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Les technologies d’information et de communicationmodifient notre société de manière décisive. Depuis lesannées 80, la Suisse ainsi que de nombreux autres paysconnaissent une véritable vague de réformes, touchantla quasi-totalité des domaines éducatifs, déclenchantdes dispositions innovatrices et augmentant la qualitédes écoles. Si toute transformation est normale...garder le statu quo est anormal…

La seule constante, c’est le changementL’influence des nouvelles technologies, la durée de vietoujours plus courte du savoir, les exigences croissantesenvers nos adolescents et les profonds changementsdans notre culture de communication lancent denouveaux défis à l’orientation professionnelle.L’économie a besoin de professionnels indépendantset autonomes, capables d’évoluer au sein d’uneéquipe, sachant réfléchir de manière analytique, aptesà assumer des responsabilités tout en étant à l’aisedans la gestion d’informations, des professionnels quisont non seulement compétents, mais encore capablesd’apprendre sans cesse. Les entreprises recherchentdes personnes à la fois polyvalentesspécialisées, possédantune

large palettede connaissances générales et en

même temps des connaissances spécifiques dans un ouplusieurs domaines. On ne demande pas uniquementdes compétences professionnelles, mais aussi descompétences sociales, humaines et méthodologiques.

Où suis-je? Que veux-je? Où vais-je?Le passage de l’apprentissage pour la vie à l’apprentissage tout au long de la vie exige uneadaptation de nos habitudes d’apprentissage. En vue de ces nouvelles exigences, l’orientation

professionnelle et de carrière doit être adaptée, touten trouvant un compromis entre les intérêts del’individu, ceux des employeurs et de la société. C’estlà une tâche extrêmement difficile, car l’individu veutun maximum d’autonomie afin de trouver sa proprevoie alors que les employeurs ne veulent engager quedes professionnels hautement qualifiés; la société,quant à elle, exige des chances égales pour tous.Cette tâche ne peut être résolue que par unaccompagnement qui vise à aider les personnes às’aider elles-mêmes tout au long de leur parcours.Ceci en répondant aux trois questions de base: Oùsuis-je? Que veux-je? Où vais-je?

Le clivage digitalL’orientation professionnelle de demain devra savoirgérer à la fois l’augmentation du flux d’informations,l’accroissement du nombre de personnes cherchantleur chemin et la complexification du système deformation. Les carrières professionnellesde l’avenir ne seront

plus rectilignes, maisramifiées. L’accès aux informations sera

décisif pour le choix professionnel. Le «digital divide»(clivage digital) élargira le fossé entre la couche depopulation ayant accès aux informations et celle quine l’a pas. Ceci conduira sans doute à des problèmesaussi bien éthiques que sociaux. Les multiplesconnexions nous transforment au fur et à mesure enun «Homo conexus», qui doit gérer une quantitéquasi illimitée d’informations. Mais que se passera-t-ilavec ceux qui n’ont pas d’accès à ces informations?J’espère qu’ils pourront toujours consulter leur«cyberconseiller» en orientation professionnelle.

Serge Imboden,chef du Service de la formation professionnelle

( Résonances - Octobre 2004 1

Homo Conexuset Cyber Consulting

Homo Conexuset Cyber Consulting

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60 ansd’orientation

60 ansd’orientation

L’Office d’orientation scolaire et

professionnelle valaisanne fête ses 60 ans

d’existence en ce mois d’octobre.

Occasion d’aborder le sujet par un bref

retour sur le passé afin de prendre la

mesure des évolutions et se projeter dans

l’avenir sans oublier les missions actuelles

de l’OSP. Ce dossier a multiplié les

témoignages afin de donner une petite

idée de ses divers champs d’action et

collaborations.

(4 Les grandes dates del’orientation en Valais

6 L’évolutionde l’orientation

8 L’évolution de l’OSP:témoignages des COSP

11 Secteurset prestations

13 Les collaborationsde l’OSP: regards departenaires

16 Enseignants EDC etCOSP: une collaboration particulière

18 Jeunes et adultes:les dessous des choixd’orientation

20 Les défisde l’orientation

22 Les défis de l’OSP:témoignages des COSP

25 Pour en savoir plus

Dossier conçu et rédigé par Nadia Revaz, en collabora-tion avec l’OSP.

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Que de chemin parcouru depuis les débuts de l’orien-tation en 1944! On peut le constater en regardant lesprincipales étapes de son développement.

Les origines de l’orientation en Valais avecles cours en internat1944 Création, à titre expérimental, du premier cours

d’orientation en application de la loi fédéralesur la formation professionnelle prévoyant l’or-ganisation de l’orientation par les cantons.

1947 Engagement de Rémy Abbet, collaborateur auService cantonal de la protection ouvrière quifut «prêté» temporairement au Service canto-nal de la formation professionnelle pour les be-soins de l’orientation.

1948 Le chef du DIP, le conseiller d’Etat Cyrille Pitte-loud, décide d’organiser l’orientation profes-sionnelle générale dans la partie romande ducanton. C’est Rémy Abbet qui est chargé decette mission.

1958 Engagement du premier collaborateur perma-nent.Premières monographies des grandes entrepri-ses. Jusque-là les élèves prenaient des notes lorsde la présentation des métiers.

1960 Premières monographies de l’Office d’orienta-tion.

1963 Premières aides apportées aux élèves des écolessecondaires et des collèges cantonaux, sous

forme de permanenceassurée dans certainscentres scolaires. Pour répondre à la de-mande croissante, lescours d’orientation, lo-calisés dans un bâti-ment à Valère, sontdéplacés dans l’actuelOSP à Sion, à l’ave-nue de France 23. Le

bâtiment était alors un internat avec deschambres, des ateliers, des salles de loisirs.

1964 Cassettes sur les métiers faites pour l’Expo na-tionale.

Aux débuts de l’orientation, Hermann Mabillard, alorschef du Service de la formation professionnelle, acontacté André Rey, de l’Institut des Sciences de l’édu-

cation de l’Université de Genève, pour qu’il en assurela direction technique et scientifique. Ce dernier fai-sait passer des tests, batterie de tests élaborés par lui-même en grande partie.

Les cours d’orientation et de préapprentissage en in-ternat ont concerné près de 10’000 jeunes en 30 ans, àraison de 6 à 9 sessions par année, voire plus certainesannées. Au départ, après la guerre, l’artisanat avaitbesoin de relève, et les cours d’orientation permet-taient d’aiguiller les jeunes vers des métiers offrant del’emploi, tout en tenant compte des aptitudes et desintérêts des élèves. Louis Bellwald, conseiller en orien-tation de 1958 à 1994, réfute l’idée selon laquellel’orientation était plus directive autrefois tout en ex-pliquant que «les possibilités d’apprentissage étaientnettement plus restreintes qu’aujourd’hui. Ainsi, danscertaines vallées, un jeune qui voulait travaillait prèsdu domicile familial avait un choix limité». Dès ses dé-buts, il se souvient que l’orientation a toujours res-pecté les critères de choix des jeunes, critères qui àson avis sont restés les mêmes. Le programme descours comprenait notamment des présentations théo-riques, des visites d’entreprises, des cours de dévelop-

Les grandes datesde l’orientation en Valais

Les grandes datesde l’orientation en Valais

4 Résonances - Octobre 2004 )

(Les cahiers d’orientation

avant les moyens dereproduction et les

«machines» à test d’antanpour évaluer les aptitudes.

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pement personnel ainsi que des tests psychotechni-ques. L’habileté manuelle et le savoir-faire étaienttout particulièrement évalués. Lors des présentationsthéoriques, les jeunes, tant qu’il n’y avait pas demoyens de reproduction, copiaient les informationsdonnées par les conférenciers et recevaient de l’infor-mation sur tous les métiers envisageables alors. Auterme du cours, un certificat était délivré mention-nant les métiers convenant au jeune, avec parfoisl’ajout de réserves du type «bénéficierait d’un appuien mathématiques».

L’année 1963 marque une première étape vers la gé-néralisation des permanences scolaires dans toutes lesécoles du secondaire I et II.

La régionalisation1974 Pour s’adapter aux exigences de la mise en place

du Cycle d’orientation, l’Office a dû opérer unedécentralisation. Dans tous les établissementsdu premier et du deuxième degré du Valais ro-mand, un conseiller en orientation assure unepermanence hebdomadaire un ou plusieursjours par semaine. Dans les diverses régions, lesconseillers sont également à disposition desadultes ayant des problèmes de formation ou derecyclage. Cette réorganisation a impliqué lacréation de postes, l’élaboration de program-mes d’information, la création et la diffusiond’une importante documentation auprès desélèves, des maîtres, des parents.

1978 Les cours en internat s’étaient réduits progressi-vement avec l’augmentation des permanencesscolaires et ont totalement disparu cette an-née-là.

Louis Bellwald relève que les trois évolutions majeuresde l’orientation scolaire entre 1958, date de son en-trée à l’Office, et 1994, période à laquelle il prenait saretraite, sont la généralisation de l’information au cy-cle d’orientation, la permanence des conseillers dansles établissements scolaires ainsi que la collaborationromande au niveau de la documentation.

La création du secteur «Adultes»1992 Création officielle des premiers Centres d’Infor-

mation et d’Orientation (CIO).

1995 Officialisation des CIO et des ORP dans le cadrede la collaboration interinstitutionnelle visant àfavoriser la réinsertion professionnelle et so-ciale des demandeurs d’emploi.

Le besoin de l’orientation pour les personnes hors ducircuit scolaire s’est fait sentir un peu avant l’appari-tion du chômage durable en Valais, dès la fin des an-nées 80. Jusqu’à la création des CIO, les adultes se ren-daient dans les permanences scolaires. La montée duchômage a accéléré l’ouverture des CIO.

Du côté des formations scolaires, les années 90 ontété marquées par de profondes mutations, avec l’in-troduction de la nouvelle maturité gymnasiale, lacréation des maturités professionnelles et des filièresHES, ce qui n’est pas sans incidence sur le nombre dedemandes en orientation. Et suite à l’introduction dela nouvelle loi sur la formation professionnelle, en-trée en vigueur le 1er janvier 2003, ce sont l’ensembledes professions de base qui sont en train d’être redé-finies.

Source

Notes historiques en marge d’un anniversaire 1944-1984. 40ans d’orientation dans le Valais romand. Département del’instruction publique: Office d’orientation scolaire et profes-sionnelle du Valais romand, 1984.

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Les noms deprofession à lireaussi au féminin

L’utilisation du seulmasculin – genre re-présentant en fran-çais le neutre inexistant – pour désigner l’un ou l’autresexe, a pour but d’alléger la lecture. Toutes les profes-sions mentionnées dans ce dossier sont donc à enten-dre aussi bien au féminin qu’au masculin.

Les directeursde l’OSP:

Rémy Abbet,1944-1979,

Gilbert Fournier,1979-1989,

Maurice Dirren,1989-2001,

Daniel Cordonier,dès 2001.

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Les parcours professionnels des psychologues conseil-lers en orientation (COSP) sont très bigarrés. Une ten-dance se dessine néanmoins. Les plus anciens dans laprofession ont en général d’abord exercé un autre mé-tier, le plus souvent en lien avec l’enseignement, tandisque les plus jeunes ont un parcours professionnel pluslinéaire, ayant choisi les études de psychologie avant deretenir l’option de l’orientation scolaire et profession-nelle. Les regards des COSP sur leur métier présententnombre de convergences, étant donné que l’OSP véhi-cule, depuis ses débuts, une véritable culture commune.Cela n’empêche nullement chaque conseiller de déve-lopper, à l’intérieur de ce cadre collectif, une approchepersonnelle de l’orientation. On peut donc observerune grande diversité des regards et des pratiques.

Au fil des discussions avec les COSP, il apparaît claire-ment que le conseiller en orientation, tout en s’occu-pant de l’individu, est précisément à la croisée des sec-teurs scolaire et professionnel. Grâce aux connaissancesqu’il peut acquérir de par cette position stratégique, ilperçoit les mutations qui se dessinent avec souvent untemps d’avance sur le reste de la société.

Comment les COSP perçoivent-ils l’évolution de leurmétier? Les principaux changements ayant une inci-dence sur leur travail sont bien évidemment liés à l’évo-lution des formations, des métiers, du marché du travailet plus globalement de la société.

