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Rapport de stage présen té par Préscilia LangevinSous la direction de Mr Marcus Zepf

Tuteur de stage: Carlos Martinez

Lieu de Stage: Démarche de

Revitalisation Urbaine Intégrée, Solidarité Mercier-Est,

Montréal, Canada

Dates:du 2 mars au 30 juin 2011

L’amélioration du cadre de vie par l’action locale, l’exemple de la Revitalisation Urbaine Intégrée à montréal.

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Fiche analytique

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Remerciments

Ces cinq mois de vie montréalaise ont été une expérience enrichissante tant sur le plan professionnel que personnel. Richesses largement tirées des rencontres qui ont rythmées mon séjour.

C’est pourquoi je tiens à remercier Carlos Martinez, coordinateur de la démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée et tuteur de stage, pour son encadrement et sa confiance ainsi que le reste de l’équipe de Solidarité Mercier Est : Fabienne Audette, Bianca Boudreau, Élisabeth Caron, Nadya Toupin et Émilie Guérin pour leur accueil chaleureux et mon intégration rapide dans leur quotidien.

Je remercie également Marcus Zepf, tuteur de mémoire et Emmanuel Matteudi responsable du M2 UHCI pour leur aide pendant les démarches précédant le stage.Et parce qu’il y a une vie à côté du stage, merci également à Karine Lapointe et Ariane Joly pour leur accueil en cette fin de mois de Février 2011, à Maxime Dorville pour son aide et son soutien à Montréal comme à Grenoble, ainsi qu’à tous les habitants de Marie-Anne pour avoir rendu cette expérience montréalaise si particuliére.

Enfin, une pensée pour Carole Thiault et Elena Elias que je remercie pour leur précieux appui depuis toutes ces années et ce malgré la distance et à ma famille qui m’a soutenu tout au long de cette aventure, à mon petit frère qui m’a tenu informée des derniers potins français!

Un dernier mot pour mes anciens camarades, ma « Famis montréalaise », qui auront grandement manqués à l’appel pour cette seconde session en terre québécoise.

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Table des matières

Introduction

Partie 1 : S’assoir à la Table de concertation1. Une table de concertation, qu’est-ce que c’est?2. La mission de Solidarité Mercier-Est3. La démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée (RUI)4.Une autre démarche en marche, les Saines Habitudes de Vie (SHV)

Partie 2 : Mes missions1. Le projet « Parcours ton quartier »

1.1 Le volet 1 : valorisation des vitrines commerciales1.2 Environnement et convivialité, le volet 2 places publiques

2. Aménager un quartier durable, le plan d’action quartiers 21.

Partie 3 : Les dessous de Solidarité Mercier-Est1. Se rencontrer, se former.

1.1. Les rencontres1.2. Quelques journées de formation

2. Le virage de Solidarité Mercier-Est

3. La concertation comme centre de processus, mais où se situe l’urbaniste ?

Conclusion

Bibliographie

Annexes

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INTRODUCTION

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INTRODUCTION Diplôme de sociologie fraichement obtenu,

c’est sur les bancs de l’Institut d’Urbanisme

de Grenoble que j’ai choisi, en septembre 2009, de

continuer et clôturer mon cursus universitaire. La

spécialité Urbanisme Habitat et Coopération

Internationale (UHCI pour les initiés) du master

Sciences du territoire offrait une formation complète

et une opportunité unique : celle de pouvoir effectuer

son stage de fin d’étude à l’étranger. Une occasion de

pouvoir mettre en application les acquis des premiers

mois de formation dans le monde professionnel et

d’approfondir nos connaissances, le tout en

immersion dans une autre culture.

En ce qui me concerne le choix de Montréal

s’est très vite imposé. Ayant participé à un échange

entre l’Université de Nice Sophia Antipolis et

l’Université de Québec à Montréal, pour ma troisième

année de licence (2008/2009), et séduite par la ville

c’est le monde professionnel québécois que j’avais

envie de découvrir à travers cette expérience. La

destination n’étant, en théorie, pas la finalité dans le

choix du stage, je me suis pourtant quelque peu

entêtée et j’ai concentré mes recherches en ce lieu.

Après de longs mois de démarches auprès de

différentes structures de stage, c’est finalement une

compatriote IUGienne d’un an mon aînée que je suis

partie succéder au sein de la Table de concertation

Solidarité Mercier-Est dans la métropole

montréalaise. J’allais plus précisément venir en

soutien au coordonnateur de la démarche de

Revitalisation Urbaine Intégrée du quartier, démarche

portée par la Table.

Table de concertation, démarche de

revitalisation urbaine intégrée, très vite j’ai cherché

une correspondance en France. Je n’avais pas encore

quitté le sol français que j’étais déjà presque perdue!

Une chose était certaine, l’affaire tournait autour de

la concertation, discipline découverte dans les cours

de démarche participative à l’IUG et pour laquelle

j’éprouvais un sérieux intérêt. Mais force est de

constater qu’en matière de concertation, français et

québécois n’ont pas les mêmes mécanismes. Alors

qu’en France, nous sommes plus habitués à voir les

pouvoir publics venir concerter les populations, ma

réalité de travail a été tout autre. Ce sont les habitants

qui, notamment à travers les Tables de concertation,

vont trouver les instances publiques. Le système plus

top-down français s’oppose en quelques points au

système bottom-up montréalais. La différence trouve

son explication dans l’Histoire des deux nations. Le

Québec est une province qui se démarque sur bien

des points. Seule province francophone du pays, le

Québec résiste encore et toujours dans l’anglophone

Canada défendant ses valeurs et revendiquant ses

différences. Les québécois se sont battus depuis

toujours pour défendre leurs idéaux, la population

est très impliquée dans sa société il n’est pas étonnant

que la concertation y prenne une plus grande

ampleur. Montréal est une ville administrativement

complexe et je fus surprise par la complexité du jeu

d’acteurs auquel je fus confrontée, me demandant

parfois où été la place d’une jeune étudiante en

urbanisme. La Ville, les arrondissements, les districts,

les quartiers et avec autant, si ce n’est plus, d’échelles

de travail, d’acteurs avec qui travailler et d’enjeux sur

lesquels se pencher.

Chargée de projet à la démarche de

revitalisation urbain intégrée, j’ai pu découvrir de

l’intérieur cet organisme, cette grosse machine

qu’est la concertation et tous les mécanismes

qu’elle implique. A mon portefeuille, trois

projets : la valorisation de vitrines commerciales

vacantes, l’installation de haltes de socialisation et

l’élaboration d’un plan d’action pour un programme

quartier durable. Ce sont ces dix-sept semaines de

stages que je vous propose de partager à travers les

présentations plus détaillée de ma structure d’accueil,

de mes missions et enfin de la réalité aujourd’hui

de l’organisme qui a mon grand étonnement devait

amorcer en ma présence un tournant décisif dans

son organisation.

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Carte 1: La province de Québec

Seule province francophone des neuf du Canada, Québec en est aussi la plus grande et compte 7,9 millions d’habitants.

Source: Maxime Dorville Carte 2: Localisation de Montréal

Métropôle cosmopilite, Montréal concentre 1,7 millions de montréalais dont près de 52% sont

francophones

Source: Maxime DorvilleCarte 3: Les arrondissements de l’île de Montréal

A la suite de l’échec du programme “une ville, une île”,la Ville centre compte aujourd’hui 19 arrondissements tandis que 13 territoires ont choisi de rester des villes de banlieue indépendantes.

Source: Sports et loisirs de Montréal

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INTRODUCTION

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1. Une table de concertation, qu’est-ce que c’est? 2. La Mission de Solidarité Mercier Est 3. La démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée 4. Une autre démarche en marche, les saines habitudes de vie

PARTIE 1:S’assoire à la Table Solidarité Mercier-Est

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partie 1 Solidarité Mercier-Est (SME) est le nom de la

structure qui m’a ouvert ses portes pour ces quatre

mois de stage de fin d’étude. Cette première partie

de mon rapport aura pour but de présenter cet

organisme peu commun pour les français et plus

précisément la démarche de Revitalisation Urbaine

Intégrée (RUI) pour laquelle j’ai travaillé.

1. Une Table de concertation, qu’est-ce que c’est ?

A ma connaissance, il n’existe pas de table

de concertation en France. Créées dans le cadre

du programme d’Initiative montréalaise pour le

soutien du développement de quartier, les tables de

quartiers ont vu le jour dans le but d’ouvrir un lieu

d’échanges entre des partenaires locaux. Ces tables,

« tentent d’arrimer les besoins locaux aux projets

de développement social, de revitalisation urbaine

et de requalification symbolique du quartier »1.

