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Géologie externe :évolution des paysages

Partie3

Y La géologie externe est l’occasion de revenir sur l’étude des paysages commencée en classede 6e, pour en préciser non pas les principales composantes, mais plutôt d’en envisager l’évolu-tion, c’est-à-dire les transformations au cours du temps, qu’elles soient liées à des facteurs « naturels » ou aux activités humaines. Pour ne pas dissocier ces deux aspects de l’évolution despaysages, mais aussi pour montrer à l’élève que l’homme est acteur des transformations descomposantes minérales de son environnement, pour permettre également la mise en placed’une démarche de projet, l’étude de l’influence de l’homme n’a pas été placée en fin d’étudede cette géologie externe mais intégrée à la dynamique des paysages. Donc placée en amont del’étude du phénomène sédimentaire, objet important du programme de la classe de 5e.

Y Il s’agit donc :

- d’observer l’évolution parfois rapide des paysages- d’identifier les différentes causes de cette évolution, dont les activités humaines- de rechercher une explication à la transformation des paysages et donc de préciser l’influencede l’eau, les relations entre ce paramètre environnemental et la lithologie- de présenter différentes roches présentes à l’affleurement : aspect générale, composition, pro-priétés physico-chimiques….- de montrer qu’une correspondance entre les phénomènes actuels et phénomènes passés peutêtre établie (à des effets identiques peuvent être associés les mêmes causes), ce qui aboutit àreconstituer, à partir de quelques indices observés sur le terrain, des paysages aujourd’hui disparus.

Y Dans un cadre éducatif, cette thématique complète les études de l’environnement procheengagées dès la classe de sixième ; ici encore, une approche concrète avec une ou des séquencesde travail effectuées sur le terrain, hors de la classe, peuvent être envisagées. Dans le cadre del’éducation au développement durable, on insistera sur les rôles de l’homme dans la dynamiquedes paysages actuels.

Y Trois chapitres sont donc proposés dans le manuel :

- le premier conduit à souligner l’influence que l’homme peut avoir dans l’évolution des pay-sages. Cette étude est très propice à la mise en œuvre d’une démarche de projet, orientée versla distinction entre aléa et risque, la perception de la diversité des risques encourus, les remèdesenvisageables pour les stopper, les corriger éventuellement.

CHAPITRE 8 : Paysages et influence de l’homme

- le deuxième cherche à expliquer les relations existant entre un certain nombre de roches pré-sentes à l’affleurement et l’eau, facteur d’altération et d’érosion. Cette interaction eau/rochesest responsable pour beaucoup des caractéristiques des paysages observés.

CHAPITRE 9 : L’eau et l’aspect des paysages

- le troisième revient sur l’idée que si l’on est capable d’expliquer les faits actuels, en en recher-chant notamment les causes, on peut, en appliquant le principe de l’actualisme, reconstituer lesgéographies du passé. Les indices pris en compte sont autant minéraux (roches impliquées) quebiologiques (fossiles en place au sein des formations géologiques étudiées).

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Ressources pour le professeur et pour la classe

Ouvrages généraux• Comprendre et enseigner la planète Terre, Eléments de Géologie, Sciences de la Terreet de l’Univers, Géologie : objets et méthodes…Plusieurs ouvrages de référence, souvent ré-édités et complétés, permettent deretrouver une présentation complète des grands processus de la géologie externe. Cesouvrages sont présents chez différents éditeurs scientifiques (publications universi-taires) : Vuibert, Dunod, Ophrys…• La Terre, planète vivante, A. Foucault - Éditions Vuibert• Environnements géologiques et activités humaines, H. Chamley - Éditions Vuibert• Géologie de l’environnement, C. Tarits - Éditions Dunod• Paléoécologie, J.-C. Gall - Éditions DunodDe petits ouvrages complétant utilement toute approche sur la géologie externe.

Publ icat ions pédagog iques • Guide pratique, classes du cycle central, CRDP de LorraineMême si ces ouvrages ont été écrits dans le cadre de la mise en œuvre des pro-grammes de 1997 et 1998, de nombreuses suggestions pédagogiques restent d’ac-tualité.

L iens avec le CM2• Sciences, cycle 3, D. Pommier et G. Simonin - Magnard, 2002

CHAPITRE 10 : les roches, mémoires des paysages anciens

Y Cette partie de programme peut être abordée en début ou en fin d’année, lorsque les condi-tions climatiques sont compatibles avec des observations sur le terrain (approche recommandéepar les instructions officielles).

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Chapitre 8 • Paysag e s e t i n f l uen c e de l ’ Ho m me 85

Paysages et influence de l’Homme

Manuel élève : p. 137 à 152

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■ Thème généralCe chapitre a pour objectifs de :– rappeler les caractéristiques d’un paysage (réinvestissement des notions abordées en classe de 6e àpropos de l’étude de l’environnement proche, en insistant sur les composantes minérales du paysage) ;– noter qu’un paysage évolue de façon naturelle ou en relation avec les activités humaines ;– montrer que l’environnement géologique constitue une source de matières premières aux usagesmultiples ;– préciser que cet environnement peut aussi être source de risques pour les vies et les activitéshumaines.

• Objectifs de connaissancesIntentions générales

Ce chapitre constitue, dans la progression retenue, le premier chapitre de géologie pour les élèves decollège. Nous avons choisi d’introduire la géologie par une entrée ancrée sur les activités humaines etles risques géologiques, afin de montrer les intérêts et enjeux de cette matière. Certains thèmes trai-tés dans ce chapitre peuvent avoir été abordés lors d’une sortie, en visitant une carrière ou en obser-vant des filets de protection le long de certaines routes par exemple. Ce chapitre est propice aux acti-vités de recherche et de documentation, à la réalisation d’exposés et à l’enseignement de l’EEDD. Ils’inscrit donc très naturellement dans une démarche de projet que l’élève pourra présenter ultérieu-rement.

Cohérence verticaleAu cycle 3 (fiche 22), les élèves ont étudié certaines manifestations de l’activité interne du globe (séis-me et volcanisme) mais pas l’activité externe. Cependant cette étude s’accompagne d’une sensibilisa-

■ Programme officiel (application rentrée 2006)

Durée conseillée : 3 heures soit environ 2 semaines.

L’action de l’Homme, dans son environne-ment géologique, influe sur l’évolution despaysages.

[Thèmes : Environnement, Énergie, Statistiques,Sécurité]

[Français : compte rendu écrit, oral]

L’Homme prélève dans son environnementgéologique les matériaux qui lui sont néces-saires tout en essayant de prendre en compteles conséquences de son action sur le paysage.

L’Homme peut prévenir certaines catastrophesnaturelles en limitant l’érosion.

Notions – contenus Compétences Exemples d’activités

I – recherche documentaire sur les raisons etl’impact sur le paysage de l’exploitation d’uneressource géologique. [B2i]

I/Ra – recherche et exploitation de documentslocaux sur l’impact des aménagements liés àl’eau. [B2i]

I – analyse d’extraits de textes qui régissentl’exploitation des carrières et des mines.

I – repérage sur une carte des aléas géologiques.

Ra – exploitation d’une carte des zones àrisques géologiques.

Discuter, sur un exemple local, de la respon-sabilité de l’Homme dans la gestion de sonenvironnement géologique.

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tion aux risques majeurs naturels. Les élèves devraient donc avoir quelques notions relatives auxrisques.

TransversalitéLa réalisation de recherches et d’exposés peut se faire en collaboration avec le documentaliste et leprofesseur de Français, lequel peut travailler sur la forme.La lecture de carte peut être travaillée avec le professeur d’Histoire-Géographie. De même, l’étude desituations locales peut être traitée avec le professeur d’Éducation Civique dans le cadre de l’EEDD, sur-tout si ces recherches peuvent amener les élèves à consulter des documents disponibles en mairie telle dossier communal synthétique.

• Objectifs méthodologiquesCe chapitre est essentiellement basé sur l’analyse et la mise en relation de documents afin d’établirdes liens entre les actions de l’Homme et son environnement géologique. Il peut également se prêterà des activités de recherche individuelles, ou en groupe, sur des exemples locaux. Ces recherches peu-vent donner lieu à la production d’exposés, permettant de travailler la communication (orale, écrite).

■ Découpage du chapitre : progression et programmation horaireCe chapitre a été divisé en deux activités d’exploitation de documents :– la première illustre une action de l’Homme sur l’environnement géologique à travers l’exemple de l’ex-ploitation d’une carrière. L’intérêt de cette exploitation et ses conséquences sur l’environnement sontsoulignés ;– la seconde montre que des contraintes géologiques peuvent influer sur les activités humaines, notam-ment sur les choix d’aménagement du territoire.

Séquences

Mise en route

(0h15)

Activité 1

(0h30)

Activité 2

(0h50)

Objectifs

• Établir un lien entrel’Homme et son environ-nement géologique

• Identifier un prélèvementet son utilité

• Identifier un aléa et unrisque naturel

• Comprendre un PPR

Compétences mises en œuvre

– saisir des informations

– saisir et mettre en rela-tion des informations

– lire une carte

– saisir et mettre en rela-tion des informations

Supports proposés

– photographies, articles de presse (documentspour s’interroger ou exemples locaux)

– photographie d’exploitation locale

– compte rendu/exposé de la visite d’une exploi-tation

– illustrations de différents usages d’une roche

– présence d’échantillons bruts et transformés

– texte de loi

– PPR, cartes et photographies d’un risque géolo-gique local

– exposé sur des risques locaux

Notions construites

– l’Homme prélève desmatériaux qui lui sontutiles

– l’Homme peut prévenircertaines catastrophesnaturelles en mettant enplace des mesures de pro-tection

S’informer– saisir des informations

à partir de textes, declichés photogra-phiques, de cartesd’aléas, de PPR

Réaliser– rechercher sur Internet,

au CDI, dans la presserégionale ou en mairie,des documents en rap-port avec des exploita-tions ou des risqueslocaux

Communiquer– réaliser un compte

rendu– présenter un dossier,

un exposé

Raisonner– identifier un aléa, un

risque– mettre en relation des

données– proposer une explica-

tion

Les durées indiquées correspondent à la seule exploitation des documents du manuel. La programmation horaire tiendra compte, en réalité, des donnéeslocales que ne manquera pas d’utiliser le professeur.

