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D éjà janvier 2012! Hier encore, c’était les vacances… Une patinoire, des patins, des amis.

Une doudou, la chaleur du poêle, un bon livre. Tout plein de neige, des skis, les joues rouges. De la musique, une bonne bière, des discussions enflammées. Des flocons, des balles de neige dans le cou, des sourires. Un lit douillet, le temps suspendu, dormir!

Loin, très loin de moi l’idée de semer la nostalgie… Seulement, je ne pouvais m’empêcher de glisser quelques mots sur le temps des fêtes.

Trêve de mélancolie : l’aiguille a bel et bien repris sa course normale sur ma montre. Nous voici donc au début du mois de janvier 2012. Mais ce n’est pas un début de session ordinaire, il y a de l’action au Comtois : à commencer par la Faculté qui fête ses 100 ans d’existence, et l’AGETAAC, sa 30e rentrée hivernale.

L’Université Laval a aussi l’honneur d’accueillir le Directors Meetings of America (DMA) qui se tiendra du 13 au 21 janvier prochain. Cet événement, est organisé par IAAS Canada, une association établie à la Faculté depuis plus de deux ans. C’est une occasion unique qui permet à plusieurs étudiants en agriculture d’un peu partout en Amérique de se réunir et d’échanger sur l’agroalimentaire. Bref, je crois qu’il n’y a pas un défi qui soit insurmontable pour l’équipe de l’IAAS Canada! Wow!

Et puis, la rentrée hivernale ne serait pas ce qu’elle est sans la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation. La SAAC relève encore cette année le défi de réunir un nombre spectaculaire d’étudiants bénévoles qui ne souhaitent qu’une chose : transmettre leur passion pour l’agroalimentaire lors du Salon qui se tiendra à Expo-Cité du 13 au 15 janvier. Cette édition de l’Agral est d’ailleurs presque entièrement consacrée à la SAAC. Les étudiants qui tiennent un kiosque durant cette fin de semaine se sont mis à leur plume afin de présenter leur sujet. C’est pourquoi nous avons ce mois-ci, comme vous l’avez peut-être remarqué, plusieurs petits nouveaux qui ont goûté pour une toute première fois au plaisir d’écrire dans l’Agral. Ayant par la passé entendu dire que la rédaction d’un article pour l’Agral devient un besoin vital qui se fait sentir avant chaque date de tombée, j’ai voulu savoir s’il en était de même pour nos auteurs actuels. J’ai donc recueilli quelques commentaires de néophytes et aussi de quelques habitués :

« Je voulais à tout prix être publiée dans l’Agral : j’ai donc envoyé mon article un mois avant tout le monde! » - Andréa Chalifour

« L’Agral, c’est génial! » - Laurie Adam

« Nous sommes les plus grands admirateurs de l’Agral. Nous en conservons un exemplaire de chaque édition bien précieusement dans un coffre de sureté. D’ailleurs, surveillez notre chronique horticole Maude et Mathieu jardinent dans les prochaines parutions! » - Maude Richard et Mathieu Ouellette

« C’était notre premier article pour l’Agral! Ça a été un coup de foudre. Quelle chance

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Mot de l’Agral MARYSE GENDRON, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

ET DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’AGRAL

DIRECTION DE L’AGRAL

Sommaire Édition janvier 2012

Mot de l'Agral 3 Protégeons les animaux! 4 Mot de la présidence de la SAAC 6

THÉMATIQUE

Le vin québécois, unique en son genre 8

Les fromages du Québec : une grande tradi-tion familiale 9

Le Guide alimentaire canadien au fil du temps 9

À travers les branches… un potentiel mécon-nu : les champignons forestiers 11

Comité de soutien à l’allaitement 12

Les machineries animales 14

FERME

Le cheval : pilier important de l’histoire du Québec 15

Une révolution du bien-être des poules pon-deuses : les cages «enrichies» 16

Découvrez une production «sauvage» ! 17

L'indispensable! 18

La production ovine 20

L’évolution de l’industrie laitière 21

Le « porc trait » de la production porcine 22

L'élevage des animaux à fourrure, un souci de bien-être 23

La poly-aquaculture 25

La douceur, en chair et en toison… 26

Tout qu’un saut qu’a fait ce lapin ! 27

L’émeu 29

Recette: Lapin du Québec mijoté au cidre et aux pommes 29

Et pourquoi pas … Une caille ? 30

La production caprine 31

JARDIN

Culture de légumes en serre 32

Beaux, bons, nutritifs et à redécouvrir! 33

La mycologie 34

Les fines herbes 35

Hybrid-O-Greffe 36

Se butter contre un bonhomme de neige à grand coup de tire-bouchon 39

La cerise sur le sundae! 41

L’abeille et ses bienfaits, un héritage à con-naître 42

Horticulture ornementale 43

Retour sur la SAAC 2011 44

Le DMA, c'est maintenant! 45

Chronique sportive 46

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4 | Le journal l’Agral

N ombreux vous êtes, sans doute, à avoir eu la « chance » de lire des publications plutôt dérangeantes sur plusieurs plates-formes de discussion (par exemple

Facebook pour ne nommer que celui-ci). Qui plus est, ces publications se retrouvent la plupart du temps sur des forums ou dans des groupes de protection des animaux (je n'ai rien contre ces mouvements pour la protection des animaux soit dit en passant). Ce qui me dérange vraiment, ce sont les commentaires qui expriment l'opinion d'une personne, mais dont les arguments (lorsqu'il y en a) sont totalement non fondés ou carrément hors contexte.

Dernièrement, une ferme laitière a brûlé, et environ une centaine de vaches ont péri dans les flammes. En parcourant Facebook, j'ai été dirigé vers un groupe dont les membres prônent la protection des animaux. Premier constat : les gens parlent contre la production animale intensive, vous vous en doutez. Ce qui est horrifiant par contre, c'est la façon dont ils en parlent. Une personne va même jusqu'à dire que le fait que le producteur agricole perde de l'argent n'est pas grave, qu'il n'a qu'à se trouver un autre emploi. Personnellement, ça m'a fait mal de lire des propos du genre, étant fils d'agriculteur. J'ai alors commenté la publication en donnant mon point de vue, tout en demeurant respectueux. Plusieurs personnes ont suivi le pas, et après quelques minutes, il y avait près de sept commentaires qui me soutenaient. Cependant, quelle ne fut pas ma surprise de voir qu'au bout d'un certain temps, la personne gérant le groupe de discussion avait supprimé tous ces arguments et avait banni les gens qui ont fait ces commentaires, prétextant un manque de respect et de la vulgarité dans nos propos. Bref, ce que j'ai retenu de cette expérience c'est que ces gens n'ont rien compris. Ils n'ont pas compris que nous, les futurs intervenants et producteurs agricoles, sont ceux avec qui ils devraient discuter le plus pour promouvoir la protection de leurs gentils animaux. Ils n'ont pas du tout compris comment fonctionne l'agriculture. Et surtout, ils n'ont pas compris que de respecter l'avis de tous ne se fait pas en bannissant ceux qui ont une opinion différente.

Autre expérience du genre, mais cette fois, c'est un abattoir qui brûle. Dans un groupe du même style que le dernier, une personne commentait de la façon suivante l'événement : « C'est bien, qu'ils brûlent tous les abattoirs! Si je pouvais je les brûlerais tous moi-même, gang de malades qui tuent les animaux. » Comment respecter quelqu'un de végétarien quand il a une opinion comme celle-là, qui est totalement irrespectueuse et fermée sur l'opinion de la majorité qui, elle, désire manger de la viande? Ce que cette personne n'a pas compris, c'est que les abattoirs, on ne peut pas tous les enlever. Que le respect de l'être humain est aussi important sinon plus que le respect des animaux. Qui plus est, lorsqu'un abattoir brûle, ce sont des

coûts supplémentaires qui subviennent pour les « utilisateurs » de celle-ci, étant donné qu'il faut transporter les animaux dans un abattoir plus loin que celui qui a fermé, ou brûlé dans ce cas-ci.

Mais le plus horrifiant à mon avis, ce sont les comparaisons entre les animaux et les enfants. J'ai été témoin dans un de ces forums, une fois, d'une personne qui disait préférer la violence faite aux enfants à celle qu'on faisait subir aux animaux (cela dans le temps où on parlait beaucoup de la chasse aux phoques dans le nord québécois). Là, c'en est trop. Il n'y a personne de sensée qui préfèrerait tuer son enfant plutôt que son chat! C'est totalement répugnant, et bien que maltraiter des animaux simplement pour leur faire du mal n'est pas une chose correcte, il y a des limites quand même...

En conclusion, si jamais vous arrivez par hasard sur un de ces forums ou si quelqu'un de votre entourage pense des choses du genre, faites-vous un devoir de les informer comme il se doit. Il faut que les non-fondés et les fausses propagandes cessent. Aussi, il faut que ces gens qui ont des opinions du genre (surtout du côté agricole) cessent de fermer la porte aux discussions avec les professionnels du milieu. La protection des animaux a sa place, mais avec modération, le respect de chaque opinion et la non-exagération.

Protégeons les animaux! MAXIM LAVOIE, RÉDACTEUR EN CHEF

ET ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ÉDITORIAL

L’Agral Journal des étudiants de la

Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation

Local 0116, Pavillon Paul-Comtois 2425 rue de l’Agriculture, Québec

G1V 0A6 Tél : (418) 656-2131 poste 3565

Fax : (418) 656-2610 [email protected]

Directrice générale

Maryse Gendron

Rédacteur en chef Maxim Lavoie

Secrétaire Myriam Côté

Chef de pupitre Anne-Sophie Dumas

Mise en page Geoffroy Ménard

Directeur de production Pierre-Olivier Romain

100%

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6 | Le journal l’Agral

Ô ! Courageuse communauté du Comtois, notre moment de gloire arrive enfin! Avouez que vous attendiez, tout aussi impatiemment que l’équipe de la SAAC, la mise en branle

du Salon. Après presqu’une année complète de préparation, nous voilà vêtus de nos plus beaux habits de travail, nos chandails de bénévoles aux couleurs arc-en-ciel, notre ceinture de menuiserie, casque de construction, bottes capées, le look de construction le plus décontracté possible, quoi! C’est une excellente façon pour les beaux gosses de montrer leurs muscles et pour les gonzesses de montrer leur « kit » de marteau et casque de construction rose! On vous attend durant toute la semaine de montage afin de faire de cette 37e édition la plus béton! Cette année, la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation se tiendra du 13 au 15 janvier sous le thème Le patrimoine agroalimentaire québécois. L’année 2012 sera une année de festivités pour toute la FSAA qui fête ses 100 ans de vie universitaire et ses 50 ans sur le campus. L’équipe de la 37e

édition a tenu à se joindre à ces célébrations en choisissant un thème qui reflète l’engagement des étudiants et des intervenants du milieu agroalimentaire québécois depuis des générations. La SAAC tient à transmettre l’importance de l’évolution du secteur agroalimentaire et de montrer un aperçu de l’héritage qui nous a été légué par nos prédécesseurs. Mais bien plus encore, nous désirons faire connaître les développements futurs du secteur et montrer comment nous tenterons d’améliorer ce qui nous a été légué pour ensuite le transmettre aux générations qui nous succèderons. Le slogan Cultivons notre héritage reflète parfaitement

l’idée du thème. Les visiteurs, intervenants et étudiants pourront prendre conscience des enjeux passés, actuels et futurs du monde de l’agroalimentaire et de la consommation. Pour arriver à une telle fin, il faut beaucoup de paires de bras! C’est pourquoi nous avons planifié une semaine…mouvementée, mais ô combien palpitante. Le montage s’effectue tout au long de la semaine et pour nourrir nos gros bras, nous offrirons le fameux « Déjeuner de la construction » le mercredi matin 11 janvier. C’est un évènement à ne pas manquer puisqu’il s’agit d’une des plus grosses journées de montage et vous aurez besoin d’énergie. De plus toute la semaine, l’équipe de la gastronomie nourrira les ventres affamés avec de copieux repas et beaucoup de collations. Menoummm! Jeudi, l’excitation sera à son comble, ce sera le temps des derniers préparatifs, les urgences, les derniers appels, l’accueil des entreprises et des animaux, la touche finale sur les kiosques étudiants, l’affichage, la douche, et le pré-dodo final! Cette année, la SAAC vous réserve plusieurs surprises. Dès le début du parcours de la thématique, vous pourrez admirer de nombreux kiosques étudiants et déguster de nombreux produits québécois : des truffes au bacon, des bières, des fromages et plus encore. Miamm! Vous aurez ensuite la chance de découvrir de multiples animaux : des vaches énormes, des cochons dodus, des chiens de traîneaux et plus encore. Vous pourrez ensuite prendre une pause au jardin en admirant de nombreuses variétés de plantes. De plus, exclusivement pour cette année, vous aurez

(Suite page 7)

SAAC: Le mot de la Présidence GENEVIÈVE SIROIS ET VINCENT LAROUCHE

PRÉSIDENTE ET VICE-PRÉSIDENT DE LA SAAC 2012

PRÉLUDE

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d’être publiés dans un journal si exceptionnel! » - Andréanne Belley, Élizabeth Lepage et Olivier Fortin

Bref, je suis rassurée : écrire pour le journal facultaire est véritablement une source de bonheur et de fierté pour tous les étudiants du Comtois… ou presque. Dire qu’en plus, on décerne des prix aux auteurs des meilleurs articles! Bon, j’ai assez jasé. Ne vous retenez plus, dévorez les pages qui suivent (1) et abreuvez-vous (2) du savoir qu’elles contiennent.

(1) Bonne nouvelle : pour une fois, vous pouvez manger à volonté sans vous soucier d’engraisser.

(2) Même chose, buvez autant que vous voulez, vous ne le regretterez pas demain!

P.S. : Il est possible que certains témoignages aient été recueillis sans la présence des personnes concernées…

(suite de la page 3)

la chance de vous transposer dans le temps de vos ancêtres en admirant notre parc de machineries anciennes. Bref! Personne ne peut ignorer le tant attendu Salon de la SAAC! Ainsi, cher Peuple divin du Comtois, nous avons besoin de vous! Le montage des kiosques et de la ferme, les visites d’école, l’accueil dans chacune des salles, les dégustations des entreprises, etc. Chaque année, vous êtes plus de 300 étudiants bénévoles à venir nous donner un coup de main. Il faut bien l’admettre, nous ne serions jamais en mesure de monter un tel Salon en 4 jours sans vous! Il n’y a que des avantages à y participer : une expérience extraordinaire en compagnie de 24 personnes exceptionnelles, un atelier surprise : « Comment clouer avec le Roux? », des prix aux meilleurs kiosques étudiants, une Barak en l’honneur des constructeurs, un banquet de clôture en février et plus encore. Nous saurons vous gâter! De plus, dernier argument

(suite de la page 6) de masse : si vous désirez voir notre vice-président arborant fièrement sa chemise « Big Bill » aux manches coupées portée sur un torse musclé…c’est votre dernière chance! Moi j’y serai!! Nous en profitons aussi pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2012 à tous ET QUEL HASARD que l’année débute avec la SAAC! Nous remercions tous ceux et celles qui mettrons la main à la pâte cette semaine. Sachez que nous en sommes infiniment reconnaissants! P.S. Nous ne sommes pas responsables des coups de marteau sur les doigts ni du flot d’alcool durant la Barak!

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8 | Le journal l’Agral

« L’Histoire de la vigne au Québec remonte à la période de la colonisation par les Européens. Lorsque Jacques Cartier arrive en Amérique, il trouve des vignes

sauvages, de l’espèce Vitis riparia, sur l’île d’Orléans, et nomme l’endroit île de Bacchus. » Bacchus en l’honneur du dieu romain de la mythologie grecque des vins et de l’ivresse. L’obtention de vins âcres et de qualité médiocre en Nouvelle-France fait en sorte que le vin d’importation n’est consommé que par l’élite, étant donné le prix élevé de cette boisson. Après la Seconde Guerre mondiale, les soldats reviennent avec le goût du vin. À cette époque, on ne produit pas encore de vin au Québec, mais les Québécois commencent à devenir connaisseurs par le biais de la Société des alcools. Par la suite, des recherches ont permis de sélectionner différentes espèces de vignes tant pour la qualité de ces dernières que pour leur capacité à résister au climat du Québec. Par contre, un vin de qualité ne s’obtient pas seulement avec une bonne variété de raisins, il est aussi nécessaire de prendre en compte les facteurs suivants : le sol, le climat et le travail fourni par l’homme.

