Rapport du FMI No. 16/261
2017 Fonds montaire international
GUINE CONSULTATIONS DE 2016 AU TITRE DE LARTICLE IV
COMMUNIQU DE PRESSE ; RAPPORT DES SERVICES DU FMI ;
ET DCLARATION DE LADMINISTRATEUR POUR LA GUINE
Dans le cadre des consultations de 2016 au titre de larticle IV, les documents ci-aprs ont t publis
et sont inclus dans le prsent dossier :
Un communiqu de presse rsumant les avis du Conseil dadministration exprims le
22 juillet 2016, lors de lexamen du rapport des services du FMI qui a marqu
lachvement des consultations au titre de larticle IV avec la Guine.
Le rapport des services du FMI tabli par une quipe des services du FMI pour tre soumis
lexamen du Conseil dadministration le 22 juillet 2016. Ce rapport a t tabli l'issue des
entretiens qui ont pris fin le 5 mai 2016 avec les autorits guinennes sur l'volution et les
politiques conomiques. La rdaction du rapport, qui repose sur les informations disponibles au
moment de ces entretiens, a t acheve le 6 juillet 2016.
Une annexe dinformation prpare par les services du FMI.
Une dclaration de lAdministrateur pour la Guine.
La politique de transparence du FMI autorise la suppression, dans les rapports des services du FMI et
autres documents publis, dinformations dlicates au regard des marchs et dinformations qui
divulgueraient de faon prmature les intentions de politique conomique des autorits.
Ce rapport peut tre obtenu sur demande ladresse suivante :
International Monetary Fund Publication Services
PO Box 92780 Washington, D.C. 20090
Tlphone : (202) 623-7430 Fax : (202) 623-7201
Courriel : [email protected] Internet : http://www.imf.org
Prix : 18,00 dollars lexemplaire imprim
Mars 2017
mailto:[email protected]://www.imf.org/
Communiqu de presse n16/359
POUR DIFFUSION IMMDIATE
22 juillet 2016
Le Conseil dadministration du FMI achve les consultations de 2016 au titre de
larticle IV avec la Guine
Le 22 juillet 2016, le Conseil dadministration du Fonds montaire international (FMI) a
achev les consultations de 2016 au titre de larticle IV1 avec la Guine.
Les rsultats conomiques obtenus par la Guine au cours des quatre dernires annes ont t
largement infrieurs aux projections ambitieuses des autorits. Aprs des progrs en dbut de
priode (2012-13), le pays a souffert de lpidmie bola, dune forte baisse des prix des
produits de base et de lincertitude politique. La croissance conomique a atteint en moyenne
1,8 % sur la priode 2012-15, soit un taux bien en de de celui des pays comparables, et le
PIB par habitant a diminu selon les estimations, ce qui a probablement fait augmenter la
pauvret.
Lconomie se remet de lpidmie bola. La croissance devrait rebondir 3,7 % en 2016,
du fait de laugmentation de loffre dlectricit grce au barrage hydrolectrique de Kaleta
et dune forte augmentation de la production de bauxite. Linflation est passe 7,9 % en
avril 2019, sous leffet de laugmentation de la demande intrieure et dun affaiblissement du
taux de change. Le crdit bancaire au secteur priv a continu daugmenter rapidement, et les
rserves ont augment pour se stabiliser 2,4 mois dimportations, aprs des baisses
considrables en 2014-15.
Les perspectives moyen terme sont favorables, mais restent exposs des risques. La
croissance devrait atteindre en moyenne 4,5 % au cours des cinq prochaines annes, et
linflation tomberait progressivement 5 % dici 2019. Le solde budgtaire de base devrait
rester voisin de % du PIB, du fait de contraintes de financement et dune politique
1 Conformment larticle IV de ses Statuts, le FMI procde, habituellement chaque anne, des consultations bilatrales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des donnes conomiques et financires, et sentretient avec les responsables nationaux de lvolution et des politiques conomiques du pays. De retour au sige, les membres de la mission rdigent un rapport qui sert de cadre aux dlibrations du Conseil dadministration.
Fonds montaire international
700 19th Street, N.W.
Washington, D.C. 20431 USA
2
prudente de renforcement des rserves. Les principaux risques pesant sur les perspectives
tiennent un ralentissement plus marqu de la croissance mondiale qui retarderait les projets
miniers, une dtrioration de la scurit dans la rgion, une rsurgence de lpidmie
bola et lincertitude politique.
La stratgie conomique des autorits pour 2016-22, qui est en cours dtablissement, vise
dbloquer une croissance gnralise et solidaire, porte par linvestissement dans
llectricit, les routes et lagriculture. Le secteur priv jouerait aussi en rle, avec de
nouveaux projets miniers, de nouvelles units de transformation des produits agricoles et de
vastes projets de logements rsidentiels et de btiments administratifs sous la forme de
partenariats public-priv.
valuation par le Conseil dadministration2
Les administrateurs saluent le redressement en cours de la Guine aprs lpidmie bola et les
progrs accomplis par les autorits dans le cadre du programme appuy par le FMI, y compris un
ajustement budgtaire nergique au premier trimestre de 2016. Nanmoins, lpidmie et la
baisse des prix des produits de base ont provoqu un srieux choc socio-conomique. Les
administrateurs prennent note de lintention des autorits de favoriser une croissance gnralise
et damliorer les conditions de vie de la population en augmentant linvestissement public. Ils
soulignent quil est ncessaire de prserver la viabilit des finances publiques et engagent
mettre en uvre des rformes structurelles pour renforcer la rsilience et acclrer la croissance
long terme et la rduction de la pauvret.
Les administrateurs soulignent quil importe de mettre en uvre lajustement budgtaire prvu
cette anne pour continuer de renforcer les amortisseurs budgtaires, notamment tant donn les
risques budgtaires lis au secteur de lnergie. Ils soulignent quil est ncessaire de dgager un
espace budgtaire pour les investissements prioritaires et les dpenses sociales en amliorant
ladministration de limpt et la discipline fiscale, en exploitant le potentiel fiscal non ralis, en
matrisant la masse salariale publique et les subventions nergtiques, en accroissant lefficience
des dpenses publiques et en amliorant la gestion des finances publiques. Si de meilleurs
services dinfrastructures peuvent contribuer acclrer la croissance, les administrateurs
recommandent la prudence dans la mise en uvre de vastes investissements publics et engagent
les autorits tenir compte du financement disponible et de la ncessit de mettre en place un
processus solide de slection et de gestion des projets dinvestissement. Ils notent quil importe
de limiter le recours aux financements non concessionnels, et salue cet gard lintention des
autorits de chercher obtenir des financements concessionnels dans la mesure du possible. Les
administrateurs engagent les autorits redoubler defforts pour renforcer la gestion de la dette et
rduire les arrirs intrieurs.
2 lissue des dlibrations, le Directeur gnral, en qualit de Prsident du Conseil dadministration, rsume les opinions des administrateurs, et le rsum est communiqu aux autorits du pays. On trouvera une explication des termes convenus utiliss communment dans le rsum des dlibrations du Conseil dadministration ladresse : http://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm.
3
Les administrateurs souscrivent la politique montaire prudente qui vise accrotre la
couverture des rserves de change et matriser linflation. Ils saluent les travaux effectus sur
un projet de loi relatif la banque centrale dont lobjectif est de rduire la domination de la
politique budgtaire sur la politique montaire et de faciliter la conduite de cette dernire, et
encouragent les autorits prendre en considration les autres recommandations de la mise jour
de lvaluation des sauvegardes. Ils saluent la rforme du systme de change et recommandent de
passer aux phases suivantes de la rforme afin de corriger le dsalignement du taux de change qui
subsiste. Ils notent que lassouplissement du taux de change moyen terme contribuera
prserver la comptitivit et les rserves internationales.
Les administrateurs appellent renforcer le contrle fond sur les risques dans le secteur
financier et amliorer lintermdiation et linclusion financires. Ils attendent avec intrt la
rforme de la stratgie nationale pour linclusion financire et un renforcement du rgime de lutte
contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Les administrateurs soulignent quil importe de sattaquer aux obstacles structurels la
croissance et la diversification. Ils saluent les efforts dploys par les autorits pour promulguer
un nouveau code minier et rformer lagriculture. Ils les engagent achever les rformes prvues
dans laccord appuy par la FEC et soulignent quil est ncessaire de continuer damliorer le
climat des affaires, de renforcer la gouvernance et damliorer la fourniture des services publics.
4
Guine : principaux indicateurs conomiques, 201321
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Est. Prog. Proj. Proj.
Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire
Comptes nationaux et prix
PIB prix constants 2,3 1,1 0,1 4,0 3,7 4,3 4,5 4,8 5,0 4,8
Indice des prix la consommation (fin
de priode) 10,5
9,0 7,3 8,5 9,1 7,5 6,0 5,0 5,0 5,0
Monnaie et crdit
Avoirs intrieurs nets 14,4 20,6 31,2 4,8 4,3 6,6 4,5 4,3 3,9 3,5
Crances nettes sur les
administrations publiques 10,2
7,5 17,2 -0,9 -0,9 1,8 -1,0 -1,0 -1,4 -0,9
Crdit au secteur non public 9,7 13,7 10,8 5,7 5,1 4,8 5,5 5,3 5,3 4,4
Masse montaire au sens large (M2) 14,1 12,3 20,3 11,0 11,2 18,9 11,2 7,7 14,8 12,2
Secteur extrieur
Rserves disponibles brutes (mois
dimportations) 3,0
3,7 2,1 3,0 3,0 3,2 3,4 3,7 3,8 4,0
Solde des transactions courantes
En pourcentage du PIB, sauf indication contraire
Finances de ladministration centrale
Total des recettes et dons 19,9 21,9 19,0 24,3 23,5 23,9 24,3 24,5 24,6 24,3
Recettes 18,4 17,9 17,5 20,3 19,7 19,8 20,1 20,3 20,3 20,4
Total des dpenses et prts nets 25,1 26,1 27,8 25,6 24,7 24,8 24,9 24,8 24,8 24,6
Solde budgtaire global, dons
compris -5,2
-4,1 -8,7 -1,3 -1,2 -0,9 -0,6 -0,3 -0,2 -0,3
Solde budgtaire de base -2,8 -6,4 -6,9 -0,4 -0,5 -0,7 -0,3 -0,2 -0,2 -0,3
Comptes nationaux
Formation brute de capital 20,3 9,3 10,2 20,6 16,9 16,5 16,5 16,5 16,5 16,5
pargne 3,5 -8,0 -8,5 7,5 2,2 3,3 0,7 -1,4 0,4 -3,5
Dette
Dette publique extrieure, dont FMI 21,8 25,5 25,4 28,4 28,4 30,7 31,4 31,2 30,6 28,4
Dette publique totale, dont FMI 41,9 43,1 49,1 44,7 48,6 48,1 46,4 44,4 42,1 38,6
Programme tabli pour les sixime et septime revues de laccord FEC.
En pourcentage de la masse montaire au sens large au dbut de la priode.
En mois dimportations de lanne suivante, hors importations pour grands projets miniers financs sur ressources extrieures.
GUINE
RAPPORT DES SERVICES DU FMI POUR LES CONSULTATIONS DE
2016 AU TITRE DE LARTICLE IV
PRINCIPAUX THMES
Contexte : lconomie se remet des rpercussions de lpidmie dbola, mais affronte de graves
turbulences imputables la baisse des cours des produits de base. La stratgie conomique des
autorits pour 201622 repose sur dimportants investissements dans les secteurs de llectricit,
des transports et de lagriculture et vise dverrouiller une croissance partage et diversifie.
Aprs avoir en gnral stagn ces cinq dernires annes, le PIB par habitant devrait
normalement augmenter de 1 % en moyenne par an au cours des cinq prochaines annes.
Enjeu : les autorits devront obtenir des rsultats sur le plan socioconomique tout en
prservant la viabilit budgtaire, renforant les rserves de la banque centrale et freinant
linflation. cet effet, il faudra tablir un ordre de priorit pour les projets, mobiliser un
financement suffisant et amliorer la gouvernance.
Recommandations :
Rquilibrer les finances publiques en 2016, en conformit avec lenveloppe de
financement disponible.
Calibrer le dficit budgtaire moyen terme sur le financement concessionnel disponible.
Exploiter lassiette de la fiscalit foncire et immobilire et appliquer le mcanisme
automatique de fixation des prix des carburants. Rationaliser les subventions de faon les
rduire dun point de pourcentage du PIB et plafonner la masse salariale 6 % du PIB.
tablir un ordre de priorit pour les projets dinvestissement et le financement
concessionnel et appliquer la loi organique sur la gestion des finances publiques et le code
des marchs publics.
Donner suite aux recommandations de lvaluation des sauvegardes afin de renforcer
lindpendance de la banque centrale. Mettre dfinitivement au point la rforme du
march des changes de faon soutenir la souplesse du taux de change.
Mettre dfinitivement au point le programme de rformes structurelles de laccord FEC et
prparer une nouvelle srie de rformes dans les domaines de la finance inclusive, de
lagriculture, de llectricit et de la justice afin de renforcer la comptitivit extrieure de la
Guine, ainsi que sa capacit dadaptation aux chocs
6 juillet 2016
GUINE
2 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL
Approuv par Abebe Aemro Selassie
et Masato Miyazaki
Une mission du FMI compose de MM. Wane (chef de mission) et
Bouis et de Mmes Charry et Perinet (tous du Dpartement Afrique),
ainsi que de MM. Petit (Dpartement des finances publiques) et
Sulemane (Reprsentant rsident), a eu des entretiens avec les
autorits Conakry, Guine, entre le 22 avril et le 5 mai 2016. Elle a
rencontr Mme Kaba, Ministre de lconomie et des finances,
M. Nab, Gouverneur de la banque centrale, dautres hauts
responsables et des membres du Parlement, du monde des affaires
et de la communaut des bailleurs de fonds, ainsi que des mdias.
M. Yambaye, Administrateur pour la Guine, et MM. Bah et Alle, ses
conseillers principaux, ont particip aux entretiens.
TABLE DES MATIERES
CONTEXTE ET VOLUTION RCENTE ___________________________________________________________ 4
A. Une occasion manque _______________________________________________________________________ 4
B. volution rcente de lconomie _____________________________________________________________ 7
C. Excution du programme et risques __________________________________________________________ 9
DISCUSSIONS SUR LES POLITIQUES CONOMIQUES : RPONDRE AUX BESOINS DE
DVELOPPEMENT DANS UN CONTEXTE DE RESSOURCES FINANCIRES LIMITES _________ 16
A. Priorits court terme : reconstituer les amortisseurs _______________________________________ 16
B. Priorits moyen terme : un cadre daction lappui du dveloppement des services
dinfrastructure et de la diversification de lconomie _____________________________________ 18
C. Autres questions ____________________________________________________________________________ 27
VALUATION PAR LES SERVICES DU FMI _____________________________________________________ 28
ENCADRS
1. Comment expliquer les mauvais rsultats de la croissance en Guine ________________________ 6
2. Lorsque la crise est une chance _______________________________________________________________ 8
3. Le plan de redressement post-Ebola, 201517 ______________________________________________ 12
4. Le projet de barrage hydrolectrique de Souapiti ___________________________________________ 15
5. Exploiter un potentiel fiscal considrable Un projet de rforme fiscale ____________________ 20
6. Faire avancer le programme de rforme de la gestion des finances publiques ______________ 23
7. Estimations de ladquation des rserves ____________________________________________________ 24
8. Progrs de linclusion financire _____________________________________________________________ 26
GUINE
FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 3
GRAPHIQUES
1. Guine et pays comparables : indicateurs de dveloppement humain et
dinfrastructures _________________________________________________________________________ 13
2. volution conomique rcente ______________________________________________________________ 30
3 Indicateurs budgtaires _____________________________________________________________________ 31
4. Indicateurs de comptitivit _________________________________________________________________ 32
5. Projections et rsultats Article IV 2012 ______________________________________________________ 33
6. volution montaire et du secteur financier _________________________________________________ 34
7. volution du secteur extrieur _______________________________________________________________ 35
TABLEAUX
1. Principaux indicateurs conomiques et financiers, 201321 _________________________________ 36
2a. Oprations financires de ladministration centrale, 201320
(en milliards de francs guinens) ________________________________________________________ 37
2b. Oprations financires de ladministration centrale, 201320
(en pourcentage du PIB) _________________________________________________________________ 38
3a. Comptes de la banque centrale et des banques cratrices de monnaie, 201320 ___________ 39
3b. Situation montaire, 201320 _______________________________________________________________ 40
4. Balance des paiements, 201320 ____________________________________________________________ 41
5. Besoins et sources de financement extrieur, 201320 ______________________________________ 42
6. Indicateurs de solidit financire, 201015 ___________________________________________________ 43
7. Critres de ralisation et objectifs indicatifs de laccord FEC 201516 ________________________ 44
8. Repres structurels du programme appuy par la FEC pour 2016 ___________________________ 45
9. Matrice dvaluation des risques _____________________________________________________________ 46
ANNEXES
I. tat davancement des principales recommandations formules loccasion des
consultations de 2012 au titre de larticle IV ______________________________________________ 47
II. valuation de la stabilit extrieure __________________________________________________________ 48
GUINE
4 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL
CONTEXTE ET VOLUTION RCENTE
A. Une occasion manque
1. Les consultations de 2012 au titre de larticle IV (AIV) avec la Guine avaient t tenues
dans un climat et des perspectives favorables. la suite dune longue priode de gouvernance
mdiocre, de faiblesse des capacits de ltat et dinstabilit politique, le pays est devenu lun des
plus pauvres du monde, ne pouvant exploiter ses abondantes ressources naturelles, ni sortir de la
fragilit. Les perspectives staient nettement amliores en 2011 avec linauguration du premier
prsident dmocratiquement lu dans un contexte marqu par des cours levs, et en constante
augmentation, des ressources naturelles guinennes (graphique 1 du texte). En outre, lattachement
de ltat la stabilit conomique et aux mutations structurelles, laide des bailleurs de fonds, une
forte propension investir dans le secteur minier afin de rpondre une demande croissante en
provenance des pays mergents, des recettes exceptionnelles slevant 15 % du PIB (rglement
dun litige propos de transactions sur lactif reprsent par le gisement de minerai de fer de
Simandou) et un important allgement de dette au titre de linitiative PPTE/IADM sont autant de
facteurs qui ont prpar le terrain en vue de dverrouiller des avantages socioconomiques
considrables.
Graphique 1 du texte. Guine : cours des produits de base : projections (Article IV) pour
2012 et rsultats effectifs, 2009151
(Minerai de fer, bauxite, alumine, or)
Sources : base de donnes des PEM, National Minerals Information Center et calculs des services du FMI. 1 Donnes effectives pour 2009 et 2010.
