École et monde économique
Rapport des résultats de l’étude qualitative
Février 2015
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Sommaire Contexte, objectifs et méthodologie 3
I. L’école : un fond d’image qui oppose des valeurs et des missions très fortes à une réalité difficile 8 • L’École : un univers de représentations mobilisant des éléments factuels et émotionnels, positifs comme négatifs 9
• L’École : des missions nombreuses, jugées fondamentales mais difficiles à remplir… 10
• …En raison notamment de plusieurs éléments de défaillance identifiés 19
• L’École : un univers pétri de valeurs… 24
• …Mais une réalité beaucoup plus complexe 25
II. L’école et le monde économique : des rapports encore largement à construire 28
II.1. Le « monde économique » : un univers polymorphe et lointain 29 • Comment parler de cet univers avec les bons termes ? 30
• Comment parler de cet univers quand il est lointain ? 31
• Un univers entre fantasmes et réalité 33
II.2. Des relations avec le monde économique très différentes selon les profils 35 • Les déterminants du rapport au monde économique / à l’école des élèves rencontrés 36
• Typologie des cibles et de leur rapport avec le monde économique 37
II.3. Deux univers à rapprocher…mais un rôle de l’école à préciser 56 • Deux univers d’apparence opposés mais qui ont finalement nombre de points communs 57
• Mais des univers qui entretiennent peu de liens aujourd’hui 58
• Deux univers qui ont des intérêts réciproques à se rapprocher 61
• Mais un rôle de l’école par rapport au monde du travail qui fait l’objet de débats 63
• Et un sentiment partagé de ne pas être assez bien préparé au monde du travail que la faute en incombe à l’école ou non 66
II.4. Des liens actuels ténus 67 • Panorama de leurs expériences 68
• Les différentes expériences 69
• Des expériences porteuses a minima 86
II.5. Des attentes de développement des liens mais en tenant compte de certaines contraintes 87 • La nécessité reconnue de développer plus de liens entre école et monde économique 88
• Mais à certaines conditions 92
III. L’avenir professionnel : des projections différenciées 94
III.1. Globalement, le sentiment d’être peu informé pour préparer son avenir professionnel 95 • Pour tous, une difficulté à trouver l’information 96
• Des attentes doubles 100
III.2. Un regard globalement optimiste sur leur avenir professionnel 101 • Malgré des peurs, un optimisme réel 102
• Un avenir professionnel réussi qui repose sur trois points 107
Conclusions et recommandations 108
Annexes 111
Contexte Recueil Echantillon
Contexte, objectifs et méthodologie
6 X 4
Le contexte de l’étude
Par lettre de mission en date du 3 octobre 2014, la Ministre de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et
de la recherche a confié la maîtrise d'ouvrage d’une mission d’évaluation à Madame Demontès, Présidente du Conseil
national de l’insertion par l’activité économique (CNIAE).
Cette mission a pour objectif d’effectuer une évaluation du partenariat de l’Education nationale et de
l’enseignement supérieur avec le monde économique pour l’insertion professionnelle des jeunes.
Les partenariats sont aujourd’hui déjà nombreux : 33 accords cadre et 24 conventions existent dans le monde scolaire
; 10 accords cadre et 9 conventions dans l’enseignement supérieur. A cela s’ajoutent des dispositifs tels que celui des «
ingénieurs pour l’école », QUALEDUC, Le PIODMEP, La semaine École/Entreprise…
Les publics cibles concernés par ces partenariats sont les suivants :
- Les bénéficiaires : l’ensemble des élèves de collège et de lycée général, professionnel et technologique ; les
étudiants inscrits en STS et dans les établissements de l’enseignement supérieur (universités et assimilés sous
tutelle du MENESR) ;
- Les partenaires : les enseignants de l’enseignement scolaire et en particulier les professeurs principaux en classe
de 3ème et de terminale, les conseillers d’orientation psychologues scolaires et SCUIO, les personnels de
direction, les parents d’élèves et d’étudiants, le monde économique et professionnel.
Cette mission d’évaluation a pour objectif d’évaluer les différents partenariats et dispositifs à l’aune de plusieurs
critères (qualité de la connaissance, utilité, effectivité, efficacité, cohérence, congruence, efficience, pertinence).
Elle a également et notamment pour ambition de comprendre l’impact de ces partenariats sur la formation des
jeunes, leur insertion professionnelle, leur esprit d’entreprendre et sur l’entrepreneuriat (Les partenariats
facilitent-ils l’insertion professionnelle ? Contribuent-ils à s’orienter ? A développer chez les jeunes l’esprit
d’initiative et d’entreprendre ?).
6 X 5
Les objectifs de l’étude
Dans le cadre de cette évaluation et en complément du recensement et de l’évaluation précise des partenariats
existants, la mission d’évaluation accompagnée par le SGMAP, souhaitait réaliser une étude qualitative axée plus
globalement sur les points de vue et attentes des différentes parties prenantes des relations école / monde
économique.
Cette étude qualitative avait notamment pour objectifs :
• Cerner les représentations à l’égard de l’école au sens large (incluant le collège, le lycée et le supérieur) et de
son rôle ;
• Recueillir les représentations et perceptions du monde économique ;
• Comprendre l’impact du lien entre école et mode économique sur l’orientation, l’insertion, la projection dans
le futur, l’état d’esprit des jeunes ;
• Définir le niveau de connaissance des partenariats (enseignants et chefs d’entreprise) ;
• Cerner le sentiment d’utilité de ces partenariats et définir leur adéquation aux besoins/efficacité (enseignants,
chefs d’entreprise) ;
• Recueillir les attentes et besoins des bénéficiaires et des acteurs et créer une typologie des bénéficiaires (ex :
étudiants hédonistes, impliqués…) au regard de leurs attentes vis-à-vis des services, prestations proposées.
• Recenser les freins actuels au développement des partenariats au niveau de chaque acteur ;
• Et de manière secondaire : Comprendre les liens faits entre école et monde économique et l’appréciation
portée sur ces liens ; Cerner les pratiques actuelles / liens actuels expérimentés entre école et monde
économique.
6 X 6
Les cibles de l’étude
Si de nombreux acteurs sont impliqués dans les relations école / monde économique, 4 cibles ont été retenues
comme prioritaires et ont fait parties du périmètre de l’étude qualitative :
• Les élèves : lycéens en lycée général et technologique (LGT) en première et terminale ; lycéens en lycée
professionnel (LP) en première bac pro, et terminale bac pro ;
• Les étudiants : en filières supérieures courtes, et en filières supérieures longues ;
• Les enseignants : enseignants en lycée général et technologique (LGT) et quelques-uns en 3ème ;
• Les chefs d’entreprise : PME et ETI ayant accueilli des stagiaires, apprentis et jeunes diplômés dans leur
structure. Certains pourront avoir participé à des partenariats ou des dispositifs (participation à des jurys
d’examen, intervention dans des cours, présence à un forum des métiers, etc.)
Puisque l’étude s’attachait aux attentes et représentations, ces cibles n’ont pas nécessairement fait partie de
partenariats formalisés de type accord-cadre, convention de coopération…
6 X 7
L’échantillonnage
CIBLE : ÉLÈVES
Lycéens en LGT
1ère et Terminale
Lieu : Lille
Au regard des objectifs et des cibles identifiées comme prioritaires, l’étude s’est déroulé sur la base de 8 réunions de groupe, à
Lille et Angers et environs (l’académie d’Amiens en premier lieu envisagée, n’avait pas le potentiel nécessaire en matière de recrutement
dans les délais impartis)
GROUPE 1 : LGT, Lille
Lycéens en LGT
1ère et Terminale
Lieu : Angers
GROUPE 2 : LGT, Angers
Lycéens en LP
1ère bac pro et Terminale bac pro
Lieu : Lille
GROUPE 3 : LP, Lille
Lycéens en LP
1ère bac pro et Terminale bac pro
Lieu : Angers
GROUPE 4 : LP, Angers
CIBLE : ÉTUDIANTS
Etudiants en filières courtes supérieures (IUT,
BTS, Licence pro)
Lieu : Lille
GROUPE 5 : filières courtes, Lille
Etudiants en master 1 et 2
Lieu : Angers
GROUPE 6 : filières longues, Angers
CIBLE : ENSEIGNANTS
Enseignants en LGT
Matières : SES, histoire-géo, langues, français, maths)
1 ou 2 professeurs de collège, professeur principal
d’une classe de 3ème
Lieu : Angers
GROUPE 7 : LGT et collèges, Angers
CIBLE : CHEFS D’ENTREPRISE
Chef d’entreprise / dirigeant
Tous secteurs d’activité
PME, ETI
Ayant déjà eu des stagiaires, apprentis, jeunes
embauchés au cours des 5 dernières années
Lieu : Lille
GROUPE 8 : Chefs d’entreprise, Lille
I. L’école : un fond d’image
qui oppose des valeurs et des
missions très fortes à une
réalité difficile
6 X 9
L’École : un univers de représentations mobilisant des
éléments factuels et émotionnels, positifs comme négatifs
6 X 10
L’École : des missions nombreuses, jugées fondamentales
mais difficiles à remplir… (1/9)
ECOLE
=
APPRENTISSAGE
CULTURE
GÉNÉRALE
SAVOIR-ÊTRE
CITOYENNETÉ
ESPRIT CRITIQUE
AUTONOMIE
COMPÉTENCES
ORIENTATION
DIPLÔME
REGISTRE DE LA
SOCIALISATION
REGISTRE DE
L’AVENIR
PROFESSIONNEL
Primaire ++ Lycée /
Supérieur ++
REGISTRE DE LA
CONNAISSANCE
Secondaire ++
L’école, dans son acception la plus large, est identifiée par toutes les cibles comme porteuse d’un certain
nombre de missions nobles sur le plan symbolique s’organisant autour de 3 registres
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REGISTRE DE LA SOCIALISATION
Savoir-être Citoyenneté Autonomie
Une mission fondamentale de l’école partagée par tous :
• DISPENSER UN SAVOIR-ÊTRE qui permet de s’adapter aux règles imposées par le cadre scolaire mais aussi plus
généralement à la vie en société (vivre en collectivité, être ensemble…). Un savoir-être, des postures
physiques et mentales qui s’apprennent à tous les stades de la scolarité, même si ce pan est particulièrement
prégnant dans les premières années de la scolarité ;
• TRANSMETTRE DES VALEURS FONDAMENTALES telles le respect ou le partage ;
• PERMETTRE DE CRÉER DES LIENS avec les autres (prisme amical)
• DÉVELOPPER L’AUTONOMIE DES JEUNES : une certaine liberté des élèves, même cadrée, et qui renvoie à la
capacité des uns et des autres à se prendre en main, avec une forte notion « d’apprentissage de soi-même » ;
• DÉVELOPPER LA CITOYENNETÉ des jeunes : un apprentissage de la socialisation qui tend à faire des élèves de
futurs citoyens, conscients de leurs droits et devoirs
L’École : des missions nombreuses, jugées fondamentales
mais difficiles à remplir… (2/9)
6 X 12
L’École : des missions nombreuses, jugées fondamentales
mais difficiles à remplir… (3/9)
« Les valeurs, c’est la vie en groupe, le partage. Mais aussi la rigueur et le respect. »
(Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Les profs vont nous demander de se mettre en groupe, donc il faut savoir travailler
ensemble. Il faut se respecter. » (Groupe des lycéens, LP, Angers)
« Les valeurs, c’est le respect, tout le savoir-vivre en fait, savoir vivre ensemble, la
tolérance. » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« L’école c’est l’avenir de la France, on forme les citoyens, on essaye d’ouvrir l’esprit des
futurs Français. » (Groupe des enseignants, Angers)
« On apprend à avoir des comportements, on apprend à être citoyen aussi et ça va nous
servir toute la vie, c’est le début de la démocratie » (Groupe des étudiants, Filières longues,
Angers)
« C’est l’autonomie dans le travail personnel, le respect des horaires, la réflexion
personnelle. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« C’est apprendre à être autodidacte, il n’y a personne derrière nous. » (Groupe des lycéens,
LGT, Lille)
6 X 13
REGISTRE DE LA CONNAISSANCE
Culture générale Esprit critique
Une vocation donnée à l’école quels que soient la filière et le profil même si l’utilité en est différemment
appréciée :
• Pour les enseignants, il s’agit D’UNE MISSION FONDAMENTALE DE L’ÉCOLE, et en tant que professeurs en
filières générales, ils considèrent que C’EST L’ESSENTIEL DE LEUR RÔLE, ET LEUR FIERTÉ, que de
transmettre des connaissances à leurs élèves et surtout d’éveiller leurs esprits ;
• Pour les lycéens en LGT et les étudiants (en filières supérieures longues ou courtes), LE DÉVELOPPEMENT
DE LA CULTURE GÉNÉRALE ET DE L’ESPRIT CRITIQUE SONT DES BASES NÉCESSAIRES POUR L’AVENIR,
notamment l’avenir professionnel, des bases assurant une capacité à s’adapter, à réfléchir ;
• Si les entreprises considèrent comme les autres que c’est un rôle essentiel de l’école, leur approche est plus
ambivalente sur les deux aspects :
• LE DÉVELOPPEMENT DE L’ESPRIT CRITIQUE, se comprenant comme une capacité à réfléchir par soi-
même, EST UNE MISSION FONDAMENTALE DE L’ÉCOLE plus ou moins bien remplie aujourd’hui ;
• A l’inverse, ILS SONT PLUS MITIGÉS SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE GÉNÉRALE certes
nécessaire mais prenant parfois trop le pas sur les savoirs pratiques ;
• De même, certains lycéens en filières professionnelles à Angers sont plus dubitatifs sur ce rôle de l’école,
L’ESTIMANT RÉBARBATIF (parce qu’en décalage selon eux avec leur envie de concret, pratique)
L’École : des missions nombreuses, jugées fondamentales
mais difficiles à remplir… (4/9)
6 X 14
L’École : des missions nombreuses, jugées fondamentales
mais difficiles à remplir… (5/9)
« Non. Je pense que ce qu’on apprend ne va pas nous servir plus tard. Oui, les cours pratiques
sont importants. Mais pas ce qui est général. On est plus satisfaits avec les cours
pratiques. On peut les mettre en pratique en stage. On apprend plus en stage qu’à l’école. »
(Groupe des lycéens, LP, Angers)
« Ce sont des connaissances, ça aide à apprendre la rigueur, apprendre à penser par soi-
même » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« Je pense qu’on n’apprend pas du « par cœur », on apprend à avoir de l’analyse, parce que
le savoir « par cœur » on l’oublie très vite, on apprend à développer un esprit critique »
(Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« Il ne suffit pas de remplir de connaissances, il vaut mieux voir moins de choses mais leur
apprendre à bien réfléchir. » (Groupe des enseignants, Angers)
« Il y a un décalage entre la théorie apprise en cours et le concret, ils savent pas
appliquer dans le monde de l’entreprise, ils vont faire des calculs de résistance de
matériaux, mais dans un cas concret, par exemple comment ça se passe sur le matériau là il
n’y a plus personne, ils sont perdus. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
6 X 15
REGISTRE DE L’AVENIR PROFESSIONNEL
Orientation Compétences Diplôme
Une mission certaine de l’école, mais difficilement remplie, qui pour certains représente davantage un idéal
qu’une réalité :
• Si l’un des rôles attribué à l’école est D’ORIENTER LES JEUNES QUANT À LEUR AVENIR SCOLAIRE VOIRE
PROFESSIONNEL, cette mission d’une part, n’apparaît pas aujourd’hui comme une priorité de l’Education
nationale, ce qui est regretté ; et d’autre part est jugée mal remplie, la question de l’orientation
apparaissant comme un point de défaillance majeur du système scolaire actuel ;
• UNE MISSION DE DISPENSE DE COMPÉTENCES ACQUISE SUR LE PLAN DES COMPÉTENCES THÉORIQUES mais
plus partagée s’agissant des compétences pratiques
• UNE MISSION ÉVIDENTE DE DÉLIVRANCE D’UN DIPLÔME SANCTIONNANT DES COMPÉTENCES, UN SAVOIR,
mais questionnée par nombre de profils sur le plan de son caractère fondamental ou non :
• S’il est clairement le but ultime pour les lycéens en filières générales et les étudiants en études
supérieures longues, et courtes dans une certaine mesure, son caractère de sésame protecteur tend à
s’amenuiser, le diplôme ne donnant plus à lui seul la garantie de l’employabilité ;
• Pour les entreprises et les lycéens en filières professionnelles, il n’est en revanche pas un dogme, ces
publics donnant la priorité à l’expérience professionnelle, même si les lycéens sont conscients que le
diplôme reste important (pas forcément pour trouver un premier emploi mais pour espérer progresser,
faire carrière) ;
• De plus, pour tous, l’école publique est largement concurrencée, voire dépassée, sur la valeur des
diplômes par les écoles privées.
