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ÉDITION SPÉCIALEPRÉSENTATION DU FESTIVAL | MATHIEU VALADE | VERNISSAGE

GAGNANTS | ATELIERS | VOX-POP www.lobtus.com

CÉGEP DE JONQUIÈRE

UN JOURNAL ÉTUDIANT QUI SE DÉMARQUE

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Des étudiants en arts provenant de 29 collèges différents se sont réunis au Cégep de Jonquière dans le cadre de la 24e Exposition intercollégiale d’arts visuels. Ce rendez-vous annuel offre aux artistes de demain un lieu d’apprentissage, de partage et de diffusion.

UNE VITRINE POUR LA RELÈVEMARIANE BERGERON-COURTEAU

PRÉSENTATION

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Coordonnatrice de production : Mariane Bergeron-Courteau Président : Jean-Michel Turbide | Rédactrice en chef : Mariane Bergeron-Courteau | Secrétaire générale : Amélia Houde Trésorière : Vickie Lefebvre | Graphiste : Alexandre Girard Journalistes : Mariane Bergeron-Courteau, Marie Chabot-Johnson, Marianne Côté, Vickie Lefebvre, Jérémie Legault Correcteurs : Mariane Bergeron-Courteau, Jé-rémie Legault | Photographes : Maxime Bou-chard, Alexandre Girard | Impression : Excell Copie | Financement : Les affaires étudiantes du Cégep de Jonquière

ÉQUIPE DE L’OBTUS

L e Festival d’arts visuels, c’est d’abord l’occasion d’offrir une vitrine à la

relève artistique. En tout, 125 œuvres étudiantes sont exposées au Centre na-tional d’exposition (CNE), et ce, jusqu’au 12 mai. La directrice du musée, Manon Guérin, est enchantée de ce partena-riat avec le festival : «C’est un pur bon-heur pour nous de recevoir les œuvres de ces jeunes. Et c’est important de le faire : ils forment la relève artistique de demain.» L’exposition exhibe l’art visuel sous toutes ses formes, de la peinture au cinéma en passant par la sculpture et la photographie.

«Être exposé, c’est une expérience sou-vent stressante pour un étudiant, mais tellement enrichissante! Ça leur permet de savoir un peu où ils se situent par rap-port aux autres artistes», estime l’une des organisatrices du festival, Valérie Lavoie. L’enseignante en arts visuels au Cégep de Jonquière souligne d’ailleurs le courage des jeunes qui exhibent leur création : «C’est un exercice difficile, car plusieurs sont attachés émotion-nellement à leur œuvre. C’est toujours épeurant de voir les réactions des autres devant ce qu’on a créé.»

Malgré ce sentiment d’angoisse, l’orga-nisatrice croit que les étudiants doivent voir cette expérience de manière posi-tive. «Ce qu’ils présentent cette semaine, ils en sont fiers. C’est toujours valorisant de montrer de quoi on est capable, et l’exposition est une bonne opportunité de le faire», affirme-t-elle.

En plus de l’exposition, le festival per-met à la relève d’enrichir son bagage artistique grâce à des ateliers animés par des artistes de la région. Les partici-pants devaient s’inscrire à deux des huit cours variés offerts durant le week-end. L’art urbain, le doublage animé et les arts de la marionnette en sont quelques exemples. «Les ateliers permettent à la fois d’apprendre de nouvelles tech-niques et d’échanger avec les autres étudiants. C’est très motivant pour les jeunes, parce qu’en une seule fin de semaine, ils peuvent faire de nombreux apprentissages», conclut Valérie Lavoie.

«C’EST UN PUR BONHEUR POUR NOUS DE RECEVOIR LES ŒUVRES DE

CES JEUNES.» - MANON GUÉRIN

«C’EST TOUJOURS VALORISANT DE MONTRER DE QUOI ON EST CAPABLE, ET L’EXPOSITION EST UNE BONNE OPPORTUNITÉ DE LE FAIRE.» - VALÉRIE LAVOIE

Photo : Alexandre Girard

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Mathieu Valade, porte-parole de l’Exposition intercollégiale d’arts visuels, incite les festivaliers à être entêtés et à persévérer pour faire connaître leur art.

lier de son oncle peintre. Ses parents l’ont toujours encouragé à poursuivre dans ce domaine, et c’est pourquoi il est rendu là où il est aujourd’hui.