1500
1700
1900
2100
2300
2500
2700
2900
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Aluminium (effectif)
Aluminium (dernier ARTIV 2012)
Prix de l'aluminium
(USD/tonne)
40
80
120
160
200
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Minerai de fer (effectif)
Minerai de fer (dernier ARTIV 2012)
Prix du minerai de fer
(USD/tonne)
0
400
800
1200
1600
2000
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Or (effectif) Or (dernier ARTIV 2012)
Prix de l'or
(USD/once)
25
30
35
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Bauxite (effectif) Bauxite (prvu en 2012)
Prix du bauxite
(USD/tonne)
GUINE
FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 5
2. Cependant, les rsultats conomiques ont t en de des anticipations cause de
facteurs intrieurs et extrieurs. Aprs une priode initiale de rsultats positifs (201213), la Guine
a subi une srie de chocs qui ont frein la croissance, notamment les troubles politiques qui ont
prcd les lections lgislatives de 2013 et llection prsidentielle de 2015, lpidmie dEbola et,
plus rcemment, une forte chute des cours des produits de base. La croissance a t en moyenne de
1,8 % en 201215 (tableau 1), soit un chiffre nettement infrieur celui des pays analogues
(graphique 2 du texte), y compris ceux qui ont t confronts des chocs semblables. Selon les
estimations, le PIB par habitant a diminu, provoquant vraisemblablement une augmentation de la
pauvret1. Malgr dimportants investissements dans le secteur de lnergie, lapprovisionnement en
lectricit et laccs aux servies deau reste faible. Si les mauvais rsultats de la croissance peuvent
tre imputs pour lessentiel aux rpercussions des chocs, le report des dcisions visant
dverrouiller le projet Simandou, des drapages dans laction des autorits et des retards dans
lapplication des rformes structurelles ont aussi jou un rle (encadr 1).
Graphique 2 du texte. Guine et pays comparables : croissance moyenne du PIB rel,
201215
(En %)
Sources : PEM ; autorits guinennes ; estimations des services du FMI.
1 La pauvret tait estime 55,2 % en 2012. Aucune enqute auprs des mnages n'a t mene depuis.
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Afrique
subsaharienne
Afrique
subsaharienne
(exp. produits
base)
Sierra Leone Libria Guine (Article
IV 2012)
Guine (eff.)
GUINE
6 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL
Encadr 1. Comment expliquer les mauvais rsultats de la croissance en Guine
Selon les estimations, la production en 2016 a t infrieure de 22 % celle dont faisait tat les projections lors
des dernires consultations au titre de larticle IV. Lpidmie dbola et la chute de des cours des produits de base
ont certes t des chocs exognes, mais les retards dans lapplication des rformes structurelles, les ngociations
interminables pour dbloquer le projet Simandou et les drapages dans laction des autorits ont aussi jou un
rle.
On estime quenviron la moiti des rvisions des prvisions du PIB est due au retard pris dans la mise en valeur du
gisement de minerai de fer de Simandou. En 2011, les autorits avaient sign avec Rio Tinto un accord en vue
damorcer les exportations de minerai de fer
avant la fin de 2015. Cependant, alors que les
ngociations sur les conditions de la transaction
tranaient en longueur (ligne de chemin de fer
transguinenne de 660 km, participation
majoritaire dans les infrastructures, rle de
facilitateur de l'tat, etc.), les cours du minerai
de fer sont tombs en 2014 en-de du seuil de
rentabilit (estim environ 70 dollars la tonne).
Lintrt manifest par les investisseurs a
galement flchi en raison du ralentissement de
la croissance dans les pays mergents et d'une
aggravation du risque pays, mettant ainsi fin
aux possibilits qui existaient en 2011. En mai
2016, Rio Tinto a annonc une profonde
rduction des effectifs affects au projet aprs
la publication de son tude de faisabilit
bancable, le cot du projet atteignant 18
milliards de dollars. Il sera difficile de mener
bien le projet dans les conditions actuelles du
march, moins que de nouvelles mesures
(voies dexportation plus courtes par exemple)
ne soient prises pour en abaisser le cot.
Lentre en exploitation en 2016 de deux autres
projets de classe mondiale et lintention de la
Chine de rduire ses capacits annuelles de
production dacier limitent encore les
perspectives de ralisation du projet moyen
terme. La baisse des cours des produits de base
aura aussi des rpercussions sur les autres
projets miniers et aucun des projets dont la
ralisation tait prvue lors des consultations de
2012 au titre de larticle IV nest devenu oprationnel.
Les efforts visant amliorer la comptitivit de lconomie ont galement tard suivre. Malgr de premires
avances dans les rformes structurelles (annexe I), le processus sest ralenti, les capacits dabsorption tant
limites et le cadre institutionnel fragile. Les rsultats obtenus dans lapplication du programme de rformes
structurelles au titre de laccord FEC ont t aux mieux ingaux. La Guine na pas progress depuis 2002 dans la
notation CPIA (infrieure la moyenne de lIDA pour lAfrique subsaharienne), les indicateurs Doing Business
restent mdiocres (165e rang sur 189 pays) et, ces deux dernires annes, elle sest classe au dernier rang dans
lindice de comptitivit du Forum conomique mondial. Laccs la finance, la corruption, linstabilit de laction
des autorits et une main-duvre insuffisamment duque sont considrs comme tant les principaux obstacles
pour les affaires (graphique 4).
Guine : Facteurs expliquant la croissance plus faible
(En pourcentage)
Source : autorits guinennes; services du FMI.
Prix du Minerai de fer
(Indice, Jan. 2012 = 100)
Source : FMI.
-10.9
-6.2
-3.7
-1.2
-25
-20
-15
-10
-5
0
Prix des produits
de base
Autres
bola
20
30
40
50
60
70
80
90
100
110
120
Jan-
12
Avr
-16
Jul-
12
Oct
-12
Jan-
13
Avr
-13
Jul-
13
Oct
-13
Jan-
14
Avr
-14
Jul-
14
Oct
-14
Jan-
15
Avr
-15
Jul-
15
Oct
-15
Jan-
16
Avr
-16
GUINE
FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 7
B. volution rcente de lconomie
3. Lconomie se remet des rpercussions de lpidmie dEbola (tableau 1)2.
LOrganisation mondiale de la sant a dclar la fin de la maladie virus Ebola le 1er juin 2016, soit
42 jours aprs le dernier cas confirm. Cette maladie a caus 2.544 dcs et a eu des retombes
socioconomiques dvastatrices (Rapport du FMI n 16/95). Selon les projections, la croissance
devrait rebondir pour atteindre 3,7 % en 2016 sous leffet dune augmentation des
approvisionnements en lectricit en provenance du barrage de Kaleta (240 MW), dune hausse
rapide de la production de la socit de bauxite qui est entre en exploitation en 2015 (encadr 2),
et de lexcution de contrats de construction (15 % du PIB) signs en 20142015. Tire par la vigueur
de la demande intrieure et la faiblesse du taux de change, linflation est passe 7,9 % en avril. Le
crdit bancaire au secteur priv continue daugmenter des taux levs (24 % en termes annuels en
avril 2016) et, aprs avoir accus des pertes importantes en 20142015, les volants de rserves se
sont renforcs et stabiliss 2,4 mois dimportations.
4. Les tensions sociopolitiques demeurent fortes. Les partis dopposition exigent la
restructuration de la commission lectorale afin de la rendre plus indpendante avant les lections
locales prvues pour le second semestre de 2016. Les syndicats ont organis des grves contre
certains volets de la loi de finances de 2016, ainsi que pour obtenir une baisse des prix la pompe.
Les dbats se poursuivent sur lintention quaurait le Prsident Cond de solliciter un troisime
mandat malgr la constitution (qui ne prvoit que deux mandats). Enfin, les attentats au Mali, au
Burkina Faso et en Cte dIvoire ont aggrav la situation scuritaire intrieure.
5. Le gouvernement nomm en janvier 2016 prpare un ambitieux plan quinquennal.
Les consultations au sein du gouvernement et avec les autorits et les autres parties prenantes ont
abouti donner la priorit aux secteurs de llectricit et de lagriculture, ainsi qu un consensus sur
les projets prioritaires moyen terme. Le Premier ministre a expos la stratgie conomique
lAssemble nationale le 4 mai 2016 dans sa dclaration de politique conomique. Cette stratgie,
qui prfigure le plan quinquennal attendu dici la fin de lanne, est plus ambitieuse que les
prcdentes (DSRP et plan de redressement post-Ebola). Elle vise transformer la Guine en un
pays mergent moderne grce de grands projets dinvestissement dans la production dlectricit,
le rseau routier, lducation et la sant.
6. Des risques court terme psent sur les perspectives. Les plus importants proviennent de
graves sont les suivants : (i) lventuelle incapacit de raliser lajustement prvu pour 2016
(tableau 2), ce qui se traduirait par un puisement des rserves internationales de la banque
centrale, (ii) nouvelles baisses des cours des produits de base, qui pourraient compromettre les
perspectives du secteur minier et (iii) une aggravation de linstabilit politique et du risque pays
2 La Guine a t le premier pays o a t dclare larrt de la maladie virus Ebola la fin de 2015, mais
sept nouveaux cas se sont produits la fin de mars et au dbut d'avril 2016. Le 1er juin, la fin de cette la maladie en
Guine a t dclare pour la seconde fois.
(continued)
GUINE
8 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL
avant les lections locales. Une rsurgence des cas dEbola pourrait galement mettre en pril les
perspectives conomiques, tandis quune faiblesse continue des conomies avances (zone euro) ou
mergentes (Chine) pourrait amener diffrer des projets dexpansion dans le secteur minier (de la
SMB et de la CBG3, notamment) et le financement de projets publics dinfrastructure. Des risques
pourraient aussi dcouler des effets potentiels de dgradation et de contagion que pourraient avoir
les bouleversements scuritaires en Afrique du Nord, risques qui pourraient saggraver si les
rformes structurelles restent au point mort, surtout dans le domaine de la GFP.
