Prise en compte de la biodiversité
dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune
d’Illiers-Combray (28)
Daphné PARISSE
Tuteur universitaire : Laurent LESPEZ
Maître de stage : Charline DECRAEMERE
Mémoire de fin d’études
M2 « Aménagement et Gestion Intégrée
des Ressources Environnementales »
2010-2011
« L’homme n’a pas tissé la toile de la vie, il n’est qu’un fil de cette toile.
Quoiqu’il fasse à la toile, il le fait à lui-même. »
Réflexion attribuée au chef amérindien Seattle.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
1 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Remerciements
A M. Lespez pour les conseils avisés tout au long de ce stage et de la rédaction du présent mémoire,
A toute l’équipe Hommes & Territoires pour son accueil chaleureux au sein de l’association. A
Charline Decraemere et Cédric Gauthier pour leur suivi du stage et leur disponibilité en tant que
maîtres de stage. Dommage que Cédric soit parti avant la fin, attiré par les horizons auvergnats,
moins plats. A Caro pour ses réflexions avisées, à Jérôme pour sa bienveillance, à Alexandre pour les
brainstormings sémantiques,
Aux stagiaires H&T, spécialement à Noëllie pour 6 mois de colloc harmonieuse, de menus problèmes
quotidiens, de réflexion intense pour savoir s’il vaut mieux ouvrir une boîte de thon ou de sardine
avec les tomates, d’efforts physiques pour monter quotidiennement le tertre Saint-François, plus ou
moins chargées. A Servane pour les poses-café et les bavardages !
Aux collègues de la CA28 pour les soirées Tour de France des Terroirs (très bonne initiative !). A
Morgane pour le dépannage SIG, Gigi pour les poses-café intempestives, Julie pour sa bonne humeur
et son dynamisme, David pour ses blagues à deux balles et ses observations sur l’exploitation illicite
des stagiaires (nous envisageons grâce à toi de monter un comité de lutte pour nos droits),
A mes amis connus pendant ces 5 années d’étude. A notre inséparable groupe de licence, à
l’ensemble de la promo EGEPM(-U) 2009-2010, à l’ensemble des agiriens 2010-2011 dont les petits
mots doux de ces six mois ont permis de garder la pêche,
A ma mère pour sa précieuse relecture et tout le reste. Tout particulièrement à mon père pour
m’avoir donné goût d’observer oiseaux et fleurs depuis mon enfance et transmis sa passion pour les
cartes sous toutes leurs formes. C’est sans aucun doute grâce à lui que j’en suis finalement arrivée là.
A tous ceux-ci et à ceux que je n’ai pas cités mais vers qui mes pensées se tournent en écrivant ces
lignes,
Un grand merci et une profonde reconnaissance
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 2
SOMMAIRE
Remerciements p.1
Table des figures p.5
Introduction p.6
I – Contexte et objectifs p.9
1.1 – Définition des termes du sujet p.9
1.1.1 - La notion de biodiversité et sa territorialisation progressive p.9
1.1.2 - L’Aménagement Foncier Rural : vers un remembrement « respectueux » de son environnement
p.11
1.1.3 - La notion de « prise en compte » et sa traduction dans le cadre juridique p.15
1.2 - Présentation de la structure d’accueil p.16
1.3 – L’expertise environnementale sur l’AFR : une commande du Conseil Général d’Eure-et-Loir inscrite dans les attentes actuelles
p.17
1.3.1 – Le CG maître d’ouvrage d’un AFR initié par des projets d’aménagements linéaires
p.17
1.3.2 – Un travail dans la continuité de la méthodologie appliquée en 2010 p.18
1.3.3 – Situation du travail de préconisation par rapport au projet de l’AFR d’Illiers p.18
1.4 – Localisation du secteur d’étude p.19
1.4.1 – un périmètre à cheval sur trois communes euréliennes disparates p.19
1.4.2 – Illiers-Combray : une hésitation entre Perche et Beauce p.21
1.4.3 – La vallée du Loir, une entité paysagère à part entière p.22
1.5 – Etat des lieux environnemental p.22
1.5.1 – Entre Perche et Beauce : situation intermédiaire de l’agriculture p.23
1.5.2 – Les orientations actuelles du territoire dans les documents de planification p.24
1.5.3 – Une illustration de l’attachement au paysage local : la ZPPAUP et les sites proustiens
p.25
1.5.4 – le développement d’un tourisme vert et autres activités de nature p.25
1.5.5 – Des espaces naturels protégés absents du territoire concerné par l’AFR p.26
II – Etude bibliographique p.28
2.1 – Les interrelations entre biodiversité et agriculture p.28
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3 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
2.1.1 – L’hétérogénéité des paysages due à l’agriculture favorise la biodiversité p.28
2.1.2 – La biodiversité rend service à l’agriculture : un constat récent p.29
2.1.3 – Les éléments semi-naturels concentrent la biodiversité indirecte du territoire agricole
p.31
2.1.4 – Une fragmentation trop importante du paysage nuit à la biodiversité p.35
2.2 – L’importance des connexions écologiques pour le maintien de la biodiversité p.38
2.2.1 – Théorie des îles et concept de métapopulation : naissance de la notion de corridor en écologie du paysage
p.38
2.2.2 – La notion de « trame » découle de la connectivité des éléments semi-naturels p.42
2.2.3 – Du questionnement de l’efficacité des corridors p.43
2.3 –Application du concept de corridor au territoire p.44
2.3.1 – Présentation des différentes méthodes de définition des corridors p.44
2.3.2 – La TVB nationale et sa déclinaison à l’échelle régionale p.46
2.3.3 – Intégration des corridors aux différents outils d’aménagement du territoire p.47
III – Méthodologie mise en œuvre p.49
3.1 – Définition du réseau écologique du territoire de l’AFR d’Illiers-Combray p.49
3.1.1 – Intégration du territoire dans un réseau écologique plus large p.49
3.1.2 – Définition des différentes sous-trames p.50
3.1.3 – Définition des corridors écologiques sous SIG p.51
3.1.4 – Quelle distance de dispersion retenir pour les corridors du périmètre ? p.51
3.2 – Conception d’indicateurs de biodiversité pour les éléments fixes p.53
3.2.1 – Choix des critères de qualité pour chaque type d’élément fixe p.54
3.2.2 – Protocole des relevés de terrain p.56
3.2.3 – Attribution des « points de conservation » à partir des critères précédents p.56
3.3 – Etude diachronique pour optimiser les préconisations d’aménagements p.58
IV – Résultats p.60
4.1 – Caractérisation du réseau écologique actuel p.60
4.2 – Les éléments semi-naturels de bonne qualité sur le territoire p.63
4.3 – Réflexion autour des aménagements proposés et des conseils sur la gestion des éléments fixes
p.64
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D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 4
4.4 – Organisation de la synthèse présentée au CG 28 (dossier joint au mémoire) p.66
Discussion & Perspectives p.67
Conclusion p.70
Glossaire p.72
Liste des abréviations p.74
Bibliographie p.75
Table des annexes p.81
Les termes du texte suivis d’un astérisque * sont définis dans le glossaire en page 72.
L’ensemble des abréviations utilisées dans le texte est consigné en page 74.
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5 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Table des figures
Figure 1 : Tableau de synthèse des financements AFR/travaux connexes conception et réalisation D.Parisse, 2011, d’après informations du CG28
p.13
Figure 2: Carte de localisation des aménagements routiers projetés sur la commune d’Illiers-Combray, Réalisation
D.Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD Topo IGN, Données CG28 p.17
Figure 3 : Carte de localisation du périmètre de l’AFR ainsi que des projets routiers par rapport aux trois communes concernées, Réalisation D. Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD Topo IGN, données CG28
p.20
Figure 4 : Opposition entre un Illiers Percheron à l’ouest (photo de gauche) et un Illiers Beauceron à l’est (photo de droite). Photographies de D.Parisse, 2011
p.22
Figure 5 : Extrait des défis de la charte du pays chartrain, www.payschartrain.fr p.24
Figure 6 : Illustration de l’appartenance à la « Haute Vallée du Loir », D.Parisse, 2011 p.25
Figure 7 : Photographie d’un œdicnème criard, burhinus oedicnemus, espèce protégée sur le territoire de l’AFR, Kessy
Sony, www.flickr.com
p.27
Figure 8 : Pourcentage d’éléments semi-naturels dans quelques départements français, exprimés en pourcentage de la surface agricole de ce département (données pour 2006) source : Agreste, Ministère de l’agriculture et de la Pêche
p.32
Figure 9 : Schéma du processus de fragmentation d’un paysage, Conseil Général de l’Isère p.36
Figure 10 : les relations théoriques entre taches d’habitat, D.Parisse, 2011 d’après Paillat & Butet, 1991 p.38
Figure 11 : Schéma des différentes fonctions des corridors. Modifié par D.Parisse, 2011, d’après Paillat & Butet, 1994 p.40
Figure 12 : représentation des étapes de la méthode de dilatation-érosion de définition des corridors écologiques. Conception et réalisation Cemagref, in Amsallem et al., 2010
p.45
Figure 13 : Extrait du zonage du PLU de Viarmes, intégrant les corridors écologiques, Vendryes C., présentation DDT seine et marne, 30/10/2010
p.48
Figure 14 : Illiers-Combray dans le SRCE de la Région Centre, SRCE nov. 2009, D.Parisse, 2011 p.49
Figue 15 : Schéma du principe de compacité d’un élément, Conception et réalisation D.Parisse, inspiré de BIOTOPE, nov. 2009,
Cartographie du réseau écologique sur le territoire de la région Centre, 60 pages
p.55
Figure 16 : Comparaison entre la situation de 1949 à gauche et 2011 à droite : le Loir a été très peu modifié, ses berges se sont boisées, Réalisation D.Parisse, sources : ArcGIS 10.0, BD Ortho IGN 1949 et 2007
p.59
Figure 17 : Carte du réseau écologique du territoire d’étude à partir d’une distance de dispersion de 100m, réalisation
D.Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD ortho IGN 2007, données D.Parisse, 2011 p.60
Figure 18 : Carte du réseau écologique du territoire d’étude à partir d’une distance de dispersion de 35m, réalisation
D.Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD ortho IGN 2007, données D.Parisse, 2011 p.61
Figure 19 : Carte de la trame forestière du territoire d’étude à partir d’une distance de dispersion de 500m, réalisation
D.Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD ortho IGN 2007, données D.Parisse, 2011 p.62
Figure 20 : Carte de la trame prairiale du territoire d’étude à partir d’une distance de dispersion de 250m, réalisation
D.Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD ortho IGN 2007, données D.Parisse, 2011 p.63
Figure 21 : exemple de la méthode de discrétisation des notes d’un type d’élément semi-naturel sous ArcGIS®, D.Parisse,
2011 p.63
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D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 6
Introduction
Les préoccupations actuelles en matière de préservation de la nature viennent en droite ligne d’une
confrontation entre théories protectionniste et conservationniste datant du 19e siècle. Outre des
divergences d’opinion existant encore aujourd’hui, on observe depuis les années 1980, l’évolution
d’une logique de protection (« sans et contre l’homme ») vers une logique de conservation (« avec et
pour l’homme »)1. Cette évolution est aussi la résultante d’une lente transformation du discours
commun : le terme de « nature » est progressivement remplacé par celui de « biodiversité » dans le
langage scientifique et courant2.
La notion de protection trouve son expression dans la mise sous cloche d’un espace naturel
remarquable. Elle est le plus souvent issue d’une volonté descendante (depuis l’Etat) et se
caractérise par son application « extraterritoriale »3 ; c’est-à-dire, par l’exclusion ou la
réglementation autoritaire des activités humaines sur l’espace protégé. La création des parcs
nationaux des Etats-Unis est un bon exemple de cette théorie d’opposition nature/culture : les
premiers parcs ont été créés sur des espaces redevenus « vierges » après extermination de leur
population d’origine, les Amérindiens4. En France, la création des parcs nationaux suit les grandes
vagues d’exode rural, de dépeuplement de certains espaces, en parallèle au développement
touristique d’après-guerre. L’accès à ces espaces n’est alors plus possible que pour certains
« privilégiés » (naturalistes, alpinistes) car ces parcs nationaux renferment souvent des milieux peu
accueillants, où les activités humaines ont, au demeurant, toujours été limitées (cf. espaces
montagnards)5.
Malgré cela, la longévité des espaces protégés semble menacée : leur richesse intrinsèque et les
espèces nécessaires au fonctionnement particulier de leurs écosystèmes6 pourraient disparaître
progressivement de manière tout à fait naturelle. La taille réduite de ces espaces et leur isolement
sont leurs principales caractéristiques mises en cause. En effet, les études en écologie avèrent que
les relations entre les différents écosystèmes sont permanentes et primordiales pour le maintien de
1 Lifran R., Salles J.M., 2004 in JANET C., 2007, Mieux comprendre l’actualité – notes de synthèses, Biodiversité : entre complexité et
perplexité (Faits, débats et controverses à propos de la diversité biologique), INRA, mars 2007, 13 pages.
2, 3, 5, 6LEPART J. & MARTY P., 2006, Des réserves de nature aux territoires de la biodiversité – l’exemple de la France, in Annales de
Géographie, n° 651, 2006, pp. 485-507.
4 VEYRET Y. & SIMON L., 2006, Biodiversité, développement durable et géographie, in Responsabilité & Environnement, n° 44,
octobre 2006, pp. 76-84.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
7 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
la biodiversité générale7. Relations permanentes d’une part : la protection d’un espace ne peut
empêcher les écosystèmes protégés d’échanger avec l’extérieur de l’aire de protection. Autrement
dit, toute perturbation d’un espace par des activités humaines aura des influences sur les milieux
voisins voire beaucoup plus éloignés (polluants volatiles…). Relations primordiales d’autre part : en
écologie du paysage*, une aire protégée n’est rien sans les interactions entretenues avec les autres
éléments de biodiversité d’un territoire considéré. Isolée de ce réseau, elle sera amenée à disparaître
à plus ou moins long terme.
L’orientation actuelle vers la conservation de la biodiversité ordinaire découle de ce constat
alarmant. La notion même de biodiversité et son emploi pléthorique forcent à s’intéresser au lien
existant entre les besoins des espèces et la capacité des espaces (habitats pour les espèces)8, donc à
attacher les problématiques écologiques au territoire. Ainsi, la conservation tire son essence de la
volonté d’intégration des enjeux de biodiversité à un territoire d’expression anthropique. Cette
attention pour la biodiversité ordinaire présente une dimension économique provenant d’un autre
constat écologique : l’humanité a besoin de la biodiversité, notamment en termes de services rendus
par les écosystèmes aux activités humaines et, plus particulièrement, à l’agriculture9.
Les agrosystèmes représentent la majeure partie du territoire français (54% de sa superficie selon
l’IFEN10). Or, les pratiques agricoles perturbent un grand nombre de processus écologiques, surtout
depuis la mécanisation des années 1950. D’où, dans un contexte européen de précarité de
l’agriculture, un intérêt grandissant pour la préservation des « éléments semi-naturels * », principaux
supports de biodiversité spontanée (encore) présents dans les agrosystèmes. Certains agrosystèmes
tels que le bocage sont traditionnellement basés sur la présence d’éléments semi-naturels (haies
pour clôturer les champs, prairies), à la différence des systèmes d’openfield où l’intensification de
l’agriculture a extrêmement menacé les rares éléments semi-naturels (déjà peu nombreux à la base).
C’est dans ce contexte d’agriculture intensive et de préoccupations écologiques que s’inscrit l’objet
du présent mémoire. La prise en compte de la biodiversité dans la procédure d’Aménagement
Foncier Rural (AFR) d’Illiers-Combray regroupe ainsi les trois fonctions essentielles d’un territoire11 :
habitats pour les espèces ; espace de production pour les agriculteurs ; espace de vie et de loisirs
pour les populations.
Se pose alors la question de l’équilibre précaire entre ces trois fonctions, ou comment ne pas en
favoriser une par rapport aux autres ? L’AFR d’Illiers-Combray fait suite à des projets
d’aménagements routiers : une déviation du village et une bretelle autoroutière de l’A11. Ceci
concerne la fonction de vie et de loisirs du territoire. L’AFR en lui-même est à destination du monde
agricole. Reste la dimension écologique qui trouve son expression dans cette étude, qui a cherché à
7 JANET C., 2007, Mieux comprendre l’actualité – notes de synthèses, Biodiversité : entre complexité et perplexité (Faits, débats et
controverses à propos de la diversité biologique), INRA, mars 2007, 13 pages. 8, 11
LEPART J. & MARTY P., 2006, Des réserves de nature aux territoires de la biodiversité – l’exemple de la France, in Annales de
Géographie, n° 651, 2006, pp. 485-507.
9 LARRERE R. & LARRERE C., 2010, Quelques réflexions sur la notion de biodiversité, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct. 2010,
pp. 6-9
10LIAMINE N., NAIZOT F., LAPORTE V., 2004, L’environnement en Région Centre, Ed. IFEN, 173 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 8
répondre aux questions suivantes : de quelle manière s’organise le réseau écologique du territoire de
l’AFR ? Quels sont les éléments le constituant qui sont indispensables à son bon fonctionnement ?
Quels sont ceux qui pourraient être éventuellement supprimés par la réorganisation du territoire
induite par les projets d’aménagement ? Quelles implantations proposer pour optimiser les échanges
au sein de ce réseau ?
Pour être en mesure de répondre à ces questions, il a tout d’abord fallu inscrire le travail demandé
dans son contexte sémantique, politique aussi bien que géographique. Ceci fait l’objet de la
première partie de ce mémoire. Ensuite, il était important de se pencher, dans la deuxième partie,
sur une étude des concepts écologiques rapportés au monde agricole ainsi que sur la mise en
pratique des théories d’écologie du paysage. La troisième partie présente les réflexions
méthodologiques et le travail qui ont permis d’atteindre les résultats exposés dans la quatrième et
dernière partie.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
9 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
I – Contexte et objectifs
Pour s’approprier pleinement un sujet, il convient tout d’abord de le replacer dans le contexte qui l’a
nourri. Ce chapitre revient sur les définitions des termes du sujet, puis présente le cadre temporel et
spatial du déroulement de l’étude, tout en faisant ressortir les problématiques propres à ce
territoire.
1.1– Définition des termes du sujet
1.1.1– La notion de biodiversité et sa territorialisation progressive
Depuis le Sommet de la Terre de 1992, le terme « biodiversité » (mot-valise dérivé de la diversité
biologique12) a intégré le langage courant et est employé dès lors que l’on s’intéresse de près ou de
loin aux richesses de la Nature. La démocratisation de ce terme scientifique a eu un effet retentissant
sur les politiques publiques13.
A l’échelle d’un territoire agricole, l’expression de la biodiversité locale peut s’observer à plusieurs niveaux de précision14 :
§ La biodiversité écosystémique prend en considération les différents milieux présents dans ce paysage. Les variations d’échelle permettent de préciser ou non, selon les besoins de l’étude, la nature de ces milieux. Par exemple, une mare au milieu d’une prairie est un écosystème à part entière différent de la prairie qui l’environne. Or, cette mare regroupe elle aussi une diversité d’écosystèmes de taille réduite : roselière, eau libre, fond, radeau de sphaigne, rives enherbées… Au sein d’un paysage agraire, on peut commencer par différencier deux grandes catégories de milieux : une trame de culture très perturbée par les activités agricoles et qui représente la majorité de l’espace considéré ; et des éléments semi-naturels* (haies, cours d’eau, chemins) qui vont être impactés par l’agriculture dans une moindre mesure15. Ces éléments « semi-naturels » sont aussi appelés éléments « fixes » du paysage. Ils feront, dans notre étude, l’objet d’attentions particulières concernant leurs qualités intrinsèques et leur disposition spatiale.
12 LEPART J. & MARTY P., 2006, Des réserves de nature aux territoires de la biodiversité – l’exemple de la France, in Annales de
Géographie, n° 651, 2006, pp. 485-507. 13
LARRERE R. & LARRERE C., 2010, Quelques réflexions sur la notion de biodiversité, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct.
2010, pp. 6-9
14JANET C., 2007, Mieux comprendre l’actualité – notes de synthèses, Biodiversité : entre complexité et perplexité (Faits, débats et
controverses à propos de la diversité biologique), INRA, mars 2007, 13 pages
15 GRASHOF-BOKDAM C. & LANGEVELDE F.2004, Green veining: landscape determinants of biodiversity in European agricultural
landscapes, Landscape ecology, n°20, 2004, pp 417-439.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 10
§ La biodiversité spécifique concerne le panel de toutes les espèces animales et végétales présentes dans l’écosystème considéré. Elle reprend les « qualités intrinsèques » du paragraphe précédent. En fonction de l’intensité et de la diversité des pratiques anthropiques, elle sera plus ou moins riche et diversifiée. Nous essaierons de la prendre en compte grâce aux relevés botaniques et aux observations faunistiques effectuées au sein des éléments étudiés.
§ La biodiversité génétique ou intraspécifique se réfère à la variabilité de caractères entre les différents individus d’une même espèce. Cet échelon de biodiversité sera trop précis pour notre étude et donc mis de côté.
Cependant, cette définition en trois temps ne doit pas se lire comme une simple juxtaposition, mais
se comprendre sur la base des perpétuelles interactions existant entre ces échelons16. M. Jean-
Jacques Brun, directeur de recherche en écologie terrestre au CEMAGREF, et membre de la
commission scientifique de l’Institut Français de la Biodiversité, souligne clairement ces relations :
« La biodiversité représente pour moi un "réseau complexe d’espèces et d’habitats en
interdépendance". Elle est le "moteur" du Vivant, la source et le gage de la pérennité des autres
ressources. Désormais les scientifiques du Vivant savent que la simple connaissance de la
présence et de l’absence d'espèces est insuffisante. En effet les caractéristiques et le
fonctionnement des écosystèmes sont également déterminés par les interactions entre les
espèces. »
Les échanges au sein de ce « réseau complexe » se traduisent par une évolution constante de la
biodiversité en général (« En matière de biodiversité, la seule constante est le changement17 »). La
richesse écologique résulte donc d’un ensemble de facteurs historiques plus ou moins influents et
qui entraînent adaptation ou disparition d’individus, d’espèces ou de milieux. Parmi ces facteurs,
certains sont d’origine naturelle, d’autres sont inféodés aux pressions humaines exercées depuis
« des centaines de milliers d’années sur la Terre18 ». Ainsi, depuis l’invention de l’agriculture, premier
moyen d’intervention de l’Histoire de l’Homme sur le milieu, cet homme est l’un des principaux
acteurs de transformation de son environnement19. Les activités anthropiques contribuent d’une
part à multiplier la diversité biologique des milieux affectés mais entraînent d’autre part, dans la
plupart des cas, une « érosion » de la biodiversité20 qui a été mise en évidence dès la fin du 19e siècle
(accentuée, dans le monde agricole, par l’intensification des pratiques de production depuis le milieu
du 20e siècle).
16 LARRERE R. & LARRERE C., 2010, Quelques réflexions sur la notion de biodiversité, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct.
2010, pp. 6-9
17, 21JANET C., 2007, Mieux comprendre l’actualité – notes de synthèses, Biodiversité : entre complexité et perplexité (Faits, débats
et controverses à propos de la diversité biologique), INRA, mars 2007, 13 pages
18, 20 VEYRET Y. & SIMON L., 2006, Biodiversité, développement durable et géographie, in Responsabilité & Environnement, n° 44,
octobre 2006, pp. 76-84.
19 SIMON L., 2006, De la biodiversité à la diversité : les biodiversités au regard des territoires, in Annales de Géographie, n°651,
2006, pp. 451-467.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
11 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
La Convention sur la Diversité Biologique (CDB) de 1992 reconnaît la perte de biodiversité due aux
activités humaines et fait émerger une volonté nouvelle de préservation de la biodiversité ordinaire.
Le nouveau sommet de la Terre de Johannesburg en 2002 a entériné la volonté de prise en compte
de la biodiversité au niveau politique21. Ceci se traduit par une intégration croissante de la
biodiversité dans les préoccupations liées aux projets d’aménagement du territoire*. Cette nouvelle
territorialisation de la biodiversité projette la notion même de biodiversité hors du cadre strictement
naturaliste et l’incorpore à de nombreuses disciplines qui lui étaient jusqu’alors étrangères
(sociologie, géographie, économie)22. Aborder la biodiversité par l’entrée « territoire » la confronte
alors directement à la diversité des acteurs de ce territoire et donc à la diversité des intérêts à
prendre en compte pour l’intégrer au mieux dans les préoccupations locales23 : cette nécessaire
« gestion intégrée » de la biodiversité en fait finalement, d’après l’INRA, une « question
éminemment politique »24.
1.1.2– L’Aménagement Foncier Rural : vers un remembrement « respectueux » de son
environnement
Le terme de remembrement et l’aménagement du territoire qu’il induit peuvent sembler totalement
obsolètes de nos jours : quelles surfaces agricoles n’ont pas encore été remembrées ? Malgré les
idées reçues, un quart du territoire français seulement, soit la moitié de la Surface Agricole Utile
(SAU) nationale, a été remembré25. D’où l’actualité du « remembrement » devenu, en 2005,
« Aménagement Foncier Rural » (AFR). Mais l’un des nouveaux enjeux de l’AFR est d’aménager les
territoires ruraux de telle manière qu’ils répondent aux moyens modernes d’exploitation tout en
respectant les éléments du paysage et les milieux sensibles.
L’AFR, descendant du remembrement (historique en annexe 1) :
La Loi du 9 mars 1941 institue le remembrement sur la base de deux objectifs productivistes :
premièrement, un rapprochement du parcellaire par rapport au centre d’exploitation ;
deuxièmement, une amélioration des conditions de mise en valeur des terres par le nouveau
parcellaire. D’après Peignot et al., 199926, la réforme du 11 juillet 1975 inverse la priorité de ces
principes et dote le remembrement d’une troisième fonction : l’aménagement rural du périmètre
remembré. Ceci offre aux communes une facilité d’acquisition de terrains : une commune ou une
association peut prélever jusqu’à 2% de la superficie du périmètre remembré pour la réalisation « de
projets communaux ou intercommunaux d'équipement ». A ces projets s’est ajoutée, en 2005, la
constitution de réserve foncière sur volonté « d'aménagement, de protection et de gestion de
l'environnement et des paysages ou de prévention des risques naturels » (art. L. 123-27 du Code
rural).
