Download - Langue Française Histoires inachevées 02 CE2.doc

- Exercice de lecture à haute voix.Toujours possible lorsqu'un groupe adopte le même thème. Il permet de donner au

conte plus de vie et d'intensité dramatique. Quelques brefs commentaires peuvent, au cours de la lecture se révéler indispensables ; mais ils doivent éviter d'aiguiller l'imagination de l'enfant.

- Exercice d'imagination.Le contenu de l'action qui se déroule dans chacun des « Contes inachevés », fournit les

prémisses d'un et parfois de plusieurs dénouements. Il est bon que l'élève nous les propose tous en notant cependant celui qui a ses préférences.

- Exercice de raisonnement.Le conte a une logique qui, dans une certaine mesure facilite le travail de l'imagination

tout en lui imposant une direction et des limites.

- Exercice de rédaction.D'abord fait au brouillon, et recopié ensuite avec le plus grand soin, pour que l'enfant

soit fier de son travail et qu'il ait plaisir à conserver ses fiches.

- L'Illustration du conte — en couleur de préférence.Exercice libre qui fournit aux jeunes artistes un moyen d'expression très éloquent, et

au maître de précieuses informations sur des démarches de la pensée et sur la nature et le degré de sensibilité de ses élèves.

- L'exercice dans son ensemble peut être considéré comme une sorte de test, qui, interprété avec prudence et bon sens, nous renseigne sur les diverses étapes de l'évolution enfantine ; la même histoire relue et terminée par l'élève après un long intervalle de temps révèle des enrichissements insoupçonnés. Il est donc indispensable de conserver et dater soigneusement les pochettes qui servent de terme de comparaison.

- Nous souhaitons enfin que les éducateurs laissent aux enfants la liberté de mener jusqu'au bout les activités variées et captivantes que comporte chaque fiche. Les maîtres, en fonction dans des classes uniques ou surchargées, sauront tirer parti pour chaque cours de ces séances de travail silencieux, afin de se consacrer plus entièrement à l'enseignement des autres sections.

Utilisées dans l'esprit que nous venons d'indiquer, nos « Histoires Inachevées » peuvent apporter aux maîtres une aide précieuse. Loin d'être, comme on pourrait le croire, une manière de divertissement pédagogique, elles constituent un moyen efficace et nouveau d'éducation.

Les Auteurs

3

AVERTISSEMENT

Ces petits contes alertes que nos jeunes élèves liront avec joie ont pour mission de cultiver l'imagination et le jugement enfantins et de fournir un prétexte valable à l'expression écrite et à l'illustration.

Leur utilisation peut s'adapter avec la plus grande souplesse à diverses méthodes de travail et entrer dans des cadres très variés d'organisation pédagogique.

PRÉSENTATION DES FICHES

— Nous les avons classés en trois séries en tenant compte des difficultés de lecture et d'interprétation qu'elles présentent. Mais ce classement ne peut donner qu'une indication générale : il appartient à l'éducateur de choisir, pour chaque enfant, la fiche qui correspond à son âge mental.

— Un groupe d'élèves peut également être appelé à réfléchir sur le même thème, afin que le maître puisse confronter les réponses.

— Nous présentons sur feuillet séparé la fin de chaque récit. Ce feuillet est destiné aux maîtres qui l'utiliseront selon leur désir :

— Soit pour satisfaire la curiosité des enfants,— Soit pour monter le conte en jeu dramatique.— Pour en faire le récit devant les petits qui ne lisent pas encore couramment.Il est souhaitable que chaque pochette terminée soit communiquée aux parents (avec le

feuillet inclus).

EXPLOITATION DES THÈMES— Exercice de lecture silencieuse. Compréhension du texte.Il se peut que quelques mots ou expressions déroutent vos élèves. Autorisez-les à

venir, discrètement, vous demander les explications nécessaires. Habituez-les aussi à l'usage du dictionnaire.