Encadr 2. Guine : Lorsque la crise est une chance
La Socit minire de Bok (SMB), socit
en participation intgre verticalement qui
se compose de lUMS de Guine
(logistique), de la Winning Africa Port de
Singapour (expdition) et du ShanDong
Weiqiao Group (le plus grand producteur
non tatique chinois daluminium) est le
premier producteur de bauxite cr en
Guine en 15 ans. Elle a commenc ses
oprations en juillet 2015 aprs un
investissement initial de 200 millions de
dollars. La dcision dinvestissement a t
dclenche par des facteurs intrieurs et
extrieurs. Lembargo sur les exportations
de minerai de bauxite dcrt par
lIndonsie en 2014 et les restrictions
environnementales imposes par lAustralie
sur lexploitation de la bauxite ont amen
la socit partenaire chinoise chercher
dautres sources dapprovisionnement alors que le nouveau code minier de la Guine renforait la rentabilit
des nouvelles entreprises minires. Daprs les projections, les exportations devraient atteindre 10 13
millions de tonnes en 2016, ce qui ferait de la Guine le troisime producteur mondial de bauxite1. Si les
projections initiales faisaient tat dune production de 410 000 tonnes par mois, la SMB a acclr son
expansion et la production se chiffre 800 000 tonnes par mois en moyenne (grce en partie des facteurs
saisonniers, la socit constituant des stocks avant la saison des pluies). La socit indique dans ses
prvisions quen 2016, la production pourrait atteindre 13 millions de tonnes, nonobstant les contraintes de
capacit et les tensions sur le front social. En outre, les perspectives du march de laluminium restent
incertaines comme semblent lindiquer le surstockage signal en Chine, la reprise anticipe des exportations
indonsiennes au second semestre de 2016 et le rcent embargo malaysien sur lexploitation minire de la
bauxite (pour liminer les stocks et sattaquer aux dommages environnementaux).
______________________________
Prix de l'aluminium
(LME Spot, Indice, Janv. 2012 = 100)
Source : FMI.
1 La Guine se classe actuellement au cinquime rang aprs lAustralie, la Chine, le Brsil et la Malaisie.
3 La Compagnie des bauxites de Guine, socit en participation runissant l'tat guinen, Alcoa et Rio Tinto, prvoit,
dans le cadre d'un projet d'expansion de 752 millions de dollars, d'accrotre ses capacits de production de 40 %
pour les porter 18,5 millions de tonnes par an d'ici 2018.
60
65
70
75
80
85
90
95
100
105
Jan-1
2
Avr
-16
Jul-
12
Oct
-12
Jan-1
3
Avr
-13
Jul-
13
Oct
-13
Jan-1
4
Avr
-14
Jul-
14
Oct
-14
Jan-1
5
Avr
-15
Jul-
15
Oct
-15
Jan-1
6
Avr
-16
GUINE
FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 9
C. Excution du programme et risques
7. Les autorits adhrant aux mesures dajustement convenues pour excuter avec succs
laccord appuy par la FEC. Afin de corriger les drapages qui ont provoqu des retards dans
lachvement de la sixime revue, elles ont adopt un important ajustement budgtaire, ainsi quune
rforme en profondeur du march des changes. Le dficit budgtaire se contractera, daprs les
projections, 0,4 % du PIB en 2016, contre 7,1 % en 2015, les autorits ont laiss le taux de change
se dprcier denviron 12 % depuis janvier et la mise en place dun nouveau mcanisme bilatral
dadjudication des devises a permis dliminer la prime entre le taux de change officiel et ceux des
bureaux. Selon des donnes prliminaires, tous les objectifs indicatifs de la fin de mars ont t
largement dpasss, lexception de certaines dpenses prioritaires (tableau 5)4. Les objectifs prvus
pour la fin de juin et de 2016 sont en bonne voie dtre respects si les risques budgtaires ( 9)
sont pris en compte.
8. Les autorits ont procd pendant le premier trimestre de 2016 un rquilibrage des
finances publiques plus profond que celui envisag dans le programme. Le solde budgtaire de
base a enregistr un excdent
de 1,2 % du PIB (tableau 1 du
texte), dpassant de 2,4 % du
PIB lobjectif du programme,
sous leffet des contraintes de
financement. Les recettes ont
t conformes lobjectif
grce laugmentation des
importations, un meilleur
rendement de la TVA et une
amlioration des efforts de
recouvrement. cause des
retards dans le financement
extrieur et des difficults de
reconduire le financement
bancaire intrieur, les
autorits ont toutefois
comprim les dpenses, celles
dinvestissement en
particulier.
4 Le repre structurel relatif l'audit des arrirs intrieurs la fin d'avril n'a pas t ralis, mais les perspectives
d'application de cette mesure sont bonnes.
(continued)
Table du texte 1. Guine : Oprations de l'administration
centrale, 2016T1
(En pourcentage du PIB)
Sources : Sources : autorits guinennes et calculs des services du FMI.
1 Hors dons et prts projets.
2 Y compris erreurs et omissions et diffrences comptables sur le
financement de la banque centrale.
Prog. Eff. Diff.
Recettes et dons 5.1 4.4 -0.7
Recettes 4.1 4.2 0.1
Dons 1.0 0.2 -0.8
Dpenses 5.7 3.2 -2.5
Dont : biens et services 1.4 0.8 -0.6
Investissement intrieur 1.5 0.5 -1.0
Solde budgtaire de base -1.3 1.2 2.4
Solde global -0.6 1.3 1.9
Financement 1
0.6 -1.3 -1.9
Intrieur -0.2 -0.9 -0.7
Extrieur 0.8 -0.1 -0.9
Erreurs et omissions 2
0.0 -0.3 -0.3
GUINE
10 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL
9. Le secteur de lnergie est la source de risques la plus importante pour le budget. La loi
de finances de 2016 a t prpare en fonction de lhypothse que les cours du ptrole seraient de
lordre de 35 40 dollars le baril. Les cours actuels dpassant nettement cette fourchette, des pertes
de recettes devraient tre accuses si les prix la pompe restaient inchangs5. En outre, les autorits
ont accru la capacit installe de production dlectricit thermique afin dassurer un
approvisionnement constant en lectricit pendant la saison sche. Le cot total de la production
dlectricit au rythme actuel augmenterait de 2,1 % du PIB en 2016, ce qui, si les tarifs ntaient pas
relevs, se traduirait par une hausse des subventions ou des arrirs.
10. Les autorits ont restreint la politique montaire pour atteindre lobjectif de la banque
centrale sur les rserves internationales nettes (tableau 3). La BCRG a fait progressivement
passer de 6,5 8,5 % le taux dintrt sur les titres de rgulation montaire (TRM), son nouvel
instrument dabsorption de la
liquidit, port son principal
taux de refinancement, le taux
des pensions, 12,5 %, contre
11 %, et maintenu le
coefficient de rserves
obligatoires 18 %. Les TRM
ont aid asscher lexcs de
liquidit des banques qui
stait dj contract lors de la
dprciation du GNF au dbut
de 20166. Par suite de ce
resserrement de la liquidit,
les taux dintrt sur les bons
du Trsor ont augment de
300 pb et les banques ont eu
massivement recours aux
mcanismes de refinancement
de la BCRG, dont la fentre nocturne (graphique 3 du texte), pour ramnager leur liquidit en
monnaie nationale.
11. Les indicateurs de solidit financire se sont dgrads en 2015 en raison de la forte
expansion du crdit lie au programme de prts garantis (tableau 6). Le ratio des prts
improductifs a atteint en avril un pic de six ans imputable en partie aux effets en cascade du
rchelonnement des prts garantis par la banque centrale et deux annes de faible croissance. La
5 Une hausse de deux dollars des cours du ptrole se traduit approximativement, toutes choses gales par ailleurs,
par une perte de recettes de 0,1 % du PIB.
6 Dans le cas des banques dtenant des dpts en devises, une dprciation du GNF relve mcaniquement le
coefficient de rserves obligatoires, car elles sont constitues en monnaie nationale.
(continued)
Graphique du texte 2. Guine : Oprations de pensions
(En milliards de GNF)
Note : Les oprations de pension sont gnralement pour sept jours. Pour les autres
oprations, les montants sont pondrs sur la base de l'chance de la pension. Y
compris une opration du mcanisme de crdit au jour le jour.
Source : BCRG et calculs des services du FMI.
0
200
400
600
800
1,000
1,200
1,400
1,600
1,800
GUINE
FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 11
forte expansion du crdit a en outre entran une diminution des actifs pondrs en fonction des
risques alors que les indicateurs de liquidit, y compris en devises, se sont dgrads comme en
tmoigne linobservation par plusieurs grandes banques du ratio de liquidit en devises7,8.
Cependant, le produit net bancaire (PNB) a augment de plus de 23 % en 2015 grce au programme
de prts garantis9, ainsi quaux drogations aux exigences en matire de fonds propres et de
rserves, et aux taux prfrentiels de refinancement10.
