Association de concepteurs lumière et éclairagistes, partenaire de
L'irrésistible ascension desLED et Oled
Lumières intérieure, extérieure & architecturale.
N° 04 NOVEMBRE 2012
INTERVIEW ÉVÉNEMENT
Thierry Laverne (paysagiste) p. 6
Forum LED à Paris 21 et 22 novembre 2012
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Ce numéro consacré en grande partie aux LED présente les
applications nouvelles multiples de la lumière, mais surtout
aborde les évolutions technologiques possibles liées à la fois
aux LED et aux Oled.
Peut-on alors parler de rupture technologique ? Si la demande
est toujours plus exigeante, personne ne l’évoque, en revanche
au plan de l’offre et donc de la production, c’est une véritable
révolution technologique qui s’est opérée, rendant obsolètes
des installations traditionnelles. En particulier par le recours
à des techniques totalement différentes de la lampe classique,
mais directement liées à l’électronique et à la maîtrise des
matériaux et de l’optiholographie.
Nous sommes encore loin d’avoir abouti a un palier tech-
nique, et les échanges qui vont avoir lieu lors du Forum
LED, les 21 et 22 novembre prochains à la grande Halle de la
Villette, vont démontrer la multiplicité des applications et
surtout ouvrir des horizons nouveaux.
Lumières a tenu à se consacrer en grande partie à cette tech-
nologie. L’éclairagisme est une science qui doit faire la syn-
thèse entre la technique et le plaisir par la mise en valeur des
objets, des monuments, du confort… en prenant en compte
la contrainte de la santé, voire de la sécurité.
Les LED devraient à cet égard apporter une contribution
déterminante.
Directeur de la publication :Jean-Claude KarpelèsEdition 3e Group23, rue GaliléeF-75116 ParisTél : +33 (0) 1 44 92 50 50Fax : +33 (0) 1 44 92 50 51
Ont collaboré a ce numéro :Jacques Darmon, David Le SouderCorrectrice : Catherine LegrandAssistante de production :Joëlle Daemen (50 62)[email protected] commercial :Thierry Meunier (50 56)[email protected]
Production :Conception et réalisation : Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier, 75017 ParisImpression : Imprimeriede Champagne - 52500 LangresRoutage : ARSDépôt légal : Novembre 2012ISSN : 2259-3772
ÉditoPar Jean-Claude Karpelès
Ont collaboré a ce numéro :
Production :
RUPTURE TECHNOLOGIQUE OU ÉVOLUTION ?
3Numéro 04 - Novembre 2012
Lustre Oled Archibang, adapté par l’agence Archimage à partir du lustre Oled Big Bang conçu par Astron-Fiamm. Cette réalisation spécifi que a été réalisée pour singulariser la cage d’escalier des bureaux parisiens du cabinet d’avocats international Allen & Overy.(Voir p.15)
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L'irrésistible ascension des LED et OledLED et Oled : Prenez en main une nouvelle façon d'éclairer
Systèmes de pilotage : Quelles conséquences sur les réseaux ?
Aux JNL les LED en bref
Château de Puilaurens : Le bleu, star de l’effet « nuit américaine »
Éclairage LED : Comment obtenir la couleur jade ?
La RATP et la lumière « ressentie » :
En 2017, les LED verront le bout du tunnel
LISTE DES ANNONCEURS
MINILAMPE : 2e de couvertureNORLYS : 3e de couvertureSYLVANIA : 4e de couvertureBEST : 5
CITEL : 15GE LIGHTING : 31LACROIX SOFREL : 9SIMON : 13TRILUX : 26
La lumière est indispensable à la vie, mais l’ombre et la nuit lui sont aussi nécessaires
6
8
10
Interview
Thierry Laverne (paysagiste)
6
Biodiversité : En allumant, pensez à ne pas déranger !
Musée national d’histoire naturelle : Six mesures pour réduire la photo-pollution
Biodiversité : Le paradoxe du jardinier
10
12
ACTUS
9
Événement
Nouveau délégué général de l’AFE Technologie LED : C’est quoi une lumière de qualité ?
8
Produits
32 Gestion de la lumière : Quel système de pilotage ?
Avenir LEDParis city of LED
34
Jean-Marie Laurendeau (Lacroix Sofrel)
« À présent, les lumières des JO participent au mieux-vivre la ville »
30
3 questions à
Sommaire
4 Numéro 04 - Novembre 2012
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Dossier
Association des Concepteurs lumière et Éclairagistes : Après les Rencards, les prix de l'ACEtylène
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6 Numéro 04 - Novembre 2012
à la vie et à la reproduction de l’espèce urbaine.
Incontestablement, le respect de l’environne-
ment, associé au développement solidaire, repré-
sentent des engagements sociaux et environ-
nementaux primordiaux pour l’avenir de nos
sociétés et de la planète.
Longtemps réduite à ses seuls bâtiments, la ville
moderne est maintenant reconnue au travers de
la dimension publique de son espace. Plus que
les monuments, ce sont les valeurs de l’espace
Lumières - Quelle est la défi nition du paysage
urbain, thème de la première édition du prix
des Rencards de l’ACEtylène auquel vous avez
participé en tant que membre du jury ?
Thierry Laverne - Désormais, il devient indis-
pensable de considérer l’échelle et le projet de
la ville « écosystémique », dont la responsa-
bilité ne serait plus limitée à la seule portion
construite de son territoire, mais étendue à
l’ensemble des milieux et des enjeux essentiels
« On a le paysage que l’on mérite », se plaît à dire Thierry Laverne
dont l’agence éponyme développe son expertise du paysage
et de l’urbanisme à partir de son engagement en faveur d’un
développement solidaire et durable des territoires. Mais pas
n’importe comment ! Il faut en fi nir avec le modèle de la ville
« excroissante » opposant ville et territoire et repoussant toujours
ailleurs les enjeux naturels et agricoles pourtant indispensables à
la ville durable. Quid des lumières dans ce contexte ?. « La lumière
est indispensable à la vie, mais l’ombre et la nuit lui sont aussi
nécessaires. Notre responsabilité est de préserver et valoriser
ces différentes situations et ces temps, dans le cadre de nos
aménagement » estime le paysagiste.
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Thierry Laverne : « Le projet de paysage
a le devoir de répondre aux questions
sociétales et aux enjeux environnementaux planétaires en les mettant en œuvre
dans un projet local responsable et capable
de développer une alternative réaliste. »
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7Numéro 04 - Novembre 2012
La lumière est indispensable à la vie, mais l’ombre et la nuit lui sont aussi nécessaires public qui sont garantes
de la cohésion et de
l’harmonie de la cité. Ainsi
l’espace public ne peut
plus être réduit à ses seules
dimensions fonctionnelles
et sécuritaires, servantes de
l’espace privé, il doit être
valorisé et mis en scène
au travers de l’ensemble
des valeurs et usages qui
fondent la vie et la citoyen-
neté de ses habitants.
Le paysage est à la
fois un héritage et un
témoignage, il n’est pas
un état, mais une trans-
formation permanente,
il est dynamique, c’est un projet en cours.
Dans la ville aujourd’hui, la notion de paysage
urbain progresse signifi cativement en associant
à la fois, aux impératifs techniques et fonction-
nels, des considérations esthétiques culturelles
et usagères diversifi ées ainsi que la volonté de
prendre en compte la nature et le cadre de vie
dans leur ensemble. Donc, le paysage ne peut
être réduit à l’idée de nature, notre responsabilité
est de réconcilier urbanité et naturalité, depuis le
parking et la rue jusqu’au jardin et la rivière, aux
champs et au territoire.
Lumières - Le paysage est un projet ancré
dans la réalité et la nature des territoires. Les
lumières artifi cielles en font-elles partie ?
T. L. - Sans lumière, il n’y a pas de vie ! Aussi, dès
l’origine de tout projet, se pose la question de la
lumière dont l’importance est déterminante du
fonctionnement de l’écosystème. La question de
la lumière en ville rejoint celle de la place et du
rôle de la nature en ville. Bien sûr, cela interroge
la part indispensable de la lumière naturelle,
mais aussi celle du projet lumière.
C’est pourquoi, après les trames vertes et bleues,
les professionnels du paysage, de l’urbanisme
et de l’aménagement, associés à l’expertise
des concepteurs lumière, parlent de plus en
plus de trame noire consistant à… supprimer
de la lumière la nuit. Afi n de limiter l’impact
lumineux pouvant porter atteinte à la biodi-
versité des espaces naturels, il est important de
restaurer la qualité de la nuit, elle est indispen-
sable à la ville durable.
En conséquence, la préservation des conti-
nuités et équilibres naturels en ville ou dans le
territoire repose tout naturellement la question
des équilibres entre la lumière et l’ombre, entre
le jour et la nuit.
Lumières - En tant que membre du jury,
vous avez contribué à la sélection des prix de
l’ACEtylène dont les trois projets récompensés
associent « lumières et cours d’eau ». Quelle
symbolique en tirez-vous ?
T. L. - Après avoir oublié ou relégué leurs
rivières, réservées à des usages fonctionnels ou
industriels, après les avoir reniées même, en les
enterrant comme des contraintes inutiles, les
villes cherchent à retisser des liens avec leurs
cours d’eau et leurs rives et à restaurer des
fonctions et valeurs urbaines à ces armatures,
à leurs emprises et à leurs ressources indis-
pensables. Ainsi ces entraves désaffectées dans
le passé des villes constituent désormais de
nouvelles centralités puissantes, au cœur de leur
actualité et de leur avenir.
Aujourd’hui, si les grandes cités fl uviales
développent d’ambitieux projets consistant à
« remettre le fl euve au cœur de la ville », ce désir
de nature en ville et cet engouement pour rendre
les berges accessibles en restaurant l’urbanité
de ces sites se manifeste tout autant pour les
communes plus modestes.
Les trois prix 2012 des Rencards de l’ACEtylène
témoignent de cette conscience nouvelle et de
cette volonté de reconquête et de mise en scène
de la nouvelle dimension naturelle des villes.
Ils confi rment par ailleurs la part détermi-
nante de la lumière dans sa profusion comme
dans sa discrétion, pour la mise en scène de
sites mémorables et aux enjeux multiples. Ils
témoignent aussi de la mesure nécessaire du
projet lumière, pour réconcilier la nuit l’at-
tractivité de ces nouveaux lieux d’urbanité et
la préservation indispensable des équilibres
naturels.
Lumières - Comment travaillez-vous avec
les concepteurs lumière pour des projets
communs ?
T. L. - Notre métier de paysagiste est le seul à
« projeter avec le vivant ». Aussi, nous nous
situons plus que jamais, avec les nouveaux
enjeux naturels et de développement durable,
dans une position non hiérarchique, mais au
cœur et en interface avec l’ensemble des profes-
sionnels, concepteurs et techniciens de l’amé-
nagement. Aujourd’hui, entre notre métier
et celui des concepteurs lumière, les limites
professionnelles tendent à se confondre. Nous
travaillons chacun sur le sensible. Cependant,
le paysage qui intègre les contraintes et enjeux
du vivant nous assignent un rôle et une respon-
sabilité centrale qu’il me plaît toutefois de
dépasser et remettre en cause, afi n de bénéfi cier
des lumières des éclairagistes sur mes projets
d’espaces publics, pour déborder à mon tour
et m’introduire dans leur chambre noire… De
jour comme de nuit, nos projets ont à gagner
de ces transgressions.
Lumières - Les éclairages LED se déve-
loppent. Appréciez-vous cette évolution ?
T. L. - Parallèlement au développement
des énergies renouvelables, nous sommes
forcément favorables à l’apparition des
éclairages LED permettant de réinventer la
lumière. Idéologiquement, je suis convaincu
qu’il convient de promouvoir les technologies
alternatives même si elles ne sont peut-être
pas encore suffi samment vertueuses. C’est le
prix à payer pour encourager leur améliora-
tion, les projets réinventant la technique… et
vice versa.
// Propos recueillis par Jacques Darmon
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“
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Nouveau délégué général de l’AFE
Les dernières Journées
nationales de la lumière,
organisées début octobre
à Besançon, ont été marquées
par plusieurs actualités,
notamment celles relatives
à « l’irrésistible ascension
des LED et Oled » (voir p. 16
à 25). Parmi ces actualités,
principalement technologiques,
un professionnel s’est
singularisé. À savoir Alain Azaïs
qui, en 1982, rejoignait déjà
l’AFE (Association française de
l’éclairage) pour y apprendre
les fondamentaux de la
lumière. Aujourd’hui, il y revient
en tant que délégué général
en remplacement de Bernard
Duval.
Evénement
8 Numéro 04 - Novembre 2012
De l’électricité à la conception
lumière en passant par les
bureaux d’étude et la distribu-
tion, Alain Azaïs a exercé l’es-
sentiel des disciplines de l’éclairage.
De ses projets du Moyen-Orient (Liban-
Ebydie) au musée du Louvre à Paris, il a
acquis et enrichi son expérience profes-
sionnelle tout en se traçant un parcours de
passion.
Deux périodes ont marqué le parcours
professionnel d’Alain Azaïs :
- avant septembre 1999, à Réalmont, près
d’Albi, il « touche » à l’électricité, dès l’âge
de 18 ans, au sein de l’entreprise familiale
d’installation… bien qu’il se destine à une
carrière d’entraîneur national de basket.
