1
Master Professionnel TPTI
UFR Histoire
Parcours « Cultures scientifique, technique et industrielle »
La technique du livre et l’art de le collectionner
« Collections d’hier et d’aujourd’hui »
Raphaële Fresnais
Sous la direction d’Anne-Françoise Garçon
2016-2017
2
3
Remerciements
Je souhaite remercier avant tous mes professeurs de Master Pro TPTI pour leur
enseignement si riche et vaste de cette dernière année d'études, en particulier Madame
Anne-François Garçon et Madame Catherine Vaudour. Cette année m'aura beaucoup
appris sur l'autre côté du miroir des expositions et sur la mise en œuvre de celles-ci.
J'aurais reçu les bons outils pour découvrir le monde professionnel du patrimoine et de
la culture. Mes remerciements vont également à Madame Lorraine de Gouville, relieuse
et restauratrice de livres anciens à Paris. Je remercie également ma tutrice de stage
Madame Alix de Valence pour ses bons conseils et le commissaire-priseur Maître Jérôme
Delcamp pour m'avoir fait découvrir l'univers du livre ancien.
4
Sommaire
Introduction ..................................................................................................................................... 5
I/- Chapitre 1 : Chemin de fer de l’exposition ........................................................................................... 9
A) Définition générale de notre projet .................................................................................................. 9
- Une étude de marché sur le thème du livre ........................................................................ 11
B) Vers une exposition gratuite? ....................................................................................................... 14
- Budget prévisionnel ........................................................................................................... 14
- Pour quel public? ................................................................................................................ 15
- Faire parler de notre projet ................................................................................................. 17
II/- Chapitre 2: « Collections d’hier et d’aujourd’hui » ........................................................................... 18
A) Une exposition panneaux. ........................................................................................................... 18
- Sélection des objets exposés .............................................................................................. 18
- Les étapes de fabrication du livre ....................................................................................... 19
- L'histoire du livre ............................................................................................................... 22
B) – Collectionner les livres anciens .................................................................................................. 25
- Un monde fermé de bibliophiles ........................................................................................ 25
- Un marché très actuel du livre ancien ................................................................................ 26
III/- Chapitre 3: Mise en espace ......................................................................................................... 28
A) Un parcours pour le visiteur ........................................................................................................ 28
- La scénographie.................................................................................................................. 28
- Penser au bien-être des visiteurs ........................................................................................ 33
B) Vivre l'exposition ..................................................................................................................... 33
-L’implantation in situ .......................................................................................................... 33
- Le parcours ......................................................................................................................... 34
- Mise en 3D ......................................................................................................................... 35
Conclusion ..................................................................................................................................... 36
Bibliographie ................................................................................................................................. 38
Annexes ........................................................................................................................................ 40
5
Introduction
L’idée est de mettre sur pied une exposition mettant en valeur la technique du livre,
depuis sa création et l’art de le collectionner. Une exposition est la présentation temporaire
d'objets sur une thématique donnée dans un lieu ouvert au public. Elle doit donc mettre en
avant la technique de fabrication des livres et l’évolution de celle-ci au fil des siècles, de
manière ludique afin que chacun puisse mieux connaître cet objet du quotidien. Si c'est un
sujet qui semble technique et difficile, nous pensons qu'il est possible de le présenter de
manière à intéresser tous les publics, y compris les moins âgés. Nous avons tous chaque jour
un livre dans les mains, que ce soit un roman, un recueil de poésie, un magazine, ou même un
dictionnaire, cet objet fait partie de nos vies depuis que nous sommes enfants. Et pourtant,
nous les connaissons bien mal. Seriez-vous capable de décrire les différentes étapes de
fabrication d’un livre ? Ou de réciter le vocabulaire spécifique de l’anatomie d’un ouvrage ?
En réalité bien peu de personnes ne s’intéressent vraiment au livre en tant qu’objet, puisqu’il
est très souvent acheté, consommé pour son contenu, l’histoire qu’il contient. Ou les recettes,
ou les cours, ou même des photographies. Le livre nous sert surtout d’intermédiaire vers des
informations. Le livre c'est aussi une technique, un art et un savoir-faire relevant du
patrimoine immatériel. De moins en moins de gens sont capables aujourd'hui de restaurer ou
même de fabriquer une reliure en cuir comme elle aurait pu l'être au XVIe siècle. Une
exposition qui donnerait des réponses quant à l’histoire du livre depuis sa création, ses
vicissitudes, jusqu’à aujourd’hui, en passant par les plus grands collectionneurs de livres
aurait certainement un succès. Car c’est un sujet qui nous touche absolument tous.
Il est d’autant plus important de rappeler au grand public la place des livres dans nos vies que
ceux-ci sont petit à petit remplacés par les écrans et par les dématérialisation des informations
sur internet. Les encyclopédies dans lesquelles nous faisions nos recherches d’exposés étant
enfants ne sont plus qu’un lointain souvenir, et les enfants de 2017 font leurs travaux grâce à
internet. Il est bon, et rassurant, cependant de préciser que le livre n’est pas en voie
6
d’extinction. Le Ministère de la Culture spécifie même que le marché du livre est toujours
considéré comme la première des industries culturelles1. Le marché du livre renferme de
nombreux métiers, à commencer par ceux d’auteurs, d’éditeurs, d’imprimeurs, et de
distributeurs. Beaucoup d’autres métiers s’intercalent avec ceux précédemment cités, comme
graphistes, illustrateurs, les fabricants de papier, les fabricants d’encre, etc.
Le livre a donc plusieurs facettes, une facette technique et historique, une autre plus
sociologique ou encore économique. Depuis des siècles, certains hommes et certaines femmes
se prennent de passion pour les livres et cultivent l’art de les collectionner. Pour trouver ces
collectionneurs friands de livres anciens, de livres modernes, de livres illustrés ou de reliures,
il suffit d’aller en salle des ventes aux enchères publiques. C’est dans ce cercle relativement
restreint que se retrouvent tous ces gens passionnés par les mêmes objets et qui comprennent
le jargon du bibliophile. Dans la salle, les prix s’envolent pour obtenir telle édition originale
de Michel Butor, un livre illustré par Julius Baltazar ou même encore une première édition de
Descartes…C’est dans ces salles que nous pouvons ressentir le plus l’amour du livre et son
attractivité. Le livre ancien est pour certains collectionneurs tout aussi désirable qu’une
peinture originale d’un grand peintre. Notre exposition aurait ainsi pour projet de raconter
l’histoire du Livre, pour les petits comme pour les grands mais également de mettre en valeur
de grands collectionneurs de livres.
Cette exposition pourrait vivre indépendamment d’un musée ou d’une institution. Notre idée
cependant est de proposer ce projet à un lieu que nous connaissons bien, c’est à dire la
Médiathèque Louis Aragon du Mans en tant que prestataires extérieurs. Celle-ci fut inaugurée
en 1988 à l’emplacement des anciennes halles du Mans. Elle gère aujourd’hui l'ensemble du
réseau des cinq autres bibliothèques réparties dans la ville du Mans Elle remplace l’ancienne
bibliothèque mancelle qui avait vu le jour en 1789 et qui a fermé ses portes lors de l’ouverture
de la nouvelle médiathèque. De ce fait, la médiathèque Louis Aragon bénéficie du statut de
bibliothèque municipale classée que l’ancienne bibliothèque, située avenue Gambetta avait
obtenu en 1933 :
« Entre 1931 et 1972, l’État a procédé au classement de 54 bibliothèques municipales, principalement
en raison de l’importance de leurs fonds patrimoniaux (propriété de l’État). Ces bibliothèques sont des
services municipaux, la seule exception statutaire étant le fait que leur sont mis à disposition
(gratuitement) des conservateurs d’État ; elles n’ont pas de mission particulière, autre que celles que
1http://www.culturecommunication.gouv.fr/Thematiques/Livre-et-Lecture/Economie-du-livre/Marche-du-livre.
Consulté le 21 août 2017.
7
leur assignent leurs élus ou leur confèrent la richesse de leurs collections, la compétence de leurs
agents ou l’activité de leurs services. 2»
La richesse des fonds patrimoniaux de la ville du Mans n’est peut-être pas suffisamment mise
en valeur. Il n’y a pas eu depuis très longtemps d’exposition consacrée aux livres ou aux
archives mancelles et pourtant c’est une ville qui a une activité culturelle intense. Presque
chaque semaine de l’année est occupée par des événements culturels sur la musique (avec le
Festival d’Europa Jazz notamment et le Festival de l’Abbaye de l’Epau pour la musique
classique), le théâtre, l’histoire, l’art contemporain, le cirque, ou encore la Nuit des Chimères.
Cet événement, gratuit, permet aux visiteurs de se promener dans la vieille ville du Mans et
d’admirer les bâtiments ancestraux illuminés par des projections de couleurs. Concernant les
livres, le Salon du Livre se tient chaque année en octobre au Mans et rassemble des milliers
de personnes. De nombreux auteurs sont invités, des colloques et des débats ont lieux.
L’événement appelé la 25e heure du Livre est d’ailleurs le cinquième salon du livre en France
en termes d’importance et de visiteurs. Le Mans est donc une ville tout à faite ouverte sur le
domaine du livre et de la culture et une exposition sur le thème du livre aurait certainement
beaucoup de succès.
La médiathèque possède un lieu dédié aux expositions temporaires qui est constamment
utilisé pour que les usagers de la médiathèque puissent accéder à une exposition gratuite dans
l’enceinte même du bâtiment. L’espace libre est situé entre le salon de lecture des bandes-
dessinées et la pièce dédiée aux Cds et DVDs. L’idée est de proposer cette exposition à un lieu
déjà dévoué à la culture et au Livre. Il semble être le lieu idéal pour faire connaître au public
l’histoire du livre pour plusieurs raisons.
