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    PROFIL URBAINNATIONAL

    DU SNGAL

    Division de la Coopration Technique et Rgionale

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    Programme Participatif de llaboration des profils urbains dans les pays africains, caraibes et pacifiques (ACP)

    Mme Ndye Fatou D. Guye et Dr. Oumar Ciss avec laide de El Housseynou Ly et Moussa Sy ont prpar le prfil nationaldu secteur urbain au Sngal auprs des acteurs cls du secteur urbain et galement de consultations conduites dans diffrentesvilles du Sngal. Sur la base de ce document, Nicolas Machal et Kerstin Sommer ont ensuite prpar ce profil national. Leprojet et le prsent rapport furent superviss par Mohamed El Sioufi. Alioune Badiane, Farrouk Tebbal, Clarissa Augustinus,Mohamed Halfani, Lucia Kiwala, Eduardo Moreno, Ole Lyse, Raf Tuts, Joseph Guiebo, Gwendoline Mennetrier, KerstinSommer et Nicolas Marchal.

    Mise en page: Nicolas Marchal et Kerstin Sommer.

    DNI DE RESPONSABILIT: Les termes employs et le matriel utilis dans cette publication ne refltent pas ncessairementles points de vue du Secrtariat des Nations unies ou des diverses organisations qui lui sont lies. Les appellations employeset les informations prsentes nimpliquent de la part de lONU HABITAT et de son conseil dadministration, aucune prisede position quant au statut juridique des pays concerns, la dlimitation de ses frontires, ou compromettant les autorits enplace, le systme conomique tabli ou encore le degr de dveloppement. Les analyses, conclusions et recommandations dece rapport ne refltent pas non plus ncessairement le point de vue du programme des Nations unies pour les tablissementshumains (ONU-HABITAT), son conseil dadministration et de ses tats membres.

    La prsente publication peut tre reproduite, entirement ou en partie, sous nimporte quel format ou support, des finsducatives mais non lucratives, sans lautorisation pralable du dtenteur des droits dauteur, la condition quil soit faitmention de la source. ONU-HABITAT souhaiterait quun exemplaire de louvrage o se trouve reproduit lextrait lui soit

    communiqu. La prsente publication ne peut tre ni revendue ni utilise dautres fins commerciales sans lautorisationpralable du Programme des Nations unis pour les tablissement Humains.

    Publi par le Programme des Nations unies pour les tablissements Humains. Copyright 2008

    HS/906/07FISBN: 978-92-113-1904-0

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    Les publications du Programme des Nations unies pour les tablissement Humains sont disponibles au bureau rgional et

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    PROFIL URBAIN

    NATIONALDU SNGAL

    T A B L E D E S M A T I R E S

    AVANTPROPOS DE LA DIRECTRICE EXCUTIVE ................................ 2

    PROFILNATIONAL SNGAL INTRODUC TION .................................. 4

    PROFIL NATIONAL SNGAL RSUM EXCUTIF ............................ 5

    PROFIL NATIONAL SNGAL CONTEXTE..................................... ........6

    PROFIL NATIONAL SNGAL GOUVERNANCE ................................12PROFIL NATIONAL SNGAL DVELOPPEMENT

    CONOMIQUE LOCAL...................................................................................14

    PROFIL NATIONAL SNGAL BIDONVILLES.........................................16

    PROFIL NATIONAL SNGAL QUIT DES SEXES ET VIH/SIDA...18

    PROFIL NATIONAL SNGAL SERVICES URBAINS............................20

    PROFIL NATIONAL SNGAL ENVIRONNEMENT..............................26

    PROJETS PROPOSSGOUVERNANCE.........................................................................................30BIDONVILLES..............................................................................................32QUIT DES SEXES ET VIH/SIDA..........................................................36

    ENVIRONNEMENT.....................................................................................38

    Programme des Nations Unies pour les tablissements HumainsDivision de la Coopration Technique et Rgionale

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    La croissance annuellede la populationurbaine en AfriqueS u b s a h a r i e n n eapproche les 5%, soitdeux fois suprieure

    celle des paysdAmrique Latineet dAsie. Cest parailleurs sur ce continentque lon enregistre laplus forte proportionde citadins rsidantdans un bidonville.

    A u j o u r d h u i , i l sseraient 187 millions de personnes vivre dans ces conditionssoit, pas moins de 72% de la population habitant dans uneville. ous, rejoignent les mtropoles dans lespoir dune viemeilleure et, si la tendance se confirme, cette populationpourrait doubler tous les quinze ans. Les dfis auxquels sontconfrontes les villes africaines sont donc immenses: il nousfaut fournir pour chacun un habitat dcent. Ceci impliqueque ce lieu de vie ait accs aux services urbains de base.En outre, dans la mesure du possible, il nous faut garantirque la construction de ces zones dhabitation prserveralenvironnement en mme temps quelle contribuerait audveloppement conomique de la rgion.

    ONU-HABIA est lagence qui la premire, porte la re-sponsabilit daccomplir les objectifs du Millnaire pour ledveloppement du (OMD), cible 10 (rduire de moiti le

    nombre des personnes qui nont pas accs leau potable) etcible 11 (amliorer de manire signifiante, les conditions devie des habitants des bidonvilles Au moins, pour 100 mil-lions dentre eux et ce, dici 2020. Lune des principales stra-tgies de ONU-HABIA pour mettre fin cette crise, est detravailler en partenariat avec la Commission europenne afinde promouvoir en Afrique, dans les Carabes et dans les paysdu Pacifique, un dveloppement urbain durable. Consid-rant lurgence et la multitude des besoins, ONU-HABIA

    juge plus que ncessaire la cration dun outil permettant dedresser rapidement le bilan de la situation afin dtablir despriorits sur les actions entreprendre, sur le court, moyen

    et long terme. En 2002, toujours dans le cadre de la coopra-tion avec la Commission europenne et afin de fixer les lignesdirectrices dans la ralisation dun dveloppement urbain quisoit durable, lONU-HABIA est parvenu et ce, pour lapremire fois, raliser une tude sur le secteur urbain enSomalie. Cette tude consistait identifier les besoins afin,dans un second temps, de mettre en uvre trois ambitieuxprogrammes soutenus et financs par un certain nombre debailleurs de fonds.

    En 2004, le Bureau rgional de ONU-HABIA pourlAfrique et les pays arabes prit linitiative de dveloppercette approche afin de lappliquer vingt nouveaux pays.Ceci fut alors ralis en collaboration avec dautres dparte-ments au sein mme de lagence, la Branche en charge dudveloppement urbain, la Section environnement urbain,lObservatoire urbain global, le Programme pour les tablisse-ments humain, le Bureau de gouvernance urbaine, le Bureau

    politique en genre, le Bureau denvironnement et la Divisionformation renforcement des capacits. Cette nouvelle ap-proche, ralise en coopration avec divers bureaux de ONU-Habitat, est connue sous lacronyme RUSPS (Rapid UrbanSecteur Profiling for Sustainability) qui pourrait tre traduitpar: Analyse du milieu urbain (dune ville et/ou lchelle

    dun pays) dans la perspective dun dveloppement durable(de la ville tudie).Il est maintenant important de prciser, que jamais le RUSPSnaurait vu le jour sans le concours de lItalie, de la Belgiqueet des Pays-Bas. La principale vocation du RUSPS consiste mieux formuler puis orienter les politiques consistant rduire la pauvret urbaine, lchelle locale bien sr, maisaussi rgionale et nationale. Ceci implique quil faille valuerles besoins mais aussi prendre connaissance des opportunitset des dfis relever lavenir. Pour ce faire, il est essentieldlargir le dialogue avec le plus grand nombre dacteurs pos-sible et ce, en engageant la responsabilit de toutes les partiesprenantes. Notre action consiste donc identifier les meil-leures mthodes appliquer mais surtout, de les mettre ex-cution, en gardant lesprit notre but: atteindre les objectifsdu millnaire pour le dveloppement (OMD).

    Le RUSPS aborde principalement cinq grands thmes: la gou-vernance, les conditions de vie dans les bidonvilles, lquitentre les sexes, le VIH/SIDA et lenvironnement. Concrte-ment, son rle consiste travailler llaboration de quatreprofils au total, lun lchelle nationale, les trois autres surdes villes pralablement choisies par le pays concern. G-nralement, le choix se porte dune part sur la capitale ou dfaut, sur la plus importante ville du pays, dautre part,

    sur une ville moyenne et une autre enfin, de taille modeste.Sur la base dentretiens avec les parties prenantes, les profilsrelatent la situation dans chacune des villes, les informationsalors obtenues permettent de produire dans un deuximetemps le profil national, offrant ainsi une vue densemble surla ralit urbaine du pays. Les consultations ralises avec lesdiffrents acteurs permettent dtablir les priorits. Les infor-mations collectes au niveau des villes ont rendu possible la

    juste valuation de la situation lchelle du pays, quand bienmme des consultations dans les domaines des institutions,de la lgislation en cours et des finances, au niveau national,constiturent un complment dinformation. Cest ainsi

    que ces profils devraient permettre dencourager la crationde stratgies lchelle des villes mais aussi des pays, maisgalement la mise en place dune politique de dveloppementefficace. De plus, la ralisation de ces profils urbains aurarendu plus simple lanalyse et donc la comprhension de lasituation dans la sous-rgion - pralable indispensable pourtablir des stratgies et des politiques communes traverslidentification des besoins rels et des priorits dans laditergion. Enfin, cette dmarche permet dclairer les agencesinternationales sur le rle potentiel quelles pourront jouerdans le dveloppement de la zone, notamment en ce qui con-cerne le renforcement des capacits.

    Au Sngal, la ralisation des profils urbains de villes fut con-duite par les autorits locales et nationales. La ralisation desprofils urbains de ville et lchelle nationale fut conduitesous lgide des autorits locales et nationales par lInstitut

    Africain de Gestion Urbaine (IAGU). Les profils de ville con-cernent Dakar, Kaolack et Kanel. Le profil national est la syn-

    A V A N T P R O P O S

    AV

    ANTPROPOS

    DE

    LADIRE

    CTRICE

    EXC

    UTIVE

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    thse des conclusions de la mme institution, en locurence lIAGU,dentretiens avec les acteurs cls et dinformations communiquespar les autorits. Les diffrents participants aux consultations se sontentendus sur la ncessit de dlimiter leurs domaines de recherchesur les aspects marquants des problmes rencontrs dans les villes, savoir la pauvret urbaine, les problmes dorganisation notammenten ce qui concerne la gouvernance, laccs aux services de base, les

    diffrentes formes de discrimination, la pollution etc. Un consensusfut ensuite obtenu sur les interventions prioritaires, sur ce qui devaittre entrepris que ce soit sous la forme de programme daction oudes projets mettre en uvre.

    Je souhaiterais saluer le travail de monsieur Mohamed El Sioufi quidans un premier temps, conut le concept du RUSPS, puis qui priten charge toute la coordination du projet jusqu sa ralisation finale.

