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vant dtre adopte par lensemble des pays occidentaux, la transition nergtique tait un concept qui avait fait son apparition, pour la premire fois, dans la politique nergtique allemande de 1980.Ce concept visait le changement du modle nergtique bas essentiellement sur le ptrole, par un autre modle fond sur une source dnergie prenne et moins chre. Cette vision constitue la riposte aux deux chocs ptroliers qui ont gravement secou lconomie de ces pays europens et menac srieusement la scurit de leur approvisionnement en nergie. Le baril est pass alors de 3 dollars au dbut de lanne 1973 35 dollars au dbut de lanne 1980. Ce fut la raison pour laquelle la recherche scientifique sintensifia aboutissant au lancement de llectricit nuclaire industrielle en 1980 et au dveloppement des nergies renouvelables, dont la premire centrale olienne a vu le jour au dbut des annes 90. Sen suivirent deux grands traits sous lgide de lONU. Le premier trait est relatif la dclaration de Rio de Janeiro en 1992 sur lenvironnement et le dveloppement qui a adopt une srie de principes en faveur dune gestion cologiquement rationnelle de lenvironnement. Le deuxime concerne le protocole de Kyoto. Entr en vigueur en 2005, il vise quant lui la rduction des missions de gaz effet de serre. Cest partir de cette date que commencent tre poss, un peu partout dans le monde, les premiers jalons de la politique moderne de lenvironnement.La transition nergtique est redfinie alors pour signifier dsormais la substitution du modle nergtique reposant essentiellement sur lutilisation des nergies fossiles, qui sont puisables et lorigine des missions de gaz effet de serre, par un bouquet nergtique rservant une part importante aux nergies renouvelables et lefficacit nergtique.Quen est-il du cas du Maroc? A linstar des pays europens et juste aprs le premier choc ptrolier, le Maroc avait pris un certain nombre de mesures pour grer la situation engendre par le surenchrissement du baril de ptrole. Le ministre de lEnergie et des Mines fut cr en 1979. Une politique nergtique ambitieuse a t labore cet effet. Grosso modo, cette politique visait rduire la dpendance quasi totale du Royaume du march ptrolier international. Il sagit dintensifier la recherche ptrolire pour le dveloppement des ressources nationales, de dvelopper les nergies renouvelables et dtudier la possibilit du lancement de llectronuclaire. Dans la foule, trois tablissements furent crs: lOffice national de la recherche ptrolire pour intensifier la recherche ptrolire, le Centre national de lnergie et des sciences et des techniques nuclaires pour le lancement de llectronuclaire et le Centre de dveloppement des nergies renouvelables dont la mission essentielle tait la formation des cadres pour initier la recherche dans le domaine des nergies renouvelables. Donc le pays disposait dsormais des outils ncessaires laccomplissement de notre transition nergtique. Malheureusement, ces tablissements ont t vite rattraps par la lourdeur et la bureaucratie administratives et nont pas pu donner les rsultats escompts.Leffondrement du prix du baril de ptrole en 1986 donna un coup de grce lambition incarne par cette politique nergtique. Dans ce sens que pendant un quart de sicle, aucun projet de grande envergure programm na vu le jour. La recherche ptrolire pitine toujours, le nuclaire est carrment abandonn et les nergies renouvelables peinent frayer un chemin vers la concrtisation effective des projets. Les ministres qui se sont succd la tte du dpartement de lEnergie semblent tourner dans le cercle des vieilles routines les empchant de mieux cerner une vision claire sur lavenir de ce secteur vital. Il fallait attendre lanne 2009 pour voir sourdre subitement de cette longue lthargie, une nouvelle stratgie de lnergie qui est base, cette fois-ci, sur le dveloppement des nergies renouvelables et lefficacit nergtique. Cette stratgie prvoit la ralisation avant lan 2020 de deux programmes solaire et olien de 2.000 MW chacun. Ces deux projets, une fois raliss, reprsenteront 42% de la puissance lectrique installe et 14% de notre consommation en nergie lectrique (chiffres disponibles sur le site du ministre charg de lEnergie). Malheureusement, ces programmes sont toujours au stade dappels doffres. Il sen suit que la part des nergies renouvelables (olien et solaire) ne dpasse gure 1% de la consommation nationale. La dpendance du Royaume du march international en nergie fossile stablit toujours 96%. Mme la demande en lectricit subit, depuis une dcennie, un dficit annuel de 1.400 MW qui sont imports depuis lEspagne.Ce constat ngatif et dsolant, hritage dun cumul des erreurs de prvision, qui annonce clairement que notre transition nergtique naura pas lieu, du moins dans un proche avenir, provient du fait que notre politique nergtique souffre dun problme de lincohrence temporelle qui nous empche de passer des intentions laction. Dans ce sens que notre prsent a t toujours dsavou par le futur.Compte tenu de ce qui prcde, les responsables du secteur de lnergie ne semblent pas se soucier de laccomplissement dune vritable transition nergtique. Peut-tre que leur intrt serait dcidment concentr sur la ncessit de combler, dans un premier temps, le dficit chronique en lectricit et dassurer au moins lautosuffisance du pays en matire dnergie lectrique.

Le poids des nergies fossiles

LES nergies renouvelables produisaient 19% en 2006 de llectricit consomme dans le monde et 20% en 2011. Une croissance de 40% (concentre sur lolien et le solaire) est attendue entre 2013 et 2018, qui devront permettre de produire 25% de llectricit produite dans le monde la fin de cette priode. La part de llectricit dorigine nuclaire va decrescendo passant de 17% en 1993 qui marqua son apoge 10% en 2011.Cependant et malgr les efforts accomplis dans le dveloppement du nuclaire et les nergies renouvelables, les nergies fossiles, qui ont certes subi une lgre diminution, continuent dassurer une part trs importante dans la consommation mondiale de lnergie soit 81% en 2010 et 75% en 2035 prcise lAgence internationale de lnergie dans son rapport de 2011.

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