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Notes du professeur Cours de philosophie L’être humain

Pierre Baribeau (2009)

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AU PROGRAMME…-Révolution copernicienne-Newton et Einstein-Croyances et sciences occultes-Thomas Hobbes-Nietzsche-Skinner et l’école béhavioriste-Karl Marx-Gottfried Wilhelm von Leibniz-Thomas Kuhn-Auguste Comte

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Révolution copernicienne-Distinction nette entre deux mondes: celui de la terre et celui du

ciel (ciel=domaine des dieux).-Cette conception est intuitive, c’est-à-dire qu’elle résulte de ce

que l’on a coutume d’observer autour de nous.-Dans le monde terrestre, on constate que tout est soumis à un

perpétuel changement; dans le monde céleste, il n’y a pas de changement.

-Le monde terrestre est donc imparfait et le monde céleste est parfait.

-Le monde sublunaire (ou terrestre) est composé de quatre éléments: la terre, l’eau, l’air, le feu.

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Révolution copernicienne-Le monde céleste est un monde parfait et immuable dont les

constituants (lune, soleil, planètes, étoiles) sont chacun sur des sphères concentriques au nombre de huit.

-Les sphères sont des coquilles sphériques appelées «orbes»-Les sphères et les planètes qui se meuvent obéissent à un

mouvement circulaire uniforme.-Les objets les plus proches de la terre (la lune et le soleil)

tournent le plus rapidement. Les plus éloignés (les étoiles fixes), sont les plus parfaits, ils sont à l’origine de tous mouvements et ne se déplacent pas.

-Le premier moteur immobile (Dieu) meut l’ensemble.

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Révolution copernicienne-Seules les choses sublunaires sont accessibles à notre faible

raison.-Puisque les cieux étaient la demeure des dieux, cela constituait

un sacrilège d’essayer de les connaître pour les naturaliser.-La théorie de Copernic ne fut pas perçue comme un

bouleversement, ni par ses contemporains ni par ses successeurs immédiats; elle est restée sans effet important sur l’astronomie pendant un demi-siècle environ.

-Copernic a seulement inaugurée une révolution, elle ne fut pas immédiate.

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Révolution copernicienne-En fait, pour qu’astronomes et sens commun croient vraiment

à l’héliocentrisme, il a fallu l’énorme travail de Galilée. Seul il a su donner à cette «croyance» les fondements nécessaires, en «inventant» une représentation du monde nouvelle, en rupture avec le passé, susceptible de remplacer l’ancienne.

-Tout commence quand Galilée en 1609, construit une longue vue avec des lentilles de très grande qualité. Il s’en sert alors pour regarder le ciel. En 1610, il publie ses résultats, ainsi que leurs conséquences, dans son livre «Le messager des étoiles». Voici quelles sont ses découvertes:

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Révolution copernicienne-Il y a beaucoup plus d’étoiles que ce qu’on peut voir à l’œil nu.-Découverte des satellites de Jupiter.-Découverte des phases de Vénus-Il y a sur le soleil des taches plus ou moins étendues qui se

dissolvent en l’espace de quelques semaines et qui participent à une lente rotation du soleil.

-La lune comporte des montagnes, des cratères, des océans. La lune jusqu’alors était imaginée comme une grande sphère parfaite.

-Confirmation de l’hypothèse de Copernic et abandon de la distinction entre un monde parfait et imparfait.

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Révolution copernicienne-Conséquence ultime: réforme de la science physique-C’est l’avènement de la méthode expérimentale: elle consiste à

avancer des hypothèses que l’on prend soin de vérifier en faisant des expériences.

-C’est l’accompagnement des instruments qui rend l’expérience distincte de l’observation, et plus objective, plus précise.

-L’astronomie a maintenant la charge de décrire la structure réelle de l’univers. Elle est une science physique à part entière parce que le ciel n’est plus un monde différent du nôtre.

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Newton et Einstein

(1643-1727) (1879-1955)

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Isaac Newton-La théorie de la gravitation universelle contient trois lois de la

mécanique, qui concerne le mouvement des corps massifs, et une loi «spéciale» qui instaure l’existence et l’expression de la force de la gravité.

1-Le principe d’inertie: tout corps non soumis à l’action de forces extérieures est immobile ou animé d’un mouvement rectiligne uniforme.

2-Relation fondamentale de la dynamique: établit l’équation du mouvement d’une masse m sous l’action des forces extérieures: la somme des forces est égale au produit de l’accélération du corps et de la masse, soit F=m.a

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Isaac Newton3-Action-réaction: l’interaction entre des corps massifs. Tout

corps qui exerce une force sur un autre corps, subit en retour de la part de ce dernier une force opposée et de même intensité.

4-La loi spéciale de la gravitation: entre deux corps de masses m1 et m2, il s’exerce une force d’attraction à distance proportionnelle au produit de ces masses (m1.m2) et inversement proportionnelle «au carré» de leur distance. Cela signifie que si l’on double la distance entre les corps, la force d’attraction est divisée par 4, si on triple la distance, elle est divisée par 9, etc.

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Albert Einstein-Dans la théorie de la relativité restreinte, le temps et l’espace,

considérés jusque-là comme des cadres inaltérables à l’intérieur desquels se produisent les phénomènes physiques, ne sont pas si rigides.

-Le temps peut ralentir son rythme et l’espace se contracter. Ces deux catégories s’intégrant dès lors dans une structure à quatre dimensions nommée continuum espace-temps.

-La révolution de la physique: l’espace-temps se «courbe» sous l’influence de la matière et de l’énergie qu’il contient.

-Le paramètre-roi de l’univers, celui qui règne sur tous les autres, c’est la matière – ou plutôt la matière-énergie.

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Albert Einstein-Il ressortait de ses équations que, quand la vitesse d’un objet

augmente, sa masse augmente elle aussi, tendant vers l’infini lorsque l’objet s’approche de la vitesse c – ce qui rend celle-ci inatteignable pour toute masse ou énergie.

-Il s’ensuit qu’une force appliquée de manière constante à un objet ne permettrait pas d’en augmenter indéfiniment la vitesse: une partie de l’énergie transmise à l’objet par cette force se change en masse, laquelle s’oppose à l’augmentation de la vitesse. Autrement dit, la masse et l’énergie sont interchangeables

-Elles sont deux expressions d’une même entité, l’énergie-masse, dont la loi d’équivalence est donnée par l’équation E=mc2.

