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Invitation au voyage dans le Londres cosmopolite

Les médiathèques d’Antony vous propose une ballade littéraire, cinématographique et musicale dans le Grand Londres multiculturel. Accords et désaccords : une histoire d’amour ou d’amour et de haine lie la plupart des créateurs à la Capitale, qu’ils soient romanciers, cinéastes, musiciens, architectes ou plasticiens. Nous vous proposons de vous faire découvrir ou redécouvrir quelques créateurs phares, en commençant par 4 figures incontournables : Kazuo Ishiguro, V.S. Naipaul, Hanif Kureishi et le cinéaste anglais Ken Loach qui porte un regard engagé sur le Londres métisse. Partez ensuite à la découverte des différentes communautés de Londres : Inde, Pakistan, Bangladesh, Jamaïque, Liban, Australie… un véritable tour du monde !

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Petite histoire du Londres Cosmopolite Un périmètre de plus de 200 kilomètres contre 55 pour Paris. La capitale est la première place financière au monde avec la City et détient la plus grande diversité ethnique des villes des pays développés. Elle est aussi la ville la plus active sur le plan linguistique avec plus de 300 langues différentes parlées. La vie des londoniens s’organise autour des quartiers qui n’ont (en dehors de la City) aucune existence officielle mais demeurent l’héritage de la tradition. Du célèbre Whitechapel, en passant par Bloomsbury, West End, Hampstead et l’East End, ces quartiers offrent chacun des facettes culturelles différentes. En parcourant ces quartiers, on retrouve rapidement les parfums, les couleurs et la culture des anciennes colonies britanniques. L’empire s’est reformé dans les banlieues de la capitale anglaise : indiens, pakistanais, bengladeshi, jamaïcains, Africains, chinois, japonais redessinent le visage de la ville, en harmonie mais aussi en conflits avec la population non-issue de l’immigration. Le racisme y est toujours bien présent et ne concerne pas seulement l’origine ethnique mais également le niveau social des populations.

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Sommaire

Plan de Londres……………………………………………………….p 3 1-Trois grandes figures du Londres cosmopolite Zoom sur Kazuo Ishiguro………………………………………..p 4 Zoom sur VS Naipaul……………………………………………….p 7 Zoom sur Hanif Kureishi………………………………………….p 9 Quelques films ………………………………………………………..p 12 2-Londres cosmopolite vu par un cinéaste anglais Zoom sur Ken Loach……………………………………………….p 13 3-Les communautés étrangères à Londres Inde, Pakistan, Bangladesh…………………………………….p 15 Diaspora juive………………………………………………………...p 19 Russie……………………………………………………………………...p 20 Liban………………………………………………………………………..p21 Jamaïque………………………………………………………………...p 22 Australie…………………………………………………………………..p 24 Afrique……………………………………………………………………..p 25 4-Un peu de musique

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Kazuo Ishiguro est né au Japon, à Nagasaki, le 8 novembre 1954. C'est à l'âge de 6 ans qu’il met pour la première fois le pied en Angleterre, pays qui deviendra sa patrie de coeur. Étudiant en littérature et en philosophie aux universités de Kent et d'East Anglia, il fréquente les cours de "creative writing".

Il devient citoyen britannique en 1982. Il est alors clair pour lui que sa vie et son oeuvre se dérouleront

en Angleterre. Car plus qu'une simple langue d'adoption, l'anglais est devenu pour lui la langue de l'expression la plus profonde de son art : il la maîtrise, joue de ses subtilités à la perfection. Son écriture retenue et claire semble ne vouloir qu’effleurer, suggérer. Elle n’en demeure pas moins profonde et d’une grande finesse psychologique. Salué par une critique unanime, Kazuo Ishiguro est parvenu, en trois romans, à s'imposer au premier plan de la scène britannique : Lumière pâle sur les collines, Un Artiste du monde flottant, Les Vestiges du jour (Booker Prize 1989).

Avec L'Inconsolé (1995), il opère un tournant dans son écriture qui se fait plus créative et innovante, explorant des personnages plus complexes et tourmentés. Quand nous étions orphelins, Auprès de moi toujours confirment le talent d’Ishiguro, considéré comme l’un des plus grands écrivains britanniques. En 1995, il a reçu le titre d'officier de l'Ordre de l'Empire britannique. Ses livres sont traduits en vingt-huit langues.

Zoom sur Les vestiges du jour Stevens est le majordome de Darlington Hall, un somptueux château anglais. Il dirige avec rigueur toute une armée de domestiques. Dignité, précision, obéissance et discrétion sont ses mots d'ordre.

