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Page 1: Histoire d'Arthur Charles Leguay 1/2

Sous-lieutenant Arthur Charles LEGUAY

2ème Bataillon de Chasseurs à Pied

Disparu le 30 septembre 1915

Retrouvé le 16 mai 2012 à Massiges (Marne)

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Arthur Charles LEGUAY nait le 15 novembre 1878 au Mans.

En 1897, il obtient son diplôme de Bachelier mention « Lettres – Philosophie »

Le 14 novembre 1899, il est incorporé au 104ème Régiment d’Infanterie afin d’y effectuer son service militaire. Le soldat LEGUAY est libéré des ses obligations militaire le 23 septembre 1900, avec le grade de caporal. Il obtient un certificat de bonne conduite

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Le 5 juillet 1904, il épouse Madeleine GRIMAULT. De cette union, naitront 3 enfants (Jeanne, Pierre et Jacques). Arthur LEGUAY exerçait la profession de zingueur. Le 2 aout 1914, le caporal LEGUAY est rappelé sous les drapeaux par ordre de mobilisation générale. Il rejoint le 28ème Régiment d’Infanterie Territoriale le lendemain. Le 5 août, sa sœur lui envoi une lettre accompagnée de deux médailles pieuses* * ces deux médailles seront retrouvées sur son corps en mai 2012 * ces deux médailles seront retrouvées sur son corps en mai 2012.

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Il est muté sur sa demande au 117ème Régiment d’Infanterie et est nommé sergent le 16 décembre 1914. Le 23 février 1915, Arthur LEGUAY est blessé au combat à PERTHES-LES-HURLUS (Champagne). Il est de nouveau blessé le 14 mars 1915 à SOUAIN (Champagne). Le sergent LEGUAY est promu sous-lieutenant de réserve à titre temporaire le 6 mars 1915. Il est muté au 2ème Bataillon de Chasseurs à Pied le 30 juin 1915 comme lieutenant de réserve à titre définitif. Le 25 septembre 1915, la deuxième grande offensive de Champagne débute. Le 30 septembre, le 2ème Bataillon de Chasseurs à Pied reçoit l’ordre d’attaquer en direction du village de RIPONT, mais avant tout, prendre possession de « l’ouvrage de la Défaite », position solidement tenue par les Allemands entre la Main de Massiges et la Ferme de Maisons de Champagne. Le combat s’engage, les deux premières vagues d’assaut franchissent la première ligne allemande avec beaucoup de pertes. Les survivants atteignent la deuxième ligne au nord de l’ouvrage et sont stoppés par les tirs de mitrailleuses et par une violente contre attaque allemande. Les éléments isolés du 2ème BCP n’ont pas d’autre solution que d’attendre la nuit afin de se dégager. Le bilan est lourd, après une journée de combat, le Bataillon a perdu 14 officiers et 631 hommes de troupe. Parmi les disparus, se trouve le Sous-lieutenant Arthur Charles LEGUAY, 36 ans. JJ (Extraits du journal de marche et opérations du 2ème BCP)

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La terrible nouvelle arrive dans la famille LEGUAY. Mais « disparu » ne veut pas dire mort ! Une lueur d’espoir persiste. L’épouse du commandant DÉTRIE (commandant le 2ème Bataillon de Chasseurs) rend visite à la famille. De nombreux courriers seront échangés, des renseignements seront demandés à la Croix Rouge via la Suisse. Les semaines et les mois passent…

10 octobre 1915 Ma chère petite Marie, Nous n’avons pas d’autres nouvelles. Comme toi, le second mot du commandant ne m’a pas rassuré, je me disais au contraire c’est peut-être une préparation. En me ressassant cette phrase qui est gravée dans ma tête : on ne peut pas dire qu’il soit tué. On l’a vu tomber blessé. Je me dis : tombé pour ne plus se relever peut-être, mon pauvre Arthur, et après une petite lueur d’espoir ah ! bien petite me vient, je me dis si il n’a pas été blessé mortellement, il a peut-être été relevé et soigné là bas. Nous passons par des alternatives de douleur et d’un peu d’espoir. On veut espérer quand même. Le fils Palinière, prisonnier, a déjà écrit à, sa mère, mais lui ce n’est pas la même chose, manquant de munitions il a été obligé de se rendre avec sa compagnie, mais il n’est pas blessé, on ne l’a pas vu tomber. Je sais bien que le commandant n’a rien vu et c’est quelque soldat de la compagnie d’Arthur qui aurait dit qu’il l’avait vu tomber. Maintenant, pourquoi dit-il qu’on le saura dans 2 ou 3 jours. Est-ce qu’ils avancent par là ou fera-t-il faire des recherches ?

Mr Ferré va s’occuper de la croix rouge, il a apporté une feuille à remplir de renseignements, renseignements que l’on a demandé à Me Détrie, si elle peut donner ses renseignements, on les aura demain et des nouvelles du commandant si elle en a. Dans sa première lettre, le commandant disait prévenir la famille Grimault car ils seraient 7 semaines sans nouvelles et c’est dans cette lettre qu’il disait : blessé ou prisonnier. Nous passons un moment bien pénible, je sais que tu me comprends, je ne peux pas tenir en place… …M Leguay

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20 octobre 1915 Ma chère petite Marie Hier nous avons eu la visite de Me Détrie. Elle nous avait fait prévenir pour ne pas nous alarmer en la voyant. Elle venait nous lire la citation proposée par le commandant pour Arthur et pour le bataillon. Je ne peux te dire au juste ce qu’il y avait, elle me l’a lue qu’une fois, je n’ai pas osé lui demander de recommencer. Ce que je peux te dire, car elle a été très aimable, et nous a lue bien des passages de lettres de son mari, c’est que le bataillon a été sublime. Ils avaient ordre coûte que coûte d’avancer et de tenir. Le commandant ajoute « jamais on ne saura l’héroïsme et la conduite de ces hommes » il pleure son bataillon décimé : 9 officiers de tués, je ne sais combien de blessés, les Zouaves qui ont suivi ont eu le même sort, dans 40 minutes c’est terrifiant. Pauvres martyrs obscurs, pauvres héros d’une heure, on peut leur appliquer ces paroles. Me Détrie compatie de tout cœur à notre peine et nous donne espoir aussi. Ils sont éprouvés aussi, son beau frère colonel

frère du commandant est disparu depuis un an, ils n’ont plus grand espoir, quoique n’ayant aucune preuve de sa mort, si ce n’est qu’on l’a vu tomber les bras en croix, sa femme espère encore… … M Leguay