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Croyances et sciences occultesdu Moyen Âge à la Renaissance

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Croyances et sciences occultes du Moyen Âge à la Renaissance

-À la fin du Moyen Âge, l’Occident connaît une époque troublée. Le climat politique est à l’incertitude et aux affrontements.

-La guerre de 100 ans (1337-1453) oppose la France à l’Angleterre.

-Le Grand Schisme d’Occident (1378-1417) installe un pape à Rome et un autre à Avignon.

-Fléaux et calamités se succèdent: pluies torrentielles, inondations, gelées tardives, sécheresses.

-Pertes de récoltes, disette, épidémies meurtrières (peste noire, variole, typhus, malaria, coqueluche et syphilis…)

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Croyances et sciences occultes du Moyen Âge à la Renaissance

-Dans leurs sermons, les prédicateurs agitent les foules des menaces de fin du monde.

-Les fléaux qui s’abattent sur le peuple sont attribués soit à une punition divine, soit à l’intervention du diable.

-Le diable ou la colère divine sont invoqués à des fins politiques par les autorités religieuses qui essaient d’instrumentaliser la catastrophe pour récolter des fonds, ou encore pour mettre en accusation des ennemis.

-Le démon fait partie intégrante de la nature. Son pouvoir de nuisance va être mis en avant par une Église au prestige déclinant.

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Croyances et sciences occultes du Moyen Âge à la Renaissance

-Au XIIe siècle, les traductions gréco-latines et arabo-latines ont permis de redécouvrir la biologie et la physique d’Aristote, ouvrant la porte à un renouveau de la vision savante sur les phénomènes naturels.

-Le courant de pensée Scholastique s’est ensuite chargé de réconcilier la théologie de la création avec la philosophie antique.

-Au XIIIe siècle, des théologiens comme Thomas d’Aquin parachèvent la synthèse entre la foi et la raison, tandis que la philosophie naturelle acquiert ses lettres de noblesse, englobant astrologie, astronomie, zoologie, botanique, météorologique dans une vision du monde unifiée.

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Croyances et sciences occultes du Moyen Âge à la Renaissance

-Dans la mesure du possible, on se sert des modèles explicatifs puisés aux sources antiques pour comprendre le monde.

-La théorie des quatre éléments (l’eau, l’air, terre et feu) s’applique à la description des plantes, des animaux et des humains.

-La théorie des quatre humeurs (sang, flegme, bile jaune, bile noire) est au cœur de la médecine héritée d’Aristote et Galien. Les tempéraments sont une affaire de dosage des humeurs, de même que les maladies mentales.

-L’approche naturaliste de la philosophie naturelle s’applique à la physiologie humaine et à la médecine.

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Croyances et sciences occultes du Moyen Âge à la Renaissance

-Le corps féminin est un réceptacle des maladies et du diable.-Il est probable que la misogynie a trouvé à s’exprimer dans

l’image du corps de la femme.-On peut même déceler une rationalisation physiologique de la

femme sorcière, cette vieille femme qui exhale une sorte de poison.

-Il peut être mis en relation avec le mythe du sabbat des sorcières qui, à partir du XVe siècle, va attribuer à ces dernières un appétit sexuel insatiable et déviant.

-La théorie des humeurs s’avère peu efficace face aux épidémies qui ravagent le monde médiéval.

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Croyances et sciences occultes du Moyen Âge à la Renaissance

-Au Moyen Âge, l’univers végétal est au centre d’un système relationnel complexe. Elles sont omniprésentes dans la vie quotidienne, divinatoires, consolatrices, protectrices, guérisseuses, maléfiques, des centaines d’espèces alimentant un savoir empirique entrant dans la composition d’onguents, de potions et de philtres.

-Au XIIIe siècle, Satan franchit le monde imaginaire pour pénétrer l’univers réel et pervertir les hommes.

-La première représentation connue du diable appartiendrait à l’art copte, au monastère de Baouit, en Égypte au VIe siècle. On y voit un jeune homme souriant et affable, malgré de singuliers ongles crochus.

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Croyances et sciences occultes du Moyen Âge à la Renaissance

-Discret durant tout le début de la chrétienté, il n’inspire guère de crainte.

-Satan commence à jouer un tout autre rôle à partir du XIe siècle.-S’il renforce sa présence, c’est que l’Église médiévale, affaiblie, a

besoin de nouveaux ennemis. Son clergé, lié à la noblesse, s’est discrédité.

-La fin du monde annoncée pour l’an mille et qui avait suscité bien des terreurs, n’a pas eu lieu. L’Église veut réaffirmer son pouvoir.

-Le diable et les autres démons ont été créés bons de nature par Dieu, mais ils sont devenus mauvais par eux-mêmes.

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Croyances et sciences occultes du Moyen Âge à la Renaissance

-Douter de la réalité du démon c’est douter de Dieu.-L’Inquisition assure la répression des déviances hérétiques,

exerçant ainsi un contrôle social et religieux sur la société chrétienne avec l’appui de la papauté et des autorités politiques.

-Des commissions d’enquêtes sont établies à partir de 1320. Certaines pratiques magiques sont liées à l’invocation des démons et que ceux qui s’y livrent sont considérés comme hérétiques, susceptibles du jugement et de la condamnation de l’Inquisition.

-Il faut attendre un siècle pour en observer les conséquences concrètes de sa criminalisation généralisée.

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Croyances et sciences occultes du Moyen Âge à la Renaissance

-Au début du 15e siècle commence les chasses aux sorcières.-C’est vers 1430 qu’apparaissent les premiers traités de

démonologie qui décrivent cette nouvelle croyance à l’existence de sectes de sorciers dévoués à Satan.

-Des hommes et des femmes, qui ont renié leur foi et pactisé avec le diable, se rendent régulièrement au sabbat, la nuit en volant sur des ballets, dans un lieu secret.

-Il jurent fidélité au diable et lui rendent hommage en embrassant son postérieur.

-Ils mangent des enfants, copulent avec le démon et accomplissent des maléfices contre les hommes.

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Croyances et sciences occultes du Moyen Âge à la Renaissance

-Les juges cherchent l’aveu et les complices.-La sentence est lue en place publique. Celui qui a avoué doit

être brûlé vif, mais est généralement étranglé avant d’être jeté dans les flammes.

-La chasse aux sorcières est un phénomène européen. Le chiffre de 50 000 morts est avancé par certains historiens.-AU XVIe et XVIIe siècle, la proportion des femmes parmi les accusés de sorcellerie est frappante: environ 80% du total en général.

-La sorcière détruit les familles, met en cause la puissance paternelle, rompt l’équilibre voulu par Dieu.

