Download - Osho Transformation Tarot

Transcript
Page 1: Osho Transformation Tarot

01. Le Non Mental

Le Non Mental

L'Ultime et l'Inexprimable

L'état de non mental est l'état du divin. Dieu n'est pas une pensée, mais l'expérience de non pensée. Il n'y a plus de contenu dans le mental et c'est l'explosion lorsque le mental est sans contenu. Ce n'est pas un objet que vous pouvez voir; c'est véritablement la capacité de voir. Ce n'est pas ce qui est vu, mais celui qui voit. Ce n'est pas comme les nuages qui s'amoncellent dans le ciel, mais le ciel lorsqu'il n'y a aucun nuage. C'est ce ciel vide.

Lorsque la conscience ne se focalise pas sur l'objet, lorsqu'il n'y a rien à voir, rien à penser, juste le vide tout autour, alors on se retrouve face à soi. Il n'y a nulle part où aller, l'on se détend dans sa propre source et cette source est Dieu.

Votre être intérieur n'est rien d'autre que le ciel intérieur. Le ciel est vide, mais c'est le ciel vide qui contient tout, l'existence entière, le soleil, la lune, les étoiles, la terre, les planètes. C'est le ciel vide qui donne l'espace à tout ce qui est. C'est le ciel vide qui est à l'origine de tout ce qui existe. Les choses vont et viennent et le ciel reste le même.

Exactement la même manière, vous avez un ciel intérieur; il est également vide. Des nuages vont et viennent, des planètes naissent et disparaissent, des étoiles surgissent et meurent et le ciel intérieur reste le même, intact, inaltéré, sans peur. Nous appelons ce ciel intérieur sakshin, le témoin et c'est là tout le but de la méditation.

Tournez-vous vers l'intérieur, savourez le ciel intérieur. Souvenez-vous, quoi que vous puissiez voir, vous n'êtes pas cela. Vous pouvez voir des pensées, puis vous n'êtes pas les pensées; vous pouvez voir vos sentiments, puis vous n'êtes pas vos sentiments; vous pouvez voir vos rêves, désirs, souvenirs, imaginations, projections, puis vous n'êtes pas cela. Continuez à éliminer tout ce que vous pouvez voir. Alors un jour arrive le moment extraordinaire, le moment le plus important d'une vie, lorsqu'il n'y a plus rien à jeter. Tout ce qui se voit a disparu et seul celui qui voit est là. Celui qui voit est le ciel vide.

Connaître, c'est être intrépide et être plein d'amour. Connaître, c'est être Dieu, c'est être immortel.

Il n'y a aucune possibilité de contaminer le ciel, de laisser des empreintes sur lui, des marques sur lui. Nous pouvons dessiner des lignes sur l'eau, mais à peine sont-elles tracées, qu'elles disparaissent, cependant si des lignes sont tracées sur la pierre elles demeurent durant des milliers d'années. Des lignes ne peuvent simplement pas être dessinées dans le ciel, ainsi il n'est aucune question de leur disparition. Comprenez s'il vous plaît cette différence, les lignes ne peuvent pas être dessinées dans le ciel. Je peux déplacer mon doigt à travers le ciel, le doigt passe mais la ligne n'est pas dessinée et la question de la disparition de la ligne ne surgit simplement pas.

Le jour où une personne passe au-delà du mental, lorsque la conscience transcende le mental, elle éprouve cela comme un ciel et jusqu'ici aucune marques ou lignes n'ont jamais été tracées sur l'âme. Elle est éternellement pure, éternellement en état d'illumination, aucune pollution ne s'y est jamais déposée.

 

02. La Communion

Page 2: Osho Transformation Tarot

La Communion

L'Harmonie intérieure et extérieure

L'homme vit comme une île et c'est de là que vient toute la misère. Tout au long des siècles, l'homme a essayé de vivre indépendamment de l'existence; ce qui n'est pas possible dans la vraie nature des choses. L'homme ne peut être ni indépendant, ni dépendant. L'existence est un état d'interdépendance; tout dépend de tout. Il n'y a aucune hiérarchie, personne n'est inférieur et personne n'est supérieur. L'existence est une communion, une affaire d'amour éternelle.

Mais l'idée que l'homme doit être plus haut, supérieur, spécial, crée le problème. L'homme doit être rien, l'homme doit se dissoudre dans la totalité de choses. Et lorsque nous laissons tomber toutes les barrières, l'harmonie arrive et cette harmonie est une bénédiction. Être un avec le Tout est tout. C'est l'essence même de l'esprit religieux.

Héraclite dit:"Cela ne serait pas mieux si les choses arrivaient aux hommes comme ils le souhaitent. À moins que vous n'attendiez l'inattendu vous ne trouverez jamais la vérité, car elle est difficile à découvrir et difficile à atteindre. La nature aime se cacher. Le dieu dont l'oracle est à Delphes ne parle, ni ne se tait; mais donne des signes".

L'existence ne parle aucune langue... et si vous dépendez de la langue il ne peut y avoir aucune communication avec l'existence. L'existence est un mystère, vous ne pouvez pas l'interpréter. Si vous interprétez, vous manquez la cible. L'existence peut être vécue, mais pas pensée. Elle est plutôt comme de la poésie, que comme de la philosophie. Elle est un signe, elle est une porte, elle montre, mais ne dit rien.

À travers le mental, il n'y a aucune possibilité d'approcher l'existence. Si vous y pensez, vous pouvez continuer à penser et à penser, à propos de ceci, de cela, mais vous ne l'atteindrez jamais; parce que penser est précisément la barrière. La pensée est un monde privé, elle vous appartient; alors vous êtes enfermé, encapsulé, emprisonné en vous-même. Sans pensée, vous n'êtes plus; vous n'êtes plus enfermé. Vous vous ouvrez, vous devenez poreux, l'existence coule en vous et vous coulez dans l'existence.

Apprenez à écouter; écouter signifie que vous êtes ouvert, vulnérable, réceptif, mais qu'en aucune façon vous pensez. La pensée est une action positive, l'écoute est passivité; vous devenez comme une vallée et recevez; vous devenez comme un utérus et vous recevez. Si vous pouvez écouter, alors la nature parle, mais ce n'est pas une langue. La nature n'utilise pas de mots. Qu'utilise-t-elle alors ? Héraclite dit qu'elle utilise des signes. Une fleur est là; quel est le signe en elle ? Elle ne dit rien; mais pouvez-vous vraiment dire qu'elle ne dit rien ? Elle dit beaucoup, mais elle n'utilise pas de mots, un message muet.

Pour entendre le "sans mot", vous devrez devenir "muet", parce que seul le semblable peut entendre le semblable, seul le semblable peut établir une relation avec le semblable.

Assis près d'une fleur, ne soyez pas une personne, soyez une fleur. Assis près de l'arbre, ne soyez pas une personne, soyez l'arbre. Vous baignant dans une rivière, ne soyez pas un homme, soyez la rivière. Alors vous recevrez des millions de signes et ce n'est pas une communication, c'est une communion. Alors la nature parle, parle des milliers de langues, mais pas à travers un langage.

 

03. L'Illumination

Page 3: Osho Transformation Tarot

L'Illumination

Pourquoi Bouddha attend aux portes du ciel

Quoique vous fassiez, faites le avec une profonde vigilance, alors même les petites actions deviennent sacrées. Faire le ménage ou la cuisine devient sacré, devient adoration. Il n'est pas question de ce que vous faites, la question est comment vous le faites. Vous pouvez nettoyer le sol comme un robot, mécaniquement; vous devez le faire, aussi vous le faites; mais vous passez alors à côté de quelque chose de beau. Nettoyer le sol aurait pu être une grande expérience; vous l'avez manquée. Le sol est propre mais quelque chose qui aurait pu se passer en vous ne s'est pas passé. Si vous aviez été conscient et vigilant, non seulement le sol, mais vous même auriez également ressenti un profond nettoyage.

Nettoyez le sol avec une profonde vigilance, lumineux de vigilance. Travaillez, soyez assis ou marchez, mais une chose doit être un fil continu; ayez de plus en plus de moments de votre vie lumineux de vigilance. Laissez la bougie de la vigilance brûler dans chaque moment, dans chaque acte. L'effet cumulatif est ce que l'illumination est. L'effet cumulatif, tous les moments ensemble, toutes les petites bougies ensemble, deviennent une grande source de lumière.

L'histoire raconte que lorsque Gautama le Bouddha mourut, il arriva devant les portes du paradis. Ces portes s'ouvrent rarement, seulement de temps à autre au cours des siècles, il n'y a pas tous les jours de visiteur et chaque fois que quelqu'un se présente devant ces portes tout le paradis célèbre l'évènement. Une conscience de plus est parvenue à l'illumination et l'existence est beaucoup plus riche qu'elle ne l'était auparavant.

Les portes furent ouvertes et les êtres illuminés qui étaient déjà entrés au paradis... parce que dans le Bouddhisme il n'existe pas de Dieu, mais ces êtres illuminés sont d'essence divine et il y a ainsi autant de dieux que d'êtres illuminés…, étaient tous réunis à la porte avec de la musique, des chansons et des danses. Ils voulaient accueillir Gautama le Bouddha mais à leur grande stupeur il tournait le dos à la porte. Son visage regardait toujours vers le rivage lointain qu'il avait laissé derrière lui.

"C'est étrange, qui attendez-vous?" lui demandèrent-ils. On dit qu'il répondit: "Mon cœur n'est pas si petit, j'attends tous ceux que j'ai laissé derrière moi et qui luttent sur le chemin, ce sont mes compagnons de voyage. Vous pouvez laisser les portes fermées, vous devrez attendre un peu pour célébrer mon entrée au paradis car j'ai décidé de ne passer cette porte que le dernier, lorsque tous les autres seront devenus illuminés et auront passé la porte, lorsqu'il n'y aura plus personne à l'extérieur; alors le moment sera venu pour moi d'entrer".

Cette histoire est une légende, ce ne peut pas être un fait réel. La décision ne vous appartient pas; lorsque vous devenez illuminé vous devez entrer dans la source universelle de la vie, ce n'est pas de votre choix ou de votre décision; mais la légende dit qu'il essaye, même après sa mort. Cette histoire vient de ce qu'il avait dit la veille de sa mort; qu'il vous attendrait tous.

Il ne peut pas attendre ici plus longtemps, il a déjà attendu plus que son temps. Il aurait déjà dû être parti, mais en voyant votre misère et votre souffrance, d'une certaine façon, il s'est maintenu. Mais cela devient de plus en plus difficile, il va devoir vous quitter, à contrecoeur, mais il vous attendra sur l'autre rive; il n'entrera pas au paradis, c'est une promesse: "Aussi, n'oubliez pas que pour vous; je resterai là, pendant des siècles, mais hâtez-vous, ne me faites pas faux bon et ne me laissez pas attendre trop longtemps".

 

04. La Sincérité

Page 4: Osho Transformation Tarot

La Sincérité

La Recherche par Bodhidharma d'un Disciple

Souvenez-vous d'une seule chose: soyez sincère, soyez authentique avec vous-même, proclamez votre vérité quoiqu'il vous en coûte. Même si vous risquez votre vie, prenez le risque, car la vérité a beaucoup plus de valeur que n'importe quoi, car la vérité est la vraie vie.

Cela me rappelle Bodhidharma qui introduisit le Zen en Chine. L'empereur était venu l'accueillir à la frontière et si une autre personne s'était trouvée à la place de Bodhidharma, l'empereur lui aurait immédiatement coupé la tête pour s'être comporté de manière si grossière. L'empereur avait créé des centaines de temples et fait ériger des milliers de statues de Bouddha, mille savants traduisaient continuellement les paroles de Bouddha, du pali en chinois et le trésor impérial entretenait dix mille moines bouddhistes. Il avait beaucoup fait pour créer une Chine bouddhiste et bien sûr il pensait que tout cela serait apprécié. Aussi, il lui dit: "J'ai fait tout ça, qu'en pensez-vous ? Quelle vertu vais-je retirer de tout cela ?"

"Vertu ? Vous êtes idiot" lui répondit Bodhidharma devant la cour entière; car la cour s'était déplacée avec l'empereur. Il y eut un silence et il ajouta: "Vous irez directement en enfer".

L'empereur qui ne pouvais pas comprendre lui dit: "Je ne vois pas pourquoi vous êtes si fâché". Bodhidharma répondit: "Vous détruisez une parole vivante, vous entretenez ces savants qui n'ont rien à

contribuer à l'élévation de la conscience humaine et vous avez malgré tout l'audace de demander si vous gagnerez de la vertu? Vous souffrirez dans le feu de l'enfer"

L'empereur se dit: "Comment me sortir du piège de cet homme ? Je suis entré dans le repaire du lion et il m'est maintenant très difficile d'en sortir…" L'empereur s'en retourna et Bodhidharma resta dans les collines juste à l'extérieur de la frontière de Chine. Il s'assit dans un temple, face au mur, pendant neuf ans et déclara: "Parler à des gens qui ne comprennent pas est comme parler à un mur, toutefois, il y a une consolation à parler à un mur, parce que c'est un mur. Je ne me retournerai que lorsque je verrai venir quelqu'un digne d'écouter la parole vivante".

C'est long neuf ans, mais finalement un matin l'homme arriva et dit: "Écoutez, je pense que je suis la personne que vous attendez". Comme preuve il se coupa une main avec son épée et la jeta sur les genoux de Bodhidharma en disant: "Retournez-vous, sinon je me coupe la tête et vous en serez responsable".

Bodhidharma se retourna immédiatement. Il dit: "Ça suffit ! C'est la preuve que tu es aussi fou que je le souhaitais. Assieds- toi, tu n'as pas besoin de te couper la tête, nous allons l'utiliser; tu vas être mon successeur". Un homme qui coupe sa main juste pour prouver la sincérité de sa recherche… et il n'y avait aucun doute dans l'esprit de Bodhidharma que s'il ne s'était pas retourné, l'autre se serait coupé la tête. La responsabilité d'avoir tué inutilement un homme et un si bel homme, si courageux, l'aurait accablé. L'homme était certainement le successeur de Bodhidharma.

Mais que s'est-il passé entre ces deux êtres ? Personne ne le sait. Pas un seul mot. Bodhidharma s'est juste tourné vers lui, lui a dit de s'asseoir et l'a regardé dans les yeux… la neige tombait et il y avait un immense silence tout autour. Pas une seule question ne fut posée et pas une seule réponse donnée. Mais quelque chose a du avoir transpiré, autrement Bodhidharma ne l'aurait pas choisi comme son disciple.

 

05. L'Ultime Accident

Page 5: Osho Transformation Tarot

L'Ultime Accident

Chiyono et son seau d'eau

Ce n'est pas une succession de causes qui amène l'illumination. Votre recherche, votre désir intense, votre empressement à faire ce qu'il faut créent, peut-être ensemble, une sorte de parfum autour de vous, grâce auquel ce grand accident devient possible.

La nonne Chiyono étudiait depuis des années mais n'arrivait pas à trouver l'illumination. Une nuit, elle portait un vieux seau rempli d'eau et tandis qu'elle marchait elle admirait la pleine lune reflétée dans le seau. Soudain les liens de bambou qui maintenaient le seau se rompirent et le seau se disloqua. L'eau s'écoula, le reflet de la lune disparut et Chiyono fut illuminée. Elle écrivit ce poème:

« Par tous les moyens j’ai essayé de maintenir le seau en état, espérant que les frêles bambous ne romprait pas. Soudain le fond tomba. Plus d'eau, plus de lune dans l'eau. Le vide dans ma main". »

L'illumination est toujours comme un accident car c'est imprévisible, car vous ne pouvez pas le gérer ou le provoquer. Mais comprenez-moi bien, lorsque je dis que l'illumination est comme un accident, je ne dis pas de ne rien faire pour l'atteindre. L'accident n'arrive qu'à ceux qui ont beaucoup fait pour cela mais cela n'arrive jamais à cause de leur action. L'action est juste la cause qui crée la disposition en eux et ils sont alors prédisposés à l'accident, c'est tout. C'est la signification de ce bel événement.

Je dois vous dire quelque chose au sujet de Chiyono. C'était une très belle femme et lorsqu'elle était jeune elle avait même été courtisée par l'empereur et les princes. Elle refusa car elle voulait être seulement amoureuse du divin. Elle allait d'un monastère à l'autre pour devenir nonne mais même les grands maîtres la refusaient. Il y avait tant de moines et elle était si belle qu'ils oublieraient tout y compris Dieu, aussi, partout on lui fermait la porte.

Alors que fit Chiyono ? Ne trouvant aucun autre moyen elle se brûla le visage et fut entièrement défigurée. Puis elle se rendit chez un maître. Il ne put même pas reconnaître si elle était un homme ou une femme; alors elle fut acceptée comme none. Elle étudia et médita continuellement pendant trente à quarante ans. Puis soudain, une nuit… elle regardait la lune reflétée dans le seau. Soudain le seau tomba, l'eau s'écoula rapidement et la lune disparut et ce fut le déclic.

Il y a toujours un déclic à partir duquel le vieux disparaît et le nouveau commence, à partir duquel vous renaissez. Cet incident été le déclic. Soudain l'eau s'est écoulée et il n'y avait plus de lune. Elle a du lever les yeux et la vraie lune était là. Soudain elle s'est éveillée au fait que tout était reflet, illusion, parce qu'observé à travers le mental. Lorsque le seau s'est brisé, à l'intérieur le mental aussi s'est brisé. C'était prêt, tout ce qui pouvait être fait avait été fait. Tout ce qui était possible elle l'avait fait. Rien n'avait été oublié, elle était prête et elle l'avait mérité. Cet incident ordinaire avait été le déclic.

Soudain le fond est tombé, c'était un accident. "Plus d'eau, plus de lune dans l'eau, le vide dans ma main". Et c'est cela l'illumination, lorsque le vide est dans votre main, lorsque tout est vide, lorsqu'il n'y a personne,

pas même vous. Vous êtes parvenu au vrai visage du Zen.

 

06. L'Avidité

Page 6: Osho Transformation Tarot

L'Avidité

Une parabole sur l'ambition et la hâte

Chaque fois que les gens deviennent très avides ils deviennent très pressés et essayent de trouver comment aller plus vite encore. Ils sont continuellement pressés car ils pensent que la vie va leur manquer. Ce sont ceux qui disent: "le temps c'est de l'argent". Le temps est de l'argent ? L'argent est très limité et le temps illimité. Le temps n'est pas de l'argent, le temps est éternité, il a toujours été là et sera toujours là; vous avez toujours été ici et vous serez toujours ici.

Aussi, rejetez l'avidité et ne vous souciez pas du résultat. Il arrive parfois qu'à cause de votre impatience vous manquiez beaucoup de choses.

Je vais vous raconter une ancienne parabole hindoue...Un grand saint, Narada, allait au paradis. Il avait l'habitude de voyager entre le paradis et la terre. Il

fonctionnait comme un facteur entre ce monde et l'autre, il était un pont. Il rencontra par hasard un vieux sage, très vieux, assis sous un arbre et répétant son mantra. Il avait répété

ce mantra pendant de nombreuses années et de nombreuses de vies. Narada lui demanda: "Voudrais-tu demander quelque chose ? Voudrais-tu adresser un message à Dieu ?" Le vieil homme ouvrit ses yeux et dit: "Informes-toi simplement d'une chose; Combien de temps vais-je devoir encore attendre ? Combien de temps ? Dis lui que c'est trop. Je répète ce mantra depuis de nombreuses vies; pendant combien de temps encore dois-je le répéter ? J'en suis fatigué et je m'ennuie".

Juste à côté du vieux sage, sous un autre arbre, il y avait un jeune homme qui jouait avec un ektara, un instrument à une corde; il en jouait et dansait. En plaisantant Narada lui demanda: "Voudrais-tu toi aussi t'informer du temps qu'il te faudra pour atteindre l'illumination ?" Mais le jeune homme ne se donna même pas la peine de répondre et continua à danser. Narada, de nouveau, lui demanda: "Je vais voir Dieu, as-tu quelque message ?" Mais le jeune homme rit et continua à danser.

Lorsque Narada revint après quelques jours, il dit au vieil homme: "Dieu a dit que tu devrais attendre au moins trois vies de plus". Le vieil homme devint si furieux qu'il jeta son chapelet; il était sur le point de frapper Narada ! Il dit: "c'est absurde ! J'ai attendu et attendu, j'ai pratiqué toute sorte d'austérités, de cérémonies, de jeunes et toutes les formes de rituels. J'ai accompli tout ce qui était exigé; trois vies; c'est injuste !"

Le jeune homme dansait toujours joyeusement sous son arbre. Narada était inquiet, mais il s'approcha tout de même et lui dit: "Bien que tu n'aies rien demandé, par curiosité, j'ai posé la question. Lorsque Dieu a dit que le vieil homme devrait attendre trois vies, je me suis informé du jeune homme qui, à côté, dansait et jouait de son ektara et il a dit: ce jeune homme devra attendre autant de vies qu'il y a de feuilles sur l'arbre sous lequel il danse".

Le jeune homme se mit à danser encore plus vite et dit: "Juste autant de feuilles que celles de cet arbre ? Alors ce n'est pas très loin, alors je suis déjà arrivé ! Imagine le nombre d'arbres qui sont sur toute la terre; en comparaison, c'est très près ! Merci monsieur d'avoir demandé". Il se remit à danser et l'histoire dit que le jeune homme fut illuminé à l'instant même.

 

07. Au-delà de l'Avidité

Page 7: Osho Transformation Tarot

Au-delà de l'Avidité

Une parabole sur l'ambition et la hâte (2)

Chaque fois que les gens deviennent très avides ils deviennent très pressés et essayent de trouver comment aller plus vite encore. Ils sont continuellement pressés car ils pensent que la vie va leur manquer. Ce sont ceux qui disent: "le temps c'est de l'argent". Le temps est de l'argent ? L'argent est très limité et le temps illimité. Le temps n'est pas de l'argent, le temps est éternité, il a toujours été là et sera toujours là; vous avez toujours été ici et vous serez toujours ici.

Aussi, rejetez l'avidité et ne vous souciez pas du résultat. Il arrive parfois qu'à cause de votre impatience vous manquiez beaucoup de choses.

L'homme est comblé s'il est en accord avec l'univers. S'il n'est pas en accord avec l'univers alors il est vide, tout à fait vide et de ce vide découle l'avidité. L'avidité doit le remplir, avec de l'argent, des maisons, des meubles, avec des amis, avec des amants, avec n'importe quoi, car on ne peut pas vivre vide. C'est horrible, c'est une vie de fantôme. Si vous êtes vide sans rien à l'intérieur de vous il est impossible de vivre.

Il y a seulement deux façons de se sentir rempli; ou bien vous vous mettez en accord avec l'univers… alors vous êtes alors rempli du tout, de toutes les fleurs, de toutes les étoiles. Elles sont en vous comme elles sont à l'extérieur de vous. C'est le véritable accomplissement. Mais si vous ne faites pas cela; des millions de gens ne le font pas, alors le moyen le plus simple est de vous remplir de n'importe quel bric-à-brac.

L'avidité signifie simplement que vous ressentez un vide profond et que vous voulez le remplir de quoique ce soit, peu importe ce que c'est. Et une fois que vous avez compris cela, vous n'avez plus rien à faire avec l'avidité. Ce avec quoi vous avez à faire c'est d'être en communion avec le tout de sorte que le vide intérieur disparaisse et avec lui toute avidité disparaît.

Mais le monde est plein de fous qui amassent des choses pour remplir leur vide. L'un amasse de l'argent même s'il ne le dépense jamais. D'autres mangent, sans avoir faim mais continuent malgré tout à avaler. Ils savent qu'ils vont se créer de la souffrance, qu'ils seront malades, mais ils ne peuvent pas s'en empêcher. Cette façon de manger est aussi un processus de remplissage. Il y a ainsi beaucoup de façons de remplir le vide, bien qu'il ne soit jamais rempli, il reste vide et vous restez malheureux car ce n'est jamais assez. Il en faut plus et toujours plus et le désir de plus est sans fin.

Vous devez comprendre le vide que vous essayez de combler et vous poser la question: "Pourquoi suis-je vide ? L'existence entière est si pleine, pourquoi suis-je vide ? Peut être me suis-je égaré ? Je ne vais plus dans la même direction, je ne suis plus existentiel, voilà la cause de mon vide".

Soyez alors existentiel. Avancez au plus près de l'existence dans le silence et la paix, dans la méditation. Et un jour vous réaliserez que vous êtes plein, trop plein, débordant de joie, de félicité, de bénédictions. Vous

en avez tant que vous pouvez en donner au monde entier sans jamais l'épuiser. Ce jour là, pour la première fois, vous ne ressentirez plus d'avidité pour de l'argent, pour de la nourriture,

pour des objets, pour quoi que ce soit. Vous vivrez naturellement et tout ce qui est nécessaire vous le trouverez. 

08. L'Art d'être disciple

Page 8: Osho Transformation Tarot

L'Art d'être disciple

Les nombreux maîtres de Junnaid

Il n'existe aucune situation qui ne renferme une leçon, vraiment aucune. Toutes les situations en recèlent une mais vous devez la découvrir; elle peut ne pas être apparente. Vous devez être vigilants et examiner tous les aspects de la situation.

Au moment de sa mort on interrogea Junnaid, le grand Maître soufi… son principal disciple s'approcha de lui et lui dit: "Maître vous nous quittez, une question nous toujours tracassée mais nous n'avons jamais eu assez de courage pour vous la poser: Qui était votre Maître ? Cela a toujours été une grande curiosité parmi vos disciples car nous ne vous avons jamais entendu parler de votre Maître".

Junnaid ouvrit les yeux et dit: "Il me sera très difficile de répondre car j'ai appris de presque tout le monde. L'existence entière a été mon Maître. J'ai appris de chaque événement de ma vie et je suis reconnaissant à tout ce qui est arrivé car c'est grâce à tout ce que j'ai appris que j'en suis arrivé là; il ajouta: juste pour satisfaire votre curiosité je vous citerai trois exemples.

Le premier; j'avais très soif et j'allais vers la rivière avec mon bol de mendiant, le seul bien que je possédais; lorsque je l'atteignis, un chien se précipita, sauta dans la rivière et se mit à boire.

Je l'observai un instant et je jetai mon bol, car il était inutile. Un chien peut s'en passer. J'ai moi aussi sauté dans la rivière et bu autant d'eau que je voulais. Tout mon corps était frais parce que j'avais sauté dans la rivière. Je me suis assis dans l'eau quelques instants, j'ai remercié le chien, lui ai touché les pattes avec une profonde révérence car il m'avait appris une leçon.

J'avais tout lâché, tout ce que je possédais, mais j'avais un certain attachement à mon bol de mendiant. C'était un beau bol très joliment gravé et j'étais toujours conscient que quelqu'un pouvait le voler. Même pendant la nuit j'avais l'habitude de le mettre sous ma tête, comme un oreiller pour que personne ne puisse le dérober. C'était ma dernière attache; le chien m'a aidé. C'était si clair; si un chien peut se débrouiller sans bol… je suis un homme, pourquoi ne pourrais-je pas me débrouiller ? Ce chien a été l'un de mes Maîtres.

Ensuite dit-il, je m'étais perdu dans une forêt et il était minuit lorsque j'atteignis le village le plus proche. Chacun dormait à poings fermés. J'ai erré partout dans la ville, essayant de trouver quelqu'un réveillé qui m'abriterait pour la nuit, jusqu'à ce que finalement je rencontre un homme. Je lui ai demandé: il me semble qu'il y a seulement deux personnes réveillées dans cette ville, vous et moi. Pourriez-vous m'abriter pour la nuit ?"

L'homme répondit: "Je peux voir à votre robe que vous êtes un moine soufi..."Le mot soufi vient de suf et suf signifie laine, un vêtement de laine. Les soufis ont utilisé le vêtement de laine

pendant des siècles. On les appelle soufis à cause de leurs vêtements. "Je peux voir que vous êtes un soufi dit l'homme et je me sens un peu gêné de vous accueillir dans ma

maison. Je le souhaite vraiment mais je dois vous dire qui je suis; je suis un voleur. Voulez-vous être l'invité d'un voleur ?"

Pendant un instant Junnaid hésita et le voleur lui dit: "J'ai bien fait de vous le dire car vous semblez hésitant. Le voleur le souhaite mais le mystique semble hésiter à entrer dans la maison d'un voleur, comme si le mystique était plus faible que le voleur. En fait je devrais avoir peur de vous; vous pourriez me changer, vous pourriez transformer toute ma vie. Vous inviter signifie danger, mais je n'ai pas peur. Vous êtes le bienvenu, entrez dans ma maison, mangez, buvez, dormez et restez y autant que vous le voudrez, car je vis seul et je gagne suffisamment pour me débrouiller pour deux personnes et ce sera merveilleux de discuter avec vous de choses importantes. Mais vous semblez hésiter".

Et Junnaid prit conscience que c'était vrai; il lui demanda pardon. Il toucha les pieds du voleur et dit: "Oui, mon enracinement dans mon propre être est encore bien faible. Vous êtes vraiment un homme fort et j'aimerais bien venir chez vous et j'aimerais rester un peu plus longtemps, pas seulement cette nuit. Je voudrais moi-même être plus fort". "Venez" lui dit le voleur. Il lui donna à manger, à boire, l'aida à préparer son lit et lui dit: Je vais partir maintenant, je dois faire mon travail. Je reviendrai tôt le matin".