21, 24 JANET C., 2007, Mieux comprendre l’actualité – notes de synthèses, Biodiversité : entre complexité et perplexité (Faits, débats
et controverses à propos de la diversité biologique), INRA, mars 2007, 13 pages
22 SIMON L., 2006, De la biodiversité à la diversité : les biodiversités au regard des territoires, in Annales de Géographie, n°651,
2006, pp. 451-467.
23 LARRERE R. & LARRERE C., 2010, Quelques réflexions sur la notion de biodiversité, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct.
2010, pp. 6-9
25 Conseil Général Eure-et-Loir, Pôle foncier départemental, (date inconnue), Données Générales sur l’Aménagement Foncier
Agricole et Forestier, 13 pages
26 PEIGNOT B., MINARD-LIBEAU C., DEAUD V., 1999, Le remembrement rural – Etapes – Conséquences – Recours, Ed. France
Agricole, 256 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 12
La loi du 7 juillet 1983 dite « loi Deferre » sur la décentralisation transfère la compétence financière
du remembrement de l’Etat au Département. La Loi sur le Développement des Territoires Ruraux de
2005 remet l’entière responsabilité de la conduite de l’AFR au Département, pour les AFR initiés
après le 1e janvier 2006 (cf. annexe 2). La commune d’Illiers-Combray appartenant au département
d’Eure-et-Loir, c’est donc au Conseil Général d’Eure-et-Loir (CG28) de prendre en charge son AFR.
L’AFR, une procédure régie par le Code Rural et de la Pêche Maritime :
L’article L. 80-3 de la Loi sur le Développement des Territoires Ruraux de 2005 modifie l’article 121-1
du Code Rural en définissant l’Aménagement Foncier Rural comme suit : « Art. L. 121-1. −
L’aménagement foncier rural a pour but d’améliorer les conditions d’exploitation des propriétés
rurales agricoles ou forestières, d’assurer la mise en valeur des espaces naturels ruraux et de
contribuer à l’aménagement du territoire communal ou intercommunal défini dans les plans locaux
d’urbanisme, les cartes communales ou les documents en tenant lieu, dans le respect des objectifs
mentionnés aux articles L. 111-1 et L. 111-2. »27
Toujours dans l’article 121-1, on distingue différents modes d’aménagement foncier :
1° L'aménagement foncier agricole et forestier (AFAF) qui regroupe les anciens : remembrement
rural, remembrement-aménagement, Aménagement Foncier Forestier et AFAF
2° Les échanges et cessions amiables d'immeubles ruraux
3° La mise en valeur des terres incultes et la réglementation et protection des boisements
Ceci représente 50 à 100 000 ha aménagés chaque année28.
Pour chacun de ces modes d’aménagement foncier, une Commission Communale d’Aménagement
Foncier (CCAF) est constituée dès l’arrêté ordonnant le projet d’AFR. Cette CCAF supervise le projet
d’AFR et est sollicitée à plusieurs reprises au long du processus (délimitation du périmètre ;
classement des parcelles…, les interventions de la CCAF sont mises en évidence en vert foncé en
annexe 2).
L’arrêté ordonnant le remembrement restreint les droits des exploitants et propriétaires sur leurs
parcelles (coupe et plantation sont interdites ou soumises à autorisation préfectorale) pour éviter
des modifications trop importantes de la valeur des parcelles avant l’approbation du projet de
remembrement définitif. Ceci évite le risque de fraude associé au principe d’équivalence entre la
nature des parcelles apportées et attribuées.
Le rapprochement au centre d’exploitation se vérifie en rapportant la distance moyenne pondérée de l’ensemble
des parcelles au centre de l’exploitation. Ceci pour l’ensemble de la propriété et non pas parcelle par parcelle.
Néanmoins, le « regroupement des parcelles et les avantages qui en résultent peuvent suffire à compenser un
léger allongement de la distance moyenne » (CE du 7/04/1993).
27 www.legifrance.fr
28 Réseau régional PQPN Auvergne, LAURENT O. (FRANE), 2008, Aménagement Foncier Rural – Guide Juridique du PQPN, Ed. FRANE,
39 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
13 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Coût et financement d’un AFR :
Type d’AFR Qui finance l’AFR ? Qui finance les travaux connexes ?
Communes non encore remembrées (environ 15 en Eure-et-Loir)
100 % par le Conseil Général (CG) 100 % par le Conseil Général (CG)
AFR demandé par les agriculteurs
50% par le CG ; 50% par les agriculteurs au prorata de la superficie apportée *
50% par le CG ; 50% par les agriculteurs au prorata de la superficie attribuée
En cas de Grand Ouvrage Public (GOP)
100 % par le maître d’ouvrage du GOP
100 % par le maître d’ouvrage du GOP
*le CG28 propose une diminution des frais d’AFR pour toute personne s’engageant à créer plus de 3% de
Surface Equivalent Topographique (SET : haies, talus, fossés…) sur une propriété de 130 à 150 ha.
Figure 1 : Tableau de synthèse des financements AFR/travaux connexes
conception et réalisation D.Parisse, 2011, d’après informations du CG28
Dans le cas d’un Grand Ouvrage Public, c’est-à-dire d’un aménagement soumis à étude d’impact par
la loi de 1976, le CG reste le maître d’ouvrage de l’AFR.
L’application de ces règles souffre quelques exceptions, comme c’est justement le cas de l’AFR
d’Illiers-Combray qui, bien que né de deux projets d’aménagements routiers, serait financé en
totalité (AFR et travaux connexes) par le Conseil Général d’Eure-et-Loir. Pour avoir un ordre d’idée de
la part de l’AFR sur l’ensemble d’un projet d’aménagement : l’AFR de Nogent-le-Roi, autre commune
d’Eure-et-Loir pour laquelle une déviation du village va être construite, coûte entre 6 et 700 000
euros par rapport aux 50 millions d’euros de l’ouvrage29.
Lorsque l’aménagement projeté est linéaire, le périmètre payable de l’AFR, ou périmètre perturbé
par l’ouvrage, correspond au minimum à vingt fois l’emprise de l’ouvrage. Ceci équivaut à un
prélèvement de surface pour l’ouvrage de 5% de l’ensemble du périmètre. L’AFR est donc initié pour
résoudre les problèmes de morcellement liés à l’ouvrage. L’emprise de l’ouvrage peut être incluse ou
non dans le périmètre de l’AFR, ceci dépend de la volonté de la CCAF. La plupart du temps, l’inclusion
d’emprise est privilégiée, car elle évite un trop fort déséquilibre entre les exploitations intéressées
par l’AFR (pas de disparition des exploitations les plus impactées par l’ouvrage par exemple).
29 Données du Conseil Général d’Eure-et-Loir
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 14
Prise en compte de l’environnement :
La procédure de remembrement « traditionnel » s’est toujours traduite par une destruction massive
des haies, un arasement des talus, une suppression des mares, etc., bien qu’elle ait été dès le milieu
des années 70 associée aux différentes lois de protection de l’environnement.
Actuellement, tout AFR est soumis à une étude d’impact sur l’environnement, quels que soient son
emprise ou son coût total (cf. annexe 2). De plus, il n’est plus question de déboisement destructeur,
l’accent étant plutôt mis sur les possibilités de reboisement, l’augmentation du linéaire de haies, ou
l’entretien des chemins ruraux en terre (cf. arrêté préfectoral des prescriptions environnementales
en annexe 9). De ce fait, la constitution d’un Schéma Directeur des Haies30 se développe
progressivement, dans le but de conserver les haies existantes ou de les restructurer grâce aux
nouvelles plantations. Toujours concernant les haies, une nouvelle pratique a vu le jour : la
transplantation des anciennes haies permet de conserver les essences locales et évite une création
ex-nihilo sur la base de jeunes plants, plus sensibles aux perturbations (maladies…).
L’AFR « durable » cherche donc à adapter les territoires ruraux aux moyens modernes d’exploitation
tout en respectant les éléments naturels et paysagers et les milieux sensibles31. Les impacts
environnementaux sont donc, dans la mesure du possible, limités.
Il est à noter que la réorganisation parcellaire peut être en elle-même considérée d’intérêt
environnemental car le rapprochement au centre des exploitations permet une diminution de la
dépense en carburant. De plus, l’AFR est un outil qui permet certains aménagements qui ne seraient
possibles dans aucune autre situation : dans le cas de la lutte contre l’érosion, par exemple, on ne
peut imposer de servitude à un particulier sur son propre terrain, or la réorganisation des propriétés
induite par l’AFR permet à la commune d’acquérir ledit terrain et elle peut donc faire les
aménagements nécessaires.
Un des principaux défis est alors de concilier le volet environnemental de l’AFR avec ses deux autres
volets : maîtrise foncière et regroupement parcellaire.
Dans le cas de l’AFR d’Illiers-Combray, cette préoccupation pour le paysage et l’environnement va
permettre d’améliorer, créer, voire recréer les connexions écologiques du territoire.
30, 31 Réseau régional PQPN Auvergne, MESNIER M. (coord.), 2008, Aménagements fonciers – Préserver et valoriser les territoires,
Ed. FRANE, 43 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
15 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
1.1.3– La notion de « prise en compte » et sa traduction dans le cadre juridique
La prise en compte est, sur la base d’une « logique hiérarchique32 », le premier degré
d’opposabilité*. L’opposabilité regroupe aussi les notions de compatibilité et de conformité. La
compatibilité est un devoir de non-contrariété de la norme supérieure33 : la norme subordonnée sera
compatible à partir du moment où son énoncé n’empêchera par l’application de la norme
supérieure, qui lui avait, au préalable, défini un cadre général d’action. La conformité, quant à elle,
est le degré le plus contraignant de l’opposabilité : toutes les dispositions énoncées dans un
document subordonné doivent être identiques aux dispositions de la norme supérieure.
La « prise en compte » n’a, à l’origine, aucune portée juridique. Cependant, l’importance de ce terme
a évolué du fait de l’essor de son emploi dans le domaine de l’environnement et de l’aménagement
du territoire, tel que présenté dans le titre de cette étude (« Prise en compte de la biodiversité dans
un Aménagement Foncier Rural »).
Actuellement, rares sont les documents faisant état de l’évolution de la notion de « prise en
compte ». Les paragraphes suivants sont donc essentiellement basés sur un Extrait de l’étude du
CEMAGREF sur la Prise en Compte de la TVB dans les SCoT (www.languedoc-
roussillon.developpement-durable.gouv.fr).
Le Conseil d’Etat, organe instituant les jurisprudences en droit administratif français, a fini par établir
une définition de la « prise en compte » à la suite de deux arrêts (CE 9 juin 2004, Association Alsace
Nature du Haut-Rhin ; CE 28 juillet 2004, Association de défense de l'environnement et
autres, Fédération nationale SOS environnement et autres). Ainsi, depuis le 28 juillet 2004, la prise en
compte au niveau juridique peut se définir comme suit : « une obligation de compatibilité sous
réserve de possibilité de dérogation pour des motifs déterminés, contrôle approfondi du juge sur la
dérogation ». Cette possibilité de dérogation motivée est une spécificité de la notion de prise en
compte.
La prise en compte intégrée aux documents administratifs laisse donc une certaine marge de
manœuvre aux élus locaux.
Concernant environnement et aménagement, cette définition de la prise en compte s’applique par
exemple à l’intégration des Schémas Régionaux de Cohérence Ecologique (SRCE) dans les Schémas de
Cohérence Territoriaux (SCoT). En aménagement du territoire, la prise en compte ne peut se faire
qu’entre documents d’échelles comparables et sera fonction de la précision de ces documents et de
l’importance des enjeux concernant le territoire considéré. Ainsi, la prise en compte de la
biodiversité locale peut très rapidement se trouver balayée par des intérêts économiques (ou autres)
prépondérants pour les acteurs en présence.
32 JACQUOT H., 2005, La notion de prise en compte dans un document de planification spatiale : enfin une définition
jurisprudentielle, in : Droit de l’aménagement, de l’urbanisme, de l’habitat, Éditions Moniteur, 2005, pp. 71-85. 33
JOUVE N. (CETE Nord-Picardie), 2007, Plans de déplacements urbains : éléments juridiques - FICHE n°01 « Distinction entre les
notions de compatibilité et de conformité », septembre 2007, CERTU (Centre d’Études sur les Réseaux, les Transports et l’Urbanisme), 4 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 16
Par convention avec l’association Hommes & Territoires, le CG28 s’est engagé à « prendre en
compte » les préconisations relatives à la biodiversité sur l’AFR d’Illiers-Combray. Les étapes
suivantes de la procédure d’AFR (projet parcellaire du géomètre et programme des travaux
connexes) devraient donc s’attacher à suivre, dans la mesure du possible, le rapport de
préconisations rendu au CG28.
1.2 – Présentation de la structure d’accueil
L’association Hommes & Territoires est une association Loi 1901 créée en 1994 à la demande des
agriculteurs. Agréée au titre de la Protection de l’Environnement depuis 2003, elle s’attache à
promouvoir la biodiversité à l’échelle de la région Centre.
L’association regroupe de nombreux partenaires européens (Programme FEADER, réseau Natura
2000), nationaux (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, INRA SAD-paysage, groupe
Syngenta®,…), régionaux (Chambre Régionale d’Agriculture du Centre, Fédération Régionale des
Chasseurs) et départementaux (Fédérations des Chasseurs, Conseils Généraux ou associations
naturalistes comme Eure-et-Loir Nature).
Quatre ingénieurs s’investissent dans divers projets d’évaluation, de gestion et d’amélioration des
pratiques agricoles en faveur de la biodiversité. Ces actions s’échelonnent du niveau local au niveau
national (de l’échelle d’une coopérative agricole à la réflexion sur la mise en place de la Trame Verte
et Bleue Nationale) et concernent aussi bien l’animation de projets de territoires (zones NATURA
2000) que l’expertise scientifique (programme « Diagnostic Biodiversité et pratiques agricoles® ») ou
encore la coordination de réseaux de travail (« Eco’terra, cultivons la biodiversité en Région
Centre® »).
Depuis Orléans, le siège social et administratif de l’association, sont gérés les programmes régionaux.
L’antenne de Chartres s’occupe plus spécifiquement des actions territorialisées sur le département
d’Eure-et-Loir (cf. annexe 3).
Durant l’été 2011, l’association a accueilli quatre stagiaires qui se sont penchées respectivement sur
une étude statistique des arthropodes de bords de champs dans le cadre du programme national
Agrifaune ; sur un état des lieux des corridors écologiques du territoire d’une coopérative agricole ;
sur l’animation de l’Observatoire Territorial des Pratiques en lien avec la Biodiversité sur les
Communautés de Communes du Val de Voise, des Terrasses et Vallée de Maintenon et du Val
Drouette ; et pour finir, sur la prise en compte de la biodiversité lors d’un Aménagement Foncier
Rural.
Cette dernière thématique fait l’objet du présent mémoire.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
17 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
1.3 – L’expertise environnementale sur l’AFR : une commande du Conseil
Général d’Eure-et-Loir inscrite dans les attentes actuelles
1.3.1 – Le CG, maître d’ouvrage d’un AFR initié par des projets d’aménagements linéaires
Comme nous l’avons abordé dans le paragraphe 1.1.2, Le Conseil Général d’Eure-et-Loir est maître
d’ouvrage des Aménagements Fonciers Ruraux sur le département d’Eure-et-Loir. Devant la
nécessité d’optimiser la prise en compte de la biodiversité lors de ces ré-aménagements, le CG28 a
initié en 2010 un partenariat sur cette thématique avec l’association Hommes & Territoires.
Le projet d’AFR nous concernant s’inscrit dans un contexte d’aménagements routiers : d’une part, la
construction d’une bretelle autoroutière de l’A11 (l’Océane, Paris-Nantes) au lieu-dit Les Fourneaux
sur la commune d’Illiers-Combray ; d’autre part, le projet en gestation de déviation de la RD 921 à la
RD 149 par l’Est du village d’Illiers-Combray. Les grands ouvrages d’aménagement représentent une
perte de 30 000 ha de SAU nationale chaque année34, d’où un bouleversement important des
structures des exploitations, si ces projets n’étaient pas accompagnés d’un AFR.
Figure 2: Carte de localisation des aménagements routiers projetés sur la commune d’Illiers-
Combray, Réalisation D.Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD Topo IGN, Données CG28
34 PEIGNOT B., MINARD-LIBEAU C., DEAUD V., 1999, Le remembrement rural – Etapes – Conséquences – Recours, Ed. France
Agricole, 256 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 18
1.3.2 – Un travail dans la continuité de la méthodologie appliquée en 2010
L’objectif de l’étude est de reprendre et compléter la méthodologie développée l’an passé sur les
communes de Nogent-le-Roi, Coulombs, Lormaye et Chaudon (Eure-et-Loir). Ceci dans le but de
présenter des préconisations sur la priorité de maintien des différents éléments fixes du paysage,
voire de proposer des aménagements en faveur de la biodiversité (implantation de haies par
exemple). L’élaboration d’une sorte de « boîte à outils » des aménagements et pratiques
souhaitables lors d’un remembrement est attendue en dernier lieu.
La méthodologie appliquée en 2010 a mis l’accent sur la définition d’un corridor pour petite faune de
bois et lisières et s’est attachée à déterminer les priorités de maintien des éléments boisés sur la
base de critères de qualité tels que le nombre d’espèces arborées présentes.
L’une des tentatives d’amélioration de cette méthodologie concerne l’intégration des corridors pour
petite faune de plaine et surtout la mise en place d’une méthode de hiérarchisation des éléments,
sur une base quantitative, dans une optique scientifique pour plus de rigueur, mais facile à vulgariser
pour une bonne compréhension.
1.3.3 – Situation du travail de préconisation par rapport au projet de l’AFR d’Illiers
Le travail de préconisation intervient bien plus en amont que celui de l’AFR de Nogent-le-Roi par
rapport à l’ensemble de la procédure d’AFR. Ainsi, le géomètre, qui s’occupera de la qualification des
parcelles agricoles, ne sera désigné qu’en septembre 2011. On peut alors espérer une meilleure prise
en compte des préconisations qui auront été portées à connaissance du Conseil Général et donc du
futur géomètre avant que le travail de ce dernier ne débute (cf. annexe 2).
A la date de prise en main du travail, les pré-études foncière et environnementale avaient déjà été
réalisées par les bureaux d’études ADEV Environnement (36) et Ecogée (28). Le périmètre de l’AFR
était déterminé et on était dans l’attente des prescriptions environnementales de Monsieur le Préfet
d’Eure-et-Loir (cf. annexe 9). Ces prescriptions sont opposables au projet (cf. paragraphe 1.1.3 pour
la notion d’opposabilité). De plus, le président du Conseil Général devait arrêter le projet d’AFR avant
le mois de juin (finalement début juillet).
Pour plus de commodités, le CG28 préfère mettre en place plusieurs CCAF (Commission Communale
à l’Aménagement Foncier) à la place des CIAF (Intercommunales) qui devraient être créées dès lors
que l’AFR concerne au minimum deux communes à plus de 20% du périmètre. Pour l’AFR qui nous
concerne, la demande de CIAF n’a pas été formulée par la commune de Blandainville, ce qui veut dire
qu’une seule CCAF a été constituée pour l’ensemble de l’AFR. La CCAF aura connaissance des
préconisations retournées au CG28 et devrait, dans la mesure du possible, s’en inspirer, mais elle
n’interviendra pas directement sur la réalisation du présent travail.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
19 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
1.4 – Localisation du secteur d’étude
1.4.1 – Un périmètre à cheval sur trois communes euréliennes disparates
L’aménagement foncier rural qui nous intéresse s’étend sur trois communes d’Eure-et-Loir
(localisation visible en annexe 3) aux caractéristiques différentes aussi bien en termes de taille, de
superficie de l’AFR que de milieux naturels présents sur leurs territoires.
Taille des communes
Illiers-Combray est de loin la commune la plus importante du périmètre, puisqu’elle comptait, en
2008, 3298 habitants contre 325 hab à Saint-Avit-les-Guespières et 264 hab à Blandainville35.
Illiers-Combray est aussi la commune la plus étendue : 3360 ha contre 1264 ha pour Saint-Avit-les-
Guespières et 1367 ha pour Blandainville36.
Répartition du périmètre de l’AFR
Le périmètre final de l’AFR mis en place pour les deux aménagements prévus totalise 1234 ha. Cette
superficie concerne 27 propriétaires terriens et 13 exploitants37. Les terres agricoles du nord d’Illiers
sont exclues car elles ont déjà été remembrées et ne sont pas directement impactées par les
aménagements. La majeure partie de l’AFR s’étend sur la commune d’Illiers-Combray qui va accueillir
les aménagements. Les terrains situés sur les autres communes ont été ajoutés lorsqu’ils
appartiennent aux propriétaires et exploitants déjà présents dans le périmètre d’Illiers-Combray.
C’est pour cela que Saint-Avit-les-Guespières ne représente qu’une surface minimale de l’AFR (moins
de 5% du périmètre).
Une partie du périmètre total se situe sur Blandainville car cette commune concentre la majorité des
réserves foncières du CG28 qui seront redistribuées lors de l’AFR pour permettre les travaux
d’aménagements associés (possibilité de puiser dans la propriété du CG28 pour diminuer ou annuler
le prélèvement de surface dû à l’emprise du projet).
Quelques parcelles éloignées des autres (au sud de Saint-Eman) ont été intégrées au périmètre pour
une meilleure cohérence du foncier. Aucun travail connexe ne sera effectué dessus, ces parcelles ne
sont donc prises en compte que dans l’étude sur les corridors écologiques mais pas au niveau du
maintien/enlèvement des éléments semi-naturels.
35 www.insee.fr
36ccpaysdecombray.free.fr
37 ADEV Environnement, septembre 2008, Etude Préalable – Projet d’aménagement foncier – commune d’Illiers-Combray (28) –
Volet environnemental, 49 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 20
Figure 3 : Carte de localisation du périmètre de l’AFR ainsi que des projets routiers par rapport aux
trois communes concernées, Réalisation D. Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD Topo IGN, données CG28
Pour plus de clarté, nous aborderons dorénavant l’AFR en question comme étant « l’AFR d’Illiers-
Combray », qui est la commune concernée par les aménagements et par la majeure partie du
périmètre à remembrer.
Environnement des communes
La commune de Blandainville est une pure commune beauceronne, caractérisée par une superficie
boisée limitée, surtout répartie autour du village principal et des hameaux annexes.
Illiers-Combray se trouve à l’interface entre Perche-Gouët et plaine de la Beauce. Ceci lui confère un
caractère particulier à prendre en compte dans cette étude et qui sera détaillé dans le paragraphe
suivant. La commune et le village sont traversés par le Loir qui prend sa source environ 3 km au nord,
à Saint-Eman.
La vallée du Loir (cf. paragraphe 1.4.3) continue en direction du Sud et s’élargit au niveau de Saint-
Avit-les-Guespières, commune où ripisylve* et milieux humides sont prépondérants, mais où l’on
retrouve encore, à l’Est, les grands champs céréaliers beaucerons.
IILLLLIIEERRSS--CCOOMMBBRRAAYY
BBLLAANNDDAAIINNVVIILLLLEE
SSAAIINNTT--AAVVIITT--LLEESS--GGUUEESSPPIIEERREESS
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
21 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
1.4.2 – Illiers-Combray : une hésitation entre Perche et Beauce
Le territoire d’Illiers-Combray se situe à la limite ouest de la plaine de la Beauce et à l’est de la région
paysagère du Perche-Gouët.
Cette dichotomie paysagère est observable sur le terrain et sera à prendre en compte dans les
propositions d’aménagements à effectuer, pour conserver au territoire son caractère traditionnel.
La plaine de la Beauce est un plateau calcaire recouvert de loess. De par son sous-sol calcaire, ce
territoire naturellement drainé est relativement sec. L’agriculture céréalière intensive y domine. Les
rares éléments verticaux du paysage (clochers, châteaux d’eau) sont d’autant plus importants dans la
structure du paysage que les surfaces boisées y sont rares et isolées38.
Le Perche-Gouët est une région historique composée de cinq communes situées au sud-est d’Illiers.
Actuellement, la région paysagère du Perche-Gouët est définie à l’ouest par le Perche proprement dit
et à l’est et au nord par la Vallée du Loir. Le Perche-Gouët est caractérisé par un sous-sol crayeux
recouvert d’argiles à silex. Ceci bénéficie au développement d’un réseau hydrographique plutôt
dense qui a été rapidement drainé par l’homme pour faciliter l’implantation des cultures. Les cours
d’eau qui sillonnent le Perche-Gouët sont des affluents du Loir. Ils sont peu encaissés, à la différence
des cours d’eau du Perche dont le relief en creux du fait de l’érosion hydrique est l’une des
principales caractéristiques. La structuration des éléments boisés du Perche-Gouët se rapproche d’un
« semi-bocage » percheron, mais les champs restent de taille considérable1.
Ainsi, Illiers-Combray emprunte à ces deux ensembles paysagers pour constituer son propre paysage.
On y retrouve un paysage ouvert caractéristique de la Beauce incisé par un réseau hydrographique
de type percheron. D’est en ouest, on remarque l’arrivée progressive de massifs forestiers et autres
éléments boisés. Anecdote qui traduit le caractère percheron de la commune : on y observe la
présence de la Buse variable (Buteo buteo), rapace absent des plaines beauceronnes du fait de la
trop faible densité d’éléments boisés. Le guide des paysages NEMIS 2008 ajoute à ces
caractéristiques une composante architecturale et résume le paysage d’Illiers-Combray comme suit :
il serait le « mariage de l’ouverture visuelle de la Beauce et des typologies viaires et architecturales
du Perche »40.
38, 39 Syndicat Mixte d’études territoriales des Pays de Combray et Courvillois, déc. 2010, Etat initial de l’environnement – Schéma
de Cohérence Territoriale des Pays de Combray et Courvillois, 114 pages 40
NEMIS (agence de Paysage et d’urbanisme de Nîmes), 2008, Guide des paysages - Eure-et-Loir, Ed. CAUE 28, 295 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 22
Figure 4 : Opposition entre un Illiers Percheron à l’ouest (photo de gauche) et un Illiers Beauceron à
l’est (photo de droite). Photographies de D.Parisse, 2011
En définitive, le paysage d’Illiers-Combray sera tout de même plus beauceron à l’est et plus
percheron à l’ouest. La limite naturelle entre ces deux entités paysagères est établie par la vallée du
Loir qui s’écoule sur un axe Nord-Sud et traverse le village.