Mais certaines circonstances l’obligeant à
abandonner cette vocation, il opte pour la
fi lière électrique ; d’abord au sein de la distri-
bution où, en charge des études, lui échoient
les projets de l’éclairage. « Débute alors pour
moi un parcours de passion », explique-t-il.
Parcours qui passe notamment par EDF qui
lui confi e la réalisation de l’éclairage par fi bre
optique du musée des Arts Décoratifs et de
la Mode, à Paris, suite à la création, en 1988,
d’une activité de concepteur lumière sous le
nom d’Espace Éclairage ;
- après septembre 1999, à l’âge de 47 ans,
un projet familial le conduit à s’expatrier à
Montréal(1) où, tout d’abord, il exerce chez
un distributeur d’éclairage, ensuite dans
un laboratoire de photométrie… tout en
créant, en Nouvelle France, une entité Espace
Éclairage, dont il met un terme en 2007 pour
devenir consultant de la ville de Montréal en
De retour de « Nouvelle France », Alain Azaïs souhaite que l’AFE redevienne le phare de toute la profession
charge du SDL (Schéma directeur lumière).
Pour le mener à bien, il poursuit ses relations
avec l’AFE en organisant, par exemple, la
venue d’une délégation québécoise pour
participer aux JNL de Bordeaux, en 2006.
Il se forge ainsi une double culture profes-
sionnelle de part et d’autre de l’Atlantique,
les pratiques étant quelque peu différentes.
« Par exemple, commente-t-il, à propos
d’éclairage routier, la luminance est privilégiée
en Amérique du Nord alors que c’est le niveau
d’éclairement en Europe. »
Partager les lumières« Que l’AFE prenne la place qu’elle mérite ! »
Tel est l’objectif d’Alain Azaïs en tant que
nouveau délégué général de l’AFE. À ce
titre, « j’ai envie de parler de lumière et non
plus seulement d’éclairage ». Et d’en parler
à tous : spécialistes de la vision, architectes,
fabricants, installateurs et toute autre orga-
nisation, y compris celles concernées par
la biodiversité… « Nous ne pouvons nous
permettre de laisser à l’écart le moindre acteur
du monde de la lumière. »
Selon lui, plus proche de ses adhérents, l’AFE
doit offrir au monde de l’éclairage des références
et des recommandations adaptées au monde
moderne. À ce propos, il se fi xe un challenge
: qu’aux prochaines JNL, qui se tiendront à
Nantes en 2014, y participent beaucoup plus
d’architectes et d’installateurs afi n que la chaîne
des compétences soit complète.
(1) À noter : Alain Azaïs pratique le verlan : il est né à Réalmont « près d’Albi », et s’expatrie, 47 ans plus tard, à Montréal.
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Nouveau délégué général de l’AFE Technologie LED
9Numéro 04 - Novembre 2012
C’est quoi une lumière de qualité ?
De manière exacerbée, les concepteurs lumière font
confi ance à une lumière de qualité : sa luminosité,
sa couleur, son orientation, ses contrastes et ses
mouvements. Pourquoi ? Parce qu’ils portent un projet
lumière vers l’excellence. Ces bases d’appréciation d’un éclairage repré-
sentent également des références en architecture, un bâtiment bien
conçu faisant principalement appel harmonieusement à un ou deux de
ces critères de qualité.
Quand une nouvelle technologie en éclairage apparaît, la profession
est confrontée à un changement complet de ces critères et des bonnes
pratiques qui en découlent. Tout ce que savent les professionnels est
ainsi complètement à revoir : qu’il s’agisse de durée de vie des sources
et de la distribution photométrique, ou de la température et du rendu
des couleurs, ou de la diminution de la luminosité dans le temps, ou
des facteurs de puissance, et globalement de la fi abilité du système.
Une lumière de qualité nécessite de nombreuses connaissances et
savoir-faire dépassant largement les limites traditionnelles du monde
de l’éclairage. Afi n de permettre aux prescripteurs de tirer le meilleur
parti des LED, un groupe d’associations d’éclairage a publié un guide(1)
dont la lecture devient essentielle aujourd’hui.
// Vincent Laganier
(1) Guide pour la prescription des produits d’éclairage à LED 2011 (en anglais) : http://ow.ly/1PcpQy
Architecte de formation,
éclairagiste par passion,
rédacteur la nuit et
expert le jour, Vincent
Laganier a récemment
créé son site Internet :
www.lightzoomlumiere.fr.
À son programme,
une triple volonté :
- promouvoir la culture
de la lumière en France
et à l’étranger ;
- encourager la visite
in situ de réalisations
en architecture ;
- participer à l’échange
et à la discussion sur
ces thèmes.
Entre espace et lumière,
cinq rubriques principales
contribuent à ces
objectifs :
architecture, urbanisme,
spectacle, art et médias.
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Depuis que la Terre s’est formée et que la vie y est apparue, il y a près de 3,5
milliards d’années, diverses forces de sélection ont infl uencé l’évolution des
organismes vivants. Parmi elles, la lumière du Soleil a représenté l’infl uence
la plus importante. Par la suite, il y a 600 millions d’années, les organismes
primordiaux ont développé les premières cellules photo-réceptrices qui leur ont
permis d’acquérir des informations non visuelles et visuelles et de synchroniser
leurs rythmes biologiques avec les cycles de la lumière. De nos jours, la lumière
artifi cielle peut, en certaines circonstances, interagir avec la lumière naturelle
et ses cycles – journaliers ou saisonniers. En conséquence, les organismes
peuvent être affectés car, estime Thomas Le Tallec, « si la lumière et ses cycles
naturels ont joué un rôle fondamental dans l’évolution des organismes vivants,
ils restent indispensables pour la vision, le contrôle de l’environnement et la
régulation des rythmes biologiques ».
Actualités
En allumant, pensez à ne pas déranger !
Biodiversité
10 Numéro 04 - Novembre 2012
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De nos jours, la lumière artifi cielle
interagit, parfois dramatiquement,
avec les cycles de la lumière naturelle,
et affecte, en conséquence, les
organismes vivants, tant du point de vue physio-
logique, comportemental que chrono-biolo-
gique. En particulier, les organismes nocturnes,
vivant exclusivement ou partiellement la nuit,
qui représentent 28 % des vertébrés et 64,4 % des
invertébrés, sont les plus touchés.
ALTÉRATION DU COMPORTEMENT En premier lieu, la lumière artifi cielle peut
modifi er l’attrait des individus pour un
environnement donné et leurs capacités
à s’y orienter. Chez les petits mammifères
nocturnes, cela se traduit par une réponse
répulsive ; c’est-à-dire, lorsqu’ils en ont la
possibilité, qu’ils évitent les milieux exposés
aux lumières artifi cielles ou modifi ent, voire
diminuent leurs activités. Au contraire, chez les
insectes nocturnes et les oiseaux migrateurs,
organismes qui utilisent la lumière des astres
pour s’orienter dans l’obscurité, les lumières
artifi cielles entraînent une réponse attractive.
Autrement dit, les individus approchent les
ALTÉRATION DE LA COMMUNICATION VISUELLE La lumière artifi cielle interagit avec la
communication visuelle. Ainsi, les espèces
bioluminescentes, c’est-à-dire les espèces
capables de produire et d’émettre leur propre
lumière, sont particulièrement affectées,
à l’image des lucioles et des vers luisants
qui utilisent des signaux lumineux pour
la communication sexuelle. Également, la
lumière artifi cielle peut altérer la commu-
nication et la reproduction des espèces non
bioluminescentes. Ainsi, chez les amphibiens,
les fortes illuminations inhibent les chants
nuptiaux. De même, en présence d’éclai-
rages artifi ciels, il arrive que les individus se
montrent moins sélectifs pour le choix de
leur partenaire afi n d’accélérer la vitesse d’ac-
couplement et limiter le risque de prédation.
Or, le succès d’une reproduction passe, entre
autres, par la sélection dudit partenaire.
ALTÉRATION DE LA SÉCRÉTION DE MÉLATONINE Plus grave, la lumière artifi cielle peut
modifi er les fonctions physiologiques et
milieux illuminés. Or ce comportement, loin
d’être sans risque, peut être cause de méso-
rientation ou de désorientation. Plus grave,
en s’approchant des lumières artifi cielles, les
individus peuvent entrer en collision avec les
grands édifi ces humains (c’est le cas des oiseaux
migrateurs qui, chaque année, en sont victimes
par millions) ou s’épuiser, se déshydrater voire
se brûler au contact des lampes (c’est le cas
des insectes nocturnes, victimes chaque été de
véritables hécatombes).
En second lieu, la lumière artifi cielle, en
modifi ant l’attrait des individus pour un envi-
ronnement donné et leurs capacités à s’y
orienter, peut affecter leurs comportements
locomoteurs, alimentaires et reproducteurs
ainsi que la communication intra et interspé-
cifi que. En termes de comportements locomo-
teurs et alimentaires, les réponses répulsives
peuvent entraîner une diminution des activités
nocturnes et des déplacements, associée à une
diminution de la prise alimentaire. C’est ce qui
s’observe chez les petits mammifères nocturnes
qui, exposés à la lumière artifi cielle, décalent
leurs activités à des moments plus propices ou
limitent leurs déplacements et leur recherche de
nourriture.
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les rythmes biologiques des individus, en
affectant les sécrétions d’hormones photo-
sensibles. C’est notamment le cas de la
mélatonine, une hormone sécrétée la nuit
par la glande pinéale impliquée dans la régu-
larisation des rythmes biologiques et qui
possède des propriétés cardio-protectrices et
anticancéreuses. Or, récemment, plusieurs
études ont mis en cause le rôle des lumières
artifi cielles dans l’inhibition des sécrétions
de mélatonine chez l’être humain et l’appa-
rition de pathologies telles que la dépression,
les maladies cardiovasculaires et les cancers.
DÉSÉQUILIBRES ÉCOLOGIQUES Enfi n, à l’échelle des écosystèmes, la lumière
artifi cielle peut engendrer des déséquilibres
écologiques. Ainsi, les espèces photosensibles,
celles qui affi chent de faibles tolérances
à la lumière, peuvent être perturbées,
11Numéro 04 - Novembre 2012
« Pour limiter les altérations et les
déséquilibres engendrés, il est possible
de recourir à diverses méthodes
», considère Thomas Le Tallec. En
effet, il est possible d’utiliser des
lumières artifi cielles au spectre dit «
peu attractif », de limiter l’éclairage
vers le ciel ou vers les zones défi nies
comme sensibles, de limiter le nombre
d’éclairages artifi ciels, d’éteindre
totalement ou partiellement les
éclairages la nuit au moment où
le trafi c des usagers est le plus
faible, d’utiliser en milieu urbain des
revêtements peu réfl échissants et enfi n
de limiter la pollution atmosphérique,
laquelle contribue à diffuser la lumière
artifi cielle dans le ciel nocturne.
DES SOLUTIONS EXISTENT«
déséquilibres engendrés, il est possible
de recourir à diverses méthodes
», considère Thomas Le Tallec. En
effet, il est possible d’utiliser des
lumières artifi cielles au spectre dit «
peu attractif », de limiter l’éclairage
vers le ciel ou vers les zones défi nies
comme sensibles, de limiter le nombre
DES SOLUTIONS EXISTENT
Deux directeurs de thèse supervisent le travail de recherche mené
par Thomas Le Tallec. À savoir :
- Dr Marc Théry, chargé de recherche au CNRS. Ses travaux au sein de l’UMR
CNRS/MNHN 7179 concernent l’écologie évolutive de la communication
visuelle en relation avec les contraintes de la sélection naturelle (écologie
physique de l’environnement, entraînement sensoriel, contraintes
alimentaires, parasitisme et prédation) et de la sélection sexuelle. Il étudie
également l’infl uence des caractéristiques physiques de l’éclairement
sur la sélection d’habitat et l’entraînement des rythmes biologiques.
- Dr Martine Perret, directrice de recherche au CNRS au sein de l’UMR
CNRS/MNHN 7179, implantée à Brunoy. Dans ce cadre, l’équipe Mecadev
(Mécanismes adaptatifs et évolutions) travaille à l’analyse des réponses
adaptatives des organismes aux facteurs environnementaux avec un axe
central portant sur leur fonctionnement et leur évolution.
À L’ÉCLAIRAGE DU CNRS ET DU MNHN
ou menacées localement. Dans ce cas, la
lumière artifi cielle agit comme un facteur
de sélection excluant certaines espèces et en
favorisant d’autres.
De plus, la lumière artifi cielle peut modifi er
les compétitions inter-espèces et les
équilibres proies/prédateurs. En effet, au sein
des communautés naturelles, les moments
propices aux diverses activités pratiquées par
les individus sont répartis en fonction des
espèces et de leur préférence pour un niveau
d’illumination spécifi que. Or, si l’illumina-
tion du milieu est modifi ée, cette réparti-
tion l’est aussi et des espèces qui, auparavant,
n’étaient pas en compétition, peuvent le
devenir.
