3. Les Perspectives conomiques de lOCDE paraissent sous la
responsabilit du Secrtairegnral de lOCDE. Les apprciations portes
sur lvolution future des divers pays necorrespondent pas forcment
aux vues des autorits nationales des pays considrs. Lasource des
donnes statistiques contenues dans les tableaux et graphiques est
lOCDE, saufindication contraire. Merci de citer cet ouvrage comme
suit : OCDE (2011), Perspectives conomiques de lOCDE, Vol. 2011/1,
ditions OCDE. http://dx.doi.org/10.1787/eco_outlook-v2011-1-frISBN
978-92-64-09250-1 (imprim)ISBN 978-92-64-09251-8 (PDF)Srie :
Perspectives conomiques de lOCDEISSN 0304-3274 (imprim)ISSN
1684-3436 (en ligne)Les donnes statistiques concernant Isral sont
fournies par et sous la responsabilit des autorits
israliennescomptentes. Lutilisation de ces donnes par lOCDE est
sans prjudice du statut des hauteurs du Golan, deJrusalem-Est et
des colonies de peuplement israliennes en Cisjordanie aux termes du
droit international.Les corrigenda des publications de lOCDE sont
disponibles sur : www.oecd.org/editions/corrigenda. OCDE 2011Vous
tes autoriss copier, tlcharger ou imprimer du contenu OCDE pour
votre utilisation personnelle. Vous pouvez inclure desextraits des
publications, des bases de donnes et produits multimdia de lOCDE
dans vos documents, prsentations, blogs, sitesInternet et matriel
denseignement, sous rserve de faire mention de la source OCDE et du
copyright. Les demandes pour usage publicou commercial ou de
traduction devront tre adresses [email protected]. Les demandes
dautorisation de photocopier une partie de cecontenu des fins
publiques ou commerciales peuvent tre obtenues auprs du Copyright
Clearance Center (CCC) [email protected] oudu Centre franais
dexploitation du droit de copie (CFC) [email protected].
8. TABLE DES MATIRES Ce livre contient des... StatLinks2 Accdez
aux chiers Excel partir des livres imprims ! En bas droite des
tableaux ou graphiques de cet ouvrage, vous trouverez des
StatLinks. Pour tlcharger le chier Excel correspondant, il vous
suft de retranscrire dans votre navigateur Internet le lien
commenant par : http://dx.doi.org. Si vous lisez la version PDF de
louvrage, et que votre ordinateur est connect Internet, il vous
suft de cliquer sur le lien. Les StatLinks sont de plus en plus
rpandus dans les publications de lOCDE. Lgendes $ Dollar des
tats-Unis . Dcimale Yen japonais I, II Semestres Livre sterling T1,
T4 Trimestres Euro Billion Mille milliards mb/j Millions de barils
par jour Trillion Mille billions .. Donnes non disponibles c.v.s.
Corrig des variations saisonnires 0 Nul ou ngligeable n.c.v.s. Non
corrig des variations saisonnires Sans objetPERSPECTIVES CONOMIQUES
DE LOCDE, VOLUME 2011/1 OCDE 2011 7
9. DITORIAL : LA RECHERCHE DUNE CROISSANCE DURABLE POUR TOUS
Rsum des prvisions 2010 2011 2012 2010 2011 2012 2010 2011 2012 T3
T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T4 / T4 PourcentageCroissance du PIB en
volume tats-Unis 2.9 2.6 3.1 2.6 3.1 1.7 3.1 2.9 3.0 3.1 3.3 3.3
3.4 2.8 2.7 3.3 Zone euro 1.7 2.0 2.0 1.5 1.0 3.4 1.3 1.7 1.9 2.1
2.2 2.3 2.4 2.0 2.1 2.2 Japon 4.0 -0.9 2.2 3.8 -3.1 -3.7 -3.7 5.3
3.5 2.3 1.6 1.2 1.2 2.4 0.3 1.5 OCDE total 2.9 2.3 2.8 2.5 2.0 2.2
2.0 2.8 2.7 2.9 3.0 3.1 3.2 2.8 2.4 3.0Inflation1 Variation en
glissement tats-Unis 1.7 1.9 1.3 1.4 1.1 1.6 2.1 2.1 2.0 1.4 1.2
1.3 1.3 Zone euro 1.6 2.6 1.6 1.7 2.0 2.5 2.8 2.9 2.5 1.9 1.5 1.4
1.4 Japon -0.7 0.3 -0.2 -0.8 0.1 0.0 0.4 0.8 0.1 0.0 -0.2 -0.2 -0.2
OCDE total 1.8 2.3 1.7 1.7 1.8 2.0 2.3 2.4 2.3 1.8 1.6 1.7 1.7Taux
de chmage2 tats-Unis 9.6 8.8 7.9 9.6 9.6 8.9 8.9 8.7 8.5 8.3 8.1
7.8 7.5 Zone euro 9.9 9.7 9.3 9.9 9.9 9.9 9.8 9.7 9.6 9.5 9.4 9.2
9.1 Japon 5.1 4.8 4.6 5.0 5.0 4.7 4.8 4.8 4.7 4.7 4.7 4.6 4.5 OCDE
total 8.3 7.9 7.4 8.3 8.2 8.0 7.9 7.8 7.7 7.6 7.5 7.3 7.1Croissance
du commerce mondial 12.5 8.1 8.4 8.7 5.0 9.1 6.0 9.0 8.6 8.4 8.4
8.5 8.5 11.2 8.2 8.5 3Balance courante tats-Unis -3.2 -3.7 -4.0
Zone euro 0.2 0.3 0.8 Japon 3.6 2.6 2.5 OCDE total -0.6 -0.7
-0.7Solde des administrations publiques3 tats-Unis -10.6 -10.1 -9.1
Zone euro -6.0 -4.2 -3.0 Japon -8.1 -8.9 -8.2 OCDE total -7.7 -6.7
-5.6Taux dintrt court terme tats-Unis 0.5 0.8 1.9 0.6 0.4 0.4 0.4
1.0 1.3 1.4 1.6 2.1 2.5 Zone euro 0.8 1.3 2.0 0.9 1.0 1.1 1.4 1.4
1.5 1.6 1.8 2.1 2.3 Japon 0.2 0.3 0.2 0.1 0.1 0.3 0.3 0.2 0.2 0.2
0.2 0.2 0.2Note La croissance du PIB, linflation (croissance de
lindice des prix la consommation ou du dflateur de la consommation
prive pour le total OCDE) et la croissance du commerce mondial
(moyenne arithmtique des importations et des exportations mondiales
en volume) sont corriges des variations saisonnires et des jours
ouvrables (sauf inflation) et exprimes en taux annualiss. Les trois
dernires colonnes sont en taux de croissance annuels. Les taux
dintrt sont : tats-Unis : eurodollar 3 mois ; Japon : certificat de
dpt 3 mois ; zone euro : taux interbancaire 3 mois. Les prvisions
ont t tablies partir de donnes collectes avant la date limite du 19
mai 2011.1. tats-Unis : Indice de prix des dpenses de consommation
prives; Japon : Indice des prix la consommation; Zone euro : Indice
des prix la consommation harmonis.2. En pourcentage de la
population active.3. En pourcentage du PIB.Source : Base de donnes
des Perspectives conomiques de lOCDE, no 89. 1 2
http://dx.doi.org/10.1787/8889324349988 PERSPECTIVES CONOMIQUES DE