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■ Supports pédagogiques utiles

Bibliographie– Aléas et enjeux, éduquer pour prévenir les risques majeurs, Scérén, CNDP 2003– Les falaises de Picardie, état des lieux, enjeux, action, JM Hoeblich, ed. LPBS, 2002

MultimédiaCassettes VHS ou DVD :– Paysages, roches et affleurements (VHS, Jeulin)– L’érosion façonne les paysages et la Terre change en surface (VHS, Jeulin)– L’homme exploite les roches (VHS, Jeulin)– Le calcaire, histoire d’une roche sédimentaire (VHS, Jeulin)– La Terre change en surface : les paysages évoluent (VHS, Pierron)– De la roche au sédiment (VHS, Pierron)– De la roche au sédiment (DVD, Pierron)

Diapositives– La Terre change en surface (Pierron)– Transparents Magnard, classe de 5e (2006)

Informatique– L’érosion animée (Logiciel, Jeulin)

Matériel scientifiqueCartes d’aléas, PPR, dossier communal synthétique (disponible dans votre mairie ou préfecture, cedocument public rassemble les risques auxquels est exposée une commune), carte géographique(topographique), carte géologique.

Sécurité et réglementationLa sortie sur le terrain constitue souvent un préalable à l’étude de la géologie au collège.De nombreux règlements régissent les sorties hors des murs du collège.L’académie de Grenoble récapitule l’essentiel sur son site :http://www.ac-grenoble.fr/svt/old_site/sorties_legislat/1-I.htmLa Desco met en ligne, pour la rentrée 2007, un site officiel d’information à la sécurité et aux règle-ments en SVT (site réactualisé) :http://eduscol.education.fr/securiteSVTPour des informations plus larges, reprises à partir d’études de cas et de jurisprudence : Accidents sco-laires et responsabilités, F. Thomas-Bion et J.-D. Roque (2004), ed. Berger-Levrault.

Sites InternetDe nombreux documents sont mis en ligne par des organismes officiels tels les DDE ou les DRIRE. LesPPR de plusieurs départements sont ainsi déjà en ligne et cette offre devrait s’élargir avec le temps.http://www.brgm.fr/sites_associes.htm Ce site du BRGM propose de nombreuses bases de données enligne, notamment :- BD Mvt (base de données nationales sur les mouvements de terrains) qui recense tous les mouve-ments de terrain en France et permet donc de trouver des exemples locaux- BOSCO (base nationale d’observation pour le suivi des côtes)http://infoterre.brgm.fr Ce site donne accès aux cartes géologiques du BRGM.http://www.prim.net Portail sur la prévention des risques majeurs du Ministère de l’Écologie et duDéveloppement Durable. Une page est consacrée aux PPR (explications et liens) et une autre estconsacrée aux mouvements de terrain et propose une liste de liens utiles.http://tice.education.fr/educnet4/Public/svt/ress/litho Liste des différentes lithothèques qui propo-

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sent de nombreuses ressources régionales.http://www.picardie.pref.gouv.fr/rep_files/littoralhautnormand Brochure sur le littoral picard et deHaute-Normandie montrant les différentes interactions naturelles, humaines et économiques dans unmilieu.http://www.legifrance.gouv.fr/ Pour trouver les textes de loi et règlements.http://www.prevention2000.org/cat_nat/index.htm Site associatif sur les risques naturels et leur pré-vention.Google Earth (http://earth.google.com) ou NasaWorld Wind (http://worldwind.arc.nasa.gov), tousdeux gratuits, permettent d’avoir des images satelli-tales de toutes les régions du monde, et permettentd’avoir une vision 3D de la zone désirée. Certains sitesde SVT permettent même de superposer les cartesgéologiques aux vues données par Google Earth.

■ Aide à la mise en œuvre des activités

Page d’ouverture du chapitre ➥ Page 137

Photographie d’un paysage de montagne (La Clusaz, Haute-Savoie) regroupant différents types d’en-vironnement, urbain au premier plan, artificialisé en deuxième plan (aménagement des versants),naturel en arrière plan. Cette photographie permet de remobiliser les acquis de 6e sur les constituantsde notre environnement, donc des paysages (composants minéraux, êtres vivants, traces d’activitéshumaines).

Observer pour s’interroger ➥ Pages 138-139

Document a : Cette photographie montre un aléa naturel : l’éboulement d’une falaise du littoral picardsous l’action de la houle. Ce document permet d’aborder la notion d’évolution du paysage, mais aussicelle de risque (que serait-il advenu d’une personne présente au pied ou au sommet de la falaise ?).Document b : Cet article de presse illustré montre que les actions de l’Homme ont des conséquencessur l’environnement, et que ces conséquences peuvent affecter des intérêts humains. Cette fois, lerisque n’est pas naturel mais dû aux activités industrielles passées.Documents c, d, e : Série de photographies faites dans le sud-est de la France : l’Homme aménage l’en-vironnement en fonction de ses besoins ; en cas de violents orages, un cours d’eau peut déborder, lescanaux installés sous une chaussée ne pouvant contenir toute cette eau ; ce scénario rappelle la notionde risque dû à une urbanisation galopante. Des habitations sont placées le long d’un cours d’eau cana-lisé. Lors de fortes pluies, les habitations risquent d’être inondées.L’aménagement du territoire doit donc être pensé afin d’en diminuer les impacts négatifs (mise enplace de bassins de rétention en amont, etc.).

À l’issue des ces observations, l’élève doit avoir compris que les paysages évoluent, mais aussiqu’avec cette évolution des vies humaines et des biens matériels peuvent être menacés par desévénements géologiques, que ceux-ci soient naturels ou amplifiés, voire causés, par l’Homme.

Activité 1 - Extraction des matériaux et développement durable ➥ Pages 140-141

• Objectifs / Intentions pédagogiquesIl s’agit ici de montrer que l’Homme réalise des prélèvements dans son environnement géologique, d’en identi-fier l’utilité et les conséquences. L’exemple étudié est celui d’une carrière de calcaire.

L iens ut iles– Transparents Magnard (SVT 5e) :

transparents 20 et 21

– Internet : www.magnard.fr/college/SVT

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Chapitre 8 • Paysag e s e t i n f l uen c e de l ’ Ho m me 89

• Commentaires des documents proposésDocument 1 : Une carrière en exploitation (carrière de calcaire).Cette photographie montre qu’une telle exploitation modifie le paysage : le relief est modifié sur lelieu de l’exploitation et la végétation originelle a été arrachée. L’activité de cette carrière produit despoussières qui vont recouvrir la flore avoisinante, des tirs de mine et le trafic de camions vont produi-re du bruit qui peut déranger la faune et les habitants des habitations les plus proches. L’exploitationlaisse donc une profonde cicatrice dans l’environnement.Document 2 : Différents usages des roches calcaires.Sans être exhaustif, ce document montre les principales utilisations qui peuvent être faites des gra-nulats calcaires. Cette roche est essentielle à la production de ciment, et le calcaire et la chaux qui endérive ont de nombreux usages industriels (verrerie, papeterie, travaux public…).Document 3 : Les carrières en fin d’exploitation.Deux photographies illustrent la remise en état d’une carrière après son exploitation, notamment parrevégétalisation du site et une utilisation à des fins de loisirs.Cette réhabilitation des carrières après exploitation est inscrite dans la loi, dont un extrait constituele document b.

• Correction des pistes de travail1. Le calcaire est exploité à des fins industrielles, notamment sous forme de granulats. Il est le princi-pal constituant du ciment. Mais on en retrouve également dans le verre, dans le papier ou le dentifri-ce. La chaux est utilisée dans le traitement des eaux et dans l’alimentation. Les granulats sont égale-ment nécessaires dans l’industrie du bâtiment et les travaux routiers.2. Par sa présence, une carrière modifie l’aspect visuel de notre environnement. Son exploitation estsource de bruit et de poussière, ce qui peut perturber les habitants ou la faune et la flore. Les eaux depluies peuvent être polluées en traversant la carrière et entraîner la pollution des cours d’eau si desprécautions ne sont pas prises.3. Quand leur exploitation cesse, les exploitants ont obligation de remettre le site en état, en revégé-talisant le front de taille ou en inondant la carrière par exemple.4. Recherche personnelle dont le résultat dépend du contexte géologique (voir « Démarche de projet »).5. Les roches de notre environnement sont prélevées afin de fournir des matériaux de construction etd’être utilisées dans différents processus industriels. Cette exploitation modifie le paysage et peut êtresource de gênes ou de pollutions.

Activité 2 - Prévenir les risques naturels ➥ Pages 142-143

• Objectifs / Intentions pédagogiquesÀ travers une exploitation de documents, le but de cette activité est de montrer que la géologie peutintervenir dans notre vie quotidienne et que de telles études nous permettent d’éviter certaines catas-trophes naturelles. L’exemple étudié ici est celui du recul des falaises des façades maritimes.

• Commentaires des documents proposésDocument 1 : Le recul du littoral.Cette photographie illustre un aléa naturel : le recul de la falaise suite à l’érosion marine qui sape sa base.La présence d’une habitation, l’enjeu, fait de cet aléa un risque pour l’Homme. Ce risque est naturel.Document 2 : Des habitations menacées.Ce document montre que le recul de la falaise autour du village d’Ault-Onival représente un risquegéologique pour l’Homme puisqu’il menace des habitations. On pourra noter :– le recul de la falaise, attesté par la disparition de maisons et la position de la route en bordure ;– l’avancée de la mer, marquée par la disparition de la plage, de toutes les maisons du premier plan ;– la protection du bourg par la construction d’un perré protégeant l’esplanade du casino.La carte du document b montre que ce phénomène va continuer. Un renvoi vers les pages SciencesMag peut s’avérer judicieux.