Evolution des formationsLes formations ont rapidement évolué ces dernières an-nées, surtout avec l’introduction de la maturité profes-sionnelle au secondaire II et la création des hautes éco-les spécialisées au tertiaire. La multiplication des passe-relles dès le secondaire II, facilitant le passage d’unevoie à une autre, est généralement perçue comme unplus, même si certains conseillers en orientation esti-ment que le système actuel est trop complexe.

Evolution des métiersLes métiers ont aussi subi d’importantes transforma-tions, en fonction des besoins de la société: des profes-sions ont disparu et d’autres ont été créées. Les nomsde professions ont par ailleurs fréquemment changé, cequi n’aide pas à s’y retrouver. Autre phénomène récur-rent, certains métiers voient leur cote baisser alors qued’autres deviennent à la mode. Dans l’ensemble cepen-dant, si l’on s’en tient à une comparaison par domaines,la répartition demeure assez constante au fils des ans.

Et l’arrivée des femmes sur le marché du travail n’apour l’instant que peu changé la donne. Dès lors, pourreprendre les mots d’Arlette Délèze-Devanthéry, COSPau secondaire I, «mieux vaut se référer aux domainesqu’aux professions spécifiques pour faire son choix».

De l’avis de Jean-Claude Lambiel, également COSP ausecondaire I, ce qui a le plus changé c’est le contact di-rect avec les métiers. Avant, les jeunes connaissaient letravail du boulanger, du forgeron ou du charpentier,puisque ceux-ci travaillaient au cœur des villages. Cequi est complexe, c’est que même si ce contact est plusdistant, c’est toujours lui qui semble influencer les choixinitiaux. Par conséquent, pour élargir l’horizon des mé-tiers, tous les conseillers en orientation insistent sur lerôle majeur des stages, devenus un véritable instru-ment d’orientation. C’est du reste l’une des principalesévolutions qu’ils mettent en avant. Il est vrai que leurnombre a doublé en dix ans. Cependant, si aujourd’huiles stages semblent une évidence dans le parcours d’unjeune, Jean-Marc Marini, COSP dans le secteur «Ecoles»et dans le secteur «Adultes», rappelle que c’est grâce àl’Office d’orientation que cette généralisation s’estfaite dans de bonnes conditions. Il souligne tout parti-culièrement l’importance du guide de stage qui permetde préparer efficacement ce premier contact profes-sionnel et d’en établir un bilan objectif.

Si le choix du jeune doit tenir compte des places dispo-nibles sur le marché de l’emploi, les conseillers en orien-tation n’hésitent pas à rappeler les erreurs de ceux quifont des prédictions dans ce domaine. Pour ne citerqu’un exemple parmi les plus emblématiques, ne lisait-on pas qu’il y avait un urgent besoin d’informaticiensjuste avant d’apprendre que nombre d’entre euxétaient au chômage? Pour les conseillers en orienta-tion, il s’agit d’être prudent lorsqu’on veut établir desscénarii pour le futur, car les facteurs en jeu sont multi-ples et bien souvent contradictoires.

Evolution des demandesLa complexification des formations et des métiers ainsique l’accélération du changement dans notre sociétéont une incidence sur le nombre de demandes en

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L’évolution de l’orientationL’évolution de l’orientation

Avec la mise en place de passerellesau secondaire II et au tertiaire, lesdemandes en orientation ont explosé.

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orientation, tant de la part des jeunes que des adultes.Avec la mise en place de nombreuses passerelles, lesdemandes en orientation ont explosé dès le début dela scolarité post-obligatoire. Ainsi Anne-Rita Chevrier,COSP au secondaire II, constate qu’il y encore quelquesannées peu de collégiens interrompaient leur cursus,alors qu’aujourd’hui son travail ne se limite pas àl’orientation en fin d’études mais englobe la réorienta-tion des élèves au secondaire II. Et du côté des adultes,en plus de chômeurs, les conseillers en orientation ren-contrent de plus en plus de personnes victimes d’unetrop lourde charge professionnelle. Daniel Cordonier,directeur de l’OSP, s’inquiète de voir nombre de travail-leurs appréciant leur métier mais souhaitant changerd’air, uniquement pour des raisons de surmenage.

Evolution de l’informationAu niveau des supports de l’information, comme àl’école, on est passé de l’ardoise à internet. Et si l’infor-mation a d’abord été produite par les entreprises, trèsvite les offices de l’orientation ont été les garants d’uneinformation neutre. Dans ce domaine, la collaboration arapidement dépassé les frontières cantonales, ce qui apermis une mise à jour au rythme des changements in-tervenus dans les écoles et les professions. Les COSP ontaussi dû s’adapter à cette perte de repères stables.

Evolution des jeunes face à l’orientationDe l’avis des conseillers en orientation, les jeunes sontde plus en plus concernés par leur avenir scolaire et pro-fessionnel et sont plus réalistes qu’avant. Ils ont appris àgérer la notion de l’incertain, même si ce n’est pas pourautant plus facile de construire un parcours profession-nel par étapes. La valeur du travail semble par ailleursn’être plus la même, ce qui peut en partie s’expliquerdu fait que le temps de loisirs ne cesse d’augmenter.

Evolution des familles face à l’orientationSi les parents sont plus concernés par l’orientation deleurs enfants, ils se sentent dans le même temps plusdémunis. En raison de la complexification croissante dusystème scolaire et professionnel, ils estiment bien sou-vent que leur enfant est plus apte qu’eux à compren-dre quelque chose dans le panel actuel des formationset des métiers.

Evolution de l’orientationPour ce qui est du métier à proprement parler, ce quiressort des propos des COSP, c’est le passage progressifde «l’orienteur» au «conseiller en orientation». Au-jourd’hui, l’orientation vise à accompagner, en collabo-ration avec d’autres partenaires, l’élève ou l’adultedans son choix ou plus exactement dans ses choix pro-gressifs, car le temps où l’on exerçait le même métier

toute une vie est désormais révolu. En d’autres termes,l’orientation est passée d’une approche «déterministe»à une approche «orientante».

Auparavant, l’accent de l’orientation était mis sur lesaptitudes, puis sur les intérêts. Actuellement, sans queles aptitudes ou intérêts ne soient pour autant aban-donnés, s’ajoute une nouvelle dimension, celle des va-leurs, car celles-ci sont plus stables sur le long terme.

La palette de conseils et de soutien s’est en outre élar-gie, ce qui exige non seulement une connaissancethéorique des formations et des métiers mais aussi unecompréhension du terrain.

La profession a aussi changé parce que le métier s’estlargement féminisé. Pour Alexis Voide, COSP dans lesecteur «Adultes», cette féminisation, davantage syno-nyme d’engagement à temps partiel, va de pair avecune moins grande implication dans la vie locale, ce quiselon lui tendrait à rendre le lien des conseillers avec lesentreprises plus distant. Jean-Michel Giroud est pour sapart plus nuancé: il pense en effet que les femmesconseillères en orientation ont certainement un peuplus d’efforts à faire pour s’imposer au début dans lemonde de l’entreprise, mais qu’ensuite il n’y a pas dedifférence. L’une des difficultés du métier est en effetde se constituer un solide réseau de relations. Jean-Marc Marini estime pour sa part que c’est surtout uneactivité que l’on exerce mieux quand on a acquis unecertaine expérience de la vie, ce principe valant indiffé-remment pour les deux sexes.

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Tous les conseillers en orientation scolaire et profes-sionnelle (COSP) interrogés ont accepté d’évoquer leurpropre parcours, car il semblait logique d’en savoirplus sur leur cheminement professionnel dans un dos-sier sur l’orientation. Ils ont par ailleurs fait part deleur perception de l’évolution de leur métier, tout endonnant indirectement quelques clés sur leur manièrede travailler au quotidien.

Anne-Rita Chevrier,conseillère en orien-tation au collège desCreusets à Sion etcoordinatrice pourle secondaire IIAnne-Rita Chevrier, en-trée à l’OSP en 1989, ad’abord fait des étudesen sciences politiques,avec l’envie de travail-ler dans le domaine desrelations internationa-les. Elle souhaitait ce-pendant rester en Va-

lais pour des questions d’équilibre entre vie familiale etprofessionnelle et a donc décidé de se réorienter. Ayantlu une annonce relative à un poste de rédacteur à l’OSP,elle s’est renseignée et a finalement décroché une placede stagiaire. Ensuite elle a pu faire des études de psy-chologie tout en travaillant à temps partiel dans l’orien-tation au CO. Suite à un départ d’une COSP pour uneannée sabbatique, elle s’est occupée de l’orientationdes collégiens. Cette expérience lui a donné envie depoursuivre son activité au collège, même si elle a un peutravaillé avec les adultes avant la création des CIO.Avec la mouvance récente au sein des formations, Anne-Rita Chevrier trouve que la charge du conseiller enorientation au secondaire II s’est considérablementalourdie. Pour elle, la problématique de l’accompagne-ment aux choix est toutefois exactement la même au se-condaire II qu’au secondaire I ou avec les adultes: «Unjeune qui se pose la question d’un choix le fait avec lemême sérieux à 15, 19 ou 25 ans et passe exactementpar les mêmes phases de réflexion.» Elle précise que,contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas seule-ment les élèves en difficulté qui ont besoin de conseilset cite l’exemple de l’élève brillant hésitant entre la voiedes sciences humaines et celle des sciences exactes et quine pourra pas trouver sa réponse dans l’information.

Daniel Cordonier, directeur de l’OSPDaniel Cordonier a fait des études en psycho-pédago-gie et en psychologie du travail jusqu’à l’obtention,en cours d’emploi, d’un doctorat sur le thème deschoix liés au bien-être chez les adolescents. Il ad’abord travaillé dans le domaine de la prévention àla Ligue valaisanne contre les toxicomanies (LVT)avant de bifurquer vers l’orientation scolaire et pro-fessionnelle. Des choix liés au bien-être à ceux concer-nant les formations et les professions, la transitions’est faite dans la continuité. Daniel Cordonier noted’ailleurs que certaines méthodes d’éducation pour lasanté qu’il utilisait à la LVT sont proches de l’éduca-tion des choix pratiquée à l’OSP. De 1992 à 2001, il aété conseiller en orientation, d’abord auprès des jeu-nes dans des CO, puis auprès des adultes. L’orienta-tion des adultes lui a permis de voir le métier sous unangle différent avec la multiplicité d’histoires de vieet de parcours rencontrés. Il a ensuite succédé à Mau-rice Dirren lorsque ce dernier a quitté la direction del’OSP en 2001.Daniel Cordonier explique que ses débuts dans l’orien-tation correspondaient aux premières accélérationsdu changement. Il a connu les prémices de l’augmen-tation de la charge du travail dès le début des années90. En devenant directeur de l’Office, c’est son angled’approche de l’orientation qui s’est modifié: «Lagrande différence entre l’activité du conseiller enorientation et celle de directeur n’est pas tellementhiérarchique, mais c’est plus une question d’angle devision. De la direction, on perçoit l’orientation par unprisme plus large, ce qui peut parfois être ressenticomme un décalage par les collaborateurs.»

Arlette Délèze-De-vanthéry, conseil-lère en orientationau CO Ste-Marie àMartigny et au COà Leytron, coordi-natrice pour le se-condaire IArlette Délèze est en-trée à l’OSP en 1996.Au collège, elle imagi-nait plutôt qu’elle fe-rait de la logopédieou de la psychologiedu travail. Cependant,

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L’évolution de l’OSP:témoignages des COSP

L’évolution de l’OSP:témoignages des COSP

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si l’orientation n’était pas son choix initial, elle trouvequ’il correspond finalement bien à son intérêt pour lemonde professionnel et pour l’humain. Au quotidien, son rythme de travail est dicté par celuide l’école. Au début de l’année scolaire, elle fait plu-tôt des passages en classe et des entretiens individuelsau cours desquels il lui arrive parfois d’évaluer les apti-tudes. Ensuite plusieurs mois sont consacrés à l’orien-tation proprement dite, basée sur les intérêts et les va-leurs. En fin d’année scolaire, elle s’occupe davantagede placements. Elle tente de remotiver les élèves et lesoutille au niveau des techniques de recherche d’em-ploi. Bref, le métier est varié, alliant tâches de conseilet de partenariat. Au fil des ans, elle a de plus en plus de liens avec lesenseignants, en particulier ceux qui donnent les coursd’éducation des choix. «Leur travail est capital et com-plémentaire au nôtre, car ils ont une proximité avecles élèves que nous n’avons pas», insiste-t-elle.Si Arlette Délèze n’a guère le recul nécessaire pour voirune évolution, elle observe néanmoins que le nombrede jeunes n’ayant pas de solution après l’école obliga-toire est en augmentation ces dernières années. Etpour elle il est important de dire que cet échec n’estpas dû seulement à l’école ou à l’orientation, mais queles causes sont plus complexes et partagées.