4

AVERTISSEMENT

Ces petits contes alertes que nos jeunes élèves liront avec joie ont pour mission de cultiver l'imagination et le jugement enfantins et de fournir un prétexte valable à l'expression écrite et à l'illustration.

Leur utilisation peut s'adapter avec la plus grande souplesse à diverses méthodes de travail et entrer dans des cadres très variés d'organisation pédagogique.

PRÉSENTATION DES FICHES— Nous les avons classés en trois séries en tenant compte des

difficultés de lecture et d'interprétation qu'elles présentent. Mais ce classement ne peut donner qu'une indication générale : il appartient à l'éducateur de choisir, pour chaque enfant, la fiche qui correspond à son âge mental.

— Un groupe d'élèves peut également être appelé à réfléchir sur le même thème, afin que le maître puisse confronter les réponses.

— Nous présentons sur feuillet séparé la fin de chaque récit. Ce feuillet "est destiné aux maîtres qui l'utiliseront selon leur désir :

— Soit pour satisfaire la curiosité des enfants,— Soit pour monter le conte en jeu dramatique.— Pour en faire le récit devant les petits qui ne lisent pas encore

couramment.Il est souhaitable que chaque pochette terminée soit communiquée aux

parents (avec le feuillet inclus).

EXPLOITATION DES THÈMES— Exercice de lecture silencieuse. Compréhension du texte.Il se peut que quelques mots ou expressions déroutent vos élèves.

Autorisez-les à venir, discrètement, vous demander les explications nécessaires. Habituez-les aussi à l'usage du dictionnaire.

suite au dos

5

CM HISTOIRES INACHEVÉES

Pour les EducateursDÉNOUEMENT DES CONTES

13LE NOËL DES ARBRES

C'était un petit sapin, un de ces petits sapins auxquels on ne fait pas attention tant ils sont nombreux sur les pentes de la montagne.

Turbulent et quelque peu indiscipliné, il s'était glissé jusqu'à l'entrée du village. Et, regardant par la fente des volets d'une maison délabrée, il avait vu dans la cheminée, deux paires de souliers vides et le feu éteint.

Alors, il prit une grande résolution.Poussant la porte de la cabane, il entra

dans la salle où deux enfants étaient endormis.

L'arbre compatissant cassa les plus belles de ses branches pour allumer un beau feu dans la cheminée. Il espérait bien que le bonhomme Noël passerait par là !

Et te Bonhomme vint. Lui qui avait toujours oublié la pauvre maison du bout du village, vit, cette nuit-là la grande flambée et entra.

Alors il accrocha aux branches du sapin ravi, toutes les jolies choses d'or et d'argent, les papillotes, les oranges enveloppées de papier de soie, les sucres d'orge aux mille couleurs et les jouets qui restaient au fond de sa hotte.

Ah ! qu'ils furent contents à leur réveil, les enfants de la chaumière !

Le petit sapin était tout heureux lui aussi mais, hélas ! il n'est jamais revenu dans la forêt.

14LE LIÈVRE MALINET LE CROCODILE

nagea vers l'autre rive. Quand il eut atteint le bord, le lièvre sauta à terre et, se retournant vers le crocodile, lui dit :

— Mon ami, bosselures et craquelures, dures comme une armure, que l'on tient de la nature, on les garde toute sa vie. Merci tout de même de m'avoir fait passer l'eau.

Le crocodile était furieux.— J'aurais dû me méfier, grommela-

t-il. Ce petit lièvre de la brousse est plus rusé que moi. Mais j'aurai ma revanche

Et, pour la méditer, il s'allongea sur le sable chaud et s'endormit au soleil.

15LE LIÈVRE, L'HIPPOPOTAME

ET L'ÉLÉPHANT... L'hippopotame tira et l'éléphant tira en

espérant se régaler, l'un avec les noix de cocos, l'autre avec les cannes à sucre.

Mais, !e soir venu, les deux énormes bêtes harassées eurent soif et, sans lâcher leur corde, allèrent boire au fleuve.