Leur présence dans un quartier permet de canaliser

les tensions qu’il peut y avoir au sein du réseau

d’organismes communautaires locaux, nombreux

à Montréal. Dans son fonctionnement et son

organisation, une Table de concertation peut être

assimilée à une association de loi 1901 en France,

comme par exemple les agences d’urbanisme. Né

de la fusion entre Mercier Est quartier en santé

(MEQES) et la Table de concertation des organismes

communautaires de Mercier Est (TCOCME) en

2001, Solidarité Mercier Est est un organisme sans

but lucratif (OBNL) composé d’une Assemblée

des membres qui comptabilise une soixantaine

d’adhérents, d’un Conseil d’administration et d’une

équipe de coordination.

- L’Assemblée des membres se réunit cinq

fois par année lors des assemblées régulières de

membres (ARM). Elles sont l’occasion pour l’équipe

de coordination, de partager avec ses membres

l’avancée des projets préalablement concertés et

votés. Les membres de Solidarité Mercier Est sont

1. Doc RUI

des organismes communautaires du quartier mais

peuvent également être des citoyens souhaitant

participer au développement de Mercier Est.

-Le conseil d’administration (CA) est composé

de sept officiers élus par les membres et se réunit

dix fois par année. C’est lui qui mandate les comités

de Travail créés pour chacun des différents projets

mais il n’a pas de pouvoir décisionnel. C’est aussi le

conseil d’administration qui entérine tout projet ou

modification aux règlements généraux.

- L’équipe de coordination est représentée

par les employés de Solidarité dont j’ai eu la chance

de faire partie. C’est elle qui assure à temps plein la

gestion courante des dossiers de la Table.

Ces instances démocratiques ont créé différents

comités afin d’optimiser la concertation. Au nombre

de douze à la création de l’organisme, nous en

comptons quatre depuis 2003:

- Le CCOCAL : Comité de Concertation pour

les Organismes Communautaires Autonomes Locaux,

où se partagent les réalités communes, se créent

des partenariats et se consolident les organismes

œuvrant dans le quartier ;

- Le CCEU : Comité de Concertation en

Environnement et Urbanisme, autour des enjeux

de quartier liés à l’environnement, au cadre bâti et

l’aménagement du territoire ;

- Le CCEF : Comité de Concertation pour

les Enfants de 0-5 ans et leur Famille, qui pilote la

démarche de concertation du même nom ;

- Le CLR : Comité Local de Revitalisation

concernant la démarche de revitalisation urbaine

intégrée.

C’est tout ce monde ensemble, que l’on

nomme le « milieu»2, qui tente d’apporter les

réponses adéquates aux problématiques actuelles

que sont la lutte à la pauvreté, l’amélioration de

cadre de vie et l’offre de services et d’équipements

publics, dans une approche intersectorielle et multi-

réseaux.

2 Définir milieu

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2. La mission de Solidarité Mercier-Est.

Pour mieux atteindre leurs objectifs, les

membres ont doté l’organisme d’une mission

officielle. Nous verrons par la suite que la mission de

Solidarité Mercier Est est aujourd’hui un point délicat

car sujet à quelques malaises. La troisième partie

de ce rapport portera notamment sur la remise en

question que traverse en ce moment l’organisme et

le virage qu’il amorce.

A l’heure actuelle, la mission officielle inscrite en

2001, dans les règlements généraux est formulée

comme suit :

« Regrouper des citoyens, des groupes,

des organisations communautaires et des

institutions œuvrant dans le quartier afin de

participer collectivement au développement

social, communautaire, environnemental

et économique de ce quartier. Elle cherche

également à favoriser la promotion du

quartier Mercier Est, l’amélioration de la

qualité de vie des citoyens qui y résident

ainsi que le développement des organismes

communautaires autonomes qui y sont

implantés.1 »

A mon sens, nous pourrions considérer que

Solidarité Mercier-Est est aux organismes du quartier

ce qu’eux-mêmes sont pour les citoyens. La Table

est certes en lien direct avec les citoyens et son but

premier est leur implication et leur mobilisation dans

les projets du quartier. Mais dans sa vie de tous les

jours, Solidarité Mercier-Est est, pour les institutions

et les organismes, un lieu d’échange, de partage, de

propositions autours des maux de Mercier-Est et des

solutions pour y remédier. Toutefois, cette mission

inchangée depuis 2001 ne sonne aujourd’hui plus

en parfaite harmonie avec les activités de l’équipe

de coordination. La concertation est toujours le mot

d’ordre rythmant de quotidien de l’équipe, mais

petit à petit les équipiers se sont lancés, sans trop le

préméditer, dans la gestion de différents projets.

Ce changement profond a sans doute été amorcé par

l’adoption en 2003 du portage de la démarche de

Revitalisation Urbaine Intégrée.

3. Réglements généraux de Solidarité Mercier-Est adoptés en

juin 2009

Schéma 1: Organigramme de Solidarité Mercier-Est

Source: Préscilia Langevin

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Partie 1

3. La démarche de Revitalisation Urbaine Intégrée.

La Revitalisation Urbaine Intégrée (RUI) est

une démarche, un programme, lancée par la Ville

de Montréal pour « améliorer les conditions socio-

économiques et le cadre de vie d’un territoire

défavorisé »1. Depuis 2002, la Ville permet aux

secteurs où se concentrent des poches de pauvreté

de bénéficier d’un plan de financement sur dix

ans afin de créer des milieux de vie dynamique et

agréables à vivre. Cette démarche est souvent portée

par la Table du quartier du secteur concerné.

Ce qui importe dans la RUI, c’est le qualificatif «

intégrée ». Il renvoie aux caractéristiques de la

démarche qui se veut être inclusive, territorialisée,

4. Ville de Montréa, « projet pilote de RUI, démarche d’évaluation », septembre 2004

globale en ce qui concerne les enjeux, intersectoriels

et participatifs. Les maîtres mots sont la coordination,

la participation et la concertation afin d’agir de

manière adéquate pour la gestion des réalités et des

problèmes rencontrés.

En 2006, la candidature de l’arrondissement Mercier-

Hochelaga-Maisonneuve est acceptée par la Ville et

le quartier Mercier-Est se voit doté d’une zone RUI

(cf carte 3) située au Sud de l’artère commerciale

Hochelaga. C’est sans surprise la Table Solidarité

Mercier-Est qui hérite du port de la démarche. En

2007, le Comité local de revitalisation de Mercier-

Est adopte un plan directeur. Aujourd’hui dans sa

quatrième, la RUI coordonnée par Carlos Martinez,

maintient ses efforts pour redynamiser la zone en

mettant particulièrement l’accent revitalisation de

l’artère commerciale que constitue la rue Hochelaga.

A la fin du mandat, l’idéal serait de pouvoir mobiliser

et réunir les commerçants dans un comité de

commerçants afin qu’ils puissent unir leurs forces

et venir à bout de la désertification commerciale qui

sévit sur Hochelaga.

Carte 4: L’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Les six orientations de Solidarité Mercier-Est :

Suite au forum de 2005, l’organisme a monté son plan d’action autour de six grandes orientations:- Favoriser la rénovation des logements, la construction de logements sociaux et communautaire et mettre l’accent sur les programmes d’accès à la propriété- Encourager le sentiment d’appartenance au quartier, améliorer l’accueil des communautés culturelle, encourager des projets intergénérationnels et les fêtes de quartier- Dynamiser la revitalisation et développer l’attractivité du quartier- Perfectionner la desserte du quartier en transport en commun et la couverture du quartier en termes de pistes cyclables- Consolider l’offre de loisirs dans le quartier avec notamment la construction d’un centre récréosportif- Améliorer la qualité de vie des citoyens en intervenant notamment sur la cohabitation des secteurs résidentiels et industriels et sur la mise en valeur des espaces verts existants.

Source: Préscilia Langevin

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1.4. Une autre démarche à venir, les saines habitudes de vie. (SHV)

Dès le début de mon stage je compris qu’un

autre dossier ferait beaucoup parler de lui : celui des

Saines Habitudes de Vie. Le bailleur de fonds Québec

en forme soutient depuis 2002 les projets visant

à faire la promotion de comportements plus sains

auprès des populations. Mercier-Est avait entrepris,

en concertation avec son Milieu, d’entreprendre les

démarches afin de tenter sa chance en cette année

2011. Dès ma deuxième semaine de stage, j’ai eu

la chance d’assister à un atelier de concertation,

représentants des organismes du milieu,

représentants politiques ; personnel des écoles et

citoyens furent réunis autour de trois sujets. D’abord

la présentation du premier jet du portrait social de

Mercier-Est, qui fut malheureusement très critiqué.

Venait ensuite la séance des ateliers. Les participants

ont été répartis en plusieurs petits groupes, chaque

groupe faisant la synthèse des besoins du quartier en

matière de saine alimentation et d’infrastructures. La

rencontre s’est finalement close par le vote décidant

si oui ou non le milieu était prêt à déposer un plan

d’action cette année et tenter sa chance auprès de

Québec en Forme. Après de longues discussions,

la réponse fut positive, Emilie Guérin et Elisabeth

Caron, salariée chez SME, avaient alors deux petits

mois pour mener les deux comités de travail créés à

bon port. J’ai pour ma part tenté de m’intégrer dans

le comité de travail du plan d’action. J’ai pu participer

aux riches échanges et observer comment se monter

un plan d’action.

