Download - HAKETY Je CHRONIQUE L6CAUarchivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/1911/...poules. Lundi 9 janvier, Prix de Jan-vier (handicap). — Noiwel Etablissement Thermal de Monte-Carlo.

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poules. Lundi 9 janvier, Prix de Jan-vier (handicap).

— Noiwel Etablissement Thermal deMonte-Carlo. — Le nouvel établisse-ment thermal de Monte-Carlo, situésur les terrasses du Casino, réunissanttous les services médicaux de physio-thérapie (électricité, chaleur, lumière),avec un Hammam du dernier confortmoderne, bains de mer en cabines, sal-le Zajider, etc., est ouvert tous les joursdès 8 heures -J du matin.

— Poterie de Monaco, avenue deMonte-Carlo, entrée libre.

Kiosque d'exposition et de ventedans les jardins, boulevard des Mou-lins.

COUP DE SOLEIL.

Le neveu est allé souhaiter la bonneannée à son oncle, qui est affligé de laplus affreuse surdité.

— Comment avez-vous pu causer ?lui demande un ami.

— Mon Dieu... à la fortune du pot.

C4HLTON nOTËLOANNBS

"«'7 Ouverture Janvier 1911

REVUE DE LÀ PRESSELa République Française, h propos de la

conditinnulkm du cardinal Luçon :Les juges ont singulièrement obscurci la

question qu'ils étaient chargés d'éclairicr.Le tribunal di: Reims a écarté le délit dediffamation à l'égard des instituteurs par-ti; qu'il avait la crainte de s'entendre rap-peler Us articles 3o et 3i de la loi de 1881qui défèrent à la Cour d'assises !e délit dediffamation eonlre un citoyen chargé d'unservice public ; la Cour de Paris a retenu\e délit de diffamation mais elle a essayéd'enlever aux instituteurs leur qualité defonctionnaires, comme si c'était possible,et elle a assimilé leur association à une as-sociation quelconque de citoyens quelcon-ques.

Enfin, l'on ne sait pas, à l'heure actuelle,si les amicales doivent ôtre considéréescomme des associations syndicales consti-tuées sous le bénéfice de la loi de 188/1 quileur donneront le droit de défendre leursintérêts* professionnels ou si elles sont desassociations conformes aux dispositions dela loi de it)oi. Le? tribunaux n'ont pasosé dire que ces associations de fonction-naires sont illégales ne répondant a aucu-ne définition des lois existantes; et c'estpour cela qu'ils ne s'entendent pas sur cepoint initial du procès. Ils n'ont pa3 osé ledire, parce qu'ils auraient mis en mauvaiseposture le gouvernement, qui tolère cessyndicats illégaux, et la majorité illégalequi les soutient.

L'Action, .sur la grâce de Durand :L'agitation que la C. G. T. tente de pié

parer par voie d'affiches, de tracts, detournées, de réunions, de meetings, etc.'•n vue de préparer un mouvement géné-ral de toutes les forces ouvrières organi-sées, est un simple bluff, diraient les Amé-ricains, et se terminera dans notre paysde clair bon sens par un four ridicule.

L'expérience de ces dernières années aouvert l'œil des plus aveugles. Ils ont vuéchouer piteusement toutes les grèves soi-disant générales, préparées par la C. G. T.Ils ont connu les misères qui en ont ré-sulté pour les postiers et les cheminots etils ne croient plus aux bourdes Cégétiates.

Paris-Journal, même sujet :Puisque les meurtres augmentent en

nombre depuis que notre sentimentalisme.sadique détourne la sympathie publiquede la victime au profit de son assassin,{•'est à corriger ces tendances pernicieusesqu'il nous faut travailler. La presse y estpour beaucoup. On a maintes fois obser-

've" l'orgueil dont se gonfle le jeune apa-

FEUILLETON DU LITTORAL

Le Sorcier NoirGrraxid. roman im.ed.it

par FnÉDÉBic VALADE

Enfin, le rideau si; leva sur la fête duduc de Manloue.

Tout de suite, dès que Mario eut chantél'air du début, se dessina-un succès, quialla grandissant d'acte en acte jusqu'au cé-lèbre quatuor, jusqu'à la Dona e mobile oùla salle entière deboul, acclama les chan-teurs et fit une ovation au nom de Verdi.