Pour créer un vin, il faut soit réaliser un mélange de plusieurs cépages ou tout simplement n’en utiliser qu’un seul. C’est grâce à cela qu’il y a une si grande variété de vin. On connaît, dans le monde européen majoritairement, des appellations d’origine contrôlées. Ces appellations permettent de nommer un vin selon la région productrice et non pas par la mention du cépage. La fabrication de bons vins ne provient pas de la chance, mais bien de la connaissance des techniques de vinification mises au point par l’homme, afin de convertir les raisins en vin.

Le vin résulte de deux fermentations distinctes : alcoolique et malolactique. La première permet la transformation du sucre présent naturellement en éthanol (alcool) par les levures puis la seconde permet la transformation des acides maliques en acides lactiques par certaines bactéries naturellement présentes. Cette dernière permet d’affiner le vin, l’acide lactique étant moins agressif au goût. Elle permet aussi de diminuer l’acidité, rendant le vin plus souple, de modifier la couleur et d’offrir une stabilité aux vins. Pour permettre cette fermentation malolactique, on doit avoir les conditions favorables pour la provoquer, soit le pH, la température, la concentration en sulfites et l’aération.

Pour ce qui est de la vigne, sa période de croissance s’étend généralement de la mi-mars à la mi-août. Elle se poursuit en

période de constitution des réserves (accumulation des sucres) jusqu’à novembre, pour finalement se terminer avec les vendanges (cueillette des raisins). Malgré la grande variété de cépages adaptés au climat du Québec, par les techniques de bouturage, ce ne sont pas tous les mêmes cépages qui servent à faire le même type de vin. Certains cépages vont servir à faire du vin blanc, d’autre vont servir dans la fabrication du vin rouge, rosé, de glace, etc.

Pour le vin rouge, une macération plus ou moins longue permettra une extraction des composés tanniques en quantités différentes dépendamment aussi de la concentration dans les raisins, lors des vendanges.

Différentes techniques sont aussi utilisés pour les vins de type vin viné (ex. porto) qui subissent une fermentation à partir des sucres naturels et des sucres ajoutés permettant un taux d’alcool plus important, ainsi que pour les vins de type mousseux qui seront embouteillés avant la fin de la fermentation finale pour conserver sous forme soluble le gaz carbonique (CO2) en résultant. Malgré cette grande variété, ce qui crée une distinction entre les vins québécois et ceux du reste du monde, ce sont la façon dont les viticulteurs ont réussi à utiliser les différents facteurs climatiques et environnementaux et la créativité qu’ils possèdent pour créer de nouveaux produits.

C’est d’ailleurs ce qui s’est produit avec le vin de glace. Celui-ci, unique des producteurs québécois, est fait à base de raisins qui ont préalablement gelés. Il s’agit

donc d’une bonne façon de mettre à profit les conditions climatiques particulières du Québec à la viticulture et par le fait même, de bâtir un héritage propre aux Québécois dans un domaine qui existe depuis plusieurs siècles.

De plus, grâce à la grandeur du territoire québécois et à la distance séparant les différents vignobles, il y a une plus grande variété entre les différents vins, puisqu’un cépage ne poussera pas de la même façon d’une région à l’autre. Aussi, le temps de maturation n’étant pas le même, le raisin ne produira pas les mêmes quantités de sucres et il n’aura pas la même acidité. Ceci permet donc de faire une distinction entre deux vins ayant comme base les mêmes cépages.

Le vin québécois, unique en son genre CAROLINE BÉDARD ET KARL LAMBERT

ÉTUDIANTS EN SCIENCES ET TECHNOLOGIES DES ALIMENTS

THÉMATIQUE

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Janvier 2012| 9 THÉMATIQUE

Le fromage de l’Île d’Orléans fait partie des fromages qui se démarquent pour leur adaptation et leur préservation des traditions familiales. Décrit comme étant le fromage le plus ancien d’Amérique, il est fabriqué dès le début de la colonie jusqu’à la fin des années 60 par plusieurs familles de l’Île. La fabrication domestique de ce fromage de lait de vache cru a toutefois cessé pendant plus de 40 ans à cause d’une réglementation g o u v e r n e m e n t a l e c o n c e r n a n t l ’utilisation obligatoire de lait pasteurisé. C’est en 2004 qu’il reprend vie à la fromagerie Les fromages de l’Île d’Orléans sous le nom « Le Paillasson ». Suite à des recherches ardues et par l’utilisation de lait thermisé, il a été possible de recréer les conditions dans lesquelles ce fromage à faire rôtir était fabriqué afin qu’il présente sa saveur unique d’autrefois tout en étant conforme aux réglementations. Comme quoi la persévérance et la technologie peuvent faire des merveilles!

D epuis quelques années, les fromages au Québec gagnent en popularité par leur grande

diversité. Cependant, en Amérique, le développement de ce merveilleux produit ne date pas d’hier! En effet, dès l’époque de la colonisation de la Nouvelle-France, les premières familles à s’installer dans diverses régions du Québec ont apporté avec elles les grands secrets ancestraux de la fabrication du fromage provenant de leurs pays d’origine. Principalement de racines françaises ou anglaises, les peuples colonisateurs ont ainsi respectivement perpétué la fabrication de fromages affinés à pâte molle et la fabrication de fromages fermes à travers l’ensemble de la province.

Désireux d’explorer l’univers des fromages de spécialité, nombreux sont les fromagers qui se sont lancés vers les années 80 dans la production artisanale de fromages fins. Ils utilisaient alors non seulement du lait de vache, mais également du lait de chèvre et du lait de brebis. Toujours en appliquant des recettes transmises de génération en génération - parfois adaptées aux conditions du Québec, notamment lors de la saison hivernale - ils ont réussi à fabriquer des produits très diversifiés et de haute qualité.

Les fromages du Québec : une grande tradition familiale

STÉPHANIE VIGNOLA ÉTUDIANTE EN SCIENCES ET TECHNOLOGIES DES ALIMENTS

L e Guide alimentaire canadien fait partie de notre patrimoine. En effet, sa création remonte au

temps de la Seconde Guerre mondiale. En temps de guerre, on procédait au rationnement des aliments et plusieurs f a m i l l e s n e m a n g e a i e n t p a s suffisamment pour combler leur faim. Ce guide fut alors établi pour améliorer la santé des Canadiens et prévenir les carences nutritionnelles en orientant les choix alimentaires. Depuis sa création, plusieurs changements ont été apportés à ce document et plusieurs versions ont été publiées.

Ces changements semblent découler des modifications dans les habitudes de vie de la population canadienne. Les différences sont surtout au niveau du vocabulaire utilisé, des aliments représentant les exemples de portions et des recommandations. En effet, de nouveaux aliments se sont intégrés à l’alimentation au fil des ans, dont plusieurs importés de différents pays, et le guide inclut maintenant certains de ces aliments. Par ailleurs, de nombreuses études en lien avec les répercussions des aliments sur la santé ont été menées et le gouvernement s’en est inspiré pour f o r m u l e r l e s d i f f é r e n t e s recommandations. Malgré l’évolution au fil des ans, le Guide alimentaire canadien demeure tout de même un guide pratique et flexible pour aider les gens à bien se nourrir.

Venez rencontrer les membres de l’ADÉEN à leur kiosque lors de la SAAC pour obtenir votre copie du Guide alimentaire canadien et recevoir des conseils sur comment combler vos portions des différents groupes d’aliments. Il nous fera plaisir de répondre à vos interrogations en lien avec votre alimentation.

Le Guide alimentaire canadien au fil du temps

AUDREY DUBÉ KIOSQUE DE L’ADÉEN

Source : coupdepouce.com

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L e territoire québécois est réputé pour ses vastes étendues de forêt sauvage. Grâce à l’exploitation forestière, ce territoire est de plus en plus accessible pour l’ensemble

des utilisateurs, mais la fragilité de cette industrie d’une importance fondamentale pour les régions a suscité un intérêt pour les alternatives à la récolte de la matière ligneuse comme activités économiques, ou encore le capital forestier non ligneux. Si on ajoute à cela un autre ingrédient, soit l ’ e n g o u e m e n t d e s Québécois pour les produits du terroir, nous avons la parfaite recette pour expliquer comment, en regardant à travers les branches, nous avons enf in remarqué le champignon qui y poussait pourtant depuis toujours. En effet, nous verrons qu’il existe une grande variété d’espèces c o m e s t i b l e s d e champignons forestiers et qu’une industrie du champignon est en train de s’organiser dans les régions. À ce jour, il y a 69 espèces de champignons comestibles répertoriées dans la forêt québécoise. Évidemment, elles n’ont pas toutes un intérêt commercial, mais certaines ont été identifiées comme présentant un grand potentiel, par exemple la chanterelle commune, la morille, le matsutaké, les cèpes ou encore la dermatose des russules, que certains connaissent sous le nom de champignon homard. Qu’es-ce qui qualifie une espèce à la commercialisation? Certes, il faut que celle-ci présente des volumes intéressants, mais ce n’est pas tout, elle doit présenter un intérêt culinaire, se prêter au transport et bien se conserver dans le cas des produits vendus frais ou encore posséder des alternatives de conservation comme le séchage ou la congélation. De plus, il faut que le champignon ait une durée de vie assez longue pour permettre au cueilleur de récolter un produit de qualité. Bien sûr, il ne s’agit que d’un bref aperçu de tous les défis qui attendent celui qui veut se lancer dans la commercialisation des champignons sauvages.

De plus en plus d’entreprises spécialisées dans la cueillette et la vente des champignons forestiers voient le jour et constatent que le marché est présent. Ces dernières profitent très librement du potentiel agroforestier de la forêt publique. Pour le moment, elles jouissent du fait que les joueurs sont peu nombreux comparativement au territoire accessible, mais on peut imaginer le désordre qui subviendra si le secteur continue de prendre de l’expansion, sans oublier la popularité croissante de la mycologie

de type amateur. D’un a u t r e c ô t é , l e s c o m m u n a u t é s autochtones ne sont pas i n d i f f é r e n t e s a u commerce et à la c u e i l l e t t e d e s champignons et certaines d’entre elles s’organisent aussi pour exploiter cet aspect de la forêt. Le meilleur exemple est sans doute les Cris de la Baie James et le commerce du matsutaké avec les Japonais. Il est très raisonnable d’envisager un conflit éventuel entre tous ces utilisateurs et qu’il faudra sans doute en venir à règlementer le secteur. L’avenir dira

comment l’industrie va se développer et si les intervenants sauront tirer le maximum économique de ce patrimoine prometteur. En ce qui concerne les activités de cueillette, l’Association pour la commercialisation des champignons forestiers a compris que pour récolter le trésor, il faut des cueilleurs. En ce sens, des activités de formation sont organisées dans les régions, afin d’apprendre aux gens intéressés à bien identifier les champignons et pour leur enseigner les bonnes techniques de cueillette et de traitement du produit. Certaines formations du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec incluent même le cours d’hygiène et de salubrité alimentaire.

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À travers les branches...un potentiel méconnu : Les champignons forestiers

LAURIE GODIN ÉTUDIANTE EN AGROÉCONOMIE

THÉMATIQUE

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12 | Le journal l’Agral

L e Comité de soutien à l’allaite-ment (CSA) est un comité faisant parti du BEN (Bureau d’entraide

en nutrition) et qui a pour objectif la promotion de l'allaitement sur le campus afin de faciliter la conciliation entre le(s) études/travail et l’allaitement. À cet ef-fet, trois salles d’allaitement sont pré-sentes sur le campus soit aux pavil-lons Ferdinand-Vandry, De Koninck et au complexe Desjardins-Pollack. Selon une enquête réalisée auprès des Québécoises en 2000-2001, 73 % des femmes entreprenaient l’allaitement contre 83 % des mères en 2009-20101. Bien que les chiffres démontrent une augmentation des mères qui entrepren-nent l’allaitement, il en est autrement de la poursuite de l’allaitement jusqu’à ce que le bébé ait 6 mois comme le recom-mandent plusieurs organisations, dont l’OMS, la Société canadienne de pédiatrie (SCP), Santé Canada et l’OP-DQ2. Les chiffres chutent littéralement à 10 % pour celles qui allaitent exclusive-ment jusqu’à 6 mois. Beaucoup de che-min reste à faire, et c’est l’une des missions du CSA de continuer à valo-riser, sensibiliser et sup-porter l’allaitement au-près des mères du cam-pus universitaire. Nous avons à cœur l’allaite-ment, car c’est l’héritage légué à notre progéniture et notre patrimoine en devenir. Venez nous voir! Les membres du CSA vous accueilleront avec un jeu-

questionnaire et répondront à vos di-verses interrogations portant sur l’allaite-ment, l’alimentation, la grossesse et l’introduction des aliments auprès des tout-petits. Avis aux mamans : vous trouverez, ici même au Salon, un endroit où allaiter en toute tranquillité. Informez-vous aux gens du kiosque du CSA, ils vous indi-queront l’endroit. Visitez le site web du Comité de Soutien à l’Allaitement ou écrivez-nous un cour-riel. Sur le site internet vous y trouverez des renseignements sur les événements à venir, des recettes pour bébé et bien plus. Comité de soutien à l’allaitement Bureau d’entraide en nutrition Pavillon Maurice-Pollack, local 2208,

Université Laval, G1V 7P4 Téléphone : (418) 656-2131 p. 6614 Courriel : [email protected] Site Web : www.csa.fsaa.ulaval.ca

Comité de soutien à l’allaitement

NATHALIE QUIRION ÉTUDIANTE EN NUTRITION

THÉMATIQUE

1 Forget, D. Santé. L’Actualité, 36(20) : 73, 2011.

2 Millar, W. J.et H. Maclean. Breastfeeding practices. Health

Reports. 16(2) : 23-31, 2005.

Pour le moment, cette formation n’est pas obligatoire pour les gens qui veulent vendre des champignons. Il est possible pour quiconque d’aller cueillir en forêt et de vendre leur récolte à des postes d’achat qui se retrouvent dans quelques localités régionales situées en périphérie de la forêt publique, comme La Tuque en Mauricie ou La Doré au Lac St-Jean. Les acheteurs s ’ o c c u p e n t ensuite du t r a i t e m e n t des produits et ils en font la mise en marché. En conclusion, il est important de rappeler que même si l’implantation de l’industrie des champignons représente un bon potentiel d’exploitation du patrimoine québécois, cela nécessite de bien identifier les contraintes qui s’y rattachent et une grande organisation de la part des porteurs de ce projet. Si certains voient le Klondike dans les produits forestiers non ligneux, il ne faut pas non plus oublier qu’il s’agit d’un marché niche et que sa popularité a aussi des conséquences relatives à l’utilisation de la ressource commune que représente la forêt du Québec.

(suite de la page 11)

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C ultivons notre héritage , n’est-ce pas un thème inspirant? On s’imagine nos grands-parents étant enfant, sur la terre familiale, à courir dans les prés où pâturent les petites

vaches canadiennes brunes. On les voit nourrir leurs deux cochons avec les restes de table et lancer des miettes de pain sec aux poules. Au temps des foins, on voit revenir, des grandes villes où ils vont à l’école, les aînés pour participer à la récolte. Les femmes dans leur cuisine d’été pétrissent le pain et veillent méticuleusement à leur énorme casserole dans laquelle mijote un bouilli de légumes fraîchement cueillis du jardin dans lequel elles ont mis tant d’effort tout au long de la belle saison. Mais, que manque-t-il à cette scène rurale si bucolique? Une école de rang, une église autoritaire, des frictions politiques et culturelles entre les Canadiens français et les Canadiens anglais, le début d’une modernisation misant sur l’exode rural et la marchandisation de main-d’œuvre bon marché en quête d’un futur plus confortable. Certes, mais ce n’est pas le sujet de mon article. Il manque les chevaux…

Pivot central du développement des familles rurales, le cheval était, avant l’arrivée des automobiles et des tracteurs, utilisé à toutes les sauces; le transport pour la messe, les soirées mondaines, les commissions au magasin général, les travaux agricoles comme les labours, la coupe et l’entreposage des fourrages, l’entretient des prairies, les travaux forestiers dont entre autres le débardage et le débusquage. Bref, l’impact et l’utilité du cheval sur la civilisation ancestrale ne sont plus à démontrer. Je laisserai aux anthropologues le plaisir d’en mesurer l’ampleur et les conséquences, pour ma part, je m’efforcerai de démontrer que la traction animale et plus spécialement la traction équine peu encore de nos jours être utile dans une perspective de développement durable ayant comme fondement un équilibre entre les aspects économique, environnemental et social.