Dès qu'ils furent en présence, l'hippopotame et l'éléphant entrèrent dans une grande colère et ils cherchèrent ensemble comment ils pourraient se venger du petit lièvre qui s'était moqué d'eux.

Ce qu'ils imaginèrent, je le raconterai une autre fois ; mais si tu le trouvais toi-même, ce serait beaucoup mieux.

16FROG, LA GRENOUILLE

Un bateau de pêche qui remontait te fleuve croisa la fragile embarcation ; le pêcheur aperçut la petite grenouille affolée et il eut pitié d'elle.

— Saute dans ma barque, lui dit-il. Frog, le cœur battant, fit un grand

bond, et tomba aux pieds de son sauveur ; elle lui raconta son histoire et lui dit son regret d'avoir quitté sa douce maison d'herbe au bord du ruisseau.

— Je t'y ramènerai un jour, petite folle, dit le pêcheur, si tu te souviens qu'il est plus facile de descendre le fleuve que de le remonter.

17LA SOURIS ET LE POISSON

La petite souris était folle de joie, 3t le poisson était si fier que l'idée lui vint brusquement de présant3r son amie à sa nombreuse famille cachée au fond de l'eau. Pauvre souricette ! Elle étouffait, crachait, se débattait, et se serait noyée si les brins d'herbe ne s'étaient rompus.

Cette mésaventure fit réfléchir les deux amis. Et c'est depuis ce jour-là que les poissons et les souris ont cessé de jouer ensemble.

18LA MINE D'OR

— A quoi sert tout cet or, beau Sire, s'il rend votre peuple plus misérable? Que deviendrons-nous quand il n'y aura plus ni vergers, ni jardins cultivés, ni blés mûrs, ni troupeaux dans les pâturages? Voulez-vous condamner votre royaume à périr?

Le roi, convaincu, fit alors battre tambour. Il ordonna que seuls les hommes sans emploi iraient travailler à la mine. L'or entassé fut utilisé pour le bien du pays qui devint ainsi le plus beau, le plus prospère, et le plus heureux du monde.

19LE RENARD

ET LE VOYAGEUR— Que le diable l'emporte ! et

l'empoignant par la queue, il le lança à la volée jusqu'au milieu de l'étang.

Toussant, crachant, éternuant et la queue basse, le renard sortit de l'eau glacée. Puis, il alla se blottir sous un fourré y pour cacher sa honte et méditer sur sa mésaventure.

2OLE OUISTITI

ET LA CITROUILLELe petit singe porta la citrouille au milieu

de la route et se glissa à l'intérieur. La citrouille se mit aussitôt à rouler à toute allure sur le chemin en pente. C'était très amusant.

Le jeune ouistiti, en riant sous cape, passa ainsi devant la maison du tigre. Il put assister à la fête et s'en donna à cœur joie. Après quoi, il se demanda avec inquiétude

comment il pourrait regagner, sans danger, son nid dans le creux de t'arbre.

Mais ceci est une autre histoire. Invente-la si tu peux.

21LA LANTERNE VÉNITIENNE

ET LES VERS LUISANTSUn grand vent s'éleva brusquement et

souffla bientôt en tempête.Ballottée de tous côtés, l'orgueilleuse ne

songeait plus à tenir des discours. Elle sentait que son règne sur les fleurs et les bêtes du jardin était déjà fini. Une longue flamme de la bougie lécha le papier ; en un clin d'œil la lanterne fut brûlée et une bourrasque plus forte que les autres éteignit la bougie.

Pendant ce temps, sans crainte du vent, les petits vers luisants continuaient de briller doucement sur la pelouse.

22LES SINGES ET LE

MARCHANDTous les singes enlevèrent leur chapeau et

le lancèrent du même geste rageur aux pieds du marchand.

Celui-ci ramassa bien vite sa marchandise, l'entassa dans sa hotte et partit au galop.

23LE VIEUX PIGEON RAMIER

ET LES PIGEONNEAUX... Un filet s'abattit sur eux. Les

pigeonneaux désobéissants étaient pris au piège.