Enfi n, la lumière artifi cielle peut contribuer
à la fragmentation des habitats et limiter les
déplacements des individus et des popula-
tions. Thomas Le Tallec,
doctorant à l’UMR CNRS/MNHN 7179
Lors des JNL (Journées nationales de
la lumière) organisées, début octobre
dernier par l’AFE (Association française
de l’éclairage) à Besançon, l’ANPCEN
(Association nationale de protection du ciel
et de l’environnement nocturnes) et l’AFE
ont annoncé avoir engagé une démarche
d’échanges autour des nuisances lumineuses
qui les a amenées, pour la première fois, à
une déclaration commune.
On peut se féliciter que, suite à une longue
période d’incompréhension et face à l’urgence
des nouveaux enjeux, les deux associations
aient enfi n la volonté de faciliter une transition
nécessaire en aidant les acteurs de l’éclairage et
les décideurs publics et privés à faire de bons
choix. Elles ont ainsi convenu de la complé-
mentarité de leur expertise respective.
Rappelons que les projets de génie écologique
visent à assurer le bon fonctionnement
des écosystèmes et à protéger la biodiversité.
Restauration et réhabilitation de berges, aména-
gement ou entretien de cours d’eau, prise en
compte d’écosystèmes dans l’aménagement
du territoire… le génie écologique regroupe
des moyens, méthodes, métiers et personnels
permettant de préserver et de développer la
biodiversité.
Pour délivrer une méthodologie de conduite
de projets appliqués aux zones humides et aux
cours d’eau, l’Afnor vient de publier la norme
NF X10-900. Elle défi nit les méthodes d’inter-
vention sur ces habitats naturels et leurs écosys-
tèmes ; depuis la prise de décision permettant
d’initier des actions, jusqu’au suivi des habitats
sur le long terme. Elle décrit l’ensemble des
opérations d’études, de maîtrise d’œuvre, de
travaux et de gestion. La notion de coordinateur
Biodiversité apparaît également.
Promis ! On débat, sans s’invectiver
Le génie écologique normé
Biodiversité en bref
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Actualités
12 Numéro 04 - Novembre 2012
- des mesures génériques concernant les
caractéristiques techniques de chaque point
lumineux (Ulor…) de manière à les rendre
plus strictes que sur le reste du territoire
national ;
- des mesures génériques d’économies dites
« faciles » concernant l’éclairage de certains
espaces « inutiles » ou pouvant être réduit en
durée ;
- des mesures ciblées en faveur de certaines
espèces particulièrement menacées par la
photo-pollution pour lesquelles les mesures
génériques seront insuffi santes ;
- des mesures relatives à certains sites
accueillant une grande part de la biodiver-
sité nocturne dans le respect d’un compromis
culture/nature ;
Le Service du patrimoine naturel
(SPN) du Muséum national d’histoire
naturelle (MNHN) travaille sur le
thème de la pollution lumineuse.
Après la publication d’une synthèse biblio-
graphique en 2008, il a souhaité poursuivre
cette réfl exion et formuler des propositions
de mesures concrètes pouvant permettre
de réduire la pollution lumineuse dans les
espaces naturels. C’est ainsi que, en octobre
2011, Romain Sordello, chef de projet
« Trame verte et bleu » au MNHN, a proposé
6 mesures destinées à réduire les nuisances
lumineuses sur la biodiversité dans les espaces
naturels. Six axes de mesures sont ainsi
proposés pour réduire l’impact de la photo-
pollution. À savoir :
Six mesures pour réduire la photo-pollution
Musée national d’histoire naturelle
- une considération de la lumière en tant
qu’infrastructure fragmentant dans le paysage
nocturne au-delà de l’impact de chaque point
lumineux ;
- une vigilance accrue en amont des projets et
programmes en intégrant les enjeux de photo-
pollution dans les études d’impacts et les
études d’incidences.
« Ces mesures doivent s’accompagner d’actions
de communication et de sensibilisation à la vie
nocturne et au phénomène de la photo-pollu-
tion », considère Romain Sordello, le MNHN
estimant que le thème de la pollution lumineuse
est encore trop peu abordé, moins encore sous
l’angle « élément fragmentant » alors qu’une
prise de conscience est nécessaire sur ce sujet.
Le 7 octobre dernier,
dans le cadre de
son émission
« Passion Classique »,
diffusée chaque
soir de la semaine sur Radio
Classique, Olivier Bellamy recevait
Alain Baraton à l’occasion de la
sortie de son livre Dictionnaire
amoureux des jardins. Extrait
quelque peu iconoclaste.
du sado-masochisme. On est loin de l’image
de Pline (1) qui pensait que « le hérisson se
reproduit debout en s’embrassant ». Quant
au rouge-gorge, c’est un oiseau caractériel et
sanguinaire, ne supportant pas la présence,
dans son espace, d’un autre congénère.
Ce qui est paradoxal, c’est que les « bestioles »
aimées des jardiniers sont en fait de véritables
tueuses, comme la coccinelle. C’est une fainéante
qui passe son temps à manger et à se reproduire.
À peine les petits sont-ils nés que la maman
repart convoler, non pas en justes noces, mais
avec d’autres mâles, en vue de s’amuser.
Ce n’est pas très moral fi nalement. Il existe
d’autres animaux, combattus par le jardinier,
qui, en revanche, sont beaucoup plus en
harmonie avec nos principes de vie. C’est
un peu immérité, le jardinier n’ayant pas
toujours un point de vue très juste.
(1) Histoire naturelle (volume VIII) de Pline l’Ancien, né en 23 ap. J.-C. Cette encyclopédie, comptant 37 volumes, a longtemps fait référence en sciences et en techniques.
Le jardinier s’extasie devant une
rose, mais il bombarde la fl eur
d’un produit pour éloigner ou tuer
les pucerons. Il prétend aimer les
mammifères et il installe des pièges dès
qu’un trou suspect apparaît dans le jardin.
En fait, le jardinier n’a pas compris que le
Le paradoxe du jardinierBiodiversité
jardin était un lieu de vie, le seul endroit
en ville où la biodiversité pouvait vérita-
blement exister et survivre. Le jardinier
d’hier n’a pas compris que toutes ces petites
« bestioles » représentent la vie d’un jardin,
ce lieu n’étant pas seulement un agencement
de plantes, ni la mise en place de statues, de
bassins, de bancs, voire d’architecture. C’est
aussi un espace de vie où les hommes et les
femmes ont leur place, bien sûr, mais aussi
et surtout les animaux. Un jardin sans vie,
sans animation, sans insectes, sans oiseaux,
sans mammifères, n’est pas un jardin ; c’est
un désert ! Il est donc important de recon-
sidérer toutes ces petites « bestioles ». Il n’y
a pas que les hérissons, animal par ailleurs
paradoxal.
Observez que les animaux aimés du jardinier,
ceux qu’il va couver, chouchouter, le hérisson
et le rouge-gorge, par exemple, sont, dans la
nature, de véritables « saloperies ». Le hérisson
affi che une sexualité douteuse, plus proche
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13Numéro 04 - Novembre 2012
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Communiqué
14 Numéro 04 - Novembre 2012
Encourager et récompenser les mises en lumière innovantes et intelligentes
CDO – Trophées LumiVille de la Conception Lumière - Immeuble « le Portant » - 152 Grande rue de St Clair - 69300 CaluireContact Presse : Laurent Gitenet – [email protected] - Tél : +33(4) 37 40 31 65
© Ximena MUNOZ© Lucas GOY© Rudolf TEUNISSEN
Salon Fundadores, Biblioteca Nacional de Santiago (Chili).
Thermes O’balia à Balaruc Les Bains (France).
Atjhestraat à Rotterdam (Pays Bas).
Les trophées LumiVille de la Conception Lumière : Un grand concours International visant à distinguer les réalisations d’éclairage menées par les concepteurs et créateurs
Créé en 2005, Les Trophées LumiVille de la Conception Lumière récompensent les auteurs de mises en lumière extérieures et intérieures singulières, par leur côté conceptuel et/ou artistique, leur aspect esthétique et l'utilisation de technologies innovantes.Les trophées s’organisent autour de 4 Prix : le Prix du patrimoine bâti, le Prix de l’espace public, le Prix du jeune concepteur lumière, et le Prix "LumiBat" de l'espace intérieur.
• En 2013, les Trophées LumiVille de la Conception Lumière évoluentAu cours des dernières années, l’éclairage des villes et des bâtiments s’est modifi é et, afi n de rester au plus proche de la réalité des mises en lumière d’aujourd’hui, Les Trophées LumiVille de la Conception Lumière innovent.
Changement de rythme : liés au salon LumiVille (www.lumiville.com), le concours se déroule désormais tous les deux ans et récompense des mises en lumières réalisées durant les deux années précédentes (2011&2012).
Ouverture à de nouveaux candidats : en peu de temps la conception lumière s’est adaptée aux tendances du marché et des villes. Afi n que les dossiers présentés soient à l’image de ce nouveau paysage, les Trophées LumiVille de la Concep-tion Lumière sont désormais ouvert à tous les concepteurs d’éclairage, qu’ils soient indépendants ou intégrés à des collectivités ou des entreprises.
Valorisation de « l’éclairage intelligent » : le nouveau règlement des Trophées LumiVille de la Conception Lumière accentue la prise en compte par le concepteur de la notion d’intelligence (Smart Cities, Smart Buildings …) et valorise l’utilisation des technologies liées à cette nouvelle dimension des projets d’éclairage (gestion intelligente, éclairage à la demande, smart grids …).
• Agenda des Trophées LumiVille de la Conception Lumière
15 janvier 2013 : Lancement de l’appel à candidature 29 mars 2013 : Date limite de retour des dossiers de candidature 25 - 29 mars 2013 : Examen des dossiers par la Commission Technique (éligibilité, pièces manquantes, demandes de compléments de renseignements …) 1er - 8 avril 2013 : Examen des dossiers par les membres du jury 9 avril 2013 : Réunion du jury pour délibération et désignation des vainqueurs 29 mai 2013 : Annonce des résultats et remise des récompenses sur le salon LumiVille à Lyon – Eurexpo (France)
• A propos de LumiVille 28 – 30 mai 2013 Lyon-Eurexpo (France)LumiVille est le rendez-vous biennal incontournable de l’éclairage public et extérieur et s'impose comme la vitrine des solu-tions innovantes au service de l'éclairage performant, économique et durable. Référence internationale, LumiVille permet à tous les acteurs et professionnels du secteur d’apporter une réfl exion globale et une vision d’ensemble sur les nouvelles technologies de la lumière en éclairage public.
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15Numéro 04 - Novembre 2012
Révolution dans la relation à la lumière
Le design des produits Oled
Bruno Dussert-Vidalet et Thierry
Gaugain, respectivement directeur
R&D de Astron-FIAMM (marque
Blackbody) et designer, ont
participé aux JNL 2012, à Besançon,
pour présenter les perspectives,
contraintes et opportunités des
Oled… dont une application
« illumine » la couverture de
cette édition de Lumières.
C'est avec la technologie LED que
Blackbody, associé aux plus grands
designers, sculpte et travaille de la
lumière pure afi n de créer des pièces uniques »,
se félicite Bruno Dussert-Vidalet pour qui la
technologie Oled révolutionne notre relation
à la lumière. En effet, l’Oled, diode élec-
troluminescente organique, bouleverse la
relation à la lumière grâce à des caractéris-
tiques en rupture avec les solutions d’éclai-
rage traditionnelles durables (20 000 h
d’activité). Ultraplates, légères, sans chaleur,
ces sources lumineuses forment des surfaces
éclairantes de moins de deux millimètres
d’épaisseur.
Elles appartiennent à la famille des sources de
lumière à semi-conducteur, tout comme les
LED. Mais, à la différence de ces dernières,
elles utilisent des matières organiques
composées de carbone et d’hydrogène pour
l’émission de lumière.
La lumière devient matériau à part entière
se déclinant dans une infi nité de formes et
de couleur pour permettre, à l’architecte et
au designer, des approches innovantes et
personnalisées. Sources d’émotion pure, « les
concepteurs de luminaires peuvent ainsi ajouter
à la fonction "d’éclairage" les sens de la vue et
du toucher pour "donner vie" à leurs créations »,
conclut Bruno Dussert Vidalet.
Lustre Oled Archibang, adapté par l’agence
Archimage à partir du lustre Oled Big Bang
conçu par Astron-Fiamm. Cette réalisation spécifi que a été réalisée pour singulariser la cage
d’escalier des bureaux parisiens du cabinet
d’avocats international Allen & Overy.
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ObligationObligationDossier
«S’ils peuvent fabriquer un laser, je peux en concevoir un bien
meilleur car l’alliage que j’ai mis au point est dans la bande rouge
visible. Je serai ainsi en mesure de voir ce qui se passe pendant qu’eux seront
toujours bloqués au stade de l’infrarouge. » Compétition oblige ! Tandis que
le Dr Robert N. Hall, autre scientifi que de chez General Electric, travaillait à
réaliser un laser semi-conducteur à infrarouge avec de l’arséniure de gallium
(GaAs), Nick Holonyak cherchait déjà à créer un laser visible à base de
phospho-arséniure de gallium (GaSAsP). Dans la salle qui servait à créer des
miroirs laser par polissage, il essayait de les former par clivage. En octobre
1962, sous les regards de ses collègues, il fut le premier à faire fonctionner
un laser à alliage semi-conducteur visible, le dispositif qui illuminerait la
première LED visible.