L’École : des missions nombreuses, jugées fondamentales
mais difficiles à remplir… (6/9)
6 X 16
L’École : des missions nombreuses, jugées fondamentales
mais difficiles à remplir… (7/9)
« Je vois qu’il y a des personnes qui font un BTS et c’est pas ce qu’elles voulaient faire, j’ai
une amie qui a changé 3 fois d’orientation depuis septembre. L’école n’est pas au point sur
l’orientation. Mais ça dépend des profs aussi, il y en a certains qui aident plus à s’orienter. »
(Groupe des lycéens, LGT, Lille)
« En général, ça manque de concret, c’est pour nous apprendre à étudier. En STMG, ils
apprennent plus de métiers, on est plus dans l’idée de ce qu’on va faire plus tard. »
(Groupe des lycéens, LGT, Lille)
« On nous a radoté : ‘tu veux un métier il faut aller à l’école’, mais c’est pas si simple, l’école
c’est trop théorique, il y a une marche à franchir, la théorie qu’on apprend à l’école ça sert à
nous départager mais pas pour après » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« C’est sensé nous orienter, mais c’est mal fait » (Groupe des étudiants, Filières longues,
Angers)
6 X 17
SI LA NOTION « D’ÉCOLE » RENVOIE EN PREMIER LIEU À L’ÉCOLE PRIMAIRE et donc à des objectifs spontanément
cités se référant à la question de l’éducation et de l’apprentissage du monde, DANS UNE ACCEPTION LARGE
INCLUANT LES DIFFÉRENTS NIVEAUX, SE FAIT JOUR UNE GRADATION DES MISSIONS DE CETTE DERNIÈRE :
LE PRIMAIRE
• L’APPRENTISSAGE DES
FONDAMENTAUX (lire, écrire,
compter, vivre en société)
À tous les stades et à des degrés différents : LA SOCIALISATION, LE SAVOIR-ÊTRE, L’ACQUISITION D’UNE
CERTAINE FORME D’AUTONOMIE, LA CONFIANCE EN SOI
Une NOTION D’APPRENTISSAGE PERMANENT DANS UN CONTINUUM : du général au concret
LE SECONDAIRE
• L’APPROFONDISSEMENT DES
CONNAISSANCES
• L’ORIENTATION
• LA PRÉPARATION AU BAC et
aux éventuelles études
supérieures
• Les PRÉMISSES DE LA
SPÉCIALISATION, pour tous
• La PRÉPARATION AU MONDE
DU TRAVAIL pour les filières
professionnalisantes
LE SUPÉRIEUR
• La SPÉCIALISATION
• La PRÉPARATION AU MONDE
DU TRAVAIL et la préparation
du futur métier
Idéalement, une préparation au
monde du travail qui devrait
s’opérer dès le secondaire
L’École : des missions nombreuses, jugées fondamentales
mais difficiles à remplir… (8/9)
6 X 18
L’École : des missions nombreuses, jugées fondamentales
mais difficiles à remplir… (9/9)
« En primaire on apprend les bases, après je ne vois pas beaucoup de différences entre le
secondaire et le supérieur, c’est peut-être plus approfondi, le secondaire c’est où on fait des
choix » (Groupe des lycéens, LP, Angers)
« Le secondaire c’est plus l’autonomie, la réflexion personnelle, le primaire c’est les
fondamentaux, le supérieur pour moi c’est plus l’insertion, apprendre un travail et un
métier » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« Le primaire c’est le niveau un peu fondamental. […] En fait quand je pense à la 1ère ligne de
mon programme, ça dit que ma mission [en tant qu’enseignant du secondaire] c’est amener les
élèves au Bac et à une poursuite d’études. […] Le supérieur, c’est peut-être vraiment
former à un métier. » (Groupe des enseignants, Angers)
« Le supérieur c’est l’insertion professionnelle, l’expérimentation de beaucoup de choses,
des stages » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
6 X 19
Si sur le plan symbolique les missions confiées à l’école sont très positives et valorisées, elles peinent à être
pleinement remplies aujourd’hui, notamment PARCE QUE L’ÉCOLE FAIT FACE À DE NOMBREUX
DYSFONCTIONNEMENTS. Si le discours sur les défaillances observées dans le système scolaire français aujourd’hui
est porté par toutes les cibles, il est particulièrement véhément chez les chefs d’entreprises
Un univers de contrainte Un système caractérisé par l’inertie
L’ABSENCE DE NOTION DE PLAISIR DANS L’ÉCOLE –
certes moins un dysfonctionnement qu’un élément de
désaffection des élèves vis-à-vis de l’école :
• Un caractère obligatoire qui entraîne
automatiquement une mise à distance voire une
volonté de transgression chez les jeunes (bien que
l’on soit attaché au principe d’accessibilité sous
tendu par l’aspect obligatoire)
• Un enseignement qui n’est pas toujours passionnant
et génère de l’ennui
• Un système organisationnel jugé mal organisé,
lourd aussi bien par les élèves que par les
enseignants avec des horaires longs, des devoirs
vécus comme des corvées par les élèves, une charge
de travail importante pour les professeurs
Une école qui n’est PAS OU PEU MODERNE, ET SE
REMET RAREMENT EN QUESTION :
• Un constat général porté par toutes les cibles,
s’appuyant soit sur un sentiment global largement
diffusé dans le « discours ambiant » tenu aussi bien
par les médias, les parents, que les enseignants eux-
mêmes (lycéens particulièrement) ; soit reposant sur
des éléments tangibles, en premier lieu les
programmes scolaires jugés figés et en décalage
avec la réalité de l’aveu même des enseignants
• Une inertie due aussi bien à l’Education nationale
dans son ensemble (vécue comme une grosse
machinerie), qu’au corps enseignant difficile à faire
évoluer dans sa manière d’enseigner
• Inertie qui pour les chefs d’entreprises
s’accompagne, ou a pour résultante, une baisse de
niveau
…En raison notamment de plusieurs éléments de défaillance
identifiés (1/5)
6 X 20
Une faiblesse de l’orientation Une absence de personnalisation de
l’enseignement
Un système scolaire OÙ IL FAUT RENTRER DANS DES
« CASES » :
• Une école censée ouvrir des voies aux jeunes, mais
qui dans les faits les limites sur la question de
l’orientation à des parcours très balisés
(schématiquement filières générales si « bon en
classe », filières technologique/professionnelle si
« mauvais en classe »)
• Une question de l’orientation qui intervient soit trop
tardivement soit trop tôt selon les points de vue,
mais qui est dans tous les cas jugée défaillante,
avec des acteurs de l’orientation globalement
jugés incompétents au mieux inutiles.
Une école qui n’offre que PEU D’ESPACE À
L’INVIDUALITÉ :
• Un enseignement dispensé principalement de
manière collective, qui ne tient pas compte des
particularismes et des besoins spécifiques afférents
• Un point particulièrement mis en exergue par les
enseignants qui regrettent de ne pouvoir délivrer un
enseignement plus personnalisé selon les niveaux par
manque de temps et en raison de classes surchargées
…En raison notamment de plusieurs éléments de défaillance
identifiés (2/5)
6 X 21
Un système à plusieurs vitesses Un système fermé
Un système scolaire QUI N’EST PAS UNIQUE MAIS EN
VÉRITÉ PLURIEL ce qui peut amener à une sélectivité
de fait :
• Des différences de moyens et de niveaux entre
établissements difficiles à combler, a fortiori entre
établissements publics et privés
• Une « École » qui de par son fonctionnement
collectif fait et accentue des disparités de niveaux
selon les CSP
• De fait, un système scolaire actuel qui est en réalité
concurrentiel et sélectif
Un univers qui FONCTIONNE EN MILIEU CLOS :
• Peu ou pas d’ouverture au reste du monde : au
monde du privé (établissements comme entreprises),
à ce qui se pratique à l’étranger
• Un enseignement qui continue à être
principalement basé sur la théorie et à survaloriser
le diplôme au détriment de la pratique, alors même
que c’est l’alliance des deux qui est recherchée par
les entreprises
…En raison notamment de plusieurs éléments de défaillance
identifiés (3/5)
6 X 22
…En raison notamment de plusieurs éléments de défaillance
identifiés (4/5)
« L’école c’est le boulot, les devoirs. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« J’aime pas les horaires je suis trop fatiguée. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« C’est les profs, les devoirs, les contrôles, l’ennui. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« Il y a des longs programmes à respecter, c’est lourd. » (Groupe des enseignants, Angers)
« C’est pas forcément toujours adapté à l’évolution de la société, maintenant il y a des tablettes et dans
des écoles pas du tout. » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« Elle est très vieillotte, pas à jour au niveau informatique, pas moderne. » (Groupe des lycéens, LGT,
Angers)
« Et ils ont pas évolué, ils enseignent comme ils ont enseigné il y a 20 ans, ils ont pas pris en compte le
fait que les jeunes évoluent, il y a un décalage, j’ai un ami prof d’histoire géo qui fait ses cours à base de
jeux vidéo, et il fait mieux ses cours que le prof d’à côté qui suit le programme, c’est super triste. » (Groupe
des chefs d'entreprise, Lille)
« En secondaire on s’oriente, on est en début d’orientation. C’est sensé en tout cas mais c’est mal fait. […] En
fait on nous présente pas assez d’options donc du coup on est dans le flou. Il y a une stigmatisation aussi
dans le général, on nous transmet un message, il y a trois sections voilà, ceux qui sont dans le
technologique c’est qu’ils sont pas bons à l’école. » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« Moi non parce que je trouve que les programmes sont trop complexes avec les publics que nous avons. Les
niveaux baissent énormément, avec des élèves qui ne venaient pas il y a 25 ans et qui allaient dans des
filières pro. Quand je parle de politique économique à des élèves qui ne savent pas écrire c’est pas
envisageable. » (Groupe des enseignants, Angers)
6 X 23
…En raison notamment de plusieurs éléments de défaillance
identifiés (5/5)
« J’ai l’impression d’être toujours enfermée, il faudrait rencontrer d’autres gens et échanger. » (Groupe
des enseignants, Angers)
« Ce n’est pas parce qu’on a un diplôme qu’on a un métier. Il faut avoir plus qu’un diplôme pour réussir,
comme de l’expérience, avec les stages. Ça prépare à l’avenir. » (Groupe des lycéens, LP, Angers)
« Plus le diplôme est haut, moins les gens vont avoir fait de pratique et plus on leur aura fait miroiter des
postes hauts. Mais les mecs ils sont complétement à côté de la plaque, ils ont pas d’humilité, alors que
des apprentis ou des BTS ils ont mangé le terrain et ils savent ce que c’est. « (Groupe des chefs
d'entreprise, Lille)
« Ils sont pas assez ouverts d’esprit au lycée les profs. Il y a des profs qui ne parlent pas des autres
cultures, ils restent fixés sur France-Angleterre -Allemagne et c’est tout. » (Groupe des lycéens, LGT, Lille)
« Elle est sélective parce que au collège tout le monde peut y arrive mais plus on essaye de monter, plus il y
a de la sélection, de la bagarre entre les gens. C’est la compétition sur les compétences cognitives
essentiellement. Il y a une sélection sur les notes, et peut-être même sur le physique. » (Groupe des
étudiants, Filières longues, Angers)
« Les personnes qui sont fils de cadres ils pourront plus aller dans une grande école, les parents ont
l’argent. » (Groupe des lycéens, LGT, Lille)
« En même temps les élèves se mettent en concurrence, c’est le système qui veut ça! Sélection sur dossier,
les meilleurs, ceux qui se comportent le mieux etc. » (Groupe des enseignants, Angers)
« Concurrence aussi mine de rien entre les personnes et les écoles aussi, y a des classements qui sont pas
anodins. » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« C’est pas très drôle, ni enthousiasmant, ni épanouissant. Et c’est pas assez individualisé. » (Groupe des
lycéens, LGT, Angers)
« Personne ne m’aide, je dois aller chercher mes infos toute seule. » (Groupe des lycéens, LGT, Lille)
6 X 24
L’École : un univers pétri de valeurs…
A côté de ces missions, L’ÉCOLE A ÉGALEMENT UNE SORTE DE « VOCATION ASPIRATIONNELLE » DANS LA MESURE
OÙ ELLE EST PORTEUSE DE VALEURS QUI FONT SENS AUPRÈS DE TOUS – valeurs considérées comme une spécificité
française
• Des valeurs largement portées par la devise française « Liberté, Egalité, Fraternité » qui se déclinent autour
de deux piliers
Vivre ensemble Ouverture d’esprit
Les valeurs phares :
• LA LIBERTÉ : par rapport au cocoon familial
• L’ÉGALITÉ : des programmes scolaires
identiques, des bases les mêmes partout
• LA LAÏCITÉ : un principe de neutralité
religieuse dans l’espace scolaire
• LE RESPECT : entre soi et face à la hiérarchie
• LE PARTAGE : travailler ensemble
• LA SOLIDARITÉ : des uns envers les autres
• L’ACCESSIBILITÉ : une école ouverte à tous,
une scolarité obligatoire et gratuite
6 X 25
…Mais une réalité beaucoup plus complexe (1/3)
Néanmoins si ces valeurs sont très présentes à l’esprit et dans les discours, ELLES SONT SOUVENT MISES À MAL AU
CONTACT DE LA RÉALITÉ – point particulièrement soulevé par les enseignants
LIBERTÉ
EGALITÉ
LAÏCITÉ
• Un univers de contraintes pour les élèves (et est heureusement cadré
pour les enseignants)
• Une école égalitaire sur le papier mais inéquitable dans les faits
• Avec des établissements plus favorisés que d’autres
• Une reproduction des inégalités sociales au sein de l’école accentuées
par des inégalités cognitives
• Un mythe de l’égalité des chances puisque tous les élèves ne partent
pas des mêmes capacités et que les écarts semblent se creuser plus on
monte haut dans les études
• Un principe qui peine à être respecté avec une diversité difficile à pacifier au
quotidien, ce d’autant que l’actualité (attentats de Charlie) a ravivé des tensions
(notamment issues de la polémique sur le voile à l’école)
RESPECT • Au quotidien une autorité des enseignants mise à mal qui se traduit par des
comportements irrespectueux. Et des élèves qui ne se respectent pas plus entre eux
6 X 26
…Mais une réalité beaucoup plus complexe (2/3)
PARTAGE
SOLIDARITÉ
ACCESSIBILITÉ
• Peu de partage dans les faits entre les élèves en dehors de leur
cercle amical
• Une dimension descendante du partage de la connaissance entre
élèves et enseignants
• Une solidarité finalement peu éprouvée au quotidien avec des élèves
qui sont soumis assez tôt à un esprit de concurrence. Esprit qui se
renforce plus on vise des cursus ou options sélectifs
• Une accessibilité entravée à deux niveaux :
• Des publics : Une école qui peine, même en évoluant, à intégrer les différences
(handicap notamment)
• De son coût : frais annexes à la scolarité, non-gratuité des écoles privées,
cherté des études supérieures (a fortiori en grandes écoles)
Un principe de réalité de l’ « École » qui montre une forte dissonance entre des valeurs fortes
et une école qui, au quotidien, se révèle un univers beaucoup plus dur
6 X 27
…Mais une réalité beaucoup plus complexe (3/3)
« L’égalité mais pas l’équité, ou pas l’égalité des chances » » (Groupe des étudiants, Filières longues,
Angers)
« C’est à l’école qu’on voit que certains élèves sont pas tombés dans une bonne famille, c’est une sorte de
valeur révélatrice : elle révèle les inégalités. » (Groupe des enseignants, Angers)
« La classe sociale joue quand même beaucoup » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« L’inégalité des chances c’est une fatalité alors ? Je ne suis pas d’accord, l’école est là pour mettre tout le
monde sur un pied d’égalité mais elle le fait plus. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« La laïcité n’est pas vécue forcément de la même façon... » (Groupe des enseignants, Angers)
« A la fac c’est marche ou crève. En amphi, on peut pas poser de questions. » (Groupe des étudiants,
Filières courtes, Lille)
« Ce n’est pas si libre, on a beaucoup de contraintes » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« C’est pas pour tout le monde, parce qu’il y a des écoles payantes » (Groupe des lycéens, LP , Angers)
« Le manque de respect par exemple, même entre eux ! Quand on voit les grands qui bousculent des petits
de 6ème et après viennent clamer le droit au respect… » (Groupe des enseignants, Angers)
« En fait c’est un peu chacun pour sa gueule » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
II. L’école et le monde
économique : des rapports
encore largement à construire
29
II.1. Le « monde
économique » : un
univers polymorphe
et lointain
6 X 30
Comment parler de cet univers avec les bons termes ?
En préalable, SE FAIT FINALEMENT JOUR UNE DIFFICULTÉ À QUALIFIER CE QU’EST LE « MONDE ÉCONOMIQUE ».
Et les différents termes employés lors de l’interrogation ne renvoient pas aux mêmes perceptions :
Le monde économique
• La notion de « Monde économique », est compliquée à comprendre pour les jeunes : elle est trop vaste,
englobe trop de choses ;
• Elle est également questionnante pour les enseignants : « pour ces derniers, elle renvoie à tous les agents
économiques avec une dimension monétaire forte et des valeurs qui ne sont pas toujours celles que l’on
souhaite voir véhiculer (notamment la finance) ;
• En revanche, c’est un concept clair et acquis pour les chefs d’entreprise qui s’incluent dans cette
terminologie
Le monde de l’entreprise,
• Un concept qui parle évidement à tous, mais qui est spontanément associé uniquement aux
entreprises privées, la fonction publique, les associations, l’ESS étant exclues du champ des perceptions
Le monde du travail
• Un terme qui est finalement à privilégier : facile d’accès au niveau de la compréhension, assez
généraliste pour inclure une multitude d’acteurs, et qui ne renvoie pas seulement à de l’économie, du
monétaire, mais également à des valeurs (effort, investissement…)
Le monde économique
Le monde de l’entreprise
Le monde du travail
6 X 31
Comment parler de cet univers quand il est lointain (1/2) ?
Il est D’AUTANT PLUS DIFFICILE POUR LES PERSONNES RENCONTRÉES DE QUALIFIER CET UNIVERS QU’ILS LE
CONNAISSENT PEU (en dehors des chefs d’entreprise) :
Un univers largement méconnu des lycéens en filière générale et des enseignants, soit par désintérêt, soit
parce que c’est un univers difficile à appréhender face auquel on a vite fait de se sentir démuni ;
Un univers davantage connu par les lycéens en filières technologiques / professionnelles et les étudiants
ayant fait des stages, mais une connaissance très parcellaire qui se concentre sur leurs filières / les entreprises
par lesquelles ils sont passés …ce qui, de fait, ne leur confère pas une vision “méta” de l’entreprise (difficulté à
monter en généralité).
Leur connaissance de cet univers se fonde principalement sur :
• Leurs propres expériences de jobs / stages en entreprise quand ils en ont ;
• Les enseignements délivrés par les professeurs, les livres. Cependant, ces enseignements (type cours de
SES) restent trop théoriques et pas assez reliés avec le monde d’aujourd’hui (mondialisation, pouvoir de la
finance…). Constat partagé par les enseignants qui sont conscients du décalage entre ce qu’ils enseignent
et la réalité de l’entreprise ;
• Les parents, qui soit délivrent une connaissance en expliquant leur travail à leurs enfants, soit donnent de
l’information implicite, par leurs comportements, leurs commentaires et etc., sur le monde du travail,
ayant souvent un rôle d’exemplarité forte en positif (la voie à suivre) ou en négatif (ce qu’on ne veut
surtout pas faire) ;
• Les médias généralistes.
6 X 32
Comment parler de cet univers quand il est lointain (2/2) ?