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90 Paysag e s e t i n f l uen c e de l ’ Ho m me • Chapitre 8

Document 3 : Prévenir les risques.Diverses parades ont été mises en place pour lutter contre le recul de la falaise : perré, digue… Un ren-voi vers les pages Sciences Mag permet de montrer les différents types de protection du littoral quipeuvent être envisagés.Un PPR a également été établi afin de déterminer les zones les plus menacées et de prendre desmesures permettant de protéger des vies humaines (évacuation d’habitation, construction de digue…).Ce PPR permet aussi de planifier l’aménagement de la commune en interdisant à la construction leszones les plus exposées.

• Corrections des pistes de travail1. Les falaises d’Ault s’effondrent car la mer vient taper à leur base, ce qui les fragilise et provoque leuréboulement.2. L’éboulement de cette falaise est dû à l’action de la mer, c’est donc un aléa géologique. Comme cetaléa menace les habitations construites en haut de la falaise et ceux qui y vivent, on parle de risquegéologique naturel.3. Des ouvrages de défense contre la mer ont été construits afin de protéger la base des falaises del’action de la mer et donc de ralentir leur recul. Ces ouvrages sont des perrés, des digues et des enro-chements.4. Le PPR permet d’identifier les zones les plus exposées et de prévoir des mesures de protection oud’évacuation pour les personnes qui y vivent. Il permet également d’établir des règles d’urbanisme afind’interdire toute construction dans les zones les plus exposées.5. Pour se protéger contre les risques naturels, il est nécessaire de les étudier. Il est possible de ralen-tir certains phénomènes naturels en construisant des digues par exemple. Mais certains phénomènessont inéluctables : l’Homme ne peut que prévoir leurs conséquences à travers un PPR et évacuer leszones exposées et y interdire toute construction.

Schéma bilan ➥ Page 145

Ce schéma indique de façon illustrée (premier temps), comment un aléa géologique (falaise se fissu-rant à son sommet) peut devenir un risque géologique dès qu’une route (ou une maison) est située encontrebas et susceptible de recevoir des blocs de pierres. La prévention au risque passe par une infor-mation des utilisateurs (panneau : danger, chute de pierres…) ou la mise en place de filets protecteurs.La présentation de gauche (dessin figuratif) insiste sur l’évolution des paysages susceptible de créeraléa(s) et risque(s) et les préventions qu’elle impose pour protéger biens et personnes.

Sciences Mag ➥ Pages 146-149

• Les glissements de terrain, une menace pour l’HommeL’étude du glissement de terrain de la Clapière permet d’illustrer les notions d’aléas, de risques, d’en-jeux et de parades. Cet exemple illustre également l’importance du temps en géologie : bien que semanifestant depuis des dizaines d’années, le glissement n’est pas terminé. Cette dimension temporel-le est importante pour comprendre les choix d’aménagement du territoire et les difficultés pour lesgéologues de faire comprendre le risque encouru. Le site de la lithothèque de la région PACA regorgede documents qui permettent d’approfondir cette étude en fonction du but recherché. On y trouvenotamment des relevés de mesures du glissement qui peuvent être mis en corrélation avec la pluvio-métrie afin de souligner l’interaction entre la géologie et le climat.Les glissements et mouvements de terrain étant très nombreux, des corrélations peuvent être établiesavec des exemples de proximité.

• Défense contre la merDifférents exemples de lutte contre l’érosion littorale sont illustrés. Ils permettent notamment de sou-ligner la complexité de la lutte contre les événements naturels, toute action humaine ayant des consé-quences sur les sites proches.

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Chapitre 8 • Paysag e s e t i n f l uen c e de l ’ Ho m me 91

• Une Grande Loi littoraleCe texte historique montre que la lutte contre les événements naturels n’est pas un fait nouveau, quecelle-ci a toujours entraîné des débats publics et que les phénomènes de grande ampleur sont biensouvent inéluctables, l’Homme ne pouvant qu’accompagner cette évolution.

■ Correction des exercices

Les exercices de la rubrique « Pour apprendre sa leçon » sont corrigés en fin de manuel de l’élève.

1. Ce paysage comprend au premier plan unepetite ville de montagne avec de nombreusestraces d’activités humaines (bâtiments,routes, télésièges). Ce village est encadré pardes prairies verdoyantes sur le versant exposévers le sud (adret). À l’arrière-plan se distin-guent les sommets (terminaison des Bornes),les forêts sur les pentes exposées au nord(ubac).

2. Croquis du paysage de la page 137 (voir ci-contre).

1. Correction dans le manuel de l’élève, p. 193.

1. Pour protéger les habitations construites au-dessus d’anciennes carrières, il faut surveillerles carrières et les consolider afin d’éviter leur écroulement.

2. Cette carte permet d’éviter de construire dans les zones à risque d’effondrement. Elle per-met également de prévenir les personnes habitant des habitations menacées afin de procé-der à des consolidations ou à des évacuations.

1. L’extension de l’urbanisation augmente le risque d’inondation car elle remplace des terresoù l’eau de pluie peut facilement s’infiltrer par des zones bétonnées, imperméables. Au lieude s’infiltrer dans le sol, les eaux de pluie vont faire grossir la rivière et favoriser les inonda-tions. De plus certaines habitations se trouvent trop près de la rivière et sont donc plusexposées en cas de crue.

2. Certains habitants d’Évreux sont en zone à fort risque d’inondation. En cas de crue de l’Eure,leurs habitations risquent d’être inondées.

3. Contre les inondations, les cours d’eau et les ouvrages hydrauliques ont été aménagés afinde réduire le risque de crue. Les cours d’eau sont également surveillés afin de pouvoir don-ner l’alerte rapidement.

4. Le PPR permet de connaître les zones où il ne faudrait plus construire car le risque est tropélevé. Il permet également de prévenir la population et d’organiser les secours.

1. Cette commune est soumise aux aléas :- d’inondation : par l’Isère ou par les nombreux ruisseaux qui traversent la commune ;-de mouvements de terrain : dus à la proximité des falaises : chutes de pierres et éboulements.

2. Contre les chutes de pierres, des filets de protection peuvent être installés. Contre les inon-dations, des digues peuvent être construites ou rehaussées autour des cours d’eau.

3. On parle de risque naturel quand un aléa naturel (glissement de terrain, chutes de pierres…)menace des vies humaines ou des intérêts économiques. Les zones rouges correspondentaux zones où l’aléa est fort : il est donc interdit d’y construire car les constructions seraientmenacées, mettant des vies humaines en jeu.

4. Le PPR permet de connaître les zones les plus exposées et donc d’organiser en priorité l’éva-cuation des ces zones-là. La connaissance des zones peu exposées permet d’y établir deszones de regroupement des personnes évacuées.

5

4

3

2

1Nord Sud

Agglomération

Prairies (patûrages)

Sommets

Forêts

Télésiège

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Chapitre 9 • L’eau e t l ’ asp e c t de s p aysag e s 93

L’eau et l’aspect des paysages

Manuel élève : p. 153 à 170

9

Sont exclus :– la description pour elle-même des paysages, l'explication globale du paysage choisi, l'étude typologique des paysages ;– l'étude pour elle-même des roches et de leurs propriétés ;– les différents types de sols, leur formation ;– l'étude pour elle-même de cartes géologiques ou topographiques ;– l'altération chimique des roches.

■ Programme officiel (application rentrée 2006)

Durée conseillée : 4,5 heures soit environ 3 semaines.

Le modelé actuel du paysage résulte del'action de l'eau sur les roches.

[Physique-Chimie : l’eau de notre environ-nement, l’eau solvant]

Les roches, constituant le sous-sol, subis-sent à la surface de la Terre une érosiondont l'eau est le principal agent.

Les roches résistent plus ou moins à l'ac-tion de l'eau.

Au cours de l'érosion des roches, des parti-cules de différentes tailles peuvent s'accu-muler sur place et participer à la forma-tion d'un sol ou être entraînées par desagents de transport.

Notions – contenus Compétences Exemples d’activités

I – identification, lors d’une sortie, des éléments d’unpaysage local.

C - réalisation d'un vidéogramme et/ou de croquis, anno-tations de photos, rédaction d'un texte rendant compted'observations effectuées sur le terrain.

(B2i)

l/Re - observation sur le terrain et/ou sur une maquettede la mise en circulation des particules.

I/Ra - comparaison de roches saines et altérées.

Re - réalisation de manipulations montrant quelques pro-priétés (cohérence, porosité, perméabilité… ) des rochesrencontrées en rapport avec les explications recherchées.

Ra - expliquer le modelé du paysage grâce aux observa-tions et aux manipulations réalisées.

Identifier dans un paysage, au cours d’untravail de terrain, des manifestationsactuelles ou récentes de l'érosion, dutransport de particules et de la sédimen-tation.

Reconnaître et expliquer l'action érosivede l'eau.

Réaliser une manipulation mettant en évi-dence une propriété d'une roche.

Mettre en évidence les propriétés desroches rencontrées par des manipulationset des observations à différentes échelles.

Expliquer un aspect du modelé du paysagegrâce aux propriétés des roches.

■ Thème généralL’aspect d’un paysage dépend des roches qui le composent et surtout de leur érosion, principalementsous l’action de l’eau.Chaque roche attaquée par l’eau prend un aspect qui lui est propre et marque le paysage au niveau deses affleurements.Ce chapitre est donc l’occasion d’apporter un certain nombre d’explications aux observations faitesprécédemment (chapitre 8) : éboulements d’une falaise, glissement de terrain… et risques induits maisaussi morphologie d’un paysage.

• Objectifs de connaissances– Les roches qui affleurent sont des éléments caractéristiques des paysages.– Toutes les roches sont attaquées par l’eau mais chaque roche possède des propriétés par rapport àl’eau qui lui sont propres.– Les particules arrachées aux roches par l’eau peuvent rester sur place ou être entraînées par les eauxde ruissellement.