KAZUO ISHIGURO

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Il est tout dévoué à Lord Darlington, prestigieuse figure de l'aristocratie britannique des années 30. Mais les fastes d'antan passés, quel est le prix à payer pour les sentiments étouffés, l'oubli de vivre, la confiance aveugle envers un maître peut-être moins noble qu'il ne l'a cru ? Miss Kenton, la gouvernante du château, n’aurait-elle pas pu devenir la compagne de ses rêves s’il avait su ouvrir les yeux ? Dignité, loyauté et honneur : voilà ce qui rapproche la culture japonaise de la culture anglaise. Ishiguro, qui a intégré tous les codes de l’aristocratie britannique, à travers le personnage de Stevens, nous suggère de réfléchir au sens profond à ces trois qualités et à leurs limites. Une maîtrise de la langue à faire pâlir les plus grands linguistes et une finesse psychologique dans le discours introspectif des personnages qui donnent à ce roman une portée universelle. A lire et à relire absolument en français et en anglais ! Les Vestiges du jour (The remain of the day) de James Ivory,Columbia, 1993 James Ivory a immédiatement souhaité adapter le roman d’Ishiguro après en avoir fait la lecture. C’était un véritable coup de foudre et il n’a eu de cesse de choisir les plus beaux décors et les meilleurs acteurs pour le porter à l’écran. Une mise en scène soignée à l’extrême, aussi parfaite que son personnage principal, Stevens, remarquablement interprété par Anthony Hopkins. Emma Thompson, dans le rôle de Miss Kenton, drapée dans sa souffrance contenue, digne et discrète, est particulièrement émouvante. La subtilité et le style d’Ishiguro sont fidèlement respectés à travers les nombreuses citations du livre. Pour les inconditionnels, le DVD, outre le Making of, propose de voir les scènes coupées.

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«J’ai toujours été intéressé par la grandeur et la décadence des civilisations » dit James Ivory, réalisateur américain, et grand voyageur, expliquant par là même sa passion pour l’Inde et la société britannique. Estimé pour la pertinence de son analyse sur le temps qui passe et consume les hommes et leurs idéaux, son talent de réalisateur minutieux et son esthétique irréprochable en fait un des réalisateurs majeurs de sa génération. Autres titres: When we were orphans. Faber and faber, 2000 Quand nous étions orphelins. Calmann-Lévy, 2001 Never let me go. Faber & Faber, 2005 Auprès de moi toujours. Editions des 2 terres, 2006 Nocturnes : cinq nouvelles de musique au crépuscule. Edition des 2 terres, 2010

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Prix Nobel de littérature en 2001, Vidiadhar Surajprasad Naipaul est né en 1932 à Trinidad (Caraïbes), dans une famille de descendants d'immigrants originaires du nord de l'Inde. Son grand-père était coupeur de canne, son père journaliste et écrivain. À l'âge de 18 ans, Naipaul se rend en Angleterre. Il vit quelque temps à Londres avant d’aller à Oxford où il obtient une licence ès lettres en 1953. Il réside en Angleterre une dizaine d’années dans le

Wiltshire près de Stonehenge. Mais il consacre aussi beaucoup de temps à des voyages en Asie, en Afrique et en Amérique. L'action de ses premiers romans se déroule dans un cadre antillais. Naipaul publie un roman autobiographique Une maison pour Monsieur Biswas (A House for Mr. Biswas, 1961) où le protagoniste emprunte les traits du père de l'écrivain. Ce livre a un énorme succès. Naipaul étend les perspectives géographiques et sociales de son activité littéraire. Il traite avec un pessimisme grandissant les effets pervers du colonialisme et du nouveau nationalisme dans le Tiers-Monde. L'auteur relate ses impressions de voyage en Inde dans L'Inde: un million de révoltés (India : A Million Mutinies Now, 1990) et livre une analyse critique de l'intégrisme musulman dans les pays non arabes tels que l'Indonésie, l'Iran, la Malaisie et le Pakistan avec Crépuscule sur l'Islam (Among the Believers, 1981). Naipaul a reçu plusieurs prix littéraires, dont le Hawthornden Prize en 1964, le Booker Prize en 1971 et le T.S. Eliot Award for Creative Writing en 1986. Docteur honoris causa de plusieurs universités, il fut anobli par la reine Elisabeth en 1990.