LOCDE, VOLUME 2011/1 OCDE 2011
10. DITORIAL : LA RECHERCHE DUNE CROISSANCE DURABLE POUR TOUS
DITORIAL : LA RECHERCHE DUNE CROISSANCE DURABLE POUR TOUSL a
reprise mondiale, de plus en plus autonome, sappuie sur une base
plus largie. Les rythmes de lareprise diffrent entre les conomies
avances et mergentes, mais galement au sein des plus avancs.Le
chmage demeure lev dans la plupart des pays de lOCDE. Linflation
sest fortement accrue et lesanticipations se redressent galement ;
en revanche, linflation sous-jacente ne semble progresser que
trslentement. La vigueur de la croissance de la demande intrieure,
les chocs doffre ngatifs et les fortesentres de capitaux dans les
pays non membres de lOCDE engendrent des tensions inflationnistes
quiincitent adopter des politiques restrictives, susceptibles de
freiner cette reprise. Un tel scnario appelle diffrentes rponses
politiques tant pour les conomies avancesqumergentes. Dans les deux
cas, les rformes structurelles devront jouer un rle dterminant,
tenantcompte des besoins et des caractristiques institutionnelles
de chaque pays. Dans les conomiesavances, les rformes structurelles
peuvent stimuler la croissance potentielle, et par consquent
faciliterla consolidation fiscale et la normalisation de politique
montaire. Dans les conomies mergentes, lapolitique montaire devrait
se montrer plus restrictive afin de juguler linflation, au risque
toutefois dtrecontrarie par une entre plus massive de capitaux.
Dans ces conomies, les rformes structurellespourraient galement
donner la croissance un caractre plus durable et inclusif tout en
contribuant aurquilibrage du commerce mondial et renforant les flux
de capitaux long terme. Les prvisions sont nanmoins entoures
dincertitudes. Certaines dentre elles sont endognes face aurythme
de lexpansion, dautres lies lventualit de certains vnements. Les
risques positifs incluent deseffets de relance de court terme sur
la croissance dues la mise en uvre de nouvelles mesures
structurelleset un dynamisme du secteur priv entran par une
confiance accrue. Certains risques se situent mi-chemin.Les prix du
ptrole pourraient savrer tre plus levs ou plus bas que les
hypothses retenues sur la priodede projections. Les tremblements de
terre et le tsunami au Japon pourraient galement avoir des
consquencesngatives additionnelles sur lactivit, tandis que les
projets de reconstruction pourraient linverse enaccentuer le
rebond. Cependant, la majorit des risques sont ngatifs. Lacclration
de linflation sous-jacenteen cas de nouvelles hausses des cours du
ptrole et dautres matires premires, le ralentissement plusmarqu de
lactivit en Chine, les problmes budgtaires persistants aux
tats-Unis et au Japon, et la rechutepossible des marchs de
limmobilier sont autant de risques prendre en considration. Par
ailleurs, la fragilitfinancire saccentue dans la zone euro en dpit
dimportants efforts dajustement dans les payspriphriques. Ainsi, si
plusieurs risques ngatifs venaient se conjuguer, il est craindre
que leurs effetscumuls contribuent fortement affaiblir la reprise,
pouvant entraner des risques dvolutionstagflationnistes dans
certaines conomies avances. Toutes ces considrations laissent
penser que la crise mondiale nest peut-tre pas encore arrive son
terme. Les dcideurs doivent redoubler defforts pour relever les
dfis auxquels ils devront faire face PERSPECTIVES CONOMIQUES DE
LOCDE, VOLUME 2011/1 OCDE 2011 9
11. DITORIAL : LA RECHERCHE DUNE CROISSANCE DURABLE POUR
TOUSmoyen terme, et ce dans quatre domaines principaux, savoir :
remdier au chmage lev afin delempcher de se prenniser, soutenir la
croissance et viter la stagnation, progresser danslassainissement
des finances publiques et grer les dsquilibres mondiaux tout en
soutenant unerallocation efficace de lpargne. Ces dfis, troitement
lis les uns aux autres, appellent une approchepolitique globale et
crdible. Dans les conomies avances, si la reprise a permis
damliorer le fonctionnement sur le march dutravail, le chmage et
celui de long terme, en particulier, demeurent levs dans de
nombreux pays. Lesenseignements tirs de la crise ont montr que les
politiques du march du travail ont un rle crucial jouer pour viter
que le chmage conjoncturel ne devienne structurel. Ces politiques
pourraientcomprendre plusieurs types de mesures : amliorer
lefficacit des services de placement, avec desformations qui
permettent une plus grande adquation entre les travailleurs et les
emplois ; rquilibrerla protection de lemploi au profit des
travailleurs prcaires ; rduire le cot de la main duvre de
maniretemporaire, via des subventions marginales et cibles, dans
les pays o la demande de travail est faible. Lebnfice de ces
mesures sera dautant plus grand que la concurrence sera plus forte
dans des secteurs telsque le commerce de dtail et les services
professionnels. Enfin, la crise a dmontr que des accords departage
du travail bien conus sont utiles pour minimiser les risques de
perte demploi en priode debaisse dactivit. Favoriser le retour
lemploi et stimuler la concurrence, sont autant de mesures qui
contribueraient renforcer la croissance potentielle, qui autrement
pourrait rester faible. En effet, lexprience montre queles crises
financires risquent de dboucher sur des priodes de stagnation si
les ajustements structurelset financiers ncessaires sont diffrs. De