Ce dernier s’est finalement articulé autour de trois

priorités :

- Faciliter la pratique de l’activité physique,

l’utilisation des transports actifs et l’accès à

une alimentation saine pour l’ensemble de la

population ;

- Modifier les comportements des individus

par le biais d’activités de sensibilisation et

de promotion ainsi qu’en développant les

compétences et les habiletés liées aux saines

habitudes de vie ;

- Intégrer, de manière concertée, les saines

habitudes de vie au cœur des pratiques des

acteurs du quartier.

Enfin, même si leurs activités furent moins en

lien avec mon champ d’étude et d’action, je tiens à

souligner l’excellent travail de Bianca Boudreau au

sein de la démarche enfance famille, et d’Elisabeth

Caron qui articule avec beaucoup d’enthousiasme le

comité Eveille à la Lecture et à l’Ecriture (ELE).

L’équipe de Solidarité Mercier-Est:Bianca Boudreau, Emilie Guérin, Fabienne Audette, Nadya Toupin, Elisabeth Caron et Carlos Martinez

Le quartier Mercier-Est en chiffreSitué dans l’arrondissement Mercier-Ho-chelaga Maisonneuve, Mercier-Est c’est, 7,2 km2, 5 territoires dans lesquels oeu-vrent X organismes. Les citoyens bénéfi-cient aujourd’hui de 2 pistes cyclables et X parcs. 1 voie ferrée constitue une barrière physique. Le quartier compte 41 890 ha-bitants dont 44% ont 35-64 ans et 6% 15-19 ans. 23,7% de personnes vivent sous le seuil de pauvreté

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Partie 1

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1. Le projet “Parcours ton quartier”

1.1 volet 1: Valorisa tion des vitrines commerciales

1.2 environnement et convivialité, le volet places publiques

2. aménager des quartiers durables, le plan d’action quartiers 21”

PARTIE 2:Mes missions a la Table de concertation

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partie 2

C’est donc en tant que stagiaire, chargée de

projet au développement urbain, que j’ai intégrée

la RUI de Mercier-Est aux côtés de Carlos Martinez,

coordonnateur de la démarche. La zone RUI est la

zone du quartier située au sud de la rue Hochelaga.

Mon mandat fut dans la continuité de celui de la

stagiaire précédente, elle aussi venue de l’IUG.

Dès mon arrivée, deux projets posés sur la table

n’attendaient presque que moi : les deux volets du

projet parcours. Puis au fil des semaines, un troisième

projet, celui de Quartier 21, est venu s’intégrer dans

les colonnes de mon agenda. Mon temps de travail

fut donc principalement partagé entre ces trois

projets.

1. Le projet « Parcours ton quartier ».

Le projet « Parcours » est sans conteste le

plus gros projet de la RUI édition 2011. Et pour cause,

il regroupe en réalité deux volets distincts mais

interdépendants : un volet valorisation de vitrines

commerciales et un volet haltes répits.

1.1. Volet 1 : Valorisation des vitrines commerciales.

A la première lecture des dossiers en cours

à Mercier-Est lors de mon acceptation de stage, le

projet de fausses vitrines commerciales est peut

être celui qui m’a confirmé mon choix d’intégrer

la RUI de Mercier-Est. En effet, le concept peut

paraître relativement simple, mais je trouvais l’idée

originale et de thématique parfaitement actuelle,

particulièrement au lendemain du colloque « la

ville créative en question » organisé à l’IUG (avec

ne l’oublions pas la participation de l’association

URBACOM). Le concept en question est d’intégrer

des œuvres d’art, principalement des photographies,

dans les vitrines commerciales vides. Cette idée est

en réalité réfléchie depuis l’hiver 2010 et fait suite

au constat de la désertification des commerçants

de la rue Hochalaga, pourtant artère commerciale

du quartier. On dénote alors une hausse du

sentiment de sécurité chez les piétons, accentué

par la multiplication des tags sur les murs, arrêts

de bus et autres boites aux lettres. L’expérience des

fausses vitrines commerciales avait déjà été menée

à Montréal, le long de la rue Ontario Est. (cf photos)

Cette opération permet de revitaliser une portion du

quartier, de contribuer à l’esthétisme de la rue mais

aussi de créer une certaine animation de l’espace

public. Mais le chemin à parcourir fut long avant de

pouvoir inaugurer les vitrines.

A mon arrivée, un premier recensement des

vitrines vides avait été réalisé. La première chose à

faire en arrivant sur ce dossier a été de me familiariser

avec la liste des commerçants et de faire une mise à

jour. Mon premier travail à faire a été de supprimer

de la liste les locaux maintenant occupés. Nous avons

ensuite parcouru la rue Hochelaga à la recherche de

nouveaux locaux vacants afin de créer un nouveau

répertoire de contacts. Les choses se compliquent

quand vient justement la phase de contact avec les

propriétaires. La première difficulté a été de trouver

les exactes coordonnées des propriétaires des lieux.

C’est à ce stade un vrai travail d’enquêtrice que j’ai

dû entreprendre. Plusieurs cas se sont présentés. A

partir de l’adresse du local, j’ai pu retrouver le nom du

propriétaire puis son numéro de téléphone. La piste

du propriétaire a également pu être remontée grâce

Carte 3: La zone RUI du quartier Mercier-Est

Source: Préscilia Langevin

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au locataire ou à l’agent immobilier en charge de la

transaction. Vient ensuite l’étape de la proposition

du projet aux différents propriétaires. C’est ici que les

affaires se corsent, j’ai dû me heurter à un manque de

volonté de la part des personnes contactées. Je leur

présentais un projet qui leur permettais de mettre en

valeur leur local qu’ils cherchaient à céder par une

opération qui ne leur coutait pas un sous et dans

laquelle leur seule responsabilité était de nous laisser

entrer dans le commerce le temps d’une journée.

La question qui m’a été le plus souvent retournée

fut de savoir quel était notre « intérêt » dans ce

projet, qu’est-ce que Solidarité pourrait en retirer.

La réponse était simple : notre mandat est d’aider

à la revitalisation du quartier, en menant à terme

ce projet nous accomplissions une partie de notre

mission. Réponse visiblement peu convaincante

puisque seulement deux propriétaires ont accepté,

non sans prudence, de nous suivre dans cette

entreprise. Notons toutefois que certains ne sont

pas totalement fermés au projet, à mon avis ils ne

souhaitent simplement ne pas faire parti du premier

essai. J’ai tenté évidemment de comprendre le

pourquoi d’une telle réticence. C’est Carlos Martinez

qui m’a fait part de ce qu’il pensait en être les raisons

: l’argent de la Table venant essentiellement de

l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

ou de la Ville Centre, nous sommes souvent associés

à ces institutions et à leur pouvoir. Les règles en

matière de commerce et d’urbanisme sont strictes et

c’est locaux vacants depuis bien longtemps peuvent

ne plus respecter les normes. En ce sens, certains

propriétaires peuvent voir en nous la menace d’une

inspection et d’une amande. Il faut aussi préciser que

la rue Hochelaga a essuyé il y a peu de temps un échec

dans le montage d’une association des commerçants,

qui serait pourtant un atout dans le quartier, et qui

reste le principal objectif de la RUI. Accompagné d’un

document illustrant le projet, nous sommes tout de

même allés rencontrer les plus intéressés.

Une fois les commerçants approchés et une

poigné se disant prêts à embarquer, il était temps de

contacter ceux qui allaient être nos partenaires dans

ce projet : la maison de l’image et de la photographie

de Montréal, l’UMA . Ce sont eux qui avaient déjà

réalisé avec succès une opération similaire sur la

rue Ontario Est, nous leur avons donc proposé

de venir étendre leurs activités dans Mercier-Est.

Le photographe André Cornellier et sa stagiaire

Marine Courillon se sont donc joints à nous. Après

des débuts de collaboration légèrement chaotiques,

l’entente fut tacitement signée. La RUI de Mercier-

Est fairait le lien entre l’UMA et les commerçants

tandis que l’UMA s’occuperait de chercher artistes

et œuvres qui investiraient les vitrines. Après

quelques visites de terrain et rencontre avec les

propriétaires, deux contrats ont effectivement été

signés et les photos ont pu être sélectionnées puis

installées. Ces contrats portent l’UMA garant de tous

dommages éventuellement causés durant la journée

d’installation tandis que le propriétaire s’engage

à prévenir l’organisme une semaine à l’avance sa

volonté d’enlever la photographie. Le propriétaire

n’apporte aucune contribution financière. Chaque

vitrine a coûté 2 000 $, l’UMA bénéficiant de plusieurs

subventions nationales et régionales a pu investir 3

000 $ dans notre projet tandis que la RUI est venu

compléter le montage financier.