Aujourd’hui âgé de 83 ans, Nick Holonyak se souvient d’avoir pris
conscience qu’il faisait une découverte majeure lorsque « le dispositif
magique » s’est illuminé pour la première fois : « Je sais que ce n’est que le
début mais le résultat est si important… Il n’y a pas de doute sur le fait que ce
phénomène dépassera de loin ce que nous voyons aujourd’hui. »
IL Y A 50 ANS, EXACTEMENT EN OCTOBRE 1962, LE DR
NICK HOLONYAK, SCIENTIFIQUE CHEZ GENERAL ELECTRIC
ALORS ÂGÉ DE 33 ANS, INVENTAIT LA PREMIÈRE DIODE
ÉLECTROLUMINESCENTE À SPECTRE VISIBLE. UN DISPOSITIF
QUE SES COLLÈGUES APPELAIENT À L’ÉPOQUE « LE DISPOSITIF
MAGIQUE » PARCE QUE SA LUMIÈRE, CONTRAIREMENT AUX
LASERS INFRAROUGES, ÉTAIT VISIBLE À L’ŒIL NU.
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IL Y A 50 ANS… NICK HOLONYAK
Lorsque Nick Holonyak a rejoint l’équipe de chercheurs de General Electric en 1957, les scientifi ques
et les ingénieurs cherchaient déjà des applications de semi-
conducteurs et mettaient au point les premières versions de diodes
appelées thyristors et redresseurs.
L'irrésistible ascension des LED et Oled
16 Numéro 04 - Novembre 2012
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17Numéro 04 - Novembre 2012
LES 21 ET 22 NOVEMBRE,
DANS LE CADRE DE LA
GRANDE HALLE DE LA
VILLETTE, SE TIENDRA, POUR
LA PREMIÈRE FOIS DANS LA
CAPITALE APRÈS 9 ÉDITIONS
LYONNAISES, L’ÉDITION 2012
DU FORUM LED.
IL RÉUNIRA, AU COURS DE
2 JOURS DE CONFÉRENCES,
LES MEILLEURS INTERVENANTS
MONDIAUX POUR TRAITER
DE L’ENSEMBLE DES
THÉMATIQUES ALLANT
« DE LA PUCE AUX
INSTALLATIONS D’ÉCLAIRAGE ».
PAR AILLEURS, DEUX
ESPACES D’EXPOSITION
COMPLÉTERONT CE
PROGRAMME DE
CONFÉRENCES :
- D’UNE PART, UN ESPACE
SERA CONSACRÉ AUX
TECHNOLOGIES ET SERVICES
DÉDIÉS À L’INDUSTRIE
DE LA LED ;
- D’AUTRE PART,
C’EST NOUVEAU, UN
ESPACE RÉUNIRA DES
FOURNISSEURS DES
SYSTÈMES ET MATÉRIELS
D’ÉCLAIRAGE À LED.
SOULIGNONS QUE CET
ÉVÈNEMENT SE DÉROULERA
ALORS QUE, IL Y A 50 ANS,
NICK HOLONYACK INVENTAIT
LA LED. EN OUVERTURE DE
CE DOSSIER, LUMIÈRES LUI
REND HOMMAGE.
DOSSIER RÉALISÉ PAR JACQUES Darmon
L'irrésistible ascension des LED et Oled
La Commission européenne en est certaine : « La technologie
SSL offre un éclairage de qualité. » Mais qu’entend-on
par qualité de l’éclairage ? Selon elle, cette notion recouvre
la qualité de la couleur (y compris l’aspect, le rendu
et l’homogénéité de la couleur), les niveaux d’éclairement
(la quantité de lumière qu’une source lumineuse fournit
pour une tâche ou sur une surface donnée), la distribution
photométrique de la source lumineuse dans un luminaire,
la durée de vie, la facilité d’entretien et le coût.
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Conception
18 Numéro 04 - Novembre 201218
ConceptionDossier
Selon le Livre vert Éclairons
l’avenir, rédigé par la Commission
européenne, « la technologie LED
est aujourd’hui parvenue à maturité.
Mais tel n’est pas le cas de la technologie
Oled pour laquelle seuls quelques produits
haut de gamme sont actuellement dispo-
nibles en petites séries ». Toutefois, estime-
t-elle, ces deux technologies vont prendre
de l’importance, au cours des prochaines
années, sur le marché de l’éclairage général
et ouvrir la voie à une série de nouvelles
applications.
Sous plusieurs aspects importants, la techno-
logie SSL constitue une avancée en matière
d’éclairage général ; ce à quatre niveaux :
Effi cacité énergétique : Ces nouveaux
produits sont, pour les meilleurs d’entre eux,
aussi voire plus effi caces que leurs équivalents
les plus perfectionnés (lampes fl uorescentes
ou halogènes), lesquels ont atteint leur ni-
veau optimal de performance. « Au cours des
prochaines années, la technologie SSL va dé-
passer toute autre technologie d’éclairage exis-
tante pour ce qui est de l’effi cacité énergétique »,
IL Y A PRESQUE UN AN, LA
COMMISSION EUROPÉENNE PUBLIAIT
UN LIVRE VERT INTITULÉ ÉCLAIRONS
L’AVENIR. SON OBJECTIF ? ACCÉLÉRER
LE DÉPLOIEMENT DE TECHNOLOGIES
D’ÉCLAIRAGE INNOVANTES DONT,
PRINCIPALEMENT, LA TECHNOLOGIE
SSL (SOLID STATE LIGHTING)(1)
CONCRÉTISÉE PAR LES TECHNOLOGIES
LED ET OLED.
EN OUVERTURE DU FORUM LED,
STÉPHANIE MITTELHAM, DIRECTRICE
DU CELMA(2), ACTUALISERA LES
INITIATIVES PRISES PAR L’UNION
EUROPÉENNE ET EN EXPLIQUERA
NOTAMMENT LES IMPLICATIONS
PRATIQUES. EN AVANT-PROPOS,
RAPPELONS EN QUOI CES NOUVELLES
TECHNOLOGIES CONSTITUENT UNE
AVANCÉE EN MATIÈRE D’ÉCLAIRAGE.
(1) La technologie SSL repose sur des matériaux semi-conducteurs électroluminescents transformant directement l’électricité en lumière, qu’ils soient inorganiques (LED) ou organiques (Oled).
(2) Celma : Federation of National Manufacturers Associations for Luminaires and Electrotechnical Components for Luminaires in the European Union
Les technologies SSL,
développées pour les
applications d’éclairage
général, recouvrent les
sources lumineuses LED
et Oled, ainsi que les
luminaires et dispositifs
de commande associés.
Elles produisent de la
lumière blanche dans
différentes totalités et
températures, du blanc
chaud au blanc froid. Les
lampes et luminaires LED
intègrent des sources
lumineuses ponctuelles
à haute luminosité.
Les dispositifs Oled
reposent, quant à
eux, sur des sources
lumineuses organiques
(polymères, par exemple)
émettant de la lumière
de façon homogène
à partir d’une surface
bidimensionnelle de
faible luminance. Ils
peuvent être fabriqués
dans n’importe quelle
forme ou taille, y
compris des panneaux
transparents.
DE QUOI PARLE-T-ON ?
LED et Oled
Prenez en main une nouvelle façon d'éclairer
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Selon la Commission européenne, « plusieurs études prévoient que la technologie SSL va représenter plus de 70 % du marché européen de l’éclairage général d’ici 2020 ».
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19Numéro 04 - Novembre 2012
anticipe la Commission européenne. Elle per-
mettra de réaliser des économies d’énergie si-
gnifi catives grâce à des systèmes d’éclairage
intelligents conçus, installés et actionnés de
façon effi cace. Elle contribuera grandement à
la réduction des émissions de CO2 au niveau
européen.
Qualité de l’éclairage et confort visuel : La technologie SSL offre un éclairage de qua-
lité et un grand confort visuel en termes de
rendu des couleurs (composition spectrale
de la lumière) et de commande dynamique
(commutation instantanée, variation d’in-
tensité, réglage de couleur ou de tempéra-
ture de couleur). Ils permettent ainsi d’adap-
ter l’éclairage aux exigences de l’application
et aux préférences de l’utilisateur.
Des études montrent également que l’éclai-
rage ambiant créé par certains luminaires
à LED contribue au bien-être, améliore les
conditions d’étude et de travail (dans les
écoles et les bureaux, par exemple) et pré-
sente une infl uence positive sur la vitalité, la
concentration et la vigilance des personnes.
Conception et esthétique : La techno-
logie SSL donne aux concepteurs et indus-
triels de l’éclairage une liberté presque totale
pour élaborer de nouveaux concepts et in-
nover en éclairage. Elle permet de concevoir
de nouvelles formes de luminaires et de dé-
velopper de nouveaux concepts d’éclairage,
y compris leur intégration complète dans les
éléments de bâtiment (murs, plafonds, fe-
nêtres). Les Oled, en particulier, vont ouvrir
la voie à des applications complètement nou-
velles et joueront un rôle important dans la
mise au point de panneaux lumineux, extrê-
mement minces et à haut rendement procu-
rant une souplesse de conception optimale.
- « Par la combinaison des couleurs et des
formes, les LED et les Oled offriront de nouvelles
possibilités de personnaliser notre environne-
ment à l’aide de la lumière, en contribuant ainsi
au confort et au bien-être », considère la Com-
mission européenne.
Innovation et débouchés nouveaux : La combinaison et l’exploitation du large
éventail des caractéristiques et avantages que
présente la technologie SSL favoriseront l’in-
novation et permettront de créer de nom-
breux débouchés pour l’industrie de l’éclai-
rage. Ils entraîneront une modifi cation des
modèles d’entreprise.
Ainsi, il ne s’agira plus de vendre des sources
lumineuses et des luminaires, mais de les in-
tégrer dans l’aménagement intérieur et les bâ-
timents. Enfi n, Il ne s’agira plus de vendre des
lampes de remplacement, mais des solutions
et des systèmes d’éclairage intelligents et de
créer de nouveaux marchés, par exemple en
commercialisant l’éclairage comme tout autre
service. Il est grand temps de s’y préparer !
Grâce à la technologie SSL, les économies d’énergie potentielles, estimées par
rapport à la consommation actuelle, peuvent atteindre 50 % et même 70 % en
cas d’utilisation de ces sources combinées avec des systèmes intelligents de
gestion d’éclairage.
Rappelons que ces derniers permettent de détecter la présence de personnes,
d’intégrer la lumière du jour, etc. En ce qui concerne l’angle du faisceau
lumineux, la couleur de la lumière, la variation de l’intensité ou la fréquence des
commutations, l’éclairage SSL offre une plus grande souplesse de réglage que
les autres lampes économiques telles que les lampes fl uorescentes compactes.
VERS LE SMART LIGHTING
La toute nouvelle collection d’appliques Inverto, lancée par Luminance, la marque déco-tertiaire de Havells-Sylvania, témoigne des multiples possibilités offertes par la technologie LED en réponse à de nouvelles applications intérieures (ici le modèle direct/indirect d’Inverto).
L’intense activité déployée à travers
le monde dans le domaine de
la recherche et de la fabrication
va permettre, au cours des
prochaines années, d’améliorer
encore les performances (effi cacité
énergétique et qualité) de
l’éclairage SSL et d’en réduire
substantiellement le coût.
Par exemple, les LED blanches ont
déjà atteint un rendement de
30-50 %, une effi cacité lumineuse
de 100-150 lumens par watt (lm/W)
pour un indice de rendu des
couleurs (IRC) de 80.
Pour les LED blanches chaudes,
les valeurs attendues d’ici 10 ans
prévoient un rendement de 50-60 %,
une effi cacité lumineuse de plus de
200 lm/W et un IRC supérieur à 90.
Les produits Oled atteignent, d’ores
et déjà, une effi cacité lumineuse
d’environ 50 lm/W. Cette dernière
devrait rester inférieure à celle
des LED, mais la valeur ajoutée de
la technologie Oled se mesurera
en termes de taille, de souplesse
et de ses caractéristiques bien
spécifi ques qui offriront de nouvelles
applications .
TOUJOURS PLUS PERFORMANTES
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Normalisation
Les équipements « consommateurs »
présentent un impact sur les ré-
seaux électriques se traduisant par
trois effets :
• Pertes en ligne caractérisées par la dimi-
nution du rendement global de l’installa-
tion en fonction du courant consommé. Par
exemple, par effet joule, tout courant génère
une perte dans les lignes. Cet effet est dépen-
dant :
- de la technologie et de la qualité du matériel
« consommateur » ;
- du dimensionnement des canalisations,
domaine couvert par les limitations de la
chute de tension selon la norme NF C15100.
Rappelons que les systèmes électroniques
consomment même à vide, ce domaine étant
couvert par les directives économie d’énergie.
• Perturbations caractérisées par la modifi -
cation du comportement des systèmes voi-
sins sensibles aux perturbations. Même si
les sources sont très diverses, ce phénomène
se traduit toujours par la création d’un cou-
rant non intentionnel se propageant sur les
lignes actives, dans les circuits de terre et par
rayonnement.
