Download - remettent-elles en cause la monarchie absolue · PDF filede la monarchie absolue En France, au xviiie siècle, apparaissent des idées nouvelles qui vont se répandre dans toute l’Europe.

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HISTOIRE • Manuel pages 98-99

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72 Thème 3 • Le temps de la Révolution et de l’Empire

Pourquoi les idées des Lumières remettent-elles en cause la monarchie absolue ?Cette leçon présente le mouvement des Lumières qui nait en Europe au xviiie siècle. Ce courant d’idées, porté par des hommes éclairés qui veulent diffuser le savoir et répandre leurs idées humanistes, offre un terreau fertile au mouvement révolutionnaire.

Objectifs– Comprendre pourquoi les Lumières remettent en cause la monarchie absolue.– Connaitre quelques philosophes emblématiques de ce mouvement.– Découvrir L’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert.

Compléments pour le maitre Une remise en cause de la monarchie absolue

En France, au xviiie siècle, apparaissent des idées nouvelles qui vont se répandre dans toute l’Europe. Elles viennent de penseurs appelés les philosophes des Lumières. Au sens figuré, le mot « lumière » désigne « ce qui éclaire l’esprit ». Ces penseurs s’efforcent de réfléchir aux grands pro-blèmes sociaux, politiques et religieux de leur temps en se réfèrant à la raison pour penser et agir.Leur libre-pensée s’oppose à l’autorité royale, qui pose que le souverain est de « droit divin » et que sa seule nais-sance justifie son pouvoir absolu, mais aussi à l’Église et à sa vision du monde qui ne souffre aucune remise en cause. Or les scientifiques et philosophes qui forment le mouvement des Lumières ont au contraire pour objectifs la recherche de la vérité, la mise en avant de la démarche scientifique qui repose sur le doute et l’émission d’hypo-thèses, l’affirmation de la liberté d’opinion, la nécessité que les gouvernants soient légitimés par le peuple, etc.

L’Encyclopédie : le savoir pour éclairer le peuple

L’Encyclopédie, de son nom complet Encyclopédie ou Dic-tionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers est un dictionnaire contenant 17 volumes de texte et 11 volumes de planches dans lequel les connaissances sont organisées par grands thèmes, avec un système de ren-vois entre articles offrant une compréhension transversale des savoirs.À l’initiative de ce projet se trouve le libraire Le Breton qui, en 1745, confie le travail à deux esprits des Lumières : l’écrivain et philosophe Denis Diderot (1713-1784) et le mathématicien Jean Le Rond d’Alembert (1717-1783). On estime à 200 le nombre de contributeurs ayant participé à la rédaction de cette œuvre imposante. De nombreux domaines sont abordés : des mathématiques à la géogra-

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phie en passant par les sciences naturelles, la physique, la médecine, le droit ou encore les techniques militaires.L’Encyclopédie ne se borne pas à recenser les connais-sances, elle met en valeur les limites et les erreurs de la société d’Ancien Régime et se veut une arme intellectuelle contre le pouvoir absolu, les préjugés, le fanatisme. Cepen-dant, la lutte doit se faire sur le terrain de l’éducation et de l’accès au savoir. En ce sens, l’ouvrage n’est pas un mani-feste politique qui appelle à renverser ouvertement le régime. La critique non formulée est tout de même très présente car dès 1752, sous la pression des jésuites, le Conseil d’État interdit de vendre, d’acheter ou de détenir L’Encyclopédie. Tout au long de la publication, les pres-sions sont multiples, obligeant les auteurs à poursuivre leur travail clandestinement. L’Encyclopédie est enfin ache-vée en 1772, dans l’adversité.

Exploitation des documentsDoc. 1 : Dans l’Esprit des lois, dès 1748, Montesquieu pose l’un des fondements de la démocratie : la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire). Il expose qu’il est dangereux que ces trois pouvoirs soient détenus par les mêmes hommes. Cela remet en cause la monarchie abso-lue qui concentre ces trois pouvoirs entre les mains du roi.Doc. 2 : Voltaire estime que la liberté est un droit fonda-mental, ainsi que le droit d’être jugé par une justice indépendante.Doc. 3 : Rousseau exprime que chaque personne, pour accéder à la liberté, doit recevoir une éducation dès l’en-fance, légitimant l’obligation scolaire avant les lois Jules Ferry qui interviendront plus d’un siècle plus tard.Doc. 4 : Il dénonce le fait que l’hérédité soit la seule justifi-cation des privilèges dont jouissent les classes dominantes.Doc. 5 : Elle rassemble toutes les connaissances dont on dispose au moment de la publication, et a pour vocation de les expliquer puis de les diffuser au plus large public possible.Doc. 6 : Cette planche présente les métiers de bouche de manière didactique, notamment en détaillant les outils nécessaires dans l’exercice des métiers.L’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert a pour titre com-plet Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers.

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Pourquoi les idées des Lumières remettent-elles en cause la monarchie absolue ?

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Exercice 1 • Lis ce texte et réponds aux questions.

L’égalité selon Voltaire

Chaque homme, dans le fond de son cœur, a droit de se croire entièrement égal aux autres hommes ; il ne s’en-suit pas de là que le cuisinier d’un cardinal doive ordonner à son maitre de lui faire à dîner ; mais le cuisinier peut dire : « Je suis homme comme mon maitre, je suis né comme lui en pleurant ; il mourra comme moi dans les mêmes angoisses et les mêmes cérémonies ».

D’après Voltaire, Lettres philosophiques, 1734.

1. Quel message veut transmettre Voltaire à travers cette comparaison entre le cuisinier et le cardinal ?

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2. À quelle organisation de la société d’Ancien Régime s’oppose-t-il ?

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3. Quels exemples choisit-il pour illustrer l’égalité entre les deux hommes ?

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Exercice 2 • Lis ce texte de Diderot et réponds aux questions.

La liberté est un présent du ciel, et chaque individu de la même espèce a le droit d’en jouir aussitôt qu’il jouit de la raison. Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres. […] Le prince* tient de ses sujets mêmes l’autorité qu’il a sur eux, et cette autorité est bornée par les lois de la nature et de l’État. Le prince ne peut donc pas disposer de son pouvoir et de ses sujets sans le consentement de la nation**.*roi ; **peuple.

Diderot, « Autorité politique », Encyclopédie.

1. Explique en quoi la deuxième phrase du texte remet en cause le roi absolu de droit divin ?

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2. Selon Diderot, que faut-il au roi pour avoir le droit d’exercer son pouvoir ?

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Quelles crises Louis XVI doit-il affronter ?À la veille des premiers évènements révolutionnaires, Louis XVI est confronté à une crise sociale et financière sans précédent. Les finances du pays sont déficitaires et le tiers état, qui supporte seul la pression fiscale, réclame plus de justice.

Objectifs– Connaitre la situation financière du royaume de France à la veille de la Révolution.– Comprendre les inégalités dans la société française de l’Ancien Régime.– Comprendre dans quel contexte les États généraux sont convoqués.

Compléments pour le maitreLa faillite de l’État

Lorsque Louis XVI monte sur le trône en 1774, le système fiscal est inadapté et les dépenses sont trop importantes. Par ailleurs, à partir de 1776, la participation de la France à la guerre d’indépendance des États-Unis ruine le pays. Tur-got, Necker puis Calonne, qui se succèdent au poste de contrôleur des Finances, tentent de réduire le déficit abys-sal des finances. Par exemple, Turgot envisage d’établir la libre circulation des grains et l’abolition de la corvée, qui serait remplacée par l’appel à une main-d’œuvre rémuné-rée. Mais les ordres privilégiés s’opposent avec virulence à ces réformes et le roi congédie leurs initiateurs. À cette situation budgétaire catastrophique s’ajoute une récolte dramatique qui fait flamber le prix du pain de manière bru-tale, renforçant encore les mécontentements.