L’installation s’est faite le 13 Juin 2011, l’aide d’un

citoyen et de l’organisme Y’a qulqu’un de l’autr’bord

du mur ont été solicité….

Il est encore tôt pour évaluer l’impact qu’ont

pu avoir ces deux premières vitrines dans Mercier-Est.

Une chose est certaine, le coordonnateur ne compte

pas s’arrêter là et le projet fait parler de lui puisque

le quartier voisin est prêt à venir se joindre au projet.

Je suis pour ma part convaincue de l’impact visuel

crée par ce projet et souhaite réellement que ces

deux premières « fausses vitrines » donnent le goût

aux autres propriétaires de participer à un deuxième

volet. La seule limite que je pourrais voir en ce projet

et la séparation entre le processus d’approche des

commerçants et celui de la sélection des œuvres.

Ces œuvres occuperont certes un espace privé mais

Page 27: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

Partie 2

Source: Préscilia Langevin

sont des vitrines ouvertes sur l’espace public et bien

que les propriétaires soient un minimum impliqués

dans les choix d’André Cornellier et son équipe, je ne

suis pas sûre que les mots citoyens soient toujours

écoutés. Ce projet pose la question de la libre

occupation de l’espace public et l’appropriation de

celui-ci par le plus grand nombre, l’art est subjectif, il

ne peut plaire à tout le monde, alors quel public viser

? Mais relevons qu’il reverse quelque peu l’accès à

l’art par tous et permet une animation d’une artère

qui en a aujourd’hui grand besoin.

Source: Préscilia Langevin

L’organisme YQQ:

Derrière l’acronyme YYQ (à prononcer à l’anglaise

s’il vous plait!), se cache l’organisme « Y’a

quelqu’un l’aut’bord du mur ». C’est une entreprise

d’économie sociale visant la revitalisation urbaine,

notamment à travers le nettoyage de graffitis. YQQ

est également le gestionnaire de deux programmes

d’actions environnementales, que l’on nomme ici

des Eco-quartiers. C’est en ce lieu que bon nombre

d’organisme trouvent plantes et savoir-faire en

verdissement. YQQ est un organisme actif qui

se fait connaitre principalement par son activité

d’agriculture urbaine qui fleurit doucement dans

le quartier. Ces « Jardins solidaires » regroupent

des citoyens-bénévoles qui font office de jardiniers

en se chargeant de l’entretien de l’ensemble des

jardins. Les participants se partagent le travail, les

outils et bien évidemment les récoltes.

Plus d’infos :

http://www.info-yqq.com/

Page 28: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

Les fausses vitrines 2011 de la rue Hochelaga

Ancienne Boutique de vêtement, 8434 rue Hochela-ga, Propriétée de Mme Emmanuella Monacco

Réalisation: UMA http://www.umamontreal.com/Artiste:

Source: Préscilia Langevin

Ancien restaurant 8582 rue Hochelaga, Propriétée de Mr Benoit Frenette, loué par Mr Tenten

Source: Préscilia Langevin

Source: Préscilia Langevin

Réalisation: UMA http://www.umamontreal.com/Artiste:

Source: Préscilia Langevin

Source: Préscilia Langevin

Source: Préscilia Langevin

Page 29: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

partie 21.2. Environnement et convivialité,

le volet haltes répits.

Le deuxième volet du projet parcours est celui

de l’installation de places publiques sur cette même

rue Hochelaga. Cette partie du projet vise plusieurs

objectifs. Celui de doter les citoyens du quartier

de places animant l’artère Hochelaga et favorisant

la socialisation; de greffer des poumons verts le

long de la rue, mais aussi de donner au quartier

son identité propre. En effet, ces premières places,

situées à proximité les unes des autres, répondent

à des critères en termes de mobilier urbain, de

verdissement et de marquage au sol qui créent une

signature visuelle. Hochelaga étant le premier nom

du fleuve Saint-Laurent, le mobilier urbain fut pensé

en termes de courbes et de formes semblables à des

galets pour rappeler la proximité du fleuve. Enfin, ce

parcours de places publiques permet de créer un lien

structurant entre le haut du quartier et la promenade

Bellerive au Sud, le plus grand espace vert et de loisir

du quartier.

Ces trois places qui ont fleuri au cours de

l’été 2011 sont l’aboutissement d’un long processus

commencé en 2010 et dans lequel j’ai eu plaisir à

m’investir. Pour remettre en contexte, faisons l’état

des lieux à mon arrivée dans Mercier-Est. L’année

précédent mon arrivée, les membres du comité

aviseur de la démarche RUI avaient déterminés la

nécessité de l’installation de places publiques et

quelques lieux stratégiques avaient été priorisés.

Deux jeunes architectes paysagistes, Valérie

Tremblay-Gravel et Guillaume Paradis, avaient été

contactés pour réaliser des esquisses des deux

endroits arrivant en tête de la liste du comité. De

leur côté, Emilie Guérin, alors agente de milieu et

soutien à la RUI, et Carlos Martinez avaient rencontré

les partenaires de l’atelier m3béton et réfléchis à

un concept de signature à proposer au comité. J’ai

donc fait mon entrée officielle sur ce dossier avec

le montage d’un power point et la présentation de

l’avancé du projet à la rencontre des membres du

comité aviseur le 24 mars 2011. Les lieux des places

ont alors été révélés ainsi que les premiers plans de

Valérie Tremblay-Gravel, tout devait être approuvé

pour pouvoir poursuivre le projet. Nous avons donc

explicité le concept de signature :

- Un mobilier en béton et en bois, fait de

courbes et de galets pour rappeler le fleuve

- L’intégration de jeu permettant une dimension

récréative et ludique

- Un marquage au sol pour plus de visibilité et

une signature plus marquée

Ces trois aspects ont alors été votés à l’unanimité, mais

des recommandations d’unité et un réajustement

du marquage au sol ont été émises ce jour là. Nous

avion par ailleurs une surprise pour le comité. En

effet, un nouveau site venait d’être trouvé. Lors de

nos rencontres avec les propriétaires de vitrines

vides pour le volet « valorisation », il s’est avéré que

la propriétaire d’un ancien commerce était aussi

celle de la boulangerie juste à côté. Celle-ci nous

a exprimé son envie de voir s’installer devant son

commerce des bancs pour que ces clients les plus

âgés puissent s’y reposer. Devant tant de coopération

citoyenne, nous n’avons pas hésité à intégrer cette

petite place au projet, bouclant ainsi le répertoire

des sites où intervenir. C’est autour des discussions

de cette rencontre que le projet places publiques a, à

mon sens, pris un nouveau souffle.

L’équipe RUI a alors dédoublé d’effort pour

que les places sortent de terre à l’été 2011. Il était

entendu que la toute première place serait celle en

avant de l’organisme des jeunes du quartier : l’Antre-

Jeunes. J’appris alors que le projet avait en réalité été

initié avec eux, lorsque que ma prédécesseur avait

été rencontrer quelques jeunes et réaliser avec eux

un premier croquis. C’est donc non peu fiers que nous

sommes partis un soir d’Avril retrouver ces jeunes

designers en herbe pour leur montrer où en été le

projet. Les architectes paysagistes avaient de leur

côté eu le temps de réajuster les plans, les esquisses

avaient depuis ce jour trouvé leur concept de base!

Le temps était venu de rencontrer les deux autres

Page 30: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

propriétaires, Monsieur Frenette, propriétaire de la

lunetterie Iris, avaient également fait part l’année

précédente, de son engouement pour le projet et

avait accepté qu’une des places voit le jour sur le

côté de son commerce. Nous lui avons présenté

plans et concepts, il fut ravi de voir que le projet était

loin d’être abandonné malgré le temps sans nouvelle

depuis l’an passé, et nous a démontré une nouvelle

fois sa volonté. La boulangère fut elle aussi mise au

courant des avancés du projet, mais ce fut en réalité

une formalité puisque le délai fut bien moins long

pour elle qui découvrait à peine Solidarité Mercier-

Est et sa démarche de RUI.

Les citoyens n’ayant pas montré de désaccord,

nous pouvions poursuivre nos investigations. Une

des étapes importantes fut sans doute le vote du

comité local de revitalisation (CLR) et le délicat vote

du budget. Comme prévisible, l’inclusion d’une

troisième place et la stratégie d’en faire trois d’un

coup furent des facteurs de factures salées pour la

démarche RUI qui devait faire voter une nouvelle

répartition des ressources. Nous ne parlerons pas

d’argent ici, le plus important étant de souligner que

l’ensemble des membres du CLR furent d’accord avec

nous sur le poids et la nécessité de ce projet et ont

tous démontré leur soutient en acceptant la solution

de financement proposée par Carlos Martinez.