«L’art, c’est une fiction qui devient vraie si on fait le saut dedans», exprime le porte-parole, enthousiaste. Il a un fort penchant pour l’art minimaliste, qui amène le spec-tateur à réfléchir et à interpréter l’œuvre à sa manière. Dans son art, il aime faire un rapport de contradictions entre des formes géométriques simples qui ne signi-fient rien à la base et les images qu’elles peuvent évoquer lorsqu’elles sont placées en contexte. Il exploite d’ailleurs beau-coup de dispositifs mécaniques comme la lumière et les sons afin de capter l’atten-tion des spectateurs et ainsi donner une autre dimension à ses œuvres.

Mathieu Valade a lancé le festival en par-tageant sa grande expérience dans le mi-lieu artistique aux étudiants réunis devant lui. Il a expliqué plusieurs de ses créations en exposant son adoration pour le mini-malisme et son besoin de faire référence à l’histoire de l’art à travers ses œuvres. «Dans mon art, je suis en dialogue avec d’autres artistes», témoigne-t-il. D’ailleurs, plusieurs de ses créations reprennent des œuvres réalisées par de grands minima-listes, dans lesquelles il a ajouté sa touche personnelle qui donne ainsi une toute autre dimension au produit final.

Professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi, il veut transmettre sa passion aux autres et ainsi former la prochaine génération d’artistes.

L ’artiste tente de donner le goût à la relève de se donner corps et âme

dans le domaine des arts, même si parfois plusieurs embûches semblent se dresser sur son chemin. «Il faut travailler fort et être entêté», lance-t-il aux participants. Dans le milieu, les artistes sont confrontés à plusieurs refus et phases de découra-gement, mais également à de nombreux moments de joie. «Il faut avoir la volonté de transformer le milieu», explique-t-il. Il ajoute aussi qu’un artiste est un «déve-loppeur», tant au niveau du langage par lequel il transmet son message qu’au ni-veau social par lequel il réussit à amener quelque chose à la société ainsi que par les techniques et les technologies qu’il développe.

Mathieu Valade croit que la nouvelle génération d’artistes doit réfléchir à un nouveau système puisque, selon lui, les artistes font actuellement face à un cul-de-sac. Lorsqu’ils deviennent assez recon-nus pour être exposés dans les musées, les artistes ne peuvent plus atteindre un niveau supérieur et ils ne veulent pas non plus redescendre plus bas, alors ils sont coincés. Le porte-parole croit que la relève doit développer un nouveau marché pour commercialiser ses œuvres, c’est-à-dire réussir à sensibiliser la population à son art. Pour lui, l’avenir de l’art ne dépend que des nouveaux artistes puisque l’art occupe la place que les artistes décident de prendre.

Son artArtiste depuis son plus jeune âge, Mathieu Valade a passé son adolescence dans l’ate-

«VIVRE DE SON ART, C’EST DIFFICILE, MAIS C’EST POSSIBLE!»VICKIE LEFEBVRE

PORTE-PAROLE

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«IL FAUT TRAVAILLER FORT ET ÊTRE ENTÊTÉ» - MATHIEU VALADE

«L’ART, C’EST UNE FICTION QUI DEVIENT VRAIE SI ON FAIT LE SAUT DEDANS.»- MATHIEU VALADE

Photo : Alexandre Girard

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24E EXPOSITION INTERCOLLÉGIALE D’ARTS VISUELS

UNE RELÈVE PROMETTEUSE

L’avenir est prometteur pour le milieu artistique. Les 125 œuvres étudiantes exposées au Centre national d’expo-sition (CNE) prouvent que le Québec peut compter sur une relève créative et talentueuse.