C’est avant tout une médiathèque située en centre-ville du Mans, elle est donc très fréquentée
par un très large public. Elle possède tous les avantages d’un espace public et elle est
accessible pour les personnes à mobilité réduite. La ville du Mans, par son histoire médiévale
très importante possède également un très grand fond d’archives et de livres historiques. Les
fonds précieux regroupent des ouvrages d'une richesse et d'une importance inestimables. Dans
ce fond, on trouve près de 700 manuscrits de l’époque médiévale jusqu’à aujourd’hui. La
majorité de ces manuscrits anciens datent de la période du Moyen Âge. Ce corpus d’oeuvres
regroupe également quelque 400 imprimés d’avant le XVIe siècle.De nombreux sites
ecclésiastiques du Maine avaient vus leurs ouvrages saisis pendant la Révolution. Ces
2Bibliothèques municipales classées [archive], définition du Dictionnaire, Enssib, 2012.
8
ouvrages ne viennent pas tous de la région mancelle mais font partie aujourd’hui de sa
richesse et de son patrimoine. On trouve également des ouvrages rares, précieux ainsi que des
éditions originales d'artistes ou encore des ouvrages bibliophiles tout à fait contemporains. De
plus, une exposition sur les livres dans une médiathèque semble plus qu’appropriée et il serait
logique de la faire voyager dans d’autres médiathèques qui le souhaiteraient. Si notre projet
vise en particulier une médiathèque, il n’est pas impossible ni improbable que celui-ci
intéresse d’autres lieux du même type.
Nous souhaitons donc proposer un projet d’exposition sur la technique du livre, en repartant
sur les traces de l’histoire du livre et de sa reliure tout en nous intéressant au concept de la
collection, à l’époque moderne mais aussi à aujourd’hui. Le monde des collectionneurs est à
l’heure actuelle totalement inconnu du grand public, qui ne peuvent pas aisément entrer dans
ce milieu très fermé. Les habitudes des collectionneurs, notamment concernant les ventes aux
enchères, sont pourtant très intéressantes. Pour séduire la médiathèque, qui reçoit
continuellement des expositions temporaires, nous pourrions lui proposer un panneau sur la
ville du Mans et sur ses fonds de livres. Nous verrons donc comment séduire une ville par un
projet d’exposition. Cette démonstration pourra s’effectuer à l’aide d’une présentation de
business plan, d’un résumé du contenu des futurs panneaux et d’une explication de la mise en
place de l’exposition en nous adaptant au lieu.
9
I/- Chapitre 1 : Chemin de fer de l’exposition
A) Définition générale de notre projet
Nous considérons qu’une exposition est la présentation temporaire d’objets sur une
thématique donnée dans un lieu ouvert au public. La première chose à faire est de prévoir
d’un point de vue temporel notre vision des choses.
Pour le muséologue Jean Davallon une exposition est :
« ...un moyen de communication, elle constitue un discours, elle est porteuse de sens. Son concepteur
doit la construire de telle manière qu’elle oriente le visiteur matériellement mais aussi
conceptuellement. L’exposition ne peut se réduire à un lien physique d’une succession d’objets. Au-
delà même on donnera au visiteur un rôle d’acteur essentiel par son interprétation du message3».
Notre idée est de faire voyager le visiteur à travers les époques et de l’enrichir culturellement
sur l’histoire du livre et ses techniques de fabrication. De manière ludique, celui-ci pourra
faire découvrir les différentes étapes de fabrication du livre, en France, depuis l’invention des
premières reliures. Nous l’avons dit, notre projet est de créer cette exposition en partenariat
avec une médiathèque publique sur une durée de plusieurs mois. L’exposition pourra en partie
3Davallon Jean, L'Exposition à l'œuvre, stratégies de communication et médiation symbolique, Paris ,
L'Harmattan, 1999, p. 212
10
être déplacée dans différents lieux par la suite, mais sans doute en étant amputée d’une partie
des objets exposés en premier lieu ou remplacée par les fonds de la prochaine médiathèque.
Ce projet est marqué par une vision principale et par plusieurs missions distinctes :
NOTRE VISION : Faire connaître gratuitement la technique de fabrication du livre au grand
public mais aussi attirer les connaisseurs des livres dans une exposition.
NOS MISSIONS : Faire venir des visiteurs, leur livrer un apprentissage, faire connaître la
technique de fabrication du livre au grand public ainsi qu’au public scolaire, faire venir des
livres de collections différentes afin de pouvoir les exposer, faire connaître le milieu du
marché de l’art et des ventes aux enchères.
L’une des premières choses à laquelle il faut penser est le nom de l’exposition. Le titre de
« Collections d’hier, collections d’aujourd’hui » nous semble approprié car nous cherchons à
présenter une exposition principalement historique avec un fond d’histoire moderne mettant
en lien ces mêmes collections venues jusqu’à nous aujourd’hui. Le terme de « collection », du
latin collectio correspond à l’action de recueillir, de rassembler. Le mot « collection » nous
renvoie également aux collections d’ouvrages qui font partie d’un même ensemble. Ce titre
voudrait faire rappeler que des collections existent depuis des siècles, que certains
collectionneurs d’aujourd’hui sont les héritiers des collectionneurs d’hier. L’élite de l’époque
moderne en France puis du XIXe siècle ont amassé d’immenses collections et les ont soit
léguées à l’État soit à leurs familles, les faisant ainsi traverser les siècles jusqu’à nos jours. De
même, l’État français possède des ouvrages en quantité et continue d’en acquérir
quotidiennement même si le public ne le sait pas toujours. Les conservateurs et attachés de
conservations peuvent courir les salles de ventes aux enchères pour obtenir des documents
précieux pour leurs musées. Les différents ministères et collectivités territoriales peuvent
également préempter des ouvrages ou objets désignés comme trop précieux pour repartir dans
les mains d’un particulier. Le propriétaire de l’ouvrage n’est alors plus libre de choisir son
acheteur ou même de choisir le prix du bien.
11
- Une étude de marché sur le thème du livre
Le livre est un objet du quotidien, que nous retrouvons dans absolument tous les
domaines de la vie. Nous en avons dans les mains dès notre plus jeune âge. Et pourtant, les
expositions consacrées exclusivement aux livres ne sont pas si nombreuses.
Il y a déjà eu par le passé des expositions sur les collections de grands collectionneurs ou sur
le livre mis à l’honneur. En 2015 l’exposition « Pliure » parlait du livre et de notre rapport à
lui, exposant une quarantaine d’œuvres4. L’exposition donnait la possibilité au visiteur de se
plonger littéralement dans les livres en tant qu’objet avec une perspective philosophique. Il
pouvait ainsi se questionner sur le rapport au temps, à l’écriture ou sur soi-même et sa
relation avec les livres.
L’exposition « Non : pamphlets, brûlots et autres textes polémiques » qui a eu lieu du 17
septembre au 22 octobre à la bibliothèque d’études et de conservation de Besançon était quant
à elle consacrée au livre pamphlétaire. L’idée était de ne pas se focaliser sur l’apparence des
ouvrages qui, bien souvent, ne payaient pas de mine, faits de mauvais papier et dans une
pauvre reliure peu travaillée. Ils ne sont pas recouverts de dorures et n’ont pas d’attrait
particulier. Leur richesse ne réside pas dans leur aspect mais dans les textes dont ils sont les
porteurs. Les livres pamphlétaires permettent de retracer l’histoire de France et ses grands
événements, tels que les guerres de religion, les différentes révolutions et renversements de
pouvoir, ou la lutte contre l’absolutisme. L’exposition proposait aux visiteurs d’observer une
cinquantaine d’ouvrages de manière chronologique. On remarque alors que l’imprimerie a
joué un rôle capital dans l’histoire politique de France, et permettait d’influencer voire de
convaincre une partie de la population alphabétisée. Les livres étaient placés dans des vitrines,
ouverts et accompagnés de cartels explicatifs. Le lieu de l’exposition étant une bibliothèque,
la mise en abîme fonctionnait parfaitement et le visiteur était ainsi plongé dans l’univers du
livre et de son histoire.
Les deux plus grands événements en France concernant la technique du livre et les collections
de livres anciens restent le Salon du Livre et le Salon International du Livre Rare et de
l’Autographe à chaque printemps parisien. A cette occasion se rassemblent des centaines de
professionnels du livre, notamment des libraires, des experts, des relieurs, des maisons de
4L’exposition regroupait environ quarante ouvrages du XVIe au XIXe siècle à la Fondation Calouste Gulbenkian,
mise en œuvre par le commissaire d’exposition Paulo Pires do Vale en 2015.
12
vente spécialisées...Le tout dans le but de promouvoir le Livre. Le Salon International du
Livre constitue le grand rendez-vous des experts en livres anciens. Les collectionneurs jouent
un rôle majeur dans le maintien de cette tradition qui existe depuis 1984.
Les expositions évoquées précédemment sur le thème de la « Pliure » ou celle consacrée au
livre pamphlétaire font partie des quelques expositions sur le sujet du livre en France de ces
dernières années. Le Salon du Livre Ancien, né en 1984 et originellement situé à la
Conciergerie, à Paris, reste aujourd’hui le plus grand événement dédié au livre et à sa
technique aujourd’hui. On le retrouve chaque printemps dans la nef du Grand Palais, mais cet
événement reste encore assez peu connu. L’inconvénient majeur est qu’il ne rassemble que
des professionnels du livre ancien, qui exposent une certaine partie de leurs collections.
Aucune place n’est faite pour une exposition explicative pour un public qui ne serait pas
expert de la question. Cela signifie que si un public familial souhaite venir visiter le Salon du
Livre ancien, il doit d’abord se heurter au prix relativement élevé du billet d’entrée pour
finalement errer entre les couloirs de la nef du Grand Palais sans savoir quoi faire. L’espace
n’est simplement pas adapté à un autre public que des experts et fins connaisseurs, mais
uniquement à des collectionneurs ou professionnels se connaissant tous déjà très bien. Pour
apprécier le Salon du Livre, il faut donc déjà être un amateur et avoir des connaissances, il ne
s’agit pas d’une exposition comme celle que l’on pourrait trouver en musée.