VIDIADHAR SURAJPRASAD NAIPAUL

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Son roman L'Enigme de l'arrivée (The Enigma of Arrival, 1987) et son recueil de nouvelles Un chemin dans le monde (A Way in the World, 1994) sont largement autobiographiques. Quand Naipaul arrive en Inde, il a quasiment trente ans. Il ne connaît pas ce pays, ni les langues. C’est un véritable choc. Il découvre la misère. Il en restera marqué à jamais. La fiction ne rend pas compte de cette réalité. L’histoire de l’Inde antérieure à l’arrivée des Anglais n’est pas traitée. Naipaul a été élevé dans la langue et la culture anglaise, avec un décalage. Petit, il ne s’identifiait pas aux narrateurs des livres qu’il lisait. Seul Dickens l’a marqué et lui a donné une vision de Londres grâce aux mots simples qu’il employait. Préparant un livre sur son pays natal, Trinidad dans les Caraïbes, Naipaul prend conscience que le paysage qui a bercé son enfance est une résultante de la colonisation. Les cannes à sucre, les cocotiers ne faisaient pas partie du paysage initial. Naipaul aborde dans son œuvre la thématique de la création / destruction dans un monde fluctuant qui change sans cesse. Il traite de la colonisation et son œuvre reste extrêmement pertinente dans le contexte d’un monde globalisé tendu par de très importants mouvements de population. Quelques titres : Une Virée dans le sud L'Inde brisée L'Enigme de l'arrivée The Mimic men L'Inde : Un million de révoltes India a wounded civilization Un chemin dans le monde : histoires La moitié d'une vie Comment je suis devenu écrivain Une maison pour monsieur Biswas Le regard de l'Inde : récit Miguel street [livre en gros caractères] Le masque de l'Afrique : aperçu de la croyance africaine

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Kureishi est né le 5 décembre 1954 dans la banlieue sud de Londres, de mère anglaise et de père pakistanais. Il a étudié la philosophie à l'université de Londres. En tant qu’écrivain mais également scénariste et dramaturge, il est un des représentants les plus célèbres de la nouvelle « école » d’écrivains britanniques d’origine étrangère. Ses livres traitent entre autres d'immigration, de racisme et de sexualité.

Influencé dans sa jeunesse par les comédies et les sitcoms diffusées à la télévision, il découvre le cinéma d’auteur vers 18 ans. Dans ses scénarios, le caractère exacerbé des personnages donne une tournure comique au récit par ailleurs construit sur une réalité sociale dramatique. Il se fait connaître et marque d’un regard nouveau le cinéma britannique en écrivant le scénario du film de Stephen Frears My Beautiful Laundrette, dont le personnage principal est un garçon d’origine anglo-pakistanaise et homosexuel, qui grandit dans le Londres des années 1980. Il passera à la réalisation avec le film London kill me en 1991. Ses romans, nouvelles et pièces de théâtre ont reçu de nombreux prix littéraires et certains ont été adaptés à l’écran : Sammy et Rosie s’envoient en l’air, Le Bouddha de banlieue, My Son The Fanatic, Intimité… Dans son dernier roman Quelque chose à te dire (2008), l’auteur aborde le sujet de la vieillesse et nous renvoie à nos propres interrogations, nous invitant à nous pencher sur notre jeunesse pour en tirer des leçons avec un léger recul. Kureishi décrit avec subtilité, sensibilité et acuité et sans aucune concession, le monde qui l’entoure.

HANIF KUREISHI

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Il n’hésite pas à puiser dans son expérience personnelle et son entourage pour extraire des situations de la vie quotidienne un message universel, profondément tolérant et humain, empreint d’humour et d’optimisme. Recueil de scénarios : My beautiful Laundrette, Sammy et Rosie s'envoient en l'air, Le Signe de l'Arc-en-ciel, Quelque part avec Stephen, Christian Bourgois, 1991 Ce livre est une véritable mine de renseignements pour mieux saisir la personnalité et l’œuvre d’Hanif Kureishi. Il s’ouvre sur le récit autobiographique Le signe de l’Arc-en-ciel, qui nous plonge dans le Londres des années 50 et 60, où Kureishi compare les comportements culturels et sociaux des anglais et des pakistanais pour conclure à la nécessité « d’une nouvelle manière d’être anglais » qui s’opposerait à la violence, au racisme et aux inégalités actuels. Le scénario de My beautiful laundrette (1985) est celui de la dernière version écrite avant le tournage. 45 minutes de scènes supplémentaires par rapport au film qui raviront les amateurs… Le scénario de Sammy et Rosie s’envoient en l’air (1987) interroge les rapports intergénérationnels. Rafi, ancien militaire indien, se rend à Londres pour tenter de reconquérir l'affection de son fils Sammy et de son grand amour, Alice. Surpris par l'évolution des mœurs et par la violence des troubles raciaux, il se voit repoussé par Sammy et son amie, Rosie. Quelque part avec Stephen est le journal que Kureishi écrivit entre 1986 et 1987 pendant ses tournages. My beautiful laundrette de Stephen Frears, 1985 Quant au film, la réalisation remarquable à la fois stylisée et réaliste arrive, avec humour et sensibilité, à décrire une société complexe où aucune des communautés n’est ni flattée, ni stigmatisée.