1.4.3 – La vallée du Loir, une entité paysagère à part entière
Le Loir est un cours d’eau qui appartient au bassin versant de la Loire. Il prend sa source sur la
commune de Saint-Eman à quelques kilomètres seulement au nord d’Illiers (bien que la plupart des
cartes lui attribuent une source plus lointaine). A Illiers, le cours d’eau est donc encore peu large (de
3 à 6m). Ceci permet, par exemple, d’emprunter quelques gués le long de son tracé.
La rivière n’est jamais vraiment encaissée dans le paysage41. Elle a donc naturellement tendance à
méandrer et ces divagations ont été, contre toute attente, peu modifiées au cours de l’Histoire. (cf.
annexe 8, comparaison sud Illiers 1949-2011).
Cette artère humide est entourée d’une ripisylve dense et présente des côteaux aux boisements
importants, des prairies inondables en fond de vallée et de nombreux affluents42.
Le Loir fait apparaître Illiers comme une « oasis » de verdure après la plaine de la Beauce. Ceci donne
envie de s’y arrêter un moment, et ce sentiment contribue au développement de loisirs d’extérieur
sur la commune (cf. paragraphe 1.5.4).
Dans le but de préserver l’identité de cette vallée, le BE NEMIS met en avant différents enjeux
paysagers tels que contenir les dynamiques de part et d’autre (pas d’extension de l’urbanisation sur
le plateau, pas de grands champs ouverts dans la vallée), privilégier le franchissement routier de la
vallée, instaurer une politique d’accès à l’eau (sentiers piétons le long de la rivière).
La vallée du Loir ressort des études préalables43 à l’AFR comme une entité à préserver sur le
territoire, tant pour son caractère singulier que pour sa riche biodiversité.
41, 42
NEMIS (agence de Paysage et d’urbanisme de Nîmes), 2008, Guide des paysages - Eure-et-Loir, Ed. CAUE 28, 295 pages
43ADEV Environnement, septembre 2008, Etude Préalable – Projet d’aménagement foncier – commune d’Illiers-Combray (28) –
Volet environnemental, 49 pages & DOMERG T., Bureau d’Etudes ECOGEE, avril 2010, Pré-étude d’aménagement foncier – Etude foncière des communes de Blandainville et Illiers-Combray, 40 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
23 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Perche, Beauce et Vallée du Loir s’entremêlent finalement sur le territoire assez restreint de la
commune d’Illiers-Combray pour former un paysage qui ne présente, au premier abord, rien de
remarquable. Pourtant, il faut avouer que la situation est particulière par rapport aux communes
alentour. Ainsi, le territoire d’Illiers-Combray bénéficie-t-il d’un intérêt grandissant tant au niveau
patrimonial qu’environnemental.
1.5 – Etat des lieux environnemental
Cet état des lieux ne se veut pas exhaustif puisqu’il s’attache, avant tout, à faire ressortir les
particularités du territoire qu’il faudra prendre en compte lors de l’étude de préconisations
environnementales.
1.5.1 – Entre Perche et Beauce : situation intermédiaire de l’agriculture
Comme mentionné dans le paragraphe 1.4.2, le paysage du périmètre de l’AFR emprunte des
caractéristiques à ces deux entités. Il en va de même dans le milieu agricole, où l’on retrouve aussi
bien des pratiques beauceronnes que percheronnes.
Première malheureuse caractéristique de l’agriculture intensive, l’Eure-et-Loir fait partie des trois
départements les plus concernés par la pollution des eaux par les pesticides (avec la Seine-et-Marne
et le Pas-de-Calais44). Les eaux du Loir ne sont bien entendu pas épargnées. Comme déjà évoqué
précédemment, l’eau est plutôt présente sur le territoire de l’AFR, il semble même qu’elle soit en
excès sur l’ensemble du territoire du SCoT des Pays de Combray et Courvillois45. Ceci se traduit, en
agriculture, par une forte densité de fossés de drainage assez profonds (jusqu’à 1,8m). En 2000, Illiers
comptabilisait 1981 ha de terres agricoles drainées, soit 83,7% des Terres Labourables (TL)46. Cette
situation illustre bien la volonté de suivre le modèle d’exploitation beauceron dans un
environnement qui lui devient moins favorable que le grand plateau calcaire.
Autre caractéristique beauceronne pour le territoire de l’AFR, la superficie des exploitations est
plutôt élevée, avec une moyenne de 121 ha47. Cependant, on observe une très forte disparité dans la
répartition de ces exploitations : certaines sont bien groupées, d’autres beaucoup plus morcelées48
(ceci pouvant renvoyer à un caractère plus percheron du secteur d’étude). Le parcellaire est lui aussi
de taille relativement importante (2,96 ha de moyenne).
Pour finir, les TL représentaient, en 2000, 97,2% de la SAU du territoire considéré, alors que les
Surfaces Toujours en Herbe (STH) concernaient 2,7% de SAU regroupés dans les vallées du Loir et de
la Thironne49.
44, 45
Syndicat Mixte d’études territoriales des Pays de Combray et Courvillois, déc. 2010, Etat initial de l’environnement – Schéma
de Cohérence Territoriale des Pays de Combray et Courvillois, 114 pages
46, 47, 48, 49DOMERG T., Bureau d’Etudes ECOGEE, avril 2010, Pré-étude d’aménagement foncier – Etude foncière des communes de
Blandainville et Illiers-Combray, 40 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 24
1.5.2 – Les orientations actuelles du territoire dans les documents de planification
Le but de ce paragraphe est de mettre en exergue les enjeux du territoire dans lesquels s’inscrit
potentiellement notre étude.
Illiers-Combray, Blandainville et Saint-Avit-les-Guespières appartiennent à la Communauté de
Communes du Pays de Combray (19 communes). Cette communauté de communes, en partenariat
avec la Communauté de Communes du Pays Courvillois (20 communes50), travaille à l’élaboration
d’un Schéma de Cohérence Territorial (SCoT). L’étude dont il est question dans ce mémoire s’intègre
pleinement dans l’un des enjeux du SCoT: limiter la fragmentation des paysages et des milieux
naturels sur le territoire du SCoT.
Par ailleurs, Illiers-Combray, Blandainville et Saint-Avit-les-Guespières s’identifient au Pays Chartrain
qui regroupe 112 communes euréliennes autour d’un contrat de pays passé avec le département
d’Eure-et-Loir et la région Centre. Le Pays Chartrain dispose d’une charte que les communes sont
amenées à suivre.
Notre travail s’inscrit alors dans les « défis » énoncés par la Charte du Pays Chartrain, 2008 :
Figure 5 : Extrait des défis de la charte du pays chartrain, www.payschartrain.fr
De plus, cette charte met en avant un accroissement démographique sur l’ensemble du pays deux
fois supérieur à la moyenne nationale. Ceci induit donc une certaine pression foncière sur le
territoire de l’AFR.
Pour finir, les trois communes sont concernées par l’élaboration du Schéma d’Aménagement et de
Gestion des Eaux du Loir (SAGE Loir) qui regroupe 445 communes ; 7 départements ; 3 régions soit
7160 km². Ce SAGE n’est pas encore approuvé mais ses principaux enjeux environnementaux sont
déjà connus51 : restaurer la qualité morphologique des cours d’eau ainsi que la qualité
physicochimique des eaux superficielles et souterraines (dont lutte contre l’eutrophisation*) ;
développer la connaissance, la préservation et la valorisation des zones humides ; lutter contre les
inondations ; ou encore sécuriser l’Alimentation en Eau Potable (AEP). Ce dernier enjeu rejoint une
question qui s’est posée lors de la prise en main du périmètre de l’AFR d’Illiers. Il s’avère qu’une
partie du périmètre de protection rapproché du captage de « la Poulinière » se trouve sur l’emprise
50www.le-favril-28.fr
51www.sage-loir.fr
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
25 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Figure 6 : Illustration de l’appartenance à la
« Haute Vallée du Loir », D.Parisse, 2011
de l’AFR : quels aménagements sont autorisés, le cas échéant, dans ce périmètre de protection ?
Après recherche, il apparaît que l’arrêté préfectoral de délimitation du périmètre établi en décembre
2000 n’apporte aucune recommandation quant aux aménagements autorisés ou non, mis à part
l’établissement de campings ou l’excavation de matériaux du sous-sol, qui y sont interdits.
1.5.3 – Une illustration de l’attachement au paysage local : la ZPPAUP et les sites
proustiens
Illiers-Combray fait l’objet d’une attention particulière en ce qui concerne l’architecture du village et
l’environnement proche des sites d’intérêt touristique. Cette volonté a une incidence sur la politique
de mise en valeur du paysage local.
Pour les férus de littérature, la première évocation d’Illiers-Combray renvoie à l’univers de l’écrivain
Marcel Proust et de son œuvre A la recherche du temps perdu. Illiers est d’ailleurs la seule commune
de France à avoir associé un nom emprunté à la littérature à son nom d’origine (le village d’Illiers
s’unit au Combray de Marcel Proust). La correspondance entre les lieux de Combray et d’Illiers incite
la majorité des flux touristiques de la commune d’Illiers-Combray à tourner autour des sites
proustiens. Ainsi, la maison de la Tante Léonie accueille 5000 visiteurs chaque année. Les sites sont
soit classés* soit inscrits* en fonction de leur valeur patrimoniale. Par exemple, le Pré Catelan est
classé alors que ses abords sont simplement inscrits.
La protection de ces sites d’importance a été étendue par la création, en 2002, d’une Zone de
Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP)52. Cette ZPPAUP institue que
toute modification du paysage dans les limites de cette zone doit être préalablement soumise à
autorisation spéciale après avis de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF). Or, une grande partie
du périmètre de l’AFR se trouve dans la ZPPAUP. Il faudra donc veiller à intégrer particulièrement les
aménagements qui y seront proposés.
1.5.4 – Le développement d’un tourisme vert et autres activités de nature
En complément du tourisme attaché aux sites proustiens,
la commune d’Illiers-Combray cherche depuis quelques
années à développer une forme de tourisme « vert »,
misant surtout sur la présence du Loir au cœur de son
territoire. Ainsi, Illiers appartient à l’ensemble touristique
de la Haute Vallée du Loir (cf. photo ci-contre). De plus, la
Vallée du Loir fait partie des priorités d’aménagement de
circuits du Pays Chartrain.
De nombreuses activités de nature sont proposées à Illiers telles qu’initiation à la pêche,
cyclotourisme, équitation ou motocross. Les itinéraires empruntés se situent surtout sur la partie
ouest de la commune, qui n’est pas directement concernée par l’AFR.
52
Document ZPPAUP d’Illiers-Combray, 29 pages, consulté en Mairie d’Illier-Combray, le 16 Juin 2011
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 26
L’Axe de travail n°22 de la charte du Pays Chartrain souhaite accompagner la création de boucles
locales cyclables et pédestres se raccordant aux itinéraires de randonnées structurants (tels les GR)53.
Cet objectif rejoint le Plan Départemental des Itinéraires Cyclables (PDIC) d’Eure-et-Loir qui cherche à
valoriser les circuits de cyclotourisme en les recensant et en développant des voies vertes et des
routes partagées. Les circuits d’Illiers tournent autour des sites proustiens et de la source du Loir.
En outre, un Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et Randonnées (PDIPR) a été élaboré,
l’un des objectifs étant de maintenir les 3100 km d’itinéraires d’Eure-et-Loir (pédestres, équestres,
vttistes…). En ce qui concerne les itinéraires pédestres qui pourraient être impactés par le périmètre
de l’AFR, les deux plus importants sont les GR35 et GR655. Le GR35 commence à Verneuil-sur-Avre
(28) et descend la vallée du Loir depuis Illiers jusqu’à Sèche-sur-le-Loir (49) avant sa confluence avec
la Loire. Le GR655 est une variante des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle qui, passant par
Paris, Chartres, Illiers et Châteaudun, rallie la Belgique à Tours où débute la célèbre via Turonensis,
voie de pèlerinage la plus fréquentée de l’Histoire. Ces itinéraires présentent donc tous deux une
forte valeur patrimoniale.
Dans la pré-étude environnementale de l’AFR, il est préconisé que les itinéraires de randonnée qui
seront touchés par les aménagements devront être modifiés mais en aucun cas supprimés54.
Dernière activité liée à l’environnement d’Illiers-Combray, la chasse se maintient grâce à trois
Groupements d’Intérêts Cynégétiques (GIC). Cette activité a, malgré les idées reçues, un grand
intérêt environnemental puisqu’elle participe au suivi et à la régulation des populations animales. Par
exemple, le territoire d’Illiers-Combray semble intéressant pour les suivis sur le long terme de faisans
communs et perdrix grises puisqu’il présente des populations considérées comme naturelles (sans
lâcher depuis 20 ans). Cependant, le taux de perdrix grises y est très faible : 4,58 couples pour 100 ha
au printemps 2010 contre une moyenne de 30 à 35 couples pour 100 ha en Beauce.
Malgré un environnement qui intéresse aussi bien le tourisme que les activités de loisirs locales, le
territoire de l’AFR ne présente pas une biodiversité remarquable ni de milieux suffisamment
intéressants ou rares pour être protégés.
1.5.5 – Des espaces naturels protégés absents du territoire concerné par l’AFR
Lorsque l’on commence à s’intéresser à la situation environnementale des trois communes du
secteur d’étude, on remarque rapidement qu’elles ne proposent aucune zone naturelle protégée
d’une manière ou d’une autre. On y trouve ni Zone d’Intérêt Communautaire pour les Oiseaux (ZICO),
ni zones Natura 2000 (ZPS, ZCS), ni Réserve Naturelle, ni Espace Naturel Sensible (ENS), ni ZNIEFF 1.
Toutefois, le territoire d’Illiers-Combray présente trois ZNIEFF 2, dont deux s’étendent en partie sur
le périmètre de l’AFR : ZNIEFF 2 2018 et 2023, soit « Vallée du Loir entre Illiers-Combray et
Bonneval » au sud de l’AFR et « Boisements de Saint-Eman » au nord. Ces ZNIEFF de première
génération représentent 5% de la zone d’étude.
53
Syndicat Intercommunal pour l’aménagement et le développement du Pays Chartrain, déc. 2007, Charte de Développement du
Pays Chartrain, 52 pages, www.payschartrain.fr
54 ADEV Environnement, septembre 2008, Etude Préalable – Projet d’aménagement foncier – commune d’Illiers-Combray (28) –
Volet environnemental, 49 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
27 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
La ZNIEFF 2 Vallée du Loir est susceptible d’avoir le plus grand intérêt écologique (culture, bois,
friche, fauche…)55.
Or, ces ZNIEFF sont de première génération, alors que les ZNIEFF de deuxième génération sont en
cours d’actualisation en région Centre. C’est-à-dire qu’à ce jour, 700 ZNIEFF ont été mises à jour et
validées par le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) et pour l’instant les deux ZNIEFF qui
nous concernent n’ont pas été reconduites56 : le seront-elles ? Peut-on les prendre en considération
dans notre étude ? Notons que l’arrêté préfectoral des prescriptions environnementales les
considèrent comme encore d’actualité sur le territoire de l’AFR (cf. annexe 9). Il s’est avéré que la
méthodologie développée n’a pas eu besoin de répondre à cette question.
L’unique statut de protection concerne le paysage à travers le zonage « Espace Boisé Classé » (EBC)
du Plan Local d’Urbanisme (PLU) d’Illiers. La plupart des boisements de la commune sont ainsi
protégés de tout abattage. Ce classement représente une contrainte pour l’AFR aussi bien que pour
les aménagements projetés : Le PLU doit être révisé et les EBC déclassés pour que permission soit
donnée de les modifier, supprimer, etc.
L’absence d’espaces protégés pourrait être expliquée par le peu d’espèces végétales et animales
d’intérêt patrimonial présentes sur les communes. Cependant, un oiseau protégé est à signaler, il
s’agit de l’Œdicnème criard (Burhinus oedicnemus)57.
En ce qui concerne les espèces de fleurs, l’atlas de la flore sauvage d’Eure-et-Loir58 fait état de 54
espèces très rares, rares, assez rares ou protégées. La liste du Conservatoire Botanique National du
Bassin Parisien (CBNBP) des espèces rares et/ou protégées par commune est disponible en annexe 4.
Kessy Sony, www.flickr.com
Figure 7 : Photographie d’un Œdicnème
criard, Burhinus oedicnemus, espèce
protégée présente sur le territoire de
l’AFR, Kessy Sony, www.flickr.com
55 ADEV Environnement, septembre 2008, Etude Préalable – Projet d’aménagement foncier – commune d’Illiers-Combray (28) –
Volet environnemental, 49 pages
56 www.centre.developpement-durable.gouv.fr/actualisation-des-znieff-en-region-a125.html
57 FDC28, 2008, Schéma départemental de gestion cynégétique d’Eure-et-Loir, www.chasseursducentre.fr
58 DUPRE R., BOUDIER P., DELAHAYE P., JOLY M., CORDIER J., MORET J., 2009, Atlas de la flore sauvage du département d’Eure-et-
Loir, Ed. Biotope et Muséum National d’Histoire Naturelle, 488 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 28
Après la présentation du territoire de l’AFR et les principaux enjeux auxquels peut être confrontée
l’étude, il semble pertinent de s’intéresser de plus près aux relations entre agriculture et biodiversité
ainsi qu’à la notion de corridors écologiques et sa traduction pratique.
II – Etude bibliographique
Cette partie s’attache à mettre en évidence les relations complexes qui existent entre dynamiques
agricoles et écologiques, avant de revenir sur l’écologie du paysage à l’origine de la notion de
corridor et de se pencher sur son application pratique à l’échelle d’un territoire.
2.1 – Les interrelations entre biodiversité et agriculture
Les liens entre agriculture et biodiversité font référence à l’agrobiodiversité (diversité des milieux au
sein des différents agrosystèmes) et à la multifonctionnalité de l’agriculture (production alimentaire,
entretien des paysages,…)59. Sans aborder la biodiversité directement créée par l’agriculture (races
de végétaux et d’animaux utiles à l’homme), les paragraphes suivants vont s’intéresser à
l’agrobiodiversité « indirecte », c’est-à-dire aux espèces sauvages adaptées progressivement aux
agrosystèmes.
2.1.1 – L’hétérogénéité des paysages due à l’agriculture favorise la biodiversité
L’agriculture transforme, par définition, les milieux sur lesquels elle opère. C’est d’ailleurs le premier
facteur anthropique de contrôle de la biodiversité en Europe de l’Ouest60. Les perturbations induites
par les activités agricoles complexifient la mosaïque paysagère de départ, par exemple, en ouvrant
de nouveaux espaces, en drainant certains milieux, en en inondant d’autres, etc. Cette hétérogénéité
dans les paysages agricoles est associée à une plus grande richesse spécifique61. Ainsi, il semblerait
que les agroécosystèmes traditionnels présentent une biodiversité comparable voire supérieure à
celle d’écosystèmes moins perturbés, plus « naturels »62.
59, 60, 62LE ROUX X., BARBAULT R., BAUDRY J., BUREL F., DOUSSAN I., GARNIER E., HERZOG F., LAVOREL S., LIFRAN R., ROGER-
ESTRADE J., SARTHOU J.P., TROMMETTER M., (éditeurs), 2008, Agriculture et biodiversité - Valoriser les synergies, Expertise scientifique collective, synthèse du rapport, INRA (France), 37 pages
61 DEVICTOR V. & JIGUET F., 2006, Community richness and stability in agricultural landscapes : The importance of surrounding
habitats, in Agriculture, Ecosystems and Environment, n°120, 2007, pp. 179-184.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
29 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Deux millénaires d’activité agricole dans la plupart des régions d’Europe ont entraîné une nécessaire
adaptation des espèces des milieux naturels63. Cette biodiversité « associée » à l’agriculture64
comprend l’ensemble de la faune et de la flore qui colonise l’agrosystème depuis les reliquats de
nature alentour et qui va prospérer, se développer ou disparaître suivant les pratiques agricoles, la
structure et l’histoire du paysage agraire65. L’influence de ces facteurs varie selon les espèces ou les
différents groupes taxonomiques* considérés. Par exemple, chez les papillons, l’hétérogénéité du
paysage semble plus importante pour le maintien des populations que les pratiques agricoles66. Ceci
est confirmé par une étude de Thomas de 1993, qui met en évidence que sur 55 espèces de
rhopalocères* étudiées en Grande-Bretagne et susceptibles de s’y maintenir par reproduction, 18%
ont survécu essentiellement grâce aux nombreux microclimats créés par l’agriculture67.
Pour finir, d’après plusieurs études de l’INRA68, l’hétérogénéité des paysages favorise une catégorie
particulière de la biodiversité en la personne des auxiliaires de cultures et permet de réguler les
ravageurs. D’après ces qualificatifs (auxiliaire et ravageur), la biodiversité a donc aussi son rôle à
jouer dans le bon fonctionnement des agrosystèmes.
2.1.2 – la biodiversité rend service à l’agriculture : un constat récent
Tout d’abord, il est intéressant de rappeler que l’éventail des semences et des races animales
utilisées dans l’histoire de l’agriculture dérive d’espèces sauvages du monde entier69. Ceci laisse à
penser que des améliorations de qualité ou de rendement sont encore possibles grâce à des plantes
sauvages dont les propriétés n’ont pas encore été découvertes70.
Ensuite, grâce à une évolution en symbiose des milieux naturels et des activités agricoles,
l’agriculture profite de processus « impliquant l’intervention de facteurs naturels et phéno-
biologiques71». La prise de conscience de ces services écologiques rendus72 par la biodiversité
auxiliaire à la production agricole s’est manifestée au cours de la dernière décennie et a permis une
évolution de la perception de la valeur de la biodiversité et par là-même de sa nécessaire protection.
La persistance des services écologiques dépend alors du maintien de l’intégrité biologique au sein
des différents agrosystèmes73.
LE ROUX X., BARBAULT R., BAUDRY J., BUREL F., DOUSSAN I., GARNIER E., HERZOG F., LAVOREL S., LIFRAN R., ROGER-
ESTRADE J., SARTHOU J.P., TROMMETTER M., (éditeurs), 2008, Agriculture et biodiversité - Valoriser les synergies, Expertise
scientifique collective, synthèse du rapport, INRA (France), 37 pages
63, 70, 73 ALTIERI M., 1999, The ecological role of biodiversity in agroecosystems, in Agriculture, Ecosystems and Environment, n°74,
1999, pp. 19-31.
64 VANDERMEER & PERFECTO 1995 in ALTIERI M., 1999, The ecological role of biodiversity in agroecosystems, in Agriculture,
Ecosystems and Environment, n°74, 1999, pp. 19-31.
65 SIMON L., 2006, De la biodiversité à la diversité : les biodiversités au regard des territoires, in Annales de Géographie, n°651,
2006, pp. 451-467.
66, 68, 71LE ROUX X., BARBAULT R., BAUDRY J., BUREL F., DOUSSAN I., GARNIER E., HERZOG F., LAVOREL S., LIFRAN R., ROGER-
ESTRADE J., SARTHOU J.P., TROMMETTER M., (éditeurs), 2008, Agriculture et biodiversité - Valoriser les synergies, Expertise scientifique collective, synthèse du rapport, INRA (France), 37 pages
67 LECOMTE J. & MILLET A., 2005. La Nature, singulière ou plurielle ? Connaître pour protéger. Les Dossiers de l'environnement de
l'INRA n°29, Paris, 62 pages
69, 72 LARRERE R. & LARRERE C., 2010, Quelques réflexions sur la notion de biodiversité, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct.
2010, pp. 6-9
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 30
En effet, la biodiversité rend de nombreux services aux agroécosystèmes, aussi bien dans le temps
que dans l’espace74. Dans le temps, soit aux différents stades de développement des cultures, dans
l’espace, soit de l’hypogée* à l’épigée*. Parmi les grandes fonctions assumées par la biodiversité,
l’une des moins visibles mais des plus importantes pour le bon fonctionnement des agrosystèmes est
le renouvellement de la fertilité des sols grâce aux microorganismes présents dans l’hypogée75 qui
décomposent la matière organique, recyclent les nutriments, dégradent les molécules
phytosanitaires76. Le service rendu le plus connu est la pollinisation des plantes cultivées77. D’après
une étude de l’INRA, les plantes visitées par des insectes présentent des graines de qualité
supérieure aux plantes dont les graines ont été pollinisées par le vent (10% de succès de germination
en plus). Il semble d’autre part que plus des quatre cinquièmes des espèces cultivées en Europe
dépendent directement des insectes pour leur pollinisation (les abeilles y contribuant à 85%)78.
A cela s’ajoute le contrôle biologique des espèces nuisibles lors de la croissance des cultures. A
grande échelle, les carabes s’attaquent aux limaces, taupins et chenilles présents dans les cultures,
les coccinelles préférant les pucerons des étages supérieurs. A échelle plus petite, un renard, malgré
sa réputation de nuisible, est un auxiliaire qualifié puisqu’il mange jusqu’à 10 000 rongeurs par an, ce
qui constitue l’essentiel de son régime alimentaire (80%). Par ailleurs, un couple de Busards cendrés
(Circus pygargus) prélève en moyenne 1 500 rongeurs pour élever sa nichée79.
Ces différents processus biologiques et écologiques favorisent une stabilisation, voire une
intensification de la production des cultures avec des moyens économiques limités80. Ainsi, d’après
de nombreuses études, il semble pertinent d’avancer qu’un contexte agro-écologique favorable
permettrait chaque année aux auxiliaires d’éliminer davantage de ravageurs que ne peuvent le faire
les produits phytosanitaires81 substitués aux services écologiques depuis plus de cinquante ans82. La
biodiversité pourrait alors mener à des agroécosystèmes capables d’entretenir leur propre fertilité
de sol, la production et la protection de leurs cultures83.
Cette argumentation pragmatique pourrait être la base d’un intérêt grandissant pour le maintien de
la biodiversité dans les agrosystèmes. Car si les services écologiques viennent à se raréfier par
simplification biologique et autres destructions de l’environnement, les coûts environnementaux et
économiques, encore inconnus, pourraient être très importants84.
