2. Tomas Baird Tomas Spalding N en Angleterre dans une famille
o lon commerait l lavec les Indes, il dcouvre ce pays ds lge de
quatorze ans. n vingt-Ce nest que vingt-sept ans aprs son expdition
travers le quNpal, le Tibet et les Himalayas quil osera publier
sonrcit. Le 22 dcembre 1894, onze scientifiques amricains se
lrunissent Potal, petit village de lInde. Sceptiques par nnature,
ils nacceptent aucune vrit a priori, mais certainsphnomnesphnomnes
religieux les intriguent. Et ils dcident de vrifierde leurs yeux
les prodiges accomplis par les Matresorientaux. Car de lInde au
Npal, au Tibet et la Perse, il lexiste des hommes aux facults
tonnantes qui communiquent distance, voyagent par lvitation,
gurissent les infirmes. Les savants dcouvrent, peu peu fascins, des
principes devie inconnus : chaque Matre a quitt son enveloppe
mortellepour retrouver, grce lAmour que Dieu lui insuffle, son lMoi
profond, intemporel, ternel. Itinraire spirituelautant que matriel,
que suit son tour lun de ces tmoins. l
3. Tables des matires Prface du traducteur
............................................................................
101. La vie des matres 1/3
............................................................14 1.1.
Premiers contacts avec un
Matre............................................. 15 1.2. Nol,
naissance du Christ
.......................................................... 20 1.3.
Apparition dun corps qui disparat dans un autre lieu ........... 23
1.4. Ddoublement dun corps - Fusion des deux corps ddoubls .. 28
1.5. Jeunesse ternelle
.....................................................................
31 1.6. Le temple du silence - Lchelle de jacob la nouvelle
naissance35 1.7. La multiplication des pains. - La parole cratrice
- Le Christ dans lhomme
.............................................................................
42 1.8. La marche sur les
eaux..............................................................
50 1.9. Le Temple de la Gurison
.......................................................... 54 1.10.
La Pense universelle parfaite. - Naissance et rle spirituel des
tats-Unis
..................................................................................
57 1.11. La force motrice universelle. - Le septime ciel
........................ 65 1.12. Communications distance. - Les
Sauvages des neiges .......... 67 1.13. Un temple vieux de douze
mille ans. Traverse dun incendie de fort
.......................................................................................
71 1.14. Traces du passage de Jean-Baptiste. Gurisons miraculeuses.
- Mdiocrit gnrale de la foi ...
............................................... 75 1.15. Un
contemporain de Jean-Baptiste
........................................... 78 1.16. ge et aspect
des Matres. - Enqute sur le passage de Jean-Baptiste. - Disparition
instantane de la fatigue ............ 82 1.17. Paresse spirituelle
dun aubergiste. - Un temple sur une cime. - La vision des rayons et
des spectres......................................... 85 1.18.
Lever de soleil au temple. - Suppression de la pesanteur. - Coucher
de soleil extraordinaire. - Limmacule conception .... 89 1.19.
critures saintes. - Lecture aux bergers
.................................. 94 1.20. Le village natal dmile.
- La mre du Matre........................... 96 1.21. Un grand
banquet avec les Matres. - La dame magnifique. - LAmour de Dieu. -
La relativit de la matire. - Musique cleste et chur des anges
..................................................................
101 1.22. Architecture protectrice et dfenses naturelles.
Interprtation de la vision des rayons. - Les organisations
clricales. - JE SUIS. - LEsprit de service
....................................................... 114
4. Table des matires 1.23. Quartiers dhiver dans les
Himalayas..................................... 122 1.24. Fte du
rveillon. - Raction de nos actes sur nous-mmes. - Simplicit de la
vie parfaite.....................................................
1242. La vie des matres 2/3
..........................................................130 2.1.
Le Temple de la Croix en T . - Archives datant de quarante-cinq
mille ans. - Origine de la race blanche. - Le Matre des Matres en
personne.............................................. 131 2.2. Les
tablettes documentaires. - La prire. Images du pass. - Passage de
la science la spiritualit. - Valeur des leons. - Le Principe
Crateur.....................................................................
144 De tout mon
cur...........................................................................147
De toute mon
me...........................................................................148
De toute ma pense
........................................................................148
De toute ma force
...........................................................................149
2.3. Mort et rsurrection de Chander
Sen...................................... 156 2.4. Enfer et diable.
- Ciel et Dieu. - Croix et Christ selon Jsus.. 162 2.5. Lart de
gurir par lEsprit. - Les facults du - cerveau. - La statuette
anime......................................................................
170 2.6. Le corps, lme et lesprit. - Influence de la pense
................ 175 2.7. Les fluides vitaux et la dcrpitude
........................................ 181 2.8. Une civilisation
datant de deux cent mille ans. - Dpart pour le dsert de Gobi. -
Tempte de neige et attaque par les bandits de la montagne. - Le
Lion et lAgneau. - Origine des bandits. - Leur hospitalit
................................................................................
185 2.9. Ruines et trsors ensabls. - Attaqu des bandits - du dsert.
- La cavalerie fantme. - Repas miraculeux dans le dsert ...... 196
2.10. La source des religions. - Le rle de Jsus
............................. 206 2.11. Un coucher de soleil dans,
le dsert de Gobi. - Histoire de lancien empire Uigour. - Sa chute.
- Le rsidu fidle ............. 214 2.12. La fillette croyante. - La
maison qui pousse toute seule. - Le guet-apens du gouverneur.
intervention de Jsus et de Bouddha
...................................................................................
219 2.13. Visites la maison neuve. - Visite aux lamas
........................ 234 2.14. Gurison dune vieille aveugle par
la fillette. Le Grand Prtre reoit le don des langues. Son
allocution. - Son pouvoir sur la matire
.....................................................................................
237 2.15. Retour aux quartiers dhiver. - Le carillon. - Festin de
rveillon au temple de la Croix en T . - Allocution de Jsus. - Scnes
de lumire et de beaut
................................................................
245 La vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas Spalding
4
5. Table des matires3. La vie des matres 3/3
..........................................................254 3.1.
Trois jours dans le ciel. - Reprise du travail archologique. -
Traductions instantanes. - Merveilles diverses. - Allocution de
Jsus sur la pense cratrice. - Lumire et chaleur
surnaturelles............................................................................
255 3.2. Menaces sur le village de la Croix en T . Colre dun Matre.
- Vaines ngociations avec les
bandits...................................... 264 3.3. Une soire
paisible avec Jsus. - Communication directe de la pense. - Les
rayons de pure lumire blanche. - Principes de destruction du
mal...................................................................
271 3.4. Lattaque du village par quatre mille cavaliers. - La prire
de Jsus. - La barrire miraculeuse. - Les bandits sentre-tuent. -
Sauvetage des blesss
............................................................. 277
La
lumire.........................................................................................278
Calme dans le
silence........................................................................279
Voici, je suis n de nouveau, un Christ est l
...................................279 3.5. Lun des explorateurs se
dgage des contingences. - Les trois tapes de laboutissement divin
.............................................. 283 3.6. Le Muni. -
volution de la pense humaine Fin des tyrannies et des superstitions
.................................................................
289 3.7. Lnergie vibratoire suprieure. - Le soleil central. - La
naissance des plantes. - Apparition des hommes dans le systme
solaire
........................................................................
297 3.8. Visions dternit. - Lhassa. - Le Grand Prtre. - La tablette
chantante
.................................................................................
309 3.9. Le Dala-Lama - Les dix commandements exposs par le Grand
Prtre
.......................................................................................
317 3.10. Les prcieuses tablettes parlantes. - Seconde audience du
Dala-Lama. - Lhistoire des
tablettes..................................... 324 3.11. Folklore
tibtain. - Les Lamas errants. - Le Chela rieur. - LEverest. - Le
Temple de Pora-tat-Sanga............................... 333 3.12.
Vaine tentative dascension au temple. Monte par lvitation. -
Allocution du Matre Pouridji. - A.U.M. - La pure lumire blanche. -
La conception immacule ........................................ 341
3.13. Dpart de Pora-tat-Sanga. - Marche rapide de la caravane. -
Discours dmile sur la concentration de pense et ladoration de Dieu
.....................................................................................