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Autres titres : Des bleus à l'amour. Bourgois, 1998 Bradford. Esprit des Péninsules, 1999 Le Bouddha de banlieue. Bourgois, 1991 The Buddha of Suburbia. Faber and faber, 1999 Intimité. 10-18, 2000 La lune en plein jour. Bourgois, 2000 Quelque chose à te dire. Bourgois, 2008 Le déclin de l'Occident. Bourgois, 2010 Intimité (Intimacy) de Patrice Chéreau, StudioCanal, 2001 Un homme et une femme se retrouvent pour faire l’amour tous les mercredis dans un appartement. Leur étreinte est brûlante et violente. Puis la femme part jusqu’au mercredi d’après, sans autre interférence dans la vie de chacun, tel semble être leur accord. Jusqu’au jour où Jay, l’homme décide de la suivre dans les rues de Londres. Si Patrice Chéreau a voulu adapter le roman d’Hanif Kureishi, c’est pour ce qu’il a retrouvé de lui chez Kureishi : son rapport au sexe, à la langue, au désespoir et à l’humour, d’une brutalité «...pas toujours de bon goût. En France, ça passe mal...» dit-il. Tourner son film là où il se sentait étranger, dans un Londres moins conformiste, était la condition libératrice nécessaire au film. L’union de deux points de vues étrangers sur Londres pour un résultat troublant et beau.

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Blow up de Michelangelo Antonioni, Warner Bros, 1966 Dans un parc de Londres, un jeune photographe surprend ce qu'il croit être un couple d'amoureux. Il découvre sur la pellicule une main tenant un revolver et un corps allongé dans les buissons... Match point de Woody Allen, - TF1 video, 2004 L'ascension d'un jeune homme modeste dans les milieux huppés de Londres... Un conte amoral, magistralement mis en scène, une mécanique bien huilée qui signe le retour du maître...

QUELQUES FILMS : LONDRES VU PAR LES

CINEASTES ETRANGERS

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Après des études de droit, Ken Loach se lance dans la réalisation dans les années 60, devenant l’un des fondateurs du néoréalisme britannique avec les premiers docudramas, puis ses films destinés à la télévision et au cinéma. Parce que Loach est un homme et un cinéaste engagé, il subira la censure durant les années Thatcher. En effet, son cinéma a pour volonté de montrer ce que les opprimés vivent et ressentent, donnant un sens à ce qui les pousse à commettre des actes de transgression. En ça, la particularité de Loach est non pas de faire du cinéma

sur la politique, mais que le film soit lui-même un acte politique, sans tomber dans une idéologie aride et calculatrice. Il y investit du temps et des sentiments comme il le dit : « Il me semble qu'un ou deux ans de préparation sont nécessaires avant de tourner un film. C'est une durée minimale pour y mettre assez de passion et d'amour, et pour ensuite avoir un regard critique sur ce qu'on est en train de réaliser ». En tant que réalisateur, et même s’il s’en défend, Ken Loach a quelques particularités. D’abord, d’un point de vue esthétique, son cinéma est proche du documentaire : pas d’éclairage visible, des cadrages travaillés mais discrets. Ce côté réaliste a pour effet de diminuer la distance avec les spectateurs. Ensuite, Il choisit souvent des comédiens amateurs qui ne sont pas coupés du monde du travail. Et pour garder leur spontanéité, il tourne de façon chronologique, ne donnant le script aux comédiens qu’à la dernière minute, leurs émotions devenant presque palpables à travers l’écran. Riff raff (1990) Riff-raff veut dire, canaille ou rebut. Mais de qui parle-t-on ? Des nouveaux pauvres made in England : Gallois, Ecossais, Irlandais, Africains, mais aussi Anglais, travaillant au noir sur des chantiers de réhabilitation d’immeubles.

Londres cosmopolite vu par un anglais :

KEN LOACH

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Du point de vue de « l’ordre », qui les nomme « Riff-raff », ce sont des marginaux. Certains vivent dans des squats, comme les rats. Mais du point de vue de Loach, c’est une communau-té animée par une envie de stabilité et pourquoi pas, d’a-mour. Et si leur vie est dure, cela ne les empêche pas de rire parfois, et nous avec. Bien que le personnage principal soit britannique, la prison est son fardeau, comme d’autres leurs origines. Finalement, peu importe la raison de leur marginalité, le principal c’est qu’on ait de la main d’œuvre à exploiter. Ici finalement tout finira en fumée, parce que parfois il ne reste que la destruction comme moyen d’expression de la révolte. It’s a free world (2007) Si certains reprocheraient volontiers à Ken Loach d'être manichéen et de toujours présenter les « laissés pour compte » comme des victimes du système et, de l'autre coté, de mé-chants requins qui en profitent, It's a free world les remettra tout de suite à leur place. Ici les choses sont plus ambiguës. Angie, est mère de famille mono-parentale, et employée d'une agence de travail temporaire. Elle se bat pour assurer sa survie. Victime d'agissements sexistes, elle se défend pour garder sa dignité...et se fait licencier ! Comme Angie est une femme qui se bat, elle monte sa propre agence de recrutement spécialisée dans la main-d'œuvre immigrée. Entrée dans un système libéral et sans pitié, elle bascule progressivement dans la logique de profit qu'elle a pourtant elle-même récusée. Commence alors un engrenage, celui du profit, qui la mènera à exercer une discrimination impitoyable envers de plus faibles qu'elle-même : clandestins et sans-papiers. Où comment, pour survivre, le système nous incite à manger plus petit que soi. Constat réaliste et sans complaisance d'une société qui n'a pas grand chose à envier à la jungle.