« Le monde économique c’est quelque chose qui nous dépasse un peu, c’est tout le temps négatif ; l’histoire du
trader Jérôme Kerviel… La finance… On a associé la finance et le monde économique. » (Groupe des enseignants,
Angers)
« Le monde économique c’est les finances, les entreprises, l’argent, la concurrence.. » (Groupe des enseignants,
Angers)
« Le monde de l’entreprise pense au chiffre d’affaire, à l’argent, tout revient à ça. La notoriété. Donner une
bonne image. Croître, avoir plus de clients ». (Groupe des lycéens, LP, Angers)
« Le monde du travail c’est des personnes qui produisent, qui travaillent, des salariés. Elles réfléchissent, elles
ont des droits. » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« Ca va pas ensemble parce que c’est trop traditionnel, tous les ministres de l’éducation se sont tous cassés les dents
les gens en institution veulent pas changer ni évoluer, les professeurs… […] Eux-mêmes savent pas vraiment ce que
c’est que le monde du travail. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« On connait pas trop le fonctionnement du monde de l’entreprise, on se dit qu’on n’est pas concerné, c’est
encore loin, on se dit qu’on a le temps. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« Les acteur c’est nos parents. Moi mes profs me parlent pas du monde de l’entreprise. Les profs m’apportent
aucun point de vue du point de vue de l’entreprise. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« Les parents aident, et ils donnent des conseils. Ils donnent de bons conseils, par ce qu’ils l’ont déjà vécu. »
(Groupe des lycéens, LP, Angers)
6 X 33
Un univers entre fantasmes et réalité (1/2)
Le regard porté sur le monde économique / du travail est différent d’une cible à l’autre
LE REGARD PORTÉ PAR LES ENSEIGNANTS sur le monde économique est ambivalent : un regard qui se veut
factuel, reconnaissant les avantages et les défauts de cet univers ; et en même temps la tentation du rejet, de la
diabolisation d’un univers lointain dans certains de ces codes, dogmes
CHEZ LES ÉLÈVES, un univers un peu fantasmé - particulièrement par ceux qui en sont le plus lointain -… :
• Un monde vécu comme moins stressant que l’école (pas de travail à la maison, pas de devoirs) ;
• L’apport d’une indépendance financière ;
• L’entrée dans l’univers du travail marque à leurs yeux le passage à l’âge adulte (alors que l’école les met
dans une posture qu’ils jugent infantilisante, que le savoir y est descendant alors qu’il est perçu comme
ascendant ou du moins plus horizontal en entreprise). Ce qui leur plaît dans le monde du travail est d’être
mis dans une posture de responsabilité, même s’ils se rendent compte de la dureté de ce dernier (dureté
qu’ils évacuent néanmoins assez vite en l’imaginant passagère. En effet, ils n’imaginent pas que les « tâches
ingrates » qu’ils accomplissent en stage puissent être de « vrais boulots »), et l’effet que cela produit en
termes de valorisation de leur image d’eux-mêmes (se présenter au travail en costume par ex) ;
• Un univers de l’innovation et du dynamisme.
…qui, cependant, dans la réalité, fait peur :
• Une hiérarchie bien plus contraignante qu’à l’école ;
• Un univers individualiste, du chacun pour soi, où la concurrence et la sélection (pour entrer dans l’univers
et une fois installé) sont dramatisées dans le contexte de crise actuel ;
• Des valeurs de performance et de productivité portées par le monde du travail à la résonnance un peu
anxiogène : un droit à l’erreur inexistant, des motivations essentiellement financières au détriment de
l’humain;
• Un sentiment d’impréparation à l’entrée dans ce monde.
6 X 34
Un univers entre fantasmes et réalité (2/2)
« Les valeurs du monde de l’entreprise c’est l’idée du respect, les responsabilités, de rendre des comptes.
C’est l’adaptation, la réussite, l’autonomie. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« Dans les stages, on apprend les règles de base du métier qu’on veut faire. On doit porter un costume, ça
nous apprend à avoir une meilleure image de nous. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« Je préfère aller à l’entreprise que aller en cours. En entreprise on se sent plus libre que au lycée. Au lycée
je me fais chier je suis toujours assise. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« Pour moi, ce sont les valeurs de l’innovation et du profit. C’est un malaise très franco-français. Pour moi
réussir dans ce que je veux faire c’est aussi acquérir un certain profit intellectuel et financier. » (Groupe
des étudiants, Filières longues, Angers)
« L’entreprise ça s’oppose un peu à l’égalité, quand on arrive dans le monde du travail il n’y a pas
d’égalité, ça se comprend, ceux qui ont bossé plus sont meilleurs que les autres. » (Groupe des lycéens, LGT,
Angers)
« Le monde de l’entreprise, c’est chacun pour soi. C’est quand tu veux un job et que 200 personnes sont
dessus. Pour moi c’est rude, aujourd’hui tout le monde recherche un emploi. » (Groupe des étudiants,
Filières courtes, Lille)
« C’est un monde fermé parce que c’est la crise, il n’y a pas beaucoup de travail et c’est difficile d’accès, il
faut de l’expérience et des diplômes. C’est dur, exigeant en termes de sélection. » (Groupe des lycéens,
LGT, Angers)
« On me largue demain sur un travail, j’y vais pas, je suis pas préparé. » (Groupe des étudiants, Filières
longues, Angers)
35
II.2. Des relations
avec le monde
économique très
différentes selon les
profils
6 X 36
Les déterminants du rapport au monde économique / à l’école
des élèves rencontrés
Le rapport au monde économique est différent en fonction
des jeunes rencontrés et se révèle finalement structuré
par quatre éléments principaux :
L’ÂGE : plus l’élève est jeune plus il semble difficile
pour lui d’appréhender cet univers et moins il y a été
confronté en termes d’expériences ;
LES EXPÉRIENCES VÉCUES DANS LE MONDE DU
TRAVAIL : des expériences qui forgent la
connaissance de l’univers et l’appétence ou le rejet
pour ce dernier ;
LE TYPE D’ÉTUDES SUIVIES : des études qui
préparent davantage que d’autres à la confrontation
avec le monde économique ;
LA PERSONNALITÉ ET LA SITUATION PERSONNELLE
jouent aussi, certains jeunes étant plus matures que
d’autres.
LES
EXPÉRIENCES
L’ÂGE
LE TYPE
D’ÉTUDES
LA
PERSONNALITÉ
Des déterminants à
appréhender de manière
globale, aucun ne dominant
spécialement les autres
Rapport au monde économique
Déterminants
6 X 37
Typologie des cibles et de leur rapport avec le monde
économique (1/14)
Les attitudes et appréhensions personnelles du monde économique (ou de l’école pour les chefs d’entreprise)
étant assez différentes selon les répondants, 11 profils types* émergent :
Au niveau des lycéens en LGT
• LES GÉNÉRALISTES
• LES SPÉCIALISÉS
Au niveau des lycéens en
Bac pro
• LES PAR DÉFAUT
• LES PRO
Au niveau des étudiants en
filières supérieures longues
• LES STAGIAIRES
• LES THÉORICIENS
Au niveau des étudiants en
filières supérieures courtes
• LES ALTERNANTS
• LES NON ALTERNANTS
Au niveau des enseignants
• LES INVESTIS
• LES DISTANCIÉS
Au niveau des chefs
d’entreprise
• LES CRITIQUES
Ces profils sont construits sur deux axes complémentaires :
• La fréquence de leurs relations avec le monde économique / l’école ;
• Leur satisfaction ou non face à la fréquence et à la nature de leurs relations avec le monde économique
et plus généralement vis-à-vis de leur situation scolaire/universitaire actuelle pour les élèves
*Chaque profil correspond à un idéal-type que l’on ne retrouve pas nécessairement de manière aussi marquée dans la réalité.
Les traits de chacun des profils sont donc à prendre avec précaution car ils ne peuvent retranscrire à eux seuls la complexité
des discours entendus.
6 X 38
FRÉQUENCE RELATION ME
+ / ÉCOLE +
(LGT) Les généralistes
(EFSC) Les non alternants
(EFSL) Les théoriciens
« Je ne m’en préoccupe pas
vraiment pour l’instant »
« Ce que j’apprends reste
malheureusement assez
théorique »
« Je ne confronte pas assez théorie
et pratique et ce n’est pas toujours
gratifiant » (bac pro) Les par défaut
(bac pro) Les pro
(LGT) Les spécialisés
(EFSC) Les alternants
(EFSL) Les stagiaires
« Je ne suis pas loin de m’être trompé
d’orientation »
« Je fais beaucoup de pratique mais un
travail pas toujours gratifiant, j’aspire
finalement à aller plus loin en termes
de diplôme»
« J’ai un bon mix théorie /
pratique»
« J’ai de l’expérience,
et ça me plait »
« J’ai des diplôme et de
l’expérience ne confronte pas
assez théorie et pratique »
FRÉQUENCE RELATION
ME - / ÉCOLE -
INSATISFACTION VIS-À-VIS DE LEURS RELATIONS
ACTUELLE AVEC LE MONDE ÉCONOMIQUE / l’ÉCOLE
SATISFACTION VIS-À-VIS DE LEURS RELATIONS
ACTUELLE AVEC LE MONDE ÉCONOMIQUE / l’ÉCOLE
Typologie des cibles et de leur rapport avec le monde
économique (2/14)
(Prof) Les investis
(Prof) Les distanciés
« Je ne ressens pas le besoin
de mieux connaitre cet
univers »
« Je développe des liens à
mon niveau »
(CE) Les critiques
« L’école n’accorde pas assez de
place à l’entreprise »
6 X 39
LES GÉNÉRALISTES
Profil sociodémo
• Des jeunes de CSP moyennes à supérieures
Regard sur l’école
• Un lieu d’apprentissage avant tout qui délivre des savoirs utiles pour le monde du travail
Relations avec le monde économique
• Des profils généralistes qui ont peu de relation avec le monde économique en dehors de jobs d’été
• Ils sont un peu ambivalents s’agissant de leur satisfaction quant à leurs relations avec le monde du travail :
• D’un côté ils regrettent un manque de spécialisation et souhaiteraient avoir plus d’expériences pratiques dans leurs
formations ;
• De l’autre, ils ne sont pas inquiets de leur éloignement du monde économique, voire ils le revendiquent : car il est
acquis pour eux que leur cursus à vocation à être généraliste. Ils attendent l’obtention du bac pour affiner leur
orientation et leur avenir professionnel. Dès lors, ils souhaitent davantage de liens entre le monde économique et
l’école mais sans insistance ni précipitation, considérant les expériences comme des « + » à leur formation théorique
qui est leur vocation première
Leurs expériences
• Stage de 3ème, quelques visites d’entreprise (par le biais de leurs parents ou l’école), quelques forums d’orientation
et surtout des jobs d’été
Leur vision de l’avenir
• Une projection avant tout dans des études supérieures avant le travail, sachant que sur ce point, s’ils ont une
confiance de principe dans l’avenir, ils s’inquiètent cependant de leur manque d’expériences pratiques. Ils
s’imaginent dans une grande entreprise du privé où ils feront carrière
Leurs attentes
• Créer plus de liens entre école et monde économique en permettant de faire plus de stages, ou a minima développer
des expériences comme les visites d’entreprises, qui permettent de s’ouvrir et se familiariser avec d’autres univers
Les lycéens en filière générale et technologique
LILLE / ANGERS
6 X 40
Les lycéens en filière générale et technologique
LILLE / ANGERS
LES SPÉCIALISÉS
Profil sociodémo
• Des jeunes de CSP moyennes à supérieures, plutôt en minorité dans les groupes
Regard sur l’école
• Un lieu d’apprentissage qui manque parfois de dimension pratique
Relations avec le monde économique
• Des filières sociales ou STMG dans lesquelles le discours et les liens avec l’entreprise sont plus courants
• Des profils qui ont une appétence plus marquée pour la professionnalisation post-bac et qui sont très satisfaits de leur
cursus actuel, satisfaction portant davantage sur les liens qu’il permet avec l’entreprise, que sur les contenus
théoriques des cours
Leurs expériences
• Stage de 3ème, des visites d’entreprises, des interventions de tiers principalement et des cours de découverte, en
plus de jobs d’été
Leur vision de l’avenir
• Un avenir professionnel déjà plus précis pour ces jeunes, qui se projettent dans le travail dès la fin du lycée. Comme
leurs collègues, ils imaginent avoir le même métier toute la vie et faire carrière au sein d’une entreprise privée
Leurs attentes
• Leur donner la possibilité de faire des stages pour mettre en pratique ce qu’ils apprennent et revaloriser leurs filières
dans les discours
6 X 41
« Il y a une marche à franchir entre l’école et le monde du travail, c’est différent,
d’un coté c’est un enfant de l’autre c’est un adulte. » (Groupe des lycéens, LGT,
Angers)
« J’ai une idée de métier mais je vais voir, ça me fera choisir mon orientation. »
(Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« Dans le supérieur il y a un lien car il y a des stages, c’est plus concret. Avant le
supérieur, on sait pas comment on va travailler, dans quel métier. La théorie
qu’on apprend au lycée c’est pour nous départager, je pense pas que ça sert à la
pratique plus tard. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« Ça va pas ensemble, les personnes qui recherchent à employer demandent un
minimum d’expérience et en sortant de l’école on en a pas. Mais dans les Bacs
pros c’est bien il y a des stages, on a un avant-gout de ce qui nous attend c’est bien
pour le futur. » (Groupe des lycéens, LGT, Lille)
« C’est pas mal de se déplacer en entreprise, ça permettrait de changer notre
vision. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« On n’apprend pas assez l’insertion professionnelle. Mais déjà il y a des stages en
STMG. » (Groupe des lycéens, LGT, Lille)
« On nous en parle pas assez, il n’y a que les profs de spé qui nous en parlent quand
ils interviennent, ils prennent trois heures dans l’année pour nous parler
d’orientation. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
6 X 42
LES PAR DÉFAUT
Profil sociodémo
• Plutôt des jeunes de CSP -, avec des parents vraisemblablement peu mobilisés
• Ils semblent assez peu matures et sûrs d’eux
Regard sur l’école
• Un lieu qui manque de dimension pratique
Relations avec le monde économique
• Ils sont souvent arrivés dans des cursus professionnels par défaut (soit ils voulaient faire une filière
générale, soit une autre filière professionnelle qu’ils n’ont pas réussi à avoir), ce qui fait qu’ils ont
assez peu d’appétence pour leur formation actuelle et portent un regard distancié sur l’école
• Ils ont connu des expériences en entreprise peu concluantes qui les ont en partie « dégoutés » de
l’entreprise (tâches qu’ils jugent ingrates)
Leurs expériences
• Stage de 3ème, stages, interventions de tiers, cours de découverte
Leur vision de l’avenir
• Ils ont peu de visibilité sur leur avenir car ils sont aujourd’hui dans des cursus qu’ils apprécient peu.
Ils se voient faire le même métier toute leur vie tant il leur paraît déjà difficile de se projeter dans un
premier emploi. Plus que les autres, ils aimeraient monter leur propre entreprise pour l’indépendance
Leurs attentes
• Etre mieux épaulés sur la question de l’orientation
• Avoir accès à des stages plus gratifiants
• Revaloriser leurs filières
Les lycéens en BAC pro
LILLE / ANGERS
6 X 43
Les lycéens en BAC pro
LILLE / ANGERS
LES PRO
Profil sociodémo
• Des profils plus volontaristes et matures, de CSP – à moyennes, plus soutenus par leur famille
Regard sur l’école
• Un univers de contrainte, rébarbatif, trop théorique qui ne rempli pas pleinement son rôle de formation
professionnelle
Relations avec le monde économique
• Une appétence marquée pour les stages et le monde de l’entreprise, plus que pour l’école :
• Un choix conscient de parcours professionnalisants soit par appétence soit par conscience qu’uns
filière générale n’était pas accessible
• Un regard sur l’école qui peut être dépréciatif, mais la conviction que celle-ci peut leur donner
des bases pour trouver une voie professionnelle
• Des élèves contents de leur cursus actuel qui leur apporte des compétences techniques, des
expériences et de la confiance en soi
Leurs expériences
• Stage de 3ème, stages, interventions de tiers, cours de découverte, contrat pro en mineur
Leur vision de l’avenir
• Ils sont confiants dans l’avenir grâce à leurs nombreuses expériences. Ils se voient faire le même métier
toute leur vie parce qu’il leur apparaît difficile de changer de métier. Plus que les autres, ils aimeraient
monter leur propre entreprise pour l’indépendance
Leurs attentes
• Rallonger la durée des stages
• Faciliter l’accès aux contrats pro / alternance
6 X 44
« C’est fatiguant. Mes premiers stages en magasin c’était toute la journée debout, à
supporter des clients qui parlent mal, tu as envie de dire des choses mais tu prends
sur toi. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« Ce qu’on apprend à l’école ne sert pas forcément plus tard. Comme les maths, c’est
utile qu’au collège. Il y a beaucoup de choses qu’on apprend à l’école qui ne
servent à rien. » (Groupe des lycéens, LP, Angers)
« C’est fatiguant. Pour certains c’est plus fatiguant que l’école. C’est physique. A
l’école il y a la récré. En entreprise il y a juste la pause à midi. » (Groupe des
lycéens, LP, Angers)
« Le BTS ou la Fac c’est pour l’année prochaine, mais ce n’est qu’en juin qu’on passe
le bac, je commencerais à chercher en mars, maintenant c’est trop tôt... »
(Groupe des lycéens, LP, Angers)
« Oui, puisqu’on a des stages, des expériences. Les stages aident, à acquérir
l’expérience, à se faire des contacts. On voit vraiment ce qu’est le monde du travail,
on grandit. » (Groupe des lycéens, LP, Angers)
« C’est mieux que d’aller en cours, on nous donne plus de responsabilités. On
Apprends certaines techniques du métier. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« Les parents, ils nous soutiennent dans ce qu’on veut faire plus tard. » (Groupe des
lycéens, LP, Lille)
« J’apprends à coudre, j’apprends les techniques. En entreprise, c’est l’expérience
avec le stage. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
6 X 45
LES STAGIAIRES
Profil sociodémo
• Des profils de CSP moyennes à supérieures, soutenues par leur famille
Regard sur l’école
• Un lieu d’apprentissage de valeurs fondamentales qui a un rôle fondateur de guide
Relations avec le monde économique
• Une majorité de profils en phase de professionnalisation
• Des filières qui font la part belle aux stages dès les premières années de licence (RH, communication
par exemple)
• Un discours très prégnant du corps enseignant au sujet de l’avenir professionnel, souvent avec des
enseignants issus eux-mêmes du monde de l’entreprise
Leurs expériences
• Stage de 3ème, stages, jobs d’été, forums, quelques interventions de tiers
Leur vision de l’avenir
• Des profils plus ou moins assurés de trouver un emploi à la fin de leur cursus : ils se sentent formés,
armés, satisfaits
• Ils imaginent avoir plusieurs vies professionnelles et monter leur entreprise pour le challenge
personnel pour certains
Leurs attentes
• Plus de stages en filières générales et des stages dès la licence dans les études supérieures longues
Les étudiants en filières supérieures longues
ANGERS
6 X 46
Les étudiants en filières supérieures longues
ANGERS
LES THÉORICIENS
Profil sociodémo
• Des profils de CSP moyennes à supérieures, soutenues par leur famille
Regard sur l’école
• Un lieu d’apprentissage de valeurs fondamentales qui a un rôle fondateur de guide
Relations avec le monde économique
• Une minorité de profils plus théoriques
• Des filières qui imposent peu de stages, une approche surtout théorique (filière de droit par exemple)
• Des liens plus rares avec le monde économique, ou en tout cas moins formalisés par les universités / les écoles
Leurs expériences
• Stage de 3ème, forums, jobs d’été, quelques interventions de tiers
Leur vision de l’avenir
• Moins d’assurance à trouver un emploi à la sortie de cursus, même s’ils ont globalement confiance en eux
Leurs attentes
• Plus de stages en filières générales et des stages dès la licence dans les études supérieures longues
6 X 47
« Le supérieur, c’est l’expérimentation de beaucoup de choses, les stages quoi ! » (Groupe
des étudiants, Filières longues, Angers)
« Ca a une utilité énorme, avec son diplôme on peut faire son métier. Quand on s’est bouffé
du stage, ca permet de se frotter avec les compétences. ». » (Groupe des étudiants, Filières
longues, Angers)
« Moi en licence de tourisme, j’en ai fait dès la L2 des stages, c’était obligatoire, je devais
choisir un secteur différent à chaque fois. » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« Je pense que ça dépend des formations. Mais université très théorique et emploi je suis
pas sûr que ça aille ensemble… » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« Ca dépend des filières !. En droit, c’est pas possible les stages, il y a tellement de
connaissances à acquérir en théorie » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
6 X 48
LES NON ALTERNANTS (EN CONTINU)
Profil sociodémo
• Des CSP – à moyennes
Regard sur l’école
• Un lieu d’apprentissage fondamental certes mais à certains égards inadapté au monde actuel (enseignements,
manque de pratique…)
Relations avec le monde économique
• Des élèves en filières professionnalisantes mais qui ne font que peu de stages, la professionnalisation se faisant
principalement par le biais de simulations qu’ils estiment insuffisantes
• Ils sont donc mitigés sur leur cursus actuel :
• D’un côté, ils sont contents d’apprendre un métier, des savoirs faire, de toucher du doigt les réalités du
monde du travail dans une certaine mesure
• De l’autre, ils trouvent leur cursus encore trop théorique et souhaiteraient davantage de liens avec le
monde de l’entreprise
Leurs expériences
• Stage de 3ème, forums, jobs d’été, quelques interventions de tiers et cours de découverte
Leur vision de l’avenir
• Moins d’assurance à trouver un emploi à la sortie de cursus, même s’ils ont globalement confiance en eux
Leurs attentes
• Plus de stages au lieu de simulations
Les étudiants en filières supérieures courtes
LILLE
6 X 49
Les étudiants en filières supérieures courtes
LILLE
LES ALTERNANTS
Profil sociodémo
• Des CSP – à moyennes
Regard sur l’école
• Un lieu d’apprentissage fondamental certes mais à certains égards inadapté au monde actuel (enseignements
notamment)
Relations avec le monde économique
• Des élèves qui pratiquent beaucoup de stages dans leur cursus
• Comme les non alternants, ils sont contents d’apprendre un métier, des savoirs faire, de toucher du doigt les
réalités du monde du travail
• Néanmoins, ils sont souvent insatisfaits sur deux points
• Leurs expériences vécues en entreprise jugées ingrates qui les poussent à vouloir poursuivre plus d’études
pour viser des emplois plus gratifiants
• Le niveau théorique délivré dans leurs formations, jugé trop basique : manque de culture, manque d’éveil
de la curiosité intellectuelle des élèves, manque de connexion entre ce qu’ils apprennent et ce qu’il se
passe actuellement dans le monde.