347 3.14. Weldon, le demi-sceptique, reconnat Jsus. - Allocution de
Jsus sur les rayons cosmiques. - La perfection humaine ..... 353 La
vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas Spalding 5
6. Table des matires 3.15. Commentaires de Jsus sur la Bible. -
La force du mot Dieu. - Le Christ de Dieu
..........................................................................
360 3.16. Figures angliques. - Le grand Rishi au tigre. - Une mella
de cinq cent mille plerins. - Une lgende
hindoue...................... 367 3.17. Commentaires de la Bible
par le Rishi. - Salomon. - LIsral de Dieu. - La loi de rtribution
(Karma). - Les adultrations de la Bible. - La race aryenne. -
Chronologie ancienne. - Confusion entre Juifs et Isralites. -
Migrations des Juifs. - Les tats-Unis, pays dorigine de la race
blanche. - La Grande Pyramide, Bible de pierre. - Les pyramides de
groupes humains373 3.18. Commentaires de Jsus sur le Psaume XXIII
et sur sa propre vie
.............................................................................................
3864. Les treize
leons...................................................................391
4.1. La Grande Fraternit blanche et la paix mondiale
................. 392 4.2. LEsprit unique
........................................................................
401 4.3. La dualit de lEsprit
............................................................... 409
4.4. La base de la future rorganisation
sociale............................ 419 4.5. Le pouvoir de la
parole ............................................................
429 4.6. La conscience
...........................................................................
440 4.7. Dieu
..........................................................................................
453 4.8. LHomme
..................................................................................
466 4.9. La
vie........................................................................................
477 4.10. Lunivers
..................................................................................
486 4.11. Votre
moi..................................................................................
496 Une correspondante nous
crit.........................................................502
4.12. Le Prana
...................................................................................
508 4.13. La thorie des
quanta..............................................................
517 4.14.
Rsum.....................................................................................
5255. Ultimes paroles
....................................................................532
Esquisse
biographique.........................................................................
533 5.1. Photographies dvnements du pass
................................... 538 Questions et
rponses.......................................................................541
5.2. Connais-toi
toi-mme...............................................................
544 Questions et
rponses.......................................................................550
5.3. Existe-t-il un Dieu
?.................................................................
551 Questions et
rponses.......................................................................556
5.4. La vie ternelle
........................................................................
558 La vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas Spalding
6
7. Table des matires Questions et
rponses.......................................................................571
5.5. Le modle divin
........................................................................
573 Questions et
rponses.......................................................................581
5.6. Sachez que vous savez
........................................................ 583
Questions et
rponses.......................................................................591
5.7. La
ralit..................................................................................
594 Questions et
rponses.......................................................................598
5.8. La matrise sur la mort
........................................................... 601
Questions et
rponses.......................................................................608
5.9. La loi de lapprovisionnement
................................................. 610 Questions et
rponses.......................................................................613
5.10. La vrit vous rendra libre
...................................................... 614
Questions et
rponses.......................................................................622
5.11. Hommes qui ont march avec le Matre
.................................. 623 5.12. Credo
........................................................................................
6286. Patchwork
............................................................................631
6.1. Note de
lditeur.......................................................................
632 6.2. Le message et son messager
................................................... 634 6.3.
Confrence donne Triunity, Los Angeles, le 28 juillet 1935637
Questions et
rponses.......................................................................638
6.4. [Sans titre
1]............................................................................
640 Questions et
rponses.......................................................................643
6.5. [Sans titre
2]............................................................................
647 Questions et
rponses.......................................................................648
6.6. Utilisez le pouvoir que Dieu vous a donn
.............................. 651 Questions et
rponses.......................................................................652
6.7. Confrence donne Hollywood, le 14 aot 1935...................
654 Questions et
rponses.......................................................................656
6.8. La connaissance divine
............................................................ 658
Questions et
rponses.......................................................................658
6.9. [Sans titre
3]............................................................................
660 Questions et
rponses.......................................................................660
6.10. [Sans titre
4]............................................................................
663 Questions et
rponses.......................................................................665
6.11. [Sans titre
5]............................................................................
667 Questions et
rponses.......................................................................668
6.12. [Sans titre
6]............................................................................
671 Questions et
rponses.......................................................................673
6.13. Le pouvoir de la pense
........................................................... 676
Questions et
rponses.......................................................................681
La vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas Spalding
7
8. Table des matires 6.14. Le pouvoir de la pense positive
............................................. 683 Questions et
rponses.......................................................................684
6.15. Lharmonie spirituelle
............................................................. 687
Questions et
rponses.......................................................................688
6.16. Le principe en action
............................................................... 690
Questions et
rponses.......................................................................691
6.17. Les glandes
endocrines............................................................
693 Questions et
rponses.......................................................................693
6.18. Sortir de nos limites
................................................................
697 Questions et
rponses.......................................................................699
6.19. La jeunesse ternelle
............................................................... 701
Questions et
rponses.......................................................................702
6.20. [Sans titre
7]............................................................................
703 Questions et
rponses.......................................................................704
6.21. Original du Notre Pre
............................................................ 706
6.22. Les promeneurs des nuages du Cachemire
............................. 708 Dieu, le pouvoir vibratoire
..........................................................711
LEsprit suprme na pas de secrets
.................................................711 Jsus a
dclar...
..........................................................................712
6.23. loge funbre de Baird T. Spalding par David Bruton ...........
713 La
lumire.........................................................................................713
Calme dans le
silence........................................................................714
Voici, je suis n de nouveau, un Christ est l
...................................714 6.24. Quelques souvenirs sur
Baird T. Spalding, par Lois Binford Proctor
.....................................................................................
718La vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas Spalding
8
9. LHomme ne cre rien,il napprend qu exploiter que ce qui
existe dj ! La vie des matres Ce livre a t crit au dbut du sicle.
Anticipant sur les progrs spirituels indispensables pour viter
leffondrement de notre civilisation matrialiste outrance, ce livre
a pu paratre une pure fiction, mais depuis lors les esprits ont
assez volu pour le prendre plus au srieux. La Vie des Matres a t
ensuite traduite par un polytechnicien, Jacques Weiss, sous le
pseudonyme de Louis Colombelle, et a connu une trs grande audience
auprs dun public dsireux de progresser dans une voie alliant la
science et la religion. En raison de son actualit, nous nous
faisons un plaisir den prsenter une nouvelle dition pour satisfaire
es nombreuses demandes des chercheurs. Quand vous fermerez La Vie
des Matres, et si vous dsirez approfondir les nigmes offertes vos
mditations, le traducteur se permet de vous signaler un autre
ouvrage quil a traduit plus rcemment intitul La Cosmogonie
dUrantia. Il apporte aux habitants dUrantia (notre plante) la
connaissance du cosmos (univers) avec son nombre prodigieux de
plantes habites. Vous y trouverez une rponse valable au grand
problme de lhumanit : Pourquoi sommes-nous sur Terre et quelle est
notre destine ?