Aux Journées du Patrimoine dernières, l’ambassade russe à Paris ouvrait ses portes et
permettait aux visiteurs d’admirer plusieurs ouvrages aux reliures ouvragées faites à la main.
Cette exposition, baptisée Livres exclusifs - cadeaux diplomatiques n’était ouverte à la visite
que durant ce seul weekend de septembre 2017. Les livres présentés étaient entièrement faits à
la main, les feuilles assemblées une à une entre elles et la reliure réalisée avec minutie en
velours, or et pierres. Ces livres tiennent leur origine dans un cadeau diplomatique de la part
de Vladimir Poutine au Président américain George Bush peu de temps après les attentats du
11 septembre 2001. Les livres font partie des objets offerts comme cadeaux diplomatiques
depuis des siècles et ce, dans toutes les cultures. Ces objets très précieux sont donnés dans le
but d’impressionner le partenaire et de montrer la richesse du pays et le savoir-faire du peuple.
C’est également une preuve de respect et de volonté de création de nouveaux liens d’amitiés
entre deux représentants officiels. Chaque volume possède un étui en bois de noyer, décoré
d'un panneau d'insert en pierre, réalisé en technique mixte : figures sculptées sur fond de
mosaïque florentine. Il a fallu sept ans de travail de différents artistes pour finaliser ce projet.
13
L’exposition « Monet Collectionneur », ouverte du 14 septembre 2017 au 14 janvier 2018
montre la collection personnelle d’un artiste célèbre. Celle-ci n’est composée que d’œuvres
picturales. Le musée du Palais Galliera mettra bientôt en place son exposition consacrée au
collectionneur Mariano Fortuny y Madrazo (1871-1949). Cet espagnol et vénitien spirituel
était un des plus grands collectionneurs d’œuvres dadaïstes mais également de textiles et de
costumes de son temps. Les expositions sur les collections et les collectionneurs ont la plupart
du temps beaucoup de succès. Les gens sont en réalité curieux et attirés par les collections. En
revanche il est plus rare de voir des expositions de collections de livres. C’est même très
difficile de trouver ce genre d’exposition. D’abord parce que les livres sont des objets
précieux et sensibles, qu’il convient de manier avec prudence. Exposer des ouvrages les
malmène et met en danger la visibilité de l’encre, la condition du papier ou la fragilité de la
reliure. C’est souvent beaucoup plus pratique d’exposer un tableau que plusieurs visiteurs
peuvent admirer en même temps qu’un ouvrage sur lequel peu de personnes peuvent se
pencher au même moment.
Paradoxalement notre rival principal serait sans doute Internet puisque les gens qui
s’intéressent aux reliures ou à la fabrication des livres en général peuvent récolter autant
d’informations qu’ils le souhaitent sur Internet et notamment Youtube. Des vidéos montrent
déjà comment assembler des pages pour en faire des ouvrages. Les expositions numériques de
la Bibliothèque nationale de France cependant ne proposent rien quant aux reliures, à la
fabrication des livres ou aux collectionneurs.
L’intérêt serait donc de transporter notre visiteur dans le temps, dans un lieu qui ressemble à
une ancienne bibliothèque remplie de livres anciens ou non afin de créer un cadre particulier
de visite. La Bibliothèque nationale de France ou la Bibliothèque Universitaire de la Sorbonne
seraient des cadres presque parfaits pour accueillir ce genre d’exposition, qui ne prendrait pas
trop de place. Une bibliothèque de moindre mesure serait également un très bon endroit pour
ce genre d’exposition car elle permettrait d’accueillir des groupes scolaires. Le Musée des
Arts et Métiers du CNAM à Paris serait aussi un emplacement de choix. Notre premier choix
se tourne vers la médiathèque Louis Aragon car elle dispose d’un espace prévu pour les
expositions, dans lequel la mairie du Mans a fait le choix d’y exposer constamment des
expositions de qualité. De plus, le lieu est accessible à tous les publics.
14
B) Vers une exposition gratuite?
- Budget prévisionnel
Organiser une exposition abritant une exposition panneaux, ainsi que des machines de
fabrication de reliure et bien sûr des livres, si possible est une opération coûteuse. C’est
pourquoi il faut viser au plus important, c’est à dire les panneaux d’exposition et les séries de
photographies représentant les étapes de fabrication des livres. Une vidéo consacrée à cette
étape de la vie d’un livre serait un plus évidemment. Il faut donc prendre en compte l’espace
qui accueillera l’exposition sur une durée déterminée, l’impression des panneaux d’exposition,
l’installation, l’assurance lors de la mise en place et du temps de l’exposition des objets
exposés, ne pas oublier le prix du matériel supplémentaire, la publicité. Ces frais relèvent de
charges et de taxes à prévoir bien avant le début de l’exposition. Les recettes sont
habituellement constituées des billets d’entrée et des revenus de la boutique. Or dans notre cas,
les entrées seront libres et gratuites, et chacun pourra venir voir l'exposition sur les heures
d'ouvertures de la médiathèque. Le but ici n’est pas de faire du rendement mais de faire
profiter de l’exposition à un maximum de visiteurs. L’idée serait donc de travailler en
partenariat avec une bibliothèque, ici la médiathèque Louis Aragon, qui nous louerait
l’exposition, le temps de quelques mois. Nous pensions à la période entre le 13 février, par
exemple, jusqu'au 13 juillet. Six mois permettent à ceux qui veulent voir l'exposition de venir.
Certaines bibliothèques appartenant soit à une marie de Paris soit à une commune ailleurs en
France seraient sans doute heureuses de recevoir en leur sein une exposition sur le thème du
livre. Il serait plus coûteux de faire des expositions à l’extérieur sans fond de base
(d’archives), c'est pourquoi il faut plutôt viser des institutions qui ont déjà un fond pour ne pas
avoir à tout importer.
Si des livres qui n’appartiennent pas à la ville du Mans sont exposés, nous serons dans la
nécessité de prévoir des assurances pour l’exposition, ainsi que les autorisations signées des
propriétaires des objets. De plus si nous réussissons à obtenir des prêts de collectionneurs
privés ou d’autres bibliothèques possédant des ouvrages anciens, il sera nécessaire d’avoir un
surveillant pour l'exposition. Mais cette situation ne serait pas idéale, notre premier projet
étant de mettre en valeur les collections du patrimoine manceau. De cette façon, le prêt des
ouvrages serait gratuit pour la médiathèque. Ces ouvrages seront mis sous verre dans des
15
vitrines, ouverts à une page intéressante et à leurs côtés, un cartel explicatif que nous
pourrions fournir. La médiathèque dispose également du matériel pour accrocher des
panneaux et de vitrines pour exposer les livres. Étant un lieu spécialisé dans les livres, tout est
disponible pour prendre soin le mieux possible des ouvrages. La médiathèque disposant donc
déjà de ressources patrimoniales à exposer et de matériel d'exposition adapté, il ne nous
coûtera que le prix d'impression des panneaux, celui des affiches et des petites cartes
publicitaires ainsi que le montage vidéo sur la reliure et les ventes aux enchères.
- Pour quel public?
Le public visé est avant toute chose un public de non-collectionneurs. Étant donné
l’emplacement de l’exposition, les visiteurs ne viendront pas nécessairement à la médiathèque
pour la voir. Cela pourrait être par hasard, en voyant l’affiche de l’exposition à l’entrée de la
médiathèque ou en allant rendre des ouvrages. L’objectif n’étant pas de vendre, il s’agit avant
tout de « faire connaître ».
Les collectionneurs, amateurs ou passionnés chevronnés, appartiennent plutôt à la même
catégorie de personnes. Ce sont en général des hommes d’une cinquantaine d’années qui
apprécient d’utiliser du temps et de l’argent dans l’acquisition de livres parfois extrêmement
coûteux. Ce public de collectionneurs est vaste et international, car Internet permet
aujourd’hui à chacun d’enchérir en ligne pour enrichir ses collections. Si de plus jeunes
personnes participent également à la vente, c’est très positif malgré que cela arrive beaucoup
moins souvent. Le milieu des collectionneurs est donc un monde à part ,qu’il s’agit de
comptabiliser dans le montage de notre exposition. Il sera d’autant plus difficile d’adapter un
discours à la fois pour des groupes scolaires ou des familles et pour des visiteurs plus âgés et
peu être plus cultivés dans ce domaine précis. Et pourtant une bibliothèque est ouverte à tous,
et chacun peut profiter de ce genre d’exposition gratuite.
L’exposition panneaux ne devrait pas requérir beaucoup de personnel quotidien. Il faudra de
toute évidence une équipe pour veiller à l’installation de l’exposition ainsi que pour son
enlèvement à la fin de la durée déterminée. L’idéal serait d’avoir une personne qualifiée, un
médiateur culturel, certains après-midi de la semaine, pour faire des visites aux groupes
16
scolaires. Des activités sur le thème du livre, de la lecture ou de la fabrication de reliure
seraient proposées. Un atelier de décoration de reliure ou de première de couverture d’un livre
serait intéressant pour un groupe de primaires. Des exercices de peintures d’enluminures aux
pigments et jaunes d’œuf pour les collégiens et lycéens le seraient tout autant, à condition de
prévoir une participation des écoles pour payer les frais de matériel et le travail du médiateur.
Les classes de lycéens dont les lycées proposent une classe d’histoire de l’art pourraient être
aussi des visiteurs potentiels. Le professeur se chargerait peut-être lui même de la médiation,
mais nous pourrions lui fournir les documents nécessaires afin de le convaincre de l’intérêt de
l’exposition pour des jeunes étudiants en histoire de l’art. La ville du Mans disposant
également d’une Ecole Supérieure des Beaux-arts, les étudiants pourraient être intéressés par
ce type d’exposition, de même que les étudiants en histoire de la Faculté universitaire du
Maine.