Le budget maintenant bouclé, nous avons

pu faire de dernier réajustement concernant le

mobilier. J’ai pu rencontrer les membres de l’équipe

de l’atelier m3béton à plusieurs reprises. Ensemble,

nous avons pu matérialiser les idées dégagées lors

des différentes rencontres. Le mobilier est constitué

de quatre éléments :

- Des bancs droits, les pieds en béton, l’assise

en en plastique recyclé

- Des bancs en courbe de mêmes matériaux

- Des pastilles en béton de 36 pouces. Pour

l’Antre-Jeune, le dessus de la pastille seront

taillés de sorte à pouvoir recevoir de la

mosaïque

- Des pastilles de 18 pouces, pouvant se

superposées aux plus grosses. (inspirées par

New York)

Une fois l’accord sur les éléments qui

composeront bientôt le paysage de la rue Hochelaga,

il restait une dernière étape avant le lancement officiel

de la production des moules et du mobilier. Dernière

mais non des moindre, celle de l’approbation de

l’arrondissement. Nous sommes donc partis fin avril

rencontrer le service urbanisme de l’arrondissement

Mercier-Hochelaga-Maisonneuve afin d’avoir

leurs dernières recommandation avant de pouvoir

soumettre de façon officielle et définitive les plans

des trois places. Les membres de l’arrondissement

se sont montrés impressionnés par le projet

et relativement enthousiastes. Cependant, un

obstacle de taille nous a invité à revoir notre copie,

le marquage au sol proposait été loin de faire les

joies de l’arrondissement. Même si l’esthétisme fut

apprécié, les règles sont strictes dans ce domaine et

nous avons dû faire face à un argument auquel nous

n’avions pas pensé : le marquage au sol pouvait s’il

était utilisé à tord et à travers devenir un support

publicitaire qui pourrait devenir disgracieux pour

la rue sur laquelle il est apposé. C’est pourquoi, le

marquage au sol sortant de la signalisation routière

est rigoureusement interdit sur l’espace public. Une

dérogation peut éventuellement être obtenue pour

l’emprise privée. Toutefois, l’arrondissement se

montrait favorable à un marquage au sol distinct du

code de la route, à la seule condition que le motif

choisi soit uniforme pour les trois places. C’est à

ce moment qu’un scénario au marquage au sol

représentant des empreintes de pas à vu le jour. Moins

original et audacieux que les premières propositions,

cette idée collait tout de même parfaitement avec le

titre et l’idée du projet : le projet « parcours ».

C’est donc avec quelques nouvelles directives

que nous sommes sortis de cette rencontre. Il nous

restait un peu moins d’un mois pour donner les

dernières retouches aux plans avant de pouvoir

Page 31: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

partie 2les déposer officiellement sur le bureau de

l’arrondissement qui devait le faire voter à son conseil

d’arrondissement du mois de Juin 2011, sans quoi

le projet ne pourrait voir le jour cette année là. Un

ultime rendez-vous avec les architectes s’imposaient.

Nous devions leur faire un compte rendu de notre

entrevue afin qu’ils puissent modifier les plans et y

intégrer les nouveaux motifs de marquage au sol. Nous

avons tout de même voulu tenté notre chance avec

le premier marquage, c’est pourquoi, armée d’une

ortho-photo, j’ai pu transmettre aux architectes les

délimitations de l’emprise publique sur laquelle nous

proposerions de peindre les premiers motifs au cas

où une dérogation pourrait être accordée. De notre

côté, nous avons ensuite rencontré l’organisme “Y a

quelqu’un d’l’aut’bord” du mur portant le programme

d’éco-quartier dans le district Tétrault ville. Nous

souhaitions qu’ils intègrent le partenariat et réalise

le volet verdissement du projet. Propositions qu’ils

ont acceptées.

Le système de gouvernance monté, les plans

finaux remis à l’arrondissement, nous n’attendions

plus que le feu vert de celui-ci pour démarrer les

investigations. Ce feu vert fut donné le 7 juin 2011. La

production des moules fut lancée, le projet allait bel

et bien de réalisé en 2011. Rentrée en France bien

plus tôt, je n’ai malheureusement pas pu participer

à l’aménagement des places et admirer le résultat,

mais reste très heureuse de savoir que le projet est

pu (enfin) voir le jour.

Cette mission a probablement était un réel

fil rouge tout au long de mon stage. De nombreux

rebondissements sont venus ponctués les longs

moments d’attentes de validation ou de document.

C’est à travers ce projet que j’ai pu saisir l’immensité

et la complexité du jeu d’acteurs qui peut se jouer

atour d’un projet. J’ai pu observer les différents

niveaux d’implication et suis restée agréablement

surprise de la volonté que peuvent avoir certains

citoyens dans l’implication dans des projets locaux.

J’ai également pu constater les difficultés que peut

entrainer cette multiplicité d’acteurs, que trouver

l’argent n’est pas toujours la chose la plus difficile

Le vrai défi est celui de faire s’accorder toutes les

machines administratives mises en œuvre.

De plus, chacun a sa vision du projet et veut intégrer

son idée. Je pense notamment aux rapports parfois

tumultueux avec nos jeunes architectes qui, n’étant

pas à nos côtes tout au long du processus, n’ont

visiblement pas toujours saisi les enjeux et on par-

fois eu du mal à se plier à nos exigences. Il est aussi

frustrant de ne pas pouvoir illustrer sois même ses

idées, ou de na pas être présents lors des réalisations

graphiques. Chacun a sa propre image du rendu fi-

nal qu’il est impossible d’être réalisé exactement par

une tierce personne. J’avais tenté de me joindre aux

architectes pour la réalisation des plans, mais ces

derniers n’avaient que peu de temps à accorder à la

réalisation des esquisses et ont préféré les réaliser

seuls. Mais tout cela n’enlève rien à la beauté du

projet, encore une fois trop jeune pour être réelle-

ment évalué. L’hiver montréalais étant très rude, les

placettes ne seront pas utilisées, mais nuls doutes

qu’elles ramèneront un peu de vie sur Hochelaga dès

le printemps prochain. Ce volet du projet illustre ici

l’importance que peuvent avoir les lieux de rencon-

tre au sein d’un quartier et, notons le, se démarque

par une réelle implication citoyenne.

Carte 5: Proximité des sites

Source: Google Map

Page 32: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

Les trois sites ciblés sur la rue Hochelaga

Source: Préscilia Langevin

C: La patisserie de l’Est, 8434 Rue Hochelaga

B: L’Antre-Jeunes, 8615 Rue Hochelaga

A: Lunetterie Iris, 8590 Rue Hochelaga

Source: Isadora Bailleux

Source: Isadora Bailleux

Page 33: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

partie 2Les croquis - réalisation Valéry Tremblays-Gravel, Guillaume Paradis, 2011

Page 34: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

2. Aménager des quartiers durables, plan d’action du quartier 21.

Le dicton dit « en Avril ne te découvre pas d’un fil », mais à la RUI de Mercier-Est les projets filent de bon train. Aussi, une nouvelle mission non inscrite à ma fiche de stage de départ, est venue s’immiscer dans nos dossiers : la construction d’un plan d’action le programme quartiers 21 lancé par la Ville de Montréal. Le programme Quartier 21 entre dans le plan de la Ville de Montréal de développement durable 2010-2015. Ses objectifs sont : la prise en compte des dimensions environnementales, sociales et économiques, l’application des principes de développement durable, la continuité avec les orientations du Plan de développement durable de la collectivité montréalaise (entre autre : réduction des gaz à effet de serre, amélioration de la qualité de l’air, retenir les familles à Montréal, être solidaire et équitable…). Ce programme met l’accent sur l’environnement bâti qui est une condition sinequanon pour appliquer au projet.