10. PrfacePrface du traducteur Cest en 1928 que M. Paul Dupuy,
alors directeur du journal Le Petit Parisien, me fit cadeau de
ldition originale amricaine de La Vie des Matres. Ce livre me
passionna au point que je ne songeai gure manger ou dormir pendant
les trois jours ncessaires sa lecture initiale. Jcrivis ensuite
lauteur et aux diteurs sans jamais obtenir de rponse, malgr les
efforts conjugus damis amricains durant de longues annes. Javais
traduit le livre en 1937, et javais fait circuler une douzaine de
copies dactylographies. Sachant par cette exprience que le public
franais lui ferait bon accueil et en avait rellement besoin, je
publiai en 1946 la premire dition sans lautorisation de Spalding en
me disant que le seul risque encouru consisterait lui rgler le
pourcentage dusage, ce que jtais tout prt faire. Un an plus tard en
1947, aprs dix-neuf ans de patience je me trouvais seul dans mon
bureau de Paris quand une voix du monde invisible minforma que si
je partais sans dlai pour les tats-Unis, jy rencontrerais Spalding
et que si je ny allais pas, loccasion serait manque pour le reste
de ma vie. La voix se rpta trois jours de suite la mme heure, avec
une autorit qui mimposa la conviction quelle tait supra-humainement
valable. Je fis alors un grand acte de foi et partis par le premier
avion disponible. Je ne devais pas tre du. Une tonnante suite de
concidences fortuites me valut rapidement de rencontrer Spalding
New-York, de le prsenter mes amis sceptique et de passer une bonne
semaine avec lui. Il approuva la publication de ma traduction
franaise en posant comme seule condition que je rpondrais tout le
courrier de langue franaise et que je recevrais toutes les
personnes rellement intresses. Depuis lors, quatre ditions se sont
succd et mont valu un important courrier. Lune des questions le
plus souvent poses est la suivante : Le livre est-il une fiction ou
la narration dun voyage rel ? quoi Spalding rpond systmatiquement :
Que chacun prenne dans mon livre ce qui est bon pour lui et croie
ce qui est appropri son degr dvolution. La vie des matres, Baird
Thomas Spalding Baird Thomas Spalding 10
11. Prface tant ingnieur et habitu contrler chaque fois que
possible la matrialit des faits concernant les notions nouvelles,
je fis une tude des trois principaux modes de preuves, la preuve
matrielle, la preuve par tmoins, et la preuve par lesprit et je
dcrivis dans la prface de la quatrime dition limportance majeure de
la preuve par lesprit. En ce qui concerne La Vie des Matres, ma
premire estimation fut que les trois modes de preuves concidaient
en faveur de la vracit du rcit. Mais peu peu un doute sinsinua dans
mon esprit. Aprs tout je navais pas dautre preuve matrielle que
lexistence dun rseau de personnalits dont lune mavait guid vers
lintrouvable Spalding. Quant la preuve par tmoin, je nen avais pas,
puisque Spalding refusait daffirmer formellement la vracit de son
rcit Il mavait bien dit que si jallais aux Indes, je trouverais les
traces de son passage chez un Matre habitant dans les montagnes prs
du port de Cocanada, sur le golfe du Bengale. La Vie des Matres
avait pris une telle importance dans ma pense que je formai le
projet daller contrler sur place laffirmation de Spalding. Il me
fallut encore dix ans de patience pour que loccasion se prsentt de
raliser ce projet soit vingt-neuf ans depuis ma premire lecture du
livre et mon premier dsir de participer une aventure semblable. Un
jour, je pris un repas Paris avec un Franais g qui avait t aux
Indes et me dit quil connaissait Cocanada quil y avait rencontr des
Matres et que, si jy allais, un homme en blanc viendrait me guider,
et que cet homme serait Jast ; lun des Matres dcrits dans le livre.
Quelques mois plus tard, vers la fin de 1957, je dcidai de tenter
laventure en abandonnant ma vie daffaires pendant deux mois. Je
pris mon billet lagence Cook comme un touriste quelconque, avec un
itinraire faisant le tour des Indes de Bombay Bombay en passant par
les Himalayas et Cocanada. Une dizaine de jours aprs mon arrive
dans ce sous-continent o je ne connaissais strictement personne,
plusieurs hasards heureux et des concidences inexplicables mavaient
dj valu de rencontrer de grands yogis fort remarquables. Je compris
quun rseau dentits invisibles tait luvre pour me guider, et je me
laissai faire en observant de mon mieux tous les signes rencontrs
en chemin. Jeus par exemple la chance dtre reu par le principal
collaborateur du Dala-Lama dans un temple dune contre exclue de mon
passeport Je fusLa vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird
Thomas Spalding 11
12. Prface galement reu en audience par lun des quatre papes
des Indes le Sankaracharia de Kanchi, dont jignorais absolument
lexistence avant de quitter la France. En ce qui concerne Cocanada,
lhomme en blanc vint me trouver une heure aprs mon arrive et
soccupa de moi pendant la majeure partie de la semaine. Quand je
lui demandai qui lavait guid vers moi il me rpondit simplement :
Cest naturellement Dieu. Je ne pus tirer aucune autre rponse de ce
personnage annonc Paris comme devant tre Jast ; et qui tait le plus
beau caractre quil mait jamais t donn de rencontrer sur notre
plante. Il se prsenta sous le nom de Krupa Rao et me conduisit dans
les montagnes du voisinage auprs dun grand Yogi chef dun Ashram. Ce
grand Yogi me reut, fort amicalement en me demandant si je
resterais dix jours ou dix ans avec lui pour apprendre transcender
la pense humaine et entrer dans lextase du samadhi. Je fus bien
oblig de rpondre que mon taxi mattendait ; que je navais aucun
bagage avec moi, et que mes obligations familiales et
professionnelles me contraignaient rentrer bientt en France.
Jacceptai toutefois son hospitalit jusquau lendemain, 1er janvier
1958, et je passai sous son toit une fin de journe et une nuit
exquises. Il avait connu Spalding et me montra des documents
rappelant son passage vers 1935. La prsente prface tant destine
aider le lecteur se faire une opinion sur la vracit littrale du
rcit de Spalding plutt qua raconter les dtails de mon voyage, je
prcise bien que je nai jamais vu de personnes se dmatrialiser ou se
rematrialiser sous mes yeux. Cependant, je suis intimement persuad
que ce genre de phnomnes est possible. Nos traditions en relatent
beaucoup. Citons entre autres lapparition de lAnge de lAnnonciation
Marie mre de Jsus et Elisabeth mre de Jean le Baptiste, la venue
sur terre de Melchizdek au temps dAbraham ; les anges qui roulrent
la pierre scelle fermant le tombeau de Jsus ceux qui ouvrirent de
manire surnaturelle les portes des prisons des Aptres Pierre et
Paul, sans compter ceux qui se manifestrent simplement par leur
voix Jsus ou Jeanne dArc. Il se peut que des scnes de ce genre
aient t montres Spalding par des tres susceptibles dlever sa vision
jusquau plan astral ou de laider entrer en extase, ou de provoquer
chez lui des rves, ou simplement de lui raconter des rcits dont il
prenait note, ou encore de le renseignerLa vie des matres, Baird
Thomas Spalding Baird Thomas Spalding 12
13. Prface par dautres moyens inconnus. Mon voyage ne ma apport
aucune preuve par tmoins ce sujet mais simplement la certitude quil
existe une hirarchie fondamentale de personnalits invisibles relies
en un rseau et capables de guider un simple mortel comme moi
travers des difficults o jaurais fort bien pu laisser ma vie ou ma
sant. En plusieurs localits, ma venue avait t pour ainsi dire
annonce lavance, et en deux endroits loigns de deux mille cinq
cents kilomtres mes htes me baptisrent du mme nom indien de
Narayana sans quil existt la moindre connexion matrielle entre eux
du moins ma connaissance. Ce nom signifie Celui qui cherche
atteindre le plus haut. Et cest bien ce que jai cherch faire en
prsentant au public franais les pages qui suivent. Louis
COLOMBELLE.La vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas
Spalding 13
14. 1. La vie des matres 1/3
15. Livre I1.1. Premiers contacts avec un Matre La littrature
spiritualiste est actuellement si abondante, il y a un tel rveil,
une telle recherche de la vrit concernant les grands instructeurs
du monde, que je suis incit exposer mon exprience des Matres
dExtrme-Orient. Dans ces chapitres, je ne cherche pas dcrire un
nouveau culte ou une nouvelle religion. Je ne donne quun rsum de
nos expriences avec les Matres, en vue de montrer les grandes vrits
fondamentales de leur enseignement. Il faudrait presque autant de
temps pour authentifier ces notes quil en a fallu pour le travail
de lexpdition. En effet, les Matres sont parpills sur un vaste
territoire, et nos recherches mtaphysiques ont couvert une grande
partie de lInde, du Tibet, de la Chine, et de la Perse. Notre
mission comprenait onze hommes de science avertis, ayant consacr la
plus grande part de leur vie des travaux de recherche. Nous avions
pris lhabitude de ne rien accepter sans contrle et nous ne
considrions rien comme vrai a priori. Nous arrivmes compltement
sceptiques. Mais nous repartmes compltement convaincus et convertis
au point que trois des ntres retournrent l-bas, dcids y rester
jusqu ce quils fussent capables de vivre la vie des Matres et
daccomplir les mmes uvres queux. Ceux qui apportrent une aide
immense nos travaux nous ont toujours pris de les dsigner par des
pseudonymes, au cas o nous publierions nos Mmoires. Je me conforme
volontiers leur dsir. Je ne relaterai que les faits constats, en me
servant autant que possible des mots et des expressions employs par
les personnes rencontres, dont nous partagemes la vie quotidienne
au cours de cette expdition. Parmi les conditions pralables nos
accords de travail, la suivante nous fut impose : Nous devions
accepter a priori, comme un fait, tout vnement dont nous serions
tmoins. Nous ne devions demander aucune explication avant dtre bien
entrs dans le vif du sujet, davoir reu leurs leons, et davoir vcu
et observ leur vie quotidienne. Nous devions accompagner les
Matres, vivre avec eux, et voir par nous-mmes. Nous aurions le
droit de rester avec eux tant quil nous plairait, de poser nimporte
quelleLa vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas
Spalding 15
16. Livre I question, et dapprofondir notre guise tout ce que
nous verrions, puis de tirer nos conclusions selon les rsultats.