Ce fut une soirée inoubliable, une de cessoirées des anciens Italiens dont nous n'a-vons pas l'idée aujourd'hui, et que nousne parviendrions peut-être pas a renouve-ler, parce que nous ne sommes plus lesmômes, parce que nous n'avons plus lafaculté de ces enthousiasmes, parce qu'ilnous manque une flamme, un idéal, etque nous nous enlisons lourdement dansla matière.

Dissimulés au fond d'une loge, où ilsétaient restés muets pendant la plus gran-de partie de la représentation, deux hom-mes que nous connaissons, M. de Schwar-zen et son inséparable compagnon, Gas-pard Schumarker, avaient pris peu d'inté-rêt à l'opéra de Verdi.

Le baron paraissait fatigué, vieilli, etsouvent il passait ses doigts sur son front,d'un geste rempli de lassitude.

Quant i\ Gaspard, au milieu du pre-mier acte, peu d'instants avant l'entrée

che quand il découvre, après quelqueprouesse,son portrait et sa biographie dansles journaux à grand tirage. Ses acolytesrêvent d'une gloire pareille et de l'occa-sion qui leur permettra de l'acquérir.Quant à la faiblesse systématique des ju-:ges et des jurés, elle cesserait le jour oùles honnêtes gens s'en indigneraient moinsdiscrètement qu'aujourd'hui.

L'Eclair, sur la République :La République orientée vers l'odieuse ex-

ploitation des dépouilles par un parti cy-nique, ne tient plus debout. C'est une lo-que. Il ne suffit pas de renverser l'idole,il faut surtout régénérer le régime et luirendre ce que, ses fondateurs peu perspi-caces ou très perfides ont négligé, dédai-gné ou plutôt oublié avec une incommen-surable légèreté, de lui donner, pour quela République ne se borne plus à durerpar tous les expédients, mais qu'elle se ré-concilie enfin avec les destinées de laFrance.

L'Humanité, à propos des projets de loisur les cheminots :

La controverse qile provoquerait les pro-jets gouvernementaux, va bien au-delà duministère Briand. Elle a une portée socia-le beaucoup plus haute et beaucoup plusvaste, (M tout ce qu'on peut dire à la char-ge des projets ministériels, c'est qu'ils ma-nifestent d'une manière particulièrementaiguë le désordre d'esprit, l'impuissanceintellectuelle et morale do la bourgeoisieconservatrice en face de problèmes gran-dissants.

VILLA DES CHENESPension de f-u

e d'Antlbes. l'itnaIle. Situation pleiements pour séjou

NOUVELLES THEATRALES3e Concert Classique

Constatons l'empressement avec le-quel sont suivis les Concerts classiques.Composés avec beaucoup d'éclectisme,interprétés d'une manière supérieure,les programmes du vendredi attirent,auCasino Municipal, un auditoire dont lesens esthétique sait apprécier commeil convient les beautés de l'art musical.

Parmi les maîtres incontestés, clas-siques, aux noms auréolés de gloire, ilfaut citer Schubert comme l'un desplus connus et des plus populaires.L'œuvre immense qu'il produisit en sacourte existence suffirait, à elle seule,pour illustrer une génération entière.On a pu dire de Schubert que la musi-que était son essence même et sa rai-son d'être. Cela est vrai : dans presquetous les genres, il a été un précurseur.A peu près ignoré de son époque, songénie ne fut compris qu'après sa mort,grâce à Sclumiann qui le révéla.

L'ouverture de Itosemondc supérieu-rement exécutée au 3° concert classi-que, permet d'estimer la haute valeurdu sentiment dramatique de Schubert.Cette page, comme presque toute samusique, porte l'empreinte d'une mé-lancolie qui lui donne une profonde in-tensité d'expression.

Sous l'influence de Mozart, la sym-phonie réalisa des progrès manifestes.Si l'auteur de Don Juan conserva ladivision adoptée par Haydn, il délais-sa les conventions admises et donnaaux divers groupes d'instruments uneaction, une vie personnelle bien propreà faire ressortir la trame orchestrale.D'une rigoureuse cohésion, l'orchestre,même dans les simples accompagne-ments, remplit toujours un rôle parfai-tement caractérisé qui, tout en laissanten dehors la mélodie ou l'instrument so-

en scène du vieillard, brusquement il avaitplacé sa main sur h; bras du baron, leserrant avec force.

