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Nous sommes de l’immobile en mouvement, nous traversons la durée.Guillevic

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Dans le silence des pierres

Des boîtes de pierre et des pierres levées,comme des vestiges intemporels et silencieux de la présence humaine.

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Elles sont appuyées au silence du ciel, scellant leur présence immobile auxturbulences du monde, quand la lumière compose avec elles une étrange chorégraphiede lignes d’ombre et de nuances.Les nouvelles sculptures de Michel Thamin conservent leur densité et leur mystère.Elles témoignent encore de l’aventure humaine, en ressemblant à ces totems africains,à ces stèles élancées qui ont essaimé au bord des pistes venteuses des hauts plateauxd’Asie ou encore à ces glaives de guerriers ornés de motifs symboliques et plantésdans la chair du monde, après un harassant combat.Ici encore, Michel Thamin démêle la généalogie de la pierre, en s’aventurant au­dessus de l’abîme des durées. Il atténue sa tessiture fougueuse en l’éloignant de sonapparence originelle. Il l’invite à livrer les arpents de son intimité où brasillent dans lalumière des teintes insoupçonnées. Dans leurs stries récurrentes fourmille toute unemyriade de motifs nés d’un duo bruyant de la pierre et de la meule du sculpteur. Ellescontrastent avec des zones polies qui ressuscitent des lumières endormies dans lafusion des pétrés. Leur mise en scène dans l’espace public intrigue les arbres alentourdont les troncs à l’allure élancée semblent les imiter ou vouloir participer à leurénigmatique silence.

Alain Le Beuze

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Chez Michel Thamin la pierre est d’abord apprivoisée par le regard, qui en apprécie latessiture. Puis la main poursuit une lecture charnelle et conquérante de sa mémoireineffable. Alors elle se laisse dompter sous les coups de ciseaux et vibrer sous lamorsure des scies. De cette relation intime, elle révèle les constellations de sa livréeet les secrets de sa nuit minérale. Elle offre ainsi au regard l’élégance du geste dusculpteur, qui répond à celui des hommes du néolithique. Les lithoglyphes de MichelThamin s’exondent de ces friches rocheuses, comme d’énigmatiques mausolées.Ses ''boîtes de pierre'' sont de troublants avatars des cairns, dont leur disposition enchambre funéraire établit une mise en abyme du monde. Ses œuvres gémellaires, quipréfigurent un univers féminin et clos, semblent émerger d’un reg froissé par desnuances siliceuses. Elles s’épousent, conjuguant ainsi Eros et Thanatos. Le ventrematernel faisant écho à la chambre mortuaire. Elles perpétuent alors l’union sacrée dela vie et de la mort, tout en invitant la main du visiteur à profaner cet apparent secret.En ouvrant ces « boîtes de pierre », scellées par des griffures latérales, le public peuty lire des symboles qui ont comme ricoché sur l’onde du temps.