«Je crois que même s’ils sont étu-diants, ils méritent grandement le titre d’artiste.» La directrice du CNE, Manon Guérin, est très satisfaite des œuvres qui sont exposées entre les murs de son musée. «On ne s’atten-dait pas à une qualité aussi impres-sionnante. Il y a des jeunes là-dedans qui ont beaucoup de talent. Ça ne serait pas surprenant qu’on entende parler d’eux dans quelques années», se réjouit-elle avant d’avouer avoir pris en note quelques noms d’étu-diants qui l’ont particulièrement marquée.

Chacun des 29 cégeps présents pour la 24e édition de l’Exposition intercol-légiale d’arts visuels a choisi jusqu’à cinq étudiants pour représenter son établissement. Que ce soit la sculp-ture, la peinture, la photographie ou la vidéo, tous les médiums des arts visuels ont été exploités par les jeunes artistes sélectionnés pour l’exposition. «Je suis agréablement surprise de la variété présentée ici. Il y en a pour tous les goûts et de

tous les genres. C’est inspirant!» s’émerveille une étudiante du Cé-gep de Chicoutimi, Anastasia Bacon. Mathilde Pomerleau, du Cégep de Rivière-du-Loup, abonde dans le même sens : «L’exposition est vrai-ment super. Il y a des étudiants qui font de très belles choses.»

Pour une des organisatrices de l’évé-nement, Valérie Lavoie, difficile de croire que cette exposition rassemble des œuvres collégiales. «Le niveau est très fort. Il y en a plusieurs là-dedans qu’on pourrait aisément voir dans une exposition universitaire. Ça prouve que le milieu culturel est riche et que la relève est présente», explique avec enthousiasme l’ensei-gnante en arts visuels au Cégep de Jonquière.

Un enseignant retraité en histoire de l’art du Cégep de Jonquière, Roger Sarrazin, a également beaucoup ap-précié l’exposition. «Je suis très éton-né de la qualité. J’ai toujours pensé qu’il n’y a pas meilleure manière d’apprendre que de s’amuser. Et visi-blement, les jeunes qui ont exposé ont eu beaucoup de plaisir à conce-voir leur œuvre. C’est beau à voir», affirme cet habitué du CNE.

Coups de cœurUne étudiante du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu, Jessica Jodoin-Desjar-dins, avoue avoir eu un coup de cœur pour la toile «Portrait d’intérieur» de Rosalie Gamache, qui illustre l’inté-rieur d’un placard. «Le garde-robe était tellement bien fait, j’ai beau-coup apprécié. La pièce semblait si réelle que j’avais l’impression d’être plongée dans un autre univers», té-moigne Jessica.

Pour Laila Mestari, étudiante au Cé-gep de Saint-Laurent, c’est l’œuvre de Kristopher Vandal qui s’est parti-culièrement démarquée. Elle illustre une Amérindienne peinte en tout petit dans un coin d’une vaste toile blanche. «Sa création m’a vraiment émue, parce que le visage du per-sonnage était prenant. Ça contrastait avec le vide qui entoure le portrait. C’est une des seules œuvres expo-sées qui était engagée», a-t-elle noté.

La directrice du CNE, Manon Guérin, a quant à elle eu un coup de foudre pour l’œuvre «Akushun» d’Anasta-sia Bacon. Pour cette finissante du Cégep de Chicoutimi, qui en est à sa troisième exposition, l’art est essen-tiel à l’expression de ses sentiments. «Oui, je sais parler. Mais c’est vrai-ment par la création que j’illustre ce que je ressens et ce que je vis. Pour moi, c’est comme une thérapie.»

MARIANE BERGERON-COURTEAU

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VERNISSAGE

Photos : Maxime Bouchard

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GAGNANTSCharles Lavoie, étudiant réalisant un double DEC en arts et lettres et arts plas-tiques, est maintenant le 24e gagnant de l’Exposition intercollégiale d’arts vi-suels. Avec son impressionnante créa-tion qu’il a nommée «Microcosmes», le jeune chicoutimien a grandement attiré l’attention des membres du jury.

C ’est le propos écologique, la qualité d’exécution et la forme sculpturale de

son oeuvre qui ont frappé les trois juges et qui ont guidé leur choix. L’artiste en herbe a donc gravi les quelques marches de la scène pour recevoir son premier prix s’élevant à une somme de 500$.