— Qu'y a-t-ïl P demanda M. de Schwar-zen. Elle est arrivée p...

— Non 1 Non I... Klle ne viendra pas...La scène de cotU; nuit l'a brisée... Maispour la troisième fois, depuis trois jours,j'ai senti sur mon front le souffle mena-çant... Ceci veut dire que l'ennemi estdans la salle.

Le baron haussa les épaules.— Qu'importe 1 dit-il.Gaspard le regarda, non sans surprix,

et lui répondit :— Vous savez cependant que cet enne-

mi peut troubler vos projets et les anéan-tir ?

— Ah I soupira M. de Schwaraen, quene prend-il la peine de m'anéantir moi-même 1 Fais ce que tu voudras, Gaspard.Pour moi, je ne puis songer à rien. Si Mmed'Estrade est brisée, je ne le suis pasmoins.

— Que ne restions-nous à l'hôtel ?— Impossible. Il y a souper, après le

spectacle, chez Mme de Castiglione, etnous sommes invités. Je ne pouvais me dé-gager. On est dans le cas d'apprendre làdes choses intéressantes.

Ayant donné cette explication, le baronretomba dans son accablement et son indif-férence.

Gaspard Scbumacker, prenant alors defortes lorgnettes, se mit » examiner la sal-le en détail, suivant les rangs avec une at-tention scrupuleuse.

Parfois, il murmurait :— Le danger est là I... Je sens qu'il est

là 1...Mais, lorsque le rideau se baissa, à la fin

lo ne rompt point l'union étroite quidoit présider à leur accord.

La Symphonie en Si bémol est con-çue d'après ces règles, fort bien ren-due, elle a provoqué de vifs applaudis-sements.

Titre modeste que celui de Simplephrase, mais combien expressive estcette pensée de Massenot, remarquable-ment traduite par M. Monsuez. Par jdeux rappels successifs, l'auditoire a •montré en quelle estime il tenait cet ar- |liste. j

Pierné, l'auteur des poèmes sympho-niques La Nuit de Noël, Vendée et detant d'autres œuvres importantes, a jété particulièrement goûté dans Con-certstûcl; pour harpe et orchestre. Cet-te page a obtenu son succès de sonori-té dans l'accompagnement.

Mlle Bressler, en concertiste réelle-ment supérieure, a fait ressortir, parson jeu remarquable et sa virtuositéimpeccable, toutes les finesses de cettecomposition. Le public a témoigné sasatisfaction d'une façon évidente.

Mutaswinlha, prélude de Scharwen-ka, aux sonorités étranges, aux ac-cords mystérieux, a été interprété avecbeaucoup rie sentiment et un souciconstant des nuances.

Un Aria. l'Air Sicilien et la Gavotteformaient une Suite ancienne tirée del'opéra d'Armirie. Si ces fragments,fort bien exéculés et dont l'tm a été unnouveau succès pour M. Dussausoy,l'artiste flûtiste, ne donnent qu'une idéeforcément incomplète du génie deGluck, ils font néanmoins ressortir l'é-lévation du style, la puissance et la vi-gueur de celui qui fut surnommé le Mi-chel Ange de la musique. La salle en-tière fut conquise par le caractère d'ex-quise suavité de l'Air Sicilien et de laGavotte.

La marche de Tannhaûser complétaun programme dont l'interprétation amis en relief toutes les qualités desexécutants et du chef d'orchestre.

L'Ouvreuse.

M. Laporte, l'estimé chef d'orchestrea été obligé de donner, au cours duconcert, une leçon de politesse à deuxpersonnes qui, sans se soucier des con-venances, causaient à haute voix pen-dant l'exécution d'un morceau. Le pu-blic souligna par des chutt réitérés cet-te incorrection.

thème wallon, d'une remarquable invention ;et M. Léon Jehin en a si bien rendu toute lasaveur que le public l'a très chaleureusementacclamée.

