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Demain, ce sera la première rentréedes classes pour le petit Jean-Jacques. Non, il ne veut pas ! Il pré-fère rester dans la ferme familiale deMadré, en Mayenne. Il n’y a que lespoules qui l’intéressent. Il est cham-pion pour les endormir. L’école, pasquestion ! Mais les parents ont tou-jours le dernier mot. Peur au ventre,il n’est pas fiérot le premier jour. Iltente de s’enfuir : l’évasion estratée. Bien que la maîtresse soitdouce et patiente, il fait de la résis-tance. Non, il ne veut pas s’asseoir! Malgré les moqueries, il se tientdebout, rêvassant à ses poules.

Les éditions Aprés LA Lune et

JeAn JAcques reboux

Né en 1958 à Madré (Mayenne), Jean-Jacques Reboux a effectué plusieurs métiers :employé de La Poste puis postier, instituteur,ouvreur de cinéma, dompteur de poules.

Il signe trois aventures du Poulpe, Lacerise sur le gâteux (1996), Parkinson le glas

(2002) et Castro c'est trop ! (2004).

En 2005, il se relance dans l'édition enfondant les éditions Après la lune. Il en assure

la direction littéraire.

En 1992, il fonde les éditions Ca-naille afin de publier ses livres refusés parles éditeurs : Pain perdu chez les vilainsou Fondu au noir. Avec l'appui de Jean-Bernard Pouy, Reboux devient éditeur depolars d'autres auteurs. En 1995, les édi-tions Canaille sont rachetées par les édi-tions Baleine où il dirige la collectionRevolver où il publiera le premier en

France Yasmina Khadra.

1Décembre 2010

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Si vous avez manqué le début (quatrième de couverture) :Il faut que cette photo fasse le tour du monde, mes amis ! Le

monde entier doit savoir que sans Vincent Van Gogh, le général deGaulle n'aurait été qu'un insignifiant moucheron sur le pare-brisede la Création... Ou pachou pachou paya ! Nous avons levé ce qu'ilrestait de nos verres à la géniale harangue d'un Philippe Sollex portépar la grâce. Ou pachou pachou paya ! C'est à ce moment-là que les loufiats de la Closerie des Lilas, excédés, nous

ont foutus dehors, Sollex, sainte Cathy la partouzeuse, l'écrivain dépressif au regard de pois-son mort – un dénommé Michel Welbeck –, Chavanel, le petit Grudé et moi, Bernard Mares-quier, gaulliste retraité de la chaussure, obsédé par les chevilles des femmes et le souvenirému de tante Yvonne.

Dans deux jours, Vincent Van Gogh va mourir. Dans quatre mois, Charles de Gaulle vanaître. Mais ils vont se rencontrer. Un OVNI littéraire savamment déjanté, où l'on rit beaucoup,à l'instar de Poste Mortem.Les dix premières lignes :

Nous ne sommes pas nombreux à connaître la vérité sur la mort de Vincent Van Gogh.Quatre ou cinq à tout casser. Un peu plus en comptant ceux qui sont partis en emportant cesecret dans l'autre monde, mais cela compte-t-il ? En ce qui me concerne, et aussi étrangeque cela puisse paraître, je dois cette chance à mon épouse et à sa passion irraisonnée,quasi pathologique, pour les courses. Mais ce secret, elle ne risque pas de l'emporter dansla tombe, car elle ne le connait pas, et ne le connaîtra jamais. C'est ce qui fait la supérioritédu pauvre citoyen lambda que je suis sur la haute futée des cimes qu'elle croit être (...)

Ce livre est né sous le double signe du hasard et de la néces-sité. Au départ, un constat : depuis la fin des « Trentes Glorieuses» et du plein emploi, les gouvernements de tout bord ont fait de lalutte contre le chômage une de leurs priorités récurrentes, avec lesréussites que l’on sait.Avec le gouvernement Vil-

lepin, la pression a monté d’un cran. La baisse des statistiques du chômageest devenue un enjeu électoraliste primordial, induisant une intoxi-cation mé-diatique sans précédent. À défaut de trouver du travail à des chômeurs de plusen plus démunis, abattus, stigmatisés, et de s’attaquer un tant soit peu à cer-taines causes structurelles du chômage – ou d’avouer qu’il n’y peut pas grand-chose –, le gouvernement s’attaque aux chômeurs. La convocation arbitrairedu 13 décembre 2005, sans laquelle ce livre n’aurait jamais existé – voilà pourle hasard –, n’étant que l’une des nombreuses illustrations de cette « offensive» tous azimuts, ici dénoncée – voilà pour la nécessité.