Tôt le matin le voleur revint et Junnaid lui demanda: "Avez-vous réussi ?" "Non, pas aujourd'hui, répondit le voleur, mais je verrai demain". Cela se répéta continuellement pendant trente jours, chaque nuit le voleur sortait et chaque matin il revenait

les mains vides. Mais il n'était jamais triste, jamais déçu, aucun signe d'échec sur son visage, toujours heureux

Page 9: Osho Transformation Tarot

et il disait: "Peu importe. J'ai fait de mon mieux. Une fois encore je n'ai rien trouvé aujourd'hui mais j'essayerai demain et s'il plaît à Dieu, cela arrivera demain si ce n'est pas arrivé aujourd'hui".

Junnaid partit au bout d'un mois; pendant des années il essaya d'atteindre la réalisation et c'était toujours un échec. Mais chaque fois qu'il décidait d'abandonner il se rappelait le voleur, son visage souriant et ses paroles: "S'il plaît à Dieu, ce qui n'est pas arrivé aujourd'hui peut arriver demain". "Je me souviens de ce voleur comme un de mes plus grands Maîtres dit Junnaid, sans lui je ne serais pas ce que je suis.

Et troisièmement, dit-il, j'entrai dans un petit village, un petit garçon portait une bougie allumée, allant certainement au temple de la ville y mettre la bougie pour la nuit.

Peux-tu me dire d'où vient la lumière lui demanda Junnaid, tu as toi-même allumé la bougie, tu dois donc l'avoir vu. Quelle est la source de la lumière ?"

Le garçon se mit à rire et répondit: "Attend !" il souffla la bougie devant Junnaid et lui dit: "Tu as vu partir la lumière, peux-tu me dire où elle est partie ? Si tu peux me dire où elle est partie je te dirai d'où elle est venue car elle s'en est allée au même endroit, elle est retournée à sa source".

"J'avais rencontré de grands philosophes dit Junnaid mais aucun n'avait jamais énoncé une aussi belle formulation; "elle est retournée à sa source". Finalement tout retourne à sa source. De plus l'enfant m'a fait prendre conscience de ma propre ignorance; j'essayais de plaisanter avec lui, mais la plaisanterie s'est retournée contre moi. Il m'a montré que poser des questions idiotes - d'où la lumière est-elle venue ? - n'est pas intelligent. Elle vient de nulle part, du néant et elle ne retourne nulle part, au néant.

J'ai touché les pieds de l'enfant dit Junnaid et l'enfant, perplexe, m'a dit: "Pourquoi touches-tu mes pieds ?"; je lui ai répondu: tu es mon Maître, tu m'as montré quelque chose. Tu m'as donné une grande leçon, une grande compréhension.

Depuis ce jour dit Junnaid, j'ai médité sur le néant et lentement, lentement je suis entré dans le néant. Et maintenant est venu le dernier instant où la bougie s'en ira, où la lumière s'en ira. Et je sais où je vais, à la même source.

Je me rappelle cet enfant avec reconnaissance. Je le vois encore, debout devant moi, éteignant la bougie".

 

09. Le plus Grand Miracle

Le plus Grand Miracle

Sur les tentations des pouvoirs spirituels

Faire un miracle est grand, mais pas assez grand. Faire un miracle c'est toujours être dans le monde de l'ego. La vraie grandeur est si ordinaire qu'elle ne revendique rien; elle est si ordinaire qu'elle n'essaye jamais de prouver quoique ce soit.

Un homme vint voir Lin Chi et lui dit: "Mon maître est un grand médium. Que pouvez vous dire de votre maître ? Que sait-il faire, quelles sortes de miracles ?"

"Quels miracles votre maître a t'il fait ?" demanda Lin Chi."Un jour lui dit le disciple, il m'a dit d'aller de l'autre côté de la rivière et je suis resté là, debout, une feuille

dans la main. La rivière était très large, plus d'un kilomètre. Il était debout sur l'autre rive et là il a commencé à écrire avec un stylo et ce qu'il écrivait est venu s'inscrire sur mon papier. Je l'ai vu moi-même, je suis témoin ! Que peut faire votre maître ?".

Lin Chi lui répondit: "Lorsqu'il a faim il mange, lorsqu'il a sommeil il dort".L'homme lui dit: "Que racontez-vous là, vous appelez ça des miracles ? Tout le monde fait cela !"."Personne ne le fait lui dit Lin Chi, lorsque vous dormez vous faites mille et une choses, lorsque vous mangez

vous pensez à mille et une choses. Lorsque mon maître dort, il dort simplement, sans remuer, sans se retourner, sans même rêver. A ce moment rien d'autre n'existe que le sommeil et lorsqu'il a faim il mange. Il est toujours là où il est.

A quoi cela sert-il d'écrire d'un bord de rivière à l'autre ? C'est tout bonnement idiot. Seuls les gens idiots sont

Page 10: Osho Transformation Tarot

intéressés par ça. Quel est l'intérêt ?"

Quelqu'un vint voir Ramakrishna et lui dit: "Mon maître est un grand homme, il peut marcher sur l'eau." "C'est idiot répondit Ramakrishna; je vais simplement chez le passeur et pour seulement deux centimes il me

fait traverser de l'autre côté. Votre maître est un imbécile. Allez et faites lui prendre conscience qu'il ne devrait pas gaspiller sa vie. On peut le faire si facilement."

Mais le mental a toujours une envie de quelque chose. Le mental ne fait rien d'autre que désirer, désirer que quelque chose se passe. Parfois il pense à l'argent, avoir plus d'argent, avoir des maisons plus grandes, avoir plus de respectabilité, avoir plus de pouvoir politique. Et vous vous tournez vers la spiritualité mais le mental reste le même. Maintenant vous voulez avoir plus de pouvoirs psychiques, de télépathie, de voyance et toutes sortes de bêtises. Le mental ne change pas; vous voulez plus. Le même jeu continue.

À l'heure actuelle, c'est la télépathie, la voyance ou les pouvoirs psychiques; "si vous pouvez faire ceci, je peux faire mieux que ça. Je peux lire les pensées des gens à des milliers de kilomètres de distance".

La vie est en soi un miracle, mais l'ego n'est pas prêt à l'accepter. Il veut toujours faire quelque chose de spécial, quelque chose que personne d'autre ne fait, quelque chose d'extraordinaire.

 

10. La Valeur

La Valeur

Sur les vertus du fait d'être inutile

Ne cherchez pas trop à être utile. Rappelez-vous plutôt constamment que vous n'êtes pas ici dans la vie pour devenir un produit, vous n'êtes pas ici pour devenir une utilité, ce qui serait indigne. Vous n'êtes pas seulement ici pour devenir de plus en plus efficaces; vous êtes ici pour devenir de plus en plus vivants, vous êtes ici pour devenir de plus en plus intelligents, pour devenir de plus en plus heureux, heureux jusqu'à l'extase.

Lao Tzu voyageait avec ses disciples et ils arrivèrent dans une forêt où des centaines de bûcherons coupaient les arbres car on construisait un grand palais. Presque toute la forêt avait été coupée mais un arbre était debout, un grand arbre avec des milliers de branches, si grand que dix mille personnes auraient pu s'asseoir sous son ombre. Lao Tzu demanda a ses disciples d'aller s'informer pourquoi cet arbre n'avait pas encore été coupé, alors que la forêt entière avait été coupée et réduite à l'état de désert.

Les disciples allèrent demander aux bûcherons: "Pourquoi n'avez-vous pas coupé cet arbre ?" "Cet arbre est absolument inutile dirent les bûcherons. On ne peut rien en faire car chaque branche est pleine

de noeuds, rien n'est droit. On ne peut pas en faire de piliers, on ne peut pas en faire des meubles et on ne peut pas l'utiliser comme combustible car sa fumée est si dangereuse pour les yeux que vous pourriez presque devenir aveugles. Cet arbre est absolument inutile, voilà pourquoi."

Lorsqu'ils revinrent, Lao Tzu se mit à rire et leur dit: "Soyez comme cet arbre, si vous voulez survivre dans ce monde, soyez comme cet arbre, absolument inutile; ainsi personne ne vous nuira. Si vous êtes droits vous serez coupés, vous deviendrez des meubles dans la maison de quelqu'un. Si vous êtes beaux vous serez vendus au marché, vous deviendrez un produit. Soyez comme cet arbre absolument inutile; alors personne ne pourra vous nuire et vous deviendrez immenses et des milliers de gens s'abriteront sous votre ombre.

Lao Tzu à une logique entièrement différente de celle de votre mental. Il dit: "soyez le dernier, vivez dans le monde comme si vous n'existiez pas. Demeurez inconnu, n'essayez pas d'être le premier, ne soyez pas en compétition, n'essayez pas de prouver votre valeur, ce n'est pas la peine. Soyez inutiles et réjouissez-vous".

Bien sur ce n'est pas commode mais si vous le comprenez vous constaterez qu'au fond, au plus profond, c'est plus facile; parce que la vie est faite pour célébrer et se réjouir, la vie ne doit pas devenir une utilité. La vie est

Page 11: Osho Transformation Tarot

plus comme de la poésie que comme un produit sur le marché; elle devrait ressembler à de la poésie, à un chant, à une danse.

Lao Tzu dit: "Si vous essayez d'être très intelligents, si vous essayez d'être très utiles, vous serez utilisés. Si vous essayez d'être très efficaces, d'une manière ou d'une autre vous serez exploités par le monde parce que le monde ne peut pas laisser tranquille un homme efficace. Laissez tomber toutes ces idées. Si vous voulez être un poème, une extase, oubliez alors l'utilité. Restez vrais à vous-même".

 

11. La Reconnaissance

La Reconnaissance

Le maître, le jardinier et l'invité

Le désir du mental est d'être extraordinaire. L'ego a soif et désire ardemment la reconnaissance d'être quelqu'un. Certains réalisent ce rêve par la richesse, d'autres par le pouvoir, la politique; d'autres le réalisent par des miracles, des tours de passe-passe mais le rêve demeure le même: "je ne peux pas accepter de n'être personne".

Le miracle est là lorsque vous acceptez le fait de n'être personne, lorsque vous êtes aussi ordinaire que les autres, lorsque vous ne recherchez pas la reconnaissance, lorsque vous pouvez exister comme si vous n'existiez pas. Être absent est le miracle.

Cette histoire est belle; une des plus belles anecdotes zen. Bankei est un des plus beaux maîtres; pourtant Bankei était un homme ordinaire.

Un jour que Bankei travaillait dans son jardin, arriva un chercheur en quête d'un maître. "Jardinier, où est le maître ?" lui demanda t'il.

Bankei se mit à rire: "Attendez; entrez par cette porte et à l'intérieur vous trouverez le maître". L'homme fit le tour, entra et vit Bankei assis sur un trône; le même homme qui jardinait à l'extérieur. "Vous

vous moquez" dit le visiteur "quittez ce trône, c'est un sacrilège, vous ne respectez pas votre maître". Bankei descendit, s'assit par terre et lui dit: "C'est difficile, maintenant tu ne trouveras pas de maître ici... car

je suis le maître". Il était difficile pour cet homme d'accepter qu'un grand maître puisse travailler dans le jardin et être aussi

ordinaire. Il s'en alla; il ne pouvait croire que cet homme était le maître et ainsi, manqua l'occasion. Chacun a peur de n'être personne. Seules de rares personnes, des personnes exceptionnelles n'ont pas peur

de n'être personne; un Gautama le Bouddha, un Bankei. N'être personne n'est pas un phénomène ordinaire, c'est une des expériences les plus importantes dans la vie, d'être et en même temps de ne pas être. Être seulement pure existence, sans nom, sans adresse, sans frontières… ni pécheur, ni saint, ni inférieur, ni supérieur, uniquement un silence.

Les gens ont peur parce que toute leur personnalité disparaîtra; leur nom, leur réputation, leur respectabilité, tout va disparaître, d'où la peur. Mais de toute façon la mort va tout emporter. Ceux qui sont sages laissent disparaître ces choses par elles mêmes, rien n'est laissé que la mort puisse vous prendre. Alors toute peur disparaît car la mort ne peut pas venir; vous n'avez rien gardé pour la mort. La mort ne peut pas tuer une personne inexistante.

Dès que vous réalisez que vous n'êtes personne vous devenez immortel. L'expérience de n'être personne est exactement la signification de nirvana, de néant, de silence, de calme absolu, sans ego, sans personnalité, sans hypocrisie; simplement ce silence… et ces insectes qui chantent dans la nuit.

Dans un sens vous êtes ici mais en même temps vous n'êtes pas là.Vous êtes ici à cause de la vieille association avec le corps, mais regardez à l'intérieur; vous n'êtes pas et

vous comprenez que là où règne le pur silence réside votre réalité, que la mort ne peut détruire. C'est votre éternité, c'est votre immortalité.

Il n'y a rien à craindre, il n'y a rien à perdre et si vous pensez que quoi que ce soit est perdu; votre nom, votre respectabilité, votre gloire, ils sont sans valeur, ce sont des jouets pour les enfants, pas pour des gens mûrs. Le

Page 12: Osho Transformation Tarot

temps est venu pour vous d'être mature, d'être mûr, Le temps est venu pour vous de simplement être.Le fait d'être quelqu'un représente si peu. Plus vous êtes quelqu'un, plus vous êtes petit; plus vous n'êtes

personne, plus vous êtes grand. Ne soyez absolument personne et vous êtes un avec l'existence elle-même.

 

12. L'Interrogation

L'Interrogation

Le professeur et sa soif de réponses

Celui qui s'attache aux questions se perd dans la jungle de la philosophie. Laissez les questions aller et venir. Regardez la foule des questions comme vous regardez les gens se déplacer dans la rue, rien à donner, rien à prendre, avec détachement et recul...

Plus il y a de distance entre vous et vos questions, mieux c'est, car c'est dans cet espace que surgira la réponse.

Un professeur de philosophie se rendit chez le maître zen, Nan-in, pour l'interroger sur Dieu, le nirvana, la méditation et beaucoup d'autres choses. Le maître écouta silencieusement les questions, les questions et les questions… puis il lui dit: "Vous semblez fatigué, vous avez gravi cette haute montagne et vous venez de loin, laissez-moi d'abord vous servir un thé". Le maître zen prépara le thé, le professeur attendit, bouillant de questions et pendant que le maître préparait le thé, que le samovar chantait et que l'arôme du thé se répandait, le maître dit au professeur: "Attendez, ne soyez pas si pressé, qui sait, la réponse à vos questions peut venir en buvant le thé... ou même avant".

Le professeur était désorienté, il commençait à penser: "Tout ce voyage a été inutile, cet homme semble fou. Comment ma question sur Dieu peut-elle trouver réponse en buvant du thé ? Quel rapport y a t'il ? Mieux vaut partir d'ici au plus tôt". Toutefois, il se sentait fatigué et boire une tasse de thé avant de redescendre la montagne serait une bonne chose.

Le maître apporta la théière, versa du thé dans la tasse, puis continua à verser. La tasse était pleine et commençait à déborder dans la soucoupe mais il continuait à verser; à son tour la soucoupe fut pleine. Juste une goutte de plus et le thé commencerait à se répandre sur le sol. Le professeur s'exclama: "Arrêtez, que faites-vous ? Êtes-vous fou ou quoi ? Ne voyez-vous pas que la tasse et la soucoupe sont pleines ?"

Le maître zen répondit: "Vous êtes exactement dans cet état, votre esprit est si plein de question que même si j'y réponds vous n'aurez aucune place pour recevoir ma réponse. Toutefois, vous semblez être un homme intelligent et vous pouvez comprendre que la tasse et la soucoupe ne pouvaient pas contenir une seule goutte de thé de plus sans qu'il ne commence à déborder et verser sur le sol. Depuis que vous êtes entré dans cette maison vos questions débordent de partout; elle est petite mais pleine de vos questions ! Rentrez chez vous; videz votre tasse et revenez. Créez d'abord un peu d'espace en vous".

 

13. Renoncer au Savoir

Page 13: Osho Transformation Tarot

Renoncer au Savoir

La vision obsédante de Naropa

La vérité c'est votre propre expérience, votre vision personnelle. Même si j'ai vu la vérité et vous la dis, dès l'instant où je vous l'énoncerai, elle deviendra pour vous un mensonge, non une vérité. Pour moi c'était la vérité, elle me sautait aux yeux, c'était ma vision. Pour vous ce ne sera pas votre propre vision, ce sera une chose empruntée, ce sera une croyance, ce sera un savoir, non une connaissance et si vous commencez à y croire, vous croirez en un mensonge.

Souvenez-vous de cela, même une vérité peut devenir mensonge si elle entre en vous par la mauvaise porte. La vérité doit entrer par la porte d'entrée, par les yeux. La vérité est une vision, elle doit être vue.

Naropa était un grand érudit, un grand pandit qui avait dix mille disciples. Un jour où il était assis, entouré de milliers de textes sacrés anciens, très anciens et rares, la fatigue le prit; il s'endormit soudain et eut une vision.

Il vit une très vieille femme, horrible et laide, une sorcière. Sa laideur était telle qu'il commença à trembler dans son sommeil. C'était si écoeurant qu'il voulut fuir, mais fuir pour aller où ? Il était figé, comme hypnotisé par la vieille sorcière dont les yeux étaient comme des aimants.

"Qu'étudiez-vous ?" demanda la vieille femme. "La philosophie, la religion, l'épistémologie, la langue, la grammaire, la logique" répondit-il.De nouveau, la vieille femme demanda: "les comprenez-vous ?" Naropa répondit: "oui bien sur je les comprends".La vieille femme demanda à nouveau; "comprenez-vous le mot ou le sens ?"On avait posé des milliers de questions à Naropa dans sa vie, des milliers d'étudiants qui se renseignaient,

demandaient, mais personne ne lui avait jamais demandé cela; s'il comprenait le mot ou le sens. Les yeux de la femme étaient si perçants, ces yeux plongeaient au plus profond de son être et il lui était impossible de mentir. A un autre il aurait dit: "bien sûr que je comprends le sens" mais à cette femme, à cette femme horrible, il devait dire la vérité. "Je comprends les mots" dit-il.

La femme fut très heureuse, elle commença à danser et à rire et sa laideur se transforma; son être se mit à rayonner d'une subtile beauté et Naropa se dit: "Je l'ai rendue si heureuse, pourquoi ne pas la rendre encore plus heureuse ?" aussi il ajouta: "Oui et j'en comprends aussi le sens".

La femme cessa de rire et de danser et elle se mit à pleurer, à gémir et toute sa laideur revint, mille fois pire. Naropa demanda: "Pourquoi pleurez-vous, gémissez-vous et pourquoi riiez-vous et dansiez-vous auparavant ?"

"J'étais heureuse qu'un grand érudit comme toi n'ait pas menti" répondit la femme, "mais maintenant je pleure et gémit parce que tu m'as menti; je sais et tu sais, que tu n'en comprends pas le sens".

La vision disparut et Naropa fut transformé. Il s'échappa de l'université et plus jamais de sa vie il ne toucha un texte sacré. Il devint complètement ignorant. Il avait compris, la femme n'existait pas, c'était seulement une projection. C'était l'être de Naropa lui-même qui à cause de son savoir était devenu laid. Juste cette simple compréhension que: "je n'en comprends pas le sens" et la laideur s'était transformée en un merveilleux phénomène.

Cette vision de Naropa est très significative. A moins que vous ne ressentiez que le savoir est inutile vous ne serez jamais à la recherche de la sagesse et vous prendrez la fausse monnaie pour un vrai trésor. Vous devez prendre conscience que le savoir n'est que de la fausse monnaie; ce n'est pas une connaissance, ce n'est pas une compréhension, tout au plus est-il intellectuel. Le mot a été compris mais le sens est perdu.

 

14. L'Authenticité

Page 14: Osho Transformation Tarot

L'Authenticité

Milarepa et le faux maître

L'important n'est pas le chemin, l'important c'est l'authenticité du chercheur. Laissez moi vous l'expliquer.

Vous pouvez suivre n'importe quel chemin, si vous êtes sincère et authentique vous atteindrez le but. Certains chemins peuvent être ardus, d'autres peuvent être plus faciles; certains peuvent être entourés de verdure, d'autres peuvent traverser des déserts et d'autres encore de beaux paysages et certains autres peuvent ne pas avoir de paysage autour d'eux, c'est encore autre chose. Mais si vous êtes sincère, honnête, authentique et vrai, alors chaque chemin mène au but.

Cela peut donc être réduit à une chose; l'authenticité est le chemin. Peu importe quel chemin vous suivez, si vous êtes authentique, chaque chemin mène au but et l'opposé est également vrai; peu importe le chemin que vous suivez, si vous n'êtes pas authentique vous n'arriverez nulle part. Votre authenticité vous amène au but et rien d'autre. Tous les chemins sont secondaires, le principe de base est d'être authentique, d'être vrai.

L'on raconte que lorsque le grand mystique Milarepa arriva chez son maître au Tibet il était si humble, si pur, si authentique que les autres disciples se mirent à le jalouser. Il allait certainement devenir le successeur du maître et bien sûr, il y avait des embrouilles; aussi, ils essayèrent de le tuer.

Un jour ils lui dirent: "si tu crois réellement en notre maître, peux tu sauter de cette falaise ? Si tu crois vraiment, si tu as confiance rien de mal ne peut t'arriver". Et Milarepa sauta sans hésiter un seul instant. Ils se précipitèrent en bas… c'était une falaise de près de 1500 mètres. Ils descendirent, pensant trouver ses os éparpillés, mais il était là, dans la position du lotus, très heureux, merveilleusement heureux. Il ouvrit les yeux et dit: "vous avez raison, la confiance protège".

Ils pensèrent que c'était peut-être un hasard, aussi lorsqu'un jour une maison prit feu ils lui dirent: "si tu aimes le maître et si tu as confiance en lui tu peux entrer dans le feu". Il se précipita pour sauver la femme et l'enfant qui étaient restés à l'intérieur; les autres disciples espéraient bien qu'il mourrait, mais lorsqu'il ressortit avec la femme et l'enfant il n'était pas brûlé du tout et la confiance le rendit encore plus rayonnant.

Un jour qu'ils se rendaient quelque part ils durent traverser une rivière et ils lui dirent: "tu n'as pas besoin de monter dans le bateau, ta confiance est si grande que tu peux marcher sur l'eau". Et il marcha.

C'était la première fois que le maître le voyait, il ne savait pas qu'on avait dit à Milarepa de sauter dans le précipice ou d'entrer dans la maison en feu, mais cette fois-ci il était là, sur la rive et il vit Milarepa marcher sur l'eau. "Que fais-tu ? C'est impossible !" s'exclama t'il.

Milarepa répondit: "ce n'est pas impossible du tout ! Je le fais par ton pouvoir, maître". Alors le maître pensa: "si mon nom et mon pouvoir peuvent faire cela pour cet homme ignorant et stupide…

et dire que je n'ai jamais essayé moi-même"… alors il essaya, il se noya et on n'entendit plus jamais parler de lui.

 

15. La Vigilance

Page 15: Osho Transformation Tarot

La Vigilance

La mort soudaine du disciple d'Ekido

Soyez vigilant. Chaque moment doit être vécu comme si c'était le dernier, il est fort possible que ce soit le dernier ! Aussi, vivez-le totalement, retirez-en la quintessence. C'est dans cette totalité que vous serez vigilant.

Le maître japonais Ekido était un maître sévère et ses élèves le craignaient.Un jour qu'un élève frappait l'heure sur le gong du temple, il manqua un coup car il observait une belle fille

qui franchissait la porte du temple. Le disciple ignorait qu'Ekido était debout derrière lui et Ekido le frappa avec son bâton. Le choc arrêta le cœur du disciple et il mourut.

Vous pourriez penser, en considérant cette histoire, que le maître a tué son disciple mais ce ne fut pas le cas. De toute façon le disciple allait mourir, c'était son heure et le maître le savait; il a seulement utilisé l'instant de sa mort pour lui permettre l'illumination.

L'histoire ne le dit pas mais c'est ce qui arriva, sinon pourquoi le maître se serait-il tenu derrière lui ? N'avait-il rien de plus important à faire ? Mais à ce moment là, rien n'était plus important car ce disciple allait mourir et cette mort devait être utilisée. L'histoire est belle et très significative. Le disciple a vu passer une belle fille et il a oublié toute conscience de lui-même, tout son être devint désir, il voulait suivre cette fille, posséder cette fille. Un instant auparavant il était dans la conscience, maintenant il n'était plus vigilant.

Il était totalement vigilant lorsqu'il frappait le gong - cela fait partie de la méditation dans un monastère zen; quoi que vous fassiez, faites le avec conscience ! Quoi que vous fassiez, soyez dedans comme une lumière et tout vous sera révélé. Ce disciple au moment de sa mort aurait dû être vigilant et conscient mais le mental fit une dernière chose, sa dernière tentative, une belle fille apparut. A ce moment là, alors que le disciple n'était plus vigilant, le maître le frappa durement sur la tête.

Le maître voit la mort invisible approcher et il le frappe juste pour le rendre conscient. Le maître attendait derrière lui. Les maîtres attendent toujours derrière les disciples, physiquement ou pas et c'est le plus grand moment lorsqu'une personne va mourir. Le maître le frappa durement, son corps tomba mais à l'intérieur il est devenu conscient; le désir disparu. Tout est parti avec le corps; brisé, il est devenu conscient. Il est mort dans la vigilance et si vous pouvez joindre vigilance et mort vous êtes illuminé.

16. L'Imitation

L'Imitation

Le doigt de Gutei pointé vers l'Un

Page 16: Osho Transformation Tarot

Soyez vrai avec vous-même car votre propre vérité peut vous mener à la vérité ultime. Votre vérité n'est la vérité de personne d'autre.

Vous avez une semence en vous mais ce n'est que si cette semence germe et devient un arbre que vous fleurirez, alors vous serez béni et atteindrez l'extase. Mais si vous suivez les autres cette graine restera morte. Vous pouvez accumuler tous les rêves du monde et tout réussir, mais vous vous sentirez vides car rien d'autre que votre graine ne peut vous remplir, seule votre graine, lorsqu'elle devient un arbre vous remplira. Vous ne sentirez l'accomplissement que lorsque votre vérité fleurira, jamais avant.

Le maître zen Gutei avait coutume de lever le doigt chaque fois qu'il expliquait une question relative au zen. Un très jeune disciple commença à l'imiter et chaque fois que quelqu'un lui demandait de quoi son maître

avait parlé, le garçon levait son doigt.Gutei l'apprit et lorsqu'un jour il surprit le garçon en train de le faire, il le saisit, sortit brusquement son

couteau, lui coupa le doigt et le jeta. Comme le garçon s'enfuyait en hurlant, Gutei s'écria: "Arrête !" Le garçon s'arrêta, se retourna et regarda son maître à travers ses larmes. Gutei tenait son propre doigt en l'air. Le garçon tenta de lever le sien… et lorsqu'il réalisa qu'il n'était plus là il s'inclina. A cet instant il fut illuminé.

C'est une histoire très étrange et il est fort possible que vous la compreniez mal, car la chose la plus difficile à comprendre dans la vie est le comportement d'un être illuminé.

Les maîtres ne font jamais rien d'inutile, ne serait-ce que de lever un doigt … Gutei ne levait pas tout le temps le doigt, seulement lorsqu'il expliquait une question concernant le zen. Pourquoi ? Tous vos problèmes se créent parce que vous êtes fragmenté, divisé, parce que vous êtes un chaos et non pas une harmonie. Et qu'est ce que la méditation ? C'est parvenir à l'unité.

Les explications de Gutei étaient secondaires, seul le doigt levé était important, il disait: "Soyez un ! Et tous vos problèmes seront résolus". Le garçon commença à l'imiter...

L'imitation ne mène nulle part, elle signifie que l'idéal vient de l'extérieur, ce n'est pas quelque chose qui vient de vous. Vous avez une semence en vous, si vous imitez les autres cette semence restera morte.

Gutei devait être très compatissant, l'on ne peut être aussi dur qu'en ayant de la compassion parce que l'imitation doit être radicalement supprimée. Le doigt n'est qu'un symbole. Le garçon devait subir un choc radical et la souffrance devait atteindre la racine même de son être. Un moment très intense de prise de conscience, un moyen très puissant... Gutei cria: "Arrête !" Dans cet instant d'arrêt, la douleur disparut.

Par habitude, lorsque le maître lève son doigt le garçon lève le sien - qui n'est plus là et pour la première fois il réalise qu'il n'est pas son corps, qu'il est conscience, connaissance, qu'il est une âme dont le corps est juste l'enveloppe.

Vous êtes la lumière intérieure, non pas la lampe mais la flamme.

 

17. Une Tasse de Thé

Une Tasse de Thé

Les paupières de Bodhidharma et les origines du thé

La conscience passe par la sensibilité. Vous devez être plus sensible de façon à ce que vous fassiez, même une chose aussi insignifiante que le thé… Pouvez-vous trouver une chose plus insignifiante que le thé ? Pouvez-vous trouver une chose plus ordinaire que le thé ? Non, vous ne le pouvez pas. Les moines et les maîtres zen ont fait de cette chose ordinaire une chose extraordinaire, ils ont relié "ceci" et "cela" comme si le thé et Dieu étaient devenus un.

À moins que le thé ne devienne divin, vous ne deviendrez pas divin car le plus modeste doit être élevé au plus haut niveau, l'ordinaire doit être changé en extraordinaire, la terre doit devenir le ciel. Ils doivent être reliés; sans laisser aucun vide.