Le concert se termina par la délicieuse pa-ge classique de Beethoven, Thème et Varia-tions du 5e quatuor, que les dilettanti sontheureux de retrouver plusieurs fois, au coursde la saison, et qu'ils acclament avec unnouvel enthousiasme ; et le Ballet de HenriVIII, prestigieux, plein de brio, du maîtreSaint-Saens, exécuté par l'orchestre avec unefiliale ardeur.

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CHRONIQUE L6CAULe temps hier à Cannée

Communiqué par la Maiion Alexandre,opticien, 24 rue d'Antlbet.

Hier, journée grise et température froide.Lo Thermomètre moquait tnliiim» *u

nord 1.0 ; maximu 8.5.Baromètre, 762.0 ; Hygromètre, 79.Temps probable : Aujourd'hui, nuageux

Le Bluff de Gilette

Les Concerts ClassiquesDE MONTE-CARLO

Après une remarquable exécution de larutilante ouverture de Berlioz, BenvenutoCetlini, dont l'éclatant Final fut salué parde très vives acclamations, l'orchestre tra-duisit avec son ampleur et sa perfection cou-

| tumieres l'admirable Symphonie en Hè mi-\ neur, de César Franck, page de toute émo-

tion intérieure, logique, serrée, de vaste etforte structure qui réunit à une solidité defacture incontestée une noblesse d'expres-sion digne de l'admiration de tous. Œuvrevraiment géniale, si profondément lyrique,si riche en ses développements, appuyéesur des thèmes si frappants, 9i robustes,qu'elle satisfait à la fois l'esprit, grâce à sonéquilibre, à sa noblesse, et le cœur, grâceà la profondeur du premier motif et à l'ar-deur empanachée du dernier thème.

La deuxième partie débuta par une pre-mière audition : Fantaisie sur un thème po-pulaire wallon, par le réputé pianiste, ThéoYsayc, frère du célèbre Eugène Ysayc. D'unsentiment subtilement nuancé, cette musi-que est claire, limpide et d'une compréhen-sion facile, bien que d'une réelle science etd'une grande richesse harmonique. Rienn'est plus gracieux, ni plus original, rienn'est plus élégant que l'orchestration de ce

du premier acle, le compagnon de M. deSchwarzen n'avait encore rien découvert.

Il y eut des allées et venues, des visi-tes dùns les loges, le brouhaha d'un en-tr'aetc un soir de grande première, desconversations, des rires. On entendait desappréciations. Le nom de Mario était surtoute* les lèvres.

Au milieu de ce bruit et de ce mouve-ment, Gaspard jugea qu'il ne trouveraitpas ce qu'il cherchait, ce qu'il voulail eon-nattre, — car un instinct sûr lui disait quelà, dans cette salle, parmi tous ces hom-mes cl ces femmes, il y avoil un être quipouvait mettre en péril les desseins de sonmaître, ces projets grandioses, appelés àchanger les destinées de la vieille Europe.

Le deuxième acte, puis les autres s'é-coulèrent, et le Sorcier Noir, d'ordinaire siperspicace, ne découvril rirn, maigre tousses efforts.

Il n'en avait pas été de. même pour Dou-glas Home qui, paraissant soudain gêne àson tour par la mystérieuse présence d'unadversaire secret, porla immédiatement sesyeux sur la loge du barnn de Schwai7.cn etdemandant a son ciecrone :

— La, dans la seconde loge il noire gau-che, quels sont ces deux hommes, ilnnll'un est si cxtraordinairemenl maigre etnoir ? ,

Ismaèl regarda :— Je ne connais pas, dit-il aussitôt, ce

sont des étrangers. Jamais encore nous nenous sommes rencontrés. Tl est probableque le blond est un Allemand. Quant àl'aulre. le noir, je pourrais vous nom-mer, à première vue, bien des races hu-maines, mais la sienne ne me paraîl pasfacile à préciser.

A plusieurs reprises, le médium améri-

Avec cette belle impudence qui carac-térise ses faits et gestes, notre députéfait écrire que la Chambre se rangeantà son opinion a voté les 2 millions deprimes à l'oléiculture inscrits au bud-get.