Alain Le Beuze

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Ouvrir la pierre

Faire violence à la pierre. Le sculpteur qui s’en prend à elle n’est pas homme dedouceur, lui qui en taille n’attend rien que de l’affrontement. Car la pierre ne se laisseque rarement circonvenir, si ce n’est par quelque main qui la flatte en ronde bossesans trop altérer la forme d’origine d’une qui, assez tendre, s’est offerte déjà enpersonnalité autre que le cube sorti de carrière. En tradition, et sauf telle exception,le sculpteur de pierre n’a d’œuvre possible que par l’agression d’outil mécanique,animé ou non d’énergie électrique. Il lui faut s’imposer, contraindre.Michel Thamin, qui depuis longtemps est engagé dans un tel dialogue pugnace avecla pierre, en sait quelque chose. On l’a vu travailler de minces colonnesschématiquement anthropomorphes par la présence d’une tête ­ mais colonnesdélicatement travaillées en surface. On l’a vu aussi percer, fendre des galets que,transformés, il a remis dans leur scène naturelle d’origine, sur la grève où il les avaitcueillis. On le voit maintenant, en suite de ce jeu avec les galets, autrement aller voirce que la pierre peut donner. Car celle­ci, pour opaque qu’elle est dans sa densité,est énigme : ceux qui au cours des siècles et aux quatre coins du monde lui ontdonné formes ne sont pas allés voir ce qu’elle avait en son cœur, sauf en modernitédu vingtième siècle quelques­uns la trouant (donc la traversant sans rien en révéler).Rien ici de l’ambition monumentale qui fait jouer le sculpteur au titan, mais un travailintime d’incursion dans un bloc à peine plus gros qu’un galet.Michel Thamin ouvre la pierre et lui fait montrer son cœur. Les six faces n’en sontpas pour autant négligées, qu’elles soient laissées brutes, en cassure plus ou moinshasardeuse de la machine qui les a rompues, ou polies, ou marquées de quelquessignes, ou déjà en bas­reliefs, et l’objet, tel qu’il se montre d’abord en sa plénitudeavec juste sur quatre faces l’apparence de la fissure qui la divise, a déjà sa présenceartistique autonome en variation raffinée sur le cube. Cela ne suffit pas : la sculptureici ne se satisfait pas d’être une forme en harmonie close sur elle­même ; elle aencore à se livrer à qui en soulève la partie supérieure telle un couvercle pour voirce qui en elle est inscrit, plus gravé que sculpté, comme signe mystérieux quichiffrerait quelque secret.La sculpture, donc (tout nous poussait à l’ignorer) a une vie intérieure qu’elle ne livrepas à l’évidence. Oui, il faut, à l’encontre des règles de musées, y mettre la main, ensentir le rugueux et le poli, en éprouver le poids et, comme boîte, l’ouvrir. Ainsi ellese fait deux et, couvercle posé, montre une face nouvelle, comme trace laissée jadispar ces hommes qui marquaient de leur main les murs des grottes, les pierres levéesdans les champs, les édifices funéraires. Comme si, derrière l’évidence de la formed’abord donnée à voir s’était gardée une part de rêve, de mystère, de nostalgie peut­

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être; comme si, là, dans un coffret précieux, nous était donnée une clef dont nousn’aurions plus qu’à trouver quelle serrure elle peut ouvrir.Alors peu importe par qui quelque chose fut écrit dans la pierre – ou ce que la pierremontre comme sa propre écriture. Lithoglyphes, dit le sculpteur pour nommer cesœuvres par lesquelles il a ouvert une nouvelle voie en sculpture et le mot grec a unson d’énigme qui leur convient. Par la langue ancienne nous voici conduits en unautre temps, un autre esprit que le nôtre, qui est de modernité déchirée entre raisonet passion, dans le temps d’une Grèce encore vive des mystères delphiques, nonencore édulcorée par la « sagesse » philosophique. Mais c’est aussi un temps degranit immémorial – temps universel, temps hors du temps, qui est autant celui denotre origine que celui des forces sous­jacentes n’ayant pas fini de nous hanter quecelui d’un futur en lequel un homme réconcilié avec lui­même n’aurait plus honte desa part d’ombre, n’aurait plus l’obsession de réfuter l’énigme qui fait son cœurradiant. Et si l’homme a un cœur de pierre, ce cœur est cairn irréfutable dans legrand vent de l’histoire – ou bien trou sombre en lequel parle une voix qui est cellede la vie même, dont le chant s’élève du cœur du monde comme ces colonnes, cespiliers que dresse aussi Michel Thamin entre terre et ciel.

Gilles Plazy

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Il faudrait s’asseoir tranquillement, par une fin d'après­midi du mois de juin, au plus prèsdes sculptures de Michel Thamin. Je vous jure qu’on peut les voir s’étirer, s’allonger,grandir, parfois elles brillent et leurs rugosités nous offre l’occasion d’une échelle.Grandir d’orgueil, oh non, ce n’est pas la démesure des hommes qu’elles dénoncent.Grandir pour atteindre ou attendre l’infini, oui, peut­être; mais lequel? Le cosmos païenou la plénitude promise...Grandir en nous, ouvrant à qui le veut la diversité des chemins… ceux­là même quiallient le vertical et l’horizontal, le lisse et le chaotique.Et je passe de l’une à l’autre stèle, dans l’exercice de mon regard libre et je gagneinévitablement, l’espace d’un instant, la sphère poétique du silence des pierres : Néruda'' le silence dans la pierre se concentre, les cercles s’y ferment ''.C’est face au ciel ouvert qu’elles vivent et prennent leurs élans telluriques.Alors la pierre, celle que l’on considère si quotidiennement comme inerte, concentrel’énergie d’une force vive. Le défi résolu de ces œuvres qui se conjuguent, passe dans labrisure. On ne monte pas sans cassure. Le rectangle poli est interrompu dans son rêvede cercle. La piste verticale aboutit inexorablement à l’espoir d’une intelligence à venir.