La remise en cause de l’organisation de la société

La société de l’Ancien Régime est divisée en trois ordres (noblesse, clergé et tiers état). Le clergé et la noblesse bénéficient de privilèges, comme celui de ne payer que très peu d’impôts.Au sein de chaque ordre, les conditions sociales sont très diverses. La richesse du haut clergé (cardinaux, arche-vêques, évêques, etc.) est considérable par rapport au bas clergé (curés et vicaires de paroisses). La noblesse se divise en « noblesse d’épée », héritière de la chevalerie féo-dale, et en « noblesse de robe », dont les membres ont obtenu leur titre en achetant une charge.Dans le monde paysan, accablé d’impôts, les laboureurs sont plus riches que les ouvriers agricoles. En ville, la grande bourgeoisie (financiers, négociants) vit très confor-tablement, et les classes moyennes (artisans, commer-çants) et défavorisées (domestiques, ouvriers, men-diants…) vivent misérablement.Cette organisation est remise en cause par les idées des Lumières et par la situation de crise qui voit la famine frap-per le peuple et les tentatives de réformes avorter.

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La convocation des États généraux

En 1788, appuyées par le peuple, les élites de la province du Dauphiné s’unissent pour réclamer des réformes pour le royaume : des représentants des trois ordres se ras-semblent et demandent la convocation des États géné-raux. Partout dans le royaume, les habitants rédigent des cahiers de doléances qui expriment leurs plaintes et revendications au roi. Devant les troubles qui éclatent notamment à Rennes, Grenoble et Paris, Louis XVI est contraint de convoquer les États généraux le 5 mai 1789.

Exploitation des documentsDoc. 1 : Cette lettre écrite par Antoine Parmentier, l’agro-nome qui a introduit la pomme de terre en France, montre à quel point l’hiver 1788-1789 est rude, et que la famine menace.Doc. 2 : Le total des recettes est de 471 millions de livres contre 634 millions pour les dépenses. En 1788, l’état des finances royales est donc très largement déficitaire.Doc. 3 : Emmanuel-Joseph Sieyès est un homme d’Église, homme politique et essayiste français né en 1748 et mort en 1836. Il prend une part active à la Révolution française dès le début des troubles. En 1789, il est élu député du tiers état aux États généraux et propose, le 17 juin 1789, la transformation de la Chambre du tiers état en Assemblée nationale. Il rédige le serment du Jeu de paume et travaille à la rédaction de la Constitution. Élu dans trois départe-ments à la Convention, il vote la mort du roi et renonce à sa prêtrise. Plus tard, il participera au coup d’État du 18 brumaire 1799.Son célèbre pamphlet peut être résumé ainsi : le tiers état, qui constitue l’essentiel de la population et qui contribue à tous les efforts, n’est pas représenté par le pouvoir, et il souhaite que cela change.Doc. 4 : Le tiers état est constitué en réalité de tout le monde sauf des nobles et du clergé. Le clergé et la noblesse ne paient pratiquement pas d’impôts, ils peuvent posséder des terres, chasser, avoir des positions sociales élevées.Doc. 5 : Les artisans de Pont-l’Abbé demandent au roi plus de liberté, ils refusent d’être les « esclaves » des nobles ou du haut clergé.Doc. 6 : Le « Nous » est un « nous de majesté », il désigne celui qui parle, en l’occurrence le roi Louis XVI. Le roi convoque les États généraux pour tenter de résoudre les difficultés financières du royaume. Il dit attendre des conseils et se tenir à l’écoute des doléances de son peuple.

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Quelles crises Louis XVI doit-il affronter ?

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Exercice 1 • Complète ce schéma des trois ordres de la société française.

Exercice 2 • Lis ces extraits de deux cahiers de doléances et réponds aux questions.

Cahier de la Flandre maritime, ville de Dunkerque, mars 1789

Les députés que la Flandre maritime enverra à l’assemblée générale de la nation doivent être chargés de pro-curer à la France une heureuse constitution, qui assure d’une manière inviolable et sacrée, les droits du roi et de ses sujets, à tous les citoyens la liberté et la sûreté individuelle, par l’abolition de toutes lettres de cachet, lettres d’exil, et autres espèces d’ordres arbitraires.

Cahier de Houtkerque, 27 mars 1789

Nous sommes taxés d’un nombre infini de droits royaux, le tout tombe à la charge du tiers état et les habitants de la campagne en partagent les plus forts de ces droits et charges […].

Le tiers ordre, après toutes les peines, n’a aucune espérance de récompense puisque la noblesse jouit de tous les restes des privilèges, principalement celui exclusif d’aspirer aux charges et offices militaires…

1. Recherche ce qu’était une « lettre de cachet » sous Louis XVI. Tu peux t’aider de ton manuel p. 82.

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2. Que réclament les habitants de Dunkerque ? Quelles sont les deux priorités qu’ils mettent en avant dans cet extrait ?

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3. Que dénoncent les habitants de Houtkerque dans la première phrase de l’extrait ?

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4. Quel exemple montre selon eux que le tiers état est injustement traité ?

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400 000 personnes

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120 000 personnes

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25,5 millions de personnes

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Que déclenche la convocation des États généraux en 1789 ?Cette leçon expose les troubles qui naissent dans la rue, ainsi que les bouleverse-ments politiques qui en découlent et conduisent à la fin de l’Ancien Régime.

Objectifs– Comprendre le rôle de l’Assemblée nationale constituante.– Connaitre le caractère emblématique de la prise de la Bastille.– Mesurer l’enjeu de l’abolition des privilèges.

Compléments pour le maitre La naissance de l’Assemblée nationale constituante

L’Assemblée nationale constituante de 1789 est née des États généraux convoqués à Versailles le 5 mai 1789 par Louis XVI. Dès le 11 mai 1789, alors que les délibérations des États généraux sont au point mort depuis le 6 mai, le tiers état décide de se réunir seul sous le nom de Com-munes qui, le 17 juin, se constituent en Assemblée natio-nale. Celle-ci trouve refuge le 20 juin dans la salle du Jeu de Paume, à Versailles, et prononce le serment du Jeu de Paume pour annoncer que l’Assemblée ne se quittera pas sans avoir donné une nouvelle constitution au royaume. Le 23, le roi tente de la disperser ; le 9 juillet, l’Assemblée nationale se proclame « constituante » et prononce des mesures essentielles qui engagent le pays vers la chute du régime.

La prise de la Bastille

Le 14 juillet, la foule se rassemble au pied de la Bastille, équipée des armes prises aux Invalides la veille. Deux délégations sont envoyées à Launay, le gouverneur de la Bastille, qui les reçoit mais ne leur donne pas satisfaction. En début d’après-midi, les défenseurs de la Bastille ouvrent le feu sur les émeutiers qui les menacent. Cinq des six compagnies du prestigieux corps d’élite des Gardes fran-çaises entrent alors dans la révolte. Les émeutiers s’em-parent de la prison, font main basse sur les balles et la poudre et sont surpris de ne trouver dans cette célèbre prison d’État que 7 prisonniers de droit commun. Le gou-verneur de la Bastille Launay est massacré par la foule. Le prévôt des marchands subit le même sort et leurs têtes sont promenées au bout de piques dans toute la ville.

L’abolition des privilèges et la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen

Au cours de l’été 1789, pour calmer les paysans en proie à la Grande Peur, l’Assemblée décrète le 4 août, dans une extraordinaire atmosphère d’exaltation, le rachat des droits féodaux. Sur sa lancée, elle abolit les corporations, sup-

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prime plusieurs des privilèges féodaux qui subsistaient encore : droit de mainmorte, juridictions seigneuriales, immunités pécuniaires, droit de chasse. L’Assemblée décide aussi le rachat de toutes les redevances seigneu-riales et des dîmes, l’abolition des corvées, de la vénalité des offices, des privilèges des villes et des provinces, l’égalité devant l’impôt, l’admissibilité de tous aux emplois publics… En une nuit, l’ancienne société est abolie.Entre le 20 et le 26 août 1789, un des textes fondateurs du droit français est discuté puis adopté : il s’agit de la Décla-ration des droits de l’Homme et du citoyen, qui pose tous les principes inaliénables qui fondent le droit de l’individu dans la nouvelle société, et récuse les privilèges.Plus de deux-cents ans après sa rédaction, ce texte demeure un texte de référence en France et dans le monde. Il en a inspiré de nombreux autres, dans notre pays ou à l’internationale (notamment la Déclaration uni-verselle des droits de l’Homme adoptée par les Nations unies le 10 décembre 1948 ainsi que la Convention euro-péenne des droits de l’Homme du 4 novembre 1950).