Ils sont inhérents au fonctionnement même
du « consommateur », et diffèrent notam-
ment par leur fréquence (domaine couvert
par les directives CEM). On rencontre ain-
si des perturbations de type courants harmo-
niques, mais aussi des perturbations HF.
• Altération de la sécurité et disponibilité.
Les circulations de courants dans les cir-
cuits de terre (courants de fuite à la terre)
peuvent conduire à des situations dange-
reuses (chocs électriques) ou des diminutions
LE 25 SEPTEMBRE DERNIER, LE
CLUSTER LUMIÈRE A ORGANISÉ,
À LYON, UNE DEMI-JOURNÉE
THÉMATIQUE CONSACRÉE AUX
SYSTÈMES DE PILOTAGE DES
ÉCLAIRAGES LED. À CETTE
OCCASION, LOUIS TOSOLINI
(LABORATOIRE ESSAIS APAVE)
A TIRÉ LES CONSÉQUENCES
DE LEUR DÉVELOPPEMENT
AU NIVEAU DES RÉSEAUX.
(VOIR ÉGALEMENT P.32-33).
20 Numéro 04 - Novembre 2012
NormalisationDossier
Systèmes de pilotage
Quelles conséquences sur les réseaux ?
de la disponibilité des installations (déclen-
chement de protections, principalement
différentielles).
Certaines perturbations comme les harmo-
niques conduisent aussi à des échauffements
excessifs, principalement sur les câblages, mo-
teurs, transformateurs… augmentant ainsi
les pertes en ligne et les risques de déclenche-
ment des protections.
• Impact
Ainsi, il apparaît, de façon évidente, que l’im-
pact des éclairages à LED sur les réseaux d’ali-
mentation dépend de la qualité des alimen-
tations et de la bonne prise en compte de
paramètres spécifi ques :
- rendement/consommation à vide (pertes
d’énergie) ;
- fi ltrage (génération de courants de fuite) ;
- taux d’harmoniques résultant d’effets dé-
pendants de la fréquence (échauffements,
consommations, etc.) ;
- facteur de crête (effet fl icker, scintillement,
etc.).
« Ces domaines sont tous couverts par des régle-
mentations qui, cependant, ne représentent que
des exigences minimales en terme de qualité et
ne répondent pas toujours aux problèmes sor-
tant du cadre général », conclut Louis Tosolini.
- Présence de courants à la fréquence de découpage des
alimentations (quelques dizaines ou centaines de kHz) et
aux fréquences générées par les fronts de montée dus au
découpage (au-delà du MHz). Ces signaux « HF » se propagent
donc sur les câblages des alimentations, mais aussi par
rayonnement ou par couplage capacitif sur les câblages voisins.
- Harmoniques de courants générées par le comportement non
linéaire des circuits électroniques.
- Circulation de courant de fuite dans les circuits de terre. Les
caractéristiques d’isolation des matériels et la nécessité de
réaliser des fi ltrages pour pallier les problèmes sont à l’origine
de CES courants de fuite.
QUELQUES EXEMPLES DE PHÉNOMÈNES :
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21Numéro 04 - Novembre 2012
Aux les LED en bref• Nouveau règlement européen portant sur
les lampes dirigées et les lampes à LED (do-
mestiques et professionnelles). À l’occasion
des JNL 2012 de l’AFE, Bernard Duval, expert
AFE, a rappelé le vote en comité de régula-
tion, en juillet dernier, d’un troisième volet
ErP sur l’éclairage : un projet de règlement
européen actuellement en notifi cation au
Parlement et au Conseil européens (faisant
suite aux règlements 244/2009 sur les lampes
à incandescence, et 245/2009 sur les matériels
d’éclairage professionnels).
Ce nouveau texte, dont la publication est pré-
vue mi-décembre 2012, fi xe des exigences de
fonctionnalité pour les lampes dirigées et les
lampes à LED, dirigées ou non, ainsi que des
performances énergétiques et l’obligation
d’informations. À savoir : facteur de survie
≥ 0,90 % à 6 000 h, conservation du fl ux
≥ 80 % à 6 000 h ; taux de défaillance pré-
maturée ≤ 5 % à 1 000 h ; atteinte de 95 %
du fl ux < 2 secondes ; IRC ≥ 80 ; constance
des couleurs… Enfi n, le texte insistera sur la
nécessaire compatibilité des lampes à LED
avec les systèmes de gradation.
Une remarque à ce propos : un luminaire
LED, dont la source n’est pas démontable
aux fi ns de tests de conformité, sera considé-
ré comme une lampe, et devra donc répondre
aux exigences de performance fi xées pour les
lampes à LED.
• De quoi parle-t-on ? À l’occasion des JNL
2012, Frédéric Guiraud, président du Comité
LED du Syndicat de l’éclairage a, dans l’at-
tente d’une norme « vocabulaire » qui sera
disponible en 2013, rappelé quelques préci-
sions de langage : une lampe LED contient
un module LED (composant) produisant la
lumière, et est équipée d’un culot. La fonc-
tion de ce dernier, véritable interface élec-
trique et mécanique, consiste à maintenir
mécaniquement la lampe dans la douille cor-
respondante. Ce n’est pas un connecteur et le
culot n’est pas forcément normalisé.
• Exigences spécifi ques aux tubes à LED :
Selon le futur règlement européen (mars
2013), un tube à LED prétendant à l’équiva-
lence d’un tube fl uorescent d’une puissance
donnée devra présenter :
- une intensité, dans n’importe quelle direc-
tion autour de l’axe du tube, ne variant pas
RAPPELS- Le rendement représente le pour-
centage de conversion électrique en
lumière visible. Il ne s’élève qu’à 2 %
pour les ampoules à incandescence et
à environ 25 % pour les fl uocompactes.
- L’effi cacité d’une source lumineuse
est le rapport entre le fl ux lumi-
neux émis et la puissance électrique
consommée. Elle sert à mesurer l’ef-
fi cacité énergétique d’une lampe ou
d’un système d’éclairage.
- L’IRC (Indice de rendu des couleurs)
mesure la capacité d’une source lumi-
neuse à restituer les couleurs.
plus de 25 % de l’intensité moyenne du tube ;
- un fl ux lumineux minimum ;
- une puissance ≤ à celle du tube fl uorescent
concerné.
« Les fondamentaux de l’éclairagisme
s’appliquent-ils, de la même façon, aux produits LED ? » En tant qu’expert
de l’AFE, Bernard Duval s’est employé à répondre
à cette question à l’occasion des JNL 2012,
que, pour sa part, Frédéric Guiraud, président du
Comité LED au sein du Syndicat de l’éclairage,
s’est appliqué à démontrer : « La normalisation est au service de la qualité des
produits. »
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22 Numéro 04 - Novembre 2012
« ATTENTION AU RAYONNEMENT
DANS LE BLEU ! » A UNE
NOUVELLE FOIS RAPPELÉ
BERNARD DUVAL, EXPERT AFE,
LORS DES DERNIÈRES JNL
(JOURNÉES NATIONALES DE LA
LUMIÈRE) ORGANISÉES, DÉBUT
OCTOBRE, À BESANÇON. IL SE
REMÉMORAIT LE FAMEUX
« RAPPORT ANSES »(1) QUI,
EN OCTOBRE 2010, DÉNONÇAIT
LES EFFETS SANITAIRES
DES SYSTÈMES D’ÉCLAIRAGE
UTILISANT CERTAINES LED.
EN CAUSE : « LA GRANDE
PROPORTION DE BLEU DANS
LA LUMIÈRE BLANCHE ÉMISE
QUI PEUT SE RÉVÉLER TOXIQUE
ET CRÉER DES RISQUES
D’ÉBLOUISSEMENT. »
DEPUIS LORS, LE DÉBAT
EST DEVENU PLUS SEREIN.
PROFITONS-EN POUR RAPPELER
QU’IL CONVIENT DE NE PAS
CONFONDRE « RAYONNEMENT
DANS LE BLEU » ET « TONALITÉ
BLEUE » CARACTÉRISANT
NOTAMMENT L’ILLUMINATION
DE CHÂTEAU DE PUILAURENS
PAR ANNE BUREAU. QUANT
À LA DIFFÉRENCE ENTRE LE
BLEU ET LA COULEUR JADE, IL
N’Y A PLUS 500 NANOMÈTRES
QUE ROGER NARBONI A SU
MAÎTRISER À DUJIANGYAN.
(1) ANSES : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environ-nement et du travail.
Éclairage LED« T’as d’beaux bleus, tu sais ! »
«La lumière bleue per-
met de rendre visible
le relief tout en main-
tenant un effet visuel
nocturne », explique Anne Bureau pour qui il ne
s’agit pas de mettre le site « sous les feux des pro-
jecteurs », mais à le faire émerger la nuit. Pour
obtenir cette vision nocturne, la conceptrice lu-
mière a appliqué l’effet « nuit américaine » qui,
au cinéma, consiste à fi lmer, de jour, sous un
ApplicationApplicationDossier
Château de Puilaurens
Le bleu, star de l’effet « nuit américaine »
SITUÉ SUR LA COMMUNE DE LAPRADELLE-PUILAURENS AU SUD DE L’AUDE,
LE CHÂTEAU DE PUILAURENS A ÉTÉ CHOISI, PAR L’ASSOCIATION DES SITES
DU PAYS CATHARE, COMME SITE PILOTE DU PROGRAMME DE VALORISATION (1)
PAR LA MISE EN LUMIÈRE NOCTURNE DE DIFFÉRENTS ÉDIFICES.
« CELA FAISAIT 50 ANS QUE LA MUNICIPALITÉ AFFICHAIT SA VOLONTÉ
éclairage bleu pour dissimuler un environne-
ment nocturne.
À l’échelle du grand paysage« Pour mettre en lumière le château de Puilau-
rens, il nous a semblé primordial de considérer
le site à l’échelle du grand paysage », poursuit
Anne Bureau en précisant que cette illumi-
nation est destinée à être vue à distance et
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23Numéro 04 - Novembre 2012
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Le bleu, star de l’effet « nuit américaine »
DE METTRE EN LUMIÈRE CE CHÂTEAU », RAPPELLE ANNE BUREAU,
CONCEPTRICE LUMIÈRE DE L’AGENCE WONDERFULIGHT, DONT L’OBJECTIF
ÉTAIT DE CRÉER UNE LUMIÈRE DOUCE. NOTAMMENT AU NIVEAU DU
« BLEUTÉ » SINGULARISANT CERTAINS ÉLÉMENTS DU PITON ROCHEUX.
(1) « Aude, pays cathare » représente un programme de valorisation de sites patrimoniaux lancé, en 1989, par le conseil général de l’Aude. Il concerne une vingtaine d’abbayes et châteaux.
Compte tenu de la topologie du château, perché à 697 m d’altitude en haut d’un éperon rocheux, la mise en lumière de cette « citadelle du vertige » a fait l’objet d’une étude prenant en compte les problématiques pratiques pour la réalisation : contraintes d’implantation des appareils d’éclairage (dans le site naturel et dans les monuments) ; cheminement et accès des alimentations électriques (le site du château n’était pas électrifi é) ; résistance des luminaires et du réseau aux conditions climatiques très contrastées d’une saison à l’autre et aux caractéristiques d’un site naturel (faune, fl ore). Cette robustesse a aussi pallié les diffi cultés d’accès pour la maintenance des installations.Depuis le 28 juillet dernier, la mise en lumière révèle la silhouette du piton rocheux et met en valeur l’architecture du château, tout en respectant le caractère naturel du site et en préservant une dimension de mystère nocturne. « Cette mise en lumière dévoile l’essence de ce lieu exceptionnel, et la rend perceptible depuis les différents points de vue tout en maintenant au maximum l’obscurité naturelle », commente Anne Bureau.
non à la visite nocturne du château. Ainsi :
- « L’enceinte extérieure du château est éclairée
par une lumière de tonalité blanche froide en ré-
férence à la tonalité du clair de lune. » Les éclai-
rages rasants sont privilégiés pour donner une
perception des volumes et de l’appareillage des
murailles. Ces remparts extérieurs sont moins
éclairés que les murs de la seconde enceinte
donnant sur la cour, afi n de donner une bonne
perception de la volumétrie du monument. En-
fi n, les parties de l’enceinte intérieure, visibles
de loin (notamment le donjon) sont éclairées
par une tonalité blanche moins froide que celle
illuminant l’enceinte extérieure (blanc neutre)
afi n de rendre perceptible de loin la succession
des différents plans par un contraste de tonali-
té de lumière.
- « Les premiers essais nocturnes ont démontré
que la couleur bleue des projecteurs était trop sa-
turée pour le projet, le ton de bleu choisi se situant,
quant à lui, entre 460 et 490 nanomètres. » Il a été
mélangé avec du blanc froid (5 500 K – 6 000 K)
dans une proportion de 30 % de lumens bleu
et 70 % de lumens blanc froid, pour obtenir un
« bleuté ».
Afi n de défi nir la juste proportion de bleu et de
blanc, un prototype de projecteur équipé d’un
groupe de LED bleues et d’un groupe de LED
blanches a été réalisé. Chaque groupe étant relié
à un potentiomètre, il a été possible de choisir
la qualité de bleu et de blanc souhaitée. Ce mé-
lange a été validé lors d’essais nocturnes.