PERSPECTIVES MOYEN TERME
12. Dans leur scnario de rfrence, les autorits prvoient une forte reprise conomique
moyen terme. Selon leurs projections de rfrence, qui sinscrivent dans la ligne des politiques du
plan de redressement post-Ebola (encadr 3), la croissance rebondit pour atteindre 5,1 %, contre
2,2 % en moyenne au cours de la priode 20112015. Elle est tire par une amlioration des services
dinfrastructure (sant, nergie et transports, notamment) afin de rduire le dficit de ces services et
de combler le retard pris par rapport aux pays analogues (graphique 1), et un soutien continu au
secteur agricole pour exploiter lavantage comparatif de la Guine. Les projections du secteur minier
font tat dune reprise en 2016 des oprations du projet Simandou et de la ralisation avec succs
des projets dexpansion des deux plus grands exportateurs de bauxite (CBG et SMB). Linflation
diminue progressivement pour se chiffrer 5 % en 2019 et se stabilise ce niveau. Le dficit courant
atteint environ 17 % du PIB cause de la dgradation des termes de lchange de la Guine et des
importations lies aux grands projets miniers et est financ par lIDE. La couverture des rserves
passe 3,8 mois dimportations.
7 Une partie de ces problmes de liquidit rsulte du rchelonnement de prts en devises garantis par la banque
centrale. Au dbut de mai, par exemple, le Trsor devait deux banques des montants respectifs de 2,6 millions
d'euros et de 20,8 millions de dollars chus le premier au milieu d'avril 2016 et le second au dbut de mars 2016.
8 Des inspections sur place sont prvues pour examiner la nature du problme et prendre des mesures correctives.
9 Les bnfices des banques proviennent essentiellement des crdits qu'elles consentent leur clientle (41 % du
PNB en 2015). Les autres contributions au PNB cette anne-l taient, entre autres, les suivantes : frais bancaires
(26 %, au titre des oprations en devises pour lessentiel), oprations en liquide ou interbancaires (22 %, notamment
les intrts verss sur les bons du Trsor) et autres produits (11 %).
10 Les banques ayant consenti des prts pour un projet routier garantis par la banque centrale ont obtenu un
refinancement non garanti de cet tablissement un taux d'intrt de 6 %, contre 11 % pour les autres banques.
Certaines de ces banques ont galement obtenu des drogations pour l'inobservation de leurs obligations en
matire de rserves.
GUINE
12 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL
Encadr 3. Guine : Le plan de redressement post-Ebola, 201517
Le plan de redressement post-Ebola (40 % du
PIB) vise rparer les dommages
socioconomiques causs par lpidmie
dEbola et prparer la Guine rsister dans
lavenir aux problmes de sant. Il complte le
DSRP de 20122015 et servira de base la
prparation du document de planification qui
le remplacera. Ses principaux objectifs dans le
secteur social sont de renforcer le systme de
sant afin de rpondre aux besoins et aux
problmes immdiats lis des pidmies de
la nature de celle dEbola et dassurer aux
coles et aux tablissements de sant un accs
universel leau potable, aux services
dassainissement et lhygine. Les priorits
dans le domaine conomique sont notamment
damliorer le climat des affaires, dacclrer la
diversification de lconomie, de renouveler
lappui une intensification de lagriculture, de dvelopper les infrastructures conomiques, de soutenir la
transformation et le stockage des produits agricoles et de revitaliser et rationaliser les services daccompagnement,
lorganisation des producteurs et la recherche dans le secteur agricole. Cependant, ce plan est sous-financ, car le
financement identifi couvre moins de la moiti des cots estims, ce qui fait ressortir la ncessit dintensifier les
efforts de mobilisation des recettes intrieures. Les autorits battent le rappel auprs des bailleurs de fonds,
notamment en assurant le suivi des engagements de contributions financires pris dans le contexte des
confrences des donateurs de 201415 Washington, Conakry et Bruxelles.
Cot et financement du Plan d'actions prioritaires post-
bola (PAPP) par secteur
(en millions de dollars)
Source : autorits guinennes.
13. Les autorits travaillent galement sur un autre scnario macroconomique qui
reflte les objectifs et la stratgie de dveloppement du nouveau gouvernement ( 5). En vertu
de ce scnario, la croissance atteint, selon les projections, 8,6 % en moyenne sous leffet de plans
dinvestissement plus ambitieux11. Par rapport au scnario de rfrence, le nouveau PIP inclut le
projet Souapiti (encadr 4), prvoit une amlioration plus rapide de linfrastructure routire du pays
(3 % du PIB) et augmente les investissements dans les domaines de lirrigation, de la fertilisation des
sols et de lquipement agricole. Le secteur priv joue galement un rle en excutant sept projets12
dans les secteurs de la bauxite, du minerai de fer et de lor et en crant des units de transformation
des produits agricoles afin daccrotre la valeur ajoute des exportations guinennes, ainsi quen
ralisant de vastes projets dans limmobilier rsidentiel et des btiments administratifs dans le cadre
de PPP. Les autorits soutiennent quun programme ambitieux dinvestissement est ncessaire pour
rpondre aux revendications sociales massives de la population (graphique 1). En outre, elles font
ressortir l'importance que revtent de bons services publics d'infrastructure pour attirer
l'investissement priv.
11 Exposs dans la dclaration de politique conomique du Premier ministre l'Assemble nationale. Les ministres
dont relvent les projets dans le secteur agricole et dans ceux de l'ducation et de la sant et le projet Souapiti, sur
lesquels se fonde cette stratgie, les ont galement prsents la mission comme des projets prioritaires pour les
prochaines annes.
12 Dici 2021, ces projets permettraient : (i) de doubler la capacit installe de production de bauxite (20 millions de
tonnes actuellement) ; (ii) d'augmenter lgrement celle de production d'or et ; (iii) de faire passer la production de
minerai de fer de zro 16 millions de tonnes. Le cot de ces projets est estim 17 milliards de dollars (260 % du
PIB de 2016).
TotalPourcentage
du total
Sant, nutrition et eau, assainissement, et hygine pour tous 1584.4 61.5
Sant 1176.0 45.6
Eau 408.4 15.8
Gouvernance, consolidation de la paix et cohsion sociale 119.3 4.6
Fonction publique et protection, administration territoriale et communication 74.8 2.9
Financement public 44.5 1.7
ducation, protection sociale et des enfants, et services de base 290.2 11.3
ducation 163.3 6.3
Action sociale 126.9 4.9
Relance socio-conomique 583.4 22.6
Agriculture, btail, pche et environnement 187.0 7.3
Commerce et industrie et TCI 214.1 8.3
Transports et travaux publics 182.3 7.1
Cot total 2577.2 100
Financement total obtenu 812.0 31.5
Fonds de contributions de l'tat 231.7 9.0
Financement trouver 1533.6 59.5
GUINE
FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 13
Graphique 1. Guine et pays comparables : Indicateurs de dveloppement humain et
dinfrastructures
Sources : Rapport sur le dveloppement humain (2015) ; Forum conomique mondial, Rapport sur la comptitivit
mondiale, 20152016.
0.30
0.40
0.50
0.60
Sierra Leone Libria Sngal Afrique
subsaharienne
Indice de dveloppement humain, 2014
(Valeurs entre 0 et 1, 1 tant le meilleur)
0
20
40
60
80
100
120
Sngal Guine Sierra Leone Afrique
subsaharienne
Taux de mortalit infantile, 2013
(Pour 1.000 naissances)
0
1
2
3
4
5
Infrastructure globale Routes Voies ferres
Valeur Valeur Valeur
Guine Sngal Sierra Leone Cte d'Ivoire Libria AfSS
Indicateurs des infrastructures : Guine et pays
comparables, 2015
(de 1 7, 7 tant le meilleur)
0
10
20
30
40
50
60
Liberia Guine Sngal Afrique
subsaharienne
Taux d'lectrification, 2012
(En pourcentage de la population totale)
30
35
40
45
50
Libria Cte d'Ivoire Sierra Leone Afrique
subsaharienne
Taux de scolarisation secondaire, 2008-2014
(En pourcentage de la population en ge de
scolarisation secondaire)
0
20
40
60
80
Guine Libria Sngal Afrique
subsaharienne
Taux d'alphabtisation des adultes, 2005-2013
(En pourcentage de la population +15 ans)
GUINE
14 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL
14. Dans leur scnario, plus prudent, les services du FMI tiennent compte des limites du
financement disponible et des blocages structurels la croissance (tableaux 1 5). Un
investissement public plus lev est nen point douter souhaitable, mais le nouveau plan
ambitieux des autorits nest articul sur aucune source durable de financement, de sorte que le
dficit budgtaire global dpasse 5 % du PIB (graphique 4 du texte). En outre, il convient
dliminer les obstacles profondment enracins linvestissement priv qui freinent la
comptitivit de la Guine pour envisager de faon raliste une augmentation notable de cet
investissement. lappui des entretiens de politique conomique, les services du FMI ont prpar
un scnario plus prudent fond sur le financement identifi, la poursuite de bonnes politiques
macroconomiques et structurelles (voir infra la section sur ces entretiens) et les contraintes de
capacit13. Ce scnario ne retient pas les projets Simandou (dont le financement est incertain) et
Souapiti (en cours de discussion) et suppose une trajectoire moins optimiste pour le
dveloppement des capacits dans plusieurs projets miniers (SMB et CBG, entre autres). En vertu
de ce scnario, la croissance est en moyenne de 4,5 % au cours des cinq prochaines annes et
linflation revient progressivement dici 2009 5 %, taux auquel elle reste par la suite. tant
donn la tendance historique du financement extrieur, la Guine ne peut maintenir son taux
dinvestissement public qu 9 %. Le solde courant, qui se dtriore sous leffet de la dgradation
des termes de lchange et de la hausse des importations ncessaire pour soutenir une activit
plus forte, est financ par la dette et lIDE. Le solde global samliore, permettant la couverture
par les rserves de passer progressivement environ trois mois dimportations.
13 Ce scnario ne retient que les projets financs. Le projet Souapiti n'est pas pris en compte, sa structure de
financement n'ayant pas t finalise.
Graphique 4 du texte. Guine : Scnarios macroconomiques moyen terme, 201620
Sources : autorits guinennes ; estimations et projections des services du FMI.