Jean-Michel Giroud, responsable du CIO à Mon-theyJean-Michel Giroud, entré à l’OSP en 1972, fait partiede la première volée des COSP. Au départ, il avait dansl’idée de faire quelque chose ayant une consonancepédagogique, mais le monde du travail l’intéressaitaussi énormément, d’où son orientation. De 1972 à1974, il a travaillé à la mise en place des services del’orientation dans les écoles de commerce. Ensuite,jusqu’en 1996, il s’est occupé, selon les périodes, desdifférentes populations scolaires, du CO au collège. Decette époque il conserve le souvenir d’une riche colla-boration avec les enseignants. Dès les années 80, il s’estpassionné pour la formation d’adultes et a mené desrecherches dans ce domaine. Vers la fin des années 80,avec quelques collègues, il a perçu le besoin des adul-tes mais aussi celui des jeunes hors du cursus scolaireen matière de techniques de recherche d’emploi. Il estalors parti visiter des centres d’information et d’orien-tation en France avec Philippe Frossard, actuel coordi-nateur des ORP qui était à cette époque-là conseilleren orientation et conseiller communal à Monthey.C’est dans ce contexte que le CIO s’est ouvert à Mon-they au début des années 90. Jusqu’en 1995, il aorienté à la fois les jeunes et les adultes avant de se dé-cider à faire un choix.Pour Jean-Michel Giroud, l’évolution depuis ses débutsdans le métier de l’orientation est surtout liée à la com-plexification et à la mobilité du monde du travail. Lagestion de l’incertain lui semble être un autre change-ment majeur: «On oscille constamment entre deux ex-

trémités, à savoir aider des personnes à faire un choixprécis dans un système complexe, tout en sachant querien n’est certain.» Sur le plan des améliorations, il re-tient la prise en compte de facteurs plus larges dansl’orientation que les seuls tests d’aptitudes et l’élargis-sement à des approches comme l’ADVP (ndlr: Activa-tion du Développement Vocationnel et Personnel).

Jean-Claude Lambiel,conseiller en orienta-tion au CO de St-Gué-rin à SionJean-Claude Lambieltravaille à l’OSP depuis1974. Avant cela, il adébuté par un appren-tissage puis un parcoursprofessionnel dans l’in-dustrie et la recherche.Jean-Claude Lambielcompare l’évolutiondes métiers de l’orien-tation au passage du

stencyl à internet, métaphore qui évoque clairementl’accélération récente du changement. Il rappellequ’autrefois tous les jeunes avaient une place de tra-vail, même «l’idiot du village». Or, aujourd’hui, avec lahausse des exigences, le parcours d’un jeune en situa-tion d’échec scolaire s’avère plus difficile. Il observepar ailleurs qu’auparavant l’orientation constituait da-vantage un projet collectif sur le plan familial, toutparticulièrement parmi la population étrangère. Pourexemple, il se souvient d’une séance avec une famillevietnamienne où chacun de ses propos suscitait un dé-bat qu’il ne comprenait pas mais qui montrait la vo-lonté d’une action commune. Il remarque égalementun décalage par rapport aux professions: «Désormaisun jeune met plus de temps pour comprendre le fonc-tionnement de l’entreprise car la séparation d’avec lemonde du travail est plus grand.»Jean-Claude Lambiel estime par ailleurs que trop peude personnes ont conscience de l’importance de la ma-turité professionnelle et des HES pour un canton nonuniversitaire comme le Valais. Et d’insister enthou-siaste: «Les HES sont une chance que nous devonsexploiter.» Il note que les jeunes ont eux fort heureu-sement perçu cette revalorisation des filières profes-sionnelles, étant donné que dans le passé tous lesélèves du CO en section secondaire optaient pour desfilières scolaires, alors que depuis peu certains préfè-rent une maturité professionnelle. En la matière, ilrelève l’importance des stages et se réjouit de voir quede plus en plus de jeunes en profitent.

Jean-Marc Marini, COSP 1er degré-2e degré-adul-tes à Sierre et à MartignyJean-Marc Marini a d’abord choisi l’enseignement spé-cialisé avant de se lancer dans l’orientation. Après

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avoir expérimenté toutes les possibilités du secteur«Ecoles», il a été responsable du CIO sierrois pendant10 ans. Aujourd’hui, il navigue parmi les différents pu-blics de l’orientation. Pour lui, c’est un bon «antidote»à la routine. Actif dans le secteur économique, il fait partie des ini-tiateurs de l’Ecole de tourisme et de l’Ecole d’informa-tique, aujourd’hui devenue l’une des filières de laHEVs. Il est vrai qu’en tant que conseiller en orienta-tion, il était en première ligne pour voir un besoindans ces domaines et le manque d’offres de forma-tion. Il définit le conseiller en orientation comme unstabilisateur au niveau des formations, car véhiculantune vision égalitaire des professions.«Autrefois l’orientation était davantage basée surl’inné que sur l’acquis», observe Jean-Marc Marini. Lescompétences acquises prennent de la valeur, idempour les compétences transférables: «Aujourd’hui cequi fait la différence à compétences égales, c’est parexemple de ne pas paniquer dans une situation destress, d’avoir de l’empathie ou d’être créatif.» Il faitaussi le constat que le métier de conseiller en orienta-tion est de moins en moins solitaire, contrairement ànombre d’autres métiers qui lui paraissent plus isolésqu’il y a une quarantaine d’années. Pour lui, il faudraitque l’on réfléchisse aux conséquences du déplacementde nombreux secteurs professionnels dans des zonesindustrielles.S’il avoue s’être trompé plus d’une fois dans son mé-tier, Jean-Marc Marini réfute catégoriquement les cri-tiques faites à l’orientation concernant la baisse du ni-veau scolaire ou le manque de jeunes intéressés parcertains secteurs. Il argumente en disant que l’orienta-tion n’a d’influence ni sur les intérêts des jeunes ni surleurs progrès scolaires, même si les conseillers sontaussi là pour gérer les échecs. Il ajoute qu’un jeuneorienté vers un métier lui correspondant sera néan-moins plus motivé à progresser scolairement.

Anne Monnier, rédactrice-documentaliste à l’OSPLe parcours d’Anne Monnier s’est déroulé hors can-ton jusqu’il y a peu. Psychologue conseillère en orien-

tation de 1987 à1991 à la Chaux-de-Fonds, elle se sou-vient qu’elle s’oc-cupait autant depsychologie scolaireque d’orientationprofessionnelle. «Nous utilisions en-core passablementde tests à l’époquepour pouvoir aiderles élèves à s’orien-ter. Lors du bilan fi-nal, on devait pou-voir évoquer 3 à 5

métiers pour lesquels ils avaient les capacités et les in-térêts.» Après cela, elle a travaillé pendant 6 ans àBienne dans un Office bilingue. Très vite, étant dansl’une des premières régions touchées par le chômage,l’Office a dû faire face à des demandes multiplesde personnes en recherche d’emploi. A côté de sesconsultations (50% élèves, 50% adultes) elle s’est in-téressée petit à petit à la documentation, faisant par-tie notamment d’un groupe de travail intercantonalqui a créé les InfOP. Souhaitant diversifier son activitéprofessionnelle, elle a repris le poste de documenta-liste cantonal à Berne au sein de l’Office cantonalpour s’occuper à la fois d’information documentaireet d’orientation à l’Ecole cantonale de langue fran-çaise. Elle est restée 6 ans dans la capitale, profitantd’observer les enjeux et les différences de perceptionexistant au niveau suisse. Et depuis une année, elletravaille comme rédactrice documentaliste à l’Officed’orientation scolaire et professionnelle du Valaisromand. De son cheminement géographique elle retient no-tamment les grandes différences régionales dans laperception des formations: les parents des élèves devilles ouvrières ont généralement une plus grandeconsidération pour les apprentissages que les parentsd’une ville comme Berne, capitale de l’administration.

Alexis Voide, COSP adultes, CIO SionAlexis Voide a d’abord été enseignant dans une classeà plusieurs niveaux puis dans une classe de promotion.C’est en accompagnant ses élèves qu’il a découvert lefonctionnement des cours d’orientation en internat. Ils’intéressait déjà à l’avenir des jeunes et voulait les ai-der, et cette rencontre avec l’orientation lui a donnéenvie de changer de métier, ce qu’il fit dès 1972, pé-riode où l’Office recrutait pour répondre aux disposi-tions de la loi du CO. Dès 1974, il a suivi la premièreformation romande en orientation dispensée sur troisans à l’Université de Lausanne. Dès sa première annéede formation, il est engagé dans plusieurs CO. En1992, il a commencé à travailler aussi avec la popula-tion adulte puis en 1996 il a décidé de ne travaillerque dans ce secteur et de se spécialiser dans le coa-ching de compétences. Depuis la création de l’Associa-tion Régionale de Sion - Emplois Temporaires (ARSET)qui propose des solutions aux chômeurs non pris encharge par le programme d’emplois temporaires del’Œuvre suisse d’aide ouvrière (OSEO), il est au béné-fice d’une décharge pour cette activité spécifique. «Avec les adultes, on devient plus des animateurs quedes conseillers en orientation au sens strict du terme»,explique-t-il. Il relève qu’aujourd’hui son activité ne sefait plus seulement en entretien individuel, mais lar-gement dans le cadre de cours collectifs et ces travauxde groupe lui ont permis de prendre la mesure de ladynamique de l’équipe dans certains cas. Dans sonparcours, il a aussi pu assister à l’amélioration de ladiffusion de l’information.

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L’Office d’orientation scolaire et professionnelle du Va-lais romand comprend aujourd’hui une unité centrale(direction, secrétariat de direction et service documen-taire), qui encadre les activités de deux secteurs dis-tincts, le secteur «Ecoles» et le secteur «Adultes».

Le secteur «Ecoles» regroupe 29 permanences sco-laires réparties dans les cycles d’orientation, les écolesde commerce, les écoles de culture générale, les écolespréprofessionnelles et les collèges. Les prestations del’orientation centrées sur les jeunes en fin de scolaritésont nombreuses: exploration des choix professionnels(entretiens, informations, tests, …), organisation destages d’orientation en entreprise, aide au placementen apprentissage, formation et encadrement des maî-tres d’éducation des choix, information accompagnéelors de présentations collectives de métiers ou institu-tions de formation (Passeports-info et forums), etc.

Lors du choix professionnel, l’élève participe activementaux activités proposées par l’orientation, par exemple:

en consultant la documentation,en prenant contact avec l’entreprise,en planifiant un stage.

Le secteur «Adultes» s’adresse aux adultes (chômeursou non-chômeurs) et aux jeunes hors des structures sco-laires. Il propose de nombreuses prestations, individuel-les ou collectives, dans le cadre des centres d’informa-tion et d’orientation (CIO):

consultations individuelles d’orientation et de ges-tion de carrière,conseils pour la maîtrise des techniques de recherched’emploi (rédaction d’offres d’emploi, de curriculumvitae, préparation pour les entretiens d’embauche,création d’un réseau, etc.),

bilans de compétences,procédures de validation d’acquis,ateliers de préparation à l’insertion ou à la réinser-tion professionnelle.

Chaque région socio-économique du Valais romand(Sierre, Sion, Martigny, Monthey) dispose de son CIO.

Le consultant s’engage activement dans la démarchede l’orientation, par exemple:

en consultant la documentation,en préparant un dossier de candidature et d’entre-tien d’embauche,en établissant des contacts avec une entreprise,en planifiant un stage.

Le service de documentation élabore, produit, metà jour et diffuse différents moyens d’auto-informationmis à disposition dans les locaux de l’OSP (permanencesscolaires ou CIO) ou par internet (www.orientation.ch,www.vs.orientation.ch, www.bop.ch).

