consommateurs et Services juridiques -

[email protected]://www.cwape.be

brugel (bruxelles gaz electricité)Missions : régulateur bruxellois pour l’énergie. Contrôle

de l’application des lois et règlements.

avenue des arts, 46 bte 14 - 1000 bruxelles

02 563 02 00

Jan de Keye, président (a.i)

info générale : [email protected]

électricité verte : [email protected] http://www.brugel.be

vreg (vlaamse regulator van de elektriciteits- en gasmarkt)

Missions : régulateur flamand. Promotion d’un marché

de l’énergie transparent en Flandre.

relation avec les autorités flamandes, les opérateurs du

marché et les consommateurs.

immeuble Comte de Ferraris - bd du roi albert 2, 20

bte 19 - 1000 bruxelles - 1700 (n° gratuit)

andré Pictoel, administrateur délégué

sarah van KercKHoven, directeur electricité verte et

Cogénération

dirk van evercooren, directeur Fonctionnement du

marché

thierry van craenenbroecK, directeur réseaux de

distribution

[email protected] - http://www.vreg.be

creg (commission de régulation de l’electricité et du gaz)Missions : régulateur fédéral des marchés de

l’électricité et du gaz naturel en belgique.

transparence et concurrence sur les marchés de

l’électricité et du gaz naturel.

Conseil auprès des autorités publiques, protection des

consommateurs.

rue de l’industrie 26-38 - 1040 bruxelles - 02 289 76 11

Marie-Pierre fauconnier, présidente du comité de

direction

andreas tireZ, directeur Fonctionnement technique

des marchés

laurent Jacquet, directeur Contrôle des prix et des

comptes

Koen locquet, directeur affaires générales

http://www.creg.be

service de médiation de l’energieMissions : traitement des plaintes concernant le

fonctionnement du marché d’électricité et de gaz

naturel et de tout différend entre un client final et une

entreprise d’électricité et de gaz naturel.

rue royale, 47 - 1000 bruxelles - 02 211 10 60

[email protected] http://www.mediateurenergie.be

facilitateurswallonieSite d’information général sur les facilitateurs :

http://energie.wallonie.be/fr/un-reseau-de-facilitateurs-a-votre-service.html?idc=6062

ure - bâtiments non résidentielsicedd - [email protected] - 081 25 04 98

performance énergétique des bâtiments (peb)umons - [email protected] - 065 37 44 56

ulg - [email protected] - 04 366 95 00

ure - Processus industriels - 0800 97 333

3j-consult - [email protected] ccilb - [email protected] ccih - [email protected]

guidance énergétique socialeuVCW - Sabine WerNeruS - [email protected]

081 24 06 64

bioénergies (bois-energie pour le secteur privé et biométhanisation pour tous les publics)ValbiOM - Céline evrard – [email protected] - 081 62 71 84

Page 72: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

72

bois-energie pour le service publicFrW - Francis FlaHauX - [email protected] - 084 21 98 60

cogénérationiCedd - annick leMPereur - [email protected]

081 25 04 80

eolienaPere - bruno ClaeSSeNS - [email protected] - 02 218 78 99

hydro-energieaPere - Johanna d’Hernoncourt - [email protected]

02 218 78 99

pompes à chaleur eF4 - ralph daWir - [email protected] - 010 23 70 00

solaire photovoltaïqueeF4 - elora leWaite - [email protected] - 010 23 70 00

solaire thermique - grands systèmes3e - Jérémie de ClerCK - [email protected]

02 229 22 29

bruxelleshttp://www.bruxellesenvironnement.be > Professionnels >

Guichet > Nos conseillers (facilitateurs)

bâtiment [email protected] - 0800 85 775

quartiers [email protected] - 0800 85 775

cellule energie-environnement de la [email protected]

02 545 58 32

flandreligne info : 1700 (n° gratuit)

[email protected] - http://www.energiesparen.be

fédérationsagoria - renewable energy clubbd a. reyers ln 80b - 1030 bruxelles

françois de HeMPtinne, manager - francois.

[email protected] - 02 706 79 39

evelyne van durMe, coordination - evelyne.vandurme@

agoria.be - 02 706 79 32

http://www.renewableenergyclub.be

belescoFédération belge des sociétés de services énergétiques (ESCO)

107 rue Joseph Coosemans - 1030 bruxelles - 02 737 91 19

[email protected] - http://www.belesco.be/

belsolar by attbOrganisation professionnelle pour l’énergie solaire et les

chauffe-eau solaires

p/a attb Sectie 5 - Frans Geldersstraat 7/4 - 1800

Vilvoorde

[email protected] - http://www.belsolar-zonneboiler.be

bera, belgian energy research alliancePromotion de la recherche et de l’innovation collaborative

dans le domaine de l’énergie en belgique

av Franklin roosevelt 50 - 1050 bruxelles

Peter verboven, alliance manager

http://www.bera-set.be

bop asbl, belgian offshore platformrue du vieux Marché aux Grains 63 - 1000 bruxelles

lut vande velde - [email protected]