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THOMAS HOBBESDe la nature humaine

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THOMAS HOBBESDe la nature humaine

-La nature de l’homme est la somme de ses facultés naturelles-Elles sont renfermées dans la notion de l’homme que l’on

définit un animal raisonnable.-Je distingue en lui deux espèces de facultés: celles du corps et

celles de l’esprit.-Autres facultés anatomiques: faculté nutritive, faculté motrice

(ou de se mouvoir) et la faculté génératrice (ou de se propager)

-Quant aux facultés de l’esprit, il y en a deux espèces: connaître et imaginer, ou concevoir et se mouvoir.

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THOMAS HOBBESDe la nature humaine

-Un homme ne peut jamais savoir qu’il rêve. Il peut rêver qu’il doute s’il rêve ou non.

-La clarté de l’imagination lui représente la chose avec autant de parties que le sens même, il ne peut l’apercevoir que comme présente.

-Nous voyons qu’il y a plusieurs conceptions d’une seule et même chose et que pour chaque conception nous lui donnons un nom différent, il s’ensuit donc que nous avons plusieurs noms et attributs pour une seule et même chose.

-Les noms que nous donnons à plusieurs choses se nomment universels.

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THOMAS HOBBESDe la nature humaine

-C’est ainsi que nous donnons le nom d’homme à chaque individu de l’espèce humaine.

-Les appellations que nous donnons à une chose seule se nomment individuelles.

-Tels sont les noms de Socrate et les autres noms propres.-L’universalité d’un même nom donné à plusieurs choses est

cause que les hommes ont cru que ces choses étaient universelles elles-mêmes.

-Ils se sont trompés en prenant la dénomination générale ou universelle pour la chose qu’elle signifie.

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THOMAS HOBBESDe la nature humaine

-En effet, lorsque quelqu’un demande à un peintre de lui faire la peinture d’un homme ou de l’homme en général, il ne lui demande que de choisir tel homme qui ont été, qui sont ou qui seront, dont aucun n’est l’homme en général.

-Mais lorsque quelqu’un demande à ce peintre de lui peindre le roi ou toute autre personne particulière, il borne le peintre à représenter uniquement la personne dont il a fait le choix.

-Il est donc évident qu’il n’y a rien d’universel que les noms, qui pour cette raison sont appelés indéfinis, parce que nous ne les limitons point nous-mêmes, et que nous laissons à celui qui nous entend la liberté de les appliquer.

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THOMAS HOBBESDe la nature humaine

-Lorsqu’un homme raisonne d’après des principes que l’expérience a montré indubitables, en évitant toutes les illusions qui peuvent naître des sens ou de l’équivoque des mots, on dit que la conclusion qu’il en tire est conforme à la droite raison.

-Mais quand par de justes conséquences un homme peut tirer de sa conclusion la contradiction d’une vérité évidente quelconque, alors on dit que sa conclusion est contraire à la raison, et une telle conclusion se nomme absurdité.

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THOMAS HOBBESDe la nature humaine

-Chaque homme appelle bon ce qui est agréable pour lui-même et appelle mal ce qui lui déplaît.

-Ainsi chaque homme différant d’un autre par son tempérament ou sa façon d’être, il en diffère sur la distinction du bien et du mal.

-Il n’existe point une bonté absolue considérée sans relation, car la bonté que nous attribuons à Dieu même n’est que la bonté relativement à nous.

-Comme nous appelons bonnes ou mauvaises les choses qui nous plaisent ou nous déplaisent, nous appelons bonté et méchanceté les facultés par lesquels elles produisent ces effets.

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THOMAS HOBBESDe la nature humaine

-Toutes les conceptions que nous recevons immédiatement par les sens étant ou plaisir ou douleur produisent ou le désir ou la crainte.

-L’appétit ou le désir étant le commencement du mouvement animal qui nous porte vers quelque chose qui nous plaît, la cause finale de ce mouvement est d’en atteindre la fin que nous nommons ainsi le but.

-Lorsque nous atteignons cette fin, le plaisir qu’elle nous cause se nomme jouissance.

-Ainsi le bien (bonum) et la fin (finis) sont la même chose envisagée diversement.

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THOMAS HOBBESDe la nature humaine

-Comme le dieu tout-puissant est incompréhensible, il s’ensuit que nous ne pouvons avoir de conception ou d’image de la divinité.

-Conséquemment tous ses attributs n’annoncent que l’impossibilité de concevoir quelque chose touchant sa nature dont nous n’avons d’autre conception, sinon que Dieu existe.

-Lorsque nous disons de Dieu qu’il voit, qu’il entend, qu’il parle, qu’il sait, qu’il aime, etc., mots par lesquels nous comprenons quelque chose dans les hommes a qui nous les attribuons, nous ne concevons plus rien lorsque nous les attribuons à la nature divine.

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THOMAS HOBBESDe la nature humaine

-Par le mot esprit, nous entendons un corps naturel d’une telle subtilité qu’il n’agit point sur les sens, mais qui remplit une place, comme pourrait la remplir l’image d’un corps visible.

-Concevoir un esprit c’est concevoir quelque chose qui a des dimensions: mais qui dit un esprit surnaturel dit une substance sans dimensions.

-Il n’est pas possible par les seuls moyens naturels de connaître même l’existence des autres êtres que les hommes appellent esprits incorporels.

-La connaissance des esprits n’est point une connaissance naturelle.

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NIETZSCHELa volonté de puissance

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NIETZSCHELa volonté de puissance

-En 1872, Nietzsche publie La Naissance de la tragédie. Il porte un regard neuf sur l’Antiquité grecque.

-La culture hellénique n’est pas seulement constituée de l’art apollinien, qui véhicule la sérénité, l’harmonie, la «juste mesure» et la sagesse rationnelle.

-L’hellénisme a aussi donné naissance à la tragédie, qui, sur un fond dionysiaque, met en scène l’homme luttant contre un destin implacable.

-La tragédie grecque réunit de façon sublime l’esprit dionysiaque et l’esprit apollonien. Mais vient la philosophie grecque rationnelle qui remplace la vision tragique, source de dépassement de soi.

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NIETZSCHELa volonté de puissance

-Nihilisme passif: est une attitude qui, dans l’histoire, s’est caractérisée d’abord par la croyance en des valeurs supérieures. Cette croyance en un monde idéal témoigne de la négation de celui dans lequel l’être humain se trouve.

-L’expression «nihilisme» veut dire essentiellement que la vie terrestre n’est rien, car seules comptent les valeurs auxquelles l’homme aspire.