Aprs quoi, nous serions libres de considrer ce que nous aurions vu
comme des faits ou comme des illusions. Il ny eut jamais aucun
effort de leur part pour influencer notre jugement en quoi que ce
soit. Leur ide dominante tait toujours que si nous navions pas
assez bien vu pour tre convaincus, ils ne souhaitaient pas que nous
ajoutions foi aux vnements. Jagirai donc de mme vis--vis du
lecteur, en le priant de croire ou de ne pas croire ce qui suit, sa
convenance. Nous tions aux Indes depuis environ deux ans,
accomplissant rgulirement nos travaux de recherche, quand je
rencontrai le Matre que jappellerai mile. Un jour que je me
promenais dans les rues de la ville, mon attention fut attire par
un attroupement. Lintrt de la foule tait centr sur un de ces
magiciens ambulants ou fakirs, si rpandus dans le pays. Je
mapprochai et remarquai bientt prs de moi un homme dun certain ge
qui nappartenait videmment pas la mme caste que les autres
spectateurs. Il me regarda et me demanda si jtais depuis longtemps
aux Indes. Je rpondis : Depuis environ deux ans. Il me dit :
tes-vous anglais ? Je rpondis : Non, amricain Surpris et ravi de
rencontrer une personne parlant ma langue maternelle, je lui
demandai ce quil pensait de cette exhibition. Il rpondit : Oh ! Il
y en a souvent de semblables aux Indes. On appelle ces gens-l
fakirs, magiciens ou hypnotiseurs, et cest juste titre. Mais sous
toutes leurs simagres, il y a un sens spirituel profond, discern
seulement par une faible minorit. Nul doute quil nen sorte du bien
un jour. Mais ce que vous voyez nest que lombre de la ralit
originelle. Cela soulve beaucoup de commentaires, mais les
commentateurs paraissent navoir jamais saisi la vrit. Pourtant, il
y en a certainement une derrire tout cela . Sur quoi nous nous
sparmes et ne nous rencontrmes plus quoccasionnellement pendant les
quatre mois suivants. Puis se posa un problme qui nous causa de
graves soucis. Quelques jours plus tard, je rencontrai mile. Il me
demanda la cause de mes soucis et me parla du problme auquel nous
avions faire face. Je men tonnai, car jtais sr que personne nen
avait parl en dehors de notre petit cercle. Il paraissait si bien
au courant de la situation que jeus limpression quil connaissait
toute laffaire. DuLa vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird
Thomas Spalding 16
17. Livre I moment quelle tait connue, il ny avait plus
dinconvnient en parler librement, et cest ce que je fis. Il me dit
alors quil avait une certaine connaissance de laffaire et
sefforcerait de nous aider. Un ou deux jours plus tard, tout tait
clarifi, et le problme nexistait plus. Nous nous en tonnmes, mais
bientt la chose fut oublie et ne tarda pas sortir de notre esprit.
Dautres problmes se prsentrent, et je pris lhabitude den parler
familirement avec mile. Il semblait que nos difficults
disparaissaient ds que je men tais entretenu avec lui. Mes
compagnons avaient t prsents mile, mais je ne leur avais gure parl
de lui. cette poque, javais dj lu pas mal de livres choisis par
mile, sur les traditions hindoues, et jtais tout fait convaincu
quil tait un adepte. Ma curiosit tait veille, et mon intrt
augmentait de jour en jour. Un dimanche aprs-midi, je marchais dans
un champ avec lui lorsquil attira mon attention sur un pigeon qui
tournoyait au-dessus de nos ttes. Il me dit que le pigeon le
recherchait. Il se tint parfaitement immobile, et bientt loiseau
vint se poser sur son bras tendu. mile annona que loiseau lui
apportait un message de son frre qui vivait dans le Nord. Adepte de
la mme doctrine, il navait pas encore atteint ltat de conscience
lui permettant dtablir une communication directe. Il se servait
donc de ce moyen. Nous dcouvrmes plus tard que les Matres ont la
facult de communiquer directement et instantanment les uns avec les
autres par transmission de pense, ou, selon eux, par une force bien
plus subtile que llectricit ou la tlgraphie sans fil. Je commenai
poser des questions. mile me dmontra quil pouvait appeler des
oiseaux lui et diriger leur vol, que les fleurs et les arbres
sinclinaient vers lui, que les btes sauvages sapprochaient de lui
sans crainte. Il spara deux chacals qui se disputaient le cadavre
dun petit animal quils avaient tu. son approche, ils cessrent de se
battre, posrent leurs ttes en toute confiance sur ses mains
tendues, puis reprirent paisiblement leur repas. Il me donna mme un
de ces fauves tenir dans les mains. Aprs quoi, il me dit : Le Moi
mortel et visible est incapable de faire ces choses. Cest un Moi
plus vritable et plus profond, celui que vous appelez Dieu. Cest
Dieu en moi, le Dieu omnipotent sexprimant par moi qui les fait.
Par moi-mme, par mon Moi mortel, je ne peux rien faire. Il fautLa
vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas Spalding 17
18. Livre I que je me dbarrasse entirement de lextrieur pour
laisser parler et agir le moi rel, le JE SUIS . En laissant
spanouir le grand amour de Dieu, je peux faire ce que vous avez vu.
En le laissant se rpandre travers soi sur toutes les cratures,
nulle ne vous craint, et aucun mal ne peut vous advenir. cette
poque, je prenais des leons quotidiennes avec mile. Il lui arrivait
dapparatre soudain dans ma chambre, mme quand javais soigneusement
ferm la porte clef. Au dbut, cette faon dapparatre volont chez moi
me troubla, mais bientt je vis quil considrait ma comprhension
comme un fait acquis. Je mtais habitu ses manires et je laissai ma
porte ouverte pour lui permettre dentrer et de sortir sa guise. Ma
confiance parut lui plaire. Je ne pouvais comprendre tout son
enseignement ni laccepter entirement. Dailleurs, malgr tout ce que
je vis en Orient, je ne fus jamais capable daccepter les choses
sur-le-champ. Il me fallut des annes de mditation pour raliser le
sens spirituel profond de la vie des Matres. Ils accomplissent leur
travail sans ostentation, avec une simplicit enfantine et parfaite.
