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Quelques mots du rédacteur… «J’ai un rêve ! » a dit Matin Luther King, dans les années 60, en parlant de sa

volonté d’égalité entre Blancs et Noirs aux Etats-Unis. Ce rêve s’est-il vraiment

réalisé 50 ans plus tard ?

« On a un rêve ! » se sont probablement dits les juifs en Allemagne, dans les

années 40, souhaitant avoir un pays à eux. Dans l’urgence d’en faire un, l’ONU

crée Israël, ainsi déstabilisant la région du Moyen Orient et provoquant des

hostilités qui se perpétuent jusqu'à nos jours. Comment est vue la Shoah par

ceux qui en ont été victimes ? Comment Israël est vue aujourd’hui par son

ennemi et vice-versa ?

« Ils ont un rêve ! » s’est dit le monde en exprimant son support aux

révolutionnaires égyptiens lors du Printemps Arabe. Comment est vue l’arrivée

de la démocratie en Egypte par les artistes de la révolution ?

Pour mieux comprendre ces événements historiques, mais aussi d’autres faits qui

ont marqué le monde contemporain, les élèves de seconde (2013-2014) ont

préparé les articles de ce journal, en cours d’enseignement d’exploration - la

matière pendant laquelle on traite de différents sujets actuels, mais aussi

pendant laquelle on fait des expériences scientifiques, au cours de la seconde.

Cette année scolaire si intéressante et attractive ! Presque comme le journal que

vous êtes en train de lire !

DOYKOV Mario, rédacteur en chef.

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Sommaire

«Mémoires de la Shoah » par Soline et Marine C. p.4

« Image de l’ennemi » par Jacopo, Ariane, Calliope. p.6 « La condition des Noirs aux Etats-Unis» par Rémi, Ludovic, Ronaldo. p.10 «La Rêve-olution égyptienne » par Guillaume, Sarah, David. p.12 «Kubrick ou l’art de faire PEUR » par Clara, Marine L, Marie-Guérande. p.14 « Invasion dans les réseaux sociaux » par Fatouma, Anthony, Deborah.

. p.16

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Une période d’oubli…

À leur sortie des camps, les juifs ont besoin de parler, de témoigner des horreurs qu’ils

ont vécues et de faire part de leur terrible expérience.

Dans les romans Si c’est un homme de primo Lévi, et La Nuit d’Elie Wiesel, les auteurs

racontent leur séjour interminable dans les camps de la mort. Traités tel du bétail et

exposés à une violence constante et cruauté sans nom, ils décrivent dans les moindres

détails ce qu’ils ont enduré. Si les juifs ont besoin de dévoiler leur histoire, les autres

préfèrent privilégier la mémoire de la résistance, mettant dans l’ombre leur implication

dans la collaboration et le génocide. Ces témoignages ne seront donc pas lus.

Témoignages écrit entre

décembre 45 et janvier 47.

Récit autobiographique de

sa déportation avec sa

famille à Auschwitz, puis

Buchenwald jusqu’à sa

libération à l'âge de 16 ans.

Mémoires de la Shoah

Lévi, Wiesel, Kessel, Merle, ou encore Claudel, autant d’auteurs qui ont parlé de la Shoah;

mais en lisant minutieusement leurs œuvres, on découvre, malgré un thème commun, des

histoires différentes. Cependant, la mémoire de ce génocide reste malléable en fonction

des besoins et de l’époque : elle évolue.

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Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale ont donc évolué en fonction du contexte

national, mais aussi du long et lourd travail de mémoire des historiens et des auteurs.

Une mémoire collective

Avec le XXIe siècle, des livres très différents

sont écrits, comme Le Rapport de Brodeck de

Philippe Claudel. Ces livres n’auraient jamais pu

être compris, écrits ou même pensés avant. Ils

reposent sur une mise en perspective du génocide

et un travail sur le mal humain. Nous avons

aujourd’hui une mémoire collective présente qui

s’est intégrée au fil du temps et qui nous permet

alors de reconnaître cette sombre période et le

phénomène du génocide.