Ces informations, sur support papier ou multimédia,permettent de répondre à de nombreuses questionssur les filières de formation, les débouchés, les profes-sions ou fonctions professionnelles, les possibilitésd’apprentissage, les offres de perfectionnement ou deformation continue, etc.

Les prestations de l’OSPL’orientation scolaire et professionnelle valaisannes’exerce dans une perspective éducative et continue.Ces deux critères fixés dans la Loi cantonale de l’instruc-tion publique de 1962 guident l’ensemble des presta-tions. L’orientation se veut un processus durant lequel

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Secteurs et prestations de l’OSPSecteurs et prestations de l’OSP

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une personne apprend progres-sivement à construire un projetprofessionnel adapté. Cet ap-prentissage peut être plus oumoins autonome et rapide enfonction des situations. C’estpourquoi l’OSP propose desprestations adaptées aux be-soins en fonction de trois gran-des catégories: l’auto-informa-tion, l’information accompa-gnée et le conseil. Le nombre depersonnes concernées diminueen allant de l’auto-informationau conseil (cf. schéma: pyramidefoncée), mais l’investissementdes conseillers en orientationest inversement proportionnel.

L’auto-informationL’objectif des prestations d’auto-information (fichessur les écoles et les métiers, liste de places d’apprentis-sage…) est de fournir au public des outils qui lui per-mettent de trouver de façon autonome des réponses àdiverses questions concernant les professions, les for-mations, le marché du travail ou le processus d’orienta-tion. Il s’agit d’informations tous publics qui sont four-nies au moyen de différents documents mis à disposi-tion dans les locaux de l’OSP (permanences scolaires ouCIO) ou par internet.

L’information accompagnéeL’information accompagnée (par exemple les Passe-ports info et forums pour les élèves du cycle d’orienta-tion et des écoles du 2e degré) vise à apporter au publicdes éléments d’information personnalisés concernantégalement les professions, les formations, le marché dutravail ou le processus d’orientation. Elle implique laprésence d’un professionnel susceptible de répondre de

façon individualisée aux questions de chacun. Ces pres-tations passent par une collaboration avec les différentspartenaires impliqués dans le processus d’orientation(parents, enseignants, entreprises, associations profes-sionnelles, institutions partenaires).

Le conseilLes prestations de conseil en orientation permettentd’apporter un soutien personnalisé et confidentielqui tient compte de la spécificité de chaque situation.Il ne s’agit plus seulement de transmettre les informa-tions, mais d’aider les personnes à construire un projetscolaire ou professionnel intégrant tous les paramè-tres en jeu. Le conseil se pratique dans un esprit departenariat et vise à aider la personne à trouver elle-même des solutions. Les principales modalités duconseil en orientation sont les entretiens brefs, lesconsultations individuelles d’orientation ou l’orienta-tion en groupe.

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La vision de l’OSP

Offres spécifiques individualisées

Offres tous publics générales

Expertises

Orientation en groupe

Passeport info et forum

Soirées de parents

EDC

CD ROM Production documentaire

Prêt de dossiers et vidéos

sur les métiers

Consultationsd'orientation

Entretiens brefs

Entretiens d’information

Journées d'information

Information aux enseignants

Catalogue des placesd'apprentissage

Site internetAuto-

information

accompagnée

Conseil

Information

Tout comme l’ensemble du Département de l’éducation,de la culture et du sport (DECS), l’OSP du Valais romand etson pendant haut-valaisan le SBO (Berufsberatung) ont ré-cemment redéfini dans un même esprit leurs missions et lavision de leur travail. Cette réflexion s’est faite avec l’en-semble des collaborateurs de l’Office. Quatre mots-clés ont été retenus pour l’OSP du Valais ro-mand, à savoir, A comme accompagnement, V comme va-lorisation, E comme environnement et C comme conti-nuité. Voyons les messages qui se cachent derrière AVEC:

«Nous voulons aider les personnes à s’aider elles-mêmes.Nous les amenons à découvrir et exploiter leurs ressour-ces pour construire leurs projets de façon autonome.»

«Nous voulons être le centre de compétences reconnupour l’orientation et le développement de carrière.Dans notre pratique, nous garantissons professionna-lisme et éthique.»«Nous mettons les besoins de nos clients au centre duprocessus de conseil et construisons avec eux des solu-tions qui intègrent l’environnement social, culturel etéconomique.» «Nous voulons que les adolescents et les adultes puis-sent bénéficier de notre aide spécialisée pour leurorientation tout au long de leur parcours scolaire etprofessionnel.»

Source: Brochure sur la Vision de l’OSP.

Les différents types de prestationsde l'orientation scolaire et professionnelle

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A l’interface des partenaires de la formation de baseet continue, de l’emploi et de la réinsertion, de l’orien-tation, du conseil et du développement de carrière,l’OSP développe et entretient des collaborations mul-tiples. Parmi les principales relations, on trouve lesécoles des différents degrés, les associations profes-sionnelles et syndicales, les offices régionaux de place-ment, mais aussi le Service cantonal de la jeunesse, lescentres médico-sociaux, la Ligue valaisanne contre lestoxicomanies, etc… Si les conseillers en orientationsont globalement satisfaits des collaborations entrete-nues avec leurs différents partenaires, la réciproqueest-elle valable?

La collaboration avec les écoles

Aux dires des uns et des autres, les liens entre lesconseillers en orientation et l’école se sont resserrés aufil des ans, du fait que chacun a pris conscience de ceque l’autre pouvait apporter pour aider les jeunes às’orienter. La conjoncture difficile a assurément jouéun rôle dans cette évolution et aujourd’hui l’école,aux yeux de l’orientation, se sent très concernée parl’avenir scolaire et professionnel des jeunes qu’elleforme, ce qui facilite le partenariat.

Bien sûr, tout n’est pas rose pour autant. Même sil’orientation remplit ses missions en présentant les di-vers choix possibles et en aidant l’élève à mieux seconnaître, à développer ses possibilités ou à trouverune place de stage, certains enseignants ou parentsont parfois une attente disproportionnée en lui de-mandant d’être «une agence de placement», ce quin’est pas son cahier des charges.

L’avis de Jean-François Guillaume, enseignant etdirecteur du CO de St-Guérin à SionJean-François Guillaume, enseignant et directeur duCO de St-Guérin à Sion, apprécie l’important travail del’orientation effectué au sein de l’école. Il s’interrogecependant sur le fait que les conseillers en orientationprésentent de multiples métiers avec des voies de for-mations diversifiées aux élèves alors que les placesd’apprentissage sont limitées et les exigences pour lesconditions d’entrée en hausse. Ce qui l’inquiète égale-ment, c’est le nombre de jeunes qui abandonnent unapprentissage et demandent à revenir au CO. Pour lui,la faute ne revient pas seulement à l’orientation et ilestime qu’il y a du côté de l’école aussi un effort àfaire pour remotiver les élèves. Il note que lorsqued’anciens élèves du CO ayant terminé leur apprentis-sage viennent présenter leur parcours aux élèves, lemessage passe bien. C’est une piste à développer selonlui. Idem lorsque des professionnels parlent de leurmétier en classe. «On s’achemine vers une meilleurecollaboration entre les matières enseignées et les pro-fessions», se réjouit-il. Autant dire qu’il est favorable à une école orientante,estimant que ce n’est pas une charge, mais bien l’unedes missions de l’école. Interrogé sur ce qui a le pluschangé dans les choix d’orientation, il relève qu’il ob-serve depuis peu une amorce de changement, avecdes élèves de section secondaire qui choisissent la voie

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Les collaborations de l’OSP:regards de partenaires

Les collaborations de l’OSP:regards de partenaires

Les courants en psychologie de l’orientation

De manière un peu caricaturale, on peut observer troisgrandes périodes de l’orientation scolaire et profes-sionnelle en Valais depuis 1944. Les courants se sontsuperposés sans s’annuler pour autant.

Adéquation (Métier) - S’orienter, c’est trouver un mé-tier qui nous correspond.Jusque vers 1975, on avait dans l’idée que l’orienta-tion était là pour aider la personne qui en avait besoinà trouver le métier qui lui correspondait. Les outils pri-vilégiés de cette orientation étaient les tests et les ty-pologies de métier.

Apprentissage (Projet) - S’orienter, c’est apprendre àconstruire un projet.Certainement liée à un changement de société, l’opti-que de l’orientation est devenue plus éducative, avecl’établissement d’une relation de partenariat avec lapersonne en demande. C’est dans ce courant qui per-dure encore qu’est née l’éducation des choix.

Insertion (Emploi) - S’orienter, c’est gérer ses compé-tences en vue d’une insertion professionnelle.Dans les années 90, avec l’apparition du chômage,c’est la notion d’insertion professionnelle qui aémergé dans l’approche de l’orientation, tant scolaireque professionnelle. Et dans cette logique de l’inser-tion, l’orientation devient une manière d’aider lesgens à gérer leurs compétences dans un monde enconstante mutation.

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de l’apprentissage ou de la maturité professionnelleplutôt que celle du collège, preuve que la revalorisa-tion de certaines filières est en cours. «Je remarqueque l’orientation touche aujourd’hui autant les élèvesde section secondaire que de section générale. Les élè-ves qui choisissent d’aller au collège n’ont peut-êtreplus besoin de l’orientation une fois qu’ils ont pris ladécision, mais c’est utile pour tous les autres et ils sontnombreux», observe-t-il par ailleurs.

L’avis de Marius Dumoulin, enseignant et recteurdu collège de la Planta à SionPour Marius Dumoulin, enseignant et recteur du col-lège de la Planta à Sion, l’orientation au collège est ab-solument nécessaire, ce d’autant plus qu’elle est dou-ble, avec l’orientation des 1re et des 2e année vers d’au-tres filières du secondaire II et celle des 4e et 5e annéevers le post-gymnase. Il constate une importance crois-sante de l’orientation depuis une quinzaine d’années:«Je suis d’avis que la charge attribuée à notre conseil-lère en orientation est de plus en plus grande, parceque les effectifs et donc le nombre de demandes aug-mentent sans que son temps de travail ne soit adaptéen conséquence.» Pour alléger quelque peu sa tâche,l’organisation des déplacements lors des journées por-tes ouvertes dans les universités par exemple, aupara-vant dévolue à l’orientation, est désormais assuméepar l’établissement. Avec la mise en œuvre de la Décla-ration de Bologne et les changements au niveau desformations au secondaire II et au tertiaire, il note queles jeunes sont de plus très demandeurs d’information.

Le recteur du collège de la Planta à Sion observe queles enseignants sont sensibles à l’orientation de leursélèves, même s’ils n’ont pas la même implication qu’auniveau du cycle d’orientation. «Avec la nouvelle matu-rité gymnasiale et ses nombreuses options spécifiqueset complémentaires, les enseignants gèrent l’orienta-tion qui doit se faire à l’intérieur du système gymna-sial. Les tâches sont donc bien séparées entre orienta-tion interne et externe et la conseillère en orientations’occupe des élèves qui quittent le collège durant lespremières années, sans forcément avoir raté leur an-née scolaire, et de ceux qui partent suivre une forma-tion tertiaire au terme de leurs études gymnasiales.»Marius Dumoulin est pleinement satisfait de ce qui a étémis en place, fruit d’une étroite collaboration entrel’OSP et les directions de collège. A propos des défis pourles prochaines années, il dit: «Ce que nous souhaitons,c’est le maintien des mêmes prestations au minimum.»

La collaboration avec les associationsprofessionnellesL’OSP collabore régulièrement avec les associationsprofessionnelles. En tant que représentant des métiersde l’artisanat du bâtiment et ayant de nombreux par-tenaires privilégiés dont l’Union valaisanne des arts etmétiers (UVAM), le Bureau des métiers entretient unerelation permanente avec l’OSP.