Le vieux ramier, heureusement, réussit à soulever un coin du filet avec son bec, et les pigeonneaux purent s'échapper.

Mais ils tremblaient encore en arrivant au nid en pensant au danger qu'ils avaient couru.

Et depuis ce jour, ils sont devenus prudents et sages comme le vieux pigeon.

24LE PETIT COQ INTRÉPIDESon cœur battait à se rompre, mais sa

petite crête, malgré tout, s'empourprait de joie et d'orgueil.

— Son père a dit oui ! pensait-il. Et jamais encore aucun coq au monde n'aura volé aussi haut que moi.

Comme il descendait en planant et ménageant son souffle, il aperçut dans la basse-cour la fermière qui poursuivait la poulette blanche. Elle voulait la faire cuire pour son dîner. Le sang de Coquelet ne fit qu'un tour et il se mit à crier de toutes ses forces :

— Cocorico ! Cocorico !La fermière leva la tête et aperçut notre

coq nain volant au-dessus du grand marronnier. Elle s'arrêta de saisissement, croyant à un prodige et appela son mari et ses enfants.

6

La poulette en profita pour sauter la barrière et se sauver bien vite à la lisière du bois voisin.

Le petit coq nain, un peu essoufflé, atterrit auprès d'elle.

— Ton père est d'accord. Veux-tu de moi à présent?

— Oui, répondit-elle sans hésiter. Et du haut du grand clocher, le

coq aux couleurs éclatantes vit le poulet et la poulette s'en aller fièrement à travers champs où ils vécurent heureux et fort longtemp.

262 COURS MOYEN- série 1 13

Le noël des arbres

7

N’oublie pas d’inscrire :

Ton nom ………………………….Ton âge……….

Et la date…………………………..

EDITIONS STUDIA – 48 RUE D’ALESIA – PARIS 14E

Dessine et peinsce qui te plais dans cette histoire

9

Le noël des arbres

On vous a peut-être dit, mes enfants, que tous les ans, pendant la nuit de Noël, les arbres partent en voyage.

Ils s'en vont, tout doucement, vers minuit, et reviennent à l'aube, au premier chant du coq, reprendre leur place dans les bois, au bord des chemins, des rivières et dans les jardins. Mais s'ils oublient l'heure, on les retrouve au matin couchés de tout leur long sur la terre couverte de neige.

On dit : « C'est la tempête qui les a abattus ». Mais nous savons bien que ce n'est pas vrai.

Cette nuit-là, ils étaient tous partis au son des cloches de minuit, même les vieux qui n'aiment guère l'aventure.

Ils s'avançaient, tout doucement, en procession, de chaque côté de la route blanche.

Il y avait d'abord les peupliers d'Italie, droits comme des cierges, puis les bouleaux argentés, les chênes, et les hêtres, les platanes et les tilleuls, et, pour terminer, les grands sapins, les mélèzes et les pins d'Autriche qui paraissaient tout noirs sous la lumière froide de la lune.

Ils voulaient voir les petites lanternes qui brillaient dans les sentiers, et les fenêtres illuminées.

Ils voulaient surtout entendre les voix d'enfants qui chantaient les vieux Noëls.

Et il ne leur était pas désagréable de respirer l'odeur du village qui, la nuit de Noël, sentait la galette chaude et les oies rôties du réveillon.

10

Ils se tenaient prudemment à quelque distance, juste à l'endroit d'où ils pouvaient tout voir, tout sentir, tout entendre.

Dès la première lueur de l'aube, ils repartirent comme ils étaient venus, sans bruit, chargés de souvenirs et tout heureux de leur nocturne promenade.

En file, sur la route, ils étaient repartis.Sauf un. Un tout petit arbre oublié. Il s'était caché derrière un mur. Celui-

là avait décidé de rester. Devinez-vous lequel, mes enfants ? Et comprenez-vous pourquoi ?


Le Lièvre malin et le crocodile

11



Et la date…………………………..