Leurs expériences
• Stage de 3ème, stages, alternance / apprentissage, jobs d’été, interventions de tiers
Leur vision de l’avenir
• Une confiance dans leur capacité à trouver un emploi mais une projection immédiate dans davantage d’études
supérieures pour viser des emplois plus gratifiants
Leurs attentes
• Faciliter l’accès aux stages et rallonger leur durée
• Revaloriser ses filières
6 X 50
«Ca me plait mais je trouve ça trop basique, mon semestre d’AES je travaille juste pour
rendre mes dossiers. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« Les simulations je les considère pas comme de la pratique, c’est pas exactement comme
dans le monde du travail. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« C’est un peu effrayant le monde du travail, en continu on n’a pas l’habitude de ca on
sait pas comment on va s’y prendre. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« Il y a beaucoup de concret en alternance, c’est des choses qui deviennent plus concrètes,
on se spécialise sur quelque chose. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« Il nous manque de la culture, c’est quelque chose qui est tronqué dans mon DUT. » (Groupe
des étudiants, Filières courtes, Lille)
« En DUT TC on a eu 20 heures d’économie, mais il faut aussi faire de l’actualité économique,
Keynes ca suffit pas. Par rapport au monde actuel pour les règles de commerce international
ça serait plus concret. C’est fort scolaire, il n’y a plus de réflexion sur les choses qui nous
entourent , on vise pas à nous faire réagir. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« J’aimerais qu’on m’invite à lire des livres, qu’on nous invite à nous rendre curieux. »
(Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
6 X 51
LES INVESTIS
Regard sur l’école
• Un lieu de formation des citoyens de demain, d’apprentissage de valeurs mises à mal au quotidien
Relations avec le monde économique
• Une majorité de profils dans l’échantillon intéressés et motivés par le monde économique (un « effet
test » certain)
• Des profils d’enseignants motivés pour créer ou développer des passerelles avec le monde économique,
qu’ils en aient actuellement ou non
• …spectateurs de l’inertie de leurs collègues à cet égard
• Surtout des enseignants de lycée, de matières dont le lien avec le monde économique est plus
prégnant…
• …et quelques enseignants passés par la case « entreprise » dans leurs parcours
Leurs expériences
• Quelques visites d’entreprise pour certains, et très rarement, des stages
Leur vision de l’avenir des jeunes
• Un certain pessimisme concernant l’avenir des jeunes
Leurs attentes
• Renforcer les liens entre école et monde économique : permettre aux enseignants de mieux connaître
ce monde pour qu’ils gagnent en compétences et en crédibilité
• Leur donner les moyens de davantage épauler leurs élèves sur les questions d’orientation
• Ils sont prêts à aller jusqu’à la co-construction de programmes avec les entreprises
Les enseignants de collège et lycée général et technologique
ANGERS
6 X 52
Les enseignants de collège et lycée général et technologique
ANGERS
LES DISTANCIÉS
Regard sur l’école
• Un lieu de formation des citoyens de demain, d’apprentissage de valeurs mises à mal au quotidien
Relations avec le monde économique
• Une minorité de profils soit plus rétifs soit plus distanciés
• Des enseignants qui mettent en garde contre les risques d’un accroissement des liens entre le monde
économique et l’école et se posent la question de la faisabilité pratique
• Des enseignants de matières généralistes, pour qui les ponts sont plus difficiles à faire
• Des enseignants dont les élèves sont encore
• Soit très jeunes (collèges)
• Soit dans des configurations sociales et scolaires difficiles : des fondamentaux qui ne sont pas
acquis, et, de fait, des préoccupations d’abord scolaires pour leurs élèves
Leurs expériences
• Aucunes
Leur vision de l’avenir des jeunes
• Un certain pessimisme concernant l’avenir des jeunes
Leurs attentes
• Avant tout leur donner la possibilité de remplir pleinement leur rôle fondamentale de transmissions de
savoir dans des conditions d’exercice décentes
6 X 53
« Je trouve qu’il faudrait construire un lien plus fort entre l’école et le monde de l’emploi ! »
(Groupe des enseignants, Angers)
« Ça pourrait être intéressant que les gens du monde de l’entreprise puissent participer à
l’élaboration des programmes ! » (Groupe des enseignants, Angers)
« Je pense que ça leur permet de s’intéresser à autre chose qu’eux-mêmes. Cette histoire de
partenariat est vraiment géniale. On les a pas tous cités en plus à mon avis ces partenariats ! »
(Groupe des enseignants, Angers)
« J’ai déjà travaillé ailleurs qu’à l’Education nationale, c’était pour faire le lien entre le monde
extérieur et la classe. » (Groupe des enseignants, Angers)
« L’entreprise ne fait pas partie des compétences que j’ai et ce n’est pas ce qu’on me demande.
» (Groupe des enseignants, Angers)
« On n’a pas forcément les moyens pour l’accompagner ! Un élève qui veut être couvreur, la loi lui
interdit tout pendant son stage ! C’est dur alors de faire le lien pour l’élève avec leur métier. »
(Groupe des enseignants, Angers)
« Au collège c’est très compliqué, rien que pour trouver les 3 jours de stage d’observation en
3ème . Et puis des fois ils font rien, et veulent rien faire. » (Groupe des enseignants, Angers)
6 X 54
LES CRITIQUES
Regard sur l’école
• Des chefs d’entreprise globalement tous très critiques sur l’école qu’ils estiment en dégradation
• Ils sont en effet très critiques envers une école publique qu’ils jugent en perte de vitesse par rapport au privé,
et vis-à-vis des élèves qu’ils jugent manquer de maturité et d’investissement
• Ils partagent le sentiment que les jeunes ne sont pas assez bien préparés au monde du travail par l’école, et ont
l’impression que, d’une certaine façon, le monde économique supplée les lacunes de l’Education nationale
notamment en créant des écoles, dont certes les diplômes ne sont pas reconnus, mais qui offrent des
enseignements mieux adaptés aux attentes du marché du travail (l’exemple de l’école 42 fondée par Xavier
Niel est ainsi cité)
• Eux-mêmes se réclament d’un esprit d’entreprendre qui leur est venu de leurs parents, de leurs expériences
salariales et non de l’école
Relations avec l’école
• Leurs relations avec l’école sont pauvres, et ne relèvent jamais de leur initiative, alors même qu’ils les jugent
essentielles. L’univers de l’école est donc pour eux un univers méconnu, en dehors de leur expérience passée
d’élèves ou actuelle de parents, même s’ils estiment le contraire
• Ils sont pour davantage de lien entre l’entreprise et l’école mais à la condition que cela ne soit pas contraignant pour
eux
Leurs expériences
• Accueil de stagiaires, visites d’entreprises, interventions, quelques jury
Leur vision de l’avenir des jeunes
• Un pessimisme ambiant concernant l’avenir des jeunes jugés globalement inadaptés au monde du travail
Leurs attentes
• Faciliter les démarches administratives et faire baisser les coûts des charges pour les entreprises
• Ils sont prêts à aller jusqu’à la co-construction de programmes
Les chefs d’entreprise
LILLE
6 X 55
« Il y a une culture française basée sur les traditions, aujourd’hui faire bouger les choses c’est compliqué. Il
n’y a pas de fatalité, c’est un gros problème d’organisation du système, l’Education nationale est mal organisée,
les profs sont livrés à eux-mêmes, les motivés vont se remettre en question mais il y en a combien… » (Groupe
des chefs d'entreprise, Lille)
«Ça dépend, entre les stages découverte du collège et les stages d’écoles supérieures, c‘est différent, sans
vouloir faire le vieux con, j’ai 29 ans, les générations collège ça me fait peur, ils restent dans leur coin, ils
font rien, ils sont déçus de leur stage mais ils ont rien fait, rien suivi, et dans le supérieur on peut pas
apprendre à tous les jeunes ce qu’ils vont faire dans leur travail plus tard. Nous on est très contents des
écoles où il y a 2 ans et demi de stage sur 5, ils ont appris des choses, ils sont spécialisés alors que les
écoles théoriques on est super déçus en général. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Oui, surtout sur le décalage entre la théorie et la pratique, il y a une maturité plus importante chez les
stagiaires qui ont une approche de l’entreprise, ils acquièrent plus rapidement des compétences que les gens
qui sortent de l’école. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Pour mon dernier recrutement j’ai pris une personne de 61ans, j’avais trop mangé sur des jeunes qui se
levaient pas, pour eux le diplôme était une finalité et le travail devenait une fiche de paie. » (Chef
d’entreprise, Lille
« Aujourd’hui on a des obligations de rendement, de résultat, je gagne de l’argent, j’ai 18 salariés et je suis
responsable de 18 familles, je vais pas prendre du temps et des ressources de l’entreprise pour aller
démarcher les écoles. On répond présent si besoin mais on est pas prêt à faire la démarche c’est pas notre
travail. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Ca dépend les écoles, nous le triste constat que l’on fait sur les derniers recrutements c’est que les écoles
privées qui ne dépendent pas du système sont beaucoup plus cohérentes par rapport au monde économique. »
(Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Je suis issu d’une famille commerçante, j’ai fait mes études, j’ai travaillé en grande distribution, je baigne
dans le commerce depuis petit et j’ai voulu ouvrir le mien. L‘école c’est pas la vie, c’est du « par cœur » et
dans 10 jours on s’en souvient plus. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
56
II.3. Deux univers à
rapprocher…mais un
rôle de l’école à
préciser
6 X 57
Deux univers d’apparence opposés mais qui ont finalement
nombre de points communs Si en spontané ces deux univers peuvent apparaître comme opposés…ils ont selon les personnes rencontrées des
points de convergence a minima
ECOLE
L’APPRENTISSAGE COMME
BUT ULTIME
LE COLLECTIF, LA
SOCIALISATION
LA THÉORIE
UN UNIQUE BUT : LA
PERFORMANCE
UN COLLECTIF QUI EST
AUSSI UNE CONCURRENCE
CONSTANTE
LA PRATIQUE
MONDE
ÉCONOMIQUE
• Deux univers ayant en commun les
notion d’apprentissage, de rigueur,
de goût de l’effort…
• …mais aussi de performance,
concurrence, émulation
• L’un comme l’autre, des systèmes
de contrainte régis par des règles
communes : la hiérarchie, le
respect, le travail en groupe,
l’assiduité, la ponctualité
6 X 58
Mais des univers qui entretiennent peu de liens aujourd’hui (1/3)
Ce peu de liens entre les deux univers semble RÉSULTER DE LA COMBINAISON DE PLUSIEURS ÉLÉMENTS :
LA MÉCONNAISSANCE DES DISPOSITIFS ET PARTENARIATS EXISTANTS :
• Les initiatives formalisées mises en place par l’Education nationale ne sont pas connues. Ainsi, aucun
des participants ne connaissait le dispositif « ingénieurs pour l’école », QUALEDUC, PIODMEP, la semaine
Ecole entreprise, le lycée des métiers
• En spontané, seuls l’alternance/apprentissage et les stages sont évoqués comme initiatives menées par
l’Education nationale
LE CARACTÈRE PEU INSTITUTIONNALISÉ DES LIENS ACTUELS VÉCUS PAR LES PARTICIPANTS :
• Les expériences évoquées semblent le plus souvent résulter d’une initiative individuelle – ou en tout
cas sont restituées comme tel particulièrement par les enseignants qui déclarent mettre en place des
initiatives au risque parfois de se mettre en travers des règles, et parfois même sur leur temps libre.
Enseignants comme élèves comme chefs d’entreprise, regrettent le manque de formalisation des liens
entre les deux univers, relatant des expériences ponctuelles, qui tiennent presque du hasard, jamais à
l’initiative des entreprises et lors desquelles les liens enseignants / chefs d’entreprise ne se font pas
vraiment (sauf à de rares exceptions)
LE CARACTÈRE DÉSÉQUILIBRÉ DE CES LIENS :
• Déséquilibre au niveau des filières : des liens plus forts en filières technologiques / professionnelles qu’en
filières générales
• Déséquilibre au niveau des années : un stage en 3ème puis plus rien jusqu’à la fac pour les élèves en
filières générales
• Déséquilibre en fonction des pratiques des écoles (public/privé) voire des établissements publics
6 X 59
DES FREINS EXPRIMÉS PAR LES DIFFÉRENTS ACTEURS :
• DES FREINS MACRO, CULTURELS
• L’incrimination d’une certaine « culture française » de cloisonnement des univers ;
• L’inertie de la « machine Education nationale » pour les enseignants ;
• La résistance des professeurs qui craignent une remise en cause de leur enseignement théorique par
l’entrée de davantage de pratique dans les programmes scolaires pour les élèves et les chefs
d’entreprise ;
• Le manque de motivation au travail des élèves pour les chefs d’entreprise.
• DES FREINS D’ACCESSIBILITÉ AU MONDE ÉCONOMIQUE
• Des stages, et a fortiori, des contrats en alternance, apprentissage, difficiles à trouver pour les
élèves
• DES FREINS ORGANISATIONNELS
• Le manque de temps pour les enseignants pour tenir le programme si les élèves sont trop souvent en
stages ou eux-mêmes en formation en entreprise ;
• La difficulté de l’entreprise à s’organiser pour des initiatives ponctuelles (visites d’entreprise :
difficulté à libérer du temps), et pour l’accueil de contrats en alternance/apprentissage (présence de
l’élève que quelques jours par semaine).