L’avis de Pierre-Noël Julen, directeur du Bureaudes métiersDes actions concrètes et ciblées mettent en œuvre cepartenariat. Ainsi dans le cadre des Passeports infospermettant aux jeunes de découvrir le monde du tra-vail, le Bureau des métiers signale les entreprises accep-tant de recevoir des jeunes. C’est également le cas pourles stages. Lors des forums ou festivals de métiers, il y aégalement collaboration avec l’OSP. L’échange d’infor-mations avec l’OSP ne s’arrête pas là, puisqu’on peutencore citer entre autres l’enquête annuelle sur les pla-ces d’apprentissage disponibles. Et pour la validationd’acquis, ils travaillent aussi de concert, même si, commel’explique Pierre-Noël Julen, le Bureau des métiers ex-prime quelques réticences sur le processus: «Dans laplupart des professions qui ont un système de forma-tion, il y a la crainte que ce système ne porte ombrageaux apprentissages. Dans certains métiers ce systèmepeut toutefois rendre service.» Pour Pierre-Noël Julen, l’inquiétude pour l’avenir con-cerne surtout la baisse de niveau des jeunes qui entrenten formation professionnelle et le manque de relèveprofessionnelle dans certaines professions manuelles.Même s’il constate une légère amélioration de la situa-tion depuis peu, il considère que l’orientation a un rôlefondamental à jouer, tout comme l’école et la société,car l’enjeu est collectif. Avec la création de la maturité professionnelle et desfilières HES, la voie professionnelle commence à être

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Le métier de conseiller en orientation

Sur www.orientation.ch, on peut lire ceci à propos dumétier de conseiller en orientation: «Le psychologueconseiller ou la psychologue conseillère en orientationaide les jeunes en fin de scolarité et les étudiants àchoisir une formation correspondant à leurs goûts et àleurs capacités. Ils sont aussi au service des adultes quidésirent entreprendre une formation, se perfection-ner ou changer de métier. Leur rôle est de conseiller etd’informer.»Sur le plan de la formation, en Suisse romande, la for-mation de psychologue conseiller en orientation oude psychologue conseillère en orientation s’acquiertpar des études universitaires. Le premier cycle peuts’effectuer à Lausanne, Genève ou Fribourg, tandisque le deuxième cycle (ou spécialisation) ne peut sefaire qu’à l’Université de Lausanne.Anne-Rita Chevrier, conseillère en orientation à l’OSPcompare son métier à celui d’une sage-femme, en celaqu’elle aide le jeune à accomplir un projet. Elle n’est nila mère du projet, ni le projet. Elle accompagne lanaissance et la réalisation d’un projet.

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revalorisée, mais Pierre-Noël Julensouhaiterait une meilleure informa-tion pour faire passer le message au-près des parents. Par ailleurs, il estd’avis que les efforts entrepris pouraméliorer le dialogue entre l’école etl’économie doivent être poursuivis, etque les enseignants, dès l’école pri-maire, devraient avoir une meilleureconnaissance du monde économique.Concernant le lien entre OSP et en-treprises, la généralisation de la fé-minisation des COSP est parfois sour-ce d’inquiétude. Malgré cela, Pierre-Noël Julen reconnaît que cela peutaussi s’avérer positif puisque c’estcertainement en partie grâce auxconseillères en orientation qu’il y adésormais quelques filles qui choi-sissent des métiers manuels. De ma-nière générale, il pense que les COSPdevraient mieux connaître le milieudes entreprises. Par rapport aux stages et aux Passe-ports infos, il insiste sur la volonté commune d’établirune charte pour améliorer la qualité de l’accueil desjeunes et pour que la découverte des métiers se fassepartout dans des conditions optimales.

La collaboration interinstitutionnelleDès 1996 s’est mise en place en Valais une collabora-tion interinstitutionnelle entre divers partenaires afinde favoriser la réinsertion professionnelle et socialedes demandeurs d’emploi. Les centres d’information etd’orientation professionnelle (CIO) et les offices régio-naux de placement (ORP) sont deux partenaires privilé-giés de ce réseau d’aide qui concerne aussi bien l’éco-nomie, l’éducation, la santé et le social. C’est à traversune convention que sont prévues les conditions de col-laboration entre les CIO et les ORP. Les CIO sont notam-ment mandatés pour offrir, sur décision des conseillersen personnel des ORP, diverses prestations, répartiesen cours collectifs et consultations individuelles si né-

cessaire. L’accès aux prestations du CIO est ouvert aussibien aux chômeurs, aux personnes en fin de droit, auxusagers des services sociaux qu’aux adultes décidantd’y recourir de leur propre initiative.

L’avis de Philippe Frossard, ancien conseiller enorientation et actuel coordinateur des ORPPour Philippe Frossard, ancien conseiller en orientationet actuel coordinateur des ORP en Valais, les missionscomplémentaires des CIO et des ORP sont claires: «LesCIO ont pour vocation de permettre aux usagers de défi-nir des projets professionnels et de les réaliser alors queles ORP ont pour mission le placement.» La différence sesitue donc au niveau de la précision de la cible. Bien quel’approche interinstitutionnelle soit passablement avan-cée en Valais et même si un nouveau modèle de fonc-tionnement a été décidé en 2001, le coordinateur desORP estime que des améliorations doivent encore êtrefaites, tant au niveau des synergies multilatérales que bi-latérales, pour mieux répondre aux besoins de l’usager.Il reconnaît volontiers que ce type de collaboration com-plique au début le fonctionnement de chaque institu-tion, mais remarque que cela permet assez vite de conju-guer les efforts en tenant compte des compétences réci-proques et de mieux prévenir les obstacles. Pour l’avenir, le processus de validation d’acquis lui sem-ble être un outil fondamental que doit encore dévelop-per l’Office d’orientation scolaire et professionnel. Phi-lippe Frossard est d’avis que les CIO pourraient par cebiais stimuler la formation continue, en proposant dessolutions plus souples que celles qui existent aujour-d’hui. Bref, l’avis du coordinateur des ORP rejoint celuides conseillers en orientation des centres d’informationet d’orientation professionnelle: s’ils perçoivent cettecollaboration valaisanne comme assez unique, ils n’oc-cultent pas le fait que le défi reste de taille.

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Le métier de rédacteur documentaliste

L’orientation scolaire et professionnelle du Valais ro-mand a fait le choix d’avoir des rédacteurs documen-talistes disposant de la même formation de base queles COSP. Anne Monnier, rédactrice documentaliste à l’OSP, es-time que son expérience en psychologie l’aide dans ledéveloppement de documents utiles sur le terrainpour les autres COSP, ce qui serait plus difficile si ellene connaissait pas les besoins du métier.

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La collaboration entre les conseillers en orientation etles enseignants qui donnent les cours en éducation deschoix (EDC) est naturellement très étroite. Les nou-veaux moyens mis entre les mains des élèves pour les ai-der à avancer dans leurs recherches d’une formation oud’une profession sont largement appréciés.

Rencontre avec Marie-France Guex-Le-maire, qui enseigne le français dans lesdivers degrés du CO et l’éducation deschoix (EDC) aux élèves de 3e année, pouren savoir un peu plus sur cette collabora-tion. Depuis quelques années, elle a l’im-pression que l’école se sent nettement plusimpliquée dans l’orientation scolaire et pro-fessionnelle de ses élèves. Tout en laissant laquestion ouverte, elle se demande s’il ne se-rait pas temps de réfléchir dans quelle mesure l’écoledevrait valoriser les compétences autres que verbales, defaçon à permettre aux élèves en panne avec les matiè-res scolaires d’être reconnus pour ce qu’ils savent faire.

Marie-France Guex, comment se passe la colla-boration avec l’orientation?Notre collaboration est très souvent informelle, maisnos missions réciproques sont clairement définies, defaçon à ce que nous soyons complémentaires. Jedonne des filons pour aider les jeunes à se motiver

pour le futur, à définir ce qu’ils veulent faire en se dé-couvrant eux-mêmes mais aussi, dans une perspectiveplus concrète, à trouver la manière appropriée de secomporter face à un futur employeur. Je suis là pourleur permettre de connaître l’éventail des possibilités

et de voir plus loin dans l’avenir. Ar-lette Délèze-Devanthéry, la conseillèrede notre centre, passe en début d’an-née dans les classes et ensuite j’encou-rage les élèves qui ne parviennent pas àeffectuer un choix à la rencontrer.

En 3e année de CO, les jeunes ont-ilsgénéralement une idée précise quantà leur avenir?

Il y en a, mais certains ne savent absolumentpas ce qu’ils vont faire l’année suivante et

c’est à nous de leur faire prendre conscience qu’ilssont en dernière année du cycle et que – quoi qu’il ad-vienne – ils devront effectuer un choix en fin d’année.Quelquefois c’est assez problématique parce qu’en fé-vrier ils n’ont encore rien décidé et nous ne pouvonspas effectuer la démarche à leur place.

Y a-t-il une évolution sur l’attitude des jeunesface à l’orientation?Au fil des ans, il me semble qu’ils savent de mieux enmieux ce qu’ils vont faire après le CO. Cela s’explique

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Enseignants EDC et COSP:une collaboration particulière

Enseignants EDC et COSP:une collaboration particulière

Pierre-Alain Nanchen, enseignant au CO des Collines à Sion, donnant des cours d’EDCà des élèves de 2e année

Pour Pierre-Alain Nanchen, «les cours d’éducation deschoix sont indispensables parce qu’ils ouvrent vers les pro-fessions et permettent une meilleure connaissance de soi».Il trouve le matériel EDC très agréable, bien conçu pédago-giquement et facile à utiliser de par la progression intro-duite. Enseignant l’EDC à des élèves faibles (ES), il consi-dère cependant que la matière est trop dense et qu’elledoit être simplifiée pour eux. Donnant aussi des cours d’appui à des apprentis en diffi-culté, il connaît les conséquences que peut avoir uneorientation mal ciblée. «La collaboration entre les ensei-gnants et les conseillers en orientation est indispensable etchacun a un rôle très précis à jouer», souligne-t-il. Lui-même collabore régulièrement avec Valérie Crettaz, la

conseillère en orientation de son centre, ainsi qu’avec l’Of-fice de Réadaptation professionnelle de l’Assurance-Invali-dité (ORAI). Lors de l’organisation de stages, il apprécied’avoir le soutien de la conseillère en orientation en cas dedifficulté et son aide lui est également très utile lorsqu’ils’agit d’évaluer un élève. Le fait que l’enseignant EDCconnaisse l’élève sous d’autres facettes que le conseiller enorientation est précieux aux yeux de Pierre-Alain Nanchen:«L’élève a besoin de son propre regard sur lui-même, decelui de l’enseignant EDC et de celui du conseiller en orien-tation pour multiplier les chances de trouver son cheminprofessionnel.» Entièrement acquis à l’idée de l’écoleorientante, il est enchanté qu’un travail commun encoreplus important soit envisagé.

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par les efforts conjoints de l’orientation et de l’école.Dès la 2e année du CO ils ont déjà des cours d’EDC et lapossibilité de faire des stages, ce qui leur apportebeaucoup. A cela s’ajoute qu’autrefois les parents sefaisaient aussi moins de souci alors qu’aujourd’huiavec la situation économique difficile ils prennent plusen charge l’orientation de leurs enfants.

Avec la complexification des filières de forma-tion et les changements au sein des professions,cela doit être paradoxalement plus difficile pourles parents d’aider leurs enfants à s’orienter…C’est vrai que c’est plus compliqué parce que les for-mations et les professions évoluent constamment. Lorsde la première réunion de parents de l’année, je passeune partie de la soirée à expliquer les derniers change-ments. Et dans la mesure de ses disponibilités, laconseillère en orientation participe à cette discussion.Sinon je propose aux parents de prendre contact avecelle pour les questions liées à l’orientation.

Que pensez-vous de l’approche orientante, im-pliquant davantage les différents partenaires del’école dans l’orientation des jeunes?Je crois que le contexte actuel conduit effectivementvers cette approche orientante. A mon sens, il est trèsimportant d’avoir un contact dès le départ avec les pa-rents. C’est notre tâche de les amener à participer àcette nouvelle approche de l’orientation.

Qu’est-ce qui pourrait à votre avis être améliorédans l’orientation des jeunes?On pourrait imaginer des supports encore plus perfor-mants ou des stages représentant mieux les différentsmétiers. Il faudrait pouvoir donner aux jeunes une vi-sion moins stéréotypée des professions. Je me de-mande par ailleurs s’il n’y aurait pas aussi quelquechose à améliorer du côté des entreprises pour qu’el-les soient moins en retrait.