Une mémoire revisitée dans les années 70

Après la mort du général de Gaulle, la mémoire officielle présentant la France

comme résistante vole en éclats, tandis que se dévoile la réalité du régime de

Vichy, la collaboration et la déportation. La nouvelle génération arrivée à l’âge

adulte n’ayant pas connu la guerre, a besoin de comprendre ce qu’il s’est passé et lit

les témoignages des déportés afin de connaître la vérité. À partir des années 70, la

mémoire est revisitée par les écrivains afin de reconstituer la vérité et changer

l’opinion publique pour aboutir à une dénonciation de la collaboration. Cette

évolution de la mémoire permettra alors l’écriture de livres dissertant sur la

déshumanisation non plus des juifs mais des SS. Des auteurs tels que Robert

Merle avec La mort est mon métier, et Joseph Kessel avec les Mains du miracle,

montrent l’irresponsabilité de SS possédés par un tyran qui obéissent aux ordres,

laissant ainsi de côté toute pitié ou compassion.

L’histoire de

Brodeck, un

simple

villageois, fait

face à un

monde

terrible, où le

crime est une

fonction

naturelle du

vivant.

Biographie romancée du

docteur Kersten,

spécialisé dans les

massages

thérapeutiques, qui a

soigné Himmler en

échange de vies durant

la Seconde Guerre

mondiale.

Biographie

romancée de

Rudolf Höß1

(renommé

Rudolf Lang)

commandant

d'Auschwitz

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L’image de l’ennemi

Quel rôle le cinéma et la propagande jouent-ils dans la construction de l’image de

l’ennemi dans le conflit Israélo-palestinien ? Voici deux ou trois films et quelques

caricatures publiées en ligne pour étudier le sujet. Le contexte historique vous aidera à

tout comprendre !

Qui est « l’ennemi » ?

Depuis très longtemps, les sionistes voulaient un pays pour les juifs ; l’holocauste a

légitimé ce besoin et l’a rendu d’autant plus urgent ! L’ONU fait un premier partage de la

Palestine en 1947, qui appartenait à l’empire Britannique. Mais Israël déclare son

indépendance en 1948, ce qui entraine un conflit qui dure environ un an contre la Ligue

arabe. Finalement, Israël gagne et occupe 78% du territoire palestinien, ce qui provoque

la fuite de près d’1 millions de ses habitants. La Palestine et Israël sont de fait établis

comme ennemis mutuels.

Mais l’hostilité est aussi établie à travers des fabrications. Les meilleurs exemples sont

les caricatures. Dans la première l’artiste représente son ennemi à travers le stéréotype

de « l’ennemi palestinien terroriste ».

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Dans la deuxième, en associant la violence de l’ennemi avec un événement historique

connu et représentant la cruauté (Guernica de Picasso), le dessinateur identifie l’ennemi

israélien comme un être sans pitié.

Dans le cinéma, les réalisateurs créent un monde réaliste mais manichéen mettant en

scène un héros en opposition totale avec « l’ennemi », l’être mauvais, qui laisse le

spectateur avec une haine dans le cœur. Les réalisateurs que L’Explorateur a interrogés

révèlent que leur stratégie de diffusion du message consiste à raconter une histoire

émouvante, passionnelle et réaliste pour attirer un maximum de public et créer un

impact puissant.

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Comment son image est-elle construite?

Durant la guerre des Six jours (1967), les Israéliens attaquent la Syrie, l’Egypte et la

Jordanie. Lorsque ceux-ci veulent reprendre leurs territoires, ils mènent l’attaque le

jour de la fête juive du Grand Pardon : c’est la guerre du Kippour. Mais, une fois de plus,

Israël gagne ! Cette guerre pose les Palestiniens et la Ligue Arabe en temps

qu’agresseurs.

Les caricatures vont plutôt utiliser l’ironie pour montrer l’Autre sous un mauvais jour

comme dans les deux ci-dessous où les artistes montrent l’ennemi (de la même façon !),

comme un lâche. « On veut exposer les crimes de l’ennemi, et ses défauts, nous dit un

artiste anonyme. Le spectateur doit le voir d’un œil critique, condescendant. Se moquer

de lui.» Aussi, ils veulent le rendre le plus affreux possible !