13

Le Lièvre malin et le crocodile

Un lièvre qui voyageait était arrivé au bord d'un grand fleuve et ne savait comment le traverser. Il aperçut un crocodile qui nageait doucement, le nez hors de l'eau. Il lui cria :

— Eh ! frère crocodile, venez ici que je vous parle un peu.— Bonne affaire, se dit le crocodile, en s'approchant de la rive. J'avais

justement l'estomac creux. Ce lièvre arrive bien à propos.Mais le lièvre n'avait nullement l'intention de se laisser manger.Prenant un air compatissant, il se pencha vers le crocodile et lui demanda :— Depuis quand avez-vous sur votre peau ces bosselures et

craquelures dures comme une armure ?— Je les tiens de la nature, répondit tristement le crocodile.— Comme vous devez avoir mal ! Murmura le lièvre d'une voix

doucereuse.— Non, je ne souffre point.— Peut-être, reprit le lièvre ; mais cela ne vous rend pas beau, alors

qu'avec une peau douce et luisante vous pourriez être si joli ! On aurait plaisir à vous caresser.

— Que faudrait-il faire, ami lièvre ? demanda le crocodile avec intérêt.— Je connais une plante qui fait des merveilles ; malheureusement, elle

pousse sur l'autre rive du fleuve.

14

Le crocodile s'avança et dit :— Je puis vous porter de l'autre côté de l'eau. Si ce petit voyage ne vous

dérange pas trop, je vous serai reconnaissant de ce que vous avez fait pour moi.— Allons, dit le lièvre en sautant sur la tête du crocodile où il s'installa

commodément. Aussitôt


Le lièvre, l’hippopotame et l’éléphant

15



Et la date…………………………..



17

Le lièvre, l’hippopotame et l’éléphant

Le lièvre voulut jouer un tour à l'éléphant et à l'hippopotame qui s'étaient moqués de sa petite taille.

Un beau matin, il fit une longue et solide corde et porta un des bouts à l'hippopotame sur le bord du fleuve.

— J'ai ramassé dans la forêt, lui dit-il, un très gros sac de noix de cocos que j'ai attaché à l'autre bout de cette corde. Le sac est trop lourd pour moi. Si tu tires fort sur la corde, il viendra facilement et je t'en donnerai la moitié.

Le lièvre va voir ensuite l'éléphant dans la forêt et lui porte l'autre bout de la corde.

— J'ai ramassé au bord du fleuve, lui dit-il, une grosse botte de cannes à sucre que j'ai attachée à l'autre bout de cette corde. Son poids est trop lourd pour moi. Si tu tires fort sur la corde, la charge viendra facilement et je t'en donnerai la moitié.

Et pendant toute la journée...

18


Frog la grenouille

19



Et la date…………………………..



21

Frog la grenouille

Cette petite grenouille-là s'appelait Frog. Elle s'ennuyait au bord du ruisseau. Comme elle était bien, pourtant, cachée dans son nid d'herbe fraîche. Mais le jeu des libellules ne l'amusait plus, ni celui du raton laveur, ni les cabrioles de l'écureuil dans les branches du saule. Elle voulait voir du pays.

Un jour, une large feuille de nénuphar, entraînée par le courant, passa devant elle, et la petite grenouille sauta d'un bond sur cette île flottante. Quelle aubaine ! La grenouille verte, pleine d'orgueil, regardait défiler les arbres de la rive, et gouvernant d'une patte son bateau, se prenait pour un grand navigateur solitaire.

— Où vas-tu ? lui cria une bergeronnette perchée sur un roseau.— Très loin, au bout du monde, répondit la petite grenouille.— Fais bien attention, grenouillette, dit l'oiseau : il est plus facile de

descendre le ruisseau que de le remonter.Mais Frog éclata de rire.Le ruisseau peu à peu s'élargit, les rives s'éloignèrent ; la feuille de

nénuphar flottait sur une belle rivière aux eaux si rapides que la barque légère tournoyait sur elle-même comme une toupie. Et Frog riait aux éclats. Une grosse truite lui cria :

— Fais bien attention, grenouillette ; il est plus facile de descendre la rivière que de la remonter.