«Sincèrement, je ne m’attendais pas du tout à cela. J’ai passé la journée à Chicoutimi

pour mon projet terminal et en arrivant ici ce soir, j’apprends que j’ai gagné!» s’exclame Charles, encore étonné de sa victoire. Le jeune artiste de la région en est à sa deu-xième participation à l’Exposition inter-collégiale d’arts visuels. L’année passée, à Rimouski, le jeune artiste avait présenté une vidéo sans pour autant remporter de prix.

Après trente heures de travail sur son projet, Charles est fier de son investissement qui lui a rapporté la palme d’or du festival. «Au dé-part, je savais seulement que je voulais tra-vailler avec de l’artificiel et des techniques de modélisme. C’est plus tard que m’est ve-nue l’idée de représenter l’environnement», affirme le gagnant. Les matériaux qu’il a uti-lisés pour réaliser son oeuvre se résument à du flocage, du polystyrène, du plastique et du fil de fer. Malgré son matériel restreint,

«Microcosmes» sait attirer le regard par son élégance et sa minutie apparente.

«Mon objectif final était d’utiliser de l’arti-ficiel pour imiter du naturel et de représen-ter la relation entre le petit et le grand.» Le message de Charles est intéressant lorsque l’on s’y attarde puisqu’il remet en question de nombreuses facettes de notre société. Preuve que du plastique et des arbres minia-tures peuvent passer un message parfois beaucoup plus fort que bien des publicités.

DE L’ARTIFICIEL PLUS VRAI QUE NATUREJÉRÉMIE LEGAULT

C’est le sourire aux lèvres et les yeux pétillants que Véronique Charpentier est montée sur la scène pour recevoir le deu-xième prix de l’exposition.

Andréa Airoldi du Cégep de Sherbrooke remporte le 3e prix du ver-nissage de l’Exposition intercollégiale d’arts visuels. Sa création a été choisie pour l’originalité simple et efficace du concept, la réussite du détournement d’un objet quotidien et la belle poésie de son propos. S ur les 125 œuvres présentées lors de l’Exposition intercollégiale

d’arts visuels, le jury a choisi, pour le prix d’une valeur de 300$, «Nausée identitaire». L’œuvre représente un visage recouvert de tissus, d’images numériques et de bois. Les juges ont relevé le souci de présentation et l’évocation de la sensibilité de la pièce de Véro-nique Charpentier.

«Ça dénonce les stéréotypes que les gens ont, en particulier sur l’es-thétisme», explique la jeune artiste qui étudie au Cégep de Mont-morency. «Le titre représente très bien le message véhiculé. La nausée identitaire qui peut parfois nous empêcher d’avancer et qui

rend certains jours difficiles.»

Véronique Charpentier a ado-ré l’exposition et ne compte pas s’arrêter ici : «Si je le pouvais, je recommencerais l’expérience dès demain! Ça sera sûrement à l’université la prochaine fois.»

« Il y avait vraiment de belles œuvres, je ne m’y attendais pas!» s’exclame Andréa. Elle se dit honorée d’avoir reçu ce prix, surtout

malgré les embûches qu’elle a dû surmonter. Initialement, l’artiste de Sherbrooke avait comme idée de concevoir une œuvre avec une fenêtre, mais le tout n’a finalement pas fonctionné. Elle a donc déci-dé de se rabattre sur une porte. «Je voulais aller chercher un autre sens à un objet que son utilité première», explique-t-elle.

La forme exceptionnelle de la sculpture laisse aussi exprimer l’idée du passage non seulement parce que la porte elle-même en est un, mais également en raison du pont qu’elle forme. Son concept, simplifié en raison d’un manque de temps, a fi-nalement séduit les juges qui lui ont accordé la troisième place. Elle repart donc avec un prix de 200 $ et un goût de continuer dans le domaine

«NAUSÉE IDENTITAIRE» REMPORTE LE DEUXIÈME PRIX UNE PORTE VERS LA RÉUSSITEMARIANNE CÔTÉ VICKIE LEFEBVRE

«MON OBJECTIF FINAL ÉTAIT D’UTILISER DE L’ARTIFICIEL POUR IMITER DU NATUREL ET DE REPRÉSENTER LA RELATION ENTRE LE PETIT ET LE GRAND.» - CHARLES LAVOIE

«SINCÈREMENT, JE NE M’ATTENDAIS PAS DU TOUT À CELA.»