Exploitation des documentsDoc. 1 : Le nombre de députés du tiers état est le double de celui de la noblesse, alors que la population du tiers est 63 fois plus élevée que celle de la noblesse.Les députés du tiers veulent un vote par personne car, même mal représentés, ils sont majoritaires à eux seuls.Doc. 2 : Le discours de Mirabeau exprime avec panache le refus d’obéir au roi à l’ordre d’évacuer l’Assemblée natio-nale le 23 juin. Mirabeau affirme ici que la volonté de la Nation, c’est-à-dire celle du peuple, ne cédera devant aucune injonction. Il remet explicitement en cause la légi-timité du roi.Doc. 3 : La prison de la Bastille incarne un symbole, celui de l’arbitraire du régime qui fait emprisonner tout individu sur simple ordre royal.L’origine du nom « sans-culotte » vient du fait que les gens du peuple ne portent pas la « culotte », désignant ici le pan-talon court moulant s’arrêtant sous le genou porté par la noblesse. Le sans-culotte porte un pantalon long et large tombant sur les chevilles.Doc. 4 : Cette gravure montre un noble de petite taille et un républicain. L’attitude du premier, petit, âgé, d’une allure frêle, traduit une gêne. Le second est grand, d’allure fière et affirmée, jeune, et représente l’avenir.Le bonnet portant le mot « liberté » au bout de la baïon-nette signifie que cette liberté a été chèrement acquise à la force des armes.

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Que déclenche la convocation des États généraux en 1789 ?

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Exercice 1 • Relie chaque article du texte de 1789 à celui qui lui correspond dans le texte de 1948.

1. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement […]

2. La loi [ ] doit être la même pour tous, soit qu’elle pro-tège, soit qu’elle punisse. Tous les citoyens étant égaux à ses yeux […]

3. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits […].

a. Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits [...].

b. Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expres-sion […]

c. Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinc-tion à une égale protection de la loi […].

Exercice 2 • Lis ce récit de la prise de la Bastille et réponds aux questions en justifiant tes réponses.

Vers trois heures de l’après-midi, une troupe de bour-geois armés, mêlés de quelques soldats français, nous vinrent attaquer. Ils entrèrent sans difficultés dans la première cour, un soldat seul ayant été laissé pour garder la porte ; ils montèrent sur le pont qui fermait la cour du gouvernement et qui était levé ; ils cou-pèrent les balanciers auxquels sont attachées les chaines, et le pont tomba [...]. Après avoir abattu le pont, ils percèrent facilement les portes à coups de hache et la foule vint dans la cour du gouvernement et sur le pont de pierre qui conduit le long des cuisines au corps de la place, et ils se disposaient à vouloir agir de la même manière avec cette porte comme ils avaient fait avec la première. Nous leur demandâmes ce qu’ils voulaient, et un cri général réclama qu’on baissât les ponts ; on leur répondit que cela ne se pou-vait pas et qu’ils devaient se retirer, sinon qu’on les chargerait ; ils redoublèrent de crier : « Bas les portes ! Bas les portes ! »Alors on ordonna à une trentaine de gardes, qui étaient postés dans les créneaux, aux deux côtés de la porte, de faire feu, le gouverneur étant monté avec trente hommes sur les tours.Les assiégeants tirèrent de leur côté contre les cré-neaux et sur ceux qui étaient sur les plateformes [...].Moi, avec mon détachement et une dizaine de soldats, nous étions postés dans la cour de la Bastille en face de la porte où j’avais derrière trois pièces de canon. Le gouverneur demanda à capituler ; on ne voulut point

y souscrire ; les cris redoublèrent de : « Bas les ponts ! » Telle fut la réponse [...]. Je cherchais après cela le gouverneur afin de savoir quelles étaient ses inten-tions ; je le trouvai dans la salle du Conseil occupé à écrire un billet, par lequel il indiquait aux assiégeants qu’il avait vingt milliers de poudre dans la place, et que si les assiégeants ne voulaient pas accepter de capitulation, il ferait sauter le fort, la garnison et tous les environs. Il me remit ce billet avec ordre de le faire passer [...].Je fis passer le billet à travers les trous que j’avais fait percer précédemment dans le pont-levis, mais il fut sans effet ; les cris de « Point de capitulation ! » et « Bas les ponts ! » furent toute la réponse ; je retournai vers le gouverneur et lui rapportai ce qui en était, et revins de suite vers ma troupe. Je fus très surpris quand je vis quatre gardes approcher les portes, les ouvrir et baisser les ponts.La foule entra tout à coup, nous fûmes désarmés dans l’instant ; on entra dans tous les appartements, en saccageant tout. Les assiégeants s’emparèrent des armes qui y étaient, jetèrent les papiers d’archives par les fenêtres et tout fut pillé. Il n’y a pas de mauvais traitement que nous n’ayons essuyé dans ce moment, et nous étions menacés d’être massacrés de toutes les manières possibles.

D’après Louis de Flüe, chef des mercenaires suisses qui gardaient la Bastille en 1789.

1. Que fait le narrateur au moment des faits qu’il raconte et comment vit-il les évènements ?

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Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, 1789. Déclaration universelle des droits de l’Homme, 1948.

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Quels évènements précipitent la chute du roi ?Cette leçon retrace certains évènements majeurs qui se déroulent entre 1790 et 1792. Cette crise, alimentée par des tensions intérieures et extérieures, va porter au pouvoir les plus radicaux des révolutionnaires, qui veulent la fin de la monarchie.

Objectifs– Comprendre les enjeux de la monarchie constitutionnelle.– Connaitre l’évènement déclencheur que constitue la fuite du roi le 21 juin 1791.– Identifier ce qui oppose les révolutionnaires modérés aux révolutionnaires radicaux.

Compléments pour le maitreL’essai de la monarchie constitutionnelle

Les députés de l’Assemblée nationale constituante appar-tiennent en majorité à la bourgeoisie. Ils mettent en place un régime politique qui les favorise. En septembre 1791, la France devient une monarchie constitutionnelle caractéri-sée par la séparation des pouvoirs. Le roi conserve le pou-voir exécutif et commande la Garde nationale. Il nomme ses ministres. Élue au suffrage indirect, l’Assemblée natio-nale détient le pouvoir législatif : elle surveille l’administra-tion, contrôle les forces armées et la politique étrangère. Les juges sont relativement indépendants.Cette constitution est censitaire : seuls les citoyens assez riches pour payer une contribution ont le droit d’élire ou d’être élus. Au total, seuls 4 300 000 personnes sur 28 millions de Français peuvent voter.

La fuite de la famille royale

Contrairement à ce qu’il a prétendu lors de la fête de la Fédération le 14 juillet 1790, Louis XVI n’entend pas s’ac-commoder d’une monarchie constitutionnelle. Mal conseillé, il tente de fuir avec sa famille pour demander l’aide de l’empereur d’Autriche. Reconnu à Varennes, le roi est arrêté et ramené à Paris.Le 17 juillet 1791, l’Assemblée constituante refuse de démettre le roi de ses fonctions. Craignant les réactions du peuple parisien, elle fait tirer sur la foule venue au Champ de Mars signer une pétition pour la déchéance du roi. La fusillade fait une cinquantaine de morts et marque profon-dément la population parisienne.Le régime perd la confiance du peuple mais le roi conserve son trône. Grâce à son droit de veto, celui-ci s’oppose à la politique de l’Assemblée nationale législative élue en septembre 1791.

La division des révolutionnaires

Parmi les députés, deux tendances politiques distinctes se font jour : les « Feuillants » soutiennent la Constitution de

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1791 et veulent que le roi conserve une place, tandis qu’après la fuite du roi, les « Jacobins » les plus radicaux veulent la fin de la monarchie. La Fayette, Sieyès appar-tiennent au club des Feuillants, Maximilien Robespierre est le chef de file des Jacobins.Après la scission avec les Feuillants, Robespierre réforme le club des Jacobins en commençant par « l’épuration » des membres les moins radicaux. Il veut étendre la révolu-tion et ne tolère plus aucune opposition. Il sera l’avocat à charge au moment du procès de Louis XVI.

