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Page 1: Nantes LE TERRITOIRE CCI Actualités Voir plus grandws004.lerelaisinternet.com/face/biblio/pdf/194_ccivoirplusgrand.pdf · Loire-Atlantique, le GILA, qui entre pleinement dans cette

L E T E R R I T O I R EC C I A c t u a l i t é s

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mais dont les territoires périphériquesont évolué différemment et de manièrepas toujours coordonnée. Il faut aujourd’hui que toutes les villesalentour comprennent que noussommes résolument métropolitains.

C’est le message que vous vouleztransmettre à travers l’associationdes CCI Métropolitaines ? Oui, et ce message est à deux dimen-sions. Il s’agit d’abord d’une prise deconscience locale. Cela fait deux ansque nous avons diagnostiqué quenotre territoire constituait une airemétropolitaine mais qui, pour des rai-sons historiques, politiques aussi,manquait de coordination à cetteéchelle. Pour nous, c’était et c’est lepoint clé. Nous avons largementconsulté à gauche, à droite, rencontrénotre ami Bruno Bonduelle, premierprésident de l’association, acharné dela métropolisation, et nous en avonsfait le cœur de notre programme : encinq ans, nous voulons mettre dansla tête des gens qu’ils appartiennentbien à une métropole. Jouer collectif,cela permet d’être meilleurs. C’estune bonne pédagogie pour les terri-toires. Nous l’avons traduite dans unslogan, «Marseille Provence, ambi-tion top 20», c'est-à-dire avoir pourobjectif d’entrer dans le club fermédes 20 plus grandes métropoleseuropéennes. Le discours commenceà diffuser puisque les candidats degauche comme de droite pour lesprochaines municipales se sont

emparés du sujet et évoquentaujourd’hui la volonté de se mesurerà des métropoles comme Munich,Barcelone ou Milan. A Lille, vous avezraisonné à la dimension métropoli-taine voire même régionale avec “Lillecapitale européenne de la culture” en2004. Nous sommes candidats ànotre tour à ce statut en 2013, enassociant l’ensemble de la métropole.Il faut s’appuyer sur des exemplesconcrets pour ancrer cette prise deconscience métropolitaine. Vous attendez aussi une dynamiqueconsulaire ? Oui, c’est l’autre versant du message.En montant cette association, nousavions envisagé une sorte de PLM ouLPLM (Lille-Paris-Lyon-Marseille), afinde réfléchir tous ensemble, d’échan-ger les meilleures pratiques mais aussid’accéder à une dimension nationale.Le réseau consulaire a sa justificationnationale, régionale, locale, et accom-pagne sur tout le territoire le dévelop-pement économique des entreprises.Mais nous souhaitons progresser avecles CCI qui ont enfourché la dimen-sion métropolitaine, pour faire accélé-rer nos territoires. Et demain, l’idéed’élargir cette association à un véritableclub européen des CCI métropolitainesserait vraiment intéressante pour allerencore plus loin. Il ne s’agirait pas des’emparer d’un pouvoir quelconquemais d’échanger concrètement surles meilleures pratiques entre CCIconfrontées aux mêmes enjeux.

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Votre CCI est engagée dans un pro-cessus avancé de rapprochementavec sa voisine de Saint-Nazaire.Vous ressentiez fortement la nécessitéd’une dynamique territoriale pluslarge, métropolitaine ? Nantes et Saint-Nazaire sont encoreaujourd’hui deux chambres à partentière, mais elles ont monté ungroupement interconsulaire deLoire-Atlantique, le GILA, qui entrepleinement dans cette logique. LeGILA réunit 90% des moyens respec-tifs des deux chambres et fonctionneavec un bureau qui se réunit toutesles deux semaines. Nous n’auronsqu’un seul directeur général à partirdu mois prochain. Les CCI de Nanteset Saint-Nazaire ont un budgetcumulé de 75 millions d’euros horsécoles et près de 500 salariés. Nousgérons l’aéroport de Nantes, quireprésente 2,4 millions de passagers,nous avons un World Trade CenterNantes Atlantique qui héberge unclub de 150 entreprises travaillant àl’export. Nous gérons aussi des ports

de plaisance, la criée du Croisic ouencore nos écoles parmi lesquellesAudencia. Cela participe bien sûr,pour moi, d’une indispensablemétropolisation. Il y a quinze ans,nous sommes partis d’une métro-pole bipolaire entre Nantes et Saint-Nazaire pour arriver aujourd’hui à unvéritable espace métropolitain,conforté par des pôles d’équilibresdans le reste du département. Il n’y apas de désert autour d’une villecentre qui concentrerait tout, maisnous disposons de villes moyennesavec des bassins d’emplois très forts,bien répartis, qui constituent unevraie force pour tout le territoire.