Mercier-Est s’est vu refusé par deux fois sa candidature de quartier 21, mais l’abandon n’étant pas méxicain, Carlos Martinez a réuni une nouvelle fois autour de la Table les partenaires à ce sujet. Le CLR ayant donné son accord pour une troisième tentative, j’ai par la suite pris connaissance du projet présenté l’an dernier. Après une lecture attentive de ce qu’est un quartier 21 pour la Ville, des modalités de financement, j’ai pu participer activement aux discussions et à l’élaboration d’un plan d’action. Pour cette troisième tentative, nous avons choisi la stratégie du transport actif. Au fur et à mesure

des rencontre et discussions avec les différents acteurs du domaine, principalement YQQ et le Centre d’Écologie Urbaine de Montréal (CEUM), une trame à doucement vu le jour : la construction d’un réseau « vers ». L’axe fort du projet est ainsi devenu l’idée de répertorier les différents points d’intérêt du quartier (parcs, culture, écoles, organismes, institutions…), de les cartographier puis de créer un lien sécurisé pour les piétons et les cyclistes au sein du quartier. Un réseau vert et « vers » transportant les modes actifs de déplacements vers les quatre coins du quartier Mercier-Est. Sous la supervision de mon tuteur de stage, je me suis donc lancée dans la rédaction du formulaire de lettre d’intention de quartier 21, laissant à mon co-équipier le montage financier. Parallèlement à ce processus de rédaction, nous avons rencontré différents partenaires afin de partager les idées et d’obtenir des lettres d’appui à joindre au dossier. L’ultime rencontre fut celle avec le maire de l’arrondissement, Réal Ménard, qui nous a apporté son soutien et s’en engagé, en cas d’acceptation de notre projet, à aider à la réalisation de certaines actions. Les différentes actions du plan furent présentées sous formes de tableau, comme le veux le protocole. (cf doc en annexe)Notre stratégie vise à :

- Réduire le nombre des déplacements, notamment ceux concernant les commerces de proximité, qui se font actuellement en voiture car les distances sont trop longues pour se faire à pied mais assez courtes pour se faire à vélo par l’augmentation du nombre de supports à vélo aux abords des commerces, organismes, institutions, écoles…,- Accroitre la sécurité des piétons et des

Dessin du mobilier réalisé par

http://www.m3beton.ca/

Page 35: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

partie 2cyclistes et étendre le réseau rues apaisées, sécurisées et conviviales pour les modes doux par la création d’un parcours « vers » et le développement d’une signalisation adaptée,- Sensibiliser les plus jeunes et participer au changement des comportements par l’installation du programme boltage dans les écoles primaires du quartier incitant les écoliers à utiliser la marche ou le vélo pour se rendre à l’école,- Améliorer l’accès aux transports actifs par la mise sur pied d’une coopérative solidaire dans le quartier, une flotte de vélos pourra par ailleurs être mise à la disposition des institutions et des organismes pour les déplacements dans le quartiers de leurs employés,- Poursuivre le projet des places publiques en en intégrant de nouvelles sur Hochelaga, permettant ainsi d’accroitre le verdissement et la convivialité, dans chacune des places un jeu sera intégré pour permettre aux plus jeunes de bouger tout en diversifiant leurs activités,- Sécuriser et embellir les rues du quartier par l’installation de saillies fleuries et de plates bandes au sein du réseau « vers ».

Notre idée est donc de faire en sorte que les citoyens puissent bouger dans leur quartier en toute sécurité et dans un cadre de vie agréable. Il est évident qu’un quartier ne devient pas durable lorsque la seule thématique des transports est abordée. Mais ce chois stratégique s’est fait en connaissance des différents projets en cours ou à venir dans le quartier. Les jardins solidaires fleurissants dans Mercier-Est apparaitront dans la signalisation locale et permettront l’accès à des produits alimentaires de qualité pour les plus démunis. La thématique du logement est déjà largement abordée par les projets immobiliers Peter Hall et Carre Soho, le plus imposant développement du faubourg de Contrecoeur. À l’ensemble de ces projets vient s’ajouter la démarche des saines habitudes (cf première partie) de vie qui est entamée depuis 2009 et dont le financement de projet est prévu pour janvier 2012. Ce sont tous ces projets ensemble qui contribuent à l’élaboration d’un quartier durable. La réponse fut donnée lors de la dernière semaine de mon stage ….

La suite ….

J’ai pour ma part eu beaucoup de plaisir à contribuer à la rédaction du plan d’action et à la réflexion sur ce projet auquel je souhaite un brillant avenir. Il souligne à quel point l’amélioration du cadre de vie est un enjeu important pour les municipalités et comment les enjeux du développement durable sont aujourd’hui ancré dans la réflexion urbaine. Il revoit également à un thème de plus en plus récurent, l’enjeu du partage de la rue entre les différents usagers. La principale difficulté pour ce dossier est d’ordre climatique. En effet, il n’est pas évident de réfléchir à des aménagements piétons et cyclistes résistants aux intempéries et aux machines de déneigement. Je me suis pour ma part souvent posé la question justement du comment favoriser le transport actif l’hiver, dans un pays où il tombe régulièrement des dizaines de centimètres de neiges et où le thermomètre chatouille fréquemment des températures (très) négatives ?!

Le Centre d’Écologie Urbaine de Montréal (CEUM)

« Pour une ville écologique et démocra-tique» tel est le slogan de cet organisme à but non lucratif fondé en 1996. Sa mission de développer et partager son expertise en matière de développement urbain durable. Son approche s’inspire de l’écologie sociale et des relations que peuvent avoir nature et société. C’est notamment à travers son projet de Quartier Vert Actif et en Santé (QVAS) que l’organisme intervient sur l’ensemble de l’île. Mercier-Est aura été l’un des premiers pro-jets pilotes de ce programme visant un amé-nagement favorable aux transports actifs. D’autres projets comme « le ville en vert » ou les « toits » contribuent au verdissement de Montréal tout en cherchant la mobilisa-tion citoyenne autour des grands enjeux en-vironnementaux.

Plus d’infos : http://www.ecologieurbaine.net/

Page 36: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 37: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

1. Se rencontrer, se former

1.1. Les rencontres

1.2. Quelques journées de formation

2. Le virage de Solidarité Mercier-Est

3. La place de la concertation et le rôle de l’urbaniste

Partie 3: Les dessous de Solidarité Mercier-est

Page 38: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale
Page 39: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

partie 31. Se rencontrer,

se former.

1.1. Les rencontres

« C’est notre métier de faire des rencontres

». Voilà une phrase qui, à mon goût, résume assez

bien le quotidien des employés de Solidarité Merci-

er-Est. N’échappant pas à la règle, mes semaines de

stage furent ponctuer pas diverses rencontres autant

à l’interne de l’équipe, qu’entre les différents mem-

bres ou organisme de Solidarité Mercier-Est. Ces dif-

férentes rencontres m’ont permis au fil du temps de

comprendre les rouages et les envers de l’organisme.

Je pu ainsi me rendre compte du rôle des comités

en assistant à l’ensemble des réunions du comité

aviseur et celle du Comité Local de Revitalisation.

Le comité aviseur se déroule en nombre plus re-

streint de membres, durant les réunions le point est

fait sur l’actualité des activités de la RUI. Il est aussi

un soutien de la Ville puisqu’il statut sur les projets

postulant au fonds du contrat de ville qui finance des

projets visant la lutte à la pauvreté et l’exclusions so-

ciale. Le CLR est lui un peu moins fréquent, il permet

de rejoindre les citoyens et de prendre leurs avis et

de les informer sur les différents chantiers de la RUI.

L’assemblée régulière des membres (ARM), m’est ap-

parue comme un outil pour tenir informés les citoy-

ens et l’ensemble des membres de ce qui se passe

dans leur quartier. C’est aussi un moyen pour ces

derniers de venir partager leur actualité et un espace

où chacun est libre de s’exprimer.

L’assemblée générale annuelle (AGA) est

probablement la plus importante réunion de l’année.

Elle demande à l’équipe un gros travail de prépara-

tion car elle dresse le bilan complet de l’organisme

tant sur le plan des activités que sur le plan financier.

Il aura été pour moi, et pour les citoyens, l’occasion

d’avoir une vue d’ensemble sur les dossiers, notam-

ment ceux traités par mes collègues travaillant plus

le volet développement social. Mais l’AGA est surtout

le temps des élections. Le mandat des officiers est de

deux ans à la suite duquel ils peuvent se représenter.

Ce soir là, trois candidats sortants et quatre postes

à pourvoir. Deux citoyens choisirent de renouveler

leur mandat, un troisième les rejoint dans la course

et la directrice générale de YQQ vint compléter la

liste. Les candidats furent élus par acclamation, le

nouveau conseil d’administration est alors constitué

de trois citoyens pour quatre membre collectif ce qui

démontre bien l’engagement citoyen qui règne dans

le quartier.

J’ai également été invitée au comité de con-

certation et urbanisme (CCEU) durant lequel j’eu la

responsabilité de la prise de notes. Encore une fois,

membres et citoyens se mélangent pour discuter en-

semble des différents projets urbains en cours dans

le quartier. Les citoyens ont également fait part de

leur étonnement et leur insatisfaction concernant la

piste cyclable reliant les axes nord-sud du quartier.

Cherchant à comprendre comment des ingénieurs

de la Ville avaient pu tracer ce parcours cycliste

qui leur semble insensé, eux qui l’empruntent tous

les jours. La décision fut même prise de réaliser un

travail d’enquête auprès des usages de cette voie

cyclable dans le but de pouvoir rendre compte à

l’arrondissement des disfonctionnements que pou-

vait présenter cette piste. Les projets de la RUI furent

également présentés et de nouvelles idées ont été

Assemblée Générale annuelle, juin 2011Source: Bianca Boudreau

Page 40: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

proposées par les personnes présentes. J’ai pu alors

remarqué à quel point ces rencontres de comité de

concertation sont de réelles instances de concerta-

tion où actualités, idées et préoccupations se discu-

tent entre citoyens et professionnels autours d’un

bon buffet.

1.2. Quelques journées de formation Mon stage fut également pour moi l’occasion d’assister à des journées de formation, très enrichis-santes.