Exploitation des documentsDoc. 1 : La Constitution de 1791 pose la première sépara-tion des pouvoirs. Le roi conserve le pouvoir exécutif, c’est lui qui nomme les ministres. Le pouvoir législatif passe entre les mains de l’Assemblée législative, elle propose et vote les lois.Doc. 2 : Les arbres de la Liberté sont plantés à l’occasion de fêtes populaires pour signifier que la liberté ne peut disparaitre. Ils deviennent dès lors un symbole fort de l’idéal révolutionnaire.La Fayette est un aristocrate libéral, héros de la guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique. Il est élu en 1789 à la tête de la Garde nationale par l’Assemblée. Dans ce serment, les termes choisis et leur ordre d’apparition sont importants : la Nation d’abord, puis la Loi, autrement dit les décisions de l’Assemblée, et enfin seulement l’auto-rité du roi.Doc. 3 : De gauche à droite : Madame de Tourzel (la gou-vernante) ; la reine ; les enfants royaux ; Louis XVI, en cos-tume de valet de chambre ; Bayon, envoyé par l’Assemblée pour suspendre le roi de ses fonctions ; trois gardes natio-naux, armés de baïonnettes.Doc. 4 : Jean-Paul Marat fonde en 1789 un journal, L’Ami du peuple, qui attaque violemment les aristocrates et les ministres du roi. Très populaire, il participe à la nuit du 10 août et aux massacres de septembre. Il vote la mort de Louis XVI, réclame une dictature révolutionnaire et parti-cipe à la chute des Girondins. Il sera assassiné par Char-lotte Corday le 13 juillet 1793.Ce journal est daté du 4 nivôse de l’an III de la République, ce qui correspond au 24 décembre 1794. Les révolution-naires ont en effet adopté un nouveau calendrier qui com-mence avec la proclamation de la République. Dans ce calendrier, l’année est découpée en douze mois de trente jours et où toute référence à la monarchie et au christia-nisme a été abandonnée.

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Quels évènements précipitent la chute du roi ?

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Exercice 1 • Lis cet extrait d’une chanson révolutionnaire et réponds aux questions.

Madam’ Veto avait promisDe faire égorger tout ParisMais son coup a manquéGrâce à nos canonniers.

Dansons la CarmagnoleVive le sonDansons la CarmagnoleVive le son du canon !

Monsieur Veto avait promisD’être fidèle à son paysMais il y a manqué,Ne faisons pas de quartier

Extrait de « La Carmagnole », 1792.

1. Cherche, dans un dictionnaire, le sens du mot souligné.

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2. Qui surnomme-t-on « Monsieur Veto » ? Pourquoi ?

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3. Qui surnomme-t-on « Madam’ Veto » ?

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Exercice 2 • Voici les noms des douze mois du calendrier républicain créés par l’écrivain et homme politique Fabre d’Églantine. Retrouve à quelle caractéristique du climat ou moment de la vie paysanne chacun correspond.

1. Vendémiaire l

2. Brumaire l

3. Frimaire l

4. Nivôse l

5. Pluviôse l

6. Ventôse l

7. Germinal l

8. Floréal l

9. Prairial l

10. Messidor l

11. Thermidor l

12. Fructidor l

l a. des brouillards et brumes

l b. des vendanges

l c. du froid sec ou humide

l d. de la neige qui blanchit la terre

l e. des giboulées et du vent qui vient sécher la terre

l f. de la germination et de la montée de la sève

l g. des pluies qui tombent avec plus d’abondance

l h. de l’épanouissement des fleurs

l i. de la récolte des prairies et de la fécondité

l j. de la chaleur solaire et terrestre qui embrase le sol

l k. des fruits que le soleil dore et mûrit

l l. des moissons dorées qui couvrent les champs

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Que se passe-t-il en 1792 ?L’année 1792 est une date clé dans l’histoire de la Révolution. Elle voit l’arrestation et la destitution du roi Louis XVI et la proclamation de la Première République au lende-main de la première victoire militaire des armées révolutionnaires contre les puis-sances étrangères.

Objectifs– Comprendre les enjeux de la proclamation de la Première République.– Comprendre le contexte des guerres révolutionnaires de 1792 et 1793.– Comprendre les circonstances de la mort de Louis XVI.

Compléments pour le maitre L’arrestation et la condamnation à mort du roi

Depuis sa fuite en juin 1791 et son arrestation à Varennes, le roi et sa famille sont détenus au palais des Tuileries. Le peuple a perdu confiance en son roi qu’il soupçonne de comploter avec l’ennemi pour retrouver son trône. Lorsque la guerre contre l’Autriche est déclarée par l’Assemblée nationale, les armées de la Révolution, mal organisées, subissent une cuisante défaite.Les insurgés parisiens donnent alors l’assaut au palais des Tuileries. Le roi est accusé de trahison et rendu respon-sable de la désorganisation de l’armée. Dans un manifeste publié en France le 1er août, le duc de Brunswick, chef de l’armée prussienne, menace de détruire Paris s’il est attenté à la vie de la famille royale. Furieux et convaincus de la trahison du roi, les sans-culottes marchent alors sur les Tuileries et contraignent le roi à se réfugier auprès de l’Assemblée. La monarchie tombe et, le 10 août, la famille royale est conduite à la prison du Temple. La France n’a plus de roi.Le procès de Louis XVI pour trahison s’ouvre et, après de vifs débats, le roi est condamné à être exécuté en place publique le 21 janvier 1793.

La proclamation de la Première République

Au lendemain de la première victoire révolutionnaire à Valmy le 20 septembre 1792, l’Assemblée législative laisse la place à une nouvelle assemblée élue au suffrage univer-sel masculin : la Convention. Celle-ci proclame la Ire Répu-blique le 21 septembre. Deux courants s’y affrontent : les Girondins, républicains modérés, et les Montagnards, plus radicaux (Robespierre, Marat, Danton) qui font exécuter les Girondins et basculent, entre 1793 et 1794, vers une politique de Terreur pour « sauver la Révolution ». Au cours de cette période néfaste pour la démocratie menée par Robespierre, des exécutions sommaires et arbitraires ont lieu, des prêtres sont pourchassés et massacrés… Seule la condamnation à mort de Robespierre en 1794 calme les

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violences. Le Directoire, plus modéré, verra l’avènement de Napoléon Bonaparte. La Ire République dure jusqu’en 1804, date du Premier Empire.

La patrie en danger

Devant l’invasion des Autrichiens et des Prussiens qui menacent Paris, Danton déclare, le 11 juillet 1792, la « Patrie en danger ». L’Assemblée prend acte de l’incapacité de l’exécutif à défendre le pays et en appelle au peuple pour prendre les armes et « sauver la Révolution ». Partout en France, des armées de volontaires sont levées. Il semble que la Révolution soit pour la première fois entre les mains du peuple.

Exploitation des documentsDoc. 1 : Les paroles de La Carmagnole sont rédigées au futur, ce qui montre l’enthousiasme des révolutionnaires pour les valeurs qu’ils défendent : la liberté et l’égalité. Pour ces idées, ils affirment être prêts à pendre les aristo-crates et les despotes.L’autre chant révolutionnaire est la Marseillaise, dont les paroles sont rédigées par Rouget de Lisle en 1792.Doc. 2 : Robespierre évoque le roi en le nommant « Louis », c’est-à-dire en l’interpellant comme un simple citoyen, ne lui reconnaissant plus aucune prérogative.Il justifie sa mort car, en faisant appel aux ennemis exté-rieurs contre le peuple, Louis Capet a affiché sa trahison. C’est désormais la volonté du peuple qui doit prévaloir, Louis XVI doit mourir pour que la « patrie » vive.Doc. 3 : L’exécution en public sur la place de la Révolution, aujourd’hui place de la Concorde, est destinée à associer le peuple à cet acte « festif » et à servir la propagande révolutionnaire.Doc. 4 : Le bonnet phrygien, celui des révolutionnaires, la cocarde, symbole de la République, le coq gaulois, sym-bole de la France, la couronne de laurier, symbole de paix, et bien sûr la devise républicaine : liberté, égalité, fraternité.Doc. 5 : Anglais, Espagnols, Hollandais et Piémontais menacent les frontières françaises, de même que les Autri-chiens et les Prussiens.Ces menaces sont difficiles à repousser car elles encerclent l’Hexagone sur plusieurs fronts à la fois. Les pays atta-quants sont de plus coalisés, c’est-à-dire qu’ils s’entendent dans une stratégie commune. Ces menaces proviennent de pays puissants, dont les armées sont bien organisées, alors que les armées révolutionnaires ont du mal à coor-donner leurs actions.