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Londres cosmopolite vu par un anglais :

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Née en 1967 d'un père bangladeshi et d'une mère anglaise, c'est à Bolton, en Angleterre, que grandit Monica Ali. Elle dit ne se sentir appartenir à aucune des deux cultures dont elle a héritées mais a choisi de vivre à Londres. Après des études de philosophie à Oxford, elle décide de travailler dans l'édition. L'écriture arrive un peu plus tard. Son premier roman Sept mers et treize rivières a fait d'elle un véritable phénomène littéraire en moins d'un an.

Sept mers et treize rivières. Belfond, 2004 Jeune femme née au Bangladesh, Nazneen est promise à Chanu, un homme qu'elle ne connaît pas et qui habite Londres. Arrivée dans la capitale anglaise, elle se retrouve dans le quartier populaire où loge toute la communauté indienne. Petit à petit, Nazneen goûtera à l'indépendance des femmes occidentales. De ses pre-miers pas seule en ville à ses émois avec Karim, elle confiera tout ou presque à Hasina, sa soeur qui vit tant bien que mal sa vie de Bangladaise indépendante.

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Les communautés étrangères

MONICA ALI

Inde, Pakistan, Bangladesh

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Les communautés étrangères

Pankaj Mishra, né en 1969, écrit régulièrement pour le Times Literary Supplement et le New York Review of Books. En outre, entre 1999 et 2001, il a écrit une série d'articles sur le Kashmir, l'Inde et le Pakistan, d'une clairvoyance politique prémonitoire.

Il a exerçé la profession d'éditeur pour le département de littérature indienne de Harper Collins où il a découvert Arundhati Roy, parmi d'autres jeunes écrivains. Il est par ailleurs le protégé de V.S. Naipaul. Mishra apparaît comme une figure majeure du renouveau de la littérature de son pays. Il partage son temps entre New Dehli, Shimla et Londres. Une terrasse sur le Gange est son premier roman. Il a été traduit dans une douzaine de pays. Une terrasse sur le Gange. Calmann-Lévy, 2003 Samar, un jeune brahmane, s’installe à Benarès en 1989, dans une maison au bord du fleuve. Cette ville attire les occidentaux en quête de spiritualité et d’exotisme. Il s’éprend d’une jeune française. Il observe le comportement des étrangers et son regard est décapant. Roman d’apprentissage qui livre une vision sans concession sur l’Occident.

Inde, Pakistan, Bangladesh

Voici deux auteurs indiens qui ont écrit chacun un roman d’apprentis-sage. L’un se passe en Inde, l’autre à Londres.

PANKAJ MISHRA

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Né à Calcutta, âgé de trente-neuf ans, Neel Mukherjee a fait ses études à Oxford et à Cambridge. Critique littéraire, il a prêté sa contribution au Times, au Daily Telegraph, au TLS, à l’Observer et au New York Times. Il vit à Londres. « Le passé continu » est son premier roman.

Le passé continu. JC Lattès, 2012 A la mort de ses parents à Calcutta et après avoir obtenu une bourse d’études, Ritwik part s’installer en Angleterre. Il n’a pas l’intention de revenir en Inde. Il veut devenir quelqu’un de neuf. Ritwick a été façonné par les livres, son père lui a transmis la vénération de l’écrit. L’Inde c’est la famille envahissante, une mère dure. C’est aussi pour Ritwick l’occasion de revenir sur l’histoire du Bengale avec Miss Gilby, une gouvernante de l’ère victorienne qui vit en Inde et dont Ritwick retrace l’odyssée. Quand le visa de Ritwick expire, il devient un clandestin. Sa vie change.

Les communautés étrangères

Inde, Pakistan, Bangladesh

NEEL MUKHERJEE

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Les communautés étrangères

We are 4 Lions de Chris Morris, (2011) Animé par des envies de grandeur, Omar est déterminé à devenir un soldat du djihad en Angleterre... Un premier film décapant et déran-geant qui parle du terrorisme, entre comédie et docufic-tion...