L’idéal pour les groupes scolaires serait de fournir un livret d’exposition s’adressant aux
primaires. Une mascotte pourrait être utilisée pour expliquer aux enfants la fabrication des
livres et les ventes aux enchères. Il est rare qu’aujourd’hui que les enfants connaissent les
« détails » de fabrication des livres, ou les grandes lignes de son histoire depuis l’imprimerie.
Il est encore plus rare que le jeune public connaisse le principe des ventes publiques, à moins
qu’ils n’en aient vu dans des films ou qu’ils aient accompagné leurs parents en salle de vente.
La mascotte créée a donc une forme animale, c’est un petit « rat de bibliothèque ».
Choisir un animal en mascotte rend
plus simple les questions de « genre »
qui peuvent poser des problèmes
pour les enfants ou les parents.
Pourquoi choisir une fille et pas un
garçon ? Pourquoi un enfant aux
yeux bleus et pas aux yeux marrons ?
Lorsqu’il s’agit de ne choisir qu’un
seul et unique personnage, le choix
de l’animal personnifié résout
beaucoup de problèmes. Le rat de bibliothèque se nomme Aldus comme le célèbre imprimeur
17
italien. Il y aura un petit livret de quelques pages mis à la disposition des groupes scolaires,
qui servira de support pour les instituteurs. Ce livret sera composé d’explications brèves sur la
reliure, sur l’imprimerie et son histoire et sur les grands collectionneurs de livres ou le
fonctionnement d’une vente aux enchères. Un petit quiz sur les schémas proposés sur les
panneaux, les machines exposées ou le petit documentaire permettrait aux enfants de savoir
quoi chercher et lire sur les panneaux (notamment les bulles "Le Savais-tu?").
- Faire parler de notre projet
Nous nous chargeons de procéder à la publicité de l’exposition, sur les réseaux sociaux
mais aussi évidemment dans les autres lieux publics de la ville du Mans. L’office du tourisme
pourrait installer l’affiche de l’exposition dans son enceinte, de même que l’université du
Maine, la mairie située dans le Vieux-Mans, le musée de Tessé (qui dispose également de trois
pièces disponibles pour les expositions temporaires). Des petites cartes gratuites pourraient
être également proposées et disposées sur les accueils de ces différents lieux. Ces cartes,
miniatures de l’affiche d’exposition au recto, donneraient toutes les informations nécessaires
aux visiteurs sur le verso.
Les cafés et librairies du Mans ont très souvent des affiches sur leurs vitrines pour ce genre
d’événements, il serait donc tout à fait possible d’en répandre un peu partout dans la ville. La
promotion physique de cette exposition dépend donc du choix stratégique de l’affiche et des
placements de celles-ci. Nous pouvons également contacter les journaux de la ville et de la
région pour parler de cette exposition. Nous pensons notamment aux quotidiens Le Maine
Libre et le journal Ouest France dans lesquels il est toujours fait une place importante au
patrimoine et aux événements culturels du département sarthois. Nous disposons également
d’une publicité gratuite mais non pas moins efficace à travers les réseaux sociaux et la page
internet. Ceux-ci seront développés dans le dernier chapitre de ce projet5.
5 Voir la partie sur le marketing dans laquelle nous insistons sur notre plan de séduction des
visiteurs.
18
II/- Chapitre 2: « Collections d’hier et
d’aujourd’hui »
A) Une exposition panneaux.
- Sélection des objets exposés
Le sujet principal de l’exposition est avant tout l’histoire du livre. Il est donc primordial que
la ville du Mans autorise la médiathèque à exposer ce patrimoine lors d’une exposition
temporaire. Comme le sujet est vaste sur une période chronologique qui va de l’Antiquité à
aujourd’hui, il n’y a pas d’objet en particulier qui devrait être exposé. Il s’agit principalement
d’exposer des ouvrages qui méritent d’être vus par le grand public, et qui ont un intérêt tout
particulier grâce à leur reliure, ou à la technique d’enluminure, mais encore pour son contenu
ou son auteur fameux. L’idée est ici d’exposer des objets qui sont rarement exposés et qui
rentrent dans la catégorie des « beaux livres ».
19
La médiathèque du Mans possédant de nombreux ouvrages anciens, il semble qu’il faille
saisir l’opportunité de les présenter au public. Outre les ouvrages et les panneaux dont nous
préciserons et résumerons le contenu, nous pensions qu’il serait judicieux d’exposer une
ancienne machine à relier les livres, comme une ancienne presse à livres. Ces machines qui
prennent peu de place ne sont pas difficiles à trouver. Un pot de colle de pâte pourrait être
exposé en expliquant en quoi cette colle est particulière et n’est utilisée que pour les
restaurations. Des images d’iconographie médiévales montrant des ateliers anciens de presse
de livres ou d’enluminures ou encore d’imprimerie pourraient constituer d’avantages de
supports, en plus des panneaux.
- Les étapes de fabrication du livre
Le savoir faire de la reliure
La première partie de l’exposition est consacrée à l’explication des différentes étapes
nécessaires pour relier un livre. La reliure de livre exige une perfection manuelle et un
apprentissage durant de longues années. Un schéma montrerait aux visiteurs le vocabulaire à
adopter pour parler de livre. Ce vocabulaire sera retrouvé tout au long de l’exposition. Les
termes sont parfois complexes, il s'agira de simplifier parfois les explications par des
illustrations.
Ainsi, la plaçure est la première étape pour le livre : C’est l’assemblage des feuillets, leurs
nettoyage si besoin, l’intercalage des gravures, photographies et autres hors-textes entre les
feuillets de texte. Le montage de la couverture fait également partie de cette étape. C’est
parfois la couverture qui fait toute la valeur d’une édition, d’autant plus lorsqu’elle est
originale.
Vient ensuite le moment de garnissage du début et de la fin du volume avec un cahier de
papier. Ce sont en effet les gardes blanches qui protègent le papier des effets du cuir ou du
matériaux de la couverture. A l’époque moderne les gardes blanches étaient utilisées pour ne
pas graisser le papier, phénomène qui pouvait se produire avec certaines peaux. Le livre est
20
donc rassemblé et préparé pour la collation. Celle-ci consiste à vérifier qu’il est complet, que
les pages se trouvent toutes au bon endroit et dans le bon sens. Ensuite, le livre est divisé en
petites « battées » de deux ou trois cahiers entre des petites planches appelées ais et est laissé
ainsi pendant plusieurs jours dans la presse.
Il est intéressant de constater que le travail était divisé entre les hommes et les femmes
concernant ce travail. La couture est en effet l’opération suivante et elle nécessite une grande
dextérité et beaucoup de délicatesse. C’était donc un travail principalement effectué par les
femmes pendant des siècles. Le relieur a au préalable réalisé des petites entailles, appelées
aussi grecques, sur chaque dos de chaque petit cahier. La couturière réalise la « pierre
angulaire » de la reliure et relie les cahiers ensemble. Elle doit choisir la grosseur de fil à
employer en tenant compte de la nature du papier utilisé, du nombre de cahiers à relier et de
l’ampleur du résultat final avec les fils accumulés dans le fond de chacun de ces cahiers.
Le corps de l’ouvrage constitue le gros œuvre du métier, il est ensuite vérifié par le relieur qui
encolle le dos des cahiers assemblés et épointe les ficelles. Ensuite il choisit le carton dont
l’épaisseur conviendra le mieux au volume final de l’ouvrage. Il le découpe à l’aide de la
cisaille à carton en plusieurs bandes et lui donne une forme galbée à l’aide de la colle à pâte.
Les bandes de cartons, avec leur forme plus ronde, peuvent ensuite constituer le dos du livre.
Celui-ci prend une forme convexe grâce aux coups de marteau du relieur qui tape doucement
le livre afin de l’arrondir.
L’étape suivante est de placer le livre dans une autre presse, différente de la première, l’étau à
endosser, qui laisse le dos dépasser sur toute la longueur du livre. Le marteau sert une fois de
plus à « coucher » sur les mâchoires les premiers et les derniers cahiers et former les mors.
Les feuillets s’intègrent petit à petit au dos et laisse de la place pour la chasse, qui constitue le
petit espace entre le bord du carton de couverture et les feuillets. Ainsi les feuillets ne peuvent
être abîmés et frottés grâce à cet espace de « sécurité » pour eux.
Le relieur procède a de petits trous le long des cartons qui constitueront la première et la
dernière de couverture. Il fait passer une ficelle dans chaque trou de la première de couverture
puis sur le dos pour finalement sortir par le trou de la quatrième de couverture. Le dos peut
être ensuite recouvert d’un parchemin ou d’une morceau de toile afin de consolider le corps
de la reliure.
21
Le travail n’est pas terminé puisque le livre doit encore avoir la tête ou les tranches rognées.
Les grands ateliers avec beaucoup de moyens utilisent le massiquot moderne à coupe rapide,
tandis que les plus petits atelier utilisent la presse à rogner. Ce principe est une technique
ancestrale et existe depuis plus de quatre cent ans.
Vient ensuite le moment de dorer les trois côtés du livre dans une presse mobile dédiée et de
« dresser » la surface à l’aide de grattoirs en acier puis d’y appliquer de l’or en feuilles au
moyen de blanc d’oeuf dilué. Celui-ci donne son aspect brillant au métal devenu sec. Les
dernières étapes sont consacrées à l’apprêture à la couvrure, qui débute par la pose de la
tranchefile de la même couleur que la reliure. Ce sont les fils de soie qui sont situés en haut et
en bas du dos et qui servent, en plus de leur rôle décoratif, à renforcer cette partie de la reliure.
A force d’être tiré de son rayon de la bibliothèque, le dos du livre s’en trouve usé et peut
risquer de se détacher en partie en son sommet ou en sa base.