M. Gillette, assurément, ne manquepas de toupet. Il s'attribue simplementle bénéfice d'une mesure législative quetous les députés des Alpes-Maritimesréunis firent voter il y a plus d'un ansur le rapport favorable de M. FrançoisArago.

Il nous est agréable de constater quecelui-ci, de l'avis de ses plus férocesadversaires, a rendu de réels servicesà ses électeurs, puisque Gillette n'a sujusqu'à présent que chausser les pan-toullcs de son prédécesseur.

Dans l'art d'enfoncer les portes ou-vertes, Gillette excelle conmie pas un.En effet, depuis qu'il est à la Chambreil n'a su demander que ce que M. Ara-go avait déjà obtenu avant lui,avec cet-te légère différence qu'il obtient tou-jours le minimum, tandis que M. Ara-go arrachait le maximum.

Nous n'en voulons pour preuve nou-velle que les allocations distribuées surle produit des jeux aux bains-douchesdes diverses villes.

Tout d'abord, observons que ces al-locations sont dues au zèle de M. Lai-rolle, mutualiste fervent, et non à l'in-fluence de Gillette qui n'est pas inter-venu.

Quoiqu'il en soit, nous avons remar-qué avec quelque surprise que tandisqu'Antibes se voyait octroyer 23.000 fr.grâce aux démarches de son maire, M.Chance!, par contre Cannes obtenaitpéniblement 13.000 francs.

La voilà bien la preuve palpable queles intérêts de Cannes sont mal défen-dus par Gillette qui, non seulement estincapable de nous conserver ce quenous avions autrefois, mais encore nousconduit à l'effacement devant le pou-voir central.

En l'espèce, M. Gillette a manqué àtous ses devoirs en faisant perdre à no-tre ville le bénéfice d'une somme d'aumoins dix mille francs. A-t-il péché parnégligence ? Ou bien son intervention

cain lourna la lêle dans la direction de cetinconnu, qui l'attirait invinciblement,mais, à la longue, captivé par le specta-cle de la scène et la voix de Mario, il n'ysongea plus .

Ce n'élait pas la première fois qu'il en-tendait le merveilleux ténor d'ailleurs.

Il l'avait applaudi en Amérique...Et, à son tour, le marquis di Candia,

avail pu assister à quelques-unes des éton-nantes expériences de Douglas Home...

Quand le rideau tomba définitivementdans une tempête de bravos et d'acclama-tions, Douglas avait tout à fait oubliél'homme noir, mais Gaspard Schumacker,pour sa part, ne désespérait point de dé-couvrir, parmi cette foule, la personne,homme ou femme, en la possession de la-quelle se trouvait la mauvaise force qu'ilredoutait, moins pour lui que pour sonmaître.

Aussi, gagnant d'un pas alerte les esca-liers, vint-il, ayant prévenu le baron, seposter à la principale sortie, fouillant d'unregard clair le flot des spectateurs.

Tout à coup il tressaillit.Son reil étincelant venait de rencontrer

l'œil calme, métallique et froid, d'un jeu-ne homme qui passait.

Le choc fut réciproque.Des deux cotés, il y eut un semblable

sursaut.Dou"las Home et Gaspard Scluimacker,

ennemis sans même savoir comment ils senommaient, se toisèrent ainsi que pour-raient le faire deux hommes prêta à seruer l'un sur l'autre pour un formidablecombat.

Bien entendu, ils n'échangèrent pas unmot.

Pourquoi d'ailleurs ?

produit-elle des effets contraires ? Nousne saurions nous prononcer. Le faitbrutal est que Cannes n'en a pas pourses 15.000 francs.

D'autre part, nous demandons à no-tre député, pour la seconde fois, cequ'il a fait en vue de protéger les pro-ducteurs de fleurs d'orangers dans laquestion du Néroli. On se souvient queM. Arago avait déjà obtenu de la pré-cédente Chambre que cette question se-rait à nouveau étudiée avec la plus lar-ge bienveillance. Et il avait donné à noscultivateurs l'assurance formelle qu'illeur ferait obtenir satisfaction.

Or, M. Gillette a-t-il seulement songéà cette affaire ? A-t-il tenté la moindredémarche ? A-t-il déposé la moindremotion sur ce sujet ?