-Rejetant à regret le fondement transcendant des valeurs dites supérieure auxquelles il croyait, l’être humain entre dans un processus de dépréciation de ses anciennes valeurs et de leur hiérarchie. Ne sachant plus à quelles valeurs s’accrocher, l’être humain en vient à penser que tout est dénué de sens et de but.

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NIETZSCHELa volonté de puissance

-Aucune valeur ne peut prétendre être supérieure à une autre: tout est égal, tout se vaut.

-Une telle attitude relativiste incite à être pessimiste, à considérer que tout est absurde, à plonger dans le confort et l’indifférence consistant à croire qu’il ne sert plus à rien de se demander «pourquoi?»

-Ce nihilisme constitue la pensée la plus paralysante qui soit.-Il faut le remplacer par un nihilisme actif.-Nietzsche recommande un nihilisme actif qui, au lieu de s’apitoyer

passivement sur l’absence de sens, s’instaure comme une destruction volontaire et active des anciennes valeurs.

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NIETZSCHELa volonté de puissance

-Les principales valeurs qui fondent la civilisation européenne et qui doivent être fracassées sont celles que véhiculent.

1-Le christianisme, qui valorise de petites vertus comme la charité, le devoir, l’espérance, l’humilité, la pitié et le ressentiment. La foi chrétienne est sacrifice de l’esprit, de toute sa liberté. Elle est asservissement et mutilation de soi.

2-L’ascétisme, qui considère que le développement moral ne se fait qu’au prix d’une lutte contre les exigences du corps, les valeurs de pénitence et de privation.

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NIETZSCHELa volonté de puissance

3-Le scientisme, qui ne croit qu’en ce qui est exact, vérifiable, mesurable, et en ce qui s’exprime dans des lois universelles, l’objectivité devenant alors le seul critère qui permette une représentation fidèle de la réalité.

4-Le rationalisme, qui accorde à la raison seule le pouvoir de connaître et qui met en avant une valeur unique: la vérité.

5-Une certaine conception, à la fois philosophique et politique de la liberté.

-Le philosophe critique impitoyablement la notion traditionnelle de libre-arbitre. Le libre arbitre serait le pouvoir de se placer au dessus de tout déterminisme biologique, psychologique ou sociale qui…

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NIETZSCHELa volonté de puissance

-…ne serait finalement produit que par la pure initiative du sujet, et non par quelques causes étrangères ou quelques motifs contraignants.

-Pour Nietzsche, un tel pouvoir constitue une illusion.-Elle s’explique avant tout par l’ignorance des mécanismes dans

la prise de décision et par le sentiment de supériorité provenant de la croyance erronée que je puis commander et être obéi par moi-même ou encore par le sentiment de facilité qui accompagne la pensée, par contraste avec la difficile résistance des choses, des événements ou des suites de l’action, jugées «non libres».

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NIETZSCHELa volonté de puissance

-Le dépassement de soi dans l’affirmation de ses instincts, de ses désirs et de ses passions: la morale judéo-chrétienne ont valorisé le monde de l’esprit et condamné le monde sensible.

-Le dogme chrétien apparente le monde vrai à un royaume de Dieu comme ultime récompense d’une vie terrestre vertueuse.

-En associant le péché du corps et en réprouvant toutes les joies autres que spirituelles, la morale chrétienne poursuit un unique objectif: le dressage de l’homme instinctuel, et conséquemment, la production de l’homme du ressentiment.

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NIETZSCHELa volonté de puissance

-L’homme du ressentiment: éprouve de l’amertume, de la rancœur face à la vie.

-Il renonce à tout ce qui demande de la maîtrise: le corps, les sens et les passions.

-À l’endroit de tout ce qui est fort, créateur, exceptionnel, il se montre envieux, méprisant et accusateur.

-N’ayant pas le courage d’assumer l’existence terrestre, l’homme du ressentiment réclame des certitudes toutes faites, intemporelles et immuables.

-Nietzsche condamne avec vigueur l’homme du ressentiment.

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NIETZSCHELa volonté de puissance

-À l’opposé de l’homme du ressentiment, Nietzsche plaide en faveur d’un accroissement de la vie.

-C’est le corps qui définit essentiellement l’homme: il le traite comme un «soi» qui constitue la grande raison dont la conscience n’en est que l’instrument.

-Le corps étant un guide assuré, nous indique notre propre vérité.-Notre corps juge bien de ce qui nous rend heureux: l’actualisation

de nos désirs et de nos pulsions.-L’unique souci du corps est de vivre. L’objectif de l’être humain

est d’accroître les sources créatrices de la vie et qui sont sources de dépassement de soi.

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NIETZSCHELa volonté de puissance

-La mort de Dieu: la condition nécessaire à un tel dépassement de soi par l’affirmation de ses désirs, instincts et passions implique l’obligation de faire mourir Dieu.

-Nier l’existence d’un Dieu, maître suprême qui fonde la morale.-Nietzsche valorise l’exaltation des sentiments et l’ivresse de la

vie, l’effervescence du corps et des instincts parce qu’ils correspondent à une énergie vitale qui permet l’affirmation et le dépassement de soi dans la création.

-Il nous exhorte à les diriger de manière qu’elles s’expriment comme «volonté de puissance».

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NIETZSCHELa volonté de puissance

-La volonté de puissance: exercer la puissance de la volonté, de vouloir avec force sa propre progression.

-Cette force de situe en dehors de toutes les conventions sociales.-Il faut rejeter catégoriquement toutes les lois morales, toutes les

règles et prescriptions morales qui nous ont été imposées afin que nous puissions nous appartenir en propre.

-Le surhomme: il évoque le modèle, le portrait de l’être humain idéal.

-Affirmation de l’individualité: est celui qui s’affirme dans son individualité, qui va au bout de sa différence.

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NIETZSCHELa volonté de puissance

-L’art et la création: l’art représente la valeur suprême parce qu’il permet à l’être humain d’aller au-delà de lui-même. Il est le «grand stimulateur» qui fait surgir des réalités nouvelles.

-La philosophie de Nietzsche de l’être humain nous met en garde contre notre bonheur standardisé fait de petits conforts. Elle appelle une remise en question de notre conscience satisfaite et obscurcie par les bienfaits de la société de consommation.

-Farouchement individualiste, la philosophie de Nietzsche peut renforcer l’individualisme narcissique qui se caractérise par le repli sur soi et l’hédonisme.

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SKINNERL’école béhavioriste

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SKINNERL’école béhavioriste

-Le béhaviorisme skinnérien s’appuie sur une conception déterministe de l’être humain.