L’aspect économique, le chef de nos entreprises et parfois le bourreau d’autres entreprises, constitue un critère important pour évaluer la pérennité d’une entreprise. Selon mes lectures, une ferme utilisant la force animale comme principale énergie de travail pourrait être économiquement viable. Avant tout, il importe de spécifier qu’il ne faut surtout pas transposer la traction animale sur une ferme conventionnelle cultivant quelques centaines d’hectares de terres. Il est évident que pour une telle grandeur, la traction animale ne saurait être assez rapide et nécessiterait un trop grand nombre de bêtes et trop de main-d’œuvre. En fait, une production à plus petite échelle, une régie et un type de production plus adaptés sont de mise. Par exemple, pour les productions animales, les pâturages seront privilégiés diminuant les quantités de fourrages à récolter, pour les productions végétales, le maraîchage s’avère une production à valeur ajoutée s’adaptant efficacement à la traction animale. Le

faible prix des animaux et des machineries souvent simples et d’occasion permet un investissement moins grand et moins d’endettement. De plus, sur une exploitation agricole, le tracteur doit pouvoir effectuer la tâche la plus exigeante en termes de chevaux-vapeur. Hors avec des chevaux, le principe est le même sauf qu’une fois la tâche terminée, s’il fallait trois chevaux pour effectuer supposons les labours, c’est trois animaux pourront servir séparément à d’autres tâches comme le billonnage, le sarclage, l’hersage, l’enchaussage, etc. Finalement, le fermier sera plus indépendant grâce aux machineries simples et facilement réparables et sera moins vulnérable face aux fluctuations des prix du pétrole. Un producteur faisant preuve d’imagination et d’entrepreneurship devrait pouvoir utiliser cette technologie archaïque pour en faire un outil avant-gardiste.

La santé de notre environnement est une préoccupation de plus en plus présente chez les citoyens-consommateurs québécois. L’utilisation de la force équine s’avère être une option écologique selon plusieurs promoteurs de ce domaine tel que la FECTU (Fédération européenne du cheval de trait pour la promotion de son utilisation) ou la PROMMATA (Promotion du Machinisme Moderne Agricole à Traction Animale). Il n’y a malheureusement que très peu d’étude quantitative sur l’impact environnementale de l’utilisation du cheval. On peut tout de même élaborer des hypothèses sensées qui pourront déjà en convaincre certains et qui n’auront qu’à être démontrées pour convaincre les septiques. D’abord, le cheval consomme des fourrages produits localement, alors que le tracteur consomme du pétrole. Il n’y a ainsi pas d’émission supplémentaire de gaz carbonique dans l’atmosphère. (Le cheval émet des gaz à effet de serre par sa respiration et sa digestion, mais ceux-ci font déjà partie du cycle contrairement au CO2 émis par les produits pétroliers.) En fait, le cheval valorise l’énergie solaire emmagasinée par le foin. Pas besoin de faire de recherche pour un tracteur photo-électrique, nous avons déjà le cheval. Ensuite, il se pourrait que le cheval ait un effet positif sur la qualité des sols entre autre sur la compaction de ceux-ci à cause de son poids moins élevé mais aussi à cause de la régie qui tendrait plus vers du travail minimal du sol. On peut aussi penser au fumier qu’il produit qui s’adonne à être un apport bénéfique en matière organique pour une meilleure structure de sol. Rares sont les tracteurs qui produisent des déchets utiles. Les vieux pneus, les batteries, l’huile usée sont tous des déchets difficilement récupérables, alors que la viande chevaline peut être consommée par l’homme ou, ceux qui ont le cœur sensible peuvent la donner à leurs chiens domestiques. Sur toute la ligne, le cheval est avantageux pour une agriculture plus écologique.

L’aspect social est le plus mythique du développement durable. C’est que sa définition est la plus vague et porte le plus à

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Les machineries animales LOUIS MÉNARD

KIOSQUE MACHINERIES ANIMALES

THÉMATIQUE

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L orsque nous pensons au cheval, il nous vient tout de suite à l’esprit : animal puissant, fier et noble. Eh bien, cette réputation qu’a le cheval ne date pas d’hier! Nos

ancêtres avaient autant de considération pour ce bel animal, sinon plus que nous pouvons en avoir. L’Histoire du cheval au Québec remonte au temps de la Colonisation française où Louis-XIV, roi de France, envoya 14 chevaux en Nouvelle-France en 1665 et quelques-uns chaque année pour atteindre le nombre de 80 en 1670. Les chevaux étaient « donnés » sous signature d’un contrat qui stipulait que le bénéficiaire devait en prendre grand soin et obligatoirement faire reproduire l’animal et remettre un poulain à l’intendant Jean-Talon (Allez, on fait un petit tour du côté de notre Histoire de secondaire 4 les amis!) avant les 3 ans du cheval. C’est sans apport de sang extérieur pendant près de 100 ans que la seule et unique race québécoise fut créée, le Cheval Canadien. Ce cheval robuste et endurant servait pour tout, que ce soit pour les labours, le travail au bois ou encore pour conduire la famille à l’église le dimanche. À l’époque, une famille sur cinq possédait un cheval et, le dimanche, des c o u r s e s e n t r e paroissiens étaient o r g a n i s é e s à l’improviste pour déterminer le cheval le plus rapide du village. Des accidents eurent lieu suite à ces courses (Même dans ce temps-là il y avait des chauffards!), ce qui amena les premières limites de vitesse qui étaient, tenez-vous bien, de 6 miles à l’heure (Avaient-ils des radars pour vérifier?). Trêve d’histoire, parlons maintenant du cheval contemporain. Avec l’avènement des voitures, des tracteurs et de toute la machinerie agricole s’y rattachant, le nombre de chevaux a grandement diminué au Québec au fil du temps. La fonction du cheval a alors changé pour s’orienter vers le loisir. De nombreuses disciplines équestres se sont développées et chacune d’elles compte plusieurs adeptes (dont la plupart sont

au Comtois). Nous pourrions ici vous faire une énumération de ces charmantes disciplines, mais nous préférons plutôt vous dire de passer nous voir au kiosque de la SAAC pour en savoir davantage. Il est difficile de parler de la production équine comme de n’importe qu’elle production du secteur agroalimentaire, car la principale intention du secteur équin n’est pas l’obtention d’un produit alimentaire. Les produits sont plutôt de bons sujets reproducteurs ou des chevaux qui excellent dans leur discipline (ou une combinaison des deux). Les éleveurs québécois optent plus pour la qualité que pour la quantité, ainsi, il y a peu de gros élevages au Québec. Les races couramment élevées dans notre province sont le Quater Horse, le Cheval Canadien, l’Haflinger et le Canadien Warmblood,

selon la Fédération É q u e s t r e d u Québec. La viande chevaline, voilà deux mots qui font sans doute frissonner les amis des chevaux, mais lisez quand même jusqu’à la fin, c’est intéressant! Il n’y a pas longtemps que l’on peut retrouver de la v iande chevaline sur les comptoi r s des épiceries, car, par notre culture, nous sommes réticents à manger une telle v i a n d e . L’importance qu’a eu le cheval dans

notre Histoire est encore bien présente dans nos esprits et certains pensent encore: on ne mange pas son meilleur ami.

Le cheval est certes employé à d’autres fins que la vache, par exemple, mais où est réellement la différence? Pourquoi serait-il moins « cruel » de manger une vache qu’un cheval? Loin de nous l’idée de vous forcez à manger de la viande chevaline, ou pire encore de devenir végétarien, mais simplement de vous faire réfléchir à la question.

Outre ce débat, la viande chevaline comporte des qualités nutritives remarquables. En effet, cette viande contient moins

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Le cheval : pilier important de l’Histoire du Québec LAURIE ADAM, TOBY ROY, ALEXANDRINE BLAIS, MÉLISSA CUMMINGS ET JESSICA VOISINE

KIOSQUE CHEVAUX

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L ors de la Semaine de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Consommation (SAAC), trois compatriotes et moi-même avons décidé de s’impliquer dans un kiosque qui

semblait simple, à première vue. Mais détrompez-vous! L’élevage de la volaille, c’est loin d’être un jeu d’enfant! Étant donné que nous sommes des élèves modèles, débrouillards et captivants, nous nous sommes ultra-renseignés pour offrir de l’information de qualité à nos lecteurs et visiteurs, lors de la SAAC. Le défi, étant de développer sur le thème de cette année : Cultivons notre héritage, en lien avec notre kiosque, la tâche n’a pas été facile. Mais, nous avons remarqué que dans les nouvelles normes du secteur animal, une tendance apparaît : le retour aux sources. On recherche le bien-être qu’avaient les élevages d’autrefois; des animaux en liberté, des méthodes moins intensives que celles d’aujourd’hui, une qualité de produits en lien avec le confort de l’animal, etc. C’est ainsi que nous avons établi un lien entre l’élevage intensif des poules pondeuses et une nouvelle technologie qui fait fureur en Europe. Elle ramène cet élevage vers une méthode plus saine, plus naturelle et mieux adaptée à la volaille. De ce fait, une innovation dans les cages d’élevage de pondeuses nous fait comprendre que, peut-être, étions-nous allés trop loin dans l’intensité de la production et devrions-nous revenir comme avant, avec des oiseaux ayant plus d’espace pour vivre ?

Encore méconnu de plusieurs, l’élevage de la poule pondeuse suscite notre attention pour faire le point sur la technologie associée au bien-être de la volaille. Une méthode européenne fait de l’œil à nos producteurs d’œufs du Québec et cela, n’ayant pas nécessairement pour but de se conformer à une norme spécifique au confort. En effet, c’est plutôt dans une optique d’amélioration du bien-être animal et dans l’optimisation des critères de production, que les producteurs portent une grande attention à cette nouvelle méthode d’élevage. Bref, j’arrête de tourner autour du pot et je me lance : les toutes nouvelles cages « enrichies »!

C’est en Abitibi, qu’apparait le premier poulailler avec cages « enrichies », au Canada. De plus, on retrouve une ferme en

Californie avec ces cages, ainsi que le plus gros producteur d’œufs au Canada qui compte bien investir dans cette innovation. Vous me direz alors qu’il n’y a pas b e a u c o u p d e producteurs qui se sont

approprié ce nouveau type d’habitat pour la volaille… Donc, ce dont je vous parle ne peut pas être plus actuel!

Le premier mérite de la cage « enrichie » est l’espace. Les oiseaux ont 80 % plus d’espace pour s’ébattre, ce qui donne 750 cm2 par poule au lieu de 432 cm2, selon les normes. En fait, le système conventionnel ne permet pas aux poules de pouvoir se nettoyer les plumes librement.

De plus, la nouvelle cage permet aux volailles de satisfaire trois instincts totalement privés dans les cages conventionnelles, soient se percher, nicher et gratter le sol. En effet, les cages « enrichies » sont munies d’un nid, d’un perchoir et d’un coin où aller gratter le sol et faire sa toilette.

Un autre point fort de cette technologie est la diminution exceptionnelle du stress des animaux. Il est important de savoir que les poules pondeuses, dans leur évolution génétique, sont naturellement hyper-stressées. Donc, le fait de réduire le stress apporte beaucoup, autant au niveau des rendements, que de la manipulation des animaux, de la mortalité, etc.

Le système conventionnel offre un espace réduit aux animaux, quoique cela diminue le taux de mortalité en comparaison à l’élevage en liberté. Les cages y sont petites (les côtés se comptent en cm) et contiennent entre 6 et 8 poules. Par ailleurs, le nouveau système de cage « enrichie » a une envergure beaucoup plus importante (presque 4 mètres de longueur) et on y élève 64 oiseaux, ce qui rend la manipulation des animaux difficile et diminue le nombre d’animaux par bâtiments (puisqu’on donne plus d’espace par poule).

Tout cela est bien beau, mais quels sont les avantages économiques de ces « Super-cages »? Tout d’abord, la mortalité des pondeuses peut diminuer de moitié, étant donné la diminution du stress et de l’agressivité. Aussi, les poules vont pondre plus jeunes et les œufs seront de 1 à 3 grammes plus gros. De plus, il a été observé que les œufs de poules élevées en cages « enrichies » ont une coquille plus épaisse et résistante. D’autres études prouvent que les poules vont vivre plus longtemps et ainsi pondre jusqu’à 25 % plus d’œufs. Donc, est-ce que je vous ai convaincus face aux bienfaits de cette nouvelle technologie?

Bref, cultiver notre héritage, c’est apprendre à écouter la nature comme le faisaient nos ancêtres. Cela implique de trouver une manière d’élever nos animaux dans des conditions raisonnables, afin qu’ils nous offrent, sainement, des produits de qualité et en quantité.

Une révolution du bien-être des poules pondeuses : les cages « enrichies »

ANDRÉA CHALIFOUR KIOSQUE VOLAILLE

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C ontrairement à ce que l'on pour-rait croire, l'élevage des cervidés au Québec est somme toute très

moderne! En effet, le cerf rouge, à ne pas confondre avec le chevreuil (cerf de Virginie) très présent dans nos forêts et sur notre signalisation routière, a été importé de la Nouvelle-Zélande il y a une vingtaine d'années. Son élevage est principalement concentré dans l'est du pays et son cheptel compte environ 12 000 têtes. Le Wapiti, quant à lui bien de chez nous et portant fièrement son nom amérindien, a malheureusement disparu de notre territoire québécois. Le dernier à l'état indigène fut abattu dans les années 1830 et 1840 aux alentours du Cap St-Ignace. Il a dès lors retrouvé son habitat grâce à une vingtaine de sites d'élevage répartis dans tout le Qué-bec. Le saviez-vous ? La production de wapiti génère 3 fois moins d’émissions polluantes que la production de bœuf !

L'élevage des cervidés a bien évolué depuis ses tous débuts dans les années 80. Initialement, ils étaient élevés pour la qualité de leur viande. Un autre pro-duit à grande notoriété, le bois de ve-lours est exporté en très grande quantité vers l'Asie et est de plus en plus con-sommé en Amérique du Nord. Chez le cerf, 80 % de l’élevage est lié à la pro-duction de venaison alors que le bois de velours représente une production se-condaire de 20 %. Chez le wapiti, c’est la vente des bois de velours qui rentabi-lise la production, étant donné qu’ils sont les plus imposants et que la vente de viande de wapiti n’est pas très inté-ressante, puisque les animaux de repro-duction sont d’une très grande valeur. Les bois de velours sont commercialisés sous forme de capsule dans plusieurs pharmacies et ils ont des bienfaits sur la santé, dont l’amélioration de la formule sanguine et l’augmentation de l’énergie. Au plaisir de vous voir à notre kiosque lors du Salon !

Découvrez une production « sauvage » !

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EMMANUELLE D’AMOURS, PATRICIA POULIN-CIMON, ET MARIE-MICHELLE NADEAU, KIOSQUE DES CERVIDÉS

interprétation. Quoiqu’il en soit, je crois que certains aspects de la traction animale pourront être vus unanimement comme des avantages sociaux. Notons premièrement l’effet sur l’entourage des f e r m e s , l e c h e v a l r e d o n n e inévitablement un charme bucolique à la campagne, ce qui saura plaire aux néo-ruraux souvent à l’origine des mésententes avec les agriculteurs. S’ajoute à ça, la pollution sonore réduite et les machineries moins encombrantes sur les routes. Le fait d’être plus écologique pourrait jouer beaucoup dans l ’acceptabi l i té socia le de d i f f é r e n t e s p r o d u c t i o n s . Deuxièmement, le travail avec les chevaux serait une source de plaisir pour plusieurs. La simple relation avec un être vivant plutôt qu’une machine aurait un effet sur le moral. De plus, le travailleur doit ralentir la cadence pour donner des pauses à son cheval et se permettre une pause à soit. Finalement, l’ampleur des fermes à échelle plus humaine saurait peut-être attirer une relève qui aurait sinon été effrayée par la taille des entreprises d’aujourd’hui.

Donc, qu’on parle d’économie, d’environnement ou de développement social, la traction animale a de multiples avantages. Bien que certains arguments restent à prouver, la traction animale reste une option envisageable pour un développement durable. L’expertise et le savoir-faire existe, en Europe ou aux États-Unis chez les Amish ou simplement chez certains cultivateurs québécois qui utilisent encore les chevaux. Il s’agit d’ailleurs d’un héritage qui ne gagne qu’à être conservé et même ramené à la vie. Cette article portait spécifiquement sur la traction chevaline, mais n’oublions surtout pas toutes les autres formes de force vivante, l’âne, le mulet, le bœuf, le chien et au niveau mondial, la force la plus utile encore de nos jours, l’homme.