Page 17: Osho Transformation Tarot

Le thé a été découvert par Bodhidharma le fondateur du zen. L'histoire est belle; il médita pendant neuf ans face à un mur. Neuf ans ! Simplement face à un mur, continuellement; il était parfois naturel qu'il puisse commencer à tomber de sommeil.

Il lutta et lutta contre le sommeil. Souvenez-vous, le sommeil métaphysique, l'inconscience... Il voulait rester conscient, même endormi, il voulait être dans la conscience continuellement, la lumière devait brûler jour et nuit, durant vingt-quatre heures. C'est ce qu'est dhyana; ce qu'est la méditation; une conscience.

Une nuit il sentit qu'il lui était impossible de rester éveillé; il tombait de sommeil. Il se coupa les paupières et les jeta ! Maintenant il ne pourrait plus fermer les yeux. L'histoire est belle. Pour arriver aux yeux intérieurs, les yeux extérieurs doivent être jetés; c'est le prix à payer. Et qu'arriva t'il ? Quelques jours plus tard il s'aperçut que ces paupières qu'il avait jetées sur le sol commençaient à prendre racine et cette pousse devint le thé. C'est pourquoi lorsque vous buvez du thé, quelque chose de Bodhidharma pénètre en vous et vous ne pouvez pas vous endormir. Bodhidharma méditait sur la montagne appelée T'a, c'est pourquoi on l'appelle thé. Il vient de cette montagne où Bodhidharma a médité pendant neuf ans; c'est une parabole.

Lorsque le maître zen dit: "Prenez une tasse de thé" il dit: "Goûtez un peu de Bodhidharma. Ne vous tracassez pas avec ces questions; Dieu existe t'il ou pas, qui a créé le monde, où est le ciel et où est l'enfer et quelle est la théorie du Karma ou de la réincarnation".

Lorsque le maître zen dit: "Oubliez tout et prenez une tasse de thé", il veut dire: "Soyez plus conscient, ne vous intéressez pas à toutes ces bêtises, cela ne vous aidera pas du tout".

 

18. La Méditation

La Méditation

De quel côté de votre parapluie avez-vous laissé vos chaussures ?

Faites les petits actes de la vie dans une vigilance détendue. Lorsque vous mangez, mangez totalement, mâchez totalement, goûtez totalement, sentez totalement. Touchez votre pain, sentez-en la texture; sentez le pain, sentez-en la saveur, mâchez le, laissez le se dissoudre en vous et restez conscient. Alors vous méditez, alors la méditation n'est pas séparée de la vie.

Chaque fois que la méditation est séparée de la vie, quelque chose est faux; cela devient le contraire de la vie. Alors l'on pense à aller dans un monastère ou dans une grotte de l'Himalaya; l'on voudrait s'échapper de la vie, parce que la vie paraît nous distraire de la méditation.

La vie n'est pas une distraction, elle est une occasion pour la méditation.

Un disciple qui avait pratiqué la méditation pendant un certain temps vint voir Ikkyu, son maître. Comme il pleuvait, il laissa ses chaussures et son parapluie à l'extérieur et entra. Lorsqu'il eut présenté ses respects, le maître lui demanda de quel côté de ses chaussures il avait laissé son parapluie.

Eh bien ! En voilà une question...? Vous ne vous attendez pas à ce que les maîtres posent de telles questions idiotes; vous vous attendez à ce qu'ils vous questionnent sur Dieu, sur la montée de la kundalini, l'ouverture des chakras ou sur les lumières dans votre tête. L'on pose des questions sur des choses importantes, occultes, ésotériques ! Mais Ikkyu a posé une question très ordinaire. Aucun saint chrétien ne l'aurait posée, aucun moine jaïn ne l'aurait posée, aucun swami hindou ne l'aurait posée. Elle ne peut être posée que par celui qui est vraiment avec Bouddha, en Bouddha; qui est véritablement lui-même un Bouddha. Le maître lui demanda de quel côté de ses chaussures il avait laissé son parapluie. Quel rapport ont les chaussures et les parapluies avec la spiritualité ?

Si l'on vous avait posé la même question vous vous seriez senti gêné. Quel genre de question est-ce là ? Mais il y a dans cette question, quelque chose d'une immense valeur. S'il avait interrogé sur Dieu, sur votre kundalini ou sur les chakras, cela aurait été une bêtise sans aucune signification. Le disciple ne pouvait pas se souvenir. Qui se donne la peine de se souvenir où il a mis ses chaussures et de quel côté de ses chaussures se trouve son parapluie; à droite ou à gauche ? Qui s'en donne la peine ? Qui porte tant d'attention aux parapluies ? Qui

Page 18: Osho Transformation Tarot

pense aux chaussures ? Qui est si attentif ?

Mais cela a suffit; le disciple fut refusé. Ikkyu lui dit: "Va et médite encore pendant sept ans". "Sept ans !" s'exclama le disciple, "rien que pour cette petite faute ?"

"Ce n'est pas une petite faute" dit Ikkyu; "les fautes ne sont ni petites ni grandes, simplement tu ne vis pas encore dans un esprit méditatif, c'est tout. Retournes et médites pendant encore sept ans puis reviens".

Voilà le message essentiel; soyez attentif, vigilant à tout et ne faites pas de distinction entre les choses; que ceci est futile, que ceci est spirituel. Cela dépend de vous. Soyez alerte, soyez attentif et tout deviendra spirituel. Ne soyez pas alerte, ne soyez pas attentif et tout devient non spirituel. C'est vous qui transmettez la spiritualité; c'est votre cadeau au monde.

Lorsqu'un maître comme Ikkyu touche son parapluie, le parapluie est tout aussi divin que n'importe quoi peut l'être. L'énergie méditative est alchimique, elle transforme le métal vil en or pur; elle transforme sans cesse le vil en noble. Au point ultime, tout est divin. Ce monde ci est le paradis et ce ci est le bouddha.

 

19. Rester Centré

Rester Centré

Le moine et la prostituée

Où que vous soyez, devenez plus centré, devenez plus alerte, vivez plus consciemment. Il n'y a nulle part où aller; tout ce qui doit arriver doit arriver en vous-même et c'est déjà entre vos mains. Vous n'êtes pas une marionnette et vos ficelles ne sont dans les mains de personne. Vous êtes un individu complètement libre.

Si vous décidez de rester dans l'illusion, vous pouvez y rester durant de nombreuses et de nombreuses vies. Si vous décidez d'en sortir, une décision dans l'instant suffit. Vous pouvez vous libérer de toutes les illusions à cet instant même.

Bouddha séjournait à Vaísali où vivait Amrapali; Amrapali était une prostituée. Au temps de Bouddha, en Inde, il était convenu que la plus belle femme d'une ville ne pouvait épouser personne car cela risquait de créer une jalousie inutile, un conflit ou même un combat. Aussi, la plus belle femme devait devenir nagarvadhu; la femme de toute la ville.

Ce n'était pas déshonorant du tout, au contraire, elles étaient très respectées. Ce n'étaient pas des prostituées ordinaires. Elles recevaient uniquement la visite des très riches ou des rois, des princes, des généraux; les couches les plus hautes de la société. Amrapali était très belle. Un jour qu'elle était debout sur sa terrasse elle vit un jeune moine bouddhiste. Elle n'était jamais tombée amoureuse de personne mais elle tomba soudainement amoureuse; un homme jeune mais avec une extraordinaire présence, une vigilance, de la grâce… la façon dont il marchait… Elle se rua en bas et lui dit: "Dans trois jours la saison des pluies va commencer..." Les moines bouddhistes ne se déplacent pas pendant les quatre mois de la saison des pluies. "Je vous invite à passer les quatre mois dans ma maison". Le jeune moine répondit: "Je dois demander à mon maître, s'il me le permet je viendrai".

Le jeune moine alla vers Bouddha, lui toucha les pieds et lui raconta toute l'histoire. "Elle m'a demandé de rester quatre mois dans sa maison. Je lui ai dit que je demanderai à mon maître, aussi je suis là…. Je ferai ce que vous voudrez". Bouddha le regarda dans les yeux et dit: "Tu peux rester".

Ce fut un choc. Dix mille moines… Il y eut un grand silence mais aussi une grande colère et une grande jalousie. Après que le jeune homme fut parti pour habiter chez Amrapali, chaque jour les moines, commencèrent à rapporter des commérages; "Toute la ville est en émoi, il n'y a qu'un sujet de conversation; un moine bouddhiste habite avec Amrapali".

Mais Bouddha leur dit: "Vous devriez vous taire, j'ai confiance en mon moine. J'ai regardé dans ses yeux, il n'y avait aucun désir. Si j'avais dit non il n'aurait rien ressenti. J'ai dit oui… et il est simplement allé. J'ai confiance dans sa vigilance et dans sa méditation. Pourquoi êtes-vous si agités et inquiets ?" Au bout de quatre mois le

Page 19: Osho Transformation Tarot

jeune homme revint et toucha les pieds de Bouddha. Derrière lui il y avait Amrapali, vêtue comme une nonne bouddhiste. Elle toucha les pieds de Bouddha et dit: "J'ai tout essayé pour séduire votre moine, mais c'est lui qui m'a séduite. Il m'a convaincu par sa présence et sa vigilance que la vie réelle est à vos pieds".

Bouddha dit alors à l'assemblée: "Êtes-vous maintenant satisfaits ou pas ?" Si la méditation est profonde, si la conscience est claire rien ne peut la troubler. Et Amrapali devint l'une des femmes illuminées parmi les disciples de Bouddha.

 

20. L'Ego

L'Ego

La femme et le passage de la rivière

L'ego est un phénomène social; c'est la société, ce n'est pas vous. Mais il vous donne une fonction dans la société, une place dans la hiérarchie de la société et si vous restez satisfait avec cela, vous manquerez l'occasion de trouver votre être réel.

Avez-vous jamais remarqué que toutes les formes d'adversité nous viennent de l'ego ? Il ne peut pas vous rendre heureux; il peut seulement vous rendre malheureux. L'ego est l'enfer. Chaque fois que vous souffrez, essayez simplement d'observer, d'analyser et vous vous apercevrez que quelque part l'ego en est la cause.

Deux moines bouddhistes reviennent à leur monastère; ils arrivent à un gué. Le courant est très fort, c'est un endroit encaissé. Une jeune et belle fille attend là, elle attend que quelqu'un l'aide à traverser; elle a peur d'entrer seule dans l'eau. Un moine, le plus âgé bien sûr... parce que le plus âgé doit marcher devant... cela fait partie des jeux de l'ego; si vous êtes plus vieux vous devez marcher devant, les moines plus jeunes doivent marcher un peu en arrière.

Le moine plus âgé arrive le premier. La jeune fille lui demande: "Voudriez-vous m'aider, simplement me tenir la main ? J'ai peur, le courant est si fort et c'est peut être profond". Le vieil homme ferme les yeux, c'est ce que Bouddha avait dit aux moines; si vous voyez une femme et en particulier si elle est belle, fermez les yeux. Mais je suis surpris; vous devez d'abord l'avoir vue avant de fermer les yeux, autrement comment pourriez-vous déterminer si c'est une femme et si elle est belle ? Vous êtes déjà ému et ensuite vous fermez vos yeux !

Donc il ferme les yeux et entre dans le gué sans répondre à la femme. Alors arrive le deuxième moine, plus jeune. La fille a peur, mais il n'y a rien d'autre à faire; le soleil décline et il fera bientôt nuit… alors elle demande au jeune moine: "Voudriez-vous s'il vous plaît me tenir la main ? Le gué semble profond, le courant est fort et j'ai peur".

"C'est profond, je le sais" dit le moine "et simplement vous tenir la main ne suffira pas. Vous allez monter sur mes épaules et je vous porterai de l'autre côté".

Lorsqu'ils atteignirent le monastère le vieux moine dit au plus jeune: "Mon ami vous avez commis un péché et je vais rapporter que non seulement vous avez touché une femme, non seulement vous avez parlé avec elle, mais vous l'avez portée sur vos épaules ! Vous devriez être expulsé de la communauté; vous n'êtes pas digne d'être moine". Le jeune homme se mit simplement à rire et lui dit: "Bien que j'ai déposé cette fille il y a trois kilomètres, il semble que vous la portez toujours sur vos épaules. Trois kilomètres ont passé et ça vous tracasse toujours".

Qu'arrive t-il arrivé à ce vieux moine ? La fille était belle; il a laissé passer une chance. Il est fâché, il est jaloux' il est plein de désir sexuel, il est réellement dans une problématique. Le plus jeune est parfaitement clair. Il a fait traverser la fille et l'a laissée sur l'autre rive et c'est tout; c'est fini. Ne vous battez jamais contre l'avidité, l'ego, la colère, la jalousie, la haine; vous ne pouvez pas les tuer, vous ne pouvez pas les écraser, vous ne pouvez pas vous battre avec eux. Tout ce que vous pouvez faire est simplement d'être conscient de leur existence et dès l'instant où vous êtes conscient, ils disparaissent. Dans la lumière, l'obscurité disparaît, simplement.

Page 20: Osho Transformation Tarot

 

21. La Conscience

La Conscience

Marie Madeleine et le parfum sans prix

La société ne cesse de vous dire que la conscience c'est de savoir; que "ceci est juste ou que ceci est faux". Cela finit par s'enraciner, par s'implanter en vous. Vous continuez à le répéter. Cela ne sert à rien, car ce n'est pas la réalité. La réalité c'est votre propre conscience.

Elle ne donne aucune réponse toute faite au sujet de ce qui est juste ou de ce qui est faux, non; mais aussitôt qu'une situation surgit, n'importe quelle situation, cette conscience vous éclaire et vous savez immédiatement ce qu'il convient de faire.

Jésus alla visiter la maison de Marie Madeleine. Marie était profondément amoureuse; elle versa du parfum très précieux sur ses pieds, le flacon entier. C'était un parfum rare; on aurait pu le vendre et Judas fit immédiatement remarquer: "Vous devriez interdire aux gens de faire de telles bêtises. C'est du gaspillage et il y a de pauvres gens qui n'ont rien à manger. Nous aurions pu distribuer cet argent aux pauvres !"

Que répondit Jésus ? Il dit: "Ne t'inquiètes pas de cela. Les pauvres et les affamés seront toujours là, moi je ne serai plus là. Tu pourras toujours les servir, rien ne presse, mais moi je ne serai plus là. Regardes l'amour et non pas le parfum précieux. Regardes l'amour de Marie, son cœur".

Avec qui allez-vous être d'accord ? Jésus semble être très bourgeois et Judas bon économe. Judas parle des pauvres et Jésus répond simplement: "Je ne serai bientôt plus là, laisse donc son cœur faire ce qu'elle veut et n'y introduit pas ta philosophie". En principe, votre mental sera d'accord avec Judas. C'était un homme très cultivé, sophistiqué, un penseur; pourtant il a trahi, il a vendu Jésus pour trente pièces d'argent. Mais lorsque Jésus fut crucifié il commença à se sentir coupable, sa conscience le tourmentait et il se suicida. C'était un homme bon, il avait une conscience mais il n'avait aucune conscience de lui-même.

Il faut pouvoir ressentir profondément cette distinction. La conscience est empruntée, enseignée par la société; la conscience de soi est votre accomplissement. La société vous apprend ce qui est juste et ce qui ne l'est pas; faites ceci, ne faites pas cela. Elle vous enseigne la moralité, le code, les règles du jeu; c'est cela votre conscience. A l'extérieur le gendarme, à l'intérieur la conscience; c'est comme cela que la société vous contrôle.

Judas avait une conscience, alors que Jésus était dans la conscience de lui-même. Jésus était plus concerné par l'amour de la femme, de Marie Madeleine. C'était une chose si profonde que l'empêcher aurait blessé son amour. Elle se serait renfermée en elle-même. Verser le parfum sur les pieds de Jésus n'était qu'un geste. Derrière cela elle disait: "C'est tout ce que j'ai, c'est la chose la plus précieuse que j'ai. Verser de l'eau serait trop peu, c'est trop bon marché. Je voudrais verser mon cœur, je voudrais verser tout mon être..."

Mais Judas était un homme de conscience, il regarda le parfum et dit: "C'est coûteux". Il est complètement aveugle à cette femme et à son cœur. Le parfum est matériel, l'amour est immatériel. Mais Judas ne pouvait pas voir l'immatériel. Pour cela vous avez besoin des yeux de la conscience de soi.

 

22. Le Coeur Fou

Page 21: Osho Transformation Tarot

Le Coeur Fou

La folle sagesse de Saint François d'Assise

Le cœur a ses raisons que la raison ne peut pas comprendre. Le cœur a sa propre dimension d'être qui est complètement obscure pour le mental; il est plus élevé et plus profond que le mental, au-delà de sa portée.

Cela semble fou, l'amour semble toujours fou parce que l'amour n'est pas fonctionnel. Le mental est fonctionnel. Il utilise tout pour autre chose, ce qui est la signification même d'être fonctionnel. Le mental est résolu, dirigé vers son but, il transforme tout en moyens et l'amour ne peut pas se transformer en moyen, voilà le problème. L'amour est le but en soi.

Les fous ont toujours une sagesse subtile et les sages agissent toujours comme des fous. Dans les temps anciens tous les grands empereurs avaient toujours un fou à la cour. Ils avaient de nombreux

sages, conseillers, ministres et premiers ministres, mais toujours un fou. Pourquoi ? Parce qu'il y a des choses que les prétendus sages ne sont pas à même de comprendre; que seul un fou peut comprendre. Car les soi-disant sages sont si idiots que leur ruse et leur intelligence leur obscurcit l'esprit.

Un fou est simple et était nécessaire, car souvent les prétendus sages ne disaient rien par peur de l'empereur. Un fou n'a peur de personne, il parle quelles qu'en soient les conséquences. C'est ainsi qu'agit le fou, simplement, sans penser au résultat. Un homme intelligent pense toujours d'abord au résultat et agit ensuite. D'abord vient la pensée, puis l'action. Un fou agit; la pensée ne vient jamais en premier.

Chaque fois qu'un être réalise l'ultime, il n'est pas comme vos sages, il ne peut pas l'être; il peut ressembler à vos fous mais il ne peut ressembler à vos sages.

Lorsque saint François fut illuminé il prit coutume de se nommer "le fou de Dieu". Le Pape était un homme sage et lorsque saint François alla le voir, même le Pape pensa que cet homme était devenu fou. Il était intelligent, calculateur, habile; autrement comment aurait-il pu être Pape ? Pour devenir Pape l'on doit passer par la politique. Devenir Pape nécessite de la diplomatie, de la compétition agressive afin d'écarter les autres, les utiliser comme des marches et les jeter ensuite. C'est de la politique… parce qu'un Pape est un chef politique. La religion est secondaire ou même inexistante. Comment un homme religieux pourrait-il se battre et être agressif pour un poste ? Ce sont seulement des politiciens.

Saint François vint voir le Pape et le Pape pensa que cet homme était un fou. Mais les arbres, les oiseaux et les poissons pensaient différemment. Lorsque saint François allait à la rivière les poissons sautaient pour célébrer sa venue. Des milliers de gens ont été témoin de ce phénomène; des millions de poissons sautaient ensemble, toute la rivière disparaissait sous les sauts des poissons. Saint François venait et les poissons étaient heureux. Et partout où il allait les oiseaux le suivaient, venaient se poser sur sa jambe, sur son corps, sur son genou. Ils comprenaient ce fou mieux que le Pape. Même les arbres devenus secs et qui allaient mourir reverdissaient et fleurissaient à nouveau si saint François s'en approchait. Ces arbres avaient compris que ce fou n'était pas un fou ordinaire. C'était le fou de Dieu.

 

23. La Prière

Page 22: Osho Transformation Tarot

La Prière

L'amour et la loi de Moïse

Laissez vos gestes être vivants, spontanés. Laissez votre propre conscience décider de votre façon de vivre, de votre mode de vie. Ne permettez à personne d'en décider. C'est un péché que de permettre à un autre d'en décider. Pourquoi est ce un péché ? Parce que ça ne viendra pas de vous, cela restera superficiel, ce sera de l'hypocrisie.

Ne demandez à personne comment prier. Laissez l'instant décider, laissez l'instant être décisif et la vérité de cet instant sera votre prière. Et une fois que vous aurez permis à la vérité du moment de vous posséder, vous commencerez à grandir et vous connaîtrez les splendides beautés de la prière. Vous êtes entré sur le chemin.

Une célèbre histoire sur Moïse.Il traversait une forêt et il vit un homme prier. L'homme disait de telles absurdités que Moïse du s'arrêter. Ce

que disait l'homme était profanation, sacrilège. Il disait: " Dieu, vous devez parfois vous sentir très seul; je peux venir et demeurer avec vous comme une ombre. Pourquoi souffrir de la solitude alors que je suis là ? Et je ne suis pas inefficace, je vous donnerai un bon bain et j'enlèverai les poux de votre corps et de vos cheveux..."

Des poux ? Moïse ne pouvait pas en croire ses oreilles; de quoi cet homme parle t-il ? "Et je vous ferai la cuisine, tout le monde aime ce que je prépare. Je ferai votre lit et je laverai vos vêtements. Lorsque vous serez malade je m'occuperai de vous, je serai une mère pour vous, une épouse pour vous, un domestique, un esclave; je peux être tout ça à la fois. Envoyez-moi simplement un signe et je viens..."

Moïse l'arrêta et lui dit: "Que fais-tu ? A qui parles-tu ? Des poux dans les cheveux de Dieu ? Il a besoin d'un bain ? Arrête ces bêtises ! Ce n'est pas ça la prière. Dieu sera offensé par tes propos".

L'homme regarda Moïse, tomba à ses pieds et dit: "Je suis désolé, je suis un homme illettré, ignorant. Je ne sais pas comment prier. S'il vous plaît apprenez-moi !"

Alors Moïse lui apprit la bonne façon de prier et il était très heureux d'avoir mis un homme sur la bonne voie. Heureux, son ego enflé, Moïse partit; lorsqu'il fut seul dans la forêt, une voix tonnante venue du ciel lui dit:

"Moïse je t'ai envoyé sur la terre pour conduire les gens vers moi, pour les rapprocher de moi, pas pour faire fuir mes adorateurs et c'est exactement ce que tu as fait. Cet homme est l'un de mes plus proches. Retournes, fais-lui des excuses et retire-lui ta prière ! Tu as détruit toute la beauté de ses paroles. Il est sincère, il aime, son amour est vrai. Quoi qu'il disait, il le disait à travers son cœur, ce n'était pas seulement un rituel ! Ce que tu lui as appris n'est qu'un rituel, il le répètera, mais cela sera seulement sur ses lèvres, cela ne viendra pas de son être.

 

24. L'Abus de Pouvoir

Page 23: Osho Transformation Tarot

L'Abus de Pouvoir

Comment Vivekananda à perdu sa clef

Le seul antidote contre le mauvais usage des pouvoirs psychiques est l'amour, sinon tout pouvoir corrompt. Cela peut être la richesse, cela peut être le prestige, cela peut être la politique ou cela peut être psychique; cela ne fait aucune différence. Chaque fois que vous vous sentez puissant, si vous n'avez pas l'amour comme antidote, votre pouvoir va devenir une calamité pour les autres, une malédiction; car le pouvoir rend aveugle.

L'amour ouvre les yeux, l'amour nettoie les yeux... votre perception devient claire.

Dans l'ashram de Ramakrishna à Dakshineshwar, près de Calcutta, il y avait de nombreux disciples et Vivekananda était un des plus intellectuel. Il y avait également un homme très simple qui était aussi un disciple; son nom était Kalu, un pauvre homme. Il était si fidèle, si religieux, si émotif, qu'il avait dans sa chambre des centaines de statues de dieux différents. Tôt le matin il prenait son bain dans le Gange et ensuite l'adoration de ces dieux commençait; bien sûr chaque dieu devait être adoré de manière identique autrement l'un d'entre eux aurait pu se sentir offensé. Kalu y perdait sa journée et tout le monde se moquait de lui: "Que fais-tu ? Un seul Dieu suffit !"

Vivekananda était le plus empressé à ridiculiser Kalu et il lui disait: "Tu es tout simplement stupide, ce sont juste des pierres et tu gaspilles ta vie".

Un jour Ramakrishna donna à pratiquer à Vivekananda une méthode d'éveil de la conscience; "Entre dans ta cellule, ferme la porte et pratique cela". Lorsque Vivekananda parvint à un certain niveau, il se sentit si plein de pouvoir qu'une idée lui traversa l'esprit; si par transmission de pensée je dis maintenant à Kalu, prends tous tes dieux et jette-les dans le Gange, il le fera.

Et c'est ce qu'il fit; dans sa cellule, juste en lui-même, il dit: "Kalu, prends tous tes dieux et jette-les tous dans le Gange".

Kalu mit tous ses dieux dans un grand sac et traînant le sac, il descendit vers le Gange.

Ramakrishna vit cela, courut vers lui et lui demanda: "Que fais-tu ?"Kalu dit: "J'ai soudain entendu une voix, elle venait de Dieu lui-même car il n'y avait personne dans la

chambre et elle disait: "Kalu rassemble tous tes dieux et jette-les dans le Gange. C'était si fort que je ne pouvais pas résister".

Ramakrishna lui dit: "Viens ! Ramène tes dieux et je vais te montrer d'où venait la voix". Il frappa à la porte de Vivekananda, Vivekananda sortit; Ramakrishna était très en colère et lui dit: "Vivekananda c'est la dernière chose à laquelle je m'attendais de ta part ! Je t'avais dit d'être vigilent, non de détruire la vie d'un pauvre homme. Il est si candide, si plein d'amour, un si bel homme; comment as-tu pu faire cela ? Désormais tu n'atteindras plus jamais ce même niveau de pouvoir".

Et l'on dit que Vivekananda mourut sans atteindre l'illumination. Bien qu'il devint le successeur de Ramakrishna; car il était grand orateur, doué de charisme et ayant une grande influence sur les gens, il mourut comme un homme ordinaire, sans atteindre la connaissance. La raison à cela fut qu'il avait troublé un homme candide; parce qu'il avait obtenu juste un peu de pouvoir et l'avait immédiatement utilisé, non pour le bien de quelqu'un mais pour lui nuire.

 

25. La Lumière sur le Chemin

Page 24: Osho Transformation Tarot

La Lumière sur le Chemin

Le philosophe, le mystique et l'orage

Un éclair n'illumine pas votre chemin, il ne remplacera pas une lampe dans votre main; il vous donne seulement un flash, une vision fugitive de la route devant vous. Mais cet unique aperçu est très précieux; maintenant vos pas sont assurés, votre volonté est forte, maintenant votre résolution d'atteindre votre destination est renforcée. Vous avez vu la route, vous savez qu'elle est là et vous n'errez pas sans but.

Un éclair et vous avez un aperçu de la route sur laquelle vous devez voyager ainsi que du temple, la destination de votre voyage.

J'ai entendu parler de deux hommes qui s'étaient perdus dans une forêt par une nuit noire. Un des hommes était un philosophe et l'autre était un mystique. C'était une forêt très dangereuse, très dense, obscure et pleine d'animaux sauvages. Un orage éclata soudain, les nuages s'éventrèrent, il y eut un gigantesque éclair.

Le philosophe regarda le ciel, le mystique regarda le chemin. Au moment de l'éclair le chemin s'illumina devant eux. Le philosophe regarda l'éclair et se demanda: "Qu'arrive t-il ?" et il manqua le chemin.

Vous êtes perdu dans une forêt plus dense que celle de l'histoire. La nuit est plus sombre, parfois un éclair luit, regardez le chemin.

Un Tchuang Tzu est l'éclair, Bouddha est l'éclair, je suis l'éclair. Ne me regardez pas, regardez le chemin; si vous me regardez vous avez déjà perdu, parce que l'éclair ne continuera pas. Il ne dure qu'un instant et l'instant est rare où l'éternité pénètre le temps; c'est comme un éclair.

Si vous regardez l'éclair, si vous regardez un bouddha et un bouddha est superbe, son visage fascine, ses yeux sont magnétiques; si vous regardez un bouddha, vous avez manqué le chemin. Regardez le chemin, oubliez le bouddha.

Regardez le chemin et faites quelque chose, suivez le chemin, agissez. La pensée ne vous guidera pas, seulement l'action, car la pensée se passe dans la tête. Cela ne peut jamais être total; ce n'est total que lorsque vous agissez. Intéressez-vous à la vie ! La vie est la seule chose réelle. Ne continuez pas à vous informer sur ce qu'est la méditation. Méditez ! Ne continuez pas à vous informer sur ce qu'est la danse; il y a des encyclopédies sur la danse, mais tout cela ne veut rien dire si vous ne dansez pas.

Jetez toutes ces encyclopédies ! Désencombrez-vous du savoir et commencez à vivre et lorsque vous commencez à vivre, alors les choses les plus ordinaires se transforment en beautés extraordinaires. Juste de petites choses, la vie consiste en petites choses; mais lorsque vous y apportez la qualité d'un amour intense et passionné, elles sont transformées, elles deviennent lumineuses.

 

26. Être Unique

Page 25: Osho Transformation Tarot

Être Unique

Au-delà de la supériorité et de l'infériorité

Chaque être humain est unique; personne n'est supérieur, personne n'est inférieur. Oui, les gens sont différents.