Au final, la biodiversité rend des services écologiques et sa répartition dans le temps et l’espace est
primordiale et notamment assurée par les éléments semi-naturels, espaces gérés de façon plus ou
moins extensive dans un paysage agricole intensif et qui rappellent, un tant soit peu, la « naturalité »
de cet espace de production.
74, 75, 79, 82, 83 ALTIERI M., 1999, The ecological role of biodiversity in agroecosystems, in Agriculture, Ecosystems and Environment,
n°74, 1999, pp. 19-31.
76, 77, 78, 80 WALIGORA C., 2006, Dossier – Biodiversité et agriculture de conservation – des alliés à bien des égards, in Techniques
Culturales Simplifiées, n°40, nov.-déc. 2006, pp. 12-25.
81LE ROUX X., BARBAULT R., BAUDRY J., BUREL F., DOUSSAN I., GARNIER E., HERZOG F., LAVOREL S., LIFRAN R., ROGER-ESTRADE J.,
SARTHOU J.P., TROMMETTER M., (éditeurs), 2008, Agriculture et biodiversité - Valoriser les synergies, Expertise scientifique collective, synthèse du rapport, INRA (France), 37 pages
84 JANET C., 2007, Mieux comprendre l’actualité – notes de synthèses, Biodiversité : entre complexité et perplexité (Faits, débats et
controverses à propos de la diversité biologique), INRA, mars 2007, 13 pages, www.inra.fr/Internet/Departements/ESR/comprendre/
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
31 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
2.1.3 – Les éléments semi-naturels concentrent la biodiversité indirecte du territoire
agricole
Les éléments semi-naturels jouent un rôle important dans le maintien de la biodiversité sur un
territoire. Entre autres fonctions, ils permettent d’améliorer les habitats de la faune sauvage et des
insectes auxiliaires, ils sont des sources de production de bois, de matière organique, et présentent
d’importantes ressources pour les pollinisateurs. De plus, leur présence modifie la vitesse du vent et
le microclimat sur un vaste périmètre85 tout en contrôlant les processus hydrologiques locaux
(réduction de l’érosion entre autres)86. Les éléments semi-naturels offrent aussi un refuge aux
populations, fonction essentielle pour leur maintien sur l’espace considéré87.
Leur conservation est donc primordiale pour le fonctionnement des agrosystèmes. Associés à une
implantation raisonnée, ces éléments semi-naturels seraient « les moyens les plus prometteurs
d’améliorer ou de restaurer la richesse spécifique des paysages agricoles » en offrant les populations
sources permettant de recoloniser les espaces agricoles désertés88.
Or, le pourcentage d’éléments semi-naturels des territoires agricoles est très variable et souvent bien
en-dessous du seuil conseillé par les écologues. Les scientifiques estiment qu’un agrosystème n’est
pas pérenne si les éléments semi-naturels représentent moins de 20% de la SAU (ce qui est le cas de
50 départements français). En zone de grande culture, les éléments fixes s’étendent sur moins de
10% de la surface alors qu’en zone bocagère, ils représentent parfois plus de la moitié du territoire
total89.
85 ALTIERI & LETOURNEAU 1982, in ALTIERI M., 1999, The ecological role of biodiversity in agroecosystems, in Agriculture,
Ecosystems and Environment, n°74, 1999, pp. 19-31.
86 ALTIERI M., 1999, The ecological role of biodiversity in agroecosystems, in Agriculture, Ecosystems and Environment, n°74, 1999,
pp. 19-31
87 BUREL F., BAUDRY J., 2001, Ecologie du paysage – Concepts, méthodes et applications, Ed. Tec & Doc, 359 pages
88 DUELLI P. & OBRIST M, 2002, Regional biodiversity in an agricultural landscape : the contribution of seminatural habitat islands, in
Basic and Applied Ecology, n°4, 2003, pp. 129-138. Disponible en ligne sur www.urbanfischer.de
89 LE ROUX X., BARBAULT R., BAUDRY J., BUREL F., DOUSSAN I., GARNIER E., HERZOG F., LAVOREL S., LIFRAN R., ROGER-ESTRADE J.,
SARTHOU J.P., TROMMETTER M., (éditeurs), 2008, Agriculture et biodiversité - Valoriser les synergies, Expertise scientifique collective, synthèse du rapport, INRA (France), 37 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 32
Figure 8 : Pourcentage d’éléments semi-naturels dans quelques départements français, exprimés
en pourcentage de la surface agricole de ce département (données pour 2006). Dans les
départements "céréaliers", la surface en céréales représente plus de la moitié de la SAU ; dans les
départements "herbagers", la STH représente plus de la moitié de la SAU, source : Agreste, Ministère de
l’agriculture et de la Pêche90
.
Dans un paysage agricole, la proportion d’espèces dépendant des éléments semi-naturels est
différente selon les groupes taxonomiques considérés91. En outre, certains éléments vont se révéler
spécifiques à certains groupes, c’est pourquoi il convient de faire une rapide présentation des
différents éléments semi-naturels auxquels notre étude se verra confrontée, dans le but d’aborder
leur rôle plus précis pour certains animaux.
90 LE ROUX X., BARBAULT R., BAUDRY J., BUREL F., DOUSSAN I., GARNIER E., HERZOG F., LAVOREL S., LIFRAN R., ROGER-ESTRADE J.,
SARTHOU J.P., TROMMETTER M., (éditeurs), 2008, Agriculture et biodiversité - Valoriser les synergies, Expertise scientifique collective, synthèse du rapport, INRA (France), 37 pages
91 DUELLI P. & OBRIST M, 2002, Regional biodiversity in an agricultural landscape : the contribution of seminatural habitat islands, in
Basic and Applied Ecology, n°4, 2003, pp. 129-138. Disponible en ligne sur www.urbanfischer.de
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
33 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Présentation des différents éléments semi-naturels présents sur le territoire d’Illiers-Combray
Le premier élément semi-naturel qui vient à l’esprit, surtout si l’on oppose bocage à grande culture
est la haie. La haie procure aux oiseaux des endroits où nicher, se nourrir, se percher. Elle est aussi
un couvert pour les mouvements localisés et, pour certaines espèces, un point de repère visuel qui
facilite les déplacements de longue distance à travers le paysage92. Un habitat supplémentaire
adjacent aux haies participe à la qualité du territoire de la haie : il augmente les apports en
nourriture locale et réduit ainsi le temps et l’énergie dépensés dans le but de nourrir les différentes
progénitures93. Ceci est valable aussi bien pour les oiseaux que pour bon nombre d’autres espèces
animales. Les haies et les bandes enherbées sont nécessaires à « l’accomplissement du cycle
biologique de toutes les espèces [de petits mammifères] »94. D’un point de vue floristique, la haie
permet le développement de micro-habitats et est un corridor pour les espèces forestières. Dans un
paysage agricole avec un faible couvert forestier, les haies ajoutent de l’habitat disponible pour de
nombreuses espèces de plantes forestières et contribuent à leur survie et leur dispersion95.
Comme la haie, la ripisylve* constitue un habitat riche et diversifié. Elle a un rôle de reproduction,
d’abri et d’alimentation et regroupe souvent de nombreux insectes. En outre, elle participe à la
stabilisation des berges et abrite régulièrement une faune et une flore spécifique96.
Tout comme les éléments boisés précédemment cités, bosquets et buissons assurent gîte, refuge,
alimentation et site de reproduction à la faune locale. Ainsi un boqueteau beauceron est souvent
plus riche en espèces et plus fréquenté que la même superficie de boisement située en plein milieu
forestier97. Les bosquets ont un intérêt paysager en plus de leurs fonctions biologiques car ils
permettent d’atténuer l’impact visuel des zones industrielles, hangars et autres silos98.
92 OSBORNE 1984 ; O’CONNOR 1987 ; JOHNSON & BECK 1988 ; MOLES & BREEN 1995 ; DEMERS ET AL. 1995 in HINSLEY S. &
BELLAMY P., 2000, The influence of hedge structure, management and landscape context on the value of hedgerows to birds : A review, in Journal of Environmental Management, n°60, 2000, pp. 33-49. Disponible en ligne sur www.idealibrary.com
93 HINSLEY S. & BELLAMY P., 2000, The influence of hedge structure, management and landscape context on the value of hedgerows
to birds : A review, in Journal of Environmental Management, n°60, 2000, pp. 33-49. Disponible en ligne sur www.idealibrary.com
94 PAILLAT G. & BUTET A., 1994, Fragmentation et connectivité dans les paysages : importance des habitats corridors pour les petits
mammifères, in ARVICOLA, tome VI, n°2, 1994, pp. 5-12.
95 WEHLING S. & DIEKMANN M., 2009, Importance of hedgerows as habitat corridors for forest plants in agricultural landscapes, in
Biological Conservation, n°142, 2009, pp. 2522-2530. Disponible en ligne sur www.elsevier.com
96 ARNAULT I., BOUQUET C., BOURON A., CHEVALLIER N., DERIEUX A., FRENE G., FORT JL., GARNIER A., GUICHARD V., GUILLOU E., LE
BRIS C., LESAGE J., MAILLET MEZERAY J., OLAGNON J., REYNAUD JS., WARTELLE R., 2009, Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitations agricoles IBIS – Espaces de Biodiversité ; Fiches « Milieux » 48 pages
97 ADEV Environnement, septembre 2008, Etude Préalable – Projet d’aménagement foncier – commune d’Illiers-Combray (28) –
Volet environnemental, 49 pages
98 NEMIS (agence de Paysage et d’urbanisme de Nîmes), 2008, Guide des paysages - Eure-et-Loir, Ed. CAUE 28, 295 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 34
Les lisières de boisements et bosquets présentent une biodiversité très riche mais surtout des
espèces ubiquistes et opportunistes au détriment des espèces d’intérêt patrimonial. De ce fait, elles
ont tendance à toutes se ressembler et ne sont pas un habitat menacé à petite échelle99. Partant de
cette affirmation, elles ne seront pas prises directement en compte dans le recensement des
éléments semi-naturels du territoire de l’AFR mais intégrées dans le critère « largeur de l’écotone »
pour les éléments boisés.
Les arbres isolés offrent des possibilités de corridors originales mais encore peu connues. Ils
permettent de diversifier les niches écologiques offertes à la flore et à la faune, en particulier aux
prédateurs. Ils participent aussi à la mise en valeur du paysage. Ils ont ainsi un rôle patrimonial et
paysager en plus de leur rôle écologique100.
En contexte d’agriculture intensive, il faut ensuite remarquer la relative stabilité des bordures de
champs* par rapport à leur environnement immédiat101. S’y retrouve donc la majorité de la flore,
situation qui en fait un réservoir à auxiliaires. Les études sur ce sujet font état d’une abondance
croissante des auxiliaires et donc d’un contrôle plus efficace des nuisibles dans les endroits où les
cultures sont bordées de végétation « naturelle ». Par exemple, de nombreux carabes hivernent dans
les bordures de champs, surtout dans les talus plantés, et en pied de haie brise-vent plutôt que dans
l’herbe directement102. La juxtaposition talus/fossé/bordure apparaît des plus favorables pour la
pérennité de ces prédateurs.
Les jachères sont des espaces sur lesquels les activités agricoles sont gelées de manière annuelle
(jachère rotationnelle) ou pluriannuelle (jachère fixe). La jachère fixe est de loin la plus intéressante
pour l’expression de la biodiversité locale103. Les jachères sont classées en différents types, selon
l’entretien dont elles font l’objet et le rôle qu’on souhaite leur donner : naturelle, semée, fleurie,
apicole… Ces caractéristiques conditionnent leur fonction écologique. Ainsi, une jachère semée
présente le plus souvent une forte densité de brassicacées* qui s’avèrent être une source de
nourriture pour les pollinisateurs et la petite faune de plaine104. Les jachères apicoles sont bénéfiques
à la survie des pollinisateurs en période intermédiaire aux cultures. Une jachère non fauchée sera un
avantage pour les ongulés qui y trouveront une nourriture permanente et un refuge lors des
moissons105. La jachère se différencie de la friche par son entretien (le type de couvert autorisé est
réglementé, les jachères spontanées doivent être broyées pour limiter l’extension des
adventices*)106. Or, les orientations de gestion ont justement un impact direct sur le maintien effectif
de la biodiversité locale. Par exemple, mieux vaut éviter de broyer la jachère entre début mai et fin
août pour permettre la nidification des oiseaux de plaine (Caille des blés (Coturnix coturnix), Perdrix
99 DECONCHAT M. & BALENT G., 1996, Biodiversité et forêt dans un paysage agricole : Etude bibliographique. In Etudes et
Recherches sur les Systèmes Agraires et le Développement, n° 29, 1996, pp.15-36.
100, 101, 103, 105, 106 ARNAULT I., BOUQUET C., BOURON A., CHEVALLIER N., DERIEUX A., FRENE G., FORT JL., GARNIER A., GUICHARD
V., GUILLOU E., LE BRIS C., LESAGE J., MAILLET MEZERAY J., OLAGNON J., REYNAUD JS., WARTELLE R., 2009, Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitations agricoles IBIS – Espaces de Biodiversité ; Fiches « Milieux » 48 pages
102 BUREL F., BAUDRY J., 2001, Ecologie du paysage – Concepts, méthodes et applications, Ed. Tec & Doc, 359 pages
104 PEETERS A., MALJEAN J.F., BIALA K., BROUCKAERT V., 2004, Les indicateurs de biodiversité pour les prairies : un outil
d'évaluation de la durabilité des systèmes d'élevage, in Fourrages, n°178, 2004, pp. 217-232.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
35 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
grise (Perdrix perdrix), voire Outarde canepetière (Tetrax tetrax))107. Accolée à une haie ou un
chemin, la jachère augmente l’intérêt biologique de cet élément fixe108.
En outre, l’ensemble des terrains non cultivés (jachères, prairies et friches) influencent
profondément la richesse et la stabilité des communautés d’oiseaux109 : par exemple, prairies et
friches sont les principales sources de nourriture de la Linotte mélodieuse (Carduelis cannabina)110.
Pour saisir toute la gamme des éléments semi-naturels d’un territoire, il faut aussi s’intéresser aux
fossés et talus qui ont leur rôle dans les processus écologiques locaux111. Dans l’étude sur l’AFR
d’Illiers, l’ensemble des talus se situe en bord de route départementale, donc ne sera pas
directement impacté par l’AFR. De ce fait, ils ne sont pas pris en compte dans la qualification des
éléments semi-naturels. Par contre, les nombreux fossés de drainage ont été intégrés à la
méthodologie, malgré un manque criant de bibliographie sur leurs caractéristiques les plus à même
de favoriser la biodiversité (quelle profondeur ? quelle largeur ?...).
L’hétérogénéité des paysages a globalement un effet positif sur la biodiversité. Combinés à un
entretien judicieux qui leur permet d’assurer l’ensemble de leurs fonctions, les différents types
d’éléments semi-naturels participent à la richesse spécifique et à l’abondance des individus, d’autant
plus s’ils sont organisés en complexe. Or, en région agricole intensive, ces complexes tendent à se
raréfier par disparition des éléments qui les composent et par homogénéisation du paysage, ce qui
entraîne de fortes perturbations dans les processus écologiques112.
2.1.4 – Une fragmentation trop importante du paysage nuit à la biodiversité
La fragmentation du paysage par les activités humaines est l’une des principales causes mises en
avant pour expliquer l’érosion de la biodiversité113. Elle s’exprime par la diminution de la taille des
taches d’habitats naturels, leur isolement progressif les unes des autres et leur disparition. De ce fait,
les espèces animales et végétales, pour qui les déplacements sont vitaux, ne peuvent plus se
disperser à leur gré et se retrouvent contraintes par une matrice* hostile114.
107, 111 BERNARD J.L., HAVET P., FORT M., 2007, Productions végétales, pratiques agricoles et faune sauvage – Pour une agriculture
performante et durable, ACTA – ONCFS, 251 pages
108, 112ARNAULT I., BOUQUET C., BOURON A., CHEVALLIER N., DERIEUX A., FRENE G., FORT JL., GARNIER A., GUICHARD V., GUILLOU
E., LE BRIS C., LESAGE J., MAILLET MEZERAY J., OLAGNON J., REYNAUD JS., WARTELLE R., 2009, Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitations agricoles IBIS – Espaces de Biodiversité ; Fiches « Milieux » 48 pages
109 DEVICTOR V. & JIGUET F., 2006, Community richness and stability in agricultural landscapes : The importance of surrounding habitats, in Agriculture, Ecosystems and Environment, n°120, 2007, pp. 179-184. Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com
110 BUREL F., BAUDRY J., 2001, Ecologie du paysage – Concepts, méthodes et applications, Ed. Tec & Doc, 359 pages
113 BERGES L., ROCHE Ph., AVON C., 2010, Corridors écologiques et conservation de la biodiversité, intérêts et limites pour la mise
en place de la Trame verte et bleue, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct. 2010,pp. 34-39.
114 GERBEAUD MAULIN F. & LONG M., Avril 2008, La fragmentation des milieux naturels – Tome 1- Etat de l’art en matière
d’évaluation de la fragmentation des milieux naturels, MEEDDAT & DIREN PACA, 73 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 36
Figure 9 : Schéma du processus de fragmentation d’un paysage, Conseil Général de l’Isère
L’homogénéisation du paysage et la fragmentation des éléments semi-naturels vont de paire avec
l’intensification agricole des cinquante dernières années115. Les principales caractéristiques d’un
paysage agricole intensif sont la taille importante des parcelles et le caractère homogène de la
monoculture parsemée de fragments d’éléments naturels116. Ces habitats résiduels sont rares, trop
petits et souvent trop isolés les uns des autres dans un « océan de grande culture »117 pour permettre
aux populations qu’ils hébergent de s’y maintenir à long terme. Cette situation précaire affecte
directement l’abondance et la diversité des auxiliaires de culture car, plus la surface de monoculture
sera importante, plus la population considérée sera instable118. De ce fait, l’intensification, par sa
recherche d’un paysage homogène, est à l’origine d’un déclin généralisé au sein des taxons* inféodés
aux milieux agricoles119.
Le paysage beauceron, où les éléments semi-naturels étaient déjà peu présents à l’origine, a été
d’autant plus impacté par la généralisation de la monoculture céréalière. Néanmoins, la
fragmentation du paysage n’est pas un phénomène exclusivement agricole. Le développement de
l’urbanisation et surtout des infrastructures de transport éclate aussi l’équilibre des milieux naturels.
L’impact de ces infrastructures varie selon le processus écologique considéré120.
115 BUREL F., BUTET A. DELETTRE Y.R., MILLAN DE LA PEÑA N., 2003, Differential response of selected taxa to landscape context and
agricultural intensification, in Landscape and Urban Planning, n°67, 2004, pp. 195-204. Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com
116, 118 ALTIERI M., 1999, The ecological role of biodiversity in agroecosystems, in Agriculture, Ecosystems and Environment, n°74,
1999, pp. 19-31.
117 DUELLI P. & OBRIST M, 2002, Regional biodiversity in an agricultural landscape : the contribution of seminatural habitat islands,
in Basic and Applied Ecology, n°4, 2003, pp. 129-138. Disponible en ligne sur www.urbanfischer.de
119 BENTON T., VICKERY J., WILSON J., 2003, Farmland biodiversity : is habitat heterogeneity the key ?, in Ecology and Evolution, Vol.
18, n°4, Avril 2003, pp. 182-188. Disponible en ligne sur tree.trends.com
120 BUREL F., BAUDRY J., 2001, Ecologie du paysage – Concepts, méthodes et applications, Ed. Tec & Doc, 359 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
37 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Quoiqu’il en soit, un aménagement mal intégré au territoire est fortement néfaste à l’expression de
la biodiversité. Le développement et la croissance démographique contemporains de l’homme
entraînent une pression de plus en plus intense sur les espaces. Cette pression se traduit par une
progression continue de l’urbanisation et des infrastructures. Or, cette artificialisation de l’espace
participe à la fragmentation des milieux naturels121 en imposant aux espèces des barrières physiques
(route, mur…) ou psychologiques (bruit, odeur, chaleur …)122.
Une fragmentation excessive de l’espace semble favoriser les espèces généralistes et communes au
détriment des espèces spécialistes. Par exemple, abeilles et syrphes sont beaucoup plus sensibles à la
fragmentation que certaines autres espèces d’insectes123. Même si certaines espèces animales
disposent de la capacité physique de se disperser sur de longues distances (tels les oiseaux), elles
n’ont pas le « répertoire comportemental » de traverser la série d’environnements hostiles qui
entoure les îlots de nature ; cette matrice* devient alors une barrière effective124. Le morcellement
des habitats par les activités humaines conditionne donc l’organisation spatiale des populations,
affectant par conséquent les processus écologiques et les échanges entre populations, nécessaires au
bon fonctionnement des écosystèmes125.
Le territoire de l’AFR d’Illiers-Combray n’est pas étranger à cette situation. En effet, il regroupe les
deux tenants de la fragmentation des espaces : céréaliculture intensive et projets d’aménagements
routiers. C’est pourquoi il est extrêmement important de comprendre les relations écologiques qui
s’expriment sur ce territoire afin de faire les bons choix pour les préserver au mieux lors de la future
réorganisation de l’espace.
121 LARRERE R. & LARRERE C., 2010, Quelques réflexions sur la notion de biodiversité, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct.
2010, pp. 6-9
122 GERBEAUD MAULIN F. & LONG M., Avril 2008, La fragmentation des milieux naturels – Tome 1- Etat de l’art en matière
d’évaluation de la fragmentation des milieux naturels, MEEDDAT & DIREN PACA, 73 pages
123 LE ROUX X., BARBAULT R., BAUDRY J., BUREL F., DOUSSAN I., GARNIER E., HERZOG F., LAVOREL S., LIFRAN R., ROGER-ESTRADE J.,
SARTHOU J.P., TROMMETTER M., (éditeurs), 2008, Agriculture et biodiversité - Valoriser les synergies, Expertise scientifique collective, synthèse du rapport, INRA (France), 37 pages
124 SAUNDERS D., HOBBS R., MARGULES C., 1991, Biological Consequences of Ecosystem Fragmentation : A Review, in Conservation
Biology, Vol. 5, n°1, Mars 1991, pp. 18-32. Disponible en ligne sur www.jstor.org
125 PAILLAT G. & BUTET A., 1994, Fragmentation et connectivité dans les paysages : importance des habitats corridors pour les petits
mammifères, in ARVICOLA, tome VI, n°2, 1994, pp. 5-12.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 38
2.2 – L’importance des connexions écologiques pour le maintien de la
biodiversité
La biodiversité est, nous l’avons vu dans le paragraphe 1.1.1, en évolution perpétuelle. Suivant ce
constat, il semble donc plus judicieux de parler de « dynamique écologique »126 plutôt que de
« l’équilibre écologique » cher aux premiers naturalistes127. L’écologie du paysage étudie cette
« dynamique écologique » générale en se basant sur l’organisation spatiale des éléments d’un
paysage pour expliquer la répartition des populations animales et végétales128.
2.2.1 – Théorie des îles et concept de métapopulation : naissance de la notion de corridor
en écologie du paysage
En 1967, Mc Arthur et Wilson exposent leur théorie sur la biogéographie insulaire, à partir d’études
sur les espèces des îles du Pacifique : plus une île sera grande et proche du continent, plus elle
présentera une diversité d’espèces importante129. Par analogie îles/éléments semi-naturels,
mer/cultures et continent/espace protégé, l’écologie du paysage s’est rapidement emparée de cette
théorie en la déclinant sous deux aspects exposés ci-dessous130.
Modèle « continent-île » de Boorman et Levitt, 1973
Les échanges du continent vers les îles sont
majoritaires. Le « continent », espace de plus grande
taille, procure les individus nécessaires au maintien
des populations dans les habitats de taille plus
réduite dispersés aux alentours.
Modèle « archipel » de Levins, 1970
Les possibilités d’habitat pour une espèce
considérée sont de taille équivalente et clairsemés
sur le territoire. Les flux entre ces îlots participent
au maintien de la population. Les îlots trop éloignés
pour être intégrés aux échanges se vident au fil du
temps et de la dégénérescence de leurs individus.
Figure 10 : les relations théoriques entre taches d’habitat, D.Parisse, 2011 d’après Paillat & Butet, 1991
Population stable
Population instable conservée par
recolonisation
Population éteinte
Interactions et échanges d’individus
Don unilatéral d’individus
126 LARRERE R. & LARRERE C., 2010, Quelques réflexions sur la notion de biodiversité, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct.
2010, pp. 6-9 127 JANET C., 2007, Mieux comprendre l’actualité – notes de synthèses, Biodiversité : entre complexité et perplexité (Faits, débats et
controverses à propos de la diversité biologique), INRA, mars 2007, 13 pages, www.inra.fr/Internet/Departements/ESR/comprendre/ 128
CLERGEAU P. & DESIRE G., 1999, Biodiversité, paysage et aménagement : du corridor à la zone de connexion biologique, in
Mappemonde n° 55, 1999.3, pp. 19-23. 129
VEYRET Y. & SIMON L., 2006, Biodiversité, développement durable et géographie, in Responsabilité & Environnement, n° 44,
octobre 2006, pp. 76-84. 130 PAILLAT G. & BUTET A., 1994, Fragmentation et connectivité dans les paysages : importance des habitats corridors pour les petits
mammifères, in ARVICOLA, tome VI, n°2, 1994, pp. 5-12.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
39 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Ces deux modèles sont la base de la théorie des métapopulations de Opdam et al., 1993131. La
population de chaque élément semi-naturel est partie intégrante d’une population beaucoup plus
large, qui regroupe les populations de tous les éléments semi-naturels d’un territoire. Ainsi, la
population d’un îlot peut dépérir sans que la survie de la population générale en soit affectée. Cette
population générale est appelée « métapopulation ». Sa pérennité est dépendante de la capacité de
déplacement des individus de l’espèce considérée et par là-même de la structure du paysage dans
lequel évolue cette espèce132 (résistance de la matrice, répartition des habitats)133.
De la mise en évidence de l’importance des déplacements pour les espèces animales et végétales est
finalement née la notion de « corridor », « élément linéaire du paysage, reliant des habitats (taches)
et favorisant les flux entre ces habitats au sein d’un environnement plutôt défavorable (matrice) »134.
Ainsi, la linéarité et une physionomie différente de son environnement mais intrinsèquement
homogène sont les principales caractéristiques du corridor135.
