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Le transistor bipolaire en commutation
Electronique Analogique
Braham Chaouche Yacine Fethallah
Saoud Ayoub
On dit qu'un transistor fonctionne en commutation, lorsqu'il passe de l'état saturé a l'état bloqué ou inversement. Dans ce cas, le passage d'un état à l'autre, doit se faire très rapidement, donc transition très rapide .Dans tous les cas, le transistor ne peut prendre que 2 états (0 ou 1), cela s’appelle le binaire.
Le transistor bipolaire en commutation
On dit qu'un transistor fonctionne en commutation, lorsqu'il passe de l'état saturé a
l'état bloqué ou inversement. Dans ce cas, le passage d'un état à l'autre, doit se faire très
rapidement, donc transition très rapide .Dans tous les cas, le transistor ne peut prendre que
2 états (0 ou 1), cela s’appelle le binaire.
Etude sur les deux états:
Etat saturé:
Fig.1 Etat saturé
Lorsqu’ un transistor entre en saturation, son courant collecteur est :Ua=Rc
Icsat+Ucesat , si on tire Icsat de la formule Rc Icsat =Ua- Ucesat ===>Ic=Ua−UcesatRc
. Mais
comme on sait que Ucesat est trés faible lorsque le transistor est saturé ( quelques
millivolts ), on peut dire que Ua-Ucesat est sensiblement égal à Ua.
Donc :
.
Il faut que Ib atteigne une certaine valeur pour saturer le transistor. On sait que
Donc
.
Après cette valeur de Ib on peut l'augmenter au-delà, cela ne changera rien à l'état dans
lequel se trouve le transistor.
Etat bloqué:
Lorsqu'un transistor est saturé, sa jonction base-émetteur se comporte comme une
diode passante. Dans cette jonction, la répartition des charges est analogue à celle d'un
condensateur. Si on souhaite bloquer le transistor, le temps que les charges se réorganisent
(après saturation) au niveau de la jonction base-émetteur, cela va provoquer un courant
inverse, dit courant inverse de blocage. La valeur de ce courant dépend de la rapidité avec
laquelle le condensateur de la jonction base-émetteur va se bloquer.
Explications plus détaillées:
Appliquons un signal rectangulaire idéal (sans déformation, temps de monté et de descente
égal à 0) sur la jonction base-émetteur. Il va s'écouler un certain temps entre le moment ou on
applique ce courant dans la base et le moment ou le courant collecteur atteint l'intensité de
saturation.
Fig.2 Etat bloqué
Il s'écoule un certain temps entre le moment ou l'on établit le courant inverse de
blocage de la jonction émetteur-base et le moment ou le courant collecteur s'annule.
Les normes indiquent qu'il faut prendre comme repères, les points ou le signal atteint
10% et 90% de sa valeur maximale. C'est à partir de ces repères qu'on définit les temps de
commutation :
(td, tr, ton ; ts ; tf, toff ),voir schéma ci-dessus
Il faut savoir que les valeurs des temps mentionnes, ont variables suivants les
composants utilisés et le modèle de polarisation de la base. Dans tous les cas: on a donc
intérêt si on veut une commutation efficace, de donner une forte impulsion de courant de
base aussi bien à la saturation qu'au blocage, et a maintenir un courant de base à la limite du
blocage.
Le phénomène de commutation :
Pour réaliser la commutation, on utilise le montage ci-contre :
Fig.3 Montage pour la commutation
Le transistor est commandé par une impulsion de courant de base. Le transistor
passe de l'état bloqué à l'état saturé en lui appliquant une impulsion positive de courant.
Le circuit de sortie comprend une résistance de charge RL telle que la valeur du
rapport VCC/RL soit inférieure à la valeur du courant de collecteur maximum supportable par
le transistor.
Fig.4 Phénomène de commutation
u départ le transistor est bloqué (état OFF).
Le courant qui traverse le transistor est faible, la tension entre collecteur et émetteur vaut
VCC. On est bien régime de haute impédance.
La densité des porteurs minoritaires dans la base est au plus égale à nB0.
On applique l'impulsion de courant sur la base.
I
C
I
B
I
c
VC
E
Le transistor va quitter l'état bloqué (état OFF) pour atteindre l'état saturé.