Non. M. Gillette, député, se moquedes promesses de M. Gillette, candidat.

C'est la faillite du parti de la Disci-pline Républicaine.

Le corps électoral, moins jobard quene le croient certains hâbleurs réfor-mistes se souviendra que la bande Gil-lette bluffe mais ne travaille pas et queson règne correspond au mépris et àl'abandon de nos intérêts les plus po-sitifs.

Au Tribunal CorrectionnelHier, a été plaidée l'affaire Dufrène

contre le Littoral. Rappelons les faits.Notre rédacteur en chef avait cru de-

voir, au cours de la dernière campa-gne électorale, s'emparer des docu-ments connus sous le titre : Le scan-dale des Moines de Lérins. Argumen-tant sur ces documents authentiques etparticulièrement graves, il avait invitéle corps électoral à ne pas donner lamajorité au candidat Dufrène. Le corpsélectoral lui donna raison.

Par la suite, Dufrène intenta unprocès au corpectionnel, où la preuvene peut pas être faite en vertu de laloi, et où, par conséquent, le Littoralne pouvait établir s'il avait dit la vé-rité et si Dufrène était ou non coupable.

Malgré cette peur affreuse que l'ona de la lumière, de l'autre côté de labarricade, nous n'avons pas voulu plai-der l'incompétence, tant nous avonsconfiance dans la justice et la bonté denoire cause.

Le procès fut donc appelé hier. M°Milhaud, du barreau de Nice, présen-tait la défense de Dufrène. Les inté-rêts de M. Béjot, gérant du Littoral,étaient confiés à M" Agarrat, l'excellentavocat du barreau de Grasse, tandisque M" Frank-Pilatte, le distingué maî-tre de la parole du barreau de Nice, oc-cupait pour M. Péguilhan. ,

La loi nous interdit de rendre comp-te des débats; et c'est dommage. Carla plaidoirie magistrale de M. Frank-Pilatte serait un vrai régal pour noslecteurs. L'éminent avocat, plaçantl'affaire sur son véritable terrain, dé-montra, avec une clarté saisissante etune rare finesse de langage, que l'ac-cusation s'effondrait et que la cam-pagne du Littoral... mais nous n'avonspas la faculté de dire ce qui se passa.

Le tribunal mit l'affaire en délibéréLe jugement sera rendu à huitaine.

* * *Le procès intenté par notre rédac-

teur en chef contre la firme du Courrierdu Littoral, c'est-à-dire Etasse et con-tre trois débitants de tabacs de notreville a été plaidé.

M. Caïs, l'excellent avocat a brillam-ment soutenu la demande de M. Pégui-

Peut-ctrc étaient-ils destinés à ne se re-voir jamais, ni à Paris, ni dans une autreville.

Au surplus, ces deux individus étrangesavaient l'un et l'autre trop de sagesse pouraborder un inconnu et lui chercher unemauvaise querelle.

Ils savaient aussi que nos nerfs peuventnous tromper, cl que la machine humaine,sensible 5 l'excès, est susceptible de selaisser impressionner au-delà des limitesnormales, sans que ces impressions soienttoujours justifiées.

Douglas Home poursuivit donc son che-min.

Quant a Gaspard Schumacker, il atten-dit le baron, et tous deux, mettant à pro-fit la beauté de la nuit, se rendirent ausouper de Mme de Casliglione, qui réunis-sait seulement un petit nombre d'intimeset d'invités de choix, parmi lesquels setrouvait naturellement, Mario, le triom-phateur de la journée.

Le baron, domptant son accablement,était redevenu l'homme aimable, l'intéres-sant causeur que l'on se plaisait a écou-ler.

Mais Gaspard Schumacker, malgré tousles efforts de sa volonté, ne parvenait pasa chasser le souvenir de ce jeune hommepâle, aux yeux si froids, rencontré à la por-te des Italiens.

Soudain, il prêta l'oreille.— Parfaitement, monsieur Mario, di-

sait Mme de'Castigllione, dans quelquesjours nous aurons ici un sorcier, un vraisorcier, qui donnera chez moi ses premiè-res expériences et qui révolutionnera (ontParis.

Un sorcier p'A Suivre.