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Ensuite, dans les films, l’ennemi est toujours

présenté dans un contexte militaire, donc

agressif et offensif : les rapports entre les

camps opposés sont très hostiles, avec

énormément d’animosité et de violence. De

cette manière le cinéma s’oppose à la caricature

en formant une peur chez le public où la caricature met de l’humour et de la moquerie.

Sur quelle base les identités nationale et individuelle sont-elles bâties?

La création de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) en 1964 pour lutter

contre la colonisation israélienne regroupe la population de Palestine autour d’un même

but et d’une même cause : la liberté de la nation. Ensuite la première Intifada (guerre

des pierres), de 1987 à 1993, est une véritable mission suicide et montre combien les

jeunes Palestiniens sont impliqués dans le combat pour la liberté, même au sacrifice de

leur vie.

De la même façon, le personnage principal dans les films

est toujours quelqu’un d’incorruptible, plein de vertus, prêt

à se sacrifier pour la patrie : c’est le fils, le frère, le père,

le mari idéal. Le spectateur est influencé par ces

représentations d’idéaux de bravoure, d’amour de la patrie

et de sacrifice. Il est encouragé à faire la même chose, au

moment venu, à protéger sa famille mise en danger par

l’ennemi.

Les images humoristiques utilisent toutes

l’ironie afin de créer un lien implicite avec le

public. « Mon voisin ne va pas forcément rire

pour les mêmes raisons que moi, explique un

sociologue. L’humour et le rire forment une

grande partie de l’identité d’un individu.»

On peut conclure que le cinéma et la caricature sont des vecteurs de la création de

l’image de l’ennemi et la haine du peuple envers lui. Mais c’est en vérité la répétition

incessante de tous ces messages qui crée et fortifie l’identité nationale, les préjugés et

unifie le peuple contre l’Autre diabolique. La répétition attise cette haine en ne laissant

jamais oublier l’histoire du conflit et l’hostilité qui séparent les deux camps.

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La condition des Noirs aux Etats-Unis.

Dans les années 60, selon le bureau de statistique du travail américain, il y avait

4.1% de chômeurs blancs, conte 8.3% pour les « non-blancs ». En 1965, il y avait

plus de bacheliers noirs au chômage que de Blancs sans diplôme scolaire au

chômage. Le revenu moyen d'un individu « non-blanc » de sexe masculin, sorti du

collège, était en 1960 de 110 dollars inférieur à celui d'un Blanc. Sur le plan

social, les Noirs étaient condamnés à occuper un rang inférieur dans la société.

Le « Civil Right Act » de 1964 et le « Voting Right Act » (loi sur le droit de vote)

de 1965, mettent en théorie fin à la ségrégation raciale aux Etats –Unis et

donne une égalité de droit à tous les citoyens. Ce progrès social pour la

communauté noire, découle de l’apparition de mouvements antiségrégationnistes

qui se sont battus pour faire réfléchir l’opinion publique sur l’absurdité du

racisme et son non-fondement. A cela s’ajoute l’apparition d’auteurs engagés tels

que John Howard Griffin dans son livre Black like me que nous vous

recommandons.

Cinquante ans après le combat pour les

droits civiques, la condition

socioéconomique des Noirs aux Etats-

Unis reste très préoccupante…

L'esclavage a eu une forte influence

sur l'attitude des Blancs envers les

Noirs car il a fixé un sentiment de

supériorité qui est resté ancré dans la

mentalité américaine.

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Aujourd’hui, on distingue dans certaines régions principalement du sud des

discriminations qui se voient par des inégalités de richesses: les Afro-américains

représentent 14% de la population mais 30% des Américains vivent en dessous

du seuil de pauvreté. Sur le plan de l’éducation aux Etats-Unis, seuls 18% des

Noirs ont un diplôme universitaire, contre 31% pour les Blancs. De plus, les Noirs

sont encore sujets à de nombreux stéréotypes au niveau de la sexualité et de la

délinquance qui sont en permanence alimenté par les médias américains. D’après

H.Mc.Ghee, vice président de Demos « les préjugés sont encore présents mais

ils sont devenus inconscients » D’ailleurs de nombreux scandales font souvent la

une des médias américains tel que l’affaire Tévor ou L’affaire Rodney king qui a

abouti à une émeute raciale très violente en 1992 à Los Angeles.