A partir de là, le concept de corridor admet de nombreux adjectifs suivant les situations considérées
et les fonctions qui lui sont associées. Par exemple, un corridor est dans la plupart des cas
« écologique » lorsqu’on se réfère aux déplacements quotidien, saisonnier ou colonisateur d’une
espèce pour sa survie136 : ceci traduit différentes échelles d’appréhension des corridors. Le corridor
peut être « biologique » puisqu’il participe à la dispersion des espèces et aux échanges génétiques au
sein d’une métapopulation137. Il peut également être « aérien, aquatique ou terrestre », faisant ainsi
référence au principal mode de locomotion de l’espèce considérée138, ce qui laisse donc sous-
entendre que la définition du corridor dépend aussi de l’espèce ou du taxon étudié139.
Pour finir, le corridor n’assure pas seulement la fonction de voie de passage, mais peut représenter
un habitat à part entière, pour la microfaune par exemple. Ces différentes fonctions sont
partiellement résumées par Burel & Baudry, 2001140 : « [les éléments linéaires] peuvent les [les
échanges] conduire (corridor), ou les freiner (filtre) voire les arrêter (barrière) ». Le schéma ci-après
présente une synthèse des fonctions remplies par les corridors dans la répartition spatiale des
espèces et des individus.
131, 133 DECONCHAT M. & BALENT G., 1996, Biodiversité et forêt dans un paysage agricole : Etude bibliographique. In Etudes et
Recherches sur les Systèmes Agraires et le Développement, n° 29, 1996, pp.15-36.
132, 136, 137 BERGES L., ROCHE Ph., AVON C., 2010, Corridors écologiques et conservation de la biodiversité, intérêts et limites pour la
mise en place de la Trame verte et bleue, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct. 2010,pp. 34-39.
134 BEIER & NOSS 1998, in BERGES L., ROCHE Ph., AVON C., 2010, Corridors écologiques et conservation de la biodiversité, intérêts et
limites pour la mise en place de la Trame verte et bleue, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct. 2010, pp. 34-39.
135, 139, 140 BUREL F. & BAUDRY J., 2001, Ecologie du paysage – Concepts, méthodes et applications, Ed. Tec & Doc, 359 pages
138 Conseil Général de l’Isère, 2005, Prendre en compte les corridors écologiques, 30 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 40
Figure 11 : Schéma des différentes fonctions des corridors. Modifié par D.Parisse, 2011, d’après Paillat &
Butet, 1994
De ce schéma se déduit le constat suivant : plus un corridor sera large et continu, plus il assurera de
fonctions, plus il sera bénéfique pour de nombreuses espèces141.
La dispersion des espèces au sein d’un paysage se fait donc par l’intermédiaire de ce que l’écologie
du paysage appelle des corridors. Néanmoins, pour assurer une survie à long terme, il faut que les
habitats considérés soient reliés de manière optimale les uns aux autres. De par sa définition (il relie
deux taches d’habitats), le corridor n’est donc pas un élément isolé puisqu’il se retrouve ainsi intégré
dans un réseau écologique142 qui s’exprime sur l’ensemble du territoire considéré.
Filtre
Habitat
Barrière
Invasion
Refuge
Dispersion
Matrice
Corridor
Elément semi-
naturel
141 LIENARD S. & CLERGEAU Ph., 2011, Trame Verte et Bleue : Utilisation des cartes d’occupation du sol pour une première approche
qualitative de la biodiversité, in Cybergeo : European Journal of Geography – Environnement, Nature et Paysage, article 519. Disponible en ligne sur cybergeo.revues.org, consulté le 8 avril 2011
142 PAILLAT G. & BUTET A., 1994, Fragmentation et connectivité dans les paysages : importance des habitats corridors pour les petits
mammifères, in ARVICOLA, tome VI, n°2, 1994, pp. 5-12.
Page 40 1
BERGES L., ROCHE Ph., AVON C., 2010, Corridors écologiques et conservation de la biodiversité, intérêts et limites pour la mise en
place de la Trame verte et bleue, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct. 2010, pp. 34-39.
2, 6, 7 MENARD Ph. & CLERGEAU Ph., 2001, La notion de zone de connexion biologique, son application en aménagement du
territoire, in Mappemonde, n°64, 2001.4, pp. 24-29.
3, 4 LIENARD S. & CLERGEAU Ph., 2011, Trame Verte et Bleue : Utilisation des cartes d’occupation du sol pour une première approche
qualitative de la biodiversité, in Cybergeo : European Journal of Geography – Environnement, Nature et Paysage, article 519. Disponible en ligne sur cybergeo.revues.org, consulté le 8 avril 2011
5 PAILLAT G. & BUTET A., 1994, Fragmentation et connectivité dans les paysages : importance des habitats corridors pour les petits
mammifères, in ARVICOLA, tome VI, n°2, 1994, pp. 5-12.
8 DECONCHAT M. & BALENT G., 1996, Biodiversité et forêt dans un paysage agricole : Etude bibliographique. In Etudes et Recherches
sur les Systèmes Agraires et le Développement, n° 29, 1996, pp.15-36.
9, 10 CLERGEAU P. & DESIRE G., 1999, Biodiversité, paysage et aménagement : du corridor à la zone de connexion biologique, in
Mappemonde n° 55, 1999.3, pp. 19-23.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
41 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Pour aller plus loin : émergence de la notion de connexion écologique
En écologie du paysage, l’appréhension du paysage selon le modèle tache/matrice/corridor permet de « dépasser le
modèle binaire « habitat/non-habitat » »1
et d’exprimer ainsi toute la complexité des relations écologiques.
Les éléments du paysage sont alors différenciés selon leurs fonctions2 :
- Les taches d’habitats sont les espaces sur lesquels réside la majorité de la faune et de la flore d’un territoire
considéré. Ils font communément référence aux espaces protégés ou du moins remarqués pour leur
biodiversité (ZNIEFF, ZICO, inventaires…). Plus ces noyaux seront grands, plus ils accueilleront de micro-
habitats variés et d’espèces nombreuses3). Mais ceci dépend aussi des changements d’échelle : sur le territoire
d’Illiers, les taches seront les espaces boisés de grande taille ou les prairies les plus conséquentes, alors qu’à
l’échelle de la région Centre, ces taches sont plutôt considérées comme faisant partie de l’espace de corridor
entre les forêts du Perche et de Fréteval.
- La matrice est le milieu le plus représenté sur le territoire étudié, peu ou pas optimal pour les espèces4 et sur
lequel se surimpose taches et corridors. Cependant, cette matrice n’est pas totalement imperméable, comme
le souligne Zhang et Usher, 19915
: par exemple, des études sur les petits mammifères en paysage agricole
concluent que sa perméabilité dépend du type de culture et de son stade de développement.
- Les barrières sont les « espaces qui inhibent les échanges par leur caractère inhospitalier ou l’obstacle
physique qu’ils représentent »6 (cf. infrastructures de transport). On assiste alors à une confrontation directe
entre réseau écologique et élément de fragmentation ; il faut dans ce cas définir des mesures de compensation
des impacts liés à la fragmentation des habitats (cf. passages à faune).
- Objet du présent propos, la zone de connexion biologique regroupe l’ensemble des corridors de toute nature
présents sur l’espace considéré. Entre autres paramètres, elle dépend de la distance entre les taches ; de la
qualité des réseaux de corridors ; de la largeur et de la complexité des structures ; de la densité des différents
réseaux7. Il semble alors que la multiplicité des types de connexions soit une sécurité pour la pérennité des
échanges8. Ainsi, « la notion de corridor intéresse un seul type d’espèce (forestière utilisant le couvert d’une
haie pour ses déplacements), alors que la notion de zone de connexion biologique intéresse l’ensemble des
espèces du territoire et l’ensemble des éléments qu’elles pourront utiliser pour relier deux habitats propices à
leur survie (haies, herbages, sol nu, cultures, arbres isolés, ruisseaux, etc.)9.
Figure A : Schéma de la notion de zone de connexion biologique par rapport à la notion de corridor. Réalisé par
D.Parisse 2011, d’après Clergeau et Désiré, 1999
Ce concept de zone de connexion écologique est important en aménagement, car il permet d’appliquer les théories de
l’écologie du paysage au territoire considéré. Par exemple, l’aménagement d’un passage à faune (ou toute autre
mesure compensatoire d’un aménagement) peut se montrer insuffisant si la pérennité de l’ensemble des zones de
connexion biologique n’est pas assurée. A l’inverse, la considération de la zone de connexion biologique d’un territoire
permet de limiter les mesures compensatoires liées aux projets d’aménagement10
.
Bois Bois
Matrice Matrice
Forêt
Forêt
Corridor Zone de connexion biologique
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 42
2.2.2 – La notion de « trame » découle de la connectivité des éléments semi-naturels
Le réseau ou trame écologique d’un territoire est l’addition des noyaux d’habitats reliés aux corridors
considérés143. Plusieurs types de connexions peuvent être différenciées, elles représentent alors
différentes « sous-trames » : corridor-haie/noyau-bois font partie de la sous-trame forestière par
exemple. La notion de trame traduit alors la connectivité écologique existant entre différents
milieux144.
Deux sortes de connectivité sont à différencier : la connectivité fonctionnelle et la connectivité
spatiale. La connectivité fonctionnelle (ou biologique) dépend de l’espèce considérée alors que la
connectivité spatiale (ou structurelle) est appréhendable par cartographie145. Ainsi, le « concept de
corridor a une dimension plus fonctionnelle que structurelle »146, c’est-à-dire qu’un élément
représentant une barrière pour une espèce peut être considéré comme un corridor pour une autre.
D’après une étude de l’INRA147, la Féronie noire (Abax parallelepipedus), gros coléoptère forestier,
aime les réseaux de haies denses alors que pour le papillon Azuré bleu céleste (Lysandra bellargus),
ces haies équivalent à des barrières. De même, le Campagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus)
affectionne particulièrement les milieux de haies qui sont son habitat principal, à la différence du
Campagnol agreste (Microtus agrestis) pour qui la haie est synonyme d’obstacle et qui préfère
accomplir son cycle de vie sur les bandes enherbées148. Connectivité spatiale et fonctionnelle se
mélangent dans le cas des espèces spécialistes149, c’est pourquoi ces espèces seront particulièrement
dérangées par la fragmentation des paysages (la connectivité diminuant avec l’augmentation de la
fragmentation150).
Les études sur l’implantation de corridors doivent chercher à connaître au mieux la connectivité
fonctionnelle afin de proposer les créations les plus intéressantes en termes de connectivité spatiale
pour tenter en retour d’améliorer la connectivité fonctionnelle originelle151. Cet exercice est
complexe et présente de nombreux inconvénients.
143 LIENARD S. & CLERGEAU Ph., 2011, Trame Verte et Bleue : Utilisation des cartes d’occupation du sol pour une première
approche qualitative de la biodiversité, in Cybergeo : European Journal of Geography – Environnement, Nature et Paysage, article 519. Disponible en ligne sur cybergeo.revues.org, consulté le 8 avril 2011
144 Dossier trame verte et bleue, in Revue Espaces Naturels, n° 34 avril 2011, www.espaces-
naturels.info/sites/all/feuilletage/index.htm
145, 146, 151 CLERGEAU P. & DESIRE G., 1999, Biodiversité, paysage et aménagement : du corridor à la zone de connexion biologique,
in Mappemonde n° 55, 1999.3, pp. 19-23.
147 LE ROUX X., BARBAULT R., BAUDRY J., BUREL F., DOUSSAN I., GARNIER E., HERZOG F., LAVOREL S., LIFRAN R., ROGER-ESTRADE J.,
SARTHOU J.P., TROMMETTER M., (éditeurs), 2008, Agriculture et biodiversité - Valoriser les synergies, Expertise scientifique collective, synthèse du rapport, INRA (France), 37 pages
148 PAILLAT G. & BUTET A., 1994, Fragmentation et connectivité dans les paysages : importance des habitats corridors pour les
petits mammifères, in ARVICOLA, tome VI, n°2, 1994, pp. 5-12.
149 BUREL F. & BAUDRY J., 2001, Ecologie du paysage – Concepts, méthodes et applications, Ed. Tec & Doc, 359 pages
150 GERBEAUD MAULIN F. & LONG M., Avril 2008, La fragmentation des milieux naturels – Tome 1- Etat de l’art en matière
d’évaluation de la fragmentation des milieux naturels, MEEDDAT & DIREN PACA, 73 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
43 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
2.2.3 – Du questionnement de l’efficacité des corridors
Les études portant sur les corridors et leur création sont assez récentes, ce qui induit qu’il existe
encore peu de preuves véritables de leur efficacité concernant la facilitation des échanges. Ce
manque de résultats provient aussi de la difficulté à mettre en place un suivi infaillible sur le long
terme en ce qui concerne les déplacements de la faune et de la flore152.
Théoriquement, les corridors seraient à même d’augmenter la richesse spécifique donc la diversité
d’un territoire, d’augmenter la taille d’une population donnée, de diminuer les risques d’extinction
ou encore de favoriser la réintroduction naturelle d’espèces menacées ou disparues. Ils
permettraient aussi de réduire les risques de dépression ou de consanguinité au sein d’un habitat en
maintenant la diversité génétique, ils offriraient un refuge en cas de perturbations et présenteraient
une solution pour pallier à la disparition d’espèces liée au changement climatique153. D’après
certaines études, la pratique semble rejoindre la théorie : les corridors augmentent jusqu’à 50% les
déplacements des individus entre les taches (par rapport aux taches isolées)154. De plus, il a été
démontré qu’un corridor rectiligne est plus efficace qu’un corridor courbe car les animaux n’ont pas
à chercher leur chemin155, ce qui veut donc dire que le corridor est emprunté pour les fonctions de
déplacement pour lesquelles il a été pensé. Ainsi, les corridors semblent servir au déplacement de
tous les taxons exceptés les oiseaux qui s’en servent probablement moins mais voyagent plus
facilement sur de longues distances156.
Néanmoins, les corridors présentent de nombreux inconvénients potentiels. Homogénéisation
génétique des métapopulations (donc augmentation de la vulnérabilité), propagation des maladies,
augmentation des prédations par effet-lisière, invasion d’espèces exotiques, non-intérêt pour
certaines espèces si les études sont trop générales157, coût économique élevé de maintien des
éléments constitutifs de ces corridors, etc., sont un rapide aperçu des arguments avancés en leur
défaveur158. L’invasion potentielle d’espèces exogènes est l’un des principaux effets négatifs craints
par les scientifiques bien que ce phénomène soit à relativiser : en Grande-Bretagne par exemple, sur
les « dizaines de milliers d’espèces végétales introduites », 1200 se sont installées de manière
durable et seulement une quinzaine sont considérées comme de réelles invasives159.
152, 153, 157 BERGES L., ROCHE Ph., AVON C., 2010, Corridors écologiques et conservation de la biodiversité, intérêts et limites pour la
mise en place de la Trame verte et bleue, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct. 2010, pp. 34-39.
154, 156 GILBERT-NORTON L., WILSON R., STEVENS J., BEARD K., 2009, A meta-analytic review of corridor effectiveness, in
Conservation Biology, Vol. 24, n°3, 2010, pp. 660-668.
155 BUREL F. & BAUDRY J., 2001, Ecologie du paysage – Concepts, méthodes et applications, Ed. Tec & Doc, 359 pages
158 SIMBERLOFF and COX, 1987 in SAUNDERS D., HOBBS R., MARGULES C., 1991, Biological Consequences of Ecosystem
Fragmentation : A Review, in Conservation Biology, Vol. 5, n°1, Mars 1991, pp. 18-32. Disponible en ligne sur www.jstor.org
159 JANET C., 2007, Mieux comprendre l’actualité – notes de synthèses, Biodiversité : entre complexité et perplexité (Faits, débats et
controverses à propos de la diversité biologique),INRA, mars 2007, 13 pages, www.inra.fr/Internet/Departements/ESR/comprendre/
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 44
Avantages et inconvénients sont à prendre avec précaution car l’interprétation de l’efficacité d’un
corridor dépend de nombreux paramètres tels que les emboîtements d’échelles160, la localisation, la
situation ou les caractéristiques du corridor considéré161. Certaines études réalisées en Amérique du
Nord mettent en avant que la présence de milieux considérés comme corridors permettent le
maintien d’espèces d’oiseaux particulières qui leur sont inféodées : si ces « corridors » venaient à
disparaître, ces espèces rares s’étreindraient162.
Les paragraphes précédents exposent toute la complexité d’un retour sur l’efficacité ou les
inconvénients des corridors. Les discours étant variés et contradictoires, une conclusion sur
l’aberration du concept de corridor ou sur son efficacité certaine serait prématurée. L’essentiel est ici
de saisir la complexité de son application en aménagement du territoire et de relativiser les créations
actuelles et les propositions de développement futures.
2.3 –Application du concept de corridor au territoire
Les différents acteurs de la conservation de l’environnement n’ont pas tardé à reprendre le concept
de corridor écologique pour l’appliquer à l’aménagement du territoire. Diverses techniques ont alors
vu le jour, poussées par la nécessité de l’Etat de produire un Réseau Ecologique National à intégrer
dans le Réseau Ecologique Paneuropéen.
2.3.1 – Présentation des différentes méthodes de définition des corridors
Trois méthodes sont proposées en fonction des besoins des structures pour arriver à définir des
corridors écologiques théoriques.
§ La Méthode « ECONAT » ou Perméabilité des milieux
Son but est de simuler les déplacements d’une espèce en appliquant des coefficients de résistance
aux différents milieux qu’elle sera amenée à traverser au cours d’un déplacement163. Chaque
coefficient est attribué en fonction des capacités de l’espèce considérée. Par exemple, pour une
espèce forestière, les milieux de plaine auront des coefficients plus importants que les boisements,
car le déplacement de l’espèce y sera perturbé. Cette méthode semble se rapprocher de la réalité
comportementale des espèces, car elle se base sur les réponses potentielles vis-à-vis de certaines
situations. Sa difficulté d’application réside dans le besoin de connaissances pointues sur l’écologie
de l’espèce considérée164. On peut aussi imaginer que déterminer des corridors de cette manière
favorisera une espèce par rapport à d’autres, ce qui n’est pas forcément le but recherché…
160 BUREL F. & BAUDRY J., 2001, Ecologie du paysage – Concepts, méthodes et applications, Ed. Tec & Doc, 359 pages
161 SAUNDERS D., HOBBS R., MARGULES C., 1991, Biological Consequences of Ecosystem Fragmentation : A Review, in Conservation
Biology, Vol. 5, n°1, Mars 1991, pp. 18-32. Disponible en ligne sur www.jstor.org
162 ANDERSON et al., 1977 ; KROODSMA, 1982 ; MORNEAU et al., 1999 in KING D., CHANDLER R., COLLINS J., PETERSEN W.,
LAUTZENHEISER T., 2009, Effects of width, edge and habitat on the abundance and nesting success of scrub-shrub birds in powerline corridors, in Biological Conservation, n°142, 2009, pp. 2672-2680. Disponible en ligne sur www.elsevier.com
163 BIRARD C. (dir.), déc. 2007, Journal des Corridors Ecologiques - Outils d’aménagement durable du territoire pour une
conservation dynamique de la biodiversité, Ed. FPNRF, 8 pages
164 AMSALLEM J., DESHAYES M., BONNEVIALLE M., 2010, Analyse comparative de méthodes d’élaboration de trames vertes et
bleues nationales et régionales, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct. 2010, pp. 40-45.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
45 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
§ La Méthode « CRENAM » ou interprétation visuelle :
Cette méthode est basée sur une approche paysagère par photointerprétation. Elle aboutit à la mise
en évidence des connexions potentielles les plus directes entre deux isolats de même nature selon
leur distance d’éloignement et l’occupation du sol qui les sépare165. En intégrant moins de
paramètres que la méthode de perméabilité des milieux, elle permet moins de cumul d’erreurs mais
est, de ce fait, moins précise et plus éloignée de la réalité du fonctionnement des espèces166.
§ La Méthode de dilatation/érosion, une méthode intermédiaire167 :
Cette méthode comporte deux étapes principales pour arriver à déterminer les corridors théoriques
permettant de relier deux taches d’habitats (cf. figure 12).
La première phase consiste à dilater les taches de la trame considérée avec une largeur de tampon
déterminée en fonction de l’espèce choisie. De ce fait, les auréoles assez proches entrent en contact
et fusionnent.
La deuxième étape est une commande d’érosion de la largeur de dilatation, c’est-à-dire qu’on
soustrait cette même largeur à la couche obtenue à l’étape précédente : les fusions des auréoles
sont conservées et illustrent les corridors pouvant exister entre les taches.
Figure 12 : représentation des étapes de la méthode de dilatation-érosion de définition des
corridors écologiques. Conception et réalisation Cemagref, in Amsallem et al., 2010
Cette méthode suppose un minimum de connaissances en écologie des espèces.
L’émergence de ces diverses techniques plus ou moins précises de définition des corridors provient
du besoin des collectivités d’intégrer la biodiversité dans leurs choix politiques sans attendre un
consensus quant au choix de la méthode. Ceci est en partie incité par la Stratégie Nationale pour la
Biobiversité.
165, 167 AMSALLEM J., DESHAYES M., BONNEVIALLE M., 2010, Analyse comparative de méthodes d’élaboration de trames vertes et
bleues nationales et régionales, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct. 2010, pp. 40-45.
166 BIRARD C. (dir.), déc. 2007, Journal des Corridors Ecologiques - Outils d’aménagement durable du territoire pour une
conservation dynamique de la biodiversité, Ed. FPNRF, 8 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 46
2.3.2 – La TVB nationale et sa déclinaison à l’échelle régionale
La Stratégie Paneuropéenne pour la Protection de la Diversité Biologique et Paysagère a été énoncée
en 1995. C’est l’un des premiers textes internationaux qui explicite clairement le concept de réseau
écologique et la volonté de mise en place d’un Réseau Ecologique Paneuropéen168.
En France, la Loi d’Orientation pour l’Aménagement et le Développement Durable des Territoires
(LOADDT) de 1999 estime qu’il revient d’ « identifier […] les réseaux écologiques, les continuités et
les extensions des espaces protégés » (article 23) dans le but de constituer un Réseau Ecologique
National qui décline et s’intègre au Réseau Ecologique Paneuropéen.
Le Grenelle II de l’Environnement fait de l’établissement de ce Réseau Ecologique, plus connu sous le
nom de Trame Verte et Bleue (TVB), une priorité nationale169. Un des objectifs de la TVB est de
limiter les effets de la fragmentation sur les habitats naturels170, mais pas de limiter le processus de
fragmentation en lui-même…
La TVB s’appréhende sur trois niveaux d’approche territoriale : premièrement, les orientations
nationales ; deuxièmement, la constitution dans chaque région d’un Schéma Régional de Cohérence
Ecologique (SRCE) compatible avec les orientations nationales ; et troisièmement, la prise en compte
du SRCE dans les documents de planification des collectivités territoriales171.
L’établissement de la TVB s’organise autour de cinq critères de cohérence nationale qui
s’intéressent172 :
§ aux besoins des espèces appartenant aux listes régionales des espèces déterminantes. Ces
listes régionales sont déterminées sur la base des espèces classées dans la liste rouge de
l’UICN (et des espèces non-menacées). Pour chaque espèce est déterminée une
responsabilité régionale, soit la représentation de l’espèce dans chaque région. L’espèce est
sélectionnée pour la liste déterminante d’une région si le rapport effectif régional/effectif
national est supérieur au rapport de la superficie régionale/superficie nationale (multiplié
par deux pour les espèces non menacées). Une attention particulière est accordée aux
espèces endémiques ou en limite d’aire de répartition, illustrant souvent une population en
déplacement.
§ aux habitats appartenant aux listes régionales des habitats déterminants, qui regroupent les
milieux associés aux espèces déterminantes ou les milieux d’intérêt patrimonial au niveau
national ou communautaire.
168, 172 AMSALLEM J., DESHAYES M., BONNEVIALLE M., 2010, Analyse comparative de méthodes d’élaboration de trames vertes et
bleues nationales et régionales, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct. 2010, pp. 40-45.
169 DESHAYES M. & AMSALLEM J. (coord.), Réunion groupe « TVB », Fédération PNR, 18 mai 2009, Trame verte et bleue -
Orientations nationales pour la préservation et la restauration des continuités écologiques -Deuxième document : Guide méthodologique, format powerpoint, 24 diapositives
170, 171, 172 Ministère de l’Ecologie, des Energies Renouvelables, du Développement Durable et de la Mer, rapport du 27 avril 2010,
L’articulation avec la Trame Verte et Bleue, 5 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
47 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
§ aux espaces déterminants pour les milieux humides et aquatiques : les SRCE devront être
compatibles avec les Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE)
pour la mise en place de la Trame Bleue. Cette Trame Bleue est une spécificité française, les
autres pays européens se concentrant la plupart du temps sur leur trame verte.
§ aux aires protégées telles que les zonages Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope(APPB),
les cœurs de Parcs Nationaux, les Réserves Naturelles…
§ aux enjeux suprarégionaux et transfrontaliers des continuités écologiques. La TVB a une
dimension interrégionale, d’où un besoin de cohérence des représentations cartographiques
régionales pour permettre la synthèse nationale et minimiser le problème de raccordement
frontalier des SRCE. Ceci sera contrôlé par un comité régional TVB.
Pour rejoindre le dernier échelon de déclinaison territorial (le niveau local), la TVB sera opposable
aux documents d’urbanisme sur le principe de compatibilité de ces derniers (cf. paragraphe 1.1.3).
Néanmoins, les collectivités territoriales n’ont pas attendu l’établissement de la TVB pour
commencer à intégrer les corridors écologiques dans leurs préoccupations et les orientations de
leurs documents de planification.
2.3.3 – Intégration des corridors aux différents outils d’aménagement du territoire
L’établissement de la TVB est voulu comme une relation permanente entre dynamiques ascendantes
(de grande échelle à petite échelle) et descendantes (de petite échelle à grande échelle). Les
différentes échelles doivent se nourrir mutuellement de leurs expériences et de leurs avancées
respectives. Il convient donc d’ « intégrer les résultats des autres échelles dans la démarche de
définition des corridors quand ils sont connus mais de ne pas les attendre pour travailler »173.
C’est ainsi que de nombreuses communes, communautés de communes ou Parcs Naturels Régionaux
(PNR) se sont penchés sur la définition de leur réseau écologique et sur les mesures à prendre pour le
préserver.