    Je souhaiterais galement citer tous les membres du personnel quiont contribu la ralisation de ce rapport. Je nommerai entre autres

    Alioune Badiane, Farrouk ebbal, Clarissa Augustinus, MohamedHalfani, Lucia Kiwala, Eduardo Moreno, Ole Lyse, Raf uts,

    Joseph Guiebo, Gwendoline Minnetrier, Kerstin Sommer et NicolasMarchal.

    Jaimerais enfin remercier monsieur Assane Diagne, Ministre delUrbanisme et de lAmnagement du territoire, monsieur OumarSarr, ministre du Patrimoine bti, de lHabitat et de la construction,ainsi que tous ceux qui ont particip et soutenu cette initiative etles fliciter pour avoir contribu son succs. Jattends dsormaisavec impatience de constater sur le terrain, les progrs qui aurontt raliss au Sngal.

    Anna Kajumulo TibaijukaSous-secrtaire Gnral des Nations-Unieset Directrice Excutive.ONU-HABIA

    AVANT

    PROPOSDEL

    ADIRECTRIC

    EEXCUTIVE

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    PROF

    ILNATIONAL

    DU

    SNGALRSUME

    XCUTIF

    G n r a l i t s

    Le Sngal est situ entre 12 et 16 30 de latitude nord et1130 et 1730 de longitude ouest, sur une superficie de

    196 712 km, lavance la plus occidentale du continentafricain dans locan Atlantique, au confluent de lEurope,de lAfrique et des Amriques, et un carrefour de grandesroutes maritimes et ariennes. Il est bord au nord par laMauritanie, lest par le Mali, au sud par la Guine Bissauet la Guine Conakry et louest par locan Atlantique surune faade de 700 km. La Gambie situe entre les rgionsde Kaolack et de Ziguinchor, forme une enclave sur le coursinfrieur du fleuve du mme nom.

    Le relief est gnralement plat avec une altitude infrieure 50 m sur 75% du territoire. Le point culminant est situ lextrme sud-est, sur les contreforts du Fouta Djallon, lafrontire guinenne.

    Le climat est sahelo-soudanais de type semi-aride tropical avecune amplitude thermique relativement peu importante et des

    tempratures moyennes comprises entre 20 C (de novembre avril) et 35 C (de mai octobre). Le rgime climatique estcaractris par lexistence de deux saisons : une saison chaudeet pluvieuse (hivernage) qui dure 3 4 mois, marque par lacirculation de la mousson de juin octobre et une saison schedurant laquelle soufflent les alizs continentaux dominantenord/nord-ouest.

    La pluviomtrie, trs variable dune rgion lautre, passe deplus de 1 000 mm par an au sud, moins de 300 mm au nord,ce qui est lorigine de la division du pays en 3 zones clima-tiques de forte, moyenne et faible pluviomtrie correspondant la fort au sud, la savane arbore au centre, et la zonedsertique au nord. La diffrence observe dans la distributionde certaines endmies comme le paludisme, les bilharzioses,la dracunculose et lonchocercose, trouve son explication danslexistence de ces trois zones bioclimatiques.

    I n t r o d u c t i o n

    Le but ultime du Profil du Secteur Urbain est de contribuer au dveloppement de la politique de rduction de la pauvret urbaine aux niveaux lo-cal, national et rgional en Afrique et dans les Pays Arabes. Il sagit ici dvaluer les besoins et les mcanismes de rponse appropris et ce, en gardanttoujours lesprit les Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement (OMD). Notre politique consiste soutenir des activits telles que le renforce-ment des capacits (formation des cadres dans ladministration; attribution de matriel, conseils en organisation), des programmes de dveloppe-ment visant faciliter laccs un habitat dcent et aux services urbains de base pour les plus dmunis et de promouvoir une lgislation en faveur

    de lquit entre les sexes et dun plus grand respect de lenvironnement. Lapproche est base sur les DR standards dvelopps par la Commissioneuropenne (CE) et dj mis en uvre par ONU HABIA en Somalie.Cette approche, lorsquelle fut applique en Somalie, a permis une intgration spatiale/territoriale multisectorielle et une collaboration intersecto-rielle dans lanalyse des questions urbaines ainsi que dans la conception des interventions qui sont ce jour mises en uvre.Ltude, si elle est ralise une chelle locale, doit cependant reflter les tendances urbaines mergentes, les questions urbaines communes enconsidrant toutefois les spcificits propres chacune des villes - , les problmes rsoudre et les opportunits sur lesquelles sappuyer pour lesinterventions de dveloppement venir. Les rapports nationaux fourniront les donnes indispensables pour rdiger les Documents Stratgiquesde Rduction de la Pauvret (DSRP) et pour tablir les Plans Cadres pour lAssistance des Nations Unies au Dveloppement (UNDAF). Ils per-mettront en outre dorienter la politique nationale des pays concerns et ce, grce lidentification des ventuelles insuffisances dans les domainesinstitutionnel, juridique et procdurale et permettront par la mme de mieux former le personnel en charge desdits domaines. Cette dmarche viseclairement assurer une vritable prennit aux projets de dveloppement parce quelle permettra aux pays participant ce processus, datteindrele degr dautonomie ncessaire.

    Mthodologie La phase unconsiste dresser un tableau des conditions de vie dans les villes, lchelle locale mais aussi nationale. Les profils porteront sur la

    capitale du pays ou dfaut, la ville la plus importante, une ville moyenne et une autre enfin, de taille modeste. Les villes seront slectionnes demanire offrir une bonne reprsentativit de la situation urbaine du pays. Lanalyse dveloppe sept grands thmes: la gouvernance, le dveloppe-ment conomique local, les conditions de vie dans les bidonvilles, le genre, le VIH/SIDA, les services urbains de base et lenvironnement. Les infor-mations sont obtenues au travers dentretiens et de discussions avec les acteurs cls et les institutions. Une fois analyses, il sera possible didentifierles forces, les faiblesses, les opportunits et menaces (mthode SWO) que rencontrent les villes et pays concerns dans leur dveloppement. Cesconclusions seront ensuite prsentes lors de consultations dans les villes et au niveau national, afin, ventuellement, dtre revues, modifies. Unconsensus devra alors tre obtenu entre les diffrents acteurs engags dans le processus, afin de dgager les priorits pour les interventions futures.

    La phase deux, sur la base des priorits identifies dans la phase 1, et aprs tude de faisabilit, consiste mettre en place un programme de forma-tion pour les cadres dans ladministration et dterminer ce que seront les projets dinvestissement prioritaires.

    La phase troisest la phase de ralisation des projets envisags lors des deux phases prcdentes. Mais il est essentiel de donner les moyens qui per-mettront aux pays concerns de travailler seuls, au dveloppement dans leurs villes. Ce degr dautonomisation sera rendu possible, entre autres,par la mise place de cadres institutionnels solides.

    Le prsent rapport est la synthse du travail ralis par le Sngal lors de la phase 1 du processus RUSPS.

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    PROFIL

    NATIONALSNGALRS

    UMEXCUTIF

    q u i t e n t r e l e s s e x e s e tV I H / S I D ALa population sngalaise est assez jeune avec un rapport demasculinit qui traduit la supriorit numrique des femmes.Elles reprsentent en effet plus de la moiti de la populationtotale (52%), soit prs de 9 000 000 dhabitants (75% de lapopulation rurale).

    Les rapports sociaux entre les sexes sont caractriss par un cartimportant au bnfice des hommes. En effet, les femmes con-stituent souvent la frange la moins bien duque, la plus pauvreet la plus marginalise. Elles sont dfavorises en matire desant, dducation, de formation et subissent des discrimina-tions sur le march du travail et dans laccs aux moyens deproduction (terre, intrants, crdit, technologie..).

    Lanalyse de la situation du genre en milieu urbain au Sngallaisse entrevoir plusieurs problmatiques intimement lies. Eneffet, on ne peut traiter cette question sans parler galement dela question du travail des enfants et de la mendicit vers laquelle

    est pousse cette frange de la population. De la mme faon,la violence faite aux femmes (notamment travers les agres-sions physiques comme morales subies dans le cadre familial,professionnel et dans la socit en gnral) est une composanteessentielle de cette discrimination sociale. Les questions de laprostitution et du VIH/SIDA aussi revtent un caractre im-portant, tout comme celle de lmancipation des femmes et deleur participation la prise de dcision.

    G o u v e r n a n c e

    Le Sngal se distingue dans la sous rgion par sa longue his-toire de dcentralisation et lenracinement de ses collectivitslocales, notamment des communes des centres urbains. LeSngal est en effet le premier pays dAfrique Noire conna-tre la communalisation avec Saint-Louis et Gore en 1872,Rufisque en 1880 et Dakar en 1887.

    La rgionalisation, avec le nouveau code des collectivitslocales se traduit par laugmentation des collectivits localesau nombre de 441 rparties en trois niveaux: 11 rgions,110 communes dont 43 communes darrondissement et320 communauts rurales. Ces collectivits sont gres etdiriges par 14 352 lus.

    La nouvelle politique de dcentralisation mise en oeuvre parles lois de 1996 a renforc les responsabilits des collectivitslocales, et dimportantes comptences leur sont transfrespar la loi 96-07 du 22 mars 1996. Ainsi la loi sur les collec-tivits locales leur confre diverses responsabilits gnraleset de proximit, aux cts de ltat, charg lui, dassumerune triple mission de rgulation politique, conomique etsociale. Les comptences gnrales transfres aux collectiv-its locales sont la conception, la programmation et la miseen uvre des actions de dveloppement conomique, duca-tif, social et culturel, dintrt rgional, communal ou rural.

    La rgion a comptence et vocation pour promouvoir ledveloppement dans son cadre territorial, qui correspondaux limites de la circonscription administrative rgionale. Ace titre, elle ralise les plans rgionaux de dveloppement etorganise lamnagement de son territoire dans le respect de

    lintgrit, de lautonomie et des attributions des communeset communauts rurales.

    Il revient aux collectivits de proximit, savoir la commune(qui bnficie dune lgitimit historique au regard de sonexprience sculaire) et la communaut rurale (dont la cra-tion en 1972 procdait de la volont politique dintroduirela dcentralisation dans les campagnes) dassurer leurs rsi-dents les meilleures conditions de vie.

    B i d o n v i l l e s

    Les besoins en habitat en milieu urbain voluent avec la crois-sance naturelle de la population et lexode rural. Le Sngal, linstar des autres pays de la sous rgion dAfrique de lOuest,a connu un processus durbanisation trs rapide et souventmal matris. La population urbaine sngalaise est passe de25% en 1960 plus de 41% en 2002. Ce phnomne est den grande partie, un exode massif de la population ruralevers les centres urbains. Ce processus durbanisation galopantene sest malheureusement pas accompagn dune croissancesignificative dans les secteurs conomique et social, et il a en-tran dimportants problmes dans les secteurs de lhabitat,de la sant, des transports, de lducation, de lassainissement,etc.