Mais Frog se souciait fort peu des conseils d'une truite. Et voilà qu'un matin, après des jours et des nuits de voyage, la grenouille se trouva au beau milieu d'un immense fleuve. Les rives avaient disparu : on ne voyait plus que l'eau et le ciel. Frog ne riait plus car elle avait très peur.

22

Alors savez-vous ce qui arriva ?...


La souris et le poisson

23



Et la date…………………………..



25

La souris et le poisson

Une souris et un petit poisson avaient beaucoup d'amitié l'un pour l'autre.Chaque jour la souricette allait se poster au bord du ruisseau. Elle

attendait avec impatience le moment où son compagnon sortirait la tête et bondirait hors de l'eau, comme il avait coutume de le faire ; alors elle se plaisait à bavarder et jouer avec lui.

Les parents du petit poisson voyaient d'un mauvais œil cette camaraderie.— Tu devrais mieux choisir tes amis, lui disaient-ils. La souris n'est pas

de notre espèce ; elle n'a pas nos habitudes ni nos goûts et tu n'as rien à gagner dans cette fréquentation.

Mais le petit poisson faisait fi de ces conseils et préférait la souricette à tous les goujons et carpillons qui nageaient en bandes joyeuses le long du ruisseau.

Un jour la souris eut envie de faire un beau voyage en compagnie de son ami. Elle ne manquait pas d'ingéniosité et, comme elle était fort adroite, elle tressa avec ses pattes et ses dents une fine cordelette de brins d'herbe. Alors elle noua une des extrémités de ce fragile lien autour de la tête du poisson et attacha l'autre bout à sa patte.

Juste à ce moment, un morceau d'écorce passait au fil de l'eau. Elle bondit sur ce léger radeau, et hop ! les voilà partis.

26


La mine d’or

27



Et la date…………………………..



29

La mine d’or

Il était une fois un roi qui avait trouvé une mine d'or dans son royaume.Il était si pressé d'amasser cette richesse qu'il ordonna à tous les habitants

de laisser leurs occupations pour aller travailler à la mine. Il ne resta plus personne pour labourer les champs et semer les graines et, quand vint l'été, il n'y eut ni moisson ni moissonneurs. Le pain vint à manquer. Ce fut bientôt la famine dans tout le pays.

La reine qui était sage et bonne versa beaucoup de larmes en voyant le peuple si malheureux.

Elle supplia le roi de renvoyer les cultivateurs aux champs. Mais il ne voulut rien entendre.

Alors la reine fit faire, en grand secret, des poulets, des gâteaux, et des fruits, entièrement d'or fin. Quand le roi se mit à table, elle lui fit servir toutes ces belles choses.

Le roi se montra d'abord tout joyeux de contempler ces merveilles ; puis, comme il avait très faim, et que les serviteurs ne lui apportaient rien d'autre à manger, il se mit fort en colère.

La bonne reine s'avançant alors lui fit une belle révérence et lui dit :

30


Le renard et le voyageur

31



Et la date…………………………..



33

Le renard et le voyageurC'était un petit renard plein de malice qui aimait beaucoup jouer des tours.Il alla se coucher sur un chemin peu fréquenté, à travers bois, et fit le

mort.Un marchand, passant avec sa carriole, le vit, et dit : « Pauvre renard ! »

Puis il le porta dans le fossé au bord du chemin, le couvrit de feuilles, et continua sa route.

Le renard bondit alors et courut à toutes jambes, le long du sentier, en se cachant derrière les buissons.

Quand il eut dépassé le voyageur, il s'étendit de nouveau sur le chemin et fit le mort.

En l'apercevant, le marchand s'arrêta et s'écria, tout étonné : « Encore un renard mort ! Pauvre bête ; c'est le froid qui a dû le tuer ».