Ils savent que le pouvoir de lamour les protge. Ils le cultivent
jusqu rendre la nature amoureuse deux et amicale pour eux. Les
serpents et les fauves tuent chaque anne des milliers de gens du
peuple. Mais ces Matres extriorisent tellement leur pouvoir
intrieur damour que serpents et fauves ne leur font aucun mal. Ils
vivent parfois dans les jungles les plus sauvages. Parfois aussi,
ils tendent leur corps devant un village pour le protger des
ravages des btes froces. Ils en sortent indemnes et le village
aussi. En cas de ncessit, ils marchent sur leau, traversent les
flammes, voyagent dans linvisible, et font beaucoup dautres choses
miraculeuses nos yeux, que seul devrait pouvoir accomplir un tre
dou de pouvoirs surnaturels. Il y a une similitude frappante entre
la vie et la doctrine de Jsus de Nazareth et celles dont ces Matres
donnent quotidiennement lexemple. On considre comme impossible
lhomme de tirer directement son pain quotidien de lUniversel, de
triompher de la mort et daccomplir les mmes miracles que Jsus
durant son incarnation. Les Matres passent leur vie cela. Tout ce
dont ils ontLa vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas
Spalding 18
19. Livre I journellement besoin, y compris nourriture,
vtements, et argent, ils le tirent de lUniversel. Ils ont triomph,
de la mort au point que nombre dentre eux vivent depuis plus de
cinq cents ans. Nous en emes la preuve dcisive par leurs documents.
Les divers cultes hindous paraissent driver de leur doctrine. Les
Matres sont en trs petit nombre aux Indes. Aussi comprennent-ils
que le nombre de leurs disciples doit forcment tre trs limit. Mais
ils peuvent en toucher un nombre incalculable dans linvisible. Il
semble que la majeure partie de leur travail consiste se rpandre
dans linvisible pour aider toutes les mes rceptives leur
enseignement. La doctrine dmile servit de base au travail que nous
devions entreprendre bien des annes plus tard, pendant notre
troisime expdition dans ces contres. Celle-ci dura trois ans et
demi pendant lesquels nous vcmes continuellement avec les Matres,
voyagemes avec eux, et observmes leur vie et leurs travaux
quotidiens aux Indes, au Tibet, en Chine, et en Perse.La vie des
matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas Spalding 19
20. Livre I1.2. Nol, naissance du Christ Notre troisime
expdition tait consacre aux recherches mtaphysiques. Pour son
dpart, ses membres se rassemblrent Potal, un lointain petit village
hindou. Javais crit mile que nous arrivions, mais sans linformer de
lobjet de notre voyag ni mme du nombre des participants. notre
grande surprise, nous trouvmes qumile et ses associs avaient prpar
le sjour de la mission entire et connaissaient nos plans en dtail.
mile nous avait t bien utile dans lInde mridionale, mais les
services quil nous rendit partir de ce moment dfient la narration.
Tout le mrite du succs de lexpdition lui revient, ainsi quaux mes
merveilleuses rencontres en cours de route. Nous arrivmes Potal,
point de dpart de lexpdition, tard dans laprs-midi du 22 dcembre
1894. Le dpart de cette expdition, la plus mmorable de toutes nos
vies, devait avoir lieu le matin de Nol. Je noublierai jamais les
paroles qumile nous adressa ce matin-l. Bien quil ne senorgueillit
pas dune ducation anglaise et net jamais quitt lExtrme-Orient, il
sexprimait couramment en anglais. Voici son allocution ; Nous
sommes au matin de Nol. Ce jour vous rappelle certainement la
naissance de Jsus de Nazareth, le Christ. Vous devez penser quil
fut envoy pour remettre les pchs et quil symbolise le grand
Mdiateur entre vous et votre Dieu. Vous faites appel Jsus comme
intercesseur auprs dun dieu svre, parfois colreux, assis quelque
part dans un endroit appel ciel. Je ne sais pas o se trouve ce
ciel, sinon dans votre propre conscience. Il ne vous parat possible
datteindre Dieu que par lintermdiaire de son fils moins austre et
plus aimant, ltre grand et noble que nous appelons tous le Bni, et
dont ce jour commmore la venue au monde. Pour nous, ce jour
signifie bien davantage. Il ne rappelle pas seulement la venue au
monde de Jsus le Christ, mais il symbolise la naissance du Christ
dans chaque conscience humaine. Le jour de Nol signifie la
naissance du grand matre et ducateur qui a libr lhumanit des
servitudes et des limitations matrielles. Cette grande me vint sur
terre pour nous montrer dans sa plnitude le chemin vers leLa vie
des matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas Spalding 20
21. Livre I vritable Dieu, omnipotent, omniprsent, omniscient.
Il nous fit voir que Dieu est la Bont entire, la Sagesse entire, la
Vrit entire, tout en tout. Le grand Matre ; dont ce jour rappelle
lanniversaire, fut envoy pour mieux nous montrer que Dieu ne
demeure pas seulement au-dehors, mais au-dedans de nous, quil nest
jamais spar de nous ni daucune de ses crations, quil est toujours
un Dieu juste et aimant, quil est en tout, sait tout, connat tout,
et renferme toute vrit. Euss-je moi seul lintelligence de tous les
hommes runis que je ne pourrais vous exprimer, mme faiblement,
toute la signification qua pour nous cette sainte naissance. Nous
sommes pleinement convaincus du rle de ce grand Matre et ducateur,
et nous esprons que vous partagerez notre conviction. Il est venu
vers nous pour mieux nous faire comprendre la vie, ici, sur terre.
Il nous a montr que toutes les limitations matrielles viennent de
lhomme, et quil ne faut jamais les interprter autrement. Il est
venu nous convaincre que son Christ intrieur, par lequel il
accomplissait ses uvres puissantes, est le mme qui vit en vous, en
moi, et dans tous les humains. En appliquant sa doctrine, nous
pouvons accomplir les mmes uvres que lui, et de plus grandes. Nous
croyons que Jsus est venu nous montrer plus explicitement que Dieu
est la grande et unique cause de toutes choses, quil est Tout.
Peut-tre avez-vous entendu dire que Jsus reut son ducation premire
parmi nous. Il se peut que certains de vous le croient. Mais peu
importe quelle soit venue de nous, ou quelle ait procd dune
rvlation directe de Dieu, source unique de toutes choses. Quand un
homme a pris contact avec une ide de la Pense de Dieu, et la
exprime par la parole, les autres ne peuvent-ils prendre nouveau
contact avec cette mme ide dans lUniversel ? Pour avoir t touch par
une ide et lavoir exprime, il ne sensuit pas quelle devienne sa
proprit prive. Sil la prend et la conserve, o trouvera-t-il de la
place pour en recevoir dautres ? Pour recevoir davantage, il faut
donner ce quon a reu. Si on le garde, la stagnation suit. Prenez
une roue qui engendre de la force hydraulique, et supposez que tout
coup, de son propre chef, elle retienne leau qui la fait tourner.
Elle sera aussitt immobilise. Il faut que leau coule librement
travers la roue pour tre utile et crer de lnergie. Il en va de mme
pour lhomme. Au contact des ides de Dieu, il faut quil les exprime
pour pouvoir en tirerLa vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird
Thomas Spalding 21
22. Livre I profit. Il doit permettre chacun den faire autant
pour crotre et se dvelopper comme il le fait lui-mme. mon avis,
tout vint Jsus comme une rvlation directe de Dieu, comme cest
indubitablement le cas pour nos grands ducateurs. En vrit, toutes
choses ne viennent-elles pas de Dieu, et ce quun tre humain a pu
faire, les autres ne peuvent-ils le faire aussi ? Vous vous
convaincrez que Dieu est toujours dsireux de se rvler et prt le
faire, comme il la fait pour Jsus et dautres. Il suffit que nous
ayons la volont de le laisser agir. En toute sincrit, nous croyons
avoir t crs gaux. Tous les hommes ne font quun. Chacun est capable
daccomplir les mmes uvres que Jsus et le fera en son temps. Rien
nest mystrieux dans ces uvres. Le mystre ne rside que dans lide
matrielle que les hommes sen font. Vous tes venus nous plus ou
moins sceptiques. Nous avons confiance que vous resterez avec nous
pour nous voir rellement tels que nous sommes. Quant nos uvres et
leurs rsultats, nous vous laissons toute libert pour en accepter ou
en rejeter lauthenticit.La vie des matres, Baird Thomas Spalding
Baird Thomas Spalding 22
23. Livre I1.3. Apparition dun corps qui disparat dans un autre
lieu Nous quittmes Potal pour Asmah, village plus petit, distant
denviron cent cinquante kilomtres. mile dsigna deux hommes encore
jeunes pour nous accompagner. Tous deux taient de beaux spcimens
bien plants du type hindou. Ils prirent la responsabilit de toute
lexpdition avec une aisance et un quilibre si parfaits que nous
navions jamais rien vu de pareil. Pour la facilit du rcit, je les
appellerai Jast et Neprow. mile tait bien plus g queux. Jast tait
le directeur de lexpdition, et Neprow, son aide, veillait lexcution
des ordres. mile nous congdia en faisant les remarques suivantes :
Vous partez en expdition avec Jast et Neprow pour vous accompagner.