-Le terme «déterminisme» a été associé au terme «science» lorsque la mécanique devint, au XIXe siècle, le fondement des sciences expérimentales.

-On posa le principe que les mêmes causes produisent les mêmes effets suivant un enchaînement prévisible.

-Selon la doctrine déterministe, des relations nécessaires existent entre les phénomènes de sorte que tout phénomène est conditionné et s’explique par le ou les phénomènes qui le précèdent ou qui l’accompagnent.

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SKINNERL’école béhavioriste

-Plus particulièrement, cette conception scientifique postule que les phénomènes ou les conduites observables découlent nécessairement d’une ou de plusieurs causes tout aussi observables.

-En conséquence, chaque fois que nous attribuons comme cause à un phénomène ou à une conduite une entité inobservable (Dieu, l’âme, l’esprit, la volonté, la conscience, etc.), la théorie déterministe considère que nous n’expliquons rien du tout.

-L’idée du déterminisme remonte jusqu’aux stoïciens qui recommandaient d’accepter notre sort, puisque tout fait partie d’un plan (destin) que nous ne pouvons modifier.

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SKINNERL’école béhavioriste

-Si tout effet à une cause, tout choix est le résultat d’une chaîne causale biologique ou culturelle, et donc la liberté n’existe pas.

-Croire que l’être humain est libre, c’est s’enfermer dans un monde illusoire issu de notre ignorance.

-En fait, nous n’avons ni le choix de l’action ni le choix de nos conduites, car ces dernières sont programmées par nos gènes ou par l’éducation.

-Le déterminisme derrière la théorie béhavioriste de Burrhus Frederic Skinner est lié à l’histoire des apprentissages d’un individu inséré dans un environnement donné.

Page 52: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

SKINNERL’école béhavioriste

-Dans l’étude du comportement humain, le béhaviorisme adopte l’attitude empiriste, selon laquelle l’explication de nos comportements doit être fondée sur l’expérience et l’observation.

-Fondement du béhaviorisme: nos idées, notre personnalité et finalement notre comportement sont le résultat de ce que notre environnement nous fait vivre et expérimenter.

-Le Russe Ivan Pavlov (1849-1936) et l’Américain John Broadus Watson (1878-1958) sont considérés comme les pères du béhaviorisme. Ils ont été les premiers chercheurs à s’intéresser de manière scientifique aux comportements observables de l’individu animal ou humain.

Page 53: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

SKINNERL’école béhavioriste

-Ils ont démontré que de nouveaux comportements pouvaient être produits par conditionnement.

-À la lumière d’expériences faites en laboratoire sur la mesure des comportements observés et sur la relation stimulus-réponse, ces chercheurs ont émis la règle générale: les comportements sont des réactions à des stimuli issus du milieu, stimuli qui influent sur le comportement et le modifient.

-Cette hypothèse s’oppose à l’idée que le psychisme, l’esprit ou la raison humaine puisse être la source de nos comportements d’une manière plus ou moins indépendante de notre environnement.

Page 54: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

SKINNERL’école béhavioriste

-Skinner, le plus positiviste des théoriciens, s’est consacré à la psychologie de laboratoire afin de découvrir les lois et les relations qui régissent le comportement et le milieu dans lequel il se produit.

-D’après lui, l’être humain est un organisme qui «déploie un répertoire complexe de conduites.»

-L’explication de tout comportement humain est engendré par un ensemble donné de contingences, c’est-à-dire qu’il est influencé par les circonstances du milieu qui viennent le modifier.

-Skinner ne fait pas appel à la méthode de l’introspection.

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SKINNERL’école béhavioriste

-Skinner met un pigeon affamé dans une cage, la «boîte de Skinner», munie de boutons lumineux; un seul des boutons permet de faire tomber de la nourriture dans une mangeoire.

-Pendant l’exploration de sa cage, le pigeon heurte par hasard le bouton lumineux qui libère un peu de nourriture.

-Le pigeon fait par hasard un apprentissage opérant.-N’attendant pas que le hasard inculque un comportement au

pigeon, Skinner utilise la technique du conditionnement opérant. L’expérimentateur façonne le comportement du pigeon en renfonçant par de la nourriture chaque tentative qui rapproche le pigeon du bouton lumineux.

Page 56: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

SKINNERL’école béhavioriste-L’être humain, comme tout organisme animal, a acquis un répertoire

de comportements au cours de son histoire.-Parmi l’ensemble des comportements que nous pouvons

théoriquement manifester, notre environnement social sélectionne, en les renforçant, ceux qu’il considère comme adaptés.

-Chaque fois que nous avons répondu à un stimulus d’une manière qui nous a été bénéfique, nous avons appris un comportement que nous répéterons dans des circonstances semblables.

-Selon le degré de modification du milieu que suscitera tel comportement, ce dernier verra sa fréquence d’apparition augmentée, diminuée ou inchangée.

Page 57: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

SKINNERL’école béhavioriste

-L’être humain comme créature malléable: Skinner se propose, par la connaissance des lois de la nature, d’intervenir pour transformer celle-ci à l’avantage de l’humanité.

-Skinner propose une «science appliquée, une technologie du comportement […] qui puisse rivaliser, en puissance et en précision, avec la technologie physique ou biologique.»

-Une culture équilibrée est une culture qui se construit pour les hommes qui auront à la vivre demain.

-L’environnement culturel (physique et mental) de l’individu devrait renforcer les comportements (paroles et actes) qui favorisent la survie de cet environnement.

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KARL MARXL’idéologie allemande

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KARL MARXL’idéologie allemande

-Jusqu’à présent les hommes se sont toujours fait des idées fausses sur eux-mêmes, sur ce qu’ils sont ou devraient être. Ils ont organisé leurs rapports en fonction des représentations qu’ils se faisaient de Dieu, de l’homme normal, etc.

-Créateurs, ils se sont inclinés devant leurs propres créations. Libérons-les donc des chimères, des idées, des dogmes, des êtres imaginaires sous le jour desquels ils s’étiolent.

-Ces rêves innocents et puérils forment le noyau de la philosophie actuelle des Jeunes-Hégéliens. Les vieux-hégéliens avaient compris toute chose dès l’instant qu’ils l’avaient ramenée à une catégorie de la logique hégélienne.

Page 60: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

KARL MARXL’idéologie allemande

-Les jeunes-hégéliens critiquèrent tout, en substituant à chaque chose des représentations religieuses ou en la proclamant théologique.