Les PNR sont les collectivités territoriales les plus actives en matière de réflexion et d’avancée sur la
constitution de réseaux écologiques. De nombreuses publications en attestent, comme le « Journal
des corridors écologiques »174.
Cependant, d’après la Fédération des PNR, l’échelle de travail la plus pertinente pour définir un
réseau écologique serait le SCoT établi par les communautés de communes. Comme déjà abordé
dans le paragraphe 1.5.2, la Communauté de Communes du Pays de Combray, à laquelle
appartiennent les communes de l’AFR, travaille actuellement à l’élaboration de son SCoT dont l’un
des enjeux futurs sera la préservation des connexions écologiques existantes.
173 LIENARD S. & CLERGEAU Ph., 2011, Trame Verte et Bleue : Utilisation des cartes d’occupation du sol pour une première approche
qualitative de la biodiversité, in Cybergeo : European Journal of Geography – Environnement, Nature et Paysage, article 519. Disponible en ligne sur cybergeo.revues.org, consulté le 8 avril 2011
174 BIRARD C. (dir.), déc. 2007, Journal des Corridors Ecologiques - Outils d’aménagement durable du territoire pour une
conservation dynamique de la biodiversité, Ed. FPNRF, 8 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 48
Une solution plus locale, et mise en place par certaines communes, est d’intégrer le réseau
écologique dans les PLU. Le réseau écologique se retrouve dans les enjeux de l’Etat Initial, dans les
orientations motivées du Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD), et finit traduit
dans le zonage communal, rendant ainsi les zones de corridors inconstructibles.
Saint-Martin d’Uriage, en Isère, est l’une des premières communes françaises à avoir intégré un
zonage « corridor écologique ». Le PLU de Viarmes (95) va plus loin dans les détails de ces « zones
naturelles inscrites dans le corridor écologique » (cf. extrait du zonage du PLU ci-dessous).
Figure 13 : Extrait du zonage du PLU de Viarmes, intégrant les corridors écologiques,
Vendryes C., présentation DDT seine et marne, 30/10/2010
Les recherches bibliographiques sur les principaux concepts régissant l’écologie du paysage ainsi que
leur traduction pratique en aménagement du territoire ont conduit à l’élaboration réfléchie de la
méthodologie développée lors de la présente étude et présentée ci-après.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
49 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Figure 14 : Illiers-Combray dans le SRCE de la
Région Centre, SRCE nov. 2009, D.Parisse, 2011
III – Méthodologie mise en œuvre
Ce chapitre s’attache à détailler les étapes et la réflexion dont résulte le travail final de préconisation
de maintien des éléments semi-naturels et de proposition d’aménagements potentiels pour
optimiser les échanges écologiques sur le territoire de l’AFR (cf. annexe 5).
3.1 – Définition du réseau écologique du périmètre de l’AFR d’Illiers-Combray
L’étape préalable à la qualification des éléments du périmètre a été leur recensement et la définition
des connexions écologiques potentielles existantes localement et à plus petite échelle.
3.1.1 – Intégration du territoire dans un réseau écologique plus large
D’après les principes de compatibilité des différentes échelles de réseaux écologiques exposés dans
la partie 2.4, il convient de s’intéresser à l’intégration du territoire de l’AFR d’Illiers-Combray dans un
réseau écologique de plus petite échelle.
La région Centre est en train de se doter de
son SRCE ; l’approbation n’est pas encore
définitive mais l’élaboration est en bonne
voie et une cartographie sommaire des
sous-trames considérées est disponible en
ligne (agora.regioncentre.fr). La seule sous-
trame ressortant comme intéressante à
l’échelon régional dans le secteur d’étude
est le corridor humide constitué par la
jonction des vallées du Loir, de la Thironne
et de la Foussarde.
L’Etat Initial de l’Environnement du SCot des
Pays de Combray et Courvillois expose le
secteur du SRCE qui comprend les
communes de l’AFR. Ceci apporte des
précisions quant à l’organisation du réseau
écologique local. Par exemple, les espaces
boisés du secteur d’étude sont connectés
aux grands espaces boisés du Perche,
directement au Nord-Ouest de la zone (cf.
figure 14 ci-contre).
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 50
D’un point de vue pratique, pour connecter le périmètre de l’AFR au territoire alentour, les
explorations de terrain ont été élargies à quelques centaines de mètres autour du périmètre de
l’AFR. En considérant les espaces boisés, ceci a permis de connecter les petits boisements de l’AFR à
des boisements plus importants tels que, au nord, ceux de Saint-Eman et au Sud, ceux de la vallée du
Loir à partir de Saint-Avit-les-Guespières.
3.1.2 – Définition des différentes sous-trames
Les éléments semi-naturels du territoire de l’AFR ont été différenciés par photointerprétation. Les
couches SIG de la pré-étude foncière ont été complétées (« boisements », « cultures », « prairies »,
« cours d’eau permanents ») et d’autres ont été ajoutées à la base de données : «fossés », « haies »,
« jachères », etc. Ceci permet de distinguer chaque catégorie d’élément semi-naturel qui aura une
fonction différente dans la notion de connexion écologique (haie=corridor ; bois=réservoir, etc.).
Une sous-trame représente un ensemble de milieux homogènes. La stratégie de mise en place de la
TVB nationale préconise la différenciation de cinq sous-trames : forestière/ouverte humide/ouverte
xérique*/grandes cultures/aquatique175. Le SRCE de la région Centre a simplifié cette distinction en
trois sous-trames : milieux boisés, milieux ouverts et semi-ouverts, et milieux humides. Le choix de la
méthode s’est porté sur ce modèle, pour optimiser l’intégration de cette étude locale au réseau
écologique régional. Cette simplification ne pose aucun problème puisque chaque élément semi-
naturel du territoire étudié s’intègre dans une des sous-trames proposées.
La trame forestière regroupe les boisements de taille considérable, les bosquets, les haies et les
arbres isolés du périmètre. La trame prairiale est définie par les jachères, prairies, friches, chemins et
bandes enherbés. Enfin, la trame aquatique concerne les cours d’eau, mares et fossés de la zone
d’étude. Ceci permet de différencier, au sein d’une même trame, les rôles des éléments qui la
composent : par exemple, au sein de la trame prairiale, prairies et jachères seront considérées
comme les éléments sources alors que chemins et bandes enherbées auront plutôt un rôle de
corridors (bien que cela dépende des espèces, comme vu dans le paragraphe 2.1.1).
Les études sur la caractérisation des corridors écologiques faisant peu état d’une analyse à une
échelle aussi précise que celle du territoire de l’AFR d’Illiers, certains choix font simplement appel à
la logique, ne pouvant s’appuyer sur une bibliographie inexistante. Par exemple, le cas particulier des
vergers est à signaler dans cette étude : ils ont été intégrés dans les trames prairiale pour leur strate
herbacée et forestière pour leur strate arborée.
La question des espaces urbains s’est ensuite posée. Sur le secteur d’étude, l’espace urbain le plus
important est le village d’Illiers. Les boisements urbains ont été intégrés à la trame forestière car, en
Beauce, ils forment souvent des espaces non négligeables par rapport aux alentours plutôt dénudés
(encore que, sur le périmètre de l’AFR, les boisements soient relativement présents car on se situe en
bordure occidentale de la plaine, à la limite du Perche-Gouët). Il faut cependant noter la banalité et
l’exotisme des espèces végétales en milieu urbain (une seule espèce et une seule strate par haie
d’ornement par exemple). Des réserves peuvent alors être émises quant à leur efficacité réelle en
termes de corridor.
175 DESHAYES M. & AMSALLEM J. (coord.), Réunion groupe « TVB », Fédération PNR, 18 mai 2009, Trame verte et bleue -
Orientations nationales pour la préservation et la restauration des continuités écologiques -Deuxième document : Guide méthodologique, format powerpoint, 24 diapositives
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
51 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
La détermination par photointerprétation a été suivie d’une phase de validation et de complément
sur le terrain pour recenser de manière la plus exhaustive possible les éléments constituant chaque
trame définie plus haut.
3.1.3 – Définition des corridors écologiques sous SIG
La méthode de dilatation/érosion déjà mise en œuvre lors de l’étude de l’an passé a été reprise pour
des raisons pratiques et du fait du peu de données précises disponibles pour appliquer la méthode
plus poussée de perméabilité des milieux (cf. paragraphe 2.4.1).
Cette méthode convient à la présente étude car elle est facile à interpréter et à vulgariser (objectif du
rapport à rendre au CG28) ; elle n’est pas réductrice à un groupe d’espèces, mais, plus générale, elle
prend en compte (indirectement) un grand éventail d’espèces végétales et animales ; elle a tendance
à déterminer plus de corridors potentiels que la méthode de perméabilité donc elle est intéressante
dans un environnement très anthropisé, car la deuxième méthode donnerait trop d’espaces
imperméables alors que les individus habitués à vivre en espace de grande pression réagissent peut-
être différemment de la théorie de l’écologie classique de leur espèce. Par exemple, le chevreuil est
considéré comme une espèce forestière176 alors qu’il est observable en Beauce dans de grands
espaces ouverts éloignés de tout habitat boisé.
L’attention a ensuite été portée sur le recensement des potentiels obstacles physiques ou psychiques
qui peuvent perturber le fonctionnement du réseau en annihilant le déplacement des espèces177. Le
territoire de l’AFR présente peu d’obstacles insurmontables, les routes principales étant plutôt
étroites et l’habitat essentiellement organisé en petits hameaux. L’empreinte de l’autoroute doit
cependant être enlevée aux couches illustrant les trames forestière et prairiale car elle représente la
barrière la plus conséquente du territoire pour le déplacement des espèces (même si ce frein peut
être relativisé si l’on se réfère par exemple au transport de graines par les véhicules ou à la présence
de syrphes le long des glissières de sécurité178).
La méthode de dilatation/érosion implique l’utilisation d’une distance de dispersion à définir pour
l’analyse SIG.
3.1.4 – Quelle distance de dispersion retenir pour les corridors du périmètre?
Les recherches bibliographiques mettent en avant un manque criant d’informations en matière de
largeur applicable et appliquée à la définition des corridors179. Ces lacunes proviennent des faibles
connaissances sur les capacités de dispersion des espèces et sur les facteurs pouvant les contraindre
dans leurs déplacements. Il apparaît donc plutôt délicat de dessiner des corridors à partir d’un petit
nombre d’espèces-clés180.
176 BIRARD C. (dir.), déc. 2007, Journal des Corridors Ecologiques - Outils d’aménagement durable du territoire pour une
conservation dynamique de la biodiversité, Ed. FPNRF, 8 pages
177 MENARD Ph. & CLERGEAU Ph., 2001, La notion de zone de connexion biologique, son application en aménagement du territoire,
in Mappemonde, n°64, 2001.4, pp. 24-29.
178 BUREL F. & BAUDRY J., 2001, Ecologie du paysage – Concepts, méthodes et applications, Ed. Tec & Doc, 359 pages
179 AMSALLEM J., DESHAYES M., BONNEVIALLE M., 2010, Analyse comparative de méthodes d’élaboration de trames vertes et
bleues nationales et régionales, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct. 2010, pp. 40-45.
180 LIENARD S. & CLERGEAU Ph., 2011, Trame Verte et Bleue : Utilisation des cartes d’occupation du sol pour une première
approche qualitative de la biodiversité, in Cybergeo : European Journal of Geography – Environnement, Nature et Paysage, article 519. Disponible en ligne sur cybergeo.revues.org, consulté le 8 avril 2011
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 52
C’est pourquoi, le choix dans cette étude s’est porté sur une largeur de 100 mètres plutôt générale et
appuyée sur des données scientifiques précises. Il faut tout d’abord rappeler que la bande de 100
mètres a déjà été utilisée dans le travail de l’année passée. Après étude détaillée de la bibliographie,
il apparaît que cette distance semble représenter un seuil dans la dispersion de la plupart des
espèces floristiques forestières ainsi que chez de nombreux invertébrés et oiseaux. Ces derniers sont
cependant à considérer avec précaution car les études se contredisent.
Ainsi, une ouverture de 100 mètres à travers champs pourrait être une barrière totale à la dispersion
des petits organismes tels que les invertébrés ou certaines espèces d’oiseaux181. Seules les espèces à
« faible valeur patrimoniale » semblent parvenir à surmonter cet éloignement182.
De plus, une étude sur les plantes forestières183 établit que la richesse spécifique d’une forêt se
retrouve essentiellement dans les 100 premiers mètres de la haie attenante. Ce qui étaie en même
temps l’hypothèse que les boisements se comportent comme une source pour les espèces de haie.
Cette distance de 100 mètres sera utilisée pour la définition des corridors des trames forestière et
prairiale. Le corridor humide restera sans distance car rares sont les animaux inféodés à l’eau à se
déplacer très loin d’elle : la connectivité spatiale est alors bien plus importante que la connectivité
fonctionnelle (cf. paragraphe 2.1.3).
En outre, cette longueur de corridor va être amenée à varier selon différents scenarii basés sur des
distances de dispersion tirées de la bibliographie. Ainsi, le bureau d’étude Biotope s’est appuyé sur
deux distances différentes dans son rapport sur le réseau écologique de la région Centre184 : 500
mètres pour la trame forestière et 250 mètres pour la trame prairiale. Le groupe de travail IBIS s’est,
quant à lui, arrêté sur une distance moyenne de dispersion des carabes de 35 mètres185. La famille
des carabidae comportant des espèces forestières aussi bien que de milieux ouverts, cette distance
sera affectée aux deux trames de référence.
Il aurait été intéressant d’apporter une variation au corridor aquatique, cependant, la bibliographie
n’est pas assez fournie sur ce point pour que cet exercice conserve des limites scientifiques.
181 MADER, 1984 ; SAUNDERS & de RIBEIRA, 1991 in SAUNDERS D., HOBBS R., MARGULES C., 1991, Biological Consequences of
Ecosystem Fragmentation : A Review, in Conservation Biology, Vol. 5, n°1, Mars 1991, pp. 18-32. Disponible en ligne sur www.jstor.org
182 DECONCHAT M. & BALENT G., 1996, Biodiversité et forêt dans un paysage agricole : Etude bibliographique. In Etudes et
Recherches sur les Systèmes Agraires et le Développement, n° 29, 1996, pp.15-36.
183 WEHLING S. & DIEKMANN M., 2009, Importance of hedgerows as habitat corridors for forest plants in agricultural landscapes, in
Biological Conservation, n°142, 2009, pp. 2522-2530. Disponible en ligne sur www.elsevier.com
184 BIOTOPE, nov. 2009, Cartographie du réseau écologique sur le territoire de la région Centre, 60 pages
185 ARNAULT I., BOUQUET C., BOURON A., CHEVALLIER N., DERIEUX A., FRENE G., FORT JL., GARNIER A., GUICHARD V., GUILLOU E.,
LE BRIS C., LESAGE J., MAILLET MEZERAY J., OLAGNON J., REYNAUD JS., WARTELLE R., 2009, Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitations agricoles IBIS – Espaces de Biodiversité
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
53 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
3.2 – Conception d’indicateurs de biodiversité pour les éléments fixes
Dans un souci de vulgarisation du rendu final du travail de préconisation, les éléments de même
nature ont été hiérarchisés les uns par rapport aux autres (haies entre elles, fossés entre eux). Ceci
dans le but d’illustrer au mieux quels seraient les éléments « les plus intéressants » à conserver, et
ainsi favoriser l’aide à la décision autour de cette conservation. Il est apparu que ce qui était
recherché était la mise en place d’indicateurs de biodiversité tels que définis par Noss en 1990186 :
« une manière d’échapper à l’imprécision associée à la question de biodiversité est d’identifier des
caractéristiques quantifiables ou indicateurs de biodiversité à utiliser dans les programmes
d’inventaire, de suivi et d’évaluation environnementaux. »
D’après Girardin et al., 2005187 : un indicateur est « une variable positionnée par rapport à une
référence qui sert au diagnostic, à l’aide à la décision ou à la communication ». A ceci s’ajoute un
autre intérêt de l’indicateur qui est de « respect[er] les espaces d’incertitude que la mesure ne tolère
pas », Harold Levrel, 2007188.
Un indicateur va donc simplifier des phénomènes dans le but de faciliter les échanges et les
réflexions entre les différents acteurs du territoire considéré. Or, cette simplification n’est pas sans
effet sur les variables et les phénomènes considérés. Toute la subtilité d’un indicateur de biodiversité
peut se résumer dans cette phrase attribuée au poète et philosophe Paul Valéry "Tout ce qui est
simple est faux et tout ce qui n’est pas simple est inutilisable".
L’OCDE différencie trois types d’indicateurs (PER)189 :
§ indicateurs de Pression (capacité de résilience* du milieu suite aux pressions exercées par les
activités humaines ou les processus naturels),
§ indicateurs d’Etat (description d’une situation environnementale à un instant donné)
§ indicateurs de Réponse (capacité de la société à réagir face à un problème environnemental).
Les indicateurs les plus intéressants pour cette étude appartiennent à la catégorie d’état de la
biodiversité. Or, les nombreuses études réalisées autour des indicateurs de biodiversité sont
d’accord sur le même point : la rareté des indicateurs d’état par rapport à la pléthore d’indicateurs
de pression ou de réponse.
186 NOSS R., 1990, Indicators for monitoring biodiversity : a hierarchical approach, in Conservation Biology, vol. 4, n°4, déc. 1990, pp.
355-364.
187, 188 in BROCHIER M., 2009, Evaluation de la biodiversité à l’échelle d’un territoire agricole à partir d’un indicateur, Mémoire de
fin d’études, soutenu en 2009, ENESAD, 60 pages
189 MILHE N., 2003, Contribution a l’élaboration d’indicateurs spatiaux pour le suivi des habitats naturels par utilisation d’indices de
structure du paysage - Application à la Grande Camargue, Mémoire de fin d’études, soutenu en 2003, Université de Provence, Aix-Marseille I, 49 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 54
3.2.1 – Choix des critères de qualité pour chaque type d’élément fixe
Une grille de critères à observer sur le terrain a été réalisée pour chaque type d’élément semi-
naturel. Ces critères sont présentés en annexe 6. Notons le cas particulier des arbres isolés, dont les
caractéristiques à observer sont largement différentes du reste des éléments forestiers : une grille
spécifique individualise ces critères particuliers.
· Les critères retenus sont basés sur le travail de l’année passée190 et sur les critères de
qualification tirés des recherches bibliographiques, qui paraissent les plus pertinents au vu du sujet,
ainsi que facilement observables sur le terrain. Par exemple, la densité de pieds ligneux dans un
élément boisé n’a pas été conservée car peu représentative de la biodiversité de cet élément. Au
contraire, la présence de troncs creux ou de bois mort au sol a été conservée car facile à appliquer et
très intéressante pour la microfaune191.
Les différents critères présentent, au sein d’une même grille, des variations d’échelle dans le but
d’intégrer toute la complexité de la prise en compte des différents niveaux de biodiversité. Comme
déjà noté dans le paragraphe 1.1.1, la diversité génétique n’a pas été retenue pour notre étude car
trop compliquée à observer.
De plus, les critères ont été triés suivant les trois catégories de qualification des éléments semi-
naturels utilisés en écologie du paysage192 : la fonctionnalité de l’élément étudié (en terme de
connexion écologique) ; sa qualité intrinsèque (odeur de l’eau ; nombre d’espèces végétales,
présence de mousse sur un arbre isolé) et sa capacité (taille, largeur, hauteur, rôle anti-érosif). Ceci
permet de différencier clairement les objectifs d’observation sur le terrain. Certains critères, tels que
le nombre d’éléments connectés à l’élément étudié ou encore la superficie et le périmètre d’une
jachère ou d’un boisement, peuvent être préalablement remplis grâce aux SIG.
· Un des critères retenus mérite qu’on s’y attarde. Le rapport entre la superficie et le
périmètre d’un élément, appelé indice de compacité en écologie du paysage ou théorème
d’isopérimétrie en mathématique, fournit des renseignements sur la forme globale de l’élément
étudié, à partir de la formule ci-contre :
190 CHALMANDRIER R., 2010, Amélioration des connaissances de la biodiversité d’un territoire pour un aménagement foncier rural : Exemple d’un cas en Eure-et-Loir, Mémoire de fin d’études, soutenu en 2010, Institut Polytechnique La Salle Beauvais, 55 pages
191 HINSLEY S. & BELLAMY P., 2000, The influence of hedge structure, management and landscape context on the value of hedgerows to birds : A review, in Journal of Environmental Management, n°60, 2000, pp. 33-49. Disponible en ligne sur www.idealibrary.com
192 FRANKLIN et al., 1981 in NOSS R., 1990, Indicators for monitoring biodiversity : a hierarchical approach, in Conservation Biology,
vol. 4, n°4, déc. 1990, pp. 355-364.
4∏ x surface
périmètre ²
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55 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Ainsi, plus le rapport se rapproche de 1, plus l’élément équivaut à un cercle. Or, le cercle est
considéré, en écologie du paysage, comme la forme idéale pour qu’un élément subisse le moins
d’attaques extérieures (sa compacité est la plus élevée). L’indice de compacité donne alors une
information sur la capacité de protection de l’élément considéré face aux effets-lisières
destructeurs193. De plus il semble, d’après King et al. 2009, que « la forme des taches donne une
meilleure idée de l’abondance des espèces d’oiseaux de forêt (Template, 1986) et de prairie (Davis,
2004), que la considération de la seule superficie de ces taches ». Ce paramètre n’a été calculé que
pour les taches et non pour les « corridors » car pour les éléments linéaires, il n’aurait pas été
représentatif puisque ces derniers sont souvent trop étroits pour présenter autre chose qu’un effet-
lisière généralisé194.
Figue 15 : Schéma du principe de compacité d’un élément, Conception et réalisation D.Parisse, inspiré de
BIOTOPE, nov. 2009, Cartographie du réseau écologique sur le territoire de la région Centre, 60 pages
· Les critères de qualité sont surtout basés sur la richesse spécifique floristique plutôt que
faunistique, ceci pour des questions de facilité d’observation aussi bien que de temps et de moyens à
mettre en œuvre. Ce choix a aussi une base scientifique qui part du constat que les plantes sont la
base de la chaîne alimentaire de nombreuses espèces animales195. Ainsi, on peut facilement
rapporter la richesse en espèces de plantes à la potentialité d’accueil des animaux (de la micro à la
macrofaune)196 : l’abondance des auxiliaires de culture est ainsi fortement corrélée à la diversité
botanique de l’environnement des parcelles considérées197. De plus, les impacts de l’intensification
de l’agriculture sont directement observables sur les plantes : engrais favorisant les graminées,
surpâturage, herbicides attaquant les messicoles*, simplification du travail du sol, fauche
déraisonnée, rotation simplifiée des cultures, etc.198
Habitat 1 : forme circulaire
Compacité élevée
Effet lisière modéré
Habitat 2 : forme circulaire
Compacité faible
Effet lisière élevé
S1 = S2
P1< P2
Lisière de l’habitat
Cœur d’habitat
Périmètre de l’habitat
Epaisseur de la lisière
193 SAUNDERS D., HOBBS R., MARGULES C., 1991, Biological Consequences of Ecosystem Fragmentation : A Review, in Conservation
Biology, Vol. 5, n°1, Mars 1991, pp. 18-32. Disponible en ligne sur www.jstor.org
194 PAILLAT G. & BUTET A., 1994, Fragmentation et connectivité dans les paysages : importance des habitats corridors pour les petits
mammifères, in ARVICOLA, tome VI, n°2, 1994, pp. 5-12.
195 WALIGORA C., 2006, Dossier – Biodiversité et agriculture de conservation – des alliés à bien des égards, in Techniques Culturales
Simplifiées, n°40, nov.-déc. 2006, pp. 12-25.
196, 198 JAUZEIN Ph., 2001, L’appauvrissement floristique des champs cultivés, in Dossier de l’environnement de l’INRA, n°21, 2001,
pp 65-78.
197 BERNARD J.L., HAVET P., FORT M., 2007, Productions végétales, pratiques agricoles et faune sauvage – Pour une agriculture
performante et durable, ACTA – ONCFS, 251 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 56
3.2.2 – Protocole des relevés de terrain
La question du protocole de terrain s’est ensuite posée. Sur un territoire d’une étendue assez réduite
(1234ha), il est possible de prendre le temps de qualifier chaque élément fixe présent. Pour les
jachères, prairies et boisement, les déplacements se sont faits à pied de manière aléatoire à travers
les éléments à qualifier. Les éléments linéaires (haies, ripisylve, fossés, cours d’eau) ont été qualifiés
sur 30 mètres pris au milieu du linéaire (pour réduire au maximum les influences des extrémités).
Cette distance de 30 mètres provient de la méthodologie IBIS de caractérisation des haies.
La caractérisation des chemins se base sur le schéma suivant199 :
Des problèmes d’accessibilité se sont posés lors de la qualification des prairies et des vergers et de
certains éléments boisés car ces éléments se situent en général près des habitations et sont le plus
souvent grillagés, entourés de barbelés, électrifiés, d’où une impossibilité de pénétrer en leur sein
pour une caractérisation optimale.
Les relevés de terrain ne prétendent pas être exhaustifs, premièrement parce qu’ils ont été réalisés
entre mi-juin et mi-juillet, donc toutes les espèces de plantes n’étaient pas observables ;
deuxièmement, parce que la détermination botanique s’est concentrée sur les angiospermes
(poacées et cypéracées exceptées).
3.2.3 – Attribution des « points de conservation » à partir des critères précédents
- Définition des seuils des variables
Pour pouvoir se servir des observations de terrain, il convient d’attribuer une note à chaque modalité
de chaque variable. Avant de pouvoir attribuer ces points, il a fallu déterminer des intervalles de
valeurs.