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94 L’eau e t l ’ asp e c t de s p aysag e s • Chapitre 9

S’informer– observer des paysages

différents– les décrire– énoncer des propriétés

à partir de résultatsexpérimentaux

Réaliser– éprouver l’action de

l’eau sur différentesroches

Communiquer– effectuer un croquis– rédiger une conclusion

Raisonner– rechercher des indices– émettre des

hypothèses– expliquer l’action de

l’eau

Séquences

Observer pours’interroger et

Activité 1

(1h30)

Activité 2*

Activité 3*

Activité 4*

Objectifs

• Observer et comprendre unpaysage.

• Reconnaître la présence deroches différentes et desindices de l’action de l’eau.

• Rechercher les propriétésd’une marne

• Simuler l’action de l’eau àl’échelle du banc

• Rechercher les propriétésd’un calcaire

• Reconnaître les transforma-tions du granite

Compétences mises en œuvre

– saisir des informations

– émettre des hypothèses

– saisir des informations

– expliquer un paysage

– saisir des informations

– proposer une explication

– expliquer un paysage

– propriétés de la marne

– rapport entre propriétéset aspect du paysage

Supports proposés

– photographies de paysagesdifférents

– croquis avec annotations

– photographies de résultatsd’expérience

– photographies de résultatsd’expérience

– photographies de paysagesgranitiques et de détails de laroche

Notions construites

– divers aspects de roches affleu-rantes

– propriétés de la marne

– rapport entre propriétés et aspectdu paysage

– propriétés du calcaire

– rapport entre propriétés et aspectdu paysage

– transformation des minéraux dugranite

– rapport entre ces transformationset l’aspect du paysage

• Objectifs méthodologiquesDans ce chapitre la saisie d’informations (données de terrain) et l’expérimentation amènent à raison-ner pour mieux comprendre le modelé des paysages.

■ Découpage du chapitre : progression et programmation horaireCe chapitre permet de rendre compte du modelé d’un paysage selon les réponses à l’érosion desroches qui le composent.Une double page « Observer pour s’interroger » montre qu’à l’échelle d’un paysage, l’eau a mani-festement une action sur les roches et que celle-ci dépend de la nature de la roche.Quatre doubles pages :– une « Exploitation de documents » : observations de terrain ;– deux pages « Réalisation pratique » : actions en laboratoire de l’eau sur les roches ;– une « Exploitation de documents » : confirmation des notions acquises sur l’action de l’eau sur uneroche.permettent de mettre en scène les diverses actions de l’eau sur les roches. Les pages consacrées à l’ac-tion de l’eau sur une roche pourront être utilisées selon les besoins dictés par les ressources locales.Ne pouvant être exhaustifs, les auteurs ont retenu trois roches dont les réponses à l’eau sont très dif-férentes : solubilisation, hydrolyse, absorption sans transformations notables. Ces roches ont égale-ment la propriété d’être présentes dans de très nombreuses régions.Les enseignants dont le collège est situé en région sablo-gréseux, basaltique (volcanique), trouveront,sur le site accompagnant cet ouvrage, des documents adaptés : www.magnard.fr, SVT 5e.Ces pages spécifiques à une roche ne sont pas des monographies : elles fournissent, dans le cadre dela problématique du chapitre, des éléments permettant de relier des observations à l’échelle des pay-sages aux propriétés des roches vis-à-vis de l’eau.On peut ainsi envisager la programmation suivante.

*Les activités 2, 3 et 4 peuvent donner lieu à un travail d’environ 2 heures, modulé par le choix retenu en fonction du sous-sol de la région étudiée.

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Page 12: Partie Géologie externe : 3 évolution des paysages · 83 Géologie externe : évolution des paysages Partie 3 Y La géologie externe est l’occasion de revenir sur l’étude des

Chapitre 9 • L’eau e t l ’ asp e c t de s p aysag e s 95

À cette proposition de programmation, il est possible d’associer une sortie à proximité du collège (pré-voir alors une séance d’environ 1h30).

■ Supports pédagogiques utiles

Matériel professeur– diapositives ou documents vidéo présentant divers types de paysages régionaux ou locaux– fiches de sortie pour observation du paysage si une sortie est envisagée– transparents pour croquis paysage (on peut suggérer de réaliser un ou plusieurs tirages sur transpa-rents de photographies faites aux environs du collège et servant de base pour réaliser, collectivement,des croquis sur transparents vierges, superposés aux précédents)– échantillons de marne, calcaire, granite sain et pourri, arène granitique (ou tout autre selon les don-nées locales)– binoculaire– bac à expérience pour l’action de l’eau sur la marne– acide chlorhydrique, eau gazeuse, eau de rivière, bandelettes test– webcam

Sites Internet– se référer aux sites locaux (notamment académiques) où de nombreuses données géologiques sontgénéralement disponibles– Vieilles pierreshttp://www.diplomatie.gouv.fr/label_france/FRANCE/DOSSIER/patrimoine/06science.htmlhttp://www.humanite.presse.fr/journal/1993-08-17/1993-08-17-682379– Gypsehttp://www.geol-alp.com/h_maurienne/_lieux_maurienne_Nord/Encombres_col.html#entonn_gyps– Sédiments et roches sédimentaireshttp://www.u-picardie.fr/~beaucham/cours-sed/sed-1.htm– Géologie et paysages des Alpeshttp://www.geol-alp.com/index.html

■ Aide à la mise en œuvre des activitésPage d’ouverture du chapitre ➥ Pages 153

Photographie : Paysage photographié dans le Sud du Vercors avec des composantes différentes quiattirent l’attention : des falaises, des strates avec érosion différentielle, des zones plus ou moins pen-tues montrent que l’érosion modèle les roches et donc le paysage.Les objectifs du chapitre clairement exprimés en bas de page :« Relier l’aspect des paysages à l’action de l’eau, c’est…– observer cette action sur les roches– montrer comment l’eau participe à la formation des paysages »Ces objectifs vont permettre d’orienter l’élève vers une recherche d’explications aux différents mode-lés que révèlent les paysages.

L iens ut iles- Transparents Magnard SVT 5e :transparents 22 et 23

- Internet :www.magnard.fr/college/SVT

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96 L’eau e t l ’ asp e c t de s p aysag e s • Chapitre 9

Observer pour s’interroger ➥ Pages 154-155

Documents a et b : Dans deux régions au climat comparable et notamment à la pluviosité identique,l’aspect des paysages varie avec la roche qui affleure. Il semble donc que la nature des roches et leurinteraction avec les eaux de surface soient à l’origine des différences observées au niveau des pay-sages. On peut donc s’interroger sur l’action de l’eau sur des roches différentes.Document c : En montagne, où la pente est parfois très forte, les torrents charrient et déposent desmatériaux arrachés aux versants, ce qui pose le problème du transport et déjà du dépôt des particules.Quelles sont les particules transportées ? Jusqu’à quand peuvent-elles être transportées ? On noterale bassin de réception, au niveau duquel les particules sont arrachées, le torrent qui assure le trans-port, et le cône de déjection où se déposent de nombreux blocs.

Ces observations permettent déjà de comprendre que l’action de l’eau va varier selon la nature de laroche et que le résultat de son action n’est pas seulement un modelage mais aussi un déplacement dematériaux.

Activité 1 - Des données de terrain ➥ Pages 156-157

• Objectifs / Intentions pédagogiquesCette activité peut être complétée ou mieux, remplacée par une sortie, si le paysage s’y prête.Elle peut servir de base pour l’étude d’un paysage en préalable à une sortie : repérage des grandeszones de végétation et d’affleurement, approche des roches qui affleurent.Elle permettra d’établir des hypothèses sur l’action de l’eau, le but étant d’amener les élèves à propo-ser de les vérifier au collège par différentes observations et manipulations.

• Commentaires des documents proposésDocument 1 : Les éléments d’un paysage.Le paysage de la région dioise (Vercors) a été choisi pour sa diversité (marnes, calcaire et zone marno-calcaire). L’apparence est classique et caractéristique : falaise, zone ravinées, gorges, érosion différen-tielle, couvert végétal.Document 2 : Le détail des formations rocheuses.Chaque zone caractéristique est approchée et détaillée (zooms successifs), permettant ainsi de mieuxobserver l’action imputée à l’eau : falaise entaillée par le ruisseau, tracé des eaux de pluie dans lesmarnes, relief des couches « dures » calcaires dans les alternances marno-calcaires.Remarque : lors d’une sortie, les roches présentes à l’affleurement pourront être identifiées à partird’une clé de détermination comme celle proposée en fin de manuel (pages de garde).

• Corrections des pistes de travail1. Croquisgris foncé = affleurements2. Les indices apparentssont : la falaise est entailléepar le ruisseau, la roche cal-caire apparaît en relief, lamarne en creux, la pentemarneuse (plus molle) estentaillée de minuscules val-lées.3. Les hypothèses que l’on peut émettre sont : la falaise entaillée peut suggérer un enlèvement (dis-solution) des matériaux calcaires, les marnes ravinées des éléments emportés par les eaux de ruissel-lement. Pour le vérifier il faut effectuer des expériences avec l’eau, sur des échantillons de roches aulaboratoire (faire alors formuler des hypothèses adaptées).

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Chapitre 9 • L’eau e t l ’ asp e c t de s p aysag e s 97

Activité 2 - L’action de l’eau sur la marne ➥ Pages 158-159

• Objectifs / Intentions pédagogiquesCette activité est proposée dans le cas (fréquent) où des marnes ont pu être identifiées à proximitédu collège.De retour au collège, les élèves vont essayer de comprendre pourquoi des terrains marneux ont unaspect raviné quand ces roches affleurent.L’action de l’eau sur un échantillon permet de retrouver certaines propriétés de la roche.La présence d’eau en quantité sur une couche de marne horizontale ou pentue rendra compte desobservations de terrain.

• Commentaires des documents proposésLes documents présentés donnent une idée des résultats que l’on peut obtenir en effectuant lesdiverses expériences sur l’échantillon de marne ou une couche marneuse répartie au fond d’un aqua-rium.