Fish and chips de Damien O'Donnell (1999) Cette adaptation d'une pièce de théâtre en partie autobiographique raconte, sans complaisance, le quotidien d'une famille anglo-pakistanaise vivant à Londres dans les années 70. Loin de n’être qu’un enrichissement, la double culture engendre aussi des problèmes générationnels, entre adaptation et tradition. Bien que certaines situations soient dramatiques, l’humour parsème le film de scènes cocasses qui n’atténuent en rien le sérieux du sujet. Et sans tomber dans le maniérisme, l’image, les décors et les costumes donnent agréablement l’impression que le film a été réalisé à l’époque. Un bon moment à passer en famille ! Joue-la comme Beckham (Bend It Like Beckham) de Gurinder Chadha (2002) Gurinder Chadha, réalisatrice d'origine pakistanaise née en Afrique conjugue humour, cinéma populaire et satire ethnique.

Joue-la comme Beckham, un franc succès en Angleterre, nous raconte l’histoire de deux adolescentes, l’une britannique, l’autre d’origine indienne, douées pour le foot. Un point de vue original sur la féminité face à un monde d’hommes et l’ethnicité, déboulonnant au passage quelques préjugés de classe, de race et de sexe, sans concéder à la légèreté du ton qui en fait un film tout public.

Inde, Pakistan, Bangladesh

QUELQUES FILMS

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Née en 1928, Anita Brookner est la fille unique de parents d’origine juive polonaise ayant émigré en Angleterre. Durant la seconde guerre mondiale, sa famille vint en aide aux réfugiés juifs. Après avoir suivi des études au King's College de Londres puis en Histoire de l'Art, Anita Brookner enseigne la littérature à l'Université puis l'Histoire de l'Art. Elle commence à publier en 1981. Elle reçoit le Booker price pour Hôtel du lac en 1984.

Depuis 1988, elle se consacre uniquement à l’écriture. Le dernier voyage (2004) Dans ce roman, on retrouve les thématiques chères à Anita Brookner, la solitude, l’incommunicabilité. Le narrateur Julius Hertz, est arrivé à Londres dans les années trente. Sa famille venait de Berlin. Toute sa vie, il a fait passer sa famille en premier. Il a succédé à son père dans la boutique familiale. Il a tout donné pour son frère. Au bout du compte, une vie sacrifiée pour la famille, sans aucune vie personnelle. Son passé le hante, il revoit de docteur de son enfance, sa cousine avec laquelle il voulait se marier. N’est-ce pas là le propre portrait d’Anita Brookner, qui elle aussi a toujours pris soin de sa famille ? Quelques titres à découvrir : Hôtel du lac La Vie, quelque part Lewis Percy L'Automne de Monsieur Bland Etrangers Et d’autres encore si vous devenez accro !

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Diaspora juive

ANITA BROOKNER

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Les promesses de l'ombre (Eastern Promises) de David Cronenberg (2007)

Bouleversée par la mort de la femme qu’elle a aidée à accoucher, Anna enquête pour retrouver la famille de l’enfant à partir du journal écrit en russe, laissé par celle-ci. Elle rencontre alors un homme, propriétaire d’un restaurant de luxe, le Trans-Siberian. David Cronenberg sait manier tous les genres avec une maîtrise remarquable. Pour ce film il nous plonge dans un Londres peu connu, un monde dangereux et secret, celui de la mafia russe. Si la violence y est particulièrement crue, elle n’est pas gratuite et cherche à interroger l’humain chez le spectateur. Ici il y a déchirures. La première visuelle, celle du corps, qui nous heurte, mais est l’expression nécessaire des autres déchirures. Celle de la société, car si Londres sait présenter une face « distinguée », dans l’ombre se cache le crime et la violence. Et celle de l’individu, partagé entre sa place dans la communauté et sa vie d’homme. Un conte cruel et réaliste, sombre et désespéré dont le personnage principal, joué par Viggo Mortensen, incarne brillamment la complexité et l’intensité.

Russie

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Née en 1945 dans la communauté chiite du Sud-Liban, Hanan el-Cheikh vit à Londres depuis la guerre civile libanaise, après avoir étudié au Caire et séjourné dans les pays du Golfe. Depuis plus d'une vingtaine d'années, sa voix ironique et chaude, s'élève pour dévoiler la duplicité d'une société crispée sur son image de rigueur morale pendant qu'elle se livre

hystériquement à la transgression des tabous. Londres mon amour. Actes Sud, 2002 Les destins de quatre marginaux se croisent dans l'avion reliant Dubaï à Londres. Leurs aventures vont restituer par petites touches l'histoire d'une métropole insolite, peuplée de réfugiés politiques et d'imposteurs, de milliardaires blasés et d'intellectuels amers, où les Anglais et les étrangers se côtoient, se frôlent, mais ne se mélangent presque jamais, comme empêchés par une frontière invisible. L’auteure écrit en langue arabe et se démarque ainsi de ses prédécesseurs qui, habitant à Londres, avaient choisi la langue anglaise pour exprimer leur art. « Je sens parfois que j’ai plus qu’une personnalité, j’en ai deux ou trois, deux ou trois cultures, deux ou trois civilisations, et j’en profite. Ça aide mon écriture à ne pas être trop localisée et limitée. » extrait de l’interview donnée par Samar Abou-Zeid, le 29 octobre 2011. Autres romans à lire : Le Cimetière des rêves. Actes sud, 2000 Toute une histoire. Actes Sud, 2010