- CHARLES LAVOIE

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À partir de rien, on peut créer de grandes choses. C’est l’idée qu’a voulu inculquer Paxcal Bouchard aux étudiants qui ont participé à son atelier «L’Orchestre bidon».

D e nombreux objets tirés de la vie de tous les jours étaient éparpillés sur le sol de la classe : pots de peintures, bidons de

plastique, gourdes d’eau, grands contenants, etc. Les participants, divisés en huit petits groupes, devaient frapper sur leur objet à un rythme proposé par l’animateur. À partir des huit types de sons différents, Paxcal Bouchard a réussi à former un grand tout. L’Or-chestre bidon s’est mis en branle, sous les yeux impressionnés des étudiants qui en faisaient partie.

«Ce que j’ai le plus aimé de l’atelier, c’est l’esprit de groupe qui s’est rapidement créé dans la salle», relate une étudiante du Cégep de Rivière-du-Loup, Mathilde Pomerleau-Turcotte. De son côté, Paxcal Bouchard espère avoir convaincu les étudiants de s’intéresser à tous les types d’arts. «J’ai semé des petites graines aujourd’hui. Le meilleur conseil que je peux leur donner, c’est de rester ouvert à tout», conclut-il.

«L’art urbain, ça donne un étonnement et un sourire à chaque fois, puisque c’est un type d’art qui sort du cadre et qui transmet toujours un message de façon audacieuse.» Voilà comment Annie Baron, enseignante en arts au Cégep de Jonquière, décrit l’intervention urbaine.

G raffitis, pochoirs, dessins de rue et installations pu-bliques font partie de l’art urbain, qui n’a cependant

aucunes limites en ce qui concerne les techniques d’expres-sion. Par exemple, Bansky, un des artistes urbains les plus réputés au monde, utilise la peinture au pochoir pour réa-liser des œuvres chocs servant à dénoncer des injustices. L’objectif premier de ce style artistique est de transmettre un message souvent critique sur la société puisque les créations qui en résultent ne peuvent être vendues, faute de droits. La liberté et l’accessibilité qu’offre l’intervention urbaine attirent de plus en plus d’amateurs aux idées inno-vatrices.

DE BIDONS À ORCHESTRE L’INTERVENTION URBAINE, L’ART ENGAGÉ DE LA RUE

MARIANE BERGERON-COURTEAU JÉRÉMIE LEGAULT

Éruoma Awashish, bachelière interdisciplinaire en arts, pré-sente son propre style artistique basé sur l’interprétation des symboles.

L e but de cette jeune métisse est de représenter la dua-lité qui existe entre les deux cultures de sa famille: les

traditions amérindiennes et la religion catholique. Pour y arriver, Éruoma utilise des symboles courants comme des téléphones, des crânes et différents animaux pour créer un environnement qui communique un message. L’interpréta-tion qu’elle en fait provient autant de ses racines amérin-diennes que québécoises.

L’atelier qu’elle donne aux participants du festival consiste à les initier au langage symbolique et de leur faire réaliser qu’une simple chose peut dissimuler de nombreuses signi-fications. «Mon art que je veux faire connaître, c’est mon identité», expose l’artiste.

À l’aide de leur voix et d’objets divers, des étudiants privilégiés

ont exploré le monde du doublage animé en créant leur propre

version de la bande annonce du film Histoire de jouets 3.

L es participants ont pu laisser aller leur créativité comme le décrit une étudiante de Sherbrooke, Samya

Cherchar : «On a pu être très imaginatifs autant au niveau du bruitage avec des objets hétéroclites qu’avec nos into-nations de voix.»

L’enseignant en cinéma du Cégep de Jonquière, Gilles Ber-geron, a apprécié l’ambiance de ses groupes. «Je trouvais que le doublage d’animation serait une activité ludique. Et ne pas se prendre au sérieux est l’une des meilleures ma-nières d’apprendre», a-t-il expliqué.