Je resterai ici quelques jours, car, avec, votre mode de
locomotion, il vous faudra environ cinq jours pour arriver votre
prochaine tape importante, cent cinquante kilomtres dici. Je nai
pas besoin dautant de temps pour franchir cette distance, mais je
serai l-bas pour vous recevoir. Voudriez-vous laisser lun de vous
ici pour observer et corroborer les vnements possibles ? Vous
gagnerez du temps, et le retardataire pourra rejoindre lexpdition
dans dix jours au maximum. Nous lui demandons simplement dobserver,
et de rapporter ce quil aura vu. Nous partmes donc. Jast et Neprow
avaient la responsabilit de lexpdition et se tiraient daffaire dune
manire extraordinaire. Chaque dtail tait rgl et venait en son temps
avec le rythme et la prcision dune mlodie. Il en fut dailleurs
ainsi pendant les trois annes et demie que dura lexpdition. Jast
tait dou dun beau caractre hindou, dune grande lvation, aimable,
efficace dans laction, sans bluff ni fanfaronnade. Il donnait tous
ses ordres dune voix presque monotone, et lexcution suivait avec
une prcision et un -propos qui, nous merveillaient. Ds le dbut,
nous avions remarqu la beaut de son caractre et nous lavions
souvent commente. Neprow, un merveilleux caractre, paraissait avoir
le don dubiquit. Toujours plein de sang-froid, il avait un
rendement tonnant, avec la tranquille prcision de ses mouvements et
son admirable aptitude penser et excuter. Chacun avait dailleurs
remarqu cette aptitude etLa vie des matres, Baird Thomas Spalding
Baird Thomas Spalding 23
24. Livre I nous en parlions continuellement. Notre chef avait
dit : Ces gens sont merveilleux. Quel soulagement de les trouver
capables la fois de rflchir et dagir ! Le cinquime jour, vers
quatre heures de laprs-midi, nous arrivmes Asmah. Comme convenu,
mile tait l pour nous recevoir. Le lecteur peut imaginer notre
stupfaction : Nous tions srs dtre venus par la seule route
praticable et par les moyens de locomotion les plus rapides. Seuls
les courriers du pays qui voyagent nuit et jour par relais auraient
pu aller plus vite. Voici donc un homme que nous croyions g et
absolument incapable deffectuer plus vite que nous un trajet de
cent cinquante kilomtres, et pourtant il tait l. Dans notre
impatience, nous lassaillmes naturellement de questions tous en mme
temps. Voici sa rponse : votre dpart, je vous ai dit que je serais
l pour vous recevoir, et me voici. Je voudrais attirer plus
spcialement votre attention sur le fait que lhomme est sans borne
quand il volue dans son vrai domaine. Il nest pas sujet aux
limitations du temps et de lespace. Quand il se connat lui-mme, il
nest pas oblig de traner en chemin pendant cinq jours pour
parcourir cent cinquante kilomtres. Dans son vrai domaine, lhomme
peut franchir instantanment toutes les distances, si grandes
soient-elles. Il y a quelques instants, jtais dans le village que
vous avez quitt depuis cinq jours. Mon corps y repose encore. Le
camarade que vous avez laiss dans ce village vous dira que jai caus
avec lui jusqu quatre heures moins quelques minutes, lui disant que
le partais pour vous recevoir, car vous deviez tre sur le point
darriver. Votre camarade voit encore l-bas mon corps, qui lui parat
inanim. Jai simplement fait cela pour vous montrer que nous pouvons
quitter nos corps pour aller vous retrouver nimporte o et nimporte
quand. Jast et Neprow auraient pu voyager comme moi : Mais vous
comprendrez mieux ainsi que nous sommes des humains ordinaires, de
mme provenance que vous. Il ny a pas de mystre. Nous avons
simplement dvelopp davantage les pouvoirs qui nous ont t donns par
le Pre, le grand omnipotent. Mon corps restera l-bas jusqu la tombe
de la nuit. Ensuite, je lamnerai ici, et votre camarade se mettra
en route par le mme chemin que vous. Il arrivera ici en son temps.
Nous allons prendre un jour de repos, puis nous rendre un petit
village distant dune journe de marche. Nous reviendrons ensuite ici
laLa vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas Spalding
24
25. Livre I rencontre de votre camarade, et nous verrons ce
quil vous rapportera. Nous nous runirons ce soir au logis. En
attendant, je vous dis au revoir. Le soir, quand nous fmes runis,
mile apparut soudain parmi nous sans avoir ouvert la porte et dit :
Vous venez de me voir apparatre dans cette pice dune manire que
vous qualifiez de magique. Or, il ny a pas de magie l-dedans. Je
vais vous faire une petite exprience laquelle vous croirez parce
que vous aurez pu la voir. Veuillez bien vous approcher. Voici un
petit verre deau que lun de vous vient dapporter de la source. Un
minuscule cristal de glace se forme au centre de leau. Voyez comme
il saccrot par ladhsion dautres cristaux. Et maintenant, toute leau
du verre est gele. Quest-il arriv ? Jai maintenu dans lUniversel
les molcules centrales de leau jusqu ce quelles se soient
solidifies. En dautres mots, jai abaiss leurs vibrations jusqu en
faire de la glace, et toutes les particules environnantes se sont
solidifies, jusqu ne former ensemble quun bloc de glace. Le mme
principe sapplique un verre boire, une baignoire, une mare, un lac,
la mer, la masse deau de notre plante. Mais quarriverait-il ? Tout
serait gel, nest-ce pas, mais pour quel but ? Pour aucun. En vertu
de quelle autorit ? Pour la mise en uvre dune loi parfaite, mais en
vue de quelle fin ? Aucune, car aucun bien ne pourrait en rsulter.
Si javais persist jusquau bout, que serait-il arriv ? La raction.
Sur qui ? Sur moi. Je connais la loi. Ce que jexprime revient vers
moi aussi srement que je lexprime. Je nexprime donc que le bien, et
il me revient comme tel. Vous voyez donc que si javais persist dans
ma tentative de gel, le froid aurait ragi sur moi bien avant la
fin, et jaurais t gel, rcoltant ainsi la moisson de mon dsir.
Tandis que si jexprime le bien, jen rcolte ternellement la moisson.