- Enfi n, conclut Anne Bureau, « le site se si-
tuant dans un environnant naturel et l’objectif
étant de créer une mise en lumière douce, les ni-
veaux d’éclairement sont moins élevés que dans
des mises en lumière urbaines ou classiques ». À
savoir : 20 lux moyen sur le piton rocheux éclai-
ré en bleuté ; de 30 à 70 lux sur les murs du châ-
teau éclairé en blanc froid ou blanc neutre…
permettant, comme le conte la légende, « que la
Dame Blanche [Blanche de Castille] puisse conti-
nuer à déambuler la nuit sur le chemin de ronde
du château de Puilaurens ».
qui a fait quoi ?. Maître d’ouvrage :
Commune de Lapradelle-Puilaurens
. Maître d’œuvre : Cetur LR, bureau d’étude ; Wonderfulight, concepteur lumière
. Entreprises : SPIE Sud-Ouest ; Versant Travaux Spéciaux
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Dossier
24 Numéro 04 - Novembre 2012
Application
« QU’EST-CE QUI A POUSSÉ
LE PREMIER TRANSPORTEUR
MULTIMODAL DU MONDE À PASSER
À L’ÉCLAIRAGE LED ? » TELLE EST LA
QUESTION À LAQUELLE RÉPONDRA
GIL RIEMENSCHNEIDER, CHEF DE
PROJET À LA RATP, LORS DU FORUM
LED QUI SE TIENDRA, À PARIS, LES
21 ET 22 NOVEMBRE PROCHAINS.
UNE INTERVENTION, INSCRITE AU
CŒUR DE LA SESSION « L’ÉCLAIRAGE
LED DANS DES ENVIRONNEMENTS
ET APPLICATIONS SPÉCIFIQUES »,
QUI FERA LE POINT SUR 3 ANS
D’EXPÉRIMENTATIONS AYANT
CONVAINCU LA RÉGIE DE PASSER
AU « TOUT LED » DANS LE MÉTRO
D’ICI 2017.
Éclairage LED
Comment obtenir la couleur jade ?
Dans l’édition de septembre
de la revue Lumières, ont été
présentées « les lumières or et
jade immortalisant Dujian-
gyan » en Chine, récompensées par le prix
spécial du jury décerné par l’ACE (Asso-
ciation des concepteurs lumière et éclai-
ragistes). À présent, Roger Narboni
(Concepto), auquel on doit cette spectacu-
laire réalisation, nous explique comment a
été obtenue cette fameuse couleur jade.
Roger Narboni : Nous avons d’abord ana-
lysé la couleur jade sur des objets puis sur
des photographies et, enfi n, sur des ren-
dus Photoshop pour défi nir la composition
en pourcentage de rouge, vert, bleu. Nous
avons ensuite réalisé de nombreux essais
de paramétrage en LED quadrichromiques
multichips rouge vert bleu blanc (par pour-
centage de gradation) jusqu’à atteindre la
couleur qui nous semblait la plus proche
du jade souhaité (il existe, en effet, de nom-
breux types de jade, de couleur et de trans-
lucidité différentes). L’ajout de blanc nous a
permis de rendre pastel la couleur et de lui
donner l’aspect translucide recherché.
Nous avons ensuite fabriqué les produits
linéaires en LED multichips et effectué, de
nouveau, des essais sur site (sur les berges
de la rivière canalisée) pour vérifi er la qua-
lité et la pertinence de la lumière colorée
émise. Tous les appareils linéaires ont en-
suite été gradués sur site dans cette confi -
guration unique de pourcentage RVB
blanc. Ce qui a conforté la qualité, l’har-
monie et l’homogénéité colorée du pay-
sage nocturne réalisé.
Après plus d’un an de mise en œuvre, la
couleur sur site a légèrement acquis un
vert un peu plus profond, compte tenu
de la baisse de fl ux lumineux. Mais cette
évolution s’est faite de manière totale-
ment uniforme sur tous les appareils. En
effet, même si la couleur générale du pay-
sage nocturne est aujourd’hui un peu dif-
férente de ce qu’elle était à l’origine, il
n’existe aucune variation de couleur entre
les nombreux appareils.
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La et la lumi ère « ressentie »
En 2017, les LED verront l e bout du tunnel
«Offrir le meilleur ser-
vice de mobilité au
meilleur coût pour la
collectivité ». Telle est
la mission du groupe RATP qui, chaque jour,
transporte plus de 12 millions de voyageurs. En
Ile-de-France, c’est un savoir-faire multimodal
portant sur 4 modes de transport :
- 16 lignes de métro, totalisant 203 km de
réseaux, 330 stations et 689 rames ;
- 340 lignes de bus, totalisant 3 700 km de
réseaux, 7 300 arrêts et 4 064 bus ;
- 3 lignes de tramway, totalisant 56 stations,
32 km de réseaux et 82 rames ;
- 2 lignes de RER, totalisant 65 stations,
115 km de réseaux et 357 trains.
Dans le métro, depuis 2009Fin 2009, la direction de la RATP a confi é à
Gil Riemenschneider la réalisation d’une
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suivie par plusieurs autres expérimentations
et réalisations :
- 2010, 1er immeuble tertiaire (le siège du
groupe RATP) près de la gare de Lyon, à
Paris, un site industriel à Saint-Denis ;
- 2011, 1re gare RER, tunnel ferroviaire,
enseignes ;
- 2012, étude de généralisation avec pour
objectif de diminuer de moitié la consom-
mation d’énergie nécessaire à l’éclairage et
d’espacer les opérations de relamping en les
allongeant de 2 à 4 ans.
4 ans de déploiementÀ présent, 9 stations de métro, 3 gares RER
et le site industriel de Boissy-Saint-Léger
sont partiellement éclairés avec des LED,
alors que la gare RER du Val d’Europe et le
site industriel de Saint-Denis sont entière-
ment équipés par cette technologie.
Considérant les nombreux avantages ap-
portés par ces expérimentations, notam-
ment en matière de respect de l’environne-
ment, la RATP a donc décidé de passer au
« tout LED » dans les stations de métro
d’ici 2017. « Pionnière dans l’expérimenta-
tion de l’éclairage à LED, la Régie sera, après
ce déploiement, le premier réseau de trans-
port en commun souterrain de cette envergure
entièrement équipé de la technologie LED »,
conclut Gil Riemenschneider.
25Numéro 04 - Novembre 2012
La et la lumi ère « ressentie »
En 2017, les LED verront l e bout du tunnel
expérimentation d’éclairage LED dans la sta-
tion Censier Daubenton, à Paris. Pour ne pas
déposer l’ensemble des luminaires, alors équi-
pés de tubes fl uorescents, il innove en choi-
sissant d’utiliser des tubes LED, malgré les
réserves de bon nombre de détracteurs à
l’époque.
Ce fut une première dans l’ensemble de ces
espaces centenaires soumis aux contraintes
de la réglementation ERP (établissement re-
cevant du public), espaces comptant 200 km
de tunnels éclairés, totalisant 270 000 points
lumineux visibles par le public, caractérisés
par une grande diversité de sources et de lu-
minaires… « ces derniers participant à l’image
de la RATP », souligne Gil Riemenschneider.
Une première qui, donnant satisfaction, fut
Les dernières expérimentations analysées par Gil Riemenschneider lui ont
permis, en collaboration avec son équipe, de concevoir le cahier des charges
du nouvel éclairage LED basé sur des sources 80 lm/W : câblage sécurisé ;
plus de 43 800 h de fonctionnement ; opalisation de la source IRC > 80 ; 5 ans
de garantie commerciale.
Fin septembre dernier, 6 lots totalisant 17 produits ont généré une cinquantaine
de réponses à l’un de ces premiers marchés publics associant, au niveau des
choix, les critères fi nanciers et techniques avec conditions éliminatoires, et la
prise en compte du développement durable (10 % de la note). La signature des
marchés est prévue dans le courant du 1er trimestre 2013.
CAHIER DES CHARGES
De gauche à droite : Grégory Rohart, en charge du développement "social" durable, Gil Riemenschneider, Frédéric Didier en charge de la technique et de la règlementation, Jean-Luc Antoni, acheteur spécialisé en éclairage.
• Censier Daubenton. Pour le
poste éclairage, 65 % d’économie
d’énergie ont été mesurés… ce
qui correspond à des émissions
évitées de 15 t d’équivalent CO2
par an.
Par ailleurs, une enquête
indépendante (1) a révélé que 92 %
des voyageurs n’ont pas constaté
d’impact ou de modifi cations de la
qualité de l’éclairage de la station.
• Siège du groupe RATP. Depuis
2 ans, seuls 7 tubes LED ont été
remplacés sur un total de 3 000
installés.
• Gil Riemenschneider. La
technologie LED ne permet pas
encore de remplacer, en éclairage
indirect, les performances de la
fl uorescence. Il faudrait deux fois
plus de tubes LED par luminaire.
Enfi n, il faut parvenir à développer
la notion des lux ressentis.
(1) Sondage BVA mené auprès de 600 voyageurs habitués de la station Censier Daubenton (à comparer aux 20 000 l’empruntant quotidiennement).
LES CINQ PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS
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26 Numéro 03 - Septembre 2012
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27Numéro 04 - Novembre 2012
La présence et le discours d’Alain
Devineau, adjoint au maire en charge
de l’urbanisme et du patrimoine de la
ville de Tours, ont conforté la constante
nécessité de présenter des projets de
concepteurs lumière, « leur qualité indis-
cutable nous permettant d’affi rmer
l’ancrage de notre profession dans les
équipes de maîtrise d’œuvre, mais aussi
auprès des maîtres d’ouvrage ».
Trois projets ont été nominés. Ils sont
la démonstration de trois approches
sensibles, en regard d’un contexte
spécifi que ayant une implication sur le
paysage. Trois partenaires « fabricants »
de l’ACE ont accompagné cette remise
de prix en offrant, chacun, un objet
lumière issu de leur savoir-faire. De la
lampe « collector » à celle associant un
pot d’encastrement avec une tête de mât
lumineuse, mais aussi d’un luminaire
Cette année, un nouveau prix
récompensant des projets
de lumière, nommé prix
de l’ACEtylène, a été remis
par l’ACE, à Tours. Ce prix
s’inscrit dans la continuité
des Rencards de l’ACEtylène
qui ont eu lieu le lendemain,
avec un thème commun : le
paysage urbain.
A u - d e là d u v i f i n t é r ê t p o r t é à l a n é c e s s i t é d ’ i n t é g r e r le s e n j e u x d e l a b i o d i v e r s i t é , i l n ’e n r e s t e p a s m o i n s l a d i f f i c u l t é , p o u r le s é q u i p e s d e s c o n c e p t e u r s l u m i è r e ,
d ’ i n t é g r e r c e s n o u v e l le s c o m p é t e n c e s , a v e c l a q u e s t i o n r é c u r r e n t e d e s h o n o r a i r e s , q u i n e n o u s p e r m e tt e n t p a s , a c t u e l le m e n t , d e p a r t a g e r c e s a p p r o c h e s . U n
d i a lo g u e à e n g a g e r a v e c
n o s m a î t r e s d ’o u v r a g e …
« Cette d é m a rc h e i m pl i q u e
u n e a p p r o c h e d e n o t r e
m é t i e r n é c e s s i t a n t d e
l ’ h u m i l i t é , m a i s a v e c l a
g r a t i f i c a t i o n d e s ’ i n s c r i r e
a i n s i d a n s u n e h i s t o i r e
b e a u c o u p p l u s g r a n d e q u e
c e l le d e l a l u m i è r e . Ce l le
d e n o t r e d e v e n i r » , e s t i m e
F r a n ç o i s M i g e o n .
LA QUESTION DES HONORAIRES
tubulaire nouvelle génération, les prix de
l’ACEtylène ont représenté un très beau
moment pour échanger entre professionnels
de la lumière.
Journée marathonLe lendemain, les Rencards de l’ACEty-
lène ont été accueillis sur le site des jardins
de Chaumont-sur-Loire pour une journée
« marathon » autour du thème « Lumière
et paysage ». Le temps fort de la matinée a
été marqué par l’intervention d’Emmanuel
Berrod et de Thomas Le Tallec autour du
thème de la biodiversité et de son implication
sur nos savoir-faire de concepteurs lumière.
Si l’adhésion de la salle à cette approche du
respect de la biodiversité dans les projets
de paysage a été si massive, « c’est que nous
avions en face de nous des experts instaurant un
dialogue constructif avec notre profession ».
Une page s’est ouverte, « nos projets en seront
impactés », confortant la position des concep-
teurs lumière face aux nouveaux enjeux envi-
ronnementaux. En écho à cette présenta-
tion, un projet de paysage intégrant une
trame noire a été présenté, et si nombre de
concepteurs prennent actuellement en
compte ces notions, elles ont pris ici un
sens nouveau car sous-tendu par une
réelle approche scientifi que objective où
l’ensemble des paramètres générant un
projet lumière sont abordés.
« Si l’ombre est déjà très présente dans nos
projets, elle prend aujourd’hui une autre
dimension en répondant à des préoccu-
pations directement liées à l’impact de
la lumière et de sa mise en œuvre. » Ces
réfl exions mènent à aborder tout projet
dans une valeur d’échelle différente, celle
du territoire au sens large et des liens
à tisser pour trouver des continuités
cohérentes de fonctionnement global.