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I l était une fois, dans un pays très lointain…Une vache. C’était la vache des vaches, la première de sa race. C’est même elle qui a réchauffé le petit Jésus dans la crèche! Elle

a connu la domestication humaine 8 000 ans avant Jésus-Christ. Elle a donné sont lait et sa puissance pour nourrir les peuples du Moyen-Orient. Certains l’ont vénérée, d’autres en ont fait des troupeaux nomades parcourant les plaines et les vallées. Le lait était utilisé dans l’alimentation ainsi que pour la fabrication du fromage, qui fut découverte fortuitement. La sédentarisation des peuples nomades les a poussés à utiliser l’animal à plusieurs fins. Ils ont découvert que la force de traction de ces animaux pouvait non seulement leur permettre de porter des charges, mais aussi de procéder à certains travaux laborieux, comme le labour. Après de bons et loyaux services, les animaux étaient abattus et toutes les pièces (viande, abats, os, sabots, peaux, etc.) étaient récupérées pour divers usages. Cette période de non-mécanisation a duré très longtemps…Qui n’a jamais entendu son grand-père dire : « Moi, mon père il labourait avec des bœufs! »? L’arrivée des machineries agricoles, au début du XXe siècle, a permis de laisser les animaux dans les étables. Ainsi, chaque famille possédait une ou deux vaches pour subvenir à ses besoins. Avec le temps et la sélection des animaux les plus performants (lait et viande), les élevages se sont spécialisés, soit vers la production laitière ou vers le bovin de boucherie. Ce sont ces deux secteurs de production que nous retrouvons sur les fermes actuelles.

Le secteur du bovin de boucherie est divisé en deux parties, soit la production vache-veau, et la production de bouvillons d’abattage. Pour obtenir ces derniers, nous devons au départ avoir des vaches qui produisent des veaux. Pour assurer de bonnes performances dans les troupeaux, plusieurs races sont utilisées. Les femelles reproductrices sont souvent le résultat de croisements entre des races maternelles. Ces vaches sont de bonnes laitières et ont un instinct maternel plus développé. Les races terminales, plus musclées, sont dites paternelles. Ces dernières sont utilisées comme croisement final pour obtenir des veaux ayant une bonne croissance et une musculature adéquate. Le mélange des races permet d’obtenir ce qu’on appelle la vigueur hybride, soit une meilleure croissance que si la race était pure. De plus, les croisements permettent de répondre aux exigences des consommateurs, qui recherchent une viande plutôt maigre, mais bien persillée.

Suite à leur naissance, les veaux vont se nourrir du lait de leur mère, ainsi que de foin et de grains jusqu’à l’âge de 7 à 10 mois. C’est à ce moment qu’à lieu le sevrage. Les veaux seront ensuite transportés dans des parcs d’engraissement et auront de la nourriture à volonté, soit de l’ensilage, du foin et des sous-produits de l’industrie jusqu’à ce qu’ils atteignent le poids du marché, soit 1 450 livres. Les bouvillons d’abattage seront transportés vers les abattoirs pour terminer dans votre assiette!

L’indispensable! JULIE CHAPRON, JENNIFER HÉROUX-ALAIN, GENEVIÈVE LANDRY ET MARIE-PIER PARENT

KIOSQUE BOVINS DE BOUCHERIE

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Photo : Julie Chapron

Photo : Julie Chapron

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L es moutons sont arrivés de France vers 1664. En 1667, on comptait 45 moutons en

Nouvelle-France qui devint le Québec alors que 4 ans plus tard, on comptait 407 têtes en Nouvelle-Écosse. On se sert alors de la laine pour la fabrication de vêtements et les animaux contribuent aux besoins alimentaires des colons.

Il y a un développement de la production au fil des ans et ce n’est qu’en 1931 que l’on atteint un pic de 3.6 millions de moutons au Canada. Il faut noter que les deux guerres mond i a le s qu i on t mené à l’industrialisation ont aussi amené les fibres synthétiques pour la fabrication de vêtements ce qui diminue considérablement la demande de laine. C’est alors que les producteurs ovins n’ont pas d’autres choix que de se retourner vers la viande d’agneau. Après 1931, la production ovine diminue pour atteindre 560 000 moutons en 1977, soit son niveau le plus bas.

Aujourd’hui, le marché pour la viande d’agneau a pris le dessus sur celui de la laine. La qualité de la viande caractérisée par sa tendreté et son goût a su faire sa place dans le marché québécois. De plus, le Québec fait sa marque avec le fromage au lait de brebis où le lait utilisé a une composition différente en acide gras et en pourcentage de gras. Les races utilisées au Québec proviennent surtout de l’Angleterre. Par leur différentes caractéristiques, les races sont classées soit par le fait d’être materne l le , paterne l le , leur prolifération et la production laitière. Il faut noter que dans le monde, il existe 860 races de moutons et au Québec on en compte environ 52.

Pour plus d’informations sur l’histoire de la production, les races que l’on utilise au Québec, les sous-produits, la reproduction et l’élevage des moutons, rendez-vous au kiosque des moutons à la SAAC.

La production ovine VÉRONIQUE MICHAUD, LAURENCE ASSELIN, SYLVIANNE FERRON

ET MAXIME LEPAGE, KIOSQUE MOUTON

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de 5 % de lipides, dont 60 % de ceux-ci sont des gras insaturés, ce qui signifie qu’ils sont moins « solides » et plus facilement digestibles. De plus, la viande chevaline est un aliment très riche en fer, à raison de 3 mg de fer par 100 g de viande, en vitamine B12 (formation de l’ADN), B3 (métabolisme des glucides, lipides et protides) et B6 (cycle de l’urée). Comme toutes les viandes, celle provenant du cheval a une haute teneur en protéines, soit 20 %. En plus de posséder toutes ces qualités alimentaires, la viande chevaline est une viande d’une tendreté surprenante et n’est étonnamment pas plus chère que celle de bœuf. Le marché est peu développé au Québec, contrairement à des pays comme la France qui ont des élevages à proprement parler, et la viande qui se retrouve sur nos tablettes d’épicerie provient généralement de chevaux de réforme (plus particulièrement d’anciens chevaux de course).

(suite de la page 15)

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L a production laitière a extrêmement évolué depuis que les Européens sont arrivés au pays. Du XVIIe siècle jusqu’aux années 1800, la production laitière servait à

nourrir les familles. La production se faisait surtout l’été alors que l’hiver, les vaches étaient taries. Les surplus de lait étaient transformés en beurre et en fromage. Quelquefois, les producteurs échangeaient ou vendaient certains de leurs produits laitiers. Ils laissaient reposer leur lait pendant 24 à 48 heures pour y extraire la matière grasse. Le beurre était fabriqué par divers principes à l’aide de barattes de différents modèles, tous faits en bois.

À partir de 1860, une production à plus grande échelle commença et le fromage était fabriqué en plus grande quantité dans des fromageries présentes dans chaque village. Cette nouvelle méthode de faire fit disparaître les fromages artisanaux, mais le beurre était, quant à lui, encore produit à la ferme. L’évolution des barattes à beurre permettaient de transformer le lait en beurre plus facilement et en plus grand quantité. Dans les années 1870, des crémeries com merc i a l e s u t i l i s a i e n t u ne technologie efficace et plus rapide. En même temps, au États-Unis et en Europe, des expérimentations avaient lieu pour construire la première trayeuse. Elles impliquaient d’insérer des tubes dans les trayons, d’appliquer une pression externe sur les trayons et d’utiliser une succion continue. Toutefois, ces méthodes n’étaient pas efficaces et endommageaient les trayons.

En 1880, on constata que le taux de gras varie d’une ferme à l’autre et d’une vache à l’autre. Le paiement du lait serait désormais fait selon la quantité de gras et non plus sur la quantité de lait. Des efforts furent donc mis pour améliorer les élevages. En 1895, les travaux sur la trayeuses avancèrent et les chercheurs s’inspirèrent de la tétée du veau en appliquant une succion et un relâchement en alternance continue. Cela nécessitait donc une source d’énergie, une pompe pour créer le vide, des boyaux pour se rendre aux trayons, un sceau pour le lait et un pulsateur pour l’alternance entre la succion et le relâchement. En 1899, Surge offrit sa trayeuse Omega avec une courroie autour de la vache pour y tenir la trayeuse.

En 1900, avec la croissance des villes et la distribution moderne de nouveaux produits comme le lait condensé, le lait en poudre et la crème glacée, il y eu immanquablement une augmentation de la demande de lait et de crème La production à l’année s’établissait dans les fermes. En 1923, McCartney offrait aux fermiers du pays une trayeuse avec un charriot pour transporter le bidon et tout le nécessaire de la trayeuse. Mais ce n’est que dans les années 1950 qu’ils les adoptèrent.

En 1960, les usines donnaient une prime pour le lait en vrac. Celui-ci était entreposé dans un réservoir à partir d’un lactoduc, comme on le connait aujourd’hui. En 1966, la Commission canadienne du lait fut créée puis, au début des années 1970, les

quotas laitiers furent distribués aux producteurs pour assurer une production constante et enrayer les surplus de lait. En 1980, toutes les fermes avaient u n r é s e r v o i r à l a i t . L’augmentation des troupeaux amena les salons de traite et les robots de traite. En 1999, le premier robot au Canada, un Prolion, se trouvait en Ontario.

Les générations qui nous ont précédés sont parties d’une agriculture de subsistance avec des vaches traites à la main pour nous amener tranquillement vers des fermes laitières spécialisées et de plus en plus mécanisées. Les robots ne cessent d’évoluer de même que les salles de traite et les trayeuses. Mais le principe est toujours le même, produire du lait. Pour ça, je ne vous apprends rien. Aujourd’hui, les

fermes à stabulation entravée sont encore présentes en très grand nombre au Québec, contrairement au reste du Canada et de la planète.

Source : L’industrie laitière canadienne, Musée de l’agriculture du Canada

L’évolution de l’industrie laitière FRÉDÉRICK OUELLET

KIOSQUE BOVINS LAITIERS

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Trayeuse McCartney

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L a production porcine a beaucoup évolué depuis les cinquante dernières années. En effet, en 1960 il y avait au Québec, près de 47 600 fermes possédant en

moyenne 19 porcs. Près de quarante ans plus tard, on compte 20 fois moins d’entreprises porcines et ces survivants produisent en moyenne 1 556 porcs par an. Donc, nous pouvons dire que la production porcine s’est beaucoup intensifiée et spécialisée. Autrefois, c’était les producteurs laitiers qui possédaient la grande majorité des cheptels porcins. On parlait donc, à cette époque, de fermes mixtes qui sont maintenant presque

disparues. De plus, les transferts de ferme se faisaient très facilement car la relève était bien présente. Aujourd’hui, c’est une toute autre paire de manches! La relève est désormais une denrée rare et la route est très ardue pour les nouveaux entrepreneurs. En 2011, on répertorie 1 810 fermes porcines et ce nombre ne cesse de diminuer. Malgré le déclin du nombre de fermes au Québec, le nombre de porcs produits annuellement reste constant puisque les fermes restantes possèdent de plus en plus de porcs. En effet, en octobre 2011, on comptait en moyenne 2 177 porcs par ferme.

Le portrait économique de la production porcine a beaucoup changé depuis quelques années. En effet, le coût de l’alimentation a subi une augmentation de 50% en 5 ans. Ce facteur combiné avec la baisse du prix du porc engendre beaucoup de difficultés à la production, ainsi que la survie des plus grandes entreprises au détriment des plus petites. À cause de ces difficultés, il faut

constamment trouver des moyens efficaces pour optimiser la production en n’oubliant pas le bien-être des animaux. C’est pour cette raison que la recherche est primordiale dans ce milieu.

En tant que consommateur, il est de notre devoir d’encourager les productions locales surtout chez le porc, mais aussi chez les autres productions, afin d’aider nos producteurs à passer à travers cette période plus difficile. C’est en multipliant nos efforts collectifs que la production porcine retrouvera sa vigueur d’autrefois et qu’on pourra maintenir la culture de notre

héritage!

Le «Porc trait» de la production porcine ALEX O’BOMSAWIN-DESCÔTEAUX, ANDRÉE-DOMINIQUE BAILLARGEON, JESSIKA JOLICOEUR

ET ANNICK GAGNON KIOSQUE PRODUCTION PORCINE

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L'héritage des animaux à fourrure

N os ancêtres nous ont légué un grand pays…Ce pays qui est le deuxième plus grand au monde avec sa superficie de 9 984 670 km2. On m'a enseigné au primaire et au

secondaire comment mes ancêtres ont bâti notre pays. Lors de l'arrivée des premiers colons en cette nouvelle terre, ils ont trouvé une richesse, celle des animaux à fourrures. Ils ont fait la traite des fourrures et ils ont établi des alliances avec les Amérindiens. Ils ont pu agrandir le pays avec leurs expéditions à la conquête de nouvelles pelleteries sauvages, et ainsi modeler notre héritage. Puis, après un certain temps, quelques animaux à fourrures ont commencé à devenir plus rares étant donné la trop grande demande mondiale. Quelques personnes ont commencé à essayer de trouver une solution à ce problème. C'est ainsi que l'élevage des animaux à fourrures est né. Des archives nous prouvent qu'il y avait déjà, durant la guerre de Sécession (1861 à 1865), une ferme qui faisait l'élevage du vison. T.D. Philips et W. Woodcok, les propriétaires de cette ferme, furent considérés comme les premiers éleveurs de visons. Quant à l'histoire de l'élevage de renard, elle commence en 1895, lorsque la première portée de renardeaux fut obtenue par Charles Dalton et Robert Oulton. Ainsi, ces pionniers ont pu diminuer la pression sur la population de visons et de renards sauvages, nous permettant de les admirer encore de nos jours. Le vison L'alimentation du vison à l'état sauvage se compose en majorité de poissons. En élevage, la composition de la nourriture reste d'origine animale pour au moins 80 % de la ration totale et elle est présentée sous forme de bouillie, pour une meilleure digestibilité. Les percées scientifiques dans le domaine de la nutrition du vison permettent toutefois de réduire la quantité de viande fraîche offerte, car les moulées sont de plus en plus complètes. Tout comme le chat, le vison peut avoir plusieurs relations sexuelles lors d'une même chaleur, donc les visonneaux d'une même portée n'ont pas nécessairement tous le même père. La portée est constituée en moyenne de 6,5 visonneaux et le temps de gestation a une durée variable, entre 40

et 70 jours, de manière à ce que la mise-bas ait lieu entre le 20 avril et le 20 mai. Le renard La période de gestation chez le renard est en moyenne de 52 jours. La période de mise-bas des renardes s'effectue de la fin mars au début d'avril, à l'exception du renard bleu pour lequel cette période est retardée d'un mois. Les portées moyennes au sevrage sont de 2,5 renardeaux pour le renard argenté et de 6 à 7 renardeaux pour le renard bleu. L'alimentation est un facteur clé de la réussite de l'élevage d'animaux à fourrures. L'alimentation adéquate permet une croissance optimale, une plus belle fourrure et une bonne fertilité. Pour l'élevage du renard, il existe une moulée semblable à celle offerte aux chiens. Celle-ci est faite d'un mélange de 50 % de produits d'origine animale et de 50 % de produit d'origine végétale comprenant également des minéraux, des oligoéléments, des vitamines ainsi que d'autres nutriments

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L'élevage des animaux à fourrure, un souci de bien-être

VINCENT JACQUES KIOSQUE VISON ET RENARD

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On retrouve naturellement différentes couleurs de pelage dont le blanc du renard arctique.

Photo : David Rouault

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évidement, ce genre de pratique n’est pas adopté ici pour deux raisons : (1) les normes env i ronnementa le s ne permettraient pas un tel déversement direct dans l’eau et (2) les espèces appréciées au Québec ne sont pas végétariennes comme les carpes, mais plutôt piscivores comme les truites. Il s’agit tout de même d’une forme d’intégration qui permet d’utiliser différemment les ressources et les déchets de l’élevage. Ce qui est davantage en ligne de mire ici inclus plutôt la production de salmonidés avec une diminution de la charge d’algues des eaux en nourrissant plusieurs espèces avec ces déversements. Les algues comestibles (le nori ou autres), les moules et les huîtres sont des exemples d’organismes en mesure d’utiliser les éléments normalement perdus dans l’eau (diminution de la pollution) et aussi d’ajouter à l’entreprise une nouvelle source de revenus.

Pour l’instant, de telles méthodes sont aux stades expérimentaux au Canada. Restons à l’affût de l’évolution de ces recherches!

N e serait-il pas merveilleux d’être à la fois plus productif est moins polluant? Ce rêve est

celui de tout type d’élevage. Plusieurs réussissent à merveille à protéger les cours d’eau depuis très longtemps grâce à la valorisation efficace des fumiers. Cependant, comment appliquer ce miracle en production aquacole? Bien sûr, il est possible de récolter au fond des mers ou des lacs les dépôts solides. Toutefois, beaucoup d’éléments nutritifs se retrouvent sous forme dissoute directement dans l’eau et sont alors difficiles, voir impossibles selon nos moyens, à reconvertir en éléments solides utilisables.