La couvrure est composée de trois grandes étapes primordiales : le choix de la coupe et de la
peau à utiliser, la parure de la peau qui peut se faire soit à la main sur une pierre plate à l’aide
d’un couteau spécial ce qui demande beaucoup de temps et d’attention. L’autre manière de
faire est d’utiliser une machine spéciale. Enfin, la peau doit être mouillée et encollée plusieurs
fois avec de la colle de pâte avant d’aller recouvrir le volume.
La finissure comme son nom l’indique est l’une des dernières étapes de reliure. Après avoir
posé les coins de cuir et la peau sur les deux plats du volume, le relieur double les gardes dont
nous avons évoqué le rôle précédemment. Les matières choisies pour les gardes sont soit du
papier, de la peau, du daim ou de la soie. Chaque replis de peau est élagué et poncé afin de
présenter une surface parfaitement lisse à l’extérieur de l’ouvrage tout comme sur les gardes.
Le doreur utilise un fer à dorer pour décorer les plats du livre.
22
Une fois la reliure terminée, elle est livrée au doreur sur cuir. L’outil principal du doreur sont
les fers à dorer. Il en existe de différentes formes et styles. Il s’agit de faire chauffer les fers à
dorer et de les passer sur le blanc d’oeuf qui aura été appliqué au préalable au pinceau sur la
peau, afin de le rendre adhésif. Celui-ci retient la feuille d’or placée entre le cuir et le fer à
dorer et fixe la dorure sur le cuivre, lui donnant un aspect brillant.
Cette description des étapes de la reliure sera accompagnée d’illustrations
photographiques et d’illustrations dessinées, donnant un aspect plus ludique pour les enfants.
Une borne avec un écran numérique montrera le travail d’un relieur étape par étape dans un
format de vidéo. Si l’espace le permet, cela serait encore plus intéressant de le projeter au
musée avec des sièges pour que les visiteurs puissent suivre le petit documentaire assis de
manière confortable.
- L'histoire du livre
Le livre tient son histoire avant tout du papier et donc des végétaux. Le mot livre vient
d’ailleurs du dérivé du latin liber, écorce. Plusieurs grandes étapes marquent l’histoire du livre
relié tel que nous le connaissons. Un panneau serait accordé à chaque étape.
Le papyrus
C’est aujourd’hui bien connu que les Égyptiens furent parmi les premiers à utiliser des
végétaux pour en faire du papier dans l’objectif d’écrire dessus. Le papyrus constitue l’un des
plus anciens spécimen de roseau utilisé pour le papier. Il poussait sur les rives marécageuses
du Nil bien qu’aujourd’hui il soit devenu difficile d’en trouver. Les Égyptiens extrayaient la
moelle des longues tiges atteignant parfois jusqu’à quatre mètres avant d’en faire de fines
feuilles. Les principales sources sur la description de fabrication de papyrus sont les textes de
Pline l’Ancien et les études scientifiques actuelles ayant analysé chimiquement le composant
des papyrus. Le livre fait de papyrus avait une forme de cylindre et il fallait le déroule de
droite à gauche pour lire. Le plus ancien rouleau de papyrus date de 2400 ans avant J.-C.
23
« Le papyrus naît dans les marécages de l'Égypte ou dans les eaux dormantes du Nil, lorsque,
débordées, elles demeurent stagnantes des creux dont la profondeur n'excède pas deux coudées. On
prépare le papier en divisant le papyrus en bandes très minces, mais aussi larges que possible. (XII) La
bande la meilleure est celle du centre de l'arbre, et ainsi de suite dans l'ordre de la division. On appelait
jadis hiératique, attendu qu'il était réservé aux livres sacrés, le papier fait avec les bandes intérieures.
Lavé, il a reçu le nom d'Auguste, de même que celui de seconde qualité porte celui de Livie, sa
femme. 6»
Le livre chinois
Si aucun des manuscrits littéraires sur plaques de bois chinois ne sont parvenus jusqu’à nous,
les scientifiques savent qu’ils étaient utilisés par les Chinois dès le troisième millénaire avant
J.-C. Ces plaques de bois étaient grattées à l’aide d’un stylet parfois avec de l’encre de Chine.
En 213 l’empereur Ts’in Schihuangti ordonne un grand autodafé pour détruire tous les livres
afin de punir les écrivains qui avaient défié son autorité et critiqué sa façon de régner. A la
suite de cet autodafé, les Chinois se tournèrent vers la soie pour écrire. Ils utilisaient des
pinceaux dont les poils étaient des cheveux et de l’encre de Chine. Le prix de la soie était un
frein à l’expansion de cette méthode, si bien que celle-ci fut finalement mélangée à de la
bouillie de bambou. Une fois sec le mélange aplati avait presque tout d’une feuille de papyrus.
Bientôt des trous furent percés dans les paquets de feuilles et une cordelette passée entre ceux-
ci afin de rassembler la liasse. Cette forme de livre a été ensuite utilisée pendant des siècles en
Chine.
Le livre gréco-romain
Le papyrus était utilisé dès le IVe siècle avant J.-C en Grèce et en Italie, notamment grâce au
règne d’Alexandre le Grand et de son empire. Les feuilles dites charta étaient reliées par
collage pour former des rouleau appelés kylindros à Athènes et volumen à Rome. On retrouve
ici l’étymologie des termes cartes et volumes toujours utilisés aujourd’hui). Aucun manuscrit
n’est parvenu jusqu’à nous de manière complète mais les spécialistes estiment qu’un rouleau
pouvait faire jusqu’à six ou sept mètres de long pour une dizaine de centimètres de diamètre
6Pline l’Ancien (29 - 79), Histoire naturelle, Livre XII, XXII [1].
24
maximum. En Grèce les bibliothêkê servaient à conserver les rouleaux précieux dans des
vases de bois ou de pierre. Petit à petit, le papyrus fut remplacé par le parchemin.
Le parchemin
La légende veut que le roi de Pergame Eumène II en Asie Mineure se vit interdire la livraison
de papyrus égyptien au cours du 3e siècle avant J-C. Les artisans se virent donc encouragés à
trouver des solutions de remplacement notamment avec des peaux d’animaux. C’est d’ici que
le pergamenum, ancêtre du parchemin vit le jour. La peau pouvait être celle d’un mouton,
d’un veau, d’une chèvre ou d’un âne. Elle était raclée, puis dégraissée dans un bain d’eau de
chaux et mise à sécher sur un cadre de bois, tirée par des ficelles à toutes les extrémités. Elle
était ensuite polie à la pierre ponce. L’avantage majeur en Europe de cette nouvelle méthode
était qu’elle ne nécessitait pas d’importation comme c’était le cas du papyrus. Son prix était
aussi moins élevé et sa matière plus résistante que celui-ci. Le papyrus était donc réservé en
Europe aux documents de grande importance.
Au Moyen âge le parchemin était enroulé sur un bâton terminé à chaque extrémité par un
bouton. Si l’on déroulait le rouleau en entier, la première page était tout à gauche. Ce système
cyclindrique fut bientôt réservé aux documents d’importance tandis que les livres du
quotidien furent assemblés comme l’étaient les tablettes de cire qu’utilisaient les Romains. Le
ligator, du latin ligare, devait finalement relier les cahiers de parchemins par une couture en
nerf de bœuf. En France le nom de ligator devient celui de lieeur puis lieur et enfin relieur.
A l'époque médiévale, ce sont les ordres religieux qui s’intéressèrent le plus aux livres. La
chute de Rome a fait disparaître des milliers d’importants manuscrits. Lors des invasions
barbares les palais et bibliothèques de l’empire se virent partir en fumer. L’académie de
Byzance préserva une grande partie de manuscrits et devient un centre culturel où se
retrouvaient érudits, chercheurs et artistes. Les moines des communautés chrétiennes en
France se mirent à recopier les textes religieux sur des livres en parchemin, composés de
cahiers et reliés. L’exemple fameux du moine Frère Othold dans l’abbaye de Saint-Emmeran
qui aurait passé sa vie entière à recopier 23 missels, trois évangiles, un psautier, deux
ouvrages de Saint Augustin et deux lectionnaires7.
7DEVAUCHELLE Roger, La Reliure en France, T1, Paris, "Chez Rousseau-Girard", 1959-61
25
B) – Collectionner les livres anciens
- Un monde fermé de bibliophiles
- Qui collectionne ?
« Collectionner : Réunir des objets rassemblés et classés pour leur valeur scientifique, artistique,
documentaire, esthétique, pour leur prix, leur rareté »8.
Nous avons tous, ou presque, déjà collectionné quelque chose dans nos vies.
Construire une collection de livres en revanche, ne se fait pas un en jour. A l’époque moderne,
les collections faisaient parfois l’objet de cabinets de curiosités, et ont d’ailleurs créé les
premiers musées. Aujourd’hui le nombre de collectionneurs ne semble pas décroître car
finalement nous pouvons collectionner un petit peu tout et n’importe quoi. En revanche si
nous ne considérons que les collectionneurs de « beaux livres », de livres anciens, ils se font
de plus en plus rares. Cela ne veut pas dire que le marché de la bibliophilie fonctionne moins.
Il a même explosé ces dernières années. Les grandes maisons de ventes atteignent des
sommes astronomiques par vente, surtout lorsqu’il s’agit de ventes de collections de
bibliophiles9. Les livres rares ont toujours été très chers. D’ailleurs les livres en parchemin
coûtaient déjà une fortune et n’étaient pas accessibles aux non amateurs, ou aux illettrés.
Des grands noms de l’histoire ont compté parmi les plus fameux collectionneurs de livres.
Aujourd’hui les collections d’hommes comme Pierre Bergé, Jean Bonnat, ou l’industriel et
collectionneur Jacques Guérin font l’objet de répartitions dans des ventes publiques. Sous
l'Ancien Régime les élites et les familles princières étaient les seules à pouvoir se permettre
de collectionner quoi que ce soit. Les livres étaient parmi les objets les plus coûteux à
collectionner. L'impératrice Catherine II de Russie (1762-1796) était une grande
collectionneuse de livres, y compris de livres de ses contemporains comme les philosophes
8 Définition du CNRTL.fr/lexicographie/collectionner consulté le 12 septembre 2017.
9 Un résultat atteignant le 1,6 million en 2002 chez Sotheby’s pour la vente de la collection de Gwenn-
Aël Bolloré ou encore 5,9 millions en 2004 pour Christie's avec la collection de Daniel Filipacchi.