-Les représentations, idées, concepts, en un mot les produits de la conscience, qu’ils ont eux-mêmes promue à l’autonomie, passent pour les chaînes réelles des hommes au même titre qu’ils sont proclamés comme étant les liens réels de la société humaine par les vieux-hégéliens.

-Il va donc de soi que les jeunes-hégéliens doivent lutter uniquement contre ces illusions de la conscience.

-Ils proposent ce postulat moral: troquer leur conscience actuelle contre la conscience humaine […] et ce faisant, abolir leurs limites.

Page 61: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

KARL MARXL’idéologie allemande

-Il n’est venu à l’idée d’aucun de ces philosophes de se demander quel était le lien entre la philosophie allemande et la réalité allemande, le lien entre leur critique et leur propre milieu matériel.

-Les prémisses dont nous partons […] sont des bases réelles dont on ne peut faire abstraction qu’en imagination. Ce sont les individus réels, leur action et leurs conditions d’existence matérielles.

-Ces bases sont donc vérifiables par voie purement empirique.-La condition première de toute histoire humaine est naturellement

l’existence d’êtres humains vivants.

Page 62: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

KARL MARXL’idéologie allemande

-On peut distinguer les hommes des animaux par la conscience, par la religion et par tout ce que l’on voudra. Eux-mêmes commencent à se distinguer des animaux dès qu’ils commencent à produire leurs moyens d’existence.

-Pas en avant qui est la conséquence même de leur organisation corporelle. En produisant leurs moyens d’existence, les hommes produisent indirectement leur vie matérielle elle-même.

-La façon dont les hommes produisent leurs moyens d’existence, dépend d’abord de la nature des moyens d’existence déjà donnés et qu’il leur faut reproduire.

-Les individus dépendent donc des conditions matérielles.

Page 63: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

KARL MARXL’idéologie allemande

-La division du travail à l’intérieur d’une nation entraîne d’abord la séparation du travail industriel et commercial, d’une part, et du travail agricole, d’autre part; et, de ce fait, la séparation de la ville et de la campagne et l’opposition de leurs intérêts.

-La position de ces subdivisions particulières les unes par rapport aux autres est conditionnée par le mode d’exploitation du travail agricole, industriel et commercial (patriarcat, esclavage, ordres et classes)

-La première forme de la propriété est la propriété de la tribu. Elle correspond au stade […] de la production où un peuple se nourrit de la chasse et de la pêche.

Page 64: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

KARL MARXL’idéologie allemande

-La seconde forme de propriété est la propriété communale et propriété d’État qu’on rencontre dans l’Antiquité et qui provient surtout de la réunion de plusieurs tribus en une seule ville.

-Avec le développement de la propriété privée, on voit apparaître pour la première fois les rapports que nous retrouverons dans la propriété privée moderne, mais à une plus vaste échelle.

-Voici donc les faits: des individus déterminés qui ont une activité productive selon un mode déterminé entrent dans des rapports sociaux et politiques déterminés. Les individus oeuvrent et produisent matériellement.

Page 65: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

KARL MARXL’idéologie allemande

-La production des idées, des représentations et de la conscience est d’abord directement et intimement mêlée à l’activité matérielle et au commerce matériels des hommes, elle est le langage de la vie réelle.

-Les représentations, la pensée, le commerce intellectuel des hommes apparaissent ici encore comme l’émanation directe de leur comportement matériel.

-On ne part pas de ce que les hommes disent, s’imaginent, se représentent, ni non plus de ce qu’ils sont dans les paroles, la pensée, l’imagination et la représentation d’autrui.

-C’est dans la vie réelle que commence la science réelle, positive, l’analyse de l’activité pratique des hommes.

Page 66: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

KARL MARXL’idéologie allemande

-Pour vivre, il faut avant tout boire, manger, se loger, s’habiller[…] Le premier fait historique est donc la production des moyens permettant de satisfaire ces besoins, la production de la vie matérielle elle-même.

-Le second point est que le premier besoin une fois satisfait lui-même, l’action de le satisfaire et l’instrument déjà acquis de cette satisfaction poussent à de nouveaux besoins.

-Le troisième rapport […] est que les hommes, qui renouvellent chaque jour leur propre vie, se mettent à créer d’autres hommes, à se reproduire; c’est le rapport entre homme et femme, parents et enfants, c’est la famille.

Page 67: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

KARL MARXL’idéologie allemande-Le langage est la conscience réelle, pratique, existant pour d’autres

hommes […] le langage n’apparaît qu’avec le besoin, la nécessité du commerce avec d’autres hommes.

-L’animal n’est en rapport avec rien, ne connaît somme toute aucun rapport.

-L’histoire n’est pas autre chose que la succession des différentes générations dont chacune exploite les matériaux, les capitaux, les forces productives qui lui sont transmis par toutes les générations précédentes.

-Chaque génération continue donc, d’une part le mode d’activité qui lui est transmis, mais dans des circonstances radicalement transformées et d’autre part, elle modifie les anciennes circonstances,se livrant à une activité différente.

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LEIBNIZ (1646-1716)Discours de métaphysique

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LEIBNIZDiscours de métaphysique

-La notion de Dieu la plus reçue et la plus significative que nous ayons, est assez bien exprimée en ces termes que Dieu est un être absolument parfait, mais on n’en considère pas assez les suites.

-Dieu possédant la sagesse suprême et infinie agit de la manière la plus parfaite, non seulement au sens métaphysique, mais encore moralement parlant, et qu’on peut exprimer ainsi à notre égard que plus on sera éclairé et informé des ouvrages de Dieu, plus on sera disposé à les trouver excellents et entièrement satisfaisant à tout ce qu’on aurait pu souhaiter.

Page 70: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

LEIBNIZDiscours de métaphysique

-C’est par la considération des ouvrages qu’on peut découvrir l’ouvrier.

-Disant que les choses ne sont bonnes par aucune règle de bonté, mais par la seule volonté de Dieu, on détruit, ce me semble, sans y penser, tout l’amour de Dieu et toute sa gloire.

-Je ne saurais non plus approuver l’opinion de quelques modernes qui soutiennent hardiment, que ce que Dieu fait n’est pas dans la dernière perfection, et qu’il aurait pu agir bien mieux. Car il me semble que les suites de ce sentiment sont tout à fait contraires à la gloire de Dieu.

Page 71: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

LEIBNIZDiscours de métaphysique-La connaissance générale de cette grande vérité, que Dieu agit toujours

de la manière la plus parfaite et la plus souhaitable qu’il soit possible, est, à mon avis, le fondement de l’amour que nous devons à Dieu sur toutes choses, puisque celui qui aime cherche sa satisfaction dans la félicité ou perfection de l’objet aimé et de ses actions.