L’élection historique de Barack OBAMA , en 2008 aux États-Unis semblait de

bon augure pour les Africains-Américains.Or, non seulement leur sort ne s’est

pas amélioré, mais ils sont les premières victimes de la crise. Le taux de

pauvreté à 28 % est en hausse de deux points depuis 2009 (contre 10% pour les

Blancs), taux de chômage à 16 %, en augmentation constante (moyenne nationale

9 %).Même sous Obama la condition socioéconomique des noirs aux Etats-Unis

reste très préoccupante. À New York, la situation est si difficile que Michael

Bloomberg, son richissime maire, a investi 30 millions de dollars pour financer un

programme d’urgence de retour à l’emploi, destiné aux jeunes Noirs.

Mais malgré cette situation économique précaire, l’élection d’Obama a marquée

un tournant dans l’évolution sociale des noirs aux Etats-Unis. Une classe de la

communauté noire accède désormais à des postes importants du pouvoir

politique, économique et militaire, ce qui était impensable il y a 50 ans.

En conclusion, on peut dire que le racisme aux États-Unis a changé de forme. Les

discriminations ne sont plus avant tout sociales, mais économiques.

Barack Obama – Premier

président noir des Etats-Unis.

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Dans la rue, Youssra El Hawary

PAROLES

Il y a des gens qui s'insultent, qui se

tapent, qui se tuent dans la rue[…]

Mais ce serait un scandale si un jour

on oubliait et on s'embrassait dans la

rue.

La Rêve-olution égyptienne

La galerie Art-of-war s’est intéressée à la révolution égyptienne lors de son

exposition « [Rêve]olution » qui a eu lieu du 9 au 11 mai dernier. Elle a invité

plusieurs artistes égyptiens pour y présenter leurs œuvres et avoir le point de

vue intérieur des artistes qui ne peuvent pas s’exprimer dans leur pays d’origine.

Le 25 janvier 2011 a commencé en Egypte une révolution qui a entrainé la

démission de l'ancien président Hosni Moubarak. Puis le 30 juin 2012, Morsi, le

candidat des Frères Musulmans (un groupe politique islamique) a été élu

président, avant d’être destitué un an après, le 30 juin 2013, par l'armée qui

avait le soutien d'une partie du peuple. Cette destitution a entrainé des

affrontements triangulaires entre pro-Morsi, anti-Morsi et l'armée. De

nouvelles élections ont eu lieu pour le dimanche 26 mai 2015.

Les artistes ont voulu représenter les

violences et affrontements qui font rage dans

leur pays depuis le début des soulèvements.

Andeel réalise donc « Photo de famille », le 9

Juillet 2013. Il dessine une famille égyptienne

couverte de sang et souriante pour illustrer

les violences dans son pays et l’inaction du

peuple

face aux

violences. La chanteuse Youssra El Hawary

composé en 2012 «Fil Charia » (Dans la

rue) au début de la présidence de Morsi.

Elle a voulu

capter

l’attention

du peuple

sur l’hostilité qui règne même entre

Egyptiens et essayer d’y remédier. « Les paroles

montrent à quel point, au sein du monde arabe, les

gens peuvent s’affronter ou se tuer dans la rue, mais ils ne peuvent pas s'y

embrasser ». Sans oublier HudaLutfi et son tableau « Democracy is coming »

plaçant la diva égyptienne Umm Khaltoum dans la peur et l’inquiétude face aux

Photo de Famille, Andeel

Democracy is coming, HudaLutfi

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avions militaires planant au-dessus d’elle. L’artiste a voulu montrer l’ampleur des

affrontements dans son pays.