Mon apparition ce soir dans cette chambre sexplique de la mme
manire. Dans la petite pice o vous mavez laiss, jai lev les
vibrations de mon corps jusqu ce quil soit retourn dans lUniversel,
o je lai maintenu. Nous disons que nous rendons nos corps
lUniversel, o toute substance existe. Puis, par lintermdiaire de
mon Christ, jai tenu mon corps dans ma pense jusqu en abaisser les
vibrations et lui permettre de prendre forme prcisment dans cette
pice, o vous pouvez le voir. O y a-t-il du mystre ? Est-ce que je
nemploie pas le pouvoir, la loi qui ma t donne parLa vie des
matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas Spalding 25
26. Livre I le Pre au travers du Fils bien-aim ? Ce Fils,
nest-ce pas vous, nest-ce pas moi, nest-ce pas toute lhumanit ? O
est le mystre ? Il ny en a pas. Rappelez-vous le grain de snev et
la foi quil reprsente. Cette foi nous vient de lUniversel par
lintermdiaire du Christ intrieur dj n en chacun de nous. Comme une
parcelle minuscule, elle entre en nous par le Christ, notre pense
superconsciente, le sige de la rceptivit en nous. Alors il faut la
transporter sur la montagne, le point le plus lev en nous, le
sommet de la tte, et la maintenir l. Il faut ensuite permettre au
Saint-Esprit de descendre. Ici se place le commandement : Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cur, de toute ton me, de
toute ta force, de toute ta pense. Rflchissez. Y tes-vous ? Cur,
me, force, pense. Arriv ce point, quy a-t-il faire, sinon de tout
remettre Dieu, au Saint-Esprit, lEsprit vivant dont je suis rempli
? Ce Saint-Esprit se manifeste de bien des faons, souvent par de
petites entits qui frappent la porte et cherchent entrer. Il faut
les accepter, et permettre au Saint-Esprit de sunir cet infime
grain de foi. Il tournera autour et sy agrgera, juste comme vous
avez vu les particules de glace adhrer au cristal central.
Lensemble crotra, morceau par morceau, couche par couche, comme le
glaon. Quarrivera-t-il ncessairement ? La foi sextriorisera,
sexprimera. On continue, on multiplie, et lon exprime le germe de
foi jusqu ce que lon puisse dire la montagne de difficults : te-toi
de l et jette-toi dans la mer , et ce sera fait. Appelez cela
quatrime dimension ou autrement si vous prfrez. Nous, nous
lappelons Dieu qui sexprime par le Christ en nous . Le Christ est n
de cette manire. Marie, la mre modle, perut lidal, le maintint dans
sa pense, puis le conut dans le sol de son me. Il y fut maintenu un
temps, puis extrioris en tant quEnfant-Christ parfait, Premier-n,
Fils unique de Dieu. Sa mre le nourrit, le protgea, lui donna le
meilleur delle-mme, le veilla, et le chrit jusqu son passage de
lenfance ladolescence. Cest ainsi que le Christ vient nous, dabord
comme un idal plant dans le terrain de notre me, dans la rgion
centrale o rside Dieu. Maintenu ensuite dans la pense comme idal
parfait, il nat, exprim comme lEnfant parfait. Jsus le nouveau-n.
Vous avez vu ce qui a t accompli ici, et vous doutez de vos propres
yeux. Je ne vous en blme pas. Je vois lideLa vie des matres, Baird
Thomas Spalding Baird Thomas Spalding 26
27. Livre I dhypnotisme dans la pense de certains dentre vous.
Mes frres, il y en a donc parmi vous qui ne croient pas pouvoir
exercer toutes les facults innes de Dieu quils ont vues se
manifester ce soir. Avez-vous cru un instant que je contrle votre
pense ou votre vue ? Croyez-vous que si je voilais je pourrais tous
vous hypnotiser, car vous avez tous vu ? Nest-il pas rapport dans
votre Bible que Jsus entra dans une chambre dont les portes taient
fermes ? Jai fait comme lui. Pouvez-vous supposer un instant que
Jsus, le grand Matre, ait eu besoin de faire appel lhypnose ? Il
employait les pouvoirs que Dieu lui avait donns, comme je lai fait
ce soir. Je nai rien fait que chacun de vous ne puisse faire aussi.
Et vous ntes pas les seuls. Tout enfant n jadis ou maintenant dans
ce monde dispose des mmes pouvoirs. Je tiens ce que tout soit clair
dans votre esprit. Vous tes des individualits, non des personnalits
ni des automates. Vous avez votre libre arbitre. Jsus navait pas
plus besoin dhypnotiser que nous. Doutez de nous tant que vous
voudrez, jusqu ce que votre opinion sur notre honntet ou notre
hypocrisie se soit pleinement impose. cartez pour linstant lide
dhypnose, ou du moins laissez-la passive jusqu ce que vous ayez
approfondi le travail. Nous vous demandons simplement de garder
lesprit ouvert.La vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird
Thomas Spalding 27
28. Livre I1.4. Ddoublement dun corps - Fusion des deux corps
ddoubls Notre prochain dplacement comportait un aller et retour
latral. Nous laissmes donc sur place le gros de nos bagages et nous
nous mmes en route le lendemain matin vers un petit village situ
quelque trente-cinq kilomtres de l. Seul Jast nous accompagnait. Le
sentier ntait pas des meilleurs et ses mandres taient parfois
difficiles suivre travers la fort dense, caractristique de ce pays.
La rgion tait rude et accidente, le sentier ne paraissait gure
frquent. Nous emes parfois frayer notre chemin travers des vignes
sauvages. chaque retard, Jast manifestait de limpatience. Nous nous
en tonnmes de sa part, lui qui tait si bien quilibr. Ce fut la
premire et la dernire fois au cours de ces trois annes et demie
quil se dpartit de son calme. Nous comprmes plus tard le motif de
son impatience. Nous arrivmes destination le mme soir, fatigus et
affams, car nous avions pouss de lavant toute la journe avec une
courte halte pour le repas de midi. Une demi-heure avant le coucher
du soleil, nous entrmes dans le petit village qui abritait deux
cents habitants. Quand le bruit se rpandit que Jast nous
accompagnait, tous vinrent notre rencontre, les vieux comme les
jeunes, avec, tous leurs animaux domestiques. Bien que nous
fussions lobjet dune certaine curiosit, nous remarqumes tout de
suite que lintrt tait centr sur Jast. Chacun le saluait avec un
profond respect. Aprs quil eut dit quelques paroles, la plupart des
villageois retournrent vaquer leurs occupations. Jast nous demanda
si nous voulions laccompagner pendant que lon prparerait notre
campement pour la nuit. Cinq des ntres rpondirent quils prfraient
se reposer des fatigues de la journe. Les autres et quelques
villageois suivirent Jast vers lautre extrmit de la clairire qui
entourait le village. Aprs lavoir traverse, nous pntrmes dans la
jungle, o nous ne tardmes pas rencontrer une forme humaine tendue
par terre. Au premier abord, nous la primes pour un cadavre. Mais
un second coup dil suffisait pour remarquer que la pose dnotait le
calme du sommeil plutt que celui deLa vie des matres, Baird Thomas
Spalding Baird Thomas Spalding 28
29. Livre I la mort. La figure tait celle de Jast, ce qui nous
laissa ptrifis de stupeur. Soudain, tandis que Jast sapprochait, le
corps sanima et se leva. Le corps et Jast demeurrent un instant
debout face face. Il ny avait pas derreur possible ; les deux
taient Jast. Puis, soudain, le Jast qui nous avait accompagns
disparut, et il ne resta quun seul tre debout devant nous. Tout se
passa en moins de temps quil nen faut pour le dire, et, chose
tonnante, personne ne posa de questions. Les cinq qui avaient prfr
se reposer arrivrent en courant ; sans que nous les ayons appels.
Plus tard, nous leur demandmes pourquoi ils taient venus. Les
rponses furent : Nous ne savons pas , Notre premier souvenir cest
que nous nous trouvmes tous debout en train de courir vers vous ,
Personne ne se rappelle un signal quelconque , Nous nous trouvmes
en train de courir vers vous et nous tions dj loin avant de savoir
ce que nous faisions. Lun de nous scria : Mes yeux sont si grands
ouverts que je vois bien au-del de la valle de la mort. Tant de
merveilles me sont rvles que je suis incapable de penser. Un autre
dit : Je vois le monde entier triompher de la mort. Une citation me
revient lesprit avec une clart aveuglante : Le dernier ennemi, la
mort, sera vaincu. Nest-ce pas laccomplissement de ces paroles ?