2
3
4
5
6
7
8
9
10
2016 2017 2018 2019 2020
Services du FMI Aut. RfrenceAut. Autre
Croissance du PIB rel
(En pourcentage)
-7
-6
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2016 2017 2018 2019 2020
Services du FMI Aut. RfrenceAut. Autre
Solde budgtaire de base
(En pourcentage du PIB)
-2
2
6
2016 2017 2018 2019 2020
Services du FMI Aut. Rfrence Aut. Autre
Rserves disponibles brutes
(Mois d'mportations)
40
45
50
55
60
65
70
75
80
85
2016 2017 2018 2019 2020
Services du FMI Aut. Rfrence
Dette publique totale
(En pourcentage du PIB)
GUINE
FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 15
15. Les autorits sont confiantes dans leur capacit mobiliser le financement de leur
ambitieux PIP. moyen terme, elles prvoient une augmentation sensible des recettes fiscales,
que stimuleraient une forte croissance, la pleine application de la hausse de la TVA, la cration
dune cellule de la fiscalit foncire et immobilire, une progression des recettes du secteur minier
attribuable lexpansion de la capacit de production de bauxite et une coopration plus troite
entre les services fiscaux et ceux des douanes. Les conomies ralises sur les pensions publiques
et les subventions llectricit grce, respectivement, au recensement biomtrique des
pensionns et au dploiement de compteurs lectriques prpays permettraient de dgager un
espace budgtaire supplmentaire. Le reste du financement serait mobilis laide des
engagements de contributions pris dans le cadre du plan de redressement Ebola.
Encadr 4. Guine : Le projet de barrage hydrolectrique de Souapiti
Les autorits ont annonc leur intention de faire construire le barrage hydrolectrique (450 MW) de Souapiti
dont le cot est estim 1,567 milliards de dollars (23 % du PIB). Ce projet permettra damliorer les services
dlectricit en exploitant le vaste potentiel hydrolectrique du pays et dallger une contrainte majeure qui
pse sur linvestissement priv et la
croissance. Les parts de lemprunt et
des fonds propres pour ce projet,
dans sa version actuelle, seront de
85 et 15 %, respectivement. Un
emprunt de 1,175 milliard de dollars
est en cours de ngociation. La
fraction fond propres sera finance
par un dsengagement de ltat du
capital du barrage de Kaleta.
tant donn son ampleur, le projet
aura dimportants effets sur la
viabilit budgtaire. Les rsultats du
modle dendettement,
dinvestissement et de croissance
(voir le Document de la srie des
questions gnrales1) semble
indiquer quun ajustement budgtaire
important sera ncessaire pour
maintenir la dette des niveaux
viables, mme une fois prises en compte les retombes du barrage sur la croissance. Par exemple, malgr les
hypothses optimistes selon lesquelles le barrage permettra daugmenter la croissance du PIB par habitant dun
point de pourcentage au cours des cinq prochaines annes, les autorits devront nanmoins majorer la TVA de
10 points de pourcentage pour maintenir la dette un niveau viable. Cela reviendrait accrotre les recettes (ou
rduire les dpenses) de deux quatre points de pourcentage du PIB court terme. Une amlioration des
facteurs structurels (plus grande efficacit de linvestissement, taux plus lev de rentabilit et des frais
dutilisation des infrastructures) aurait des effets sensibles sur la croissance et permettrait de maintenir la dette
en de du niveau de rfrence, mais un important ajustement serait toujours ncessaire.
1 Travaux qui confirment lanalyse de viabilit de la dette mene pour les sixime et septime revues au titre de
laccord FEC (Rapport n 16/95).
Graphique 1 : Ajustement fiscal sans contrainte
6
8
10
12
14
16
2016
2021
2026
2031
2036
Investissement public
(infrastructure)
(en pourcentage du PIB)
0
1
2
3
4
5
6
2016
2021
2026
2031
2036
Croissance du PIB rel par
habitant
(en pourcentage, sur 1 an)
15
20
25
30
35
2016
2021
2026
2031
2036
Taxe sur la consommation
(en pourcentage)
0
10
20
30
40
50
60
2016
2021
2026
2031
2036
Dette publique totale
(en pourcentage du PIB)
Rfrence Souapiti Souapiti et meilleurs facteurs structurels
GUINE
16 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL
DISCUSSIONS SUR LES POLITIQUES CONOMIQUES :
RPONDRE AUX BESOINS DE DVELOPPEMENT DANS UN
CONTEXTE DE RESSOURCES FINANCIRES LIMITES
Les discussions sur les politiques court terme ont port principalement sur les mesures qui
permettraient de reconstituer les marges de manuvre. En ce qui concerne le moyen terme, il sagira
de crer lespace budgtaire ncessaire pour accrotre les dpenses dans les infrastructures et de
prserver la viabilit des finances publiques, de maintenir la flexibilit du taux de change et de
redynamiser les rformes structurelles de manire encourager le dveloppement du secteur priv et
la diversification de lconomie.
A. Priorits court terme : Reconstituer les amortisseurs
16. Les autorits et les services du FMI ont convenu que, dans le court terme, lattention
doit continuer tre focalise sur la reconstitution des marges de manuvre. tant donn les
perspectives limites en matire de financement, lassainissement en cours des finances publiques
(voir 15-16 du rapport n 16/95) prservera la stabilit macroconomique, tout en plaant
lconomie guinenne sur une base plus solide pour le moyen terme. Les services du FMI conseillent
aux autorits de sattaquer aux risques budgtaires qui menacent. Les autorits excluent la
possibilit dabaisser les prix des carburants avant la fin de lanne, mais ne sengagent pas relever
les prix la pompe si les prix internationaux du ptrole continuent daugmenter14. Les services du
FMI notent avec satisfaction que les autorits ont lintention de relever les tarifs de llectricit cette
anne afin de limiter les subventions dans ce secteur et les encouragent maintenir la production
dlectricit un niveau compatible avec laide publique qui est la disposition de la compagnie
dlectricit publique dficitaire. Les autorits indiquent quelles sont disposes compenser toute
perte de recettes ptrolires et rduire les arrirs envers la compagnie dlectricit15.
17. Les services du FMI encouragent les autorits continuer de ngocier le relvement de
llment don dun prt relatif au barrage de Souapiti (22 % actuellement) et inviter dautres
partenaires au dveloppement contribuer au financement du projet afin de limiter son impact sur
la viabilit des finances publiques et de la dette de la Guine. Les autorits indiquent quelles ne
signeront pas le prt cette anne et quelles envisagent dorganiser une table ronde des donateurs
pour exploiter les comptences de ces derniers et demander une aide financire. Les autorits
poursuivront leurs entretiens avec le prteur, tout en attendant les rsultats de lvaluation du
barrage de Kaleta, qui pourrait rduire le besoin de financement rsiduel et la dette.
14 En fvrier 2016, les autorits et les syndicats sont convenus que les prix des carburants ne seront pas relevs en
2016.
15 En 2014, le Ministre des finances a plac dans les comptes de l'tat une dette intrieure (0,5 % du PIB) contracte
par les compagnies d'lectricit. La dette, qui est rembourser d'ici 2018 en trois tranches gales, n'a pas t incluse
dans la loi de finances 2016, mais bien dans la loi supplmentaire de 2016.
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FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 17
18. Lorientation actuelle de la politique montaire est approprie. Les services du FMI et
les autorits conviennent que, tant donn la monte de linflation16, la politique montaire devrait
demeurer restrictive. Si un relchement de la politique montaire stimulait la croissance, il pourrait
alimenter les tensions inflationnistes et empcher datteindre les objectifs de fin danne qui ont t
fixs pour les rserves de change. Les mesures visant amliorer les liquidits des banques en
monnaie locale devraient se limiter leur permettre de constituer des rserves en devises sur leurs
dpts libells en devises. Les services du FMI notent que le maintien des rserves excdentaires
un bas niveau (graphique du texte 5) amliorera la transmission de la politique montaire et
facilitera un ajustement ordonn du taux de change. Cela incitera aussi les banques exploiter
dautres sources de liquidits en monnaie locale, notamment ; i) en relevant les taux dintrt sur les
dpts ; ii) en utilisant les mcanismes de crdit de la BCRG17; iii) en recourant au march
interbancaire qui voit le jour et ; iv) en vendant des devises la banque centrale contre de la
monnaie locale.
Graphique du texte 5. Guine : Rserves obligatoires et excdentaires, coefficient de
rserves obligatoires et taux des bons du Trsor
(En milliards de GNF et pourcentage)
Sources : autorits guinennes ; calculs des services du FMI.
16 Principalement en raison de l'affaiblissement de la monnaie, des relvements de la taxe sur la valeur ajoute et des
chocs sur l'offre dans le secteur alimentaire.
17 Y compris le mcanisme des pensions et le nouveau taux des pensions au jour le jour. Les banques dtiennent
suffisamment de bons du Trsor qu'elles peuvent utiliser comme garanties, et la banque centrale a largi rcemment
la gamme des titres admissibles.
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Rserves obligatoires (milliards de GNF) Rserves excdentaires (milliards GNF)Taux bons du Trsor (%, droite)
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19. Le GNF semble survalu. Selon lvaluation de la stabilit extrieure effectue par les
services du FMI, le taux de change effectif rel (TCER) sest apprci sensiblement depuis la dernire
consultation au titre de larticle IV (Annexe II), principalement en raison des carts dinflation positifs
par rapport aux partenaires commerciaux et de facteurs structurels hors prix. Fin 2015, les
valuations reposant sur des modles font tat dune survaluation de 17-32 % qui a contribu
lpuisement des rserves officielles et des avoirs extrieurs nets du secteur bancaire en 2015.