• DES FREINS LIÉES AUX CONTRAINTES POUR LES ENTREPRISES
• Une perte de temps et donc d’argent à gérer les différentes initiatives
• Un coût en termes de charge pour certains contrats et une difficulté à les rompre (contrats pro)
• Une faible vision du retour sur investissement de certaines initiatives où les perspectives d’embauche
sont inexistantes (visites d’entreprise ou les stages de 3ème)
Mais des univers qui entretiennent peu de liens aujourd’hui (2/3)
6 X 60
Mais des univers qui entretiennent peu de liens aujourd’hui (3/3)
« Moi je fais intervenir des anciens élèves cette année car à nos jeunes ça leur parle beaucoup plus. Il y a
beaucoup d’anciens élèves qui viennent faire part de leur expérience en post-bac. Ils viennent parler de leur
formation post-bac ou de leur métier. » (Groupe des enseignants, Angers)
« [Vous connaissez la semaine ‘Ecole d’entreprise’] ? Non. Il y a des catalogues, des formations mais je trouve
ça très lourd. » (Groupe des enseignants, Angers)
« On doit faire des choix ! Je compte le nombre de jours en formation car après c’est mon programme qui en
prend un coup ! » (Groupe des enseignants, Angers)
« C’est Intéressant les partenariats mais gros souci de temps. On a une quinzaine d’heures de vie de classe où on
pourrait faire ça ! Mais on n’a pas de temps, il faudrait qu’on prenne sur notre temps perso ! En plus, les
profs sont les plus grands râleurs du monde, et si ça a un caractère obligatoire, ça va être difficile… »
(Groupe des enseignants, Angers)
« J’ai déjà eu des discussions avec des tuteurs de contrats pro sur les lacunes de l’éducation nationale. La réponse
était non, pas de temps, trop de choses à voir, le programme est définit, avec des filières avec des noms à
rallonge, il faut qu’ils voient de tout, on effleure de tout mais ça prépare pas à un métier. » (Groupe des
chefs d'entreprise, Lille)
«On dit souvent que les profs ‘machin nin nin’, c’est vrai qu’on a beaucoup de vacances, mais en semaine, on est
tout le temps en train de courir ! Moi c’est pas que je suis pas intéressé, c’est que j’ai pas le temps ! »
(Groupe des enseignants, Angers)
« Ils viennent chercher un financement pour leur école mais pas un début de carrière. Nous on passe 2 ans à les
former, c’est une perte sèche à la fin. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Je pense que certaines écoles sont pas prêtes à faire de l’alternance, elles se sentent décrédibilisées par
rapport à ce qu’elles transmettent. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« L’alternance et le contrat pro, nous on veut que ce soit assoupli administrativement et intéressant
financièrement car le contrat ne peut pas être rompu, et si on a un mec qui veut juste se faire payer les
études… » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
6 X 61
Deux univers qui ont des intérêts réciproques à se rapprocher (1/2)
Si le déficit de lien entre les deux univers est posé en tant que constat, ce n’est pour autant pas une situation dont
les participants se satisfont : en effet, TOUS SONT D’ACCORD POUR DIRE QUE LES LIENS ENTRE LES DEUX UNIVERS
SONT INDISPENSABLES, LES AVANTAGES Y ÉTANT NOMBREUX :
POUR LES ÉLÈVES
• Acquérir de l’EXPÉRIENCE ;
• ETRE OPÉRATIONNEL plus
rapidement
• Mieux COMPRENDRE le
monde de l’entreprise
• Etre EMBAUCHÉS plus
facilement
• Savoir si le MÉTIER
CORRESPOND finalement à
ses aspirations ou non
• Gagner en MATURITÉ
• Gagner en CONFIANCE EN
SOI
POUR LES PROFS
• ACTUALISER ses
connaissances
• S’offrir des TEMPS DE
RESPIRATIONS en dehors de
la classe
• Avoir DES ÉLÈVES PLUS
AUTONOMES, PLUS
COMPÉTENTS, PLUS
MATURES
POUR LES ENTREPRISES
• Disposer d’une main
d’œuvre peu chère(au
risque d’abus)
• Disposer d’un vivier de
recrutement
• Avoir du sang frais, du
dynamisme dans la
réflexion et de la créativité
(nouvelles idées)
• S’assurer de la qualité des
formations et de leur
adéquation aux besoins des
entreprises
LES AVANTAGES
Évoqués
par tous
Évoqués par les
enseignants uniquement
Évoqués par tous
Évoqués
par tous
Évoqués par les chefs
d’entreprise uniquement
6 X 62
Deux univers qui ont des intérêts réciproques à se rapprocher (2/2)
« Le lien manquant c’est enseignant/monde de l’entreprise. Je trouve toujours
enrichissant de rencontrer des professionnels, c’est une piqûre de rappel. » (Groupe
des enseignants, Angers)
« Il faut que l’école nous permette d’être embauchés par une entreprise. » (Groupe
des lycéens, LGT, Lille)
« Ce qui est positif pour les entreprise c’est d’avoir une main d’œuvre qui leur
coûte rien. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« Mon dernier stage en EHPAD, ça m’a apporté de l’autonomie et de la confiance
en moi. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« Le lien c’est pour définir ce qu’on aimerait faire, nous faire prendre conscience des
responsabilités qui nous attendent. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« C’est une forme de respiration pour voir autre chose, j’ai l’impression d’être
toujours enfermée. C’est pour rencontrer des gens et échanger. » (Groupe des
enseignants, Angers)
« C’est important de dire aux élèves que j’étais absent pour me former pour eux. C’est
important de leur dire que j’ai été sur le terrain, je trouve qu’on gagne de la
crédibilité. » (Groupe des enseignants, Angers)
« Ca apporte de la valeur à l’entreprise, on a des gens plus qualités donc les
résultats sont meilleurs » (Groupe des chefs d’entreprise, Lille)
6 X 63
Mais un rôle de l’école par rapport au monde du travail qui
fait l’objet de débats (1/3)
Si tous sont d’accord pour dire que l’école doit préparer au monde du travail…ILS SONT EN REVANCHE
PARTAGÉS SUR LE PÉRIMÈTRE DE CETTE MISSION ET LES MODALITÉS POUR REMPLIR CE RÔLE
• Toutes les personnes rencontrées estiment que L’ÉCOLE PRÉPARE AU MONDE DU TRAVAIL EN
TRANSMETTANT DES SAVOIRS ÊTRE ET DES COMPÉTENCES THÉORIQUES, SANCTIONNÉES PAR UN
DIPLÔME, MOBILISABLES EN ENTREPRISE
• Pour certains, LE RÔLE DE L’ÉCOLE D’AIDE À L’APPRÉHENSION DU MONDE GRÂCE À DES SAVOIRS,
SAVOIRS-ÊTRE, DE L’ESPRIT CRITIQUE ET DE L’AUTONOMIE, EST SUFFISANT, ou en tout cas, l’école, en
filière générale, n’a pas vocation à aller plus loin
Point de vue partagé par : les enseignants « INVESTIS » comme « DISTANCIÉS », par les lycéens
« GÉNÉRALISTES » et par les étudiants « STAGIAIRES »
• Pour eux, il y a une continuité entre école et entreprise, les deux entités n’ayant pas vocation à se
confondre ou à se substituer : l’entreprise est la mise en pratique et l’affirmation de ce qui est appris à
l’école ;
• Ce discours est particulièrement tenu par les enseignants, qui s’ils reconnaissent que l’objectif final
pour tout jeune est de trouver un métier, estiment que la préparation au métier en tant que tel ne
relève pas de leur rôle, puisque par essence ils sont généralistes et non techniciens : leur rôle consiste
en revanche à leur préparer le chemin, leur donner de armes et les former à des compétences attendues
dans le monde de l’entreprise.
6 X 64
• Pour d’autres en revanche, ce rôle de guide général de l’école n’est pas suffisant : L’ÉCOLE DEVRAIT
AVOIR UNE VOCATION PROFESSIONNELLE, avoir pour mission d’apprendre aux jeunes un métier et de leur
dispenser des compétences techniques très précises
Point de vue partagé par les chefs d’entreprise « CRITIQUES », et dans une certaine mesure par les
étudiants « NON ALTERNANTS » et les lycéens « PRO »
• Or l’école ne remplie pas vraiment ce rôle aujourd’hui en dehors des filières pro et technologiques, et
ce d’autant qu’il est jugé mal rempli dans ces dernières (comme dans les filières générales)
particulièrement par les chefs d’entreprise qui déplorent :
• Un déficit de compétences chez les jeunes : un savoir livresque qu’ils ne savent pas mettre en
pratique ;
• Une incapacité des jeunes à réfléchir, s’organiser seuls ;
• Des lacunes sur le plan du savoir être avec des jeunes manquant d’humilité, d’envie, de motivation,
de maturité et de prise de conscience de la dureté et du caractère parfois ingrat du monde du travail
(même si en la matière, la faute n’en incombe pas qu’à l’école car se pose la question du rôle des
parents dans l’éducation des jeunes).
Mais un rôle de l’école par rapport au monde du travail qui
fait l’objet de débats (2/3)
6 X 65
Mais un rôle de l’école par rapport au monde du travail qui
fait l’objet de débats (3/3)
« Je pense que ma mission c’est de les préparer à la sortie. Je suis dans L’Admission
Post-Bac, je dois les aider à trouver une sortie après le Bac… C’est orienter, guider. »
(Groupe des enseignants, Angers)
« Je suis pas d’accord avec ça, j’aimerais qu’on foute la paix à l’école, on lui met une
pression ! L’école n’a pas vocation à procurer un métier à l’élève ! L’école va nous
permettre de nous exprimer, d’apprendre, de comprendre et d’entreprendre. »
(Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« C’est leur donner des armes, et aussi trouver un métier. Mais plutôt donner les
conditions pour trouver un métier après. » (Groupe des enseignants, Angers)
« En fait quand je pense à la 1ère ligne de mon programme, ça dit que ma mission
c’est amener les élèves au Bac et à une poursuite d’études. » (Groupe des
enseignants, Angers)
« Le reste de l’école ne prépare pas à un métier, on dit à tout le monde d’obtenir un
bac mais derrière on sait rien faire. Etre capable de s’organiser c’est indispensable
et on n’apprend pas ça à l’école. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Aujourd’hui on a des bacs + 5, ils sont cartésiens, ils apprennent et ils restituent
sauf que derrière quand on creuse sur la logique quotidienne il n’y a plus personne,
et c’est le regret que j’ai, du BTS aux écoles supérieures. » (Groupe des chefs
d'entreprise, Lille)
6 X 66
Et un sentiment partagé de ne pas être assez bien préparé au
monde du travail que la faute en incombe à l’école ou non
Quel que soit le point de vue partagé, DES JEUNES RENCONTRÉS QUI IN FINE, SE SENTENT POUR BEAUCOUP PEU
PRÉPARÉS AU MONDE DU TRAVAIL AUJOURD’HUI
Si les lycéens / étudiants en filières technologiques / professionnelles, se sentent mieux préparés que les
autres (approche comparative)…
…dans l’absolu, tous sont dominés par une appréhension de l’univers professionnel parce qu’il y a
inévitablement une part d’imprévisible qui ne peut pas s’apprendre quel que soit le cursus, parce qu’aucune
garantie n’est jamais donnée (même avec un diplôme, a fortiori dans ce contexte de crise)
67
II.4. Des liens actuels
ténus
6 X 68
…AU MOINS FRÉQUENT DU PLUS FRÉQUENT… Jury
Stage de
3ème Stages
Apprentissage
/ Alternance
Jobs
Forums
Visites
d’entreprise
Interventions
de tiers
Cours de
découverte
Jury
Panorama de leurs expériences
6 X 69
Les différentes expériences (1/15)
Le stage d’observation en 3ème
• Une première approche du monde de l’entreprise : la découverte d’un autre univers (changer
de cadre) ;
• La découverte de la recherche d’un travail pour ceux qui ont fait leur recherche de stage seul
et de la difficulté de cette dernière ;
• LA DÉCOUVERTE D’UNE ACTIVITÉ QUI PERMET LE PLUS SOUVENT, DE NE PAS L’ENVISAGER
POUR SON AVENIR : UNE FORME D’ORIENTATION A MINIMA.
• Un stage qui intervient TROP TÔT, des jeunes trop immatures (qui le reconnaissent eux-
mêmes) ;
• Un stage TROP COURT pour découvrir vraiment, OU TROP LONG quand on s’y ennui (de 3
jours à 1 semaine) ;
• Souvent, DES ENTREPRISES QUI NE SONT PAS CHOISIES donc peu d’appétence pour le stage
réalisé (entreprises des parents) ;
• Des stages le plus couramment SANS INTÉRÊT MAJEUR : la réalisation de tâches ingrates ;
• Qui donnent davantage UNE IDÉE DE CE QU’ON NE VEUT PAS FAIRE, plutôt que l’envie
d’embrasser un métier ;
• PEU OU PAS DE DÉCOUVERTE DU FONCTIONNEMENT DE L’ENTREPRISE ;
• Un stage RÉVÉLATEUR DES INÉGALITÉS SOCIALES puisque la plupart du temps il est basé sur
la capacité à mobiliser son entourage pour obtenir un stage et a fortiori un stage intéressant ;
• Aujourd’hui un stage qui N’A PAS UN RÔLE D’OUVERTURE SUR LE MÉTIER, mais au mieux de
réflexion sur l’orientation.
(LGT) Les généralistes
(EFSC) Les non alternants (EFSL) Les théoriciens (bac pro) Les par défaut
(bac pro) Les pro
(LGT) Les spécialisés
(EFSC) Les alternants (EFSL) Les stagiaires
PROFILS CONCERNÉS
6 X 70
Les différentes expériences (2/15)
Le stage d’observation en 3ème
«Je me rends compte que ça prépare à rechercher un stage et après on doit chercher un
travail c’est un peu la même chose. Après on doit faire un rapport et le présenter. » (Groupe
des lycéens, LGT, Lille)
« C’est notre premier aperçu sur le monde du travail. […] J’ai eu un stage d’observation et
une semaine de stage, ça a été bénéfique pour moi. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« Ça permet de voir comment fonctionne le monde de l’entreprise, c’est une nouvelle
approche, et on change de cadre c’est bien. » (Groupe des lycéens, LGT, Lille)
« En 3ème on n’est pas assez mature pour comprendre ce qui se passe. » (Groupe des lycéens,
LGT, Lille)
« Il y a le stage de 3ème oui, mais on était trop jeune quand on l’a fait. En plus les profs
n’étaient pas vraiment au courant, et il n’y avait pas de suivi. » (Groupe des lycéens, LP, Angers)
« Je voulais faire mon stage quelque part mais ils voulaient pas, j’étais trop jeune. Du coup,
je suis allée faire un stage dans le travail de ma mère, il n’y avait pas besoin de lettre de
motivation. » (Groupe des lycéens, LGT, Lille)
« Je trouve que le stage de troisième ou seconde, c’est une semaine ou trois jours, déjà pour
trouver une structure qui veut nous accepter, c’est vraiment par piston, on fait pas
forcément ce qu’on a envie de faire. Et l’entreprise qui veut un stagiaire de trois jours c’est
pour faire des photocopies. » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« Mais on n’est que stagiaire donc ils ne nous donnent pas de tâches de salariés, ils nous donnent
les trucs chiants à faire, des trucs qu’ils ne savent pas faire. » (Groupe des lycéens, LP, Angers)
« Mon stage de troisième a décidé mon orientation, ça m’a aidé à savoir ce que je ne veux pas
faire. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
6 X 71
Les stages (techno, Bac Pro et Université)
• Des stages obligatoires qui METTENT EN PRATIQUE les acquis théoriques, sont formateurs ;
• Une possibilité de SE FAIRE REMARQUER : un stage qui peut déboucher sur un contrat, un
CV qui est enrichi ;
• Pour les stages en université, une façon de SE SPÉCIALISER / D’OPÉRER UN CHOIX ;
• Une recherche qui se fait souvent seul ce qui permet de MIEUX APPRÉHENDER LA
RECHERCHE D’EMPLOI (même si les enseignants peuvent jouer un rôle dans la réalisation
du cv et la préparation aux entretiens).
• Des stages jugés souvent TROP COURTS pour se familiariser vraiment avec le métier /
l’entreprise ;
• Des jeunes laissés UN PEU SEULS, peu accompagnés et peu encadrés ;
• Parfois des TÂCHES INGRATES, notamment pour les Bac Pro (jugés trop jeunes, pas assez
compétents) ;
• Pour les Bac Pro, des EMPLOIS DU TEMPS HARASSANTS ;
• Des périodes de stage communes, ce qui laisse PEU DE CHOIX D’ENTREPRISES.
• Des stages qui permettent de FAIRE LE CHOIX D’UN MÉTIER OU ENTRE PLUSIEURS
OPTIONS, OU CONFORTENT DANS UNE VOIE, OU À L’INVERSE DÉGOUTENT
Les différentes expériences (3/15)
(bac pro) Les par défaut (bac pro) Les pro
(LGT) Les spécialisés (EFSC) Les alternants (EFSL) Les stagiaires
PROFILS CONCERNÉS
6 X 72
Les différentes expériences (4/15)
« Le fait d’avoir des stages obligatoires, la durée augmente au fur et à mesure, ça peut permettre
de faire de la clinique ou au contraire de la RH, je trouve ça intéressant pour choisir, il y a de
l’orientation ouais. » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« Chercher un stage, ça nous apprend à nous responsabiliser, à se débrouiller. » (Groupe des
lycéens, LP, Angers)
« J’ai fait des stages en licence, on n’était pas obligé. Mais si on se débrouille pas tout seul
personne vient nous aider. » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« Ce n’est pas simple pour trouver un stage, par ce qu’on n’est pas les seuls à en chercher. Et tout
le monde est en stage au même moment dans les classes. » (Groupe des lycéens, LP, Angers)
«Auparavant j’ai fait de la vente en stage. Mais j’ai préféré le secrétariat on bouge moins que la
vente. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« Mon dernier stage c’était dans une entreprise qui fabrique du prêt à porter pour homme. C’est
mon prof d’atelier qui m’a dit que c’était une super entreprise, j’ai envoyé mon CV et ma lettre de
motivation. […] J’ai appris beaucoup là- bas, ça m’a conforté dans mon choix. » (Groupe des lycéens,
LP, Lille)
Les stages (techno, Bac Pro et Université)
6 X 73
Les « jobs »
• Une approche hors de la structure scolaire qui comporte surtout de nombreux atouts :
• elle repose sur le VOLONTARISME du jeune ;
• elle permet de prendre un peu d’AUTONOMIE (argent de poche, vacances), de gagner en
responsabilités, mêmes limitées et même dans le cadre de fonctions peu valorisantes ;
• Elle permet également de se faire une IDÉE PRÉCISE DU TRAVAIL, de se frotter à une
réalité hors des liens avec l’école (seule occasion pour les lycéens en général de palier le
manque de pratique de leur formation) ;
• Le cas échéant, un affinage de CE QUE L’ON NE VEUT SURTOUT PAS FAIRE…
Les différentes expériences (5/15)
« Des jobs d’été oui, et à l’année aussi. Ça fait de l’argent, ça apporte de l’autonomie, de la maturité. » (Groupe des
étudiants, Filières longues, Angers)
« J’ai fait beaucoup de jobs d’été saisonniers, ça m’a permis de faire plein d’entreprises différentes, petites et grosses,
celle ou on connaît tout le monde et celle ou on connaitra jamais le nom de la personne même si on lui dit bonjour. » (Groupe
des étudiants, Filières courtes, Lille)
« C’est formateur, ça forge, c’est souvent pas des métiers d’avenir donc ça nous montre la valeur de l’argent […] L’idée
c’est de se faire de l’argent. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« C’est ce qui prépare le mieux, parce que là on est lâché et plus encadré. Ca prépare au travail mais pas au futur métier
: à l’école on nous apprend pas à lire une fiche de paye ! » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
(LGT) Les généralistes
(EFSC) Les non alternants (EFSL) Les théoriciens (bac pro) Les par défaut
(bac pro) Les pro
(EFSC) Les alternants (EFSL) Les stagiaires
PROFILS CONCERNÉS
6 X 74
Les visites d’entreprise par les élèves
• Des bénéfices moins tangibles :
• Une extériorité appréciable, en particulier pour les élèves de Bac général et
technologique ;
• Une approche qui permet de DÉCOUVRIR DES MÉTIERS ;
• Mais, une approche TROP PARTIELLE (une entreprise et seulement celle-ci) et TROP
RAPIDE.
Les différentes expériences (6/15)
(LGT) Les généralistes (LGT) Les spécialisés
PROFILS CONCERNÉS
«J’ai visité l’entreprise ‘Etam’ à Roubaix. On voit ce qu’il peut y avoir comme métier dans une entreprise, ils
nous ont expliqué comment tourne une entreprise et tout. Ca serait sympa d’en faire plus. » (Groupe des lycéens,
LP, Lille)
6 X 75
Les stages d’enseignants en entreprise
• Des immersions d’enseignants en entreprises UTILES POUR LA COMPRÉHENSION DE
L’ENTREPRISE ET LA MISE À JOUR DES CONNAISSANCES ET APPRÉCIÉES PAR LES CHEFS
D’ENTREPRISE ;
• Mais des immersions TROP COURTES (environ 3 jours).