    Ainsi, dans le secteur de lhabitat, on note une forte recrudes-cence de lhabitat spontan, souvent constitu de quartiers in-

    E n v i r o n n e m e n t

    Ltat de lenvironnement du Sngal est aujourdhui carac-

    tris par une pollution des eaux marines (Baie de Hann enparticulier) des eaux souterraines et des eaux de surface, de lair,due particulirement aux dysfonctionnements dans les trans-ports urbains, par la disparition progressive des espaces verts enville, et lamplification des risques industriels. La gestion desdchets tant solides que liquides enfin, pose galement de gravesproblmes environnementaux.

    salubres qui couvrent des superficies importantes dans les zonesurbaines. Quartiers o, bien videmment, les services publicssont quasi-inexistants, laccs leau potable est trs limit, lesordures ne sont pas ramasses, les eaux uses stagnent. Ces zonesreprsentent dans les principales villes du pays, 30 40% delespace occup . Elles concentrent une proportion importante

    de la population dont la plupart proviennent de zones ruralestrs prouves ces dernires annes par les cycles rptitifs descheresses et dautres catastrophes naturelles.

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    A D M I N I S T R A T I O N

    Depuis 2002, le pays est subdivis en onze rgionsadministratives, 34 dpartements subdiviss eux-mmes, enarrondissements, et 340 communes, communauts rurales etvillages.

    Le village ou le quartier correspond la cellule administrative

    de base. Chaque niveau est dirig par une autorit: ungouverneur et un prsident de conseil rgional pour chaquergion, un prfet pour chaque dpartement, un sous-prfetpar arrondissement, un maire par commune, un prsidentpar communaut rurale, et un chef de village ou de quartierau niveau le plus priphrique.

    Les chefs-lieux des rgions sont les principales villes du pays:Dakar, Diourbel, Fatick, Kaolack, Kolda, Louga, Matam,Saint Louis, ambacounda, Tis, Ziguinchor. La nouvelleconfiguration administrative ne de la rgionalisation nergle pas cependant toutes les disparits aussi bien au plandmographique quconomique, qui existent entre lesrgions. Dakar et Tis concentrent lessentiel de lactivitconomique du pays en contrlant toute lindustrie, malgrla perce dans le commerce de la ville de ouba dans la rgionde Diourbel. La rgion de Saint Louis avec les perspectivesde laprs barrage et les projets de dveloppement de la rivegauche constituera aussi un autre ple dattraction pour lesdix prochaines annes.

    PRO

    FILNATIONA

    LSNGAL

    CONTEXTE

    A M N A G E M E N T U R B A I N

    Considrs comme un levier dappui au dveloppement durable,lurbanisme et lamnagement du territoire avaient commeproblme majeur, la dgradation du cadre de vie et les disparitsrgionales. Cette dgradation tait caractrise par labsence dematrise des tablissements humains et linsuffisance quantitativeet qualitative de la couverture des besoins en logements, parcelles,

    infrastructures et quipements. Face une telle situation,lobjectif global tait damliorer le cadre de vie tant en milieuurbain que rural, par les actions suivantes: Le recentrage de laction publique en matire

    durbanisme et damnagement du territoire. Ladoption dune planication stratgique par

    objectif. Ladoption dune dmarche prospective et

    visionnaire. La promotion dun urbanisme cologique.

    Les nouvelles options du gouvernement consistent orienterles interventions vers une politique prventive et stratgiquefonde sur la participation, lquilibrage territorial et la bonnegouvernance locale.

    Les autorits affichent une volont doprer des rupturessignificatives dans la conduite des politiques urbaines etterritoriales. Pour ce faire, elles envisagent de revisiter lesmthodes et pratiques utilises jusquici, afin de donner deschances de succs aux actions entreprendre par le Ministrede lUrbanisme et de lAmnagement du erritoire (MUA).Celles-ci sinscrivent dans les orientations qui sous-tendent lamission de service public qui a t confie au dpartement.

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    PROFILNATIONA

    LSNGAL

    CONTEXTE

    En revanche, le commerce extrieur du Sngal a t marquen 2000 par laggravation du solde ngatif des changesconfirmant le caractre structurel du dficit de la balancecommerciale. En 2002, les exportations augmentent de5,2% en 2002, mais restent en de des importations(+6,3%). En 2003, les exportations stagnent (-0,4%) alorsque les importations se sont un peu attnues (+4,5%). Cesexportations sont composes majoritairement de produitsde la pche, de produits agricoles traditionnels (arachide) etde phosphates. Les importations sont quant elles, surtoutconstitues de produits ptroliers et dans une moindre mesure,de produits agroalimentaires et de biens dquipement.

    La situation financire de ltat semble cependant

    globalement sous contrle. Depuis plusieurs annes, lesrecettes de ltat connaissent une hausse remarquable, dufait de laugmentation permanente des recettes fiscales. Dunmontant de 506 milliards de francs CFA en 1999, elles sontestimes 562,3 milliards en 2000, 605 milliards en 2001et 627,3 milliards francs CFA en 2002. La structure desrecettes reste la mme, les recettes fiscales (90%) reprsententlessentiel des recettes totales.

    Les dpenses publiques totales suivent les mmes tendancesque les recettes, avec cependant une bonne matrise desdpenses courantes qui sont depuis quelques annes couvertes

    par les recettes fiscales. Dun montant de 326 milliards defrancs CFA en 1990, les dpenses totales sont passes 609,9milliards en 1999, soit une croissance moyenne annuelle de9% sur la priode. Les estimations des dpenses budgtairestotales pour lexercice 2001 sont de 780 milliards.

    De manire gnrale, le gouvernement a maintenu un cadremacro-conomique stable avec une matrise de linflationramene de 3% en 2001 2,3% en 2002 .

    A la lumire de la lettre de mission du MUA, celui-ci estnotamment charg de: La planication urbaine. Lamnagement des agglomrations et de

    lagrment des villes, en collaboration avec lescollectivits locales.

    Lamlioration du cadre de vie des Sngalais. La protection et la mise en valeur du patrimoine

    architectural et urbain. Veiller la promotion dun dveloppementharmonieux et quilibr des agglomrations et desactivits conomiques sur lensemble du territoire.

    Contribuer la mise en cohrence des rseauxdinfrastructures et dquipements publics avec lesbesoins de la population.

    els sont les axes dorientation majeurs sur lesquels la let-tre de politique de dveloppement de lurbanisme et delamnagement du territoire doit se fonder pour contribuerpositivement la construction dun Sngal mergeant.

    C O N T E X T E M A C R O

    C O N O M I Q U E

    Le Sngal prsente depuis quelques annes, des performancesmacro-conomiques globalement satisfaisantes, mais encore

    insuffisantes pour faire rgresser la pauvret. En 2002, le tauxde croissance conomique tait de 2,4%. En valeur courante,le PIB slvait 3 472,7 milliards de francs CFA en 2002 et 3 723,2 en 2003. Rapport la population, le PIB per capitaest de 348 798 francs CFA en 2002 et de 367 622 francs CFAen 2003. Lvolution de la consommation finale tait modre(+3%) en 2002, mais devient vigoureuse en 2003 (+6,3%).En 2003, la croissance de linvestissement galise celle de laconsommation finale.

    A la suite de la dvaluation du franc CFA en janvier 1994,lconomie sngalaise a renou avec la croissance, le PIB rel acr de plus de 5% par an en moyenne entre 1995 et 2001. Cesrsultats ont t obtenus grce une rduction continue desdficits des finances publiques et de la balance des paiementscourants et enfin, de la matrise de linflation.

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    PRO

    FILNATIONA

    LSNGALCONTEXTE

    Malgr la reprise de la croissance (+5% en moyenne depuis 1995) et laide extrieure massive, le Sngal est class parmi les 20 pays

    les plus pauvres au monde. En effet, daprs le rapport mondial sur le dveloppement humain du PNUD, dition 2003, avec unindice de dveloppement humain (IDH) de 0,43, le Sngal occupe le 156me rang sur 175 pays. Il ajoute quau Sngal, plus de65% de la population vit au-dessous du seuil de pauvret. Son revenu national brut par tte en termes constants a atteint 363 700francs CFA, soit 520 $US en 2002 rangeant le pays dans la catgorie des pays les moins avancs (PMA).En 1994, la premire enqute budget consommation a permis dvaluer la proportion des mnages vivant en dessous du seuilde pauvret (2 400 calories par adulte et par jour) 57,9%. En 2001, lincidence de la pauvret des mnages se situait environ53,9%, soit un lger recul par rapport 1994, en raison certainement de laccroissement du revenu par tte sur la priode 1995-2001. Daprs les enqutes de la DPS, le Sngal dispose dune population active de 3 millions de personnes en 2002, dont prs des2,6 millions sont effectivement occupes et 434 800 (soit 14,5%) sont des chmeurs. En revanche, la situation de lendettementdu Sngal sest amliore ces dernires annes. Depuis juin 2000, le Sngal a pu tre intgr au groupe des Pays pauvres trsendetts (PPE) et bnficier pour les dix prochaines annes, dune rduction significative de sa dette (estime environ 450millions US$ en valeur actuelle nette). Le stock de la dette extrieure reprsente 64,6% du PIB en 2002 contre 67% en 2001. Leservice de la dette extrieure publique, en pourcentage des recettes de ltat, est pass de 16,2% en 2001 17,6% en 2002. La dettedue aux cranciers multilatraux slevait 1 428 milliards de francs CFA en 2001. Le service de la dette slve 116,4 milliardsde francs CFA en 2002 contre 87,9 milliards en 2001.En 2002, laide publique au dveloppement (APD) totale reue par le Sngal slevait 449 millions de US$, reprsentant 9% duPIB, soit 45 US$ par habitant. Elle se chiffrerait respectivement 413 et 423 millions de US$ en 2001 et 2000. Lapport de sourcebilatrale tait valu 242 millions US$ en 2002 contre 219 millions US$ en 2001 et 271 millions US$ en 2000.

    R P A R T I T I O N D E S S E C T E U R S D E L C O N O M I E

    Mme si le primaire occupe plus de 50% de la population active, il a recul ces dernires annes en termes de part du PIB et sesitue pour la priode 2002-2003 17,2%. Lagriculture qui domine ce secteur est essentiellement oriente vers la productiondarachide (42% des terres arables et prs de 70% de la population active rurale) mais galement vers la culture du mil, dusorgho, du mas, du coton et du nib.Quant au secondaire, il a connu une lgre hausse durant la dcennie 1990-2000; sa croissance a atteint 10,1% en 2002, contre6,1% en 2001 et sa part dans le PIB se situe 18%. Lactivit dominante dans ce secteur est constitue par le secteur des bti-

    ments et travaux publics (4,3% du PIB et 23,1% du secteur secondaire) qui a connu un taux de croissance de 12,9% en 2002,contre 7,8% en 2001.Lvolution rcente de lconomie montre une structure domine par le tertiaire dont la part moyenne dans le PIB est de 52%durant la priode 2002-2003, avec une pointe de 53,4% en 2002. Le commerce reste la branche dominante dans le secteurtertiaire avec 18,3% du PIB; les transports et les tlcommunications occupent galement une place non ngligeable.Le secteur tertiaire a connu une croissance de 4,8% en 2002 grce la performance des tlcommunications (croissance de7,6%). Les activits des autres services ont connu une augmentation se situant autour de 4,4% en 2002 et celles du commerceautour de 3,5%.