Cependant, environ la moiti ce dsalignement a t absorbe dbut 2016, avec la dprciation de
la monnaie dans le contexte de la rforme du mcanisme de fixation du taux de change, qui visait
renforcer le rle des forces du march18.
20. Les prochaines tapes de la rforme du march des changes devraient viser en faire
un march bilatral. Dans le contexte dun resserrement des liquidits, les services du FMI
conseillent la banque centrale dlaborer une stratgie dintervention sur le march des changes
qui repose sur des rgles19 afin de reconstituer les rserves et de faciliter une correction ordonne
du dsalignement rsiduel du taux de change (environ 12 % en avril 2016). Si cela transformait le
march actuel en un march bilatral et ajouterait de nouveaux fournisseurs de devises, la banque
centrale est davis que les agents conomiques pourraient voir dans un programme de ce type un
signe de pnurie de devises. Les services du FMI conseillent la banque centrale damliorer la
communication relative sa politique, et soulignent que la priorit dans limmdiat consiste limiter
strictement les achats de devises de la banque centrale au march tabli et mettre fin aux achats
auprs des bureaux de change, des orpailleurs et des entreprises prives. La BCRG sollicite une
assistance technique qui lui permettrait damliorer sa capacit de suivi des activits des bureaux de
change et de veiller ce que ces activits soient limites des transactions de dtail.
B. Priorits moyen terme : un cadre daction lappui du dveloppement
des services dinfrastructure et de la diversification de lconomie
Politique budgtaire et gestion des finances publiques
21. tant donn les contraintes de financement extrieur et la ncessit de reconstituer les
marges de manuvre, les services du FMI recommandent de maintenir le dficit budgtaire
18 Les autorits ont mis en place en janvier 2016 un systme d'adjudication de devises double sens prix multiples,
ont aboli la marge de plus ou moins 4 % en dehors de laquelle les banques n'taient pas autorises effectuer des
transactions et ont permis aux banques d'acheter et de vendre librement des devises leurs clients. Certaines
mesures doivent encore tre mises en uvre, notamment l'adoption d'une stratgie fonde sur des rgles pour
calibrer les interventions de la banque centrale sur le MEBD, la limitation des activits des bureaux de change aux
transactions de dtail et le remplacement des achats de devises de la banque centrale auprs des bureaux de
change, des orpailleurs et des grandes entreprises par un programme d'achat sur le MEBD.
19 La stratgie d'intervention utiliserait le prix de la dernire adjudication, le prix marginal de l'adjudication en cours,
les montants des rserves brutes et liquides, et les flux de devises attendus hors march comme variables exognes,
ainsi qu'un dclencheur d'intervention en termes de volatilit du taux de change et l'objectif fix pour les rserves de
change comme variables endognes. Une illustration de cette stratgie est prsente dans le rapport d'assistance
technique du Dpartement des marchs montaires et de capitaux, Guine Oprations de change et gestion de la
liquidit dans la transition vers un rgime de change souple , mars 2016.
(continued)
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FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 19
de base aux environs de 0,5 % du PIB moyen terme. Ce niveau de dficit contribuera la
croissance potentielle de la Guine, car il permettra daccorder du crdit au secteur priv et de
rembourser les arrirs intrieurs au secteur priv20. Les autorits conviennent de la ncessit de
reconstituer les amortisseurs, mais souhaiteraient atteindre cet objectif en stimulant la croissance et
les exportations au moyen dune augmentation des dpenses dans les infrastructures et le capital
humain. Elles sont conscientes des besoins de financement considrables de leur stratgie de
croissance ambitieuse et de ses implications pour la viabilit de la dette21. Les autorits conviennent
avec les services du FMI que, pour reconstituer les amortisseurs et amliorer les services
dinfrastructures, il conviendra daccrotre les recettes intrieures (22 et Encadr 5), de rationaliser
les dpenses, doptimaliser les dpenses dquipement et damliorer la gestion de la dette. Il sera
important aussi davancer dans les rformes de la gestion des finances publiques, notamment en
appliquant plus strictement les rglementations existantes.
22. Les services du FMI ont prsent un projet de rforme fiscale qui permettrait la
Guine dexploiter son potentiel fiscal non ralis, qui est estim 3-5 % du PIB (Encadr 5)22.
Les autorits soulignent les efforts quelles dploient dans plusieurs domaines, notamment pour
amliorer lefficience de la Direction des impts, tablir des mcanismes de vrification croise et
dexploitation des bases de donnes des douanes et des impts, liminer les exemptions fiscales et
concevoir des mesures visant enregistrer des points de vente informels. Elles indiquent aussi que
la nouvelle unit charge de limposition des biens immobiliers devrait commencer produire des
rsultats bientt. tant donn ces efforts et la ncessit de dgager un consensus politique et social
solide en faveur de la poursuite des rformes, le scnario de rfrence conserve des rformes qui
conduiraient une augmentation des recettes de 1 point du PIB moyen terme. Environ la moiti
de lamlioration attendue viendra des impts directs qui sont recouvrs auprs des revenus plus
levs, et les effets ngatifs sur la population pauvre seraient limits. Lautre moiti proviendrait des
impts indirects, y compris des impts sur les carburants, et concernera principalement aussi les
segments les plus riches de la population, tant donn la structure de la consommation en Guine.
20 Un audit des arrirs intrieurs est effectu par les autorits, qui ont l'intention d'adopter un calendrier de
remboursement de ces arrirs (repre structurel de l'accord FEC). Ces arrirs constituent un obstacle important au
dblocage du potentiel du secteur priv.
21 Voir le document de la srie des Questions gnrales concernant l'application du modle du lien entre la dette,
l'investissement et la croissance la Guine.
22 On trouvera un examen plus dtaill du potentiel fiscal de la Guine dans le document de la srie des Questions
gnrales intitul Revenue needs, tax potential and revenue mobilization in Guinea .
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20 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL
Encadr 5. Guine : Exploiter un potentiel fiscal considrable Un projet de rforme fiscale
Le potentiel fiscal dun pays est fonction de la taille de la base dimposition et de la capacit daccder cette base
et de la contrler. Divers facteurs influent sur ces variables, tels que le revenu par habitant, louverture au commerce
et la part de lindustrie manufacturire dans lconomie. Selon une analyse statistique prliminaire du recouvrement
de limpt dans les pays dAfrique subsaharienne sur la priode 19802014, et tant donn les caractristiques
conomiques de la Guine, les autres pays dAfrique subsaharienne auraient collect en moyenne 1 2 % du PIB de
plus en impts indirects et 2 3 % du PIB de plus en impts directs, pour un potentiel fiscal total de 3 5 % du PIB.
Potentiel fiscal Impts directs Potentiel fiscal Impts indirects
Il sera crucial de durcir le contrle de la base dimposition commerciale pour exploiter ce potentiel. Selon les
informations disponibles, plus de trois quarts des importations commerciales (sur lesquelles des droits sont pays)
napparaissent pas dans les chiffres daffaires qui sont dclars la Direction des impts, ce qui indique une sous-
dclaration considrable des ventes et probablement une distribution par des canaux informels et/ou non dclars.
Une amlioration de lidentification des contribuables, de la collecte de linformation et des procdures daudit
renforceraient la discipline fiscale.
Il conviendra de simplifier les impts sur le revenu et de les appliquer de nouveaux contribuables, ainsi que de
rviser les taux et les seuils pour accrotre les recettes et corriger les dsquilibres introduits en 2011. Il faudra
simplifier et relever les droits daccises, ainsi que prserver les impts sur les carburants dans le cadre dune structure
de prix qui ajuste automatiquement les prix la pompe aux prix internationaux. De nouveaux changements
pourraient tre apports aux conventions minires et les nouveaux mcanismes concernant les prix de transfert
pourraient tre appliqus de manire approprie. Il convient aussi denvisager de prsenter rapidement limpt
foncier et dliminer progressivement les exemptions fiscales.
23. Des conomies dans le budget rcurrent peuvent crer un espace budgtaire qui
permettra de financer des investissements supplmentaires. Aprs des ajustements considrables
des salaires de base depuis 2011, les salaires en pourcentage du PIB sont aujourdhui comparables
ceux de beaucoup de pays africains (graphique 3). Les autorits conviennent avec les services du FMI
quil faut maintenir la masse salariale au-dessous de 6 % du PIB afin de prserver la flexibilit du budget
et de pouvoir affecter les conomies ralises sur dautres postes de dpenses au programme
dinvestissement public, mais elles notent les risques que la rforme en cours de ladministration
publique pourrait faire peser sur la masse salariale. Les services du FMI recommandent dtablir en
priorit un cadre moyen terme pour les ngociations salariales avec les syndicats afin de limiter la
volatilit lie des ajustements ponctuels des salaires, sur la base des recommandations de lassistance
technique 2014 dAFRITAC Ouest concernant la politique salariale. Pour rduire les dpenses courantes
de 1 % du PIB, les autorits pourraient aussi diminuer les cots rcurrents des carburants et des
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FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 21
voyages, permettre EDG dajuster automatiquement les tarifs dlectricit pour les tablir aux niveaux
de recouvrement des cots (0,5 % du PIB) et rationaliser les subventions aux universits. Les services du
FMI conseillent daffecter une partie de ces ressources au dispositif de scurit sociale qui voit le jour,
lenseignement primaire et au systme de sant.