• Corrections des pistes de travail1. Les propriétés des marnes sont, notamment : la porosité et l’imperméabilité.2. Dans le « MINI-DICO », on trouve le mot éroder qui signifie « arracher des fragments d’une rochepar les eaux de pluie ». Ici on observe, quand le fond est incliné, un creusement de petites vallées etque l’eau qui s’écoule devient grise, arrachant de fines particules à la marne. Il y a donc érosion de lamarne.3. Dans un paysage marneux plat, après la pluie, on observe la présence de nombreuses flaques d’eaurendant compte que la marne est imperméable. Dans un paysage marneux pentu (doc b, S’interroger)on observe la présence de nombreuses ravines, rendant compte de l’arrachage des particules par leseaux de pluie qui ne peuvent s’infiltrer dans la roche (sauf si celle-ci est fissurée…).

Activité 3 - L’action de l’eau sur le calcaire ➥ Pages 160-161

• Objectifs / Intentions pédagogiquesCette activité est proposée dans le cas où du calcaire a été identifié à proximité du collège.Le calcaire dans le paysage est une roche qui apparaît « dure » et pourtant elle est parfois découpéeen gorges et présente fréquemment de nombreuses fissures.Cette activité doit permettre de comprendre comment le calcaire peut être dissout par l’associationdes facteurs atmosphériques (air et eau).On amènera pas à pas l’élève à comprendre que l’eau chargée de dioxyde de carbone est un légeracide.

• Commentaires des documents proposésDocument a : Le calcaire (lorsqu’il n’est pas fissuré) est imperméable à l’eau : celle-ci glisse dessus.Document b : L’acide chlorhydrique dilué attaque le calcaire. Il y a effervescence : du dioxyde de car-bone est libéré, les ions calcium passent en solution.Document c : Dans les deux tubes avec acide dilué et eau gazeuse, les particules de calcaire sont « dis-soutes ».Document d : Les bandelettes tests permettent de comprendre que l’eau chargée de dioxyde de car-bone est légèrement acide.

• Corrections des pistes de travail1. Les différentes propriétés de l’échantillon de calcaire sont : le calcaire n’est pas poreux, il est imper-méable et fait effervescence avec l’acide dilué (dégagement de dioxyde de carbone, dissolution du cal-cium).

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98 L’eau e t l ’ asp e c t de s p aysag e s • Chapitre 9

2. L’eau gazeuse se comporte comme l’acide dilué envers le calcaire : elle le dissout. L’apport de dioxy-de de carbone à l’eau lui confère les propriétés d’un acide dilué.3. L’eau de pluie en traversant l’atmosphère se charge en dioxyde de carbone : elle acquiert donc lespropriétés d’un acide dilué.4. En circulant dans le calcaire fissuré, les eaux de ruissellement, qui sont légèrement acides, vont ledissoudre lentement. Au cours du temps, des rigoles se creusent, les fissures s’élargissent et des gorgesse forment (aspect caractéristique des lapiez en région karstique).

Activité 4 - L’action de l’eau sur le granite ➥ Pages 162-163

• Objectifs / Intentions pédagogiquesIci encore, cette activité est avant tout proposée si le collège est situé en région granitique. Toutefois,cette Exploitation de documents peut être proposée comme exercice, quelle que soit la région (à titrede généralisation).Dans cette activité on va montrer un autre mode d’action de l’eau : la désagrégation du granite.Sans parler d’altération chimique (non au programme en tant que telle), on montrera que le granitepasse de l’état sain à l’état pourri puis à l’état d’arène.

• Commentaires des documents proposésDocument 1 : Un paysage granitique.Cette coupe montre les modifications du granite, de la profondeur vers la surface, et présente déjà unrésultat d’ensemble de l’action de l’eau. Le cliché proposé permet de noter la transition sous-sol –> sol.Document 2 : Une même roche, des aspects différents.Document a : Sur cette photo rapprochée apparaissent les trois formes du granite et la façon donts’opère la désagrégation : à partir des fissures, de la périphérie de la roche vers les zones plus internesd’où la formation progressive des boules.Document b : En remontant le temps avant la désagrégation, c'est-à-dire en descendant en sous-sol,on constate que tout le granite est sain et que les fissures originelles sont très fines.Documents c, d, e : Des détails des trois formes du granite permettent de noter les transformationsminérales par la disparition ou la réduction de certains minéraux.Remarque : certains élèves pourront indiquer que les granites ne s’altèrent (= sont dégradés) que lors-qu’ils sont fissurés. Se pose alors le problème des fissures. Une observation de granite en place, à l’af-fleurement (voir site Magnard, www.magnard.fr, rubrique SVT 5e), montre que ces fissures existentavant altération et qu’elles permettent l’écoulement des eaux à l’origine de l’hydrolyse des silicates(feldspaths dans ce cas).La mise en place de ces fissures (diaclases) est un phénomène naturel, non tectonique, déterminé parle refroidissement du matériel après sa mise en place : en passant de magma à granite solide, la rochese rétracte sur elle-même, favorisant l’apparition des diaclases.De telles diaclases (non tectoniques) peuvent également s’observer au niveau de formations calcaires :elles ont pour origine la compaction qui accompagne la diagenèse de la roche (passage du sédimentriche en eau, donc dilaté, à la roche solide).

• Corrections des pistes de travail1. Sur le document 1 le granite profond apparaît bien cohérent, surtout dans la boule découpée ; puis,en montant, les boules sont plus petites et la roche moins apparente. Le sous-sol se termine par unsol contenant une roche friable, de petits rochers et la végétation. Le sol provient, en partie, de latransformation de matériaux rocheux au contact de l’eau, de l’atmosphère, et de la végétation.2. Au cours du temps les minéraux quartz, feldspath et mica, bien soudés entre eux dans le granite sain,se séparent de plus en plus et alors que le quartz reste entier, le feldspath et le mica (noir) se désa-grègent.3. Après son action sur les minéraux, l’eau joue le rôle de transporteur et enlève les particules précé-demment détachées. Ne restent alors en place que des boules au contenu de granite sain, beaucoupplus résistantes.

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Chapitre 9 • L’eau e t l ’ asp e c t de s p aysag e s 99

Schéma bilan ➥ Page 165

Le dessin figuratif (à gauche) indique comment l’eau peut être un agent de transformation d’un pay-sage (dégradation des roches en place, déblaiement des résultats de la dégradation, transport des par-ticules…) et favoriser la mise en place d’un nouveau paysage : creusement de la vallée, mise en placed’un chaos granitique, création d’un marais au contact des couches marneuses…La présentation organisée (à droite) facilite la mémorisation de ces étapes et souligne le rôle de l’eau.

Sciences Mag ➥ Pages 166-167

• La science au secours des vieilles pierresEn dehors des actions parfois violentes et dramatiques comme les éboulements, glissements de ter-rains… il existe des actions lentes et destructrices de l’eau (et de la pollution humaine) sur les rochesqui constituent la plupart des monuments anciens. Comment l’ingéniosité des hommes permet-ellede réparer ces dégâts ? L’évolution des connaissances, notamment sur la biologie des bactéries, per-met aujourd’hui d’employer ces auxiliaires au secours des roches !

• Géologie et curiosités naturellesCes photographies sont des incitations à des recherches de documents locaux, régionaux… au niveaudesquels les paysages présentent des roches aux formes étonnantes, sculptées en partie par l’actiondes eaux. Exemple de boules de granite dégagées… (voir site : www.magnard.fr/college/SVT).

■ Correction des exercices

Les exercices de la rubrique « Pour apprendre sa leçon » sont corrigés en fin de manuel de l’élève.

1. Après la pluie, le sol reste en de nombreux endroits couvert d’eau, qui forme de nombreuxétangs. Cette eau ne semble pas pouvoir s’inflitrer sur l’ensemble de la surface observée.

2. Les roches qui constituent le sous-sol sont probablement des roches imperméables à l’eau.Ne pouvant s’infliltrer, celle-ci reste à la surface.

3. Les marnes sont des roches qui sont imperméables lorsqu’elles sont gorgées d’eau.

1. Un trou dans le marbre apparaît là où s’égoutte le vinaigre. Ce dernier semble dissoudre lemarbre.

2. Le vinaigre apparaît avoir les propriétés d’un acide dilué.3. Le calcaire est attaqué par les acides dilués. La plaque de marbre est de nature « calcaire ».

Correction dans le manuel de l’élève, p. 193.3

2

1

1 2 3

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100 L’eau e t l ’ asp e c t de s p aysag e s • Chapitre 9

1. L’eau agit sur le calcaire en dissolvant très lentement la matière. Elle agit sur la marne pen-tue en arrachant des particules, en creusant la roche.

2. L’action sur la marne est plus rapide que sur le calcaire. En conséquence, elle sera creuséealors que le calcaire, plus cohérent, restera en relief.

1. À marée basse la falaise apparaît creusée à sa base (niveau plus blanc, parfois masqué pardes éboulis roux).

2. À marée haute la mer vient s’écraser à la base de la falaise qui a subi, préalablement, desinfiltrations d’eau à partir de son sommet : ces infiltrations l’ont fragilisée (nombreuses fis-sures présentes).Le choc des galets sur la base de la falaise provoque une érosion et creuse la roche.Le creux de la base au cours du temps va s’agrandir. La falaise située au-dessus sera alors ensurplomb. Les roches ne seront plus soutenues et tout un pan de la falaise va s’effondrer.

5

4

Sol ÉrosionCheminée

de fée

Argiles(sous-sol)

1 2 3

Blocs de grès

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Chapitre 10 • Le s r o c he s , m é moi r e de s p aysag e s a n c iens 101

Les roches, mémoire des paysages anciens

Manuel élève : p. 171 à 190

10

■ Thème généralLes roches sédimentaires possèdent des caractères qui donnent des renseignements sur l’origine desmatériaux qui les constituent. On peut donc retrouver leurs conditions de dépôts par comparaison avecles conditions actuelles identiques. Avec l’apport des fossiles contemporains de la sédimentation, onpourra, notamment, essayer de reconstituer des paysages anciens.