Il l'écarta du chemin, le couvrit de feuilles, et continua sa route.Dès que le marchand eut disparu au tournant du sentier, le renard

malicieux bondit de sa cachette, et courut à nouveau faire le mort. Il se coucha sur le chemin qui, à cet endroit, longeait un grand étang. L'animal riait sous cape en entendant la carriole qui approchait. Mais la farce avait assez duré. Quand l'homme aperçut le renard, il s'écria :

34


Le ouistiti et la citrouille

35



Et la date…………………………..



37

Le ouistiti et la citrouille

Le petit singe ouistiti jouait avec une noix de coco. Il la laissa tomber, par mégarde, sur la tête du tigre qui passait dans le bois de cocotiers. Le tigre rugit de colère :

— Pour te punir, je te mangerai.Le ouistiti perché sur l'arbre réussit à lui échapper.— Tu ne perds rien pour attendre ! gronda le tigre.Le ouistiti, depuis ce jour-là, ne s'éloignait guère du creux du baobab où il

avait coutume de se blottir.Un matin, l'oiseau toucan annonça qu'il y avait une grande fête dans la

clairière au bord du fleuve. Pour s'y rendre, le ouistiti devait passer devant la maison du tigre.

Le petit singe, assis sur une des grosses citrouilles qui poussaient dans son jardin, regardait tristement la route en pente conduisant à la fête.

Tout à coup une idée lui vint. Il se leva, prit son couteau, et fit dans la citrouille un trou juste assez gros pour qu'il put y passer les épaules.

Puis l'ayant vidée jusqu'à l'écorce, notre ouistiti fit une grimace de satisfaction. Il avait trouvé le moyen d'aller à la fête sans être vu du tigre.

38


La lanterne vénitienne et les vers luisants

39



Et la date…………………………..



41

La lanterne vénitienne et les vers luisants

Je n'ai rien vu d'aussi joli que cette fête, dans un jardin, par un beau soir d'été. Des lampions de toutes les couleurs éclairaient la terrasse ; les fleurs embaumaient ; une lanterne vénitienne toute ronde ressemblait à une grosse lune orange et rosé. D'autres lumières brillaient aussi dans les arbres où chantaient les rossignols.

Quand les invités furent partis, tous les lampions s'éteignirent l'un après l'autre. Seule, et sur la prière de la petite fille de la maison, la lanterne accrochée à sa fenêtre restait allumée. Dans l'ombre du jardin, elle avait un éclat féerique et les rosés qui tapissaient le mur la regardaient avec ravissement.

— Qu'elle est belle ! murmuraient-elles.— La plus belle de toutes, chuchotaient les pivoines du parterre.— Nous voudrions qu'elle ne s'éteigne jamais disaient

les petits lapins éblouis.Ce fut un concert d'éloges qui remplit d'orgueil la lanterne ronde

comme la lune. Elle se balançait doucement, en soupirant d'aise, lorsqu'elle aperçut des lumières minuscules qui s'allumaient sur la pelouse.

42

— Qu'est ceci, dit la lanterne ? Qui ose briller dans le jardin quand je l'éclairé de tous mes feux ? Qu'on éteigne immédiatement ces ridicules petites flammes !

Mais les vers luisants, modestes et silencieux» continuèrent à briller entre les herbes. Et pendant la nuit, savez-vous ce qui arriva ?


Les singes et le marchand

43



Et la date…………………………..



45

Les singes et le marchandIl était une fois, dans un pays lointain, un fabricant de chapeaux

de paille de riz qui allait vendre sa marchandise à la ville. Il avait empilé ses chapeaux dans une hotte de bambou et marchait à grand peine sous un soleil brûlant. En arrivant à la liséré de la forêt, il s'arrêta pour se reposer un peu, laissa tomber sa hotte à terre, s'allongea sur l'herbe, et s'endormit.

A son réveil, il s'aperçut avec stupéfaction que sa hotte était vide. Il se mit à courir de tous côtés pour retrouver la trace de son voleur. Des ricanements éclatèrent soudain au-dessus de lui. Levant la tête, il vit dans les branches une troupe de singes coiffés de ses chapeaux de paille. Furieux, le marchand leva le poing dans la direction de ses voleurs.