( Résonances - Octobre 2004 17

La validation d’acquis

Créée en 2001, l’association Valida, avec son systèmesuisse de reconnaissance des acquis, distingue trois ni-veaux dans la validation d’acquis:

Il y a tout d’abord la reconnaissance personnelledes compétences qui peuvent par exemple être lis-tées dans un portfolio de compétences, avec ousans l’aide d’un expert. Cette première phase peutêtre utilisée à des fins diverses, en vue d’une évolu-tion personnelle, d’une orientation profession-nelle, d’une formation continue, d’une recherched’emploi…

L’étape suivante est la reconnaissance institution-nelle (RI) de ces compétences listées qui est effec-tuée par un ou des experts.

Vient enfin la validation, étape plus administra-tive, qui consiste à mesurer l’équivalence des com-pétences reconnues par les experts sur la base descritères pour l’obtention d’un diplôme officiel.

Dès 1997, le Valais a été pionner dans la deuxièmeétape de cette procédure, en délivrant un papier can-tonal, insuffisant pour obtenir un diplôme par équi-valence mais qui s’avère très utile sur le marché dutravail, car pour un patron ce sont précisément laliste des compétences transversales d’une personnequi sont susceptibles de l’intéresser pour un travaildonné.

Genève a ensuite rattrapé son retard en proposant laprocédure complète jusqu’au CFC, le certificat fédéralde capacité étant le sésame qui ouvre les portes de laformation continue. Dans certains pays, il est d’ores etdéjà possible d’obtenir une licence universitaire decette manière, ce qui peut permettre à des autodidac-tes de faire reconnaître leurs compétences. La valida-tion d’acquis n’entre pas en concurrence avec les par-cours de formation «standard», car elle ne s’adressequ’à des personnes au bénéfice d’une expérience pro-fessionnelle de plusieurs années n’ayant pas la forma-tion initiale pour le poste qu’elles occupent. A noterpar ailleurs que le processus d’évaluation peut s’inter-rompre à n’importe laquelle des trois étapes. Le Valaisne souhaite par ailleurs pas que l’étape 2 conduiseobligatoirement à une évaluation modulaire en vuede l’obtention d’un diplôme.

Depuis peu, le Valais mène une expérience pilote surl’ensemble de la procédure (cf. encadré à propos deVal-Form).

Pour en savoir plus: www.valida.ch.(

Pour Marie-France Guex, les rôles de l’enseignant

et du COSP sont clairement définis.

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Comment choisit-on une formation ou un métier? Fa-mille, amis, enseignants et conseillers professionnelssont autant de personnes qui jouent fréquemment unrôle dans notre orientation. Suivons six parcours dejeunes et d’adultes pour voir quelques-uns des méca-nismes qui ont influencé leurs choix, tout au moins se-lon le souvenir qu’ils en ont gardé. Pour Cédric Marge-lisch, c’est surtout l’aide du conseil en orientation quia été déterminante alors que Nathalie Gaillard a toutdécidé par elle-même avec les outils de recherche àdisposition. Quant à Kevin Weinman, il représente da-vantage une voie médiane. Pour les adultes interro-gés, le but à atteindre semble plus net, par contre ilsont besoin d’aide pour réaliser leur projet.

Nathalie Gaillardapprentie médiamaticienne, en 2e année

Après le CO et une année d’école de commerce, Na-thalie Gaillard a opté pour l’apprentissage de média-maticienne. Dans son parcours scolaire, elle a suivi lescours EDC qui ne lui ont pas été inutiles au niveau desméthodes de recherche de l’information. Si elle n’estjamais allée voir un COSP, elle explique que c’est parceque cela ne lui a pas semblé nécessaire, du fait qu’elleavait clairement cerné son domaine d’intérêt. Asseztôt en effet, elle a su qu’elle voulait faire quelquechose en lien avec l’informatique, c’est pourquoi ellepensait que l’école de commerce pouvait lui convenir,cependant elle s’est vite rendu compte que la voie desétudes n’était peut-être pas la sienne. Elle est alorsallée au CIO pour affiner son choix et là elle a décou-vert un métier proche de l’informatique qu’elle neconnaissait pas avant, celui de médiamaticienne. Pouren savoir plus, elle a surfé sur Internet puis, apprenantqu’elle connaissait quelqu’un qui se formait à ce nou-veau métier, elle a pu lui poser des questions et cela l’aconfortée dans sa décision. Et comme elle a trouvéune place d’apprentissage dans ce domaine, elle n’apas eu à changer d’idée. Aujourd’hui, en 2e année, elleest absolument enthousiaste de son choix d’apprentis-sage jusqu’à dire: «Je n’aurais pas pu mieux choisir.»

Cédric Margelischapprenti assistant en pharmacie, en 2e année

A la fin du CO, Cédric Margelisch était sans projet. Lescours EDC ne l’ont guère aidé à se déterminer: «Je trou-vais le matériel agréable et surtout bien illustré, mais je

pense que les cours devraient se faire plutôt par ateliersque collectivement pour être efficaces.» Incapable de sedécider, il a finalement pris rendez-vous avec la COSPde son établissement. Ensemble ils ont tenté de définirses centres d’intérêts. Une fois clairement établi son in-térêt pour le domaine médical, elle lui a présenté plu-sieurs professions possibles en fonction de ses résultatsscolaires: «La conseillère m’a aidé à mieux cerner mesintérêts et à définir un projet professionnel.» Commeles formations retenues – dont ambulancier – ne pou-vaient se faire qu’à partir de 18 ans, il a opté pour lavoie de l’apprentissage. Il a choisi de faire un stage dansune pharmacie. Celui-ci lui a plu et le responsable de lapharmacie lui a alors proposé une place d’apprentis-sage pour l’année suivante. En attente, il a effectué uneannée d’EPP (école préprofessionnelle), niveau santé etsocial. Aujourd’hui Cédric Margelisch est en 2e annéed’apprentissage d’assistant en pharmacie et estimeavoir fait le bon choix. Une fois qu’il aura terminé saformation, il envisage de devenir ambulancier. Pour lui,le fait d’avoir un projet à long terme a été un révéla-teur: «Au CO, je n’étais guère motivé pour apprendre,alors que depuis que je fais un apprentissage qui m’in-téresse c’est totalement différent.» Sans l’aide de laconseillère en orientation, il se dit qu’il aurait bien finipar trouver sa voie, mais probablement en passantbeaucoup plus de temps à chercher un peu au hasard.

Kevin Weinmannaprès une année de stage, il commence la HEVs

Après deux années de cycle, Kevin Weinmann a com-mencé le collège, sans véritable réflexion sur sonchoix, car c’était une sorte d’évidence. Il imaginaitalors devenir criminologue et avait cherché de la do-cumentation sur ce métier via les fascicules Info Top.Cependant, après une année en section scientifique,son professeur l’a aiguillé vers la section économique,du fait qu’il le voyait plus dans l’économie que dansles mathématiques. Se plaisant dans cette nouvelle fi-lière, il s’agissait de trouver vers quelle formation ter-tiaire il souhaitait s’orienter. Dans un premier temps, ila rencontré une COSP qui l’a documenté sur les diffé-rentes voies possibles selon les domaines de l’écono-mie qui l’intéressaient à ce moment-là. Elle ne lui aalors pas parlé de la HEVs, mais comme il le souligne:«Les conseillers en orientation cadrent en fonction dece qu’on leur dit.» Ce n’est qu’ensuite, sur le conseild’une ex-camarade de classe qui avait choisi la HEVs,

18 Résonances - Octobre 2004 )

Jeunes et adultes: les dessousdes choix d’orientation

Jeunes et adultes: les dessousdes choix d’orientation

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qu’il s’est renseigné sur cette possibilité, tout en ayantpar ailleurs visité l’Ecole de gestion à Lausanne. La for-mation à la HEVs lui paraissant plus adaptée à ses inté-rêts, il s’y est inscrit, après l’année de stage exigéepour ceux qui n’ont pas une maturité professionnelle.Pour l’instant, il ne sait pas précisément vers quellespécialisation il se dirigera.

Oslène Giroud-Rochasecrétaire médicale

Au Brésil, Oslène Giroud-Rocha était enseignante. Ar-rivée en Valais, elle a exercé diverses activités et a en-tre autres enseigné le portugais dans le cadre del’Ecole-club Migros. Il y a peu, le dernier de ses enfantsétant suffisamment grand, elle s’est mise à chercherun autre travail. Elle s’est assez vite rendu comptequ’obtenir une équivalence dans l’enseignement se-rait très difficile, avant de se décider pour secrétairemédicale, autre métier qui l’attirait. Ensuite, au chô-mage, elle est allée au CIO, et a trouvé là des person-nes qui l’ont aidée à parvenir à son but. Comme elle leprécise, le soutien familial est aussi essentiel, mais leCIO lui a apporté des réponses plus ciblées: «Je savaisce que je voulais faire, mais je ne savais pas quel che-min prendre». Et d’ajouter: «Le CIO m’a soutenue dansmes recherches tout en me mettant en face de mesresponsabilités.» A force d’insistance, elle a décrochéun stage qui lui a permis de s’assurer de son choix. Ellea ensuite suivi une formation de secrétaire médicale àl’Ecole-club Migros tout en ayant une activité à tempspartiel dans une cave. Début 2005, elle a décroché unstage dans un cabinet médical à Vétroz, cabinet qui l’adepuis engagée à 60% à sa plus grande satisfaction.

Monica Métrailleremployée dans un rayon papeterie d’une grandesurface, fait partie de la première volée Val-Form

Le parcours professionnel de Monica Métrailler est ce-lui de nombreuses personnes qui interrompent leurscolarité ou leur apprentissage pour diverses raisonssans forcément avoir conscience des conséquencespour le futur. Suite à un stage en fin de droit, elle adécouvert d’autres horizons, mais sans CFC, tout rêveprofessionnel était impossible. Démotivée, elle est al-lée voir un COSP qui lui a d’abord redonné un peu de

la confiance perdue avant de lui parler de l’expé-rience-pilote Val-Form pour les vendeuses sans CFC (cf.encadré Val-Form). Lors de l’évaluation d’experts, surl’ensemble des matières du CFC de vendeuse, elle n’aéchoué qu’à la connaissance des marchandises, cequ’elle trouve logique puisque cela fait peu de tempsqu’elle travaille en papeterie. Cette année, elle va sui-vre ce cours avec les apprentis et, au terme de l’année,elle subira le même examen qu’eux dans cette ma-tière. Le processus peut paraître un peu long mais,comme le précise Monica Métrailler, «c’est valorisantdès le début parce qu’on se rend compte qu’on a ac-quis des compétences même sans avoir de diplôme».Le parcours n’est pas pour autant facile: «Le plus diffi-cile c’est de franchir le pas. Aujourd’hui, même sansavoir encore mon CFC, j’ai déjà renforcé mon estimepersonnelle et ma motivation professionnelle et monemployeur a compris que c’était aussi positif pour lui».Après son premier CFC, elle a déjà d’autres projets.

David*en recherche d’emploi

Après une licence universitaire en relations internatio-nales, une formation à l’EPFL en sociologie et techni-que, divers stages et un échange dans le cadre du pro-jet Erasmus, David a travaillé dans le secteur informa-tique, en qualité de chef de projet, avant d’êtrelicencié, suite à une restructuration de l’entreprise.Avant de se retrouver au chômage, il avait entreprisune formation en cours d’emploi dans le domaine del’urbanisme, formation qu’il a poursuivie malgré laperte de son travail. Dans le cadre du chômage, troismesures lui ont été accordées: stage de formation,coaching CIO et cours d’allemand.C’est sur la suggestion de son conseiller ORP que Davida pris contact avec le CIO. Cela lui a surtout permis deretravailler son CV en fonction de son choix d’orienta-tion, d’améliorer ses lettres de motivation, d’affinerses techniques de recherche d’emploi et de se créer unréseau de contacts. Comme il l’explique, ses attentesenvers le CIO étaient limitées mais ont été pleinementremplies: «Au-delà de l’aide technique, le CIO m’aaussi apporté un “support psychologique” pour restermotivé sur la longueur.»

* souhaite conserver l’anonymat

( Résonances - Octobre 2004 19

De gauche

à droite:

Nathalie,

Cédric,

Kevin,

Oslène,

Monica.

(

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Après avoir visualisé l’évolution de l’OSP depuis 1944et rappelé ses prestations actuelles, se pose la ques-tion de l’avenir. Pour les psychologues conseillers enorientation, les défis qui les attendent sont nombreuxet variés. Tous les secteurs, celui des écoles, celui desadultes mais aussi et peut-être surtout celui de la do-cumentation, seront assurément concernés par denouveaux challenges.