Laissez-moi vous expliquer quelque chose, autrement vous me comprendrez mal. Je ne dis pas que les gens sont égaux; personne n'est supérieur, personne n'est inférieur, mais les gens ne sont pas égaux non plus. Les gens sont simplement uniques, incomparables. Vous êtes vous, je suis moi, je dois apporter ma contribution à la vie et vous devez apporter la votre. Je dois découvrir mon être profond et vous devez découvrir votre être profond.

Lorsque l'infériorité disparaît, tout sentiment de supériorité disparaît lui aussi. Ils vivent ensemble, ils ne peuvent pas être séparés. L'homme qui se sent supérieur se sent inférieur quelque part et l'homme qui se sent inférieur veut se sentir supérieur quelque part. Ils forment une paire; ils sont toujours là ensemble, ils ne peuvent pas être séparés.

C'est arrivé...Un homme très fier, un guerrier, un samouraï vint voir un maître zen. Le samouraï était très célèbre et très

connu dans tout le pays, mais en regardant le maître, en regardant sa beauté et la grâce du moment, il se sentit soudain inférieur. Peut-être était-il venu avec le désir inconscient de prouver sa supériorité.

Il dit au maître: "Pourquoi est-ce que je me sens inférieur ? Il y a un instant tout allait bien, mais en entrant dans votre cour, soudain, je me suis senti inférieur. Jamais je ne me suis senti ainsi auparavant. Mes mains tremblent. Je suis un guerrier, j'ai affronté la mort de nombreuses fois, je n'ai jamais ressenti aucune peur. Pourquoi ai-je peur maintenant ?"

Le maître dit: "Attends, lorsque tout le monde sera parti, je te répondrai". Les gens défilèrent toute la journée pour voir le maître et l'homme se lassait de plus en plus d'attendre. Le soir lorsque la chambre fut vide et qu'il n'y eut plus personne, le samouraï demanda: "Peux-tu me répondre maintenant ?"

"Viens dehors" dit le maître.C'était une nuit de pleine lune, l'astre se levait tout juste à l'horizon... "Regarde ces arbres" lui dit-il "celui-ci

qui s'élance haut dans le ciel et ce petit arbre à côté. Tous les deux ont grandi devant ma fenêtre pendant des années et il n'y a jamais eu aucun problème. Le petit arbre n'a jamais dit au grand: "Pourquoi est-ce que je me sens inférieur à côté de toi ? Comment est-ce possible ?"

Cet arbre est petit et cet arbre est grand et je n'ai jamais entendu aucun chuchotement"."Parce qu'ils ne peuvent pas se comparer" expliqua le samouraï."Alors tu n'as pas besoin de me questionner, tu connais la réponse" lui repondit le maître.

La comparaison apporte l'infériorité et la supériorité. Lorsque vous ne comparez pas, toute infériorité, toute supériorité disparaissent. Alors vous êtes; vous êtes simplement là. Un petit buisson ou un grand arbre élancé peu importe; vous êtes vous-même. Vous êtes nécessaire. Un brin d'herbe est aussi nécessaire que la plus grande des étoiles. Sans le brin d'herbe Dieu serait moins grand qu'il ne l'est. Le chant du coucou est aussi nécessaire que n'importe quel bouddha; le monde serait moindre, le monde serait moins riche si le coucou disparaissait.

Regardez autour de vous; tout est nécessaire et toutes choses vont ensemble. C'est une unité organique; personne n'est plus haut et personne n'est plus bas, personne n'est supérieur et personne n'est inférieur. Chacun est incomparable, unique.

 

27. Une Bénédiction Déguisée

Page 26: Osho Transformation Tarot

Une Bénédiction Déguisée

Les fortunes et les malheurs d'un villageois

Le seul problème avec la tristesse, la désespérance, la colère, le désespoir, l'inquiétude, l'angoisse, la misère, c'est que vous voulez vous débarrasser d'eux. Là est l'erreur; vous allez devoir vivre avec eux.

Vous ne pouvez pas simplement vous échapper, ils représentent la situation exacte dans laquelle la vie doit s'intégrer et croître. Ce sont les défis de la vie. Acceptez-les; ce sont des bénédictions déguisées.

Un homme avait un très beau cheval et ce cheval était si rare que même les empereurs avaient demandé à l'homme de le leur vendre - quel qu'en soit le prix - mais il avait refusé. Un matin il s'aperçut que le cheval avait été volé. Le village entier se rassembla pour lui manifester sa sympathie: "Quel malheur !" disaient-ils. "Vous pourriez avoir une fortune, on vous en offrait un tel prix ! Vous étiez têtu et stupide et maintenant le cheval a été volé".

Le vieil homme rit et leur dit: "Ne dites pas de bêtises ! Dites seulement que le cheval n'est plus dans l'écurie. Laissez passer le temps et alors nous verrons".

Il arriva qu'après quinze jours le cheval revint et il n'était pas seul; il ramenait de la forêt une douzaine de chevaux sauvages. Le village entier se réunit et ils dirent: "Le vieil homme avait raison ! Son cheval est de retour et il a ramené douze beaux chevaux avec lui. Maintenant il peut gagner autant d'argent qu'il le veut". Ils allèrent vers l'homme et lui dirent: "Pardon ! Nous ne pouvions pas imaginer l'avenir ni les voies de Dieu, mais vous êtes un grand homme ! Vous saviez et vous aviez la vision de l'avenir".

"Sottises !" leur dit-il. "Tout ce que je sais, c'est que maintenant le cheval est revenu avec douze chevaux; ce qui arrivera demain, personne ne le sait".

Et le jour suivant il arriva que le fils unique du vieil homme qui essayait de dresser un nouveau cheval tomba et se brisa les jambes. A nouveau tout le village se réunit et ils dirent: "L'on ne peut jamais savoir; vous aviez raison cela s'est avéré être une malédiction. Il aurait mieux valu que le cheval ne revienne pas. Maintenant votre fils restera estropié pour la vie".

"N'allez pas si vite" dit le vieil homme, "attendez juste de voir ce qui va arriver. Dites seulement que mon fils s'est cassé les jambes, c'est tout !"

Or il arriva que quinze jours plus tard tous les jeunes hommes du village furent enrôlés de force dans l'armée car le pays entrait en guerre. Seul le fils du vieil homme ne fut pas pris car il était infirme. Tous se réunirent et lui dirent: "Nos fils sont partis ! Au moins vous avez votre fils. Peut-être est-il estropié mais il est ici ! Nos fils sont partis et l'ennemi est beaucoup plus fort; ils vont tous périr. Dans notre vieillesse nous n'aurons personne pour s'occuper de nous, vous avez votre fils et peut-être sera-t-il guéri".

Le vieil homme leur dit: "Dites seulement que vos fils ont été enrôlés, mon fils n'a pas été pris, mais n'en tirez aucune conclusion".

Exposez seulement les faits; n'imaginez pas qu'il s'agit d'un malheur ou d'une bénédiction. N'interprétez pas et soudain vous verrez que tout est beau.

28. L'Acceptation de Soi

Page 27: Osho Transformation Tarot

L'Acceptation de Soi

La primevère sauvage dans le jardin du roi

Vous ne pouvez pas vous améliorer. Je ne dis pas qu'il ne peut pas y avoir d'amélioration, souvenez-vous; mais vous ne pouvez pas vous améliorer. Lorsque vous cessez de vous améliorer, la vie vous améliore. Dans cette relaxation, dans cette acceptation, la vie commence à vous caresser, la vie commence à couler à travers vous.

Personne d'autre ne vous a jamais ressemblé et personne d'autre ne vous ressemblera jamais; vous êtes tout simplement unique, incomparable.

Acceptez cela, aimez-le, célébrez-le et dans cette vraie célébration vous commencerez à voir le caractère unique des autres et leur beauté incomparable. L'amour n'est possible que lorsqu'il y a une acceptation profonde de soi-même, de l'autre et du monde. L'acceptation crée le milieu dans lequel l'amour grandit, le sol dans lequel l'amour fleurit.

J'ai entendu dire...Un jour un roi entra dans son jardin et trouva les arbres, les arbustes, les fleurs flétris et mourants. Le chêne

disait qu'il se mourait parce qu'il ne pouvait pas être aussi grand que le pin. Se tournant vers le pin il le trouva languissant parce qu'il était incapable de porter des grappes comme la vigne et la vigne mourait parce qu'elle ne pouvait pas fleurir comme la rose. Mais il trouva une primevère sauvage toute en fleur et plus fraîche que jamais. Il l'interrogea et il reçut cette réponse:

"Il m'a paru évident que lorsque tu m'as semé, tu voulais une primevère sauvage; si tu avais désiré un chêne, une vigne ou une rose tu les aurais plantés. Aussi ai-je pensé que puisque tu me plaçais ici je devais faire de mon mieux pour faire ce que tu souhaitais. Je ne peux être autre que ce que je suis et j'essaye de l'être au mieux de mes capacités".

Vous êtes là parce que l'existence a besoin de vous tel que vous êtes, sinon quelqu'un d'autre occuperait votre place, l'existence ne vous aurait pas placé ici et ne vous aurait pas créé. Tel que vous êtes, vous accomplissez quelque chose d'essentiel, de fondamental.

Si Dieu avait voulu un Bouddha il aurait pu produire autant de bouddhas qu'il le voulait. Il n'en a produit qu'un seul, c'était suffisant et cela satisfaisait le désir de son cœur, le satisfait pleinement. Depuis lors il n'a pas produit d'autre Bouddha ou d'autre Christ. Au lieu de cela il vous a créé vous; rendez vous compte de l'honneur que vous fait l'univers ! C'est vous qu'il a choisi, non pas Bouddha, ni Jésus, ni Krishna.

L'on aura davantage besoin de vous... c'est pour cela. En ce moment vous convenez mieux. Leur tâche est finie, ils ont offert leur parfum à l'existence. Maintenant c'est à vous d'offrir le votre. Mais les moralistes, les puritains, les prêtres continuent à vous enseigner, ils continuent à vous rendre fous. Ils disent à la rose: " Deviens un lotus" et au lotus: "Que fais-tu là ? Tu dois devenir autre chose". Ils rendent tout le jardin fou et tout commence à mourir car personne ne peut être un autre, ce n'est pas possible.

C'est ce qui est arrivé à l'humanité. Chacun fait semblant, l'authenticité s'est perdue, la vérité s'est perdue, chacun essaye de montrer qu'il est quelqu'un d'autre. Regardez-vous; vous feignez d'être quelqu'un d'autre. Vous ne pouvez être que vous-même, il n'y a pas d'autre voie, il n'y en a jamais eu; il n'y a aucune possibilité pour que vous puissiez être quelqu'un d'autre. Vous resterez vous-même; vous pouvez vous en réjouir et vous épanouir ou vous pouvez vous étioler et dépérir si vous le condamnez.

 

29. La Gratitude

Page 28: Osho Transformation Tarot

La Gratitude

Une Nuit sans Abri

Il arrive un moment où on est capable de ressentir de la gratitude aussi bien pour la douleur que pour le plaisir, sans aucune distinction, sans aucun choix, en ressentant simplement de la reconnaissance quoi qu'il vous soit donné… car si cela nous est donné par Dieu, il doit y avoir une raison. Nous pouvons aimer cela ou ne pas l'aimer, mais cela est nécessaire à notre croissance.

L'hiver et l'été sont tous deux nécessaires à la croissance. Une fois que cette idée est ancrée dans le cœur, alors chaque moment de la vie est un moment de gratitude. Laissez cela devenir votre méditation et votre prière; remerciez Dieu à chaque instant, pour le rire, pour les larmes, pour tout. Alors vous sentirez monter dans votre cœur un silence que vous n'aviez jamais ressenti auparavant; c'est la félicité.

La première chose est d'accepter la vie telle qu'elle est. L'acceptation fait disparaître les désirs. En acceptant la vie comme elle est les tensions disparaissent, le mécontentement disparaît; en l'acceptant telle qu'elle est on se sent plein de joie, sans aucune raison ! Lorsque la joie a une raison elle ne va pas durer longtemps. Lorsque la joie est sans raison, elle demeure.

C'est arrivé dans la vie d'une femme zen très célèbre; elle se nommait Rengetsu… rares sont les femmes qui ont atteint l'éveil par le zen, Rengetsu est l'une de ces rares femmes.

Elle était en pèlerinage et arriva dans un village au coucher du soleil; elle se mit en quête d'un logement pour la nuit mais les villageois lui fermèrent la porte au nez. Ils étaient opposés au zen. Le zen est si révolutionnaire, si rebelle, qu'il est très difficile de l'accepter. En l'acceptant vous allez être transformé; en l'acceptant vous traverserez le feu; vous ne serez plus jamais le même. Les traditionalistes ont toujours été contre ce qui est vrai dans la religion. La tradition est tout ce qui est faux dans la religion. Il devait certainement s'agir de bouddhistes traditionnels dans cette ville; ils ne permirent pas à cette femme d'y rester et la chassèrent.

La nuit était froide, la vieille femme n'avait pas d'abri et elle avait faim. Elle dut s'abriter sous un cerisier au milieu des champs. Il faisait vraiment froid et elle ne pouvait pas bien dormir. De plus c'était dangereux; il y avait des animaux sauvages. A minuit elle s'éveilla, transie de froid et elle vit dans le ciel de cette nuit le cerisier en fleur, complètement épanoui, riant au clair de lune. Submergée par cette beauté elle se leva et se prosterna en direction du village avec ces mots:

"Grâce à leur bonté et à leur refus de me loger,je me suis trouvée sous les fleurs en cette nuit de lune voilée..."Le cœur plein de reconnaissance et de gratitude elle remercia ces gens qui avaient refusé de l'héberger.

Autrement elle serait en train de dormir sous un toit et aurait manqué cette bénédiction; ce cerisier épanoui, ce chuchotement avec la lune voilée et ce silence de la nuit, ce profond silence de la nuit. Elle est sans rancune et elle accepte. Non seulement elle accepte la situation, mais elle l'accueille et se sent pleine de reconnaissance.

L'on devient un bouddha dès l'instant où l'on accepte avec gratitude tout ce que la vie nous apporte.

 

30. Ce qui ne Meurt Jamais

Page 29: Osho Transformation Tarot

Ce qui ne Meurt Jamais

La mère éplorée et le grain de sénevé

Ressentez en vous ce qui ne change pas quoi qu'il arrive autour de vous. Lorsque quelqu'un vous insulte concentrez votre attention sur la partie de vous qui l'écoute, sans rien faire, sans réagir, simplement écouter. Il vous insulte et ensuite quelqu'un d'autre vous loue; écoutez simplement.

Insulte, louange, honneur, déshonneur, ne faites qu'écouter. Votre périphérie sera troublée, regardez aussi cela, n'essayez pas de le changer. Regardez-le, demeurez au plus profond de votre centre et regardez à partir de ce point. Vous aurez un détachement qui n'est pas forcé, qui est spontané, naturel et une fois que vous aurez cette sensation de détachement naturel, rien ne pourra vous déranger.

Le mari d'une femme mourut. Elle était jeune et n'avait qu'un seul enfant. Elle voulait réaliser sati, se jeter dans le bûcher funèbre de son mari, mais ce petit enfant l'en empêcha. Elle devait vive pour ce petit enfant.

Mais le petit enfant mourut, c'était trop. Elle errait comme folle, demandant aux gens : "existe t'il un médecin qui pourrait rendre la vie à mon enfant ? Je ne vivais que pour lui et maintenant toute ma vie est sans intérêt".

Il arriva que Bouddha vint dans cette ville, aussi les gens lui dirent: "Présente l'enfant à Bouddha. Dis-lui que tu ne vivais que pour cet enfant et qu'il est mort et demande-lui: "Vous êtes un être éclairé si extraordinaire, rappelez-le à la vie ! Ayez pitié de moi".

Elle alla donc voir Bouddha, mit le cadavre de l'enfant à ses pieds et lui dit: "Rappelez le à la vie. Vous connaissez tous les secrets de la vie, vous êtes parvenu au suprême sommet de l'existence. Ne pouvez-vous pas faire un petit miracle pour une pauvre femme ?"

"Je le ferai" répondit Bouddha "mais il y a une condition"."J'accomplirai n'importe quelle condition" dit-elle.Bouddha lui dit: "Voilà la condition; va partout dans la ville et récolte quelques grains de sénevé dans une

maison où jamais personne n'est mort".

La femme ne comprit pas la stratégie; elle alla dans une maison et on lui dit: "Quelques grains de sénevé ? Nous pouvons t'en apporter plusieurs charrettes pleines si Bouddha peut rendre la vie à ton fils, mais nous avons vu tant de morts dans notre famille..." C'était un petit village et elle visita toutes les maisons Chacun était prêt: "Combien de graines voulez-vous ?" Mais la condition était impossible à remplir car ils avaient vu tant de morts dans leurs familles...

Le soir elle comprit que quiconque est né doit mourir et qu'alors pourquoi remmener l'enfant à la vie ? Il mourrait de nouveau. Mieux vaut rechercher l'éternel, ce qui n'est pas né et ne meurt jamais ? Elle revint les mains vides. Bouddha lui demanda: "Où sont les grains de sénevé ?"

Elle rit. Le matin elle était venue en pleurs, maintenant elle riait et elle lui dit: "Vous m'avez joué un tour; celui qui est né doit mourir, il n'y a aucune famille dans le monde entier où personne ne soit mort. Aussi, je ne veux plus que mon fils soit ramené à la vie. A quoi bon ? Oubliez l'enfant. Initiez-moi dans l'art de la méditation pour que je puisse entrer dans l'espace d'immortalité, où la naissance et la mort n'ont jamais existées".

Supprimer les racines du problème, voilà ce que j'appelle un miracle authentique.

 

31. Le Détachement

Page 30: Osho Transformation Tarot

Le Détachement

Hakuin et le nouveau-né

Vous êtes né avec un extraordinaire potentiel d'intelligence; vous êtes né avec une lumière en vous. Écoutez la petite voix calme en vous et cela vous guidera. Personne d'autre ne peut vous guider, personne d'autre ne peut être un modèle pour votre vie car vous êtes unique.

Il n'a jamais existé quelqu'un qui soit exactement comme vous et il n'y aura jamais personne qui sera exactement comme vous. C'est votre gloire, votre splendeur, que vous soyez totalement irremplaçable, que vous soyez juste vous-même et personne d'autre.

Dans un village où vivait le grand maître zen Hakuin, une jeune fille se trouva enceinte. Son père essaya de lui arracher le nom de son amant et à la fin, pour échapper à la punition, elle lu dit que c'était Hakuin.

Le père n'insista pas mais lorsque vint le temps de la naissance de l'enfant, il le prit et l'emmena à Hakuin: "Il semble que ce soit votre enfant" dit-il et il le couvrit d'injures et de mépris pour cette affaire honteuse. Hakuin répondit seulement: "Oh ! Vraiment ?" et il prit le bébé dans ses bras. A partir de cet instant, où qu'il aille, il portait le bébé, enveloppé dans la manche de sa robe élimée. Tout au long des jours pluvieux et des nuits orageuses il mendiait du lait dans les maisons voisines. Beaucoup de ses disciples, considérant qu'il avait fauté, se détournèrent de lui et le quittèrent; Hakuin ne dit pas un mot.

Pendant ce temps, la mère comprenant qu'elle ne pourrait pas supporter la souffrance de la séparation avoua le nom du vrai géniteur. Son père se précipita chez Hakuin et se prosternant, le supplia de lui pardonner.

Hakuin dit simplement: "Oh ! Vraiment ?" et il lui rendit l'enfant.

Pour l'homme ordinaire ce que les autres disent a beaucoup trop d'importance, car il n'existe pas par lui-même. Quoiqu'il pense être ne reflète que l'opinion des autres. Quelqu'un dit: "Tu es beau", un autre lui dit: "Tu es intelligent", il a collecté tout cela; de ce fait il a toujours peur qu'en se comportant d'une certaine manière il perde sa réputation et sa respectabilité. Il a toujours peur de l'opinion publique, de ce que les gens diront; car tout ce qu'il connaît de lui-même, n'est que ce que les gens disent de lui. S'ils retirent cela, il le laisse nu. Il ne sait pas qui il est; laid, beau, intelligent ou sot. Il n'a aucune idée, même vague, de son être réel, il dépend des autres.

L'homme méditatif n'a aucun besoin de l'avis des autres. Il se connaît lui-même, ainsi, peu lui importe l'avis des autres. Même si le monde entier dit quelque chose qui contrarie sa propre expérience, il en rira simplement. Au mieux, c'est la meilleure et la seule réponse, mais il ne fera pas un geste pour modifier l'opinion des gens. Qui sont-ils ? Ils ne se connaissent pas eux-mêmes et ils essaient de l'étiqueter. Il rejettera cette étiquette et il dira simplement: "Quoi que je sois, je suis et c'est ainsi que je serai".

32. Au-delà de la Petite Famille

Page 31: Osho Transformation Tarot

Au-delà de la Petite Famille

"Personne n'est ma mère..."

Lorsqu'il n'y a ni passé ni avenir alors seulement la paix est là. Futur veut dire aspiration, accomplissement, but, ambition, désir. Vous ne pouvez pas être ici et maintenant, vous courez en permanence après quelque chose, ailleurs. L'on doit être totalement présent à l'instant présent, alors la paix est là. À partir de cela la vie se renouvelle, car elle ne connaît qu'un seul temps et c'est le présent.

Le passé est la mort, le futur n'est qu'une projection d'un passé déjà mort. Que pouvez-vous imaginer de l'avenir ? Vous pensez en termes de passé, c'est ce que vous connaissez et vous le projetez; en mieux bien sûr. C'est plus beau, mieux décoré, toutes les douleurs ont été éliminées et seuls les plaisirs ont été choisis; mais c'est le passé.

Le passé n'existe pas, le futur non plus, seul le présent existe. Être dans le présent c'est être vivant, intensément et c'est cela le renouveau.

Jésus était enfant; son père et sa mère se rendirent au grand Temple pour la fête annuelle. Jésus se perdit dans la foule et ses parents ne le retrouvèrent qu'à la nuit tombante. Il était assis avec quelques docteurs, lui, un enfant, il discutait avec eux de sujets religieux. Son père lui dit: "Jésus que fais-tu ici ? Nous nous sommes fait du souci à ton sujet".

Jésus répondit: "Ne t'inquiètes pas, je m'occupais des affaires de mon père"."Je suis ton père !" s'exclama le père "et quel genre d'affaire traites-tu ici ? Je suis un charpentier !"Jésus répondit: "Tu n'es pas mon père, mon père est aux cieux".De même qu'un enfant doit quitter le corps de sa mère, sans quoi il mourrait; il doit sortir de son ventre.

Mentalement, il se passe la même chose. Un jour l'enfant doit quitter le giron de ses parents, pas seulement physiquement mais aussi mentalement; pas seulement mentalement mais spirituellement. Et lorsque l'enfant spirituel est né, qu'il a complètement rompu ses liens avec le passé, pour la première fois il devient lui-même, une réalité indépendante, dans sa propre autorité. Avant cela il était un aspect de la mère, du père, de la famille; mais il n'était jamais lui-même.

Quoi que vous fassiez, quoi que vous pensiez, quoi que vous décidiez, observez; cela vient-il de vous ou du discours d'un autre ? Et vous serez surpris de découvrir la véritable voix; peut-être est-ce votre mère et vous l'entendez parler à nouveau, peut-être est-ce votre père; ce n'est pas difficile à déceler. Cela reste enregistré là, en vous, exactement comme cela vous a été dit la première fois; le conseil, l'ordre, le règlement, le commandement.

Vous pouvez retrouver de nombreuses personnes; les prêtres, les éducateurs, les amis, les voisins, les parents. Ce n'est pas la peine de lutter, il suffit de savoir qu'il ne s'agit pas de votre propre voix mais de celle d'un autre, qui que ce soit; vous savez que vous n'allez pas lui obéir. Quelles qu'en soient les conséquences, vous décidez maintenant d'agir par vous-même, vous décidez d'être adulte. Vous êtes suffisamment resté enfant, vous êtes suffisamment resté dépendant. Vous avez suffisamment écouté toutes ces voix et leur avez obéi. Et où vous ont-elles conduits ? Au gâchis.

Ainsi, dès que vous comprenez à qui appartient la voix, dites-lui adieu... car la personne qui vous parlait n'était pas votre ennemi. Son intention n'était pas mauvaise, mais peu import l'intention, la question est qu'elle vous imposait quelque chose qui ne venait pas de votre propre source intérieure ; et tout ce qui vient de l'extérieur fait de vous un esclave psychologique.

Seule votre propre voix vous guidera vers l'épanouissement, vers la liberté.

 

33. Le Renouveau

Page 32: Osho Transformation Tarot

Le Renouveau

L'héritage de Gautama le Bouddha

La prochaine fois que vous serez en colère allez courir sept fois autour de la maison, asseyez-vous ensuite sous un arbre et regardez ce qu'il est advenu de la colère. Vous ne l'avez ni réprimée, ni refoulée, ni projetée sur autrui...

La colère n'est qu'un vomissement mental, il n'est aucun besoin de la déverser sur quelqu'un. Courrez ou frappez un oreiller jusqu'à ce que vos mains et votre mâchoire se détendent.

Durant le processus de transformation vous ne contrôlez rien, vous devenez seulement plus lucide. La colère est un événement; c'est un très beau phénomène, elle est comme les décharges électriques dans les nuages.

Un jour juste avant que Gautama le Bouddha ne quitte son palais pour partir à la recherche de la vérité, sa femme avait mis au monde un enfant. Une histoire, si humaine, si belle...

Avant de quitter son palais il voulut voir au moins une fois le visage de son enfant, symbole de son amour pour sa femme. Il se rendit dans la chambre de sa femme; elle dormait et l'enfant était couché sous une couverture. Il voulut écarter la couverture et voir le visage de son fils car peut-être il ne reviendrait jamais. Il partait en pèlerinage vers l'inconnu. Il abandonnait tout; son royaume, sa femme, son enfant, lui-même, pour la quête de l'illumination. Quelque chose dont il avait entendu parler comme d'une probabilité, qui était arrivée autrefois à quelques personnes qui l'avaient recherchée.

Il était tout aussi assailli de doutes que n'importe lequel d'entre vous, mais l'instant de la décision était venu. Il était décidé à partir, mais le mental humain, la nature humaine... Il voulait juste voir, il n'avait même pas encore vu le visage de son propre enfant. Mais il avait peur, s'il soulevait la couverture, que sa femme Yashodhara se réveille et lui demande: "Que fais-tu dans ma chambre au milieu de la nuit ? Tu sembles prêt à partir".

C'était le moment du départ et il avait dit à son conducteur de char: "Attends-moi une minute, laisse-moi voir le visage de l'enfant, je ne reviendrai peut-être jamais". Mais il ne pouvait pas regarder de peur que Yashodhara s'éveille et ne se mette à sangloter et à pleurer: "Où vas-tu ? Que vas-tu faire ? Pourquoi ce renoncement ? Qu'est-ce que c'est que cette illumination ?" L'on ne sait jamais avec les femmes, elle pourrait réveiller tout le palais ! Son père viendrait et tout serait gâché. Alors il s'enfuit...

Au bout de douze ans, lorsqu'il fut illuminé, sa première action fut de retourner au palais pour demander pardon à son père, à sa femme et à son fils qui devait avoir douze ans. Il était conscient qu'ils pourraient être fâchés. Son père était très en colère. Ce fut le premier qu'il rencontra et pendant une demi-heure il injuria Bouddha. Soudain le père prit conscience qu'il n'arrêtait pas de parler et que son fils se tenait devant lui comme une statue de marbre, comme si rien ne l'affectait.

Le père le regarda et Gautama Bouddha lui dit: "C'est ce que je voulais. Je t'en prie sèche tes larmes et regarde-moi, je ne suis pas le même que celui qui a fui le palais. Ton fils est mort il y a longtemps. Je ressemble à ton fils mais ma conscience est différente. Regarde-moi seulement". "Je le vois" dit le père "depuis une demi-heure je t'injurie et c'est la preuve que tu as changé car je sais combien tu étais impétueux, tu n'aurais pas pu rester silencieux. Que t'est-il arrivé ?" Bouddha lui dit: "Je vais te le dire mais laisse-moi d'abord voir ma femme et mon enfant. Ils doivent attendre car ils doivent savoir que je suis revenu".

Et la première chose que sa femme lui dit fut: "Je vois que tu as changé. Ces douze années ont été pour moi une grande souffrance, non pas parce que tu étais parti, j'ai souffert parce que tu ne m'as rien dit. Si tu m'avais simplement dit que tu partais pour chercher la vérité, penses-tu que je t'aurais empêché ? Tu m'as profondément outragée. C'est la blessure que j'ai endurée pendant douze ans. J'appartiens aussi à la caste des guerriers, penses-tu que je sois faible au point d'avoir pleuré, hurlé et t'avoir empêché de partir ?

Durant ces douze années j'ai seulement souffert de ton manque de confiance. Je t'aurais permis, je serais venue te dire au revoir, je serais venue jusqu'au char. Avant tout je voudrais poser la seule question qui n'a pas quitté mon esprit pendant douze ans, quoi que tu aies trouvé… et il semble certain que tu aies trouvé quelque chose, tu n'es pas la même personne qui a quitté le palais, il émane de toi une lumière différente, ta présence est totalement neuve et épanouie, tes yeux sont purs et clairs comme un ciel sans nuage. Tu es devenu si beau… Tu as toujours été beau, mais cette beauté semble n'être pas de ce monde. La grâce est descendue sur toi. Ma question est: "Quoi que ce soit que tu as atteint, n'était-il pas possible de l'atteindre ici, dans le palais ?