plus, les phases de stagnation peuvent galement rsulter
dunedtrioration persistante de lenvironnement structurel et du
milieu des affaires. Mme si ces risques nese matrialisent pas,
limpact ngatif de la crise sur la croissance potentielle est de
plus en plus manifeste.Cette dgradation permanente de la production
risque probablement de miner les taux de croissanceeffectifs. Les
rformes structurelles orientes vers la croissance et les politiques
qui sauraient en fairemerger de nouvelles sources, ont un potentiel
considrable. Les pouvoirs publics devraient redoublerdefforts dans
leurs mises en uvre. Une plus faible croissance aurait un impact
prjudiciable sur la consolidation fiscale, tandis que commele
montrent certaines tudes au del dun certain seuil le niveau de la
dette publique a un impact ngatif surla croissance. En dpit de
lamlioration des finances publiques, les efforts pour stabiliser la
dette sontencore ncessaires dans beaucoup de pays. Les tats-Unis et
le Japon, pour qui ces exigences sont les plusmarques, doivent
encore proposer un plan crdible moyen terme, tandis que les autres
pays sont tenus derenforcer leurs objectifs budgtaires moyen terme
en spcifiant les mesures qui seront mises en uvrepour les
atteindre. Dans la plupart des pays, de nouvelles actions seraient
ncessaires pour ramener la dette son niveau davant la crise. La
situation daujourdhui a chang par rapport avant la crise quand les
tauxdintrt, largement infrieurs aux taux de croissance,
contribuaient dans une large mesure la viabilit desfinances
publiques. Cela ne sera vraisemblablement plus le cas dans les
annes venir, car les taux dintrtdevraient augmenter et la
croissance se ralentir. Par ailleurs, les rformes structurelles
pourraient galementsoutenir les efforts de consolidation fiscale en
amliorant lefficacit dans la provision de services tels que lasant
et lducation, tout en stimulant la croissance. Enfin, il serait
dangereux de croire que linflation puisseapporter une solution la
viabilit de la dette. Une inflation plus leve et persistante
pourrait peser sur lacroissance relle en accentuant la hausse des
prix et la volatilit des taux de change. Elle risquerait aussi
dedstabiliser les anticipations dinflation, avec pour rsultat des
taux dintrt qui bientt augmenteraientplus vite que linflation.
Enfin et surtout, les dsquilibres se sont nouveau creuss avec la
reprise de lconomie mondiale.Nanmoins, la situation est quelque peu
diffrente car la Chine montre un excdent de balance courante trs10
PERSPECTIVES CONOMIQUES DE LOCDE, VOLUME 2011/1 OCDE 2011
12. DITORIAL : LA RECHERCHE DUNE CROISSANCE DURABLE POUR
TOUSinfrieur aux pics atteints avant la crise, d principalement une
volution dfavorable des termes delchange et une performance
lexportation moins dynamique, tandis que les excdents augmentent
dansles pays producteurs de ptrole disposant dune pargne abondante.
Un mcanisme de rquilibrageappropri devrait pouvoir favoriser la
croissance et tre suffisamment symtrique pour viter de faire
peserune charge excessive sur les pays dficitaires. Un tel
rquilibrage exigerait une plus grande flexibilit destaux de change,
laquelle pourrait aussi contribuer attnuer les tensions
inflationnistes dans les pays ocelles-ci sont fortes. De mme, les
rformes structurelles, propres chacun des pays, pourraient
rduirelpargne et accrotre linvestissement dans les pays
excdentaires, et renforcer la capacit dpargne dansles pays
dficitaires. Au sein des unions montaires, les rformes visant
stimuler la concurrence sur lesmarchs du travail et des produits
pourraient aussi faciliter lajustement de leurs positions
extrieures. Lenjeu nest pas tant dliminer les dsquilibres que de
les maintenir des niveaux soutenables afinde faciliter une
rallocation de lpargne internationale favorable la croissance. Pour
cela les marchs decapitaux doivent rester ouverts et orients sur le
long terme. Les politiques structurelles ont un effetimportant sur
lampleur et la composition des mouvements de capitaux. Dans le mme
temps, il importede concilier louverture de ces marchs et lobjectif
de rduire leur instabilit de court terme au moyen demesures
provisoires. Il est essentiel que les conomies avances et
mergentes, notamment sous lesauspices du G20, sentendent sur un
cadre politique permettant de concilier ces objectifs. Lconomie
mondiale sort de la rcession, mais nest pas entirement retourne une
situation normale.Lconomie de laprs-crise devra non seulement faire
face danciens et de nouveaux dfis, mais galementrechercher de
nouvelles sources de croissance, la fois respectueuses de
lenvironnement et mieux partages.Pour cela il est ncessaire de
repenser le paradigme politique, tirant tout les enseignements de
la crise. En tablissant ce nouveau paradigme de laprs-crise,
certains principes sous-jacents aux politiquesdoivent tre raffirms
tels que la ncessit dagir du ct de loffre pour stimuler la
croissance, tout enreconnaissant que ces actions ont aussi des
effets positifs sur les rquilibrages mondiaux etlassainissement des
finances publiques. Les missions de la politique montaire visant la
stabilit des prixet de la politique fiscale fonde sur des rgles
assigne la viabilit des finances publiques doiventgalement tre
raffirmes, tout en examinant plus avant dans quelle mesure les
institutions fiscalespourraient contribuer la discipline budgtaire.