Nous avons des mentalits de pygmes ct de cet entendement
gigantesque et pourtant si simple . Et nous avons os nous considrer
comme des foudres dintelligence. Nous sommes des enfants. Je
commence comprendre les paroles : Il faut que vous naissiez de
nouveau. Comme elles sont vraies ! Le lecteur imaginera notre
stupfaction et notre perplexit. Voici donc un homme qui nous avait
accompagns et servis tous les jours, et qui pouvait la fois tendre
son corps par terre pour protger un village et continuer ailleurs
un service impeccable. Nous fmes forcs de nous remmorer les mots :
Le plus grand parmi vous, cest celui qui servira les autres. partir
de cet instant, la crainte de la mort disparut chez nous tous. Ces
gens ont lhabitude de dposer un corps dans la jungle devant un
village, quand le pays est infest de maraudeurs deux ou quatre
pattes. Le village est alors La vie des matres, Baird Thomas
Spalding Baird Thomas Spalding 29
30. Livre I labri des dprdations humaines et animales, comme
sil tait situ dans un centre civilis. Il tait vident que le corps
de Jast avait repos l pendant un laps de temps considrable. Sa
chevelure avait pouss en broussaille et contenait des nids dune
espce de petits oiseaux particulire ce pays. Ils avaient construit
leurs nids, lev leurs petits, et ceux-ci staient envols, do la
preuve absolue du temps pendant lequel ce corps tait rest l, tendu
et immobile. Ce genre doiseaux est trs craintif. Au moindre
drangement, ils abandonnent leurs nids. Cela montre lamour et la
confiance dont ils avaient fait preuve. Les tigres mangeurs dhommes
terrorisent les villageois, au point que ceux-ci cessent parfois
toute rsistance et croient que leur destine est dtre dvors. Les
tigres entrent dans le village et choisissent leur victime. Cest
devant lun de ces villages, au cur mme dune jungle paisse, que nous
vmes le corps dun autre homme tendu dans un but de protection. Ce
village avait t assailli par des tigres mangeurs, dhommes qui
avaient dvor prs de deux cents habitants. Nous vmes un de ces
tigres marcher apparemment avec les plus grandes prcautions
par-dessus les pieds de la forme tendue terre. Deux de nous
observrent cette forme pendant prs de trois mois. Quand ils
quittrent le village, elle tait toujours intacte la mme place, et
aucun mal ntait advenu aux villageois. Lhomme lui-mme rejoignit
plus tard notre expdition au Tibet. Il rgna cette nuit-l une telle
excitation dans notre camp que personne, sauf Jast, ne ferma lil,
lui dormait comme un enfant. De temps autre, lun de nous se levait
pour le regarder dormir, puis se recouchait en disant son voisin :
Pincez-moi pour que je voie si vraiment je suis veill. Nous
employmes aussi de temps autre des termes plus nergiques.La vie des
matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas Spalding 30
31. Livre I1.5. Jeunesse ternelle Nous nous levmes avec le
soleil et rentrmes le mme jour notre point de dpart, o nous
arrivmes juste avant la nuit. Nous installmes notre camp sous un
grand banian. Le lendemain matin, mile vint nous dire bonjour. ntre
pluie de questions, il rpondit : Je ne mtonne pas de vos demandes.
Je rpondrai de mon mieux, mais reporterai certaines rponses au
moment o vous connatrez mieux nos travaux. Notez bien que jemploie
votre propre langage pour vous exposer le grand principe qui sert
de base nos croyances. " Quand chacun connat la Vrit et linterprte
correctement, nest-il pas vident que toutes les formes proviennent
de la mme source ? Ne sommes nous pas lis indissolublement Dieu,
substance universelle de la pense ? Ne formons-nous pas tous une
grande famille ? Chaque enfant, chaque homme ne fait-il pas partie
de cette famille, quelle que soit sa caste ou sa religion ? Vous me
demandez si lon peut viter la mort. Je rpondrai par les paroles du
Siddha : Le corps humain se construit en partant dune cellule
individuelle comme les corps des plantes et des animaux que nous
aimons appeler frres plus jeunes et moins volus. La cellule
individuelle est lunit microscopique du corps. Par un processus rpt
de croissance et de subdivision, linfime noyau dune cellule unique
finit par devenir un tre humain complet compos dinnombrables
millions de cellules. Celles-ci se spcialisent en vue de diffrentes
fonctions, mais conservent certaines caractristiques essentielles
de la cellule originelle. On peut considrer cette dernire comme la
porteuse du flambeau de la vie animale. Elle transmet, de gnration
en gnration, la flamme latente de Dieu, la vitalit de toute crature
vivante. La ligne de ses anctres est ininterrompue et remonte au
temps de lapparition de la vie sur notre plante. La cellule
originelle est doue dune jeunesse ternelle, mais quen est-il des
cellules groupes sous forme de corps ? La jeunesse ternelle, flamme
latente de la vie, est lune des caractristiques de la cellule
originelle. Au cours de leurs multiples divisions, les cellules du
corps ont retenu cette caractristique. Mais le corps ne fonctionne
comme gardienLa vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas
Spalding 31
32. Livre I de la cellule individuelle que durant le court
espace de la vie telle que vous la concevez actuellement. Par
rvlation, nos plus anciens ducateurs ont peru la vrit sur lunit
fondamentale des ractions vitales dans les rgnes animal et vgtal.
Il est facile de se les imaginer haranguant leurs lves sous le
banian et leur tenant peu prs ce langage : Regardez cet arbre gant.
Chez notre frre larbre et chez nous, les stades du processus vital
sont identiques. Regardez feuilles et bourgeons aux extrmits du
plus vieux des banians. Ne sont-ils pas jeunes, jeunes comme la
graine do ce gant slana vers la vie ? Puisque leurs ractions
vitales sont les mmes, lhomme peut certainement bnficier de
lexprience de la plante. De mme que les feuilles et bourgeons du
banian sont aussi jeunes que la cellule originelle de larbre, de
mme les groupes de cellules formant le corps de lhomme ne sont pas
appels mourir par perte graduelle de vitalit. linstar de lovule ou
cellule originelle, ils peuvent rester jeunes sans jamais se faner.
En vrit, il ny a pas de raison pour que le corps ne soit pas aussi
jeune et charg de vitalit que la semence vitale do il est issu. Le
banian stend toujours, symbolisant la vie ternelle. Il ne meurt
quaccidentellement. Il nexiste aucune loi naturelle de dcrpitude,
aucun processus de vieillissement susceptible de porter atteinte la
vitalit des cellules du banian. Il en est de mme pour la forme
divine de lhomme. Il nexiste aucune loi de mort ou de dcrpitude
pour elle, sauf laccident. Aucun processus invitable de
vieillissement des groupes de cellules humaines nest susceptible de
paralyser graduellement lindividu. La mort nest donc quun accident
vitable. La maladie est avant tout labsence de sant (en hindou :
Santi). Santi est la douce et joyeuse paix de lesprit, reflte dans
le corps par la pense. Lhomme subit gnralement la dcrpitude snile,
expression qui cache son ignorance des causes, savoir ltat
pathologique de sa pense et de son corps. Une attitude mentale
approprie permet dviter mme les accidents. Le Siddha dit : On peut
prserver le tonus du corps et acqurir les immunits naturelles
contre toutes les maladies contagieuses, par exemple contre la
peste ou la grippe. Les Siddhas peuvent avaler des microbes sans
tomber malades le moins du monde. Rappelez-vous que la jeunesse est
la graine damour plante par Dieu dans la forme divine de lhomme. En
vrit, la jeunesse est la divinit dans lhomme, la vie spirituelle,La
vie des matres, Baird Thomas Spalding Baird Thomas Spalding 32
33. Livre I magnifique, la seule vivante, aimante, ternelle. La
vieillesse est antispirituelle, laide, mortelle, irrelle. Les
penses de crainte, de douleur, et de chagrin engendrent la laideur
appele vieillesse. Les penses de joie, damour, et didal engendrent
la beaut appele jeunesse. Lge nest quune coquille contenant le
diamant de la vrit, le joyau de la jeunesse. Exercez-vous acqurir
une conscience denfant. Visualisez lEnfant divin en vous-mme. Avant
de vous endormir, ayez conscience de possder en vous un corps de
joie spirituelle toujours jeune et beau. Pensez