Tous les singes levèrent aussitôt le poing.Voyant que la menace ne donnait point de résultat, le marchand

leur fit signe d'approcher. Les singes imitèrent son geste, sans toutefois quitter la branche où ils se tenaient suspendus.

Perdant patience, l'homme se mit à frapper du pied.Tous les singes trépignèrent.

46

Alors le marchand ramassa une pierre, la lança dans les branches, et se vit à l'instant bombardé à son tour de morceaux d'écorce.

Désespérant de reprendre jamais son bien, le marchand, de plus en plus furieux, saisit enfin le chapeau de paille qu'il avait sur la tête et le jeta par terre. Aussitôt,


Le vieux pigeon ramier et les pigeonneaux

47



Et la date…………………………..



49

Le vieux pigeon ramier et les pigeonneaux

Il était une fois un vieux pigeon ramier qui avait beaucoup étudié pendant sa longue vie. Comme il était très savant et très malin, les autres pigeons écoutaient ses conseils et lui obéissaient.

Un jour le vieux ramier emmena avec lui les petits pigeons de l'année afin de leur apprendre à chercher leur nourriture dans les champs de blé moissonnés.

Or, cette année-là, le grain était rare et ils n'en trouvèrent pas.Voyant les pigeonneaux un peu fatigués, le vieux ramier leur dit de se

reposer sur un arbre.Tout à coup, l'un d'eux aperçut du grain répandu à terre avec abondance.— Quelle aubaine ! cria-t-il joyeusement.Tous les pigeonneaux roucoulèrent en battant des ailes et voulurent se

précipiter sur le grain. Mais le vieux pigeon dit alors :— Halte-là, mes enfants ! Faites attention ! Je devine un danger.— Ce vieux radoteur voit du danger partout ! murmurèrent les

pigeonneaux. Il ne sait plus ce qu'il dit.Se moquant de ses conseils, ils se mirent tous à picorer à qui mieux

mieux. Ils furent bien surpris lorsque...

50


Le petit coq intrépide

51



Et la date…………………………..



53

Le petit coq intrépideIl était une fois un petit coq nain, baptisé Coquelet, qui voulait se marier

avec une petite poule naine.Il brossa avec soin son beau camail doré et alla trouver la poulette dont le

plumage, d'un blanc de neige, resplendissait au soleil.— Jolie poule naine, je voudrais me marier avec toi. La poulette fit la

fière et répondit en gloussant :— Demande d'abord à mon père, petit coq nain.— Bon ! fit Coquelet, mais dis-moi qui est ton père ?— C'est le coq du clocher. Et ce n'est pas un père commode, je te

préviens.Le petit coq nain jeta un regard inquiet sur la flèche de l'église du village.

À la fine pointe tournait un grand coq aux couleurs éclatantes.— J'irai quand même, dit Coquelet, d'un air brave.— Va donc, dit la maligne. Mais ce n'est pas tout ! Celui qui sera mon

mari devra, pour me plaire, accomplir une chose qu'aucun petit coq n'a jamais pu faire.

La crête du Coquelet se mit à pâlir et il interrogea d'une voix enrouée :— Quelle chose, s'il te plaît ?— Ce que tu voudras ! une chose extraordinaire... Tu n'as que

l'embarras du choix.

54

— C'est bon, dit le coq, je tâcherai.Il sortit de la basse-cour, traversa la grande rue du village, puis la place de

l'église, et entra hardiment dans le clocher.Sautillant de marche en marche, il monta l'interminable escalier qui

conduit à la plate-forme où sont les cloches. De là, il sauta sur le toit d'ardoise et réussit, plus mort que vif, à la force des ergots, à atteindre le grand coq de fer aux couleurs éclatantes.

— Salut, Coq superbe ! dit Coquelet cérémonieusement. Donne-moi, je te prie, ta fille en mariage.

— Rrroui ! Rrroui ! grinça le grand coq en tournant subitement au vent.

55