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Albert BONNEAU
7.17 516396
----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique
[Roman (134x204)] NB Pages : 94 pages
- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,055 mm) = 7.17 ----------------------------------------------------------------------------
Les exilés de la Taïga
Albert Bonneau
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LES EXILES,
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Sommaire
Chapitre premier – Au fond du piège .................... 7
Chapitre II – Les deux proscrits ............................ 15
Chapitre III – Un émouvant récit .......................... 21
Chapitre IV – Une mauvaise rencontre ................. 29
Chapitre V – Le sauveur mystérieux ..................... 39
Chapitre VI – La meute ......................................... 47
Chapitre VII – Au pouvoir de Wassili ................... 57
Chapitre VIII – La mort rode ................................ 65
Chapitre IX – La chancetourne ............................. 75
Chapitre X – Pendu ! ............................................. 85
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Dessins de ce livre réalisés par :
– Léandre AMOROS
– Yoan AUCOUTURIER
– Arnaud BARDET
– Léa BATAILLE
– Emeline BIZET
– Camille BODEAU
– Marion BONNICHON
– Emma CAMPOS
– Anthony CASTRO
– Marie COUTURIER-DURIN
– Théo DA SILVA
– Ulrick FAVIERE
– Bastien HUTINET
– Marine LAFFARGE
– Maxance MONTAGNE
– Julia MOREAU
– Martin PERROT
– Flavie SEGAUT
– Clara THORNER
– Justine TOURAND
– Ambre VAN DEN PLAS
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Chapitre premier
Au fond du piège
Ivan Vorodine s’arrêta. Déposant les trois zibelines
qu’il portait, attachées à ses épaules et qu’il venait de
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découvrir dans les trappes voisines, le chasseur de la
Taïga1 prêta attentivement l’oreille.
Dès sa plus tendre enfance, et il avait depuis quatre
ans dépassé la cinquantaine, Ivan était familiarisé avec
tous les bruits de la forêt, de cette forêt où l’on
entendait jamais un chant d’oiseau et où
s’appesantissait constamment l’impressionnant silence.
Cependant le trappeur savait aisément reconnaître le
passage d’un renard, d’un lièvre ou d’une zibeline. Il
savait également discerner l’odeur forte de l’ours, hôte
de beaucoup le plus redoutable de toute la Taïga.
Pendant quelques instants, Ivan demeura
immobile, retenant sa respiration, puis, brusquement,
il se redressa. Il n’avait surpris que le bruissement des
feuilles de bouleau et les craquements des mélèzes
agités par un vent très vif. A peu de distance dans le
ciel, un vol de corbeaux passait.
Rassuré, il assujettit de nouveau sa triple charge
sur ses épaules, puis il reprit sa marche. Il allait avec
précautions, ses pieds chaussés d’épaisses bottes de
cuir se posaient sans bruit sur la mousse. Il semblait
toujours qu’il appréhendât d’être surpris.
Pourtant, toute cette région était inhabitée. Il fallait
parcourir des centaines de verstes2 pour retrouver des
hommes. Deux fois par an, le trappeur se rendait aux
postes les plus proches. Il y écoulait les peaux, puis,
abandonnant les rives de l’Obi, il s’enfonçait de
nouveau au cœur de la forêt propice et amie.
Il détestait le voisinage des hommes. En effet, il
appréhendait ces derniers beaucoup plus que les
1 Forêt sibérienne.
2 Mesure russe de distance équivalant à 1,067 kilomètres.
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fauves et il appréciait cette bienfaisante solitude de la
Taïga. Les hivers longs et rigoureux passés dans sa
petite cabane perdue au sein de la forêt ne lui
suscitaient nulle crainte, bien au contraire. Il pouvait
aisément assurer sa subsistance, chassant, pêchant
dans les rivières poissonneuses qui serpentaient assez
nombreuses à travers la région boisée.
Tout en s’aventurant à travers les mélèzes, il savait
maintenant qu’il approchait de la grande fosse qu’il
avait creusée pour capturer les ours.
Le piège était là, au bord d’une clairière. Le
trappeur accéléra son allure. Déjà, entre les arbres, il
apercevait l’endroit où il avait accumulé mousses et
branchages pour masquer l’entrée du piège quand,
soudain, une exclamation sourde lui échappa. Il
s’apercevait en effet que les branches avaient été
déplacées.
Un éclair de joie fit pétiller les prunelles du
trappeur. Il n’y avait pas de doute possible. En effet,
le désordre qui régnait autour de la fosse, l’orifice
qu’on apercevait, dénonçaient qu’il y avait un être
vivant tombé au fond du piège. Alors, prenant son
fusil, le doigt sur la gâchette, prêt à toute éventualité,
Ivan franchit la vingtaine de pas qui le séparait encore
de la fosse.
Pourtant, le trappeur eut beau prêter l’oreille, il ne
surprit pas les grognements que le plantigrade aurait
dû multiplier en essayant de sortir du traquenard. Un
silence inexplicable s’appesantissait.
– Il ne se serait pas échappé ? se demanda Ivan, les
sourcils froncés.
Une telle éventualité lui parut cependant
impossible. Il avait su prendre toutes les précautions
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