• Objectifs de connaissances– Les fleuves et rivières transportent et déposent des particules issues de l’érosion des roches lorsquele courant devient faible : il y a sédimentation.– Les dépôts sédimentaires peuvent devenir roches sédimentaires.– Les fossiles contenus dans ces roches sont des traces ou restes d’organismes anciens.– Les caractères des roches sédimentaires et les fossiles qui y sont présents permettent de reconsti-tuer des paysages anciens.

■ Programme officiel (application rentrée 2006)

Durée conseillée : deux à trois semaines.

Les roches sédimentaires sont des archives permettantde reconstituer des éléments de paysages anciens.

(École primaire : fiche 9, cycle 3)

La sédimentation correspond essentiellement au dépôt departicules issues de l'érosion.

Les sédiments, après transformations donnent des rochessédimentaires.

Les roches sédimentaires peuvent contenir des fossiles,traces ou restes d'organismes ayant vécu dans le passé.

L'être vivant à l'origine du fossile est contemporain de lasédimentation.

Les observations faites dans les milieux actuels, transpo-sées aux phénomènes du passé permettent de reconstituercertains éléments des passages anciens.

Notions – contenus Compétences Exemples d’activités

I - observation de photographies aériennes,d'images satellitales, afin d’identifier les aires desédimentation actuelles dans la mer, lesestuaires, les plans d'eau.

I - observation de dépôts actuels stratifiés dansles cours d'eau ou en bord de mer.

Ra/Re - conception et réalisation d'une manipu-lation montrant la sédimentation dans l'eau.

Re - modélisation de processus de fossilisation.

I - détermination de fossiles à l'aide d'une clé dedétermination. (B2i)

Ra - positionnement de certains fossiles étudiésdans la classification actuelle.

Reconstituer un paysage dupassé à partir de roches sédi-mentaires et des fossiles qu'ellescontiennent.

Relier la disposition en strates auniveau d'un affleurement auxconditions de formation d'uneroche sédimentaire.

Identifier un fossile en utilisantune clé de détermination.

Déduire de l'étude des caractéris-tiques d'une roche sédimentaire etde son contenu fossilifère, certainséléments d'un paysage ancien.

Sont exclues :– la notion de cycle sédimentaire ;– la recherche de corrélations régionales dans la reconstitution de paysages ;– l’étude détaillée des processus de fossilisation.

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Page 19: Partie Géologie externe : 3 évolution des paysages · 83 Géologie externe : évolution des paysages Partie 3 Y La géologie externe est l’occasion de revenir sur l’étude des

• Objectifs méthodologiquesIl s’agit d’un chapitre où la saisie d’informations et les constats donnent toute son importance au rai-sonnement.

■ Découpage du chapitre : progression et programmation horaire

Ce chapitre permet de reconstituer un environnement ancien à partir d’observations de terrains(matériaux composant les roches sédimentaires, donc conditions de dépôt, contenu en fossiles), parcomparaison avec les conditions actuelles et les êtres vivants actuels.Une double page « Observer pour s’interroger » indique les grandes lignes de la recherche : transportet dépôts de sédiments, formations des roches sédimentaires, contenu fossilifère, restes de vie ancien-ne qui permettront, tels les éléments d’une enquête, de reconstituer un paysage existant il y a des mil-lions d’années.Trois doubles pages « Exploitation de documents » fournissent des indices, la dernière synthétise lesrésultats par la reconstitution d’un paysage ancien.On peut ainsi envisager la programmation suivante, établie pour un chapitre abordé sur une périodede deux à trois semaines.

102 Le s r o c he s , m é moi r e de s p aysag e s a n c iens • Chapitre 10

S’informer– décrire des roches– compléter un tableau à

l’aide de données

Réaliser– effectuer une reconsti-

tution par croquis

Communiquer– décrire un paysage

imaginé– rédiger une conclusion– résumer une démarche

Raisonner– formuler des

explications– émettre des

hypothèses– effectuer des

déductions– comparer divers

éléments

Séquences

Mise ensituation etActivité 1

(1h00)

Activité 2

(0h30 à1h00)

Activité 3

(0h30 à1h00)

Activité 4

(1h00)

Objectifs

• Retrouver les diversstades de formation d’uneroche sédimentaire

• Rechercher les condi-tions de dépôts grâce àl’actualisme

• Connaître les conditionsde fossilisation

• Utiliser les données d’unaffleurement pour recons-tituer un paysage ancien

Compétences mises en œuvre

– formuler une hypothèse

– rechercher une explication

– effectuer une synthèse

– identifier des éléments

– effectuer des comparaisons

– effectuer des déductions

– effectuer une synthèse

– décrire une suite d’événements

– utiliser une clé de détermination

– résumer et généraliser

– réaliser et compléter un tableau

– décrire et schématiser un paysage ancien

Supports proposés

– photographies

– résultats d’expériences

– lames mince de roches

– documents photographiques

– schémas de fossilisationau cours du temps

– photographies de fossiles

– documents photographiques

Notions construites

– passage d’alluvions auxsédiments et aux rochessédimentaires

– retrouver, grâce à l’actualis-me, les conditionsanciennes de dépôts

– comprendre le phénomènede fossilisation

– savoir utiliser une clé dedétermination

– utiliser les principes apprispour reconstituer un paysage

■ Supports pédagogiques utiles

Matériel professeur– diapositives ou documents vidéo présentant un fleuve à l’étiage et en crue– eau d’une rivière en crue– grès et sable, poudingue et galets… pour comparaison

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Page 20: Partie Géologie externe : 3 évolution des paysages · 83 Géologie externe : évolution des paysages Partie 3 Y La géologie externe est l’occasion de revenir sur l’étude des

Chapitre 10 • Le s r o c he s , m é moi r e de s p aysag e s a n c iens 103

– lame mince de grès et de sable ou diapositive correspondante– nombreux fossiles– binoculaire ou microscope (non polarisant)– photographies de fossiles

Sites Internet– Vision des fossiles en 3Dhttp://www.3d-fossiles.com/– Des fossiles dans l’ambrehttp://ambre.jaune.free.fr/index_deb.html– Les phénomènes de fossilisationhttp://www.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s4/fossilisation.htmlhttp://www-sst.unil.ch/Musee/expos/itiner/ammonites/07_Fossilisation.pdf– Pour le professeur :http://www.inrp.fr/Acces/biotic/genetic/adn/html/emg.htmhttp://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/img_sem/

■ Aide à la mise en œuvre des activités

Page d’ouverture ➥ Page 171

Photographie : empreinte d’une ammonite dans une dalle calcaire. L’évocation d’une coquille, sinond’un être vivant suggère les pistes d’étude du chapitre :« Reconstituer des paysages anciens, c’est :– identifier les roches présentes à l’affleurement– rechercher dans quelles conditions ces roches se sont formées »

Observer pour s’interroger ➥ Pages 172-173

Document a : La disposition des roches en strates parallèles pose le problème de l’origine de ces rochessédimentaires.Documents b et c : Les fossiles présentés sont de deux sortes : éléments entiers (trons d’arbres enplace), empreinte ou traces (pattes de dinosaures dans des grès). Ils illustrent la présence animale etvégétale dans les temps anciens, rappelés par les âges indiqués en légende.Document d : Photographie satellite du littoral aquitain. On distingue bien l’arrivée en mer des eauxchargées de sédiments de la Garonne, puis la couleur marron qui s’estompe rapidement à quelquesdistances de l’embouchure en mer (dépôt ou dilution ?).

Activité 1 – Le devenir des particules arrachées ➥ Pages 174-175

• Objectifs / Intentions pédagogiquesL’érosion vue dans le chapitre précédent pose le problème du devenir des particules arrachées. Cetteactivité a pour but de montrer que ces particules sont d’abord transportées puis déposées dès que leseaux sont calmes. Cette sédimentation est un entassement par à-coups (périodes post-crue) de parti-cules de tailles différentes. Elle conduit à la formation par cimentation des roches sédimentaires, dis-posées en strates superposées.

L iens ut iles– Transparents Magnard (SVT 5e) :transparents 24, 25, 26 et 27

– Internet :www.magnard.fr/college/SVT

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104 Le s r o c he s , m é moi r e de s p aysag e s a n c iens • Chapitre 10

• Commentaires des documents proposésDocument 1 : Les deux aspects d’un fleuve.Le fleuve transporte jusqu’à la mer des éléments arrachés au cours d’un orage qui a lieu parfois trèsloin de son embouchure.Document 2 : De l’eau boueuse à la roche.Documents a1et a2 : le phénomène de sédimentation se produit par gravité, dès que les eaux n’ontplus la force de transporter les particules.Document a3 : les particules se déposent par gravité, les plus lourds (et les plus gros) d’abord.Document b : les sédiments peuvent avoir des éléments de tailles différentes selon la force du courant(crues). Ces éléments se déposent en strates horizontales. Le classement vertical au sein des stratesest toujours visible.Document c : alors que le sédiment est meuble (1), la roche qui en découle est constituée des mêmeséléments soudés (2). La comparaison des clichés suggère une transformation du sédiment en roche,par tassement ou compaction.

• Corrections des pistes de travail1. Les eaux du Rhône changent d’aspect car après un orage, les eaux de ruissellement apportent aufleuve de nombreuses particules arrachées en amont, sur les versants.2. Les eaux ne sont plus en mouvement, donc n’ont plus la force de transporter des particulespesantes. Elles tombent au fond sous leur propre poids, les plus lourdes se déposent en premier, lesplus légères ensuite.3. La taille des éléments déposés dépend de la force du courant qui les porte. Selon l’intensité descrues et la vitesse du courant qui varie selon les saisons, ils seront donc variables, parfois grossiers, par-fois fins.4. Les particules sont arrachées aux roches affleurantes. Elles sont ensuite transportées par les fleuvesjusqu’à la mer. Rencontrant des eaux calmes, elles se déposent au fond formant des couches de sédi-ments en couches horizontales. Au cours du temps ces sédiments se soudent pour donner les rochessédimentaires en strates horizontales.