Un autre thème abordé par les artistes

est la politique dans le pays ainsi que la

société égyptienne, suite aux

changements de régimes successifs

depuis la démission de l’ancien président

Hosni Moubarak. Les artistes concernés

présentent souvent la situation politique

du pays comme un problème que la

population et les hommes d’Etat veulent

résoudre, mais sans résultats. Cette

situation est mise en scène par Andeel dans sa

caricature « Morsi et le chat » réalisée en

octobre 2012, quelques mois après l’élection du

président Morsi. Il le montre comme un

dirigeant maladroit, qui écrase le chat, ici

représentant le peuple, mais sans s’en rendre

compte. Le caricaturiste montre que les Frères

Musulmans ne sont pas conscients de la

responsabilité qu’a un chef d’Etat. Il dénonce

une gestion catastrophique nuisant au peuple. Huda Lutfi exprime aussi l’idée

d’un problème insoluble avec son œuvre « Table à repasser », un de ses travaux

les plus récents. Réalisé en 2013, cette œuvre est la reproduction d’une image

de fers à repasser cloués sur une table à repasser. Ainsi elle compare la

situation de son pays à un habit qu’on voudrait aplanir mais qu’on finit par

déchirer et chiffonner involontairement. Elle critique non seulement la violence

qui ne s’arrête pas mais aussi les régimes qui se succèdent un après l’autre non

seulement sans apporter de solution mais, au contraire, en faisant empirer la

situation du pays.

En utilisant l’art, les artistes égyptiens critiquent les violences et les différents

changements politiques qui se sont succédés lors de la révolution égyptienne, et

essaient de faire réagir leurs compatriotes face aux évènements.

Morsi et le chat,

Andeel

Table à

repasser,

Huda Lutfi

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Le film d’horreur est un genre cinématographique de plus en plus présent dans notre

société. Pourquoi certains films d’horreur sont-ils considérés comme cultes par une

majorité de la population, tandis que d’autres tombent dans l’oubli ?

KUBRICK OU L’ART DE FAIRE PEUR

Des films d’horreur il en existe des

milliers mais peu d’entre eux

continuent à nous effrayer

réellement. The Shining en fait

partie : en effet, dès le début du film

Kubrick nous plonge dans une

atmosphère malsaine grâce à un

travelling¹ de plusieurs minutes et à

une musique qui semble trop calme

pour un film d’horreur. D’autres films

en revanche sont à glisser rapidement

dans l’icône corbeille de votre

ordinateur, tels que The Grudge :

l’histoire ne fait que ressasser un

ensemble de procédés vus et revus

dans les films du genre, au point de

devenir des stéréotypes. Ainsi, dès le

début du film, Shimizu (réalisateur de

The Grudge) met en scène un suicide

accompagné d’une malédiction qui retire

le suspens du film : on sait donc dès le

début que quiconque entrera dans la

maison où se passe l’action, mourra. Au

contraire, dans The Shining, Kubrick

tient à montrer l’évolution des

personnages, et en particulier Jack qui

sombre peu à peu dans la folie laissant

au spectateur le loisir d’imaginer la fin :

va-t-il oui ou non tuer sa famille ? Il met

également le public à contribution pour

trouver des explications à des

phénomènes surnaturels, comme des

évènements datant de 1920 qui

surviennent régulièrement dans l’hôtel

où certains passages fantastiques

auxquels Kubrick ne donne aucune

interprétation rationnelle.

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Kubrick signe un véritable chef d’œuvre en exploitant au maximum le thème de la folie, le film

est autant un film « d’horreur » qu’une analyse de la folie d’un homme, tout en faisant appel à

l’imagination du spectateur pour trouver des explications à certains phénomènes auxquels il

n’apporte pas d’explication tangibles.

Le grand talent de Kubrick dans ce film est

d’effrayer les spectateurs en les plongeant

dans un climat hostile et pesant sans utiliser

de procédés faciles. On ne retrouve qu’un seul

jump scare², peu de scène gore³ et les

acteurs se servent de toute la finesse de leur

jeu pour exprimer les émotions ressenties par

les personnages et faire peur. Ainsi, Danny

Loyd (jouant le rôle du fils, Danny), signe une

interprétation de haute qualité en modulant

notamment sa voix et devient un des enfants

les plus effrayants du grand écran. Mais l’on

remarquera surtout le jeu de Nicholson qui

terrifie le spectateur par la simple expression

de son visage, changeante d’un instant à

l’autre, exprimant toute sa fureur à travers

son regard et ceci en pleine lumière, ce qui

correspond a une petite révolution dans ce

genre cinématographique.