L’INTERPRÉTATION DES SYMBOLES LA VOIX DE LA CRÉATION

JÉRÉMIE LEGAULT MARIE CHABOT-JOHNSON

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ATELPhoto : Maxime Bouchard

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Steven Renald a animé un débat psychologique et éthique sur l’art et ses limites lors d’une table ronde autour de laquelle participait un groupe d’étudiants.

L es participants ont rapidement pris le contrôle de l’ate-lier et ont exposé leurs façons de penser. «Je voulais

permettre aux jeunes de s’exprimer. C’est important pour eux de dire ce qu’ils pensent. L’atelier leur a aussi permis de réfléchir», explique l’animateur, Steven Renald.

« Cela nous a permis de discuter avec les autres et de dé-couvrir que nous n’avons pas tous la même approche», sou-ligne Matthew Babin du Cégep d’Alma. Pour Cédric Dunn, étudiant au Cégep de Sherbrooke, l’atelier était intellectuel : «C’est un côté de l’art qu’on prend moins le temps d’explo-rer dans nos cours.» Tous arrivent à la même conclusion : l’art peut changer le monde.

Accompagné de bébé Béatrice, le directeur artistique de la troupe de théâtre La Tortue Noire, Dany Lefrançois, a ensei-gné les bases de la marionnette et du théâtre d’objets aux étudiants inscrits à son atelier.

L es participants ont même donné vie à différents types de marionnettes et d’objets en créant leur propre scé-

nario. Les étudiants ne tarissent pas d’éloges sur l’activité. «La marionnette nous donne accès à un autre univers sans limites. C’est hyper bénéfique pour notre créativité», s’en-thousiasme l’étudiante Jeanne Lauzier.

Dany Lefrançois est impressionné du résultat: «On doit toujours avoir une très bonne concentration pour donner vie à une marionnette. Plusieurs ont réussi à aller chercher l’émotion du personnage assez facilement. On a eu droit à de belles histoires.»

L’ART CHANGE LE MONDE PLUS QU’UN SIMPLE OBJET

MARIANNE CÔTÉ MARIE CHABOT-JOHNSON

L’artiste Lyzane Potvin a amené les étudiants en arts à re-pousser les limites du conventionnel dans l’atelier «Perfor-mances et autoportraits décapants».

« J’aime provoquer. Ça choque les gens et ça m’amuse!» lance d’entrée de jeu Lyzane Potvin. Dès le début de

l’atelier, les étudiants avaient le sourire aux lèvres. L’anima-trice a partagé quelques vidéos de ses performances avant de laisser libre cours à la créativité du groupe.

Chaque étudiant devait travailler à partir d’une photo de lui. Peinture, bois, chalumeau, tout était permis. «Cela nous a permis de nous laisser aller, d’improviser. On y allait avec ce qu’on ressentait», souligne Joanie Mongeau du Cé-gep Saint-Jean-sur-Richelieu.

DES EXPÉRIMENTATIONS DÉCAPANTES

MARIANNE CÔTÉ

IERS

«J’AIME PROVOQUER. ÇA CHOQUE LES GENS ET ÇA M’AMUSE!» - LYZANE POTVIN

«LA MARIONNETTE NOUS DONNE ACCÈS À UN AUTRE UNI-VERS SANS LIMITES.» - ÉTUDIANTE JEANNE LAUZIER

«JE VOULAIS PERMETTRE AUX JEUNES DE S’EXPRIMER.»- ANIMATEUR STEVEN RENALD

Photo : Maxime Bouchard

Photo : Maxime Bouchard

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«ÊTRE EXPOSÉE DANS UN VRAI MUSÉE, C’EST

UNE EXPÉRIENCE DONT JE SUIS TRÈS FIÈRE.»

- FRÉDÉRIQUE CHAREST, CÉGEP DE SEPT-ÎLES

«IL Y AVAIT DES ŒUVRES IMPRESSIONNANTES À L’EXPOSITION.