Page 33: Osho Transformation Tarot

Est-ce que le palais empêche d'atteindre la vérité ?"

C'était une question extrêmement intelligente et Bouddha fut obligé d'approuver: "J'aurais pu l'atteindre ici mais à ce moment là je n'en avais aucune idée. Aujourd'hui je peux dire que j'aurais pu l'atteindre, ici dans ce palais; il n'était pas nécessaire d'aller dans les montagnes ni nulle part ailleurs. Je devais aller à l'intérieur et cela aurait pu avoir lieu n'importe où; ce palais était aussi bon que n'importe quel autre endroit, mais maintenant je peux le dire, a ce moment là je n'en savais rien.

Aussi, tu dois me pardonner, car ce n'est pas parce que je n'avais pas confiance en toi ou en ton courage; en fait je doutais de moi, si je t'avais vue t'éveiller et si j'avais vu l'enfant, j'aurais commencé à penser: "Que suis-je en train de faire ? Abandonner ma merveilleuse femme dont l'amour et le dévouement pour moi est sans limite et laisser mon enfant nouveau-né... Si je dois partir pourquoi lui ai-je donné la vie ? Je fuis mes responsabilités.

Si mon vieux père s'était réveillé c'eut été impossible pour moi. Ce n'était pas parce que je n'avais pas confiance en toi, en réalité c'était que je n'avais pas confiance en moi. Je savais qu'il y avait une hésitation, je n'étais pas totalement dans mon renoncement. Une part de moi disait: "Que fais-tu ?" Une autre disait: "C'est le moment, si tu ne le fais pas maintenant ça sera de plus en plus difficile. Ton père est sur le point de te couronner et lorsque tu seras roi ce sera beaucoup plus difficile".

Yashodhara lui dit: "C'était la seule question que je voulais te poser et je suis immensément heureuse que tu aies été totalement honnête en reconnaissant qu'on pouvait atteindre la vérité ici même; elle peut être atteinte n'importe où. Maintenant voici ton fils, ce petit garçon de douze ans qui demandait toujours après toi et je lui disais: "Attend, il reviendra, il ne peut pas être si cruel, si méchant, il ne peut pas être si inhumain. Un jour il reviendra. Peut-être que ce qu'il est allé réaliser prend du temps, mais lorsqu'il l'aura réalisé, la première chose qu'il fera sera de revenir".

Voici ton fils et je voudrais que tu me dises quel héritage tu lui laisses ? Qu'est-ce que tu as à lui donner ? Tu lui as donné la vie, quoi d'autre maintenant ?"

Bouddha n'avait que son bol de mendiant. Il appela son fils qui se nommait Rahul, le fit venir près de lui, lui donna son bol de mendiant et lui dit: "Je n'ai rien, je ne possède que ce bol; désormais j'utiliserai mes mains pour manger, pour mendier ma nourriture. En te donnant ce bol de mendiant je t'initie à sannyas, c'est le seul trésor que j'ai trouvé et j'aimerais que tu le trouves aussi". Puis il dit à Yashodhara: "Prépare-toi à faire partie de ma commune de sannyasins" et il initia sa femme.

Le vieil homme était revenu et regardait la scène. Il dit à Gautama Bouddha: "Pourquoi me laisses-tu de côté ? Ne veux-tu pas partager ce que tu as découvert avec ton vieux père ? Ma mort est proche… Initie-moi aussi". "En fait dit Bouddha, j'étais venu pour vous prendre tous avec moi, car ce que j'ai trouvé est un royaume plus grand encore, un royaume qui durera éternellement, qui ne peut pas être conquis. J'étais revenu pour que vous puissiez ressentir ma présence, prendre conscience de ma réalisation et pour vous convaincre de devenir mes compagnons de route". 

34. La Colère

La Colère

Le moine au caractère emporté

Penser: "Je suis le mental" est de l'inconscience. Savoir que le mental est uniquement un mécanisme, tout comme le corps est un mécanisme, savoir que le mental est séparé…. La nuit tombe, le matin vient, vous ne vous identifiez pas à la nuit; vous ne dites pas: "Je suis la nuit", vous ne dites pas: "Je suis le matin". La nuit vient, le matin vient, le jour vient puis de nouveau la nuit, la roue tourne sans cesse mais vous êtes conscient que vous n'êtes pas cela.

C'est la même chose avec le mental; la colère vient mais vous oubliez et vous devenez la colère. L'avidité vient, vous oubliez et vous devenez l'avidité, la haine vient, vous oubliez et vous devenez la haine; c'est cela l'inconscience.

Page 34: Osho Transformation Tarot

Être conscient c'est observer que le mental est plein d'avidité, plein de colère, plein de haine ou plein de désir mais vous en êtes seulement l'observateur. Vous pouvez voir l'avidité se lever, devenir un gros nuage noir puis se dissiper et vous restez non affecté. Combien de temps cela peut-elle rester ? Votre colère est passagère, votre avidité est passagère, votre désir est passager. Observez un moment et vous serez surpris; cela va et vient et vous restez là, non affecté, tranquille, calme.

Un disciple zen vint voir Bankei et lui dit: "Maître, j'ai un caractère emporté, comment puis-je le guérir ?""Montre-moi cela" dit Bankei "c'est fascinant"."Je ne peux pas te le montrer" répondit le disciple "je ne suis pas en colère en ce moment"."D'accord" dit Bankei "alors, reviens lorsque tu seras à nouveau en colère"."Mais c'est impossible" expliqua le disciple "elle éclate subitement et sera certainement retombée avant de

pouvoir te la montrer"."Dans ce cas" déclara Bankei "elle ne fait pas partie de ta vraie nature sinon tu pourrais me la montrer

n'importe quand. A ta naissance tu n'éprouvais pas de colère, elle est donc venue de l'extérieur. Je te suggère que, chaque fois que tu sentiras la colère monter, tu t'assènes des coups de bâtons jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus et se sauve en courant".

Même lorsque la colère est là, si vous devenez soudain conscient, elle disparaîtra. Essayez ! Au milieu d'une vague de colère, lorsque vous bouillonnez et pourriez tuer, devenez le témoin de la scène et vous sentirez que quelque chose a changé, un changement de vitesse intérieur, vous pouvez même en sentir le déclic et votre centre profond s'est détendu. Cela prendra sans doute un moment avant que votre apparence se calme mais l'être intérieur est déjà détendu. La coopération est rompue... vous n'êtes plus identifié. Votre corps prendra un certain temps pour s'apaiser mais au centre, en profondeur, tout est calme.

La vigilance est nécessaire, non la condamnation et, spontanément, à travers la vigilance, la transformation s'opère. Si vous prenez conscience de votre colère, la compréhension se fait; simplement en observant, sans jugement, sans aucune notion de bien ou de mal, juste en observant dans votre ciel intérieur. Il y a des éclairs, de la colère, vous êtes brûlant, tout votre système nerveux est agité et tremble, tout votre corps frémit; un moment extraordinaire. Car lorsque l'énergie circule il est facile de l'observer; lorsqu'elle ne circule pas c'est impossible. Fermez les yeux et méditez cela. Ne luttez pas, observez seulement ce qui se passe; le ciel plein d'électricité, tant d'éclairs, tant de beauté ! Étendez-vous sur le sol, regardez le ciel et observez. Faites la même chose à l'intérieur. Quelqu'un vous a insulté, quelqu'un s'est moqué de vous, quelqu'un a dit ceci ou cela… de nombreux nuages, des nuages noirs dans le ciel intérieur, beaucoup d'éclairs… Observez !

C'est un spectacle magnifique et terrible car vous ne comprenez pas. C'est mystérieux et si le mystère n'est pas compris, vous en avez peur. Toutes les fois qu'un mystere est compris il devient grâce, un cadeau, car maintenant vous avez la clef et avec les clefs vous êtes le maître.

 

35. La Maîtrise des Émotions

La Maîtrise des Émotions

Le secret de l'anneau

Le paradis et l'enfer ne sont pas des lieux géographiques, ils sont psychologiques, ils sont votre psychologie. Le paradis et l'enfer ne se situent pas à la fin de votre vie, ils sont ici et maintenant. A chaque instant la porte s'ouvre, à chaque instant vous hésitez entre paradis et enfer. C'est une question d'instant en instant, c'est une question d'urgence; d'un instant à l'autre vous pouvez passer de l'enfer au paradis et du paradis à l'enfer.

Le paradis et l'enfer sont en vous; leurs portes sont très proches l'une de l'autre; avec la main droite vous pouvez en ouvrir une et avec la main gauche vous pouvez en ouvrir une autre. D'un simple changement du mental, votre être est transformé et vous passez de l'enfer au paradis et du paradis à l'enfer. Chaque fois que vous agissez inconsciemment, sans vigilance, vous êtes en enfer;

Page 35: Osho Transformation Tarot

chaque fois que vous êtes alerte et agissez en pleine conscience, vous êtes au paradis.

La chose essentielle dont il faut se souvenir c'est que lorsque vous vous sentez bien, d'humeur extatique, ne commencez pas à penser que cela va être votre état permanent. Vivez l'instant aussi joyeusement, aussi gaiement que possible en sachant parfaitement que c'est venu et que cela s'en ira; tout comme une brise entre dans votre maison apportant parfums et fraîcheur et puis ressort par une autre porte.

C'est la chose la plus fondamentale; si vous pensez pouvoir rendre permanents vos moments d'extase, vous avez déjà commencé à les détruire. Lorsqu'ils viennent soyez reconnaissant, lorsqu'ils s'en vont, remerciez l'existence, restez ouvert. Cela arrivera souvent, ne jugez pas, ne choisissez pas; restez sans références.

Oui il y aura des moments où vous serez malheureux; et alors ...? Il y a des gens qui sont malheureux et qui n'ont jamais connu un seul moment de bonheur, vous avez de la chance. Même dans la souffrance, souvenez-vous qu'elle ne durera pas; elle aussi passera, ne la laissez pas vous troublez, restez détendu. Tout comme il y a la nuit et le jour, il y a des moments de joie et des moments de tristesse; acceptez-les comme les éléments de la dualité de la nature, comme sont les choses en réalité.

Vous êtes seulement un observateur; vous ne devenez ni bonheur ni tristesse. Le bonheur va et vient, le malheur va et vient. Une seule chose demeure, toujours et toujours; c'est l'observateur, celui qui est le témoin. Lentement, lentement centrez-vous dans celui qui observe. Les jours, les nuits se succéderont… les vies, les morts se succéderont... le succès, les échecs se succéderont, mais si vous êtes centré dans celui qui observe - car c'est la seule réalité en vous - tout ne sera que phénomène passager.

Essayez, pendant un instant, de ressentir ce que je dis; soyez seulement celui qui observe... Ne vous accrochez à aucun instant parce qu'il est beau, ne rejetez aucun instant parce qu'il est triste. Arrêtez de faire cela; c'est ce que vous avez fait pendant des vies, vous n'avez pas réussi et vous ne réussirez jamais.

Le seul moyen de dépasser cela, de vous maintenir au-delà, est de trouver un espace d'où vous pouvez observer tous ces phénomènes changeants sans vous y identifier.

Je vais vous raconter une vieille histoire soufi...Un roi demanda aux sages de sa cour: "Je me fais faire un très bel anneau orné du plus beau diamant et je

voudrais faire graver à l'intérieur un message qui pourrait m'aider dans une situation désespérée. Il faut qu'il soit très court pour pouvoir être gravé sous le diamant".

C'étaient tous des hommes sages, de grands savants, ils auraient pu écrire de longs traités mais lui donner un message de deux ou trois mots maximum qui pourrait l'aider dans une situation désespérée... Ils réfléchirent, recherchèrent dans leurs livres mais ne trouvèrent rien.

Le roi avait un vieux serviteur qui était presque comme un père pour lui - il avait déjà été le serviteur de son père. La mère du roi était morte très tôt et c'est ce serviteur qui l'avait élevé, aussi il n'était pas traité comme un serviteur; le roi avait un immense respect pour lui.

Le vieil homme dit au roi: "Je ne suis pas un sage ni un homme de savoir ou un érudit mais je connais le message car il n'existe qu'un seul message. Tous ces gens ne peuvent pas vous le donner car il ne peut être donné que par un mystique, un être réalisé.

Durant ma longue vie au palais j'ai fréquenté toutes sortes de gens; une fois ce fut un mystique, invité de votre père qui me mit à son service. Lorsqu'il partit, en remerciement des égards que j'avais eu pour lui, il me donna ce message". Le vieux serviteur l'écrivit sur un petit bout de papier, le plia et dit au roi: "Ne le lisez pas, cachez-le dans l'anneau et ne l'ouvrez que lorsque tout ayant échoué, il n'y a plus d'issue".

Ce moment arriva bientôt. Le pays fut envahi et le roi perdit son royaume. Pour sauver sa vie il s'enfuit à cheval poursuivi par les cavaliers ennemis. Il était seul et ils étaient nombreux. Il arriva à un endroit où le chemin s'arrêta; c'était un cul de sac, une falaise avec un précipice. Sauter représentait la mort, il ne pouvait plus faire demi-tour et entendait déjà le bruit des sabots des chevaux. Il ne pouvait pas avancer et il n'y avait aucune autre issue...

Soudain il se souvint de l'anneau, il l'ouvrit, prit le papier sur lequel était écrit le petit message d'une immense valeur qui disait simplement: "Ceci aussi passera". Un grand silence l'entoura lorsqu'il lut ces mots... "Ceci aussi passera" et c'est ce qui arriva.

Tout passe, rien n'est permanent en ce monde. Les ennemis qui le suivaient avaient dû se perdre dans la forêt, avaient dû se tromper de chemin, le bruit des sabots diminua, diminua jusqu'à devenir inaudible.

Le roi était plein de gratitude pour son serviteur et pour le mystique inconnu. Ces mots s'avérèrent réellement miraculeux ! Il plia le papier, le remit dans l'anneau, rassembla ses armées et reconquit son royaume. Le jour où il entra victorieux dans la capitale il y eut une grande fête dans toute la ville, de la musique, des danses; il se sentait si fier de lui.

Le vieil homme qui marchait à côté de son char lui dit: "Cet instant est également juste; relisez le message". "Que veux-tu dire ?" lui dit le roi "Aujourd'hui je suis vainqueur, le peuple m'acclame, je ne suis pas désespéré

ou dans une situation sans issue"."Écoutez-moi" dit le vieil homme "c'est ce que le saint homme m'a dit; ce message n'est pas seulement fait

pour le désespoir mais aussi pour le plaisir, pas seulement pour la défaite mais aussi pour la victoire, pas seulement lorsque vous êtes le dernier mais aussi lorsque vous êtes le premier".

Et le roi ouvrit l'anneau et lut le message: "Ceci aussi passera". Et soudain la même paix, le même silence au milieu de la foule joyeuse qui faisait la fête et dansait. La fierté et l'ego avaient disparus.

Tout passe. Il invita son vieux serviteur à monter sur le char et à s'asseoir à ses côtés. Il lui demanda: "Y a-t-il quelque

chose de plus ? Tout passe...; ton message m'a été immensément salutaire".Le vieil homme répondit: "La troisième chose qu'a dite le saint homme c'est: Souviens-toi, tout passe, toi seul

demeures; tu demeures éternellement, comme un témoin".

Page 36: Osho Transformation Tarot

Tout passe mais vous demeurez. Vous êtes la réalité, tout le reste n'est que rêve. Il y a des rêves merveilleux, il y a des cauchemars… mais peu importe que ce soit un rêve merveilleux ou un cauchemar, ce qui importe c'est celui qui regarde le rêve. Celui là, qui regarde, est la seule réalité.

 

36. Les Portes de l'Enfer

Les Portes de l'Enfer

La fierté du Samouraï

Le paradis et l'enfer ne sont pas des lieux géographiques, ils sont psychologiques, ils sont votre psychologie. Le paradis et l'enfer ne se situent pas à la fin de votre vie, ils sont ici et maintenant. A chaque instant la porte s'ouvre, à chaque instant vous hésitez entre paradis et enfer. C'est une question d'instant en instant, c'est une question d'urgence; d'un instant à l'autre vous pouvez passer de l'enfer au paradis et du paradis à l'enfer.

Le paradis et l'enfer sont en vous; leurs portes sont très proches l'une de l'autre; avec la main droite vous pouvez en ouvrir une et avec la main gauche vous pouvez en ouvrir une autre. D'un simple changement du mental, votre être est transformé et vous passez de l'enfer au paradis et du paradis à l'enfer. Chaque fois que vous agissez inconsciemment, sans vigilance, vous êtes en enfer; chaque fois que vous êtes alerte et agissez en pleine conscience, vous êtes au paradis.

Le maître zen Hakuin est l'un des rares joyaux de l'humanité. Un guerrier vint le voir; un samouraï, un grand soldat, il lui demanda: "Y a t'il un paradis ? Y a t'il un enfer ? Si le paradis et l'enfer existent où sont les portes ? Par où puis-je entrer ? Comment puis-je faire pour éviter l'enfer et choisir le paradis ?" C'est un guerrier simple, le guerrier est toujours simple, sinon il ne pourrait pas être un guerrier. Un guerrier ne connaît que deux choses; la vie et la mort. Il risque sa vie en permanence, il la met toujours en jeu; c'est un homme simple. Il n'était pas venu pour apprendre une quelconque doctrine, il voulait simplement savoir où se trouvaient les portes afin d'éviter l'enfer et entrer au paradis.

Hakuin répondit de la manière que seul un guerrier pouvait comprendre; que fit Hakuin, il dit: "Qui es-tu ?". Le guerrier répondit: "Je suis un samouraï". Au Japon être un samouraï est une chose dont on est fier. Cela

veut dire être un parfait guerrier, un homme qui n'hésite pas un seul instant à donner sa vie. Pour lui vie et mort ne sont qu'un jeu. "Je suis un samouraï, je suis un chef de samouraïs, même l'Empereur me respecte".

Hakuin se mit à rire et dit: "Toi un guerrier ? Tu as plutôt l'air d'un mendiant". L'orgueil du samouraï fut profondément blessé, son ego rabaissé. Oubliant pourquoi il était venu, il sortit son épée et était sur le point de tuer Hakuin. Il avait oublié qu'il était venu vers ce maître pour demander où se trouve la porte du paradis; pour demander où se trouve la porte de l'enfer.

Hakuin rit encore et lui dit: "Voilà la porte de l'enfer. Avec cette épée, cette colère, cet ego, là s'ouvre la porte". C'est le langage qu'un guerrier peut comprendre; immédiatement le samouraï comprit. Voilà la porte, il rengaina son épée... et Hakuin ajouta: "Là s'ouvre la porte du paradis".

Le paradis et l'enfer sont en vous, les deux portes sont en vous. Lorsque vous agissez inconsciemment, là est la porte de l'enfer; lorsque vous êtes alerte et conscient, là est la porte du paradis.

Qu'est-il arrivé à ce samouraï ? Était-il conscient lorsqu'il était sur le point de tuer Hakuin ? Était-il conscient de ce qu'il allait faire ? Était-il conscient des raisons qui l'avaient conduit là ? Toute conscience avait disparu. Lorsque l'ego prend le pouvoir vous ne pouvez plus être conscient. L'ego c'est la drogue, le poison qui vous rend complètement inconscient. Vous agissez, mais l'action vient de l'inconscient, non de votre conscience et chaque fois que vous agissez inconsciemment la porte de l'enfer est ouverte. Quoi que vous fassiez, si vous n'êtes pas conscient de ce que vous faites, la porte de l'enfer s'ouvre. Immédiatement le samouraï devint vigilant.

 

Page 37: Osho Transformation Tarot

37. Les Portes du Ciel

Les Portes du Ciel

La fierté du Samouraï

Le paradis et l'enfer ne sont pas des lieux géographiques, ils sont psychologiques, ils sont votre psychologie. Le paradis et l'enfer ne se situent pas à la fin de votre vie, ils sont ici et maintenant. A chaque instant la porte s'ouvre, à chaque instant vous hésitez entre paradis et enfer. C'est une question d'instant en instant, c'est une question d'urgence; d'un instant à l'autre vous pouvez passer de l'enfer au paradis et du paradis à l'enfer.

Le paradis et l'enfer sont en vous; leurs portes sont très proches l'une de l'autre; avec la main droite vous pouvez en ouvrir une et avec la main gauche vous pouvez en ouvrir une autre. D'un simple changement du mental, votre être est transformé et vous passez de l'enfer au paradis et du paradis à l'enfer. Chaque fois que vous agissez inconsciemment, sans vigilance, vous êtes en enfer; chaque fois que vous êtes alerte et agissez en pleine conscience, vous êtes au paradis.

Lorsque soudain Hakuin lui dit: "Voici la porte, tu l'as déjà ouverte". La situation même a du créer la vigilance. Un instant de plus et Hakuin était décapité, un instant de plus et sa tête était séparée de son corps; Hakuin

ajouta: "Voici la porte de l'enfer". Ce n'est pas une réponse philosophique, aucun maître ne répond de manière philosophique. La philosophie n'existe que pour le mental médiocre et non éveillé. Le maître répond, mais la réponse n'est pas verbale, elle est totale. Que cet homme ait pu le tuer n'est pas la question. "Si tu me tues et que cela te rende conscient, cela vaut la peine". Hakuin jouait le jeu.

Voilà ce qui a dû arriver au guerrier; stoppé dans son élan, l'épée à la main avec Hakuin face à lui, les yeux d'Hakuin riaient, son visage souriait et la porte du paradis s'ouvrit. Il réalisa, l'épée rentra dans le fourreau. Alors qu'il remettait l'épée dans le fourreau il devait être totalement silencieux, en paix. La colère avait disparu, l'énergie de la colère était devenue silencieuse.

Si vous vous éveillez soudain, au beau milieu d'une colère, vous allez ressentir une paix que vous n'avez jamais ressentie auparavant. L'énergie circulait et soudain elle s'arrête; vous trouvez le silence, le silence immédiat. Vous plongerez dans votre être intérieur et le plongeon est si soudain que vous devenez conscient. Il ne s'agit pas d'une chute lente, c'est si soudain que vous ne pouvez pas rester inconscient. Vous ne pouvez rester inconscient que dans la routine, dans ce qui est progressif; vous bougez si lentement que vous ne sentez pas le mouvement. Ce fut un mouvement soudain; de l'action à la non action, de la pensée à la non pensée, du mental au non mental.

Alors que l'épée rentrait dans son fourreau, le guerrier réalisa et Hakuin dit: "Ici s'ouvre la porte du paradis". Le silence est la porte, la paix intérieure est la porte, l'amour et la compassion sont les portes.

 

38. La Transmutation

Page 38: Osho Transformation Tarot

La Transmutation

La méditation du Coeur d'Atisha

La douleur est naturelle, il faut la comprendre et elle doit être acceptée. Naturellement nous avons peur de la douleur, naturellement nous l'évitons, de ce fait de nombreuses personnes évitent le cœur et se réfugient dans la tête.

Le cœur provoque de la douleur, c'est vrai, mais seulement parce qu'il donne du plaisir; c'est pour cela qu'il donne de la douleur. La douleur est le chemin qui mène au plaisir; l'angoisse, la porte par laquelle entre l'extase.

Si l'on est conscient de cela, l'on accepte la douleur comme une bénédiction et soudainement la nature de la douleur commence à se transformer. Vous n'êtes plus en opposition avec elle et, parce que vous n'êtes plus en opposition avec elle, ce n'est plus une douleur, c'est une amie. C'est un feu qui va vous purifier, c'est unes transmutation, un processus par lequel l'ancien disparaîtra et le nouveau émergera; par lequel le mental disparaîtra et le cœur se mettra à fonctionner dans sa totalité. Alors la vie devient une bénédiction.

Essayez cette méthode d'Atisha.Lorsque vous inspirez - écoutez attentivement, c'est une des méthodes les plus extraordinaires - lorsque vous

inspirez, pensez que vous inspirez tous les malheurs de l'humanité, toute l'obscurité, toute la négativité, tout l'enfer qui existe dans le monde, vous les inspirez et les laissez être absorbés dans votre cœur.

Vous avez peut-être lu ou entendu parler des soi-disant "penseurs positifs" en occident. Ils disent juste le contraire mais ils ne savent pas ce qu'ils disent. "Lorsque vous expirez" disent-ils "rejetez tout votre malheur et votre négativité et lorsque vous inspirez, absorbez la joie, la positivité, le bonheur, la gaieté".

La méthode d'Atisha est tout l'opposé; lorsque vous inspirez, inspirez tout le malheur et la souffrance de toute l'humanité, passée, présente et future. Lorsque vous expirez, expirez toute la joie que vous êtes; lorsque vous expirez, expirez tout le bonheur que vous êtes, toute la bénédiction qui vous emplit. Expirez, déversez-vous dans l'existence. C'est la méthode de la compassion; buvez toute la souffrance et répandez la bénédiction.

Et si vous le faites vous serez surpris; au moment où vous absorbez en vous les souffrances du monde, elles ne sont plus souffrances. Le cœur transforme immédiatement l'énergie. Le cœur est une force transformatrice, absorbez le malheur et il se transforme en félicité... et déversez-le alors autour de vous. Lorsque vous aurez appris que votre cœur est capable de cette magie, de ce miracle, vous souhaiterez l'expérimenter encore et encore.

Essayez, c'est une méthode des plus pratique, simple et elle donne des résultats immédiats. Pratiquez-la aujourd'hui et constatez.

C'est une des approches de Bouddha et de tous ses disciples et Atisha est l'un de ses disciples; dans la même tradition, dans la même lignée. Bouddha dit en permanence à ses disciples: Ihi passiko; viens et vois ! Ce sont des gens très scientifiques, le bouddhisme est la religion la plus scientifique au monde et c'est pourquoi le bouddhisme gagne chaque jour de plus en plus de terrain. Au fur et à mesure que le monde devient plus intelligent, Bouddha deviendra de plus en plus important, il en sera forcement ainsi. Au fur et à mesure que les gens s'intéressent à la science, Bouddha les attirera. Il convaincra l'esprit scientifique - parce qu'il dit: "Tout ce que je dis doit être pratiqué. Je ne vous dis pas: "croyez cela", je dis: "expérimentez-le"; Faites-en l'expérience et seulement alors, si vous le ressentez vous-même, ayez confiance en cela. Autrement il ne sert a rien de croire".

Essayez cette merveilleuse méthode de compassion, absorbez tout le malheur et déversez toute votre joie.

 

39. L'Énergie

Page 39: Osho Transformation Tarot

L'Énergie

L'homme à la guirlande de doigts

Ou bien vous rendez votre énergie créatrice ou bien elle se gâtera rapidement et deviendra destructrice. L'énergie est une chose dangereuse; si vous en avez, utilisez-la de façon créative, autrement, tôt ou tard vous constaterez qu'elle est devenue destructrice. Aussi, trouvez quelque chose, quelque chose que vous aimez et mettez-y votre énergie. La peinture si vous voulez ou la danse, le chant ou bien encore jouer d'un instrument... ce que vous voulez; trouvez une activité dans laquelle vous vous absorbez totalement.

Si vous vous abandonnez en jouant de la guitare, très bien ! Dans ces moments où vous vous abandonnez, votre énergie sera libérée de façon créative. Si vous ne pouvez pas vous absorber dans la peinture, dans le chant, la danse, la guitare ou la flûte alors vous trouverez des moyens plus vils de vous abandonner; la colère, la rage, l'agressivité. Ce sont des moyens vils de s'abandonner.

Gautama le Bouddha a initié un meurtrier à sannyas et ce n'était pas un meurtrier ordinaire. Rudolf Hess n'est rien en comparaison. Son nom était Angulimal et Angulimal veut dire: l'homme qui porte une guirlande de doigts humains.

Il avait fait le vœu de tuer mille personnes et de prendre de chacune un doigt afin de pouvoir se souvenir du nombre de personnes qu'il avait tué et se faire une guirlande de tous ces doigts. Sa guirlande comptait neuf cent quatre-vingt-dix-neuf doigts, il n'en manquait qu'un. Et ce doigt manquait parce que sa route a été barrée; personne ne passait plus sur ce chemin. Mais Gautama le Bouddha emprunta cette route. Le roi avait mis des gardes pour empêcher les gens de passer, en particulier les étrangers qui ignoraient qu'un homme dangereux vivait par delà les collines. Les gardes dirent à Gautama le Bouddha: "On ne doit pas emprunter cette route, c'est l'endroit où vit Angulimal et même le roi n'a pas assez de cran pour prendre cette route. Cet homme est tout simplement fou.

Sa mère avait l'habitude d'aller le voir, elle était la seule personne à le faire de temps à autre; mais elle aussi a arrêté. La dernière fois qu'elle y alla il lui dit: "Il ne me manque qu'un seul doigt maintenant et c'est bien parce que tu es ma mère… je t'avertis que si tu viens une fois encore tu ne repartiras pas. Il me manque désespérément un doigt. Jusqu'à présent je ne t'ai pas tuée car il y avait d'autres gens disponibles, mais maintenant plus personne ne passe plus sur cette route que toi. Je t'avertis donc que si tu reviens, ce sera ta responsabilité, non la mienne". A partir de ce moment sa mère ne vint plus.