Mais il convient aussi de tirer dautres leons. Les risquesendognes
dinstabilit et de dsquilibres gnrs dans un contexte de tranquillit
(apparente), unphnomne commun la majeure partie des pisodes de
crises sinon tous, a jusque l tdangereusement nglig. Do la ncessit
de rformer le secteur financier et renforcer les
politiquesprudentielles sur le plan microconomique et
macroconomique. Enfin, dans un monde plus complexe que nous ne le
pensions, exigeant une large panoplie dinstrumentspolitiques, il
savre important de regarder de plus prs comment ces instruments
interagissent et comment ilest possible de renforcer leurs
synergies. De mme, la crise nous a enseign que la coopration
internationaleest essentielle pour faire face aux situations
durgence et pour dfinir les orientations futures, sur la base
deprincipes communs et, le cas chant, de rgles communes, tout en
respectant les besoins de chaque pays. Amesure que nous nous
loignons lentement de la crise, nous devons veiller ne pas relcher
nos efforts dansla recherche dune meilleure gouvernance conomique
lchelle mondiale. 25 mai 2011 Pier Carlo Padoan Secrtaire gnral
adjoint et Chef conomistePERSPECTIVES CONOMIQUES DE LOCDE, VOLUME
2011/1 OCDE 2011 11
13. Perspectives conomiques de lOCDEVolume 2011/1 OCDE 2011
Chapitre 1 VALUATION GNRALE DE LA SITUATION MACROCONOMIQUELes
donnes statistiques concernant Isral sont fournies par et sous la
responsabilit des autorits israliennescomptentes. Lutilisation de
ces donnes par lOCDE est sans prjudice du statut des hauteurs du
Golan, deJrusalem-Est et des colonies de peuplement israliennes en
Cisjordanie aux termes du droit international. 13
14. 1. VALUATION GNRALE DE LA SITUATION MACROCONOMIQUE Vue
densemble La reprise sest tendue La reprise conscutive la rcession
la plus profonde depuis des dcennies est en train de stendre. La
croissance mondiale est repartie aprs le lger ralentissement observ
au milieu de lanne passe, et lactivit est tire de plus en plus par
le raffermissement de la demande finale prive. Cela tant, les
progrs restent ingaux selon les conomies. court terme, les effets
dfavorables, sur le plan de loffre, de la hausse des cours des
matires premires, du sisme dont le Japon a t victime et de ses
consquences psent quelque peu sur lactivit et font monter
linflation globale. Ces effets devraient se dissiper partir du
second semestre de lanne, condition que les cours des matires
premires se stabilisent et que les anticipations dinflation ne
perdent pas leur ancrage. Les conditions financires continuent de
samliorer et la politique montaire demeure expansionniste dans les
conomies de lOCDE, mais de moins en moins dans les conomies de
march mergentes, o la marge de capacits inutilises a t en grande
partie rsorbe. La reprise devrait donc se raffermir, malgr un
processus de plus en plus gnralis dassainissement des finances
publiques. La croissance de la production mondiale devrait
approcher 4 pour cent cette anne et 4 pour cent en 2012 (tableau
1.1). Dans ces conditions, la situation du march du travail devrait
continuer de samliorer lentement, mme si, avec un taux de 7 % fin
2012, le chmage sera encore largement suprieur son niveau davant la
crise. Linflation sous-jacente devrait augmenter lentement mesure
que la sous-utilisation des capacits diminuera, pour atteindre
environ 1 pour cent la fin de 2012. En dehors de la zone OCDE, la
demande intrieure semble devoir rester vigoureuse, do la ncessit de
prendre de nouvelles mesures pour temprer les tensions
inflationnistes. mais les incertitudes Les incertitudes entourant
les prvisions demeurent levs, mme si restent leves une faiblesse
gnralise de lactivit dans le secteur priv et un mouvement de
dflation semblent aujourdhui moins craindre. Certains des
principaux risques tiennent au rythme de lexpansion, tandis que
dautres sexpliquent par la possibilit que certains vnements
nentranent une rechute de lactivit ou des marchs financiers ou ne
viennent accentuer les tensions inflationnistes. De surcrot, on ne
peut exclure quau cas o plusieurs de ces risques viendraient se
conjuguer, ils ne dbouchent dans les conomies de lOCDE sur une
phase de stagflation modre, laquelle il serait difficile de mettre
un terme par des moyens macroconomiques classiques.14 PERSPECTIVES
CONOMIQUES DE LOCDE, VOLUME 2011/1 OCDE 2011
15. 1. VALUATION GNRALE DE LA SITUATION MACROCONOMIQUE Tableau
1.1. La reprise mondiale restera modre Total OCDE (sauf indication
contraire) Moyenne 2010 2011 2012 1998-2007 2008 2009 2010 2011
2012 T4 / T4 Pourcentage Croissance du PIB en volume1 2.7 0.3 -3.5
2.9 2.3 2.8 2.8 2.4 3.0 tats-Unis 3.0 0.0 -2.6 2.9 2.6 3.1 2.8 2.7
3.3 Zone euro 2.3 0.3 -4.1 1.7 2.0 2.0 2.0 2.1 2.2 Japon 1.2 -1.2
-6.3 4.0 -0.9 2.2 2.4 0.3 1.5 cart de production2 0.3 0.1 -4.9 -3.7
-3.2 -2.4 Taux de chmage3 6.4 6.0 8.2 8.3 7.9 7.4 8.2 7.7 7.1
Inflation4 2.8 3.2 0.5 1.8 2.3 1.7 1.8 2.3 1.7 Solde des
administrations -2.1 -3.3 -8.2 -7.7 -6.7 -5.6 publiques5 Pour
mmoire Croissance du commerce 6.8 3.1 -10.8 12.5 8.1 8.4 11.2 8.2
8.5 mondial Croissance du PIB mondial6 3.8 2.6 -1.0 4.9 4.2 4.6 4.8
4.2 4.8 en volume 1. En moyenne annuelle ; dans les trois dernires
colonnes figure la variation en glissement annuel. 2. Pourcentage
du PIB potentiel. 3. Pourcentage de la population active. 4.