    INDICATEURS CONOMIQUES

    PIB total (en $US) 4,9 milliards

    Dveloppement humain et pauvret urbaine 154me sur 173 pays

    RNB/habitant (en $US) 470

    PIB/habitant (en $US) en 2003 550

    PNB total (en $US) en 2003 6.5milliardsaux daccroissement annuel du PNB en 2003 6.5%

    Part de lagriculture dans le PNB (pourcentage du PNB total) en 2003 16.9%

    Part de lindustrie dans le PNB (pourcentage du PNB total) en 2003 20.8%

    Part des services dans le PNB (pourcentage du PNB total) en 2003 30.2%

    Importations de biens et services (pourcentage du PNB total) en 2003 39.7%

    Exportations de biens et services (pourcentage du PNB total) en 2003 30.2%

    Revenu national (pourcentage du PNB total) en 2003 20.1%

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    D M O G R A P H I E

    La population est passe de trois millions en 1960 cinq mil-lions en 1976 et 6,9 millions en 1988. En 1993, les projectionsindiquaient un effectif denviron 8 millions dhabitants dont3,2 millions sont des citadins.

    Les donnes dmographiques les plus rcentes proviennent du

    recensement gnral de la population et de lhabitat effectuen 2002 (RGPH-III), des enqutes priodiques comme lesenqutes dmographiques et sant (EDS) et de lenqute sn-galaise auprs des mnages (ESAM).

    Les informations collectes au moment du RGPH-III de 2002tant en cours dexploitation, la direction de la prvision et dela statistique (DPS) a labor pour 2003 des estimations de lapopulation sngalaise, sur la base des rsultats prliminairesqui donnent une population de 9.956.220 habitants, avec untaux de couverture de 91% (sur 100 personnes rsidentes surle territoire national, lors du dnombrement du RGPH-III, 91seraient recenses). En gnral, ce taux varie de 90 95 % dansles pays en dveloppement.

    sit de population en 2003 (51 habitants au km) est 1,5 foisplus important que celle de 1988 (35 habitants au km).

    Cependant, cette moyenne cache de grandes disparits entreles rgions: la rgion de Dakar, avec une population de 2 268542 habitants , concentre 22% de la population nationale sur

    seulement 0,3% du territoire national, soit une densit de 4147 habitants au km. A loppos, la rgion de ambacoundaqui fait le tiers du pays de par sa superficie (59 542 Km) estla rgion la moins peuple, aprs celles de Matam et de Zigu-inchor, avec seulement 630 716 habitants, soit une densit de11 habitants au km.

    INDICATEURS DMOGRAPHIQUES

    Population 9 956 202 habitants

    Nombre de femmes 5 069 717

    Nombre dhommes 4 886 485

    aux daccroissement moyen annuel 2,5%

    aux de mortalit infantile en 2001 79

    aux denfants de moins dun an vaccins contre la rougeole en 2002 54%

    aux de mortalit des moins de 5 ans en 2001 138

    Esprance de vie la naissance 52,3 ans

    aux de mortalit maternelle (pour 100 000 naissances vivantes) en 1995 1 200

    Proportion daccouchements assists par un personnel de sant qualifi entre 1995 et 2001 51%

    Densit de la population en 2003 habitants au km 51

    Nombre de mnages 800 379

    Nombre moyen de personnes par mnage 8,9

    aux de fertilit (nombre de naissances par femme) en 2002 4,9

    PROF

    ILNATIONAL

    SNGALCONTEXTE

    Si cette tendance se maintient, la population du pays atteindra12,6 millions vers lan 2010, avec une forte concentration dansla rgion de Dakar o la densit sera de lordre de 6 000habitants/Km. Cette volution dmographique nest pas pro-portionnelle la croissance conomique qui suit, pour sa part,une tendance ngative. Cette forte croissance de la populationse traduit par une densification de plus en plus importante deloccupation humaine sur le territoire national. En effet, la den-

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    PRO

    FILNATIONA

    LSNGAL

    CONTEXTE

    La population urbaine du Sngal est estime 4 120 375habitants, soit un taux durbanisation de prs de 41%. La r-gion de Dakar se distingue par son degr durbanisation. Eneffet, elle regroupe plus de la moiti de la population urbainedu pays (53%) et plus de 20% de la population totale du payssur seulement 0,5% du territoire. Il convient cependant denoter que le dveloppement de nouveaux ples dquilibre aeu une forte influence sur la place quoccupait Dakar dans la

    hirarchie urbaine. Sa part dans la population urbaine du paysa diminu, en passant de 80% en 1988 53% en 2003.

    Outre Dakar, les rgions les plus urbanises sont Ziguinchor(43,7%), Tis (43,5%) et Saint-Louis (36,1%). Les rgionsde Kolda, Matam et Fatick, avec respectivement un tauxdurbanisation de 13,8%, 13,2% et 12,7%, sont les moinsurbanises (MEF, DPS, 2004).

    On ne peut parler de lurbanisation du Sngal sans gale-ment voquer ouba, la capitale religieuse de la confrriemusulmane des mourides, aujourdhui la deuxime ville duSngal. Avec une population de 421 748 habitants, oubaest un nouveau ple conomique et dchange qui saffirme,certains lappellent dj la capitale de linformel. La ville

    sest dvelopp grce linvestissement des nombreux mou-rides (diaspora ou rsidant au Sngal) mais aussi ltat(forages, plan damnagement urbain, infrastructures sani-taires, scolaires, routires, etc.).

    Selon les donnes de lESAM-II (2002), les changes mi-gratoires entre rgions administratives montrent que lesrgions de Dakar (32,5%), Diourbel (13,2%) et dans une

    moindre mesure Tis (11,7%) et Kaolack (10,3%) reoiv-ent une part importante de lensemble des immigrants. Cesmmes rgions enregistrent toutefois le plus de dpart versdautres horizons (64,4% des dparts) et par consquent, cesont l que seffectuent le plus dchanges migratoires. Ce-pendant, au vu des soldes migratoires entre les entrants et lessortants, les rgions de Dakar, de Diourbel, de Kolda et deambacounda attirent plus quelles nmettent. Les raisonssont pour chacune delles spcifiques: conomique et ad-ministrative pour Dakar, religieuse pour Diourbel (ouba)ou cause de leurs cultures de rente que sont larachide et lecoton dans les rgions de ambacounda et Kolda.

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    EFFECTIF DE LA POPULATION, DENSITS ET TAUX DACCROISSEMENT MOYEN ANNUEL SELON LA RGION19882003

    R G I O N S P O P U L A T I O N % S U P E R F I C I EE N K M

    D E N S I T S T A U X %8 8 0 3

    Dakar 2 268 542 22 547 4 147 2,79

    Ziguinchor 445 463 4 7 352 61 0,73

    Diourbel 1 076 874 11 4 903 220 3,67

    Saint-Louis 703 699 7 19 241 37 0,41

    ambacounda 630 716 6 59 542 11 3,26

    Kaolack 1 075 770 11 15 449 70 1,87

    Tis 1 305 464 13 6 670 196 2,17

    Louga 686 856 7 25 254 27 2,24

    Fatick 629 036 6 7 910 80 1,39

    Kolda 864598 9 21 112 41 2,51

    PROF

    ILNATIONALSNGALCONTEXTE

    Source: Guide du Routard du Sngal

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    C A D R E I N S T I T U T I O N N E L

    Les services dconcentrs de ltat qui interviennent dans lecadre de la gouvernance sont ceux de lamnagement, de lasant, de lassainissement, etc.

    Les relations de coopration entre ces services dconcentrs etles communes sont dfinies par le dcret N96-1123 du 27

    dcembre 1996 o ltat, par mesure de prudence et pour desraisons dconomie et defficacit, a retenu que pour lexercicedes comptences transfres, les collectivits locales utiliserontles services techniques de ltat dans le cadre de conventions.

    Le gouverneur reprsente ltat dans la rgion, le prfet dansla commune et le sous prfet dans la communaut rurale. Ilsreprsentent les ministres dans ces trois collectivits et ontautorit sur les services dconcentrs de ltat dans leur cir-conscription. Ils assurent la coordination des services de ltatdans la rgion et celles des services rgionaux en rapport avecle prsident du conseil rgional, le maire ou le prsident duconseil rural. Ils signent au nom de ltat les conventions et lescontrats plans. Dans les relations entre les collectivits localeset ladministration territoriale, se pose souvent le problme dela frontire entre lautonomie, lassistance et la tutelle.Du point de vue juridique, il existe justement une certaineambigut dans le traitement des relations entre les collectivitslocales. En effet, larticle 13 du code des collectivits localesstipule qu aucune collectivit locale ne peut tablir, ni exercerune tutelle sur une autre collectivit locale . Cependant le rap-port de synthse sur la dcentralisation prcise que le conseilrgional joue un rle de coordination des actions de dvelop-pement lgard des communes.

    La nouvelle constitution du Sngal adopte lissue durfrendum du 7 janvier 2001, continue de renforcer le cadreinstitutionnel des collectivits locales et le principe de leur li-bre administration. Pourtant certaines dispositions classiquesdu code des collectivits locales place toujours ltat dans uneposition potentielle o il lui est permis dabuser de son pou-voir. En effet, le prsident du conseil municipal et le mairepeuvent tout moment tre rvoqus, suspendus ou dclarsdmissionnaires. Le conseil municipal peut tre dissous par

    dcret et remplac par une dlgation spciale et le ministredes collectivits locales a le pouvoir de dclarer dmissionnaireun conseiller qui refuse de remplir ses fonctions.

    C A D R E L G A L

    La rgion sert dsormais de cadre la planification du dvelop-pement socio-conomique et constitue un trait dunion entreltat dune part, les collectivits (communauts rurales) et lescollectivits intermdiaires (communes) dautre part. Dans lecadre de ses nouvelles responsabilits, la rgion sappuie surles services de ltat mis sa disposition pour exercer les com-ptences qui lui sont transfres: domaines, environnement etgestion des ressources naturelles, sant et action sociale, jeu-nesse et sport, culture, ducation, planification, amnagementdu territoire, urbanisme et habitat.