-Il suffit donc d’avoir cette confiance en Dieu, qu’il fait tout pour le mieux, et que rien ne saurait nuire à ceux qui l’aiment; mais de connaître en particulier les raisons qui l’ont pu mouvoir à choisir cet ordre de l’univers.

-On peut donc dire que celui qui agit parfaitement est semblable à un excellent géomètre qui sait trouver les meilleures constructions d’un problème.

Page 72: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

LEIBNIZDiscours de métaphysique

-Dieu aurait créé le monde, il aurait toujours été régulier et dans un certain ordre général. Mais Dieu a choisi celui qui est le plus parfait, c’est-à-dire celui qui est en même temps le plus simple en hypothèses et le plus riche en phénomènes.

-Toute substance est comme un monde entier et comme un miroir de Dieu ou bien de tout l’univers, qu’elle exprime chacun à sa façon.

-Ainsi l’univers est en quelque façon multiplié autant de fois qu’il y a de substances, et la gloire de Dieu est redoublée de même par autant de représentations toutes différentes de son ouvrage.

Page 73: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

LEIBNIZDiscours de métaphysique

-Pour reprendre le fil de nos considérations, je crois que celui qui méditera sur la nature de la substance […] trouvera que toute la nature du corps ne consiste pas seulement dans l’étendue, c’est-à-dire dans la grandeur, figure et mouvement, mais qu’il faut nécessairement y reconnaître quelque chose qui ait du rapport aux âmes, et qu’on appelle communément forme substantielle.

-Les âmes et les formes substantielles des autres corps sont bien différentes des âmes intelligentes, qui seules connaissent leurs actions, et qui non seulement ne périssent point naturellement, mais même gardent toujours le fondement de la connaissance de ce qu’elles sont.

Page 74: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

LEIBNIZDiscours de métaphysique

-Car Dieu tournant pour ainsi dire de tous côtés et de toutes les façons le système général des phénomènes qu’il trouve bon de produire pour manifester sa gloire, et regardant toutes les faces du monde de toutes les manières possibles, puisqu’il n’y a point de rapport qui échappe à son omniscience.

-Tous ceux qui voient l’admirable structure des animaux se trouvent portés à reconnaître la sagesse de l’auteur des autres.

-Tout effet exprime sa cause, et qu’ainsi l’essence de notre âme est une certaine expression, imitation ou image et volonté divine et de toutes les idées qui y sont comprises.

Page 75: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

LEIBNIZDiscours de métaphysique

-Tout ce qui arrive à l’âme et à chaque substance est une suite de sa notion, donc l’idée même ou essence de l’âme porte que toutes ses apparences ou perceptions lui doivent naître de sa propre nature.

-Il faut joindre la morale à la métaphysique, c’est-à-dire qu’il ne faut pas seulement considérer Dieu comme le principe et la cause de toutes les substances et de tous les êtres, mais encore comme chef de toutes les personnes ou substances intelligentes, et comme le monarque absolu de la plus parfaite cité ou république.

-Dieu lui-même […] est le plus accompli de tous les esprits et le plus grand de tous les êtres.

Page 76: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

LEIBNIZMonadologie

1-La Monade, dont nous parlons ici, n’est autre chose qu’une substance simple, qui entre dans les composés; simple, c’est-à-dire sans parties.

2-Et il faut qu’il y ait des substances simples, puisqu’il y a des composés; car le composé n’est autre chose qu’un amas ou aggregatum des simples.

3-Or là où il n’y a point de parties, il n’y a ni étendue ni figure, ni divisibilité possible; et ces Monades sont les véritables atomes de la nature, et en un mot les éléments des choses.

4-Il n’y a aussi point de dissolution à craindre, et il n’y a aucune manière concevable par laquelle une substance simple puisse périr naturellement.

Page 77: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

LEIBNIZMonadologie

5-Par la même raison il n’y en a aucune par laquelle une substance simple puisse commencer naturellement, puisqu’elle ne saurait être formée par composition.

6-Ainsi on peut dire que les Monades ne sauraient commencer ni finir que tout d’un coup; c’est-à-dire elles ne sauraient commencer que par création et finir que par annihilation, au lieu que ce qui est composé commence ou finit par parties.

18-On pourrait donner le nom d’entéléchies à toutes les substances simples ou Monades créées, car elles ont en elles une certaine perfection, il y a une suffisance qui les rend sources de leurs actions internes (automates incorporels)

Page 78: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

LEIBNIZMonadologie40-On peut juger que cette substance suprême, qui est unique,

universelle et nécessaire, n’ayant rien hors d’elle qui en soit indépendant, et étant une suite simple de l’être possible, doit être incapable de limites et contenir tout autant de réalités qu’il est possible.

41-D’où il s’ensuit que Dieu est absolument parfait; la perfection n’étant autre chose que la grandeur de la réalité positive prise séparément, en mettant à part les limites ou bornes dans les choses qui en ont. Et là où il n’y a point de bornes, c’est-à-dire en Dieu, la perfection est absolument infinie.

42-Il s’ensuit que les créatures ont leurs perfections de l’influence de Dieu, mais qu’elles ont leurs imperfections de leur nature propre.

Page 79: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

LEIBNIZMonadologie

44-Il faut bien que s’il y a une réalité dans les essences ou possibilités, ou bien dans les vérités éternelles, cette réalité soit fondée en quelque chose d’existant et d’actuel, et par conséquent dans l’existence de l’être nécessaire.

47-Ainsi, Dieu seul est l’unité primitive ou la substance originaire, dont toutes les monades créées ou dérivatives sont des productions, et naissent, pour ainsi dire, par des fulgurations continuelles de la divinité.

53-Or, comme il y a une infinité d’univers possibles dans les idées de Dieu, et qu’il n’en peut exister qu’un seul, il faut qu’il y ait une raison suffisante du choix de Dieu qui le détermine à l’un plutôt qu’à l’autre.

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Page 80: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

THOMAS KUHN (1922-1996)Les révolutions scientifiques

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Page 81: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

THOMAS KUHNLes révolutions scientifiques

-Le terme paradigme est utilisé dans deux sens différents. D’une part, il représente tout l’ensemble de croyances, de valeurs reconnues et de techniques qui sont communes aux membres d’un groupe donné.

-D’autre part, il dénote un élément isolé de cet ensemble: les solutions concrètes d’énigmes qui, employées comme modèles ou exemples, peuvent remplacer les règles explicites en tant que bases de solutions pour les énigmes qui subsistent dans la science normale.