La réalisation de ce livre improbable, aléatoire, fut compliquée, – publier untel ouvrage n’est jamais facile, surtout lorsqu’on est une petite maison d’éditionnaissante, soumise aux aléas de plus en plus ravageurs des circuits de distri-bution du livre.

Et pourtant, quinze mois plus tard, le livre est là, et bel et bien là, avec sa ri-chesse, sa diversité, les textes théoriques les plus pointus côtoyant les témoi-gnages, les coups de gueule les plus poignants.

Paroles de chômeurs, énervés, enragés, révoltés contre la relation de su-bordination et de soumission à l’autorité qui les relie de plus en plus à l’ANPE.

Mon frère faisait courir des rumeurscomme quoi son copain Brutasse allait mecasser la tête, c'était un miracle que j'en aieréchappé, ah, il y avait un bon Dieu pourles tapettes.J'avais beau être un renard amoureux deNatalisalmon, on me prenait pour unphoque. Mon frère m'a aiguisé comme unsilex ; depuis, entre la combustion et l'étin-celle, je consume les fées dégringolées etle vent comme autant de miracles improvi-sés. Nous avons passé l'âge de pierre.

Paroles d’employés de ladite agence, écœu-rés par le rôle répressif qu’on veut leur faire jouer,soumis aux impératifs de rendement, de plus enplus aberrants, des récentes politiques publiquesde l’Emploi, et eux-mêmes de plus en plus sou-vent précarisés.

Paroles, enfin, de syndicalistes, de socio-logues, d’historiens, de citoyens ne se résignantpas au renoncement face à la violence – la vraie,beaucoup moins visible et spectaculaire quecelle qui em-brasa les banlieues en octobre2005, mais tellement plus insidieuse et ô com-bien plus méthodique : – celle de l’État, de sesreprésentants officiels, de ses alliés subjectifs,Medef, spéculateurs, adulateurs de la nouvellereligion du profit.

Collection Tous les possiblesQue de la découverte, des romans

comme des récitls, des essais ou despamphlets

Collection Lunes blafardesDu noir, du polar mais pas du policier.

Pas du 4 F (Femmes Fatales FlicsFlingues)

Collection la maîtresse en maillot de bain, dessouvenirs d’enfance revisités, gauchis, transfigurés.

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C'est Rue89 qui a informél'Opus Dei, en ce début de soirée, de l'is-

sue d'un procès qu'elle avait elle-même intentéà un éditeur indépendant !

Quelques heures auparavant, comme prévu, les magistratsde la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de grande ins-tance de Paris ont tranché dans l'affaire qui opposait l'associa-tion catholique –plaignante- à Jean-Jacques Reboux, patrondes éditions Après la Lune, et à la romancière Catherine Fra-dier, auteur du roman » Camino 999 » .

L'assignation a été déclarée nulle par le tribunal. L'Opus Deia donc été déboutée de sa plainte et condamnée à verser2000€ de dommages et intérêts aux Editions Après La Lune,au titre de l'article 700 du Nouveau code de procédure civile (ils'agit du remboursement total des frais de justice d'Après laLune). Comme l'avait demandé Me Pierrat lors de l'audiencedu 7 novembre, l'affaire ne sera pas jugée sur le fond, puisque,pour commencer, la forme a été déclarée non recevable. Parailleurs, l'Opus Dei s'est aussi vue condamnée aux dépens (rè-glement des frais de justice globaux).

Au service Communication de l'Opus, contacté par la rédac-tion, on n'était donc pas au courant du verdict jusqu'à notre sol-licitation en début de soirée. On n'avait cependant pas l'airsurpris (l'association avait déjà préparé le communiqué). Par lavoix d'Arnaud Gency, du service concerné à l'Opus, la partieplaignante » regrette que l'affaire n'ait pas été jugée sur le fond» (c'était cependant attendu) : » Pour nous, la quatrième decouverture indiquait clairement qu'il s'agissait non pas d'unroman mais d'une enquête » nous a-t-il dit ce soir. Tempérantillico, comme pour faire montre de sa compréhension du verdict: « J'ai cependant été rassuré car, lors de la séance, l'éditeur aparlé, lui, d'un roman, à plusieurs reprises » …