La poly-aquaculture intégrée est une méthode ancienne, utilisée aujourd’hui, mais pas à son plein potentiel. Il existe plusieurs voies d’intégration de différents types d’élevages ou de cultures. Par exemple, dans certains pays d’Afrique, l’élevage de porc se fait directement au-dessus de l’étang dans un bâtiment sur lattes de bois. Le lisier vient alors enrichir l’eau et favoriser le développement d’algues qui serviront de nourriture aux carpes. Bien

La poly-aquaculture

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JESSIE FRÉNETTE KIOSQUE DE PISCICULTURE

ajoutés en petites quantités pour accroître la qualité de l'aliment. L'abattage Lorsque la fourrure d'hiver a atteint sa pleine maturité, l'abattage peut s'effectuer. Il faut savoir que la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) régit cette pratique en assurant que cette dernière soit la moins cruelle possible, immédiate ainsi que sans douleur. Le producteur de fourrures ne veut pas que ses fourrures soient dépréciées à la vente. Il s'assure que l'animal ne soit pas taché de sang et qu'il n'y ait pas de trace de blessure sur l'animal. Ensuite, les peaux sont tannées et préparées soigneusement pour la mise en marché. La mise en marché des fourrures La mise en marché des pelleteries, autant pour le renard que pour le vison, est faite sous la formule de l'encan. Les peaux sont regroupées selon des critères précis pour former des lots uniformes. Donc, les peaux de renard sont classées selon leur variété de couleur, de grandeur, de teinte, de clarté, de longueur du poil, de qualité et aussi pour leurs dommages (défauts). À l'exception des renards, les visons ont un critère de classement qui s'ajoute, qui est le sexe de l'animal. Les pelleteries produites au Canada sont de meilleure qualité grâce à notre climat frais. Cependant, les plus importants producteurs mondiaux de pelleteries d'élevage sont des pays scandinaves. Les producteurs de renards et de visons québécois vendent principalement leurs peaux à l'Encan de fourrure d'Amérique du Nord (NAFA, North American Fur Auction). Si vous désirez avoir plus informations sur ces deux élevages, je vous suggère ces deux documents:

CRAAQ, 2005, L'élevage du Renard, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ)

Regroupement CPAQ-CPVQ-GÉAGRI, 2000, Guide Vison, Regroupement CPAQ-CPVQ-GÉAGRI

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I l serait plutôt difficile d’affirmer que le thème Patrimoine agroalimentaire québécois s’attribue très bien à l’élevage d’alpagas et de lamas. En effet, c’est une production

marginale qui a été introduite au Canada dans les années 1980-1990. Au Québec, on retrouve aujourd’hui environ 60 éleveurs d’alpagas et 8 de lamas. Les alpagas proviennent en majeure partie du Pérou et du Chili. Ce sont des animaux qui, d’origine, vivent en altitude (Andes). Ils peuvent vivre jusqu’à 20 ans dans un élevage!

Mais pourquoi élève-t-on l’alpaga et le lama? Tout d’abord, ces camélidés sont reconnus pour la qualité de leur fibre. La tonte s’effectue une fois par année, au printemps et il existe plusieurs couleurs différentes de toison. La quantité de fibre recueillie par animal chaque printemps varie de 5 à 10 livres. Il est également possible de consommer la viande d’alpaga et de lama. C’est une viande plutôt maigre, elle est caractérisée comme étant non persillée. Côté alimentation, ce sont des animaux peu exigeants. Ils demandent des fourrages, des minéraux (important pour la qualité de la fibre), ainsi que de la moulée, considérés comme gâteries. Ces bêtes très attachantes sont calmes et ont un caractère doux (ce que nous pouvons confirmer suite à la visite que nous avons effectuée sur une ferme d’alpagas et de lamas).

Pour ce qui est de la transformation de la fibre, on retrouve trois professionnels au Québec, actuellement, qui transforment la toison des animaux dans une filature.

Que deviendra la production d’alpagas et de lamas au Québec? Chose certaine, elle prend de l’expansion, la population continue à apprendre à la connaître et à se familiariser davantage avec les produits que procure la qualité de la toison de ces animaux. Cette production marginale marquera de plus en plus l’agriculture du Québec et pourra peut-être bien faire partie de notre Patrimoine agroalimentaire québécois dans plusieurs années…

La douceur, en chair et en toison… AUDRAY ROUSSEL PETTIGREW,MARIE-ÈVE POTVIN, KAROLANE GAGNON ET LAURIE DICKNER-OUELLET

KIOSQUE LAMA-ALPAGA

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Lama

Alpaga

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D ’hier à aujourd’hui, de grands changements ont marqué notre quotidien. Tant au niveau de la diversité des produits offerts en épicerie que du développement des

technologies de communication ou de l’agrandissement du réseau de transport, les avancées ont permis d’augmenter notre qualité de vie. En ce qui concerne la production cunicole, de grandes lignes directrices ont guidé les éleveurs et les organismes vers une évolution notable, tout comme l’évolution d’autres productions animales.

Effectivement, au début de la production cunicole, l’intérêt semblait plutôt isolé dans certaines familles détenant quelques lapines de races c r o i s é e s (principalement Géant et Nouvelle-Zélande) et ayant pour but de subvenir à leurs besoins. Selon les moyens de l’époque, des cages étaient confectionnées avec des grillages serrés, des broches plus ou moins solides et des gamelles (conserves usagées) servaient de récipients à eau et à grains. Pour d’autres, les enclos étaient de meilleure utilité à l’extérieur, car les lapins avaient pour nature de manger l’herbe directement au so l . La mou lée c o n c e n t r é e c u b é e connue aujourd’hui n’était pas encore commercialisée à l’époque. Les premiers lapins furent nourris avec des grains entiers, du fourrage ou du foin sec et certainement avec des rejets de légumes du jardin, soit les aliments présents sur la ferme. Au niveau de la régie des lapines et des accouplements, elle était surtout réalisée selon les besoins alimentaires des familles. Suivant cette voie, l’abattage était pratiqué directement à la ferme et les lapins y étaient conservés pour de plus ou moins longues périodes.

Suite au développement des villes et de l’accroissement de la population, apparurent les premiers élevages de grande envergure. Étant donné que la croissance cunicole européenne

était plus avancée, l’expérience outre-mer a certainement contribué au développement en territoire québécois. Relativement à cet engouement natif pour la production et la consommation de la viande de lapin, les différents secteurs de l’industrie se développèrent. Il y eu entre autre la formation du Syndicat des producteurs de lapins du Québec –SPLQ en 1979 (qui a pour but de représenter les éleveurs de lapins du Québec) et le développement de meilleures techniques d’élevage. En voici justement une brève mise à jour. Les cages sont construites selon des modèles précis, avec des matériaux facilement lavables, solides et résistants à la corrosion résultante des urines. En ce qui concerne l’alimentation, le progrès majeur

fut l’apparition des moulées formulées selon les stades de c r o i s s a n c e d e s lapereaux. La régie est maintenant contrôlée à l’aide de logiciels informatiques et est supervisée par des a g r o n o m e s s ’ y connaissant en la matière. Les élevages sont devenus beaucoup plus efficaces que les p r o d u c t i o n s ancestrales. Grâce à la t e c h n o l o g i e ; l ’ a l i m e n t a t i o n a u t o m a t i q ue , l e s systèmes de contrôle d’ambiance et d’état sanitaire des élevages, les rendements ont

explosés et la qualité de vie des producteurs s’en est suivie.

Au-delà de l’amélioration des techniques d’élevage, les marchés se sont ouverts, permettant d’écouler une bonne partie de la production. Les restaurants spécialisés ont été attirés par cette viande aux propriétés exceptionnelles. En plus d’être excellente au goût, elle contient peu de matières grasses, beaucoup de protéines et une multitude de vitamines (entre autres la B12 en très grande quantité). Facile à apprêter et à coût très abordable, cette merveilleuse viande prit de plus en plus de terrain dans les assiettes des Québécois.

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Tout un saut qu’a fait ce lapin! ELIZABETH BOUCHARD-RICHARD ET JOANIE LANDRY

KIOSQUE CUNICULTURE

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Lapine californienne Photo : Elizabeth Bouchard-Richard

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D’après ce léger portrait global de l’évolution de la production cunicole au Québec, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Par contre, la production voulant continuer dans un bel élan, il faudra que les consommateurs en demandent encore et encore ! Permettant ainsi d’accroître la production qui ne demande que de suivre cette voie. Ce monde bien peu connu, bien malgré lui, englobe des gens passionnés qui utilisent toutes les ressources possibles pour vous faire apprécier ce à quoi ils aspirent quotidiennement : le lapin.

(suite de la page 27) Finalement, mon souhait le plus cher, en ce début d’année est que vous ayez l’opportunité de cuisiner le lapin et de savourer le travail des gens passionnés de votre région. Ce n’est pas d’hier que le lapin s’amuse à prendre d’assaut la tablée pour le plus grand bonheur de ses convives !

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L’émeu JOSÉE LEMAY COURCHESNE,

MARIE-PIER COUILLARD

L ’émeu est un animal mystérieux et exotique. Voici quelques caractéristiques qui vous

permettront de mieux connaître l’oiseau lors de la SAAC. L’émeu est un oiseau de l’ordre des Struthioniformes, dont fait aussi partie l’autruche. Ces derniers sont principalement retrouvés dans les plaines semi-arides et les boisés de l’Australie. L’émeu adulte pèse entre 30 et 44 kilogrammes, mesure 1,50 à 1,90 mètres et la femelle est légèrement plus lourde et plus grande que le mâle. L’émeu a une espérance de vie pouvant aller jusqu'à 30 ans en captivité. Ses œufs sont vert foncé, ont un poids de 500 à 700 grammes et ont une période d’incubation de 50-52 jours. Si un jour vous décidez de faire la course contre un émeu alors entrainez-vous, car il peut atteindre 50 km/h avec des enjambées d’environ 2,70 mètres! Cette vitesse est possible grâce aux muscles puissants de ses deux pattes et à ses trois doigts, contrairement à deux pour l ’autruche. Certains spécial istes affirment que la puissance des pattes de l’émeu équivaut à la force des ailes des oiseaux pouvant voler. Dans le monde, on élève l’émeu pour la viande, le cuir, le gras et les plumes. C’est aussi pour ces utilisations que l’on fait l’élevage de l’émeu au Québec. L’apparition de l’élevage ici date des années 90. Au départ, on les élevait pour produire des animaux reproducteurs et, peu à peu, o n d i v e r s i f i a l a p r o d u c t i o n . Présentement au Québec, il y a 27 producteurs pour un total de 767 émeus environ. En lien avec le thème Cultivons notre héritage, on peut dire que l’on cultive l’héritage d’autres pays. Comme ce n’est pas une production qui a de l’ancienneté au Québec et même au Canada, on doit se baser sur les connaissances et les pratiques d’élevage mises au point, entre autres, par les Australiens.

Lapin du Québec mijoté au cidre et aux pommesLapin du Québec mijoté au cidre et aux pommes

Recette au goût d’aujourd’hui (tirée du site www.lapinduquebec.qc.ca )

Ingrédients

1 lapin du Québec coupé en six morceaux

Huile d’olive

3 pommes Golden coupées en cartiers

1 bouteille de cidre de pomme sec

2 échalotes françaises ciselées

1 tasse bacon fumé coupé en dés

1 ½ tasse champignons shitakés

Sel et poivre au goût

Préparation

1. Faire revenir les morceaux de lapin avec l’huile d’olive et un peu de beurre.

2. Faire caraméliser les pommes avec le lapin.

3. Arroser le tout avec le cidre et laisser mijoter avec le couvercle pendant 45 minutes à feu moyen.

4. Une fois cuit, réserver les morceaux de lapins dans un plat chaud.

5. Mélanger les pommes avec le reste de jus de cuisson. Filtrer.

6. Faire réduire la sauce et ajouter les morceaux de lapins.

7. Dans une autre poêle, faire revenir les échalotes dans l’huile et ajouter le bacon et les champignons.

8. Cuire jusqu’à coloration, assaisonner et rajouter à la préparation de lapin.

9. Servir avec des pâtes fraîches et un mélange de légumes-racines poêlés.

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D epuis quelques années déjà, on remarque l’engouement de plusieurs citadins de renouer avec la terre. Règle générale, les nids-de-poule n’ont pas bonne presse

lorsqu’ils jonchent nos routes … Cependant, dans la cour arrière du duplex, ils s’avèrent des plus intéressants. Ainsi, dans la dernière décennie, des petits poulaillers ont vu le jour dans plusieurs municipalités de la Belle Province. La poule pondeuse est un choix intéressant pour le fermier urbain, mais elle nécessite un minimum d’espace afin d’y établir sa volière. En ce sens, pour les plus petites terrasses, la caille gagne à être connue!

Informations pour le coturniculteur amateur

L’espèce élevée au Québec à des fins alimentaires est la caille du Japon, Coturnix j a p o n i c a , s o u v e n t commercialisée sous le nom de caille pharaon. De la taille d’un gros bourdon à sa sortie de l’œuf, elle atteint sa pleine maturité à six semaines, moment où elle commencera à pondre un œuf par j our . Reconnaissables par la couleur de leur poitrine, les

mâles doivent être séparés rapidement pour éviter d’éventuelles agressions. Malgré les possibles cas de piquage si les conditions d’élevage ne sont pas adéquates, par exemple une superficie trop petite pour le nombre d’oiseaux, un apport protéique trop faible dans la ration ou encore un ratio mâle/femelle trop élevé, la caille s’avère très douce vis-à-vis l’humain. Elle plaira certainement aux enfants!

Alimentation et soins

D’un point de vue alimentaire, la caille a relativement les mêmes besoins nutritionnels que la poule. Dans ses premières semaines de vie, une moulée pour dindonneaux est convenable pour combler la demande élevée en protéines. À maturité, une ration spécialement équilibrée pour la caille peut être donnée ou encore une moulée de ponte pour poule est aussi adéquate. De plus, il peut être intéressant d’agrémenter la ration des oiseaux par de petits invertébrés et des fruits. En hiver, la

caille est cependant plus exigeante que la poule. En effet, afin de conserver un taux de ponte appréciable, une température de 15°C est nécessaire. Ainsi, dans la construction de leur logement, il est important d’utiliser des matériaux isolants. Dans le même ordre d’idées, une lampe à infrarouge devrait être utilisée pour les garder bien au chaud. Comme l’éleveur amateur ne lésine généralement pas en termes de confort et de bien-être, une cage carrée d’un minimum de 60 centimètres de largeur par 30 centimètres de hauteur est appréciable pour deux oiseaux. S’il est possible, l’accès à un parcours herbeux est un petit plus bien apprécié par ces gibiers à plumes qui y trouveront bain de poussière et insectes.

Où trouver ses premiers sujets ?

L e s p e t i t e s annonces classées sont un excellent m o y e n p o u r d é n i c h e r s e s premiers oiseaux e t p e r m e t d’encourager de petits éleveurs locaux. Pour une caille prête à pondre, il faudra prévoir un budget de 3 à 5 dollars par animal. Du côté des cailleteaux d’un jour, on les retrouve généralement entre 1 et 1,50 dollars. Ceux ayant un incubateur pourront se procurer des œufs fécondés au prix de 3 à 4 dollars la douzaine. Outre les petites annonces, les coopératives agricoles et les distributeurs indépendants en offrent généralement à plusieurs reprises du début du printemps à la fin

de l’été. Pour s’assurer de la disponibilité des oiseaux, il faudra penser les réserver quelques semaines avant la date prévue d’arrivée.

Et pourquoi pas … Une caille ? MATHIEU LAPLANTE

KIOSQUE OISEAUX SAUVAGES

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Saviez-vous que ?