Dflateur de la consommation prive. Variation en glissement pour les
3 dernires colonnes. 5. Pourcentage du PIB. 6. Moyenne mobile
pondre par le PIB, en parits de pouvoir dachat o Source : Base de
donnes des Perspectives conomiques de lOCDE, n 89. 1 2
http://dx.doi.org/10.1787/888932435017 aussi bien sur le plan Sur
le plan positif, la principale incertitude tient ce que la demande
positif finale manant du secteur priv pourrait sacclrer davantage
que prvu. La confiance des mnages et des entreprises pourrait se
raffermir encore mesure que la reprise se poursuit, sous leffet de
conditions financires favorables et dune amlioration du march du
travail, ce qui entranerait la libration dune forte demande refoule
de biens de consommation durables et de biens dquipement. Il se
pourrait aussi que la reprise soit renforce sur le court terme par
des rformes structurelles favorables la croissance, encore que
relativement peu de progrs aient t enregistrs cet gard depuis le
dbut de la reprise. que sur le plan ngatif Sur le plan ngatif, des
risques importants psent court terme sur le rythme de la reprise en
raison de la possibilit de nouvelles hausses des prix du ptrole
lies linstabilit politique, dun lent redressement au Japon la suite
du tremblement de terre et de ses consquences e n t ra n a n t d e
s p e r t u r b a t i o n s d a n s l e s ch a n e s m o n d i a l
e s dapprovisionnement et dun ralentissement plus prononc que prvu
de lactivit en Chine. Une hausse des prix du ptrole viendrait
amplifier les tensions inflationnistes, freiner la progression des
revenus et accentuer les dsquilibres mondiaux en accroissant encore
les excdents extrieurs dj levs des conomies productrices de ptrole
disposant dune pargne abondante. Des risques subsistent aussi
manifestement du fait des interrogations que continue de susciter
laPERSPECTIVES CONOMIQUES DE LOCDE, VOLUME 2011/1 OCDE 2011 15
16. 1. VALUATION GNRALE DE LA SITUATION MACROCONOMIQUE viabilit
de la dette publique dans certains pays de lOCDE et, dans une
moindre mesure, en raison de la faiblesse persistante de certains
marchs immobiliers. Si ces risques venaient saccentuer, ils
pourraient provoquer de fortes perturbations sur les marchs
financiers, nuisant ainsi la confiance. Des rformes structurelles
Le risque dune prennisation du chmage un niveau lev et dune sont
indispensables pour rduction permanente de la production
potentielle aprs la crise, de assurer une reprise mme que la
ncessit de renforcer la confiance dans la viabilit de la quilibre
et durable dette publique et dassurer une reprise durable et
quilibre au niveau mondial, sont autant de facteurs qui donnent un
caractre durgence encore plus grand ladoption de rformes
structurelles bien conues destines stimuler la croissance. De
telles rformes faciliteraient la tche des autorits montaires et
budgtaires et pourraient aussi contribuer la reprise sur le court
terme. Compte tenu de la mauvaise sant des finances publiques, du
chmage encore lev et du rythme modr de la reprise, la priorit
devrait tre donne des rformes propres engendrer des gains demploi
relativement importants sur le court terme et faciliter
lassainissement des finances publiques. Il faudrait notamment
veiller ce que les travailleurs privs demploi et dautres groupes
vulnrables conservent un lien avec le march du travail et
retrouvent rapidement un emploi, accrotre la productivit dans le
secteur public et amliorer la concurrence sur les marchs de
produits. Paralllement lassainissement des finances publiques dans
les pays de lOCDE, des rformes structurelles visant rduire la
rglementation des marchs de produits dans les secteurs protgs des
pays excdent extrieur, et dvelopper les marchs financiers et
amliorer les s y st m e s d e p rot e c t io n s oc ia l e d a ns l
e s p ay s no n me m b re s , contribueraient aussi terme rduire
les dsquilibres internationaux. Sur le plan Dans ces conditions,
les impratifs de la politique macroconomique macroconomique et sur
le et financire, pour la priode actuelle et sur le plus long terme,
sont les plan financier, il est suivants : impratif de : mener
activement un tant donn la situation prcaire des finances publiques
dans beaucoup assainissement des de pays de lOCDE, notamment les
tats-Unis et le Japon, la priorit doit finances publiques tre donne
soit ltablissement de programmes dassainissement moyen terme la
fois crdibles et favorables la croissance, si ce nest pas dj le
cas, soit une plus grande extension des programmes existants. Dans
certains pays, il faudra pour cela sortir de limpasse politique qui
rend la politique budgtaire imprvisible sur le court terme aussi
bien que sur le long terme. Plus gnralement, le rythme de
lassainissement et le choix des instruments daction devront prendre
en compte la ncessit dinstaurer sans retard une dynamique viable de
la dette publique, la vigueur de la reprise, ladoption de rformes
structurelles favorables la croissance et la possibilit dutiliser
la politique montaire pour compenser les effets ng atifs du16
PERSPECTIVES CONOMIQUES DE LOCDE, VOLUME 2011/1 OCDE 2011
17. 1. VALUATION GNRALE DE LA SITUATION MACROCONOMIQUE
resserrement budgtaire. Dans les pays dont la situation budgtaire
nest pas viable, des gages rapides en matire dassainissement
contribueraient crdibiliser les plans moyen terme. normaliser les
taux Les autorits montaires doivent dterminer comment ragir une
directeurs un rythme qui inflation globale plus leve et au risque
de dstabilisation des dpendra de la reprise anticipations un moment
o la marge de capacit inutilise est importante mais de plus en plus
incertaine dans la plupart des conomies de lOCDE, o linflation
sous-jacente demeure faible, et o le processus dassainissement sest
amorc quoiqu un rythme parfois incertain. Globalement, ces facteurs
impliquent que les taux directeurs devront continuer de soutenir
lactivit tout au long de la priode couverte par les prvisions. Cela