Du côté de Jean-JacquesReboux, on est évidem-ment soulagé, et » ras-suré par toutes lesmarques de soutienqui nous ont été té-moignées, que cesoit par la souscrip-tion (que l'éditeurde polars, indépen-dant et ne faisantpas dans le serial-sellers, avait dûlancer en juin pourpayer ses frais dejustice, ndlr), ou enachetant le roman ».Qui, du coup, a béné-ficié il est vrai d'un éclai-rage certes pas voulu,mais inattendu.

pLeins Feux

Le Résultatdu procès

Carla Montalban, chef de groupe de laBrigade criminelle de Lyon, enquête surdes meurtres qui semblent impliquer sapropre famille, liée à l'Opus Dei. Ses inves-tigations vont la conduire au coeur de l'af-faire Matesa, le scandale politico-financierespagnol qui éclaboussa les Giscard d'Es-taing dans les années 70, au temps desRépublicains Indépendants et de l'assassi-nat du député Jean de Broglie.

De Lyon à l'Irlande en passant par l'Ar-gentine, Camino 999 décrypte les relationstroubles entre le pouvoir et l'argent au seinde la Santa Mafia, bras armé du Vatican.

Après La colère des enfants déchus,couronné par le Grand prix de littératurepolicière et le prix Sang d'Encre 2006, Ca-therine Fradier impose sa marque avec cethriller mené tambour battant et accède autitre de reine française du crime, à l'égal deses consoeurs anglo-saxonnes.

Hubert Artus Rue89

Catherine FradierCristal défense, 2010.À la recherche d'Elsa, 2008.Camino 999, 2007.À l'ombre de l'aqueduc, 2000.Pas de caviar pour Moulard, 2000.Les Carnassières, 1999.Le Bâton de Sobek,1999.Un poison nommé Rwanda, 1998.

CAMINO 999

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10 raisons de dépénaliser le délit d’outrageD’UN POINT DE VUE JURIDIQUE

1) L’injure à un représentant de l‘autorité publique ne devrait pas être punie plus sévérement que l’injure à n'importe quel citoyen. Qu’est-ce qu'un outrage ? Un outrage est une injure non publique dont la particularité réside dans le fait qu'elle est adressée à unepersonne dépositaire de l’autorité publique. S'il paraît logique que l'Etat protège ses fonctionnaires, il y a une incroyable disproportionentre la répression de l'injure faite à la personne dépositaire de l'autorité publique (passible de 7.500 € d'amende et de 6 mois de pri-son, art. 433-5 du CP) et la répression de l'injure adressée à n'importe quel citoyen (passible d'une simple amende prévue pour lescontraventions de 1e classe de 38 €, art. 621-2 du CP).Si l’outrage n'est qu’une injure faite à la personne (c'est presque toujours le cas), il doit devenir une simple contravention punie d'uneamende minime. Dans les plaintes pour outrage, c'est l'institution que la loi entend protéger, non la personne, qui passe au secondplan. L'outrage est d'ailleurs répertorié dans le chapitre du Code pénal consacré aux atteintes à l'administration publique.*** La dépénalisation du délit d’outrage n’empêcherait nullement un professeur, un inspecteur du travail ou un policier injurié (parexemple) de porter plainte contre une personne dans le cadre de son travail.2) L’outrage constitue une rupture d’égalité entre citoyens, en contradiction avec l'article 1 de la Constitution, stipulant que "La Répu-blique assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine." Or, en cas de plainte pour abus d'autorité d'un simple citoyen contre un représentant de l'autorité publique [art. 432 du Code pénal ré-primant les atteintes à la liberté individuelle], on sait bien que la plupart des plaignants sont systématiquement déboutés.3) Une aberration de droit : l’agent constatateur est en même temps la "victime". Devant un tribunal, c'est parole contre parole. Celle du fonctionnaire assermenté contre celle du citoyen lambda. Se pose donc leproblème de la preuve. Et l'on sait que la balance de la Justice penche presque toujours du côté du fonctionnaire assermenté (alorsque théoriquement, le rôle du Parquet est de contrôler l'action de la police).4) Le délit d'outrage constitue un exception française.Dans de nombreux pays, il a été dépénalisé. (Grande-Bretagne, Italie, Etats-Unis, Argentine, Pérou, Paraguay, etc). Lire à ce sujetl'article du Times paru le 21 juillet 2008 (repris par Courrier International), dans lequel Adam Sage s'étonne de cette "particularité fran-çaise".D’UN POINT DE VUE DEONTOLOGIQUE : DES DERIVES INTOLERABLES ET INQUIETANTES5) L’outrage est très souvent utilisé par les policiers (ou les gendarmes) pour couvrir les violences policières. (L'individu nous aagressés, nous avons été bien obligés de nous défendre…) Lire ici ce qui est arrivé à Patrick Mohr à Avignon le 24 juillet 2008.6) L’outrage est utilisé à des fins mercantiles par des policiers qui "arrondissent leurs fins de mois" en se portant partie civile.De plus en plus de policiers demandent 100 € ou 150 € de dommages-intérêts (tout en ne prenant même pas la peine de se rendreau procès).7) L’outrage est une infraction pratique pour faire grimper le taux d’élucidation des infractions.En France, les policiers sont soumis à des politiques de résultat drastiques (notamment depuis le passage de Sarkozy à l'Intérieur)et à la nécessité de "faire du chiffre". Quand on sait que dans les affaires d'outrage le taux d'élucidation atteint 99,42% (0,58% despersonnes poursuivies relaxées), on comprend tout l'intérêt pour un policier de déposer une plainte pour outrage. On aurait néanmoinstort de croire que tous les policiers acceptent cet état de fait, comme on pourra le voir sur le site Regardeavue. Le cas de Jean-PierreHavrin, commissaire de police de Toulouse viré en 2004 par le ministre Sarkozy, est aussi très éloquent.D’UN POINT DE VUE POLITIQUE8) L'outrage participe à une pénalisation des rapports sociaux.Ce n'est pas nous qui le disons, mais la secrétaire générale du Syndicat de la magistrature, Hélène Franco. Commentant l'inflationdes poursuites pour outrage (+80% en dix ans), cette magistrate évoque dans Libération du 19 septembre 2008 (L'outrage, un succèsfou) une "tendance à la pénalisation des rapports sociaux". On peut en dire autant du délit de rébellion, qui accompagne souvent ledélit d'outrage, notamment auprès des "jeunes des cités".9) L'outrage constitue une atteinte flagrante à la liberté d'expression.Comme on l'a vu dans les procès de Romain Dunand (jugé en appel le 22 octobre) et de Maria Vuillet (relaxée le 4 sept/procès enappel en cours), le pouvoir utilise les plaintes pour outrage (mais aussi pour offense au président de la République, comme dans leprocès d'Hervé Eon, qui aura lieu le 23 octobre) à cette seule fin. Se pose donc ici le problème du respect des libertés dans la Répu-blique.