L’œuf de la caille ne contient aucun cholestérol

Le mâle est bruyant, alors que la femelle est plutôt discrète

La caille peut pondre jusqu’à deux œufs par jour

La caille est l’une des rares espèces d’oiseaux dont le mâle est plus petit que la femelle

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L ors de votre « inoubliable » passage à la SAAC, vous au-rez probablement la chance d’entendre ces mots : Nubienne, La Mancha, Toggenbourg, Saanen, Kiko,

Alpine, Boer et Angora. Ces races vous disent-elles quelque chose ? Êtes-vous plutôt familier avec la production caprine ? Si vous ne l’êtes pas encore, préparez-vous à l’être puisque ce mar-ché est en pleine expansion. En 2009, le Québec a produit envi-ron 9 millions de litres de lait de chèvre, ce qui représente une augmentation de 50 % depuis 2006. Pour ce qui est de la viande de chèvre, la demande canadienne est telle que l’on en importe au Canada plus de 300 000 tonnes annuellement. La production caprine satisfait aussi les amateurs de fromages, le temps des fêtes vous a sûrement fait don de ses saveurs. Commençons d’abord par démêler les races nommées précé-demment. La race Boer, apparue en 1993 en Amérique du Nord, est appréciée pour la qualité de sa viande ainsi que la race Kiko, tandis que les chèvres Angora sont appréciées pour la qualité de leur mohair. Les autres races doivent leur renommée

à la qualité de leur lait. La consommation de lait à l’étalage est par tradition le lait tiré de la vache. Celui de la chèvre s’est donc trouvé un autre marché, celui de la transformation en fromage. Maintenant, pour tous les amateurs de fromages, connaissez-vous le concours « American Cheese Society » ? Fondée en 1983, cette compétition met à l’avant-plan les producteurs fro-magers venant des États-Unis, du Canada et du Mexique. Plu-sieurs catégories sont réservées aux fromages de chèvre et, devi-nez quoi, plusieurs fromages canadiens se sont mérité des prix, dont quelques-uns fabriqués ici, au Québec. Dans une des caté-gories comprenant, entres autres, les Bries et les Camemberts, le Rondoux Double Crème d’Agropur s’est mérité la première place et, du Domaine Féodal, l’Inspire et le Cendre des Priés se sont mérité la 2e et la 3e place. Nous vous conseillons de vous rendre sur le site internet du concours et de vous faire une petite dégustation maison en espérant qu’elle renforcera votre intérêt pour cette culture qui n’aspire qu’à vous séduire. Bonne visite et bonne dégustation.

La production caprine PASCALE MAHEU, REINE MERCIER, PIER-LUC FAUCHER, MYLÈNE PRONOVOST, ANDRÉANNE OUELLETTE

KIOSQUE CHÈVRES

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32 | Le journal l’Agral

D e plus en plus, les gens sont sensibilisés à une agriculture plus écologique que ce soit aux champs, à la ferme ou bien dans les serres. Les consommateurs sont

davantage soucieux de l’environnement et désirent consommer des aliments exempts de produits chimiques. Les producteurs ont aussi une conscience environnementale accrue et, pour le travail dans les serres par exemple, ils désirent réduire l’utilisation de produits chimiques qui nuisent à la santé des travailleurs. Plusieurs techniques de travail ou produits biologiques permettent une production de légumes en serre (puisque c’est le thème de notre kiosque) plus bénéfique à notre santé et à l’environnement.

Premièrement, il faut travailler au niveau de la prévention. Il est très important de garder un environnement de travail très salubre et d’éviter au maximum l’intrusion des insectes ravageurs. S’il y a un système de ventilation ou des entrées d’air quelconques, il faut s’assurer qu’il y ait une moustiquaire assez efficace pour empêcher même les plus petits insectes de pénétrer à l’intérieur de la serre. De plus, il est important de maintenir l’extérieur de la serre propre et de tondre la pelouse. Il faut éliminer les espèces de plantes de la même famille que celle des plantes que l’on cultive à l’intérieur de la serre et qui poussent à l’extérieur. On doit contrôler les mauvaises herbes au maximum dans les serres parce qu’elles peuvent attirer certains insectes ravageurs. On peut aussi pasteuriser les terreaux avant la plantation comme on fait avec le lait pour éliminer les agents pathogènes présents. Et surtout, il faut faire attention à notre propre hygiène. Nous sommes les pires vecteurs d’insectes et de maladies.

Il est important de faire un dépistage quotidien dans la serre pour pouvoir agir au plus vite lors de l’intrusion d’un insecte ou du développement d’une maladie. Lorsque l’on en décèle la présence, divers moyens écologiques sont à notre portée pour

lutter contre eux. Pour les insectes, on peut introduire dans la serre des insectes prédateurs qui vont s’attaquer aux insectes nuisibles. De plus, il existe des biopesticides et des biofongicides qui sont des produits de lutte contre les maladies et insectes et qui proviennent de matières naturelles. Mais bien sûr, toutes ces méthodes doivent être utilisées au bon moment et sous les conditions climatiques adéquates. Il est important de suivre les instructions propres à chaque insecte et à chaque produit pour garantir leur efficacité.

Malheureusement, nous avons oublié l’héritage cultural que nos ancêtres nous ont légué. Ils avaient diverses techniques efficaces et écologiques pour enrayer les insectes et les maladies que nous avons cessé d’utiliser et que nous avons alors oubliées. Il est

peut-être temps de renouer avec ces pratiques. Voici maintenant quelques trucs qui viennent tout droit de notre patrimoine, des trucs 100 % grand-maman, écologiques, économiques et faciles d’utilisation.

Les fumeurs, attention. Voici comment recycler vos mégots et cendre de cigarettes. Bien sûr, ceci n’est pas pour encourager les gens à commencer cette pratique!

Pour se débarrasser des petits vers blancs,

faire tremper la moitié d’un paquet de tabac à cigarette dans un litre d’eau et laisser reposer pendant deux heures. Ensuite, filtrer et arroser votre plante avec cette mixture. Les vers ressortiront de la terre foudroyés. Piquer des allumettes la tête en bas les élimine aussi.

Récupérez vos cendres de cigarettes et mettez-les dans de l’eau bouillante. Il ne reste plus qu’à pulvériser le mélange sur les plantes pour faire fuir les pucerons.

Ou même pour ceux qui ont des foyers, tamiser et étendre de la cendre de bois avant la plantation ou autour des plants ou des

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Culture de légumes en serre CAROLINE BEAULIEU

KIOSQUE DE CULTURES EN SERRE

JARDIN

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Janvier 2012| 33 JARDIN

L es amateurs et connaisseurs en la matière reconnaîtront la tomate «Cœur de bœuf» et le poivron

«Bell Boy». Mais saviez-vous qu’il existe autres choses que des tomates rouges, qu’il y a plus de quatre couleurs de poivrons, que les haricots mauves ne se retrouvent pas seulement dans les livres pour enfants et que la laitue-asperge existe réellement? Méconnues, gardées secrètes ou tout simplement inutilisées pour différentes raisons plus ou moins justifiables parfois, les semences patrimoniales et par le fait même les fruits et légumes que nous pouvons récolter, sont définitivement à découvrir et redécouvrir. Mais qu’est-ce que des semences patrimoniales ? Ces semences font partie des oubliés de notre héritage agricole québécois et ont été mises de côté, car elles ne répondaient pas aux «standards» commerciaux. Les multinationales de ce monde ont donc décidé de sélectionner certaines variétés sans se soucier de celles rejetées. Le résultat est simple, vous ne retrouverez que quelques cultivars sur les tablettes des centres jardins. Il y a des avantages à faire une telle sélection, il ne faudrait pas mettre de côté la résistance de certaines plantes à différents parasites. L’idée n’est pas de créer un débat, mais plutôt de suggérer une diversification, puisque les semences oubliées nous réservent de bien belles choses. Nouveaux goûts, nouvelles saveurs, couleurs et formes que vous n’auriez pu imaginer seront au rendez-vous c’est garanti et en prime : découvertes, intrigues et bon goût. En plus du plaisir de jardiner, l’idée d’ajouter de nouvelles choses à votre potager et surtout dans

votre assiette suscitera sans aucun doute votre intérêt. Semences patrimoniales, pratiques culturales d’hier à d’aujourd’hui, multiples productions maraîchères qui font notre fierté et de nombreux autres sujets seront au rendez-vous lors du Salon de la SAAC. Débutants, experts, connaisseurs, intrigués ou intéressés, vous n’aurez pas le choix de vous arrêter au kiosque maraîcher!

Beaux, bons, nutritifs et… à redécouvrir!

FÉLIX MARSAN-PELLETIER ET GUILLAUME CLOUTIER KIOSQUE CULTURE MARAÎCHÈRE

arbres fruitiers constitue un bon engrais pour ces derniers.

Parlant d’engrais, le marc de café mélangé à la terre où vont pousser vos plantes en est un très bon. De plus, cela repoussera les pucerons. Ou bien pour ceux qui possèdent des aquariums, vous pouvez recycler votre eau en l’utilisant pour arroser les plantes, c’est aussi un excellent engrais.

Vous aimez bien la bière? Eh bien, vos plantes aussi! Voici pourquoi : un mélange de bière, d’alcool à brûler et de vinaigre à parts égales pulvérisé sur les plantes éloigne les cochenilles. Aussi, pour que leurs feuilles aient une belle apparence luisante, il suffit de les frotter avec un mélange de bière et d’eau à parts égales.

Pour se débarrasser des mauvaises herbes, vous pouvez les arroser avec l’eau de cuisson des pommes de terre ou des pâtes alimentaires.

Et encore plusieurs autres trucs sont disponibles. Voici un site internet d’où en proviennent quelques-uns et où vous pourrez en trouver des tonnes d’autres.

www.aujardin.info/trucs

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Quelques légumes que vous aurez la chance de découvrir et de… redécouvrir lors de la SAAC.

Photo : centerblog.net

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« Ne mange pas de ces champignons, ils sont sûrement toxiques, tu vas t’empoisonner! » Voilà un bon conseil que mes parents me donnaient quand

j’étais jeune. Le genre de conseil qui n’incite pas un enfant à vouloir manger des champignons. Il faut dire qu’avec des noms aussi inspirants que « trompette de la mort » (Craterellus cornucopioides) ou « bolet satan » (Boletus satanas), en plus de leur utilisation dans les recettes de sorcières et autres rites chamaniques, les champignons n’ont pas bonne figure. Sur les 90 000 espèces décrites dans le règne fongique jusqu’à ce jour, seulement une vingtaine sont mortelles contre une trentaine qui sont d’excellentes comestibles. Parmi les champignons qualifiés d’excellents comestibles pouvant être cueillis dans les forêts québécoises, nous retrouvons la chanterelle commune et la morille conique ou blonde. Et ce n’est sans compter tous les champignons bons comestibles, comme les pleurotes, certains bolets et coprins, qui peuvent également y être retrouvés. Seulement quelques espèces fongiques sont cultivées commercialement dans la province. Les principales espèces cultivées sont le champignon de Paris (Agaricus bisporus), le pleurote (Pleurotus ostreatus) et le shitaké (Lentinula edodes). Au Québec, le champignon occupe le

deuxième rang en termes de revenus pour la vente d’aliments non transformés, après la pomme de terre. Il est à noter que le plus gros organisme vivant du monde est un champignon. Il s’agit d’un armillaire d’Ostoya (Armarillaria ostoyae). Cette colonie de champignons, située en Oregon, aux États-Unis, fait tout près de 9 km2 et serait âgée de 2 400 ans. Par contre, ce champignon est hautement pathogène auprès de certaines espèces d’arbres et est capable de ravager des secteurs forestiers en entier. Dans le monde agricole, les champignons causent également beaucoup de ravages dans les cultures. La fin de l’homologation de certains fongicides, dont la toxicité est jugée trop grande pour l’environnement, crée de nouveaux défis aux agriculteurs et aux agronomes. Ironiquement, la solution de la protection des cultures contre les champignons nuisibles ne repose peut-être pas en l’utilisation de fongicides, mais en l’utilisation d’autres espèces de champignons, qui pourraient s’avérer protectrices. En somme, malgré certains effets indésirables, un monde sans champignon serait un monde sans vin, sans bière, sans fromage camembert et sans pain. Quel ennui !

La mycologie

JARDIN

GUILLAUME GAGNON ET ESTHER BOISSONNEAULT KIOSQUE MYCOLOGIE

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L ’été, c’est génial de pouvoir cueillir diverses fines herbes dans notre potager. J’ai cru longtemps que toutes ces merveilleuses épices étaient originaires de ma terre

québécoise. Mais non! En fait, il y a très longtemps, lorsque les Européens ont colonisé la Nouvelle-France, ils ont également amené ces richesses sur notre continent. Par exemple, la sauge, qui signifie en latin « celle qui sauve », est d’origine européenne. Au Moyen-Âge, les Grecs et les Romains se guérissaient contre les morsures de serpent à l’aide de compresses de sauge officinale, qui est la sauge la plus cultivée. Elle a aussi été utilisée contre les verrues ou pour accroître la fertilité. Aujourd’hui, elle est plutôt appréciée dans les cuisines pour sa saveur légèrement amère qui se marie bien avec le porc, la volaille et les pommes de terre au four.

Comme la plupart des vivaces, elle est simple à cultiver. Pour les nouveaux plants, on peut semer les graines qui germent en quatre semaines au printemps, ou pratiquer le bouturage. Une légère taille des plantes qui ont survécu à l’hiver aide beaucoup à donner place aux nouvelles pousses et crée un nouveau départ pour la saison estivale. La sauge adore les sols bien drainés et légers ainsi que le soleil. Une autre variété de sauge, le chia, avait quasi-disparu durant des siècles pour des raisons religieuses. Heureusement, des Européens l’ont retrouvée à l’état sauvage et c’est une espèce de sauge de plus en plus populaire. Elle possède des avantages nutritionnels, notamment sa haute teneur en Oméga-3 sous forme assimilable par l’homme. Les graines de chia peuvent s’ajouter partout dans les yogourts, le lait frappé ou les salades et même faire une texture de pouding si mélangées au lait de soya ! Elles n’ont pratiquement aucune saveur. D’autres fines herbes, comme la menthe poivrée, ont grandement évoluées. Aussi importée d’Europe, cette dernière provient d’une hybridation de la menthe aquatique et de la menthe verte. Elle a été créée par les Européens il y a plus de 3 000 ans. Cependant, elle devint surtout connue au 18ème siècle où les Européens l’utilisaient pour son côté antiseptique des voies respiratoires et pour traiter les rhumes. Aujourd’hui, bien que ses propriétés digestives soient bien connues, c’est une des fines herbes les plus populaires au Québec. Elle donne un effet très rafraîchissant dans les salades, en thé ou en alcool et même dans les sucreries ! C’est également une vivace qui se cultive très facilement. On peut planter les graines ou la multiplier par bouture au printemps ou en été. Elle se multiplie si bien dans les sols drainés et légèrement acides ou neutres que c’est préférable de la planter en pot si on ne veut pas une infestation de menthe poivrée!

Les fines herbes ne sont pas seulement reconnues pour leurs valeurs culinaires, mais aussi pour leurs propriétés médicinales. En effet, nous avons tout déjà entendu parler des bienfaits des

fines herbes sur notre santé. Donc, je vais vous présenter quelques bienfaits des fines herbes les plus populaires soit le basilic, le thym ainsi que des inconvénients à l’utilisation des plantes aromatiques.

D’abord, pour ce qui est du basilic, c’est l’une des plantes les plus connues pour ses utilisations en parfumerie, en cosmétique ainsi qu’en arôme alimentaire. Le basilic possède des trichomes sur sa tige et ses pétioles. Ces trichomes sont multicellulaires et longs. De plus, en-dessous de son limbe se retrouve de petites glandes vertes. Tout ceci sécrète des huiles essentielles que nous pouvons utiliser à notre avantage. Ces huiles essentielles sont composées principalement de phénols ainsi que de flavonoïdes. Le basilic est reconnu pour ses bienfaits en ce qui concerne les artères et pour prévenir les maladies cardiovasculaires en diminuant l’oxydation des lipides. Finalement, une étude a été réalisée avec des rats et les résultats indiquent que le basilic aurait des effets positifs sur le diabète grâce à son action hypoglycémiante.

Ensuite, pour ce qui est du thym, son huile essentielle est extraite des feuilles. Ce sont donc celles-ci qui synthétisent cette huile essentielle puisque lorsque l’on essayait d’extraire l’huile à partir de la tige, le rendement en huile essentielle n’en était pas aussi élevé. Son huile est constituée de phénols, d’alcool, de carbures et de terpènes. Une étude a été faite à l’université Aboubekr en Algérie concernant son pouvoir antimicrobien. L’étude en a conclu que l’huile essentielle de thym, qu’elle soit fraîchement extraite ou garder pendant 5 mois au réfrigérateur, était bactéricide contre les bactéries Gram négatif et bactériostatique contre les bactéries Gram positif. Seules les Pseudomonas aeruginosa et Pseudomonas fluorescens étaient résistantes. Aussi, le pouvoir antimicrobien de l’huile essentielle du thym est d’autant plus élevé sur les champignons filamenteux, les moisissures.

Finalement, abuser de plantes aromatiques peut causer beaucoup de problèmes au lieu d’avoir des bienfaits sur la santé. Par exemple, l’huile du romarin qui est constituée de composés de pinène, de bonéol, de cinéol et de camphre peut être très bénéfique, mais, aussi très dangereuse. En effet, elle peut, entre autres, provoquer des hémorragies intestinales, attaquer le foie et les reins et provoquer l’épilepsie.

Bref, oui les huiles essentielles des plantes aromatiques sont très bénéfiques pour la santé grâce à leurs propriétés uniques. Par contre, il faut faire extrêmement attention de ne pas en abuser et de s’informer à un professionnel de la santé si on veut les utiliser seulement pour leurs vertus médicinales, pour ne pas s’intoxiquer.