26
Denis Diderot ou Voltaire. Les grandes familles européennes, membres de l'aristocratie,
achetaient des livres à la mode afin de remplir leurs bibliothèques. Ces bibliothèques
extrêmement bien fournies étaient signes d'une grande instruction, d'une certaine culture et
surtout d'une immense richesse.
- Un marché très actuel du livre ancien
- Qu’est ce que l’hôtel Drouot ?
Symbole de la vente aux enchères en France, l’hôtel Drouot est peu connu du grand public. Et
pourtant, c’est par ce lieu que circulent les plus grands ouvrages, les plus belles reliures de
notre histoire. C’est le point de rassemblement des collectionneurs. L’hôtel Drouot constitue
en effet aujourd’hui une véritable plaque tournante du marché de l’art. Les collectionneurs
savent qu’ils peuvent y trouver l’objet de leurs recherches puisque c’est la salle des ventes la
plus importante de Paris. Elle regroupe de nombreuses maisons de ventes aux enchères et
propose des expositions avant les ventes des œuvres. La vente aux enchères est une habitude
de collectionneurs qui a pris son grand départ au XIXe siècle lorsque le premier hôtel Drouot
est né. Il était situé à Paris à l’emplacement de l’ancienne ferme de la Grange Batelière en
1851. Il est cependant devenu rapidement trop petit pour accueillir les visiteurs et les œuvres.
C’est donc à l’Hôtel Drouot Richelieu qu’a été déplacé l’hôtel des ventes parisien et qui a été
inauguré le 1er
juin 1852. Il a subit depuis cette date de nombreuses modernisations et
rénovations, c’est d’ailleurs pourquoi plusieurs ventes publiques ont eu lieu dans l’ancienne
gare d’Orsay dans la seconde partie du XXe siècle. Dès le 19e siècle les murs étaient
placardés d’affiches et de publicités pour annoncer les ventes. La Gazette Drouot à laquelle
sont abonnés les collectionneurs est également née au 19e siècle. Aujourd’hui l’hôtel Drouot
organise et accueille plus de 3000 ventes par an dans ses 21 salles de ventes.
Collectionner grâce aux enchères
Pour participer à une vente aux enchères, il y a plusieurs façons de procéder. Soit nous
décidons de nous déplacer et de venir soi-même, soit nous laissons un ordre d’achat (cela
signifie que le commissaire priseur pourra enchérir pour nous à notre place), soit nous
27
demandons à recevoir un coup de téléphone au moment du passage du livre désiré afin
d’enchérir en direct. Depuis quelques années, il est également possible d’enchérir sur internet.
Les collectionneurs savent à l’avance les livres qu’ils désirent obtenir grâce à la publication
du catalogue de vente un mois avant celle-ci.
Il serait très intéressant d'intégrer à l'exposition une vidéo de vente aux enchères, ou à une
série de photographies lors d'une vente. Cela donnerait une idée plus concrète du concept, car
il faut imaginer que très peu de personnes se seront déjà déplacées au moins une fois dans une
vente publique. Ce n'est pas en effet, un genre d'endroit particulièrement connu, notamment
par les enfants et les adolescents. D'ailleurs puisque le sujet semble assez difficile à expliquer
aisément à ce groupe de visiteurs, nous pourrions nous penser quelque peu sur l'organisation
de l'exposition et sur sa scénographie.
28
III/- Chapitre 3: Mise en espace
A) Un parcours pour le visiteur
- La scénographie
Plusieurs possibilités s’offrent à nous quant au choix du lieu pour notre exposition.
Cela dépend de ce que nous souhaitons concernant l’aspect de l’exposition, l’accessibilité au
public et bien évidemment notre budget. S’offrent à nous plusieurs catégories de lieu pour
accueillir notre type d’exposition : les galeries, les musées disposant d’un espace dédié aux
expositions temporaires, les centres d’art contemporain, les espaces intermédiaires qui ont
aussi de la place pour des expositions temporaires (comme un château, une chapelle, un hall
de gare ou d’entreprise, un hôtel, un appartement privé…). L’intérêt principal des lieux
intermédiaires est que nous n’avons pas besoin de penser à comment amener les visiteurs. Ce
sont des endroits où il y a beaucoup de passages quotidiennement. Cela peut être aussi des
nouveaux lieux dédiés à la culture. Ces lieux peuvent être des anciennes friches industrielles
ou des lieux aujourd’hui réaménagés pour devenir des musées ou des espaces culturels.
29
Quoiqu’il en soit le choix du lieu modifie entièrement la façon de « vendre » l’exposition par
la suite et d’en faire sa promotion. Une exposition temporaire dans un appartement privé
n’aura pas besoin d’autant de publicité qu’une exposition dans un lieu plus retiré, comme une
abbaye, puisque les invités ne seront là qu’une soirée ou deux. Il est important que notre
exposition puisse être déplacée, puisque même si des ouvrages sont prêtés pour la première
partie de l’exposition, et qu’ils seront rendus par la suite, l’exposition pourra continuer à être
utilisée. Les panneaux auront toujours un intérêt suffisant pour exister par eux-mêmes.
Ici il s’agit d’une exposition pouvant être installée sur tout l’espace disponible de la
médiathèque Louis Aragon. Cet espace pourra être divisé en deux grâce à une rangée de
panneaux, posés sur des pieds. Cette division de l’espace crée ainsi une impression de deux
pièces différentes. Une première salle contenant des panneaux et des livres, placés au centre
de la pièce. Les panneaux sont disposés sur des portants blancs spécialisés pouvant être
rattachés les uns aux autres et formant ainsi un « mur ». Les livres sont exposés au milieu de
la pièce dans des tables à vitrines, ouverts ou fermés selon l’intérêt du livre. Si le livre a de la
valeur pour sa reliure, il faut mieux le montrer fermé. En revanche si c’est un livre manuscrit
enluminé ou un livre intéressant de part son contenu, il faut mieux le présenter ouvert et
légèrement incliné à la vue du visiteur. D’autres objets peuvent être exposés, comme des
plumes ou des encriers. Il est important que ces objets soient sous vitrines pour des raisons
évidentes de protection. La lumière ne doit pas non plus être directe et les lumières électriques
légèrement tamisées.
Dans l’idéal l’exposition a lieu dans une bibliothèque, celle du Mans, il faut donc pouvoir
ménager de l’espace pour les panneaux, qui si besoin est, peuvent être montés sur des pieds et
placés devant les rayonnages des livres. L’avantage de la médiathèque du Mans est qu’elle
dispose d’un large espace, bordé de grandes fenêtres Les plafonds étant très hauts, nous
sommes libres sur la taille des panneaux. Il est également possible de les faire accrocher au
plafond puisque l’espace est dédié à ce type d’exposition. La deuxième « pièce » sera réservée
à un documentaire sur la fabrication de la reliure et sur les collections célèbres. Une attention
particulière est donnée aux ventes aux enchères de livres et à Drouot, l’hôtel des ventes par
lequel circulent ces livres. Le documentaire est projeté sur un écran de télévision de taille
moyenne et des chaises sont placées devant dans un coin de la pièce. Le reste de la pièce
contient également des panneaux et des machines à fabriquer des reliures.
30
Pour cette exposition nous n’avons pas besoin d’un mobilier spécifique que la médiathèque
ne possède pas déjà. En revanche si l’exposition est vouée à être déplacée, il faudra louer des
vitrines, en bois de préférence pour exposer les livres.
- Avoir un avis marketing
Pour intéresser les futurs visiteurs et leur donner
envie de venir voir notre exposition, il est important de
penser à la notion de marketing. Bien que cette exposition
se veuille gratuite, nous souhaitons qu’un maximum de
personnes viennent voir l’exposition. Afin que la ville du
Mans se retrouve dans ce projet, nous souhaitons utiliser
des couleurs que la ville utilise déjà sur ses réseaux presse
ou web. Le rouge coquelicot que nous retrouvons sur le site internet du Mans métropole serait
parfait comme code couleur pour l’exposition. C’est d’ailleurs presque ce même rouge que les
organisateurs de l’exposition « Seigneurs et courtisanes, Estampes japonaises » qui a eu lieu
en début d’année 2017 avait choisi. De plus, la majorité des gens apprécie ce type de couleur,
qui a une connotation élégante et noble. La couleur rouge a été l’une des premières à être
maîtrisée en peinture, en teinturerie et en imprimerie. C'est probablement pourquoi elle est
longtemps restée la couleur "par excellence", la plus riche du point de vue matériel, social,
artistique et symbolique10
. Il semble donc logique de faire du rouge la couleur maîtresse d’une
exposition sur les beaux livres.
Il est donc important de faire de la publicité de manière gratuite pour cette exposition car elle
ne rapportera pas d’argent. Pour éviter d’augmenter les charges, nous devons nous concentrer
sur une publicité gratuite et donc une publicité via Internet. Les meilleurs moyens d’atteindre
un public aujourd’hui est de se faire une place sur les réseaux sociaux. Une page Internet
serait évidemment un plus afin d’y placer des informations pratiques pour les potentiels
visiteurs et servir de vitrine web. Le site ou simplement la page internet permettrait
effectivement de donner envie aux visiteurs de se déplacer afin de voir d’eux-même
l’exposition. Cela serait également un support numérique sur lequel les visiteurs pourraient se
rendre pour en apprendre plus sur la question des livres. Un onglet pourra être réservé à
10
PASTOUREAU Michel, Le Rouge, Paris, Le Seuil, 2016
31
différentes parties de l’exposition, avec des indications bibliographiques par exemple. Il faut
donc penser à une page d’accueil sur laquelle sont regroupées les informations pratiques,
comme le lieu, la date, les moyens d’y accéder en métro ou en bus par exemple et les horaires.