tant, il nest plus ncessaire de maintenir ces taux un niveau voisin
de zro pour des raisons de gestion des risques et leur relvement
rapide un niveau nettement positif, comme cest le cas dans la zone
euro, se justifierait aux tats- Unis et au Royaume-Uni, mais pas
encore au Japon. Cela permettrait aussi dviter une nouvelle
fragilisation financire et de partir dun meilleur pied au cas o il
faudrait ragir une monte imprvue de linflation. Aprs une pause, et
condition que les hausses initiales naient pas deffets dfavorables
sur la reprise, les taux directeurs devraient tre relevs
rgulirement aux tats-Unis, dans la zone euro et au Royaume-Uni dans
le courant de 2012, pour tenir compte de la rsorption progressive
mais incomplte de la marge de capacit inutilise et de la remonte de
linflation sous-jacente. Dans les grandes conomies non membres et
dans plusieurs petites conomies de lOCDE, il y aurait lieu de
resserrer encore les conditions montaires afin de contenir
linflation. Il demeure galement important, aussi bien dans les pays
de lOCDE que dans les pays non membres, de faire en sorte que les
taux de change puissent sajuster en fonction des besoins intrieurs
et que le rquilibrage international ncessaire puisse soprer. et
maintenir llan en Dans le court terme, il est important de veiller
ce que les tests de direction de rformes rsistance auxquels doivent
tre soumis les systmes bancaires financires permettent dvaluer de
faon crdible la capacit des banques rsister des chocs ngatifs et de
rgler rapidement le cas des tablissements vulnrables. Paralllement,
il faut maintenir llan en direction de rformes financires visant
renforcer la stabilit du systme financier mondial : cet gard, la
mise en uvre de laccord rcemment conclu au niveau international sur
les exigences de fonds propres et de liquidits doit tre considre
comme une premire tape vers la mise en place dune structure de
rglementation plus gnrale. Par ailleurs, il faudra progresser dans
la rduction des risques graves que pourrait engendrer la dfaillance
dtablissements financiers dimportance systmique.PERSPECTIVES
CONOMIQUES DE LOCDE, VOLUME 2011/1 OCDE 2011 17
18. 1. VALUATION GNRALE DE LA SITUATION MACROCONOMIQUE Les
forces agissant sur les conomies de lOCDE Les forces agissant sur
les Lactivit conomique mondiale devient plus autonome, la reprise
conomies des pays de tant tire de plus en plus par une demande
finale prive plus soutenue. lOCDE demeurent Dans le court terme,
les chocs provoqus du ct de loffre par le favorables renchrissement
des produits alimentaires et de lnergie, imputable en partie aux
tensions politiques que connat actuellement la rgion du
Moyen-Orient et de lAfrique du Nord (MENA), au sisme qui sest
produit au Japon et ses consquences, freinent quelque peu la
reprise. Cependant, ces effets semblent devoir sestomper partir du
second semestre de lanne. Les enqutes de conjoncture rvlent que la
confiance et les carnets de commandes des entreprises
manufacturires et de services restent gnralement solides dans la
plupart des conomies, abstraction faite du Japon et de plusieurs
autres conomies dAsie, et laissent entrevoir une poursuite de la
progression des recrutements et de linvestissement, en dpit de leur
tendance rcente surestimer la croissance de la production relle.
Compte tenu de la poursuite de lamlioration des conditions
financires, dune croissance toujours soutenue dans les conomies
mergentes et en dveloppement et de lorientation expansionniste de
la politique montaire, les forces agissant sur les conomies des
pays de lOCDE sont globalement favorables, encore que la reprise
risque dtre toujours bride par les ajustements en cours sur les
marchs immobiliers, par le chmage encore lev et par le retrait
progressif des mesures de soutien mises en uvre dans le contexte de
la crise. Comme cela est souvent le cas la suite dune crise
financire grave (Haugh et al., 2009), la reprise est relativement
lente (graphique 1.1), la production de lensemble de la zone OCDE
ne semblant devoir dpasser son sommet davant la crise que vers le
milieu de lanne. Lexpansion du commerce Les changes mondiaux en
volume ont dj dpass le niveau record mondial sest raffermie quils
avaient atteint avant la crise et, la reprise sacclrant, lexpansion
des changes commerciaux sest raffermie cette anne ; le taux de
croissance annualis du commerce mondial devrait tre de lordre de 9
% pour le premier trimestre de cette anne, contre 5 % au dernier
trimestre de lanne passe. Plusieurs indicateurs mensuels des
changes mondiaux, notamment les commandes lexportation, laissent
entrevoir une acclration de la croissance des changes, celle-ci
tant cependant contrebalance, au deuxime trimestre du moins, par
les perturbations provoques par le sisme survenu au Japon dans les
chanes dapprovisionnement mondiales et dans les capacits
dexportation du Japon (encadr 1.1). Les exportations japonaises en
volume devraient baisser de plus de 11 % en taux annualis au
deuxime trimestre, avant de rebondir au troisime trimestre. Le
commerce mondial devrait gnralement rester vigoureux au second
semestre 2011 et atteindre quelque 8 pour cent en 2012, avec une
progression des changes voisine de ce quelle tait en moyenne avant
la crise (2004-2008), soit 1.7 fois celle de la production mondiale
(graphique 1.2 et tableau 1.5 ci-aprs).18 PERSPECTIVES CONOMIQUES
DE LOCDE, VOLUME 2011/1 OCDE 2011
19. 1. VALUATION GNRALE DE LA SITUATION MACROCONOMIQUE
Graphique 1.1. Le PIB rel pendant les phases de rcession et de
reprise Point haut prcdant la rcession = 100 au temps t tats-Unis
Japon 115 115 1973T4 1997T1 1981T3 2001T1 110 2007T4 2008T1 110 105
105 100 100 95 95 90 t-4 t-2 t t+2 t+4 t+6 t+8 t+10 t+12 t+14 t+16
t-4 t-2 t t+2 t+4 t+6 t+8 t+10 t+12 t+14 t+16 90 t-3 t-1 t+1 t+3
t+5 t+7 t+9 t+11 t+13 t+15 t-3 t-1 t+1 t+3 t+5 t+7 t+9 t+11 t+13
t+15 Zone euro Royaume-Uni 115 115 1974T3 1974T3 1980T1 1979T2 110
2008T1 2008T1 110 105 105 100 100 95 95 90 t-4 t-2 t t+2 t+4 t+6