-Un paradigme est ce que les membres d’une communauté scientifique possèdent en commun […] qui se réfèrent au même paradigme.

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Page 82: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

THOMAS KUHNLes révolutions scientifiques

-Une communauté scientifique se compose de ceux qui pratiquent une certaine spécialité scientifique.

-Tout ont eu une formation et une initiation professionnelle semblables, à un degré inégalé dans la plupart des autres disciplines.

-Il y a en science des écoles, c’est-à-dire des groupes qui abordent le même sujet avec des points de vue incompatibles.

-Il en résulte que les membres d’un groupe scientifique se considèrent, et sont considérés par les autres, comme les seuls responsables de la poursuite d’un ensemble d’objectifs qui leur sont commun.

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Page 83: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

THOMAS KUHNLes révolutions scientifiques

-Il n’y avait, par exemple, pas de groupe de la physique avant le milieu du XIXe siècle; ce groupe s’est alors formé par la fusion d’éléments provenant de deux groupes jusque-là séparés, les mathématiques et la physique expérimentale. Ce qui aujourd’hui est le sujet d’étude d’un seul vaste groupe.

-Au premier chef, un paradigme régit, non un domaine scientifique, mais un groupe de savants. Toute étude d’une recherche dirigée par un paradigme, ou aboutissement à l’écroulement d’un paradigme, doit commencer par localiser le ou les groupes responsables.

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Page 84: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

THOMAS KUHNLes révolutions scientifiques

-J’entends par là le fait d’adhérer collectivement à certaines croyances comme: la chaleur est l’énergie cinétique des parties constituantes des corps; tous les phénomènes perceptibles sont dus à l’interaction dans le vide d’atomes qualitativement neutres; le circuit électrique peut être considéré comme un circuit hydrodynamique en état d’équilibre; les molécules de gaz se comportent comme de petites boules de billard élastiques, se mouvant au hasard.

-La pratique de la science normale dépend de la capacité, acquise à partir d’exemples, de grouper des objets et des situations en ensembles semblables […] L’un des aspects principaux de toute révolution est que certaines des rapports de similitudes changent.

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Page 85: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

THOMAS KUHNLes révolutions scientifiques

-Des faits qui étaient groupés dans le même ensemble, auparavant, sont groupés ensuite dans des ensembles différents, et vice versa.

-Prenons l’exemple du soleil, de la lune, de mars et de la terre avant et après Copernic; celui de la chute libre, du pendule et des mouvements planétaires avant et après Galilée; ou celui des sels, des alliages et d’un mélange de soufre et de limaille de fer avant et après Dalton. Comme la plupart des objets, même dans les ensembles modifiés, continuent à être groupés ensemble, les noms des groupes sont généralement conservés. Néanmoins, le déplacement d’un ensemble secondaire entraîne […] un changement critique dans le réseau des rapports qui les relie.

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Page 86: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

AUGUSTE COMTE (1798-1857)Discours sur l’esprit positif

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Page 87: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

AUGUSTE COMTEDiscours sur l’esprit positif

-Dans leur premier essor, nécessairement théologique, toutes nos spéculations manifestent spontanément une prédilection caractéristique pour les questions les plus insolubles, sur les sujets les plus radicalement inaccessibles à toute investigation décisive.

-L’esprit humain recherche avidement, et d’une manière presque exclusive, l’origine de toutes choses, les causes essentielles, soit premières, soit finales, des divers phénomènes qui le frappent, et leur mode fondamental de production, en un mot les connaissance absolues.

-L’esprit théologique représente nettement la libre prépondérance spéculative de l’imagination.

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Page 88: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

AUGUSTE COMTEDiscours sur l’esprit positif

-Le monothéisme commence l’inévitable déclin de la philosophie […] qui, tout en conservant longtemps une grande influence sociale […] subit dès lors un rapide décroissement intellectuel […] en laissant graduellement développer le sentiment universel […] de l’assujettissement nécessaire de tous les phénomènes naturels à des lois invariables.

-Non seulement nos recherches positives doivent essentiellement se réduirent, en tout genres, à l’appréciation systématique de ce qui est, en renonçant à en découvrir la première origine et la destination finale; mais il importe de sentir que cette étude des phénomènes doit toujours rester relative à notre organisation.

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Page 89: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

AUGUSTE COMTEDiscours sur l’esprit positif

-La loi générale du mouvement fondamental de l’humanité consiste en ce que nos théories tendent de plus en plus à représenter exactement les sujets extérieurs de nos constantes investigations, sans que néanmoins la vraie constitution de chacun d’eux puisse, en aucun cas, être pleinement appréciée, la perfection scientifique devant se borner à approcher de cette limite idéale autant que l’exigent nos divers besoins réels.

-Ainsi, le véritable esprit positif consiste surtout à voir pour prévoir, à étudier ce qui est afin d’en conclure ce qui sera, d’après le dogme général de l’invariabilité des lois naturelles.

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Page 90: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

AUGUSTE COMTEDiscours sur l’esprit positif

-Pendant la longue enfance de l’humanité, les conceptions théologico-métaphysiques pouvaient, seules, suivant nos explications antérieures, satisfaire provisoirement à cette double condition fondamentale, quoique d’une manière extrêmement imparfaite.

-Nos connaissances réelles tendent, au contraire, avec une évidente spontanéité, vers une entière systématisation, aussi bien scientifique que logique. On ne doit plus alors concevoir, au fond, qu’une seule science, la science humaine, ou plus exactement sociale, et dans laquelle vient naturellement se fondre l’étude rationnelle du monde extérieur. C’est ainsi que nos connaissances positives peuvent former un véritable système.

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Page 91: Notes du professeur Cours de philosophie Lêtre humain Pierre Baribeau (2009)

AUGUSTE COMTEDiscours sur l’esprit positif-Le mot positif désigne le réel, par opposition au chimérique.

-En un second sens, indique le contraste de l’utile à l’oiseux.-Suivant une troisième signification usuelle, à qualifier l’opposition

entre la certitude et l’indécision.-Une quatrième acception consiste à opposer le précis au vague.-L’ensemble de notre évolution mentale […] ne laissent donc

désormais d’autre issue possible que de constituer enfin […] l’état vraiment normal de la raison humaine, en procurant à l’esprit positif la plénitude et la rationalité qui lui manquent encore, de manière à établir, entre le génie philosophique et le bon sens universel, une harmonie qui jusqu’ici n’avait jamais pu exister suffisamment.

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