    En attendant que les collectivits dcentralises mettent enplace des structures performantes, il a t cr des AgencesRgionales de Dveloppement (ARD) ayant en chargela coordination et les tudes en matire durbanisme,dhabitat de planification, damnagement du territoire etdenvironnement. Il sagit donc dun organisme fdrateurqui regroupe plusieurs comptences et qui intervient, leur demande, au niveau de toutes les collectivits locales

    situes dans la rgion. Il a t malheureusement constat surle terrain que peu dARD fonctionnent correctement. Lamission de dveloppement assigne aux collectivits localespar le lgislateur implique, ncessairement, des ressourcesfinancires concordantes et un systme budgtaire adapt cette vocation.

    P E R F O R M A N C E E TR E S P O N S A B I L I S A T I O N

    Le dsengagement de ltat dans des secteurs aussi im-portants que la sant, lducation, etc. et lincapacit desautorits locales les prendre convenablement en charge,ont amen les populations sorganiser pour apporter desrponses aux problmes rencontrs dans leur vie quoti-dienne. Aussi, on assiste un foisonnement dOrganisationsCommunautaires de Base (OCB) mais dont les initiativessont malheureusement trs souvent sectorielles et non co-ordonnes. En effet, on note labsence de cadre de concer-tation et de coordination des activits de ces organisations lintrieur des quartiers et entre les quartiers et dans lescommunes et entre les communes. Il nexiste pas non plusdespace de dialogue entre les OCB et les autorits munici-pales. De surcrot, les relations entre les autorits locales et le

    mouvement associatif taient trs souvent caractrises parune suspicion rciproque: les premiers considrant les se-conds comme une menace et les seconds les souponnant devouloir procder une rcupration politique de leurs rali-sations. Cest pourquoi, des expriences de mise en place decomits de dveloppement local (CDL) ont t menes dansquelques collectivits locales (Gudiawaye, DiamaguneSicap Mbao, Rufisque, Guinaw Rail, Yeumbeul, Kbmer,etc.) et au vu des rsultats obtenus, elles mriteraient dtregnralises lchelle nationale. Ces comits constituent unespace privilgi de concertation et dchange entre acteurspopulaires de la socit civile et acteurs institutionnels (col-

    lectivits locales).

    PROF

    ILNATIONALSNGALG

    OUVERNANC

    E

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    R E N F O R C E M E N T D E S C A P A C I T SH U M A I N E S E T F I N A N C I R E S

    La dcentralisation na pas t suivie par un renforcement suffi-sant des capacits des municipalits pour leur permettre de pla-nifier et grer correctement le dveloppement local. Notammentles responsables municipaux (lus et techniciens) ncessitentdes formations devant leur permettre dassumer les nouvelles

    responsabilits qui leur ont t dvolues. De mme, on con-state que les dotations financires des collectivits locales nontpas forcment suivi le rythme du transfert des comptences.Elles reprsentent lheure actuelle seulement 7% des recettesordinaires de ltat. Enfin on constate une faible capacit descollectivits locales mobiliser les ressources locales, nationaleset internationales. Par exemple, dans bien des cas, les munici-palits narrivent pas se conformer aux conditions daccs auxguichets financiers nationaux. Ceci a bien sr une incidencedirecte sur leurs capacits raliser des investissements. Par ail-leurs, de nombreux nouveaux lus issus des dernires lectionsnont aucune exprience en matire de gestion locale et sontdemandeurs de formation et dappui technique.

    Comme nous lavons dit, les collectivits locales ont vu leursmissions devenir de plus en plus importantes suite aux rformesde ladministration territoriale et locale qui se sont succdesdepuis les indpendances. En consquence, ces missions sont

    PROFIL

    NATIONALS

    NGALGO

    UVERNANCE

    devenues plus exigeantes en ressources financires, commedu reste, humaines. Les ressources des collectivits localespeuvent tre classes en deux catgories: les ressources exo-gnes et les ressources endognes.

    GOUVER-

    NANCE

    N3

    Projet propos

    Mise en place de mcanismes de coordinationplus adapts que le Comit de Dveloppe-ment Dpartemental (CDD)

    GOUVER-

    NANCE

    N4

    Projet propos

    Formation des professionnels municipaux etdes acteurs locaux sur les outils de restruc-turation et damnagement des ZAC

    GOUVER-

    NANCE

    N2

    Projet propos

    Programme de formation des lus locaux

    GOUVER-

    NANCE

    N1

    Projet propos

    Gnralisation du budget participatif

    P R I O R I T S

    Exigence dun minimum dinstruction pour llu

    Dnition dun statut pour llu

    Mise en place dune fonction publique locale

    Formation des acteurs et lus locaux

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    Les ressources exognes

    Il sagit des ressources provenant de ltat et des partenairesau dveloppement.

    Le code des collectivits locales, en son article 249, alinapremier dispose que les recettes de fonctionnement de largion proviennent des ressources que lui apporte ltat danssa rpartition annuelle du fond de dotation, ainsi que des

    redevances du domaine, des produits de lexploitation de sonpatrimoine et des redevances pour services rendus. Ltatcontribue au financement des collectivits locales, travers:

    Le Fonds de dotation de la dcentralisation (FDD): Ce fondsreoit chaque anne, dans le cadre de la loi des finances,une dotation quivalente un pourcentage de la taxe sur lavaleur ajoute (VA) perue au profit de ltat. Lenveloppeainsi dgage est rpartie entre toutes les collectivits localesselon des critres fixs annuellement par dcret, aprs avis duconseil national de dveloppement des collectivits locales(CNDCL).

    Le Fonds dquipement des collectivits locales (FECL):cest un package comportant plusieurs types dallocations deltat. Cre en 1977 comme fonds daffectation spciale, leFECL est dsormais inscrit dans le budget du ministre delintrieur. Il est administr par un comit de gestion com-pos de reprsentants du ministre charg des collectivitslocales, du ministre de lconomie et des finances, de laprsidence de la rpublique et de lAssociation des Maires duSngal (AMS). Le fonds avait pour mission, entre autres,daccorder des prts aux collectivits locales pour le finance-ment de projets dinvestissement. Un quart de sicle aprs sacration, aucune collectivit na bnfici de cette prestation.

    A sa cration, son montant annuel se situait 2,5 milliards enmoyenne. Aujourdhui, lenveloppe annuelle du fonds slveen moyenne 3,5 milliards francs CFA.

    Des avances consenties par ltat: pour assurer la trsoreriedes communes, ltat leur consent au dbut des deux pre-miers trimestres de lanne financire, une avance gale 25%des recouvrements effectus au cours de la dernire gestionconnue au titre des impts locaux. Ltat peut galementconsentir des avances dites extraordinaires aux collectivitslocales. Pour en bnficier, la collectivit doit justifier une si-tuation de caisse qui promet le rglement des dpenses indis-pensables et urgentes et que cette situation nest pas le rsultat

    dun dsquilibre budgtaire ou dune insuffisance avre deressources.

    Les ressources endognes

    Elles sont constitues des recettes fiscales (exceptes pour lesrgions), de recettes non fiscales et de recettes dinvestissementcommunes toutes les collectivits locales provenant delautofinancement ralis et des recettes temporaires tels que leproduit de la vente de biens, de lalination dimmeubles etc.De lanalyse des tudes faites jusquici sur la mobilisation deressources des collectivits locales, il ressort une constante: la

    faiblesse de leurs ressources dinvestissement - pour des raisonsrelevant de la prdominance de leurs charges de fonctionne-ment, du rendement dune fiscalit locale hrite de la priodecoloniale et qui a peu volu et de la prminence de ltatdans la gestion budgtaire de ces collectivits.

    Les ressources des rgions

    Elles nont pratiquement pas de ressources endognes: leursressources de fonctionnement sont limitativement dfinies:redevances domaniales, produits de lexploitation du patri-moine, redevances pour services rendus. Elles ne disposentpas dune fiscalit propre, si bien quelles sont dans une to-tale dpendance vis vis de ltat pour la prise en charge descomptences qui leur sont transfres et la ralisation de leursinvestissements.

    En matire de dpenses

    Compares aux recettes des collectivits locales, les dpenses connaissent une croissance plus rapide et sont des-tines principalement au fonctionnement. Durant la priode considre, les collectivits locales, en particulier les com-munes ont consacr prs de 80% de leurs ressources leurs dpenses de fonctionnement et 20% leurs dpenses

    dinvestissement. Les dpenses ordinaires des communes sont consacres principalement aux frais de personnel, qui absorbent dans bien

    des cas 70% de leurs ressources ordinaires et aux dpenses des services administratifs, techniques et financiers. Lesdpenses des services se rpartissent en dpenses de fonctionnement des cabinets des maires (en moyenne 6 % desdpenses de fonctionnement) et en dpenses de secrtariat.

    Les dpenses des cabinets des maires englobent diverses dpenses caractre social: subventions aux ASC, aux lieux deculte, secours aux indigents, indemnits et autres frais de reprsentation.

    Les dpenses dinvestissement des communes sont rparties comme suit: 38 % aux travaux de voirie, 4% aux quipe-ments ducatifs, culturels et sportifs, 10% en matriel roulant, 13,5% aux quipements administratifs, 10% aux quipe-ments de sant et daction sociale et 9,5% aux infrastructures commerciales et artisanales.

    Les dpenses dinvestissement des collectivits locales sont assures principalement par des ressources dorigine extra-budgtaire provenant de ltat directement, dinstruments financiers quil a crs ou de divers autres partenaires.

    LES LIMIES DE LA FISCAL I LOCALE 1

    PROF

    ILSNGAL

    DVELOPPE

    MENTCONOMIQUELOC

    AL

    Source: Diouf, 2000

  • 8/12/2019 Senegal: Profil Urbain National

    17/4415

    PROFIL

    SNGALD

    VELOPPEM

    ENTCONOM

    IQUELOCAL

    Les ressources des communes

    Les communes disposent de recettes fiscales et non fiscales.Les ressources fiscales sont composes: Des impts locaux comportant limpt du

    minimum fiscal (IMF), la taxe reprsentativede lIMF, la contribution des patentes, les im-pts fonciers et la contribution des licences la

    charge des exploitants de commerces dalcool. Des centimes additionnels: ce sont des prlvements complmentaires que les conseils munici-paux peu vent appliquer sur lIMF et sa taxereprsentative, sur la patente et sur les droits delicence.

    Les taxes directes (exemple: taxe denlvementdes ordures mnagres (EOM) et indirectes(exemple: taxes sur leau et llectricit):elles sont fixes par dlibration des conseils mu-nicipaux, mme si leurs modalits dassiette et deperception comme leurs taux maxima sont dter-mins par la loi.

    Les recettes non fiscalessont celles que les collectivits localesmatrisent et grent avec une relative autonomie. Il sagit: Des produits du domaine public communal

    comme ceux des permis de stationnement etde location de la voie publique, des droits deplace perus dans les marchs, des droits de

    voirie, des droits de fourrire municipale, desconcessions du domaine public.