Une adresse email pourrait également rassurer les visiteurs qui auront des questions.
Au delà de la page internet, une place sur les réseaux sociaux est d’importance et assez facile
à se créer. Facebook et Instagram seraient les deux médias principaux auxquels il faudrait
penser. Une page Facebook permet de partager avec des abonnés sur l’exposition en elle-
même mais également sur les thèmes qui retrouvent.
Les principaux avantages des réseaux sociaux11
à l’heure actuelle sont multiples. Il y a
d’abord la portée de ces outils qui est considérable, ils permettent un trafic vers les autres
médias comme la télévision, la presse ou Youtube qui est une forme moderne de médias
gratuits. Les réseaux sociaux permettent de s'adresser à de nouvelles cibles, à un public plus
jeune et très actif.
Aujourd’hui une grande majorité des musées en France se trouvent sur des réseaux sociaux et
possèdent soit une page Facebook soit un compte Instagram, au minimum. Les musées se
« follow » entre eux, créant ainsi un réseau culturel et patrimonial sur Internet. Les community
managers de ces institutions font particulièrement attention à publier régulièrement dans le
thème des leurs expositions temporaires ou de leurs collections. Plus le community manager
est actif et sympathique et plus l’organisme verra son nombre d’abonnés monter et donc sa
visibilité avec. Les découvertes peuvent se faire assez facilement à condition de parvenir à
intégrer ce monde virtuel de la culture et d’être pris au sérieux par les autres membres des
réseaux. La page Facebook peut parfois suffire sans aller jusqu’à la création d’un site internet,
puisque la page Facebook contient déjà toutes les informations dont les visiteurs pourraient
avoir besoin. La messagerie direct sur Facebook permet également à ces derniers de
communiquer directement avec les organisateurs de l’événement. Les articles que nous
publions peuvent être également partagés par nos abonnés et être beaucoup plus vus qu’une
page internet « statique ».
L’article Facebook, en étant reposté par un tiers (un follower), le contenu de l’annonce peut
tripler de vue en un temps record. La page pourrait s’appeler « Collections d’hier » et serait
11
https://www.generali.fr/professionnel/dossier/benefices-reseaux-sociaux-entreprise-pme/ consulté le 1er
septembre 2017
32
un endroit d’échanges concernant la mise en place de l’exposition et sur le sujet des livres.
Facebook est l’endroit idéal pour relayer des textes, des articles de recherches et des
événements (comme le notre).
Une page Instagram serait un plus, même si l’exposition ne dure pas longtemps, elle permet
de donner plus de visibilité à l’exposition. Avant tout parce qu’Instagram est un média
international, peut-être encore moins marqué par les frontières nationales que Facebook,
puisque l’anglais y est utilisé dans 90 % des cas. Encore plus que Facebook, il permet de
partager des photographies et des courtes vidéos, à une rapidité éclair et à une diffusion sur
internet immédiate. Le principe des hashtags permet de retrouver les thèmes qui nous
intéressent. Même pour une exposition de petite envergure, il est très sympathique pour les
visiteurs de la retrouver sur les réseaux. L’office du Tourisme du Mans (@amazinlemans)
possède un compte avec plus d’un millier d’abonnés, la majorité des manceaux. Leur compte
pourrait faire de la publicité pour notre exposition et ainsi atteindre un certain nombre de
personnes visiblement intéressées par la culture et le patrimoine. Il existe aussi de nombreux
comptes Instagram spécialisés dans les livres, l’histoire ou les archives. Un post instagram est
en général gratuit, du moins dans ce domaine il n’y a pas de raison pour que les comptes que
nous contactions pour des partages d’informatoins soient payants.
Le compte @collectionsdhier a donc été créé afin de sauvegarder le pseudo d’utilisateur et de
commencer à se faire connaître de potentiels visiteurs pour le futur. Pour notre exposition
nous pourrions utiliser des hashtag tels que #collectionsdhier ; #expolivres ; #expo
#exhibition ; #culture #books ; #history, etc. Ce genre de hashtag est déjà utilisé par des
événements culturels ou des institutions excepté le hashtag #collectionsdhier. En effet il est
important d’avoir son propre hashtag qui permette aux utilisateurs de retrouver tous les posts
concernant l’exposition.
Au-delà des réseaux sociaux, il est important de donner un côté « moderne » à un sujet qui ne
l’est pas. Tout est une question de mise en valeur, de design et d’approche vivante du sujet.
Exposer des livres ou des schémas simplement accompagnés de cartels ne suffira pas à donner
vie à une exposition qui en aura besoin pour attirer des familles et un public non spécialiste.
Tout en s’adaptant à aux couleurs de l’espace disponible pour l’exposition, il faudra choisir
des couleurs et une police modernes pour les cartels. Comme peu de murs sont disponibles
pour ce genre de présentation panneaux dans l’espace de la médiathèque, il suffit de s’adapter
et de présenter le texte sur des panneaux posés sur pieds qui auront l’avantage d’être mobiles
33
et réutilisables. D’autres lieux en Sarthe, comme l’Abbaye de l’Epau, pourraient accueillir
ensuite l’exposition.
- Penser au bien-être des visiteurs
Bien que notre exposition ne soit pas une exposition de grande ampleur, il ne faut pas
négliger le confort de nos visiteurs. La médiathèque dispose de toilettes accessibles à moins
de 30 mètres du lieu d’exposition, qui sont également adaptées aux personnes à mobilité
réduite. Des banquettes ou des fauteuils peuvent être répartis à différents endroits de l’espace
d’exposition de façon à ce que les panneaux puissent être lus assis, si le besoin s’en fait sentir.
Les gros avantages de cet espace sont d’abord la luminosité puisque la pièce est bordée de très
grandes fenêtres si bien qu’il y a très peu besoin de lumières électriques en journée. Mais
également qu’il n’y a aucune marche entre l’entrée de la médiathèque et l’espace d’exposition,
l’endroit est donc parfaitement adapté aux fauteuils roulants ou aux poussettes. De plus,
l’endroit est très chaleureux. La médiathèque est un endroit familial mais calme et cette partie,
à proximité de la numérithèque est encore plus calme car légèrement en retrait des rayonnages
de livres. L’étage supérieur est consacré aux enfants, il n’y a donc pas de bruit dans cette
partie de la médiathèque, ce qui en fait un endroit agréable pour une visite culturelle.
De plus, une petite cafétéria est présente à l’entrée de la médiathèque, les visiteurs peuvent y
faire un arrêt avant ou après avoir vu l’exposition.
B) Vivre l'exposition
-L’implantation in situ
Nous avons dit que l’espace imaginé pour notre projet à la médiathèque était
régulièrement utilisé pour des expositions temporaires. Effectivement, le lieu dispose d’une
certaine place, de beaucoup de luminosité naturelle et d’une atmosphère calme et agréable. A
vrai dire c’est un excellent endroit pour notre type d’exposition, au milieu des livres. Il nous
semble qu’un plan serait d’autant plus efficace pour penser l’exposition d’un point de vue
physique. Il est en effet primordial d’imaginer le chemin du visiteur dans l’exposition, et de
dédier chaque mètre carré de l’espace à un propos bien particulier. Certains endroits de
34
l’exposition seront des passages obligés pour que les visiteurs puissent avancer, d’autres
seront des zones de liberté dans lesquelles les visiteurs peuvent déambuler de la manière
qu’ils veulent. D’autres endroit encore doivent être dédiés à des zones de repos .
- Le parcours
Voir Annexes Figure 2.
Le visiteur de notre exposition connaît probablement déjà la médiathèque Louis Aragon. Il
sait qu’à cet endroit précis de la médiathèque se trouvent régulièrement des expositions
temporaires. C’est pourquoi il faut attirer son regard et lui donner envie de voir cette
exposition en particulier. Il faut que l’aspect de l’exposition soit harmonieux mais intriguant.
De loin, il doit voir les panneaux, colorés et modernes ainsi que des objets dans les tables en
vitrine.
Un panneau d'introduction se situe à l'entrée de l'exposition. Les rangées de panneaux forment
une pièce à demi fermée et une entrée sans porte. Certains panneaux sont en format paysage et
d'autres en format portrait. Les différentes étapes de la fabrication de reliure par exemple, sont
en format portrait. En revanche les autres peuvent être aussi en format paysage. L'idée est de
ne pas rester bloqués sur un format en particulier et de s'adapter au contenu pour la
présentation.
Le visiteur entre alors dans la première partie de l'exposition dans laquelle sont situées des
vitrines où sont exposés les livres que la médiathèque aura choisi d'exposer. Les fonds des
vitrines sont rouges coquelicot pour rappeler celui utilisé sur les panneaux et ainsi faire écho
aux couleurs de la ville du Mans. Le visiteur peut circuler autour des vitrines. Les "murs" de
panneaux racontent l'histoire de la reliure, la technique de fabrication (des illustrations
accompagnent les descriptions techniques) et l'histoire du livre. Ensuite, il peut quitter ce
premier espace et passer devant le panneau de transition, sur les collections. Un peu plus loin
se trouve le film documentaire sur la fabrication des reliures. Celui-ci passe en continu et des
chaises sont disponibles pour que les visiteurs puissent le regarder du début à la fin. Dans
l'idéal, la fin du film montre une vente aux enchères à Drouot afin de montrer aux visiteurs le
destin des beaux livres fabriqués hier et aujourd'hui.
35
- Mise en 3D
Voir Annexes Figure 3.