Activité 2 – Identifier les conditions de dépôt ➥ Pages 176-177

• Objectifs / Intentions pédagogiquesÀ partir de roches sédimentaires, par comparaison des matériaux qui les composent avec des matériauxidentiques actuels, on pourra en déduire, connaissant les conditions de dépôts actuelles, les conditionsqui existaient lors de la formation de ces roches.

• Commentaires des documents proposésDocument 1 : Les données de terrain.Cet affleurement dans les Vosges a été choisi pour la présence au même endroit d’éléments différentsdéposés sur une période de temps définie et continue (période du dépôt : environ 200 Ma).Document 2 : Roches anciennes, sédiments actuels.Chaque type d’élément qui compose les roches (fins, grossiers et gros arrondis, fossile) est comparé àdes types de dépôts actuels (sable, galets, graviers…) ce qui permettra d’en déduire leurs conditions dedépôts anciennes, et les variations de ces conditions de dépôt en un même endroit, au cours du temps.

• Corrections des pistes de travail1. Le poudingue est constitué d’éléments assez gros (galets), plus petits (graviers) et fins (sable) sou-dés entre eux. Le grès semble constitué essentiellement d’éléments fins. Les éléments actuels compa-rables sont : pour le poudingue, les dépôts d’alluvions sur les rives d’un ruisseau ; pour le grès desdépôts de sable (mer peu profonde).2. Actuellement, les galets se trouvent en bordure de torrent, à l’arrivée de ceux-ci dans un lac, puisd’un littoral animé par d’importants courants ; le sable se trouve dans les eaux calmes peu profondes.

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Chapitre 10 • Le s r o c he s , m é moi r e de s p aysag e s a n c iens 105

3. Les ressemblances évoquées en 1, permettent de déduire les conditions de dépôt des roches : pourle poudingue : bordure de lac ou de mer, pour le grès : eaux calmes peu profondes.4. Pour retrouver les conditions de dépôts d’une autre roche sédimentaire on peut procéder de même :connaître les conditions de dépôts d’une roche contenant des éléments actuels semblables et endéduire celles de la roche sédimentaire.

Activité 3 – Des traces de vie ancienne : les fossiles ➥ Pages 178-179

• Objectifs / Intentions pédagogiquesOn essaie de déterminer la façon dont les traces ou restes d’êtres vivants très anciens peuvent avoir étéconservés dans les roches sédimentaires. On constate ainsi que les êtres vivants anciens étaient déjàtrès diversifiés.

• Commentaires des documents proposésDocuments 1a et b : La fossilisation.Les schémas retracent les événements qui se produisent pour que des restes ou traces d’êtres vivantspuissent devenir fossiles. On insistera surtout sur la notion de temps sans rentrer dans les détails surle fait que ces restes se transforment en roches (la notion de fossilisation n’est pas à développer).Document 2 : Les fossiles : la biodiversité est une vieille histoire !On présente ici des fossiles qui montrent que la diversité biologique existait déjà depuis très long-temps. C’est ainsi qu’on pourra retrouver des êtres ressemblant à certains organismes actuels, ter-restres ou marins (végétal, poisson, …), ou d’autres actuellement disparus (Trilobite). Cette planchepeut être aussi l’occasion de revenir sur l’ébauche de classification des êtres vivants établie en 6e etrappelée dans les pages de garde avant du manuel.

• Corrections des pistes de travail1. Pour que la coquille d’ammonite ou les traces du dinosaure soient conservées, ces restes doiventd’abord être recouverts de sédiments, puis ces sédiments et ces restes doivent être transformés enroches sédimentaires au cours du temps.2. La clé de détermination (voir Sciences Mag p.184-185) peut nous donner :

3. On peut déduire de nos connaissances des milieux de vie d’êtres semblables actuels :

4. Les conditions de fossilisation sont :- l’enfouissement des restes ou traces par des sédiments ;- la transformation au cours du temps en roches sédimentaires.

Activité 4 – La reconstition d’un paysage ancien ➥ Pages 180-181

• Objectifs / Intentions pédagogiquesÀ un moment donné, des sédiments se déposent, des êtres vivants meurent et sont enfouis dans cessédiments. Ces sédiments, devenus roches sédimentaires et mis à jour dans une région donnée, pré-sentent alors des caractéristiques et des fossiles particuliers. On essaie donc, à partir des donnéesde terrain (fossiles notamment), de reconstituer le paysage ancien tel qu’il était lors du dépôt dessédiments.

a : Fougères

Milieu de vie a : Aérien b : Marin c : Marin d : Marin e : Aérien f : Marin

b : Vertébré c : Mollusque d : Trilobite e : Insecte f : Echinoderme

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• Commentaires des documents proposésDocument 1 : Un paysage reconstitué.Ce dessin a été élaboré en fonction des éléments déduits de la présence des fossiles et de traces ensurface des sédiments, présentés dans le document 2 (sans oublier précédemment la présence degrès).Document 2 : Des indices, pour reconstituer un paysage disparu.Tous les fossiles ou traces présents permettent de déduire les caractéristiques du paysage étudié enfonction de leur ressemblance avec des êtres ou traces actuels.

• Corrections des pistes de travail1.

2. Pour reconstituer un paysage à un moment donné, il est indispensable tout d’abord de retrouver desfossiles qui appartiennent à la même couche sédimentaire. Il s’agit ensuite de déterminer leur modede vie et de déduire des données le climat qui existait. La reconstitution fait ensuite appel à un dessinimaginaire qui s’appuie sur des données scientifiques.3. Tous les milieux évoqués en 1, permettent de penser que ce paysage était géographiquement placédans une zone côtière, un delta marin à eaux saumâtres où pouvaient coexister des êtres terrestres,marins et d’eau douce.4. Actuellement, en France, on pourrait penser à un paysage présent sur le littoral atlantique (Vendéeà Aquitaine) ou méditerranéen (Camargue…).

Schéma bilan ➥ Page 183

À gauche, dessin figuratif des étapes du phénomène sédimentaire (dégradation, érosion, transport,dépôt) et des possibles fossilisations accompagnant la sédimentation.À droite, schéma organisé, soulignant ces étapes et rappel des méthodes permettant la reconstitutiond’un paysage ancien, à partir de l’identification et de la caractérisation de ces étapes.

Sciences Mag ➥ Pages 184-187

• Déterminer des fossilesDans cette double page, une clé de détermination non exhaustive des principaux fossiles, permet à l’élè-ve, à partir de critères de formes reconnaissables, de retrouver l’équivalent actuel ainsi que son milieude vie. Il pourra ainsi en déduire le milieu de vie de l’être vivant fossilisé. Cette clé est utilisable à toutmoment.

• L’ambre, coffre-fort pour animauxLes animaux pris au piège dans l’ambre sont bien des fossiles parfaitement conservés. L’idée de recons-tituer les êtres fossiles en utilisant leur ADN est théoriquement possible…

• Fossile ? Vous avez dit fossile ?Il est intéressant de constater comment les idées sur les fossiles ont pu évoluer. Il est à noter toute-fois que la découverte de la véridicité sur la formation des fossiles est récente. Ce document permetde revenir sur la notion de temps, peu évoquée en classe de 5e, et qui sera reprise en 3e avec laconstruction de l’idée d’évolution du monde vivant.

Être vivant

Milieu de vie

2.a Conifère

Terrestre

2.b Poisson

Eau douce ousalée

2.c Scorpion

Terrestre

2.d Amphibien

Eau douce(ou saumâtre

2.e Rides

Eau douce ousalée

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Chapitre 10 • Le s r o c he s , m é moi r e de s p aysag e s a n c iens 107

■ Correction des exercices

Les exercices de la rubrique « Pour apprendre sa leçon » sont corrigés en fin de manuel de l’élève.

1. Les sédiments sont dans l’ordre a) du sable, b) des galets, c) des graviers.2. On retrouve dans la roche (d) les éléments fins (sable), moyens (graviers) et assez gros

(galets).3. La différence entre sédiments et roche sédimentaire est que dans cette dernière, tous les

sédiments sont soudés entre eux.

Correction dans le manuel de l’élève, p. 193.

1. et 2. En utilisant la clé de détermination (p. 184 et 185) on peut trouver :a. Empreinte de feuille, végétal, fougèreb. Coquille, valve bombée : Lamellibranche ou Brachyopode (pour trancher, il faudrait

avoir un cliché placé à 90° pour rechercher un éventuel plan de symétrie). Il s’agit icid’une huître (gryphée) donc d’un lamellibranche.

c. Coquille, enroulée en spirale sur un axe : Gastéropoded. Forme aplatie à trois bandes articulées : Trilobite (Arthropode)

1. En partant du bas vers le haut : les strates, qui correspondent à des conditions de dépôtcontinental, contiennent des restes végétaux terrestres des traces de pas ou se trouvent surune plage.

2. Les strates qui correspondent à des milieux marins contiennent des débris d’algues, decoquilles ou de coraux.

3. Comme on le constate sur le schéma, cette falaise est le témoin de plusieurs passages de laprésence marine à l’émersion (4).

4

3

2

1

Continentaux

Emersion

Emersion

Emersion

Emersion

Mer peu profonde

Mer peu profonde

Mer peu profonde

Mer présente

Mer

Mer

Marins

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1. On retrouve les traces de quatre animaux(deux petits et deux grands) par la taille destraces.

2. Le sens de déplacement dépend de l’em-preinte laissée par les doigts, les pointesvers l’avant.

3. Le paysage probable à cette époque devaitse composer de terrains argileux humides(donc en bordure d’une étendue d’eau) pourpouvoir imprimer des traces, ensuite recou-verts par des eaux et d’autres sédiments(sables) pour pouvoir les conserver.