Quel sens revêt votre participation aulancement de l’association françaisedes CCI métropolitaines ?Une région ne peut être forte que si elles’appuie sur une métropole forte. C’estune des clés pour avoir une lisibilitéinternationale : on ne peut pas envisa-ger de s’exprimer de façon audiblesans s’appuyer sur une dynamiquemétropolitaine, son rayonnement etses équipements. Cette associationdoit mettre en avant l’émergence devrais espaces métropolitains, identi-fiables au plan européen voire interna-tional. Elle a aussi un rôle pour mettreen avant l’exemplarité des grandesCCI par rapport au réseau deschambres. Une CCI de niveau métro-politain dispose par nature même d’uncertain nombre de moyens humains etfinanciers, qui porte en soi l’exigencede l’efficience. Il ne s’agit en aucun casd’être en opposition avec les autresCCI. Nous ne sommes pas «contre»,nous sommes «avec», nous sommes«pour».

Vous avez adhéré à la nouvelle asso-ciation des CCI métropolitaines. Pou-vez-vous expliquer en quoi la CCIMarseille Provence relève de cettelogique métropolitaine ? Notre chambre est puissante. Elle portel’un des plus gros budgets des CCI deFrance, elle couvre un territoire trèsvaste et regroupe un nombre de ressor-tissants, de clients, lui aussi très impor-tant. Notre ressort correspond à laquasi-totalité du département desBouches du Rhône, qui constitue uneaire métropolitaine incluant Aix, Salon-de-Provence, Fos sur Mer, ou encorel’étang de Berre, outre la capitale régio-nale de PACA. Nous avons aussi l’aéro-port Marseille Provence, géré par laCCI, en passe de devenir le deuxièmede France hors Paris avec ses 6 millionsde passagers. La CCI Marseille Pro-vence, c’est aussi la grande école demanagement Euromed, et un person-nel de plus de 1.200 agents.

Cette dimension fait donc de vous unacteur incontournable du développe-ment local ? En effet, nous y sommes associés de trèsprès. Toutefois, nous sommes encoretrop perçus comme CCI de Marseille, etnon comme la CCI d’un territoiremétropolitain plus large. C’est ce surquoi nous travaillons. Nos élus consu-laires viennent de Marseille mais ausside nombreuses villes comme Aix, laCiotat ou Martigues. Nous avons uneville centre extrêmement forte, qui a euson heure de gloire en tant que ville

La prise de conscience des élus consu-laires de Loire-Atlantique rejoint-ellecelle des élus politiques ?Absolument. Nous n’avons pasencore à Nantes, malheureusement,une métropole de niveau internatio-nale, même si nous avons le vent enpoupe. Nous sommes encore loin deLille, Lyon ou Marseille. Mais l’enjeuest partagé. D’ailleurs, nous avonsdéjà des tas d’organismes en com-mun, comme les folles journées deNantes, qui s’exportent aujourd’huidans de plus en plus de pays, maisaussi dans le cadre de l’InternationalAtlantic Meeting, tous les deux ans,ou même de notre école Audencia,qui est gérée par un syndicat mixteréunissant, outre la CCI, le ConseilGénéral et la Communauté Urbainede Nantes.Je m’implique personnellement dansla dimension culturelle, par exempledans le programme Estuaire 2007,qui sera dupliqué en 2009 puis 2011,pour faire rayonner la métropole etentraîner l’économie.

Votre association jouera-t-elle un rôlede lobbying ? Elle renforcera en tout cas notreparole vis-à-vis de l’extérieur. Il fautfaire exister les métropoles françaisesau niveau européen. Cette associa-tion française des CCI métropoli-taines est pour nous un moyen denous positionner en ce sens. Il fautmultiplier les initiatives, être innova-teurs et s’ouvrir à l’international. Et sion peut également peser un peudans le débat sur l’organisation duterritoire français à l’avenir, pourquoipas, mais sûrement pas de manièreantinomique avec le reste des CCI.

Une association de CCI métropolitaines a vu le jour au printemps sousl’impulsion des CCI de Lille Métropole, Lyon, Marseille, Nantes et Paris.Objectif de la structure : promouvoir les métropoles que chacune repré-sente, au plan national, mais aussi européen et international. Il s’agit d’un outil d’échange de bonnes pratiques, de coopération entregrandes CCI confrontées aux mêmes enjeux de la métropolisation del’économie mondiale. Le secrétariat de l’association est porté par la CCIde Paris, tandis que le siège est basé à la CCI Marseille Provence.CCI Actualités a demandé à deux présidents des CCI fondatrices d’expli-quer leur démarche.

Jacques Pfister,

Président de la CCI

Marseille Provence

Jean-François Gendron,

Président de la CCI de Nantes

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Nous ne sommes pas“contre”, nous sommes“avec”, nous sommes“pour”.

“Jouer collectif,

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meilleurs”

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