*** Rappelons que M. Sarkozy est le seul président de la Ve République à avoir porté plaintecontre un citoyen (à l'exception de Charles de Gaulle, qui l'avait fait à 5 reprises, dans descirconstances il est vrai politiquement "troubles" – guerre d'Algérie).D’UN POINT DE VUE PHILOSOPHIQUE10) Enfin, ainsi que l'a brillamment exposé Thierry Lévy dans sa plaidoirie lors du procès deMaria Vuillet, comment peut-on encore poursuivre un citoyen pour outrage dans un pays oùle président de la République utilise un langage de charretier et ne se prive pas d’injurier les D’UN POINT DE VUE POLITIQUE8) L'outrage participe à une pénalisation des rapports sociaux.Ce n'est pas nous qui le disons, mais la secrétaire générale du Syndicat de la magistrature,Hélène Franco. Commentant l'inflation des poursuites pour outrage (+80% en dix ans), cettemagistrate évoque dans Libération du 19 septembre 2008 (L'outrage, un succès fou) une"tendance à la pénalisation des rapports sociaux". On peut en dire autant du délit de rébellion,qui accompagne souvent le délit d'outrage, notamment auprès des "jeunes des cités".9) L'outrage constitue une atteinte flagrante à la liberté d'expression.Comme on l'a vu dans les procès de Romain Dunand (jugé en appel le 22 octobre) et deMaria Vuillet (relaxée le 4 sept/procès en appel en cours), le pouvoir utilise les plaintes pouroutrage (mais aussi pour offense au président de la République, comme dans le procèsd'Hervé Eon, qui aura lieu le 23 octobre) à cette seule fin. Se pose donc ici le problème durespect des libertés dans la République.*** Rappelons que M. Sarkozy est le seul président de la Ve République à avoir porté plaintecontre un citoyen (à l'exception de Charles de Gaulle, qui l'avait fait à 5 reprises, dans descirconstances il est vrai politiquement "troubles" – guerre d'Algérie).

Mais !Pourquoi devient-il méchant comme une teigne le

Jean Jacques ?