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Que se passe-t-il en 1792 ?

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Exercice 1 • Lis ces deux textes et réponds aux questions.

Le Roi a résolu de faire connaitre à l’Europe l’état où il se trouve, et en confiant ses peines à l’empereur, son beau-frère, il ne doute pas qu’il prenne toutes les mesures que son cœur généreux lui dictera pour venir au secours du Roi et du Royaume de France.

Lettre de Louis XVI à Léopold II, empereur d’Autriche, juillet 1791.

Un peuple en état de révolution est invincible. Disons à l’Europe que, si elle engage les rois dans une guerre contre les peuples, nous engagerons les peuples dans une guerre contre les rois. Disons à l’Europe que dix mil-lions de Français embrasés du feu de la liberté et armés du glaive pourraient, si on les irrite, faire trembler les tyrans de leurs trônes d’argile.

D’après le discours du député Isnard à l’Assemblée législative, 29 novembre 1791.

1. Dans le premier texte, que demande Louis XVI à son beau-frère l’empereur d’Autriche ?

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2. Comment les révolutionnaires peuvent-ils interpréter cette demande de leur roi ?

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3. Dans le second texte, que promet le député Isnard aux monarques qui pourraient intervenir en France ?

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4. Selon lui, pourquoi les Français ne pourraient-ils pas perdre la guerre ? Quel mot emploie-t-il ?

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Exercice 2 • Trouve les mots qui correspondent aux définitions.

1. Chant révolutionnaire à la gloire de la liberté écrit au futur :

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2. Chant guerrier devenu l’hymne national de la France :

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3. Qui a dit : « Louis doit mourir parce qu’il faut que la patrie vive » ? :

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4. Date de l’exécution de Louis XVI :

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5. Date de naissance de la Première République :

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6. Devise de la République :

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Rédiger un articleL’importance de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen

Méthode

Compétences du socle commun• Comprendre un document : comprendre le sens géné-ral d’un document ; en extraire des informations perti-nentes ; savoir que le document exprime un point de vue ; identifier et questionner son sens implicite.L’écriture d’un article impose à l’élève d’être capable de comprendre le sens global des documents mais aussi d’en saisir l’implicite. Et dans le cas d’évènement fondateur, d’en comprendre les conséquences historiques et la por-tée universelle.

• Se repérer dans le temps : construire des repères his-toriques ; situer chronologiquement des grandes périodes historiques ; ordonner des faits les uns par rapport aux autres.L’élève devra concevoir que les situations, les évènements relatés, les documents présentés se comprennent en regard d’un temps et de ses particularités. Cet ancrage dans une époque permet d’éviter les anachronismes.

• Raisonner, justifier une démarche et les choix effec-tués : poser/se poser des questions ; formuler des hypothèses ; vérifier ; justifier.La trame de questionnement qui, quand, quoi, où, com-ment, pourquoi donne tous les éléments qui doivent figu-rer dans un article. Elle aide l’élève à structurer l’informa-tion qu’il veut communiquer en le guidant dans la rédaction de son texte. Cela participe aussi à la construction d’un esprit critique.

• Pratiquer différents langages en histoire et en géo-graphie : écrire pour structurer sa pensée et son savoir, pour argumenter ; écrire pour communiquer et échanger.La production d’écrit est une activité transversale prati-quée dans différents domaines d’apprentissage par l’élève. Il s’agit ici de lui permettre de s’emparer d’une forme d’écrit particulière (l’article) qu’il pourra réinvestir dans d’autres domaines. À l’issue de cette activité, l’enseignant pourra proposer de compiler dans un document unique tous les articles produits, pour montrer que pour un même sujet imposé, les interprétations de chacun et les diffé-rentes options choisies offrent une variété de points de vue. La notion de subjectivité de tout écrit peut ainsi être illustrée de manière empirique.

• S’informer dans le monde du numérique : trouver, sélectionner et exploiter des informations dans une ressource numérique (Bloc ressource).Sur le site Éduscol, l’élève peut rechercher le texte com-plet de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen. Il pourra ainsi élargir son champ d’investigation et étendre ses connaissances.

Objectifs– Comprendre des documents.– Savoir hiérarchiser des informations.– S’entrainer à la rédaction d’articles.

Compléments pour le maitreDoc. 1 : Ce texte est un « préambule » à la Constitution qui sera votée en septembre 1791. Il affirme les droits et les devoirs de tous les citoyens dans la nouvelle société à construire après la chute de l’Ancien Régime. Le texte fait écho à la Déclaration d’indépendance des États-Unis de 1776 dont il reprend l’esprit.Doc. 2 : Celle de gauche, la plus âgée, représente la France, qui reste une monarchie mais qui s’est libérée des chaines de l’absolutisme. Elle porte le manteau bleu de France avec la fleur de lys, emblème des rois de France, et une couronne. La seconde est une allégorie de la liberté tout récemment acquise. Sa main droite tient le sceptre du pouvoir, jusqu’alors réservé au roi, et invite le spectateur à lire les articles du texte qui posent ses droits.Le triangle lumineux, symbole de la connaissance et de la conscience, peut évoquer à la fois un symbole biblique et maçonnique. La pique des sans-culottes surmontée du bonnet phrygien rappelle que ces droits ont été acquis de haute lutte par les révolutionnaires.Doc. 3 : Le texte affirme que le seul fait de naitre donne des droits à chaque homme, indépendamment de sa nais-sance, de sa religion ou de sa position dans la société. Cet homme-citoyen est libre, il peut penser ce qu’il veut, avoir la religion de son choix et n’est soumis qu’à la loi votée par les représentants du peuple.Doc. 4 : C’est une organisation non gouvernementale qui lutte contre toutes les atteintes à la liberté dans le monde. Son champ d’intervention est vaste. En effet, aujourd’hui encore, de nombreuses personnes ne jouissent pas des droits de l’Homme, tels que définis en 1789.

La fiche méthodeLes étapes proposées reprennent la procédure clas-sique dans la rédaction d’un article quel que soit son sujet. Elle doit être accompagnée par l’enseignant, notamment à la première étape de recherche, car la difficulté à laquelle les élèves peuvent être confrontés est la sélection pertinente des éléments qu’ils vont trouver autour de ce thème très riche et complexe.

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Exercice • Utilise le cadre ci-dessous pour écrire ton article.

Pour le cadre 4 (Texte), rédige un texte en répondant aux questions qui, quand, quoi, où, comment, pourquoi dans l’ordre de ton choix.

Rédiger un article

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Légende : 1. Titre ; 2. Illustration ; 3. Chapô (introduction) ; 4. Texte de l’article ; 5. Signature.

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Qui est Napoléon Bonaparte ?Cette leçon présente l’action de Napoléon Bonaparte entre 1795 et 1804. Entre la sauvegarde des acquis de la Révolution et le glissement progressif vers un régime autoritaire, Bonaparte est un dirigeant controversé qui alimente encore les débats entre historiens.

Objectifs– Connaitre le parcours victorieux du général de la Révolution Napoléon Bonaparte.– Comprendre les conditions du retour au calme après les années 1789-1799.– Comprendre les principales réformes du Consulat.– Savoir que Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage aboli par la Révolution.

Compléments pour le maitreLe général victorieux de la Révolution

Né en Corse, Napoléon Bonaparte fréquente le collège d’Autun puis l’école militaire de Brienne, enfin celle de Paris. Séjournant souvent en Corse, il participe dès les débuts de la Révolution aux luttes politiques de l’ile. Jouant un rôle important dans la répression du soulèvement roya-liste en 1795, il est nommé commandant de l’armée d’Ita-lie. La même année, il épouse Joséphine de Beauharnais.Après la brillante campagne d’Italie, au cours de laquelle Bonaparte se révèle un grand stratège et un habile négo-ciateur, il est envoyé en Égypte pour couper la route des Indes aux Anglais, mais, apprenant les difficultés inté-rieures et extérieures de la France, il rentre à Paris, où il fomente un complot contre le Directoire.