Les gardes dirent à Bouddha: "Ne prenez pas inutilement ce risque". Et savez-vous ce que Bouddha leur répondit ? Bouddha leur dit: "Si je n'y vais pas, alors qui ira ? Il y a seulement deux possibilités; ou bien je le transformerai et je ne peux pas manquer ce défi, ou je lui fournirai un doigt pour que son désir soit accompli. De toute manière je mourrai un jour et donner ma tête à Angulimal aura au moins servi à quelque chose sinon je mourrai et vous me mettrez sur le bûcher funéraire. Je pense qu'il est préférable de satisfaire le désir de quelqu'un et de lui apporter la paix intérieure. Ou il me tuera ou je le tuerai, mais cette rencontre doit avoir lieu. Montez-moi le chemin".

Les gens qui avaient l'habitude de suivre Gautama le Bouddha, ses proches compagnons, ceux qui étaient toujours en compétition pour être près de lui, commencèrent à ralentir et il y eut bientôt des kilomètres entre Bouddha et ses disciples. Ils voulaient tous voir ce qui allait se passer mais ne voulaient pas trop s'approcher.

Angulimal, assis sur son rocher, observait et ne pouvait en croire ses yeux. Un très bel homme d'un immense charisme venait vers lui. Qui pouvait être cet homme ? Il n'avait jamais entendu parler de Gautama le Bouddha mais même le cœur endurci d'Angulimal commença à ressentir une certaine douceur envers cet homme. Il semblait si beau, venant vers lui. C'était le petit matin… une brise fraîche, le soleil montait, les oiseaux chantaient, les fleurs s'épanouissaient et Bouddha s'approchait.

Finalement, Angulimal, son épée nue à la main, cria: "Arrête-toi !" Gautama le Bouddha était juste à quelques pas et Angulimal lui dit: "Ne fais pas un pas de plus car alors la responsabilité ne sera plus la mienne; peut-être ne sais-tu pas qui je suis !"

Bouddha lui dit: "Sais-tu qui tu es ?""Là n'est pas la question" dit Angulimal "ce n'est ni le lieu ni le moment de discuter de telles choses, ta vie est

Page 40: Osho Transformation Tarot

en danger !""Je pense différemment" dit Bouddha "c'est ta vie qui est en danger".L'homme lui dit: "Je pensais que j'étais fou mais toi tu es complètement fou et tu continues à t'approcher; ne

dit pas alors que j'ai tué un innocent. Tu sembles si pur et si beau que je veux que tu t'en retournes, je trouverai quelqu'un d'autre. Je peux attendre, rien ne presse. Je suis arrivé à neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, il ne s'agit que d'un de plus, mais ne m'obliges pas à te tuer".

Bouddha s'approcha très près, les mains d'Angulimal tremblaient. L'homme était si beau, si innocent, si sincère, il en était déjà tombé amoureux. Il avait tué tant de gens… il n'avait jamais ressenti cette faiblesse, il n'avait jamais su ce qu'était l'amour; pour la première fois il était plein d'amour. Ainsi, il y avait une contradiction; la main tenait l'épée, prête à tuer et son cœur disait: "Remets l'épée au fourreau".

Bouddha lui dit: "Je suis prêt, mais pourquoi ta main tremble t'elle ? Tu es un si grand guerrier, même les rois ont peur de toi et je ne suis qu'un pauvre mendiant. Mis à part le bol à mendier je ne possède rien. Tu peux me tuer et je me sentirais immensément satisfait qu'au moins ma mort ait satisfait le désir de quelqu'un; ma vie a été utile, ma mort l'est aussi. Mais avant que tu ne me coupes la tête j'ai un petit désir et je pense que tu m'accorderas ce petit désir avant de me tuer".

Devant la mort, même l'ennemi le plus dur permet l'accomplissement de n'importe quel désir. Angulimal lui demanda: "Que veux-tu ?"

"Je veux simplement que tu coupes d'un arbre une branche d'arbre pleine de fleurs, je ne verrai plus jamais ces fleurs, je voudrais les voir de près, sentir leur parfum et voir leur beauté dans le soleil du matin, leur gloire".

Angulimal coupa alors, avec son épée, une branche pleine de fleurs; avant qu'il ne puisse la donner à Bouddha, celui-ci dit: "C'était seulement la moitié du désir, l'autre moitié est: remet s'il te plaît la branche sur l'arbre".

Angulimal lui dit: "Dès le début j'ai pensé que tu étais fou, mais ça ç'est le désir le plus fou. Comment puis-je remettre cette branche ?"

"Si tu ne peux pas créer" dit Bouddha "tu n'as aucun droit de détruire. Si tu ne veux pas donner la vie, tu n'as pas le droit de donner la mort à n'importe quel être vivant".

Un moment de silence et de transformation… l'épée tomba de ses mains et Angulimal tomba aux pieds de Gautama le Bouddha: "Je ne sais pas qui tu es, mais qui que tu sois, emmènes moi dans le même espace que celui dans lequel tu es, initie-moi".

Pendant ce temps les disciples de Bouddha s'étaient de plus en plus rapprochés et lorsqu'il tomba aux pieds de Bouddha, ils vinrent tout près. Quelqu'un souleva la question: "N'initie pas cet homme, c'est un assassin".

"Si je ne l'initie pas, qui l'initiera ? Et j'aime l'homme, j'aime son courage et je peux voir en lui un énorme potentiel; un homme seul en lutte contre le monde entier. Je veux cette sorte de gens qui peuvent se dresser devant le monde entier. Jusqu'à aujourd'hui il se dressait contre le monde avec une épée, maintenant il le fera avec sa conscience qui est beaucoup plus aiguisée qu'une épée. Je vous ai dit qu'un meurtre allait avoir lieu mais l'on ne pouvait savoir qui allait être tué, moi ou Angulimal. Vous pouvez constater maintenant que c'est Angulimal et qui suis-je pour porter un jugement ?"

 

40. Le Tout

Le Tout

"Une aiguille ordinaire fera l'affaire..."

Aucun homme n'est une île, nous faisons tous partie d'un vaste continent. Il y a de la diversité mais cela ne nous sépare pas; la diversité enrichit la vie. Une part de nous est dans l'Himalaya, une part de nous est dans les étoiles, une part de nous est dans les roses. Une part de nous est dans le vol de l'oiseau, une part de nous est dans le vert des arbres.

Nous sommes répandus partout. Ressentir cela comme une réalité transformera toute votre approche de la vie, transformera chacun de vos actes, transformera votre être profond.

Page 41: Osho Transformation Tarot

Une histoire de la vie du grand mystique soufi Farid raconte un roi vint le voir. Il lui avait apporté un présent, une belle paire de ciseaux en or incrustée de diamants, très précieuse, très rare. Il toucha les pieds de Farid et lui offrit les ciseaux. Farid les prit, les regarda, les rendit au roi et lui dit: "Sire, mille mercis pour le présent que vous m'avez apporté, il est très beau mais totalement inutile pour moi. Il serait préférable que vous me donniez une aiguille. Je n'ai pas besoin de ciseaux, une aiguille ordinaire fera l'affaire".

"Je ne comprends pas" répondit le roi, "si vous avez besoin d'une aiguille vous avez aussi besoin de ciseaux".Farid dit: "Je parle par métaphore. Je n'ai pas besoin de ciseaux car les ciseaux séparent les choses, j'ai besoin

d'une aiguille car l'aiguille rassemble les choses. J'enseigne l'amour. Tout mon enseignement est basé sur l'amour; réunir, apprendre aux êtres la communion. J'ai besoin d'une aiguille pour rassembler les gens. Les ciseaux sont inutiles; ils coupent, ils séparent. La prochaine fois que vous viendrez, une aiguille ordinaire suffira".

La logique est comme une paire de ciseaux, elle coupe, elle divise les choses. Le mental est une sorte de prisme; un rayon de lumière blanche le traverse et il se divise immédiatement en sept couleurs. Tout ce qui passe à travers le mental se dédouble. La vie et la mort ne sont pas la vie-et-la mort, la réalité c'est viemort. Ce devrait être un seul mot, pas deux, sans même un trait d'union. Viemort est un phénomène, amourhaine également. Obscuritélumière est un phénomène, négatifpositif est un phénomène, mais lorsque ce phénomène unique passe par le mental, le un est immédiatement divisé en deux. Viemort devient vie et mort; pas seulement divisé, mais la mort devient le contraire de la vie. Ce sont des ennemis. Vous pouvez maintenant essayer de les faire se rencontrer, ils ne se rencontreront jamais.

Kipling a raison; "L'orient est l'orient et l'occident est l'occident et ils resteront à jamais inconciliables". Logiquement c'est vrai, comment l'orient pourrait-il rencontrer l'occident ? Comment l'occident pourrait-il rencontrer l'orient ? Mais sur le plan existentiel c'est une absurdité, ils se rencontrent partout.

Par exemple vous êtes assis en Inde; est-ce l'orient ou l'occident ? Si vous comparez avec Londres c'est l'orient, mais si vous comparez avec Tokyo c'est l'occident. C'est quoi exactement, l'orient ou l'occident ? L'orient et l'occident se rencontrent en chaque point et Kipling dit: "Ils resteront à jamais inconciliables".

Le deux est partout réuni. Il n'existe aucun point où l'orient et l'occident ne se rencontrent pas et aucun homme pour qui cet orient et cet occident ne se rencontrent pas. Il ne peut en être autrement; ils doivent se rencontrer; c'est une seule réalité, un seul ciel.

 

41. L'Échec

L'Échec

Le secret de Polichinelle du succès réel

Quand c'est le matin, c'est le matin, quand c'est le soir, c'est le soir. Il n'est pas question de choix. Laissez tomber le choix et vous êtes libre partout. La liberté ne peut résider que dans le non choix. Ainsi lorsque vous êtes jeune, c'est beau, lorsque vous êtes enfant, c'est beau, lorsque vous êtes vieux, c'est beau, lorsque vous mourez, c'est beau, car vous n'êtes jamais séparé du Tout, vous êtes seulement une vague dans l'océan.

La vague dans l'océan peut se considérer comme une entité à part entière, mais il y aura alors problème. La vague dans l'océan ne se considère jamais comme séparée; ainsi, partout où l'océan la pousse elle se déplace volontiers, joyeusement, en dansant, dans cette direction.

Un chant du mystique Kabir dit ceci: Je parle à mon amant intérieur et je dis : Pourquoi une telle hâte ? Nous sentons qu'il existe une sorte d'esprit qui aime les oiseaux, les animaux et les fourmis. Peut-être est-ce le même qui vous donna ce rayonnement dans le sein de votre mère. Est-il logique que vous erriez désormais, totalement orphelins ? La vérité est que vous vous êtes vous-mêmes détourné et avez décidé d'aller seul dans l'obscurité. Vous voilà

Page 42: Osho Transformation Tarot

maintenant esclave des autres, ayant oublié ce qu'une fois vous avez su !Et c'est pourquoi tout ce que vous faites est marqué d'un étrange échec.

Les choses arrivent lorsqu'il est nécessaire qu'elles arrivent; il est obligé qu'elles arrivent lorsqu'il est nécessaire qu'elles arrivent. Tout se passe bien, ayez simplement confiance. Rappelez-vous cette différence, le théologien dira: "Croyez dans le concept de Dieu". Le mystique dit qu'il n'est pas nécessaire de croire dans le concept de Dieu; percevez simplement l'harmonie dans l'existence. Ce n'est pas un concept, ce n'est pas une croyance. Vous pouvez la sentir, elle est partout. C'est presque tangible.

Dès l'instant où vous pensez que vous êtes Un avec le Tout, il y a une détente, un soudain lâcher prise intervient. Vous n'avez pas besoin d'être dans une retenue de vous-même, vous pouvez vous détendre. Il n'est pas nécessaire de rester tendu, vous n'avez aucun but personnel à atteindre. Vous coulez avec Dieu; le but de Dieu est votre but, sa destinée est votre destinée. Vous n'avez pas une destinée personnelle; la destinée personnelle apporte les problèmes.

Ne l'avez-vous pas observé dans votre propre vie ? Tout ce que vous faites ne cesse d'échouer. Vous ne voyez toujours pas la solution; vous pensez que vous n'avez pas fait ce que vous auriez dû et que c'est pour cela que ça a échoué. Alors vous essayez un autre projet et vous échouez de nouveau. Puis vous pensez que vous n'êtes pas suffisamment compétent, alors vous étudiez la technique mais de nouveau vous échouez. Alors vous pensez: "Le monde entier est contre moi" ou "le destin est contre moi" ou "je suis victime de la jalousie des gens". Vous continuez à trouver des explications au fait que vous échouez mais vous ne découvrez jamais la raison profonde de votre échec.

Kabir dit: "l'échec signifie vous, moins Dieu". C'est la vision de Kabir; l'échec est égal à vous, moins Dieu et le succès est égal à vous, plus Dieu. Le succès est en Dieu et avec Dieu. Et souvenez-vous, par "Dieu" je ne veux pas dire une personne assise quelque part dans le ciel, mais l'esprit cosmique. Ressentez l'esprit cosmique, le Tao, la loi qui pénètre l'existence entière, dont vous êtes nés et auquel vous retournerez un jour.

 

42. L'Inquiétude

L'Inquiétude

La vieille femme dans l'autobus

Vous êtes-vous jamais rendu compte d'une chose ? Le présent est toujours merveilleux, le présent est toujours heureux. L'inquiétude et la souffrance proviennent soit de ce que vous avez voulu faire dans le passé et que vous n'avez pas pu faire, soit de ce que vous voulez réaliser dans le futur sans savoir si vous le pourrez ou pas. Avez-vous jamais remarqué, avez-vous jamais considéré cette petite vérité, que dans le présent la souffrance n'existe pas, non plus que l'inquiétude ? C'est la raison pour laquelle le présent ne perturbe pas le mental; c'est l'anxiété qui le perturbe.

Il n'y a pas de souffrance dans le présent. Le présent ne connaît pas la souffrance, le présent est un si court instant que la souffrance ne peut pas le pénétrer. Seul le paradis s'accorde avec le présent, pas l'enfer. L'enfer est trop grand ! Le présent ne peut être que paix, ne peut être que bonheur.

J'ai entendu l'histoire d'une vieille dame qui voyageait dans un bus et qui était anxieuse, tracassée, ne cessant de demander le nom de chaque station.

L'inconnu assis à côté d'elle lui dit: "Détendez-vous, ne vous faites pas de souci, le contrôleur annonce tous les arrêts, mais si vous êtes trop inquiète je vais l'appeler. Vous pourrez lui dire où vous voulez descendre, il en prendra note et vous pourrez vous détendre".

Il appela le contrôleur et la dame lui dit: "Je vous en prie, n'oubliez pas, je ne veux pas manquer mon arrêt, il est urgent que j'arrive à destination".

"D'accord" répondit le contrôleur "j'en prends note, bien que sans que vous me le demandiez, j'annonce chaque station. Mais j'en prends note malgré tout et je viendrai spécialement vers vous pour vous indiquer votre arrêt. Détendez-vous, ne vous inquiétez pas".

Page 43: Osho Transformation Tarot

Fébrile, tremblante et terriblement tendue la femme lui dit: "D'accord, notez que je dois descendre au terminus".

Si vous descendez au terminus, pourquoi vous inquiéter ? Comment pourriez-vous le rater ? C'est impossible de le rater !

Dès que vous vous reposez, dès que vous vous détendez, vous prenez conscience que l'existence bouge, avance pour atteindre les plus hauts sommets et vous faites partie de l'existence. Vous n'avez pas besoin d'avoir d'autres ambitions. C'est cela la détente; se détendre, renoncer à tout but privé, laisser tomber toute ambition, toute projection de l'ego. Alors la vie devient mystère. Vos yeux se rempliront d'émerveillement, votre cœur sera plein de vénération.

Nous n'avons pas à devenir quelque chose, nous le sommes déjà. C'est tout le message des êtres éveillés; vous n'avez rien à atteindre, cela vous a déjà été donné. C'est le cadeau de Dieu. Vous êtes déjà là où vous devriez être, vous ne pouvez pas être ailleurs. Il n'y a nulle part où aller et rien à atteindre et parce qu'il n'y a nulle part où aller ni rien à atteindre, vous pouvez rendre grâce. Alors il n'y a plus de hâte, plus d'inquiétude, plus d'anxiété, plus d'angoisse, plus de peur d'être un raté. Vous ne pouvez pas rater. Dans la nature même des choses il est impossible d'échouer car ce n'est pas du tout une question de succès. 

43. Le Mental

Le Mental

L'arbre magique qui réalise tous les vœux

Le penseur est créateur avec ses pensées; c'est une des vérités les plus fondamentales à être compris. Tout ce que vous éprouvez est votre création. D'abord vous le créez, ensuite vous l'éprouvez puis vous êtes enfermé dans l'expérience; car vous ne savez pas que la source de tout existe en vous.

Un jour, un homme était en voyage et par hasard il arriva au paradis. Dans la conception indienne du paradis, il y a des arbres qui accomplissent tous les vœux, Kalpatarus. Vous vous asseyez sous l'un d'eux, le temps de désirer quelque chose et immédiatement votre souhait se réalise; il n'y a pas d'intervalle entre le désir et son accomplissement. Vous pensez et immédiatement cela est créé ; la pensée se réalise automatiquement. Ces Kalpatarus ne sont rien d'autre que le symbole du mental. Le mental est créatif, créatif avec ses pensées.

L'homme était fatigué et il s'endormit sous un arbre magique. Lorsqu'il s'éveilla il avait très faim. "J'aimerais bien trouver quelque nourriture" et immédiatement, venue de nulle part et flottant dans les airs, une nourriture apparut, une délicieuse nourriture; il se mit aussitôt à manger. Une fois rassasié, une autre pensée lui vint; "Si seulement je pouvais avoir quelque chose à boire..." et comme la prohibition n'existe pas au paradis, immédiatement un vin délicieux apparut.

En buvant son vin dans la fraîche brise du paradis, à l'ombre de l'arbre, il commença à s'interroger: "Qu'est-ce qui se passe ? Suis-je en train de rêver ou y a t'il des fantômes autour de moi qui me jouent des tours ?" … et les fantômes apparurent ! Ils étaient féroces, horribles, écoeurants. Il se mit à trembler et une pensée lui traversa l'esprit: "Je suis sur que je vais être tué, ils vont m'assassiner" et il le fut.

Cette ancienne parabole a une profonde signification. Votre mental est l'arbre qui réalise tous les vœux; quel que soit votre souhait, tôt ou tard il se réalisera. Parfois l'intervalle est tel que vous avez complètement oublié que vous aviez souhaité cela. Parfois plusieurs années ou même plusieurs vies et il n'est plus possible de faire le lien avec la source. Mais si vous regardez de plus près vous découvrirez que toutes vos pensées vous créent, vous et votre vie. Elles créent votre enfer et elles créent votre paradis, elles créent votre malheur et elles créent votre joie, elles créent le négatif et le positif. Chacun est un magicien, filant et tissant autour de lui un monde magique... puis il s'y trouve pris, l'araignée elle-même est prise dans sa propre toile.

Une fois que l'on a compris cela les choses commencent à changer. Alors vous pouvez vous amuser et changer

Page 44: Osho Transformation Tarot

votre enfer en paradis; il s'agit juste de le peindre avec un point de vue différent. Mais si vous adorez tellement la souffrance vous pouvez en créer autant que vous voulez, pour votre satisfaction, mais alors ne vous plaignez pas car vous savez que c'est votre création, c'est votre tableau et vous ne pouvez en rendre personne responsable.

C'est votre entière responsabilité. C'est alors que survient une nouvelle possibilité; vous pouvez cesser de créer le monde. Il n'est pas nécessaire de créer le ciel et l'enfer, il n'est pas nécessaire de créer du tout. Le créateur peut se détendre, se retirer.

Se retirer du mental, c'est la méditation. 

44. Le Désir

Le Désir

Le bol à prière magique

Lorsque vous désirez quelque chose, votre joie dépend de cette chose. Si elle vous est refusée, vous êtes malheureux, si vous l'obtenez, vous êtes heureux. Mais seulement sur le moment ! Cela doit également être bien compris. Chaque fois que votre désir est satisfait, il ne l'est que pendant l'instant où vous ressentez de la joie. C'est passager, car dès que vous l'avez obtenu, à nouveau le mental désire davantage, désire autre chose.

Le mental existe grâce au désir; c'est pourquoi il ne vous laisse jamais sans désir. Si vous êtes sans désir le mental meurt immédiatement. C'est tout le secret de la méditation.

De bon matin un mendiant frappa à la porte d'un empereur. L'empereur sortait justement pour une promenade matinale dans son beau jardin; autrement il eut été difficile au mendiant d'obtenir une entrevue, mais il n'y avait personne pour l'en empêcher.

L'empereur lui dit: "Que veux-tu ?" "Avant de poser cette question, réfléchis-y à deux fois" répondit le mendiant.L'empereur n'avait jamais vu un tel homme, semblable à un lion. Il avait fait la guerre, il avait gagné des

batailles, avait prouvé que personne n'était plus puissant que lui et soudain ce mendiant lui disait: "Réfléchis à deux fois à ce que tu vas dire car tu risques de ne pas pouvoir exaucer mon vœu !"

Le roi lui répondit: "Ne t'en occupes pas, cela me concerne; demandes ce que tu veux et tu l'obtiendras". Le mendiant lui dit: "Vois-tu mon bol, je voudrais qu'il soit plein ! Peu importe avec quoi, la seule condition est

qu'il soit rempli. Il doit être plein. Tu peux encore refuser, mais si tu acceptes, tu prends un risque".L'empereur éclata de rire, un simple bol de mendiant... et on lui conseillait de se méfier ? Il ordonna à son

premier ministre de remplir de diamants le bol du mendiant, ainsi celui-ci saurait à qui il avait demandé."Réfléchis-y à deux fois" dit à nouveau le mendiant et rapidement il apparut qu'il avait raison car dès que les

diamants remplirent le bol, ils disparurent tout simplement !

La rumeur se répandit comme un incendie à travers la capitale et des milliers de personnes se rassemblèrent. Lorsqu'il n'y eut plus de pierres précieuses le roi dit: "Apportez tout l'or et tout l'argent, tout ! Tout mon royaume, tout mon prestige sont en jeu". Mais le soir, tout avait disparu et il restait seulement deux mendiants, dont l'un avait été empereur.

"Avant de te demander pardon de ne pas avoir tenu compte de ta mise en garde, je te prie, dis-moi le secret de ce bol".

"Il n'y a pas de secret" répondit le mendiant "je l'ai poli et lui ai donné l'apparence d'un bol mais c'est un crâne humain. Tout ce dont vous le remplissez, disparaît".

Cette histoire est pleine de signification. Avez-vous jamais réfléchi à votre propre bol de mendiant ? Tout disparaît; pouvoir, prestige, respectabilité, richesse, tout disparaît et votre bol de mendiant veut toujours avaler plus et ce toujours plus vous éloigne de "ceci". Le désir, l'envie d'autre chose vous éloignent du moment présent.

Il y a seulement deux sortes de gens sur terre: la plupart courent après des ombres; leur bol de mendiant les

Page 45: Osho Transformation Tarot

accompagnera jusque dans la tombe. Une très faible minorité, un sur un million, arrête de courir, laisse tomber les désirs, ne recherche plus rien et soudain découvre tout à l'intérieur de lui-même.

 

45. Vivre Totalement

Vivre Totalement

Alexandre le Grand rencontre Diogène

Ceux qui disent: "Nous attendons une occasion" sont des trompeurs, qui ne trompent personne d'autre qu'eux-mêmes. L'occasion ne va pas se présenter demain, elle est déjà là et elle a toujours été là. Elle était déjà là avant que vous soyez là.

L'existence est une opportunité, être est une opportunité. Ne dites pas: "Demain je méditerai, demain j'aimerai, demain je danserai avec l'existence". Pourquoi demain ? Demain ne vient jamais. Pourquoi pas maintenant ? Pourquoi remettre à plus tard ? L'ajournement est une ruse du mental, il vous laisse espérer et pendant ce temps l'opportunité s'enfuit et à la fin vous arriverez au cul de sac; la mort et il n'y aura plus d'opportunité. Et cela est arrivé bien souvent dans le passé.

Vous n'êtes pas nouveaux ici, vous êtes né et vous êtes mort de nombreuses, très nombreuses fois et chaque fois le mental vous a joué le même tour mais vous n'avez encore rien appris.

Alors qu'Alexandre le Grand venait en Inde il rencontra un homme étrange, Diogène. C'était un matin d'hiver, il soufflait une brise fraîche et Diogène était étendu nu au bord de la rivière, prenant un bain de soleil. C'était un bel homme; d'une belle âme émane une beauté qui n'est pas de ce monde.

Il ne possédait rien, pas même un bol de mendiant car un jour qu'il allait à la rivière avec son bol chercher de l'eau pour boire il vit un chien se précipiter vers la rivière, y plonger et boire. Diogène éclata de rire et dit: "Ce chien m'a donné une leçon. S'il peut vivre sans bol de mendiant, pourquoi pas moi ?" Il jeta le bol et comme le chien il sauta dans la rivière et but. Depuis lors il n'avait plus rien possédé.

Alexandre n'avait jamais vu un homme si gracieux, une beauté si absolue, quelque chose d'inconnu. Il était intimidé et dit: "Sire…" De toute sa vie il n'avait jamais dit "Sire" à quiconque; "Sire" dit-il "je suis extrêmement impressionné par votre personne et je désirerai faire quelque chose pour vous. Y a t'il quelque chose que je puisse faire ?"

"Déplace-toi seulement sur le côté" répondit Diogène "tu me caches le soleil. C'est tout, je n'ai besoin de rien d'autre".

Alexandre dit: "Si j'ai une nouvelle chance de revenir sur terre je demanderai à Dieu qu'au lieu d'Alexandre il fasse de moi un Diogène".

Diogène rit et dit: "Qui t'en empêche à cet instant même ? Tu peux devenir un Diogène. Où vas-tu ? Pendant des mois j'ai vu des armées en marche; où allez-vous et pourquoi faire ?"

"Je vais en Inde pour conquérir le monde entier." Répondit Alexandre."Et après, que feras-tu ?" demanda Diogène."Après, je me reposerai".Diogène rit de nouveau et lui dit: "Tu es fou ! Moi je me repose maintenant, je n'ai pas conquis le monde, je

n'en vois pas la nécessité. Qui t'a dit qu'avant de te reposer tu devais conquérir le monde ? Et je te le dis: "Si tu ne te reposes pas maintenant, tu ne le feras jamais. Il y aura toujours quelque chose à conquérir … et le temps est éphémère. Tu mourras en cours de route. Tout le monde meurt au milieu du voyage".

Alexandre mourut au milieu du voyage. Il mourut en route alors qu'il revenait d'Inde. Ce jour-là il se souvint de Diogène, il n'avait que Diogène à l'esprit; il n'avait jamais pu se reposer de toute sa vie mais cet homme, lui, se reposait.

 

Page 46: Osho Transformation Tarot

46. La Quête

La Quête

À la Recherche de la maison de Dieu

Prenez votre courage à deux mains et sautez. Vous existerez toujours mais d'une manière si nouvelle que vous ne pourrez plus la relier à l'ancienne. Il y aura discontinuité. L'ancienne était si étriquée, si petite, si médiocre et la nouvelle est si vaste. D'une petite goutte de rosée, vous êtes devenu l'océan.

Mais de même que la goutte de rosée glissant d'une feuille de lotus tremble un moment, essaye de s'accrocher encore un peu, car elle peut voir l'océan... une fois qu'elle est tombée de la feuille de lotus, elle disparaît. Oui, dans un sens, en tant que goutte de rosée, elle ne sera plus; mais ce n'est pas une perte, elle sera océanique.

Tous les océans sont limités; l'océan de l'existence est illimité.

J'ai souvent parlé d'un magnifique poème de Rabindranath Tagore. Le poète a cherché Dieu pendant des millions de vies. Il l'a entrevu parfois, loin, près d'une étoile et il s'y dirigeait, mais au moment où il atteignait l'étoile, Dieu avait changé de place. Mais il continua à chercher et à chercher encore, il était déterminé à trouver la maison de Dieu et la surprise des surprises fut qu'un jour il atteignit vraiment la maison sur la porte de laquelle était écrit: "Maison de Dieu".

Vous pouvez imaginer son ravissement, sa joie. Il monte l'escalier quatre à quatre et au moment où il va frapper à la porte, sa main se paralyse. Une idée lui traverse l'esprit. "Si par hasard c'est réellement la maison de Dieu, je suis fini; ma recherche est finie. Je me suis identifié à ma recherche, à ma quête, je ne connais rien d'autre. Si la porte s'ouvre et que je me trouve face à Dieu, c'est fini, la quête est terminée. Et puis après ?"

Il se met à trembler de peur, enlève ses chaussures et redescend le magnifique escalier de marbre. Sa peur est que Dieu ouvre la porte, bien qu'il n'ait pas frappé. Puis il court, plus vite qu'il n'a jamais couru. Il se disait qu'il avait couru après Dieu aussi vite qu'il le pouvait mais aujourd'hui il court comme il n'a jamais couru, sans un regard en arrière.

Le poème se termine ainsi: "Je continue à chercher Dieu, mais je connais l'endroit où il habite, aussi, je l'évite et cherche partout ailleurs. L'excitation est grande, le défi aussi et grâce à ma recherche je continue à exister. Dieu est un danger; je serai détruit. Mais maintenant je n'ai pas peur, même de Dieu, parce que je sais où il vit; aussi, évitant sa maison je continue à le chercher dans tout l'univers. Mais au tréfonds de moi, je sais que ma recherche n'est pas vers Dieu, ma recherche sert à nourrir mon ego".