    Des produits du domaine priv communal is-sus de la location des biens communaux oude leur cession (produits de la location de bti-ments ou de terrains communaux, desouks, loges et cantines).

    Les ressources de la communedarrondissement.

    Ces collectivits locales qui procdent des quatre plusgrandes communes de la rgion de Dakar ont des ressour-ces plus limites que celles des communes de droit com-mun: absence dimpts fonciers et de taxes directes; taxesindirectes, produits domaniaux et revenus divers limits.outefois, pour leur permettre dassumer les comptencesqui leur ont t transfres, la loi impose aux villes dontelles sont issues, lobligation de leur verser chaque anneune dotation globale de fonctionnement.

    La faiblesse du budget des collectivits locales par rapport au budget de ltat. Sur la priode considre, le cumul desbudgets locaux qui nexcde pas annuellement 25 milliards de francs CFA atteint peine 10% des recettes ordinaires deltat; 26 % des communes ont des budgets annuels infrieurs 20 millions de francs CFA.

    Les excdents de clture ordinaires des communes sont faibles voire nuls, du fait de limportance de leurs charges defonctionnement.

    Les communes sises dans le territoire de la capitale, Dakar, reprsentent plus des 2/3 du budget consolid des com-munes.

    Le produit des recettes scales reprsente 50% des recettes totales des collectivits locales, contre 90 % pour ltat. Celarsulte du mode de gestion de ces recettes de la comptence des services de ltat. Combine au manque de moyensdes services territoriaux dassiette et de recouvrement ainsi qu la dcentralisation insusante de la chane scale(exception faite de Dakar o ont t crs des centres de services scaux, les services des impts ne sont prsents quauniveau rgional), cette situation gnre une sous-valuation et un rendement dcient du patrimoine scal descollectivits locales.

    Lassiette scale est incorrecte en labsence de recensement annuel et en raison des limites de ladressage au niveauurbain.

    Les recettes scales des collectivits locales sont recouvres pour plus de la moiti (70% pour la priode allant de 1993 1996) au niveau des communes de la rgion administrative de Dakar. En dehors de ces localits, la surface nancire descommunes est concentre sur sept communes de lintrieur du pays forte dmographie et abritant des units industrielles.

    La rpartition des recettes scales est ingale entre les impts locaux et les taxes scales: en moyenne 41% contre 6%.

    Les impts fonciers saccroissent en moyenne de 10% compte tenu de la rapidit du dveloppement urbain. Le foncierbti est peru pour lessentiel dans la commune de Dakar.

    Il en va de mme pour limpt assis sur lactivit conomique que constitue la patente. Le taux de croissance moyen decet impt dpasse 10% ?

    Dans le mme temps, les recettes provenant de limpt du minimum scal (IMF) ont baiss, lies certainement aux pertes

    demploi dans le secteur moderne.

    Source : Rpublique du Sngal. Forum sur la gouvernance en Afrique.

    Gouvernance locale et rduction de la pauvret : cas du Sngal. 2002

    En matire de recettes

    LES LIMIES DE LA FISCAL I LOCALE 2

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    C A D R E I N S T I T U T I O N N E L

    Les acteurs du secteur de lhabitat sont, au niveaucentral le Ministre du patrimoine bti, de lhabitat etde la construction, la Direction de lurbanisme et delarchitecture, la Direction de lamnagement du territoire,la Direction de lhabitat, la Direction de la construction,le ministre de lconomie et des finances travers la

    direction des impts et domaines, etc.Les autres acteurs sont les collectivits locales, les socitspubliques et parapubliques, le secteur priv et les popula-tions.Le dveloppement de la promotion immobilire prive travers la cration de la BHS en 1979, est venu renforcerla production de logements, ct des socits immobi-lires publiques, dans la promotion de lhabitat planifi.Un certain nombre dinstitutions publiques, parapu-bliques et prives ont vu le jour pour mettre en uvre lapolitique de lhabitat en matire de production de loge-ments, de terrains viabiliss et de recherche (Centre deRecherche pour lHabitat, lUrbanisme et lArchitecture(CRHUA). Les collectivits locales et les populationsjouent galement un rle important dans ce secteur.

    Le secteur public et parapublic

    La Socit immobilire du Cap-Vert (SICAP):cre en 1951, la SICAP avait pour mission principalede grer et dentretenir le parc immobilier lgu parladministration coloniale. Ensuite, du fait de la ncessitcroissante dorganiser et de rationaliser loccupation delespace de plus en plus dispute, la SICAP a vu ses mis-sions rorientes vers la ralisation de lotissements en vue

    de la construction de logements locatifs et en accession la proprit (simple et vente). Suite aux difficults finan-cires du secteur au cours des deux dernires dcennies, laSICAP, qui a fonctionn sous le rgime dconomie mixte,a progressivement abandonn son aspect social (orientvers la promotion de laccs au logement des conomiesfaibles) et sest engage dans une politique de grand stan-ding. La Socit nationale des habitations loyer mo-dr (SNHLM): la SNHLM (ex OHLM) est charge dela construction de logements aussi bien en milieu urbainque rural, pour les salaris revenus moyens.

    La direction des parcelles assainies de la SN-HLM: avec lappui de la banque mondiale, loprationdes parcelles assainies a t lance au Sngal dans les an-nes 1970. Lobjectif vis tait la promotion de lhabitatpopulaire pour les populations faibles revenus qui nepouvaient accder ni aux logements sociaux de la SICAP,ni ceux de lOHLM. Les premiers projets mis en uvreont permis de fournir 13 305 parcelles Cambrne Da-kar et 1 600 parcelles Tis. Seulement, de nombreusesparcelles distribues ont t revendues des prix levs pardes attributaires disposant dj de logement ailleurs, ouayant acquis de nouveaux terrains des conditions avanta-geuses la priphrie de la ville (Yeumbeul, Boune, etc.). La Socit centrale damnagement des terrainsurbains (SCA-URBAM): cre en 1988, la SCA-UR-BAM a pour principal mandat damnager des terrainsurbains vendre.P

    ROFILNATIONALSNGALBIDONVILLES

    Les promoteurs privs

    Ce sont des promoteurs reconnus par ltat, travers le ministrede lurbanisme. Ltat avait demand lintervention des promo-teurs privs pour la construction de logements caractre social.Cette intervention rcente, datant de 1980, se situe au cur dela politique de lhabitat. rs nombreux travers le pays, en par-ticulier Dakar, les promoteurs soumettent leurs programmes

    la BHS pour obtenir le financement des logements construire.Ils procdent gnralement une location-vente ou une vente aucomptant.

    Les populations

    Les coopratives dhabitat: Ce sont des regroupements sociauxou professionnels qui reoivent des logements cls en main oudes parcelles. Ce sont des socits anonymes coopratives, butnon lucratif, dont lobjectif social est de faciliter ses membresactionnaires, laccession la petite proprit, leur ambition tantdapporter une solution au logement dune couche modeste de lapopulation urbaine. Cette formule est en expansion depuis plu-sieurs annes. La loi 83-07 du 28 janvier 1983 organise et fixe leurfonctionnement.

    C A D R E L G A L

    La scurit foncire est intimement lie lorganisation du r-gime foncier. La question de la scurisation de loccupation et delutilisation du sol a toujours t au centre des proccupations deshommes et de leurs dirigeants. Les pratiques traditionnelles detenures foncires comme les rgles modernes de gestion foncireet immobilire sont toutes fondes sur la recherche continuelle dela scurit de loccupant du sol, des ouvrages sur le sol et de leurs

    utilisateurs. En effet, dans lorganisation foncire traditionnelle, laterre ne pouvait appartenir personne, ni un individu, ni ungroupe. Cependant, le groupe familial qui sest install ou a ex-ploit le premier, bnficiait dune occupation stable car son droittait reconnu et respect par tous, ce qui suffisait garantir la s-curit de loccupation. Cest avec lorganisation foncire moderne,introduisant le droit de proprit et la transformation de la terre dechose commune en bien juridique, quest n le besoin de garantir

    juridiquement la scurit de loccupation foncire.En effet, le dcret du 26 juillet 1932, rglementant lorganisationde la proprit foncire, vise scuriser la proprit et les transac-tions immobilires. Le droit de proprit et ses dmembrements

    appels droits rels , par opposition aux droits personnels ,sont les lments juridiques qui assurent le mieux la scurit deloccupation foncire et immobilire.La constitution du Sngal, en ses articles 8 et 15, garantit tousles citoyens le droit de proprit et spcifie quil ne peut y treport atteinte que dans les cas de ncessit publique lgalementconstate, sous rserve dune juste et pralable indemnit.Lhomme et la femme ont, de manire quitable, le droit daccder la possession et la proprit de la terre, dans des conditions quisont dtermines par la loi.Le sol sngalais, appartient 95% au domaine national, qui parnature, nest pas susceptible dappropriation prive. Loccupant dudomaine national dispose dun droit dusage et son viction peutintervenir pour cause dutilit publique ou dintrt gnral lgale-ment dclar, aprs indemnisation pour les impenses ralises ouen guise de sanction.

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    Les trois textes de lois suivants rgissent lessentiel du rgimefoncier au Sngal: Le code du domaine de ltat (loi 76-66 du 2 juillet1976): Lexercice du droit de premption reconnu par ltaten application de larticle 22 du code du domaine de ltat,permet la puissance publique de se substituer rtroactive-ment lacqureur dun immeuble, moyennant le rembourse-ment du prix et les charges augmentatives du prix ainsi que les

    frais dacte. La premption institue comme un mode normalde constitution du domaine de ltat est une limitation dudroit du propritaire disposer librement de son immeuble.De mme, lacqureur dun immeuble est dans une situationincertaine tant que le dlai dexercice du droit de premptionnest pas expir. Une autre premption, celle l dordre fiscal,est prvue par le code gnral des impts pour sanctionner ladissimulation du prix de vente dun immeuble ou dun droitrel immobilier.

    La loi 76-67 du 2 juillet 1976 relative lexpropriationpour cause dutilit publique et aux autres oprations fon-cires dutilit publique: elle est conue pour circonscrirelexpropriation, cest -dire lacquisition force dans uncadre juridique garantissant les atteintes portes la propritprive. Lemploi de cette procdure ncessite lexistence dunprojet dclar dutilit publique et le paiement dune juste etpralable indemnit, ainsi que lintervention du juge consid-

    r comme le garant de la proprit prive, en cas de dsaccordentre ltat expropriant et le propritaire expropri. Les contraintes dcoulant du code de lurbanisme(Loi N 88-05 du 20-06-1988): Dautres contraintes dcoulentdu code de lurbanisme qui dtermine les rgles dorganisationde lespace et dutilisation du sol: la parcelle viabilise et lelogement dcent ont un cot pas souvent compatible avec lesrevenus faibles des mnages.