Les fines herbes JOANIE JACOB ET ALEXANDRINE MATHIEU

KIOSQUE FINES HERBES

JARDIN

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S ous le slogan de l’année 2012 de la SAAC, Cultivons notre héritage, nous avons cru bon de souligner l’évolution des productions végétales ornementales mais aussi fruitières

et légumières. Voici deux mots que nous ne sommes pas habitués de voir ensemble, soit « hybridation » et « greffage ». Pourtant, lorsqu’on aborde le sujet du greffage, le choix des caractéristiques de chaque cultivar est une étape cruciale de même que ses particularités uniques sont créées par l’hybridation. Il y a donc un lien très important entre ces deux techniques.

Qu’est-ce que l’hybridation? Eh bien, il s’agit d’un croisement de deux sous-espèces (croisement intraspécifique) ou d’espèces (croisement interspécifique) ou encore de genres (croisement intergénérique) différents pouvant se faire naturellement ou par l’homme. Pour ce faire, on doit retirer avec une pince stérilisée ou manuellement les anthères des fleurs femelles désignées afin d'éviter une autofécondation, parfois possible. Une fois celles-ci enlevées, on dépose du pollen d’une fleur mâle différente sur le stigmate de la fleur femelle. La semence hybride qui en résulte porte l'information génétique des caractères des deux parents. Cette nouvelle variété aura des caractéristiques uniques, nouvelles et, dans certains cas, intéressantes pour l’agriculture. Ces nouvelles plantes aux caractéristiques morphologiques et biologiques doivent être stables dans le temps pour, par la suite, être enfin enregistrées sous un nom pour être commercialisées.

En horticulture ornementale, la plupart des hybridations présentes dans les centres-jardins, a été réalisée dans d’autres pays. Comme l’indiquait M. Pierre Gingras, dans un article de la presse, « Les jardiniers québécois qui font de l'hybridation sont sans doute nombreux, notamment chez les amateurs d'hémérocalles, mais rares sont ceux qui parviennent à

commercialiser leur création. » Par contre, il existe quelques hybrides réalisés au Canada qui sont devenus p o p u l a i r e s a u p r è s d u consommateur. Notamment de l a s é r i e E x p l o r a t e u r , conçue par A g r i c u l t u r e Canada , les rosiers ont été hybridés dans le but de créer des variétés pour résister au climat froid du Québec. Il y a aussi la spirée Goldmound (image ci-dessus) que presque tous les paysagistes inclus dans leur aménagement. Cette spirée à été commercialisée par Tony Hubert a qui l’on doit aussi la création de l’Iris ensata. Pour observer les nouveaux cultivars créés par des Québécois, vous pouvez aller sur les sites de la Société des pivoines du Canada ou de la Société québécoise des hostas et des hémérocalles présentant les nouveautés de notre province.

En grandes cultures, l’hybridation est aussi très importante. Longue et fastidieuse, la recherche de caractéristiques augmentant le rendement ou encore simplifiant les régies de culture, est possible grâce à l’hybridation. Avec des variétés nouvellement issues d’hybridation, il sera plus facile pour les producteurs agricoles d’être productifs et concurrentiels. Évidemment, l'introduction du maïs hybride dans les années 1930 a remplacé les variétés traditionnelles de maïs à pollinisation libre et a changé complètement la production canadienne du maïs. Les variétés de maïs hybride offrent des rendements nettement supérieurs. Aujourd'hui, le maïs est la troisième plus grande culture céréalière du Canada (après le blé et l'orge), avec une production annuelle d'environ sept millions de tonnes. Cela fait du Canada, avec l'Inde et la Roumanie, le sixième plus grand producteur de maïs au monde.

Il arrive aussi qu’un cultivar nouvellement créé, ne puisse être produit au Québec pour cause d’une mauvaise rusticité ou encore par son manque de résistance aux maladies et ce, même s’il présentait des caractéristiques très intéressantes. Cette situation est souvent remarquée dans le secteur des petits fruits comme la pomme et la poire. La solution réside dans une

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Hybrid-O-Greffe MATHIEU OUELLETTE ET MAUDE RICHARD

KIOSQUE PLANTES HYBRIDES

JARDIN

Source : http://crdp.ac-besancon.fr

Source : http://www.radio-canada.ca/actualite/semaineverte/ColorSection/fauneFlore/030720/

hybrideur.shtml

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t e c h n i q u e d e p r o pa ga t i o n , l e greffage. Pour ceux qui ne le savent pas, le greffage est une m é t h o d e d e multiplication se r é s u m a n t e n l ’ insertion d’une partie d’une plante (greffon), dont on désire développer les caractères sur une seconde partie de plante (porte-greffe). Ainsi on obtient un organisme végétal issu de la fusion des caractéristiques du

porte-greffe et du greffon! L’horticulture, l’arboriculture et la viticulture sont des domaines bénéficiant de cette expertise. Il est possible d’avoir des pommiers, arbres produisant agrumes, poires, cerises, prunes, pêches, abricots, amandes, arbres décoratifs à port-pleureurs et autres!

Pourquoi greffer? Pour faire une histoire courte (et vous donner envie de venir visiter notre merveilleux kiosque), le porte-greffe peut permettre une adaptation au climat et au sol, une meilleure rusticité, une meilleure vigueur et aussi de la résistance à des organismes nuisibles. Souvent vus dans les vergers, les porte-greffes « contrôlent » la hauteur des pommiers afin d’avoir des arbres fruitiers facilitant les travaux et les récoltes. Le porte-greffe, la partie basale de la future plante (racine) provient d’arbres plutôt matures. Tandis que la greffe, partie du haut, donne des caractéristiques précises sur le fruit, la fleur ou bien le port, par exemple. Certains pépiniéristes connaissent et maîtrisent cette expertise technique et produisent en masse des plants de qualité et adaptés aux besoins.

(suite de la page 36) Comment y arriver? Le but de la greffe est tout simplement de mettre en contact les cambiums des deux parties pour qu’il y ait une fusion permanente le plus rapidement possible. On attache le tout avec de la raphia en mettant de la cire pour empêcher l’infiltration d’eau pouvant nuire au pourcentage de réussite. Ainsi, les tissus conducteurs sont fusionnés et la circulation de la sève est possible. Il existe divers types de greffes comme la greffe en fente, la greffe en incrustation, la greffe en couronne, la greffe à l'anglaise, la greffe en écusson…

Voilà! Comme vous pouvez le voir, nous en avons long à dire et à vous partager! N’hésitez pas à venir nous rencontrer et nous poser des questions, nous sommes situés dans la serre!

JARDIN

Source : http://www.afd.be/~plant-ch/mais/sexualit/HCmais.htm

Source : http://www.shcg.fr/pages/infosfiches.html#greffage

Source : http://lepetitjardin22.canalblog.com/archives/2011/02/12/20369031.html

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N os fiers ancêtres, coureurs des bois, n’auraient jamais imaginé que leur progéniture, près de 400 ans plus tard, aurait la chance de siroter des vins produits à partir de

vignes cultivées à l’endroit où de majestueux sapins croulaient sous la neige. Ce jour est arrivé! Depuis maintenant une tren-taine d’années, une industrie viticole s’installe sous le signe de la fleur de lys. Aujourd’hui, plus de 62 vignobles1 commerciaux sont établis en province.

Les chanceux qui ont eu le plaisir de visiter les plus grands pays producteurs de vin ont sans doute remarqué les paysages à cou-per le souffle et le climat des plus agréables qu’offrent ces ré-gions. Pensons à l’Italie, la France, l’Australie, l’Afrique du Sud, l’Argentine, le Chili, la Californie et même le Canada à l’ouest de nos belles Rocheuses. Cependant, qu’en est-il des régions de l’Estrie, de Chaudières-Appalaches, des Laurentides ou de Saint-Mathieu-de-Rioux? Wow! Un peu moins exotiques! Pas pantoute! Ces régions ont toutes des caractéristiques communes qui les rendent 1 259 fois plus « exotiques » que tous les pays précé-dents! Ici, on a la neige, le plus ou moins 30°C et une saison végétative plus courte que nulle part ailleurs! Voici pseudo-scientifiquement comment les viticulteurs québécois réussissent à cultiver la vigne dans de pareilles conditions climatiques.

D’abord, sachez que la zone de rusticité du Québec se situe entre 2a et 4b. Le plus petit chiffre, indiquant la zone la plus froide, nous révèle le degré d’intolérance au froid des plantes. Vous comprenez dès lors que, pour cette raison, les producteurs québécois ont recours à des pratiques différentes afin de proté-ger du gel les pieds de vigne.

Premièrement, certaines variétés plus résistantes sont utilisées afin d’assurer une récolte rentable et un produit fini digne du Québec et de son climat rigoureux. À la base, il y a deux familles de vignes utilisées dans l’élaboration des vins : les Vitis vinifera, qui comptent les meilleures espèces européennes connues : Ca-bernets, Merlot, Pinots, Chardonnay, etc. et les Vitis labrusca (zone 4 à 9) qui viennent des Amériques et sont, par le fait même, plus rustiques et mieux adaptées à notre climat. Dans cette famille, des variétés comme Niagara, Buffalo, Canadice Seedless, Concord ou Ontario sont moins connues mais ont quand même été cultivées par les premiers colons. De plus, grâce à la magie de la botanique, des hybrides vinifera-labrusca sont nés et certains peuvent résister jusqu’à des zones 3!

Les cépages noirs utilisés au Québec sont Maréchal Foch, Ste-Croix, Frontenac, Seyval noir, Valiant, DeChaunac, Minnesota 78 et le Lucy Khulmann. Certains vignerons travaillent les vinife-ra en Pinot noir et Gamay.

Les cépages blancs utilisés au Québec sont Seyval blanc, Vidal, Eona, Ventura, Geisenheim, Cayuga, New-York Muscat et en vinifera, Riesling et Chardonnay, mais très peu.

Cependant, l’utilisation d’hybrides et de variétés plus résistantes n’est pas suffisante pour assurer la rentabilité. Si l’hiver est trop dur, le gel viendra tuer les bourgeons fructifères latents qui at-tendent les chaleurs printanières pour exprimer leur plein poten-tiel. Le cep de vigne ne mourra pas nécessairement, mais les bourgeons qui se formeront au printemps seront végétatifs et donneront des rameaux exclusivement feuillus. La plante pourra ainsi faire une photosynthèse de qualité sans pour autant donner un sens à sa vie. Sur la face nord de l’île d’Orléans, la nature fait bien les choses. L’hiver amène ses bancs de neige qui viennent couvrir les vignes et, selon le principe bien connu de l’igloo, protègent ces dernières des froids extrêmes par isolation. Pour les régions au sud de Montréal, là où l’hiver ne laisse qu’une fine trace de neige au sol, une technique culturale bien connue dans le nord de la France est utilisée : le buttage. Cette technique à la fine pointe de la technologie consiste à enterrer les vignes avec une matière précieuse appelée de la « terre » et à utiliser une machine futuriste appelée la « charrue ». Pour ce faire, les ceps de vigne doivent être coupés très courts et près du sol. Cela aidera les raisins à mûrir par la radiation de chaleur provenant du sol en été. La technique se complique un peu au printemps lors du déchaussage. Certains effectuent le déchaussage ma-nuellement à l’aide d’instruments aratoires. Déterrer les pieds de vigne est une tâche délicate car le sol doit être assez sec mais, si on attend trop, la saison végétative sera déjà amorcée.

Le dynamisme de cette industrie au Québec promet de belles réussites, mais il ne faut pas oublier qu’une adaptation des tech-niques de culture est nécessaire dans un pays comme le nôtre, qui n’est pas un pays mais l’hiver, selon Gilles Vigneault.

Se butter contre un bonhomme de neige à grand coup de tire-bouchon

ANDRÉANNE BELLEY, ELIZABETH LEPAGE ET OLIVIER FORTIN KIOSQUE VITICULTURE

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1 http://lesbeauxjardins.com/jardinons/fruitiers/petitsfruits/labrusca.htm site consulté le 6 décembre 2011 2 Orhon, J., Mieux connaître les vins du monde, Les éditions de L’homme, 2000, p.214

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L ’introduction en Amérique du Nord de la cerise ne date pas d’hier. Les premiers cerisiers sont arrivés, entre

autres, au Québec au 17e siècle, mais la création des cerisaies n’a débuté qu’à la fin du 19e siècle. Cependant, ces arbres fruitiers étant peu adaptés au climat nordique disparurent vers 1930 pour ne réapparaître que tout dernièrement. La première plantation de cerises à renaître au Québec, au début des années 20001, se situe en Mauricie, dans une petite municipalité nommée Charette.

Mais pourquoi réintroduire des arbres fruitiers qui autrefois, ne réussirent pas à croître sous les conditions climatiques du Québec et disparurent rapidement? Eh bien, de 2004 à 2009, La cerise a connu la plus forte croissance de la consommation par personne avec une augmentation de 122 %.2 De plus, les consommateurs, grâce à de nombreux résultats d’études diffusés, ont reconnu les bienfaits des cerises pour la santé. Voici quelques-unes des raisons qui font qu’il est bien d’inclure ce petit fruit dans l’alimentation.3

Elle soulage les douleurs articulaires. Les anthocyanines, antioxydants puissants, inhibent la formation d’enzymes associées à l’inflammation.

Elle protège le côlon. La cerise renferme de la quercétine qui exerce une activité anticancérigène et qui contribue également à prévenir la formation de lésions dans le côlon susceptibles de se transformer en tumeurs.

Elle régule le taux de cholestérol. La cerise est un petit fruit riche en fibre soluble, la pectine, qui diminue le taux de cholestérol.

Elle favorise la vue. La cerise sûre renferme le précurseur de la vitamine A, le bêta-carotène, en quantité impressionnante (19 fois celle du bleuet) et contribue ainsi à une bonne vision et à la santé de la peau.

Elle facilite le sommeil. Elle est l’une des rares sources de mélatonine, cette hormone qui intervient dans la régulation du cycle circadien de l’organisme et favorisant le sommeil.

Comment réussir à cultiver des plantes non rustiques sous le climat québécois ? Suite aux nombreuses recherches effectuées au fil des ans, principalement à l’Université de la Saskatchewan, les chercheurs ont finalement réussi à développer des variétés résistantes aux rigoureuses conditions climatiques. Le principal type de cerises pouvant survivre au Québec et pouvant fournir des fruits en quantité appréciable et de bon goût est la cerise sûre, ou cerise griotte. Quelque peu acide pour être consommée comme fruit frais, elle est tout de même très bonne en gelée, en confiture ou en sirop. Les principaux cultivars sont Montmorency, Evans, Crimson Passion, Juliet, Romeo et Cupid. Résistants en zone de rusticité 3, ces arbustes de près de 2 mètres aiment les sols qui se drainent bien, de texture de loam sablonneux à loam, exempts de mauvaises herbes vivaces, ayant un pH moyen de 7,0 (6,5 à 8) et ayant une teneur en matière organique de 2 à 3 %.

Pour permettre une bonne circulation de l’air dans la cerisaie et permettre l’égouttement, il est recommandé d’effectuer la plantation sur un terrain légèrement en pente. L’irrigation est essentielle au moment de la plantation, car les plants en motte ne possèdent que des racines superficielles.

Finalement, les ravageurs les plus souvent rencontrés sont les chevreuils qui peuvent être bloqués par l’ajout d’une clôture de broche et les oiseaux qui aiment se gaver de petits fruits, mais qui peuvent être repoussés avec des filets protecteurs des arbustes fruitiers. Les insectes s’attaquant à la culture de la cerise sont la trypète noire des cerises et le charançon de la prune. La principale maladie rencontrée est le nodule noire du cerisier, qui selon certaines études, s’attaquerait davantage au cultivar Evans. Quelques autres maladies sont le blanc et la criblure affectant le feuillage et le chancre bactérien affectant la tige et les racines, causant une baisse de rendement marquée.

Sous le thème de la SAAC 2011, Cultivons notre héritage, nous pouvons dire du petit fruit qu’est la cerise, qu’il s’agit d’une culture en réémergence que nous apprenons à cultiver pour éventuellement transmettre nos connaissances et la passion qu’elle génère aujourd’hui aux générations futures, pour qui cette culture sera considérée comme un héritage qui leur aura été légué, disons le, fièrement.