François Migeon :« Une nouvelle approche,
celle des territoires. »
CONCEPTION LUMIÈRE
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ASSOCIATION DES CONCEPTEURS LUMIÈRE ET ÉCLAIRAGISTES
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Le soir de la remise des prix de l’ACEtylène. En compagnie de deux des trois sponsors, on reconnaît, de gauche à droite : Roger Narboni, prix spécial du jury, Agath Argod (prix de la conception lumière), ex aequo avec Jian de Gracinto et David Durand.
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28 Numéro 04 - Novembre 2012
« Notre mission ? Sauvegarder la
biodiversité par des programmes
de conservation d’espèces menacées
et de leurs milieux naturels, en encourageant le
changement de nos comportements en faveur de
l’environnement » précise Emmanuel Berrod.
À l’occasion des Rencarts de l’ACEtylène, ce
jeune chargé de projet , après avoir rappelé la
mission de l’association Noé Conservation,
a présenté le programme « Biodiversité &
collectivités » dont il a la responsabilité.
Diverses forces de sélection (voir
encadré) ont infl uencé l’évolu-
tion des organismes vivants. Parmi
elles, la lumière générée par notre soleil a
sans doute eu l’infl uence la plus importante.
En effet, la lumière et ses cycles, qu’ils
soient journaliers ou saisonniers, ont condi-
tionné l’apparition, chez les organismes
vivants, de systèmes photorécepteurs, de
systèmes visuels et d’horloges biologiques.
En d’autres termes, la lumière et ses cycles
ont conduit ces organismes à développer
Éclairage durable & biodiversité
Lumière vivante
Les jardins de Noé
PARTENARIAT
À PROPOS DES FORCES DE SÉLECTION
Rappelons qu’un partenariat a été engagé avec ETDE, le pôle Énergie et Services de Bouygues Construction, afi n de participer à la sauvegarde de la biodiversité. En conséquence, des actions menées en faveur de la biodiversité sont dorénavant introduites dans les réponses aux appels d’offres de longue durée.
Le terme « forces de sélection » désigne les contraintes environnementales conduisant à favoriser un (des) caractère (s) chez un organisme vivant. Si le caractère est favorable, c'est-à-dire s’il est utile à l’organisme, alors il contribuera à sa survie et pourra être transmis à sa descendance.
Les « forces de sélection » infl uent sur l’évolution des espèces. Typiquement, une « force de sélection », par la contrainte qu’elle exerce sur les organismes, favorisera certains individus. C’est la sélection naturelle.
Il a plus particulièrement traité le volet
éclairage durable & biodiversité dont l’action
s’organise autour de 2 thèmes :
- réduction des nuisances lumineuses
pour l’élaboration d’une charte de bonnes
pratiques pour les collectivités ;
- mise en place d’indicateurs permettant de
mesurer l’impact de l’éclairage nocturne sur
la biodiversité.
À ce propos, soulignons que le comité
d’experts de la charte s’est réuni, fi n octobre,
afi n de poursuivre l’amélioration de ce
document, qui impulse un changement des
comportements pour protéger les espèces de
nos villes et villages.
Noé Conservation, à travers son travail régulier
avec les concepteurs lumière, souhaite réduire
une représentation spatiale et temporelle de
leur environnement. « Ce sont ces représen-
tations qui ont permis aux organismes de
s’adapter à l’environnement », a expliqué
Thomas Le Tallec, doctorant à l’UMR 7179
MNHN/CNRS (voir p. 11 et 12), à l’occasion
des derniers Rencarts de l’ACEtylène.
De nos jours, la lumière artifi cielle peut,
en certaines circonstances, interagir avec la
lumière naturelle et ses cycles et, en consé-
quence, affecter les organismes. Ainsi, en
présence de lumière artifi cielle, l’attrait des
individus pour un environnement donné
et leurs capacités à s’y orienter peuvent être
modifi és. Les comportements locomoteurs,
alimentaires, reproducteurs et les commu-
nications peuvent être perturbés. À l’échelle
des écosystèmes, ce sont même les équilibres
inter et intra-espèces qui sont affectés.
En somme, altérer la lumière et ses cycles
naturels, tel que le font parfois les éclairages
l’impact des éclairages de parcs, jardins et
monuments sur la biodiversité locale.
Noé estime essentiel d’impliquer les concep-
teurs et paysagistes dans la démarche, les
espaces verts étant souvent un poumon de
biodiversité au sein des villes. A ce propos,
le programme « Jardins de Noé » propose
une charte de 10 points pour les jardiniers
amateurs et professionnels avec un geste sur
l’éclairage des jardins.
artifi ciels, revient à nuire à la représentation
spatiale et temporelle que les organismes
vivants ont de leur environnement.
« Pourtant, les moyens susceptibles de limiter
ces déséquilibres existent », explique Thomas
Le Tallec pour qui il est crucial de recourir
à des solutions alternatives lorsqu’un plan
lumière est établi « afi n de préserver et
protéger la biodiversité et les écosystèmes »,
conclut-il.
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29Numéro 04 - Novembre 2012
« La conception de notre plan lumière
doit nous conduire à mettre en
place un système global et cohérent
d’éclairage, avec des investissements planifi és
dans l’espace et dans le temps », commentait
Benoît Caron, conseiller municipal de la ville
de Rennes, le 8 novembre 2010. « D’autant
plus, soulignait-il, qu’aucune place n’avait
visiblement été accordée à la dimension envi-
ronnementale. »
Entre ville et campagneL’organisation satellitaire de l’espace métro-
politain tient à la forme urbaine particu-
lière qui s’est développée autour de Rennes.
Sur le territoire communal, la ceinture verte
est liée à la présence de la rocade qui permet
d’identifi er la ville, cette dernière marquant
nettement les limites de l’espace urbain et
des espaces naturels et agricoles qui jouent
un rôle prépondérant dans l’équilibre de
l’agglomération entre ville et campagne.
Cette ceinture verte contribue à développer
une véritable identité paysagère de l’agglo-
mération et des abords. En limitant volon-
tairement son urbanisation aux limites de
la rocade, Rennes préserve ainsi ses grands
espaces naturels extra-rocade.
Trame noireAujourd’hui, la municipalité de Rennes
a décidé, dans le cadre d’un SDAL placé
sous la responsabilité de Gwenaël David,
de développer une politique de valorisa-
tion des espaces à caractère naturel, agricole
et de loisir avec la volonté de protéger des
espaces sensibles (zones inondables, sites
Les jardins de Noé
SDAL de Rennes Aménage-moi l’obscurité !
Lors des derniers Rencards de l’ACEtylène, Roger Narboni (agence Concepto) et Gwenaël David (chef de projet du SDAL(1) de Rennes) ont dévoilé « la trame noire » étudiée dans l’environnement de la ville bretonne. Leur objectif ? Favoriser la biodiversité grâce à l’aménagement de l’obscurité.
inventer, pour Rennes, un plan de préservation
et d’aménagement de l’obscurité », explique
Roger Narboni. Complémentaire et en appui
des trames vertes et bleues de la ville, « c’est
cette idée de trame noire qu’il convient, à
présent, d’étudier en concertation avec tous
les acteurs concernés ». De quoi s’agit-il ? De
délimiter des zones d’obscurité, partielles ou
temporaires, tout en assurant leurs liens et
franchissements. À suivre donc…
d’intérêt écologique et boisements). Des
corridors écologiques sont ainsi constitués
et développés, dans et en bordure de Rennes,
pour préserver et encourager le développe-
ment de la biodiversité.
Outre l’étude d’un SDAL, « il faut également
A C E - 1 7 r u e Ha m el i n - 75 783 Pa r i s Ce d ex 1 6 - Té l . : ( 3 3 ) 02 3 3 94 4 8 6 1 - 0 6 9 8 6 8 53 3 9 - a ce .v i n c a g u e ze n n e c @ orange.fr - ww.ace-fr.org - Contact : Vinca Guezennec
(1) SDAL : schéma directeur d’aménagement lumière.
En 1993, alors âgé de 35 ans, Jonathan Speirs est rejoint par Mark Major avec lequel il crée
l’agence Speirs + Major. En tant que Lighting designer, cette dernière participe à de très
nombreux projets architecturaux et urbains de qualité partout dans le monde.
Pour évoquer la personnalité de Jonathan, Anne Bureau a préféré emprunter les mots de son
associé et ami Mark :
- « Jon était charismatique, énergique, ridiculement enthousiaste et totalement passionné par
l’architecture et la lumière. »
- « Que vous ayez été client, architecte, employé travaillant dur pour lui ou que vous l’ayez
simplement rencontré à une fête, vous ressortiez toujours enrichi d’une rencontre avec Jon. »
- « Jon était un homme dont le verre n’était jamais à moitié vide ou à moitié plein, mais
toujours débordant. »
- « Jon pouvait non seulement développer un concept génial d’éclairage en un clin d’œil, mais il
pouvait synthétiser dans le même temps les solutions techniques pour y aboutir. »
- « Jon était également un homme posé et extrêmement modeste. »
Jonathan Speirs Parti vers d'autres lumières
POUR AIDER LES JEUNES CONCEPTEURSPour marquer l’immense contribution de Jonathan à la conception lumière, ses amis on décidé de créer le « Jonathan Speirs Scholarship Trust » pour apporter un soutien fi nancier à deux jeunes architectes souhaitant se lancer dans la profession de Lighting designer, comme le fi t Jonathan il y a plus de 30 ans.
Le 18 juin dernier, le concepteur lumière écossais Jonathan Spiers perdait hélas son combat contre la maladie. À l’occasion des Rencart de l’ACEtylène, Anne Bureau lui a rendu hommage au nom de la profession.
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À Lyon, du 27 au 30 novembre prochains, Lacroix Sofrel participera au salon Pollutec pour y présenter ses solutions de télégestion d’installations techniques sur les marchés de l’eau potable et de l’assainissement. Mais, explique Jean-Marie Laurendeau, chef de marché, le groupe s’est aussi diversifi é vers la télégestion de l’éclairage public… pour ce qui est des armoires.
Jean-Marie LAURENDEAU, (Lacroix Sofrel)
une meilleure maîtrise de l’éclairage pour
« éclairer juste ». Ce discours permanent
sur les LED fi nit par être perturbant. On
sait que l’on va basculer des ampoules aux
composants optoélectroniques. Mais on ne
sait pas quand exactement.
Les différentes technologies disponibles
aujourd’hui répondent toutes à des besoins,
avec leurs avantages et inconvénients. En
éclairage, il n’y a pas de mauvaise technologie,
mais il peut y avoir de mauvais usages. Nous
constatons malheureusement de gros défi cits
de formation et d’information. L’AFE insiste
d’ailleurs avec raison sur la notion de projet
global dans les études d’éclairage, ainsi que sur
la concertation nécessaire entre les différents
acteurs (cf. déclaration commune APE /
ANPCEN). Nous sommes totalement en phase
avec ces démarches. Pour les collectivités et les
exploitants, la prise de risque doit être limitée.
Mais il faut avancer. Entre ne rien faire ou
basculer dans une débauche de technologies, il
existe probablement une voie raisonnable.
(1) Commande par horloge astronomique ; suivi
énergétique ; surveillance et contrôle-commande.
Lumières Depuis 30 ans, votre entreprise
s’est construit une riche expérience dans
la conception de produits de télégestion.
D’abord, au niveau des réseaux de distri-
bution d’eau. Puis, depuis quelles années,
à celui de l’éclairage public. Pourquoi cette
diversifi cation ?
Jean-Marie Laurendeau - Notre spécialité
est transverse à d’autres services au sein
des villes. Présents dans les réseaux d’eau
potable et d’eaux usées, mais également
en génie climatique pour la télégestion des
chaufferies et des réseaux de chaleur, l’éclai-
rage public représente une diversifi cation
plus récente. Ce sont des clients, villes et
exploitants, qui, nous ont sollicités. Depuis,
nos premières références se sont complétées,
s’appuyant sur la gamme « Sofrel S500 ».
Dans le domaine de l’eau ou des bâtiments,
la télégestion est devenue incontournable.
embarquée, en informatique industrielle et en
télécommunications.
Nous sommes aussi très attentifs aux notions
de maintenance, l’expérience nous montrant
que nos produits fonctionnent, en moyenne,
plus de 10 ans. Outre le fait d’être robustes, ils
doivent être aussi évolutifs, car les composants
électroniques, l’informatique, les supports de
communication évoluent en permanence.
C’est un vrai devoir que d’accompagner nos
clients à travers toutes ces transformations :
fi nalement, c’est aussi ça notre métier.
Lumières La télégestion d’installations
d’éclairage public équipées de luminaires
LED demande-t-elle des exigences
techniques particulières par rapport aux
installations équipées de lampes à décharge ?
J-M. L. - Pas pour nous car nous nous situons
au niveau de l’armoire en voulant apporter
L’éclairage public, se situe à un tournant de
son histoire, à cause des contraintes fi nan-
cières (optimisation du budget des collecti-
vités, renchérissement du coût de l’énergie,
vieillissement des installations) et technolo-
giques (ballasts électroniques, LED…). Pour
les responsables des services techniques des
villes, faire les bons choix pour une bonne
exploitation de l’éclairage public n’a jamais
été aussi diffi cile.