    SITUATION DES QUARTIERS IRRGULIERS DES VILLES CAPITALES RGIONALES DU SNGAL

    V I L L E S P O U R C E N A G EPA R R A P P O R L AS U P E R F I C I E

    Dakar 35%

    Tis 40%

    Saint-Louis 30%

    Kaolack 25%

    Louga 10%

    Diourbel 15%

    Ziguinchor 25%

    ambacounda 20%

    Kolda 15%

    Fatick 10%

    Matam 10%

    PROFIL

    NATIONALS

    NGALBID

    ONVILLES

    BIDON-VILLES

    N1

    Projet propos

    laboration dune stratgie nationale derestructuration et de rgularisation

    BIDON-VILLES

    N2

    Projet propos

    Extension du programme nationaldamnagement de la ZAC

    BIDON-VILLES

    N3

    Projet propos

    laboration de documents de planificationstratgique des communes

    (capitales rgionales)

    BIDON-VILLES

    N4

    Projet propos

    Programme dinformation et de communication(norme de construction, lois, procdure)

    Source : MHC, ONU-HABITAT. tude sur la scurit fon-cire et immobilire et la bonne gouvernance. 2004

    PRIORITS

    Financement de lhabitat.

    Gnralisation de la restructuration.

    Amnagement des extensions urbaines.

    Prciser les limites entre communes et com-munauts rurales.

    Rforme foncire.

    Organisation du march de la location.

    Respecter les prrogatives dvolues aux

    collectivits locales. Adapter le code de lurbanisme au contexte

    actuel de la dcentralisation et prendre les

    dcrets dapplication subsquents.

    Favoriser le partenariat public et priv.

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    M A N C I P A T I O N

    Les femmes ont toujours jou un rle conomique, commeen tmoigne la place prpondrante quelles occupent dans lesecteur informel de lconomie urbaine et dans une moindremesure, dans les emplois salaris. Mais il est reconnu quil estplus difficile pour elles daccder un emploi bien rmunret les professions quelles occupent, gnralement trs peu

    payes, sont bien souvent obtenu quau prix de harclementsexuel.

    Ces 12 dernires annes, il a t cependant not une lgreprogression de la prsence des femmes sur le march delemploi Dakar (35% en 1989 contre 37% en 2001). Ence qui concerne les plus jeunes, la part de celles qui ne sontpas scolarises a baiss, passant de 42% en 1989 28% en2001, cette progression concerne tous les niveaux scolaires.Les femmes de 30 59 ans ayant suivi des tudes secondairesou suprieures sont plus prsentes sur le march du travail,toutefois, 46% seulement dentre elles possdaient un emploicens correspondre leur formation. De manire gnrale,les femmes sngalaises qui travaillent, voluent essentielle-ment dans le secteur informel non structur. Ce secteur esten effet compos denviron 60% de femmes.Lun des faits saillants de lvolution des structures familiales,plus particulirement Dakar, rside dans laugmentationdu nombre de mnages dirigs par les femmes (27% en mi-lieu urbain contre 14% en milieu rural.). Cette volutionest souvent prsente comme un signe dautonomisation desfemmes mais il nen est rien. En ralit, cet tat de fait nestpas la consquence des revendications dautonomisation desfemmes, cest une situation subie. Prs du tiers de ces femmes

    est mari, dont la moiti dans un rgime matrimonial poly-game, elles ne rsident simplement pas avec leur conjoint.Ce statut de femme chef de mnage est en ralit lexpressiondune nouvelle forme de polygamie urbaine marque parlclatement gographique des copouses. Dautre part, laplupart de ces femmes chef de famille sont veuves (48%), lesfemmes divorces restant minoritaires (12%) et en dfinitive,moins de 4% dentre-elles sont clibataires. Ces clibatairessont gnralement de jeunes immigrs travaillant commedomestiques et partageant une chambre.

    Parmi les femmes chefs de mnages qui travaillent, 3% seule-

    ment sont cadres, 11,5% occupent des emplois qualifis et12,5% sont des employs subalternes. La trs grande ma-jorit exerce un travail dans le secteur informel, notammentdans le petit commerce (57%) (13% pour lartisanat).

    On peut enfin ajouter que la reprsentation fminine dansles lieux de pouvoir, mme sil reste encore beaucoup faire,a connu galement une certaine amlioration. Le fait davoirnomm une femme la tte du gouvernement, au-del de sahaute porte symbolique, traduit un changement radical desmentalits car il dmontre quune femme peut remplir lesplus importantes fonctions dans le pays.S

    N

    GALQUITENTRELESSEXESETVIH

    /SIDA

    L A V I O L E N C E L E N C O N T R ED E S F E M M E S

    Les violences contre les femmes sont devenues un fait courantdans les quartiers pauvres et dans les familles dmunies descentres urbains en particulier. Ces violences lencontre desfemmes sont le fait soit des enfants en perte de repres (biensouvent leurs propres enfants) soit dun mari.

    La position quelles occupent dans la socit peut tre galementconsidre comme une forme de violence. En effet, les femmesemployes des postes subalternes ou comme journalires dansdes usines (de transformation de poisson notamment) sont leplus souvent exploites, subissant trs souvent lautorit de leursuprieur ou les brimades de collgues masculins. A cela, il fautenfin ajouter le statut de prostitu, totalement mpris par lasocit et qui expose les femmes aux agresseurs qui cument lesrues de Dakar.

    C A D R E I N S T I T U T I O N N E L E T

    L A B O R A T I O N D E S P O L I T I Q U E S

    Depuis 1960, le gouvernement du Sngal a progressivementinscrit la promotion fminine parmi ses actions prioritaires etmis en place un certain nombre de mcanismes institutionnelsvisant amliorer le statut social et les conditions de vie desfemmes. Ce processus a conduit la cration, en 2001, du Mi-nistre de la Famille et de la Petite Enfance (MFPE), (devenuaujourdhui Ministre de la Famille, du Dveloppement Socialet de la Solidarit Nationale (MFDSSN)) charg entre autres,de la promotion fminine.En milieu urbain de manire spcifique, le cadre institutionnel

    est surtout caractris par lintervention massive des ONG lo-cales et internationales et des associations de femmes (Groupe-ments de promotions fminines, associations par classe dgeplus connues sous le vocable de mbootay , associations re-ligieuses ou Dahiras , etc.), elles jouent un rle dterminanten permettant aux femmes de promouvoir et dvelopper leurspotentialits.

    Ainsi, parmi les principales organisations fminines et cellesde la socit civile intervenant pour la promotion du genre enmilieu urbain, figurent: La Fdration des Associations Fminines du Sn-

    gal (FAFS) cre en 1977 pour promouvoir la place

    de la femme dans la socit sngalaise, elle inter- vient sur ltendue du territoire dans les domaines dela sant, de lenvironnement et du crdit.

    Le Conseil Sngalais des Femmes (COSEF) a vu lejour le 11 mars 1995, il intervient galement surltendue du territoire et vise essentiellement la pro-motion de la femme sngalaise par le dveloppe-ment et le renforcement du leadership et la luttecontre toute forme de discrimination.

    Le rseau Siggil Jigeen regroupe plusieurs asso-ciations actives dans le domaine de la promotionfminine, notamment en milieu urbain et dont lesactivits dpassent le cadre sngalais pour stendre une chelle rgionale.

    Comme le MFDSSN et les organisations fminines, les femmessont elles-mmes soumises limpratif dassurer leur survieet celle de leur famille dans un mme contexte de restriction

    Source: PNUD 2000

    Sources: EDS (Enqute Dmographique et Sant);EDMC (Enqute sur les Dpenses des Mnages dela Capitale);ESAM (Enqute Sngalaise Auprs des Mnages)

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    budgtaire, de dsengagement de ltat, dappauvrissement cr-oissant et de fminisation de la pauvret. En dpit des avancespartielles au niveau de la position sociale de certaines femmes,le bilan de plus de quatre dcennies de promotion fmininene permet pas daffirmer que les politiques et actions entre-prises aient eu une influence significative sur les facteurs quidterminent le statut social et les conditions de vie des femmessngalaises. Le statut social de la femme sngalaise demeure

    largement influenc par son rle de mre. Sa participation laproduction est dsormais reconnue mais son identification entant que bnficiaire dans le processus global du dveloppe-ment demeure encore timide.

    S E N S I B I L I S A T I O N ,A U T O N O M I S A T I O N E TR E S P O N S A B I L I S A T I O N

    Au Sngal, les politiques de promotion des femmes inities parltat ont t diriges, en priorit, vers les femmes du monderural, dans le cadre de leurs activits agricoles, dlevage, et depche. En milieu urbain, partir de leurs associations tradi-tionnelles, les femmes se sont regroupes autour dactivitsconomiques telles que le marachage, la teinture, le schage depoisson ou le petit commerce. Pour financer leurs activits, ellesont eu recours lpargne rotative (tontine) et ont cherch renforcer leurs comptences grce des cours dalphabtisationfonctionnelle. Mais de tels groupements, limits par leur petitetaille, le manque daccs au crdit, la terre ou des marchsimportants, ne permettent pas vritablement aux femmesdamliorer leurs conditions de vie.

    Par ailleurs, pour lutter contre la fminisation de la pauvret, le

    chef de ltat a dcid de crer le Centre National dAssistanceet de Formation pour la Femme (CENAF), qui sera financ hauteur d1 milliard de francs CFA par la Rpublique de Chine-awan. Le gouvernement compltera le financement sur sesfonds propres. Des sminaires rgionaux dinformation sur leCENAF et ses dmembrements dpartementaux, les CentresDpartementaux dAssistance et de Formation pour la Femme(CEDAF) ont t lancs au mois de novembre 2004 par le mi-nistre de la famille, du dveloppement social et de la solidaritnationale. Le rle essentiel du CENAF est de poser les jalonsde la promotion de la femme sngalaise. Lamlioration dustatut social et sanitaire de la femme et des conditions de vie

    des familles constitue, entre autres, lune des priorits de ceprojet. Lobjectif est de porter la connaissance des femmes desinformations de nature juridique, sanitaire, sociale afin quellesaccdent de nouvelles activits conomiques et obtiennentleur autonomie. Future maison des femmes, daprs les termesdu chef de ltat, ce lieu devrait tre un cadre et un espacede communication, dassistance et de partage dexpriences,ainsi quun laboratoire de renforcement multidimensionnelde la femme. Ces centres devront galement permettre auxfemmes de bnficier du concours dexperts pour faire face auxviolences dont elles sont victimes.

    Jusquau dbut des annes 1990, les stratgies nationales de pro-motion fminine reposaient essentiellement sur la perspectivede lIntgration des Femmes au Dveloppement (IFD). Cestdans le cadre de la prparation des confrences de Dakar et dePkin que le ministre a adopt lapproche Genre et Dvelop-

    pement (GED). Cette option a t nettement nonce dansle deuxime Plan National dAction de la Femme Sngalaise(PANAF) qui couvrait, en principe, la priode 1997-2001.