La journée 5 avril 2011 fut ainsi consacrée à la formation sur le développement durable des quartiers proposés par l’Université du Québec A Mon-tréal (UQAM). C’est au cours de cette journée que je pris connaissance du plan de Développement durable de la collectivité montréalaise pour la période 2010-2015 et de l’importance du volet social dans celui-ci. J’ai aussi été informée des différentes approches en matière de développement durable à Montréal selon les différents programmes existants. Malgré leurs différences tous s’entendent sur l’importance de la Nature en Ville mais de la problématique ce celle-ci. En effet, la nature en ville est rare. Ce qui est rare est cher, un carré de verdure augmente malheureuse-ment presque inévitablement la valeur foncière au détriment des plus démunies. Pourtant avec le dével-oppement de l’urbanisation augmente le besoin de nature en ville, critère indéniable en terme de qualité de vie. L’objectif des toutes ces démarches est donc de pouvoir répondre à ce besoin tout en mainten-ant une certaine équité sociale. Une journée char-gée puisque nous avons ensuite été sensibilisé aux

aménagements adéquats favorisant une mobilité durable en ville. L’accent a été mis sur un élément souvent peu explicité et pourtant primordiale : la santé ! Les choix d’aménagement ont des impacts considérables sur notre santé, cette dimension doit être, selon Sophie Paquin , plus représentée pour qui « nos villes sont [aujourd’hui] des environnements obésigènes»1. Enfin, c’est durant cette après-midi là que je reçus une description détaillée des Quartier Vert Actif et en Santé (QVAS), programme mené par le centre d’écologie urbaine.Cette rencontre sur le développement durable en ville aura été un véritable puits d’inspiration pour moi puisque c’est à la sortie de cette rencontre que le déclic concernant mon futur sujet de mémoire se fit, mon travaille consisterait à comprendre le lien que peuvent avoir les espaces publics et le développe-ment durable.

Je ne détaillerai pas ici l’ensemble des rencon-tres thématiques auxquelles j’eus la chance d’assister. Une deuxième mérite cependant que je m’y attarde, celle concernant le partage de la rue. Véritable re-mise en question sur la répartition de l’espace, cette formation a mis le doigt sur le changement de voie de la rue. Souvent considérée comme un espace de déplacement, elle est aujourd’hui pensée comme un véritable milieu de vie. Réapprendre à marcher, don-ner à la voiture une place secondaire dans les large rues montréalaises, voici le défi de la ville pour les années à venir. L’Europe et notamment la France sont à ce sujet de vrais modèle, notre code de la rue

5. Urbaniste de formation, Sophie Paquin est agente de recher-che, Environnement urbain et santé, à la Direction de la Santé Publique de Montréal.

Exemple de présentation de la journée de formation au développement durable du 5 avril 2011

Les Saines Habitudes de Vie, Mars 2011

Page 41: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

partie 3

et nos zones de rencontre nous sont enviés de nos compatriotes québécois. La 3D fur revisitée, les trois nouvelles dimensions lorsqu’on parle de la rue sont aujourd’hui Densité, Diversité et Design. Ce n’est pas tout de vouloir que les gens marchent ou pédalent, encore faut il qu’ils y trouvent un intérêt. Mais si il y a bien une phrase qui aura retenu mon attention c’est celle disant que « pour qu’un réseau lent fonctionne, il faut un réseau rapide efficace », on peut réduire le nombre de voiture en ville, les éradiquer semble plus difficile. Même si leur place est relayée au second plan, elles ont (malheureusement) leur place dans notre circuit, une chose qu’il ne faut pas oublier.

Outres toutes ces petites sorties qui auront ponctué mon séjour, bien des choses se passaient également à l’interne.

2. Le virage de Solidarité Mercier-Est.

Comme je le disais en première partie,

l’équipe de Solidarité Mercier-Est était en proie à de

grands changements dans son organisation. En effet,

je fus vite surprise de constater que derrière la bonne

humeur, l’entrain et la motivation de toute cette

équipe sympathique, se cachait un profond malaise

sur son rôle et son organisation. Décidée à effacer ce

sentiment des esprits de son équipe, la coordonnatrice

Fabienne Audette prit les choses en main et fit appel

à Laurie Forman, conseillère en communication,

pour leur venir en aide. Son rôle fut d’identifier les

maux qui pesaient sur Solidarité Mercier-Est puis de

l’aider à les exprimer aux membres de l’organisme

pour trouver une solution ensemble. Sans revenir

sur l’ensemble de la procédure, plusieurs réunions

d’équipe ont été organisées avec Laurie Forman.

J’ai participé à certaines d’entre elles, tentant de

comprendre le nœud qui s’était formé et d’apporter

mon regard extérieur sur la situation. Durant le

mois de mai, un conseil d’administration spécial en

présence des membres de l’équipe, de Laurie Forman

et de moi-même, fut organisé. Les membres du CA

furent ainsi informés du mal être de l’organisme et

Laurie joua son rôle faisant comprendre au CA la

nécessité de rectifier le tir concernant la mission

de Solidarité Mercier-Est. Cette rencontre fut pour

moi très enrichissante, beaucoup d’informations

sur l’histoire de la création de l’organisme, sur son

évolution furent données. Au grand soulagement

de chacun, les membres du CA se sont montrés

relativement compréhensifs, tous furent d’accord

pour dire que la mission datant de 2001 ne collait

plus exactement à la réalité de cette année 2011 et

que des discussions étaient nécessaires. Là où les

choses se compliquent peu, c’est lorsque les points

de vus discordent. Deux écoles de pensée sont nées

ce soir-là : réajuster la mission aux réelles activités

de l’organisme ou réorganiser, trier, les activités de

Solidarité Mercier-Est pour qu’elles correspondent

à sa mission. La question n’est pas encore tranchée,

mais il s’avère que la balance penche vers la première

solution.

Mais pour comprendre le mécanisme, faisons

le point. La mission actuelle de l’organisme est celle citée

dans ma première partie : « Regrouper des citoyens,

des groupes, des organisations communautaires

et des institutions œuvrant dans le quartier afin de

participer collectivement au développement social,

communautaire, environnemental et économique

de ce quartier. Elle cherche également à favoriser la

promotion du quartier Mercier Est, l’amélioration de

la qualité de vie des citoyens qui y résident ainsi que

Source: Maxime Dorville

Formation le partage de la rue le 31 mai 2011

Page 42: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

le développement des organismes communautaires

autonomes qui y sont implantés. ».

De ce que j’ai pu observer durant mes dix-sept

semaines de stage, l’organisme est effectivement

une Table, un lieu de concertation où se regroupe

citoyens et organismes. En ce sens, sa mission

actuelle est toujours et restera, à mon avis, vraie.

Mais pour ma part, je pense que ce qui crée le

dynamisme de l’équipe, c’est également le fait de

pouvoir créer de la concertation autour de projets

concrets, de démarches qui prennent vie dans le

quartier. De proposer des solutions, des actions,

de les coordonner. On ne peut plus le nier, la

concertation est devenue pour l’organisme un outil

pour gérer des projets et non une fin en soit. Et grand

bien lui fasse, nous sommes dans une société où

la gestion et la concertation de projet ne font plus

qu’un, l’un ne pouvant se faire sans l’autre. A l’échelle

d’un quartier il est impensable d’implanter un projet

sans que les citoyens aient été concertés, à l’inverse,

on ne peut sans arrêt susciter l’avis, les réactions des

citoyens sans comme arrière-pensée un projet à la

clé. De mon expérience, je considère que Solidarité

Mercier-Est est un organisme communautaire qui

assure la fonction de Table de concertation mais dont

une partie des activités, et une partie seulement,

est consacrée à la bonne mise en marche de projets

concertés, en collaboration avec les membres du

Milieu. Aux craintes exprimées de certains que

l’organisme, devenu fiduciaire d’un bon nombre de

subventions, prenne trop de poids et s’assimile peu

à peu à un bailleur de fonds, je répondrai que cette

nouvelle fonction est un réel atout pour le quartier.

Qu’un seul et même organisme se voir fiduciaire

de l’ensemble des subventions versés est un réel

avantage car il permet de garder une vue d’ensemble

sur l’ensemble des actions menées et donc une

meilleure cohérence et un plus grand impact.

Faisant une synthèse des diverses discussions

et missions proposées, je proposerai ma vision de ce

qui de mon point de vue extérieur pourrait être la

nouvelle mission de Solidarité Mercier-Est :

“L’organisme est un mouvement de

concertation intersectoriel et multiréseau. Il

a pour mission de rassembler et mobiliser

les citoyens, les groupes, les organismes et les

institutions œuvrant dans le quartier Mercier-Est. Il

vise leur participation au développement social,

communautaire, environnemental, économique et

urbain du quartier. Il cherche aussi l’amélioration

du cadre de vies des citoyens à travers des projets

concertés qu’il coordonne dans le quartier. Il peut

par ailleurs jouer le rôle de fiduciaire pour certaines

démarche et garde un regard global sur les actions

locales du quartier.