Anne Le Guen

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Expositions [sélection]

_ collectives /

1999 St'art 99, galerie Patrick Gaultier, StrasbourgArt Paris, galerie Patrick Gaultier, Paris

2000 Art contemporain & Mégalithes, ArzonGalerie Guislain, États d'art, Paris

2001 L'art chemin faisant, Pont­ScorffGalerie Patrick Gaultier, "20 ans", Quimper

2002 Galerie Emmanuelle Morin­Pitel, ParisFerme auberge La Ville Andon, Plélo

2003 Orangerie du Château, Sucy­en­BrieBiennale, Saint­Brieuc

2004 Ar Milin, ChâteaubourgGalerie Michèle Guérin, Limetz­Villez

2005 Galerie Atelier d'Estienne, Pont­ScorffLa Prébendale, Saint Pol de Léon

2006 Galerie Le Sphinx, MontaubanMaison de la fontaine, BrestChapelle bleue, PloërmelLieu­dit, Hédé

2007 Artenim, galerie Michèle Guérin, GrenobleGalerie Michèle Guérin, Limetz­VillezBiennale, Saint­BrieucSt­art 07, galerie Michèle Guérin, StrasbourgGalerie Le Sphinx, Montauban

2008 ‘Trois déplacements', Lorient, Auray, Le FaouëtGalerie Les Stèles, Huelgoat'Les artistes nomades', galerie HD Nick, Aubais'In situ / Espaces vécus', PL ­ Olsztyn'30 ans déjà..', La Ville Andon, PléloGalerie Le Sphinx, MontaubanSt­art 08, galerie Michèle Guérin, Strasbourgmt­galerie, 'hors les murs', Douarnenez

2009 'Quelle pensée de pierres', Lieu­dit, HédéLille art fair, galerie Michèle Guérin, Lillemt­galerie, abbaye de Coat Malouen, KerpertSt­art 09, galerie Michèle Guérin, Strasbourg'Paysages habités', musée de Saint­Brieuc'Côté jardin’, galerie Michèle Guérin, Limetz­Villez

2010 'Sans les mots', galerie Les Stèles, HuelgoatGalerie Richard Nicolet, CoustelletArt Elysées, galerie Michèle Guérin, ParisGalerie Ombre & Lumière, Saint­Malo

2011 'Côté jardin’, galerie Michèle Guérin, Limetz­VillezSculpt' en Sologne, Chaumont/TharonneGalerie Richard Nicolet, Coustellet

2012 Art Elysées, galerie Michèle Guérin, Paris

_ solo /

1993 Abbaye Galerie, Vern s/Seiche1995 Galerie Atelier d'Estienne, Pont­Scorff

Galerie Dédalus, Morlaix1996 Galerie l'art du temps, Vannes

L'art dans les chapelles, BretagneKNA­studio, Nantes

1997 Galerie Le Sphinx, Montauban1998 Galerie Arekom, Morlaix1999 Socles & Cimaises de Desforges, Nancy2000 'Été 2000', Château de Tronjoly, Gourin

Galerie Édouard Roch, CH ­ Ballens2001 Galerie Uta Goppelsröder, D ­ Bretten

Galerie Le Sphinx, Montauban2002 Artothèque, La Roche sur Yon

Galerie Michèle Guérin, Limetz­Villez2003 Galerie Artesol, CH ­ Solothurn

Galerie Ombre et Lumière, Saint­Malo2004 Galerie Le Sphinx, Montauban2005 Galerie Artesol, CH ­ Solothurn2006 Radnicní výstavní sín, CZ ­ Ceské Budejovice

Galerie Janine Haag, CH ­ Bôle2007 Galerie Jane Morley, Champagne­Vigny2008 Galerie du Présidial, Quimperlé2010 'Lithoglyphes et Cie', Médiathèque, Bannalec2012 Galerie Michèle Guérin, Limetz­Villez

Commandes publiques

1999 Homolithique H 295, commune de Réminiac2000 Passage XXI, commune de Plémet2001 Homolithiques H 245 ­ H 125, ville de Gourin2002 Homolithique H 189, Conseil général, St­Brieuc2011 Eclats paysage sonore / ­6000ans, Plussulien

Michel Thaminné en 1946 à Paris ­ autodidacte ­ vit et travaille en Bretagne.expositions personnelles et collectives depuis 1982 en France et à l'étranger.

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conceptionMarie ThaminphotographiesMichel ThaminimpressionImprimerie de Bretagne ­ Morlaixhttp://thamin.eu

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