Lumières Quels avantages principaux
apporte la télégestion, notamment aux
installations d’éclairage public ?
J-M. L. - Les principales fonctions apportées
par la télégestion appliquée à l’éclairage
public se situent, pour nous, au niveau des
armoires(1), sans nous opposer aux solutions
au point lumineux vis-à-vis desquelles
nous sommes complémentaires. Nous
sommes surpris de constater comment
le terme télégestion est parfois éloigné de
la défi nition que nous en faisons. Pour
nous, il s’agit d’un savoir-faire spécifi que
associant des compétences en électronique
“ Il n’y a pas de mauvaises technologies, Mais il peut y avoir de mauvais usages ”
3 Questions à
Jean-Marie Laurendeau :
« Notre R&D et notre service clients
représentent la moitié de notre
effectif comptant une centaine de
personnes. »
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Le 25 septembre
dernier, dans le
cadre de son
programme
« Innovation
LED », le
Cluster Lumière
a organisé, dans les locaux
de la CCI de Lyon, une demi-
journée d’information consacrée
aux systèmes de pilotage des
éclairages. À cette occasion,
Philippe Raynaud (Distech Controls)
a tout particulièrement traité des
systèmes de contrôle GTB et de
communication avec les luminaires.
Produits
Quel système de pilotage ?
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Gestion de la lumière
À partir de la mesure de plu-
sieurs paramètres et en fonc-
tion de données de consignes,
un système de contrôle de lu-
mière agit sur le système d’éclairage afi n d’op-
timiser ses performances en termes de confort,
d’économie et/ou d’esthétique. Trois types de
paramètres peuvent être pris en compte :
- tout ou rien (présence d’un occupant ; heure
ouvrable ou non ; ordre d’extinction…) ;
- analogique (intensité lumineuse ; com-
mande de variation…) ;
- scénario (dynamique ou statique).
DRIVERS ET BALLASTS COMMUNICANTS Différentes solutions peuvent permettre le
contrôle des systèmes d’éclairage :
• 1 V – 10 V. La technique de commande
analogique « 1-10 V » permet le pilotage
de ballasts électroniques. Elle est souvent
utilisée dans les installations d’éclairage peu
complexes, ne nécessitant pas de retour de
panne automatique. Le groupage est réalisé
soit en câblage parallèle (moins de câbles,
mais pas de fl exibilité lors d’une réorgani-
sation), soit en câblage individuel (plus de
fl exibilité lors d’une réorganisation par para-
métrage des contrôleurs, mais solution plus
coûteuse en câblage). Caractéristiques :
alimentation 230 V ; gradation analogique
sur 2 fi ls ; pas de retour d’état.
• Dali (Digital Adressable Lighting Interface).
Ce protocole de communication permet de
piloter jusqu’à 64 appareils d’éclairage dotés
de ballasts Dali, individuellement ou en 16
groupes. Le retour d’état des ballasts est un
élément très intéressant pour rationnaliser
et baisser les coûts de maintenance, mais
nécessite une technicité plus importante lors
du paramétrage. Caractéristiques : commu-
nication bidirectionnelle sur 2 fi ls ; gradation ;
retour d’état.
• DMX (Digital multiplexed). Ce protocole
d’application scénique est dédié aux
évènements culturels, mais est aussi adapté
aux salles de conférences/projection dès lors
qu’une animation est souhaitée. Dans le cas
de l’éclairage architectural, ce protocole est
principalement utilisé pour les animations
lumineuses de façades servant de support
médiatique ou de mises en scène. Le protocole
DMX512 (norme RS 485) permet de contrôler
512 canaux en affectant à chacun une valeur
comprise entre 0 et 255. La transmission se fait
de façon sérialisée et chaque appareil reçoit
l’ensemble des 512 valeurs (ce qu’on appelle une
« trame » DMX). La norme prévoit la mise en
série de 32 appareils au maximum, installés
sur une même ligne DMX. Toutefois, il reste
possible de dépasser ce chiffre en insérant sur la
ligne des boosters DMX.
© C
lust
er L
um
ière
Emblématique de la ville
de Lyon, la place Bellecour
(62 000 m2) méritait
un projet global de
revalorisation, y compris
de son éclairage public.
C'est aujourd'hui chose
faite !
L'installation existante comptait 18 mâts équipés de 4 lanternes installées à 18 m de
JUSTES LUMIERES DIFFUSEES POUR BELLECOUR
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PROTOCOLES/COMMUNICANTSServant à collecter et échanger des données,
ces réseaux dits de terrain relient les contrô-
leurs de pièce ou zone à la GTB. Dans le
bâtiment, trois protocoles dominent :
• LON (Local Opérative Network), protocole
de communication numérique normalisé
concrétisé par la plate-forme de gestion d’au-
tomatismes de bâtiments développée par
Echelon et basée sur le protocole LonTalk.
Il s’agit d’un système ouvert ayant pour
vocation de permettre la communication
de niveau terrain entre l’ensemble des lots
d’automatismes (HVAC, éclairages, stores,
alarmes…). Ce qui est privilégié par le
protocole, c’est une réelle intéropérabilité
entre les équipements (à travers la défi nition
de profi ls) quels que soient les produits et
constructeurs. LonWorks peut être supporté
par de multiples médias de communica-
tion, paire torsadée (solution majoritaire),
radiofréquence, courant porteur…
• BACnet. La couche « application » de ce
protocole ouvert de communication, entre
produits et supervision, repose essentielle-
ment sur la défi nition d’un ensemble d’objets
manipulés, au travers du réseau, par un
ensemble de services. Différents médias sont
aussi possibles, majoritairement sur RS485
ou IP.
• KNX (Konnex) est un standard hérité
des systèmes BatiBUS (4 800 bits/s) et
EIB-European Installation Bus (9 600 bits/s),
qui compte trois modes d’utilisation, et peut
là encore communiquer sur plusieurs médias :
- 3 modes d’utilisation : mode System,
s’adressant aux professionnels ayant une
maîtrise approfondie du standard et
permettant une gestion complète de l’instal-
lation ; mode Easy, s’adressant aux profes-
sionnels ayant une maîtrise basique du
standard (ces deux modes permettent aux
professionnels de défi nir les besoins de leurs
clients et de proposer la solution la plus
adaptée) ; mode A (confi guration automa-
tique), pour une utilisation plus domotique
simplifi ée, et destinée à être installée par des
électriciens peu qualifi és en automatismes.
- Média : paire torsadée majoritairement,
mais aussi IP pour l’interconnexion à plus
haut niveau dans le bâtiment. Les produits
fonctionnent sur la même ligne Bus que les
produits certifi és.
QUEL CHOIX ?La gamme de solutions est suffi sam-
ment étendue pour couvrir les différentes
situations possibles, du neuf à la rénovation,
des bureaux aux entrepôts, commerces de
toutes tailles ou bâtiments publics. Le choix
du dispositif dépendra de la taille et de la
complexité de l’installation, des exigences
en termes de fl exibilité pour une évolution
future, du niveau de confort d’utilisation
et de rentabilité souhaités. Chaque cas est
unique et doit être étudié avec soin.
Les systèmes numériques avec adressage
individuel des luminaires représentent
l’état de l’art permettant un pilotage fi n
avec retour d’état, et sont la garantie d’une
grande souplesse, au détriment d’une instal-
lation un peu plus complexe. Enfi n, il ne faut
pas oublier que ces systèmes permettant une
meilleure gestion énergétique et économique
sont destinés à être utilisés par des personnes,
dont le confort doit être maintenu ou
amélioré, et pour qui l’utilisation doit
rester simple et intuitive, avec la possibilité
d’adapter les conditions d’éclairage (comme
du reste du confort) facilement, au travers
d’interrupteurs, de télécommandes, ou
même d’applications smartphone.
De gauche à droite
- Almadidi A. Diallo - AEG Power Solutions- Jean-Michel Dugue Sgame- Alain Eyraud – Sgame- Philippe Raynaud - Distech controls- Bernard Delhomme Citylone- Jean-François Mogniotte INSA- Philippe Badaroux - BH Technologies- Louis Tosolini – Laboratoire d'essais Apave(voir également p.20).
L'installation existante comptait 18 mâts équipés de 4 lanternes installées à 18 m de
hauteur : 2 lanternes équipées d'une lampe BF 700 W éteintes à minuit ; 2 lanternes équipées de 2 lampes 400 W (une SHP blanc, une IM).Aujourd'hui, la nouvelle installation totalise 12 mâts We-ef équipés de 6 lanternes de 48 LED 120 W (CRI XPG 3 000 °K) installées à 15 m de hauteur, chaque candélabre offrant un éclairage diffusé et non ciblé comme précédemment. Par
ailleurs, 8 de ces mâts supportent également des projecteurs traditionnels éclairant les frontons du côté sud tandis que 2 candélabres sont dotés d'un projecteur à découpe permettant d'illuminer la statue de Louis XIV.L'installation comporte un système de pilotage Citylone incluant une horloge astronomique complétée par un contôleur installé dans
l'armoire ainsi que par des modules SL31-EDA-ECS-P au niveau de chaque candélabre. Dès la mise en service de l'éclairage, les lampes s'allument de manière standard à 100 %.En fonctionnement habituel, à minuit, une gradation à 50 % est effectuée, avec, dès 5 heures le matin, un retour à 100 %. Enfi n, l'extinction des lampes se fait lors de l'arrêt de l'éclairage public.
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L’augmentation de l’effi cacité et la baisse du prix des puces LED sont cruciales pour permettre une adoption massive des LED sur tous les segments de marché de l’éclairage. À titre d’exemple, un grand nombre de laboratoires R&D publics et privés travaillent actuellement sur de nouvelles générations de puces LED, comme des puces utilisant du silicium, limitant ainsi le recours et la dépendance aux terres rares.
Les spécifi cités de l’éclairage LED (éclairage instantané, pilotage et modulation) ouvrent de nouvelles voies d’exploration et de recherche. La technologie VLC (Visible Light Communication) en est un exemple concret. Il s’agit de transporter de l’information via la lumière visible en modulant, à grande vitesse, l’intensité des LED d’un appareil d’éclairage. Les lampes remplaceront-elles ainsi les bornes Wi-Fi dans nos maisons et nos bureaux ? C’est une question qui reste ouverte, mais dont certains éléments de réponse seront développés lors du Forum LED Europe.
L’éclairage LED est aujourd’hui une réalité technologique et économique, L’époque au cours de laquelle la question de l’intérêt de cette technologie en éclairage se posait, semble bien loin. Les enjeux économiques deviennent gigantesques et la compétition planétaire. L’Europe est bien armée pour concourir et faire de la technologie LED un élément important de sa politique de développement des 10 années à venir. Le Livre vert de la Commission européenne(2) et les appels à projets récemment lancés par cette dernière le prouvent.
Plus que jamais, en ces temps de changements rapides et d’évolutions technologiques, l’information est essentielle et sa maîtrise est stra-tégique pour les entreprises. C’est cette actualité de pointe que vous réserve cette année encore le Forum LED 2012 !
Jean-Pierre FranceschettiPrésident de CDO Events
(1) Voir p. 16.(2) Voir p. 18.
Paris City of LED
L’augmentation de l’effi cacité et la baisse du prix des puces LED sont cruciales pour permettre une adoption massive des LED sur tous les segments de marché de l’éclairage. À titre d’exemple, un grand nombre de laboratoires R&D publics et privés travaillent actuellement sur de nouvelles générations de puces LED, comme des puces utilisant du silicium, limitant ainsi le recours et la dépendance aux terres rares.
Les spécifi cités de l’éclairage LED (éclairage instantané, pilotage et modulation) ouvrent de nouvelles voies d’exploration et de recherche. La technologie VLC (Visible Light Communication) en est un exemple concret. Il s’agit de transporter de l’information via la lumière visible en modulant, à grande vitesse, l’intensité des LED d’un appareil d’éclairage. Les lampes remplaceront-elles ainsi les bornes Wi-Fi dans nos maisons et nos bureaux ? C’est une question qui reste ouverte, mais dont certains éléments de réponse seront développés lors du Forum LED Europe.
L’éclairage LED est aujourd’hui une réalité technologique et économique, L’époque au cours de laquelle la question de l’intérêt de cette technologie en éclairage se posait, semble bien loin. Les enjeux économiques deviennent gigantesques et la compétition planétaire. L’Europe est bien armée pour concourir et faire de la technologie LED un élément important de sa politique de développement des 10 années à venir. Le Livre vert de la Commission européenneprojets récemment lancés par cette dernière le prouvent.
Plus que jamais, en ces temps de changements rapides et d’évolutions
Alors que nous venons de fêter les 50 ans de
la première lumière LED, qui brilla dans le
laboratoire de Général Electric dirigé
par Nick Holonyak(1), les perspectives
d’avenir dans l’éclairage sont nombreuses.
Les conférences qui se dérouleront les
21 et 22 novembre à Paris Grande Halle de
la Villette, à l’occasion du prochain Forum
LED Europe, dévoileront cette année encore les
grandes orientations d’avenir.
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