Les différentes expériences (6/15)
« Je vais faire un stage dans une banque pour voir comme ça se passe. » (Groupe des enseignants, Angers)
« Oui, un stagiaire pourrait être un prof, ça a au moins le mérite de faire un lien avec l’école. Mais ça dépend
comment c’est fait et combien de temps ça prend, sur 3 jours ça sert à rien. Il faut donner une réalité du métier au
prof, je dirais 1 mois, il ferait déjà plus que 20 heures. Et 3 jours ils vont dire ‘c’est des vacances’, alors que 1mois ils
vont devoir se lever, être à l’heure, pour qu’ils puissent dire vraiment à l’élève comment ça se passe. » (Groupe des
chefs d'entreprise, Lille)
PROFILS CONCERNÉS
(Prof) Les investis
6 X 76
L’alternance / l’apprentissage
• Une EMPRISE DIRECTE AVEC LE MONDE DE L’ENTREPRISE ;
• Un enseignement en milieu scolaire très pratique, AUTOMATIQUEMENT APPLICABLE DANS
L’ENTREPRISE ;
• Une solide formation / UN MÉTIER PRESQUE ASSURÉ dans des domaines un peu délaissés.
• Une DIFFICULTÉ À TROUVER UNE ENTREPRISE pour lesquels le coût financier et
organisationnel peut être important ;
• Une DIFFICULTÉ À GÉRER ÉTUDES ET TRAVAIL en même temps ;
• Une IMAGE DÉGRADÉE DE CE TYPE DE FILIÈRES :
• De fait, des jeunes souvent en décrochage et/ou peu adaptés au monde de l’entreprise
• Une faible rémunération ;
• Souvent, des tâches ingrates.
Les différentes expériences (7/15)
(bac pro) Les pro
(EFSC) Les alternants
PROFILS CONCERNÉS
6 X 77
L’alternance / l’apprentissage
Les différentes expériences (8/15)
« Quand ils recrutent ils savent que c’est une valeur sûre ils ont déjà fait des stages. Et quand
le contrat d’alternance se termine on peut l’embaucher en CDI. » (Groupe des étudiants,
Filières courtes, Lille)
« On est plus prêt à travailler, la boite peut nous garder. […] L’Apprentissage c’est plus
approfondi. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« Il y a beaucoup de concret que ce soit en cours ou en alternance. C’est des choses qui
deviennent plus concrètes, on se spécialise sur quelque chose. » (Groupe des étudiants,
Filières courtes, Lille)
« L’inconvénient c’est que je suis là que le lundi, le mardi et le mercredi pas le jeudi et le
vendredi. Si ils ont prévu tel RDV pendant mes cours ils peuvent pas le décaler. » (Groupe des
étudiants, Filières courtes, Lille)
« Il y a de gros a priori de la société, on dénigre les BTS, les DUT, l’alternance. Mes profs ont
tendance à orienter, j’avais dit que je voulais aller en DUT et il a dit en réunion parent prof
devant ma mère que c’était hors de question. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« Je sors de deux conducteurs de travaux en alternance, je pensais que c’était deux bons
recrutements financièrement mais j’ai été déçu, j’en prendrai plus avant longtemps, c’est
plus rentable. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
6 X 78
Les interventions de tiers
• Des bénéfices pour tous :
• Des professionnels qui viennent faire DÉCOUVRIR UN MÉTIER / UNE FILIÈRE : une
légitimité beaucoup plus grande que celle des enseignants, l’expertise métier pas la
théorie ;
• Des PROFESSIONNELS QUI SEMBLENT CONTENTS DE TRANSMETTRE : impression de
participer à une meilleure formation des jeunes, une occasion de repérer des talents,
des interventions rémunérées ;
• Une PRIME POUR LES ANCIENS ÉLÈVES, plus proches des jeunes ;
• Une LOGIQUE D’ORIENTATION : un choix qui peut se faire par ce truchement ;
• Une BOUFFÉE D’OXYGÈNE pour les Étudiants en filière longue.
• Mais des limites observées :
• Quand ce sont des parents : des jeunes un peu gênés ;
• Une PRÉSENTATION FORCÉMENT PARCELLAIRE : un intervenant qui parle d’un métier /
d’un univers, mais ni de l’entreprise en général, ni des autres métiers;
Les différentes expériences (9/15)
(EFSC) Les non alternants (EFSL) Les théoriciens (bac pro) Les par défaut
(bac pro) Les pro
(EFSC) Les alternants (EFSL) Les stagiaires
PROFILS CONCERNÉS
(LGT) Les spécialisés
6 X 79
Les interventions de tiers
Les différentes expériences (10/15)
«[L’intervenant professionnel] C’est une bouffée d’air, on peut déposer son CV, trouver un stage
auprès de lui, nous recommander… » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« Oui l’année dernière un ancien élève de ‘Delassalle’ il a présenté son métier commercial, le prof
principal l’a contacté pour qu’il vienne expliquer comment ça se passe le métier de commercial. »
(Groupe des lycéens, LP, Lille)
« Ils montrent le job. Elle sortait du même cursus que le notre, et nous a expliqué son parcours.
Que ce soit un patron ou quelqu’un qui eu le même cursus, les deux sont bien. » (Groupe des
lycéens, LP, Angers)
« Ou les écoles qui nous appellent pour faire un cursus annuel de cours parce qu’ils n’ont pas de profs
aptes à le faire, c’est des centaines d’heures à l’année, on est payés pour le coup. J’ai des mecs très
contents de donner des cours et on se dit qu’on peut détecter des talents, former pratiquement, on a
l’impression de contribuer à notre niveau, ça va pas changer la face du monde mais… » (Groupe des
chefs d'entreprise, Lille)
« Nos parents pourraient venir parler de leur travail mais j’aimerais pas que mes parents viennent,
j’ai pas l’impression que leur métier soit intéressant. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« Présenter une personne et son travail c’est trop restreint, alors que les métiers c’est vaste. Et si
quelqu’un intervient sur un boulot qui nous intéresse pas c’est nul. » (Groupe des lycéens, LGT,
Angers)
6 X 80
Les forums
• Un accès à tous qui permet un REPÉRAGE DES ENTREPRISES DU BASSIN D’EMPLOI, et
notamment de celles qui recrutent ;
• Une DIMENSION D’ORIENTATION ;
• Une occasion pour les entreprises d’expliquer ce qu’elles font, dé débattre avec des jeunes
le échéant.
• Des jeunes qui, quand ils y vont de leur propre chef, sans accompagnement, sont souvent
TROP TIMIDES / PEU AGUERRIS ;
• Des entreprises qui sont d’abord là pour repérer / recruter, ou asseoir leur notoriété ;
• Des initiatives plutôt locales.
Les différentes expériences (11/15)
(EFSC) Les non alternants
(EFSL) Les théoriciens
(bac pro) Les par défaut (EFSC) Les alternants (EFSL) Les stagiaires
PROFILS CONCERNÉS
(LGT) Les généralistes
6 X 81
Les forums
Les différentes expériences (12/15)
« Avec l’école on a été dans un forum pour s’informer sur les métiers. J’ai eu un forum en seconde, je
suis parti en L suite à ça. » (Groupe des lycéens, LGT, Lille)
« Les forums m’ont aidé à choisir parmi les filières, et nous explique la différence entre différentes
filières. » (Groupe des lycéens, LP, Angers)
« Les forums, c’est pas vraiment intéressant parce c’est un grand rassemblement de pros, c’est comme
ça que je le vois, des pros qui croisent les bras derrière les stands et qui attendent des élèves pas
forcément prêts à poser des questions… Je l’ai vécu en fin collège, j’avais pas trop d’intérêt à
rencontrer des pros. » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« On est tous devant un table dans un couloir, les jeunes passent, ils essaient de se renseigner, on
essaie de se vendre. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Moi le collège où je suis organisait un forum des métiers à l’intérieur du collège. Les professions
des parents balayaient un spectre assez large. » (Groupe des enseignants, Angers)
6 X 82
Jury
• Une occasion pour les entreprises de METTRE LES ÉTUDIANTS FACE AUX RÉALITÉS ET DE
FAVORISER PAR LA MÊME UNE PLUS GRANDE ADÉQUATION ENTRE L’ÉCOLE ET LE MONDE
ÉCONOMIQUE ;
• Une participation rémunérée.
• Une expérience qui amène assez souvent à des perceptions négatives sur le système scolaire :
• INADÉQUATION entre ce qu’apprennent les jeunes et les besoins de l’entreprise ;
• BAISSE DU NIVEAU ;
• DÉCONSIDÉRATION DES CONSEILS DES PROFESSIONNELS puisqu’ils ne constatent pas de
changement dans les modes de fonctionnement, et pire encore qu’on leur demande
souvent de changer les notes qu’ils sont censés attribuer en toute indépendance.
Les différentes expériences (13/15)
«Moi ça fait 5 ans que je le fais, c’est toujours eux qui m’ont contacté, c’est rémunéré mais je l’ai
jamais fait pour le financier, il y a un intérêt, j’accueille des candidats chez moi donc je me suis
rendu compte des problématiques, on est interrogé quand on a fait ces jurys là pour savoir ce qu’il
faut améliorer et rien ne change, depuis 4 ans. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Mais souvent il y a la pondération mathématique donc les notes qu’on a mises…[…] Il y a une
pondération parce que l’école vous rappelle : ‘Vous comprenez, ils paient 1000€ par an on peut pas
leur mettre 0’… Et en plus ils nous insultent de tous les noms dans les rapports de stage, les mecs il faut
qu’ils aient un peu d’humilité, ils connaissent rien à l’entreprise. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Je suis jury d’école de graphisme et de design, c’est l’école qui souhaite avoir un jury de
professionnels et me contacte, j’aime bien pour mettre les étudiants face aux réalités. » (Groupe
des chefs d'entreprise, Lille)
PROFILS CONCERNÉS
(CE) Les critiques
6 X 83
Les cours de découverte
• DES ENSEIGNEMENTS QUI ÉVOLUENT, plus tournés vers les entreprises (accompagnement
personnalisé en seconde, ateliers de travail sur des métiers, constitution de fiches métier
en AVS, cours de STMG et ST2S, épreuves de bac…) ;
• UN PREMIER ACCÈS À L’ENTREPRISE, même de façon théorique.
• DES DISPOSITIFS QUI NE CONCERNENT PAS TOUS LES ÉLÈVES, À LA NOTORIÉTÉ FAIBLE ET
QUI SEMBLENT REPOSER POUR BEAUCOUP SUR LE SEUL VOLONTARISME DES ENSEIGNANTS.
Les différentes expériences (14/15)
(EFSC) Les non alternants (bac pro) Les par défaut (bac pro) Les pro
PROFILS CONCERNÉS
(LGT) Les spécialisés
6 X 84
Les cours de découverte
Les différentes expériences (15/15)
« Non, c’est général, je fais faire des fiches de présentation des entreprises. Ressources financières,
matérielles, structures juridiques … » (Groupe des enseignants, Angers)
«[L’option ADP3] Il y avait des séances sur ordinateur où il y avait des idées de métier et où aller après
le bac, ça c’était plutôt intéressant. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« On fait ce qu’on sait faire, donc on leur apprend à chercher, à réaliser des fiches-métiers. »
(Groupe des enseignants, Angers)
« Les nouvelles épreuves en filières technologiques sont tournées vers l’entreprise. En STMG ça
doit être pareil, les élèves ont une épreuve de Bac en lien avec une entreprise. Ils doivent analyser
le projet d’une organisation autre que scolaire, et c’est coefficient 7. Ils sont obligés de se tourner
vers une organisation. Ils doivent aller les rencontrer. C’est dans ma filière depuis 2010. » (Groupe
des enseignants, Angers)
« Dans le cadre de l’Accompagnement Personnalisé en seconde, on fait des ateliers pas du tout
disciplinaires, où chacun doit travailler sur un métier… On peut faire intervenir des pro, des visites
d’entreprises. » (Groupe des enseignants, Angers)
6 X 85
Des expériences porteuses a minima (1/2)
POUR LES ÉLÈVES
Malgré l’échec de certaines expériences, ils déclarent tous en avoir tirés des choses, même de façon négative :
• L’occasion de S’INTERROGER SUR CE QU’ON NE SOUHAITE PAS FAIRE à défaut de trouver sa voie
professionnelle et d’amorcer une RÉFLEXION SUR LA POURSUITE D’ÉTUDES SUPÉRIEURES pour viser un
métier plus valorisant ;
• UNE PRISE DE CONSCIENCE DE LA DURETÉ DU MONDE TRAVAIL ET UNE COMPRÉHENSION DU SYSTÈME
DE CONTRAINTE de ce dernier ;
• L’ACQUISITION D’ÉLÉMENTS POSITIFS SUR LE PLAN HUMAIN : maturité, responsabilité, confiance en soi,
gestion de sa timidité, règles de vie, travail en équipe.
POUR LES ENSEIGNANTS ET LES CHEFS D’ENTREPRISE
Des apports limités de leur côté :
• L’OCCASION POUR LES DEUX UNIVERS DE MIEUX SE CONNAÎTRE…même si les expériences ont donné lieu
à peu de vrais échanges / rencontres entre enseignants et chefs d’entreprise ;
• A minima, LA CRÉATION D’UN SENTIMENT D’EMPATHIE DES CHEFS D’ENTREPRISE ENVERS LES
ENSEIGNANTS (difficultés du métier, manque de moyens…) ;
• Pour les chefs d’entreprise, des expériences qui ont MIS EN VALEUR LES LACUNES DU SYSTÈME SCOLAIRE
ET DES ÉLÈVES (manque de compétences, manque d’humilité, manque de maturité pas seulement lié à
l’expérience mais aussi à la personnalité de certains jeunes), et qui LES INTERROGENT SUR L’INTÉRÊT DE
LEUR PARTICIPATION si leur avis n’est pas pris en compte.
6 X 86
Des expériences porteuses a minima (2/2)
« J’ai accumulé 7 jobs, je me suis rendue compte que l’école c’est important sinon t’es
payé une misère .[…] Après ils m’ont pris en contrat pro grâce au partenariat de l’école,
ça m’a apporté de la polyvalence, du courage, de l’autonomie, de la rigueur et de la
ponctualité. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« Chaque entreprise a une culture différente, on rencontre différentes cultures. On
apprend des choses qui vont nous servir plus tard. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« Mon dernier stage je l’ai fait à la Mairie. […] Ca m’a poussé à décrocher le téléphone,
orienter les gens qui demandent des renseignements...[…] Je suis moins timide vu qu’on
accueillait beaucoup de gens. Ça m’a apporté de l’autonomie aussi. » (Groupe des
lycéens, LP, Lille)
« Ça m’a permis de comprendre la fatigue de mes parents, on rentre le soir on n’a pas
envie de faire des trucs après. On n’a pas la même vision du monde à l’école où on se
plaint d’être fatigué. Là, quand je travaillais je rentrais à 20h30 et je dormais. » (Groupe
des lycéens, LGT, Lille)
« Ils ont une grosse tête et la génération qui arrive est pire, à chaque fois c’est : ‘j’ai
fait BTS et je sais faire ça’, pourtant sur le marché du travail ils se rendent compte que
non. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Ils ont un métier pas simple, quand j’ai fait l’intervention et qu’il y en avait un qui
dormait, c’est dur, c’est pas forcément eux non plus, ils ont pas un public facile, il faut
trouver un moyen de captiver les gens autrement. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
87
II.5. Des attentes de
développement des
liens mais en tenant
compte de certaines
contraintes
6 X 88
La nécessité reconnue de développer plus de liens entre
école et monde économique (1/4)
Dans ce contexte, tous sont pour le développement de davantage de liens entre les deux univers. Plusieurs
éléments peuvent être envisagés :
• REPENSER LES STAGES
• Réaliser un stage d’observation plutôt en seconde ou en 1ère, quand les élèves sont plus matures,
qu’en 3ème ;
• Ou égrener les stages tout au long des cursus généraux : un stage par an quitte à ce qu’ils soient
plus courts ;
• Rallonger la durée des stages pour les Bac pro ;
• Proposer des stages plus tôt dans les études supérieures longues (dès les premières années de
licence) ;
• Faciliter l’accès aux stages, et pas seulement dans un cadre scolaire : l’idée pourrait être par ex de
mettre en place pour chaque jeune un capital d’heures (pensé à l’année pour toutes les années
d’études) qu’ils pourraient utiliser comme et quand il le souhaite pour réaliser des stages pratiques ;
• Développer les stages avec une notion de plaisir : des stages qui ne soient pas que de la pure
exécution de tâches ingrates mais qui permettent bien un développement de l’autonomie, une prise
de responsabilités.
6 X 89
La nécessité reconnue de développer plus de liens entre
école et monde économique (2/4)
« Pour les filières générales, il faudrait leur imposer au moins un mois de stage, mais pas
de l’observation, quelque chose où on agit. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« Il faut changer la loi sur les stages ! Il faut les faciliter. » (Groupe des étudiants,
Filières longues, Angers)
« Il faudrait faire des stages plus longs, pour une immersion plus longue, pour avoir plus
de responsabilités. » (Groupe des lycéens, LP, Angers)
« L’étudiant devrait avoir un capital d’heures à utiliser comme il le veut pour son
avenir. » (Groupe des chefs d’entreprise)
« On devrait mettre en place des passerelles dès qu’on commence à se spécialiser au lycée,
il faudrait plus de sensibilisation au lycée, comme des visites et des stages. Ça serait
bien des stages de plus d’une semaine. Et la sensibilisation devrait se faire dès la
seconde ou la première. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
6 X 90
• FORMALISER LES LIENS ENTRE ÉCOLE ET ENTREPRISE, ALLER JUSQU’À LA CO-CONSTRUCTION
• Des dispositifs qui ne doivent pas reposer que sur les seules initiatives des enseignants motivés ;
• Généraliser, systématiser certaines bonnes pratiques de telle sorte qu’elles s’appliquent de façon
plus constante et mieux adaptée : un plus grand systématisme des interventions en cours, par
exemple avec des anciens élèves, une généralisation des visites d’entreprises et en proposer
plusieurs dans l’année, une normalisation des immersions des enseignants en entreprise en
allongeant leur durée (de 1 semaine à 1 mois par ex) ;
• Aller vers l’élaboration de programmes en commun entre Education nationale, enseignants et
entreprises (les Commissions professionnelles consultatives ne sont pas connues), ce qui permettrait
une plus grande adaptation aux attentes des entreprises et plus généralement du marché du travail ;
• Assouplir les conditions administratives et les contraintes financières de certains dispositifs
(contrat pro, alternance) pour les entreprises ;
• Mieux communiquer auprès des entreprises sur les dispositifs existants en passant par leur service
comptabilité.
Dans ce cadre, un principe de partenariat (même s’il est mal aisé à définir de manière précise)
qui est très bienvenu :
- un principe gagnant-gagnant entre les entreprises volontaires et les jeunes
- un principe dans lequel l’École (et les enseignants) auraient une place
- une dimension formalisée qui garantirait une valeur ajoutée
La nécessité reconnue de développer plus de liens entre
école et monde économique (3/4)
6 X 91
La nécessité reconnue de développer plus de liens entre
école et monde économique (4/4)
« Il faudrait plus de professionnels qui viennent intervenir dans les écoles, comme une visite par mois.