Il est important que la mise en place des panneaux soient clairs, de façon à délimiter deux
espaces distincts. Les fins murs de panneaux mis les uns à côté des autres permettent de
garder une harmonie et une certaine légèreté. L'espace disponible n'étant pas immense, il est
important de l'utiliser dans sa totalité et de le valoriser le plus possible. C'est pourquoi un
parcours précis est prévu, comme nous venons de le voir. Le plan en 3D
permet de se représenter le rendu définitif de la salle, une fois le mobilier installé. Les
panneaux de couleur rouge coquelicot donne un aspect chaleureux à la pièce, qui, dotée de
très grandes fenêtres pourrait avoir un aspect légèrement froid, surtout en hiver. Bien sûr le
parcours proposé au visiteur n'est qu'une invitation à suivre le cours logique de l'exposition, il
est en revanche totalement libre de ses pas. Il peut choisir de commencer l'exposition par le
visionnage du film et de regarder les objets exposés et les panneaux ensuite. Les livres sont
exposés dans les vitrines, restant ainsi protégés du contact extérieur et humain. Le passage
vers la numérithèque n'est pas bloqué, le visiteur peut tout à fait passer son chemin et accéder
directement à celle-ci.
36
Conclusion
Pour conclure, nous pourrions dire à quel point ce projet semble approprié à une
médiathèque comme celle du Mans. Une exposition sur le thème du livre et de sa fabrication
ancienne pourrait faire à la fois découvrir un savoir-faire devenu rare aujourd'hui mais
également de partager avec le public la très grande richesse du fond patrimonial manceau en
matière de livres et de parchemins. La ville du Mans, férue de culture sur de nombreux
thèmes mais en particulier celui des livres apparaît comme un lieu idéal pour ce genre de
petite exposition gratuite. De plus, une exposition comme celle que nous proposons est tout à
fait transportable et peut voyager vers une autre institution ou une autre commune. Il ne
s'agirait que de faire de nouveaux cartels pour les archives et documents exposés, selon les
villes et les corpus.
Si le sujet exposé peut paraître ardu, hors d'atteinte voire inintéressant, il s'agit justement de le
développer de manière à intéresser un jeune public et un public familial. L'idée est d'atteindre
même un jeune public, de primaires, et de lui apprendre de nouvelles notions historiques.
Cette exposition peut servir de support pour des instituteurs qui souhaitent aborder des
notions d'histoire ou d'histoire de l'art auprès de leurs élèves.
L'exposition est devenue aujourd'hui un moyen de communication : sites internet, papiers,
affiches. C'est un outil majeur très demandé pour par les villes ou les entreprises. Nous avons
voulu faire une exposition qui puisse instruire et faire découvrir un monde méconnu, celui des
bibliophiles et de la technique de fabrication du livre mais de manière pédagogique et
attractive. Nous nous sommes adaptés à l'histoire de la médiathèque du Mans et de ses
collections, car nous savons que celle-ci possède un grand fond de livres aux belles reliures et
aux beaux contenus. L'exposition Collections d'hier, collections d'aujourd'hui voulait mettre
en lien l'histoire du beau livre et son actualité. Montrer comment une technique ancestrale est
toujours admirée et respectée de nos jours et pourquoi les collectionneurs peuvent dépenser
autant d'argent dans ces objets, simples en apparence. Ils démontrent en réalité d'une grande
technicité et d'un savoir-faire qui sont impossibles à reproduire sans un apprentissage auprès
37
d'un maître artisan. De ce fait, les livres et leur histoire sont indubitablement liés à ce
patrimoine immatériel qu'il s'agit de mettre en valeur afin de ne pas l'oublier. Les livres
aujourd'hui ne sont plus, dans leur grande majorité, des livres reliés mais simplement brochés
et collés ou encore numérisés sur des liseuses. Si ces méthodes de lectures sont tout aussi
importantes et tout de même beaucoup plus pratiques et moins coûteuses pour nous, il ne faut
pas perdre ce savoir-faire de la reliure.
Ainsi, tout comme pour l'exposition Paris sous nos Pieds, nous avons voulu mettre en valeur
un concept et le rendre accessible à un large public. Les fins connaisseurs peuvent se
retrouver dans cette exposition, tout comme des enfants ou même des visiteurs qui ne
connaissent rien des livres. Lors du montage de l'exposition Paris sous nos Pieds nous avions
tenté de nous adapter à différents types de discours, autant étudiant, que professionnel ou
élève de primaire. La mascotte, deux personnages présents dans les deux projets d'exposition
sont là pour les rendre plus vivantes et attractives, surtout aux yeux des enfants. Mais nous
avons pu remarquer au cours de l'exposition Paris sous nos Pieds que la mascotte avait
également un réel succès auprès des adultes. C'est pourquoi nous avons fait le choix d'en créer
une nouvelle par rapport au sujet des bibliothèques et des livres.
Finalement, ce projet d'exposition pourrait s'adapter à toutes les médiathèques et librairies qui
le souhaitent, il suffirait d'adapter le panneau d'introduction présentant la médiathèque du
Mans à celle d'une autre commune, ainsi que le logo de l'affiche. Le choix des objets
présentés peut varier, cela ne dénaturera pas le contenu de l'exposition puisque tous les beaux
livres et livres anciens peuvent être exposés pour ce genre d'exposition. Il n'y a pas d'objet en
particulier qui doivent absolument être montré. Le film sur la reliure donne un petit peu de vie
à ce sujet, en montrant le travail des artisans relieurs que de nombreuses personnes
connaissent très mal. De même que le monde des ventes aux enchères, qui est pourtant la vie
quotidienne des livres anciens aujourd'hui, démontre à quel point ce sujet est actuel et à quel
point il intéresse certaines personnes. Les livres anciens ne sont pas destinés à rester dans des
bibliothèques pendant des siècles, ils voyagent presque plus que nous! Ainsi nous voyons par
cette exposition que le savoir-faire ancestral de la fabrication du livre remonte aux pharaons et
qu'aujourd'hui il est encore un bien précieux de l'humanité dont il faut prendre soin et qu'il
s'agit de continuer à valoriser. Bien que les liseuses et les écrans numériques aient remplacé
de nombreux ouvrages là où il y en avait, le monde du livre est toujours aussi vivant et aussi
aimé et le sera encore pour plusieurs siècles.
38
Bibliographie
Ouvrages:
BARTHELEMY Philippe, Financer son projet culturel, Méthode de recherche de
financements, Territorial Editions, Paris, 2015.
BAYSER Patrick, Le piéton de Drouot, les enchères de A à Z, Paris, Le Passage, 2009.
BLOM Philipp, Une histoire intime de collectionneurs, Paris, Payot, 2010.
BRUNET Gustave, La reliure ancienne et moderne, Daffis, Paris, 1878.
DAVALLON Jean, « Le musée est-il vraiment un média ? ». Publics et Musées, n° 2, 1992, p.
99-123.
DAVALLON Jean, L'Exposition à l'œuvre, stratégies de communication et médiation
symbolique, Paris , L'Harmattan, 1999
DE BIASI Pierre-Marc, Système et déviances de la collection à l'époque romantique (Le
Cousin Pons). In: Romantisme, 1980, n°27. Déviances. pp. 77-93
DEVAUCHELLE Roger, La Reliure en France, 3 tomes, Paris, "Chez Rousseau-Girard",
1959-61
DORNIC François, Marc Auffret, Histoire du Mans et du pays manceau, Toulouse, Privat,
1975, 396 p
DROUGUET Noémie, GOB André, La conception d'une exposition : du schéma
programmatique à sa mise en espace. In: Culture & Musées, n°2, 2003. Musées et
organisation (sous la direction de Catherine Ballé) pp. 147-157.
FLETCHER, Harry George III, New Aldine Studies: Documentary Essays on the Life and
Work of Aldus Manutius. San Francisco: Bernard M. Rosenthal, 1988.
HOLST Nils (von)., Künstler Sammler Publikum, Luchterhand Verlag, Darmstadt, 1960.
KEYSSELITZ Robert, Die Grafen von Harrach, in Große Familiensammlungen, Hg.
Douglas Cooper, München/Zürich 1967
LE-TAN Pierre , Quelques collectionneurs, Flammarion, Paris, 2013.
39
LOWRY Martin J. C., The World of Aldus Manutius: Business and Scholarship in
Renaissance Venice, Oxford, Blackwell, 1979.
RHEIMS Maurice, Les collectionneurs, De la curiosité, de la beauté, du goût, de la mode et
de la spéculation, Paris, Ramsay, 2002.
PASTOUREAU Michel, Le Rouge, Paris, Le Seuil, 2016.
SCHAER Roland, L’invention des musées, Gallimard, Paris, 1993.
SCHÂRER (M)., « La Relation homme-objet exposée : théorie et pratique d'une expérience
muséo- logique ». Publics et Musées, n° 15, 1999, p. 31-43.
VERON (E.), LEVASSEUR (M.), Ethnographie de l'exposition .- l'espace, le corps, le sens.
Paris : centre Georges-Pompidou, 1983.
VOUILLOUX Bernard, Le discours sur la collection, dans Romantisme, 2001, n°112. La
collection. pp. 95-108
40
Annexes
Figure 1 Reproduction d'un schéma de R. Devauchelle légèrement simplifié pour un public
non averti dans le domaine de la reliure. Ce schéma, même vulgarisé, rend bien compte de la
quantité de termes dans le thème du livre.
41
Figure 2 Plan: Vue d'en haut de l'espace d'exposition.
42
Figure 3 Croquis représentant la salle d'exposition, adaptée à l'espace disponible à la
médiathèque du Mans. Ce parcours prévu pour le visiteur peut être réadaptable en fonction du
lieu d'exposition, si celle-ci doit être utilisée une nouvelle fois.
43
Figure 4 Proposition de panneau d'introduction à la reliure. Il permet également de présenter
la mascotte et de garder une place pour le parcours enfant, constitué de bulles "Le savais-tu?" à
travers les panneaux.
44
Figure 5 La suite des panneaux, celui-ci sur les fers à dorer. Les photographies proviennent
d'un catalogue de vente aux enchères et la photographe est spécialiste des photographies de
livres anciens pour les ventes.
45
Figure 6 L'affiche de l'exposition qui pourra être partagée au maximum afin de faire de la
publicité pour notre exposition.
Top Related