Jack Nicholson dans The Shining

L’utilisation du large panel du jeu de ses

acteurs permet à Kubrick de se

démarquer des autres films d’horreur. En

effet dans ceux-ci au lieu de faire appel

aux expression du visage, au ton de la

voix et à tous ces éléments qui

permettent de changer l’ambiance d’un

film, les réalisateurs utilisent des

procédés beaucoup moins recherchés

comme les jump scare, les musiques

angoissantes, les masques ou le

maquillage, qui permettent de ne faire

peur que sur un court moment et de plus

ne mettent en valeur ni le personnage, ni

l’acteur. En revanche le jeu de Shelley

Duval, l’interprète de la femme de Jack,

laisse à désirer : la terreur qu’elle devrait

éprouver face à son mari ne convainc pas

le spectateur.

Danny Lloyd dans The Shining

LEXIQUE

Travelling¹ : Mouvement latéral d'une caméra.

Jump scare² : Procédés de film d’horreur consistant à faire sursauter le

spectateur en faisant sauter un personnage, un monstre… à l’écran.

Gore³ : Se dit d'une œuvre de fiction privilégiant les scènes sanglantes.

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Invasion dans les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux ont créé depuis leur apparition en 1988, un

monde virtuel permettant aux internautes de s’exprimer

librement. Mais cette liberté a un prix : ont-ils conscience des

conséquences sur leur vie

privée ?

Alerte les internautes,

attention aux prédateurs !!!

Les réseaux sociaux étant déjà une

menace concernant la vie privée

des internautes, les industries

publicitaires et les entreprises

s’ajoutent a ce problème. Comment

font-elles pour nous suivre ? La

plupart des sites internet ont ce

qu’on appelle des « trackers » (des

bouts de code informatiques) capables de surveiller notre navigation. Les

données personnelles intéressent les entreprises commerciales. C’est en effet

une manière de cibler un public précis pour leurs publicités. Ce public est

majoritairement composé de jeunes. Plus nombreux et plus ignorants, ils ne

prennent pas conscience du danger que représentent ces sites de socialisation :

23% des utilisateurs de Facebook ne se soucient pas des paramètres de

confidentialités

« Un citoyen n’a aucun garantie qu’une information d’ordre privée circulant sur

internet, ne sera pas retournée contre lui, et les tribunaux ne vont pas le

protéger » déclare Alex Türk, président de la Commission Nationale de

l’Informatique et des Libertés (CNIL).En effet, les réseaux sociaux présentent

des conséquences néfastes sur la vie professionnelle. Ils engendrent des pertes

d’emploies comme montre l’exemple des 3 salaries de l’entreprise d’ingénierie

Alten, licencies à cause de propos tenus sur Facebook. Mais une autre

conséquence se présente lors des recrutements.

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Le CV est devenu quelque chose d’accessoire car les recruteurs utilisent, pour

pister leurs candidats, les moteurs de recherche et les réseaux sociaux.

En revanche les entreprises ne sont pas les seuls prédateurs : effectivement

depuis quelques années ces sites sont devenus une nouvelle source d’information

pour la police. Ils permettent de lutter contre la disparition de mineurs,

l’incitation au suicide, à la haine raciales, la diffamation, les deals de substances

illicites, la pédophilie et la pédopornographie.

Sunith Baheerathan, un mécanicien avait poste ``Y-a-t-il un vendeur a Vaughan

pour se faire 20 dollars […] ``. ``Super, est-ce que nous pouvons venir

aussi ?``, a répondu la police de Toronto.

En réaction à des invasions, des lois se mettent en place pour

protéger la vie privée des internautes et lutter contre ces

prédateurs.

L’article 226-1 du code pénal sanctionne l’atteinte à la vie privée qui peut revêtir

deux formes :

-La captation, l’enregistrement ou la transmission, sans le consentement de leur

auteur, des paroles prononcées a titre prive ou confidentiel, dans un lieu public

ou privé.

- La fixation, l’enregistrement ou la transmission, sans le consentement de leur

sujet, de l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé

Ces internautes émerveillés devant un monde de liberté s’aventure au-delà des

limites de la vie prive : devant ces proies faciles, les entreprises et la police se

lèchent les babines. Que prévoit le futur pour ces prédateurs.

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