Une personne qui a eu le même cursus que nous et qui a réussi par exemple, c’est encourageant. » (Groupe
des lycéens, LP, Angers)
« Ça pourrait être intéressant que les gens du monde de l’entreprise puissent participer à l’élaboration
des programmes ! » (Groupe des enseignants, Angers)
« Il y a une demande de nouveau chez les profs qui passe peut-être par des partenariats avec
l’entreprise. » (Groupe des enseignants, Angers)
« On a besoin d’un accompagnement, les partenariats, parfois, on n’en voit pas la finalité. Il faut nous
informer par le biais des comptables de nos entreprises, ils sont de bon conseil. » (Groupe des chefs
d'entreprise, Lille)
« L’alternance devrait être gratuite, là c’est cher. On paie l’école plus le salaire, en général à temps
plein, c’est allégé mais comparé à ce qu’il fait parfois ça peut être lourd. » (Groupe des chefs d'entreprise,
Lille)
6 X 92
Mais à certaines conditions (1/2)
DU CÔTÉ DES ENTREPRISES
• Si les chefs d’entreprise rencontrés déplorent un manque de lien entre l’école et le monde économique, ils
ne semblent pourtant pas prêts à se mobiliser davantage pour accentuer les liens par faute de temps et
d’argent ;
• Dès lors, ils seraient volontaires pour des partenariats que s’ils avaient des choses à y gagner, d’un point
de vue financier, principalement, dans ce contexte de crise où ils sont plus frileux à prendre des risques ;
et que leur rôle soit clair pour eux, et leur participation non compliquée d’un point de vue
administratif ou organisationnel. Ainsi, par ex, une initiative qu’ils aimeraient voir se répandre : faire
davantage travailler les jeunes sur des dimensions projet d’entreprise, moins chronophage pour
l’entreprise, peu ou pas coûteux et intéressants pour les jeunes avec l’aspect challenge.
DU CÔTÉ DES ENSEIGNANTS
• Des liens à développer mais à condition que la neutralité de l’école soit préservée : un monde
économique qui ne doit pas sembler faire de l’entrisme systématique ni « faire son marché » à l’école;
• Un enseignement des bases et des fondamentaux qui ne doit pas être revu à la baisse pour autant :
déjà que le niveau des élèves est actuellement vraisemblablement bas et/ou disparate, que l’école
supporte déjà un certain nombre de missions connexes (prévention routière et sanitaire, sensibilisation à
l’art au collège etc.), que les enseignants ne peuvent multiplier les rôles et les casquettes (ils sont d’abord
et avant tout des professeurs de leur propre matière) ;
• Que les liens soient pensés dans une logique de co-construction Education nationale / enseignants et
d’accompagnement de TOUS les élèves et de TOUS les niveaux
6 X 93
Mais à certaines conditions (2/2)
« Si il y a un intérêt financier, des subventions, des exonérations car on va passer du temps à former les
gens.» (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Si on veut capter les chefs d’entreprise on fait un flash à la télé, en leur disant ‘vous avez 500€ si vouss
prenez un jeune’. Sinon, on a autre chose à faire. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Faire comme aux Etats-Unis, les écoles participent beaucoup aux projets d’entreprise. Nous on a fait la
même chose pour notre site Internet, on fait venir une école qui a travaillé sur un site Internet, on a pris
toutes les idées qui étaient bonnes et on a créé un site Internet avec leurs idées, on était étonné parce
qu’on a eu des idées qu’on n’aurait pas eues. Le jeune il fait un projet concret, un challenge, les étudiants
étaient très intéressés. » (Groupe des chefs d'entreprise, Lille)
« Si c’est pour rempiler quelque chose, ça plus ça, prévention sida, prévention routière.. Si ils ne
dégagent pas des horaires et si les salaires n’augmentent pas, il y a un moment où la barque va être
pleine. » (Groupe des enseignants, Angers)
III. L’avenir professionnel :
des projections différenciées
95
III.1. Globalement, le
sentiment d’être peu
informé pour
préparer son avenir
professionnel
6 X 96
Pour tous, une difficulté à trouver l’information (1/4)
Tous les jeunes rencontrés SE SENTENT PEU INFORMÉS POUR PRÉPARER LEUR AVENIR PROFESSIONNEL
Le 1er déficit se situe au niveau de L’ORIENTATION. Le reproche formulé à cet égard est multiple :
• De très nombreuses filières parmi lesquels on a du mal se repérer (spécificités, débouchés…) ;
• Ou à l’inverse, un choix proposé par les conseillers d’orientation très limité ;
• Et un choix d’orientation, qui pour certains intervient trop tôt, alors que les élèves ne sont pas murs et
incapables d’être sûrs de leurs choix ;
• Une orientation basée sur une connaissance théorique des métiers sur lesquels elle peut déboucher et
pas assez sur les réalités métiers.
Quatre sources d’information principales en la matière différemment évaluées :
• Des CONSEILLERS D’ORIENTATION ET DES
CIO CRITIQUÉS par les jeunes (les derniers
cependant un peu moins que les premiers) ;
• Des acteurs qui ne sont pas assez présents et
proactifs ;
• La perception de professionnels qui n’ont pas
de vision à 360° des métiers / des filières ;
• …pire, des professionnels qui au mieux
suggèrent des voix plus ou moins inutiles,
sans rapport avec les désirs/attentes
exprimés par les élèves ; au pire,
« plaquent » leurs propres visions de
l‘orientation.
• DES ENSEIGNANTS qui ne sont pas identifiés
comme des professionnels de l’orientation…;
• …mais vers lesquels certains élèves se tournent
ou sont prêts à écouter leurs conseils partant du
principe que les professeurs les connaissent bien
(puisqu’ils les suivent) ;
• Des enseignants quant à eux qui pour certains
tentent d’être proactifs mais qui se considèrent
comme un peu dépourvus à ce titre.
6 X 97
• DES PARENTS qui sont des guides a
minima pour nombre d’élèves
• Aide à la recherche de filières ;
• Conseils en termes de choix ou
choix ou interdiction à la place de
son enfant.
• INTERNET : site de l’ONISEP, de l’Etudiant,
forums, recherches par moteur de recherche ;
• Des sites institutionnels qui ne sont pas
identifiés ;
• Une recherche informative par internet qui
n’est pas guidée et qui est donc jugée difficile.
Des acteurs institutionnels jamais identifiés et qui ne sont pas un recours
possible (Bureau information jeunesse, mairie par exemple)
Pour tous, une difficulté à trouver l’information (2/4)
6 X 98
Pour tous, une difficulté à trouver l’information (3/4)
« Le CIO, ça ne sert à rien, c’est pas adapté aux élèves. Ils connaissent pas, c’est une bonne initiative mais c’est à réformer, c’est
n’importe quoi. Elles sont pas spécialisées donc elles ont pas les compétences techniques pour nous aiguiller. » (Groupe des étudiants,
Filières longues, Angers)
« La conseillère d’orientation, on a l’impression qu’elle a des quotas à respecter. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« La conseillère d’orientation, elle me détaillait en gros ce qu’on devait faire mais je ne savais pas trop. Elle m’a lu un site que j’avais
déjà lu. J’ai dit que j’aimais bien l’aide à la personne et elle m’a proposé un voyage humanitaire. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« On peut en parler avec nos parents et des amis de nos parents, dans l’entourage, avec des gens qui font le métier qui nous intéresse. On
peut poser des questions concrètes sur le métier comme les horaires. Mais parfois l’entourage ça suffit pas, on connait pas forcément les
personnes qui font ce qui nous intéresse. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« On voit qu’ils ont un travail qui leur plaît, et ils nous donnent des conseils. Les parents mettent aussi en garde. » (Groupe des lycéens,
LP, Angers)
« Des fois je commence à m’intéresser à un métier et ma mère me dit ‘tu vas pas aimer’ et elle me montre tous les points négatifs je ne
sais plus après. Mais des fois les parents savent plus que nous, ma mère connaissait des écoles que je ne connaissais pas. » (Groupe des
lycéens, LGT, Lille)
« Moi mes profs me parlent pas du monde de l’entreprise. Les profs ne m’apportent aucun point de vue de l’entreprise. Mes proches c’est
plus intime j’ai un point de vue neutre. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« Moi j’ai peu de messages dans ma messagerie, mais quand ça déborde c’est que les directeurs d’établissement relaient des offres
diverses. Ils transmettent, sauf quand ils oublient… (Groupe des enseignants, Angers)
« Les enseignants, j’ai pas l’impression que ça devrait être leur démarche de nous orienter, ils sont là pour enseigner. » (Groupe des
lycéens, LGT, Angers)
« Les profs nous parlent de l’ONISEP mais c’est nul ça correspond jamais à nos critères, le test de l’ONISEP n’est vraiment pas au point. »
(Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« La mairie ou le bureau de jeunesse, on n’y va pas trop, on connait que peu. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
6 X 99
Le second déficit se situe sur la RECHERCHE D’EXPÉRIENCES PROFESSIONNELLES, STAGES : une difficulté
réelle à trouver de quoi mettre en pratique ses compétences et éprouver de manière concrète une voie
professionnelle
• Des lycéens qui pour trouver des stages utilisent le porte-à-porte, le recours au réseau amical des
parents le cas échéant et plus rarement, des structures scolaires qui fournissent des listes
d’entreprises qui prennent des stagiaires ;
• Des étudiants qui eux se réfèrent peu aux sites « institutionnels » (L’Étudiant, ou même Pôle Emploi),
utilisent des forums, privilégient les veilles sur des réseaux sociaux dédiés (Linkedin, groupes Facebook
d’étudiants et d’école) et passent le cas échéant par leurs universités qui fournissent des listes
d’entreprises.
Pour tous, une difficulté à trouver l’information (4/4)
« L’Etudiant, c’est pas très bien fait. J’ai dû y aller une ou deux fois en guise de
conseil d’orientation plutôt qu’autre chose. » (Groupe des étudiants, Filières longues,
Angers)
«On va sur Linkedin, sur des groupes Facebook spécialisés, c’est vachement pratique. »
(Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« Il y a des écoles qui ont un portefeuille d’entreprises, d’autres qui laissent les élèves
aller chercher les entreprises, et c’est mieux comme ça. » (Groupe des étudiants, Filières
longues, Angers)
« On choisit, on se déplace. On fait du porte à porte et on donne les CV. » (Groupe des
lycéens, LP, Angers)
« L’école nous donne une liste pour les stages. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
6 X 100
Des attentes doubles
• L’attente d’une information qui viennent à eux de
manière proactive ;
• LE TESTIMONIAL d’élèves en cours d’études, d’anciens
élèves actuellement en poste est une manière de
transmettre l’information très appréciée que l’on
souhaiterait voir développée ;
• Une BASE DE DONNÉE CENTRALISÉE POUR LES STAGES :
mise à jour régulière, mise en relation tripartite :
jeunes / entreprises / école
Type d’information Modalités de transmission
• Ils semblent attendre des informations différentes
selon la maturité de leur projet professionnel
• POUR CEUX AYANT DÉJÀ UN MÉTIER EN TÊTE : les
études à faire pour y parvenir, le contenu concret
du travail et éventuellement l’ambiance des
entreprises du secteur ;
• POUR CEUX N’AYANT PAS D’IDÉE TRÈS ARRÊTÉE :
des informations sur les débouchés des différents
diplômes et les prétentions de salaire
Logiquement des attentes d’information fortes même si les jeunes rencontrés ne savent pas forcément
les verbaliser
« Il faudrait une société spécialisée qui me propose plusieurs formations avec les
débouchés, ça permettrait à pas mal de personnes de pas se planter sur ses choix. »
(Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« Pour l’information, quand c’est en dehors du lycée ils y vont pas ! Quand c’est des
anciens élèves, ça marche mieux. » (Groupe des enseignants, Angers)
« Il faudrait aussi faire appel aux anciens élèves qui viendraient parler de leur
expériences. » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
101
III.2. Un regard
globalement optimiste
sur leur avenir
professionnel
6 X 102
Malgré des peurs, un optimisme réel (1/5)
La plupart des jeunes rencontrés ont déjà une idée, même petite, de ce qu’ils voudraient faire plus tard.
Cependant, leur capacité à se projeter dans l’avenir est différente : PLUS ILS SONT PROCHES DU MARCHÉ
DU TRAVAIL ET PLUS ILS SEMBLENT SE PROJETER…MAIS AUSSI PLUS ILS SONT CONSCIENTS DES
DIFFICULTÉS
• Les lycéens en LGT « SPÉCIALISÉS » se projettent assez facilement dans l’avenir, tandis que les
« GÉNÉRALISTES » se projettent moins facilement car ils poursuivent avant tout l’objectif d’études
supérieures et sont par ailleurs ambivalents : un optimisme un peu de principe sur l’avenir avec
notamment la vision du diplôme comme un sésame…mais en même temps, la conscience que le diplôme
ne protège plus et dès lors la peur de ne pas avoir assez d’expériences pratiques à valoriser ;
• Les « GÉNÉRALISTES » comme les « SPÉCIALISÉS » imaginent tous faire le même métier toute la vie : il
leur semble déjà difficile de se projeter dans un métier, d’avoir un emploi, donc plusieurs…Ce d’autant
qu’ils estiment qu’il est difficile de changer s’il faut tout réapprendre.
• Pour eux, c’est davantage la notion de carrière qui leur parle (monter les échelons dans la même
entreprise, sur le même métier). Ils se projettent dans le privé (le salariat avant tout), dans de grandes
entreprises et pas du tout en associations ou dans la fonction publique. Certains souhaitent monter leur
entreprise pour l’indépendance, l’argent, le prestige…
« Je veux faire un métier qui me plaît et où je gagne beaucoup d’argent. Mais déjà avoir un
métier c’est bien. » (Groupe des lycéens, LGT, Angers)
« Oui je me vois bien monter ma propre entreprise, mon père en a créé une et du coup comme
j’aime bien être indépendante ça me donne envie. » (Groupe des lycéens, LGT, Lille)
« Moi c’est pour le prestige, le mérite, l’argent. Aussi l’indépendance faire ce qu’on veut dans le
secteur qu’on veut. » (Groupe des lycéens, LGT, Lille)
6 X 103
Malgré des peurs, un optimisme réel (2/5)
• Les lycéens en bac pro se projettent davantage que leurs collègues de LGT. Cependant, comme ces
derniers, ils n’envisagent pas l’avenir sans ambivalence : d’un côté, les « PRO » particulièrement,
estiment avoir davantage de facilité que les autres à trouver un emploi grâce à leur nombreux stages et
des domaines d’activité qui recherchent, mais dans le même temps, en particulier les « PAR DÉFAUT »,
ils ont conscience que le diplôme est important et que leur formation est dévalorisée, ce d’autant
plus pour les « PAR DÉFAUT », qu’ils ont peu ou pas d’appétence pour les domaines dans lesquels ils sont
formés.
• Tous se voient faire le même métier tout au long de leur vie car il leur apparaît compliqué de tout
apprendre à nouveau. Ils se projettent davantage dans l’entreprenariat que les autres, mais après avoir
éprouvé le salariat et être montés en compétence. Salariat dans le privé, la fonction publique
n’apparaissant pas dans le champ des publics renvoyant à des emplois bac+5 auxquels ils ne pourraient
pas postuler.
« On ne sait pas ce qu’on va faire, mais on sait ce qu’on voudrait faire, mais il faut avoir les
moyens d’y arriver. Il faut avoir les compétences, il ne faut pas être bête pour créer une
entreprise. » (Groupe des lycéens, LP, Angers)
« Je veux être la patronne, avoir plus de responsabilités. Je l’ai déjà envisagé, mais je voudrais
déjà travaillé dans une autre entreprise pour être bien prête. » (Groupe des lycéens, LP, Lille)
« On a plus confiance en nous pour le futur, plus de chance d’être embauché par rapport à
quelqu’un d’autre. Ça donne un peu de confiance en soi, de motivation. » (Groupe des lycéens, LP,
Lille)
« Avec les stages on se fait des relations, on a de l’expérience. Mais je vois que c’est surtout par
rapport au bac qu’on embauche et les bacs pros sont dévalorisés partout. » (Groupe des lycéens,
LP, Lille)
6 X 104
• Les étudiants en filières supérieures courtes, « ALERNANTS » comme « NON ALTERNANTS », se
caractérisent par la même ambivalence que les bac pro : d’un côté ils ont une idée précise de ce qu’ils
souhaitent faire et confiance dans leur capacité à y arriver grâce à leurs expériences ; de l’autre, ils
ont peur que les métiers auxquels leur donne accès leurs formations ne leur apporte pas ni le niveau
de salaire ni la valorisation auxquels ils aspirent. Donc généralement, ils souhaitent poursuivre leurs
études plus avant. Ils verbalisent donc plus que les autres les difficultés du monde du travail tout en
étant optimistes pour l’avenir d’autant plus s’ils conjuguent diplôme élevé et expériences
• Changer de métier au cours de leur vie est pour eux une évidence au regard de la vitesse à laquelle
évoluent les compétences et le monde. Ils se voient aussi changer de pays et ont une appétence à la
création d’entreprise…mais pas en France (trop difficile).
Malgré des peurs, un optimisme réel (3/5)
« Je ne me vois pas rester dans une même boite 20 ans. C’est excitant quand c’est changeant,
de toujours faire quelque chose qui plait et qui évolue. Il faut que ça change régulièrement, je
m’ennuie vite. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« Je vais voir pour passer un master pour avoir un CAPES pour être prof. » (Groupe des
étudiants, Filières courtes, Lille)
« Dans le web je peux travailler partout, voyager à travers la France. C’est la liberté. A partir
du moment où je vais avoir un salaire tous les mois je vais pouvoir être indépendante. »
(Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« A l’heure actuelle ca change tellement vite on peut pas se dire qu’on va faire ça jusqu’à 40
ans, jusqu’à à la retraite. On change quand on commence à en avoir marre ou qu’on commence à
s’essouffler. » (Groupe des étudiants, Filières courtes, Lille)
« Je veux créer mon entreprise, faire mon propre business. C’est mon caractère et ma façon
d’être j’aime bien être libre, j’aime le contact avec les gens. Ça me plairait mais pas en France
c’est trop compliqué trop de responsabilité trop de risque. » (Groupe des étudiants, Filières
courtes, Lille)
6 X 105
• Les étudiants en filières supérieures longues, « STAGIAIRES » comme « THÉORICIENS », sont confiants
dans leur avenir : ils sont sûrs de leurs compétences sanctionnées par un diplôme qui reste un sésame.
De plus, pour les « STAGIAIRES », ils ont forgé leur savoir-faire grâce aux stages et un réseau
(combinaison gagnante théorie/pratique).