    Le PANAF a retenu parmi ses axes stratgiques devant per-mettre la pleine et entire participation des sngalaises et dessngalais au dveloppement: Lamlioration du statut juridique et du pouvoir de

    dcision des femmes. Lamlioration du niveau dducation et de formation des femmes et des filles.

    Lamlioration de la sant des femmes et des lles(gyncologie).

    La promotion conomique des femmes et la luttecontre la pauvret.

    Le renforcement institutionnel de prise en chargede la promotion de la femme.

    Pour atteindre ces objectifs, le Sngal se propose de mettreen place un certain nombre de dispositifs, notamment un ob-servatoire des droits de la femme et un collectif des femmesparlementaires.En 2001-2002, la nomination dune femme au poste de pre-mier ministre et dune autre pour reprsenter le pays au seindu comit directeur du NEPAD (Nouveau Partenariat pourle Dveloppement de lAfrique) a t considr comme unprogrs notable dans la promotion des femmes dans les in-stances de prise de dcision. Cette volont politique saffirmegalement travers leffectif de femmes ministres qui oscilleentre 8 et 7 en fonction des quipes gouvernementales (ce quireprsente une moyenne de 25%).Les violences exerces sur les femmes sont la fois une causeet une consquence du taux croissant de linfection par le virus

    du SIDA; une cause parce que les viols et les agressions sexuelsreprsentent les principaux facteurs de risque pour la transmis-sion du SIDA. Elles sont une consquence en ce sens que lestudes dmontrent que les femmes sropositives sont davan-tage exposes toute sorte de violence, la discrimination et la stigmatisation. Dans certains milieux en effet, limpossibilitpour la femme de dire non est un vecteur de transmission dela maladie.

    SNGALQUITE

    NTRELESSE

    XESETVIH/S

    IDA

    QUIT

    ENTRE

    LES SEXESN1

    Projet propos

    Mise en place de mutuelles de crdits auxtaux de remboursement prfrentielspour les femmes

    QUIT

    ENTRE

    LES SEXESN2

    Projet propos

    Revue et application des textes de lois

    QUITENTRE

    LES SEXESN3

    Projet propos

    Renforcement de la participation desfemmes dans les instances de dcision

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    Les ressources en eau potable du Sngal proviennent delexploitation des eaux continentales du pays qui fait partieintgrante de la politique hydraulique nationale.

    Au Sngal, laccs leau potable est trs ingal et les popula-tions rurales et pauvres sont le plus prouves par cette si-

    tuation. Avec 28 litres par habitant et par jour, dimportantsefforts restent faire dans ce secteur pour atteindre la normede lOrganisation Mondiale de la Sant (OMS) qui est de 35litres deau par habitant et par jour.

    Les villes sont raccordes sur le rseau de la SDE (Snga-laise Des Eaux), aliment en grande partie par le captage desaquifres et des eaux de surface. Le problme de leau se poseen terme de quantit et de qualit. Mme dans les enveloppespriurbaines des grandes agglomrations, les populations seravitaillent en majorit dans les puits. En effet, les rsultats delenqute MICS (Multiple Indicators Cluster Survey: Enqutepar Grappe Indicateurs) en 2000, ont montr que 47,7%de la population en milieu urbain salimentent partir descanaris traditionnels (vase eau en terre cuite) o est stockeleau destine la consommation humaine. Seules les villesconnectes la conduite de lusine de Nginth (Lac de Guiers)bnficient dun systme de traitement adquat.

    En milieu urbain, une amlioration de laccs leau potableest cependant observe depuis 1999, surtout dans la rgionde Dakar, avec le Projet Sectoriel Eau (PSE). Cette rgionconnat toutefois elle aussi un dficit en eau (valu 30 000m) dont la gravit est encore plus marque dans la zone dePikine et ses prolongements, o le problme de la qualit

    physico-chimique de leau continue de se poser.

    De manire globale, le taux de desserte des populations ur-baines est de 77%. Les rsultats du QUID (QuestionnaireUnifi des Indicateurs de Dveloppement) en 2001 montrentque plus de 87,9% des mnages interrogs font moins de 15minutes de trajet pour accder leau potable. Ces rsultatssont confirms par lEPPS (Enqute auprs des mnages surla Perception de la Pauvret au Sngal) en 2001, qui rvleun taux daccessibilit leau potable (moins dun km) de95,6%.

    En milieu priurbain, les populations pauvres sapprovisionnentmajoritairement aux bornes fontaines et payent leau trois quatre fois plus cher que les mnages disposant de branche-ments privs domicile.

    Concernant de manire spcifique lhydraulique urbaine, legouvernement poursuit la ralisation dun Projet SectorielEau Long erme (PSEL) en vue datteindre lobjectif dunaccs leau potable de 95% en 2010.

    A S S A I N I S S E M E N T

    Le secteur de lassainissement liquide est gr par lONAS(Office National de lAssainissement du Sngal), qui estsous la tutelle du Ministre des Mines, de lnergie et delHydraulique (MMEH).

    Lvacuation des eaux uses est lorigine de la dgradation

    de lenvironnement mais aussi de graves problmes de santpour les populations. Daprs le rapport 2001 du PNUDsur le dveloppement humain au Sngal, les risques lis lenvironnement et la sant des habitations urbaines et ruralesproviennent, en majorit, de linsuffisance des infrastructures(canalisations et autres), de ltat de lassainissement et despratiques dhygine qui lui sont associes. Lensemble du payssouffre dune insuffisance dinstallations sanitaires, notam-ment en milieu rural et dun systme dassainissement de typecollectif (inexistant). Seules 13% des populations urbainessont raccordes au rseau dgout, tandis que 46% utilisentdes fosses et 38% ne disposent daucun systme dvacuationdes eaux uses.

    Dans la plupart des villes, les habitants des nouveaux quartiersvacuent leurs eaux uses dans les fosses septiques, sur la voiepublique et parfois dans les cours deau. Les risques lis aupril fcal se renforcent au fur et mesure de lextension decertaines units urbaines, surtout dans les zones dhabitatspontan. Cette situation est aggrave du fait que trs peu defosses septiques sont raccordes lgout (7,3% seulement).Dans la rgion de Dakar, la moyenne est de 24,7%, mais il ex-iste de grandes disparits entre Dakar (47,2%) et les dparte-ments de Rufisque et de Pikine (respectivement 4,5 et 4,0%).Cinq villes seulement disposent dun systme dgouts et

    dvacuation, celui-ci ne couvre videmment pas la totalit deleur primtre. Par ailleurs, les rseaux dassainissement pources villes, comme pour toutes les autres, sont pour la plupart,totalement obsoltes. Le rythme dinvestissement en matiredassainissement urbain au Sngal na en effet gure suivi lacourbe de croissance de la population (les rseaux datent pourla majeure partie dentre eux, de lpoque coloniale). Dans cecontexte, le phnomne des inondations devient un problmemajeur, en particulier, dans certains quartiers, souvent les pluspauvres, localiss sur les sites insalubres et marcageux et surdanciens lits de cours deau. Ces zones sont inondes unepartie de lanne et les eaux stagnantes favorisent la prolif-

    ration des moustiques et des germes de maladies hydriques.Dans certaines localits urbaines et rurales, les insuffisances

    PROF

    ILNATIONAL

    SNGALS

    ERVICES

    URBAINS

    DE

    BASE

    A C C S L E A U P O T A B L E

  • 8/12/2019 Senegal: Profil Urbain National

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    D C H E T S S O L I D E S

    Le ramassage des ordures est dvolu ltat par lintermdiairedes communes. Son efficacit dpend pour une large part dela voirie et du degr durbanisation des quartiers, des pro-blmes de gestion et des ressources disponibles. Dailleurspour accomplir cette tche, les communes ne disposent quede la axe dEnlvement des Ordures Mnagres (EOM).Cette ressource se rvle insuffisante compte tenu de son car-actre forfaitaire et de la faiblesse du taux de recouvrement(En matire de collecte et dvacuation des ordures mnagres,

    21,4% des mnages bnficient dun ramassage public oupriv avec un taux de 46,9% en milieu urbain et 2,1% enmilieu rural).

    Si dimportants travaux dinfrastructures ne sont pas ralissdans les annes venir, la situation cologique du Sngalrisque de se dtriorer rapidement, sous leffet de la poussedmographique. Dici 2020, le pays comptera 16 millionsdhabitants, dont prs de 5 millions concentrs dans la rgionde Dakar o les infrastructures de gestion des dchets sontdj trs insuffisantes (les tonnages des ordures collectes en1998 taient de 880 tonnes/jour, soit 321 200 tonnes/an, 457000 tonnes/an pour lanne 2001, on note donc un accroisse-ment de 135 000 tonnes en 3 ans, soit un taux annuel de14% ).

    Les sacs en plastique forment une grande partie de ces dchets.Ils sont jets dans les rues ou en pleine nature, causent ladisparition de certaines plantes, la mort des animaux qui lesingrent et dfigurent le paysage.

    Dune manire gnrale, les autorits sngalaises sont con-scientes des diffrents problmes lis lenvironnement, maisles moyens de financement font trop souvent dfaut. Fautedune bonne planification, elles ne peuvent pas non plus faireface au flau que constituent les dcharges sauvages. Cettesituation favorise laugmentation des risques dinsalubrit etmenace lhygine et la sant publiques.

    Dchets industriels

    Les dchets industriels constituent une menace relle enmilieu urbain, notamment Dakar, Rufisque, Tis o sont

    localises la majeure partie des units industrielles.

    Le retraitement des dchets industriels est peu pratiqu auSngal, et trs rares sont les entreprises qui se proccupentde traiter leurs rejets pour la simple et bonne raison quilnexiste aucune rglementation dans le domaine. Une fois lacollecte effectue, les dchets sont dirigs vers la dcharge deMbeubeuss o ils sont, quelques exceptions prs, soit brls,soit enfouis. Les dchets de poisson sont retraits pour tretransforms en aliment pour btail. Seule une infime partiedes huiles de vidange est collecte sur tout lensemble duterritoire, le reste tant enfoui dans cette mme dcharge.

    Certains dchets plastiques sont achemins vers lentrepriseranstech qui les recycle pour produire des seaux, des fos-ses dassainissement autonomes ou des rservoirs. Enfin, lesdchets base de ciment sont quant eux, parpills dansla nature.

    Dchets biomdicaux

    Ils posent un srieux problme au Sngal car ils constitu-ent un risque certain pour la sant des populations et pourlenvironnement. Le Sngal produit annuellement 1 424tonnes de dchets biomdicaux, provenant essentiellementdes structures hospitalires de la rgion de Dakar. Les dchetsinfectieux reprsentent 68% de lensemble des dchetsproduits par les structures sanitaires contre 27% de dchetsgnraux .

    en terme dinfrastructure, ont des consquences directes surla potabilit de leau, les dficiences du systme de la fosseseptique sont lorigine de contamination de la nappe phra-tique, au grand dam des populations locales.

    Dakar et sa banli