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Réflexions

■ Les thèmes de convergenceL’objectif général de l’enseignement des Sciences au collège est, pour l’élève, de se construire une « première représentation globale et cohérente du monde dans lequel il vit ». Cet objectif, à dimen-sion culturelle, passe par l’étude de sujets concernant à la fois les individus et la société : l’énergie,l’environnement et le développement durable, la météorologie et la climatologie, le mode de penséestatistique dans le regard scientifique sur le monde, la santé et la sécurité.

Plusieurs disciplines contribuent à l’appropriation des connaissances relatives à ces différents thèmes.Mais il s’agit, pour l’élève, de percevoir la cohérence de ces différents apports dissociés dans le temps(les cours se succèdent) et dans l’espace (de la salle de classe à la salle de travaux pratiques et au gym-nase). Il doit prendre conscience que « la science est plus que la simple juxtaposition des disciplinesconstitutives ».

« Ce sont les enseignements disciplinaires eux-mêmes qui alimentent la substance de ces thèmes ».Dans certains cas, le thème de convergence fait partie des objectifs d’apprentissage, dans d’autres, ilconstitue un support d’activités dans une entrée pluridisciplinaire.

Comment travailler autour d’un thème de convergence ?– La première démarche consiste à repérer dans les programmes, les notions et contenus en relationavec le thème (il sont signalés dans la colonne « notions-contenus »).– Il faut ensuite croiser ces derniers avec ceux des autres domaines d’enseignement pour déterminerles convergences possibles. Ces notions pourront alors être abordées en faisant appel aux apports desautres disciplines, ce qui suggère des progressions harmonisées. Des interventions conjointes de deuxprofesseurs devant un même groupe d’élèves sont, à cet égard, intéressantes.– Un travail de classe autour d’une même thématique et faisant intervenir plusieurs enseignants peutégalement être envisagé. Cet ensemble implique naturellement un travail en équipe pédagogique declasse.

La continuité d’un thème d’une discipline à l’autre et d’un niveau à l’autre, peut être assurée en utili-sant un même classeur qui sera complété progressivement.

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■ Concevoir une séquence d’enseignement en SVT selon une démarche de projet

Dans le cadre de la diversification des approches pédagogiques préconisées dans les programmes, le professeura toute latitude pour choisir une partie ou un ensemble de notions à chaque niveau du collège et de le traiterselon une démarche de projet. Cette séquence d’enseignement contribuerait à :– la compréhension des notions scientifiques du programme de la partie choisie ;– la formation des élèves aux compétences spécifiques de la démarche de projet (autonomie, responsabilité, oral) ;– l’éducation citoyenne, composante majeure des thèmes de convergence.

La démarche de projet

L’autonomie et la responsabilité sont des objectifs éducatifs majeurs, qui ne s’obtiennent pas par unesimple formation. Il faut impliquer les élèves :– dans des actions concrètes ;– dont ils connaissent parfaitement les objectifs et les étapes ;– dans lesquelles ils ont un rôle réel et bien identifié.

Cette démarche répond à une chronologie bien précise :– un cas concret pouvant faire l’objet d’une sortie pédagogique est identifié. Il concerne l’établisse-ment ou son environnement proche. Cela pour ancrer l’étude dans le territoire ;– une problématique est identifiée autour de l’objet d’étude. Elle comprend toute une série de ques-tions ou de problèmes. Il est souhaitable de trier ces questions selon une typologie qui fasse apparaîtreles trois composantes de développement durable : naturelles, économiques et socioculturelles ;– on fait choisir aux élèves la question ou le problème auquel ils souhaiteraient répondre par un tra-vail de recherche réalisable dans le temps imparti en binômes ou en trinômes.

Quelques étapes :On s’informe…– dans les disciplines, en interdisciplinarités, avec des partenaires ;– dans et en dehors de la classe, de l’établissement, en travail collaboratif par l’intermédiaire d’Internet.On comprend…– par une mise en relation des informations ;– par la réalisation d’un support matériel de travail.On agit…– par une action immédiate de communication interne et externe, passant obligatoirement par l’in-termédiaire du site web, éventuellement par d’autres moyens complémentaires ;– par une action spécifique en relation directe avec le sujet, par exemple d’actions initiées par des pro-positions qui visent à modifier des comportements en matière de santé, de mise en sûreté, d’environ-nement ou de solidarité.On évalue… Au cours d’une présentation du travail global de la classe qui passe par la présentation orale des pro-ductions matérielles de chaque groupe :– par rapport à la compréhension des connaissances scientifiques mobilisées ;– par rapport aux savoir-faire disciplinaires et transversaux qui auront été mis en œuvre, notammentla maîtrise des TICE.

Une séquence d’enseignement de ce type n’a pas comme ambition de traiter d’un thème de conver-gence de manière exhaustive, elle peut en revanche très bien aborder plusieurs thèmes simultané-ment. Par exemple, dans la prise en compte de l’éducation aux risques majeurs où l’ensemble desthèmes peut être abordé.

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Quelques exemples en 5e

Le risque majeur « inondation »Partie du programme : « le modelé actuel du paysage résulte de l’action de l’eau sur les roches » et« l’action de l’homme, dans son environnement géologique, influe sur l’évolution des paysages ».Thèmes de convergence abordés : environnement et développement durable , sécurité, météorologie.Partenaire envisageable : Météo France avec son propre site ainsi que celui qu’elle construit en parte-nariat avec l’IFFORMÉ et Planète Sciences « précipitations et risques » http://ac-versailles.fr/pedagogi/iffo-rme/sitePetR/accueil.htm

Typologie des questions à traiter par différents groupes d’élèves :1- L’aléa précipitation et son impact sur les roches et les paysagesComment surviennent les précipitations ?Quelles sont les précipitations dans notre région en fonction des saisons ?Comment mesure-t-on les précipitations ?Comment l’eau des précipitations est-elle évacuée ?Quelle est l’action de l’eau sur les roches du sous-sol local ?Quelles sont les propriétés des roches du sous-sol local vis-vis de l’eau ?2- Les enjeux de leur vulnérabilitéQuels sont les différents enjeux de la commune susceptibles d’être affectés ?Comment se répartit le risque « inondation » sur le territoire ? Quelle est la réglementation en matière de crue dans la commune ?3- La prévention du risque Comment se font les prévisions météorologiques ?Quelle mitigation vis-à-vis des crues ; sur le milieu ; sur les enjeux ?Comment se protéger des crues ?Comment se souvenir des événements majeurs en matière de crues ?

Autres exemples :– L’étude de la rivière locale, en relation avec la partie de programme « Occupation, et occupation desmilieux de vie ».– l’étude d’une carrière locale, en relation avec la partie de programme « géologie externe : évolutiondes paysages ».

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■ Importance et place de l’écrit en SVT

Le travail de production d’écrits a pour objectif de favoriser la construction des savoirs scientifiques etl'appropriation des méthodes. Il entre dans la maîtrise de la compétence Communiquer.

Communiquer par écrit pour qui ? Pour quoi ? Comment ?En premier lieu, les écrits peuvent être différenciés :

Les écrits personnels pour :– agir. Exemple : préciser un dispositif, anticiper sur des résultats, planifier (choix de matériels)– mémoriser. Exemple : garder des traces (observations, recherches, lectures, résultats)– comprendre. Exemple : organiser, trier, structurer, reformuler (La reformulation est une composan-te de la construction du savoir scientifique)Ces écrits peuvent être réalisés sur des cahiers de brouillon, un carnet de bord (IDD)…

Les écrits collectifs pour :– communiquer à un autre groupe, à la classe, à d’autres classes– questionner un scientifique par exemple – faire le bilan : ré-organiser, ré-écrire, institutionnaliser ce que l’on retiendra

On peut également distinguer les écrits en fonction de leur statut :– les écrits provisoires sont les pages personnelles portant les notes, dessins, questions, explications,hypothèses, stratégies, résultats, conclusions, etc. Ce sont des écrits non corrigés, non évalués. C’estle lieu de la spontanéité à favoriser : on aide à la production d’écrits par le questionnement. Les codessont personnels (abréviations, orthographe …), la forme n'est pas contrôlée.– les écrits transitoires sont destinés à communiquer les idées provisoires vers le professeur, la clas-se, un groupe ou son binôme. C'est la cas d'une préparation à la maison qu'on mutualise pour produi-re une version collective. Les codes deviennent collectifs, les exigences de forme augmentent.– les écrits définitifs sont plus collectifs : synthèses, traces écrites cohérentes. Ce sont des textes, destableaux ou des schémas à exigences formelles ou linguistiques importantes. Ce sont des productionscorrigées, expressions de la connaissance à acquérir.

L’enseignement des sciences permet donc de développer des compétences pour une meilleuremaîtrise de la langue.

Par ailleurs, une explication scientifique peut constituer un projet de lecture, motivant par sa neutra-lité. Elle peut devenir un support d'activités langagières pour :– dire ce que pense un auteur– décrire, constater, justifier, expliquer les informations saisies– utiliser le vocabulaire scientifique– faire un bilan, en utilisant des mots clés – sélectionner les phrases qui traduisent le mieux l'idée à exprimer.

Des risques de dériveIl faut être vigilant et ne pas privilégier les exigences langagières au détriment de l'objectif scientifiqueque l'on s'est fixé. Les risques de dérive sont réels.

« Ainsi, les élèves peuvent être sollicités pour s’exprimer beaucoup, parler, écrire abondamment,donner l’impression d’être actifs. Mais cette prolixité langagière peut faire illusion, quand il n’y a, enfait, que peu d’activité cognitive, quand les élèves restent dans le registre du sens commun sans entrerdans le raisonnement scientifique. […/…] La multiplication des écrits peut se substituer à la structu-ration et masquer son absence.

Le risque symétrique est que ce soit l’enseignant qui apporte en clôture de séquence la connaissan-ce conceptualisée, celle-ci venant se juxtaposer aux connaissances non élaborées.[…/…] Cetteconnaissance ne peut alors pas être intégrée. » (A.Vérin, IUFM Amiens ; groupe de recherche ENSCachan).

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