Une information simplifiée et en ligneL’enjeu mentionné en premier par chacun des collabo-rateurs de l’OSP interrogés concerne la simplificationde l’information et de son accès. En la matière, tous lesCOSP soulignent cependant l’important travail déjàréalisé par les rédacteurs documentalistes qui, au vu deleurs connaissances de l’orientation scolaire et profes-sionnelle, savent adapter le contenu aux besoins desuns et des autres. Afin d’être en phase avec les change-ments qui ne cessent de s’accélérer, les rédacteurs docu-mentalistes et les conseillers en orientation bénéficientd’un réseau interne sur le web,un blog, leur permettant de pos-ter des informations utiles à tous.L’information virtuelle destinéeau public doit aussi être réguliè-rement mise à jour, ce qui estnettement plus aisé en ligne quesur papier. Les efforts réalisésdans ce secteur sont considéra-bles et, pour preuve, le site suissede l’orientation scolaire et pro-fessionnelle www.orientation.ch,auquel collaborent activementles rédacteurs valaisans, a obtenula 2e place au «Best of Swiss Web2004».

Une information simplifiée de-vrait permettre de développer lapart d’auto-information, mêmesi l’entretien individuel resteratoujours indispensable, pour ce-lui qui n’a pas encore construitde projet. Tous l’ont explicite-ment relevé, plus les formationset les métiers évoluent rapide-ment, plus les rôles de l’informa-tion mais aussi du conseil sontimportants. Et chacun de citerdes exemples où ils doivent com-pléter l’information sur papier

ou en ligne, même la plus exhaustive, car l’usager nepossède pas cette connaissance qui va au-delà du do-cument.

Promouvoir l’école orientanteL’évolution vers une école orientante et une plusgrande collaboration interinstitutionnelle au niveaudu secteur adulte est en cours, mais la promotion dece concept constituera sans aucun doute un défi ma-jeur de l’orientation ces prochaines années. Les résul-tats le démontrent, l’influence du conseiller en orien-tation est certes minime dans les choix effectués, maiscette part présente une spécificité indispensable enraison de ses connaissances particulières. Cette néces-sité de travailler davantage en réseau et de créer dessynergies visant à développer une culture orientanteest mise en avant par tous les COSP. Cependant cetteapproche, impliquant tous les partenaires de l’école, estplus difficile à mettre en place au collège que dans uneEPP ou une EDD par exemple. Comme le souligne

Anne-Rita Chevrier, c’est assez lo-gique puisque les enseignants aucollège dispensent une forma-tion de culture générale et qu’ilsse sentent dès lors moins impli-qués à ce moment de la scolaritédans l’orientation de leurs élèves.

L’accent sur les valeursPour les COSP, l’accent doit êtremis sur les valeurs. Ainsi que l’ex-plique Anne-Rita Chevrier, c’estune excellente piste à explorer,car celles-ci sont plus stables queles intérêts et complémentairesaux aptitudes. Pour elle, l’exer-cice de hiérarchisation des va-leurs pour toute une cohorted’élèves a été un révélateur.Alors qu’elle imaginait que cer-taines valeurs, comme l’envied’être heureux ou l’ambition,étaient partagées par tous, elles’est aperçue qu’elles pouvaienttrès bien ne pas figurer dans lequinté sélectionné. Pour elle,cette prise de conscience est es-sentielle pour pouvoir accompa-gner, sans vouloir calquer sa pro-pre vision sur celle d’autrui.

20 Résonances - Octobre 2004 )

Les défis de l’orientationLes défis de l’orientation

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Développer la gestion descompétences

Avec la gestion des compétences,l’orientation est certainement entrain de prendre un virage déci-sif, relève Daniel Cordonier, direc-teur de l’OSP. L’une des nouvellesmissions de l’orientation consistedésormais à promouvoir une ges-tion des compétences plus effi-cace, visant à «aider les jeuneset les adultes à valoriser et à dé-velopper leur capital de compé-tences pour augmenter leur em-ployabilité». La validation d’ac-quis entre dans cette logique etest étroitement liée à la promo-tion de la formation continue (cf.encadré p. 17). Quelqu’un qui atravaillé dans un secteur pendantdes années, sans pour autant avoirla formation requise à la base, adéveloppé des compétences qui,dans le système de validation desacquis, méritent d’être reconnuessocialement et sanctionnées parun diplôme si elles sont équivalen-tes à celles exigées par le titrestandard. Avec ce système, unepersonne de 40 ans suivrait plusvolontiers une formation complé-mentaire que si elle devait tout re-commencer à zéro. Le développement des formationsmodulaires devrait par ailleurs faciliter ces formationscomplémentaires. L’attestation des compétences acqui-ses professionnellement est extrêmement récente et leValais est en train d’y réfléchir en menant un projet-pi-lote (cf. encadré p. 24), afin de mettre en place des outilsrigoureux. Pour l’heure l’expérience se limite au CFC etne concerne que quelques professions. En dehors de ce

processus complet, la validation d’acquis en Valais peutaussi délivrer un certificat cantonal signé par le DECS.Comme le souligne Daniel Cordonier, même si un pro-cessus comme Val-Form n’est pas au centre de l’orienta-tion, c’est un outil qui dessine le chemin pour l’avenir.Daniel Cordonier explique que la validation d’acquispeut se situer à un autre niveau et cite une expérienceintéressante menée par l’Office de l’orientation gene-vois visant à développer un outil pour évaluer les six

compétences-clés qu’ils ont défi-nies, à savoir travailler en équipe,communiquer, résoudre des pro-blèmes, organiser, traiter l’infor-mation et encadrer.

Favoriser la transitionécole-emploiSi le rôle de l’orientation s’est tou-jours situé à la frontière école-em-ploi, il s’agit de trouver des solu-tions pour mieux assurer la transi-tion et l’insertion dans le mondedu travail, à travers une collabora-tion optimale avec les associationsprofessionnelles et les entrepri-ses. Ce qui inquiète les conseillersen orientation, c’est le nombrecroissant de jeunes entre 15 et 18ans au chômage. La situation esttout particulièrement délicatepour les jeunes éprouvant des dif-ficultés scolaires. Les conseillers enorientation sont unanimes pourdire qu’il faut absolument quechaque jeune puisse trouver uneformation adaptée à ses compé-tences. Et l’inquiétude relative à lamise en œuvre de la nouvelle loisur la formation professionnelleest grande. Comme le dit entreautres Arlette Délèze-Devanthéry,

«beaucoup de possibilités s’offrent aux meilleurs élèvesmais il reste encore beaucoup à faire pour ceux qui sonten difficulté». Et là le rôle de l’orientation est d’attirerl’attention des décideurs sur les besoins du terrain.

Réfléchir aux structuresQuant à savoir si l’orientation doit conserver ses struc-tures actuelles, tous les conseillers reconnaissent la né-cessité de s’adapter aux besoins. Pour faire face auxmultiples demandes sans l’octroi de ressources supplé-mentaires, ils sont d’avis que des approches plus collec-tives devront être envisagées, par exemple sur le mo-dèle des forums.

La question de l’emplacement des structures de l’OSPsemble secondaire, même si le maintien de l’orienta-tion dans les établissements scolaires semble davantagecompatible avec l’approche orientante qu’une délocali-sation. Et pour eux comme pour les enseignants, laproximité orientation-formation est ressentie commeun atout. Dans le secteur «Adultes», une meilleurecomplémentarité avec les ORP et, de manière pluslarge, une collaboration interinstitutionnelle repenséeet renforcée est souhaitée.

( Résonances - Octobre 2004 21

Ce qui inquiète les conseillers enorientation, c'est le nombre croissantde jeunes au chômage.

S’orienter en hiérarchisant ses

aptitudes, ses intérêts et ses valeurs.

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Outre les grands défis retenus par l’OSP, chaque colla-borateur apporte son regard.

Anne-Rita Chevrier, conseillère en orientation aucollège des Creusets à Sion et coordinatrice pourle secondaire IIConsidérant le choix trop ouvert, Anne-Rita Chevrierse demande s’il n’y aurait pas lieu de recadrer les cho-ses au niveau des formations possibles. Ce qu’elle dé-plore en outre, c’est qu’un jeune en 1re année de col-lège est paradoxalement très limité dans sa réorienta-tion, vu qu’il n’a pas forcément effectué une 3e annéede CO et que c’est elle qui donne accès aux passerelles.Au quotidien, ce qui lui manque le plus, c’est du tempspour ne pas travailler seulement dans l’urgence. Pourelle, c’est un défi majeur, car il est essentiel de prendrele temps nécessaire pour réaliser un processus completd’accompagnement, ce qui n’est pas forcément admisdans notre société si friande de rentabilité immédiate. Anne-Rita Chevrier argumente par ailleurs en faveurd’une orientation bien ciblée: «L’échec et les essaismultiples d’un jeune qui n’a pas d’emblée opté pourl’orientation qui lui convenait a un coût et pourtantpersonne, pas même dans le milieu de l’économie, nepointe cette réalité du doigt.» Jusqu’à présent, les services de l’OSP étaient confiden-tiels, facultatifs et gratuits et le maintien de la gra-tuité des services proposés par l’orientation est à sonavis un autre challenge important. Attachée à la no-tion de service public, elle se dit que si un jour tout nedevait plus être gratuit, il faudrait impérativement ré-fléchir à des solutions de financement pour éviter quecertains usagers n’aient plus accès aux prestations del’OSP.

Daniel Cordonier, di-recteur de l’OSPDevant faire face àtoujours plus de de-mandes sans pouvoirbénéficier de ressour-ces supplémentaires,l’orientation doit, ainsique l’explique le direc-teur de l’OSP, prioriserles demandes et colla-borer davantage avecles divers partenaires,de façon à pouvoir con-

centrer les efforts sur ceux qui en ont le plus besoin.«L’école étant l’un des partenaires-clés, c’est donc àpartir de là que nous sommes en train de développer leconcept d’école orientante, sur la base de ce qui a étéfait au Québec dès les années 90», explique Daniel Cor-donier. L’objectif est de promouvoir une collaborationrenforcée avec les différents partenaires de l’écolepour que chaque élève ait un projet motivant, sachantque les élèves ayant un projet décrochent moins del’école.» La construction du projet devient un travailcommun pour l’ensemble des acteurs de l’école, ensynergie avec les spécialistes de l’orientation. Pour relever ce défi, Daniel Cordonier signale que l’OSPmet actuellement sur pied une bourse de projets detype orientant qui sera proposée aux écoles, de façon àce que les enseignants puissent disposer des outils né-cessaires: «Nous venons de publier une brochure d’unevingtaine de pages qui sera distribuée à tous les ensei-gnants d’informatique afin qu’ils puissent proposer àleurs élèves de surfer sur des thèmes ou des sites liés àl’orientation. Là on est précisément dans l’approcheorientante, mêlant informatique et orientation.» Le di-recteur de l’OSP souligne que cette conception orien-tante se développe aussi avec les adultes, sous la formed’une plus grande collaboration interinstitutionnelle.

Arlette Délèze-Devanthéry, conseillère en orien-tation au CO Ste-Marie à Martigny et au CO àLeytron, coordinatrice pour le secondaire ISi Arlette Délèze est d’avis que le conseiller en orienta-tion n’a pas à fournir l’information sur les formationset les métiers dans la phase initiale de recherche, ellejugerait utile d’avoir davantage d’éléments concretset donc de se rendre sur le terrain plus fréquemmentpour guider un jeune vers tel ou tel domaine profes-sionnel en étant au plus près de la réalité. Cela l’en-thousiasmerait de pouvoir faire des stages en entre-prises, sachant que cela serait certainement constructifpour son métier de COSP. Elle cite un important défi relatif au lien entre écoleset entreprises: «Pour se rapprocher et mieux collabo-

22 Résonances - Octobre 2004 )

Les défis de l’OSP:témoignages des COSP

Les défis de l’OSP:témoignages des COSP

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Prochain dossier:

Le vocabulaire: un apprentissageinterdisciplinaire et continu

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rer, l’école et le monde de l’économie ont un effortà faire, en premier lieu en adoptant un vocabulairecommun.»Pour elle, l’école devrait de son côté valoriser les com-pétences acquises hors scolarité afin de remotiver lesjeunes en difficulté scolaire. Elle pense qu’il faudraitpar ailleurs axer davantage l’orientation sur les va-leurs et que des outils doivent encore être développésdans ce sens.Arlette Délèze estime que l’augmentation du nombred’élèves par conseiller en orientation impliquera desadaptations au niveau de l’organisation: «Cela obli-gera certainement à travailler avec des groupes élèvesayant des intérêts communs, mais il n’empêche qu’ilsera toujours nécessaire d’orienter les jeunes indivi-duellement.»