Le consul qui permet le retour au calme

Le coup de force du 18 brumaire ressemble plus à une manœuvre politique majoritairement consentie qu’à un coup d’État. La population accueille en effet favorablement ce jeune général de 30 ans, homme providentiel suscep-tible de remettre de l’ordre. Rapidement, il ramène la paix intérieure (fin de la guerre civile) et extérieure (avec l’Au-triche et le Royaume-Uni).Comprenant l’intérêt de renouer avec l’Église, il fait signer le Concordat de 1801, qu’il assortit de conditions très fermes : le pape reconnait la République, renonce aux biens confisqués durant la période révolutionnaire, accepte la nomination des évêques par Napoléon. En échange, « le Gouvernement de la République française reconnait que la religion catholique, apostolique et romaine est la religion de la plus grande majorité des Fran-çais » et les églises sont rouvertes.

L’organisateur d’un État fort

La paix retrouvée, Napoléon Bonaparte se lance dans d’ambitieuses réformes de réorganisation structurelle de l’État : Code civil, Banque de France, franc germinal, créa-

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tion des préfets, renforcement du pouvoir de l’État, réorga-nisation de la perception fiscale, etc. Cette période glo-rieuse du Consulat montre donc à la fois un retour à la prospérité et à la paix, en même temps que la montée en puissance d’un régime qui évolue de plus en plus vers une forme de dictature.

L’homme qui rétablit l’esclavage

Par un décret datant du 20 mai 1802 relatif à la traite des noirs et au régime des colonies, l’esclavage que la Révolu-tion avait aboli en 1794 est rétabli dans certaines colonies.Les motifs de ce rétablissement sont plus pragmatiques qu’idéologiques. Tout d’abord, pour des raisons écono-miques évidentes. Ensuite, il existe des raisons plus poli-tiques : la France vient de signer la paix avec ses voisins qui tous pratiquent l’esclavage. Voici comment Bonaparte explique sa loi : « La continuation de la traite est envisagée jusqu’à ce que le gouvernement français ait pu trouver un accord avec le gouvernement britannique et d’autres gou-vernements pour supprimer la traite d’un commun accord ».

Exploitation des documentsDoc. 1 : Le personnage semble jeune, fougueux, déter-miné. La lumière est sur son visage, comme s’il était ins-piré par la grâce. L’arrière-plan est gris et fumeux, c’est sans doute le théâtre d’une bataille dont il est le vainqueur.Doc. 2 : Napoléon affirme que la religion est une nécessité pour le peuple. Mais cette religion doit être contrôlée par l’État, c’est-à-dire par lui. Il nomme les évêques et décide que les curés seront salariés par l’État, c’est-à-dire à son service.Doc. 3 : Sur cette gravure de propagande, le Premier consul est représenté remettant son épée dans son four-reau, geste qui signifie la paix. La taille démesurée du per-sonnage montre qu’il veille à la protection du peuple.Doc. 4 : Il porte une tenue d’apparat très proche de celle de Bonaparte dans le doc. 3. La similitude entre les deux montre le rôle d’un préfet : celui de représenter fidèlement le Premier consul sur le territoire dont il a la charge.Les deux missions principales sont de recruter des soldats et de lever les impôts selon les ordres qu’il reçoit du gouvernement.Doc. 5 : Le rétablissement de l’esclavage s’oppose à la liberté et l’égalité. Cette loi bafoue donc particulièrement l’article premier de la DDHC : « Tous les hommes naissent libres et égaux en droits ».

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Qui est Napoléon Bonaparte ?

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Exercice 1 • Lis le texte et réponds à la question suivante : avec quels arguments Napoléon Bonaparte essaie-t-il de convaincre les Anglais de faire la paix ? Cite deux exemples qu’il donne.

La guerre, qui depuis huit ans ravage les quatre parties du monde, doit-elle être éternelle ? N’est-il aucun moyen de s’entendre ? Comment les deux nations les plus éclairées de l’Europe, puissantes et fortes plus que ne l’exi-gent leur sûreté et leur indépendance, peuvent-elles sacrifier à des idées de vaine grandeur le bien du com-merce, la prospérité intérieure, le bonheur des familles ? Comment ne sentent-elles pas que la paix est le premier des besoins, comme la première des gloires ? Ces sentiments ne peuvent pas être étrangers au cœur de votre majesté, qui gouverne une nation libre, et dans le seul but de la rendre heureuse. Votre majesté ne verra dans cette ouverture que mon désir sincère de contribuer efficacement pour la seconde fois à la pacification générale, par une démarche prompte, toute de confiance, et dégagée de ces formes qui, nécessaires peut-être pour déguiser la dépendance des États faibles, ne décèlent dans les États forts que le désir mutuel de se tromper.La France, l’Angleterre, par l’abus de leurs forces, peuvent longtemps encore, pour le malheur de tous les peuples, en retarder l’épuisement ; mais, j’ose le dire, le sort de toutes les nations civilisées est attaché à la fin d’une guerre qui embrase le monde entier.

Napoléon Bonaparte s’adressant aux Britanniques en 1800.

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Exercice 2 • Lis le texte et réponds à la question suivante : quels différents domaines de l’État le Premier consul contrôle-t-il à travers ce pouvoir de nomination ? Justifie ta réponse.

Article 41 : Le Premier consul promulgue les lois ; il nomme et révoque à volonté les membres du Conseil d’État, les ministres, les ambassadeurs et autres agents extérieurs en chef, les officiers de l’Armée de terre et de mer, les membres des administrations locales et les commissaires du gouvernement près des tribunaux. Il nomme tous les juges criminels et civils autres que les juges de paix et les juges de cassation.

Constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799).

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Comment Bonaparte devient-il Napoléon Ier ?Cette leçon montre les caractéristiques principales du règne de Napoléon entre 1804 et 1815, depuis son couronnement comme empereur jusqu’à la chute du régime et l’exil.

Objectifs– Établir des liens entre monarchie et empire.– Comprendre la politique européenne de l’empereur.– Comprendre la chute du Premier Empire.

Compléments pour le maitreNapoléon, sacré empereur

En 1804, le Sénat proclame Napoléon Bonaparte Empe-reur de tous les Français sous le nom de Napoléon Ier, et déclare l’Empire héréditaire. Cette décision est ratifiée par un plébiscite populaire. Dès lors, les idéaux démocra-tiques de la Révolution s’éloignent. Le caractère divin du personnage de l’empereur, le contrôle de tous les rouages de l’État, la censure de toute opposition ainsi qu’un culte de la personnalité servi par une propagande omniprésente caractérisent le régime impérial. L’aigle et l’abeille rem-placent la fleur de lys, alors que la main de la justice et le sceptre, signes royaux d’une autorité « éclairée », sont conservés.Napoléon Ier constitue une noblesse d’Empire, dont le noyau est composé des membres de sa famille ou de proches qu’il récompense. Avec la naissance de son fils (qu’il proclame roi de Rome) en 1811, Napoléon parle même d’une quatrième dynastie : après les Mérovingiens, les Carolingiens, les Capétiens, ce serait le tour des Bonaparte.

Napoléon, maitre de l’Europe

Grâce à un soutien populaire et à une armée efficace et fidèle, les conquêtes de l’Empire agrandissent le territoire et mettent les États voisins sous domination française. En effet, Napoléon conquiert des territoires puis installe des membres de sa famille à leur tête. Peu à peu et jusqu’en 1811, la domination de l’empereur français en Europe est écrasante, évoquant celle de Charlemagne au ixe siècle.