• Tous se sentent autonomes pour trouver un emploi même dans ce contexte de crise. Ils s’imaginent pour
la plupart changer de métier autant par plaisir (éviter l’ennui) que par nécessité (difficulté à garder un
emploi). Ils ont également une appétence pour la création d’entreprise pour le challenge personnel et
l’autonomie
Malgré des peurs, un optimisme réel (4/5)
« Je suis assez serein, l’économie en ce moment c’est pas folichon, mais de base notre région se
développe pas trop mal, il y a des secteurs qui sont plus touchés que d’autres mais bon.. On a un
niveau d’étude plutôt sympathique !» (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
« On est optimiste, on a un réseau, on est volontaire. On a la confiance parce qu’on a travaillé,
on travaille tous les jours. » (Groupe des étudiants, Filières longues, Angers)
6 X 106
Les enseignants et les chefs d’entreprise sont en revanche plus pessimistes : les enseignants ont
l’impression de ne pas avoir toutes les clés pour bien accompagner leurs élèves dans cette préparation, et les
chefs d’entreprise estiment que les jeunes ne sont pas assez formés pour s’insérer facilement sur le marché
de l’emploi.
Malgré des peurs, un optimisme réel (5/5)
« L’avenir c’est les concours, on sort pas de l’école pour entrer dans un métier, on passe d’abord
un concours. Mais j’aimerais pas être à leur place ,on est rentré dans une période de
croissance mollassonne. Pour les jeunes, c’est pas facile… » (Groupe des enseignants, Angers)
« Il y a le souci du diplôme, j’en ai une qui a 21 ans sans diplôme, c’est la croix et la
bannière. » (Groupe des enseignants, Angers)
« La conjoncture joue mais il y a vraiment un manque de motivation des jeunes qui arrivent. »
(Groupe des chefs d’entreprise)
« Tout tombe du ciel pour eux, il faudrait qu’ils aient des échecs, tomber pour se relever,
c’est comme ça que nous on a appris. » (Groupe des chefs d’entreprise, Lille)
6 X 107
Un avenir professionnel réussi qui repose sur trois points
Au final, un avenir professionnel réussi qui, en projection, associe :
• LE DIPLÔME ET LES CONNAISSANCE ACQUISES : la dimension théorique
• LA CAPACITÉ À TROUVER UNE ENTREPRISE / UN EMPLOI
• LA CAPACITÉ PERÇUE À S’INTÉGRER DANS UN UNIVERS PROFESSIONNEL, au plan
pratique
• LES EXPÉRIENCES qui peuvent servir à cette insertion
• Mais également LE PLAISIR / L’APPÉTENCE POUR UN MÉTIER / UNE FILIÈRE D’EMPLOI
(ce qui suppose donc d’avoir choisi une orientation idoine)
Conclusions et recommandations
6 X 109
Conclusions
De façon très manifeste, UN DÉFICIT DE LIEN ENTRE LE MONDE ÉCONOMIQUE ET L’ÉCOLE APPARAÎT :
• Sauf exception (filières technologiques, Bac Pro et dans une certaine mesure les étudiants en filières
longues), une perception se fait jour de deux mondes qui s’opposent, au mieux s’ignorent
Pour autant, UN CONSENSUS S’OPÈRE SUR LE RÔLE QUE PEUT JOUER, DE FAÇON CRUCIALE, L’ÉCOLE PAR
RAPPORT AU MONDE DE L’ENTREPRISE :
• C’est elle qui forme les citoyens de demain, mais également qui est, pour nombre de personnes
rencontrées, la rampe de lancement dans le monde de l’emploi / du travail
Or, il apparaît que L’ÉCOLE N’AIT AUJOURD’HUI PAS LES MOYENS DE CETTE AMBITION ;
• Les enseignants sont un peu déconnectés d’un monde qu’ils ne connaissent que peu ;
• Le lien entre orientation et monde économique / monde du travail est insuffisamment fait ;
• De nombreux jeunes paraissent douter de leur orientation, ou peinent à se projeter, et surtout, se
montrent très détachés d’un univers qui sera pourtant leur avenir.
Force est de constater que les DISPOSITIFS EXISTANTS SONT PEU REPÉRÉS :
• Le stage d’observation, les stages en Bac Pro et en études supérieures longues et l’alternance /
apprentissage sont les seuls dispositifs réellement identifiés et ils posent les problèmes de la nature et
le contenu des stages et de la difficulté à trouver ces derniers dans l’absolu, et a fortiori qui
correspondent réellement aux compétences et/ou appétences et /ou qui puissent être un pré-
recrutement
Il apparaît aussi une DISTORSION ENTRE LES FILIÈRES GÉNÉRALES ET LES AUTRES (professionnelles ou
technologiques), ces dernières étant davantage sensibilisées tôt dans le cursus, quand les premières doivent
attendre la fin des études supérieures pour y être intéressées.
C’est donc l’image d’une école disparate et non homogène entre les niveaux et les filières dans son
rapport à l’entreprise qui se dessine aujourd’hui,
…ce qui est d’autant plus dommageable qu’elle est identifiée comme potentiellement crédible pour le
faire – comme le prouvent des dispositifs / des enseignements qui font la passerelle avec le monde
économique et la volonté portée tant par les enseignants que par les chefs d’entreprise rencontrés.
6 X 110
Recommandations
Pour développer / améliorer les liens écoles / monde économique
• Repenser la vocation du stage de 3ème et la manière de le présenter : un stage qui a plus
vocation à être une aide à l’orientation qu’au choix d’un métier ;
• Réintroduire la notion de plaisir dans la communication sur l’utilité des stages ;
• Une formation des enseignants au monde économique à intégrer dans la formation continue : les
sensibiliser et les crédibiliser de ce point de vue, parce qu’ils le souhaitent et sont attendus là-dessus
par les élèves, parents et entreprises ;
• Mettre en avant auprès des entreprises ce qu’elles ont à y gagner ;
• Faire un cercle vertueux en faisant plus de liens avec les acteurs : donner de la visibilité aux élèves
et aux entreprises sur les efforts faits par les enseignants, aux élèves et enseignants sur ceux fournis
par les entreprises et etc. ;
• Également, des passerelles et des liens qui ne doivent pas se contenter de la seule orientation :
une vision de l’entreprise dans son ensemble, dans son fonctionnement, et pas uniquement d’un type
de métier ou d’une filière qui recrute.
En terme de communication :
• Une sémantique à davantage expliciter : une notion « d’école » à prendre dans son entierté et
de « monde économique » à adapter selon les cibles (le monde du travail par exemple plus
signifiant pour les jeunes) et à déconnecter d’une dimension strictement financière (par exemple
en insistant sur la fonction publique et l’ESS).
• Des outils à développer, par exemple, la création d’une base de données (via les ENT pourquoi
pas), avec des entreprises partenaires pour diffusion d’offres de stage, emploi, information sur
des portes ouvertes, éléments « méta » sur l’entreprise (structure et fonctionnement de telle ou
telle entreprise)
Echantillon
Annexes : profil des interviewés
6 X 112
Lycéens en LGT, Lille
SEXE PRÉNOM AGE VILLE LYCÉE ANNÉE
FILIERE
1 F Coraline 18 Roncq EIC Tourcoing en terminale technologique
(STMG)
2 H Clément 17 Tourcoing Lycée Gambetta à
Tourcoing
en première générale
(scientifique)
3 F Sarah 17 Tourcoing Lycée Gambetta à
Tourcoing
en première générale (littéraire)
4 H Yanis 17 Roubaix Lycée Saint Rémi à
Roubaix
en première générale (littéraire)
5 H Camille 16 Lille Lycée intenational
Montebello à Lille
en première générale
(scientifique)
6 F Pauline 18 Grande-Synthe lycée Noordover à
Grande-Synthe
en terminale générale
(économique &
sociale)
7 H Gaetan 18 Lincelles lycée Valentine
Labbé à La
Madeleine
en terminale générale
(économique &
sociale)
8 F Glaine 19 Lille lycée international
Montebello à Lille
en terminale technologique
(STMG)
9 F Ludivine 19 Wattrelos lycée international
Montebello à Lille
en terminale technologique
(STMG)
10 F Eléa 16 Linselles lycée Gambetta à
Tourcoing
en première générale
(économique &
sociale)
6 X 113
Lycéens en Bac pro, Lille
SEXE PRÉNOM AGE VILLE LYCÉE ANNÉE FILIERE
1 H Aurélien 16 Sequedin Lycée Alfred Monji
Marcq en Baroeul
1ère mécanique poids
lourds
maintenance industrielle
2 F Chloé 16 Wasquehal notre dame
d’Annay Lille
1ère ASST BAC PRO ASST
3 H David 18 Marcq en baroeul notre dame
d’Annay Lille
Terminale BAC PRO
gestion administration
BAC PRO gestion
administration
4 F Valériane 16 Merignie Lycée Ambroise
Croizat à Auby
1ère BAC PRO BAC PRO métiers de la
mode - vêtements
5 F Miléna 18 Loos Saint Vincent de
Paul à Loos
terminale BAC PRO GA Secrétariat
6 F Kelly 17 Wattrelos Emile Zola à
Wattrelos
terminale BAC PRO Vente-Commerce
7 F CHAIMA 18 Lille Saint Vincent de
Paul à Loos
Terminale BAC PRO BAC PRO GA Secrétariat
8 H Tanguy 17 Croix Delassale lille 1ère vente BAC PRO VENTE
9 H Christopher 17 Roubaix Lycée Lavoisier
59100 Roubaix
1ère Bac Pro
restauration
Bac Hotellerie restauration
10 F Justine 18,5 la madeleine Lycée Notre Dame
D'annay 59000 Lille
Terminale Bac Pro
accompagnement
soins et services à la
personne
Bac ASSP
6 X 114
Etudiants en filières courtes supérieures, Lille
SEXE PRÉNOM AGE VILLE LYCÉE FORMATION ANNÉE FILIERE
1 H Corentin 21 IUT Roubaix DUT TC 2ème année DUT Techniques de
commercialisation
2 H Valentin 21 Lille Ecole privée
EFFICOM à Lille
BTS 2ème Assistant web & digital
3 F Inès 19 Loos Ecole de
formation
Mestris à Lille
BTS 1ère Assistante de gestion
PME/PMI
4 F Marine 18 Linselles Université Lille 1
à Villeneuve
d'Ascq
DUT 1ère Chimie
5 H Samuel 19 Tourcoing EIC à Tourcoing BTS 1ère Technico commercial
6 F Mélissa 19 Wervicq-Sud ENACO
Excellence
BTS 1ère NRC
7 F Lucie 20 Lille Lycée Gaston
Berger
BTS 2ème Assistant manager
8 F Anaïs 21 Lille ILIS (univ lille 2)
à Loos
Licence pro 3ème Coordination medico
social
9 H Lucas 19 Comines LICP Tourcoing BTS 1ère BTS NRC
10 H Joseph 18 IUT 1 LILLE 1
Villeneuve
DUT 1ére année DUT GEA
6 X 115
PME, Lille (1/2)
sexe Prénom Age Code
postale Ville
Nombre
salarié statut
Avez-vous eu
récemment
dans votre
entreprise
Q11 : Quand était-
ce ?
Préciser
approximativement la
date
Q12 A votre
connaissance,
votre entreprise
a-t-elle signée
un accord de ce
type ?
13 Par ailleurs, avez-
vous déjà participé à
des initiatives avec des
partenaires de
l’éducation nationale
(lycée, collèges…) ?
1 1 Camille 41 10 salariés Gérante
Jeune
embauchée
depuis 2 ans /
un stagiaire et
un apprentis en
ce moment
Au cours des cinq
dernières années en ce moment
accord avec
école formulaire
CERFA
non
2 2 Cédric 37 59780 17 salariés
Gérant conseil
développemen
t informatique
contrats avenir
ASPR CIE
apprentis
Au cours des cinq
dernières années
2011 /2012 et en ce
moment non
jury d'entrées et
d'évaluation en école
3 F Emman
uelle 32 59160
Capingh
en 15 salariés Gérante
Jeunes
embauchés et
stagiaires
Au cours des cinq
dernières années
Jeunes embauchés au
cours des 6 derniers
mois et stagiaire
actuellement
Non
moi-même non (mon
directeur des transports
oui, jury BTS)
4 H Brice 31 59170 Croix 18 salariés Gérant
Stagiaire,
apprentis &
jeunes
embauchés
Au cours des cinq
dernières années
*Maçon alternance BAC
puis embauché il y a 2-
3ans *Maçon
alternance CAP+BAC puis
embauché il y a 1an et
demi *Apprenti
alternance Master2 puis
embauche il y a 3ans
Non
Forum élèves, dans le
cadre de l'association
des anciens élèves
d'ingénieur des mines
de Douaix où il a étudié
dans le passé
6 X 116
PME, Lille (2/2)
sexe Prénom Age Code
postale Ville
Nombre
salarié Statut
Avez-vous eu
récemment
dans votre
entreprise
Q11 : Quand était-
ce ?
Préciser
approximativement la
date
Q12 A votre
connaissance,
votre entreprise
a-t-elle signée
un accord de ce
type ?
13 Par ailleurs, avez-
vous déjà participé à
des initiatives avec des
partenaires de
l’éducation nationale
(lycée, collèges…) ?
5 H Maxence 29 59800 Lille 26 salariés
Président
directeur
général /
Mandataire
social
Stagiaire,
apprentis &
jeunes
embauchés
Au cours des cinq
dernières années
*Apprenti fin 2013
*2 stagiaires/an
*2 embauches fin 2014
Non
*Chaque année jury à
l'école privée Pôle 3D à
Roubaix
*Cours "sud info game" à
Valenciennes et "iscom"
à Lille
*Intervenant dans des
collèges pour parler de
l'entreprenariat
6 H Laurent 44 62300 Lens 22 salariés Gérant
majoritaire Des stagiaires
Au cours des cinq
dernières années
10 à 12 stagiaires /
années Non
Jury d'examen il y a
17ans
7 H Naim 28 8 salariés Gérant
restauration
2 apprentis en
ce moment
précédemment
un stagiaire
Au cours des cinq
dernières années
2011 /2012 et en ce
moment oui non
8 H Thierry 31 59167 11 salariés gérant 2
superettes
2 CQP en ce
moment
en tout 15 au cours
des 5 dernières
années cqp contrats
apprentissages bac
pro
en ce moment regie accords de
branches
jury d'entrées et
d'évaluation en école
9 H Romain 26 59110 32 salariés Gérant
supermarché
2 apprentis 2
jeunes
embauchés
Au cours des cinq
dernières années en ce moment
recrutement
dans les ecoles et
partenaires
oui jury
6 X 117
Lycéens en Bac pro, Angers
Prénom Age Nom du lycée Classe Filière
1 MARIE 18 SIMONE VEIL TERM BAC PRO METIER DE LA MODE
2 MELISSA 17 STE MARIE 1ère BAC PRO ESTHETIQUE
3 ADRIEN 17 JOSEPH BREZINSKY TERM BAC PRO COMMERCE
4 SARAH 19 LUDOVIC MENARD TERM BAC PRO VENTE
5 MARINE 17 STE MARIE 1ère BAC PRO SECRETARIAT
6 BRANDON 17 CHEVROLLIER 1ère BAC PRO SYSTÈME ELECTRONIQUE ET NUMERIQUE
7 HANADY 18 LUDOVIC MENARD TERM BAC PRO VENTE
8 LAMINE 17 PAULE EMILE VICTOR TERM BAC PRO COMMERCE
9 SANA 17 LUDOVIC MENARD 1ère BAC PRO VENTE
10 ISRAËL 16 PAULE EMILE VICTOR 1er BAC PRO ACCUEIL VENTE
6 X 118
Lycéens en LGT, Angers
Prénom Age Nom du lycée Classe Filière
1 Emma 18 JEAN MOULIN TERM ST2S S TECHNIQUE ET SOCIALE
2 Mélonie 16 AUGUSTE ET JEAN RENOIR 1ère L LITTERAIRE
3 Amélie 16 AUGUSTE ET JEAN RENOIR 1ère STG GESTION
4 Kamel 16 AUGUSTE ET JEAN RENOIR 1ère ES ECONOMIQUE
5 Sofiane 17 CHEVRAULIER TERM ES ECONOMIQUE
6 Yoann 17 MONGAZON TERM S SCIENCE
7 Matis 18 JEAN MOULIN 1ére ST2S S TECHNIQUE ET SOCIALE
8 Lina 17 SACRE CŒUR TERM ES ECONOMIQUE
9 Océane 17 SACRE CŒUR TERM S SCIENCE
10 Samuel 18 SACRE CŒUR TERM STMG MANAGEMENT GESTION
6 X 119
Etudiants en filières longues, Angers
Prénom Age Université Niveau Cursus
1 Fatima 25 FAC GESTION ANGERS MASTER 1
Développement aptitudes managériales GESTION
2 Ségolène 22 FAC DROIT ANGERS MASTER 2
Droit des contrats DROIT
3 Caroline 22 FAC DROIT ANGERS MASTER 1
Droit privé général DROIT
4 Ismaël 23 FAC ST SERGE
ANGERS
MASTER 2
Valorisation des arts et culture ECONOMIE
5 Mathieu 23 FAC BIO
ANGERS MASTER 2 BIOLOGIE
6 Albane 23 FAC CATHO DE L'OUEST
ANGERS
MASTER 1
Accompagnement trajectoire pro RH
7 Guillaume 24 FAC PSYCHO
ANGERS
MASTER1
Psycho clinique PSYCHO
8 Alex 23 FAC ST SERGE
ANGERS
MASTER2
Culture et technologie numérique TOURISME
9 Elisabteh 22 FAC CATHO DE L'OUEST
ANGERS
MASTER 1
Gestion des RH GESTION
10 Samir 24 FAC ST SERGE
ANGERS
MASTER2
droit et pratique de la procédure DROIT
6 X 120
Enseignants, Angers
Prénom Age Etablissement scolaire Type lycée Matière Classe
1 Sébastien 36 LYCEE JEAN MOULIN
(Angers) GENERAL ET TECHNOLOGIE
ST2S
1ère
term
2 Berenice 32 LYCEE JEAN MOULIN
(Angers) GENERAL ET TECHNOLOGIE MATHEMATIQUES
1ère ST2s
1ère S
2nde générale
3 Joelle 43 LYCEE BERGSON
(Angers) GENERAL ET TECHNOLOGIE ECO GESTION
2nde
1ère
term
4 Mathieu 33 LYCEE BOURG CHEVREAU GENERAL ET TECHNOLOGIE PHYSIQUE
2nde
1ère
professeur principal term
5 Hélène 54 LYCEE AUGUSTE ET JEAN
RENOIR GENERAL ET TECHNOLOGIE STMG
professeur principal 1ère
BTS
6 Anne Marie 45 LYCEE PAUL EMILE VICTOR GENERAL ET TECHNOLOGIE FRANCAISE 2nde
1ère
7 Laurence 45 ST JOSEPH COLLEGE HISTOIRE GEO 3éme
5éme
8 Sylvie ST JOSEPH COLLEGE ANGLAIS professeur principale 3ème
9 Gaelle JEAN MERMOZ COLLEGE MATHEMATIQUES
4ème
professeur principale 3ème
10 Amaury DAVID D'ANGERS COLLEGE HISTOIRE GEO
6ème
5ème
professeur principal 3ème