Jean-Michel Giroud,responsable du CIOà MontheyPour Jean-Michel Gi-roud, l’un des enjeuxprioritaires pour l’ave-nir sera de parvenir àgérer la complexité so-cio-professionnellecroissante tout en con-tinuant à apporter desaides répondant auxbesoins des usagers.Pour lui, la part «pré-ventive» de l’orienta-

tion est essentielle, d’où l’importance de l’auto-infor-mation. Il voit aussi un grand défi à relever sur le planstructurel pour pouvoir dire plus clairement les mis-sions de l’orientation. L’activité du conseiller en orientation implique unegestion de problématiques et d’insertion profession-nelle toujours plus large, alors peut-être que la profes-sion, en se diversifiant comme elle l’a fait ces dernièresannées, a pris le risque de chevaucher sur d’autres mé-tiers, d’où une nécessité de recadrage. Jean-Michel Gi-roud insiste par ailleurs sur la nécessité de disposerd’un espace de créativité pour que ce métier continueà s’adapter harmonieusement. «Les soucis de dévelop-pement, d’innovation et d’ouverture doivent demeu-rer au centre de nos préoccupations», commente-t-il.

Jean-Claude Lambiel, conseiller en orientationau CO de St-Guérin à SionPour Jean-Claude Lambiel, le principal défi pour l’ave-nir, c’est l’intégration de tous les jeunes ayant des dif-ficultés scolaires dans le monde professionnel. Dans lecadre de la nouvelle loi sur la formation profession-nelle, le remplacement de la formation élémentairepar une attestation fédérale sur deux ans l’inquiète,en raison de la hausse des exigences. Il espère que lecanton prendra au plus vite les dispositions nécessaires

pour éviter qu’une frange de jeunes ne soient laisséspour compte. Il précise aussi que parfois le conseilleren orientation peut être vu comme un «briseur de rê-ves», mais qu’il ne l’est jamais sur la base de son seulavis.Il signale un autre défi relatif au tri de l’information.Pour lui, l’essentiel est de donner les outils aux jeunespour qu’ils puissent mener leurs recherches par eux-mêmes. Et de souligner: «Le programme d’éducationdes choix me paraît être un outil adapté.» Il rappellecependant que cette étape de recherche d’informa-tions ne correspond toutefois qu’à une petite partiede l’orientation.

Jean-Marc Marini,COSP 1er degré-2e de-gré-adultes à Sierreet à MartignyJean-Marc Marini penseque c’est tout d’abordla formation des COSPqui doit être repensée,pour qu’elle soit plusen prise avec le terrain.Selon lui, le conseilleren orientation est làpour simplifier, aussiil trouve par exempleinutile d’encombrer les

esprits avec des schémas complexes sur les voies deformation, tout particulièrement lors des présenta-tions aux parents. Et d’ajouter: «Nous devons aussimieux expliquer ce que sont les compétences transfé-rables et montrer ce qu’elles peuvent apporter àl’école et au monde de l’entreprise.»Si la maturité professionnelle a largement contribué àla revalorisation de certaines professions, il constatequ’il reste encore beaucoup à faire, car les discours desgens sont encore très contradictoires en ce qui con-cerne les métiers manuels. L’orientation des adultes, en pleine progression cesdernières années, a développé des outils égalementutilisables avec les jeunes, comme le portfolio. Et Jean-Marc Marini rêve de la généralisation du portfolio etdu bilan de compétences. «Tous les patrons n’ont pasencore compris l’intérêt pour eux du bilan de compé-tences», regrette-t-il.Contrairement à d’autres, Jean-Marc Marini ne con-sidère pas vraiment le système des passerelles commeune innovation: «Des passerelles ont toujours existé,sauf qu’elles n’étaient pas officielles. Le défi sera deles démocratiser.»

Anne Monnier, rédactrice-documentaliste à l’OSPAnne Monnier estime que la documentation est à unepériode charnière entre le papier qui reste pour cer-tains le support privilégié et le tout en ligne qui per-met une mise à jour immédiate. «Ce n’est pas la même

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chose de pouvoir consulter un classeur que d’avoir ac-cès à l’information parcellisée sur Internet, aussi de-vons-nous beaucoup réfléchir à cette question du sup-port», remarque-t-elle. La circulation interne de l’information via internet estaussi en développement pour éviter le décalage alorsmême que les changements se multiplient. Et AnneMonnier d’expliquer: «Chaque collaborateur peut dif-fuser un billet via notre nouveau journal de bord desconseillers en orientation. La masse des informationspeut ensuite être triée via à un moteur de recherche,ce qui constitue une aide précieuse.»

Alexis Voide, COSPadultes, CIO de SionAlexis Voide voit dansle choix des nouveauxCOSP un important dé-fi pour l’avenir. Pourlui, le personnel aujour-d’hui manque peut-être parfois de fer-meté, car de son pointde vue il est essentielque les COSP respon-sabilisent les usagerstout en ayant une ap-

proche très cadrée de l’orientation. Face à la féminisa-tion massive de la profession, il est d’avis qu’un meil-leur équilibre entre hommes et femmes COSP seraitprofitable à terme. Toujours en lien avec le profil desCOSP, il estime important que les jeunes collabora-teurs s’impliquent dans la vie locale, de façon à créerun solide réseau de contacts.Il voit un autre challenge majeur en ce qui concerneles personnes de plus de 50 ans qui perdent leur em-ploi: «Il s’agira de faire en sorte que ces personnespuissent rester du côté de la productivité.»Pour Alexis Voide, il s’avère fondamental de redéfinirles missions de l’orientation pour adultes, de façon àéviter le glissement des COSP vers des tâches d’assis-tants sociaux.Il mentionne également la nécessité de mieux faire con-naître les documents publiés par l’Office. Même de qua-lité, certaines brochures restent méconnues, faute d’unmarketing adapté à notre époque: «Un pourcentage dubudget doit être clairement attribué au marketing.»

24 Résonances - Octobre 2004 )

Val-Form

Val-Form est une procédure de qualification permettant àdes adultes ayant appris leur métier sur le tas d’obtenir unCFC par le biais d’une validation de leurs acquis et de for-mations complémentaires ad hoc. Ce sont l’article 32 de laNLFPr de 2002 (qui remplace l’art. 41 de l’ancienne loi de1978) et la loi cantonale sur la for-mation continue des adultes quiautorisent cette nouvelle procé-dure de qualification expérimen-tée dès 2003 en Valais.

Durant la phase pilote actuelle etpour des raisons budgétaires, laprocédure Val-Form ne s’appliquequ’aux vendeurs (2 sessions avecune dizaine de personnes chaquefois) ainsi qu’aux aides familiales (environ 20 candidats).Les dix premiers vendeurs ont passé l’évaluation d’expertset savent quels modules de formations complémentairesleur sont nécessaires. Les premières certifications (CFC) de-vraient être délivrées d’ici fin 2005.

Dès l’automne 2004, les assistants en soin et santé commu-nautaire (plus de 200 personnes intéressées) et les informa-ticiens (10 préinscriptions) pourront également bénéficier

de cette procédure de qualification. Il s’agit cependant deremplir un certain nombre de conditions d’admission trèsstrictes: justifier d’une expérience professionnelle de 5 ansau moins, s’engager à faire son bilan et à compléter sescompétences par des compléments de formation, avoir une

bonne compréhension de la lan-gue française et être âgé de 25ans révolus au moins.

Les associations professionnelles,les syndicats, l’Office d’orientationscolaire et professionnelle du can-ton du Valais, les centres de for-mation professionnelle et les ex-perts professionnels sont partenai-res de cette procédure. «Même s’il

y a encore des réticences, des entreprises sont depuis peudemandeuses de la validation d’acquis», explique ChristianBonvin, directeur-adjoint de l’OSP et directeur du projet. Lespremiers résultats sont attendus dès lors avec impatience.

Sources: Infos Val-Form, n° 1 et www.valida.ch. Personnes de contact:

Christian Bonvin (direction du projet) 027 606 45 06 Lionel Clavien

(psychologue conseiller) 027 606 45 09 ou Jean-Charles Clavien (for-

mation continue) 027 606 43 92.

(www.valida.ch

Photos des COSPLes photos des conseillers en orientation sont de

Romaine Masserey, stagiaire au CIO.

Page 24: Homo Conexus et Cyber Consulting · et Cyber Consulting omo Conexus et Cyber Consulting 60 ans d’od’orientationrientation L’Office d’orientation scolaire et professionnelle

Quelques sites

www.orientation.ch Le portailsuisse de l’orientation scolaireet professionnelle.

www.bop.ch La bourse des of-fres de perfectionnement enSuisse.

www.vs-orientation.ch Le sitede l’orientation scolaire etprofessionnelle cantonale.

www.valida.ch Le site de l’Asso-ciation suisse Valida (l’OSP est membre collectif de l’As-sociation et Daniel Cordonier en est le vice-président).

www.bbt.admin.ch/f Le site de l’Office fédéral de laformation professionnelle et de la technologie.

www.panorama.ch Le site de la publication spécialiséesur la formation et l’orientation professionnelles.

Quelques numéros de RésonancesJanvier 1989: Orientation scolaire et professionnelleMai 1999: OrientationMai 2003: Les écoles de niveau tertiaireMars 2004: Le secondaire II

Un livre, une revue

Orientation professionnelle etpolitique publique. Commentcombler l’écart. OCDE, 2004.Basée sur un examen conduitdans 14 pays de l’OCDE, cettepublication étudie les moyensqui pourraient éventuelle-ment permettre de remédierau décalage entre les servicesd’orientation professionnelleet l’action gouvernementale.

Elle préconise d’améliorer les mécanismes de coor-dination à l’échelle nationale, d’attacher une plusgrande attention à la recherche et à la collecte dedonnées pour éclairer l’action des décideurs. Elle re-commande également de renforcer et de spécialiserdavantage la formation des praticiens, et de créer desorganismes d’orientation plus spécialisés pour assurerles services.

PANORAMA spécial.L’orientation professionnelle, cent ans de l’associationsuisse pour l’orientation scolaire et professionnelleASOSP. Zurich: éd. ASOSP, août 2003.www.svb-asosp.ch, www.panorama.ch

( Résonances - Octobre 2004 25

www.orientation.ch

Liste des abréviationsCIO Centre d’Information et d’Orientation (desti-

né aux adultes)COSP Conseiller en orientation scolaire et profes-

sionnelle EDC Education des choixEDD Ecole de degré diplômeEPP Ecole préprofessionnelleHES Hautes Ecoles spécialiséesLVT Ligue valaisanne contre les toxicomaniesOSP Office d’orientation scolaire et professionnelleNLFPr Nouvelle loi sur la formation professionnelle

CoordonnéesOffice d’orientation scolaire et professionnelle

du Valais romand - Avenue de France 23 – 1950 SionTél 027 606 45 00 – Fax 027 606 45 04

[email protected] - www.vs-orientation.ch

Illusions et perspectives

L’orientation professionnelle démystifie les métiersde rêve et valorise les activités non spectaculaires.Elle est à la fois une destructrice d’illusions et unebâtisseuse de perspectives.Philippe Gonon, in Panorama spécial pour les centans de l’Association suisse pour l’orientation scolaireet professionnelle ASOSP, 2003.

L’orientation au secondaire IIJe crois qu’un meilleur conseil est indispensable dansles gymnases; il a d’ailleurs été réclamé par unedirective de la CDIP et serait facile à justifier d’unpoint de vue économique, par le taux élevéd’interruptions d’études.Res Marty, in Panorama spécial pour les cent ans del’Association suisse pour l’orientation scolaire etprofessionnelle ASOSP, 2003.

L ’ o r i e n t a t i o n e n c i t a t i o n s

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