La fin de l’Empire

Cependant, les ambitions de l’empereur commencent dès 1808 à se heurter à des oppositions. En Espagne, une guérilla résiste au pouvoir de Joseph Bonaparte, placé sur le trône d’Espagne par l’empereur. Des rivalités avec l’em-pereur russe Alexandre Ier vont rompre le pacte de non-agression. Napoléon s’engage dans une désastreuse campagne militaire en 1812, qui se solde par des dizaines de milliers de morts et une déroute humiliante (bataille de la Bérézina). Dès lors, Britanniques, Russes, Prussiens,

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Allemands et Autrichiens forment des alliances militaires pour faire reculer Napoléon Ier. En 1814, alors qu’ils enva-hissent la France, Napoléon Ier est contraint à l’abdication et à l’exil sur l’ile d’Elbe. Louis XVIII est installé sur le trône de France. En 1815, Napoléon Ier tente vainement de reconquérir le pouvoir avec l’aide de ses partisans : ce sont les « Cent Jours ». Il échoue à Waterloo le 18 juin 1815 et est exilé à Sainte-Hélène, ile isolée dans le Sud de l’océan Atlantique, où il passe sa captivité à dicter ses Mémoires, avant de mourir le 5 mai 1821.

Exploitation des documentsDoc. 1 : Cette scène représente le couronnement de l’im-pératrice Joséphine par Napoléon qui porte déjà sur la tête sa couronne d’empereur. Le geste qu’il accomplit est solennel. Tous les regards convergent vers la couronne.On reconnait le pape Pie VII qui est là pour montrer la caution de l’Église, mais son rôle n’est pas central. On aperçoit les hauts membres du clergé à droite, les géné-raux de la Grande Armée au centre, les ambassadeurs étrangers à droite de l’autel, la famille impériale et de nom-breux membres de la noblesse d’Empire.Le profil de Napoléon Ier évoque celui d’un empereur romain. Ce tableau est une œuvre de commande au ser-vice du prestige de son commanditaire.Doc. 2 : L’obéissance à l’empereur est celle due à Dieu qui l’a fait « empereur » et dont il est « l’image sur Terre ».Ce texte est en parfaite contradiction avec les idéaux révo-lutionnaires qui affirmaient que seul la nation était souveraine.Doc. 3 : La stratégie de conquête est d’abord d’agrandir le plus possible le territoire. On voit que les frontières du Sud-Est et du Nord-Est débordent largement celles de l’Hexagone actuel. Puis, par la contrainte militaire et poli-tique, Napoléon Ier assure une domination sur les pays voi-sins : Espagne, Confédération du Rhin, Grand Duché de Varsovie, royaumes d’Italie et de Naples, à la tête desquels il installe un membre de la famille impériale.Doc. 4 : Dans ce texte, Napoléon exprime avec force son amertume, voire sa colère de se voir réduit au titre de simple général, lui qui a été empereur et maitre de l’Europe.

Pour aller plus loin• De Bonaparte à Napoléon, TDC, n° 722, 1996.• Les arts sous l’Empire, TDC, n° 58, 2010.• Sur les musées dédiés à Napoléon Ier et son époque :www.musees-nationaux-napoleoniens.org/

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Comment Bonaparte devient-il Napoléon Ier ?

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Exercice 1 • Lis ce texte et réponds aux questions.

Tu ne dévoreras plus nos enfants : nous ne voulons plus de ta conscription*, de ta police, de ta censure, de tes fusillades nocturnes, de ta tyrannie. Ce n’est pas seulement nous, c’est le genre humain qui t’accuse. […] Où n’as-tu pas répandu la désolation ? […] La voix du monde te déclare le plus grand coupable qui ait jamais paru sur la Terre […]. Au milieu de la civilisation, dans un siècle de lumières, tu as voulu régner par le glaive d’Attila et les maximes de Néron. * conscription : recrutement des soldats dans l’armée.

Chateaubriand, De Bonaparte et des Bourbons, 1814.

1. Recherche qui sont Attila et Néron. Dis en quoi ces deux personnages peuvent avoir un lien avec Napoléon Ier.

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2. Quels reproches le poète romantique Chateaubriand fait-il à l’empereur Napoléon Ier ?

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Exercice 2 • Colorie en bleu l’Empire français en 1811. Puis colorie en vert clair les pays sous domination française. Place ensuite sur la carte : Empire français, Espagne, Royaume d’Italie, Royaume de Naples, Confédération du Rhin et Grand Duché de Varsovie.

Vienne

Berlin Varsovie

Kiev

Madrid

OCÉANATLANTIQUE

Mer duNord

MerMéditerranée

ROYAUMEDE

SARDAIGNE

PORTUGAL

ROYAUMEDE SICILE

AUTRICHE

RUSSIE

EMPIRE OTTOMAN

ROYAUME-UNI

SUÈDEDANEMARK

PRUSSE

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Quel est l’héritage napoléonien ?Cette leçon permet aux élèves de mesurer quelles conséquences les réformes de cette courte période de l’histoire ont encore sur l’organisation actuelle de la société. La notion de traces du passé prend ici tout son sens.

Compléments pour le maitreUne nouvelle organisation administrative

Napoléon renforce la centralisation administrative mise en place pendant la Révolution en créant les préfets. Nom-més à la tête des départements, ils sont chargés de trans-mettre au gouvernement informations, enquêtes et recen-sements. Leurs missions s’étendent dans les domaines militaire, financier, économique, éducatif. « Le préfet sera chargé seul de l’administration » (loi de 1800). Il remplace les autorités élues.

Une capitale mieux aménagée

Napoléon souhaite faire de Paris un lieu de prestige, « une nouvelle Rome » peuplée de monuments grandioses : la colonne Vendôme, le palais de la Bourse, la fontaine du Châtelet, le Temple de la Gloire, les arcs de triomphe du Carrousel et de l’Étoile.Paris devient le centre de la vie politique, diplomatique et mondaine de l’Empire. Soucieux d’ordre et d’efficacité, l’empereur fait édifier de nombreux équipements d’utilité publique : des nouvelles rues, des ponts, des canaux, des marchés, des abattoirs, des cimetières. Il établit une nou-velle organisation de la capitale : il institue les fonctions de préfet de la Seine et de préfet de police ainsi que le Conseil général de la Seine.

Le Code civil et la Légion d’honneur

Le Code civil est un recueil de règles qui réglementent la vie civile des Français. Il comprend 2 281 articles. Il fonde les bases écrites de notre droit moderne. Il est applicable à l’ensemble des Français : il marque la fin des législations particulières pour les régions du Nord et du Sud. « C’est un corps de lois destinées à diriger et à fixer les relations de sociabilité, de famille et d’intérêt qu’ont entre eux des hommes qui appartiennent à la même cité » (extrait du dis-cours de présentation du Code civil).

La formation de la jeunesse

La politique d’éducation est entièrement soumise à des contraintes politiques. L’objectif est de former une élite pour servir le régime. Les lycées, créés par la loi du 1er mai 1802, font la synthèse entre les traditions de l’Ancien Régime et les acquis de la période révolutionnaire, et n’ac-cueillent que les garçons. Une loi, prise en 1806, com-plète celle de 1802. Elle institue un corps d’enseignants et jette les bases de l’université impériale. Les lycées per-durent aujourd’hui mais sous une forme bien différente.

Exploitation des documentsDoc. 1 : La différence du nombre de départements entre la période révolutionnaire et l’année 1812 s’explique par les conquêtes militaires de Napoléon qui ont agrandi le territoire français au nord et au sud-est de l’Hexagone.Doc. 2 : Citons les ponts des Arts, d’Austerlitz et d’Iéna.Doc. 3 : Napoléon ordonne en 1806 l’érection de ce monument en l’honneur des armées impériales. L’Arc de triomphe sera achevé par Louis Philippe en 1836.Doc. 4 : Napoléon considère que toutes ses conquêtes et ses victoires militaires seront gommées par la défaite de Waterloo. En revanche, le Code civil restera longtemps dans l’histoire car il réorganise en profondeur la société. D’autres codes fixant des lois et des règlements existent en France : le Code du travail, le Code de commerce, le Code de la route.Doc. 5 : On reconnait la couronne impériale, la couronne de laurier, le N de Napoléon Ier, les aigles (symbole de la puissance militaire dans l’Antiquité), les abeilles (symbole des rois carolingiens) et la croix de l’ordre.Doc. 6 : Le lycéen porte une redingote et un bicorne, ce qui évoque le caractère militaire des lycées napoléoniens. Il est intéressant de noter la similitude avec la tenue de Napoléon lui-même et celle des préfets de la page 113.