t+8 t+10 t+12 t+14 t+16 t-4 t-2 t t+2 t+4 t+6 t+8 t+10 t+12 t+14
t+16 90 t-3 t-1 t+1 t+3 t+5 t+7 t+9 t+11 t+13 t+15 t-3 t-1 t+1 t+3
t+5 t+7 t+9 t+11 t+13 t+15Note : Laxe horizontal reprsente les
trimestres antrieurs et postrieurs au point haut du PIB (lequel est
indiqu par une date). Lescourbes grises correspondent aux
prvisions.Source : Base de donnes des Perspectives conomiques de
lOCDE, no 89. 1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932434504 et la
demande intrieure Dans de nombreuses conomies de march mergentes,
la reste robuste dans les production a continu de progresser
vigoureusement au cours des conomies non membres derniers
trimestres, et des contraintes de capacit commencent de plus en
plus apparatre, avec des hausses des prix des matires premires et
de linflation sous-jacente. Lexpansion a t alimente en partie par
une croissance soutenue du crdit intrieur et une demande finale
prive robuste, qui ont contribu stimuler les marchs dexportation
des conomies de lOCDE mais ont aussi soulev de nouveaux problmes
pour les conomies non membres. Cependant, les mesures dj prises
dans le sens dun resserrement montaire et, dans certains pays, dans
celui dun assainissement des finances publiques, de mme que
lincidence ngative de la hausse des cours des matires premires sur
les revenus rels, commencent peser sur lactivit. En Chine, la
croissance du PIB sest ralentie, revenant un rythme annualis de 8
pour cent au premier trimestre, avec une progression encore
soutenue des ventes au dtail mais un essoufflement de
linvestissement. Le resserrement persistant de la politique
montaire et la hausse de linflation ont commenc freiner la
croissance des revenus et du crdit, et des enqutes rcentes auprs
des directeurs dachats laissent entrevoir un flchissement de
lactivit dansPERSPECTIVES CONOMIQUES DE LOCDE, VOLUME 2011/1 OCDE
2011 19
20. 1. VALUATION GNRALE DE LA SITUATION MACROCONOMIQUE Encadr
1.1. Le Grand tremblement de terre de lest du Japon et ses
consquences conomiques mondiales Consquences pour lconomie
japonaise Le tremblement de terre et le raz de mare qui se sont
produits au Japon le 11 mars 2011 ont fait environ 15 000 morts et
9 900 disparus ( la date du 9 mai 2011). Daprs des estimations
prliminaires des autorits japonaises (Bureau du Cabinet, 2011), le
sisme et le tsunami auraient provoqu pour 16 000 25 000 milliards
de yen de dgts (entre 3.3 % et 5.2 % du PIB) sur le stock de
capital dans sept prfectures1. Leurs effets se sont concentrs sur
trois prfectures Iwate, Miyagi et Fukushima qui reprsentent environ
4 % de la production conomique nationale et 4.5 % de la population
du Japon, limpact tant concentr le long de la cte du Pacifique dans
ces trois prfectures. Ces chiffres recouvrent les dommages subis
par les btiments (logements et capital fixe des entreprises
prives), les services collectifs (lectricit, gaz et eau), les
infrastructures publiques (chemins de fer, ports et rseau routier)
et les parcs publics. en juger par les catastrophes qui ont eu lieu
dans le pass au Japon et dans dautres pays dvelopps, leurs effets
ngatifs court terme sur la croissance conomique (par rapport la
tendance) sont en gnral rapidement suivis dun rebond, avec une
augmentation des dpenses de reconstruction (Cavallo et Noy, 2010).
Les dommages importants subis par le stock de capital et les
ruptures temporaires dapprovisionnement ont dj entran un recul
prononc de la production. La production industrielle a accus une
baisse sans prcdent de plus de 15 % en mars. Le PIB a diminu un
taux annualis de 3.7 % au premier trimestre, entranant le Japon
dans la rcession, et il faut sattendre une nouvelle contraction au
deuxime trimestre 2011. Ensuite, lactivit devrait se redresser
rapidement et progresser un rythme suprieur la tendance au second
semestre 2011, sous leffet des dpenses publiques de reconstruction
ainsi que de linvestissement des entreprises et de linvestissement
en logements, comme cela avait t le cas aprs le tremblement de
terre de Kobe en 1995 (voir OCDE, 2011b, pour plus de dtails). Les
incertitudes entourant toute prvision sont particulirement
importantes dans ces circonstances, en particulier parce que la
rduction de la capacit de production dlectricit et les
perturbations des chanes dapprovisionnement empchent de prvoir
lampleur et la dure du recul de la production. De fait, le
tremblement de terre et le raz de mare ont endommag plusieurs
centrales thermiques et nuclaires, qui fournissent environ 30 % de
llectricit au Japon. De plus, daprs les estimations ralises dans le
cadre du Billion Prices Project du MIT, loffre de produits de
consommation disponibles en ligne aurait diminu de 15 % environ
depuis la catastrophe. Des effets ngatifs commencent aussi se
manifester dans dautres statistiques, qui accusent galement une
dgradation prononce en mars. En glissement annuel, les exportations
ont baiss de 2.3 % en mars (et de 9.7 % juste aprs la catastrophe)
tandis que les importations ont augment de 11.9 % (9.5 % juste aprs
la catastrophe). Les ventes au dtail ont chut de 8.5 % en mars (en
glissement annuel), en raison sans doute des effets ngatifs
prononcs des contraintes dapprovisionnement, de la dtrioration de
la confiance des consommateurs et dune autolimitation de la
consommation (jishuku) sur les dpenses non contraintes. Consquences
pour le reste du monde Lconomie japonaise reprsente 8.7 % du PIB
mondial (utilisant les taux de change nominaux), de sorte que
lincidence nette estime de la catastrophe naturelle et de ses
effets secondaires, compte tenu des travaux de reconstruction, ne
devrait pas dimpact ngatif direct important sur la production
mondiale. Mme une forte contraction des importations japonaises,
due par exemple un recul de la demande intrieure, naurait quun
effet trs limit sur lactivit conomique globale dans la plupart des
pays. Pour les tats-Unis et la zone euro, par exemple, les