La tension collecteur-émetteur est pratiquement nulle (égale à VCEsat = 0.2 à 0.3 V pour un
transistor au silicium)
Le courant collecteur atteint alors la valeur : ICM = (VCC -VCEsat)/RL VCC/RL
Le courant qui traverse le transistor est important, la tension collecteur-émetteur est faible,
on est régime de faible impédance.
L'amplitude minimale de courant de base pour obtenir la saturation est donc :
IBM > ICM/ VCC/ RL
La charge stockée dans la base se compose de QB : charge stockée en régime normal plus QBX
la charge excédentaire en régime de saturation.
Les temps de commutation sont les temps nécessaires au transistor pour passer d'un état à
l'autre. Ils correspondent en première approximation aux temps d'établissement et de
disparition de la charge stockée dans la base.
Fig.5
Caractéristiques de la commutation :
Fig.6 caractéristique de la commutation
td : temps de retard est le temps nécessaire pour que le courant atteigne 10 % de sa valeur
finale. Il est déterminé par les constantes de temps de charge des capacités des jonctions.
td est d'autant plus petit que la tension de blocage est la plus faible possible.
tr : temps de montée: temps nécessaire pour que le courant collecteur passe de 10 % à 90
% de sa valeur finale.
tr est d'autant plus faible que le temps de transit des porteurs dans la base ( B) est petit.
ts : temps de dénaturation:
temps entre l'instant où le courant de base devient négatif et où le courant collecteur = 0.9
ICM.
C'est l'intervalle de temps le plus important, il est la limite principale de la vitesse
de commutation du transistor.
il correspond à la disparition de l'excès de charge stockée (QBX) nécessaire au
fonctionnement en mode saturé.
on montre que : ts=ϑs logIB 1−IB2IBM−IB2
θs: temps relié à la durée de vie des porteurs dans la base (caractéristique donnée par
l’instructeur).
tf : temps de descente (fall time) : temps nécessaire pour que le courant collecteur passe de
90 % à10% de sa valeur finale. Étant l'inverse du temps de montée, il est limité par les
mêmes phénomènes.
On définit aussi le temps de fermeture ton td + tr et le temps d'ouverture : toff = ts + tf dont
l'ordre de grandeur varie entre 0.1 et 10 µs selon le type de transistor.
L'excès de charge QBX a un effet catastrophique sur toff et constitue la principale limitation
du transistor en commutation. En général, on réalise IB1 = 3 IB2 pour obtenir des fronts raides
et des temps de dénaturation raisonnables.
Bloqué, le transistor ne dissipe pas de puissance (Ic = 0).
Saturé, le transistor ne dissipe pas de puissance (Vce 0).
Pendant la commutation, Ic, Vce existent simultanément, en supposant que le courant Ic suit
une loi linéaire (Ic(t) = ICM t/ton) pendant l'ouverture et Ic(t) = ICM (1 - t/toff) pendant la
fermeture, on montre que la puissance dissipée par le transistor à chaque impulsion de
courant est
(W.s)
L'échauffement du transistor en régime de commutation est proportionnel à la fréquence de
répétition des basculements, plus elle augmente, plus le transistor s'échauffe.
Fonctionnement :
On considère le circuit ci-dessous. La sortie de T1 est reliée à l'entrée de T2 par une
liaison capacitive alors que la liaison entre la sortie de T2 et l'entrée de T1 est purement
résistive. Les résistances des collecteurs sont beaucoup plus faibles que les résistances des
bases afin d'assurer la saturation des transistors.
Fig.7
Sur l'animation, les transistors sont modélisés par la jonction base-émetteur et par un
interrupteur (fermé si le transistor est saturé, ouvert s'il
est bloqué). Les résistances de collecteur sont
schématisées par une lampe (allumée si le transistor est
saturé).
Dans l'état initial (qui est l'état stable du système), T1 est
bloqué et T2 saturé. On applique sur la base de T1 une
tension positive (courant en vert) : T1 se sature. Son
potentiel de collecteur passe brutalement de U à 0. Le potentiel de base de T2 passe de 0,6V
à (0,6V – U) car la charge du condensateur C n'a pas le temps de varier pendant la transition.
Ceci bloque T2. Son potentiel de collecteur tend rapidement vers U. C'est un état instable. C
se charge avec la constante de temps = RB2.C (courant en violet sur l'animation) à travers la
charge de T1 et sa jonction base-émetteur. La base de T1 est alimentée (courant en rouge)
via RC2 et RB1 ce qui renforce sa saturation.