Rabindranath Tagore n'est pas habituellement associé à la religion, mais seul un homme religieux d'une immense expérience peut écrire ce poème. Ce n'est pas seulement de la poésie, il contient une si grande vérité.

La situation est la suivante; le bonheur ne vous permet pas d'exister, vous devez disparaître. C'est pourquoi vous ne rencontrez pas beaucoup de personnes heureuses sur terre. Le malheur nourrit votre ego c'est pourquoi l'on peut voir tant de personnes malheureuses dans le monde. Le fondement du problème est l'ego.

Pour réaliser la vérité ultime vous devez en payer le prix et ce prix n'est rien d'autre que le lâché de l'ego. Ainsi, lorsqu'un tel moment arrive, n'hésitez pas. En dansant, disparaissez... dans un grand éclat de rire, disparaissez… avec des chants sur vos lèvres, disparaissez. 

47. L'Espoir

Page 47: Osho Transformation Tarot

L'Espoir

Perdu dans la jungle

La joie de l'amour n'est possible que si vous avez connu la joie d'être seul, parce qu'alors seulement vous avez quelque chose à partager. Autrement vous êtes deux mendiants qui se rencontrent, s'accrochant l'un à l'autre sans pouvoir être heureux. Ils se rendront mutuellement malheureux car chacun espérera et espérera en vain que "L'autre va me combler".

L'autre espère de même. Ils ne peuvent se combler l'un l'autre; tous deux sont aveugles et ne peuvent pas s'entraider.

J'ai entendu parler d'un chasseur qui s'était perdu dans la jungle. Pendant trois jours il ne trouva personne à qui demander son chemin et il commençait à paniquer; trois jours sans nourriture, trois jours dans la peur constante des animaux sauvages. Depuis trois jours il n'avait pas pu dormir, assis, éveillé, sur un arbre, avec la peur d'être attaqué. Il y avait des serpents, des lions, des animaux sauvages. A l'aube du quatrième jour il aperçut un homme assis sous un arbre. Quelle ne fut pas sa joie ! Il se précipita vers lui et l'étreignit: "Quelle joie !" L'autre homme à son tour le serra dans ses bras et tous deux étaient immensément heureux. Puis ils se demandèrent l'un l'autre: "Pourquoi donc es-tu si joyeux ?"

"J'étais perdu dit le premier et j'espérais rencontrer quelqu'un"."Je suis perdu moi aussi dit l'autre et j'espérais aussi rencontrer quelqu'un. Mais si nous sommes tous les

deux perdus, alors notre joie est stupide. Maintenant nous sommes perdus ensemble !"

C'est ce qui se passe, vous vous sentez seul et l'autre se sent seul; puis vous vous rencontrez. D'abord la lune de miel; ce bonheur d'avoir rencontré l'autre... maintenant vous ne serez plus jamais seul. Mais au bout de trois jours, ou si vous êtes suffisamment intelligent, au bout de trois heures... cela dépend de votre degré d'intelligence. Si vous êtes stupide cela prendra plus de temps car l'on n'apprend pas; sinon quelqu'un d'intelligent peut immédiatement se rendre compte au bout de trois minutes: "Qu'essayons-nous de faire ? Ça ne marchera jamais, l'autre est aussi seul que je le suis. Nous allons vivre ensemble; deux solitudes ensemble ? Deux blessures ensemble ne peuvent pas s'aider mutuellement à guérir".

Nous faisons partie l'un de l'autre; aucun homme n'est une île. Nous appartenons à un continent invisible mais infini. Notre existence est sans limite.

Mais ces expériences n'arrivent qu'à ceux qui se réalisent eux-mêmes; qui sont dans un tel amour avec eux-mêmes qu'ils peuvent fermer les yeux et être seuls et profondément heureux. C'est ce qu'est la méditation.

Méditation veut dire être en extase dans votre solitude. Mais lorsque vous devenez extatique dans votre solitude, rapidement l'extase devient telle que vous ne la contenez plus. Elle commence à déborder de vous et lorsqu'elle déborde elle devient amour. La méditation permet à l'amour d'éclore et ceux qui n'ont pas connu la méditation ne connaîtront jamais l'amour. Ils peuvent prétendre qu'ils aiment mais en fait ils ne peuvent pas. Ils le prétendent seulement, car ils n'ont rien à donner, ils ne débordent pas. L'amour est partage, mais avant de pouvoir le partager, il vous faut l'avoir trouver. La méditation doit être la première des choses.

La méditation est le centre, l'amour est sa circonférence. La méditation est la flamme, l'amour est sa radiance. La méditation est la fleur, l'amour son parfum.

48. Le Défi

Page 48: Osho Transformation Tarot

Le Défi

La parabole du fermier et du blé

La souffrance veut seulement dire que les choses ne cadrent pas avec vos désirs et les choses ne cadrent jamais avec vos désirs, elles ne le peuvent pas. Les choses suivent tout simplement leur nature.

Lao Tzu nomme cette nature Tao, Bouddha l'appelle Dharma et Mahâvîra a défini la religion comme étant "la nature des choses". On ne peut rien y faire; Le feu est chaud et l'eau est froide.

Le sage est celui qui s'abandonne à la nature des choses et lorsque vous suivez la nature des choses, aucune ombre n'est projetée. Il n'y a plus de souffrance, alors même la tristesse est lumineuse, alors même la tristesse a une beauté. Ce n'est pas qu'il n'y aura plus de tristesse, la tristesse viendra mais elle ne sera pas votre ennemie, vous deviendrez son ami parce que vous en comprendrez sa nécessité. Vous serez à même de voir sa grâce et vous serez à même de voir pourquoi elle est là et pourquoi elle est nécessaire.

J'ai entendu une ancienne parabole. Elle doit être très ancienne, car en ce temps là Dieu habitait encore sur terre.

Un jour un homme, un vieux fermier vint le voir et lui dit: "Écoute, il se peut que tu sois Dieu et que tu aies créé le monde, mais une chose est certaine, tu n'es pas fermier. Tu ne connais même pas le b.a.ba. de l'agriculture. Tu as quelque chose à apprendre !"

"Soit" répondit Dieu "quel est ton conseil ?"Le fermier poursuivit: "Accorde-moi un an et pendant cette année permets que les choses se passent comme je

l'entends, puis vois ce qui arrive; la pauvreté disparaîtra !"Dieu y consentit et une année fut accordée au fermier. Naturellement celui-ci demanda ce qu'il y avait de

mieux; pas de tonnerre, pas de vents violents, pas de dangers pour la moisson. Tout se déroulait le mieux du monde et il était heureux. Le blé poussait si bien ! Lorsqu'il voulait du soleil, il y avait du soleil; lorsqu'il désirait de la pluie, il y avait de la pluie; et autant qu'il en voulait. Cette année là tout était parfait, mathématiquement parfait.

Mais lorsque la récolte fut moissonnée, il n'y avait pas de grains dans les épis. Le fermier en fut surpris. Il demanda à Dieu: "Que s'est-il passé ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ?"

Dieu répondit: "Parce qu'il n'y a pas eu de défi, parce qu'il n'y a eu aucun conflit, aucune friction, parce que tu as évité tout ce qui était mauvais, le blé est resté impuissant. Un peu de lutte est nécessaire, les orages sont nécessaires, le tonnerre, les éclairs sont nécessaires. Ils secouent et éveillent l'âme à l'intérieur du blé".

Cette parabole est d'une immense valeur. Si vous n'êtes qu'heureux, encore heureux et toujours heureux, le bonheur perdra tout son sens. C'est comme si quelqu'un écrivait avec de la craie blanche sur un mur blanc; jamais personne ne pourra le lire, vous devez écrire sur un tableau noir alors tout devient clair. La nuit est aussi nécessaire que le jour et les jours de tristesse sont aussi essentiels que les jours de bonheur.

C'est ce que j'appelle la compréhension. Dès que vous comprenez, vous vous laissez aller et dans ce laisser aller se trouve l'abandon. Vous dites: "Que ta volonté soit faite" et aussi "Fais ce que tu penses être juste. Si aujourd'hui il faut des nuages, donne-moi des nuages. Ne m'écoute pas, ma compréhension est minuscule. Qu'est-ce que je connais de la vie et de ses secrets ? Ne m'écoute pas ! Continue à faire ce que tu dois faire !"

Et peu à peu, au fur et à mesure que vous percevez le rythme de la vie, le rythme de la dualité, le rythme de la polarité, vous cessez de demander, vous cessez de choisir.

Voilà le secret ! Vivez avec ce secret et voyez-en la beauté. Vivez avec ce secret et vous serez soudain surpris de l'immensité de la bénédiction de la vie. Quelle abondance vous est offerte à chaque instant !

 

49. L'Amour

Page 49: Osho Transformation Tarot

L'Amour

Le défi du roi à ses trois fils

La graine n'est jamais en danger, souvenez-vous de cela; quel danger peut-il y avoir pour une graine ? Elle est absolument protégée. Mais la plante est toujours en danger, elle est très tendre. La graine est comme une pierre, dure, cachée dans une écorce solide. Mais la plante doit traverser mille et un dangers et toutes les plantes n'atteignent pas la taille qui leur permettrait de s'épanouir en une multitude de fleurs.

Très peu d'êtres humains atteignent le deuxième niveau et bien peu d'entre ceux qui atteignent le deuxième niveau, parviennent au troisième niveau, le niveau des fleurs. Pourquoi n'atteignent-ils pas le troisième niveau, celui des fleurs ? A cause de l'avidité, de l'avarice, ils ne sont pas prêts à partager… à cause de leur manque d'amour.

Il faut du courage pour devenir une plante et il faut de l'amour pour devenir une fleur. La fleur veut dire que l'arbre est en train d'ouvrir son cœur, de libérer son parfum et de donner son âme, déversant son être dans l'existence. Ne restez pas une graine, rassemblez votre courage, le courage de laisser tomber l'ego, de laisser tomber les sécurités, les garanties, le courage d'être vulnérable.

Un grand roi avait trois fils et désirait en choisir un pour héritier. C'était très difficile, car tous trois étaient très intelligents et courageux. Lequel devait-il choisir ? Il interrogea donc un grand sage et le sage proposa une solution...

Le roi rentra chez lui et appela ses trois fils. Il leur donna à chacun un sac contenant des graines de fleurs et leur dit qu'il allait partir en pèlerinage. "Cela durera quelques années, une, deux ou trois, peut être plus. C'est une sorte de test pour vous. Vous devrez me rendre ces graines lorsque je reviendrai. Celui qui les protégera le mieux sera mon héritier. Et il partit pour son pèlerinage.

Le premier fils les enferma dans un coffre de fer, parce que lorsque son père reviendra, il les lui remettra telles quelles.

Le second se dit: "Si je les enferme comme mon frère, elles mourront et une semence morte n'est plus une semence. Mon père peut me rétorquer: "Je t'avais donné des semences vivantes, elles auraient pu pousser, mais celles-ci sont mortes et ne peuvent plus germer". Aussi il se rendit au marché, vendit les semences et garda l'argent, pensant: "Lorsque mon père reviendra, j'irai au marché acheter de nouvelles semences et lui en rendrai ainsi de meilleures que les premières".

Mais le troisième fils était le meilleur, il alla au jardin et sema les graines partout.

Trois ans plus tard, lorsque le père revint, le premier ouvrit son coffre. Les semences étaient mortes et malodorantes. "Quoi !" s'exclama le père "sont-ce là les graines que je t'ai données ? Elles avaient la possibilité de s'épanouir en fleurs et de répandre leur parfum et ces graines sentent mauvais ! Ce ne sont pas mes graines !"

Il alla chez le deuxième fils qui se précipita au marché, acheta des graines et rentra à la maison pour les présenter à son père; "Voilà les graines". "Ton idée a été meilleure que celle de ton frère dit le père, mais tu n'es pas encore aussi capable que je l'aurais souhaité".

Plein d'espoir mais aussi de crainte, il se rendit chez son troisième fils; "Et toi, qu'as-tu fais ?" Le jeune homme le conduisit au jardin et là, il y avait des millions de plantes en floraison, des millions de fleurs partout, le fils dit: "Voici les semences que tu m'as données. Dès qu'elles seront prêtes à être récoltées je recueillerai les graines et te les rendrai".

"Tu es mon héritier lui dit son père, c'est ainsi qu'il faut se comporter avec les semences".

 

50. La Compassion

Page 50: Osho Transformation Tarot

La Compassion

Jésus et les changeurs d'argent.

Les gens viennent me voir pour me demander: "Qu'est-ce qui est juste et qu'est-ce qui est faux ?" Je réponds: la conscience est juste et le fait d'être inconscient est faux. Je ne qualifie pas les actions de mauvaises ou de bonnes, je ne dis pas que la violence est mauvaise, parfois la violence peut être juste. Je ne dis pas que l'amour est juste, parfois l'amour peut être mauvais. L'amour peut s'adresser à la mauvaise personne, l'amour peut cacher une mauvaise intention. Quelqu'un aime son pays, mais alors c'est mauvais car le nationalisme est une malédiction. Quelqu'un aime sa religion mais il peut tuer, il peut assassiner, il peut brûler les temples des autres.

L'amour n'est pas toujours juste ni la colère toujours mauvaise.

Alors qu'est-ce qui est juste et qu'est-ce qui est faux ? Pour moi, la conscience est juste. Si vous êtes en colère et pleinement conscient alors la colère est juste et si vous êtes amoureux sans être conscient, alors l'amour lui-même n'est pas juste.

Ainsi faites en sorte d'être conscients dans chacun de vos actes, dans chacune de vos pensées, dans chacun de vos rêves. Laissez cette qualité de conscience pénétrer de plus en plus dans votre être. Soyez inondés par la conscience et alors tout ce que vous faites devient vertu, tout ce que vous faites est bon et devient une bénédiction pour vous et le monde dans lequel vous vivez.

Laissez-moi vous rappeler un événement de la vie de Jésus. Un jour il prit un fouet et entra dans le grand temple de Jérusalem. Un fouet dans la main de Jésus ? C'est le sens de la parole de Bouddha: "Une main sans blessures peut manier le poison". Oui, Jésus peut manier un fouet sans problème; le fouet ne peut pas le dominer. Il reste alerte, à la mesure de sa conscience.

Le grand temple de Jérusalem était devenu une caverne de voleurs. Il y avait dans le temple des changeurs d'argent qui exploitaient tout le pays. Jésus pénétra seul dans le temple et renversa les tables des changeurs, jeta leur argent et créa un tel tumulte que les changeurs s'enfuirent hors du temple. Ils étaient nombreux et Jésus était seul, mais il était dans une telle colère, animé d'un tel feu !

Cela a posé un problème aux chrétiens. Comment expliquer cela ? Car tout leur effort est de prouver que Jésus est une colombe, un symbole de paix. Comment a t-il pu manier un fouet ? Comment a t'il pu se mettre dans une telle colère, une telle fureur au point de renverser les tables des changeurs et de jeter les marchands hors du temple ? Il devait vraiment être en fureur, sinon, il était seul... il aurait pu être ceinturé.

Son énergie devait être celle d'une irrésistible tempête, ils ne pouvaient pas lui résister. Les prêtres et les changeurs, tous s'enfuirent en criant: "Cet homme est devenu fou !"

Les chrétiens évitent cette histoire. Ce n'est pas la peine de l'éviter si vous comprenez que Jésus est absolument innocent ! Il n'est pas en colère, il est dans la compassion; il n'est pas violent, il n'est pas destructeur, il est dans l'amour. Le fouet dans ses mains est un fouet dans les mains de l'amour et de la compassion.

Un homme conscient agit en conscience, de ce fait il n'y a pas à avoir de repentir; son acte est total. Une des beautés de l'action totale est qu'elle ne crée pas de Karma, elle ne crée rien et ne laisse aucune trace sur vous. C'est comme écrire sur l'eau; vous n'avez même pas terminé... que tout a disparu. Ce n'est même pas comme écrire sur le sable, car cela pourrait rester quelques heures si le vent ne se lève pas, c'est écrire sur l'eau.

Si vous pouvez être totalement alertes, alors il n'y a pas de problème, vous pouvez manipuler du poison et le poison agira comme un remède. Dans les mains du sage le poison devient remède, dans les mains du fou, même le remède, même le nectar va forcément devenir du poison. Si vous agissez dans l'innocence, non à travers la connaissance mais avec l'innocence de l'enfant, il ne pourra rien vous arriver de mauvais, parce que ça ne laisse pas de trace. Vous restez libres de vos actes, vous vivez totalement et aucun acte n'est pour vous un fardeau.

 

Page 51: Osho Transformation Tarot

51. Lâcher le Passé

Lâcher le Passé

Laissez les morts enterrer les morts

Rassemblez votre courage, le voyage a déjà commencé. Même si vous retournez en arrière, vous ne retrouverez pas le vieux rivage, même si vous retournez en arrière, ces vieux jouets ne vous seraient désormais d'aucune aide, vous en avez fini avec eux; vous savez que ce ne sont que des jouets. C'est le réel qu'il vous faut maintenant rechercher, qu'il vous faut investiguer, il n'est pas très loin, il est en vous.

L'homme qui vit en relation avec le passé ressent nécessairement de l'ennui, une sorte d'absurdité et d'angoisse: "Qu'est-ce que je fais ici ? Pourquoi est-ce que je continue à vivre ? Que se passera t-il demain ? La même chose qu'aujourd'hui ? Ce qui s'est passé aujourd'hui était la répétition de ce qui s'est passé hier, alors quoi ? Pourquoi me traîner du berceau à la tombe en suivant la même routine ?"

Cela convient parfaitement aux buffles et aux ânes car ils n'ont pas de mémoire du passé et ils n'ont aucune idée du futur. Ils ne s'ennuient pas, car pour s'ennuyer une certaine conscience est nécessaire. Cette conscience sait que vous l'avez déjà fait auparavant, que vous êtes à nouveau en train de le faire et que vous le ferez encore demain; parce que vous ne vous sortez pas du passé, parce que vous ne le laissez pas mourir, vous le gardez en vie. C'est le dilemme auquel chacun est confronté dans la vie et la seule solution consiste à laisser mourir le passé. Il y a une belle histoire dans la vie de Jésus.

De bon matin il arriva au bord d'un lac, le soleil n'était pas encore levé et un pêcheur était sur le point de jeter ses filets. Jésus lui mit une main sur l'épaule et lui dit: "Combien de temps encore vas-tu faire cela, chaque jour, chaque matin, midi et soir prendre simplement du poisson ? Penses-tu que la vie est seulement faite pour cela ?"

"Je n'y avais jamais réfléchi" répondit le pêcheur "mais par le fait que tu poses la question, je réalise que la vie devrait être plus que cela". Jésus lui dit: "Si tu me suis, je t'apprendrai à pêcher les hommes plutôt que des poissons". L'homme regarda Jésus dans les yeux… quelle profondeur, quelle sincérité, tellement d'amour que vous ne pouvez pas douter de cet homme, un si grand silence autour de lui que vous ne pouvez pas dire non à cet homme. Le pêcheur jeta son filet à l'eau et suivit Jésus.

Alors qu'ils quittaient la ville un homme vint en courant et dit au pêcheur: "Ton père qui était malade depuis longtemps vient de mourir, rentre à la maison !"

Le pêcheur demanda à Jésus: "Donnes-moi juste trois jours que je puisse accomplir le rituel des funérailles tel qu'un fils doit le faire lorsque son père meurt".

Voici la réponse dont je voudrais que vous vous souveniez; Jésus dit au pêcheur: "Laisse les morts enterrer leurs morts et toi, suis-moi".

Que veut-il dire ? "Toute la ville est pleine de morts, ils s'occuperont de son père mort. Ta présence n'est pas nécessaire, viens avec moi".

A chaque instant quelque chose meurt. Ne soyez pas des collectionneurs d'antiquités, ce qui est mort, abandonnez-le. Allez avec la vie, coulez avec la vie avec votre totalité, avec votre intensité et vous ne rencontrerez jamais aucun dilemme, aucun problème.

52. Le Repentir

Page 52: Osho Transformation Tarot

Le Repentir

Quand Shibli a jeté la rose

Si vous avez fait quelque chose de mal allez trouver la personne et demandez-lui humblement pardon. Elle est la seule à pouvoir vous pardonner, personne d'autre. Souvenez-vous que la signification du mot "péché" est "manque de mémoire"; aussi maintenant n'oubliez pas et ne faites plus la même chose sinon votre demande de pardon n'a pas de sens.

Soyez prudent, soyez alerte, soyez conscient et ne refaites plus de nouveau la même chose. Souvenez-vous de ne plus commettre cette faute de nouveau; cela doit devenir une décision en vous, alors vous vous repentez réellement.

Le repentir peut devenir un phénomène extrêmement profond en vous si vous comprenez là où est la responsabilité. Alors, même une petite chose, si elle devient repentir, pas seulement avec des mots, pas superficiellement, si elle pénètre jusqu'à vos racines et que celles-ci se repentent, si tout votre être tremble, est ébranlé et pleure, si vos larmes jaillissent, pas seulement de vos yeux mais de chaque cellule de votre corps, alors le repentir peut vous transfigurer.

La première fois où l'on entendit parler de Shibli fut lors de l'assassinat d'Al Hillaj Mansoor. Nombreux sont ceux qui ont été assassinés dans le passé par des gens soi-disant religieux. Jésus a été assassiné; mais il n'y eut jamais un meurtre aussi horrible que celui d'Al Hillaj. On lui a d'abord sectionné les jambes, puis ses mains; il était vivant ! Sa langue fut ensuite coupée, on lui arracha les yeux; il était vivant ! Il fut découpé en morceaux.

Et quel crime avait commis Mansoor ? Il avait dit "An'al Hak" ce qui signifie "Je suis la vérité, je suis Dieu". Tous les sages des Upanishads le déclarent: A ham Brahmasmi "je suis Brahma, le Soi Ultime" mais les mahométans ne pouvaient pas tolérer cela.

Mansoor est un des plus grands soufis. Lorsqu'ils commencèrent à lui couper les mains il leva les yeux au ciel et pria Dieu en disant: "Tu ne peux pas me tromper ! Je peux te reconnaître en chacun de ceux qui se trouvent ici. Tu essayes de me tromper, tu viens comme un meurtrier, comme un ennemi mais sous quelque forme que tu sois je te reconnaîtrai parce que je t'ai reconnu en moi-même. Il n'y a aucune possibilité que tu puisse me tromper".

Shibli était un compagnon, un ami d'Al-Hillaj Mansoor. Les gens jetaient des pierres et de la boue pour ridiculiser Mansoor. Shibli était là debout parmi la foule, Mansoor souriait et soudain, parce que Shibli lui avait jeté une rose, il se mit à pleurer et à gémir. Quelqu'un lui demanda: "Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ris lorsqu'on te jette des pierres, es-tu devenu fou ? Shibli t'a juste lancé une rose, pourquoi pleures-tu et gémis-tu ?"

Mansoor répondit: "Ceux qui me jettent des pierres ne savent pas ce qu'ils font, mais Shibli, lui doit le savoir. Pour lui ce sera difficile de recevoir le pardon de Dieu. Les autres seront pardonnés car ils agissent dans l'ignorance, ils n'y peuvent rien. Dans leur aveuglement, c'est tout ce qu'ils peuvent faire. Mais Shibli; un homme qui connaît ! C'est pour cela que je pleure et me désole pour lui. C'est le seul ici qui commette un péché".

Ces paroles de Mansoor transformèrent totalement Shibli; il jeta le Coran et les écritures et dit: "Ils n'ont même pas pu me faire comprendre cela; que tout savoir est inutile. Maintenant je chercherai le vrai savoir". Et plus tard lorsqu'on lui demanda: "Pourquoi as-tu jeté une fleur ?" Shibli répondit: "J'avais peur de la foule, si je ne jetais rien l'on pouvait penser que j'étais un disciple de Mansoor, leur violence pouvait se retourner contre moi. J'ai jeté la fleur, c'était juste un compromis. Mansoor avait raison, il pleura devant ma peur et ma lâcheté. Il pleura parce que je me compromettais avec la foule". Mais Shibli comprit, les pleurs de Mansoor devinrent pour lui une transformation.

 

53. Le Jeu

Page 53: Osho Transformation Tarot

Le Jeu

Le défi de Krishna à Arjuna

Votre mental joue en permanence et tout cela n'est qu'un rêve dans une pièce vide. Lorsque l'on médite, l'on doit considérer le mental comme un enfant jouant, gambadant, bondissant et débordant d'énergie; c'est tout. Les pensées sautent, gambadent, c'est juste un jeu, ne le prenez pas au sérieux.

Même si une mauvaise pensée est là, ne vous sentez pas coupable. Si c'est une pensée très noble, une très belle pensée - vous voulez servir l'humanité, transformer le monde et créer le paradis sur terre- n'en nourrissez pas trop votre ego, ne pensez pas que vous êtes devenu important; c'est seulement un mental qui gambade, parfois en haut, parfois en bas, il déborde d'énergie et prend toutes sortes de formes.

Vous devez appliquer la dimension du jeu à toute votre existence. Quoi que vous fassiez faites-le si totalement que le résultat n'ait pas d'importance. Le résultat viendra, il doit venir mais il n'est pas présent à l'esprit. Vous jouez, vous vous faites plaisir.

C'est ce que veut dire Krishna; pendant la Mahabharata, la grande guerre rapportée par la Gîta - lorsqu'il dit à son disciple Arjuna de laisser le futur entre les mains du Divin: "Le résultat de vos actes est entre les mains du Divin, faites seulement. Ce simplement faire devient un jeu". C'est ce qu'Arjuna a du mal à comprendre, car dit-il, si c'est juste un jeu, alors pourquoi tuer, pourquoi combattre ? Mais la vie entière de Krishna n'est qu'un jeu; vous ne trouverez nulle part quelqu'un d'aussi peu sérieux. Toute sa vie est un jeu, un amusement, une pièce de théâtre. Il aime tout, mais sans le prendre au sérieux. Il l'aime intensément mais sans s'inquiéter du résultat, ce n'est pas le résultat qui est essentiel.

C'est difficile pour Arjuna de comprendre Krishna parce qu'Arjuna calcule, il pense en terme de résultat final. Il dit au début de la Gîta: "Tout cela semble absurde. Des deux côtés se tiennent mes amis et mes parents, prêts à se battre. Quel que soit le vainqueur ce sera une grande perte car ma famille, mes proches, mes amis auront disparu. Même si je gagne ça n'en vaudra pas la peine, car à qui vais-je montrer ma victoire ? Les victoires ont un sens lorsque les parents, la famille, les amis s'en réjouissent. Mais ils ne seront plus là, la victoire aura lieu au milieu des cadavres. Qui l'appréciera ? Qui dira: Arjuna tu as réalisé une action d'éclat ? Aussi que je sois victorieux ou battu tout cela semble absurde, tout cela n'a pas de sens". Il veut renoncer, il est tout à fait sérieux et quiconque calcule sera tout aussi sérieux.

Le texte de la Gîta est unique. La guerre est la chose la plus sérieuse. L'on ne peut pas être ludique avec cela car des vies sont en jeu, des milliers de vies sont en jeu. Ne pensez pas comment cela se terminera, soyez seulement dans l'ici et maintenant. Krishna insiste, même là vous devez être joueur; vous êtes juste un guerrier qui joue. Ne vous inquiétez pas du résultat car le résultat est entre les mains du Divin.

Et le problème n'est pas que le résultat soit ou non entre les mains du Divin mais qu'il ne doit pas être entre vos mains, vous ne devez pas le portez. Si vous le portez votre vie ne peut pas devenir méditative.

 

54. La Concentration

Page 54: Osho Transformation Tarot

La Concentration

Saraha et la femme qui fabriquait les flèches

Le mental est si rusé qu'il peut se cacher sous le déguisement de son contraire. Du plaisir il peut passer à l'ascétisme, du matérialisme il peut passer à la spiritualité, de la mondanité au détachement. Mais le mental est le mental et que vous soyez pour ou contre le monde vous restez prisonnier du mental.

Pour ou contre sont les deux faces du mental. Lorsque le mental disparaît, il disparaît dans une conscience sans choix. Lorsque vous arrêtez de choisir, lorsque vous n'êtes ni pour ni contre, c'est cela s'arrêter. Un choix vous fait pencher à gauche, un extrême, un autre choix vous fait pencher à droite, l'autre extrême.

Si vous ne choisissez pas vous êtes exactement au centre. C'est l'abandon, c'est le repos. Vous devenez sans choix, sans obsession, et dans cet état de non obsession, de conscience sans choix, émerge l'intelligence qui gisait profondément assoupie en votre être. Vous devenez une lumière pour vous-même.

Saraha, le fondateur du Tantra, était le fils d'un brahmane très cultivé qui résidait à la cour du roi Mapala. Le roi désirait donner sa fille en mariage à Saraha mais celui-ci voulait renoncer au monde et devenir un sannyasin.

Le roi essayait de le persuader - Saraha était si beau et si intelligent, c'était un si beau jeune homme. Mais il persista et la permission dû lui être accordée; Saraha devint un disciple de Sri Kirti.

La première chose que Sri Kirti lui dit fut: "Oublie tous les Védas, tout ton savoir et tous ces non-sens". C'était difficile mais il était prêt à faire ce qu'il fallait. Les années passèrent et petit à petit il oublia tout ce qu'il savait; il devint un grand méditant.