Peeters et al., 2004 définissent trois types de valeurs de référence :
§ valeurs fixes : valeurs scientifiques ou législatives (« normes » résultant de négociations entre
dirigeants : cf. DCE et bande de 5 m en bord de cours d’eau). Au sein des valeurs fixes se
regroupent valeurs cibles (conditions désirables200 : critère de turbidité de l’eau) et valeurs
seuils (fourchette à ne pas dépasser : la majorité des critères de cette étude se décline en
valeurs seuils)
§ valeurs de référence régionales ou calculées sur la moyenne de groupes (cf. plantes rares
observables sur Illiers)
§ tendances
Bord de chemin Bord de chemin Bande de roulement
Chemin agricole
199 ARNAULT I., BOUQUET C., BOURON A., CHEVALLIER N., DERIEUX A., FRENE G., FORT JL., GARNIER A., GUICHARD V., GUILLOU E.,
LE BRIS C., LESAGE J., MAILLET MEZERAY J., OLAGNON J., REYNAUD JS., WARTELLE R., 2009, Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitations agricoles IBIS – Espaces de Biodiversité
200 MITCHELL et al. 1995 in PEETERS A., MALJEAN J.F., BIALA K., BROUCKAERT V., 2004, Les indicateurs de biodiversité pour les
prairies : un outil d'évaluation de la durabilité des systèmes d'élevage, in Fourrages, n°178, 2004, pp. 217-232.
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
57 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Certains critères n’ont pu être exploités (tel l’entretien des cours d’eau) du fait du manque
d’informations sur le terrain. Ainsi, un critère d’observation des animaux avait tout d’abord été
incorporé à la qualification des éléments semi-naturels, mais les observations qui en découlent ne
seront pas suivies d’une attribution de points systématique car elles sont trop aléatoires et n’ont pas
fait l’objet d’un protocole standardisé. De plus, de nombreuses qualifications d’éléments ayant été
faites dans des conditions défavorables à l’observation d’animaux, ce critère s’avérerait discriminant
pour certains éléments. Les seuls animaux à avoir été conservés pour l’attribution des points sont les
rats musqués et ragondins. En effet, même sans observation directe d’individus, leur présence est
facilement identifiable sur le terrain grâce aux traces laissées par leur action dégradante sur les
berges des cours d’eau. La présence attestée de ces animaux diminue de 3 points la note finale du
cours d’eau étudié.
Par ailleurs, le critère de profondeur des fossés, consciencieusement mesuré sur le terrain, a été
supprimé par la suite. Ceci est dû à l’absence totale d’études soulignant une profondeur optimale à
rechercher pour le linéaire aquatique et la biodiversité associée. Cette suppression paraît alors
obligatoire pour ne pas introduire trop d’erreurs dans la méthode, alors que la profondeur est
induite dans la prise en compte de la pente moyenne des berges (il est observé de manière
empirique que plus le fossé est profond, plus la pente est accentuée).
-Attribution de points pour chaque classe de variable
Ces points attribués en positif ou négatif en fonction de l’impact de la variable sur la biodiversité de
l’élément considéré sont appelés « points de conservation ».
Les points des différentes variations des critères ont été définis de manière plus ou moins arbitraire,
aucune bibliographie ne faisant état de ce genre de pratique. Néanmoins, l’attribution des points a
toujours eu pour base les considérations des « fiches milieux IBIS201 » et une réflexion a posteriori sur
les pondérations à apporter : le plus souvent, les attributions suivent une simple règle de
multiplication par deux (1 -2 -4) pour illustrer la progression de l’importance des classes de valeurs.
Les annotations de la catégorie « autres observations » apportent ou enlèvent 2 à 3 pts à l’élément
considéré, en fonction de leur importance ou de leur gravité (cf. grille des points de conservation en
annexe 7).
Au niveau de la richesse spécifique, une distinction entre les espèces communes et les espèces rares
et protégées en Eure-et-Loir a été opérée (d’après la liste du MNHN, en annexe 4) : espèce herbacée
commune = 0,5 pts ; espèce rare ou protégée = 5pts. Cependant, cette notation de base a été
adaptée en fonction des sous-trames : par exemple, dans la trame bleue, il était prévu d’enlever 2
points si la présence de peupliers dans la ripisylve était attestée du fait de l’action érosive de leurs
racines sur les berges202 ; ou encore dans la trame forestière, chaque espèce exotique (thuyas, etc.)
retire 0,5 pts puisqu’elle peut être considérée comme un frein à l’expression de la biodiversité locale.
201, 202 ARNAULT I., BOUQUET C., BOURON A., CHEVALLIER N., DERIEUX A., FRENE G., FORT JL., GARNIER A., GUICHARD V., GUILLOU
E., LE BRIS C., LESAGE J., MAILLET MEZERAY J., OLAGNON J., REYNAUD JS., WARTELLE R., 2009, Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitations agricoles IBIS – Espaces de Biodiversité, Fiches « Milieux » 48 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 58
Rappelons que ces critères sont déterminés pour qualifier la biodiversité potentielle d’un élément
semi-naturel considéré et non pas sa qualité propre. Dans le cas d’un arbre isolé, des branches
mortes présentes sur l’arbre peuvent illustrer un mauvais état de santé, mais seront très
intéressantes pour la microfaune203 donc les points attribués vont avoir un impact positif sur la note
finale de cet élément (+2 pts), par rapport à un arbre sur lequel nous n’aurons observé aucune trace
de bois mort.
Le nombre de points attribués pour les valeurs de chaque variable peut être discuté puisque basé sur
une démarche personnelle. Cependant, les notes finales issues de cette attribution de points servent
à des comparaisons entre éléments de même type internes à l’étude. L’application de cette
méthodologie dans un cadre bien défini ne nuit donc en rien au côté scientifique de la démarche.
3.3 – Etude diachronique pour optimiser les préconisations d’aménagements
L’idée d’étude diachronique est survenue lors de la réflexion autour des aménagements potentiels à
proposer sur le territoire de l’AFR. La visualisation d’une organisation de l’espace différente n’est pas
dirigée par un sentiment nostalgique, qui n’aurait pas sa place en aménagement du territoire, mais
elle permet de prendre du recul par rapport au paysage actuel et ainsi d’optimiser les propositions
d’aménagement.
Cette étude diachronique est basée sur une comparaison des couches SIG des éléments semi-
naturels utilisées en 2011 avec des couches SIG digitalisées d’après les orthophotoplans de 1949.
L’exercice présente des lacunes certaines puisque, par exemple, jachères et prairies sont parfois peu
évidentes à distinguer des champs cultivés ou puisque chemins et fossés se confondent facilement.
La situation de 1949 est d’autant plus intéressante qu’elle illustre le paysage islérien* d’avant le
premier remembrement datant de 1960. En parlant de remembrement, l’attention se porte
directement sur le tracé et la densité des chemins agricoles. Le constat sur Illiers-Combray est
d’ordre général : les nombreux chemins de 1949 ont souffert du remembrement. Cependant, les
chemins agricoles de l’est du territoire n’ont curieusement pas trop disparu (contrairement à ce
qu’on pourrait imaginer) : le paysage de 1949 était déjà celui d’une campagne ouverte, les chemins
ont plutôt été rectifiés pour faciliter la mécanisation (cf. annexe 8). Les chemins agricoles du sud-
ouest ont quant à eux été grandement supprimés (cf. annexe 8). Le paysage en a été beaucoup plus
modifié : l’agriculture a été intensifiée sur les terres les plus favorables. En témoigne la suppression
des arbres isolés, prairies complantées*, etc. A l’inverse, les abords des cours d’eau ont vécu une
sorte de déprise agricole et se sont progressivement boisés, les espaces ouverts qui les longent
représentant les seules prairies du territoire actuel. Dans le même temps, certaines prairies
présentes non loin des cours d’eau en 1949 ont depuis été mises en culture (cf. figure 16 ci-après).
203 HINSLEY S. & BELLAMY P., 2000, The influence of hedge structure, management and landscape context on the value of
hedgerows to birds : A review, in Journal of Environmental Management, n°60, 2000, pp. 33-49. Disponible en ligne sur www.idealibrary.com
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59 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Encart : exemple d’un chemin
coupé par l’autoroute, à côté
d’une route la franchissant
(échelle et légende cf. figure 16)
Le tracé des principaux cours d’eau (Loir et Thironne) a été rectifié à certains endroits, mais a subi en
général peu de modifications (cf. figure 16 ci-dessus). La plupart des bras secondaires ont été
conservés, ce qui est assez remarquable lorsque la majorité des cours d’eau français ont vu leur lit
extrêmement artificialisé depuis les années 1950. La plupart des fossés de drainage caractéristiques
du paysage agricole d’Illiers était déjà présente en 1949 et a subi peu de modifications.
Un des changements fondamentaux du paysage islérien est la construction
de l’autoroute A11 dans les années 60, qui a grandement découpé le
paysage. De nombreux chemins de 1949 présentent des reliques devenues
des impasses de chaque côté avec l’autoroute qui les coupe (cf. encart ci-
contre). De nombreuses mares qui se trouvaient sur le tracé de
l’aménagement ont disparu. Cependant, la création du complexe de mares
et fossés destinés aux écoulements venant de la voie rapide peut
compenser (involontairement) les pièces d’eau disparues, même si la
surface actuelle est plus réduite et la qualité des eaux de circulation
dégradée. Sur le reste du territoire, d’autres mares ont été remblayées,
leurs anciens emplacements restant visibles dans le parcellaire actuel.
En ce qui concerne les éléments boisés du territoire, on remarque que les boisements actuels sont
vraisemblablement d’anciennes friches ou étaient composés de jeunes individus en 1949. De plus,
par le passé, l’arbre était beaucoup plus présent sur l’ensemble de l’espace et réparti de manière
aléatoire : sous forme de vergers ou de possibles prairies complantées qui n’ont pas résisté à
l’intensification agricole ; sous forme d’alignements d’arbres parfois situés en milieu de champs ;
sous forme d’arbres isolés (les arbres isolés actuels sont plus récents que les orthophotoplans de
1949 à l’exception d’un gros noyer dans une prairie en bord de Loir au sud d’Illiers). Ceci dénote une
disparition généralisée de surfaces très intéressantes en matière de biodiversité. Cependant, il faut
noter que la haie sous sa forme actuelle (haie haute tige ou basse tige, dense et large) semble peut
exprimée en 1949, ce qui permet de relativiser la perte d’éléments intéressants pour la biodiversité,
la haie en étant un digne représentant.
La mise en pratique de la méthodologie présentée ci-dessus a mené aux résultats concrets exposés
dans la partie suivante.
Figure 16 : Comparaison entre la situation de 1949 à gauche et 2011
à droite : le Loir a été très peu modifié, ses berges se sont boisées,
Réalisation D.Parisse, sources : ArcGIS 10.0, BD Ortho IGN 1949 et 2007
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 60
IV – Résultats
Dans cette dernière partie sont présentés les résultats concernant la définition du réseau écologique
sous SIG et ceux ressortant du travail de qualification des éléments semi-naturels. Suivent une
réflexion sur les aménagements à proposer à partir de la mise en relation de ces deux étapes ainsi
qu’une présentation motivée de la synthèse à destination du CG28.
4.1 – Caractérisation du réseau écologique actuel
Le premier réseau écologique qui a été défini par analyse SIG est basé sur la distance de dispersion
générale de 100 m (cf. paragraphe 3.1.4). C’est sur ce réseau que s’appuieront les préconisations
d’aménagements à destination du CG28. D’autres scenarii ont été imaginés pour mettre en évidence
les forces et les faiblesses de ce réseau de base. Ils sont présentés plus avant dans le document.
Figure 17 : Carte du réseau écologique du territoire d’étude à partir d’une distance de dispersion de 100m,
réalisation D.Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD ortho IGN 2007, données D.Parisse, 2011
Mise en évidence des
vallées du Loir et de la
Thironne
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
61 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Les vallées du Loir et de la Thironne ressortent comme de grandes zones de connexions écologiques,
tant pour la trame forestière que prairiale. Il faut pourtant noter que la vallée du Loir est fractionnée
par la trame urbaine d’Illiers, même si la ripisylve est encore présente dans le village et que l’espace
du Pré Catelan rappelle la trame prairiale. Autour de ces deux vallées, les habitats potentiels sont
plus isolés. Les îlots de corridor boisé correspondent le plus souvent aux hameaux, mais sont assez
mal connectés les uns aux autres.
La voie ferrée qui traverse le territoire communal peut être considérée comme une des principales
artères pour le déplacement de la petite faune de plaine et de bosquets car le trafic y est peu élevé
(moins de 20 trains de voyageurs par jour en semaine dans les deux sens). Cette voie ferrée est donc
un corridor écologique du fait de ses bas-côtés végétalisés. La trame prairiale y est beaucoup plus
représentée que la trame forestière qui a plus de difficulté à s’y développer (quelques bosquets peu
denses ou arbres isolés épars). On retrouve cette même situation le long de l’autoroute.
La trame bleue paraît bien développée au premier abord, cependant elle est essentiellement
constituée de fossés dans lesquels la présence d’eau est temporaire (bords de route, fossés de
drainage).
Comme présenté dans le paragraphe 3.1.4, la définition du réseau écologique a subi des
modifications de distance de dispersion, de 35 m à 500 m. Les résultats de ces différents scenarii sont
disponibles ci-dessous.
Tout d’abord, une distance de 35 m a été affectée à la trame prairiale ainsi qu’à la trame forestière
(cf. figure 18 ci-dessous). Le réseau écologique simulé est réduit à son minimum et demanderait de
lourds aménagements pour arriver par exemple à connecter entre eux les différents bosquets.
Malgré cette distance extrêmement faible, les complexes des vallées humides se distinguent encore
une fois, ce qui illustre la densité actuelle de leurs éléments semi-naturels.
Figure 18 : Carte du réseau écologique du territoire d’étude à partir d’une distance de dispersion de 35m,
réalisation D.Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD ortho IGN 2007, données D.Parisse, 2011
Mise en évidence des
vallées du Loir et de la
Thironne
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 62
Un autre scenario a consisté à définir le réseau forestier à partir d’une dispersion de 500 m (figure 19
ci-dessous). Ce scenario connecte la majorité des boisements ainsi qu’une grande superficie du
périmètre de l’AFR. Cependant, les plaines de l’Est et du Nord restent extérieures à ces échanges,
d’où la nécessité impérieuse d’implanter quelques éléments boisés dans ces grands espaces ouverts.
Le dernier scenario proposé est le réseau prairial d’après une distance de dispersion de 250 m (cf.
figure 20 ci-après). Il met en évidence la prépondérance des éléments semi-naturels de type prairial
puisque la quasi-totalité de l’espace d’étude se retrouve connecté. Cependant, ces éléments étant la
plupart du temps très étroits, il faut alors faire extrêmement attention à leur gestion individuelle
pour que les corridors ne soient pas supprimés du fait de pratiques dégradantes.
Figure 19 : Carte de la trame forestière du territoire d’étude à partir d’une distance de dispersion de 500m,
réalisation D.Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD ortho IGN 2007, données D.Parisse, 2011
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
63 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
4.2 – Les éléments semi-naturels de bonne qualité sur le territoire
Autant la méthode de qualification des éléments et d’attribution des points de conservation se doit
de rester générale par souci de reproductibilité, autant la définition finale de l’importance des
éléments doit être adaptée au territoire en fonction des notes finales des différents éléments semi-
naturels. Ainsi, la détermination des classes hiérarchiques des éléments de même nature s’est
effectuée grâce aux diagrammes ArcGIS® présentant la répartition des notes (cf. figure 21).
Figure 20 : Carte de la trame prairiale du territoire d’étude à partir d’une distance de dispersion de 250m,
réalisation D.Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD ortho IGN 2007, données D.Parisse, 2011
Figure 21 : exemple de la
méthode de discrétisation
des notes d’un type
d’élément semi-naturel
sous ArcGIS®, D.Parisse, 2011
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 64
Le rendu final permet une sorte de « validation » des indicateurs de biodiversité mis en œuvre,
validation préconisée par Bockstaller & Girardin, 2003 : la vallée du Loir ressort comme concentrant
les éléments les plus intéressants, elle semble donc être essentielle pour l’écologie du périmètre tout
comme l’ont déjà mis en avant les études préalables citées au paragraphe 1.4.3. La vallée de la
Thironne s’observe aussi comme une unité de biodiversité sur le territoire de l’AFR.
D’après cette méthode certaines jachères présentent un grand intérêt. Or, elles risquent d’être
difficiles à conserver étant donné que le remaniement parcellaire a pour but premier le changement
de propriétaire, ce qui induit souvent un changement de pratique. Pour conserver les jachères les
plus importantes, il existe la possibilité de les redistribuer à leur propriétaire d’origine avec son
consentement (il ne devrait pas les remettre en culture puisqu’il ne les cultive pas actuellement).
4.3 – Réflexion autour des aménagements proposés et des conseils sur la
gestion des éléments fixes
Avant d’aborder les aménagements qui ont été proposés après mise en relation des corridors et des
priorités de maintien des éléments, il paraît important de faire un bref résumé des caractéristiques
paysagères historiques de la Beauce. Le terme « Beauce » viendrait du celte « belsa » qui signifie
« plat pays découvert »205. Il convient donc d’imaginer que ce paysage a toujours été sensiblement
identique, en termes d’ouverture, à celui qui s’offre aux regards de nos jours : les éléments semi-
naturels, et surtout les éléments boisés y sont peu présents. Ils se retrouvent essentiellement sous
forme de bosquets ou d’arbres isolés. Ce paysage ouvert est ponctué d’éléments verticaux dont il
faudra s’inspirer tout en portant une attention particulière au maintien du caractère ouvert de la
campagne. La haie est peu présente en Beauce ou bien en tant que haie de faible hauteur, haie
beauceronne typique206. Elle est plutôt représentative du bocage et se rencontre dans le Perche ou
du moins en bordure de ce dernier, dans le Perche-Gouët.
Illiers-Combray étant, nous l’avons déjà vu, à cheval sur ces deux entités paysagères, les choix
d’aménagements ne doivent aucunement privilégier l’une par rapport à l’autre, mais bien au
contraire, conserver l’essence même de ces deux unités bien distinctes. L’une des solutions peut être
d’encourager l’implantation de haies larges, denses et diversifiées en arbres de haut jet proches des
boisements et de haies plus basses plutôt buissonnantes en paysage ouvert207.
De plus, la région est réputée ventée. Un vent régulier y souffle environ 85% de l’année du sud-ouest
ou du nord-est à la vitesse moyenne de 14km/h (rafales à 60km/h)208. Un vent violent a tendance à
diminuer les rendements agricoles, c’est pourquoi les aménagements proposés pourraient permettre
de compenser cette situation grâce à l’implantation de haies brise-vent par exemple.
204 BOCKSTALLER C. & GIRARDIN P., 2002, How to validate environmental indicators, in Agricultural Systems, n°76, 2003, pp. 639-653.
205, 206 MASSE G. (dir.), 2005, La Beauce – Pays de Beauce, Pays Dunois : Mémoire et Panorama d’une région, Ed. Cristel, 238 pages
207 HINSLEY S. & BELLAMY P., 2000, The influence of hedge structure, management and landscape context on the value of hedgerows
to birds : A review, in Journal of Environmental Management, n°60, 2000, pp. 33-49.
208 ADEV Environnement, septembre 2008, Etude Préalable – Projet d’aménagement foncier – commune d’Illiers-Combray (28) – Volet
environnemental, 49 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
65 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Les aménagements préconisés vont surtout concerner l’implantation d’éléments boisés (bosquets,
haies, arbres isolés, alignements d’arbres). Cette action poursuit deux objectifs pour améliorer la
qualité du réseau écologique. Le renfort des connexions de la trame forestière par l’implantation
d’éléments boisés profiterait en parallèle au développement d’abris pour les espèces empruntant la
trame prairiale qui est bien développée mais dont les zones de refuge sont majoritairement
absentes. Les préconisations d’aménagement sont aussi la possibilité de soumettre une pratique
émergente : l’établissement de bosquets et buissons sous les pylônes électriques pour optimiser
l’espace et permettre d’améliorer la connectivité avec les milieux forestiers existants, tout en
conservant un paysage ouvert209. En outre, un bosquet bien implanté peut avoir un rôle paysager,
dans le sens où il peut permettre de subtiliser hangars et silos agricoles au regard du visiteur.
L’ensemble des préconisations d’aménagement s’est basé sur le réseau écologique défini par la
distance de dispersion de 100 mètres pour rester dans une optique générale et tenter de toucher un
maximum d’espèces. Une distance supérieure diminue le spectre des espèces capables de se
déplacer sur ces corridors, voire privilégie des espèces ubiquistes pour qui les distances ne sont pas
un réel problème. Une distance inférieure pourrait être intéressante puisqu’elle toucherait un
éventail d’espèces encore plus large, mais poserait sans doute des problèmes de compatibilité entre
implantation d’éléments semi-naturels, aménagements routiers et conservation des unités
paysagères : en caricaturant, l’implantation d’un bosquet tout les 35 mètres reviendrait à
transformer le plateau ouvert en espace de semi-bocage et serait en même temps source de conflits
d’usage avec le tracé de la déviation du village.
Cependant, la création d’éléments de biodiversité sur un territoire n’est pas une fin en soi. La
conservation des éléments déjà présents est d’autant plus importante que les effets de cette
création sur les corridors sont encore inconnus. Combien de temps faut-il à un bosquet pour
atteindre une pleine capacité d’accueil et de diffusion des espèces inféodées ? Un élément créé ex-
nihilo s’intègre-t-il jamais aussi bien dans le réseau écologique qu’un élément hérité de nombreux
processus historiques ? Après ces questions, la conservation des éléments actuels paraît primordiale.
Pour arriver à conserver un élément semi-naturel sur le long terme, voire améliorer son intérêt pour
la biodiversité, il faut se pencher sur son entretien adapté en fonction des attentes qui en ressortent.
Par conséquent, un deuxième aspect du rapport de préconisation va porter sur la gestion des
éléments fixes maintenus (ou créés). Par exemple, le territoire de l’AFR présente de nombreuses
bandes enherbées autour des cours d’eau et fossés. Ainsi, tous les éléments aquatiques linéaires
apparaissant en pointillés sur les Scan 25 IGN sont protégés par des bandes enherbées sur leurs deux
rives. Cette application de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) est appréciable, mais il convient de
modifier certaines pratiques de gestion sur et autour de ces bandes enherbées pour qu’elles
deviennent réellement intéressantes pour la faune et la flore locales. Ces changements de pratiques
peuvent simplement consister en un décalage de la période de fauche du mois de mai-juin à la fin du
mois d’août, pour permettre aux nichées de grandir et aux plantes à fleurs de grainer210. Bien
entendu, la gestion concerne aussi l’usage raisonné des produits phytosanitaires aussi bien sur les
209 ARNAULT I., BOUQUET C., BOURON A., CHEVALLIER N., DERIEUX A., FRENE G., FORT JL., GARNIER A., GUICHARD V., GUILLOU E., LE
BRIS C., LESAGE J., MAILLET MEZERAY J., OLAGNON J., REYNAUD JS., WARTELLE R., 2009, Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitations agricoles IBIS – Espaces de Biodiversité
210 BERNARD J.L., HAVET P., FORT M., 2007, Productions végétales, pratiques agricoles et faune sauvage – Pour une agriculture
performante et durable, ACTA – ONCFS, 251 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 66
bandes enherbées que sur les chemins d’exploitation dans le but de favoriser les pollinisateurs par
exemple. Autre élément semi-naturel, trop souvent mis de côté, l’arbre isolé joue pourtant un rôle
particulier au sein de l’agrosystème, rôle encore mal connu et qu’il convient donc de préserver. La
potentialité d’accueil de la microfaune d’un arbre sera optimisée si une zone enherbée assez large
est maintenue à son pied, de manière la plus « naturelle » possible. Pour développer les corridors
que représentent les arbres, de nouveaux individus peuvent être plantés à raison d’un pour 15 ha211.
L’ensemble des aménagements proposés et des conseils de gestion propres au territoire de l’AFR
d’Illiers-Combray a été organisé en un document synthétique à destination du CG28. Le paragraphe
suivant présente l’organisation de ce rapport qui se trouve en pièce jointe au présent mémoire.
4.4 – Organisation de la synthèse présentée au CG 28 (dossier joint au
mémoire)
Cette synthèse est organisée autour des différentes unités paysagères ressortant sur le territoire de
l’AFR. Ces unités ont été découpées en ellipses car cette forme s’est avérée être la plus pertinente
pour l’intégration de l’ensemble des éléments paysagers composant une même unité. Chaque unité
a été nommée et ses caractéristiques rapidement résumées sur la carte de localisation au format A3.
Après une présentation condensée de la méthodologie appliquée, la synthèse revient sur chaque
ensemble paysager. Elle est alors organisée en doubles pages pour une meilleure lisibilité de la
correspondance entre les cartes de localisation du secteur et des éléments semi-naturels le
composant (à gauche) et les préconisations de maintien de ces éléments (à droite).
Pour chaque secteur, trois cartes de localisation sont présentées : l’ellipse tirée de la carte générale
des unités paysagères, un zoom sur la zone Scan 25 IGN concernée et une carte de localisation des
éléments semi-naturels en présence sur fond BD Ortho IGN.
En vis-à-vis de ces cartes, dans un souci de clarté entre localisation des éléments semi-naturels et
présentation de leurs caractéristiques, on découvre :
§ Une présentation des caractéristiques générales du secteur qui justifie le découpage
§ Les éléments à conserver absolument et leurs caractéristiques
§ Les éléments dont le maintien est souhaitable et leurs caractéristiques
§ Les éléments dont le maintien présente un intérêt moindre et leurs caractéristiques
Arrivent ensuite les aménagements proposés, parfois illustrés de photomontages pour une meilleure
visualisation, ainsi que les conseils de gestion adaptés à chaque unité. Les aménagements sont suivis
d’une présentation des cartes des réseaux écologiques (forestier et prairial le cas échéant) avant et
après aménagements, sur la base de la distance de dispersion de 100 m.
211 ARNAULT I., BOUQUET C., BOURON A., CHEVALLIER N., DERIEUX A., FRENE G., FORT JL., GARNIER A., GUICHARD V., GUILLOU E., LE
BRIS C., LESAGE J., MAILLET MEZERAY J., OLAGNON J., REYNAUD JS., WARTELLE R., 2009, Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitations agricoles IBIS – Espaces de Biodiversité
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
67 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
La fin de la synthèse comporte deux résumés, l’un sur les aménagements proposés, l’autre sur les
conseils pratiques adressés à l’AFR en général. Ces résumés sont suivis d’une conclusion qui revient
sur les potentialités d’aménagements en faveur de la biodiversité inhérentes à un AFR, tout en
avertissant le lecteur sur le côté fondamental de la conservation des éléments semi-naturels déjà
présents et sur l’importance d’une bonne gestion pour permettre une expression aboutie de la
biodiversité locale. Au final, les différentes unités paysagères sont regroupées selon leurs
caractéristiques communes et, pour chaque catégorie, de grands axes de travail sont mis en
évidence.