24. Un renforcement des institutions charges de la gestion de linvestissement public qui
amliorera le taux de rendement des investissements prvus. tant donn les rigidits du budget et
les contraintes de financement, les investissements devraient tre maintenus aux environs de 5 % du PIB
jusqu ce que lespace budgtaire cr par les mesures susmentionnes se matrialise. Les autorits
pourraient amliorer les services dinfrastructure en renforant la qualit des dpenses grce la mise
en uvre de meilleurs processus. Il sagit tout dabord de mettre en application le code de passation
des marchs publics, y compris les appels doffres pour les projets dinvestissement23, et de rformer le
processus de slection des projets dinvestissement afin de veiller ce que les projets admis bnficier
dun financement public fassent lobjet dune analyse cots-avantages. Les autorits souscrivent en
principe aux propositions, mais soulignent limportance qui est accorde aux projets prioritaires dans le
secteur de lnergie, de lagriculture et de la sant. Les services du FMI ont prsent les rsultats du
modle dette-investissement-croissance (voir document de la srie des Questions gnrales) qui
montre que la mise en uvre intgrale de ces projets exigerait un ajustement du taux de la taxe la
consommation de 20 25 % et porterait la dette de 49 % du PIB en 2015 67 % en 2036, en dpit des
hypothses optimistes du modle en ce qui concerne leffet de ces projets sur la croissance.
25. Les services du FMI conseillent de continuer de recourir des financements
concessionnels et damliorer la gestion de la dette afin de contenir les vulnrabilits lies la
dette. Si le risque de surendettement extrieur de la Guine reste modr, la vulnrabilit court terme
a augment sensiblement (voir Rapport pays 16/95), et pourrait tre aggrave par les rsultats de laudit
des arrirs intrieurs qui est en cours. Il sera important de parachever la rforme du cadre
institutionnel de la politique et de la gestion de la dette, ainsi que de donner des moyens dagir au
Comit national de la dette publique (CNDP) pour veiller ce que tous les nouveaux emprunts publics
soient conformes la dclaration sur la politique nationale de la dette publique24. Les services du FMI
encouragent les autorits approuver la loi sur les partenariats publics-privs (PPP) dici la fin de
lanne, ainsi qu renforcer les capacits dexcution des analyses de viabilit de la dette et les
annexer aux lois de finances, compter de 2017. Les autorits indiquent quelles ont lintention de
donner la priorit aux financements concessionnels autant que possible et sollicitent une assistance
technique en ce qui concerne la gestion des risques budgtaires lis aux PPP.
26. Lalignement des processus de gestion des finances publiques sur la nouvelle loi
organique relative aux lois de finances (LORF) amliorera la transparence et contribuera
23 Un rapport d'audit sur les gros contrats de marchs publics est en cours d'achvement. Selon les observations
prliminaires du rapport, la majorit des gros contrats octroys en 2014-15 n'tait pas conforme au code de passation
des marchs publics.
24 Plusieurs mesures sont en voie d'achvement, y compris la dclaration de politique nationale d'endettement public, un
manuel de procdures oprationnelles la Direction de la dette et l'adoption d'une stratgie de la dette moyen terme
(201519).
(continued)
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22 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL
dbloquer laide des donateurs (Encadr 6). Les services du FMI proposent des mesures prioritaires
appliquer pour atteindre cet objectif et offre une aide du FMI dans le contexte du nouveau cadre de
renforcement des capacits pour les pays fragiles25. Les autorits souscrivent lorientation gnrale des
conseils et notent que, aprs la rvision du cadre de gestion des finances publiques, il est important de
former les utilisateurs. Les mesures prioritaires sont les suivantes :
tendre la couverture du compte unique du Trsor tous les organismes publics qui collectent
des recettes publiques dici-l mi-2017.
Mettre en place la nouvelle nomenclature budgtaire pour amliorer le suivi des dpenses
prioritaires en vue de les protger dajustements ponctuels des dficits de financement.
Accrotre les activits de formation, notamment pour renforcer la capacit des ministres
dpensiers chargs des secteurs sociaux engager et excuter leurs crdits budgtaires selon
la LORF.
25 Le Conseil d'administration du FMI a approuv le 22 mai 2015 une proposition d'exprimentation d'une approche plus
structure pour les activits de renforcement des capacits dans les pays fragiles. Dans ce nouveau cadre de
renforcement des capacits, pour lequel la Guine a accept d'tre un pays pilote, il s'agit d'arrter avec les autorits et
les principales parties prenantes un programme de renforcement des capacits moyen terme assorti de rsultats
spcifiques et d'un suivi priodique.
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FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 23
Politique montaire, politique du secteur financier et politique de change
27. La politique montaire doit viser rduire linflation 5 % et reconstituer les rserves
pour les porter 3-4 mois dimportations. Le niveau des rserves est conforme lobjectif de la
CEDEAO et quilibre les cots et les avantages de la dtention de rserves (Encadr 7). Linflation devrait
tre fonction principalement de lvolution budgtaire et montaire, tant donn le robuste potentiel
agricole de la Guine et la production alimentaire qui est prvue. Dans ce contexte, les services du FMI
et les autorits conviennent quun relchement de la politique montaire ne devrait tre envisag que
lorsque lassainissement budgtaire de 2016 est mis en uvre et aprs que les rserves de change ont
atteint lobjectif de trois mois dimportations. Un autre lment dclenchant une baisse du coefficient
de rserves obligatoires devrait tre un tarissement des liquidits bancaires combin un
ralentissement de la croissance du crdit au secteur priv au-dessous de la croissance du PIB nominal,
dans un contexte o linflation est oriente la baisse. Entre-temps, les banques devraient continuer
Encadr 6. Guine : Faire avancer le programme de rforme de la gestion des finances publiques
En 2011, la Guine a engag une rforme ambitieuse de son cadre de gestion des finances publiques. Les principales
tapes de cette rforme ont t la rvision du cadre juridique avec ladoption de la loi organique relative aux finances
publiques (LORF) en 2012, ladoption du rglement gnral de gestion budgtaire et de comptabilit publique
(RGGBCP) en 2013, ladoption en mai 2015 de la loi sur la gestion des entits publiques, ladoption en 2015 dun
nouveau code de passation des marchs publics et la mise en place dun compte unique du Trsor (CUT). Les nouvelles
lois ont t compltes par des rglementations sur la formulation de la politique budgtaire, la prparation et la
classification du budget, la gouvernance des organismes parapublics et la comptabilit publique. Cependant,
lobservation du nouveau cadre est insuffisante. Sa mise en uvre intgrale amliorera lefficience des dpenses
publiques et la fourniture des services publics, et facilitera la mobilisation de laide des donateurs.
Premirement, il sagit dadopter un cadre budgtaire moyen terme, fond sur un cadre macroconomique consensuel moyen terme qui ancrera les projections des recettes et la planification des dpenses. lheure
actuelle, les prvisions macroconomiques ne sont pas harmonises, et les projections des recettes refltent des
donnes rtrospectives et des facteurs empiriques plutt quune valuation exacte de la base dimposition. Le suivi
de laide trangre implique un processus contraignant qui accrot lincertitude entourant les dcaissements. Par
ailleurs, les enveloppes budgtaires ne sont pas alignes sur les plans de dveloppement, et ne refltent gure les
priorits qui ont t nonces.
Deuximement, il convient de simplifier les processus de gestion budgtaire. Il faut viter les procdures drogatoires, et excuter toutes les dpenses conformment la chane de la dpense. Il sagira de dlguer la
plupart des tches dexcution du budget aux ministres dpensiers.
Troisimement, il convient de renforcer le processus de gestion des donnes. Linformation concernant lexcution du budget se trouve sur plusieurs systmes informatiques et fichiers autonomes, qui ne correspondent pas toujours
au budget approuv. ? ? et lenregistrement des donnes peut tre sensiblement retard ou incomplet. Il convient
damliorer linformation financire et les contrles, notamment grce une meilleure gestion des factures et la
compensation des soldes.
Quatrimement, il convient dancrer pleinement la mise en uvre du budget dans le CUT. Environ 1.400 comptes bancaires publics auprs de banques commerciales en 2012 ont t redirigs vers la BCRG, mais le CUT nest pas
totalement oprationnel en grande partie cause de la faiblesse du cadre institutionnel. Bon nombre des soldes ne
sont pas disponibles ou ne sont pas utiliss, et les fonctions denregistrement et de prvision semblent dficientes.
Enfin, il reste du travail accomplir en ce qui concerne le recensement des entits et entreprises publiques : le dcompte actuel est de 159, mais beaucoup dentits lies des ministres dpensiers ne sont pas incluses.
GUINE
24 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL
dutiliser les mcanismes de refinancement de la BCRG, les prts interbancaires et les ventes de devises
pour grer leurs liquidits. Les services du FMI soulignent que lassouplissement du taux de change
moyen terme confortera les rserves, la comptitivit et la diversification de lconomie. Les mesures
prioritaires ont t nonces dans les recommandations de lassistance technique fournie par le
Dpartement des marchs montaires et de capitaux en dcembre 2015 : il sagit i) de dvelopper la
prvision des liquidits sur la base dun bon talonnage des oprations dopen market de la BCRG, ii) de
favoriser le dveloppement dune courbe des rendements grce des missions plus rgulires de titres
publics et la publication des taux de rfrence pour les transactions interbancaires et iii) de sattaquer
la segmentation du march en introduisant une adjudication de devises bilatrale et en encourageant
des transactions garanties sur le march interbancaire du GNF afin dattnuer le risque de contrepartie.
Encadr 7. Guine : Estimations de ladquation des rserves
Cet encadr prsente
des estimations du
niveau optimal des
rserves de change pour
la Guine en utilisant la
nouvelle mthode du
FMI pour les pays
faible revenu (
Assessing Reserve
Adequacy in Credit-
C
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