Un jour alors qu'il méditait, il eut soudain la vision d'une femme, sur la place d'un marché, qui allait devenir son vrai maître. Il se rendit au marché et il vit cette femme. Une jeune femme si vivante, rayonnante de vie en train de tailler une flèche sans regarder ni à droite ni à gauche, totalement absorbée dans la fabrication de la flèche. Immédiatement il ressentit dans sa présence quelque chose d'extraordinaire, quelque chose qu'il n'avait jamais ressenti auparavant, quelque chose de si pur et venant de la source la plus vraie. Lorsque la flèche fut terminée, la femme fermant un oeil, se mit en position de viser une cible imaginaire, et il se passa quelque chose, quelque chose comme une communion.

Saraha n'avait jamais ressenti cela auparavant. A cet instant, la signification spirituelle de ce qu'elle faisait lui apparut, ne regarder ni à gauche ni à droite, mais juste au milieu.

Pour la première fois il comprit ce que Bouddha veut dire par être au centre; éviter les axes. Vous pouvez bouger de la gauche vers la droite, de la droite vers la gauche, mais alors vous êtes comme un balancier. Être centré veut dire que le balancier est fixé exactement là, ni à droite ni à gauche. Alors la pendule s'arrête, le monde s'arrête. Alors le temps disparaît… c'est l'état de non temps.

Il l'avait tant de fois entendu répéter par Sri Kirti, il l'avait lu, il y avait réfléchi, il l'avait médité, il avait argumenté avec les autres qu'être centré est l'attitude juste. Pour la première fois il le voyait en action; la femme ne regardait ni à droite ni à gauche … elle regardait juste au milieu, focalisée sur le centre.

Le centre est le point où apparaît la transcendance, pensez-y, contemplez-le, observez-le dans la vie.

 

55. Le Sexe

Page 55: Osho Transformation Tarot

Le Sexe

Le Cercle du Mahamudra

La sexualité renferme de grands secrets et le premier de ces secrets - et si vous méditez vous le constaterez - est que la joie apparaît parce que la sexualité disparaît. Et chaque fois que vous ressentez ces instants de joie, le temps aussi disparaît et si vous méditez sur cela le mental aussi disparaît; ce sont les qualités de la méditation.

Ma propre observation est que les premiers aperçus au monde de l'état de méditation ont du se réaliser à travers la sexualité, il n'y a aucune autre possibilité. La méditation a dû prendre vie à travers la sexualité; si vous le comprenez, si vous l'approfondissez, si vous ne l'utilisez pas comme une drogue, c'est le phénomène le plus méditatif.

Alors peu à peu, au fur et à mesure que la compréhension grandit, le désir disparaît et l'on découvre un jour une grande liberté lorsque le désir du sexe ne vous hante plus. Alors l'on est tranquille, silencieux, profondément soi-même, le manque de l'autre a disparu. L'on peut toujours faire l'amour si l'on choisit de le faire, mais ce n'est plus un besoin, cela devient une sorte de partage.

Lorsque deux amants éprouvent un profond orgasme sexuel ils se fondent l'un dans l'autre, alors la femme n'est plus la femme, l'homme n'est plus l'homme; ils deviennent simplement comme le cercle du yin et du yang, se rencontrant l'un l'autre, se mêlant l'un l'autre, se dissolvant l'un dans l'autre en oubliant leur propre identité… C'est pourquoi l'amour est si beau. On nomme cet état: mudra… cet état de rapport sexuel profond est appelé mudra et l'état d'orgasme ultime avec le Tout est appelé Mahamudra, le grand orgasme.

L'orgasme est un état dans lequel votre corps n'est plus ressenti comme de la matière, il vibre comme de l'énergie, comme de l'électricité. Il vibre si profondément, depuis ses fondations même que vous oubliez complètement qu'il est matériel. Il devient un phénomène électrique, c'est un phénomène électrique. Aujourd'hui les physiciens disent que la matière n'existe pas, que la matière n'est qu'une apparence; au fond, que ce qui existe est de l'électricité, pas de la matière. Dans l'orgasme vous atteignez cette couche la plus profonde de votre corps où la matière n'existe plus, mais seulement des vagues d'énergie; vous devenez une énergie dansante, vibrante et dans cette vibration vous ne ressentez plus aucune limite et vous n'avez plus de corps matériel et votre bien-aimé vibre lui aussi.

Et peu à peu, si les partenaires s'aiment, s'ils s'abandonnent l'un à l'autre, ils s'abandonnent aussi à cet instant de pulsation, de vibration, de pure énergie sans ressentir aucune peur...

Car lorsque le corps perd ses limites et devient éthéré, c'est un peu comme la mort, lorsque la substance du corps se dissipe et que seule demeure l'énergie, un rythme très subtil et vous découvrez alors que c'est comme si vous n'étiez pas. L'on ne peut ressentir cela que dans un état de profond amour.

L'amour est comme la mort, vous mourez en ce qui concerne votre image matérielle, vous mourez dans la mesure où vous pensez être un corps, vous mourez en tant que corps et vous vous déployez en tant qu'énergie, en tant qu'énergie vitale.

Lorsque le mari et la femme, les amants ou les partenaires commencent à vibrer en rythme, que les battements de leurs cœurs et de leurs corps s'unifient cela devient une harmonie et l'orgasme arrive; alors ils ne sont plus deux. C'est le symbole du Yin et du Yang; le yin pénétrant le yang et le yang pénétrant le yin, comme l'homme dans la femme et la femme dans l'homme. Désormais ils forment un cercle et vibrent à l'unisson, palpitent ensemble, leurs cœurs et leurs battements ne sont plus séparés, ils sont devenus une mélodie, une harmonie. C'est la plus belle des musiques, les autres, en comparaison, ne sont que pâles reflets, des ombres.

La vibration des deux en un est l'orgasme. Lorsque la même chose se passe, non pas avec une autre personne mais avec l'existence entière, alors c'est Mahamudra, alors c'est le grand orgasme.

 

56. La Dévotion

Page 56: Osho Transformation Tarot

La Dévotion

La danse de Meera dans le temple

La dévotion est un moyen de se fondre, de se dissoudre dans l'existence. Ce n'est pas un pèlerinage, c'est simplement laisser tomber toutes les frontières qui vous séparent d'avec l'existence; c'est une histoire d'amour. L'amour est une fusion avec un individu, une profonde intimité de deux cœurs, si profonde que ces deux cœurs se mettent à danser dans une même harmonie. Bien qu'il y ait deux cœurs, il y a une seule harmonie, une seule musique, une seule danse.

Ce que l'amour est entre deux individus, la dévotion l'est entre un individu et l'existence entière. Il danse avec les vagues de l'océan, il danse dans les arbres frémissant au soleil, il danse avec les étoiles. Son cœur répond au parfum des fleurs, au chant des oiseaux, au silence de la nuit.

La dévotion est la mort de la personnalité. Ce qui est mortel en vous, vous le lâcher de votre plein gré; seul demeure ce qui est immortel, ce qui est éternel, impérissable. Et bien sûr l'immortel ne peut pas être séparé de l'existence qui elle est immortelle, qui s'écoule sans fin, qui ne connaît ni commencement ni fin. La dévotion est la forme la plus élevée de l'amour.

Vous savez que Jésus a dit: "Dieu est amour". Si cela avait été écrit par une femme, elle aurait écrit: "L'amour est Dieu". Dieu est nécessairement secondaire, c'est une hypothèse du mental, alors que l'amour est une réalité qui bat dans chaque coeur.

Il y a eu des gens comme Meera... mais seules des femmes très courageuses ont pu réussir à sortir du système social répressif. Elle a pu le faire parce qu'elle était reine, quoique sa propre famille essayât de la tuer parce qu'elle chantait et dansait dans les rues. Sa famille ne pouvait pas l'accepter. En particulier en Inde et au Rajasthan la femme est très réprimée. Et une femme de la beauté de Meera, dansant dans les rues en chantant joyeusement...

Il y avait un temple à Vrindavan où Krishna avait séjourné. On avait construit un magnifique temple à sa mémoire et les femmes n'avaient pas le droit d'y rentrer. Les femmes étaient autorisées sur le pourtour, à l'extérieur, à toucher les marches du temple. Elles n'avaient jamais pu voir la statue de Krishna à l'intérieur car le prêtre était inflexible.

Lorsque Meera arriva, le prêtre eut peur qu'elle veuille entrer dans le temple et il plaça à la porte deux hommes armés, l'épée nue à la main pour l'en empêcher. Mais lorsqu'elle arriva - ces êtres là sont si rares... une brise si parfumée, une si belle danse, un chant dont les paroles contenaient ce qu'aucun mot ne peut contenir... - les deux gardes oublièrent pourquoi ils étaient là et Meera dansa dans le temple.

C'était le moment pour le prêtre de vénérer Krishna; son plat plein de fleurs tomba sur le sol lorsqu'il la vit... Il était fou de colère et lui dit: "Tu as violé une règle vieille de plusieurs siècles"."Quelle règle ?" demanda t'elle. "Aucune femme ne peut entrer ici" dit le prêtre.Et pouvez-vous imaginer la réponse ? C'est courageux… Meera lui dit: "Alors comment es-tu entré ici ?

Excepté un seul être, le bien aimé, l'Ultime, tout le monde est une femme. Penses-tu qu'il y ait deux hommes au monde, toi et l'Ultime ? Oublie ce non-sens". Elle avait évidemment raison; une femme pleine d'amour regarde l'existence comme son bien aimé et l'existence est Une.

 

57. L'Intelligence

Page 57: Osho Transformation Tarot

L'Intelligence

Rabia et l'énigme de l'aiguille perdue

Nous sommes nés pour être heureux, c'est notre droit de naissance; mais les hommes sont si fous qu'ils ne réclament même pas ce droit. Ils sont beaucoup plus intéressés par ce que les autres possèdent et ils se mettent à courir après ces choses. Ils ne regardent jamais à l'intérieur d'eux-mêmes, ils ne cherchent jamais dans leur propre maison.

Une personne intelligente commencera sa quête depuis son être intérieur, ce sera sa première exploration; car à moins que je ne sache ce qui est à l'intérieur de moi, comment puis-je chercher à travers le monde ? Le monde est si grand. Ceux qui ont regardé à l'intérieur ont trouvé instantanément, immédiatement. Il ne s'agit pas d'une avancée progressive, c'est un phénomène soudain, une soudaine illumination.

J'ai entendu parler d'une femme soufi, une grande mystique, Rabia Al-Adawia. Un soir on la trouva assise sur la route en train de chercher quelque chose. C'était une vieille femme, sa vue

était faible, elle voyait mal, ses voisins vinrent donc l'aider. "Que cherches-tu ?" lui demandèrent-ils.Rabia leur répondit: "Cette question est hors de propos. Je cherche. Si vous pouvez m'aider, aidez-moi".Ils rirent et lui dirent: "Rabia, es-tu devenue folle ? Tu dis que notre question est hors de propos mais si nous

ne savons pas ce que tu cherches comment pourrons-nous t'aider ?" "D'accord" leur dit Rabia "juste pour vous faire plaisir, je cherche une aiguille, j'ai perdu mon aiguille". Ils commencèrent à l'aider mais ils réalisèrent immédiatement que la rue était grande et qu'une aiguille était

une chose minuscule aussi il demandèrent à Rabia: "Je t'en prie, dis-nous où tu l'as perdue"."L'endroit exact, précis, sinon c'est difficile, la route est grande et l'on pourrait chercher éternellement. Où

l'as-tu perdue ?"Rabia leur dit: "De nouveau vous posez une question sans objet. Quel rapport y a t-il avec ma recherche ?"Ils s'arrêtèrent et lui dirent: "Tu es certainement devenue folle !""Bon, d'accord, juste pour vous faire plaisir" leur dit Rabia "je l'ai perdue dans ma maison"."Mais alors pourquoi nous fais-tu chercher ici ?" Et l'on dit que Rabia répondit: "Parce qu'ici il y a de la lumière

et qu'il n'y en a pas à l'intérieur". Le soleil se couchait et sur la route, il y avait encore une lueur.

Cette parabole a une grande signification. Vous êtes-vous demandé ce que vous cherchiez ? En avez-vous fait l'objet d'une profonde méditation; de savoir ce que vous cherchiez ? Non, même si en de rares moments, des moments de rêve, vous avez l'intuition de ce que vous cherchez, ce n'est jamais ni précis ni exact; vous ne l'avez pas encore défini.

Si vous tenter de le définir, plus vous le définirez et plus vous sentirez qu'il n'est pas nécessaire de le chercher. La quête ne peut se poursuivre que si vous êtes dans l'imprécision ou dans un état de rêve; lorsque les choses ne sont pas claires vous continuez tout simplement à chercher. Tiré par une pulsion intérieure, poussé par une sorte d'urgence intérieure, vous ne savez qu'une chose, vous avez besoin de chercher !

C'est un besoin intérieur, mais vous ne savez pas ce que vous recherchez et à moins que vous ne sachiez ce que vous cherchez comment pouvez-vous le trouver ? C'est vague; vous pensez que c'est l'argent, le pouvoir, le prestige, la respectabilité, mais vous voyez des gens respectables ou puissants qui cherchent eux aussi. Vous voyez des gens immensément riches, ils cherchent aussi, ils cherchent jusqu'à la fin de leur vie. Donc la richesse n'avance à rien, le pouvoir non plus et la quête continue malgré tout ce que vous avez.

Il faut peut-être rechercher autre chose. Ces noms, ces étiquettes: argent, pouvoir, prestige ne servent qu'à satisfaire votre mental, ils vous permettent seulement de prendre conscience que vous êtes en quête de quelque chose; que quelque chose est encore indéfini, une sensation très vague.

La première des choses pour le vrai chercheur, celui qui est un peu alerte, conscient, c'est de définir la recherche; formuler un concept très précis de l'objet de la recherche, de ce que c'est, de le faire émerger de la conscience endormie, de le regarder directement, de lui faire face. Immédiatement une transformation se produit. Si vous commencez à définir l'objet de la recherche, son intérêt disparaît. Plus il se précise, moins il est présent. Lorsque l'on sait clairement de quoi il s'agit, il disparaît soudain. Il n'existe que lorsque vous n'êtes pas attentif.

Page 58: Osho Transformation Tarot

Il faut le répéter, la quête n'existe que lorsque vous êtes endormi, la quête n'existe que si vous n'êtes pas conscient. L'inconscience crée la recherche.

Oui, Rabia a raison; à l'intérieur il n'y a pas de lumière et parce qu'il n'y a pas de lumière et pas de conscience à l'intérieur, bien sûr vous cherchez à l'extérieur, parce qu'à l'extérieur ça semble plus clair.

Tous nos sens sont tournés vers l'extérieur. Les yeux s'ouvrent au dehors, les mains bougent et se tendent vers l'extérieur, les jambes vous mènent vers l'extérieur, les oreilles captent les bruits et les sons de l'extérieur. Tout ce qui vous est utile s'ouvre sur l'extérieur; les cinq sens fonctionnent de manière extravertie. Vous commencez à chercher là où vous voyez, sentez, touchez; la lumière des sens brille à l'extérieur et le chercheur est à l'intérieur.

Cette dichotomie doit être bien comprise, le chercheur est à l'intérieur mais parce que la lumière est à l'extérieur, le chercheur commence de manière ambitieuse en cherchant à l'extérieur à trouver quelque chose qui le satisfasse. Cela n'arrivera jamais, ce n'est jamais arrivé. Cela ne peut pas se produire dans la nature des choses, car à moins de trouver le chercheur, votre quête ne signifie rien. À moins que vous ne parveniez à connaître qui vous êtes, tout ce que vous recherchez est futile car vous ne connaissez pas le chercheur. Sans connaître le chercheur comment pouvez-vous aller dans la dimension juste, dans la bonne direction ? C'est impossible.

Une première chose doit être considérée; si toute recherche est arrêtée et que vous prenez soudain conscience qu'il n'y a maintenant qu'une seule chose à connaître: "Qui est le chercheur en moi ? Quelle est l'énergie qui désire chercher ? Qui suis-je ?" Alors il y a transformation et soudain toutes les valeurs changent. Vous commencez à vous tourner vers l'intérieur, alors Rabia n'est plus assise sur la route cherchant une aiguille perdue quelque part dans l'obscurité de se propre âme intérieure.

Une fois que vous avez commencé à vous tourner vers l'intérieur... Au début c'est très sombre, Rabia a raison, c'est très, très sombre, parce que durant de nombreuses vies vous n'êtes jamais rentré à l'intérieur, vos yeux se sont focalisés sur le monde extérieur.

Avez-vous observé que parfois lorsque vous venez de la route qui est ensoleillée et brillamment éclairée, lorsque soudain vous rentrez dans la maison il fait très sombre, parce que vos yeux sont focalisés sur la lumière extérieure. Lorsqu'il y a beaucoup de lumière les pupilles se rétrécissent; dans l'obscurité les yeux se détendent. Mais si vous vous asseyez un instant, petit à petit l'obscurité disparaît, il y a plus de lumière, vos yeux s'adaptent.

Durant de nombreuses vies vous avez été dehors sous un soleil brûlant, dans le monde et lorsque vous vous tourner vers l'intérieur, vous avez complètement oublié comment réajuster vos yeux. La méditation n'est rien d'autre qu'un réajustement de votre vision, de vos yeux. Et si vous continuez à regarder à l'intérieur, cela prend du temps, lentement, progressivement, vous commencez à y découvrir une splendide lumière. Mais ce n'est pas une lumière agressive, ce n'est pas comme le soleil mais davantage comme la lune. Elle n'est pas aveuglante ni éblouissante, elle est très douce; elle n'est pas chaude, elle est très compatissante, très apaisante, c'est un baume.

Petit à petit lorsque vous vous êtes adapté à la lumière intérieure, vous découvrez que vous en êtes vous-même la source. Le chercheur est le "cherché". Alors vous découvrirez que le trésor est en vous et que le seul problème était que vous le cherchiez à l'extérieur. Vous le cherchiez quelque part à l'extérieur et il a toujours été là, en vous. Vous cherchiez dans une mauvaise direction, c'est tout !

58. L'Action

L'Action

Fais confiance en Allah, mais attache d'abord ton chameau

Cela se passe chaque jour; vous auriez pu faire quelque chose mais vous ne l'avez pas fait et vous prenez l'excuse que si Dieu le veut vraiment, il le fera de toute façon. Ou bien vous faites quelque chose et vous attendez le résultat, vous attendez et le résultat ne vient jamais. Alors vous êtes fâché comme si l'on vous avait trompé, comme si Dieu vous avait trahi, comme s'il était contre

Page 59: Osho Transformation Tarot

vous, partial, plein de préjugés, injuste.. alors les griefs se lèvent, alors la confiance manque.L'être religieux est celui qui continue à faire ce qui est humainement possible mais sans créer de

tension autour de cela. Parce que nous sommes très, très petits, de minuscules atomes dans l'univers, les choses sont très compliquées. Rien ne dépend directement de mes actes, des milliers d'énergies s'entrecroisent et c'est la somme des énergies qui décidera du résultat. Comment pourrais-je décider du résultat ?

Mais si je ne fais rien alors les choses peuvent ne jamais être les mêmes; je "dois" faire et je dois aussi apprendre à ne rien attendre. Alors le "faire" devient une sorte de prière, sans aucun désir de résultat, alors la frustration n'existe plus.

La confiance vous aidera à ne pas être frustré et attacher le chameau vous aidera à rester vivant, intensément vivant.

Cette parabole soufi veut créer l'homme du troisième type, l'homme véritable, celui qui sait ce qu'il faut faire et qui sait aussi ne pas faire; qui peut être un homme d'action lorsque c'est nécessaire, qui peut dire "oui !" et qui peut être passif lorsqu'il le faut et dire "non". Qui est totalement éveillé le jour et profondément endormi la nuit; qui sait comment inspirer et qui sait comment expirer, qui connaît l'équilibre de la vie.

"Fais confiance à Allah, mais attache d'abord ton chameau".

Cette phrase est tirée d'une petite histoire. Un maître voyageait avec un de ses disciples et ce dernier était chargé de prendre soin du chameau. Ils arrivèrent à la nuit, fatigués, dans un caravansérail. Le devoir du disciple était d'attacher le chameau mais il ne s'en soucia pas et le laissa dehors. À la place il pria simplement Dieu en disant: "Prends soin du chameau"; puis il s'endormit.

Au matin le chameau n'était plus là, volé ou enfui, ou quoi que ce soit d'autre. Le maître lui demanda: "Qu'est-il arrivé au chameau ? Où est-il passé ?"

"Je ne sais pas" répondit le disciple "Demandez à Dieu, car moi j'avais demandé à Allah de prendre soin du chameau, j'étais si fatigué, je ne sais pas ce qui s'est passé et je ne suis non plus pas responsable car je le lui avais dit très clairement, l'on ne pouvait pas se tromper. En fait je ne le lui ai pas dit une fois mais trois ! Et puis vous m'avez toujours enseigné: "Aie confiance en Allah" donc j'ai fait confiance. Ne me regardez pas maintenant avec colère".

"Fais confiance à Allah !" dit le maître "mais d'abord attache ton chameau, parce qu'Allah n'a pas d'autres mains que les tiennes. S'il veut attacher le chameau il doit se servir des mains de quelqu'un; il n'en a pas d'autres et c'est votre chameau ! La meilleure façon, la plus simple et la plus rapide est d'utiliser vos mains. Fais confiance à Allah, ne fais pas seulement confiance à tes mains sinon ça créera de la tension. Attache ton chameau et ensuite fais confiance à Allah".

Vous poserez la question: "Alors pourquoi faire confiance à Allah si vous avez attaché le chameau ?" Parce qu'on peut voler un chameau attaché ! Faites tout ce que vous pouvez; le résultat n'est pas certain, le résultat n'est pas garanti. Faites ce que vous pouvez, puis, quoiqu'il arrive, acceptez-le.

C'est ce que signifie "attacher le chameau"; faites votre possible, n'esquivez pas votre responsabilité, puis, si rien ne se passe ou si quelque chose va de travers, alors seulement faites confiance à Allah... Il sait mieux que vous. Peut-être est-il préférable pour vous de voyager sans chameau. C'est très facile de faire confiance à Allah et d'être paresseux. C'est très facile de ne pas faire confiance à Allah et d'être un être entreprenant. Être le troisième type d'homme est difficile. Faire confiance à Allah et pourtant rester actif et n'être plus alors qu'un instrument… Dieu est le véritable acteur et vous n'êtes qu'un outil entre ses mains.

 

59. Le Voyage

Le Voyage

Même si vous avez mille fois rompu vos promesses

La douleur, la souffrance, la misère; tout cela ne doit pas être pris au sérieux, car plus vous le

Page 60: Osho Transformation Tarot

prendrez au sérieux, plus vous aurez du mal à vous en sortir. Moins vous êtes sérieux... plus vous pourrez passer à travers la souffrance, à travers la nuit sombre en chantant. Et si l'on peut passer à travers la souffrance, à travers la nuit sombre en chantant et en dansant, pourquoi vous torturer inutilement ?

Faites de ce voyage d'ici à ici une magnifique occasion de rire.

Il existe un très beau poème de Mevlana Jalaluddin Rumi, l'un des plus grands maîtres soufis qui ait jamais vécu, qui dit ceci:

"Venez, venez, qui que vous soyez,vagabonds, disciples, chercheurs passionnés, peu importe... Notre caravane n'est pas celle du désespoir, Venez même si vous avez mille fois Rompu vos vœux, Venez, venez, revenez encore".Souvenez-vous de ce merveilleux poème; "Notre caravane n'est pas celle du désespoir". Je peux en dire

autant, notre caravane n'est pas celle du désespoir, c'est une célébration, c'est la célébration de la vie. Les gens deviennent religieux par désespoir et celui qui devient religieux par désespoir le fait pour une fausse raison et si le tout début est faux, la suite ne peut pas être juste.

Devenez religieux par joie, du fait de l'expérience de la beauté qui vous entoure, à partir de l'immense cadeau de vie que Dieu vous a donné. Devenez religieux par gratitude et reconnaissance. Vos temples, vos églises, vos mosquées et vos ashrams sont pleins de gens malheureux. Ils ont transformé vos temples en enfers, ils sont là parce qu'ils sont angoissés. Ils ne connaissent pas Dieu, ils ne s'y intéressent pas; ils ne sont pas concernés par la vérité, il n'y a pas de quête. Ils sont simplement là pour être consolés, réconfortés et de ce fait, ils recherchent quiconque peut leur enseigner une croyance bon marché pour rapiécer leur vie, pour cacher leurs blessures, pour dissimuler leur misère. Ils sont là pour chercher quelques fausses satisfactions.

Notre caravane n'est pas celle du désespoir, c'est le temple de la joie, du chant, de la danse, de la musique, de la créativité, de l'amour et de la vie. Peu importe si vous avez violé toutes les règles, règles de conduite, de moralité. En fait quiconque a du cran doit nécessairement violer ces règles.

Je suis d'accord avec Jalaluddin Rumi lorsqu'il dit: "Venez, même si vous avez mille fois rompus vos vœux" Les gens intelligents doivent nécessairement rompre souvent leurs vœux, car la vie est en perpétuel

changement, les situations évoluent et l'engagement est souvent pris sous la contrainte; peut-être la crainte de l'enfer ou le désir du paradis, la respectabilité dans la société... cela ne vient pas du plus profond de votre cœur. Lorsque quelque chose vient de votre propre être intérieur, il n'est jamais rompu. Mais alors il ne s'agit jamais d'un vœu, c'est un simple phénomène comme la respiration.

Venez, venez encore ! Tout le monde est le bienvenu, sans condition, aucune exigence n'est requise.Le temps est venu d'une grande révolte contre toutes les religions établies. Être religieux est nécessaire dans

le monde mais pas du tout les religions, plus d'hindous, plus de chrétiens, plus de mahométans, simplement des gens purement religieux, des gens qui ont un grand respect pour eux-mêmes.

 

60. Le Rire

Le Rire

La dernière surprise des mystiques chinois

Le rire est éternel, la vie est éternelle et la célébration permanente. Les acteurs changent mais le drame continue. Les vagues changent mais l'océan continue. Vous riez, vous changez, un autre rit, mais le rire continue. Vous célébrez, un autre célèbre et la célébration continue.

L'existence est continue, c'est un continuum, il n'y a pas une seule interruption. La mort n'est pas la mort car chaque mort ouvre une nouvelle porte; c'est un commencement. La vie n'a pas de fin, il

Page 61: Osho Transformation Tarot

y a toujours un nouveau commencement, une résurrection.Si vous changez votre tristesse en célébration, alors vous serez également à même de changer

votre mort en résurrection. Aussi apprenez cet art pendant qu'il est encore temps.

J'ai entendu l'histoire de trois mystiques chinois, dont personne ne connaît plus les noms et ne les a jamais connu. On les appelait les "trois saints rieurs" car ils n'avaient jamais rien fait d'autre; ils riaient, tout simplement.

Ces trois hommes étaient vraiment magnifiques en train de rire avec leurs ventres qui ondulaient. Cela devenait contagieux et tout le monde commençait à rire, la place du marché tout entière se mettait à rire. Alors que quelques instants plus tôt c'était une place laide où les gens ne pensaient qu'à l'argent, soudain ces trois fous arrivaient et transformaient l'ambiance du marché. Tous oubliaient qu'ils étaient là pour acheter ou vendre, personne ne ressentait plus de cupidité. Durant quelques instants un nouveau monde s'ouvrait.

Ils voyagèrent à travers toute la Chine, de place en place, de village en village aidant simplement les gens à rire. Les gens tristes, les gens furieux, les cupides, les jaloux, tous se mettaient à rire avec eux et nombreux sont ceux qui découvrirent la clef; vous pouvez être transformé.

Un jour dans un village il advint que l'un d'entre eux mourut. Les villageois se rassemblèrent et se dirent: "Maintenant il va y avoir un problème, nous allons bien voir s'ils rient. Leur ami est mort, ils vont certainement pleurer". Mais lorsque les deux autres arrivèrent, ils dansaient, riaient et célébraient la mort. Les villageois s'exclamèrent: "Cette fois c'en est trop, lorsqu'un homme meurt c'est un sacrilège de rire et de danser". Ils répondirent: "Toute notre vie nous avons ri avec lui, de quelle façon pourrions-nous lui dire un dernier adieu ? Nous devons rire, nous devons nous réjouir, nous devons célébrer. C'est le seul adieu possible pour un homme qui a ri toute sa vie. Nous ne considérons pas qu'il est mort, comment le rire pourrait-il mourir, comment la vie peut-elle mourir ?"

Puis le corps devait être brûlé et les villageois dirent: "Nous lui donnerons un bain comme le rituel le prescrit". Mais les deux amis leur dirent: "Non, notre ami nous a dit, ne faites aucun rituel, ne changez pas mes habits

et ne me donnez pas de bain. Mettez-moi tel que je suis sur le bûcher. Aussi nous devons suivre ses instructions".

Et alors, soudain, il se produisit un grand événement. Lorsque le corps fut placé sur le brasier, le vieil homme joua son dernier tour; il avait rempli ses habits de pétards et soudain ce fut un festival ! Alors tout le village se mit à rire, ses deux fous d'amis dansaient et tout le village se mit à danser. Ce n'était pas une mort, c'était une nouvelle vie.