0478 0306 306

http://www.belgianoffshoreplatform.be

ccwConfédération de la Construction Wallonne

rue du lombard 34-42 - 1000 bruxelles - 02 545.56.68

nicolas sPies, conseiller énergie -

[email protected] - 02 545 56 76

[email protected] - http://www.confederationconstruction.be

cogen vlaanderenPour des cogénérations de qualité en Flandre

Zwartzustersstraat 16/9 - 3000 leuven

http://www.cogenvlaanderen.be

edora asblFédération des énergies renouvelables

rue royale 35 - 1000 bruxelles - 02 217 96 82

noémie lauMont, secrétaire générale

[email protected] - http://www.edora.org

febaFédération des Biométhaniseurs Agricoles wallons

rue du Pont de darion, 18 - 4250 Geer

gaëtan de seny

generatiesThe Flemish innovation platform for renewable energy

diamant building - bd a. reyers 80 - 1030 brussel

01 706 78 38

freek couttenier, coordinateur de la plateforme

[email protected] - 0496 87 45 06

http://m.agoria.be

ode, organisatie duurzame energiePlateformes par filière : PV-Vlaanderen, Bio-energie,

Vlaamse Windenergie associatie, Warmtepompplatform

rue royale 35 - 1000 bruxelles - 02 218 87 47

bart bode, secrétaire général

[email protected] - http://www.ode.be

propelletsFédération belge du secteur des pellets

rue royale 35, 1000 bruxelles

http://www.propellets.be

rescoop.beFédération des associations et coopératives de citoyens

pour l’énergie renouvelable en Belgique

Posthoflei 3/3 - 2600 berchem - 03 287 37 79

dirk KnaPen - [email protected] - 0475 86 01 64

[email protected] - http://www.rescoop.be

Page 73: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Smartguide de l’énergie durable 73partie 5 : répertoire des acteurs publics |

synergridFédération des Gestionnaires de réseaux d’électricité

et gaz en Belgique

avenue Palmerston 4 - 1000 bruxelles - 02 237 11 11

bérénice crabs, secrétaire général -

[email protected] http://www.synergrid.be

union des villes et communes de wallonieDéfend les intérêts des administrations locales aux niveaux

régional, communautaire, fédéral et international

rue de l’etoile, 14 - 5000 Namur - 081 24 06 11

[email protected] - http://www.uvcw.be

union royale belge du froid et du conditionnement de l’air (ubf-aca)Association professionnelle qui regroupe tous les

installateurs, fabricants, importateurs et distributeurs

en réfrigération et matériel de conditionnement d’air en

Belgique

J.Chantraineplantsoen 1 - 3070 Kortenberg - 02 215 18 34

[email protected] - http://www.ubf-aca.be

valbiom - valorisation de la biomasse asblChaussée de Namur, 146 - 5030 Gembloux - 081 62 71 84

Jean-françois gosse, président - [email protected] http://www.valbiom.be

clusterswalloniedes Pôles et réseaux à votre service :

http://clusters.wallonie.be

cap 2020Réseau d’entreprises de la construction qui adoptent

l’objectif européen de 2020 en matière de réduction

massive de la consommation d’énergie

Parc Créalys - rue Saucin 66 - 5032 Gembloux / les isnes -

0484 43 47 08

séverine baudoin, directrice

[email protected] - http://www.cap2020.be

eco-constructionRéseau des acteurs wallons de l’éco-construction.

Cluster eco-Construction - Centre technologique -

université de Namur

rue du Séminaire, 22 - 5000 Namur - 081 82 63 01

Hervé-Jacques PosKin, coordinateur

[email protected], 0476 299 496

[email protected] - http://www.ecoconstruction.be

tweedRéseau d’entreprises (industrie et tertiaire) qui vise à

favoriser les investissements en production et exploitation

de l’énergie durable

rue Natalis 2 - 4020 liège - 04 242 47 60

cédric brÜll, directeur - [email protected]

04 242 47 61

[email protected] - http://www.clustertweed.be

bruxelleseco-buildRéseau des acteurs bruxellois de l’éco-construction.

tour & taxis - av. du Port 86C, bte 211 - 1000 bruxelles

02 422 00 33

[email protected]

http://www.cluster-ecobuild.com

impulse.brussels (anciennement abe)Agence qui encourage la compétitivité des entreprises

(technologies vertes et éco-construction) par l’innovation

et l’internationalisation.

tour & taxis - av. du Port 86C, bte 211 - 1000 bruxelles

02 422 00 20

[email protected] - http://www.abe.irisnet.be

Page 74: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

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ÉDUCATIONInfos, campagnes, animationset formations

RÉSEAUMembres et partenaires académiques,associatifs et d’économie sociale

Association pour la Promotion des Énergies Renouvelables

www.apere.org

Avec le soutien de

Page 75: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

Une expertise au service de tous

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Page 76: Smartguide 2014 - Le guide de l'énergie durable

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