exportations vers le Japon reprsentent moins de 0.5 % du PIB (voir
le graphique ci-aprs). Limpact serait limit mme dans les conomies
asiatiques voisines ayant des changes bilatraux avec le Japon
relativement plus importants, comme la Chine, dont les exportations
vers le Japon reprsentent 2 % du PIB.20 PERSPECTIVES CONOMIQUES DE
LOCDE, VOLUME 2011/1 OCDE 2011
21. 1. VALUATION GNRALE DE LA SITUATION MACROCONOMIQUE Encadr
1.1. Le Grand tremblement de terre de lest du Japon et ses
consquences conomiques mondiales (suite) En revanche, les effets
indirects pourraient tre plus srieux dans le court terme. Alors que
les consquences directes seront sans doute limites, la rduction
immdiate des exportations japonaises a des effets marqus sur
lactivit industrielle dans les autres pays, en raison du haut degr
dintgration des chanes dapprovisionnement internationales et de
lutilisation de la mthode des flux tendus pour la gestion des
stocks. Un exemple en est fourni par le nombre de constructeurs
automobiles dAmrique du Nord et dEurope qui ont interrompu ou rduit
temporairement leur production par suite dune pnurie de
sous-ensembles indispensables en provenance du Japon. Le secteur
manufacturier japonais apporte une contribution importante
diffrentes activits industrielles dans dautres pays ; par exemple,
plus de 10 % de certaines catgories de produits lectroniques
utiliss aux tats-Unis sont imports du Japon (Japan Research
Institute, 2011). Les prix de certains composants lectroniques
(comme les mmoires flash) ont dj augment sous leffet dinterruptions
de la production au Japon, en particulier lorsquil ny a pas dautres
fournisseurs2. Ces effets ngatifs dpendent en dfinitive de la
disponibilit de produits de substitution. Part du Japon dans les
changes 2009, en pourcentage du PIB 3.0 Importations Exportations
2.5 2.0 1.5 1.0 0.5 0.0 tats-Unis Zone euro Chine Source :
Eurostat; et Nations Unies, base de donnes Comtrade. 1 2
http://dx.doi.org/10.1787/888932434523 Il est difficile de
dterminer limportance du rle de certains produits japonais dans les
liaisons verticales internationales. Daprs les statistiques
concernant les investissements directs japonais ltranger et les
exportations japonaises, ce serait surtout le cas pour les conomies
asiatiques. En Chine, 13 % des importations totales (soit 2.6 % du
PIB) proviennent du Japon. Aux tats-Unis et dans la zone euro, la
proportion est beaucoup plus faible (respectivement 6.1 % et 3.4 %
des importations totales, soit 0.7 % et 0.5 % du PIB). Selon une
enqute rcente de la Japan External Trade Organisation (JETRO,
2010), les filiales japonaises implantes dans les rgions de lAsie
et du Pacifique sont assez fortement tributaires des
approvisionnements en provenance du Japon. Dans le secteur
manufacturier, un tiers des matires premires et des sous-ensembles
proviennent du Japon. Les approvisionnements de source locale
reprsentent un peu moins de la moiti du total. Les entreprises
produisant des appareils lectriques et des instruments de prcision
ont tendance sapprovisionner plus particulirement au Japon. Aux
tats-Unis, par contre, les filiales japonaises sapprovisionnent
gnralement davantage au niveau local. Prs des deux tiers dentre
elles se procurent au moins la moiti (voire de 80 % 100 % dans de
nombreux cas) des produits dont elles ont besoin sur le march local
(JETRO, 2008). Par consquent, une interruption de la production
rsultant des vnements au Japon a en principe des consquences plus
graves pour les filiales japonaises des pays asiatiques
voisins.PERSPECTIVES CONOMIQUES DE LOCDE, VOLUME 2011/1 OCDE 2011
21
22. 1. VALUATION GNRALE DE LA SITUATION MACROCONOMIQUE Encadr
1.1. Le Grand tremblement de terre de lest du Japon et ses
consquences conomiques mondiales (suite) Le sisme pourrait aussi
avoir une incidence sur les flux de capitaux, tant donn que des
compagnies dassurances trangres doivent faire face de nouveaux
sinistres au Japon la suite de la catastrophe et que des
tablissements financiers japonais pourraient tre contraints de
rapatrier certains actifs quils dtiennent ltranger. Cela tant,
jusquici, il ne semble pas y avoir eu de rapatriement important
dactifs par des tablissements japonais, ceux qui taient court de
liquidits ayant surtout lev des fonds au Japon. Consquences
conomiques possibles sur le plus long terme Les perturbations de la
production et leurs consquences pourraient avoir des effets plus
long terme au niveau mondial. Le dveloppement des liens verticaux
internationaux pourrait se ralentir, voire sinverser, dans la
mesure o les producteurs pourraient remettre en cause la gestion de
leurs stocks en flux tendu afin de disposer de stocks tampons plus
importants et chercher diversifier davantage leurs sources
dapprovisionnement, dun point de vue gographique surtout, en
renonant des gains defficience immdiats. court terme au moins, la
demande japonaise de ptrole et de gaz va sans doute tre stimule
tant donn quil va falloir compenser les pertes de capacit de
production dnergie rsultant des dommages subis par les centrales
nuclaires, et que des travaux de reconstruction gros consommateurs
dnergie vont tre entrepris. Plus gnralement, au niveau mondial, si
les pays taient conduits reconsidrer leur politique lectronuclaire,
il faudrait en contrepartie sattendre un accroissement de la
demande dautres sources dnergie traditionnelles comme le ptrole et
le gaz, amliorer lefficacit de lutilisation dnergie et, peut-tre,
exploiter de faon plus intensive des sources dnergie nouvelles et
renouvelables. 1. Chiffres comparer ceux du Grand tremblement de
terre de Hanshin-Awaji (Kobe) de 1995, catastrophe la plus coteuse
survenue au Japon depuis la guerre, avant le Grand tremblement de
terre de lest du Japon et du Grand tremblement de terre du Kanto de
1923, qui ont caus des dommages reprsentant respectivement 2 % et
29 % du PIB (Shirakawa, 2011). 2. Le Japon assure environ un
cinquime de la production mondiale de semi-conducteu