HANAN EL CHEIKH

Liban

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Née à Londres en 1956 de parents jamaïcains, Andrea Levy explore dans ses romans les problèmes auxquels sont confrontées les minorités ethniques en Angleterre et le lien intime qui unit l’île britannique à celle des Caraïbes. Small Island, couronné par les prestigieux Orange Prize for Fiction et Whitbread Novel Award, a paru à Quai Voltaire en 2006 sous le titre Hortense et Queenie. Une si longue histoire a été finaliste pour le Man Booker Prize en 2010.

Andrea Levy a commencé à écrire vers 35 ans, en partant de récits autobiographiques sur les enfants d’émigrés à Londres dans les années 60. Elle entreprend ensuite une démarche historique pour mettre en lumière « les racines du mal » qui gangrènent les relations entre jamaïcains et britanniques. La dernière guerre mondiale avec Hortense et Queenie puis le début du 19e siècle pour son dernier roman Une si longue histoire. Hortense et Queenie, Quai Voltaire, 2006. Londres, 1948. Queenie Bligh tente de survivre, en attendant que son mari, Bernard, rentre des Indes où il servait dans la Royal Air Force. Elle prend pour locataires Gilbert Joseph et sa femme Hortense, originaires de la Jamaïque. La jeune femme est choquée par la misère d'après-guerre dans laquelle vivent les anglais. Un roman teinté d’humour et d’émotion, pétri d’humanité, aux contrastes saisissants entre l’univers coloré et chaleureux de la Jamaïque et celui de la ville de Londres de l’après-guerre, dévastée par les bombardements, où règnent la misère et l’exclusion. Une belle histoire sur la rencontre et le métissage des cultures.

Les communautés étrangères

ANDREA LEVY

Jamaïque

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Les communautés étrangères

Née le 27 octobre 1975 d'un père anglais et d'une mère jamaïcaine, Zadie Smith est élevée dans la banlieue de Londres. En 2001, alors qu'elle est encore étudiante à Cambridge, elle publie Sourires du loup, qu'elle a écrit à l'âge de vingt et un ans. Le roman remporte un franc succès et la jeune écrivaine décroche les prix Whitbread et Guardian du premier roman. Elle publie son second roman, L' Homme à l'autographe, en 2005. En 2007 paraît en France De la beauté.

Sourires de loup, Gallimard, 2001 A 6h 27, en ce 1er janvier 1975, à Cricklewood Broadway, Alfred Archibald Jones tout de velours côtelé vêtu, était assis dans un break Cavalier Musketeer rempli de vapeurs d'essence, espérant que la sentence divine ne serait pas trop sévère. C'était un suicide mûri, une résolution du Nouvel An : il avait avec lui ses deux erreurs : ses médailles militaires et son contrat de maria-ge. Maniant le loufoque, la satire et l'humour avec un art consommé, Zadie Smith produit ici un premier roman détonant, qui frappe par son ambition et son extraordinaire énergie. Ajoutons l'actualité des sujets abordés et la vitalité d'une prose qui se colore de tous les accents de la terre.

ZADIE SMITH

Jamaïque

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Les communautés étrangères

Née en 1966 dans une famille de mineurs au sud de Sydney, Nikki Gemmell a toujours voulu devenir écrivain, mais après ses études à l'université de technologie de Sydney, elle devient journaliste et travaille pour la radio. Sept ans plus tard, en 1995, Triple J Radio l'envoie en Antarctique pour couvrir une expédition scientifique, l’expérience change sa vie.

Après le décès de l'homme dont elle était tombée amoureuse, le chagrin lui fait comprendre l'importance de suivre son coeur et de faire ce dont elle a envie. Elle publie son premier roman, Shivers, en 1997 (Traversée, 1999) qui s'inscrit dans ce désert de glace, et situe son deuxième roman, Cleave (2000, Noces Sauvages) dans le désert australien d’Alice Springs, où elle a vécu plusieurs années en tant que journaliste parmi les Aborigènes. Lovesong, (2001, Lovesong, 2001), qui se passe dans une communauté religieuse stricte et ensuite à Londres, est le troisième volet de sa trilogie sur des femmes dans des environnements ardus. Elle change de registre avec son quatrième roman, The Bride Stripped Bare (2004, La Mariée mise à nu, 2007), une confession féminine sur le sexe, initialement publié à titre anonyme. Nikki Gemmell écrit des articles pour divers magazines et journaux. Elle a également été productrice pour le BBC World Service. Nikki Gemmell vit aujourd’hui à Londres. Love song. Belfond 2001 Insoumise et rebelle dans son petit village australien, Lillie est envoyée à Londres. Elle raconte son histoire à l’enfant qu’elle attend. Sa vie au village dans une communauté religieuse très fermée, l’exil à Londres, sa recherche de l’amour. Dans une langue magnifique et poétique, Nikki Gemmell retrace le destin de cette jeune femme sauvage et fantasque.

