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Toutes les semaines,Stéphane Piette fait

sa tournée. Il reprendles couches utilisées eten fournit des propres.

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es couchesUn bébé utilise 1,5 tonne de couches jetables.Un Alsacien propose un service qui privilégie le lavage.

tion qui le rongeait. « II y a avait une di-chotomie entre mes convictions et mavie professionnelle. Depuis toujours, jeme déplace en vélo ou en transports encommun alors que je travaillais dans unbureau d'études concevant des piècespour l'industrie automobile. »Le voilà désormais en phase avec lui-

même, guerroyant contrela parole. Depuis l'automne les couches jetables. « Quidernier, il propose un servi- obligent à couper unece de couches lavables aux anri€ multitude d'arbres, qui de-habitants de l'aggloméra- mandent beaucoup d'eau,tion strasbourgeoise. Celui-ci fonction- qui sont blanchies au chlore et contien-

nent de nombreux éléments chimiques

!

l ne s'agit pas de faire passer cha-que naissance pour une catastro-phe écologique. Mais sachez que, si

vous utilisez des couches jetables pourchanger le petit dernier, vous allezcharger un peu plus la barque de notrepauvre planète. L'Alsacien StéphanePiette avance des arguments massues.Et joint d'ailleurs le geste à

ne sous la forme d'une location. Toutesles semaines, Stéphane Piette livre àses client(e)s des couches lavables. Ilramasse celles qui ont été utilisées etles passe à la machine. Selon les for-mules, la facture hebdomadaire oscilleentre 15et20€.Sa motivation ? « En deux ans et demi,on estime qu'un bébé utilise environ1,5 tonne de couches jetables. Les étu-des montrent qu'elles sont dégradablesaprès 300 voire 500 ans. » Et, quand onles brûle, ce serait encore pire. Bonjour,les rejets. Farouchement écolo, Stépha-ne Piette est sur la brèche depuis unpaquet d'années. Il mange bio, le toitde sa maison est équipé de panneauxsolaires... A 38 ans, il s'est décidé àfranchir le pas. A mettre fin à une situa-

pour des bébés souffrant de plus enplus d'allergies. » Alors, après avoirutilisé des couches lavables pour sapremière fille il y a dix ans, il est entréen action en septembre 2008. D'aborden concevant son propre modèle decouches (« En coton bio et en chan-vre qui ne génèrent pas de déchets »)puis en démarchant des clients qu'illivre désormais à bicyclette. Une foispar semaine, il fait la tournée des bam-bins. Reprend les anciennes coucheset en donne des nouvelles. « Elles ontété lavées avec des lessives 100 % bio-dégradables et non allergisantes. »II faut compter entre 15 et 20 € par se-maine. « Pas plus cher que des couchesjetables haut de gamme », précise-t-il.

Rien qu'à ce rayon, chaque bébé coû-terait entre 1.500 et 2.000 € à ses pa-rents. « Une famille, qui lave elle-mêmeses couches, fait baisser la facture demoitié. »Sur l'agglomération strasbourgeoise,une trentaine de foyers se sont laisséséduire. A terme, il en faudra trois foisplus pour pérenniser la petite entre-prise. Valérie, une sage-femme, a tes-té. « Parce que cela faisait longtempsque je me posais la question : qu'a-t-on envie de transmettre à nos enfants ?Donner l'impulsion dès le départ, c'estimportant. » Le bouche-à-oreille fait lereste. Albi, Reims, Dijon... Le systèmecommence à faire des petits. « On sentque l'écho est de plus en plus favora-ble », souligne Stéphane Piette, « maisnous avons des années de retard surl'Allemagne ou l'Angleterre. Et, auxEtats-Unis où le système existe depuis30 ans, 15% des particuliers utilisentdes services de couches lavables ».En France, la mécanique n'en est en-core qu'à ses premiers tours de roue.Et Stéphane Piette n'en a pas fini depédaler.

Philippe MARCACCI

*• Plus de renseignementssur www.couches-ecoservice.com

est M A G A Z I N E 1er mars 2009