Les membres de l’équipe de Solidarité Mercier-Est

sont de leur côté à mi-chemin entre l’animation et

la gestion de projet, ceux sont des médiateurs qui

veillent aux bonne connections entre les différents

partenaires autour des projets.

3. La concertation comme centre de processus, mais où se situe l’urbaniste ?

Sans pousser la réflexion trop loin, ce stage

m’aura longuement interrogé sur le rôle de la

concertation dans le montage de projet et plus

généralement dans le bon fonctionnement de la vie

locale. Je me suis aussi souvent demandé où était la

place de l’urbaniste dans ce complexe jeu d’acteurs.

Au fil de mon observation, j’ai pu réellement

identifier les différents processus de concertation,

mes cours iugiens prenaient alors un réel sens

Source: http://www.cafe-referencement.com/

Page 43: L'amélioration du cadre de vie par l'action locale

partie 3pratique. Il y a d’abord la consultation des citoyens

qui se fait par le fameux forum qui n’aura pas eu lieu

cette année. Aux cinq ans, Solidarité et son Milieu

organise un grand rassemblement citoyen. Ce rendez

vous est une véritable source d’informations puisque

les citoyens du quartier viennent y exprimer leurs

besoins, leurs manques, leur vécu dans le quartier.

C’est notamment grâce à ce forum que les grandes

directives de plan d’action de l’organisme sont

formulées pour les prochaines années à venir. Lorsque

les problématiques plus précises sont établies et les

pistes de réflexions cernées, c’est le temps des cafés

urbains. Les citoyens sont invités à participer en atelier

à la construction de solutions pouvant être apportées

aux problèmes ciblées. Cette approche permet de

mettre à profit les connaissances et l’expérience

des citoyens pour permettre une résolution plus

efficace. Une fois toutes ces informations recueillies,

les membres des comités de travail ont du peint sur

la planche pour monter un plan d’action, un dossier

ou un projet, trouver les partenaires adéquates pour

enfin proposer ce plan à l’arrondissement qui a bien

souvent le dernier mot.

C’est tout ce cheminement qui explique les

délais qui m’auront paru bien longs durant mon

stage. Il illustre aussi la différence de regard porté

sur le territoire. Le fonctionnaire de l’arrondissement

n’aura pas la même vision du terrain que le citoyen

moyen et n’y accordera pas la même importance.

La concertation est donc un outil indispensable

à l’amélioration du cadre de vie, elle permet de

compléter l’expertise des professionnels par les

connaissances réelles du terrain de citoyens qui y

résident ou y travaillent. Mais la question de son

utilisation se pose : jusqu’où l’avis des citoyens est-il

considéré ? N’est-il pas altéré au fur et à mesure que

l’information remonte les paliers de l’administration

? D’autre part, lorsque les citoyens, qui souhaitant un

meilleur service de transport en commun, s’alignent

ensuite contre le tracé proposé par la Société des

Transport de Montréal ou contre une piste cyclable

longeant leur rue sous prétexte de dérangement,

jusqu’où les professionnels peuvent prendre en

considération ces commentaires lorsque l’ensemble

du quartier dénonce une carence en ligne de bus et

pistes cyclable ?

Et l’urbaniste dans tout ça ? C’est la question

que je me suis souvent posé au début de mon stage

voire même durant mes années d’études. Parachutée

dans le monde de la concertation, seule de l’équipe

issue d’une formation en lien avec l’urbanisme

ou l’aménagement je dois avouer que je me suis

amenée à me demander quel était mon rôle à une si

petite échelle territoriale qu’est le quartier. Moi qui

quittait l’IUG en clamant ma volonté de travailler sur

le global, l’élaboration de stratégie territoriale large,

je dû légèrement réorienter mes intérêts. De ce que

j’ai pu constater de mon expérience montréalaise,

c’est qu’ici l’urbaniste à un rôle qui m’apparait plus

technique qu’en France, il est surtout connu pour

son rôle dans l’accord de permis, l’inspection ou

plus généralement, dans le réglementaire. Au fil du

temps, je compris que mon rôle était non seulement

de comprendre les enjeux territoriaux et d’intervenir

par des aménagements urbains, mais aussi celui

de médiateur entre les différents partenaires et de

conseiller auprès des élus. De proposer des grandes

orientations de projet visant l’amélioration du cadre

de vie. Que se soit au niveau local ou au niveau global,

le rôle de l’urbaniste est « de planifier l’agencement

des activités humaines sur les territoires en vue de

réaliser un développement et un aménagement

durable des villes »2. Un rôle que je pense avoir

contribué à jouer à travers ma participation aux

différentes missions décrites et qui permettront à

terme d’avoir un impact sur les déplacements des

citoyens et je l’espère sur l’activité économique du

quartier.

6. http://fr.wikipedia.org/wiki/Urbaniste

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Conclusion

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conclusion C’est convaincue de ma volonté de repartir en

stage à Montréal que je passais le concours d’entrée

à l’Institut d’Urbanisme de Grenoble pour la filière

Urbanisme Habitat et Coopération Internationale en

juin 2009. J’y partais chercher des réponses à des

questions personnelles et professionnelle, et c’est

sans regret que deux ans plus tard j’achève mes dix-

sept semaines de stage au sein de la RUI de Mercier-

Est. Mon intégration au sein de l’équipe a été plus

que facile, les membres de l’équipe m’ont très bien

accueillie et je ne fus jamais mise à l’écart sur aucun

dossier. Ma participation au poste d’accueil des

participants lors de la rencontre autour des saines

habitudes de vie dès ma première semaine, aura

pour moi été l’occasion de me plonger directement

dans les dossiers de l’organisme. C’est avec plaisir

que je me suis intégrée tout au long de ma période

de stage aux différentes rencontres pour tenter de

comprendre les dessous da structure.

Même si je n’ai pas encore déterminé avec

précision mes volontés pour mon avenir dans le

monde du travail, j’ai pu mettre l’emphase sur mes

aptitudes professionnelles et cernés les lacunes qu’il

me faudra encore travailler. J’ai pu ainsi consolider

mes compétences en matière d’expression et de

synthèse. C’est non sans réfléchir longuement à

la proposition que j’ai préféré refuser l’offre de

prolonger mon séjour ici, privilégiant la fin de mon

master et ne pouvant m’engager en mai pour octobre

prochain.

Mes connaissances sur la concertation ont

elle s aussi grandi. Lorsqu’on parle de concertation,

on fait souvent référence à l’implication citoyenne

dans les projets. Cette implication est certes

essentielle, mais ces quatre mois à Solidarité Mercier-

Est m’auront montré que la concertation entre

partenaires, avec les politiques, avec les acteurs du

Milieu est également gage de réussite lorsqu’on parle

d’amélioration des conditions de vie à l’échelle d’un

quartier. Le plus difficile pour moi durant ce stage aura

été de prendre le train en marche et de déchiffrer

tous les cigles si souvent utilisés par mes collègues.

Le casse tête institutionnel de l’organisation de

l’administration montréalaise aura aussi constitué

un réel défi. Montréal est un vaste territoire

soigneusement découpé en arrondissements.

Chaque arrondissement renferme une multitude

d’organismes tous ayant pourtant un but commun

: l’amélioration constante du cadre de vie. Mais

chaque quartier y allant de sa propre initiative, il est

facile de ce perdre entre le Quartier Vert Actif et en

Santé du plateau Est, le quartier vert de Hochelaga-

Maisonneuve ou encore l’aménagement de quartier

durable dans Mercier-Est qui ne couvre pas les mêmes

actions ni les mêmes gouvernants. S’ajoute à cela

les RUI officielles se distinguant des officieuses, bref

c’est un véritable mile feuille de projet qui poussent

partout sur l’île. Rien de négatif ici, ceci démontre

le dynamisme montréalais qui m’a tant attiré, il faut

juste apprendre à le digérer.

C’est donc enrichie de connaissances sur le

décor de la concertation, familiarisée avec la gestion

de projet et initiée à la rédaction de plan d’action

que je rentre en France, forte d’une expérience très

enrichissante sur le plan personnel.

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INTRODUCTION

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Bibliographie

Documents:

Doc sur les Table Réglements généraux de Solidarité Mercier-Est adoptés en juin 2009

Ville de Montréa, « projet pilote de RUI, démarche d’évaluation », septembre 2004

Sites Internet:

Centre de l’image et de la photographie:http://www.umamontreal.com/

Centre d’écologie urbaine de Montréal:http://www.ecologieurbaine.net/

Y’a quel’un d’l’autre bord du mur:http://www.info-yqq.com/

Wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Urbaniste

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Annexes

ANNEXE 1: Devis détaillé pour les places publiques du projet parcours

ANNEXE 2: Formilaire de rédaction de lettre d’intention pour le Quartiers 21