Le potentiel de base de T2 (figuré par la bande verticale jaune) croít. Quand il atteint la
tension de seuil de la diode d'entrée de T2 celui-ci se sature. Sa saturation est maintenue par
le courant (en rouge) qui traverse sa résistance de base. La durée de l'impulsion positive qui
apparait sur la sortie de T2 (lampe jaune éteinte) est sensiblement égale à 0,7.RB2.C
Applications des Transistors
On dit qu'un transistor ou tout autre dipôle fonctionne en commutation, lorsqu'il est
saturé ou bloqué. Ce qui implique un passage d'un état à l'autre très rapidement.
Exemple pratique
Prenons le cas d'une bascule monostable:
L'étude de cette bascule nous permettra de bien comprendre l'action de chaque
composant passif (R et C) et actifs (transistor etc.).Un monostable est un dispositif
susceptible de basculer d'un état à un autre, pour revenir à sa position initiale, après un laps
de temps déterminé par les composants qui l'entourent. Fonction qui est souvent utilisée
chaque fois que l'on a besoin d'un temporisateur pour déclencher un dispositif à
retardement, qui peut aller de quelques microsecondes à quelques heures.
Fonctionnement
Il faut savoir que le dispositif que l'on va étudier est constitué de composants discrets
(c’est-à-dire, de résistances, condensateurs et de transistors). Car il existe actuellement et
depuis bien longtemps des systèmes intégrés, qui réalisent les mêmes fonctions, qui
consomment moins d'énergie et prennent moins de place. Si nous utilisons les composants
discrets, c'est pour bien comprendre le principe de fonctionnement, qui est identique dans
les circuits intégrés.
Fig.8
Le résistance R3 a été calculé pour que le transistor T2 soit saturé. Si T2 est conducteur,
son collecteur est pratiquement à la masse au Ucesat prés. Donc, aucune tension sur la base
de T1 via R4. Ce qui signifie que T1 est bloqué et cet état durera.
Si T1 est bloqué, son collecteur se trouve au potentiel de l'alimentation, c'est-à-dire 6 volts.
Donc vu que T2 est saturé, sa jonction base-émetteur est passante. Ce qui permet au
condensateur C de se charger via la jonction base-émetteur de T2.
Fig.9
Par contre, si une impulsion d'amplitude suffisante arrive sur la baseT1, il se sature.
Ce qui fait que le collecteur de T1 se trouve instantanément à la masse. Or, le collecteur est
relié à l'armature positive de C. Son armature négative se trouve au potentiel de -5,3 volts
par rapport à la masse. Le condensateur se comporte comme un générateur qui attaque
brusquement la jonction base-émetteur de T2, mais, en sens inverse, ce qui bloque
énergiquement T2. Le blocage de T2 maintient l'état de saturation de T1 même après
disparition de l'impulsion de commande. En effet Ib1= (6-0,7)/R2+R4 peut maintenant
s'écouler dans la base de T1. Cette situation ne durera pas, parce que C tend a se charger en
sens inverse via R3 et T1 saturé.
Fig.10
Partir d'une tension de -5,3 volts, il finirait, si rien ne se passait, par atteindre la limite
UB2-UC1=6 volts par une courbe de charge exponentielle. Cette tension de 6 volts ne sera
jamais atteinte car arrivé à la tension (UB2-UC1= 0,7 volt) T1 se bloquera, c'est-à-dire retour
à l'état initial.
Fig.11
Conclusion
La durée de temporisation correspond donc a T=0,7Rb2*C, on peut régler la valeur de T en
ajustant Rb2. Mais attention les valeurs des résistances ont tout de même des limites car
celle de Rb ne peut pas être supérieure à 500 kilo ohms, parce que T2 ne serait plus saturé.
(Faire un tout petit calcul permet de constater que le transistor se sature avec un certain
courant, qui nous donne une tension de 0,7 volt sur sa base.).
Pourquoi 0,7 dans La formule de T=0,7Rb2*C:
Partir de -5,3 volts vers sa limite maximale de 6 volts de façon exponentielle (tension
collecteur de T2) Elle traverse la valeur de 0,7 volt pour laquelle se produit le basculement. A
l'aide d'un petit calcul on se rend compte que le basculement se crée à 0,7 Thêta (Thêta
étant la constante de temps de charge RC donc Rb2*C)
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