J’AI L’IMPRESSION QUE N’IMPORTE QUELLE EXPO SERAIT BELLE

AU CNE. C’ÉTAIT TROP PARFAIT.»- SAMUEL BÉLEAU LAMBERT, CÉGEP DE LÉVIS

«J’AI BEAUCOUP AIMÉ LES ARTISTES INVITÉS

POUR LES ATELIERS. ÇA PARAISSAIT QU’ILS VOU-

LAIENT NOUS TRANSMETTRE LEUR PASSION.

J’AI SURTOUT ADORÉ L’ORCHESTRE BIDON.»

- CAROLINE TALBOT, CÉGEP DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

«L’ATELIER DE L’ORCHESTRE BIDON ÉTAIT TRÈS ORIGINAL. JE NE SAVAIS PAS À QUOI M’AT-TENDRE, ALORS C’ÉTAIT UNE BELLE SURPRISE.» - ROXANE FORTIN, CÉGEP DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

«J’AI AIMÉ L’ATELIER DE DOUBLAGE, PARCE QUE CE N’EST PAS QUELQUE CHOSE QU’ON APPREND D’HA-BITUDE. C’EST AUSSI LA RENCONTRE AVEC LES GENS DES AUTRES CÉGEPS QUI ÉTAIT INTÉRESSANTE.»- ISABELLE BURGUIGNON, CÉGEP SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU

«LES GENS SONT CHALEUREUX ET SYMPATHIQUES.

ON A ÉTÉ CHANCEUX, ET ON A EU UNE TRÈS BELLE

TEMPÉRATURE TOUTE LA FIN DE SEMAINE.»

- RÉAL PARTY, ACCOMPAGNATEUR DU CÉGEP LIONEL-GROULX

«POUR MA PREMIÈRE ANNÉE, J’AI VRAIMENT

AIMÉ MON EXPÉRIENCE. C’ÉTAIT INTÉRES-

SANT DE VOIR COMMENT D’AUTRES GENS

ONT ABORDÉ LES MÊMES SUJETS QUE MOI.»

- STÉPHANIE LEROUX, CÉGEP DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

«DANS L’ATELIER DES MARIONNETTES, ON A PU INTERAGIR AVEC UNE VARIÉTÉS DE MARIONNETTES, ET LE PUBLIC BIEN SÛR.»- MARJORIE BRISSON, CÉGEP DE JONQUIÈRE

«ON A PARTICIPÉ À DES ACTIVITÉS QUE NORMA-

LEMENT ON N’AURAIT PAS FAITES AU CÉGEP. ON A

PU VOIR D’AUTRES PRATIQUES DES ARTS VISUELS.»

- ISABELLE LARIVIÈRE, CÉGEP LIONEL-GROULX

«L’ATELIER DE PERCUSSIONS DE L’OR-

CHESTRE BIDON ÉTAIT VRAIMENT DYNA-

MIQUE. ON POUVAIT PARTICIPER. EN PLUS,

DE LA MUSIQUE, ÇA FAISAIT CHANGEMENT.»

- AUDREYLINE LANOIX, CÉGEP DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

«J’AI BIEN AIMÉ COMMENT LES SALLES ÉTAIENT INSTALLÉES AU MUSÉE.»- VINCENT FOURNIER, CÉGEP DE SEPT-ÎLES

«L’EXPOSITION M’A PERMIS DE POUVOIR METTRE

DES NOMS ET DES VISAGES SUR DES TOILES.»

- ÉMIE GUÉRIN, CÉGEP DE RIMOUSKI

«L’ATELIER D’AUTOPORTRAITS DÉCAPANTS,

C’ÉTAIT QUELQUE CHOSE QUE JE N’AVAIS JA-

MAIS FAIT. C’ÉTAIT TOTALEMENT SPONTANÉ.»

- JESSICA JODOIN-DESJARDINS, CÉGEP SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU

«L’AMBIANCE ÉTAIT CONVIVIALE. AVEC LE MÉCHOUI EN PLUS,

ÇA FAIT TRÈS FAMILIAL.»- KIM LAMONTAGNE, CÉGEP BEAUCE-APPALACHES

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CÉGEP DE JONQUIÈRE

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VOX-POPQUEL EST VOTRE COUP DE CŒUR DU FESTIVAL?