Discussion & perspectives
Ce travail de préconisations environnementales dans le cadre de l’AFR d’Illiers-Combray a permis de
balayer un nombre important de concepts, de notions et de techniques d’application pour finir par
les mettre en relation autour d’un même sujet : le maintien des éléments semi-naturels les plus
intéressants pour l’expression de la biodiversité locale et les propositions d’ « aménagements verts »
pour améliorer les connexions écologiques du territoire.
§ Une bibliographie qui fait parfois défaut
Cet exercice est jalonné d’écueils bibliographiques, en ce qui concerne entre autres, l’application des
techniques de définition des corridors (la distance de dispersion d’une espèce précise est mal
connue) ou encore l’importance de telle ou telle caractéristique d’un élément pour le réseau
écologique (profondeur d’un fossé, hauteur d’une haie…). La méthode de dilatation-érosion a alors
été choisie pour pallier au manque d’études sur la biologie des espèces. Cette méthode présente
l’avantage d’être très générale donc de tenter de toucher un maximum d’espèces, même inconnues,
présentes sur le territoire considéré. Cet aspect général peut pourtant rapidement lui être reproché,
en arguant qu’il ne prend pas réellement en compte la réalité des déplacements des espèces.
Ce manque criant de données exploitables provient d’une part d’un manque de recul sur l’application
récente du concept de corridor au territoire, et d’autre part de la difficulté de prendre en compte
tous les aspects que le terme de « biodiversité » renferme en son sein (diversité des espèces sur un
territoire, diversité des temps d’accomplissement du cycle de vie, diversité des besoins, diversité des
milieux, diversité des échelles de déplacement…).
Ainsi, « la complexité de la réalité qu'aspire à qualifier le mot "biodiversité" fait qu'il est difficilement
envisageable d'en saisir toutes les dimensions et rend peu probable l'émergence d'un indicateur
synthétique»212
. Ce constat pose le problème de la conception d’un énième indicateur de biodiversité
pour qualifier l’état des éléments semi-naturels, indicateur amené à rejoindre la grande liste des
indicateurs potentiellement utilisables dans les études écologiques.
212 JANET C., 2007, Mieux comprendre l’actualité – notes de synthèses, Biodiversité : entre complexité et perplexité (Faits, débats et
controverses à propos de la diversité biologique), INRA, mars 2007, 13 pages, www.inra.fr/Internet/Departements/ESR/comprendre/
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 68
Comme l’énoncent Duelli & Obrist, 2003, « il n’y a pas d’indicateur unique pour la biodiversité. Le
choix des indicateurs dépend de l’aspect de biodiversité à évaluer et est guidé par un système de
valeurs basé sur des motivations personnelles ou professionnelles ». De fait, le présent indicateur
provient d’un choix justifié par l’objectif final de ce travail : la vulgarisation de données scientifiques
sur la qualité des éléments fixes d’un paysage. La diversité des situations, des objectifs et des
indicateurs qui en découlent, justifie le néant bibliographique autour de l’attribution de « points de
conservation ». Or, on peut raisonnablement s’accorder sur le fait que, même si cet exercice n’est
pas motivé d’exemples antérieurs, il reste basé sur une seule et même méthode d’attribution des
points, ce qui illustre une certaine rigueur scientifique. De plus, et ceci permet d’ajouter un critère de
validation de l’indicateur cher à Bockstaller & Girardin 2003, cet indicateur est parfaitement
reproductible pour d’autres études en plaine de grande culture, sur la base des grilles de critères et
de points produites.
Un indicateur n’est donc pas un outil irréprochable d’un point de vue scientifique puisqu’il illustre
une réalité simplifiée, ce qui n’est pas sans poser un certain nombre de question. Cependant, il
apparaît indispensable en termes de communication pour permettre aux multiples acteurs du
territoire d’accorder leurs discours autour d’une vision identique.
§ Améliorations futures de la qualification des éléments fixes
La qualification des éléments semi-naturels proposée s’est basée sur leur diversité floristique. Les
relevés n’ont pu être exhaustifs, ni dans le temps, ni dans l’espace, ce qui enlève une part de
crédibilité à ce travail. Il serait intéressant de remplacer l’étude botanique par une étude
phytosociologique, plus adaptée aux dynamiques spatiales. Ceci permettrait de donner une idée plus
précise de l’éventail des espèces potentiellement présentes et se succédant dans l’année sur un
espace. Cette année, ce projet n’a pu être mis en place par faute de temps pour l’apprentissage de
cette science.
Une qualification intégrant la faune du territoire paraît difficilement envisageable (cf. paragraphe
3.2.1), mais les espèces protégées pourraient être intégrées à l’étude de maintien des éléments fixes
sur la base d’une combinaison des milieux favorables à telle espèce protégée. Il faudrait pour cela
faire des recherches précises sur la biologie de chaque espèce patrimoniale présente sur le territoire
d’étude.
§ De la difficulté de conserver les corridors écologiques en supprimant les éléments fixes qui
les représentent
L’un des principaux problèmes posés par ce travail a été la contradiction entre la présence des
corridors mis en évidence et l’importance de conservation des éléments. Ainsi, les éléments dont le
maintien ressort comme peu important sont tout de même impliqués dans les connexions
écologiques. De ce fait, s’ils sont supprimés, les corridors auxquels ils participent disparaissent aussi.
C’est tout particulièrement le cas de certaines jachères et de la majorité des chemins agricoles. Pour
améliorer leur capacité d’accueil de biodiversité et ainsi empêcher leur disparition et celle du
corridor associé, il suffirait la plupart du temps d’apporter un changement dans les pratiques de
gestion de ces éléments : limiter les dérives phytosanitaires sur les chemins par exemple, semer les
jachères et les faucher tardivement au lieu de les broyer en début d’été. Ceci amène à s’intéresser
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
69 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
aux travaux de Henein & Meriam, 1990213 qui, d’après modèle, semblent mettre en évidence qu’il
n’existe pas de relation entre le nombre de corridors et la taille de la métapopulation. Autrement dit,
il est plus intéressant de privilégier un petit nombre de connexions de bonne qualité plutôt qu’une
toile très dense de mauvaise qualité. Ce constat renvoie alors à l’importance des pratiques de gestion
des éléments semi-naturels d’un agrosystème pour assurer le maintien de la biodiversité sur le
territoire. D’autres études argumentent la préséance d’une bonne gestion sur la création de
corridors : par exemple, d’après simulation, il semble que la connectivité des éléments semi-naturels
au sein d’un paysage soit moins importante que l’abondance de l’habitat optimal pour une espèce
donnée214.
§ Comment optimiser la prise en compte des aménagements proposés ?
Les aménagements proposés ont été réalisés en amont du classement des parcelles par le géomètre.
Ceci enlève une partie de la probabilité de prise en compte de ces aménagements, car si la parcelle
sur laquelle ils devaient être implantés s’avère de très bonne qualité pour l’agriculture, les
propositions de création ne seront sans doute pas suivies. A l’avenir, il serait pertinent d’intégrer le
travail de préconisations environnementales entre les deux interventions du géomètre, c’est-à-dire
après le classement des terres et avant la nouvelle répartition parcellaire. Dans ce cas, le classement
des terres optimiserait le travail de préconisations et sa prise en compte dans la répartition
parcellaire.
Par ailleurs, l’utilisation d’anciens orthophotoplans est un moyen intéressant de sortir de la réalité de
terrain pour y envisager les potentialités d’aménagements dans toute leur ampleur. Cette utilisation
est délicate et doit être raisonnée car il n’est pas question de chercher à recréer un paysage disparu
sur un territoire aux réalités différentes.
Pour finir, le retour sur la prise en compte du travail de l’an passé dans l’établissement du schéma
des travaux connexes de l’AFR de Nogent-le-Roi permet d’avoir un recul critique sur l’intérêt que
porte le CG28 à ces travaux de préconisations. Il s’avère que les préconisations de maintien ont
plutôt été suivies (21 éléments conservés sur les 59 au maintien souhaitable ou impératif) : le
périmètre de l’AFR a même été modifié à un endroit, excluant ainsi une petite zone très favorable à
la biodiversité (combinaison de bosquets, jachères et chemin). 16 éléments très intéressants pour la
biodiversité ont été supprimés malgré les préconisations de maintien. Pour 39 autres éléments (qu’ils
soient peu ou très intéressants), les informations les concernant sont inexistantes dans le document
des travaux connexes remis à l’association Hommes & Territoires. En ce qui concerne les
aménagements, seuls deux implantations préconisées ont été relayées, sur la vingtaine de
propositions faites. Néanmoins, une dizaine d’autres aménagements sont prévus par le CG28, qui
touchent essentiellement à la création de boisements de taille conséquente, alors que les
préconisations intéressaient pour l’essentiel des plantations de moindre envergure. Il ressort de
cette analyse que le CG28 porte une oreille attentive aux préconisations de maintien proposées par
l’association Hommes & Territoires, mais que le suivi des aménagements est plus problématique. Il
serait optimisé par l’implication de l’association dans les réunions de concertation autour de la mise
en place du Schéma des travaux connexes, ce qui occasionnerait un relai dynamique des
prescriptions avancées en format papier.
213 HENEIN & MERIAM, 1990 in PAILLAT G. & BUTET A., 1994, Fragmentation et connectivité dans les paysages : importance des
habitats corridors pour les petits mammifères, in ARVICOLA, tome VI, n°2, 1994, pp. 5-12.
214 BUREL F. & BAUDRY J., 2001, Ecologie du paysage – Concepts, méthodes et applications, Ed. Tec & Doc, 359 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 70
Conclusion
Cette étude met en exergue les nouvelles orientations en faveur de la biodiversité dans une
procédure d’AFR. Il ressort de l’analyse des connexions écologiques que l’est du territoire d’Illiers est
déconnecté de l’ouest et des principaux axes que sont les vallées du Loir et de la Thironne. Ces deux
couloirs écologiques, composés de l’ensemble des trames étudiées (aquatique, forestière et
prairiale), sont directement en relation avec les grands ensembles forestiers du Perche, mis en
évidence dans le document initial du SRCE de la région Centre215. D’où l’importance de ces vallées
pour le réseau écologique local aussi bien que départemental voir régional. Les plaines de l’est
semblent, quant à elles, favorables à la petite faune de plaine mais présentent peu de zones de
refuge pour lui assurer une réelle sécurité. C’est aussi sur cet espace d’agriculture intensive que se
retrouvent les éléments fixes les plus dégradés donc les moins riches en termes de capacité d’accueil
des diverses espèces.
La réorganisation parcellaire de la commune d’Illiers va ainsi permettre de renforcer certaines
connexions écologiques défaillantes sur le territoire de l’AFR, par la création de nouveaux corridors
(grâce à l’implantation d’éléments boisés) ou par l’amélioration de la qualité des corridors existants
(grâce à des conseils de gestion adaptés). Cet engouement pour les corridors écologiques est
soutenu par les orientations nationales en matière de biodiversité. La traduction des théories
globales au niveau local suppose un changement d’échelle inhérent à l’application du concept de
corridor au territoire, ce qui n’est pas sans poser un certain nombre de questions qui restent pour
l’instant sans réponses. Ceci suppose alors de faire des choix locaux, qui seront différents d’un
endroit à l’autre en fonction des lignes de conduites suivies. La concertation entre les acteurs d’un
même territoire apparaît alors comme primordiale dans la gestion d’une biodiversité territorialisée.
Pour optimiser la concertation, il faut adapter la communication. C’est ce qu’a cherché à mettre au
point le présent travail par la vulgarisation de données scientifiques de terrain et la création d’un
indicateur de biodiversité.
Malgré l’enthousiasme des politiques locales pour les corridors, les recherches sur leur efficacité sont
récentes et les écologues ne disposent pas encore de preuves irréfutables de leur rôle positif sur la
biodiversité d’un territoire216. Il faut alors raisonner à l’inverse pour conserver aux corridors tout leur
intérêt : vues les preuves évidentes des effets néfastes de la fragmentation des milieux, il semble
logique de chercher d’une part à les compenser, d’autre part à les minimiser, voire à les éviter dans
la mesure du possible.
215 BIOTOPE, nov. 2009, Cartographie du réseau écologique sur le territoire de la région Centre, 60 pages
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
71 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
L’essence même de l’aménagement du territoire est de modifier son environnement. Il convient
alors, en matière de conservation de la biodiversité, de chercher à anticiper les impacts des
aménagements sur les milieux et les espèces. Lorsque les conséquences sont connues et prévisibles,
la préservation de l’environnement se retrouve confrontée aux intérêts des aménageurs dans la mise
en place de mesures compensatoires. Or, tout aménagement aura aussi des conséquences
imprévisibles, ce qui rend les mesures de compensation beaucoup moins évidentes, voire
impossibles à envisager (on ne peut pas chercher à limiter des effets lorsqu’on ne peut même pas les
imaginer)217. Le contexte d’incertitude dans lequel les préoccupations environnementales plongent
les projets d’aménagement suppose, pour trouver une alternative au problème, de se pencher sur la
capacité de résilience des milieux en question218. Mais, les milieux, qu’ils soient naturels ou sociaux,
perdent cette capacité d’adaptation au fur et à mesure de l’aménagement de l’espace. De ce fait, le
principal enjeu de la conservation dynamique de la biodiversité, ligne de conduite actuelle dans
laquelle s’intègrent les corridors écologiques, va être de conserver aux écosystèmes l’éventail le plus
large de leurs « potentialités évolutives »219, pour assurer leur pérennité dans le temps et dans
l’espace quels que soient les changements auxquels ils seront confrontés. La concertation entre
aménagement et environnement pourrait alors adopter comme précepte la volonté de « tenir
compte de l’avenir sans en décider », phrase de M. Hourcade qui s’oppose dans ces termes aux
volontés aménagistes des dernières décennies qui décidaient de l’avenir sans en tenir compte220.
216 BERGES L., ROCHE Ph., AVON C., 2010, Corridors écologiques et conservation de la biodiversité, intérêts et limites pour la mise en
place de la Trame verte et bleue, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct. 2010, pp. 34-39.
217, 220 RENARD D., CAILLOSSE J., de BECHILLON D., (dir.), 2001, L’analyse des politiques publiques aux prises avec le droit, Tome 30, Ed.
LGDJ, 303 pages
218 LARRERE R. & LARRERE C., 2010, Quelques réflexions sur la notion de biodiversité, in Sciences, eaux et territoires, n°3, 22 oct. 2010,
pp. 6-9
219 JANET C., 2007, Mieux comprendre l’actualité – notes de synthèses, Biodiversité : entre complexité et perplexité (Faits, débats et
controverses à propos de la diversité biologique), INRA, mars 2007, 13 pages, www.inra.fr/Internet/Departements/ESR/comprendre/
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 72
Glossaire
Les termes du texte suivis d’un astérisque * sont définis ci-dessous
Adventice : « Désigne une plante qui pousse spontanément dans une culture et dont la présence est
plus ou moins indésirable, synonyme de mauvaises herbes. » www.dictionnaire-environnement.com
Bord de champ : frange extérieure de la parcelle cultivée. Bernard J.L., Havet P., Fort M., 2007
Bordure de champ : espace périphérique de largeur variable entourant la parcelle cultivée. Bernard J.L.,
Havet P., Fort M., 2007
Brassicacées : Etym. « famille du chou. » Ancienne famille des crucifères. Famille de plantes
dicotylédones dont les fleurs présentent quatre pétales en forme de croix. www.cnrtl.fr
Complant : Espace, parcelle plantés d’arbres mais dont le sol est affecté à une autre activité. Brunet R.,
Ferras R., Théry H., 2006
Elément semi-naturel : « Cette notion comprend différents types d’éléments gérés de manière
extensive dans un paysage et dont la fonction première n’est pas la production agricole. Ces
éléments peuvent être linéaires tels que les bordures de champs, les bas côtés de routes, les berges
de cours d’eau, les haies ou les lisières de bois ou surfaciques tels que les boisements et les mares. » Grashof-bokdam C. & Langevelde F.2004
Epigée : « BOT. Qui vit et croît à la surface de la terre, au-dessus du sol. » www.cnrtl.fr
Espace : « en géographie, portion définie de la surface terrestre. » Brunet R., Ferras R., Théry H., 2006
Eutrophisation : « enrichissement excessif de l’eau en matières nutritives, momentané ou durable, lié
notamment à des apports d’engrais naturels ou artificiels, et qui se traduit par la prolifération
d’algues et de micro-organismes, aboutissant à l’absorption exagérée de l’oxygène dissout et donc à
l’asphyxie du milieu. » Brunet R., Ferras R., Théry H., 2006
Hypogée : « abri, habitat en sous-sol. » Brunet R., Ferras R., Théry H., 2006
Islérien : adjectif relatif à la commune d’Illiers-Combray
Matrice : « la matrice paysagère désigne généralement l’élément dominant d'un paysage donné, à
une échelle donnée (Forman et Godron, 1986) ». Gerbeaud Maulin F. & Long M., Avril 2008
Messicole : étym. « habitant les moissons ». Plante inféodée aux champs moissonnés (coquelicot,
bleuet…). www.tela-botanica.org
Opposabilité : « Caractère d'un droit ou d'un moyen de défense que son titulaire peut faire valoir
contre un tiers`` (Cap. 1936). » www.cnrtl.fr
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
73 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Paysage : « Le terme paysage revêt, en écologie, une acception particulière qui mérite d’être
précisée. Burel et Baudry le considèrent comme un « niveau d’organisation des systèmes
écologiques » supérieur à l’écosystème, et donc d’un niveau de complexité supérieur, à l’échelle
d’une entité géographique cohérente. » Gerbeaud Maulin F. & Long M., Avril 2008
Résilience : « Définition donnée par le JO du 12 avril 2009 : La résilience est la capacité d'un
écosystème à résister et à survivre à des altérations ou à des perturbations affectant sa structure ou
son fonctionnement, et à trouver, à terme, un nouvel équilibre. » www.dictionnaire-environnement.com
Ripisylve : « Formations végétales qui se développent sur les bords des cours d'eau ou des plans
d'eau situés dans la zone frontière entre l'eau et la terre (écotones). » www.dictionnaire-
environnement.com
Rhopalocère : « Les rhopalocères sont des papillons diurnes, aux couleurs souvent vives, qui
appliquent, au repos, leurs ailes, verticalement, l'une contre l'autre, dont les antennes sont
terminées par une massue. » www.ecosociosystemes.fr
Site classé : « Le classement est une protection forte qui correspond à la volonté de maintien en
l’état du site désigné, ce qui n’exclut ni la gestion ni la valorisation. Généralement consacré à la
protection de paysages remarquables, le classement peut intégrer des espaces bâtis qui présentent
un intérêt architectural et sont parties constitutives du site. Les sites classés ne peuvent être ni
détruits ni modifiés dans leur état ou leur aspect sauf autorisation spéciale ; celle-ci, en fonction de la
nature des travaux, est soit de niveau préfectoral, soit de niveau ministériel. En site classé, le
camping et le caravaning, l’affichage publicitaire, l’implantation de lignes aériennes nouvelles sont
interdits. » www.languedoc-roussillon.ecologie.gouv.fr/asp/sisc.pdf
Site inscrit : « L’inscription à l’inventaire supplémentaire des sites constitue une garantie minimale
de protection. Elle impose aux maîtres d’ouvrage l’obligation d’informer l’administration quatre mois
à l’avance de tout projet de travaux de nature à modifier l’état ou l’aspect du site. L’Architecte des
Bâtiments de France émet un avis simple sur les projets de construction et les autres travaux et un
avis conforme sur les projets de démolition. » www.languedoc-roussillon.ecologie.gouv.fr/asp/sisc.pdf
Taxon ou Groupe Taxonomique : « Un taxon désigne un ensemble d'êtres vivants partageant
certaines caractéristiques, à partir desquelles est établie leur classification. Les catégories de la
classification biologique, telles que l'espèce, le genre, la famille, l'ordre, la classe ou
l'embranchement, sont donc des taxons. » www.dictionnaire-environnement.com
Territoire : « espace approprié avec sentiment ou conscience de son appropriation. Le territoire est à
l’espace ce que la conscience de classe est à la classe : quelque chose que l’on intègre comme partie
de soi, et que l’on est donc prêt à défendre […]. La notion de territoire est donc à la fois juridique,
sociale et culturelle, et même affective. […] Le territoire tient à la projection sur un espace donné des
structures spécifiques d’un groupe humain, qui incluent le mode de découpage et de gestion de
l’espace, l’aménagement de cet espace. » Brunet R., Ferras R., Théry H., 2006
Xérique : qualifie des milieux caractérisés par une aridité persistante et une végétation adaptée à la
sécheresse. www.dictionnaire-environnement.com
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 74
Liste des abréviations utilisées
ABF : Architecte des Bâtiments de France
AFR : Aménagement Foncier Rural
APPB : Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope
CBD : Convention sur la Diversité Biologique
CBNBP : Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien
CCAF : Commission Communale d’Aménagement Foncier
CG28 : Conseil Général d’Eure-et-Loir
CIAF : Commission Intercommunale d’Aménagement Foncier
EBC : Espace Boisé Classé
ENS : Espace Naturel Sensible
GIC : Groupement d’Intérêt Cynégétique
MNHN : Muséum National d’Histoire Naturel
LOADDT : Loi d’Orientation pour l’Aménagement et le Développement Durable des Territoires
PADD : Plan d’Aménagement et de Développement Durable
PDIC : Plan Départemental des Itinéraires Cyclables
PDIPR : Plan Départemental des Itinéraires de Promenades et Randonnées
PLU : Plan Local d’Urbanisme
PNR : Parc Naturel Régional
SAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux
SAU : Surface Agricole Utile
SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux
SCoT : Schéma de Cohérence Territoriale
SIG : Système d’Information Géographique
SRCE : Schéma Régional de Cohérence Ecologique
STH : Surface Toujours en Herbe
TL : Terres Labourables
TVB : Trame Verte et Bleue
ZSC : Zone Spéciale de Conservation
ZICO : Zone d’Intérêt Communautaire pour les Oiseaux
ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique
ZPPAUP : Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager
ZPS : Zone de Protection Spéciale
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
75 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
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GUICHARD V., GUILLOU E., LE BRIS C., LESAGE J., MAILLET MEZERAY J., OLAGNON J., REYNAUD JS.,
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de Biodiversité
§ Fiches « Aménagements » 95 pages
§ Fiches « Pratiques » 85 pages
§ Fiches « Milieux » 48 pages
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Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011 80
SITOGRAPHIE
Mairie d’Illiers-Combray : www.illiers-combray.com
Communauté de communes du pays de Combray : ccpaysdecombray.free.fr
Pays Chartrain : www.payschartrain.fr
DREAL Centre : www.centre.ecologie.gouv.fr
CBNBP : www.cbnbp.mnhn.fr
SRCE region Centre : agora.regioncentre.fr
ZNIEFF 2 : www.centre.developpement-durable.gouv.fr/actualisation-des-znieff-en-region-a125.html
www.legifrance.fr
· Les photographies de la page de garde ont été prises lors des relevés de terrain par D. Parisse, 2011
« Contient des données issues du
Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien/
Muséum National d’Histoire Naturelle »
Prise en compte de la biodiversité dans un Aménagement Foncier Rural sur la commune d’Illiers-Combray
81 D. Parisse – Mémoire de M2 AGIRE 2010-2011
Table des annexes
Annexe 1 : Historique de l’Aménagement Foncier Rural, DDAF 70, www.ddaf.haute-saone.agriculture.gouv.fr
I
Annexe 2 : Organigramme de la procédure d’AFR d’Illiers-Combray, Réalisation
D.Parisse, 2011 d’après Conseil Général de la Vienne
II
Annexe 3 : Carte de localisation des actions de l’association Hommes & Territoires en Eure-et-Loir, Source : Hommes & Territoires 2010, modifié par D.Parisse, 2011
III
Annexe 4 : Liste des espèces rares et/ou protégées présentes sur les communes d'Illiers-Combray, Blandainville et Saint-Avit-les-Guespières, données du CBNBP/MNHN
IV
Annexe 5 : Organigramme du déroulement de la méthodologie appliquée, conception et réalisation D. Parisse, 2011
VI
Annexe 6 : Grilles des critères retenus pour qualifier chaque type d’élément semi-naturel en fonction de la trame à laquelle il appartient. Conception et réalisation D.Parisse, 2011
VII
Annexe 7 : grilles de synthèse des points de conservations attribués en fonction de la nature des éléments étudiés, Conception et réalisation D. Parisse, 2011
VIII
Annexe 8 : Etude diachronique, cartes de comparaison des éléments semi-naturels entre 1949 et 2011, réalisation D.Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD ortho IGN 1949 et
2007, données D. Parisse, 2011
X
Annexe 9 : Arrêté préfectoral des Prescriptions Environnementales de l’AFR XII
Annexe 1 : Historique de l’Aménagement Foncier Rural, DDAF 70, www.ddaf.haute-saone.agriculture.gouv.fr
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Recensement des éléments
semi-naturels sur le territoire
de l’AFR
Définition des différentes
trames : répartition des
éléments semi-naturels
Travail de terrain :
Qualification des éléments
semi-naturels selon les grilles de
relevés
Définition des corridors
écologiques sous SIG : méthode
dilatation/érosion
Attribution des points de
conservation selon les grilles de
notation
Définition des priorités
de maintien pour chaque
élément semi-naturel
Mise en relation des corridors
et des priorités de maintien
Proposition d’aménagements
de nouveaux éléments
semi-naturels pour améliorer
les corridors
Synthèse à destination du
Conseil Général d’Eure-et-Loir
Annexe 5 : Organigramme du déroulement de la méthodologie appliquée, conception et réalisation D. Parisse, 2011
Conseils de gestion sur les
éléments présents et à créer
pour optimiser leurs
potentialités d’accueil
Etude diachronique
entre orthophotoplans
de 1949 et 2011
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Est Illiers 1949
Est Illiers 2011
Annexe 8 : Etude diachronique, cartes de comparaison des éléments semi-naturels entre
1949 et 2011, réalisation D.Parisse, 2011, sources : ArcGIS 10.0, BD ortho IGN 1949 et 2007, données D. Parisse, 2011
X
Sud Illiers 1949
Sud Illiers 2011
XI
Annexe 9
XII
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