La cerise sur le sundae! ANNE-SOPHIE DUMAS ET DAVID MIVILLE

KIOSQUE PETITS FRUITS

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1 l’historien Paul-Louis Martin dans son ouvrage Les Fruits du Québec 2 http://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Publications/Monographiebleuet.pdf 3 http://www.plaisirssante.ca/mon-assiette/nutrition/5-bonnes-raisons-de-consommer- des-cerises

Cerisier rustique (griottier), va-riété Evans

Photo : Ginette Laplante

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A ussi loin dans le temps qu’à l’âge de pierre, les humains recueillaient le miel sauvage pour se nourrir. De plus, certains historiens croient que les Égyptiens

connaissaient déjà les vertus thérapeutiques du miel. Les abeilles font partie de la vie des humains, elles nous sont plus utiles que ce que la plupart d’entre vous croyez! Ce n’est probablement pas sans raison que nos prédécesseurs ont introduit cet insecte sur notre continent. Songez-y un instant, que vous apportent les produits de la ruche dans une journée? Du simple miel sur vos crêpes? Eh bien détrompez-vous, les abeilles font bien plus que du miel pour ceux qui ont la dent sucrée le matin!

Nos grands-parents utilisaient le miel pour soulager les maux de gorge. Qui n’a jamais entendu dire sa grand-mère : « Un peu de gin et du miel, et ça passera bien. »? Cependant, la production de miel est récente au Canada, particulièrement au Québec. En effet, au niveau culinaire, le sirop d’érable est souvent le grand gagnant des sucres naturels et cela peut nous laisser croire que cette tradition ait ralenti le développement de l’apiculture dans la province. Il y a cinquante ans, le véritable miel était donc un produit rare et dispendieux. C’est pourquoi nos ancêtres avaient développé une recette alternative d’un produit sucré qu’il appelait « miel ». Il s’agissait de faire bouillir des pétales de roses avec du sucre et le tour était joué.

De nos jours, le miel est un produit de consommation courant, il est produit à grande échelle au Canada et sa transformation est constamment améliorée. Le miel est désormais très utilisé au niveau culinaire, pensons aux savoureuses ailes de poulet miel et ail. Les saveurs sont maintenant diversifiées. On retrouve différents miels sur nos tablettes tels que le miel de trèfle, de sarrasin, de bleuet et de pin. Nombreuses sont les utilisations

des produits de la ruche. Par exemple, qui aurait parié que de la cire d’abeille sert à la fabrication de crèmes hydratantes, de savons et de baumes à lèvres? Lors de la visite de notre kiosque, vous aurez également la chance de découvrir quels sont les autres produits des ruches telles que la propolis, la gelée royale et plusieurs autres ainsi que leurs fonctions. L’abeille est une créature fascinante et elle joue également un rôle très important dans pollinisation. Cela est primordial pour la santé de notre agriculture. On doit beaucoup aux abeilles notre consommation de fruits et légumes. En effet, la présence de ruches chez les horticulteurs augmente considérablement les rendements et

même parfois la qualité des fruits et légumes. Selon la communauté scientifique, sans les abeilles, la biodiversité serait en souffrance et certaines espèces pourraient même disparaitre.

Le miel est également utilisé en médecine. Bien que plus utilisé en médecine alternative, des recherches de médecine moderne approfondissent les bienfaits de ce produit. Il serait reconnu que certains types de miel ont des propriétés cicatrisantes et curatives.

Bref, l’apiculture nous apporte beaucoup plus que les sucreries. Vous aurez l’opportunité d’approfondir vos connaissances sur les abeilles lors de votre visite. Ainsi, vous serez ébahis de constater à quel point les abeilles contribuent à votre alimentation quotidienne. Qui sait, votre regard sur votre nourriture sera peut être changé pour le mieux. Derrière chaque gramme de miel et derrière chaque fruit ou légume, se trouve une abeille qui travaille sans relâche. Le respect et la protection de ces insectes sont donc des valeurs qui s’imposent.

L’abeille et ses bienfaits, un héritage à connaître

MIREILLE PRUNEAU-RODRIGUE, ÉLISABETH DUBÉ ET JOSIANNE BILODEAU KIOSQUE D’APICULTURE

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V ous en avez marre de la grisaille de l’hiver? Nous aussi! Faites un arrêt à notre kiosque pour ensoleiller votre journée. Que vous ayez le pouce vert ou non, une

panoplie d’informations sera mise à votre disposition afin de bonifier vos connaissances en horticulture ornementale. Si vous êtes de ceux qui croient qu’il faut investir beaucoup de temps pour obtenir un joli jardin, détrompez-vous! Il suffit de respecter quelques règles de base et le tour est joué.

Il est de mise de se questionner sur le temps à accorder à chaque semaine au jardinage, le type d’environnement dans lequel l’aménagement sera fait et le budget alloué à cette occupation. Différentes plantes répondront aux besoins que vous aurez ciblés.

Tout d’abord, pour acheter la bonne plante, vous devrez avoir quelques renseignements généraux sur l’aménagement désiré afin d’obtenir de bons conseils au centre-jardin. Vérifiez votre

Horticulture ornementale

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MARIELLE GAGNÉ KIOSQUE HORTICULTURE ORNEMENTALE

ensoleillement, votre type de sol, votre zone de rusticité et votre drainage. Ensuite, sur place, il est important d’être apte à sélectionner une plante de bonne qualité car la croissance et le développement de celle-ci en dépend grandement. Des feuilles et des racines saines, des plants bien ramifiés et trapus sont des critères à rechercher. Il s’agit donc d’un bon point de départ à la réussite d’un aménagement.

Par la suite, la plantation est une autre étape à ne pas prendre à la légère. Les critères de plantation varient en fonction de la plante. Il est également conseillé d’amender le sol afin de favoriser le développement de la plante.

L’horticulture ornementale est un loisir merveilleux. Pour obtenir du succès et de la facilité, il est impératif de bien se préparer. Vous le verrez, l’entretien vous semblera peu demandant et les résultats concluants. Venez nous voir pour une bonne récolte de conseils!

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L e doyen Jean-Paul Laforest f é l i c i t a i t , d a n s s a p r é s e n t a t i o n d e

l’événement, les étudiants de la trente-sixième édition de la SAAC de se coller aux réalités les plus actuelles. Les jeunes étudiants des ateliers de sciences de la nature à la Maison des grands-parents de Sainte-Foy ont profité de cette occasion exceptionnelle pour se frotter aux dures réalités des relations multiples et complexes entre l’Homme, la Nature et notre Société contemporaine. Voyez leurs binettes réjouies et vous deviendrez convaincus et également éblouis. Nous tenons à féliciter les non moins jeunes étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de leur en avoir mis plein les yeux. Oui, votre thème « L’agroalimentaire québécois en symbiose avec le monde » se vivait en parfaite symbiose avec les visiteurs et nous avons allègrement dégusté les saveurs d’ici. Mission accomplie!

Nous désirons profiter de l’occasion pour a p p o r t e r n o t r e contribution à la très difficile réalité de l’agriculture, celle qui inquiètera, fascinera et occupera les esprits penseurs du prochain millénaire. L’invention de l’agriculture prit son envol il y a environ dix mille ans. Puis vint une très longue période de simple

chasse ou de cueillette. Elle fut transplantée en Amérique au temps bucolique des activités d’une relation directe de l’homme à la nature. Sans considération autre que celle de s’instruire de son frère amérindien, elle a sauté allègrement dans un siècle scientifique et économique. Le progrès devient ici la raison et ceci sans réflexion. Mais que nous réserve demain? Le moissonneur de ce monde – désormais écartelé, tiraillé et souvent faussement accusé entre le défi de la Nature et celui de la Société – doit se lever et justifier le besoin d’un

nouvel équilibre écologique. Il se devra de permettre et d’assurer la suite des choses. La science ne suffit plus, il faut penser autrement l’agriculture de demain. Monseigneur Bertrand Blanchet, à la fois évêque et biologiste, nous fait admettre et reconnaître notre apathie face à l’ampleur des défis reliés à l’écologie et à un meilleur équilibre dans nos actions envers notre planète. Le défi du prochain millénaire ne serait-il pas celui du besoin d’une conversion à la fois personnelle et collective, impliquant tant les ruraux que les citadins de notre planète? Il en résultera une agriculture renouvelée et citoyenne. Voilà un défi que nous désirons partager avec les

étudiants de la FSAA et en particulier avec ceux qui vont préparer les salons de la SAAC au cours des prochaines années. Il revient aux jeunes de concevoir, planifier et imaginer l’Agriculture de demain. Cette énorme responsabilité de présenter le monde merveilleux de la chaîne agroalimentaire leur incombe, en particulier lors de la préparation des fameux Salons de l ’ a g r i c u l t u r e , d e l’alimentation et de la consommat ion du prochain millénaire.

Retour sur la SAAC 2011 Une réflexion des animateurs de l’atelier des sciences de la nature à la Maison des grands-parents de Sainte-Foy

CLAUDE ANDRÉ SAINT-PIERRE, GASTON ST-LAURENT ET GÉRARD B. MARTIN, PROFESSEURS ÉMÉRITES DE L’UNIVERSITÉ LAVAL, ALPHÉE LÉVESQUE, COLLABORATEUR ET FABIEN LANGLOIS, AGRONOME

RÉFLEXIONS

Ces étudiants démontrent que ça fait longtemps que l’agriculture existe

Oui, mes amis, l’agriculture est une science.

Demain, j’espère que vous serez encore là.

Voyez la vivacité de ces poussins et les yeux d’espérance de cette jeunesse.

Nous les invitons à relever le formidable défi de l’Agriculture de demain.

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Janvier 2012| 45

P our débuter, bonne rentrée scolaire à tous les étudiants et enseignants! Pour continuer en force, dans le cadre du Directors Meeting of the Americas, qui débute dans

quelques jours, des étudiants viendront ici dans le but de représenter leur association internationale de l'IAAS (International Association of students in agricultural and related Sciences) ou bien dans l'espoir d'en établir une dans leur région. Que ce soit pour l'une ou l'autre de ces raisons, la trame de fond demeure la promotion d'échange d’expériences et d’idées afin d’améliorer la compréhension mutuelle des étudiants en agroalimentaire d’autres pays. Comme mentionné dans la précédente édition de l'AGRAL, IAAS Canada a été mandaté d’organiser le prochain DMA (Directors Meetings of America) qui débute dans à peine quelques jours! C'est avec grand plaisir que nous accueillerons un peu plus d'une vingtaine d’étudiants provenant de pays aussi variés que la Grèce, le Mexique et le Chili, dès la fin de la semaine pour un peu plus de 10 jours, ici même au pavillon Paul-Comtois et dans la ville de Québec.

Commanditaires

Bien sur, pour arriver à réaliser un évènement de cette envergure, nous avons la chance d’avoir de précieux commanditaires :

Chaire en développement international

Faculté des Sciences de l'Agriculture et de l'Alimentation

AGETAAC

Vice-Rectorat aux études et aux activités internationales

Fond de développement durable de l'Université

Direction des services aux étudiants

Coop Zone

Cet événement vise un très grand public. Les étudiants membres des comités IAAS en Amérique (Canada, États-Unis, Mexique, Guatemala et Chili), tous les étudiants de l’Université Laval, les étudiants du secteur agroalimentaire non-membres du Canada que l’on veut recruter, tous les membres de l’IAAS World, la population de la ville de Québec sont invités! Vous aussi en tant que personnes ou association avez le goût de participer ou de simplement venir voir à quoi ça ressemble ces

joyeux évènements IAAS! Tant mieux! Car nous recherchons des bénévoles intéressés à nous aider à achever l’organisation du DMA, mais aussi, pour le déroulement de la semaine proprement dite. Donc, si vous cherchez à vivre un évènement fort, qui développe la capacité d’interprétation interculturelle, qui permet de donner des formations utiles à votre domaine d’études en ayant du plaisir et du partage, le DMA c’est pour vous ! Pour plus de détails, venez nous rencontrer au local d’AGIR International, au 0117 du pavillon Paul-Comtois! Et n’hésitez surtout pas à nous écrire et parler de cet évènement à tout le monde! L’IAAS gagne à être connue par les étudiants qui ont les mêmes passions que nous! Nous avons aussi un grand besoin de linge chaud pour habiller tout ce beau monde! Si vous avez des tuques, des mitaines, des foulards, mais surtout des bottes, que ce soit pour nous les prêter ou nous les donner, ils seront tous les bienvenus! Vous pouvez nous les apporter au local d’AGIR International. Nous serions plus qu’heureux de les avoir! Pour nous rejoindre et informations :

Coordonatrices Ketsia Johns : [email protected], Vicky Rioux : [email protected] Site web IAAS : http://www.iaasworld.org/ Groupe Facebook : DMA - Canada 2011-2012

Le DMA, c'est maintenant!

IAAS: Directors Meeting of the Americas

Thème: Responsabilité sociale L’ÉQUIPE DE L’IAAS CANADA 2011-2012

VIE FACULTAIRE

Il n’est pas trop tard

pour venir t’impliquer

dans l’organisation et la

réalisation du DMA!

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46 | Le journal l’Agral

O ï!! Oï!! Bienvenue à tous dans cette nouvelle année de péchés et de vices. Puisque c’est notre dernière avant la fin du monde, il est primordial d’en profiter pleinement,

comme l’on sait si bien le faire. Ce n’est pas le choix qui manque : un dimanche en regardant les playoffs de la NFL, un Méchant Mardi ou bien un sublime samedi après-midi à s’émerveiller devant du basketball universitaire. Toutes les occasions sont bonnes pour s’éfouarer dans un divan, devant une télé HD 60 000 pouces, bière à la main, les pieds sur un pouf ressemblant comme deux gouttes d’eau à une caisse de bières ne demandant qu’à être vidée de sa substance, et bien entendu, le tout en encaissant ses points durement gagnés auprès de la gente féminine. Il n’y a pas à dire, rien de mieux pour exploser de bonheur.

De plus, le dernier Noël a donné en cadeau un moyen de plus, à tous les amateurs du ballon qui rebondit, de pouvoir baver devant leur téléviseur. En effet, pour ceux qui ne le savaient pas, c’est-à-dire 99 % des gens qui n’écoutent que RDS, il y avait un lock-out dans la NBA, qui, heureusement, prit fin le mois passé. Or, le 25 décembre marqua le début de la saison de la NBA, une saison écourtée avec 16 matchs en moins. En gros, suite à la nouvelle convention collective signée le 8 décembre, on peut conclure que les propriétaires ont eu ce qu’ils voulaient, mais que les joueurs restent encore parmi les athlètes les mieux payés, tous sports confondus. Bref, tout le monde se fait beaucoup trop d’argent.

Par ailleurs, la venue de cette nouvelle année entraîne, par le fait même, la prise de nouvelles résolutions. Or, afin de conseiller nos athlètes préférés et ainsi les aider à devenir de meilleures personnes, voici une liste concoctée par les illustres experts de la chronique MVP du journal. Vous aurez bien sûr compris qu’il s’agit de nous. Voici donc les résolutions que devraient prendre certains de nos amis.

- Scott Gomez devrait attendre le 5 février avant de compter son prochain but, afin de préserver sa remarquable moyenne d’un but par an.

- Andrei Markov devrait arrêter de s’asseoir car, à chaque fois, il risque une blessure en se relevant.

- Afin de marquer des buts importants en troisième période, Randy Cunneyworth devrait utiliser plus souvent la formation en canard.

- Afin de permettre aux Canadiens de faire les séries, Pierre Gauthier devrait bouger un peu sur le marché des joueurs autonomes en allant chercher dès que possible le meilleur atout présentement disponible : le singe de Mon Vaillant Primate.

- Suite à son tout nouveau contrat de 254 millions pour dix ans avec les Angels de Los Angeles, Albert Pujols devrait suivre

l’exemple de Charlie Sheen. Il pourrait alors trouver un moyen de dépenser tout son argent assez rapidement!

Finalement, la chronique de hockey, et non la moindre, se donne comme résolution de continuer à faire découvrir, à tout les néophytes de ce monde, tout plein d’activités tout aussi merveilleuses les unes que les autres. Comme par exemple, un événement auquel il sera très bientôt possible d’assister, minimisant un léger voyage vers l’est, est le Championnat de chameaux de Selcuk, en Turquie. Cette compétition, tenue annuellement lors de la

troisième fin de semaine de janvier, consiste à une lutte entre deux chameaux mâles qui se battent en présence d’une femelle en rut. Le vainqueur est le premier qui réussit à faire tomber l’autre en se penchant dessus. Il ne s’agit pas là d’un petit festival de fond de rang car cette tradition, vieille de près de deux siècles, regroupent à peu près dix milles spectateurs et 150 athlètes bossus spécialement entraînés. Notons que l’un des célèbres compétiteurs de l’année dernière était nommé Nicolas Sarkozy… True story!

No name GUILLAUME BESSETTE, ALEXIS WARIDEL ET NICOLAS SIGMEN

ÉTUDIANTS EN DEVENIR

CHRONIQUE DE HOCKEY

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Coop Fédérée

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C 4 PUB 11 OAQ