Pour aller plus loin• Une vidéo d’un historien à visionner avec les élèves (5 minutes) :education.francetv.fr/matiere/epoque-contemporaine/quatrieme/video/thierry-lentz-que-nous-reste-t-il-de-napoleon

Objectifs– Connaitre les grandes réformes administratives de la période napoléonienne.– Découvrir l’impact architectural et urbanistique de Napoléon sur la ville de Paris.– Comprendre le rôle et l’importance du Code civil.– Découvrir l’importance de l’éducation de la jeunesse dans la politique de Napoléon.

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Quel est l’héritage napoléonien ?

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Exercice 1 • Retrouve les mots ou expressions qui correspondent aux définitions suivantes.

1. Recueil de règles promulgué en 1804 : .....................................................................................................

2. Célèbre rue de Paris créée sous Napoléon : ...............................................................................................

3. Établissements scolaires réservés aux garçons : ........................................................................................

4. Représentant de Napoléon dans les départements : ..................................................................................

5. Nombre de départements français en 1812 : ..............................................................................................

6. Récompense civile et militaire créée par Bonaparte en 1802 : ......................................................................

Exercice 2 • Lis attentivement ces articles du Code civil puis réponds par une phrase aux questions.

1. Quels sont les rapports entre un mari et une femme selon l’article 213 ?

...........................................................................

...........................................................................

...........................................................................

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2. Peut-on dire que l’égalité entre les hommes et les femmes est assurée par le Code civil de Napoléon ? Jus-tifie ta réponse en t’appuyant sur les différents articles cités ici.

...........................................................................

...........................................................................

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Exercice 3 • Retrouve les différents éléments qui composent la médaille de la Légion d’honneur.

abeilles • aigle • N • croix de l’ordre • couronne de laurier

Art. 213 : Le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari.

Art. 229 : Le mari pourra demander le divorce pour cause d’adultère de sa femme.

Art. 230 : La femme pourra demander le divorce pour cause d’adultère de son mari, lorsqu’il aura tenu sa concubine dans la maison commune.

Art. 1 421 : Le mari administre seul les biens de la communauté. Il peut les vendre, aliéner et hypo-théquer sans le concours de la femme.

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Construire une frise historiqueLa période napoléonienne

Méthode

La fiche méthodeL’enseignant devra accompagner l’élève dans la construction matérielle de la frise. Il devra notamment veiller à la représentation proportionnelle du temps. L’échelle est donnée pour plus de facilité. C’est l’occa-sion de faire le lien entre temps représenté et temps historique. Il sera utile de se reporter au préalable aux frises qui figurent dans le manuel sur les pages d’en-trée de chapitres. La lecture des frises constitue une étape essentielle.IMPORTANT : Une coquille s’est glissée dans l’étape 1 page 119, il manque deux dates importantes à faire figurer sur la frise : 1804 (2 décembre), le sacre de Napoléon Ier ; et la fin de la période : 1815 (22 juin) l’abdication définitive avant l’exil à Sainte-Hélène.Les autres dates à placer pour lesquelles on demande aux élèves de faire des recherches sont : 1799 (9 et 10 novembre) : coup d’État ; 1801 (8 septembre) : Concor-dat avec le pape ; 1802 (20 mai) : rétablissement de l’esclavage ; 1804 (21 mars) : Code civil ; 1805 (2 décembre) : victoire d’Austerlitz contre les Russes et les Autrichiens ; 1812 (19 octobre) : retraite de Russie.

Compétences du socle commun• Comprendre un document : en comprendre le sens général ; extraire des informations pertinentes pour répondre à une question ; savoir que le document exprime un point de vue, en identifier le sens implicite.Pour classer les évènements chronologiquement, l’élève doit être capable de situer dans le temps le fait évoqué. Il doit comprendre ce que relate le document de même que le rôle joué par l’évènement dans l’enchainement des faits à placer sur la frise qu’il construit.

• Se repérer dans le temps : construire des repères his-toriques ; situer chronologiquement des grandes périodes historiques ; utiliser des documents donnant à voir une représentation du temps (dont les frises chro-nologiques) à différentes échelles, et le lexique relatif à la mise en perspective des faits.Cette compétence est au centre du travail de construction d’une frise. Une frise permet par ailleurs de montrer la linéarité de l’histoire dans un programme d’enseignement non exhaustif. C’est aussi l’occasion de mettre en lien diffé-rents évènements, de montrer les incidences qu’ils ont les uns sur les autres et les évolutions qu’ils impliquent.

• Pratiquer différents langages en histoire et en géogra-phie : écrire pour structurer sa pensée et son savoir, pour argumenter, pour communiquer et échanger.La réalisation d’une frise nécessite de la rigueur et de la précision dans le tracé et le choix de la légende. L’élève s’initie à un outil propre à l’histoire qui permet la présenta-tion d’informations sous une forme synthétique et visuelle.

Objectifs– Comprendre, sélectionner des informations.– Réaliser une frise pour organiser des informations d’ordre chronologique.– Maitriser les codes propres à la frise.

Compléments pour le maitreDoc. 1 : Le Code civil permet de rassembler dans un même document des lois applicables à tous, de diffuser auprès des citoyens les textes qu’ils doivent respecter et qui déterminent leurs droits. Les objectifs des lois sont rap-pelés par Portalis : permettre ou interdire, punir ou récompenser.Doc. 2 : Le tableau de Lejeune dépeint la visite de l’empe-reur à la veille de la bataille d’Austerlitz. Il veut montrer la proximité du chef de guerre avec ses troupes. 1805 est une période où la puissance de Napoléon est à son apo-gée. Le texte, témoignage d’un officier napoléonien, montre le respect et l’admiration des soldats pour le général.

Doc. 3 : La scène se situe le 9 ou 10 novembre 1799 dans l’orangerie du château de Saint-Cloud. Le régime du Direc-toire, au pouvoir depuis 4 ans, est très largement remis en cause. On y voit Bonaparte, escorté de quelques grena-diers, affronter impassible les députés hurlant et protestant « À bas le dictateur ! À bas le tyran ! Hors la loi ! ». Le désordre règne dans la salle, comme en attestent la chaise renversée au premier plan et les députés qui se pressent autour du général. Seule la scène centrale bénéficie d’un éclairage qui vient de l’extérieur. Napoléon est seul, de face, il semble serein dans cette confusion généralisée. Le danger est patent, mais le recours est là : c’est Bonaparte. La lecture de ce tableau sera l’occasion de rappeler le caractère partisan de cette œuvre de commande. Il s’agit encore d’une trace de l’histoire, mais qui doit être interpré-tée par son contexte.Doc. 4 : Cette gravure de 1803 représente la révolte des esclaves de Haïti après le rétablissement de l’esclavage par Napoléon en 1802. La gravure montre l’armée des insurgés noirs, au premier plan, contre les soldats napo-léoniens que l’on reconnait à leurs bicornes caractéris-tiques, au second plan. Le discours de Jean-Jacques Des-salines illustre l’engagement des révoltés qui sont prêts à sacrifier leur vie au nom de la liberté. Dessalines décrétera l’indépendance de Haïti en 1804, avant d’en prendre la tête et de se couronner empereur.

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Construire une frise historiqueLa période napoléonienne

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Exercice • Découpe la frise et les étiquettes à y faire figurer. Indique sur la frise les deux périodes étudiées : Consulat et Empire. Colorie-les. Colle ensuite la frise sur une feuille, place les évènements dans l’ordre chronologique et relie-les à l’emplacement de la date indiquée.

Coup d’État de Napoléon : 9 et 10 novembre 1799

Concordat avec le pape : 8 septembre 1801

Rétablissement de l’esclavage : 20 mai 1802

Code civil : 21 mars 1804

Sacre de Napoléon Ier : 2 décembre 1804

Victoire d’Austerlitz : 2 décembre 1805

Retraite de Russie : 19 octobre 1812

Abdication définitive de Napoléon Ier : 22 juin 1815