NIKKI GEMMELL

Australie

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Afrique

Née au Nigéria en 1984, Helen Oyeyemi a grandi à Londres et vit aujourd'hui à Budapest. Jeune auteur prodige, elle a écrit son premier livre à dix-neuf ans (La Petite Icare, Plon, 2005). Le blanc va aux sorcières est son troisième roman. Récompensée par le prix Somerset Maugham et acclamée à l’étranger par la presse, elle est considérée comme l’une des dix artistes qui comptent au Royaume-Uni.

Le blanc va aux sorcières / traduit de l'anglais par Guillaume Villeneuve, Galaade éditions, 2011 Dans un univers néo-gothique, Miranda n'est pas comme tout le monde. Elle souffre d'un mal étrange, le pica, qui la pousse à manger de la craie. A la mort de sa mère lorsqu'elle a 16 ans, son monde réel devient encore plus fragile. Elle rejoint la demeure familiale de son père à Douvres, une maison d'hôtes mystérieuse. The opposite house, Bloomsbury, 2007

HELENE OYEYEMI

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Les communautés étrangères

London River de Rachid Bouchareb (2009) La rencontre, à Londres, d'Ousmane et Elisabeth, un musulman et une chrétienne, tous deux à la recherche de leur enfant, qui n'a pas donné signe de vie depuis les attentats qui ont endeuillé la capitale britannique. Se connaissaient-ils ? Et font-ils partie des victimes ? Fleur du désert de Sherry Hormann (2009) A Londres tout est possible, le meilleur comme le pire. Pour y survivre, certains doivent faire preuve d’une volonté et d’un courage exceptionnels. Ce film raconte l’histoire vraie de Waris Dirie, jeune somalienne qui a fui le mariage forcé, a traversé le désert pour finalement arriver à Londres où la famille de diplomates qui l’accueille en fait une esclave moderne. Malgré tout, elle se battra pour s’en sortir, deviendra mannequin et ambassadrice de l'ONU, chargée des questions de mutilations sexuelles. Un destin digne d’un conte de fées qui malheureusement ne reflète pas la réalité de la majorité des femmes victimes d’excision et du mariage forcé.

Afrique

QUELQUES FILMS

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La créativité de la capitale anglaise en matière de musique populaire ne date pas d'hier. Des fameux "cris de Londres" du XVIIème siècle jusqu'au dubstep du début du troisième millénaire en passant par le psychédélisme du "Swinging London", c'est une liste longue comme la Tamise que l'on pourra mettre au crédit de ce formidable berceau des Prom's autant que du Punk. Sur le plan du métissage musical, Londres aura été le théatre d'une idylle notoire : celle des formes "occidentales" que sont le rock et la techno avec les cultures du sous-continent Indien (Inde, Pakistan, Sri Lanka). Les fruits parfois turbulents de cette union ne pouvaient que difficilement manquer de tempérament ou de saveur, qu'il s'agisse des raveurs de Transglobal Underground, de la world électronique ultra-léchée de Talvin Singh ou de l'indie-rock patchouli du groupe Cornershop (le tube "Brimful of Asha"). Dans l'autre sens, rappelons que Beatles et Rolling Stones eux-mêmes ont signé certains de leurs plus beaux titres sous influence indienne : "Paint it black" comme "Norwegian wood" comportent un riff au sitar, mais également "Tomorrow never knows" et "Within you without you". Quelque chose de l'esprit punk coule quant à lui dans les veines des insurgés d'Asian Dub Foundation, comme dans celles de la rappeuse polémiste M.I.A., dont le tube "Paper planes" - composé sur un sample des Clash… la boucle est bouclée ! - hante encore les spectateurs de films tels que Lord of war ou Slumdog millionaire. Enfin, signalons aux amateurs de kitscheries épicées l'excellente compilation Indo Mania de Béatrice Ardisson. Parce qu'Ananda Shankar et sa reprise de "Light my fire" au sitar, c'est vraiment quelque chose…

Et un peu de musique

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Et un peu de musique

Discographie : Transglobal Underground Psychic karaoke Talvin Singh Ok Talvin Singh Ha Cornershop When I was born for the 7th time Cornershop Handcream for a generation Asian Dub Foundation Enemy of the enemy Asian Dub Foundation Tank Asian Dub Foundation Community music Asian Dub Foundation Punkara M.I.A. Arular M.I.A. Kala M.I.A. Maya INDO MANIA Compilation

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Notes